La féminisation de nos armées

Transcription

La féminisation de nos armées
LA FÉMINISATION
Janvier - Février - Mars 2014 - 93e année – n°1/4
DE NOS ARMÉES
OPÉRATION SANGARIS
François Hollande : « Nous sommes fiers
de ce que vous faites en Centrafrique. »
Logiciel LOUVOIS
Sur le terrain avec un réserviste expert-fiscaliste
RESOURCES HUMAINES
Vers une retraite pour les réservistes ?
www.unor-reserves.fr
Le
nouveau
site
Internet
de
l’UNOR
z toute l’actualité de la réserve
opérationnelle et citoyenne
z l’actualité de la CIOR présidée
par la France
z le réseau associatif dans toutes
les régions, dans les DROMCOM et à l’étranger
z les photos des grands moments
de la réserve et de la Défense
z la Défense et le monde
combattant
z Le portail des associations
des réservistes Terre, Mer, Air,
Gendarmerie, SSA, SEA
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C’est aux civils [ Georges Clemenceau ]
de défendre la guerre
Comité de parrainage
M. Jean-Yves LE DRIAN
Ministre de la Défense
M. Kader ARIF
Ministre délégué auprès du ministre de la Défense,
chargé des Anciens combattants
M. Francis DELON,
Secrétaire général de la Défense nationale
M. Laurent COLLET-BILLON
Délégué général pour l’Armement
M. le général d’armée Pierre de VILLIERS
Chef d’état-major des Armées
M. le général d’armée Bertrand RACT-MADOUX
Chef d’état-major de l’armée de Terre
M. l’amiral Bernard ROGEL
Chef d’état-major de la Marine
M. le général d’armée aérienne Denis MERCIER
Chef d’état-major de l’armée de l’Air
M. le général d’armée Denis FAVIER
Directeur général de la Gendarmerie nationale
M. le médecin général des armées Jean DEBONNE
Directeur central du Service de santé des armées
M. l’ingénieur général Vincent GAUTHIER
Directeur central du Service des essences des armées
M. le commissaire général de corps aérien Jean-Marc COFFIN
Directeur central du Service du commissariat des armées
M. le général de corps d’armée Hervé CHARPENTIER
Gouverneur militaire de Paris,
Commandant la région Terre Ile-de-France
M. le général de division aérienne Jean-Luc JARRY
Coordinateur interarmées des réserves
M. le contre-amiral Antoine de ROQUEFEUIL
Secrétaire général du CSRM
M. le général de brigade Jean-Luc JACQUEMENT
Délégué aux réserves de l’armée de Terre
M. le contre-amiral Benoît LUGAN
Délégué aux réserves de la Marine
M. le colonel Guislain PARSY
Délégué aux réserves de l’armée de l’Air
M. le médecin chef des services Serge CUEFF
Délégué aux réserves du Service de santé des armées
M. le général de division Jean DANÈDE
Délégué aux réserves de la Gendarmerie nationale
M. le colonel Michel RENAUT
Délégué aux réserves de la DGA
M. l’ingénieur en chef de 1re classe Olivier GORLICH
Délégué aux réserves du Service des Essences des Armées
C’est aux militaires [ Maréchal Alphonse Juin ]
de défendre la paix
En couverture
Photos de la couverture : © Présidence de la République, © Lionel Pétillon ; DR
5 Editorial
Par le colonel (R) Jacques Vitrolles,
président de l’UNOR
6 Actualité
z Le GDA Pierre de Villiers succède
à l’amiral Guillaud
z 202 244 militaires en France en 2014
z Après LOUVOIS, les cafouillages
de Chorus
z Journée d’instruction des
chirurgiens-dentistes de réserve
z Une médaille pour les associatifs
z Deux nouveaux responsables
au CNPC
z Propos d’un ex-Mindef
24
Dossier
z La féminisation de nos armées
30Institution
z La CAJ, la Commission
Armées-Jeunesse
32 Associations nationales
z ANOLIR : CA d’hiver : travail,
information et convivialité
34 Associations territoriales
z AOR 31 : 200 ans après la bataille
des Nations
z AOR 88 : 20e Biathlon de Bussang
z UORRM : l’année 2013 fut
un bon cru
10 Actualités internationales
z AOR 74 : belle réussite pour
z Spécial Russie : où en est l’armée
le biathlon du Semnoz
russe ?
z AORP : les Parisiens à bord du Monge
z Participation de la BFA
z UDOR 41 : Présentation
à EUTM-Mali
des métiers du SSA aux élèves
z
AOR Rambouillet : un nouveau
12CIOR
président
z Mid-Winter Meeting : Soutenir la
z AORC 87 : Des écoliers
coopération en matière de défense et un centenaire
15 Sous la loupe
z ADOR Gard : un nouveau président
z TA : les officiers subalternes
42 Lu pour vous
en forte hausse
z Rencontre
z Vers une retraite pour les réservistes ? avec Christophe Carichon
z Les nouveaux codes de Vigipirate
z Notre sélection
20Allocution
47Patrimoine
z Sangaris : discours du président
z Des musées en Normandie
de la République
48 Publications officielles
22 Sur le terrain
50 Courriers des lecteurs
z Ma mission : expert fiscaliste
REVUE D’INFORMATION ET DE LIAISON DE L’UNION NATIONALE DES OFFICIERS DE RÉSERVE ET DES ORGANISATIONS DE RÉSERVISTES (1)
(4 numéros/an)
| Administration-rédaction : 12, rue Marie-Laurencin, 75012 Paris - Tél. : 01 43 47 40 16 – Télécopie : 01 49 28 02 87 - Courriel : [email protected] | Site internet : www.unor-reserves.fr |
| Directeur de la publication : colonel (R) Jacques Vitrolles, président de l’Union nationale des officiers de réserve et des organisations de réservistes |
| Rédacteur en chef : capitaine (R) Lionel Pétillon | Photographe : Denys Chappey | Dépôt légal : 1 er trimestre 2014 | N° Commission paritaire : 0514 G 84894 |
(1) Ancien titre : L’Officier de Réserve
| Conception, réalisation et impression : Imprimerie Decombat, 63360 Gerzat | Publicité : siège de la rédaction | I.S.S.N. n° 004.2242.
La rédaction n’est pas responsable des documents qui lui sont adressés et n’est en aucun cas tenue de les retourner. Si l’auteur souhaite être publié (texte et photos), il est impératif qu’il inscrive à la main la mention
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janvier-février-mars 2014 Armée & Défense
x3
Activités
[ 1er trimestre 2014 ]
L’agenda du Président de l’UNOR
Janvier
17 janvier
18 janvier
23 janvier
31 janvier
Vœux de l’UNOR
Réunion avec le VdrBW à Strasbourg (jumelage)
Conseil restreint du CSRM
Réunion de bureau
Février
15 février
28 février
Conseil de région Midi-Pyrenées
Réunion de bureau
Mars
14-16 mars
21 mars
26 mars
29 mars
Réunion jumelage en Suisse avec l’Association des officiers suisses de réserve.
Bal des officiers organisé par l’UORRM (Mulhouse).
Réunion CSRM à Paris.
Réunion du Conseil régional Champagne-Ardenne.
Avril
6 avril
9 avril
10 avril
11 avril
12 avril
25 avril
4 x Armée & Défense janvier-février-mars 2014
Remise du trophée réserve organisé au cours du marathon de Paris
dans le cadre de la JNR.
Participation à la JNR au lycée Henri IV à Paris.
Cérémonie à l’Arc de Triomphe dans le cadre de la JNR.
Conseil d’administration de l’ASUNOR et de l’UNOR.
Assemblées générales de l’ASUNOR et de l’UNOR.
Ravivage de la Flamme à l’Arc de Triomphe.
Réunion du bureau de l’UNOR
Editorial [ Colonel (R) Jacques Vitrolles ]
Président de l’UNOR
Chers camarades, chers amis,
© Denys Chappey
C
ette année 2014 a commencé pour
l’UNOR par sa traditionnelle cérémonie des vœux à l’École militaire
où nous avons eu l’honneur de recevoir le
chef d’état-major de l’armée de terre et le
gouverneur militaire de Paris ainsi que ceux
avec qui nous travaillons régulièrement.
Nous leur avons fait partager nos ambitions
et nos inquiétudes pour la réserve dans une
période où, en raison des contraintes budgétaires, beaucoup d’entre nous s’interrogent
et restent souvent perplexes face à l’avenir.
Fin janvier s’est tenu un conseil restreint
du CSRM qui a abordé un certain nombre
de sujets importants. Dans le droit fil du
Livre blanc, les évolutions nécessaires de la
réserve opérationnelle ont été évoquées
(recrutement, fidélisation, réservistes
spécialistes, rénovation de la disponibilité).
Il a également été longuement question
de la réserve citoyenne et notamment de
son utilisation dans les déserts militaires.
Une directive fixe ses missions et étend son
champ d’action (rayonnement, résilience
de la Nation, expertise au profit des forces).
Ce fut l’occasion pour les associations de
rappeler que la réserve opérationnelle ne
devait pas pour autant être délaissée. Ces
deux réserves sont complémentaires, mais
l’une ne doit pas être privilégiée au profit
de l’autre au risque de les opposer.
Ce premier semestre 2014 va également
nous permettre de participer à quelques
activités importantes :
z dans le cadre de la préparation de la
Journée nationale des réserves, notre
Union a participé activement à différents
groupes de travail. J’ai souhaité renforcer
notre engagement dans cette activité
importante tant en terme d’organisation
que de communication.
Cette année, cette journée se transforme
quasiment en « semaine du réserviste »
puisqu’elle s’étale du 6 au 10 avril. Notre
Union s’est notamment impliquée avec le
CSRM et la FNASOR dans l’organisation
du Trophée des réserves (une course de 12
km) dans le cadre du Marathon de Paris.
Qu’il me soit permis de remercier ceux qui
ont donné de leur temps dans cette affaire.
Je sais que chacun dans vos régions et dépar-
tements, vous vous êtes engagés activement
pour que cette JNR soit une réussite.
z dans le cadre des relations internationales
de l’UNOR, deux rencontres sont et seront
organisées avec nos camarades Allemands
et Suisses en attendant de le faire avec les
Italiens et les Espagnols dans un avenir
proche.
Pour les premiers, il s’agit bien évidemment
de préparer la commémoration du
centenaire de la Grande Guerre à laquelle
je souhaite donner un éclat particulier.
Cette opération trouvera sa place en Alsace
et fera l’objet d’une large communication
le temps venu.
Pour les seconds, c’est l’amorce d’un
nouveau partenariat qui s’annonce fructueux et pour lequel une convention sera
officiellement signée par mes soins. Il me
semble utile de développer nos relations
avec nos voisins immédiats. C’est toujours
l’occasion d’un partage d’expérience dont
nous pouvons tirer profit.
Au plan interne, notre conseil d’administration et notre assemblée générale se
tiendront à la mi-avril où j’espère vous
retrouver le plus nombreux possible. Ce
sera aussi l’occasion de renouveler la direction de l’ASUNOR. Nous devons veiller à
son bon fonctionnement et au développement de son action dans le rôle social de
l’officier si cher au maréchal Lyautey.
Je suis conscient des efforts consentis par
ceux en charge de sa gestion et je tiens à
les en remercier bien vivement.
Il faut que toutes ces activités soient les
vecteurs de notre action dont l’objectif
est d’assurer la pérennité de la réserve et
de l’UNOR. À travers elles, nous devons
convaincre nos partenaires de ne pas réduire
la réserve à un soutien opérationnel minimal mais bien au contraire de conserver le
concept d’une réserve issue du monde civil
tel que nous le connaissons aujourd’hui.
Au-delà des mots et des maux, ne perdons
pas de vue que notre objectif est de servir
notre pays. Alors, allons de l’avant pour que
vive la réserve de France sachant que : « Rien
de durable ne se fonde sur la force » comme
disait Hubert-Louis Lyautey, maréchal de
France.
janvier-février-mars 2014 Armée & Défense
x5
Actualités
[ Nos nouveaux chefs ]
Le GDA de Villiers succède à l’amiral Guillaud
Le 14 février, l’amiral Édouard Guillaud a fait ses adieux aux armes. Il est remplacé
par un terrien, le général d’armée Pierre de Villiers, jusqu’alors major général des armées.
N
6 x Armée & Défense janvier-février-mars 2014
© Bernard Sidler
é le 26 juillet 1956 à Boulogne
(Vendée), Pierre Le Jolis de
Villiers de Saintignon est admis
à l’École spéciale militaire de SaintCyr en 1975.
À l’issue, il choisit de servir dans
l’Arme blindée cavalerie et rejoint
l’école d’application de Saumur.
Entre 1978 et 2003, il alterne les
responsabilités en régiments : chef
de peloton de chars AMX30 au
2e régiment de dragons, capitaine
commandant l’escadron d’éclairage
de la 7eDB, chef de corps du 501e 503eRCC.
En 1999, il commande pendant
cinq mois le bataillon d’infanterie
mécanisée de la Brigade Leclerc,
entrée en premier au Kosovo, dans
le cadre de la KFOR.
Auditeur du Centre des hautes études
militaires (CHEM) et de l’Institut des
hautes études de Défense nationale
(IHEDN), il devient adjoint au chef
de cabinet militaire du Premier
ministre le 1er juillet 2004.
Il est promu général de brigade
le 1er décembre 2005 et nommé
commandant de la 2e brigade
blindée et commandant d’armes de
la Place d’Orléans le 1er août 2006.
Entre décembre 2006 et avril 2007,
il commande le Regional Command
Capital en Afghanistan, une des cinq
zones d’action de l’OTAN dans le
cadre de la force internationale
d’assistance et de sécurité (FIAS).
Il est nommé chef du cabinet
militaire du Premier ministre à
compter du 15 septembre 2008,
poste qu’il occupe jusqu’au 11 mars
2010, date à laquelle il est nommé
major général des armées (MGA).
Enfin, il a pris ses fonctions de chef
d’état-major des armées (CEMA) le
15 février 2014.
Le général d’armée Pierre de Villiers,
chef d'état-major des armées.
Le successeur du MGA
Le général de corps aérien Gratien
Maire a été nommé pour remplacer le
GDA de Villiers aux responsabilités de
MGA. Le nouveau major général des
armées est né le 19 novembre 1957
à Chaumont (Haute-Marne). Il est
issu de la promotion 1978 « Général
Pineau » de l’École de l’air. Breveté
pilote de chasse en novembre 1981,
il commanda l’escadron de chasse
Normandie-Niemen de 1991 à 1993.
À l’issue, il a occupé successivement
les postes de directeur des études,
commandant en second puis
commandant de l’École de l’aviation
de chasse à Tours.
D’août 2006 à août 2008, il a
commandé les Écoles d’officiers de
l’armée de l’air à Salon-de-Provence
puis exerce à compter de cette date,
et jusqu’en août 2011, les fonctions
d’attaché de défense près l’ambassade
de France aux États-Unis.
À son retour en France, il est nommé
général adjoint à l’inspecteur des
armées puis, a exercé dès septembre
2012 les fonctions de sous-chef d’étatmajor relations internationales de
l’EMA. Il totalise plus
r+
de 3 100 heures de vol En savoi
dont 87 missions de
unor
guerre. n
-reserves.fr
En bref…
Les effectifs de l’armée de l’air
qui étaient de 57 500 aviateurs en
2008 devraient descendre à 43 100
en 2016 selon la revue Air Actu.
L e 4 e e x portateur m o n d i a l
d’armement est la France avec 6,3
Md€, derrière les États-Unis, la
Russie, la Grande-Bretagne et juste
devant Israël. Ses principaux clients
en 2013 ont été l'Arabie saoudite, les
Émirats Arabes Unis, Singapour, la
Malaisie, l'Inde et le Maroc.
Les forces aériennes stratégiques
(FAS) qui mettent en œuvre la
composante aéroportée de la
dissuasion nucléaire, l'une des
missions permanentes de l'armée
de l'air, ont fêté le 14 janvier leur
50e anniversaire.
Le site web Espace tradition Ecole
navale a mis en ligne début janvier
la 10 000e biographie d'un ancien
élève de l'École navale. Ce site est
animé par Jean-Christophe Rouxel,
officier de marine de réserve, qui
accueille avec plaisir tous documents
ou photos pour compléter cette base
de données. À ce jour, environ 7 000
biographies sont encore à réaliser
pour couvrir la période allant de
1818 (Collège royal d'Angoulême)
à nos jours (École navale) : http://
ecole.nav.traditions.free.fr
Huit gendarmes ont trouvé la mort
en 2013 « dans l'accomplissement
de leur devoir » et onze militaires
français ont été tués en opérations :
sept au Mali, deux en Centrafrique
et deux en Somalie.
Actualités
[ Les effectifs ]
202 244 militaires en France en 2014
Les arrêtés fixant pour l’année 2014 les plafonds des effectifs militaires du ministère
de la Défense ont été publiés au Journal Officiel du 31 décembre 2013.
Les registres des matricules des
sous-officiers et hommes de troupe
des unités de la Garde consulaire, de
la Garde impériale, de la Garde royale
et de l'infanterie de ligne pour la
période de 1802 à 1815 sont en ligne
sur le site Mémoire des Hommes :
http://www.memoiredeshommes.
sga.defense.gouv.fr
« La réserve est l’un des symboles
forts du lien armées-Nation. De
nombreux jeunes citoyens en quête
de repères et valeurs voudraient la
rejoindre. Nous devons répondre
à leurs attentes en leur proposant
des activités à dominante militaire.
C’est ce que j’ai demandé aux bases
aériennes, via les centres d’information et d’instruction des réserves
(CIIRAA), qui vont mettre en place
des sections de réserve d’appui ».
[colonel Guylain Parsy, DRAA, in Azur & Or
janv. 2014]
Mousquetaires ! est le nom et le
thème de l’exposition consacrée aux
soldats du roi, un corps créé en 1622,
présentée au Musée de l’Armée-Hôtel
des Invalides, jusqu’au 14 juillet 2014.
Le contingent annuel pour 2014
relatif à la médaille de la Sécurité
intérieure a été fixé par l’arrêté du
22 janvier 2014 : échelons bronze
(1 500), argent (300), or (100).
Lancement réussi début février du
satellite franco-italien de télécommunications civilo-militaire à très haut
débit Athena-Fidus (Access on theatres
for European allied forces nations - French
Italian dual use satellite).
T
ous les corps d’officiers sont
concernés par des déflations de
postes exprimés en équivalent
temps plein annuel travaillé. Seule
exception, les corps des ingénieurs
militaires de l’infrastructure de la
défense et des ingénieurs des études
et techniques de travaux maritimes
qui gagnent 50 personnels, dont un
ingénieur général.
L’an passé, ce corps avait déjà
bénéficié une hausse conséquente du
plafond de ses effectifs (+155).
En revanche, 12 postes d'ingénieurs
et officiers généraux de l'armement
sont supprimés, ainsi que 22 postes
d'ingénieurs des études et d'officiers
du corps technique et administratif.
Quant au corps du contrôle général des
armées, il perd trois postes (de 82 à 79).
Les forces armées (terre, air, marine)
vont perdre cinq officiers généraux
en 2014, contre 20 l’an passé. Au
total, elles compteront 152 généraux
de division/vice-amiraux (ce chiffre
reste le même) et 207 généraux de
brigade/contre-amiraux (contre 212
l'an passé).
les capitaines en hausse
Tous les autres grades sont en déflation, sauf celui de capitaine (+87 pour
passer à 10 480). Pour les grades supérieurs, les déflations sont les suivantes :
68 commandants en moins (4 315),
de même que 143 lieutenants-colonels
(5 343) et 67 colonels (1 857).
La plus forte baisse concerne, comme
la dernière fois, les lieutenants (-329,
soit une chute de 7% environ).
Au total, ce sont 562 postes d’officiers
qui seront supprimés cette année,
contre 580 en 2013.
Pour les sous-officiers, ce sont les
adjudants-chefs qui seront les plus
touchés par les réductions d’effectifs :
en 2014, il y en aura 650 de moins par
rapport à l’année précédente.
Les adjudants « échelle 4 » et les
sergents « échelle 3 » rendront
respectivement 497 et 632 postes.
Enfin, les militaires du rang seront
moins nombreux (-2 497), avec
cependant une hausse de 692 postes
pour ceux à « l’échelle 4 » et une
baisse de 2 897 et 292 pour les autres
catégories (« échelles 3 et 2 »).
Au total, les forces françaises
compteront 202 244 personnels en
2014, dont 27 951 officiers, 92 211
sous-officiers et 82 082 militaires
n
du rang. Source : http://lignesdedefense.blogs.ouest-fr
[ Logiciel ]
Les cafouillages de Chorus
Un autre logiciel militaire est pointé du doigt : Chorus.
U
n article du Figaro (15/11/2013)
décrit les « cafouillages de Chorus »,
ce logiciel comptable et financier
de l’État, chargé de la facturation des
entreprises privées et des sous-traitants
travaillant à son profit. Selon l’article,
15 000 emplois auraient été sacrifiés
à cause de Chorus ; « les PME les plus
éprouvées seraient celles qui sous-traitent
avec la Défense ». n
janvier-février-mars 2014 Armée & Défense
x7
Actualités
[ Service de santé ]
Journée d’instruction des chirurgiens-dentistes
Une centaine de praticiens des armées et civils se sont réunis à l’occasion de la journée
nationale d’instruction des chirurgiens-dentistes de réserve.
C
et événement, organisé dans le
cadre du congrès de l’Association dentaire française qui réunit chaque année l’ensemble des
professionnels du secteur de l’odontologie, a pris cette année un relief
particulier dans le cadre de l’étude
de la réorganisation du soutien dentaire préconisé par le projet de service SSA 2020[1].
L’attention portée aux réservistes du
SSA a été soulignée par la présence
du médecin général Mascart, directeur régional de Saint-Germain-enLaye et du médecin chef des services
Cueff, délégué aux réserves du SSA.
Sous le patronage du directeur
central du SSA, le président de la
FNCDR, le chirurgien-dentiste chef
des services (R) Fogel, a ouvert la
séance. Des exposés scientifiques
ont ensuite balayé l’ensemble du
spectre de la pratique de l’art dentaire dans les armées, des données
de la recherche dans la substitution
salivaire aux aspects pratiques de la
dentisterie appliquée à la plongée
sous-marine.
La présentation de l’Académie nationale de chirurgie dentaire par son
président, le Dr. Jourde, a souligné
le rayonnement des praticiens du
SSA d’active et de réserve
+
oir
auprès des hautes autorités En sav
unor
scientifiques nationales. n
Source : http://www.defense.gouv.fr
-reserves.fr
[1] À signaler la publication au Bulletin officiel des armées (édition du 17/01/2014) de l’’instruction
n°509469/DEF/DCSSA/RH/RES relative à l'organisation et au fonctionnement de la réserve militaire
du service de santé des armées.
[ Récompense ]
Une médaille pour les associatifs
La médaille de la Jeunesse et des sports est désormais
officiellement élargie à l'engagement associatif.
8 x Armée & Défense janvier-février-mars 2014
à toute personne
qui s'est distinguée
dans des activités associatives au
service de l'intérêt
général. Par ailleurs, les conditions d'ancienneté
sont réduites : 6 ans au
lieu de 8 pour l’échelon
bronze, 10 ans au lieu
de 12 pour l’argent,
et 15 ans au lieu de 20
pour l’or. n
© DR
L
e décret n° 2013-1191 du
18 décembre 2013 modifiant le décret n°69-942
du 14 octobre 1969, relatif à
l'attribution de la médaille de
la Jeunesse et des sports, a été
publié au JO du 20 décembre
2013. Il prévoit une nouvelle
appellation de cette décoration
qui devient la médaille de la
Jeunesse, des sports et de l'engagement associatif.
