Bassin de Baignade Naturelle
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Bassin de Baignade Naturelle
Bassin de Baignade Naturelle Exposé complet, techniquement pertinent. On regrette le manque de concision (document un peu trop « volumineux ») et de choix précis pour les plantes phytoépuratrices. Photo Bioteich - Rhône Alpes France Julien Burgaudeau CFPPA - BTSA Aménagements paysagers 2010-2011 - Denis Marche 1- Introduction générale ___________________________________________________________ 3 2- Étude ______________________________________________________________________ 4 2-1 Introduction à l’étude ___________________________________________________________ 4 2-2 Principe de fonctionnement d’un bassin de baignade naturelle _________________________ 5 2-2-1 Principe de base _____________________________________________________________________ 5 2-2-2 Quelques procédés de marques déposées _________________________________________________ 6 2-3 Construction et étanchéité : Généralités ____________________________________________ 7 2-3-1 Construction du bassin de baignade naturelle ______________________________________________ 7 2-3-2 L’étanchéité du bassin ________________________________________________________________ 9 2-4 Les berges et la plantation : Généralités ____________________________________________ 9 2-4-1 Le substrat _________________________________________________________________________ 9 2-4-2 Les zones de plantation ______________________________________________________________ 10 2-5 Les systèmes pour le circuit hydraulique : Généralités_______________________________ 11 2-5-1 Le skimmer _______________________________________________________________________ 11 2-5-2 Le filtre à trois chambres _____________________________________________________________ 11 2-5-3 Les filtres des piscines classiques ______________________________________________________ 11 2-5-4 Le filtre UV _______________________________________________________________________ 12 2-5-5 Les pompes _______________________________________________________________________ 12 2-5-6 La cascade ou cours d’eau ____________________________________________________________ 12 2-6 « Les jardins de Dominique Poirier » : procédé Teichmaster ________________________ 13 2-6-1 Le procédé ________________________________________________________________________ 13 2-6-2 La conception ______________________________________________________________________ 14 2-6-3 La création en images _______________________________________________________________ 14 2-7 Idées de coûts_________________________________________________________________ 16 3- Conclusion ________________________________________________________________ 17 4- Annexes __________________________________________________________________ 18 4-1 Coordonnées des professionnels contactés _________________________________________ 18 4-2 Sites internet _________________________________________________________________ 18 4-3 Bibliographie _________________________________________________________________ 19 2 Julien Burgaudeau CFPPA - BTSA Aménagements paysagers - Denis Marche 1- Introduction générale 2010-2011 Depuis quelques années en France, un nouveau marché des piscines privées se développe : les bassins dits « écologiques ». Bien que j’ai pu rencontrer de nombreuses appellations telles que « piscine écologique », « piscine naturelle », « étang de baignade » et autre, j’ai choisi de privilégier ici, dans ce dossier, l’appellation éponyme de « bassin de baignade naturelle ». Tout d’abord parce que le terme « piscine » me semble trop connoté dans les esprits, nous ramenant systématiquement aux images des rectangles d’eau turquoise et chlorée, classiques, que nous connaissons bien. Ensuite, parce que le mot « étang », lui, me semblait connoté négativement. C’est un choix arbitraire, bien entendu. Mais, comme en témoignent les