Actes du 1 er atelier CEP en Guadeloupe
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Actes du 1 er atelier CEP en Guadeloupe
Conseil d’Architecture, d’Urbanisme et de l’Environnement Actes 1ers ateliers techniques du CEP 2011 octobre REGION GUADELOUPE Sommaire I. Préambule 3 II. Les ateliers techniques, action de sensibilisation et d’échange au plus près des collectivités 4 III. Liste des participants 5 IV. Restitutions des échanges 9 A. Généralités B. Politique énergétique régionale C. L’utilisation des énergies renouvelables 11 D. Structuration du service energie dans les collectivités : quelques exemples 14 E. Gestion de la flotte des véhicules des collectivités F. Un accompagnement du CEP dans la mise en œuvre d’actions d’information et de formation 16 17 G. Points divers Lexique 19 2 REGION GUADELOUPE I. Préambule La situation environnementale et énergétique (effet de serre, tensions géopolitiques, raréfaction des énergies fossiles et forte dépendance de la Guadeloupe à ces énergies fossiles) incite les pouvoirs publics à agir afin de limiter les effets néfastes attendus. Les collectivités, bien qu’elles ne soient les premiers consommateurs en énergie, se doivent d’être exemplaires, tout comme l’ensemble des administrations publiques, car elles possèdent les véritables leviers d’action pour pallier les difficultés. Par exemple, une collectivité par sa politique d’aménagement via son Plan Local d’Urbanisme peut stimuler sur son territoire une démarche de maîtrise de l’énergie en prônant une utilisation économe de l’espace. Plus globalement, le contexte réglementaire actuel, depuis le protocole de Kyoto de 1992 aux lois Grenelle de l’Environnement de 2009 et 2010, en passant par le paquet énergie climat de 2008 et les dispositions prises par la région Guadeloupe en mai 2011 dans le cadre de son habilitation à légiférer en matière d’énergie est favorable à la prise de décisions des collectivités pour réduire les consommations énergétiques sur le territoire. Dans ce contexte, les élus et techniciens des collectivités sont fréquemment confrontés aux préoccupations suivantes : comment répondre aux exigences réglementaires ? Comment diminuer, optimiser les consommations énergétiques liées au patrimoine communal ? Quels sont les financements possibles ? C’est ainsi que, dans le cadre de sa mission d’accompagnement des collectivités, le CAUE a mis en place en février 2010 en son sein un Conseil en Energie Partagé (CEP), en partenariat avec l’ADEME, la région Guadeloupe et l’Europe. Pour la Guadeloupe, il s’agit d’un nouveau service de proximité et d’aide à la gestion énergétique du patrimoine des collectivités. Le CEP est un service gratuit ayant pour mission de conseiller les collectivités : •• En réalisant des pré-diagnostics énergétiques ; •• En préconisant des mesures permettant de réduire la consommation à confort identique ; •• En accompagnant une collectivité dans ses projets pour optimiser leurs choix ; •• En animant des actions de sensibilisation et de formation à destination des élus et personnel communal. 3 REGION GUADELOUPE II. L es ateliers techniques, action de sensibilisation et d’échange au plus près des collectivités Dans le cadre de sa mission de sensibilisation des élus et techniciens des collectivités locales sur la thématique « énergie », le CAUE a organisé au mois d’octobre les « Ateliers Techniques CEP ». Il s’agit des réunions d’échange, de partage de pratiques et de sensibilisation permettant de répondre efficacement aux besoins d’information des collectivités. Le public visé était constitué des élus et techniciens des collectivités locales, en charge de l’environnement, des services techniques et des finances. Ces manifestations furent des actions itinérantes de proximité, déployées sur l’ensemble de l’archipel. Elles se sont déroulées dans les 4 zones suivantes : •• Sud Basse-Terre •• Marie-Galante •• Nord-Est Grande-Terre •• Centre Les thèmes abordés furent : 1. Maîtrise de l’énergie, énergie renouvelable et bâtiment 