La maquette du Liberty ship Jérémiah O Brien entre au musée
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La maquette du Liberty ship Jérémiah O Brien entre au musée
Lettre d’information de l’Association des Amis du Musée de Baden n°34 février 2013 Bonne année encore une fois ! Les hasards du rangement nous ont fait retrouver ces cartes de vœux délicieuses, du début de l’autre siècle, quelques jours trop tard ! Les voici. Nous serons donc LES SEULS à vous souhaiter DEUX fois la bonne année. C’EST ÇA l’AAMB !!! La maquette du Liberty ship Jérémiah O Brien entre au musée Aimé Malry continue d’enrichir l’espace du musée qui porte son nom; il vient de rajouter à la collection une maquette du Liberty ship, un navire légendaire de la seconde guerre mondiale. Entre 1940 et 1945, aux Etats-Unis, 15 chantiers, employant des dizaines de milliers d’ouvriers, construisirent plus de 2700 navires de ce type. En 1940, l’Angleterre acculée a un besoin urgent de munitions, d’armes, de ravitaillement. Il est donc nécessaire de construire dans l’urgence une flotte de cargos. Le cahier des charges est simple, un cargo de 14 200 tonnes à pleine charge, pouvant embarquer 2840 jeeps ou 260 chars Sherman. Ce programme est confié à un A droite A. Malry, l’auteur de nos spécialiste des travaux publics, Henri-John Kaiser, qui a la capacité de conduire des maquettes; à gauche A. Le Boisseprogrammes importants et un charisme exceptionnel. Les chantiers américains étant tier, vice-président de l’AAMB. insuffisants, il construit un chantier avec 12 cales de fabrication, situé dans la baie de San Francisco et baptisé Richmond. Ce chantier emploiera plus de 30 000 personnes travaillant 24 heures sur 24. Kaiser pousse habilement la production en mettant en avant le patriotisme et l’esprit de compétition. Chaque mois des records sont battus. Ainsi, le Liberty ship « Robert E. Peary » est assemblé en 4 jours, mis à l’eau pour les finitions; 15 jours après le début de la fabrication, il rejoint un convoi en direction de l’Angleterre. Ces records sont le fait de nouvelles méthodes de fabrication. Le Liberty ship comprend 250 000 pièces assemblées en 120 modules; ces derniers rassemblés constituent le tronçon central; la proue et la poupe sont ensuite soudés à l’ensemble. Faiblesse de cette fabricaLa maquette du Liberty ship Jérémiah O Brien construite tion, sa machine à vapeur de 2500 CH datant des anpar Aimé Malry. Musée de Baden. Photo Monique Malry. nées 30, choisie pour la rapidité de la construction, la fiabilité, l’économie de carburant: tous avantages gommés par sa puissance limitée, qui permet une vitesse maximale de 11 nœuds. Faible vitesse qui fait du Liberty ship une proie facile pour les meutes de sous-marins allemands. – Rendons hommage aux équipages des 253 Liberty ships coulés car les convois avaient pour instruction de poursuivre leur route sans se préoccuper des bateaux coulés. Ce sont des milliers de marins qui périrent noyés; l’équipage était constitué de 45 officiers et marins et 36 artilleurs chargés de la DCA de bord.– Autre inconvénient de la fabrication, l’abandon de l’assemblage par rivets au profit de la soudure électrique. Cette technique nouvelle était mal maîtrisée par une main d’œuvre pas toujours performante: certains Liberty ships se casseront en deux en pleine mer, avec les conséquences imaginables. Malgré tous ces inconvénients, cette flotte a été un élément important de la victoire alliée. A la fin de la guerre, près de 2000 de ces navires se trouvèrent réduits au chômage. Les USA en conserveront 434; les autres furent vendus à vil prix. Ainsi les armateurs grecs Onassis et Niarchos constituèrent leur fortune en achetant des centaines de Liberty ships. La France fut dotée de 75 unités au titre de l’aide; ces bateaux conçus pour une durée de vie de 5 ans naviguèrent pourtant plus de 20 ans sous pavillon français… Texte de André Le Boissetier. Ci-contre le Liberty ship Carlos Carrillo à San Francisco en 1945–46 http://fr.wikipedia.org/wiki/Liberty_ship