nombreux ouvrages littéraires et les sites Internet traitant de ce sujet, il semble qu’aucun consensus n’ait encore été trouvé. Quoi qu’il en soit, bien qu’offrant au même titre un lieu destiné à la baignade, un bassin de baignade naturelle ou piscine biologique n’ont définitivement rien à voir avec les piscines courantes, chlorées, désinfectées, dite « abiotiques ». Nous sommes dans deux mondes, deux conceptions du lieu de baignade diamétralement opposées. La piscine abiotique se présente comme un milieu stérile (non absolu), plus ou moins construit en harmonie avec les bâtiments existants, mais en rupture avec la nature environnante. Le principe est d’offrir à ses usagers un lieu où l’eau est exempte de bactéries et virus, complètement désinfectée. Ce qui ne veut pas dire stérilité absolue bien sûr, en témoigne les maladies nosocomiales. Dans ce but, tout un arsenal de machines (local technique, pompes, filtres, robots…) et de produits, comme le chlore, sont nécessaires à l’entretien de l’eau. Cela induit un coût élevé sur le long terme, en plus du coût de construction, et des contrôles fréquents sont obligatoires. Dans le cas du bassin de baignade naturelle, nous naviguons dans un milieu vivant, intégré dans l’environnement et participant au maillage écologique. Aucun produit n’est utilisé et la filtration se fait de manière naturelle, par les plantes, le mouvement de l’eau et les effets naturels du soleil (UV). Un véritable écosystème, qui pourrait s’apparenter à une rivière ou un lac, se met en place et l’équilibre émane de lui. Le bassin de baignade naturelle permet alors d’évoluer dans une eau vive et claire, non agressive pour la peau et les muqueuses, les yeux ouverts sous l’eau, comme me l’indique Monsieur Dominique Poirier, directeur de l’entreprise « Jardins de Dominique Poirier », comme si on se baignait dans un milieu naturel. Le prix à la construction est sensiblement similaire, mais les coûts d’entretien sur le long terme sont sans appel en faveur des bassins de baignade naturelle, le prix des consommables étant assez élevé. Pour certains, l’idée de bassin de baignade naturelle serait née en Australie dans les années 80. Pour d’autres, elle serait plutôt née dans les mêmes années en Allemagne, brevetée, puis répandue rapidement aux pays limitrophes comme l’Autriche, la Suisse, les Pays-Bas, le Luxembourg et la Belgique. La technique ne s’exporte en Angleterre, au Canada et en France que depuis peu, grâce à des réseaux de partenaires proposant différents systèmes. En France, dans un contexte culturel et politique tourné de plus en plus vers le développement durable et sensible aux questions écologiques, cette alternative semble tout « naturellement » trouver sa place et son public, de plus en plus nombreux. 3 Julien Burgaudeau CFPPA - BTSA Aménagements paysagers - Denis Marche 2- Étude 2010-2011 2-1 Introduction à l’étude Sur le marché des bassins de baignade dits « écologiques », de nombreux acteurs proposent des systèmes et concepts assez variés. Selon le site internet, « bassin de baignade.com », il existe deux conceptions de baignades écologiques distinctes : le « bassin de baignade » ou « piscine naturelle », développé par des entreprises comme EcoPool, Bionova, Teichmeister et Oasis de Plan d’Eau, et le « bassin de baignade biologique » ou « piscine biologique », développé par BioNova, BioTeich, BioTop, Teichmeister ou Elodée. Dans le premier cas, il s’agit d’un bassin paysagé dont le circuit d’eau est dépourvu de produits chimiques chlorés et dont le bassin est de formes libres bordé (plus ou moins) d’une végétation luxuriante. L’idée de biotope pour la filtration reste secondaire. En effet, le traitement de l’eau sera principalement effectué par un système de type électrolyse et/ou ultraviolet. Piscine EcoPool Piscine Oasis de Plan d’Eau Dans le second cas, même soucis d’intégration paysagère, mais ce sont les végétaux et la circulation