2. Gestion de la flotte des véhicules 3. Aides financières Chaque atelier a également pu s’appuyer sur une commune témoin : •• Bouillante (Sud Basse-Terre) •• Saint-Louis (Marie-Galante) •• Morne-à-l’Eau (Nord-Est Grande-Terre) •• Baie-Mahault (Centre) 4 REGION GUADELOUPE III. Liste des participants Hôtel de Région - Basse-Terre Nom Prénom Organisme CAROUPANAPOULLE Cynthia CAUE HIPPON Hélène CAUE PAUL Joël CAUE RIPERY Lison CAUE SAINSILY Jack CAUE CALLAS Patrick EIE Karukera logement MICHEL Yves Mairie de Baillif NAPRIX Ernest Mairie de Baillif ABIDOS Emile Mairie de Bouillante ABSALON Xavier Mairie de Bouillante BAENA Eric Mairie de Bouillante COEZY Ange Mairie de Bouillante FABRIANO Guilbert Mairie de Bouillante MAKAYALIKANGAMA Patrick Mairie de Bouillante AMBLAS Auguste Mairie de Capesterre RELLA Charles Mairie de Capesterre HODGES Ghuilaine Mairie de Gourbeyre RUPAIRE Justine Mairie de Trois-Rivières KALI-ELIE Représentant de Mme Weck Nadya Mairie de Saint-Claude RUFFINE Edmond Mairie de Vx-habitants 5 REGION GUADELOUPE Hôtel de Région - Basse-Terre SENE Betty Région Guadeloupe JULES Céline Région Guadeloupe LAFFONT Julien Région Guadeloupe SAMSON Valérie PSC CAPOU Lois PSC Hôtel de la Communauté - Marie-Galante Nom Prénom Organisme CAROUPANAPOULLE Cynthia CAUE HIPPON Hélène CAUE PAUL Joël CAUE SAINSILY Jack CAUE MAES Jean-Claude CCMG LEONIDAS Jérôme Mairie de Grand-Bourg CANEVAL Didier Mairie de Saint-Louis SAMSON Valérie PSC 6 REGION GUADELOUPE Service Education et temps libre - Morne-à-L’Eau Nom Prénom Organisme CAROUPANAPOULLE Cynthia CAUE PAUL Joël CAUE RIPERY Lison CAUE SAINSILY Jack CAUE ARTHUR Basile CCNGT TONTON Alex Mairie de la Désirade PIOCHE Jean-Claude Mairie de la Désirade BONDOT Julien Mairie du Gosier CURASSIER Jocelyn Mairie du Gosier CORNELIE Willy Mairie de Morne-à-l’Eau MARCEL Edmond Mairie de Morne-à-l’Eau ZENON Gabriel Mairie de Petit-Canal BERNARD Marlène Mairie de Port-Louis ROMAIN M-Sylvia Mairie de Sainte-Anne SAMSON Valérie PSC CIOLY Eric SODIS 7 REGION GUADELOUPE Hôtel de Police - Baie-Mahault Nom Prénom Organisme CAROUPANAPOULLE Cynthia CAUE HIPPON Hélène CAUE PAUL Joël CAUE RIPERY Lison CAUE SAINSILY Jack CAUE TLORD Jeff Canal10 SAVONET Valentin GTV Média Caraïbes EUSTACHE Fred Mairie de Baie-Mahault DANDO Hélène Mairie de Baie-Mahault MANCHAUD Christophe Mairie de Baie-Mahault JAFFARD Marie-Eve Mairie du Lamentin MANDINE Frédérick Mairie de Petit-Bourg SAMSON Valérie PSC 8 REGION GUADELOUPE IV. Restitutions des échanges IV. A. Généralités IV.B. Politique énergétique régionale Que représente le coût énergétique par habitant ? Une politique énerg étique de la région G u a d e l o u p e p o r té e s u r l e s é c o n o m i e s d’énergie En moyenne, sur 7 collectivités de taille différente de la Guadeloupe pour lesquelles le pré-diagnostic a été réalisé par le CEP en 2010 et 2011, le coût moyen est estimé à 21 €/habitant. Cette valeur n’est pas négligeable, en comparaison à une facture bimestrielle moyenne d’électricité autour de 50 € pour un foyer standard. Conception vis-à-vis de l’énergie et insularité de la Guadeloupe Le seuil de 30% fixé par EDF bloque le développement des énergies renouvelables intermittentes. La conception de l’énergie est liée à celle de la France hexagonale, qui est celle d’un service public, pour lequel le black out est interdit, la tension doit être régulière et pour laquelle des passerelles sont possibles avec les pays européens frontaliers de la France. Ce qui n’est pas le cas de la Guadeloupe. Il convient dès lors d’évoluer vers un système conforme à notre insularité : production autonome pour chaque bâtiment/logement, quelle que soit notre distance à un réseau. La politique énergétique de la région Guadeloupe a pendant longtemps été basée sur le développement des énergies renouvelables. Suite aux travaux sur l’élaboration du PRERURE, il s’est avéré que pour atteindre l’autonomie énergétique souhaitée par la collectivité, une stratégie d’économies d’énergies devait être mise en place. Tous