Il comprend un nouvel alinéa
qui ouvre la possibilité d'octroi
En bref…
Un monument aux morts de
l'opération Serval a été inauguré
fin janvier à Bamako par le ministre
de la Défense. Cette stèle dans les
jardins de l'ambassade de France
à Bamako rend hommage aux sept
militaires français tués pendant
l'opération Serval en 2013.
La gendarmerie nationale a
ouvert un compte Twitter @Gendarmerie sur lequel sont diffusées des
informations telles que l'activité
opérationnelle des unités en lien
direct avec un événement, des messages de prévention en lien avec
l'actualité ou sur des phénomènes
émergents, des informations utiles
à la population en cas d'événements
perturbateurs ou de crise, ou bien
encore l'actualité de l'institution.
Les chemins de la mémoire, la
revue publiée par la Direction de
la mémoire, du patrimoine et des
archives (DMPA) propose une
refonte totale de la maquette et une
évolution de sa ligne éditoriale.
Cette revue est complémentaire du
site Internet www.cheminsdememoire.gouv.fr sur lequel il est possible
de consulter tous les anciens numéros
(depuis octobre 2010).
Le 70e anniversaire de la Libération
du territoire et de la victoire sur
le nazisme a son site Internet.
Toutes les informations sur les
événements organisés dans le
cadre des commémorations et
d’importantes ressources (archives,
vidéos, images, articles scientifiques)
sur : www.le70e.fr
Actualités
[ Protection civile ]
Deux nouveaux responsables au CNPC
Le Conseil national de la protection civile (CNPC) s’est doté fin janvier d’un nouveau
président et d’un nouveau secrétaire général.
Le Vladivostok, l’un des deux
BPC (bâtiment de projection et de
commandement) de la classe Mistral
a fait sa première sortie à la mer
début mars. À noter que le prochain
BPC russe construit à St-Nazaire
s’appellera Sébastopol.
Selon le sondage Cevipof/CNRS
Opinionway réalisé en décembre 2013,
79% des Français ont très confiance
dans les hôpitaux, puis l’armée (74%),
la police (68%), l’école (67%), les
associations (65%), la justice (44%),
etc. En fin de classement, les Français
accordent leur confiance aux syndicats
(28%), aux médias (23%) et aux partis
politiques (11%). À noter que seules
l’armée et la police ont une cote en
hausse par rapport à décembre 2012.
Une nouvelle chaire « Economie
de défense » a été inaugurée le 10
janvier par le Cercle des partenaires de
l’Institut des hautes études de défense
nationale (IHEDN).
La croix de la Valeur militaire
peut être décernée, par arrêté du 10
décembre 2013, aux unités françaises
et étrangères et aux personnels de la
Défense, civils et militaires qui se sont
distingués au cours de l’opération
Sangaris.
L
© Lionel Pétillon
L e numéro d ' appel n a t i o n a l
« Ecoute défense » (08 08 800 321)
créé pour lever les tabous sur le stress
post-traumatique dans les armées
a reçu 330 appels en un an : 71%
correspondent à une souffrance
psychologique et 54% sont un état de
stress post-traumatique (ESPT).
ors de son assemblée générale du
28 janvier 2014 qui s’est tenue dans
les locaux de la caserne Masséna
de la brigade des sapeurs-pompiers
de Paris, le Conseil national de la
protection civile (CNPC), membre
de l’UNOR, Madame le préfet
Michèle Merli a succédé à Monsieur
le préfet Georges Lefevre au poste
de Présidente. Le colonel (H) René
Mourot, président de la région UNOR
Haute-Normandie, a succédé quant à
lui au colonel (H) Claude Rougeau au
poste de secrétaire général.
L’UNOR remercie le colonel (H)
Claude Rougeau pour les services
éminents qu’il a rendu à l’UNOR dont
l’état ci-après prouve la multiplicité :
administrateur du CNPC depuis 27
ans, dont 24 ans en tant que secrétaire
général ; président de la commission
Défense Globale de l'UNOR devenue il y
a 15 ans Défense globale et de l'IHEDN-
Le colonel (H) Claude Rougeau
Paris. Il a participé aux groupes de
travail concernant la préparation des
textes de loi (Livre blanc, sécurité civile,
sécurité nationale, réserves…).
Le colonel (H) Claude Rougeau est
également administrateur honoraire
et ancien vice-président de l'UNOR,
administrateur de l'ANRAT et président de l'ANORSD. Il est officier
de la Légion d’honneur et de l’ordre
national du Mérite, et titulaire de la
croix de la Valeur militaire ainsi que
de la SMV échelon or. n
[ Ils ont dit… ]
Propos d’un ex-Mindef
Dans une interview accordée au quotidien Nice Matin fin
janvier, François Léotard, ancien ministre de la Défense
(1993-1995) s'est exprimé sur l’actualité militaire.
à
la question « quel jugement portezvous sur l'action de la France au
Mali et en Centrafrique ? »,
l’ex-Mindef a déclaré : « Très positif
sur le Mali parce que cela a été un
véritable succès militaire qui, en terme
technique, a été mené de mains de maître.
Sur la Centrafrique, heureusement que
nous avons un minuscule début d'aide
européenne. »
Et le journaliste d’enchaîner, « L'Eu-
rope montre là sa faiblesse ? ». François
Léotard a répondu : « Absolument.
Il y a un décalage par exemple entre les
discours romantiques et amicaux du
couple franco-allemand, la symbolique
des images de nos présidents ensemble à
Oradour-sur-Glane et la réalité du terrain.
À quoi sert la brigade franco-allemande
créée il y a vingt ans ? ». (NDLR : lire à
ce sujet notre article p. 14)
n
Source : http://www.nicematin.com
janvier-février-mars 2014 Armée & Défense
x9
Actualités internationales
[ Spécial Russie ]
Sélection par le capitaine (R) Lionel Pétillon
Où en est l’armée russe ?
Avec 50 Md€ de budget par an et plus d’un million d’hommes, l’armée russe a des ressources
qu’une actualité met aujourd’hui en avant. Tour d’horizon de quelques éléments à connaître.
© Rosoboronexport
Logo de l'agence russe
d'exportation d'armements
Rosoboronexport.
10 x Armée & Défense janvier-février-mars 2014
© http://www.kremlin.ru
z Afghanistan : il y a 25 ans, le général
Boris Gromov passait à pied le pont
de L'Amitié sur le fleuve Amou-Daria.
Il était le dernier soldat soviétique de
la 40e armée à quitter l’Afghanistan
après dix ans de guerre.
Plus de 900 000 soldats soviétiques
ont servi en Afghanistan du 27
décembre 1979 au 15 février 1989.
Le conflit a fait 11 897 morts dans
leurs rangs et 53 753 blessés.
z Kalachnikov : Mikhaïl Timofeïevitch Kalachnikov (né en 1919)
est décédé à l'âge de 94 ans le 23
décembre 2013. Ingénieur et lieutenant-général russe, il était l’inventeur du célèbre fusil d’assaut l'AK-47
qui porte son nom.
« J'ai construit des armes pour défendre
ma patrie. » avait déclaré l’ingénieur au
cours d’une intervention. Il avait aussi
dit : « Je suis fier de mon invention, mais
je suis triste qu'elle soit utilisée par des
terroristes ».
En janvier dernier, le consortium
Kalachnikov a signé un contrat
exclusif pour livrer des fusils
Kalachnikov aux États-Unis et au
Canada à raison de 80 000 à 200 000
unités par an.
Parallèlement, bien qu’aucune
entente n’ait pour l’instant encore
été signée, l’acteur américain Steven
Seagal s’est déclaré, fin janvier, prêt
à négocier un contrat publicitaire
avec Kalachnikov.
z Budget : avec environ 50 Md€
de budget, la Russie était en 2013
Mikhaïl Timofeïevitch Kalachnikov (1919-2013),
l’inventeur du célèbre fusil d’assaut l'AK-47.
le troisième plus important budget
de défense au monde. Pour la
première fois depuis 2009, le budget
de la défense russe est à la hausse
en 2014 et devrait progresser de
44% jusqu’en 2016 pour atteindre
environ 71,5 Md€. Pour l’heure,
les États-Unis disposent toujours
du premier budget (env. 425 Md€)
devant la Chine (env. 101 Md€). En
quatrième place se situe la GrandeBretagne (env. 43 Md€) puis la
France (env. 38,7 Md€).
z Drones : le ministère de la défense
russe a annoncé fin décembre 2013
la formation de compagnies de
drones au sein des unités militaires.
Actuellement, la Russie développe
de nouveaux drones de moyenne
et longue portée destinés à des
missions de reconnaissance et de
combat. Le pays devrait investir 6,7
Md€ d’ici à 2020 dans ce domaine.
z Drogue : le ministre russe de la
Défense Sergueï Choïgou a ordonné
fin janvier que tous les militaires
russes se soumettent à des tests de
dépistage de drogue. Souhaitant
éradiquer ce fléau, il a décidé que
En bref…
Les six monarchies arabes qui
forment le Conseil de coopération
des États arabes du Golfe (Arabie
Saoudite, Oman, Koweït, Bahreïn,
Émirats Arabes Unis, Qatar) ont
annoncé mi-décembre la création
d’un commandement militaire
unique placé sous l’autorité saoudienne, dont le QG se trouvera à
Riyad (Arabie Saoudite).
Ce commandement disposera
d’une force de défense collective de
100 000 hommes.
Le Pentagone a annoncé en début
d’année qu’il souhaitait réaliser une
économie de 100 M$ en réduisant
la liste des pays ouvrant droit à
une prime spéciale de risque.
Disparaitront ainsi de cette liste
dès le 1er juin : le Timor-Oriental,
Haïti, le Rwanda, le Tadjikistan, le
Kirghizstan, l’Ouzbekistan, le sultanat
d’Oman, la Serbie, le Monténégro
et le Liberia, Bahreïn, le Koweït,
le Qatar, l’Arabie saoudite. Sont
aussi concernées les eaux de la mer
d’Oman, de la mer Rouge et des
golfes Persique et d’Aden.
La Turquie et… Athènes demeurent
en revanche sur la liste, au même titre
que l’Afghanistan, l’Irak et la Jordanie.
L’Allemagne, par la voix de son
nouveau ministre de la Défense
Ursula von der Leyen, a indiqué
qu'elle était prête à envoyer des
troupes à l‘étranger dans le cadre
d’opérations militaires internationales. À noter que le pays a déjà
investi 11 Md€ en Afghanistan dans
le cadre de l’ISAAF et perdu 54 soldats en dix ans.
La chine développerait actuellement un avion bombardier furtif à
long rayon d’action selon l’agence
China Aviation News.
Le Japon a débuté en 2014 son
nouveau programme de défense.
Celui-ci consiste notamment à
réduire de moitié les 600 chars et
les 700 systèmes d'artillerie, et à
augmenter de 16 à 22 le nombre de
sous-marins, de 6 à 8 les destroyers
dotés du système anti-missile
américain AEGIS et de 260 à 280
celui des chasseurs. Par ailleurs, les
unités de missiles sol-air de l'armée
de terre seront réarmées et les
capacités de contrôle de l'espace
aérien renforcées grâce à des avions
supplémentaires de détection et de
commandement aéroporté.
L'armée britannique devrait cette
année encore, et pour la quatrième
fois, dégraisser ses effectifs qui
devrait ainsi évoluer de 177 890
hommes (Army :102 260, Navy :
35 500, RAF : 40 130) en 2010 vers
147 000 hommes (Army : 82 000,
Navy : 30 000, RAF : 35 000) à
l’horizon 2020.
Ces réductions drastiques devraient
être compensées par l’augmentation du nombre de réservistes, de 28
080 (Army : 24 110, Navy : 2 630, RAF :
1 340) en 2010 à 34 900 (Army :
30 000, Navy : 3 100, RAF : 1 800)
en 2020.
La Corée du Nord a comparé, début
février, le 1 er ministre japonais
Shinzo Abe à Adolf Hitler, l'accusant
d'expansionnisme militaire.
civil du ministère de la Défense, ainsi
que d'assurer la discipline, l'ordre et
le respect de la loi au sein des forces
armées. Elle assurera également la
sécurité des sites militaires du pays.
z Exportations : selon son directeur Anatoli Issaïkine, l'agence
russe d'exportation d'armements
Rosoboronexport aurait reçu environ 1 900 commandes étrangères et
aurait signé près de 1 200 contrats
en 2013, pour un montant d’environ 9,5 Md€. Ces ventes portent à
38,3% sur les aéronefs, 26,2% sur
les moyens de défense antiaérienne,
17% sur les navires et les sous-marins
et 14,2% sur les matériels terrestres.
z OTAN : la Russie et l'OTAN
devraient organiser également de
nouveaux exercices antiterroristes
et manœuvres conjointes de type
Vigilant Skies afin d’améliorer la coopération entre la marine russe et les
forces navales de l'Alliance dans la
lutte contre le terrorisme et le sauvetage en mer.
Par ailleurs, les unités russes de
maintien de la paix vont recevoir
un « paquetage du soldat du futur »
spécialement adapté au travail
conjoint avec les troupes de l'OTAN :
des équipements high-tech Ratnik
dotés de moyens de transmissions
et de navigation qui seront modifiés spécialement pour les militaires
russes. Les moyens de transmission
seront compatibles avec la norme de
l'OTAN STANAG 4677.
z Arctique : afin de « protéger la voie
maritime du Nord, les ressources poissonnières et les gisements d'hydrocarbures,
mais aussi (…) d'assurer la sécurité
des régions septentrionales du pays »,
la Flotte du Nord, les brigades arctiques, des unités d'aviation et de
DCA ainsi que des organismes de
commandement seront regroupés en 2014 dans une nouvelle
structure baptisée Flotte du NordCommandement stratégique unifié,
placée sous l’autorité de l'amiral
Korolev, directement subordonné
au ministre de la Défense.
z Protectionnisme : afin de relancer l’industrie nationale, le Premier
ministre russe a interdit depuis le
1er janvier d'acheter des articles
étrangers pour les besoins de la
défense et de la sécurité nationale.
Seule exception : si les équipements
similaires ne sont pas fabriqués en
Russie ou ne correspondent pas aux
exigences requises.
z Cybermenaces : une structure
spéciale chargée de la sécurité
informatique des sites stratégiques
devrait voir le jour d’ici à 2017.
Cette annonce vient en complément
de celle faite durant l’été 2013 de
former des troupes spéciales pour
lutter contre les cybermenaces.
Drapeau des forces armées de la Fédération
de Russie.
z Recyclage : en 2014, le ministère
russe de la Défense fera recycler par
des entreprises spécialisées près de
300 000 tonnes de munitions et de
poudre périmées, ainsi que plus de
800 000 armes à feu sans les détruire
par explosion.
z Missiles : selon le colonel Egorov,
porte-parole des troupes russes
de missiles stratégiques (RVSN),
ces dernières seront presque
entièrement rééquipées en missiles
stratégiques de 5e génération Iars-M
et Topol-M d'ici à 2021.
Les nouveaux missiles représenteront environ 60% des armes de
frappe des troupes balistiques d'ici
à 2016 et près de 98% d'ici à 2021.
Le 4 février, l’armée a procédé à
un tir d'essai d'un missile balistique
intercontinental RS-12M Topol.
depuis le polygone de Kapoustine Iar
(région d'Astrakhan) qui a détruit sa
cible située sur le polygone de SaryChagan (Kazakhstan). Le missile
RS-12M Topol a une portée de plus
de 10 000 km et peut être équipé
d'une ogive nucléaire de 550 kt. n
Sources : agence RIA Novosti,
La Voix de la Russie, ministère de la Défense
janvier-février-mars 2014 Armée & Défense
x 11
© Ministère de la Défense de la Fédération
de Russie
tous les militaires, du général au
simple soldat, seraient dépistés.
z Police militaire : Vladimir Poutine
a signé début 2014 un décret de
création d'une police militaire. Elle
sera dirigée par le ministre de la
Défense et fera structurellement
partie des forces armées russes. Ses
missions consisteront à défendre les
droits des militaires et du personnel
CIOR / PFC 2012-2014 [ Mid-Winter Meeting / MWM ]
Par le capitaine (air) (R) Fabrice Maronneaud - Responsable communication de la PFC 2012-2014
Soutenir la coopération
en matière de défense
L’ouverture officielle de la réunion d’hiver 2014 de la CIOR
et de la CIOMR au siège de l’OTAN, à Bruxelles, s’est placée
d’emblée sous le signe de l’excellence.
D
eux orateurs de marque, le
général Philip M. Breedlove,
commandant suprême des
forces alliées en Europe
(SACEUR) et commandant
des forces des États-Unis en Europe
(EUCOM), et M. Pieter De Crem,
vice-premier ministre et ministre de
la Défense de la Belgique, ont tour
à tour pris la parole pour souligner
le rôle de plus en plus crucial des
réservistes – officiers et sous-officiers –
dans les forces armées modernes.
© CIOR/Henry Plimack
Entraînement et formation
Dans son allocution, le général
Breedlove a rappelé que la CIOR
© CIOR/Henry Plimack
Le général Philip M. Breedlove, commandant suprême des forces alliées en Europe (SACEUR).
Le temps des questions-réponses a permis
à une large assemblée de pouvoir s’exprimer
durant 45 minutes.
12 x Armée & Défense janvier-février-mars 2014
jouait un rôle important en matière de
coopération, notamment en matière
d’exercices, d’entraînement et de
formation, en citant les réalisations
des différents comités de la CIOR :
compétition militaire (MILCOMP),
exercice civilo-militaire (CIMEX),
partenariat pour la paix (PPP&O)….
Les valeurs
des pays membres
M. Pieter De Crem a pour sa part insisté sur le rôle actif des réservistes au
sein des forces armées aujourd’hui,
notamment dans le domaine médical.
Il a réaffirmé la nécessité de soutenir
la coopération en matière de défense
Parmi les auditeurs, on pouvait remarquer la présence du vice-président France, le commissaire en chef de 1re classe (R) André Geoffroy,
président de l’Association nationale des officiers de réserve de l’armée de l’air (ANORAA), et du colonel (R) Hervé Boca, secrétaire général.
à tous les niveaux, entre les Alliés et
avec tous les partenaires.
© CIOR/Henry Plimack
45 minutes
de questions-réponses
Il a également rappelé l’importance
du lien transatlantique et des valeurs
que partagent les pays membres de la
CIOR, en soulignant qu’il était fondamental que l’Union européenne,
partenaire essentiel de l’OTAN,
donne une priorité au rééquilibrage
des rôles au sein de l’Alliance.
Les deux orateurs ont ensuite
engagé le dialogue avec l’auditoire et
répondu avec beaucoup de passion et
d’engagement aux questions posées
notamment par les jeunes officiers
de réserve pendant plus de 45
minutes. Cette session de questionsréponses très enrichissante a clôturé
la matinée.
L’après-midi a été consacré aux travaux des comités et groupes de travail
de la CIOR, prélude à deux jours de
travail intense au siège de l’OTAN. n
M. Pieter De Crem, vice-premier ministre et ministre de la Défense de la Belgique.
© CIOR/Henry Plimack
Réflexions sur les réserves
Par le capitaine de vaisseau (R) Georges Ascione
Officier communication de la PFC 2012-2014
Dans sa conférence, le général Breedlove a
donné matière à réflexion et souligné deux
aspects majeurs des récentes évolutions de
l’OTAN :
- Le changement d’une « force engagée
en opérations » à une « force préparée » ;
- « L’art de la gestion de crise nous a montré que
l’OTAN ne pouvait pas agir seule mais qu’elle
avait besoin d’apporter une contribution spécifiquement militaire à un ensemble plus global. »
Le SACEUR a insisté sur l’importance de
l’entraînement en vue d’atteindre le niveau
exigé de préparation, d’interopérabilité et
d’adaptabilité. Tel est le cas, a-t-il dit, de
bien des activités de la CIOR qui « fixent
le niveau de qualité auquel le reste de l’OTAN
devrait aspirer. »
Pour ce qui est de la gestion de crise, il a
insisté sur le changement de paradigme
stratégique qui implique « interaction et
coordination avec d’autres acteurs dont les
institutions gouvernementales, les organisations
non-gouvernementales, les civils, les hommes
politiques et l’ensemble de la communauté internationale en général. » Ainsi, les forces de
réserve ne sont plus seulement une simple
« force contingente mais elles joueront un rôle clé
dans le mécanisme de gestion de crise à l’avenir. »
Pour accompagner le changement du
déploiement à la préparation, le général
Breedlove a souligné l’importance des «
qualités exceptionnelles de commandement à
tous les niveaux. »
janvier-février-mars 2014 Armée & Défense
x 13
Actualités internationales
[ Déploiement ]
Capitaine Sébastien Isern - Officier communication de la BFA
Participation de la BFA à EUTM-Mali
La brigade franco-allemande (BFA) contribue depuis le mois de mars à la mission de l’Union
Européenne au Mali : EUTM (European Union Training Mission).
Formation du 5e GTIA des FAMa
Opérant au niveau de l’état-major
de l’armée ainsi qu’au ministère de
la Défense, les militaires de l’ATF
(Adisory Task Force), par leur conseil
et leur expertise dans de nombreux
domaines (ressources humaines, doctrine, préparation opérationnelle,
soutien logistique…) sont chargés
d’accompagner le processus de
14 x Armée & Défense janvier-février-mars 2014
réforme de l’ensemble des forces
armées maliennes.
Parallèlement, la formation des unités combattantes des forces armées
maliennes (FAMa) se déroule sur
le camp de Koulikoro (Koulikoro
Training Camp) : infanterie, génie,
artillerie, logistique, combat blindé…
Ce sont actuellement trois GTIA
(groupement tactique interarmes)
qui ont été formés et déjà déployés
C’est ainsi qu’un détachement d’instruction opérationnelle (DIO), basé
au Koulikoro Training Camp est armé
par les soldats du 110e régiment d’infanterie et du Jägerbataillon 292, tous
deux stationnés à Donaueschingen.
Ce DIO binational est chargé de la
formation infanterie du 5e GTIA et
participe ainsi à la montée en puissance et à l’autonomie des forces
armées maliennes.
© BFA
L
ors du conseil franco-allemand
de défense et de sécurité qui s’est
tenu à Paris le 19 février 2014,
cette mission a été confirmée pour
la BFA qui est partie au Mali en mars
dernier pour une durée de six mois.
Une centaine de militaires des deux
nations, tous issus de la brigade francoallemande, a rejoint les camarades
des autres nations européennes sur
le sol africain.
Mission de l’Union européenne,
EUTM-Mali se place dans le cadre
de la stratégie européenne pour
la sécurité et le développement au
Sahel. Elle constitue un pilier de
l’approche globale (comprehensive
approach) de la Politique de Sécurité
et de Défense Commune (PSDC) de
l’Union européenne.
EUTM-Mali poursuit deux objectifs :
appuyer la refondation des forces
armées maliennes (FAMa) en apportant le conseil et l’expertise au plus
haut niveau de la hiérarchie militaire et en participant à la formation
tactique et opérationnelle de GTIA
(groupement tactique interarmes).
Aujourd’hui, ce sont plus de 20
nations européennes qui participent
à EUTM-Mali pour un effectif d’environ 560 militaires déployés sur
deux sites principaux : Bamako et
Koulikoro, à 60 km au nord de la
capitale.
Les sapeurs de la Panzerpionierkompanie 550 d’Immendingen forment depuis mars 2013
des pionniers maliens.
dans le nord du Mali sur le théâtre
des opérations : Waraba (les lions en
langue bambara), Elou (les éléphants
en tamashek) et Sigui (les buffles en
bambara).