de l’eau qui vont assurer son traitement, de manière naturelle. Le développement d’un véritable écosystème faune/flore sera ensuite complètement favorable à la qualité et à l’équilibre de l’eau. http://www.atoutconstruction.fr Conception de baignade écologique, plan d’eau de loisir et lagunage (Drôme au coeur de la région Rhône Alpes – Auvergne) C’est donc ce dernier système que je vais développer dans ce dossier, et plus particulièrement, le sujet de la filtration. J’aborderai en premier lieu le fonctionnement général d’un bassin de baignade naturel. Dans un second temps, je poserai la question de la construction et de l’étanchéité du bassin, un aperçu des zones de plantations ainsi qu’un choix des plantes épuratives et décoratives possibles dans la zone de filtration et sur les berges. Je présenterai finalement les différentes installations proposées pour la filtration des eaux, notamment celle utilisée par l’entreprise « Jardins de Dominique Poirier » partenaire de Teichmeister . 4 Julien Burgaudeau CFPPA - BTSA Aménagements paysagers - Denis Marche 2-2 Principe de fonctionnement d’un bassin de baignade naturelle 2010-2011 2-2-1 Principe de base Exemple de bassin de baignade naturelle - Bioteich Bien que de nombreux concepts et techniques bien spécifiques soient à disposition, l’idée de base est la même en terme de fonctionnement. Nous retrouvons généralement les principes suivants : - le bassin de baignade - la filtration (par les plantes aquatiques et de berges, lieu où sont consommés les nutriments issus de la matière organique) - l’oxygénation (zone de cascades successives ou buses de surface dans les bassins de régénération) - la décantation (permet aux éléments les plus lourds et aux débris organiques de se déposer) Une seule pompe (ou un système de pompes en fonction de la complexité du système) permet à l’eau de circuler en permanence en circuit fermé. Une colonne de décantation recueille les particules organiques et les oriente dans la zone de filtration. L’eau y est purifiée avec l’aide des bactéries (minéralisation de la matière organique) et des plantes (phytoépuration, phytoextraction). Elle est ensuite enrichie en oxygène, soit en parcourant une cascade, soit en étant pulsée par des buses de surfaces (remous de surface), ce qui accélère le processus de minéralisation avec l’aide des UV naturels du soleil. De manière générale, les surfaces sont réparties comme suit : 1/3 pour la zone de baignade, 2/3 pour le système de filtration. Ces principes de base sont intégrés et développés de manière relativement spécifique à chaque constructeur, ceci en fonction des brevets déposés par les entreprises, mais également en fonction de la construction même de chaque piscine. Monsieur Poirier, des « Jardins de Dominique Poirier » insiste sur le fait que chaque bassin de baignade naturelle est une entité particulière, adaptée en fonction des souhaits des clients, mais aussi des contraintes rencontrées, qu’elles soient environnementales (configuration du terrain, espace disponible) ou financières (taille du bassin, matériaux utilisés, etc..). 5 Julien Burgaudeau CFPPA - BTSA Aménagements paysagers 2010-2011 - Denis Marche 2-2-2 Quelques procédés de marques déposées Pour Biotech, entreprise Suisse (cf. schéma page précédente), une colonne de décantation est située dans la zone d’épuration. Une bonde aspire l’eau au plus profond du bassin de nage. Les dépôts les plus lourds se déposent au fond de la colonne, et les plus légèrs remontent à travers le substrat minéral vers les racines des plantes du bassin de filtration. L’eau y est ensuite envoyée vers une cascade ou autre système permettant d’augmenter l’oxygénation de l’eau et son exposition aux UV naturels du soleil. Pour Bionova, entreprise Allemande, l’eau n’est pas reprise au fond mais en surface grâce à une rigole. Le filtre biologique, rempli de zéolithe, retient par gravité tous les éléments de