les publics sont visés, en particulier les collectivités qui se doivent d’être exemplaires car elles possèdent les leviers d’action et sont un public captif et sensibilisés par le sujet. Le diagnostic de performance énergétique Guadeloupe, le DPE-G Dans le cadre de son habilitation à légiférer en matière d’énergie, la région Guadeloupe a mis en place un DPE-G, diagnostic de performance énergétique Guadeloupe. Le DPE-G qualifie l’efficacité énergétique d’un bâtiment. En Guadeloupe, le critère limitant est l’usage de systèmes de climatisation. Le DPE-G n’est pas lié à l’obtention du permis de construire. Par contre, pour les constructions neuves, il est demandé au maître d’ouvrage une attestation sur l’honneur de prise en compte de la RTG. L’affichage demandé à l’accueil ou l’entrée des bâtiments recevant du public est une manière de sensibiliser sur l’usage de la climatisation. Par ailleurs, il permet de valoriser les bâtiments exemplaires. Le DPE-G est un document d’information et de 9 REGION GUADELOUPE sensibilisation pour le public, les usagers du bâtiment mais également les propriétaires. Il n’est pas obligatoire de faire des travaux de réhabilitation. Cependant, l’application du DPE depuis 2 ans sur le territoire hexagonal, a montré un transfert de la clientèle à l’achat ou à la location de biens vers des bâtiments moins énergivores. Ainsi, le DPE-G devient un outil incitatif tendant vers la réalisation volontaire de travaux d’amélioration énergétique. Au niveau national, compte tenu du coût de l’énergie et des fluctuations du marché, on évoque à terme la mise en place d’une pénalité sur les consommations énergétiques supérieures à un seuil de consommation. Au-delà de ce seuil, on paiera l’énergie plus chère. Etant donné la fluctuation du marché de l’énergie, des incertitudes sur les réserves de pétrole, il faudrait anticiper les problèmes en se lançant ou en renforçant les démarches de bâtiments économes de manière générale par tous les publics sur tous les territoires, et en particulier en Guadeloupe. Notons que le coût énergétique de nos voisins caribéens est supérieur à celui de la Guadeloupe. Si pour des raisons économiques et financières le coût de production de l’énergie devait exploser, on s’interroge sur le plan national sur une éventuelle remise en cause de la péréquation nationale. Notre dépendance aux énergies fossiles et aux marchés de l’énergie nous incite à agir vers une utilisation plus raisonnée de l’énergie. Tout l’enjeu est d’être conscient de la situation énergétique et de trouver les voies et moyens pour réduire notre dépendance énergétique. Y a t’il une contradiction entre DPE-G et recommandations du Grenelle 2 ? Une obligation prévue par le Grenelle pour les collectivités fixe la règle suivante : « Réalisation de travaux d’amélioration de la performance énergétique dans un délai de 8 ans à compter du 1er janvier 2012, dans les bâtiments existants… » L’ADEME signale que rien n’indique que cela ne s’applique pas dans les DOM, mais comme la performance énergétique dont il est question se réfère à la Réglementation Thermique (RT Hexagonale), on peut considérer que cela ne s’applique pas dans notre région et que les collectivités locales ne sont soumis qu’aux obligations de la Réglementation Thermique Guadeloupe (RTG). Réglementation thermique Guadeloupe, RTG Les formulaires de permis de construire devront évoluer pour indiquer que la RTG a été prise en compte. La région envisage de mettre en place une formation à destination des instructeurs des permis de construire et des services de l’urbanisme. 