Actuellement, le 4e GTIA, Balanzan
(du nom de l’arbre symbole de la ville
de Ségou, au nord-est de Bamako,
sur le fleuve Niger) est en cours de
formation. Les soldats de la brigade
franco-allemande arrivent au Mali
pour entamer la formation du 5e
GTIA des FAMa.
Les sapeurs de la Panzerpionier
kompanie 550 d’Immendingen qui forment depuis mars 2013 des pionniers
maliens, seront renforcés par leurs
camarades des troupes de mêlée.
Les hommes de la BFA sont intégrés
au MHQ (Main Head Quarter), dans
les équipes ATF à Bamako ainsi qu’au
Training Camp de Koulikoro où ils
apportent une contribution décisive
à la reconstruction des forces armées
maliennes.
Le général Rudkiewicz, commandant de la brigade franco-allemande,
devient le Mission Commander de l’European Union Training Mission au Mali.
Ce premier déploiement de la brigade franco-allemande sur le continent africain démontre la volonté de
Paris et Berlin d’œuvrer ensemble
n
pour la stabilité de la région.
Remerciements
au LCL (R) Noël Millaire de l’UORRM.
[ Tableau d’avancement ] Sous la loupe
Les officiers subalternes
en forte hausse
Le tableau d’avancement 2013 des officiers et sous-officiers de
réserve de l’armée de terre se caractérise par une augmentation
du volume global d’inscrits. Par rapport à l’an passé, la hausse est
de 18% alors que le volume global de proposables diminue de 4%
S
elon le bureau réserve de l’armée de terre, le volume des
retenues dans les grades d’officiers subalternes marque
une forte hausse. Les efforts
marqués des chefs de corps pour inciter les sous-lieutenants à s’inscrire au
stage de chef de section PROTERRE
ou au stage d’initiation aux techniques
d’état-major (SITEM), ou encore à la
formation d’adaptation des officiers
de réserve pour les officiers issus du
rang (FAOR), justifie en partie cette
évolution.
Concernant les grades d’officiers
supérieurs, la concurrence reste forte
mais les ratios de sélection demeurent
identiques à ceux de l’an passé. À ces
niveaux de responsabilité, l’accès
au cours supérieur des officiers de
réserve spécialistes d’état-major
(CSORSEM) ainsi que la pratique
d’activité régulières associées à des
résultats probants conditionnent le
déroulé de carrière.
Stabilisation chez les SOR
Le tableau d’avancement des sousofficiers de réserve de l’année 2013
se caractérise par une stabilisation du
nombre d’inscrits. Par rapport à l’an
dernier, la variation est de 1% alors
que le volume global de proposables
augmente de 4%. La hausse du
nombre de proposables concerne
essentiellement le grade de major.
Pour l’ensemble des grades, les ratios
Total inscrits
Colonel
Lieutenant-colonel
Commandant
Capitaine
Lieutenant
COA
259
19
31
46
73
90
CTA
33
2
7
6
5
13
TA 2013 TA 2012 TA 2011
292
247
264
21
22
22
38
41
35
52
54
57
78
71
86
103
59
64
Tableau d’avancement des officiers de réserve en 2013.
TA 2013
204
32
37
37
98
Total inscrits
Major
Adjudant-chef
Adjudant
Sergent-chef
TA 2012
202
25
38
35
104
TA 2011
272
29
41
39
118
Tableau d’avancement des sous-officiers de réserve en 2013.
Sous-lieutenant
Sergent
Retenus
COA
6
-
Total
CTA
4
-
Rappel
2013
10
36
Rappel
2012
10
36
2011
21
44
Recrutement au premier grade d’officier ou de sous-officiers de réserve en 2013
de sélection demeurent similaires à
ceux de l’an dernier. Comme pour
les officiers, l’accès au 2e niveau ainsi
que la pratique d’activités régulières
associée à des résultats probants
conditionnent le déroulé de carrière.
Le recrutement de l’année 2013 se
caractérise par une stabilisation du
nombre de sélectionnés. Par rapport
à l’an dernier, alors que le nombre
des demandes a diminué sensiblement
(-32% pour le 1er grade d’OR et -18%
pour le 1er grade de SOR), une qualité
de dossiers mieux ciblée a permis
de maintenir un résultat
r+
vo i
identique. n
sa
En
Source : bureau réserve, article
publié dans TIM 251
unor
-reserves.fr
janvier-février-mars 2014 Armée & Défense
x 15
Sous la loupe [ Ressources humaines ]
Par le lieutenant-colonel (R) Frédéric Sené
Vers une retraite
pour les réservistes ?
A
vant 1999, les cotisations
des réservistes alimentaient
le budget des charges communes sur lequel étaient
prélevées notamment les
retraites. Toutefois, ces cotisations
n’étaient pas affectées à un ministère
donné.
L’administration voulant améliorer
la situation des réservistes a modifié
les textes. La loi n° 99-894 du 22
octobre 1999 portant organisation
de la réserve militaire et du service
de défense, entrée en vigueur le 24
octobre 1999, a ainsi modifié l’article
L.2 du code des pensions civiles et
militaires de retraite (CPCMR).
Elle a permis d’inclure parmi les ressortissants de ce code « les militaires
servant au titre d'un engagement à servir
dans la réserve opérationnelle (ESR) ou au
titre de la disponibilité ». Ainsi les réservistes rejoignaient les militaires de
carrière et ceux servant sous contrat
en tant que bénéficiaires de ce code.
À qui s’applique ce droit ?
Ce droit s’applique à trois types de
population :
z Le fonctionnaire civil qui effectue
des périodes enrichit sa pension, y
compris avec les services bonifiés
(solde à l’air, solde à la mer et
subaquatique).
L’IRCANTEC
Il s’agit d’un régime de retraite par points ; c'est-à-dire que les cotisations sont
converties en points. Le montant des cotisations est pour cela divisé par le prix
d’achat du point de retraite. Les points ainsi obtenus sont cumulés tout au long
de la carrière.
Lors du départ en retraite, le montant de la pension est obtenu en multipliant le
nombre de points accumulés par la valeur de liquidation du point en vigueur à
la date de départ*.
En fonction du nombre de points acquis, la retraite sera versée selon une périodicité
différente.
*
Depuis le 1er avril 2013, la valeur du point IRCANTEC est fixée à 0,47460 €.
Nombre de points de retraite Périodicité de versement
Jusqu’à 299
Versement en une seule fois sous forme d’un capital
Entre 300 et 999
Annuelle
Entre 1 000 et 2 999
Trimestrielle
À partir de 3 000
Mensuelle
16 x Armée & Défense janvier-février-mars 2014
© Min. Finances
Nombreux sont les réservistes opérationnels et honoraires
qui s’interrogent sur leurs droits à la retraite. Une réforme
est en cours dont voici les principaux axes à connaître.
z L’ancien militaire, dont la
pension est suspendue lorsque
les convocations militaires sont
supérieures à 30 jours, augmente sa
pension quand il est convoqué en
sachant qu’il est tenu compte de son
ancienneté dans le grade mais aussi
de l’indice de son nouveau grade s’il
est promu.
z Le salarié de droit privé ou celui
qui travaille dans un EPIC[1] reçoit,
quelques mois après la fin de sa
carrière de réserviste, une attestation
d’affiliation rétroactive qui recensera
l’ensemble de ces activités depuis
fin 1999. Il doit communiquer cette
attestation à sa caisse de retraite de
façon à permettre la prise en compte
des mois ou années d’affiliation
(article L.172-1 A du CSS sur la
coordination entre divers régimes).
La prise en compte s’effectue à durée
égale ; la durée d’affiliation à un
régime est en effet assimilée à une
durée d’affiliation d’un autre régime
(article R. 172-12-1 CSS).
Quinze ans de service
Le principe du calcul de la retraite
[1] EPIC : Établissement public à caractère industriel
et commercial
[2] L’ACOSS se charge de reverser à l’IRCANTEC
sa partie
© ACOSS
© IRCANTEC
est de faire le bilan de la durée
des services du militaire à la fin de
son engagement. Pour obtenir une
pension militaire, il est actuellement
nécessaire d’avoir effectué un minium
de quinze années de service militaire
à temps plein, contre deux années
seulement pour les fonctionnaires.
Si la durée de service est inférieure
à quinze ans, aucune retraite de la
fonction publique (donc de l’armée)
ne sera attribuée.
En revanche, les réservistes sont
rétablis à titre rétroactif à l’assurance
vieillesse du régime général de
sécurité sociale et à l’Institution
de retraite complémentaire des
agents non-titulaires de l’État et des
collectivités publiques (IRCANTEC).
Ils bénéficient des retraites de ces
régimes, selon leurs règles propres,
comme s’ils y avaient toujours été
affiliés (article D. 173-16 du code de
la sécurité sociale (CSS).
Il s’agit de reverser au régime général
via l’Agence centrale des organismes
de sécurité sociale (ACOSS)[2], les
cotisations retenues sur les soldes
des militaires ainsi que les cotisations
de son employeur, toutes deux
primitivement versées au compte
d’affectation spécial (CAS) pensions.
La durée de service effectif du réserviste n’atteignant généralement pas
ces quinze années, l’affiliation rétroactive est donc la mesure appliquée.
Dans tous les cas, l’affiliation rétroactive sera juridiquement effective une
fois que le réserviste aura atteint sa
limite d’âge ou de service.
Le gestionnaire RH du GSBdD
dont dépend administrativement le
réserviste lui remettra son attestation
d’affiliation quatre à six mois après
son départ.
Passer à deux ans
de service
La politique des ressources humaines
du ministère de la Défense est de
mieux intégrer le réserviste dans la
communauté militaire, notamment
en ce qui concerne la réforme des
retraites.
Le ministère compte ainsi intégrer le
passage du minimum de quinze ans
de service à deux ans. Cela permettra
à terme de verser une pension aux
anciens militaires qui ont quitté leur
métier de militaire avant l’âge effectif
de la retraite.
En 2015, un compte individuel retraite
(CIR) sera mis en place. Aujourd’hui,
l’information est encore parcellaire et
Limites d’âge
Extraits du Code de la défense (article
L4221-2) : Les limites d'âge des réservistes
de la réserve opérationnelle sont celles
des cadres d'active définies par le statut
général des militaires augmentées de cinq
ans. Pour les militaires du rang, la limite
d'âge est de cinquante ans.
discontinue ; demain, il existera une
cartographie tous régimes confondus
et une interconnexion quotidienne
entre l’ACOSS et le Service de retraite
de l’État (SRE) qui est l’organisme
liquidateur des pensions inscrites sur
le grand livre de la dette.
Tous les agents de l’État, y compris
les militaires, bénéficieront d’une
meilleure visibilité de droits à
pension et ce, à partir de deux années
n
de service. Remerciements : Direction des ressources humaines
du ministère de la Défense, bureau des pensions
de la sous-direction de la fonction militaire ;
Caroline Michel, chargé d'études juridiques,
Christophe Girand, chef du bureau des pensions.
Les fonds de prévoyance
Les fonds de prévoyance ont pour objet de couvrir les risques inhérents à l'exercice
de la fonction militaire. Au même titre que les militaires d'active, les réservistes ayant
souscrit à un ESR, convoqués pour des périodes d'exercice dans la réserve opérationnelle, ainsi que leurs ayants cause, sont bénéficiaires des fonds de prévoyance.
Il existe deux fonds de prévoyance :
z le fonds de prévoyance de l'aéronautique auquel sont affiliés les personnels militaires et certains personnels civils de l'État qui perçoivent une indemnité de vol,
z le fonds de prévoyance militaire destiné à tous ceux qui ne sont pas affiliés à
titre principal au fonds de prévoyance de l'aéronautique.
Les fonds de prévoyance, alimentés par des cotisations des affiliés, ont pour
objet de verser :
z des allocations aux militaires placés en position de retraite ou réformés définitivement pour infirmité imputable au service,
z des allocations et des secours aux familles des militaires décédés.
Une réflexion ministérielle, menée en concertation avec les armées, a été entreprise afin de réformer les fonds de prévoyance. Le projet a été soumis au Conseil
supérieur de la fonction militaire (CSFM) du mois de juin 2013 et a reçu un
avis favorable. Cette réforme a pour objet d'une part, de fusionner les fonds en
un fonds unique et, d'autre part, de revaloriser les indemnisations versées aux
militaires et à leurs familles.
janvier-février-mars 2014 Armée & Défense
x 17
Sous la loupe [ Menaces terroristes ]
Synthèse par le capitaine (R) Lionel Pétillon
Les nouveaux codes
du plan Vigipirate
Le 13 février dernier, le Premier ministre, avec les ministres
de l’Intérieur, de la Défense et des Transports, a présenté un
nouveau plan Vigipirate.
© Denys Chappey
L
e nouveau plan Vigipirate,
« rénové pour mieux anticiper
et répondre à la complexité
croissante de la menace terroriste »
selon le communiqué, est
entré en vigueur le 20 février. Deux
changements importants sont à
souligner dans ce nouveau dispositif :
z le code d’alerte est simplifié et le
code couleur[1] abandonné au profit
de deux niveaux de mobilisation :
« vigilance » et « alerte attentat » (lire
encadré).
z la mise en place d’une signalétique :
un logo en forme de triangle
rouge cerné d’un épais bord noir,
portant la mention Vigipirate sera
désormais visible dans l’espace
public. Il permettra d’identifier plus
rapidement l’application de mesures
Vigipirate, là où un appel à la vigilance
s’impose et là où les contraintes sont
temporairement imposées, afin d’en
expliquer le sens.
En cas d’alerte attentat, un logo
spécifique « Alerte attentat » sera mis
en place sur les lieux concernés.
Ce nouveau code fait prendre
conscience – à ceux qui l’ignoraient –
que la France vit aujourd’hui
une période de risque d’attentats
accrue, celle caractérisée par le code
« Vigilance ». Ces nouvelles mesures
laissent également comprendre que
Des réservistes du 8e RPIMa déployés dans le métro en février 2013
dans le cadre du plan Vigipirate.
notre pays n’est pas prêt de revenir au
niveau de sécurité antérieur à 2005,
date du déclenchement interrompu
du niveau d’alerte rouge.
Sur le territoire national
et à l’étranger
Le nom Vigipirate a été conservé car
il bénéficie, selon les autorités, d’une
image de marque reconnue par tous
et qu’il est porteur d’une symbolique
forte pour l’ensemble de la population.
Rappelons que Vigipirate est un
plan gouvernemental de vigilance,
de prévention et de protection face
aux menaces terroristes. Il relève du
Premier ministre, responsable de
l’action du gouvernement en matière
de sécurité nationale. Ce plan auquel
contribue un petit millier de réservistes
opérationnels tous les ans, s’applique :
z sur le territoire national, dans toutes
ses dimensions, terrestre, aérienne et
maritime, ainsi que dans le cyberespace ;
z à l’étranger, dans les pays où les
ressortissants ou les intérêts français
sont menacés, dans le respect de la
souveraineté de chaque pays.
À noter cependant que les niveaux
Vigipirate ne concernent que le
territoire national. Ils ne s’appliquent
pas à l’étranger en raison de la grande
diversité des situations rencontrées
selon les pays.
[1] Depuis le 20 mars 2003, le plan Vigipirate comportait quatre niveaux d’alerte rendus publics, matérialisés par un code couleur : jaune, le niveau le plus faible
(menace diffuse) ; orange (menace plausible) ; rouge (risque avéré d’attentats) ; écarlate, le niveau le plus élevé (risque imminent d’attentats majeurs).
Depuis le 7 juillet 2005, date de la première vague d’attentats dans les transports en commun de Londres, Vigipirate était constamment maintenu au niveau
rouge, renforcé selon les circonstances. Le niveau écarlate fut activé une seule fois en mars 2012, dans la région Midi-Pyrénées, au moment des tueries perpétrées
par Mohamed Merah à Toulouse et Montauban.
18 x Armée & Défense
janvier-février-mars 2014
Un plan de 307 mesures
Le plan Vigipirate comporte 307
mesures réparties dans douze
domaines d’activités, parmi lesquels la
sécurité des systèmes d’information, les
installations et matières dangereuses,
les réseaux d’énergie, la santé, l’alimentation, les transports terrestres,
aériens et maritimes, les ressortissants,
les représentations et les intérêts français à l’étranger, etc.
Un tiers de ces mesures sont mises
en œuvre en permanence. Les autres
peuvent être activées pour
+
oir
renforcer la protection selon En sav
unor
l’évaluation de la menace. n
-reserves.fr
Sources : www.gouvernement.fr;
www.risques.gouv.fr, www.sgdsn.gouv.fr.
Un code d’alerte simplifié
À compter du 20 février 2014, le plan Vigipirate distingue deux niveaux de mobilisation :
z un niveau « vigilance » qui correspond à la posture permanente de sécurité, en raison du maintien durable de la
menace terroriste sur le territoire. Il se traduit par la mise en œuvre de mesures adaptées, visant à garantir la sécurité
de tous, telles que l’interdiction de stationner devant certains édifices ouverts au public ou encore le contrôle des
bagages dans les aéroports.
Face à une augmentation ponctuelle de la menace liée à un événement d’ampleur ou exceptionnel (ex. : événement
sportif international présentant des risques, sommet de chefs d’Etats), la posture « vigilance » peut être renforcée par
des mesures plus contraignantes, temporaires et ciblées géographiquement (ex. : restriction à la circulation et contrôles
d’accès dans un espace donné, fermeture d’aérodromes dans une aire géographique, renforcement du contrôle du
trafic des passagers en provenance ou à destination de pays signalés).
z un niveau « alerte attentat » qui s’applique soit lorsque des projets d’actions terroristes sont détectés par les services
de renseignement, soit lorsqu’un ou plusieurs actes terroristes ont été commis sur le territoire national.
Des mesures exceptionnelles et temporaires sont alors
mises en œuvre, sur l’ensemble du territoire ou dans une
zone géographique délimitée (ex. : restrictions aux grands
rassemblements de personnes, mise en place de moyens de
sécurité spéciaux sur certains vols, mise en alerte immédiate
de nos moyens de défense aérienne et maritime).
VIGILENCE
Posture permanente de sécurité
• Protection quotidienne contre une menace terroriste
constante.
• Mesures permanentes.
• Concerne l’ensemble du territoire et des secteurs d’activité.
• Durée illimitée.
Renforcement de la vigilance
• Augmentation ponctuelle de la menace terroriste ou des
vulnérabilités.
• Mesures temporaires plus contraignantes.
• Concerne une zone géographique ou un secteur d’activité.
• Durée limité.
ALERTE ATTENTAT
• Protection maximale face à une menace imminente d’un
acte terroriste.
• Mesures exceptionnelles.
• Peut concerner une zone géographique ou l’ensemble du
territoire.
• Durée très limitée.
janvier-février-mars 2014 Armée & Défense
x 19
Allocution [ Opération Sangaris ]
« Nous sommes fiers
de ce que vous faites
en Centrafrique »
Le 28 février dernier, le président de la République française
était pour la 3e fois en République Centrafricaine.
Voici un extrait du discours prononcé devant les troupes
engagées dans la force Sangaris.
J
Votre mission, elle est claire, elle a été fixée par le Conseil de
sécurité des Nations unies, c'était le 5 décembre : protéger
les civils dans un pays qui est déchiré par des violences,
souvent interreligieuses. La mission, c'est de participer à la
restauration de l'ordre public et de permettre une transition
vers la démocratie.
D'ores et déjà, des milliers de vies, je dis bien des milliers de
vies, ont été sauvées grâce à vous. Vous avez répondu à une
situation d'extrême urgence, celle que j'avais moi-même
relevée le 5 décembre.
Il n'y avait plus, en Centrafrique, ni armée, ni police,
ni justice, ni école. Les actions, ou plus exactement les
exactions se multipliaient. La veille même de notre
intervention, les massacres avaient fait 1 000 morts,
1 000 morts dans la capitale. (…)
Depuis trois mois, des progrès considérables ont été
constatés et notamment dans la capitale, où la situation, à
Bangui, s'est significativement améliorée.
Il y a certes beaucoup à faire encore, parce que de nombreux
© Présidence de la République
e veux d'abord saluer votre action. C'est le sens de
ma présence ici. Vous êtes en Centrafrique depuis
trois mois, en tout cas l'opération Sangaris, elle, a été
décidée depuis trois mois.
Vous menez cette intervention avec efficacité, avec
professionnalisme, avec courage, avec dévouement. Et au
péril de votre vie. (…)
Prise en charge d’un blessé en Afghanistan.
Centrafricains sont dispersés sur le territoire, parce que
le désarroi est encore grand, parce que des populations
ont été obligées de connaitre l'exode, parce que des
bandits terrorisent encore les populations, notamment
musulmanes.
Mais il y a, et c'est le sens même de votre action depuis
3 mois, des avancées qui ont été accomplies. Il y a quelques
jours, le Secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-Moon,
a appelé une mobilisation encore plus grande pour la
Centrafrique. (…)
J'ai décidé de répondre à cet appel, en portant le volume de
nos troupes à 2 000. (…) Pourquoi cet effort supplémentaire ?
Parce que nous avons besoin de présence, de présence à
Bangui, de présence partout sur le territoire centrafricain.
Parce que nous devons aussi montrer l'exemple, c'est cela
la France.
« Il y aura, si l'on fait le total, entre la MISCA, Sangaris et les Européens,
9 000 soldats qui seront présents en Centrafrique à la fin du mois de mars. »
20 x Armée & Défense janvier-février-mars 2014
Elle doit toujours être en avance par rapport à d'autres.
Montrer l'exemple, d'abord vis-à-vis des Africains, avec
lesquels vous êtes en opération, ils sont 6 000, dans le cadre
de la MISCA[1], avec les Européens qui vont vous rejoindre
à la fin du mois de mars, ils seront 1 000.
Il était important, comme chef d'État, comme chef des
armées, que je puisse donc décider ce déploiement. Il y aura,
Nous voulons aussi qu'aucune impunité ne puisse exister,
qu'aucun crime ne soit impuni. C'est pourquoi une
commission d'enquête internationale des Nations unies
sera bientôt en place. La Cour pénale internationale
a également annoncé qu'elle ouvrirait une enquête
préliminaire sur les exactions qui ont été commises en
République Centrafricaine.
« Votre action est à la fois, sécuritaire et humanitaire. »
si l'on fait le total, entre la MISCA, Sangaris et les Européens,
9 000 soldats qui seront présents en Centrafrique à la fin
du mois de mars.
Quel est maintenant notre objectif ? C'est de sécuriser non
seulement la capitale, mais l'ouest du pays, où sévissent
encore des milices, particulièrement dures, et où nous
devons tout faire pour les désarmer.
À cet égard, la visite que je viens d'effectuer du dépôt
d'armes et de munitions, qui ont été récupérées par vous,
cette visite est impressionnante. Une tonne de munitions,
chaque jour, est récupérée, c'est-à-dire autant de moyens
ôtés à ceux qui veulent les utiliser.
Nous devons continuer à désarmer, et également à assurer
sur cette route, qui va de Bangui vers le Cameroun, une
sécurité permettant l'approvisionnement de la population.
Bangui, l'ouest, cette liaison, le désarmement, et à l'est et
au nord nous devons faire cesser, lorsqu'ils existent, des
règlements de compte, rétablir l'autorité du Gouvernement,
lui permettre d'engager le dialogue et éviter qu'il y ait la
moindre tentation de partition à l'est de la Centrafrique.
© Présidence de la République
Quel est l'objectif aussi ? C'est de lutter contre tous les
ennemis de la paix, sans distinction, notamment ceux qui
pillent, qui volent, sous prétexte de se défendre.
Le président de la République accompagné du ministre de la Défense
en Centrafrique en février dernier.