grosse taille (> à 1mm). L’eau est acheminée vers les plantes installées dans une zone de régénération par une pompe, seulement quelques heures par jour. Inconvénient : des dépôts s’accumulent au fond du bassin, ce qui implique une élimination à l’aide d’un robot aspirateur. Hydraulique d’un bassin Bionova - Source : internet BioTop propose une structure avec deux bassins, séparés par un mur. Ce dernier s’arrête à 20 cm au-dessous du plan d’eau. L’eau de surface est reprise par un skimmer et envoyée dans la zone de régénération. Une pompe et un « carbonateur » maintiennent le pH de l’eau à un bas niveau ce qui prévient du développement des algues. Mêmes inconvénients que pour Bionova en terme de dépôts. Pompe et carbonateur dans la zone de régénération Skimmer à tamis courbe Regard de pompe immergée Mur en polyéthylène Système BioTop. Source : internet. Elodee, entreprise française, propose un système où l’eau est reprise au fond du bassin à l’aide d’une goulotte, puis envoyée dans un autre bassin de décantation et de filtration. L’eau est ensuite renvoyée au premier bassin par un mur de débordement ou un jet d’eau pour l’oxygénation. 6 Julien Burgaudeau CFPPA - BTSA Aménagements paysagers - Denis Marche Euphorbia, entreprise française, renvoie l’eau récupérée par une bonde de fond dans une chambre de décantation maçonnée, remplie de pouzzolane. Une pompe la dirige ensuite dans une zone de lagunage équivalente à 30% du volume du bassin. 2010-2011 Teichmeister, entreprise Allemande, partenaire des « Jardins de Dominique Poirier », propose un système basé sur son filtre biologique nommé « Aqua-Superton ». Il fonctionne avec de l’eau brassée en permanence, aspirée par un skimmer de surface ou par une bonde placée bas dans la zone de baignade, passée dans une zone sableuse où évoluent les plantes. L’oxygénation par le mouvement de l’eau permanent favorise le développement des micro-organismes en charge de l’épuration. 2-3 Construction et étanchéité : Généralités 2-3-1 Construction du bassin de baignade naturelle Le bassin et ses berges Le bassin est donc constitué de plusieurs zones dont la profondeur diffère. Nous avons une zone d’eau peu profonde, de 0 à 20 cm, une zone dite « palustre » allant de 20 cm à 50 cm, puis le bassin de nage dont la profondeur est généralement de 2 mètres. Il est important de respecter la proportion 1/3 afin d’éviter d’avoir des pentes trop abruptes. Plan de coupe – « Piscines écologique » – Wolfram, Ulmer Ed. Délimitation de la zone de baignade et les parois du bassin Le choix des matériaux et de la structure (forme) conditionnera le choix et la pose de la bâche d’étanchéité. En effet, si le choix se porte sur une structure en mur de parpaings ou béton, la bâche (liner), tout comme une piscine classique se posera par-dessus, et débordera sur la berge pour la recouvrir également. Si le choix se porte sur des poutres de bois ou des sacs de graviers, le bassin, après excavation, sera juste modelé avec la terre et damé, la bâche posée sur l’ensemble, puis les matériaux viendront se poser sur la bâche. 7 Julien Burgaudeau CFPPA - BTSA Aménagements paysagers 2010-2011 - Denis Marche Exemples de délimitation : Rondins de bois « Piscines écologiques », Ed. ULMER Blocs à bancher « Les Jardins de Dominique Poirier » Bassin modelé et damé « Piscines écologiques », Ed. ULMER Sacs de graviers « Piscines écologiques », Ed. ULMER Voici également d’autres matériaux pour le mur de soutènement du bassin à nager : Mur en béton coffré Source : internet Eléments préfabriqués en béton (plaques en L) Source : internet Parpaings creux coffrants (blocs à bancher) Source : internet Il est préférable que les parois du bassin de nage dépassent de quelques centimètres la zone de végétation, offrant un soutènement au substrat de cette zone. Concernant la délimitation des berges, afin d’éviter que le bassin ne perde de l’eau, il est conseillé de remonter la bâche pour former une barrière anti-capillarité. Celle-ci sera soutenue soit par une planche maintenue à l’aide de pieux, soit par une bordure en béton, soit même par une bordure synthétique en PVC maintenue également par des pieux. Inversement, cette barrière évitera la pénétration des eaux de ruissellement, très riches en substances nutritives. 