10 REGION GUADELOUPE Le CROAG réfléchit sur la question des normes de confort, des ouvertures. Quel accompagnement de la région Guadeloupe pour l’acquisition de systèmes de climatisation ? La région n’a pas de dispositifs d’accompagnement précis. Par contre, la collectivité demande au préalable un diagnostic général et en fonction des préconisations, peut apporter une aide aux investissements. Y a t’il un contrôle sur la vente et l’import des climatiseurs, puisque la région a pris une délibération interdisant les systèmes en deçà de la classe A ? Cette disposition est cohérente avec l’évolution du marché. Des séances de travail sont à prévoir entre collectivité et la répression des fraudes et de la douane. La politique de la région est d’abord de faire de la pédagogie et de la sensibilisation avant toute action de sanction ou contrôle. A Vieux Habitants, les bâtiments sont vétustes, datent de plus de 24 ans. Il n’est pas pertinent de changer par des systèmes de climatiseurs performants sur de telles installations. Il faudra réhabiliter et mettre aux normes tout le système électrique. Ainsi, il existe actuellement un projet de réhabilitation sur l’hôtel de ville. C’est tout l’intérêt du diagnostic de mettre en évidence les déperditions énergétiques. Il faudra inscrire l’audit énergétique dans le cahier des charges du prestataire. Le pré-diagnostic réalisé par le CEP permet de mettre en évidence les éléments et les prestations à inscrire dans le cahier des charges pour réaliser cet audit. Le CEP peut accompagner la commune dans la rédaction du cahier des charges, proposer un avis technique. IV.C. L’utilisation des énergies renouvelables Pourquoi ne pas développer davantage l’énergie photovoltaïque dans le résidentiel ? L’énergie photovoltaïque coûte très cher (panneaux, batterie). C’est ainsi que le gouvernement a réduit le coût de rachat par EDF de manière drastique. Ainsi, la volonté de la collectivité régionale est le développement de la filière et des panneaux photovoltaïques moins coûteux. Des travaux en R&D sont menés actuellement. C’est la raison pour laquelle la stratégie de la Région s’est portée sur le développement de chauffe-eaux solaires en incitant à leur installation. De plus, la Région s’oriente également vers d’autres énergies, notamment de la géothermie, une énergie constante qui permet d’approvisionner de manière conséquente notre île. Il existe une coopération avec la Dominique sur le sujet. Il existe d’autres énergies renouvelables comme l’éolien, l’hydraulique et la biomasse. 11 REGION GUADELOUPE Eolien / Centrales photovoltaïques On ne sent pas les effets du changement de l’installation des ENR sur les factures. Comment permettre de retombées de ces installations sur les administrés du lieu d’installation? Y a t’il encore une forte demande d’entrepreneurs pour la location des toitures des bâtiments communaux ? Il y a eu de fortes demandes il y a 2 ans. Elles ont diminué énormément, suite au coût de rabot et à la suppression de la défiscalisation. Néanmoins, il se pose la question des matériaux, du stockage et du recyclage. Pour ce dernier point, il faut veiller que cela soit pris en compte dans le contrat signé avec l’entreprise puisque les filières de recyclages existent. Enfin, il se pose la question des relations juridiques liées à la forme contractuelle avec le prestataire. En Guadeloupe, on ne paie pas l’électricité à son prix. Il y a une uniformité des prix sur l’ensemble du territoire. Contrairement à nos voisins, dans la politique française, l’électricité fait partie du confort et est un critère de salubrité. Aussi, l’électricité pour tous au même prix est de rigueur sur tout le territoire français. On dit qu’il y a péréquation. Mais le coût de revient n’est pas le prix de production. L’énergie solaire n’est pas vraiment tout à fait gratuite. La source d’énergie est gratuite mais pas la transformation de l’énergie solaire en énergie électrique (coût des équipements). Actuellement, le matériel photovoltaïque n’est pas vulgarisé compte tenu de son coût. Il y a également un autre point de blocage: le seuil de 30% fixé par EDF. A long terme, Il nous faudra sortir du carcan : « électricité pour tous et à tout moment ». A certain moment, il peut y avoir des coupures d’électricité, tout en assurant l’approvisionnement permanent des installations sensibles. Il faut développer le système de stockage. La réflexion de la question de la production de l’énergie est à poursuivre. C’est aussi pour cette raison que les orientations politiques régionales consistent à optimiser au maximum les économies avant la production de l’énergie. Il faut faire en Guadeloupe un choix de société, sur la question de l’eau, des déchets et énergies. C’est un choix politique. Vulgariser le matériel serait aussi de permettre aux entreprises locales de réaliser complètement en Guadeloupe les panneaux solaires. C’est aussi le cas des systèmes de récupération d’eau de pluie. 