Votre mission prend aujourd'hui une nouvelle dimension
à mesure qu'elle avance, à mesure qu'elle réussit. (…)
Votre action est à la fois, sécuritaire et humanitaire. Il y a
aujourd'hui des milliers de réfugiés dans les pays voisins,
on parle de 250 000 Centrafricains. Il y a plus de 800 000
déplacés, 400 000 dans la capitale ont besoin de soins
médicaux d'urgence et d'aide alimentaire (…).
Grâce à vous, (…) tous les services sont en passe,
progressivement, de pouvoir être utilisés. La prison, car il
faut des prisons, a pu là encore être de nouveau ouverte,
si je puis dire, c'est-à-dire fermée pour celles ou ceux qui
commettraient des exactions.
Voilà l'engagement qui est le vôtre. Nous devons également
avoir avec la présidente Mme Samba-Panza (…), l'objectif
de rétablir l'autorité de l'État.
Quel État me direz-vous, dès lors qu'il avait disparu, pas
simplement depuis des mois, peut-être même depuis des
années, ce qui explique l'état de violence, de dénuement que
vous pouvez rencontrer dans les contacts avec la population.
Nous devons aussi permettre à cet État de pouvoir se
reconstituer, fournir les services qui sont attendus, avoir
les moyens, y compris financiers, de remplir sa mission et
de faire venir, revenir, cette population qui s'est enfuie au
Cameroun, au Tchad, en République démocratique du
Congo, c'est notre objectif.
Je voulais vous adresser un message en revenant ici. Il y a
trois mois, c'était pour donner le sens de notre action, et
pour dire à un moment particulièrement tragique combien
nous étions derrière vous pour mener cette opération.
Trois mois après, je reviens après des progrès significatifs
qui ont été accomplis grâce à vous, je reviens avec des
autorités de transition qui sont nouvelles et qui ont besoin
de notre appui, je reviens à un moment où les Européens
vont nous rejoindre, où la MISCA va prendre toute sa
place et toute sa mesure, mais je reviens surtout pour
vous adresser ce message, il est tout simple :
r+
nous sommes fiers de ce que vous faites ici,
vo i
sa
n
en Centrafrique, au nom de la communauté E unor
n
internationale. (…)
-reserves.fr
[1]
MISCA : Mission Internationale de Soutien à la Centrafrique
janvier-février-mars 2014 Armée & Défense
x 21
Sur le terrain [ Dysfonctionnements de LOUVOIS ]
Par le capitaine (R) Gérald Archambault
Ma mission :
expert fiscaliste
Dans le civil, Gérald Archambault est contrôleur des finances
publiques. Fort de cette compétence, il a intégré l’équipe
des réservistes experts-fiscalistes mise en place en 2013
afin de venir en aide aux militaires.
J
'ai effectué mon service
national en 1987-1988 en
tant qu'aspirant au 135e RT
à Karlsruhe. Revenu à la vie
civile, j'ai surtout continué les
périodes de tir et les exercices dans
ma région.
En 1994, j'ai reçu la formation
d'ORSTM (officier de réserve
spécialiste des transports militaires).
Mais le vrai départ de ma carrière de
réserviste a surtout eu lieu en 1998
quand j'ai signé mon premier ESR et
me suis retrouvé officier traitant au
519e RT, à La Rochelle.
C’est grâce au maintien de contacts
avec mes camarades que j’ai ainsi
pu poursuivre dans la réserve, à
une époque où déjà les dissolutions
faisaient des ravages. En 2002, j'ai
changé d'univers et suis devenu
opérateur tacticien sur le système
JANUS [1] à l'École d’état-major
(EEM) de Compiègne, puis à
compter de 2011 à Saumur.
Cette période m'a permis d'enrichir
mes contacts et c’est ainsi que l’an
dernier j'ai été mis au courant
des complications récurrentes du
système LOUVOIS. J’ai rejoint
le Service ministériel opérateur
des droits individuels (SMODI) à
Rambouillet en juin 2013 en tant
qu'expert-fiscaliste afin, dans un
premier temps, de répondre aux
nombreux dysfonctionnements
fiscaux qu'avait engendré le système.
(lire encadré ci-dessous)
Un groupe de réservistes
Pour accueillir les demandes et aider les militaires dans leurs démarches, un
groupe de réservistes experts-fiscalistes a rejoint la cellule « Allo solde » de
Rambouillet.
Mais souhaitant venir en aide aux militaires directement dans les régions, le
ministre de la Défense a décidé de dépêcher, dès le 9 décembre 2013, ces expertsfiscalistes dans les GSBdD.
Leur mission : effectuer un accompagnement personnalisé, assurer la médiation
avec l’administration fiscale locale et résoudre au cas par cas, sur le terrain, les
difficultés liées aux défaillances du logiciel LOUVOIS.
La mission itinérante d’accompagnement fiscal a ainsi débuté le 9 décembre
2013 à Varces et à Strasbourg. Les premières interventions ont été couronnées
de succès, et de nombreux militaires en difficulté ont pu bénéficier des conseils
des réservistes-fiscalistes. La mission itinérante poursuivra sa tournée des Bases
de défense en 2014.
Source : ministère de la Défense
22 x Armée & Défense janvier-février-mars 2014
À Strasbourg et à Rennes
À la suite de l’annonce du ministre
de la Défense à Varces le 3 décembre
2013 [2] , j'ai fait partie des deux
premières missions envoyées dans
les GSBdD [3] de Strasbourg et de
Rennes – accompagné de deux
soldiers (spécialistes de la solde) –
afin de cerner les défaillances et
de tenter d’apporter des solutions
aux administrés. L'accueil dans
les GSBdD fut toujours très bon et
l'attente des principaux concernés
très grande.
Quelquefois, comme à Rennes la
tension était importante au point
de rencontrer des militaires dans
une grande détresse émotionnelle à
cause des problèmes engendrés par
LOUVOIS. Grâce à ma liaison avec
le service des résidents à l'étranger,
j’ai pu identifier les origines des
problèmes et apporter de manière
concrète une suite aux dossiers.
Nous n’avons pas toujours tout
pu résoudre, mais les explications
fournies leur procuraient déjà
l’impression d'une meilleure
maîtrise de la situation.
JANUS : (logiciel de simulation du combat
interarmes). [2] Le mardi 3 décembre 2013, lors de
sa visite au 93e régiment d’artillerie de montagne à
Varces, le ministre de la Défense a annoncé l’abandon
du logiciel LOUVOIS et la démarche qu’il entendait
conduire pour renouveler le système de paie des
militaires. [3] GSBdD : Groupement de soutien de
la base de défense.
[1]
Deux cas particuliers
Chaque cas abordé est différent
mais je repense à deux d’entre eux
qui m'ont particulièrement touché.
L’un concernait un caporal-chef
en situation de surendettement qui
versait des pensions alimentaires. Il
venait de recevoir son échéancier de
mensualisation des impôts et sollicita
notre aide.
Le major soldier examina sa
situation qui se révélait être à jour.
Je fis de même et après examen de sa
déclaration de revenus, je me rendis
compte qu’il n'avait déclaré qu'un
seul mois de pension alimentaire
versée au lieu du montant annuel.
Je lui conseillais alors de le signaler
au plus vite au centre des finances
publiques afin qu'il puisse rectifier
les données et obtenir des délais de
règlement.
Le deuxième cas fut celui d'un sousofficier supérieur, orienté vers notre
cellule. Il souhaitait seulement avoir
un point de situation sur le règlement
d’un montant. Notre réponse fut peu
encourageante : la somme attendue
était bloquée suite à un bug de
LOUVOIS et nous ne pouvions lui
donner une échéance de règlement.
© DR
Être à l’écoute
Mais ce qui m'a le plus marqué, cela
a été la semaine passée début février
2014 à Carcassonne, Toulouse et
Castelnaudary. Chaque fois que nous
entendions, « on m'a dit de venir mais
le problème est résolu », nous tendions
d'autant plus l'oreille et nous nous
faisions expliquer la situation.
Je me souviens d’un légionnaire
qui devait déclarer 80 000 € et
qui ne percevait plus la CAF. Il
avait envoyé son calcul aux impôts
qui lui répondaient ne rien avoir
reçu ! Nous fîmes immédiatement
la démarche auprès du Centre
expert des ressources humaines
et de la solde (CERHS) de Nancy
pour qu'il obtienne son certificat
rectificatif. Grâce à ce document, il
put se signaler auprès des différentes
administrations afin de corriger le tir.
Le capitaine (R) Archambault et le commandant (R) Georgin, tous deux experts-fiscalistes,
ici au Service ministériel opérateur des droits individuels (SMODI) à Rambouillet, en juin 2013.
Alors l'intéressé nous expliqua la
détresse financière dans laquelle
il se trouvait, ayant dû effectuer
d’importants travaux d’accessibilité à
son domicile pour son épouse récemment devenue infirme suite à un
accident. Imaginez notre situation :
compatissants mais ne pouvant pas
pour autant agir !
C'est alors qu'il me livra une information qui allait lui permettre de
changer sa situation. Il avait fait
la demande de carte d’handicapé
pour sa femme ; ce qu’ignorait les
finances publiques. Je l'enjoignais à
leur fournir aussitôt l'attestation de
cette demande, ce qui lui permettrait
d’obtenir une demi-part… et donc
une révision de ses impôts à la baisse.
Imaginez la joie que nous avons
éprouvée en lui donnant ce petit
conseil qui s’avéra essentiel pour lui !
grande satisfaction à l’accomplir.
Cela m’a rappelé l’aphorisme du
théoricien Jean Bodin inscrit dans
les couloirs de l'EEM à Compiègne
puis à Saumur – « Il n'est
ir +
de richesse que d'hommes. » – En savo
et j'avoue en être ressorti
unor
profondément enrichi. n
-reserves.fr
Il n'est de richesse...
Au travers de ces quelques exemples
et de tant d’autres rencontres avec
les militaires, j'ai pris conscience
de l’importance de notre mission.
Nous avons ressenti, mes camarades
soldiers et experts-fiscalistes, une
janvier-février-mars 2014 Armée & Défense
x 23
Dossier [ Ressources humaines ]
Par le capitaine (R) Lionel Pétillon
Les femmes
dans nos armées
La féminisation de nos armées est le fruit d’une lente évolution
de la société et de l’Institution. Aujourd’hui, 33 000 femmes
servent au sein des armées françaises, soit 15% des effectifs.
© Marine Nationale
E
n 2012*, les effectifs du ministère de la Défense s’élevaient
à 288 066 personnes dont 222
215 dans les trois armées et
services (77,1%) et 65 851 civils
(22,9%)[1].
En 2012, 33 314 femmes militaires
(officiers, sous-officiers, militaires
du rang) servaient au sein des forces
armées et services, soit 15% des effectifs
(38% pour le personnel civil)[2].
Il s’agit du plus fort taux de féminisation
des armées européennes, devant
le Royaume-Uni (9,7% en 2010),
l’Allemagne (9,1% en 2010)[3] et des
armées alliées comme les États-Unis
(14,72 en 2010).
Bien qu’en légère baisse par rapport
à 2011 (15,15%), ce taux demeure
malgré tout en nette progression
depuis 1995 où il n’était que de 7,5%[3].
Les officiers féminins sont les plus
nombreux au sein du SSA (1 477), tout
juste devant l’armée de terre (1 342),
reléguant assez loin l’armée de l’air
(791). C’est justement dans l’armée
Sur le pont d'envol du Bâtiment de Projection et de Commandement (BPC) Mistral
pendant l’opération Harmattan. La pilote de cet hélicoptère Gazelle inspecte sa machine
avant de partir en mission.
de l’aire que les sous-officiers féminins
sont les plus nombreux (5 088), à peine
devant l’armée de terre (4 918) et le
SSA (3 131). Du côté des militaires du
rang, on dénombre 5 703 soldats, 4 196
aviatrices et 1 304 matelots féminins[2].
Enfin, seulement 6,7% des militaires
Les « gendarmettes »
Fin 2012, 17 725 femmes servaient dans la gendarmerie[7], soit 17,5% des effectifs.
Elles étaient 354 officiers de gendarmerie, 215 officiers du corps technique et
de soutien de la gendarmerie, 8 056 sous-officiers de gendarmerie, 2 718 sousofficiers du corps technique et de soutien de la gendarmerie, 4 301 gendarmes
adjoints volontaires et 1 881 personnels civils.
Comme dans les trois armées, les femmes gendarmes sont beaucoup plus présentes
au sein des corps de soutien technique et administratif.
24 x Armée & Défense janvier-février-mars 2014
féminins ont participé à une opération
extérieure ou à un embarquement de
la marine nationale en 2012.
Plus jeunes que les hommes
La proportion de femmes dans le
recrutement externe des armées, hors
gendarmerie, a diminué durant la
dernière décennie.
Entre 2002 et 2004, le taux moyen
de recrutement de femmes dans
l’ensemble des recrutements de
militaires était de l’ordre de 20%. Il
n’était plus que de 15% entre 2005 et
* La majorité des documents les plus récents et mis
à jour par le ministère de la Défense, utilisés comme
base de recherche pour le présent article, présentent des
chiffres arrêtés au 31 décembre 2012. Ils ont été publiés
courant 2013.
2009 et de 12% de 2010 à 2012[3].
L’âge moyen de la femme militaire
française se situe entre 30 ans et 37 ans
selon les armées, directions ou services.
Il est inférieur d’environ trois ans à
celui des militaires masculins. Quant
à leur ancienneté moyenne de service,
elle se situe entre sept ans et quinze ans
selon les armées, directions ou services.
Elle est inférieure d’environ quatre
ans à celui des militaires masculins[3].
Enfin, concernant la situation de
famille, 61% des femmes militaires
vivent en couple dont 60% sont
mariées à un militaire. Par ailleurs,
elles sont 40% à avoir des enfants,
parmi lesquelles 35% sont mères
d’enfants de moins de 3 ans[3].
Les infirmières
de la Grande Guerre
La féminisation de la population militaire s’est développée conjointement
à celle de la société engagée au début
du XXe siècle : femmes aux champs
et dans les usines pour remplacer les
maris partis au front en 1914 ; femmes
affectées à des formations sanitaires
militaires, pour prendre soins des
soldats blessés.
Comme le rappelle le 7e Rapport
du Haut Comité d’évaluation de la
condition militaire[3], « la femme a obtenu
une place reconnue à l’occasion des conflits
du XXe siècle mais longtemps cantonnée »
aux mêmes tâches, essentiellement
liées au service de santé.
Dès le commencement de la Grande
Guerre, le corps d’infirmières laïques
des hôpitaux militaires, créé en 1909,
ne suffit pas à répondre aux besoins du
champ de bataille. Le service de santé
1995
7,5%
2000
9,53%
2002
11,4%
Dans quels métiers servent les femmes ?
Aujourd’hui, 38,2% des militaires féminins servent en unité de soutien et 22,3%
en unité opérationnelle ou de combat.
Au sein de ces unités de combat, seulement 10,5% sont dans la filière « combat » ;
un taux en baisse constante dans l’armée de terre. Les autres filières d’emploi
principales des femmes militaires sont l’électronique-informatique (14,8%), la
santé (14,9%) et l’administration-gestion (40,3%)[3].
Ces taux se développent en parallèle des réformes conduites ces dernières années
dans l’institution militaire : « la forte proportion de femmes militaires dans les nouvelles
structures d’administration et de soutien, qui, auparavant, étaient généralement insérées
au sein même des unités opérationnelles, conduit à une concentration des effectifs féminins
au sein des GSBdD et simultanément à une diminution du nombre de femmes au sein des
unités de combat. »[3]
Moins de femmes combattantes et plus de militaires féminins dans d’administration…
Les métiers réservés aux hommes :
sous-mariniers et gendarmes mobiles
Parallèlement à la filière « combat de l’infanterie » dont le taux de féminisation
diminue chaque année, d’autres spécialités sont aujourd’hui peu féminisées : feux
dans la profondeur, combat et techniques du génie, combat des blindés, sécurité,
maintenance, mouvement, fusiliers, détecteurs anti sous-marins, mécanicien naval,
personnel navigant, protection, sécurité et incendie, mécanique sur véhicule et
matériels d’environnement, infrastructure.
Enfin, aujourd’hui, seules deux catégories d’emplois sont toujours exclusivement
réservées aux hommes (arrêté du 12 décembre 2002, modifiant l'arrêté du 29
avril 1998) : d’une part les sous-officiers relevant des branches et des unités de la
subdivision d'arme de la gendarmerie mobile à l'exception de la Garde républicaine,
du GSIGN (Groupement de sécurité et d'intervention de la gendarmerie nationale)
et de la Musique de la gendarmerie mobile ; et d’autre part, les emplois à bord
des sous-marins.
des armées décida donc de recruter
des d’infirmières de la Croix-Rouge
qui sont affectées à des formations
sanitaires militaires. Un corps des
infirmières temporaires est créé en
1916 ; il sera engagé pour la durée de
la guerre. Pour y être intégré, il faut
être âgée de 26 ans, justifier d’aptitudes
et de connaissances professionnelles
2004
2006
2008
2010
2012
13,02% 14,01% 14,62% 15,15% 15,07%
Source : DRH-MD, extrait du 7e rapport du HCECM (2013)
Évolution du taux de féminisation (armées + services + gendarmerie).
et s’engager à servir durant la durée
de la guerre augmentée de six mois[4].
Dix ans plus, le décret du 6 août
1926 instaure le cadre des infirmières
civiles des hôpitaux militaires qui
sont recrutées sur concours parmi les
titulaires des diplômes professionnels.
Les ambulancières
de la 2e Guerre mondiale
La loi du 11 juillet 1938, loi dite « PaulBoncour », portant sur l’organisation
de la Nation en temps de guerre
instaure un engagement féminin dans
les armées. En clair, cette loi initiée en
1927, permet pour la première fois
Chiffres clés de la Défense 2013. [2] Bilan social 2012. [3] Haut Comité d’évaluation de la condition militaire, 7e rapport : Les femmes dans les forces armées
françaises - De l’égalité juridique à l’égalité professionnelle. Juin 2013. [4] ECPAD - Pôle des archives : La féminisation des armées. Mars 2010. [5] Revue historique des Armées n°272 – « Aux armes citoyennes ». [6] Cour des comptes : Le bilan à mi-parcours de la loi de programmation militaire. Juillet 2012. En 2012,
303 généraux des trois armées et 235 officiers généraux d’autres services en activité, ainsi répartis : Terre (176), Marine (56) Air (71), DGA (111), SSA (47), SEA (3),
SCA (24), CGA (50). [7] DRH-MD : direction des ressources humaine du ministère de la Défense. [7] http://www.gendarmerie.interieur.gouv.fr. [8]http://www.ecpad.fr.
[1]
janvier-février-mars 2014 Armée & Défense
x 25
une mobilisation légale et officielle
des femmes. Cela se fera toutefois en
tant que personnel auxiliaire, sous
statut civil exclusivement, et pour
des tâches « annexes » (cantinière,
infirmière…). Après la défaite de 1940,
ces formations de femmes qui ne sont
donc pas considérées comme membres
à part entière des forces armées sont
dissoutes par les forces d’occupation.
La Seconde Guerre mondiale marque
l’entrée des femmes dans les forces
françaises. Le 7 novembre 1940 est
créé un corps féminin rattaché aux
Forces françaises libres. Cette unité
d’une centaine de volontaires est dirigé
par une des championnes de tennis
de l’avant-guerre, Simone Mathieu[5].
Maryse Bastié et Maryse Hilsz ou
encore Elisabeth Boselli ouvrent la
voie des femmes au sein de l’armée de
l’air et font partie des premiers pilotes
féminins à faire carrière militaire.
Leurs missions : convoyer des avions
militaires vers les escadrilles du front[4].
© C. Fiard/DICoD
Dossier [ Ressources humaines ]
Le service de santé est féminisée à 55%.
En mai 1941 est créé le corps des
volontaires féminines de l’armée de
l’air. Les « Filles de l’air » comme on
les surnomme, sont intégrées dans la
hiérarchie militaire et vont occuper
La réserve au féminin
© Ministère de la Défense
En 2012, on comptait 56 328 réservistes
opérationnels (RO1 des trois armées, services et
gendarmerie) dont 10 702 femmes*.
Après trois années de stabilité à 18%, le taux de
féminisation de la réserve opérationnelle s’élevait à
19% en 2012 (15% dans l’armée d’active en 2012)
et progresse depuis 2006 (14,56%).
L’une des affiches de l’exposition
La progression est légèrement plus importante
de 2012 dans le cadre de la JNR.
(+1,5%) en 2012 dans la réserve de la gendarmerie
qui est choisie prioritairement par les femmes
réservistes (57%), soit 16 421 sur un effectif total de 28 810 gendarmes réservistes.
Ce choix prioritaire n’est pas nouveau ; en 2010 déjà, 43% des femmes réservistes
optaient pour la gendarmerie. Ce taux évolue au détriment des armées (surtout
la marine) et des services. En 2012, après la gendarmerie, le choix des femmes se
portait ensuite à 19% sur l’armée de terre (21% en 2010), 11% sur le SSA (15% en
2010), 8% sur l’armée de l’air (10% en 2010), 5% sur la marine (11% en 2010). À
signaler enfin qu’aucune femme n’avait intégré la réserve du SEA et de la DGA.
Les femmes représentent 8,8% des officiers de réserve, 12,6% des sous-officiers
et 27,1% des militaires du rang.
Et la réserve citoyenne ?
En 2012, la réserve citoyenne comptait 476 femmes sur un effectif de 3 001
volontaires. Si le taux de féminisation enregistre une légère baisse (15,86%) par
rapport à 2011 (16,05%), il demeure néanmoins en progression depuis 2006 où
il ne s’élevait qu’à 7,24%.
*
Rapport d'évaluation de la réserve militaire en 2012 et années précédentes.
26 x Armée & Défense janvier-février-mars 2014
les fonctions jusque-là réservés
aux hommes : radio, interprète,
ambulancière ou infirmière.
Enfin, un bataillon de conductrices
ambulancières s’illustra au sein du
corps expéditionnaire français en
Italie.
Le corps des personnels civils
spécialistes du service de Santé des
armées est constitué en 1943. Il réunit
en un seul statut les volontaires liés aux
armées pour la durée de la guerre,
les infirmières de la Croix-Rouge
d’Afrique-du-Nord et les infirmières
civiles des hôpitaux militaires[4].
Après La Libération
Le premier sous-lieutenant féminin
est promu en 1944 dans l'armée
française lors de la création du corps
des auxiliaires féminines de l’armée
de terre (AFAT) par un décret du 11
janvier 1944, qui décide aussi de la
création des sections féminines de la
Flotte (SFF).
Jusqu'en 1975, les femmes ne pourront
s'engager dans l'armée de terre qu'au
sein des AFAT, devenu en 1946 le
Service des femmes des forces armées
(effectif de 4 000 femmes). En 1973,
il donnera naissance au corps des
SOFAT (sous-officiers féminins de
l’armée de terre).
De 1944 à 1976, les officiers féminins
de l'armée de terre dont l’effectif
maximum est fixé à 200 personnels
© V. Daufresne/DICoD
(env. 1% des offciers), sont gérés
dans le cadre d'un statut particulier.
Leurs perspectives de carrière sont
sensiblement inférieures à celles des
hommes, et leur emploi limité aux
états-majors et aux services[4].
Bien entendu, concernant le période
de la 2e Guerre mondiale, on n’omettra
pas de mentionner l’engagement des
conductrices d’ambulances de la 2e
DB (Rochambelle) ou bien encore
les Merlinettes (transmissions)
Sur la passerelle de la Frégate anti-aérienne
Chevalier Paul.
et les nombreuses femmes qui
s’impliquèrent dans la Résistance,
parfois les armes à la main.
