Actes du 1 er atelier CEP en Guadeloupe

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Actes du 1 er atelier CEP en Guadeloupe
Conseil d’Architecture, d’Urbanisme et de l’Environnement
Actes
1ers ateliers techniques du CEP
2011
octobre
REGION
GUADELOUPE
Sommaire
I. Préambule
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II. Les ateliers techniques, action de sensibilisation
et d’échange au plus près des collectivités
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III. Liste des participants
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IV. Restitutions des échanges
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A. Généralités
B. Politique énergétique régionale
C. L’utilisation des énergies renouvelables
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D. Structuration du service energie dans les collectivités : quelques exemples
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E. Gestion de la flotte des véhicules des collectivités
F. Un accompagnement du CEP dans la mise en œuvre
d’actions d’information et de formation
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G. Points divers
Lexique
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REGION
GUADELOUPE
I. Préambule
La situation environnementale et énergétique (effet de serre, tensions géopolitiques, raréfaction des énergies
fossiles et forte dépendance de la Guadeloupe à ces énergies fossiles) incite les pouvoirs publics à agir afin de
limiter les effets néfastes attendus.
Les collectivités, bien qu’elles ne soient les premiers consommateurs en énergie, se doivent d’être exemplaires,
tout comme l’ensemble des administrations publiques, car elles possèdent les véritables leviers d’action pour
pallier les difficultés.
Par exemple, une collectivité par sa politique d’aménagement via son Plan Local d’Urbanisme peut stimuler sur
son territoire une démarche de maîtrise de l’énergie en prônant une utilisation économe de l’espace.
Plus globalement, le contexte réglementaire actuel, depuis le protocole de Kyoto de 1992 aux lois Grenelle de
l’Environnement de 2009 et 2010, en passant par le paquet énergie climat de 2008 et les dispositions prises par
la région Guadeloupe en mai 2011 dans le cadre de son habilitation à légiférer en matière d’énergie est favorable
à la prise de décisions des collectivités pour réduire les consommations énergétiques sur le territoire.
Dans ce contexte, les élus et techniciens des collectivités sont fréquemment confrontés aux préoccupations
suivantes : comment répondre aux exigences réglementaires ? Comment diminuer, optimiser les consommations
énergétiques liées au patrimoine communal ? Quels sont les financements possibles ?
C’est ainsi que, dans le cadre de sa mission d’accompagnement des collectivités, le CAUE a mis en place
en février 2010 en son sein un Conseil en Energie Partagé (CEP), en partenariat avec l’ADEME, la région
Guadeloupe et l’Europe.
Pour la Guadeloupe, il s’agit d’un nouveau service de proximité et d’aide à la gestion énergétique du patrimoine
des collectivités.
Le CEP est un service gratuit ayant pour mission de conseiller les collectivités :
•• En réalisant des pré-diagnostics énergétiques ;
•• En préconisant des mesures permettant de réduire la consommation à confort identique ;
•• En accompagnant une collectivité dans ses projets pour optimiser leurs choix ;
•• En animant des actions de sensibilisation et de formation à destination des élus et personnel communal.
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REGION
GUADELOUPE
II. L
es ateliers techniques, action de sensibilisation
et d’échange au plus près des collectivités
Dans le cadre de sa mission de sensibilisation des élus et techniciens des collectivités locales sur la thématique
« énergie », le CAUE a organisé au mois d’octobre les « Ateliers Techniques CEP ». Il s’agit des réunions
d’échange, de partage de pratiques et de sensibilisation permettant de répondre efficacement aux besoins
d’information des collectivités.
Le public visé était constitué des élus et techniciens des collectivités locales, en charge de l’environnement, des
services techniques et des finances.