12 REGION GUADELOUPE Le CAUE doit jouer son rôle d’orienter les politiques dans cette voie. Il convient de mettre en balance investissement et amortissement. Le temps de retour est de 2 – 3 ans. La région a lancé un appel d’offre sur l’innovation de chauffe-eau solaire performant et à moindre coût. Synergîle, le pole de compétitivité lance un appel à ses membres pour innover et trouver des formules pour réduire le coût d’investissement. Quelques expériences de lampadaire solaire sur le territoire guadeloupéen Des lampadaires solaires ont été posés au Lamentin. Cette action relevait d’une forte volonté politique, mais il n’y a pas de suivi et d’évaluation. A Baie-Mahault, 6 lampadaires ont été installés dans la zone de Moudong pour régler plus des problèmes de sécurité. Les retours sont peu positifs : éclairage faible compte tenu de la technologie utilisée, problème de synchronisation des lampes qui ne s’allument pas en même temps. Baie-Mahault préconise de les installer dans des sentiers du littoral par exemple ou sur des voiries où il n’y pas de réseaux. Cependant, Il y a pourtant de réelles avancées technologiques pour ce type de lampes avec un éclairement plus adéquat. Chauffe-eau solaire et chauffe-eau électrique Les cuisines centrales consomment beaucoup d’eau chaude et pourtant beaucoup sont équipées par chauffeeau électrique ? Quel est le coût du remplacement par un chauffe-eau solaire ? 13 REGION GUADELOUPE IV.D. Structuration du service Energie dans les collectivités : quelques exemples Comment est structuré le service ? y a-t-il un élu en charge de l’énergie ? Un technicien dédié ? A Baillif, il n’y pas de dispositif particulier. Des travaux sont en cours sur l’éclairage public et le solaire. Il existe des panneaux de signalisation de passage pour les scolaires avec des LED clignotants. A Bouillante, il existe un responsable et un élu dédié. La commune dispose d’un plan d’actions basé sur de la sensibilisation. A Capesterre Belle Eau, la structuration du service est en cours. Gestion de l’énergie sur le territoire communal dans le cadre d’une intercommunalité La collectivité du Lamentin a entamé une réflexion sur le diagnostic énergétique de son patrimoine. Cependant, la collectivité est limitée par ses actions par le Contrat d’Objectif Territorial (COT) entre l’ADEME et la Communauté d’Agglomération du Nord Basse-Terre (CANBT) à laquelle elle appartient. La CANBT détient la compétence en énergie. Se pose ainsi un réel problème sur les transferts de compétence qui pénalise la commune sur son action directe sur son patrimoine communal. Pour pallier cette question de mutualisation et de chevauchement de compétence, Baie-Mahault a fait le choix de rester moteur sur les questions de la sensibilisation, mais en complémentarité avec les bons acteurs. A Trois Rivières, il n’existe pas de personne dédiée. Le pré-diagnostic peut permettre d’identifier les priorités par commune qui seront transmises à la communauté. Ensuite, la commune pourrait faire des demandes de financement auprès de la communauté qui portera le projet. A Vieux Habitants, le pré-diagnostic réalisé par le CEP a permis de sensibiliser aux enjeux énergétiques de la collectivité. Il y a un responsable du service de l’électricité. Pour l’instant, on n’observe pas d’impact sur les consommations d’électricité compte tenu de la vétusté des réseaux électriques. IV.E. Gestion de la flotte des véhicules des collectivités Flotte des véhicules : quelle gestion ? Y a t’il une personne dédiée ? A Bouillante, il y a un responsable qui s’occupe de l’entretien. La commune est confrontée à un problème de durée de vie du parc car ce dernier comprend des véhicules de plus de 10 ans. A Capesterre Belle-Eau, il existe un responsable du parc automobile qui gère l’entretien et les consommations d’essence. 