Au lendemain de la 2 e Guerre
mondiale, le ministre de l’Air, Charles
Tillon, décide de créer un corps de
pilotes militaires féminins mais son
départ en juillet 1946 met un terme
à l’expérience. Le recrutement de
pilotes féminins dans l'armée de l'air
ne reprendra qu'en 1982.
En 1946 toujours, les IPSA (infirmières,
pilotes, parachutistes et secouristes
de l’air), regroupant les anciennes
infirmières de l’air, deviennent les
convoyeuses de l’air au sein des FFA
(Forces féminines de l’air) créé même
année. Le concours d’entrée des IPSA
sera ouvert aux hommes en 1970[4].
Officiers
Sous-officiers
Femmes
Hommes
Femmes
Hommes
Création d’un corps
de personnel féminin
Le décret du 15 octobre 1951 marque
un vrai tournant avec la création
du statut interarmées des PCMF
(Personnels des cadres militaires
féminins). Un corps de personnel
féminin est ainsi créé au sein de chaque
armée ; il dispose d’un statut proche de
celui des autres corps militaires.
Pour la première fois, l’état de militaire
(obligation de servir en tous lieux et
en tous temps, soumission à la justice
militaire), à caractère définitif, est
reconnu aux femmes. Cependant, le
texte exclue encore toute assimilation
de grade car il régit le statut des
femmes officiers et sous-officiers en
établissant une structure hiérarchique
limitée. Elles ne servent alors que sous
contrat ou sous commission.
En 1952 est créé le corps de santé
militaire féminin qui sera doté, en
1969, du statut de PMFSSA (Personnels
militaires féminins du service de
santé des armées). Des élèves officiers
féminins sont recrutés à l'École du
service de santé militaire de Lyon de
1953 à 1956. Les officiers féminins sont
intégrés dans le corps interarmées des
médecins et pharmaciens des armées
à compter de 1968[4].
La révolution
des années 1970
La société française post-1968 va
radicalement évoluer, et les armées
avec. Les années 1970 marquent
une reconnaissance progressive mais
encore incomplète à l’égalité des droits
hommes-femmes.
En 1971, le SNV (Service national
volontaire) s’ouvre aux jeunes filles
conformément à la loi du 9 juin 1970.
Cette forme de service sera définitiContrat
36,3%
19,4%
41,8%
28,7%
Carrière
63,7%
80,6%
58,2%
71,3%
Source : Bilan social 2012
Statut du personnel militaire en 2012.
Au sommet
de la hiérarchie
Malgré d’indéniables évolutions depuis
le début du XXe siècle, le parcours de
la combattante est encore difficile pour
celles qui visent les plus hautes marches du
commandement.
Au 31 décembre 2012, la proportion
d’officiers supérieurs féminins n’était que
de 6,9% et le nombre d’officiers généraux
féminins s’élevait à seize, dont deux
contrôleuses générales des armées, sur un
total de 538 en 1re section[6] : marine (2),
SSA (4), DGA (9), SCA (3)[3].
Des chiffres faibles mais néanmoins en
progression puisque qu’il n’y avait que onze
femmes général en 2010 et treize en 2011.
En 2013, quatre femmes ont été nommées
général parmi lesquelles la première en
gendarmerie.
Enfin, à ce jour, une seule femme a exercé
les fonctions de ministre de la Défense.
Ce fut Michèle Alliot-Marie, de mai 2002
à mai 2007.
vement institutionnalisée en 1983,
la même année que l’accès au VSL
(Volontariat service long).
Deux lois vont profondément modifier
le statut des femmes dans les armées
durant les années 1970.
Celle du 13 juillet 1972, tout d’abord,
qui supprime toute discrimination statutaire entre les hommes et les femmes
s’engageant dans les armées.
Chacun est soumis aux mêmes droits
et devoirs, mais les femmes sont malgré tout exclues de certains corps « en
raison des conditions de mise en œuvre et
d’intervention des unités de combat » ainsi
que des corps des officiers des armes
et des sous-officiers de carrière.
D’autres corps, comme celui des
commissaires de l’armée de terre,
comportent des quotas maximaux
limitant l’accès des femmes « en raison
de certaines conditions d’emploi ».
Venant compléter cette première
étape, un décret d’application du
23 mars 1973 donne aux femmes la
possibilité d’accéder à tous les grades
jusqu'au premier grade d’officier général. Trois ans plus tard, Valérie André
janvier-février-mars 2014 Armée & Défense
x 27
Journalistes militaires en reportage à Bamako,
avec le bataillon sénégalais de la MISMA.
sera nommée médecin-général de
l’armée de l’air, devenant la première
femme général.
La seconde loi importante est celle du
30 octobre 1975 qui rectifie partiellement les différences encore inscrites
L’école interarmées
du personnel féminin
L’EIPMF (École interarmées du personnel
militaire féminin) ouvre à Caen-Carpiquet
le 1er avril 1973, se substituant à l’EPFAT
(École du personnel féminin de l’armée
de terre) créée à Dieppe le 1er mai 1953[8].
Elle recevait les stagiaires, futures “classes”
(assimilées officiers) et futures “catégories”
(assimilées sous-officiers). La nouvelle école
se substituait aussi au centre de formation
marin CF/PFM de Brest et aux divers
centres de formation de l’armée de l’air.
L’EIPMF avait pour mission d’enseigner
les fondamentaux militaires au personnel
féminin des trois armées, essentiellement
sous-officiers (trois promotions d’environ
300 élèves par an), mais également officiers
avec trois promotions d’un peu plus de 20
élèves chacune de 1974 à 1977.
L’EIPMF assura en outre un complément
d’instruction aux élèves sous-officiers de
l’armée de terre et forma les volontaires
militaires féminines de l’armée de terre, les
élèves de la gendarmerie et celles du DIPF
(Détachement d’intervention parachutiste
féminin).
Les deux tiers des cadres de l’EIPMF étaient
féminins et le premier chef de corps de
l’EIPMF fut le commandant Jacqueline
Delpech. L’école fut officiellement dissoute
le 31 août 1983 après avoir formé 7 000
militaires féminins en dix ans[5].
28 x Armée & Défense janvier-février-mars 2014
dans la précédente loi en autorisant
l’accès des femmes aux corps de sousofficiers dans l’armée de terre. Pour
la première fois, des femmes pilotes
d’hélicoptères dans l’ALAT (Aviation
légère de l’armée de terre) en 1982.
Le corps des d’officiers des armes ne
leur sera ouvert qu’en 1984.
Le service national volontaire féminin est quant à lui institué en 1975,
offrant aux jeunes femmes les mêmes
possibilités de parcours officiers et
sous-officiers que les garçons. Elles
seront cependant orientées en priorité vers des emplois administratifs,
médicaux ou techniques. Environ 550
Volontaires militaires féminines (VMF)
sont recrutées par an dans l'armée de
terre, 430 dans l'armée de l’air et 25
dans la gendarmerie.
Un décret du 18 février 1977 supprima
les corps d’officiers féminins des trois
armées et du service de santé (soit près
de 400 officiers féminins) et décide de
l’intégration des femmes militaires au
sein des corps jusque-là réservés aux
hommes[5].
L’ouverture des concours
Du côté des grandes écoles, Polytechnique ouvre son concours aux
femmes dès 1970 sous l'impulsion
de Michel Debré, alors ministre de la
Défense. Les sept premières intégrations auront lieu en 1972.
La reprise du recrutement d'élèves
officiers féminins dans les deux écoles
de formation du service de Santé
s’effectue en 1973.
En 1976, l’École de l’air et l’École militaire de l’air s’ouvrent partiellement
aux femmes, dans les corps des officiers
non navigant (mécaniciens et bases de
l’air), avec quotas. Elles peuvent néanmoins faire carrière comme pilotes
d’avions de transport ou d’hélicoptères
sous le statut d’officier de réserve en
situation d’activité (ORSA).
Les femmes pourront se qualifier
seulement à partir de 1984 au pilotage d’autres types d’appareils que les
unités de liaison, tels que les appareils
de transport logistique et tactique, ou
les hélicoptères légers.
La mixité dans les écoles de formation des sous-officiers devient un fait
en 1983 à la suite de la fermeture de
l’École interarmées du personnel militaire féminin (lire encadré ci-contre).
Cette année-là, deux femmes réussissent au concours d’entrée à l’École
spéciale militaire de Saint-CyrCoëtquidan. En 1983 toujours, l’accès
des femmes au corps des officiers
et sous-officiers de gendarmerie est
autorisé avec un quota de 5% (quota
supprimé en 1998).
Bien que l’École mixte de maistrance
soit créée en 1988, il faut attendre
les résultats du groupe de travail sur
la féminisation de la Marine en 1992
pour que la presque totalité des spécialités d'équipage soient ouvertes aux
femmes ainsi que tous ses concours
de recrutement d'officiers via l'École
navale et l'école du Commissariat de la
marine. Un quota de 10% (supprimé
en 1998) est cependant en vigueur. À
cette date, seules trois spécialités sont
encore exclusivement masculines :
sous-mariniers, fusiliers commandos et
équipages d'avions embarqués.
© Lionel Pétillon
© CC1 JJ. Chatard/DICoD
Dossier [ Ressources humaines ]
Les femmes gendarmes lors du défilé
du 14 juillet 2011.
L’ouverture progressive des postes
dans les unités embarquées est régie
selon trois règles : le taux de féminisation sur un bâtiment est fixé à 15% ;
les femmes sont réparties dans toute la
hiérarchie de l’équipage ; les lieux de
vie doivent être totalement distincts.
Le 23 août 1995, le CEMAA annonce
la levée de toute restriction concernant
l’emploi des femmes parmi le personnel navigant et notamment dans la
spécialité de pilote de chasse. Le corps
des officiers de l’air à l’École de l’air est
ouvert aux femmes en 1996[4].
Les exigences
constitutionnelles
Avec la loi du 28 octobre 1997 portant
réforme du service national, la profes-
Terre
Marine
Air
Gendarmerie*
SSA
SEA
DGA**
SCA
Autres services***
Total
Taux de
féminisation (%)
nautaire n°76/207/CEE du 9 février
1976, laisse ouverte la possibilité de
restrictions liées aux spécificités de
certaines conditions d’emploi, pourvu
que celles-ci soient nécessaires, adaptées et proportionnées.
transposition de ces règles professionnelles à
la communauté militaire. En conséquence
la parité, au sens strict et mathématique
du terme, entre femmes et hommes ne peut
pas constituer un objectif applicable dans
l’institution militaire. »
La parité n’est pas
applicable dans l’Institution
À l’issue de ses travaux publié en juin
2013, le Haut Comité d’évaluation de
la condition militaire (HCECM)[3] a
défini des orientations et des recommandations selon deux principes :
z Les femmes ont toute leur place dans
les forces armées. Ce principe d’accès
à un emploi doit être le même pour les
femmes que pour les hommes.
Il doit être fondé sur les compétences
et la capacité, physique, psychologique
et intellectuelle, d’exercer le métier
militaire et non sur une considération
de sexe.
z Le Haut Comité considère que,
compte tenu de la nature de leur
engagement et de la spécificité de leur
métier, les militaires ne peuvent se voir
tout simplement transposer les règles
et comportements de pratique professionnelle en vigueur dans l’ensemble
de la société.
À la lumière de ces deux principes,
le HCECM recommande que « les
exigences opérationnelles doivent être
placées en amont de toute réflexion sur la
Officiers
Sous-officiers
1 342
506
791
14
1 477
24
257
268
60
4 739
4 918
3 129
5 088
233
3 131
27
0
0
54
16 580
Militaires du
rang
5 703
1 304
4 196
0
0
74
0
0
0
11 277
13,1%
16,6%
13,5%
© R.Connan/DICOD
sionnalisation des armées est engagée
et la féminisation de l’institution va
franchir une ultime étape. Dès lors, les
effectifs militaires vont profondément
être bouleversés et le recrutement
radicalement évoluer, offrant aux
femmes de nouvelles opportunités
professionnelles.
Le Conseil d’État, dans un arrêt du
11 mai 1998[4], proclame que « la loi
garantit à la femme, dans tous les domaines,
des droits égaux à ceux de l’homme ». Il
décide que « les femmes ont vocation à
occuper tous les emplois publics dans les
mêmes conditions que les hommes, aucune
distinction ne pouvant être introduite entre
les personnels de l’un et l’autre sexe hormis
celles qui seraient justifiées par la nature
des fonctions ou les conditions d’exercice
de celles-ci ».
Par suite ; le quota d’accès imposé au
recrutement de femmes dans le corps
des commissaires de l’armée de terre
est déclaré illégal ; « une telle dérogation au principe d’égal accès aux emplois
publics n’étant justifiée ni par la nature
des fonctions de commissaires de l’armée
de terre, ni par les conditions particulières
dans lesquelles ces fonctions sont exercées ».
Prévoyant cette issue, le gouvernement
avait par avance, par le décret n°98-86
du 16 février 1998, abrogé toutes les
restrictions et quotas limitant l’accès
aux corps. Toutefois cette décision,
comme d’ailleurs la directive commu-
Personnels de l’escale aérienne militaire
de la BA 105 d’Orléans.
Afin de poursuivre une politique en
faveur du personnel féminin, tant civil
que militaire, engagée depuis plus de
dix ans, le ministre de la Défense a
nommé fin 2012, un haut fonctionnaire à l’égalité des droits, Madame
Françoise Gaudin. Sa mission consiste,
en coordination avec la DRH-MD[7], à
définir et à mettre en œuvre la politique
du ministère de la Défense
+
oir
en faveur de l’égalité En sav
unor
professionnelle entre les
femmes et les hommes. n
-reserves.fr
Volontaires
Total
33
260
120
204
101
0
0
0
0
718
11 997
5 199
10 195
451
4 709
125
257
268
114
33 314
29,2%
15,0%
Taux de
féminisation (%)
10,1%
13,7%
21,4%
17,0%
55,0%
8,5%
7,5%
22,9%
23,3%
15,0%
Source : Bilan social 2012.
* Les effectifs comprennent uniquement les gendarmes placés sous plafond ministériel des emplois autorisés (PMEA) du ministère de la Défense.
** Les élèves de l’École polytechnique sont comptabilisés parmi les officiers de la DGA. ** APM, CGA, SID, PIA
Répartition des femmes militaires, par catégorie et par armée, en 2012.
janvier-février-mars 2014 Armée & Défense
x 29
Institution [ Commission Armées-Jeunesse ]
Favoriser la connaissance
mutuelle entre la jeunesse
et les armées
La Commission Armées-Jeunesse (CAJ) est une structure
d'études et de réflexion, un espace de rencontre et de dialogue
placé auprès du ministre de la Défense.
Contacts
z Adresse : Commission Armées-Jeunesse École militaire - Case 20 - 1 place Joffre
75700 Paris SP 07.
z Tél. 01 44 42 32 05.
Fax : 01 44 42 59 94.
z Site Internet : www.defense.gouv.fr/caj
z Mails :
[email protected]
[email protected]
[email protected]
30 x Armée & Défense janvier-février-mars 2014
© CAJ
L
a Commission ArméesJeunesse a été créée en 1955.
Elle regroupe 52 associations
professionnelles ou familiales,
syndicats et mouvements
de jeunesse ou d'étudiants ; seize
ministères, délégations interministérielles et grandes administrations ;
et treize organismes du ministère de
la Défense.
La Commission est présidée par
un inspecteur général des armées,
le général d’armée aérienne JeanRobert Morizot, et elle est animée
par un secrétariat général permanent,
chargé de l’organisation et de
l’animation des différentes activités.
Le général de brigade (2s) Rémy
Duval est l’actuel secrétaire général
depuis août 2011.
Les présidents de groupes en séance.
Les actions de la CAJ
Chaque année, environ 200 membres
travaillent ensemble au sein de
différents groupes :
z 3 groupes de réflexion permanents,
en charge d'études confiées par le
ministère de la Défense, et en phase
avec les attentes des membres de la
commission.
Quatre études sont conduites par an.
Pour la période 2013-2014, il s’agit
de « la contribution de la défense
à la politique d'intégration », « les
préparations militaires », « la réserve
opérationnelle et les jeunes », « les
modes d'action et de rayonnement
de la Commission Armées-Jeunesse ».
Enfin, un dernier sujet, le centenaire
de la Première Guerre mondiale
(2014/2018), donnera lieu à l'événement de la commission en 2015.
Trente études ont été conduites
depuis dix ans parmi lesquelles les «
cadets de la défense », une « réserve
citoyenne des jeunes », la « formation
en alternance dans les armées », la
« défense et le service civique » ou
bien encore « l'insertion des jeunes en
difficulté » et « les attentes des jeunes
en matière d'autorité ».
z 1 groupe en charge de l'organisation
d'un colloque ou d'un séminaire qui
touche 300 à 500 jeunes. L'objectif
de cet événement est de permettre
la rencontre entre les armées et
différents publics et ainsi contribuer
à la diffusion de l'esprit de défense.
En 2012, le séminaire « Armées-PME »
a permis à 100 jeunes cadres des
armées de rencontrer 200 jeunes
dirigeants de PME. En 2013, le
colloque « Citoyens de demain,
enfants d'aujourd'hui » a permis la
rencontre entre militaires et acteurs
de l'éducation des jeunes à l'âge de
l'école primaire.
Enfin, en octobre 2014, le forum sur
la thématique « Les jeunes et l’Europe
de la défense » feront se rencontrer
de jeunes citoyens européens et des
militaires de ces mêmes pays.
Par le passé, ces événements ont
permis la confrontation des armées
avec des publics aussi divers que les
étudiants, les élus locaux, le monde
associatif ou les médias.
z des groupes de travail, constitués
de manière ad-hoc, pour traiter
d'études ponctuelles telles que la
formation aux enjeux de défense
dans l'enseignement supérieur, ou
bien les fanfares citoyennes, et le suivi
des cadets de la défense.
Une offre de 500 stages
Le secrétariat général de la commission
a pour missions chaque année :
z l'organisation des journées sport-
armées-jeunesse destinées à favoriser
la rencontre entre les milieux civil
et militaire autour de la pratique
du sport. L’an dernier, elles ont
fait participer 13 000 scolaires, sans
compter les participants des 20 km
de Paris qui sont labellisés par la CAJ.
z une offre de 500 stages de 3 à 6 mois[2]
au sein du ministère de la Défense à
Paris et en province au profit de jeunes
étudiants à partir de Bac +3.
300 de ces stages, d'une durée de trois
mois, sont effectués dans le cadre d'un
CDD avec une rémunération sur la
base du SMIC. Les autres, d'une durée
pouvant aller jusqu'à six mois, sont
effectués sur la base des conventions
habituelles, avec la gratification
n
prévues par les textes. © Denys Chappey
© CAJ
Les lauréats des Prix Armées-Jeunesse 2013
réunis à l’École militaire.
z 1 jury constitué pour la remise
des Prix Armées-Jeunesse qui sont
destinés à promouvoir des actions
des armées au profit de la jeunesse
et à mettre en valeur les meilleures
initiatives.
En 2013, ces prix[1] ont permis de
récompenser sept projets ayant
touché 5 000 jeunes et près de 50 établissements scolaires, universitaires
ou de formation professionnelle. La
prochaine cérémonie de remise des
prix aura lieu de 27 mai 2014 à l’École
militaire.
En 2012, le LCL (H) Bader, président de l'Union des officiers de réserve de la région de Mulhouse
(UORRM) recevait le Prix "Découvert des armées" au nom de l'UORRM.
© DR
Les délégués de l’UNOR
Prix Armées-jeunesse, Prix Mémoire, Prix Sport,
Prix Découverte des armées, Prix spéciaux du jury
et du Président, Palme du partenariat avec l'Éducation nationale. [2] Catalogue des stages CAJ sur
www.defense.gouv.fr/caj/espace-jeunes/stages
[1]
L’UNOR est représentée à la CAJ (cycle 2013-2014) par huit jeunes officiers de
réserve. Ils y parlent en son nom et tiennent informé le président de l’UNOR
de la teneur des travaux.
Il s’agit du capitaine (R) du SSA Jean-Christophe Tisserand (délégué Jeunes de
l’UNOR), du lieutenant de vaisseau (R) Sébastien Cabaret, des enseignes de vaisseau de 1re classe (R) Guillaume Le Beillan, Nicolas Padberg, Antoine Payen de
la Garanderie (président du colloque « Les jeunes et l’Europe de la défense »),
et des lieutenants (R) de gendarmerie Renaud Ramillon-Deffarges, Christophe
Gaignault, Aymeric Philipon.
janvier-février-mars 2014 Armée & Défense
x 31
Associations nationales
[ ANOLIR ]
Par le lieutenant-colonel (OLRAT) Charles Bertin - Président de l’ANOLIR
CA d’hiver : travail, information et convivialité
Le conseil d’administration d’hiver de l’Association nationale des officiers
de liaison et des interprètes de réserve s’est tenu le 14 décembre 2013
à l’EMSOME, en région parisienne.
Plusieurs points abordés
Le lieutenant-colonel (OLRAT)
32 x Armée & Défense janvier-février-mars 2014
© ANOLIR
G
râce à l’intervention du général
(2S) Alain Boulnois, membre
d’honneur de l’ANOLIR, notre
conseil d’administration d’hiver
s’est déroulé fin décembre à l’École
militaire de spécialisation de l’outremer et de l’étranger (EMSOME), le
« pôle d’acculturation » de l’armée de
Terre, à Rueil-Malmaison.
À ses côtés pendant toute la durée de
la séance, un autre de nos membres
d’honneur avait fait le déplacement,
le colonel Alain Savoy (Suisse), intronisé dans sa fonction lors de notre CA
de printemps 2012 en Suisse.
Le lieutenant-colonel OLRAT (H)
Jacques Devèze et le Lieutenantcolonel OLRAT (H) Francis Bidal,
respectivement président et secrétaire général d’honneur, étaient
également présents, ainsi que nos
deux précédents présidents, le colonel OLRAT (H) Philippe Lhermitte
et le lieutenant-colonel (ORQLE)
Emmanuel Nommick.
Ils entouraient le bureau au grand
complet et, avec les administrateurs
et chargés de mission, étaient également présents plusieurs membres
parisiens de l’ANOLIR. Nous étions
ainsi une trentaine à occuper les
sièges de l’amphithéâtre Gallieni
pour une séance de travail de plus
de trois heures, intensive et égayée
d’une seule courte pause.
Pendant ce temps, les épouses
présentes visitaient à la Malmaison
l’exposition consacrée à Napoléon
et Joséphine.
Les membres de l’ANOLIR lors de la visite du Mémorial de la France combattante au Mont-Valérien.
Charles Bertin, président de l’ANOLIR, ouvrait la séance par le bilan de ses
six premiers mois à ce poste. Plusieurs
points furent ensuite abordés :
z nos relations avec l’ANRAT et
l’UNOR par notre secrétaire général,
le lieutenant-colonel (OLRAT) Loïc
Conquer, par ailleurs organisateur de
l’ensemble de la journée,
z la validation de la révision en cours
des statuts,
z nos relations avec le CFIAR, la DRAT,
la DRHAT et l’EMAT BCB (ex BRI),
z l’avancée de la préparation de notre
CA de printemps 2014 en GrandeBretagne (colonel OLRAT (H)
Philippe Lhermitte),
z un rapide point sur le site Internet
(colonel OLRAT(H) Gérard Dréville,
capitaine (R) Gérard Bechara et
OCTAA (R) Nicolas Boffo),
z une présentation de la réserve
citoyenne par le lieutenant (RC)
Christophe Desbois.
Le lieutenant-colonel OLRAT (H)
Jacques Devèze prenait également
la parole pour féliciter la nouvelle
équipe et apporter sa contribution et
son expérience aux travaux en cours.