Ces manifestations furent des actions itinérantes de proximité, déployées sur l’ensemble de l’archipel. Elles se
sont déroulées dans les 4 zones suivantes :
•• Sud Basse-Terre
•• Marie-Galante
•• Nord-Est Grande-Terre
•• Centre
Les thèmes abordés furent :
1. Maîtrise de l’énergie, énergie renouvelable et bâtiment
2. Gestion de la flotte des véhicules
3. Aides financières
Chaque atelier a également pu s’appuyer sur une commune témoin :
•• Bouillante (Sud Basse-Terre)
•• Saint-Louis (Marie-Galante)
•• Morne-à-l’Eau (Nord-Est Grande-Terre)
•• Baie-Mahault (Centre)
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REGION
GUADELOUPE
III. Liste des participants
Hôtel de Région - Basse-Terre
Nom
Prénom
Organisme
CAROUPANAPOULLE
Cynthia
CAUE
HIPPON
Hélène
CAUE
PAUL
Joël
CAUE
RIPERY
Lison
CAUE
SAINSILY
Jack
CAUE
CALLAS
Patrick
EIE Karukera logement
MICHEL
Yves
Mairie de Baillif
NAPRIX
Ernest
Mairie de Baillif
ABIDOS
Emile
Mairie de Bouillante
ABSALON
Xavier
Mairie de Bouillante
BAENA
Eric
Mairie de Bouillante
COEZY
Ange
Mairie de Bouillante
FABRIANO
Guilbert
Mairie de Bouillante
MAKAYALIKANGAMA
Patrick
Mairie de Bouillante
AMBLAS
Auguste
Mairie de Capesterre
RELLA
Charles
Mairie de Capesterre
HODGES
Ghuilaine
Mairie de Gourbeyre
RUPAIRE
Justine
Mairie de Trois-Rivières
KALI-ELIE
Représentant de Mme Weck
Nadya
Mairie de Saint-Claude
RUFFINE
Edmond
Mairie de Vx-habitants
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REGION
GUADELOUPE
Hôtel de Région - Basse-Terre
SENE
Betty
Région Guadeloupe
JULES
Céline
Région Guadeloupe
LAFFONT
Julien
Région Guadeloupe
SAMSON
Valérie
PSC
CAPOU
Lois
PSC
Hôtel de la Communauté - Marie-Galante
Nom
Prénom
Organisme
CAROUPANAPOULLE
Cynthia
CAUE
HIPPON
Hélène
CAUE
PAUL
Joël
CAUE
SAINSILY
Jack
CAUE
MAES
Jean-Claude
CCMG
LEONIDAS
Jérôme
Mairie de Grand-Bourg
CANEVAL
Didier
Mairie de Saint-Louis
SAMSON
Valérie
PSC
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REGION
GUADELOUPE
Service Education et temps libre - Morne-à-L’Eau
Nom
Prénom
Organisme
CAROUPANAPOULLE
Cynthia
CAUE
PAUL
Joël
CAUE
RIPERY
Lison
CAUE
SAINSILY
Jack
CAUE
ARTHUR
Basile
CCNGT
TONTON
Alex
Mairie de la Désirade
PIOCHE
Jean-Claude
Mairie de la Désirade
BONDOT
Julien
Mairie du Gosier
CURASSIER
Jocelyn
Mairie du Gosier
CORNELIE
Willy
Mairie de Morne-à-l’Eau
MARCEL
Edmond
Mairie de Morne-à-l’Eau
ZENON
Gabriel
Mairie de Petit-Canal
BERNARD
Marlène
Mairie de Port-Louis
ROMAIN
M-Sylvia
Mairie de Sainte-Anne
SAMSON
Valérie
PSC
CIOLY
Eric
SODIS
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REGION
GUADELOUPE
Hôtel de Police - Baie-Mahault
Nom
Prénom
Organisme
CAROUPANAPOULLE
Cynthia
CAUE
HIPPON
Hélène
CAUE
PAUL
Joël
CAUE
RIPERY
Lison
CAUE
SAINSILY
Jack
CAUE
TLORD
Jeff
Canal10
SAVONET
Valentin
GTV Média Caraïbes
EUSTACHE
Fred
Mairie de Baie-Mahault
DANDO
Hélène
Mairie de Baie-Mahault
MANCHAUD
Christophe
Mairie de Baie-Mahault
JAFFARD
Marie-Eve
Mairie du Lamentin
MANDINE
Frédérick
Mairie de Petit-Bourg
SAMSON
Valérie
PSC
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REGION
GUADELOUPE
IV. Restitutions des échanges
IV. A. Généralités
IV.B. Politique énergétique régionale
Que représente le coût énergétique par
habitant ?