14 REGION GUADELOUPE A Trois-Rivières, la flotte des véhicules est gérée par le service technique (essence, entretien..). A Vieux-Habitants, le parc automobile est très vétuste. La commune a fait l’acquisition de 3 véhicules. Il y a une personne dédiée à la gestion du parc. Quels sont les paramètres de choix des véhicules communaux ? Il n’y avait jusqu’à alors pas de critères de choix énergétique. Désormais, c’est l’étiquette énergie qui s’impose. Par ailleurs, la gestion d’un parc c’est non seulement l’entretien ou le suivi des consommations, mais c’est aussi l’optimisation (nombre de véhicules nécessaires, suivi de l’amortissement, rapport qualité prix, choix des systèmes d’achat (leasing ou location ?)). Au bout de 3-4 ans, un véhicule devra être changé. Sur ce sujet de gestion de la flotte de véhicules, c’est surtout une question de gestion de personnes. Peut-on développer les véhicules électriques en Guadeloupe ? On note un positionnement fort du gouvernement sur le développement des véhicules électriques. En Guadeloupe, ce n’est pas une bonne idée car ils seraient branchés sur le réseau électrique. En France hexagonale, l’approvisionnement énergétique repose sur le nucléaire. Son contenu carbone est 10 fois moins important que celui de la Guadeloupe. L’intérêt des véhicules électriques résiderait dans une alimentation par des énergies renouvelables mais surtout pas du réseau électrique. La Région souhaite développer la production d’énergies renouvelables à partir d’énergies garanties. Par ailleurs, le véhicule électrique est intéressant sur la Grande-Terre mais pas à sur la Basse-Terre pour laquelle la topographie nécessite des véhicules puissants. Les véhicules sont-ils loués ? en acquisition directe (véhicules, pneus) ? Certaines communes préfèrent l’acquisition directe car cette procédure est moins chère. D’autres communes utilisent la location, y compris pour les pneus, car elle entre dans leur budget de fonctionnement. En acquisition directe, on peut bénéficier du FCTVA. En leasing, la gestion d’un pneu a un coût non négligeable. La région Guadeloupe dispose de véhicules hybrides. Elle relève les difficultés à faire le suivi du parc et note l’usage difficile sur la Basse-Terre ainsi que des véhicules pas adaptés à la Guadeloupe. Elle n’a observé aucun impact sur les consommations électriques. Dans tous les cas, une réflexion doit être portée sur les véhicules hybrides. La question des usages et des pratiques est au cœur des politiques et des actions, tout en gardant un certain confort. La commune de Baie-Mahault réfléchit à l’optimisation des rondes techniques des véhicules. Des équipes (jusqu’à 8 par jour) passent au même endroit mais 15 REGION GUADELOUPE pour des activités différentes car il y a une sectorisation des activités. Dès lors, il s’avère nécessaire de ré-organiser, travailler de manière plus territoriale et avec des compétences plus transversales. La collectivité souhaite mettre en place un plan de déplacement d’entreprise. Une formation est en cours à Port-Louis sur la logistique et le transport. Cette formation peut être intéressante pour le personnel communal en charge de la flotte. Les étudiants formés pourront également êtres affectés dans les communes pour assurer la gestion de la flotte. IV.F. Un accompagnement du CEP dans la mise en œuvre d’actions d’information et de formation Le problème de la communication et de la sensibilisation est régulière en commune, d’autant plus qu’une personne dédiée à l’énergie n’est rarement identifiée. La gestion de l’énergie dans une collectivité participe d’une démarche volontaire. Il est difficile de changer les comportements du personnel communal : lampes qui restent allumées le soir, car « c’est