Pour clore la partie associative de
cette journée, le lieutenant-colonel
(ORQLE) Emmanuel Nommick
était élevé à la dignité de président
d’honneur.
AU MONT-VALÉRIEN
La partie informelle du CA pouvait
alors commencer, avec un déjeuner
dans un restaurant local en compagnie
des épouses présentes le matin
et d’autres conjointes qui nous
rejoignaient à ce moment-là.
L’après-midi fut consacré à une visite
du Mémorial de la France combattante
au Mont-Valérien. Ce lieu de mémoire
© ANOLIR
© www.mont-valerien.fr
La dalle de la clairière du Souvenir
au Mont-Valérien commémore le sacrifice des
résistants fusillés par l’occupant durant
la Seconde Guerre mondiale.
Informations et convivialité
Le colonel Pilette, adjoint du général
de brigade Fernand Georges,
commandant l’École, prenait
alors la parole pour nous faire une
présentation exhaustive des missions
réalisées par l’EMSOME.
À l’issue, le président de l’ANOLIR lui
remettait une médaille et une cravate
de l’association. Le lieutenant-colonel
(R) Michel Klen lui remettait par
ailleurs un exemplaire dédicacé de
son livre Les ravages de la désinformation
d'hier à aujourd'hui, à transmettre de la
part de l’ANOLIR au général George.
Le LCL (R) Jean-Claude Laloire faisait
de même avec un exemplaire de son
Historique de l’artillerie de marine et de la
colonisation française.
Le colonel Pilette, adjoint du général de brigade
Fernand Georges, commandant l’EMSOM, reçoit la
médaille de l’ANOLIR des mains de son président,
le lieutenant-colonel (R) Charles Bertin.
poignant a suscité l’intérêt de toutes
et tous et rappelé à l’ensemble les
sacrifices consentis par nos anciens. Il
conclut de belle manière une journée
de travail et d’information toute aussi
conviviale qu’instructive.
n
Le colonel OLRAT (H) Philippe
Lhermitte, ancien président de
l’ANOLIR et de l’UNOR, a vu ses
mérites récompensés fin 2013 par
sa promotion au grade d’officier de
l’ordre national du Mérite (décret du
4 novembre 2013).
Cette décoration lui a été remise à
l’Ecole militaire (Paris) le vendredi
13 décembre par l’un de ses amis
de longue date, le général Bernard
Aussedat, ancien chef de corps de
l’École militaire de haute montagne
(EMHM) et ancien attaché de défense
à Varsovie et à Moscou.
© Denys Chappey
Un ancien président
à l’honneur
De gauche à droite : Marie-Christine Lhermitte, le colonel (H) Philippe Lhermitte, le général Bernard Barrera,
le Directeur de la DICoD Pierre Bayle, et le général Bernard Aussedat.
janvier-février-mars 2014 Armée & Défense
x 33
Associations territoriales
es Officiers d
nd
Associati
o
éserve
eR
AOR
31
[ Commémoration ]
Par le commandant (RC) Jean-Pierre Mezure - Membre de l’AOR 31
200 ans après la bataille des Nations
L
a bataille de Leipzig, également
appelée bataille des Nations, s’est
déroulée du 16 au 19 octobre
1813. Elle opposa l’empire français de
Napoléon Ier aux empires de Russie
et d’Autriche, aux royaumes de Saxe,
de Prusse, de Suède, et au duché de
Varsovie.
Une délégation de l’AOR de HauteGaronne et la 30e section des Anciens
des Forces Françaises en Allemagne
et en Autriche (AFFAA) était invitée
pour commémorer le bicentenaire
de la bataille.
© Mezure
6 000 reconstituteurs
Nous avons retrouvé sur place une
quarantaine de réservistes autrichiens et bavarois et leurs présidents :
l’OTL (dr) Hans Neuner (réservistes
Bundeswehr de la Bavière et Amicale
Alte Garde Bataillon 862), l’OTL (dr)
Franz-Josef Prandstäter (Association
de la cavalerie autrichienne), et major
(dr) Schreder (commandant les
Compagnies de tirailleurs autrichiens
du Flachgau).
Avec nos amis autrichiens en tenue de
tradition, nous avons visité les localités
où Prussiens, Autrichiens, Russes,
Suédois, Saxons se sont opposés aux
Français.
Les représentants de l’AOR 31 et de la 30e section
des AFFAA sont reçus à l’université de la Bundeswehr
par le Oberts Garbel, directeur des études
34 x Armée & Défense janvier-février-mars 2014
Sur un champ de bataille orienté en
forme de croissant sur la partie sud de
Leipzig, nous avons été invités dans les
bivouacs, à visiter des expositions et au
château de Markleeberg.
Au centre de ce dispositif, fut donnée
l’une des plus importantes reconstitutions des bicentenaires du 1er Empire.
Plus de 6 000 reconstituteurs dont
Franck Samson, un avocat parisien
qui incarne habituellement l’Empereur, animaient un événement pour
lequel 35 000 spectateurs de 28 pays se
massaient sur 3 km. C’est là, qu’en
1813, on assista à l’une des grandes
charges de Murat.
La défaite de Napoléon
À côté de la Napoleonstein, le PC de
l’Empereur : un monument pyramidal de 91 m sur une base de 126 m du
Völklerschacht (Bataille des Nations) a
été érigé par Guillaume II. Du haut,
la vue s’étend sur Leipzig et la Suisse
Saxonne.
Napoléon regroupe 195 000 hommes,
700 canons pendant que 330 000
Russes, Suédois, Prussiens, Autrichiens
avec 1 500 canons encerclent Leipzig,
au nord et au sud. Fuyant par l’ouest
la manœuvre en tenaille, les Français
franchissent l’Elbe, laissant 38 000
morts dont le maréchal Poniatowski
et 20 000 prisonniers. La coalition
suivant les conseils de Bernadotte (roi
de Suède) n’affrontera jamais de face
l’Empereur laissant 54 000 morts.
Rassemblés autour du monument
Une pensée à tous les combattants
que ce soient ceux de 1813 ou de
nos OPEX, nous réunira autour du
monument où se rencontrèrent les
© Mezure
L’AOR 31 et la 30e section des AFFAA étaient représentées aux cérémonies
du bicentenaire de la bataille des Nations à Leipzig (Allemagne).
Union des Nations autrefois ennemies
lors du dépôt d’une gerbe aux couleurs
franco-germano-autrichienne.
trois souverains russe, autrichien,
prussien mais qui fut aussi l’un des
points d’observation de Murat et de
Napoléon.
Une gerbe aux couleurs francogermano-autrichienne fut alors
déposée au son de « Ich hatte einen
Kamaraden », puis de nos hymnes.
Sur le chemin du départ vers Dresde,
passage à l’église saint Thomas où
repose Jean Sébastien Bach. Par un
détour à pied, en bordure de l’Elbe
nous découvrons le mausolée du maréchal Poniatowski, constellé de gerbes
polonaises. Puis à Dresde, ville martyr,
en compagnie du LCL Feinte, officier
de liaison français, nous serons reçus
à l’université de la Bundeswehr par le
Oberts Garbel, directeur des études.
Non loin de là, à flanc de colline, au
sud de la ville, sous deux chênes, un
casque antique sur un bloc de pierre
indique qu’à cet endroit le général
Moreau, créateur de la Garde au Rhin
trouva la mort en 1813 par un boulet
français.
Merci à Richard Smyth pour l’organisation de ce voyage auquel participait
Richard, Brigitte, André, Philippe,
n
Martine et votre serviteur. Associations territoriales
es Officiers d
nd
Associati
o
éserve
eR
AOR
88
[ 20e Biathlon de Bussang ]
Par le colonel (R) Gilbert Berniga - Vice-président de l’AOR 88 et responsable du biathlon
Une belle neige pour une belle épreuve
Environ 80 personnes – concurrents et organisateurs – étaient présentes dans les
Vosges pour la 20e édition du biathlon national des officiers de réserve.
Des bons temps
Dix équipes séniors (10 km) et
une équipe féminine (5 km) ont
été classées. À titre individuel, dix
féminines et 41 séniors ont terminé
le parcours.
Les résultats ont été proclamés à
12h30 au Centre de vacances Azureva
en présence des personnalités civiles
et militaires dont le maire de Bussang,
le représentant du commandant de
groupement de gendarmerie des
Vosges, le responsable des activités
montagne de l’UNOR, le président
de l’AOCRV, ainsi que du président
du comité de biathlon.
Le lieutenant-colonel (R) Jean-Luc
Colnet a présenté les résultats puis a
procédé à la remise des prix.
Le premier classé toutes catégorie
est le sergent (R) Francis Leclerc,
© AOR 88
I
nquiets jusqu’à la dernière minute
à cause d’un manque de neige,
les organisateurs du 20e Biathlon
national des officiers de réserve ont
eu le plaisir de voir tomber les flocons
le vendredi et le samedi pour que
la piste soit recouverte de 25 cm le
dimanche.
Comme chaque année, le départ
a été donné à 8h30 à la ferme de
Rochelotte. Le parcours s’effectue
sur un ou deux tours d’un circuit de
5 km, tracé et balisé par les techniciens
de l’Association des officiers et cadres
de réserve des Vosges (AOCRV), avec
un tir couché au premier tour et un
tir debout au second.
Une cinquantaine de concurrents,
hommes et femmes, se sont présentés
dans l’ordre des dossards dont le
tirage avait été effectué la veille.
Participants, organisateurs et lauréats du 20e biathlon national réunis sur le podium.
membre de l’équipe les Chevrier
de Fraize qui a réalisé un temps de
41’35’’, avec six tirs réussis sur dix.
La première féminine séniors est
Catherine Vernier de l’équipe CSA
Royal Artillerie Bourogne. Elle a
bouclé les deux tours et effectué les
deux tirs en 57’57’’, avec quatre tirs
réussis sur dix.
La première féminine (catégorie F)
est Marie Aline Gérard qui a effectué
un tour du parcours en 32’36’’, avec
trois tirs réussis sur cinq.
La première équipe séniors, de
l’Eurocorps, composée du commandant (R) Alain Boy, d’Hervé Koenig
et Samuel Watelet, a parcouru
deux tours et effectué deux tirs en
2h25’56’’.
Ont également participé à ce
biathlon, les équipes Groupe
montagne gendarmerie (qui se
classe 2e), Les Chevrier (3e), équipe
de la Thur (4e), Csa royal artillerie
Bourogne (5e), équipe de la haute
Thur (6 e ), AOCRV Épinal (7 e ),
Sarrebourg (8e), Paris 16 (9e) et Ilede-France (10e).
Ouvert aux civils
et auX militaires
Après avoir remercié le directeur de
la maison Azureva et ses collaborateurs, le président invita toutes les
personnes présentes à partager un
moment de convivialité.
Il donna rendez-vous à chacun
l’année prochaine et annonça que
l’épreuve serait ouverte à tous et
toutes. Cette manifestation annuelle
sera, comme depuis 20 ans, une
réunion de réservistes, de personnel
d’active de toutes les armes, de leur
famille et tous autres sportifs.
n
janvier-février-mars 2014 Armée & Défense
x 35
Associations territoriales
es Officiers d
nd
Associati
o
éserve
eR
UORRM
Mulhouse
[ Réception du nouvel An ]
Par le lieutenant-colonel (H) Serge Bader - Président de l’UORRM
L’année 2013 fut un bon cru
Le 6 janvier dernier, s’est tenue la traditionnelle réception du nouvel An, des
promus et décorés de l’Union des officiers de réserve de la région de Mulhouse.
2014 et l’esprit Leclerc
Dans son allocution, Serge Bader rendit
hommage aux militaires « morts pour
la France » en 2013 et à l’action de nos
forces armées. Il souligna la précarité
du contexte international qui plaide
pour une vigilance accrue et pour une
reconnaissance de nos armées portées
par le lien armée-nation que s’efforce
de promouvoir l’UORRM tout au long
de ses manifestations.
En écho à ce dernier point, le président
rappela que l’année 2013 fut un bon
cru et que 2014 était sur les mêmes
rails avec notamment le 13e Rallye des
lycéens (17 mai), le 26e CITOORM
(20 septembre). Il rappela aussi que
la prochaine Nuit des officiers (22
mars) serait axée cette année sur le
thème « 1944-2014, l’esprit Leclerc »
avec, comme formation de musique
militaire d’accueil, la Nouba du 1er
régiment de tirailleurs d’Epinal.
*
© Daniel Mikalowicz
L
e lieutenant-colonel (H) Serge
Bader, président de l’UORRM, eu
tout d’abord le plaisir d’accueillir
et de saluer ses invités en la salle
Wasmer du Parc des expositions.
On pouvait remarquer la présence
de nombreuses personnalités civiles,
militaires, du monde associatif de la
réserve et des anciens combattants.
Quelques délégations étrangères
venues de Suisse (Société des officiers
de Bâle-Ville et Bâle-Campagne ;
Société des Artilleurs de Bâle-Ville)
et d’Allemagne (Groupement des
Réservistes du Baden-Württemberg,
du Süd-Baden et du Markgraeflerland)
étaient également présentes.
Les récipiendaires de la soirée réunis en présence de leurs proches et de leurs camarades.
De nombreux récipiendaires
Le président Bader présenta ensuite
quelques-uns des nouveaux membres
ayant adhéré à l'Union des officiers de
réserve de la région de Mulhouse au
cours de l'année 2013.
Puis il appela auprès de lui les
membres promus et décorés au
cours de l’année écoulée pour, tour
à tour, évoquer leurs riches parcours
militaires et civils.
Les membres à l’honneur étaient
Daniel Michalowicz, agréé commandant dans la réserve citoyenne,
le lieutenant (H) Claude Simet fait
chevalier de la Légion d’honneur,
le lieutenant-colonel (H) Bernard
Lahausse fait commandeur dans
l’ordre national du Mérite, le chef
de bataillon (H) Georges Bossler
fait officier dans l’ordre des Palmes
académiques, l’adjudant-chef (R)
Georges Wirtz et le sergent (H) JeanBernard Sutter faits chevaliers dans
l’ordre du Mérite agricole, l’enseigne
de vaisseau de 1re classe (R) David,
OTL d.R signifie Oberstleutnant dans la réserve, c’est-à-dire lieutenant-colonel (R).
36 x Armée & Défense janvier-février-mars 2014
décoré de la médaille des services
militaires en bronze, l’OTL d.R.
Clemens Dellers* décoré de la croix
de la Confédération européenne
des Anciens combattants, et enfin le
capitaine (H) Marc Rapenne décoré
de l’insigne d’honneur de portedrapeau (10 ans).
Un moment
de convivialité
Il appartînt ensuite à Claude Simet,
président d'honneur de l'UNICEF
pour le département du Haut-Rhin,
de conclure, au nom de tous les
promus et décorés, en adressant
ses remerciements et meilleurs
vœux à toute l’assistance et plus
particulièrement au monde de la
réserve.
Réitérant ses remerciements à la ville
de Mulhouse et à son maire Jean
Rottner pour avoir permis l'organisation de cette soirée, le président Bader
convia ensuite l'assistance à partager
n
un moment de convivialité. Associations territoriales
es Officiers d
nd
Associati
o
éserve
eR
AOR
74
[ 40e biathlon national ]
Par l’ingénieur en chef (H) Alain Courtois - Président de l’AOR 74
Belle réussite pour le biathlon du Semnoz
Le 40e biathlon national de l’UNOR s’est déroulé le 19 janvier au Semnoz, à proximité
d’Annecy. Un temps clair et une neige excellente attendaient plus de 110 participants.
I
© AOR 74
Trois catégories
Trente-huit équipes de trois équipiers
s’étaient inscrites, en plus du demibiathlon qui a permis à une vingtaine
d’enfants de s’initier à cette épreuve
(5 km et un tir de cinq cartouches).
Sur les 115 concurrents inscrits à
l’épreuve de 10 km, 97 ont couru en
catégorie « civil » aux côtés des 18
« active » et « réserve », créant une
excellente osmose armée-nation.
L’épreuve est en effet une course
permettant la confrontation amicale
L’épreuve consiste en une course par équipes
de trois équipiers sur deux boucles de 5 km et
deux tirs de cinq cartouches (22 Long Riffle).
© AOR 74
ncontournable rendez-vous de
la saison, le biathlon national
de l’UNOR est organisé par les
membres de l’AOR 74, avec l’aide de
nombreux bénévoles des associations
amies (sous-officiers de réserve, amicale du 27e BCA, etc.) et les réservistes
du 27e BCA (5e compagnie).
Il s’agit d’une course par équipes de
trois équipiers, sur deux boucles de
cinq kilomètres et deux tirs de cinq
cartouches (22 Long Riffle).
Une vingtaine d’enfants ont découvert le biathlon et posent pour la photo souvenir avec
le maire d’Annecy, Jean-Luc Rigaut, et l’officier de tir, le commandant (R) Michel Darches.
entre civils, réservistes et militaires
d’active. De nombreuses équipes
d’ailleurs concourent avec des équipiers de statuts différents, notamment
les réservistes et les civils mélangés,
afin de participer en équipes d’amis.
Ces équipes mixtes sont alors classées
dans la catégorie « civil ».
Douaniers et gendarmes
En catégorie « active », les douanes
ont remporté l’épreuve devant
deux équipes de chasseurs alpins
du 27 e BCA. Dans la catégorie «
réserve », l’équipe « Gendarmerie
74 » décroche la première place.
Enfin, l’équipe « Mairie d’Annecy »
(le maire d’Annecy et ses deux
fils) remporte la catégorie « civil »
devant l’équipe des « Randonneurs
du Chéran » et le « Team Rusconi ».
Au scratch individuel, le meilleur
temps est réalisé par un civil, Camille
Laroche, et chez les femmes, par
Marjory Baron (« Seynod Natation »).
Après la course, la remise des
récompenses s’est déroulée dans
une ambiance conviviale en présence
notamment du chef de corps du
27e BCA, du lieutenant-colonel (R)
Bernier responsable Montagne de
l’UNOR, du maire d’Annecy et du
directeur de la station du Semnoz.
Elle a été suivie d’un vin d’honneur
offert par la station avant le repas
traditionnel pris dans le restaurant
de la station. Un grand merci à tous
les partenaires et sponsors, et rendezvous pour la prochaine édition, le 18
janvier 2015.
n
Résultats et photos disponibles
sur le site http://aor74.free.fr
janvier-février-mars 2014 Armée & Défense
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AOR
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Associations territoriales
PARIS
[ Visite à Brest ]
Par le lieutenant-colonel (H) Paul Prieur - Vice-président de l’AORP
Les Parisiens à bord du Monge
Le 8 décembre 2013, un groupe d’officiers de réserve, membres de l’AOR de Paris,
s’est rendu à Brest pour visiter le bâtiment d’essais et de mesures (BEM) A601 Monge.
C
Les missions
Dans le cadre de la dissuasion
nucléaire, le Monge a pour mission
de tester le suivi et les mesures des
tirs de missiles balistiques en phase
de rentrée.
Cette mission est assurée par les
ingénieurs et techniciens de la DGA
à bord du bâtiment. Elle permet
d’expérimenter et de tester la pré-
© AORP
ette visite a rassemblé dix-neuf
officiers de réserve à l’arsenal de
Brest pour la visite du A601 Monge.
Après un accueil du commandant
en second, la présentation du Monge
et de ses missions ont été faites par
M. Patrick Rivault, ingénieur de la DGA
(Direction générale de l’armement).
Partout où ils se sont produits,
l’accueil a été particulièrement
chaleureux, et leur musique à base
de cornemuses, de tambours et de
grosses caisses, très appréciée et
applaudie par tous les âges de leurs
différents auditoires.
Les membres de l’AORP à Brest, lors de la visite du bâtiment d’essais
et de mesures (BEM) A601 Monge.
cision des tirs de missiles M51 dont
sont pourvus les SNLE (sous-marins
nucléaires lanceurs d’engins). Il
Caractéristiques
z Dimension du bâtiment : longueur 225,6 m, largeur 24,8 m. Il s’agit du plus
important bâtiment de la marine en volume après le porte-avions CharlesDe-Gaulle.
z Tonnage : 21 000 Tonnes
z Propulsion : 2 moteurs diesels 6,6 MW
z Vitesse : 16 nœuds
z Armement d’autodéfense : 2 canons de 20 mm, 2 mitrailleuses de 12,7 mm
z Plateforme hélicoptères (arrière du bâtiment) : 2 hélicoptères
z Équipements techniques et scientifiques : 2 radars de navigation, 1 radar de veille
surface-air, 4 radars de trajectographie, 1 station de télémesures, 7 antennes
de télémétrie et de poursuite optronique, système de transmissions Syracuse
z Effectifs à bord : 126 marins dont 30 femmes, 100 scientifiques, ingénieurs et
techniciens de la DGA.
38 x Armée & Défense janvier-février-mars 2014
s’agit évidemment de missiles non
armés de leurs têtes nucléaires. Ces
tirs sont effectués soit par un SNLE
en immersion dans l’Atlantique, soit
depuis une installation en puits sur
un des sites du CEL (Centre d’essais
des Landes de la DGA).
Concernant la composante aérienne
de la dissuasion nucléaire, les mêmes
mesures sont effectuées lors d’un tir
du missile ASMP-A (air-sol moyenne
portée améliorée), effectué en vol
par un Rafale ou un Mirage 2000.
Après son exposé en salle de conférence, Monsieur Rivault nous a
présenté la salle de conduite d’essais
et les pupitres de contrôle des radars
Armor. Ces équipements numériques
permettent le suivi balistique lors
n
des tirs. Associations territoriales
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UDOR
41
[ Lien armée-nation ]
Par le colonel (H) Lucien D’Hont - Vice-président de l’UDOR41
Présentation des métiers du SSA aux élèves
L
’Union départementale des
officiers de réserve de Loir-etCher (UDOR41) « contribue
au développement des relations locales
dans un but d’intérêt général ». Voilà
le compliment de Marc Gricourt,
maire de Blois, après le succès des
conférences sur Les peintres de la
mer et les peintres de la Marine et La
spectaculaire révolution du Service de
santé des armées - SSA - pendant la Grande
Guerre. Pas moins de 350 personnes
étaient présentes à ces conférences
proposées par Isabelle Vrinat et le
Dr Jean-Jacques Ferrandis.
© UDOR 41
Des conseils aux élèves
L’UDOR 41, dynamique association
présidée par commandant (RC) JeanClaude Salone, est très présente et
offre en effet à ses adhérents, ainsi
qu’aux habitants du Loir-et-Cher, des
événements de grande qualité.
Lucien D’Hont, vice-président de l’UDOR 41
et instigateur du lien armée-nation en direction
des élèves du Loir-et-Cher.
L’UDOR41 a obtenu un autre satisfecit pour « avoir contribué à la formation
professionnelle » d’une étudiante en 2e
année en BTS au lycée hôtelier de
Blois. Cette reconnaissance aurait
pu lui être à nouveau attribuée il y a
quelques jours. En effet, le colonel
honoraire du SSA Lucien D’hont,
vice-président de l’UDOR, a prodigué
ses conseils à des élèves (lycées SainteMarie et Notre-Dame des Aydes de
Blois) lors d’un forum sur les métiers,
qui souhaitaient intégrer le SSA.
Les grands noms
du Service
Toutes les armées qui s’affrontent
bénéficient des découvertes et des
soins des médecins français. On se
souvient ainsi de Coste combattant le
scorbut, la dysenterie et la variole ; de
l’apothicaire Parmentier appréciant
les vertus nutritives de la bouillie de
pomme de terre. Citons bien entendu
Percy qui organisa le ramassage des
blessés, et de Desgenettes, médecin
de la campagne d’Égypte, plus tard
capturé par les Russes. Le Tsar le fit
raccompagner sur les lignes françaises
et dit : « Sachez que vous avez des droits,
non seulement à la bienveillance mais encore
à la reconnaissance de toutes les Nations ».