8 Julien Burgaudeau CFPPA - BTSA Aménagements paysagers 2010-2011 - Denis Marche Le liner (en rouge) remonte sur la barrière anti-capillarité (à droite) Source : « « Piscines écologiques » - Wolfram, Ed. ULMER 2-3-2 L’étanchéité du bassin Le choix du matériau pour l’étanchéité se fera surtout en fonction du prix et de la simplicité d’installation. Différentes possibilités : Les bâches à poser : le plus utilisé - Bâche PVC (le moins écologique, durée de vie 5 à 7 ans) - Bâche en polyéthylène - Bâche en caoutchouc - EPDM (type Firestone Pond Liner) La fibre de verre et résine de polyester (le même matériau que les coques préformées : on étale sur le béton des couches croisées de bandes de fibre de verre que l’on imbibe de résine de polyester. Inconvénient : prix élevé. Le béton hydrofugé. Inconvénient : affaissements et effets du gel (fissures, fuites), prix. La glaise ou l’argile sous forme de plaques posées et damées. Solution la plus écologique. Inconvénients : pas étanche à 100% et risque de craquelages en période sèche. Si le choix se porte sur une « bâche », la pose d’un feutre géotextile est recommandée pour la protéger ainsi que pour faciliter la pose. 2-4 Les berges et la plantation : Généralités 2-4-1 Le substrat Il est déconseillé de recouvrir le sol de terre, ou bien très pauvre et en très petite quantité. Une mince couche de sable ou de graviers fins pourra protéger le revêtement des rayons ultraviolets. L’eau contient suffisamment d’éléments nutritifs, et les résidus de plantes produiront de la matière organique. Il est possible de rajouter des galets entre les zones plantées. 9 Julien Burgaudeau CFPPA - BTSA Aménagements paysagers 2010-2011 - Denis Marche 2-4-2 Les zones de plantation Elles sont au nombre de trois et sont classées selon leur profondeur. Les plantes aquatiques seront choisies en fonction de cette profondeur : - De 0 à 30 cm : eau peu profonde. Elle correspond à la rive et peut être parfois hors d’eau ou s’assécher l’été. De 30 à 50 cm : eau moyennement profonde. Peut fluctuer en fonction des saisons. > à 50 cm : eau profonde. Niveau quasi constant. Les plantes palustres, semi-aquatiques et aquatiques sont classées selon ces trois zones, puis sont catégorisées comme suit : plantes flottantes fixées au fond, plantes épuratives, plantes immergées et plantes flottantes libres. Typha minima (Massette Naine) Eau peu profonde : 0 à 30 cm Sagittaria sagittifolia (Sagittaire) Eau moyennement profonde : 30 à 50 cm « Piscines écologiques » - Wolfram, Ed. ULMER Polygonum amphibium (Renouée amphibie) Eau profonde : > à 50 cm 10 Julien Burgaudeau CFPPA - BTSA Aménagements paysagers 2010-2011 - Denis Marche 2-5 Les systèmes pour le circuit hydraulique : Généralités 2-5-1 Le skimmer Utilisé pour l’aspiration de l’eau de surface. Skimmer horizontal scellé dans le bassin Skimmer vertical posé sur les berges 2-5-2 Le filtre à trois chambres L’eau passe dans la première chambre où des brosses cylindriques retiennent les particules les plus grosses. Dans la seconde chambre, des filtres fins filtrent les fines algues flottantes. Dans la troisième chambre, l’eau passe plus lentement à travers de l’argile cuite. Filtre Malik 2-5-3 Les filtres des piscines classiques Ces types de filtres communs pour les piscines classiques sont recommandés aux bassins de baignade naturelle dans lesquels les baignades sont fréquentes. Le filtre à sable Le filtre à cartouche Le filtre à diatomées 11 Julien Burgaudeau CFPPA - BTSA Aménagements paysagers 2010-2011 - Denis Marche 2-5-4 Le filtre UV Utilisé également dans les systèmes des piscines abiotiques, le filtre UV est également utilisé par certains concepteurs de bassins de baignade naturelle. Il est chargé de compléter l’action naturelle du soleil en détruisant les micro algues et bactéries présentes dans l’eau. Pour certains, il est préférable de ne pas l’utiliser car il détruit également les bactéries nécessaires à la filtration naturelle. 