la commune qui paie ». De plus, la lumière reste allumée pour des problèmes de sécurité. Véhicules alternatives Il existe des véhicules hybrides, des véhicules alimentés au GPL, à l’hydrogène. Ces technologies sont expérimentées sur le territoire hexagonal ou peuvent l’être en Guadeloupe dans une démarche exemplaire et innovante. Néanmoins, elles ne sont pas suffisamment poussées pour être étendues sur tous les territoires. Ainsi, une réflexion est à mener pour connaître quels types de véhicules moins énergivores pourrait-on utiliser en Guadeloupe. Il faut un accompagnement important sur la communication par le CEP auprès des collectivités. Il faudra plus qu’un seul CEP. Le rôle du CEP est de sensibiliser le personnel communal : « ce n’est pas la commune qui paie mais c’est les administrés ». Ce n’est pas parce qu’il s’agit de service public que c’est gratuit. En terme de communication, il faut parler économie d’énergie et du coût dans le porte monnaie. De plus, dans le programme de communication, il faut intégrer dans le message la dimension « température » mais aussi la dimension « faune » pour laquelle la climatisation sert désormais d’insecticide. 16 REGION GUADELOUPE La problématique de la lumière allumée la nuit est un problème culturel d’où l’importance de l’éducation dans la sensibilisation. Par ailleurs, nos aïeux avaient envisagés quelques pistes; • Eclairage : construction du « lakou » pour prendre en compte l’environnement de la construction et réduire l’insécurité • Moustique : moustiquaire autour de la maison et pas de climatiseur Le CAUE peut accompagner les communes dans la mise en œuvre de leur programme de sensibilisation. IV.G. Points divers Précarité énergétique Certains élus notent une augmentation des demandes de prise en charge de leur facture d’électricité, mais également d’eau, par les CCAS de familles en grande difficulté. La facture énergétique représente un coût très important dans leur budget. Ce qui manque à cette population, c’est l’éducation et l’information. Souvent, elle récupère beaucoup d’appareils très énergivores avec des compteurs très anciens. Ils ne coûtent certes pas cher à l’investissement mais sont très consommateurs. Concilier équipement et facture énergétique Formation sur le Grenelle 2 et application de la loi Une formation sur l’impact du Grenelle sur les collectivités est nécessaire. Notons le problème des décrets d’application qui sortent au fil de l’eau, sans cohérence avec les dates de réalisation des outils, programmes. De plus, un manque de moyens fait défaut à la mise en œuvre de la loi. La facture communale augmente en fonction des équipements comme les stades. On note une contradiction entre économies et attentes de la population qui souhaitent plus d’équipements. Les préconisations du CEP sont plus qualitatives que quantitatives. Pour avoir un travail plus détaillé, il faut un diagnostic énergétique. 17 REGION GUADELOUPE Quelles actions pour les bailleurs sociaux pour les inciter à construire de manière moins énergivore ? Les postes les plus consommateurs en énergie sont l’eau chaude et la climatisation. Il est désormais obligatoire de mettre un chauffe-eau solaire couvrant 50% des besoins depuis la RTAADOM de 2010, ce qui a été confirmé par la RTG de 2011. Les communes veilleront à ce que l’instruction des permis de construire respecte les exigences de la RTAADOM et la RTG. La problématique des coffrets forains, un gouffre énergétique mais maîtrisable. Ce type de coffret est prévu en général pour une durée limitée. Or, on constate que les collectivités qui en disposent continuent à les payer pour un service pas utile. Compte tenu du fait que ces coffrets représentent en moyenne 10% de la facture d’électricité, il semble nécessaire de prendre les dispositions nécessaires pour éviter ce gaspillage. Un pré-diagnostic énergétique défavorable, notamment des écoles, peut-il entraîner un lever d’un bouclier des parents d’élève ? En Guadeloupe, la plupart des écoles primaires ne sont pas climatisées