À Esshing (1809), le chirurgien
Larrey s’affaira parmi les blessés de
toutes les nationalités ; c’est le père
de la médecine d’urgence. Prisonnier
des Prussiens, il fut relâché par
Blücher dont il avait soigné le fils.
À Waterloo, Wellington fit cesser
le feu l’ayant aperçu sur le champ
de bataille. Il enleva son bicorne et
déclara : « Je salue l’honneur qui passe,
le courage, le dévouement ».
© UDOR 41
Au travers d’une série de conférences, l’Union départementale des officiers
de réserve de Loir-et-Cher (UDOR 41) a renforcé le lien armée-nation.
Lucien D’Hont lors du forum du 7 décembre
2013 au Lycée Sainte-Marie de Blois.
À Solférino, le personnel sanitaire
autrichien prisonnier aida les
chirurgiens français débordés. En
1870, les médecins français reçurent
l’aide de Bismarck et de Guillaume
II pour secourir tous les blessés. Et
plus près de nous, n’oublions pas
Marie Curie, volontaire en 1914, avec
ses voitures équipées d’une cabine
de radiographie, ou bien encore ce
chirurgien du SSA qui, en 1944 à
Monte Cassino, sauva la jambe du
tirailleur algérien Ali Mimoun Ould
Kacha, futur champion olympique de
marathon en 1956 !
Remplir notre rôle
Aujourd’hui, le SSA est toujours
présent là où nos soldats sont envoyés ;
mais aussi là où un événement
dramatique se produit (frontière
jordano-syrienne, Haïti…).
L’UDOR41 a rappelé ces faits d’histoire à ces jeunes qui souhaitent
rejoindre le SSA et ses écoles prestigieuses. L’UDOR 41 remplit ainsi son
n
rôle de liaison armée-nation. Pour plus d’informations : [email protected]
janvier-février-mars 2014 Armée & Défense
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AOR
Rambouillet
[ Assemblée générale ]
Par le lieutenant-colonel (H) Jean-Claude Laloire - Président de l’AOR Rambouillet
Un nouveau président à Rambouillet
Après dix ans de présidence le lieutenant (H) Jean-Claude Noël a souhaité passer
le flambeau à un autre officier pour conduire les destinés de l’AOR de Rambouillet.
© AOR Rambouillet
Le vice-président délégué de l’AOR
de Rambouillet, le capitaine de frégate (R)
Jean-François Laborde et le secrétaire général,
le colonel (H) Alain Marill.
z Vice-président chargé des finances :
capitaine (R) Philippe Allemand
z Vice-président délégué : capitaine
de frégate (R) Jean-François Laborde
z Secrétaire général : colonel (H) Alain
Marill
Dans son ultime intervention comme
président, Jean-Claude Noël a affirmé
aux membres présents venus en
nombre quelle était sa fierté d'être l'un
des leurs et d'avoir reçu la confiance
de tous durant cette période qu'il a
comparé à deux quinquennats successifs. L'assemblée, sur la proposition
du nouveau Président, le lieutenantcolonel (H) Jean-Claude Laloire, l'a
fait président honoraire.
Un auteur de référence
Jean-Claude Laloire, commandeur de
l’ordre national du Mérite, est déjà bien
connu du milieu associatif patriotique.
Il est en effet le président et fondateur
(il y a 18 ans) du Club professionnel
ESSEC-Défense et Sécurité économique. Il est aussi président du comité
de Rambouillet du Souvenir Français.
Il a aussi publié plusieurs ouvrages, et
plus particulièrement des dictionnaires
de langues militaires (qui totalisent à
aujourd’hui 50 000 termes, en français,
en anglais, et aussi en allemand), un
petit ouvrage d’histoire militaire, mais
aussi des ouvrages de mathématiques.
Parmi ces titres, citons notamment
le Dictionnaire médical des opérations
humanitaires et de soutien de la paix ; le
Dictionnaire des télécommunications et de
l’informatique appliquées à la Défense ;
le Dictionnaire du Génie (trilingue) ;
le Dictionnaire de logistique civile et militaire ;
le Dictionnaire des menaces contemporaines.
À signaler encore l’Historique de l’artillerie
de marine et de la colonisation française et
les Méthodes du traitement des chroniques
ou bien encore le Manuel des probabilités
avec exercices autocorrectifs.
© AOR Rambouillet
L
ors de l'assemblée générale du 11
janvier 2014, les membres de l'Association des officiers de réserve de
l’arrondissement Rambouillet ont élu
un nouveau bureau qui est désormais
constitué de la manière suivante :
z Président : lieutenant-colonel (H)
Jean-Claude Laloire (OLRAT et
ORSEM)
Le président de l’AOR de Rambouillet,
le lieutenant-colonel (H) Jean-Claude Laloire
et le vice-président chargé des finances,
le capitaine (R) Philippe Allemand
Les valeurs défendues
Lors de la réception qui suivit l'AG,
monsieur le député Jean-Frédéric
Poisson a remercié le Président
sortant et félicité son successeur. Il
précisa ses sentiments sur le devenir
de la France et insista sur les menaces
qui la guettent, rappelant au passage le
sacrifice de jeunes soldats morts pour
la France dans les combats en cours.
Il devait mettre également l'accent sur
les valeurs défendues par les officiers
de réserve et leur qualité de passeur
de mémoire.
Dans sa première intervention le lieutenant-colonel (H) Laloire a souligné
le rôle de l’officier de réserve dans
le « devoir de défense ». Il a aussi
rappelé que l'AOR de Rambouillet
est très impliquée dans l'organisation
de la Journée nationale du réserviste
2014, qui pour les Yvelines, aura lieu à
Rambouillet le 10 avril prochain.
n
ADOR
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Et aussi...
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GARD
Le lieutenant-colonel (H) Alain Costa a été élu le 18 janvier dernier à la présidence de l’ADOR Gard. Il succède au
lieutenant-colonel (H) Longobardi qui a été félicité pour ses 41 ans de fidélité dont sept années comme président.
40 x Armée & Défense janvier-février-mars 2014
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AOCR
87
[ Lien armée-Nation ]
Par le lieutenant-colonel (R) Lucien Courtiaud - Président de l’AOCR 87
Des écoliers et un centenaire
© AOCR 87
Le commandant (H) Fernand Gérardin,
âgé de 101 ans, a reçu la médaille de l’UNOR
le 24 février dernier.
et institutrice de la classe de CM1-CM2
de l’école primaire Jean Giraudoux du
Palais/Vienne (87) étaient présents
lors de cet événement.
Le LCL (R) Courtiaud a également
rendu hommage au caporal-chef
Nacim Ameur décédé le 18 janvier
2013 avec deux de ses camarades sur
la route de Nîmes à Clermont-Ferrand
d’où ils devaient s’embarquer pour le
Mali. Ce jeune papa laisse une épouse
et trois orphelins de 2, 5 et 7 ans.
Un officier centenaire
Le 24 février dernier, l’AOCR 87
a également vécu un moment fort
lors de la remise de la médaille
de l’UNOR au commandant (H)
Fernand Gérardin. Notre camarade
a en effet récemment fêté son 101e
anniversaire.
La médaille lui a été remise par lieutenant-colonel (R) Lucien Courtiaud,
président de l’AOCR 87, le colonel
(R) Botella, trésorier, et l’adjudant
(RC) Pasquier, secrétaire.
Notre camarade, le commandant (H)
Fernand Gérardin, est en effet né le
27 novembre 1912 en Lorraine. Il fit
une préparation militaire au cours
de ses études d’ingénieur puis fut
mobilisé en 1939. Incorporé en 1940
au sein du 11e bataillon de chars de
combat pour combattre en Norvège
(embarquement prévu à Brest mais
finalement annulé et redéploiement
sur la Somme), il participa aux combats sur le canal de l’Oise à l’Aisne et
l’Ailette au Sud-ouest de Laon (Aisne)
et dans la région de Eppeville-Canizy
près de Ham (canal de la Somme).
Il reçut la Croix de guerre avec
citations.
Les élèves de la classe de CM1-CM2 de l’école
primaire Jean Giraudoux du Palais/Vienne (87)
qui ont participé à la campagne des dessins
de Noël pour nos soldats étaient à l’honneur
lors de la cérémonie du 20 janvier à la préfecture.
Démobilisé à Brive, il poursuivit sa
carrière d’ingénieur des ateliers
de construction des Manufactures
de tabac commencée en 1937 et,
parallèlement il suivit les cours
d’instruction des officiers de réserve,
ce qui lui valut de recevoir la croix
du Mérite militaire. Il prit sa retraite
en 1977.
Que puisse vivre encore longtemps ce
lien armées-Nation en Limousin ! n
© AOCR 87
L
e 20 janvier dernier, en présence
des autorités civiles et militaires
du département de la HauteVienne, le lieutenant-colonel
(R) Lucien Courtiaud, président
régional de l’UNOR et président de
l’Association des officiers et cadres de
réserve de la Haute-Vienne (AOCR
87), animait une cérémonie. Les
invités étaient rassemblés dans la
salle des Maréchaux de la préfecture
du Limousin et de la Haute-Vienne.
Un grand merci à Mesdames Botella
et Courtiaud d’avoir assisté le
Président lors de cette cérémonie.
À cette occasion, le Président a
rappelé l’importance de la campagne
des dessins de Noël, présidée par
Monsieur Jean-Marie Caillaud, souspréfet et dans laquelle l’AOCR est
pleinement investie. Les élèves de
Madame Catherine Fasques, directrice
© AOCR 87
L’Association des officiers et cadres de réserve de la Haute-Vienne (AOCR 87) s’est
réunie au début de l’année afin de commémorer plusieurs événements marquants.
Le lieutenant-colonel (R) Lucien Courtiaud,
président régional de l’UNOR et président de
l’Association des officiers et cadres de réserve
de la Haute-Vienne (AOCR 87).
janvier-février-mars 2014 Armée & Défense
x 41
Lu pour vous [ Rencontre avec un auteur ]
Propos recueillis par le colonel (H) Alain J. Roux
Entretien
J’aime suivre un héros…
Le chef de bataillon (R) Christophe Carichon est professeur en lycée.
Chercheur associé au Centre de recherche bretonne et celtique (université
de Brest), ses travaux portent initialement sur l’histoire des mouvements
de jeunesse à l'époque contemporaine.
© Denys Chappey
A. & D. • Ce qui frappe est l’action constructive du futur
colonel Deuve au Laos pendant la guerre d’Indochine et après ;
et les difficultés qu’il a rencontrées pendant deux décennies,
principalement de la part de Français. Vous êtes assez discret
sur ces deniers.
C. C. • Jean Deuve fut un personnage totalement
atypique. Officier de réserve, formé par les Britanniques
à la guerre non conventionnelle, il s'est souvent opposé
à certains camarades d'active sur leur manière de faire.
Il appréciait peu les officiers d'état-major ; cela lui a valu
de solides inimitiés et incompréhensions.
Indépendant de nature, il aurait difficilement fait un
officier de troupe ordinaire. À contrario, détaché auprès
du gouvernement et du Premier ministre du Laos,
créateur de la police royale, du service de renseignement
et du service de guerre, il a réussi.
Armée & Défense • Pourquoi vous vous êtes lancé dans l’écriture
de biographies ?
Christophe Carichon • Le XXe siècle est une période
fascinante. Les destinées des hommes et des femmes
acteurs des bouleversements de l'histoire m'ont toujours
intéressé. J'aime suivre un héros de l'enfance à l'entrée
dans l'action et comprendre le moment de l'engagement.
Pour Jean Deuve, ce fut la campagne de 1940 et la
découverte du Laos. Pour mon ouvrage précédent, Agnès
de Nanteuil, une vie offerte (Artège, 2010), qui raconte la
courte vie d'une jeune résistante catholique morte sur
le chemin des camps de concentration, ce fut le refus de
la défaite et de l'Occupation.
A. & D. • Le choix de ces biographies a t- il été guidé par des
circonstances particulières ?
C. C. • Il faut tout d'abord un sujet qui mérite de s'y
intéresser, puis des archives et des témoins. En ce qui
concerne Jean Deuve, j'ai eu la chance, jeune chercheur,
de le rencontrer chez lui en Normandie, il y a 20 ans.
Jusqu'à sa mort en 2008, nous avons échangé. Pour écrire
cette biographie, j'ai travaillé avec sa famille et écumé les
centres d'archives à Pau, à Caen, à Vincennes.
42 x Armée & Défense janvier-février-mars 2014
A. & D. • La vie du colonel Jean Deuve pourrait-elle être possible
aujourd’hui ?
C. C. • Oui, il existe encore dans nos services, et dans
nos armées, des hommes et des femmes de cette trempe,
dévoués, généreux, désintéressés, patriotes.
A. & D. • Vous venez de recevoir le Prix Raymond Poincaré de
l’UNOR. Les officiers de réserve primés sont encore peu nombreux
à l'avoir obtenu ; pensez-vous que cet exemple puisse être suivi
sans trop de difficultés ?
C. C. • Écrire un livre d'histoire ne s'improvise pas
et demande du temps. Je sais que nous sommes de
nombreux historiens chez les officiers de réserve : à mes
camarades de se lancer.
A. & D. • L’Histoire est le rétroviseur qui permet au conducteur
d’avancer en minimisant les risques. Partagez-vous cette
opinion ?
C. C. • Absolument, c'est aussi ce qu'affirmait l'archiduc
Otto de Habsbourg. « Celui qui ne sait pas d'où il vient,
ne peut savoir où il va, car il ne sait pas où il est ». Tout
décideur devrait méditer cette sentence avant d'aller
de l'avant.
[ Notre sélection ]Lu pour vous
Par le colonel (H) Alain J. Roux
Les drones aériens :
passé, présent, et avenir
Approche globale
Auteur : Centre de recherche de l’armée de l’air
La documentation française - 24 €
Ce pavé de 706 pages fait un point très
détaillé sur les drones aériens. Il examine
tous les problèmes que l’on rencontre
lorsque l’on veut construire et surtout
utiliser les drones.
Une cinquantaine d’auteurs, tous
spécialisés, ont écrit 43 articles qui font,
presque, le tour de la question.
En effet, la lutte anti-drones n’est exposée
qu’en douze courtes pages ce qui est d’ailleurs
une première dans un ouvrage français.
Le premier chapitre est le plus intéressant ; après
les généralités, un long historique expose comment
la France, à l’avant-garde en 14-18, a perdu
volontairement son avance. Ensuite sont exposés
les changements fondamentaux qui découlent de
l’emploi des drones.
Les chapitres suivants présentent la complexité des
systèmes techniques et des difficultés d’utilisation
par des équipes de techniciens spécialisés. Ils sont
destinés à ceux qui veulent suivre les actualités
techniques et militaires de façon détaillée.
Enfin, le chapitre 9 est consacré aux embarras
éthiques. Il vaut la peine d’être lu ; nous en dirons
simplement que les larmes de crocodiles sont versées
par les crocodiles, prédateurs redoutables et experts
dans l’art du camouflage.
Cet ouvrage est remarquable, mais il faut une certaine
ténacité pour le lire. Il est fortement conseillé à tous les
militaires, et aux civils qui se préoccupent de la sécurité.
État de guerre
L’année 1914 à travers les publications officielles
Auteur : Dir. La documentation française
La documentation française - 21 €
La nouvelle étude de La documentation française
comble un vide dans l’histoire du début de la guerre
de 14-18 en traitant des décisions et actions du gouvernement français durant cette période.
La réunion des textes officiels les plus marquants qui
organisent la Nation en guerre est une aubaine pour
les historiens de tous niveaux. C’est également un
hommage à ceux qui passèrent en trois jours de la lutte
des partis politiques à l’Union Sacrée, chose presque
incompréhensible un siècle plus tard. Ils produisirent
des textes pratiques et applicables sans discussions
oiseuses. Enfin, les non-experts découvriront dans ce
livre le schéma de ce qu’il a fallu organiser pour faire
face à une situation nouvelle.
Le plan de l’ouvrage est simple : l’entrée en guerre,
l’invasion, sur les fronts, à l’arrière, la continuation. Il
permet de passer du début de la guerre à sa prolongation attendue par quelques chefs militaires, mais
surprenante pour les simples électeurs.
Les textes sont accompagnés de commentaires clairs
d’historiens connus, spécialisés dans l’étude des acteurs
de base, soldats et population. Des tableaux, des encarts
et surtout quelques cartes schématiques très réussies
fournissent des éléments indispensables. Enfin le début
du « bourrage de crânes » n’est pas occulté.
Ce livre qui complète les études actuelles sur les opérations militaires montre que la guerre était déjà totale
en 1914, et confirme que des responsables politiques
et administratifs s’y préparaient.
Cet ouvrage est à conseiller à tous, sans hésitation. C’est
un élément indispensable de l’histoire de la 1ère Guerre.
Malgré un sujet intéressant, la résistance du lieutenant-colonel Driant et de sa demi-brigade de
chasseurs au Bois des Caures lors des deux preAuteur : Pierre Mari
miers jours de l’attaque de la position de Verdun
éditions Fayard - 15 €
en février 1916, ce roman à prétention historique
ne correspond que partiellement à la réalité historique. Si Emile Driant, officier remarquable et contraint à
la démission par l’équipe du général André et de ses successeurs, volontaire à 49 ans pour se battre bien que
député, auteur emblématique de politique-fiction, est mis en valeur avec des extraits de ses lettres, son action
réelle de préparation au combat comprend des inexactitudes. La partie romancée, présentant des soldats
héroïques et stoïques, n’apporte rien de nouveau aux nombreux livres traitant du même sujet.
Cet ouvrage est l’un de plus dans la nébuleuse des ouvrages prétendant représenter les combattants de 14-18
qui méritent mieux que cela, et n’insiste même pas sur le fait que la résistance de Driant à la tête de ses hommes
fit perdre une journée cruciale à l’ennemi.
En effet, Emile Driant avait réfléchi à la guerre moderne et avait mis en action le produit de ses réflexions : cela
apparaît peu dans ce livre.
Les grands jours
janvier-février-mars 2014 Armée & Défense
x 43
Lu pour vous [ Notre sélection ]
Anatomie de la Bataille
Auteur : John Keegan
Editions Perrin - 23 €
John Keegan, décédé récemment, reste vraiment à la
pointe de la pyramide des historiens militaires. Cet
ouvrage, enfin édité en français, en est la preuve. En
cinq chapitres, qui peuvent être lus séparément, et
400 pages, l’auteur traite du même sujet : comment les
participants à une bataille peuvent-ils y risquer leur vie
ou une mutilation grave ; et comment ressentent-ils ce
risque pendant, et après s’ils en réchappent ?
Le premier chapitre est un essai sur la généralité des
batailles et des combats. Qu’en disent les survivants ?
L’historien peut-il en tirer des observations générales
puis des conclusions ?
Le deuxième chapitre, Azincourt 1415, décrit la bataille
d’après les chroniqueurs. Ce chapitre est surtout une
suite de réflexions sur les différentes catégories de
combattants à la fin de l’époque médiévale, quand
l’ère chevaleresque est presque terminée.
Le troisième chapitre, Waterloo 1815, marque la fin
des batailles de l‘époque dite classique. Là, l’auteur
dispose d’un très grand nombre de témoignages,
majoritairement anglais, et montre que chaque
expérience est individuelle.
Les combats locaux, la discipline qui varie suivant les
épisodes et les unités, les blessés, sont décrits tour à tour
par les témoins surtout officiers, qui eux savent écrire.
Ici, la bataille est vraiment celle des combattants bien
que l’activité de Wellington soit retracée, et ce n’est
pas celle à laquelle on croit.
Quatrième chapitre, La Somme, 1er juillet 1916, se situe
dans la première phase de l’ère industrielle pour les
Européens. Les 100 pages de ce chapitre bâti sur le
même plan que le précédent – témoins et combats
locaux, effets des armes, les blessés – commence par
une description émouvante du vaste champ de bataille
britannique en France, et l’analyse des origines des
combattants et de leur inexpérience.
Un siècle plus tard, et 40 ans après son écriture, cette
image de la guerre des tranchées est toujours un
modèle pour les historiens.
Enfin le dernier chapitre, Les batailles de demain, est
une réflexion sur les combats évoqués et sur ceux de
la Deuxième Guerre mondiale. Écrit bien avant la fin
de la Guerre froide ; il n’en garde pas moins un intérêt
didactique.
Cet ouvrage se lit très facilement ; il est d’une grande
clarté, malgré la complexité des combats et des guerres.
La lecture de ce classique est indispensable tant aux
historiens en tous genres qu’aux militaires de toute
catégorie. Il est rare de trouver une étude aussi complète.
44 x Armée & Défense janvier-février-mars 2014
La Grande Guerre
Fin d’un monde, début d’un siècle
Auteur : François Cochet
éditions Perrin - 25 €
Cet ouvrage de synthèse résume
assez bien, en 517 pages, toutes les
études faites depuis une vingtaine
d’années. C’est dire d’entrée qu’il
est utile pour un public abreuvé de
clichés.
L’auteur est bien connu des
spécialistes. Sur la forme, précisons
que la bibliographie est substantielle,
les schémas bien faits, mais que les
notes abondantes sont reportées en
fin de volume. Sur le fond, le découpage
des périodes reprend ce qui commence à être
utilisé chez les historiens : l’avant-guerre, les années
du conflit militaires principal de 1914 à 1918, les années
qui suivent où sont imbriqués les traités – appelés traités
de paix – et les opérations militaires qui continuent.
Le lecteur peut ainsi lire l’ouvrage par chapitre sans
être jamais perdu. Le premier, Pourquoi la guerre ?, est
de loin le plus novateur ; il justifie à lui seul le livre.
Les chapitres suivants détaillent les années du conflit
militaire en insistant sur les arrières des fronts et sur les
événements militaires et civils de tous les belligérants.
Cet ouvrage traite vraiment de la Première Guerre
mondiale. En dehors de l’Allemagne et de la France, les
autres États ne sont pas négligés. Une autre observation :
en 1918, le général Pétain est en opposition, sur la
tactique, avec le général Foch qui soutient les généraux
routiniers responsables du désastre du Chemin des
Dames ; le détail n’est pas précisé.
Le dernier chapitre surprendra la plupart des
lecteurs non-experts, mais ne peut être qu’apprécié
fortement.
Cet ouvrage est recommandé et les qualités l’emportent
de très loin sur quelques critiques.
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[ Notre sélection ]Lu pour vous
Le crime organisé
du Canada à la Terre de Feu
Auteur : Alain Rodier
Editions du Rocher – 19,90 €
La guerre au XXe siècle
Auteur : Pierre Vallaud
éditions Perrin - 24 €
Cet ouvrage, malheureusement d’une grande
actualité, est écrit par un spécialiste bien connu
des lecteurs de la revue Raids. Il recense et décrit
le fonctionnement des maffias, des gangs de toute
nature, et même des petits groupes criminels qui
prolifèrent dans les Amériques, du Canada au Brésil.
Ces organisations criminelles, presque toujours d’une
barbarie féroce, se développent grâce à la corruption
et à un substrat de misère qu’elles entretiennent, car
elles en vivent et y recrutent leurs hommes de main.
Le tiers de l’ouvrage décrit les organisations
criminelles nombreuses aux États-Unis. Le lecteur
découvrira ensuite que le Canada n’est pas épargné.
Les pays latinos, du Mexique au Brésil, sans oublier
les États Andins et particulièrement la Bolivie, sont
l’objet de descriptions fouillées.