Une politique énerg étique de la région
G u a d e l o u p e p o r té e s u r l e s é c o n o m i e s
d’énergie
En moyenne, sur 7 collectivités de
taille différente de la Guadeloupe
pour lesquelles le pré-diagnostic a été
réalisé par le CEP en 2010 et 2011, le
coût moyen est estimé à 21 €/habitant.
Cette valeur n’est pas négligeable,
en comparaison à une facture bimestrielle moyenne
d’électricité autour de 50 € pour un foyer standard.
Conception vis-à-vis de l’énergie et insularité
de la Guadeloupe
Le seuil de 30% fixé par EDF bloque le développement
des énergies renouvelables intermittentes.
La conception de l’énergie est liée à celle de la France
hexagonale, qui est celle d’un service public, pour lequel
le black out est interdit, la tension doit être régulière et
pour laquelle des passerelles sont possibles avec les
pays européens frontaliers de la France. Ce qui n’est
pas le cas de la Guadeloupe.
Il convient dès lors d’évoluer vers un système conforme
à notre insularité : production autonome pour chaque
bâtiment/logement, quelle que soit notre distance à un
réseau.
La politique énergétique
de la région Guadeloupe
a pendant longtemps été
basée sur le développement
des énergies renouvelables.
Suite aux travaux sur
l’élaboration du PRERURE, il s’est avéré que pour
atteindre l’autonomie énergétique souhaitée par la
collectivité, une stratégie d’économies d’énergies
devait être mise en place.
Tous les publics sont visés, en particulier les collectivités
qui se doivent d’être exemplaires car elles possèdent
les leviers d’action et sont un public captif et sensibilisés
par le sujet.
Le diagnostic de performance énergétique
Guadeloupe, le DPE-G
Dans le cadre de son habilitation à légiférer en matière
d’énergie, la région Guadeloupe a mis en place un
DPE-G, diagnostic de performance énergétique
Guadeloupe.
Le DPE-G qualifie l’efficacité énergétique d’un
bâtiment. En Guadeloupe, le critère limitant est l’usage
de systèmes de climatisation.
Le DPE-G n’est pas lié à l’obtention du permis de
construire. Par contre, pour les constructions neuves,
il est demandé au maître d’ouvrage une attestation sur
l’honneur de prise en compte de la RTG.
L’affichage demandé à l’accueil ou l’entrée des
bâtiments recevant du public est une manière de
sensibiliser sur l’usage de la climatisation. Par ailleurs,
il permet de valoriser les bâtiments exemplaires.
Le DPE-G est un document d’information et de
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REGION
GUADELOUPE
sensibilisation pour le public, les usagers du bâtiment
mais également les propriétaires.
Il n’est pas obligatoire de faire des travaux de
réhabilitation. Cependant, l’application du DPE depuis
2 ans sur le territoire hexagonal, a montré un transfert
de la clientèle à l’achat ou à la location de biens vers
des bâtiments moins énergivores.
Ainsi, le DPE-G devient un outil incitatif tendant vers
la réalisation volontaire de travaux d’amélioration
énergétique.
Au niveau national, compte tenu du coût de l’énergie
et des fluctuations du marché, on évoque à terme la
mise en place d’une pénalité sur les consommations
énergétiques supérieures à un seuil de consommation.