et utilisent la ventilation naturelle. Elles sont donc exemplaires en la matière. Cette tendance à vouloir climatiser de plus en plus concerne surtout les bureaux pour des raisons de confort. C’est là tout l’enjeu de la RTG : concevoir pour favoriser la ventilation naturelle. Par ailleurs, la demande d’électricité est de 5% en Guadeloupe alors qu’elle est de 2% en France hexagonale. A ce rythme, la production ne pourra pas couvrir la demande. L’amélioration du confort énergétique passe donc par les économies d’énergie. Quelles sont les suites à donner après les diagnostics de l’éclairage public réalisés par le Sy.MEG ? Un certain nombre de recommandations ont été proposées : lampes à changer notamment à cause de la réglementation européenne qui interdit les lampes à vapeur de mercure au 12 avril 2015 ainsi que des boîtiers à changer. Le problème est qu’elles engagent des investissements très lourds pour la collectivité (régulateur de tension, d’intensité, lampes, boîtiers). Pour la commune de Bouillante, pour changer le parc de lampes, la commune devra dépenser près de 600 000€. C’est la raison pour laquelle il importe que les communes se regroupent dans un groupement de commandes pour réduire les coûts. Le SYMEG a également demandé à EDF des abonnements tarifaires adaptés car la loi permet que les collectivités paient le kWh qu’elles consomment car actuellement elles sont sujettes à un abonnement tarifaire désavantageux. La mise en place prend du temps car il semblerait que le système ne le permet pas. 18 REGION GUADELOUPE Fort de l’obligation de changer les lampes, il convient de profiter des services du CEP pour réaliser des pré- diagnostics afin d’identifier les pistes possibles d’économie d’énergie et inscrire ainsi sur le long terme une stratégie d ‘économie d’énergie. Priz’Eko C’est un dispositif intéressant, subventionné par EDF. Il faut faire attention aux réglages. Il existe un service après vente proposé par EDF. Eclairage et LBC Quand on remplace les lampes à incandescence par des Lampes Basse Consommation (LBC), il faut faire attention aux douilles. Pour les douilles de chantier déjà utilisées, on ne peut plus les réutiliser car qu’il y a des mini arcs qui se forment au niveau du contact, réduisant ainsi la durée de vie des LBC. De plus, il faut prendre en compte le type et la durée d’usage, la quantité de lumière utile car il existe des LBC à allumages fréquents ou non, avec différentes valeurs de flux lumineux. Tout dépend du type de salle, des usagers. L’éclairage est une affaire d’expert. C’est aussi un problème de santé. Il faudra tenir compte de prescriptions techniques sur l’éclairage dans le cahier des charges des entreprises compte tenu des besoins. Les services techniques devront être formés à l’éclairage, aux différentes types de lampes à utiliser selon les besoins (pour plus d’information : www. topten.fr, www.afe.fr). LEXIQUE ADEME : Agence De l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie CAUE : Conseil d’Architecture d’Urbanisme et de l’Environnement CEP : Conseil en Energie Partagé COT : Contrat d’Objectif Territorial CROAG : Conseil Régional de l’Ordre des Architectes de Guadeloupe DPE-G : Diagnostic de Performance Energétique Guadeloupe ENR : Energie renouvelable FCTVA : Fonds de Compensation de la TVA LBC : Lampe Basse Consommation LED : Lampe Electroluminescente à Diode MDE : Maîtrise De l’Energie PRERURE : Plan Régional d’Exploitation et de l’Utilisation Rationnelle de l’Energie R&D : Recherche et Développement R TA A D O M : R é g l e m e n t a t i o n T h e r m i q u e Acoustique Aération des DOM RTG : Réglementation Thermique Guadeloupe Sy.MEG : SYndicat Mixte d’Electricité de la Guadeloupe 19 REGION GUADELOUPE Conseil d’Architecture d’Urbanisme et de l’Environnement de la Guadeloupe 9, rue Baudot - 97 100 Basse-Terre Tél. : 0590 81 83 85 Fax : 0590 81 74 76 [email protected] Joël PAUL - C onseiller en E nergie Parta 0590 81 83 8 gé (CEP) 5 / 0690 73 9 9 77 / mail : paul.j@caue 971.org REGION GUADELOUPE