La corruption, les trafics de drogues sont
particulièrement étudiés. L’ampleur de cette
criminalité fait frémir, elle est donc utile à connaître
car les interconnexions avec l’Europe et l’Afrique,
sans oublier l’Asie, sont considérables.
Sont particulièrement instructifs l’imbrication entre
ces groupes criminels et les mouvements prétendus
révolutionnaires comme en Bolivie, le fossé entre
ceux qui suppriment la peine de mort pour les
criminels avérés et les massacres quotidiens effectués
par ces mêmes criminels, soit directement, soit avec
les drogues. Le pire est que ces organisations opèrent
en Europe, de plus en plus, et que l’avenir est sombre.
À quand la même étude sur l’Europe ?
Ce livre a l’ambition de résumer un siècle de guerres
planétaires, entre États ou civiles, le plus souvent les
deux à la fois.
De la Première Guerre mondiale, on passe à la suite qui
semble loin d’être la fin. L’auteur déclare qu’il ne peut
être exhaustif, mais il arrive à résumer les événements
principaux de 1900 à 2000 et permet de rappeler des
épisodes oubliés ou fortement résumés.
Cet ouvrage présente donc des aspects positifs, mais
aussi quelques contresens comme les « fusillés pour
l’exemple » de 14-18.
La période 1919-1938 est particulièrement instructive
pour un historien amateur qui lit d’habitude des études
sur les sujets les plus répandus.
Le dernier chapitre « Impérialisme et imposture » contient
des informations oubliées. Qui sait encore que le
gouvernement japonais a repoussé une proposition de
fin des hostilités par les États-Unis une semaine avant
les frappes atomiques ? Et que Staline a commencé
l’attaque du Japon au moment de l’explosion de la
deuxième bombe nucléaire sur Nagasaki ?
Plus loin, le paragraphe sur la « Révolution culturelle en
Chine » est lui aussi fort intéressant à lire. Ceci étant,
la sensibilité politique de l’auteur est facilement
discernable, même si son souci d’être simplement
factuel est évident.
En conclusion, cet ouvrage est un bon résumé de
l’histoire politique du XXe siècle, malgré quelques
rectifications à faire sur les sujets que l’on connaît bien,
différents évidemment suivant les lecteurs. De plus, il
se lit facilement.
Ce livre détaille un phénomène connu mais souvent
édulcoré ; il est vraiment instructif.
La lecture de ce résumé de 400 pages
sera profitable à tous.
Citoyens-soldats au XXIe siècle
Œuvre utile, c’est ce que veulent faire les auteurs
en publiant ce livre qui fait le point sur la réserve
Une réserve opérationnelle pour une armée
actuelle. Ils utilisent un plan classique et simple.
D’abord la présentation officielle des réserves
professionnelle
et de leurs missions ; ensuite, une description
Auteur : Antoine-Louis de Prémonville (dir.),
détaillée de la réserve adaptée à l’armée de
Alexandre Goyet, Stéphane Granier
métier. Le chapitre 3, Une double intégration
réussie semble optimiste bien que la page Vie proEditions Lavauzelle – 19,90 €
fessionnelle et réserve, une difficile cohabitation n’est
toujours que trop d’actualité. Le chapitre sur les réserves étrangères (États-Unis, Russie, Suisse, Israël)
est instructif. Quelle Réserve pour demain ? semble aboutir à Faire autant avec Moins. Enfin, les retours
d’expérience apportent une note d’optimisme.
Ce livre permet faire le point sur la situation actuelle. Souhaitons que la réalité réponde à la motivation des jeunes réservistes.
janvier-février-mars 2014 Armée & Défense
x 45
Lu pour vous [ Notre sélection ]
Et aussi
éditions IGN - 7,90 €
Dans le cadre du centenaire de la Première Guerre mondiale,
l’Institut national de l’information géographique et forestière
(IGN) a édité la carte Grande Guerre 1914-1918. Cette carte à
l’échelle 1 : 410 000 couvre toute la zone de front, de la mer
du Nord à la Suisse.
Conçue comme une carte touristique traditionnelle, elle
propose en outre deux niveaux de lecture. Le premier pourrait s’apparenter à une carte d’état-major d’époque avec les
lignes de front et les ouvrages militaires ; le second propose
une vision commémorative, 100 ans après, en signalant ce
qui est aujourd’hui considéré comme des lieux de mémoire
(mémoriaux, cimetières militaires, lieux de bataille, chemins
de mémoire…), sans oublier les musées.
La carte Grande Guerre 1914-1918, publiée dans la collection
« Événement Tourisme et Découverte » est réalisée en
partenariat avec la Mission Centenaire 14-18, les comités
régionaux et départementaux du tourisme des régions et
départements couvrant la zone de front.
Devoir d’expression d’un citoyen
(pas) ordinaire
Auteur : Antoine Martinez
éditions Amalthée - 19,80 €
Cet essai a été écrit avant la fin de 2011 et publié au
début de l’année 2012. On ne peut donc lui reprocher
telle ou telle orientation ou critique. Cet essai est en fait
un développement sur la démographie européenne.
L’auteur rappelle l’évolution de la démographie et de
la politique dite d’intégration depuis 1970, époque du
« regroupement familial », puis de celle « d’accueil ».
Les citations et les données numériques sont toujours
bonnes à rappeler bien qu’elles ne dépassent pas l’année
2011, et que dans certains cas elles soient incomplètes ou
reproduites sans préciser les sources. Les deux tiers de ce
livre sont consacrés aux conséquences pour les Français
de cet apport démographique bien différent de ceux qui
avaient lieu jusqu'au début des années 1970. La fin de
l’ouvrage traite des questions d’actualité, toujours avec le
souci de sauver la civilisation française afin qu’elle évolue
d’une part en sauvant le patrimoine construit depuis
mille ans, d’autre part en conservant le souci des progrès
possibles et de la liberté de pensée.
Ce livre résume les problématiques démographiques actuelles
et leurs conséquences que nous constatons chaque jour, tant
pour la sécurité des citoyens ordinaires que dans nos écoles.
46 x Armée & Défense janvier-février-mars 2014
© IGN
IGN - Grande Guerre 1914-1918
Le secteur de Verdun.
[par le Cne (R) Lionel Pétillon]
Les trésors du Musée de l’Air
et de l’Espace
Paris-Le Bourget
Auteur : sous la direction de Christian Tilati
éditions Le Cherche Midi - 28 €
Ce livre abondamment illustré
est présenté comme un dictionnaire construit à partir des
collections du Musée de l’air du
Bourget. Il montre des objets
et même des avions célèbres :
photos et explications.
Son objectif est d’inciter à visiter
ce musée ; il devrait y réussir.
On peut ajouter qu’il peut se
lire comme une introduction à
l’histoire de la conquête de l’air,
et qu’il permet de répondre à
une partie des questions que
pourraient poser vos enfants et
petits-enfants si vous les emmenez visiter
le musée.
Un index bien utile des noms propres existe, mais
il manque celui des objets décrits et surtout celui des
avions photographiés.
[ 70e anniversaire du Débarquement ] Patrimoine
Par le capitaine (R) Lionel Pétillon
Des musées en Normandie
L’année 2014 commémore le 70e anniversaire du débarquement
en Normandie. À cette occasion, nous vous proposons de
découvrir les musées et les lieux du tourisme de mémoire.
L
© Lionel Pétillon
e tourisme de mémoire
représente un chiffre d'affaires
national de 45 millions
d'euros et six millions de
touristes, dont 45% issus
d’une clientèle internationale[1]. En
cette année de commémorations
(14-18 et Débarquement), ces
chiffres devraient sans doute être en
augmentation.
À l’occasion du 70e anniversaire du
débarquement en Normandie qui
sera célébré localement du 5 juin
au 21 août, profitez de vos temps de
loisirs pour (re)découvrir les plages
du J-Jour, les lieux historiques et bien
entendu les très nombreux musées et
© DR
Le clocher de Sainte-Mère-Église.
Couverture du magazine YANK de l’armée
américaine, daté du 3 juillet 1944, faisant référence
aux opérations aéroportées en France.
[1]
collections privées ouvertes au public.
Il en existe plus de 70 consacrés dans
toute la région Normandie.
Pour en savoir plus à propos des
commémorations du 70e anniversaire
et des lieux ou musées à visiter, vous
pouvez consulter les sites Internet
suivants :
z www.le70e-normandie.fr
Toutes les informations sur les
événements organisés dans le
cadre des commémorations et
d’importantes ressources (archives,
vidéos, images, articles scientifiques)
ainsi qu’une liste de musées.
z www.normandie-tourisme.fr
Dans l’onglet « A voir à faire », cliquez
sur « 70e anniversaire de la bataille de
Normandie » et découvrez 69 liens
vers les cimetières, les musées, etc.
z www.normandiememoire.com
Créée en 2002, à l'initiative du conseil
régional de Basse-Normandie,
avec pour première mission
l'organisation en 2004 du 60 e
anniversaire du Débarquement, l'association Normandie Mémoire s'attache
aujourd’hui à pérenniser le souvenir
des événements du Débarquement et
de la bataille de Normandie.
Avec la carte des musées « Normandie
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nombreux avantages, réductions,
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autres lieux de visite partenaires de
la « Normandie Autrement ». Elle est
valable du 31 mars au 31
+
oir
décembre 2014 seulement En sav
unor
dans les musées partenaires
du Normandie Pass.
n
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2e Assises nationales du Tourisme de Mémoire (Lille, novembre 2013).
janvier-février-mars 2014 Armée & Défense
x 47
Publications officielles
Utilisation des réserves militaires et civiles en cas de crise majeure
Question écrite n°06085 (Sénat)
2 mai 2013 - Mme Joëlle GarriaudMaylam attire l’attention de M. le
ministre de la Défense sur le retard
pris dans la publication des décrets
d’application de la loi n° 2011-892
du 28 juillet 2011 tendant à faciliter
l’utilisation des réserves militaires et
civiles en cas de crise majeure.
Pour devenir pleinement applicable,
cette loi nécessite la publication
de quatre décrets en Conseil
d’État, portant sur les conditions
et modalités d’augmentation de
la durée d’activité des réservistes,
les conditions de convocation des
réservistes, les modalités d’application
du chapitre sur le dispositif de réserve
de sécurité nationale et les modalités
d’application du titre :V du livre 1er du
code de la défense, relatif au service
de sécurité nationale.
Près de deux ans après la promulgation
de la loi, aucun de ces quatre décrets
n’a encore été pris. Elle souhaiterait
connaître les raisons d’un tel retard et
demande à ce que le gouvernement
veille à y remédier au plus vite.
Réponse publiée le 18 juillet 2013
Les dispositions de la loi n° 2011-892
du 28 juillet 2011 tendant à faciliter
l’utilisation des réserves militaires
et civiles en cas de crise majeure
prévoient effectivement la fixation
par décret en Conseil d’État de la
durée d’emploi et des conditions
de convocation des réservistes, ainsi
que des modalités de mise en œuvre
du dispositif de réserve de sécurité
nationale et du service de sécurité
nationale.
Un projet de décret en Conseil d’État
et en conseil des ministres a donc été
élaboré, sous l’égide du secrétariat
général du Gouvernement.
Le 4 janvier 2012, ce projet a été
transmis par le ministre de la Défense
à son homologue de l’intérieur, à
des fins de consultation du comité
technique de la police nationale et
du comité technique ministériel du
ministère de l’intérieur.
Dès que ces deux organismes auront
fait connaître leur position, le projet
de décret pourra être soumis à l’avis
du Conseil d’État. Au terme de son
examen par la Haute assemblée, il
sera proposé à l’ordre du jour du
n
Conseil des ministres. La Médaille militaire et l’ONM aux retraités de la gendarmerie
Question écrite n°25993
(Assemblée nationale)
7 mai 2013 - M. Damien Meslot attire
l'attention de M. le ministre de l'Intérieur sur l'application de la circulaire
n° 520G-DEF-CAB-SCBC-DECO-B
du 30 avril 2012 qui suscite une vive
inquiétude parmi les adhérents de
l'Union nationale des personnels en
retraite de la gendarmerie (UNPRG).
En effet, la circulaire précitée prévoit que les sous-officiers retraités
de l'armée d'active du grade d'adjudants au moins ou équivalent, et
les maréchaux des logis-chefs de la
gendarmerie totalisant au minimum
29 ans de services militaires actifs,
peuvent être proposés pour l'obtention de la médaille militaire.
Les gendarmes ne pouvant pas bénéficier de cette possibilité s'étonnent
de cette discrimination puisque les
contingents réservés aux militaires
d'active sont très réduits. Il conviendrait qu'ils puissent aussi bénéficier
des mêmes conditions que les MDL-
chefs de gendarmerie. Enfin, il est
souhaitable que les personnels de
gendarmerie auxquels la médaille
militaire a été concédée depuis 25
ans puissent être proposés pour
l'attribution du grade de chevalier
dans l'ordre national du Mérite. C'est
pourquoi il lui demande de bien
vouloir lui indiquer quelles suites
il entend réserver aux attentes du
milieu militaire..
Réponse publiée le 27 août 2013
Au préalable, il est précisé que
les militaires de la gendarmerie
nationale relèvent, en matière de
décorations, des contingents dédiés
au ministère de la Défense.
Les conditions de proposition pour
les ordres nationaux et la Médaille
militaire sont fixées, pour le personnel n'appartenant pas à l'armée
active, par la circulaire n° 6 200/
DEF/CAB/SDBC/DECO/B du 15
avril 2013[1], publiée au bulletin officiel des armées.
Cette circulaire précise que le
personnel non-officier peut
prétendre à la concession de la
médaille militaire s'il justifie d'une
citation individuelle avec croix
attribuée à la suite d'une action
d'éclat ou d'une blessure de guerre.
Ainsi, peuvent être proposés à titre
normal tous les militaires nonofficiers réunissant ces conditions, y
compris ceux du grade de gendarme.
Elle prévoit également que des
propositions pour cette distinction
honorifique peuvent être établies
à titre exceptionnel, notamment
en faveur des militaires retraités de
l'armée active du grade d'adjudant
au moins ou équivalent et des maréchaux des logis-chefs de gendarmerie
totalisant au minimum 29 ans de
services militaires actifs.
L'objectif poursuivi est de valoriser,
à partir de critères principalement
fondés sur la durée des services et
les responsabilités exercées, ceux
qui n'ont pu l'être au sein de l'armée
[1] La circulaire du 15 avril 2013 a abrogé la circulaire n° 5 200/DEF/CAB/SDBC/DECO/B du 30 avril 2012 mais reprend pour le personnel non officier
n'appartenant pas à l'armée active les mêmes dispositions s'agissant de la médaille militaire et de l'ordre national du Mérite.
48 x Armée & Défense janvier-février-mars 2014
Publications officielles
active alors qu'ils avaient acquis des
mérites significatifs. C'est la raison
pour laquelle un lien est fait avec le
grade du candidat, grade qui, par
ailleurs, a été adapté pour la gendarmerie nationale.
Ces critères et leur évolution éventuelle devant rester fondés sur le
nécessaire principe d'équité entre
toutes les armées et formations
rattachées, il ne peut être envisagé
d'étendre le bénéfice de cette disposition aux militaires du grade de
gendarme.
S'agissant du contingent de Médailles
militaires, ce dernier est fixé par
décret triennal du président de la
République, grand maître des ordres.
Pour la période 2012-2014, il s'élève
à 3 000 croix à répartir chaque année
entre l'armée active et les personnels
n'appartenant pas à l'armée d'active.
En 2012, 2 739 personnes se sont vu
concéder la Médaille militaire. Le
personnel militaire comptait 27% de
décorés issus de la gendarmerie nationale, dont 20% détenaient le grade de
gendarme ou de maréchal des logis.
Pour 2013, plus de 2 000 militaires
d'active ont d'ores et déjà obtenu cette
distinction et la part du personnel de
la gendarmerie y est croissante.
Ainsi, la représentation de la population des gendarmes parmi les
militaires figurant sur le décret de
l'armée active est assurée, tout en
demeurant liée aux mérites individuellement acquis.
Enfin, s'agissant de l'opportunité de
rendre proposable à l'attribution du
premier grade de l'ordre national
du Mérite tout personnel détenant
la Médaille militaire depuis au
moins 25 ans serait contraire aux
principes fondateurs des décorations.
En effet, une telle évolution pourrait conduire à récompenser deux
fois les mêmes mérites sans que le
lien avec la défense nationale ait
été maintenu, notamment par des
activités de réserve ou des responsabilités associatives.
En conséquence, cette évolution,
susceptible de porter atteinte à la
valeur intrinsèque de la décoration,
n
n'est pas envisageable. redressement de ses comptes publics.
Compte tenu de l'écart constaté
entre les objectifs fixés par la loi de
programmation militaire (LPM) pour
les années 2009 à 2014 et les moyens
effectivement alloués à la mission
« Défense » au cours des années
2009 à 2012, il était, en effet, devenu
impératif de refonder la cohérence
physico-financière de notre modèle
d'armée et de définir un nouveau
contrat opérationnel réaliste et
soutenable.
De 2014 à 2025, la France consacrera
ainsi 364 milliards d'euros 2013 à sa
défense, dont 179,2 milliards d'euros
2013, hors pensions, sur la période
couverte par la prochaine LPM
(2014-2019).
En 2014, la mission « Défense »
bénéficiera, comme en 2012 et
en 2013, d'un montant total de
ressources s'élevant à 31,4 Md€, soit
1,5% du produit intérieur brut (PIB).
Selon la norme OTAN, qui intègre
la charge des pensions, l'effort de
défense consenti par la France
représentera 1,9% du PIB en 2014
et 1,76% par an en moyenne entre
2014 et 2019. À ce niveau d'effort et
sur la base d'une définition claire et
hiérarchisée de ses priorités, la France
préservera sa souveraineté et son
influence dans le monde.
Outre la protection de notre territoire,
de nos ressortissants et la continuité
des fonctions essentielles de la Nation,
ces priorités concerneront d'abord
l'environnement de l'Europe :
l'Afrique, le golfe arabo-persique et
jusque dans l'océan indien.
Sur tous ces théâtres, la France sera
en mesure, seule ou en coalition, de
s'engager de manière déterminante,
tout en gardant la capacité de
contribuer à la paix et à la sécurité
internationales partout ailleurs dans
le monde.
Le souci de préserver la capacité de
la France à faire face à la diversité des
situations possibles nécessite la prise
en compte de l'impératif industriel et
technologique.
À cet égard, la défense demeurant
le premier budget d'investissement
de l'État, le soutien à l'industrie
constituera une priorité majeure
qui se traduira notamment par
la mise en œuvre d'une politique
ambitieuse d'accompagnement de
nos entreprises exportatrices, dans
le strict respect de nos engagements
européens et internationaux, ainsi
que de nos mécanismes de contrôle. n
Le budget de la Défense
Question écrite n°05632 (Sénat)
4 avril 2013 - M. Daniel Laurent
attire l'attention de M. le ministre
de la Défense sur les perspectives de
réduction du budget de la défense.
Dans un contexte budgétaire
contraint les efforts doivent être
partagés, toutefois la défense doit
être appréhendée à l'aune de l'intérêt
supérieur de la Nation, de la sécurité
et de la place internationale de la
France, sans oublier l'emploi de
l'industrie de défense.
Afin de préserver la sécurité
intérieure et extérieure il convient
de maintenir un effort minimal de
défense de 1,5% du PIB.
En conséquence, il lui demande
de lui faire part des intentions du
Gouvernement en la matière.
Réponse publiée le 18 juillet 2013
Le Livre blanc sur la défense et la
sécurité nationale, remis le 29 avril
2013, au président de la République
prend en compte l'évolution
de l'environnement stratégique
international depuis le Livre blanc
de 2008 et traduit la volonté de la
France d'assumer ses ambitions face
à la permanence des menaces, tout en
intégrant pleinement la nécessité du
janvier-février-mars 2014 Armée & Défense
x 49
Courriers des lecteurs
Ils ont écrit
[ Nos militaires aux jeux Olympiques ]
e voudrais saluer les excellents résultats de nos
Jn’ont
militaires aux JO d’hiver de Sotchi. Les médias
pas beaucoup évoqué la condition de militaires de nos champions et c’est bien regrettable.
Sur les quinze médailles remportées par les Français,
six l’ont été par nos soldats ; mieux encore, sur les
quatre médailles d’or, trois reviennent à des militaires. Alors je leur adresse un grand remerciement
car ils ont porté très haut les couleurs de notre
drapeau et je leur dis toute ma fierté.
Lieutenant-colonel (H) Charles S.
Il est vrai que nos sportifs de haut niveau de la défense
(SHND) se sont particulièrement bien distingués au sein de
la délégation française à Sotchi. Les Français avaient appris
le statut de militaire du nageur Florent Manaudou (soldat de
1re classe au 68e RAA) aux JO de Londres ; ils ont sans doute
aussi découvert que le triple médaillé de Sotchi en biathlon,
Martin Fourcade, est sergent à l’EMHM Chamonix.
Pour compléter les propos de notre lecteur, rappelons que les
22 SHND (20 de l’armée de terre, 1 gendarme, 1 civil) ont
remporté six médailles dont trois d’or, deux d’argent et une
de bronze, soit 75% des médailles d’or et 50% des médailles
d’argent de la délégation française dans son ensemble.
Ils étaient engagés dans six disciplines (biathlon, combiné
nordique, ski alpin, ski de fond, short-track, snowboard
cross) et représentaient seulement 19% des effectifs de la
délégation française aux JO.
À Sotchi, les sportifs militaires ont amélioré leur score en
termes de médailles puisqu’ils n’avaient remporté « que »
55,6% des médailles françaises aux JO de Turin (2006),
et 36,4% aux JO de Vancouver (2010).
Depuis la création en 2003 du statut de sportifs de haut
niveau de la Défense, les militaires français ont remporté
37 médailles olympiques et paralympiques dont 12 titres,
et 250 médailles aux mondiaux dont 96 titres.
On compte aujourd’hui 110 sportifs de haut niveau
de la Défense (militaires et civils) engagés au niveau
international et olympique.
Ils ont écrit
[ Les 20 ans de la CABAT ]
a cellule d’aide aux blessés de l’armée de terre
LSelon
(CABAT) a fêté ses 20 ans le 17 décembre dernier.
un communiqué du ministère de la Défense,
la CABAT a « accompagné 8 500 soldats blessés et leurs
familles » depuis sa création en 1993.
Adjudant-chef (H) Sylvain B.
C’est en effet en 1993 sous l’impulsion du général d’armée
Marc Monchal, alors chef d’état-major de l’armée de terre
(1991-1996) qu’est créée une cellule dédiée au soutien des
soldats blessés en opérations ou à l’entrainement.
Pour reprendre les termes du communiqué auquel notre
lecteur fait référence, « la CABAT a pour objectif de
permettre à chacun de pouvoir retrouver une place dans
l’institution et dans la société. Elle coordonne ainsi le
processus d’entraide, depuis la prise en charge médicale
jusqu’à la réinsertion ou la reconversion, en intégrant les
domaines juridiques, action sociale, ressources humaines
et réinsertion. »
Contact de la Cellule d’aide aux blessés de l’armée
de terre (CABAT) :
Adresse postale : GMP/CABAT - Hôtel national
des Invalides - 129 rue de Grenelle 75007 PARIS
Secrétariat : 01 44 42 39 58. Permanence téléphonique :
06 63 00 87 12. Fax : 01 44 42 49 88.
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(2) Changement d’adresse : joindre votre dernière étiquette Armée & Défense ou
(3) Décision de l’assemblée générale de l’UNOR du 21 mars 2009.
numéro abonné
date effective du changement d’adresse
janvier-février-mars 2014 Armée & Défense
x 51