2-5-5 Les pompes De manière générale, chaque procédé énoncé plus haut utilise un système de pompe adapté au système en lui-même, défini par le concepteur. Le type de pompe dans un système précis variera en fonction de la taille du bassin de baignade naturelle, ainsi qu’en fonction du nombre de fois dont la totalité de l’eau du bassin est censée passer par le filtre en une journée. Voici un panel de pompes disponible sur le marché : - Pompe centrifugeuse. Avantage : peu chère et simple ; bonne aspiration des solides présent dans l’eau. Inconvénient : pression basse. Pompe auto-amorçante. Pas d’intervention d’amorçage, commun pour les pompes de piscines. Pompe immergée. Utilisée pour les jets d’eau. Surpresseur. Pompe qui se déclenche en fonction de la pression (peut être utilisée pour les robots aspirateurs) 2-5-6 La cascade ou cours d’eau Outre leurs qualités paysagères, une cascade ou un cours d’eau favorise la régénération en oxygène de l’eau. Ils seront alimentés par une pompe adaptée au débit de l’ouvrage (filet d’eau ou cascade). La puissance de la pompe dépendra de la différence de niveau entre le tuyau d’aspiration et la source ainsi que de la quantité d’eau à acheminer. Source : www.piscinenaturelle.blogspot.com Source : www. aquaverde.fr 12 Julien Burgaudeau CFPPA - BTSA Aménagements paysagers 2010-2011 - Denis Marche 2-6 « Les jardins de Dominique Poirier » : procédé Teichmaster Premier argument présenté par Monsieur Poirier : la taille de la zone de baignade. En effet, selon le procédé Teichmeister, le rapport de taille entre la zone de filtration et de régénération et la zone de baignade est inversé, comparé aux autres systèmes. Nous ne sommes plus sur un rapport 1/3 baignade, 2/3 filtrationrégénération, mais plutôt sur un rapport 2/3 baignade et 1/3 filtration. Source : Teichmaster Cette différence de taille de la zone de filtration par rapport aux autres systèmes provient du fait que le brassage permanent de la zone de filtration plantée, grâce au filtre « AquaSuperton », alimente efficacement et rapidement en micro organismes et en oxygène la biomasse contenue dans le substrat comme dans la zone de racines de l’espace de filtration. (…) La capacité d’élimination des substances nutritives serait nettement plus efficace que celle des systèmes sans brassage de la zone de régénération, d’où l’espace réduit de la zone. (Source : www.teichmeister.fr) 2-6-1 Le procédé Source : www.teichmeister.fr L’eau de surface est aspirée par la pompe (4) dans la zone de baignade (1) au moyen du skimmer (3). La pression de l’eau est répartie : une partie de l’eau est envoyée via les tuyaux de refoulement /d’aspiration (6) vers les tuyaux de compensation (5) dans la couche la plus basse de la zone de filtration (2). De là, elle est pulsée au travers de l’ensemble des couches du filtre, du bas vers le haut. C’est dans ces couches de granulats (zéolithe selon Monsieur Poirier) que se crée la biologie nécessaire au nettoyage de l’eau et que la filtration s’effectue. Une aspiration 13 Julien Burgaudeau CFPPA - BTSA Aménagements paysagers - Denis Marche immergée (8) peut être installée en complément du skimmer. En procédant à un lavage à contre courant, les dépôts de boue dans les tuyaux de compensation peuvent être aspirés et éliminés par le tuyau de vidange. En complément, une conduite de compensation permet l´ajout d’eau et de réguler la pression lors de la phase de mise en marche (7). Le positionnement des composants du système est à définir pour chaque installation avec le concepteur. (Source : www. teichmeister.fr et Dominique 2010-2011 Poirier) 2-6-2 La conception Source : Etude « Jardins de Dominique Poirier » Dimensions, volumes et conditions auxquelles le bassin sera soumis sont prédéfinis en fonction du cahier des charges de Teichmeister. Le système fonctionnera obligatoirement en circuit fermé, sans arrivée ou écoulement d’eau extérieur. Si les eaux pluviales sont utilisées, il faudra impérativement qu’elles soient filtrées (lagunage). Monsieur Poirier prévoit à court terme d’expérimenter le système de récupération des eaux de pluie et le lagunage pour son bassin « show room ». 2-6-3 La création en images 1 2 3 Photos « Jardins de Dominique Poirier » Piquetage de la zone de baignade (1) et réalisation de la fouille (2). Des tranchées sont formées pour l’électricité, l’eau et les évacuations. Puis réalisation des fondations avec assise de béton armé pour recevoir les maçonneries (3). 4 5 6 Photos « Jardins de Dominique Poirier » 14 Julien Burgaudeau CFPPA - BTSA Aménagements paysagers 2010-2011 - Denis Marche (4) Montage des parois du bassin et du filtre (5 en premier plan) en blocs à bancher, pour une résistance optimale à la poussée des eaux. La zone maçonnée du filtre est plane, totalement autonome, imperméable et étanche, et ici, intégrée en pente douce. Elle pourrait tout aussi bien se trouver à l’extérieur du bassin, reliée par un ruisseau. (6) Pose d’un feutre de protection en géotextile, pour protéger la membrane et en faciliter sa pose. 7 8 9 Photos « Jardins de Dominique Poirier » (7) Pose de la membrane étanche EPDM, choisie pour son excellente résistance aux intempéries, à l’ozone, à la lumière, à l’air, au froid et aux acides. (8) La membrane vient recouvrir la barrière anti-capillarité, ici en bordures béton droites/lisses. (9) Thermo soudure de la membrane. 10 11 12 Photos « Jardins de Dominique Poirier » (10) Mise en place des couches de substrats, pas japonais et galets sur une des berges du bassin, de l’autre côté de la zone de filtration. Il est important de noter la différence entre la « zone de filtration » et « le filtre » lui-même. « Le filtre » est en tête de bassin, composé de granulats, mais non de plantes aquatiques filtrantes (ou juste décoratives). « La zone de filtration, elle, occupe généralement une berge du bassin. (11) Des margelles et des dalles de schiste sont installées. La pierre reconstituée est à bannir. (12) Le regard technique de la pompe (rectangle noir) est installé à l’opposé du filtre, à deux mètres environ du bassin selon la VDE (Fédération Allemande des Industries de l’Electrotechnique) et le plus près possible du skimmer (angle gauche de la piscine sur la photo). Ses dimensions : 117x77x65. Tous les raccordements sont faits avec des tuyaux PVC et des raccords ou des flexibles PVC. 15 Julien Burgaudeau CFPPA - BTSA Aménagements paysagers 2010-2011 - Denis Marche 13 14 15 Photos13, 14, 15 Teichmeister.fr (13)(14) Mise en place du filtre à base de gravier et de granulats poreux (Zéolithe) sur une hauteur de 38 à 46 cm. L’eau est distribuée de bas en haut à travers le granulat de manière égale grâce à des buses de drains. C’est la partie à réaliser avec le plus grand soin. 16 17 18 Photo 16 Teichmeister.fr ; Photos 17 et 18 « Jardins de Dominique Poirier » (16) Les plantes sont installées dans la « zone de filtration » au nombre de 6 à 10 plantes aquatiques par mètre carré. Elles doivent être débarrassées du substrat présent dans la motte de terre et vont s’installer dans le substrat des couches inférieures, pauvre en éléments nutritifs, ou sur la couche supérieure des gravillons. Elles peuvent être placées dans des paniers fabriqués à cet effet ou « coincées » dans des fibres de cocoline. (17)(18) Les finitions et la mise en eau. Monsieur Poirier indique que l’eau de remplissage provient du réseau d’eau potable et qu’il est important de l’analyser au préalable pour y déterminer ses composantes. Ainsi, elle sera filtrée correctement lors de la mise en eau, en fonction de ses caractéristiques. 2-7 Idées de coûts Après de nombreuses recherches sur le sujet, difficile de trouver un consensus. Pour certains, le prix serait quasi équivalent à celui d’une piscine abiotique (sans les consommables sur le long terme). J’ai pu lire certaines approximations allant de 900 euros TTC (tout compris) pour 16 Julien Burgaudeau CFPPA - BTSA Aménagements paysagers - Denis Marche une réalisation personnelle à 2000 euros du mètre carré (voire plus) pour une réalisation faite par une entreprise ! Selon Monsieur Poirier, bien évidemment tout dépend de la conception de la piscine, des matériaux utilisés (pierre naturelle, bois, lumières, pontons, etc…) et de la taille de la piscine. Pour information, il estime un prix d’entrée de gamme aux alentours de 1200 euros TTC du mètre carré pour un bassin de dimension moyenne (environ 100 mètres carrés). Le bassin d’exposition, d’une superficie totale de 340 mètres carrés est estimé, lui, aux alentours de 1900 euros TTC du mètre carré. 2010-2011 Bassin d’exposition « Jardins de Dominique Poirier » - Photos : Julien Burgaudeau 3- Conclusion Après discussions, que ce soit par téléphone avec Monsieur Thépaut de l’entreprise Verde Terra, ou avec Monsieur Poirier, il s’avère que les techniques appliquées actuellement ne paraissent pas toutes complètement satisfaisantes, surtout au sujet des développements d’algues. Chaque entreprise, notamment Verde Terra, réalise ses propres tests et recherches à ce sujet. Monsieur Poirier m’indique que, notamment les jours orageux, des variations de températures peuvent être à l’origine de ces développements. Pour gérer cela, un entretien de la piscine doit être fait régulièrement, au moins une fois par semaine. Un robot aspirateur est également conseillé. Ils font également des ajouts de produit phyto naturels pour alimenter correctement les plantes, un apport d’urée (forme d’Azote) qui permet également de bloquer le développement des algues. De l’oxyde de calcium à 94% fait descendre le taux de phosphate (orthophosphates) également. Toutes les semaines, Monsieur Poirier injecte 400 grammes d’urée dans l’eau en saison (environ 12/13 euros les 25kg. Environ pour 2 à 3 ans) et 600 grammes d’oxyde de calcium (environ 10 euros les 25kg) toutes les deux semaines (pour le bassin de 340 mètres carré d’eau). 17 Julien Burgaudeau CFPPA - BTSA Aménagements paysagers 2010-2011 - Denis Marche 4- Annexes 4-1 Coordonnées des professionnels contactés Jardins Dominique Poirier « Les chailloux » Route de l’hermitage – Empiré 49130 Sainte-Gemmes-Sur-Loire Tél. 02 42 44 45 36 Mèl. [email protected] Site www.jardins-dominique-poirier.fr Verdé Terra 95 rue de la Mouchonnerie 44341 Bouguenais Tél. 02 40 32 04 00 Mèl. [email protected] Site www.verdeterra.fr Paysages d’Ô – Piscine Naturelle Nantes ZA Basse Poterie 44690 Château-Thébaud Tél. 02 40 06 92 28 Site www.piscine-naturelle-nantes.com 4-2 Sites internet www.teichmeister.fr www.aquajardin.net www.euphorbia.fr www.bionova.fr www.bioteich.fr www.bassindebaignade.com www.elodee.fr www.baignadenaturelle.org www.passionbassin.com www.jardins-dominique-poirier.fr www.verdeterra.fr http://www.piscine-naturelle.at/system_baignade_ecologique.html 18 Julien Burgaudeau CFPPA - BTSA Aménagements paysagers 2010-2011 - Denis Marche 4-3 Bibliographie Baignades et Bassins Naturels - Patrick Glémas - Ed. Larousse. Installer Une Piscine Naturelle – Rosenn Le Page – Ed. Planète Ecologie. Le Guide Des Piscines Naturelles et Ecologiques – Philippe Guillet – Ed. Eyrolles. Les Baignades Biologiques – Léopold Franck – Ed. Jardins et Décors Aquatiques. Les Plus Belles Piscines Ecologiques – Franck Von Berger – Ed. Ulmer. Piscines Ecologiques – Wolfram Francke – Ed. Ulmer. Piscines Les Solutions Ecologiques – Anne-Laure Saulé – Ed. Ulmer. Piscines Naturelles – Rosenn Le Page – Ed. Rustica 19