Au-delà de ce seuil, on paiera l’énergie plus chère.
Etant donné la fluctuation du marché de l’énergie,
des incertitudes sur les réserves de pétrole, il faudrait
anticiper les problèmes en se lançant ou en renforçant
les démarches de bâtiments économes de manière
générale par tous les publics sur tous les territoires, et
en particulier en Guadeloupe.
Notons que le coût énergétique de nos voisins
caribéens est supérieur à celui de la Guadeloupe. Si
pour des raisons économiques et financières le coût de
production de l’énergie devait exploser, on s’interroge
sur le plan national sur une éventuelle remise en cause
de la péréquation nationale. Notre dépendance aux
énergies fossiles et aux marchés de l’énergie nous
incite à agir vers une utilisation plus raisonnée de
l’énergie.
Tout l’enjeu est d’être conscient de la situation
énergétique et de trouver les voies et moyens pour
réduire notre dépendance énergétique.
Y a t’il une contradiction entre DPE-G et
recommandations du Grenelle 2 ?
Une obligation prévue par le Grenelle pour
les collectivités fixe la règle suivante :
« Réalisation de travaux d’amélioration de
la performance énergétique dans un délai
de 8 ans à compter du 1er janvier 2012,
dans les bâtiments existants… »
L’ADEME signale que rien n’indique que cela ne
s’applique pas dans les DOM, mais comme la
performance énergétique dont il est question se réfère
à la Réglementation Thermique (RT Hexagonale), on
peut considérer que cela ne s’applique pas dans notre
région et que les collectivités locales ne sont soumis
qu’aux obligations de la Réglementation Thermique
Guadeloupe (RTG).
Réglementation thermique Guadeloupe, RTG
Les formulaires de permis de
construire devront évoluer pour
indiquer que la RTG a été prise
en compte.
La région envisage de mettre en
place une formation à destination
des instructeurs des permis de
construire et des services de
l’urbanisme.
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REGION
GUADELOUPE
Le CROAG réfléchit sur la question des normes de
confort, des ouvertures.
Quel accompagnement de la région
Guadeloupe pour l’acquisition de systèmes de
climatisation ?
La région n’a pas de dispositifs d’accompagnement
précis. Par contre, la
collectivité demande au
préalable un diagnostic
général et en fonction des
préconisations, peut apporter
une aide aux investissements.
Y a t’il un contrôle sur la
vente et l’import des climatiseurs, puisque la
région a pris une délibération interdisant les
systèmes en deçà de la classe A ?
Cette disposition est cohérente avec l’évolution du
marché. Des séances de travail sont à prévoir entre
collectivité et la répression des fraudes et de la douane.
La politique de la région est d’abord de faire de la
pédagogie et de la sensibilisation avant toute action de
sanction ou contrôle.
A Vieux Habitants, les bâtiments sont vétustes, datent
de plus de 24 ans. Il n’est pas pertinent de changer par
des systèmes de climatiseurs performants sur de telles
installations. Il faudra réhabiliter et mettre aux normes
tout le système électrique.
Ainsi, il existe actuellement un projet de réhabilitation
sur l’hôtel de ville. C’est tout l’intérêt du diagnostic de
mettre en évidence les déperditions énergétiques. Il
faudra inscrire l’audit énergétique dans le cahier des
charges du prestataire.
Le pré-diagnostic réalisé par le CEP permet de mettre
en évidence les éléments et les prestations à inscrire
dans le cahier des charges pour réaliser cet audit.
Le CEP peut accompagner la commune dans la
rédaction du cahier des charges, proposer un avis
technique.
IV.C. L’utilisation des énergies
renouvelables
Pourquoi ne pas développer davantage l’énergie
photovoltaïque dans le résidentiel ?
L’énergie photovoltaïque coûte très cher (panneaux,
batterie). C’est ainsi que le gouvernement a réduit le
coût de rachat par EDF de manière drastique. Ainsi, la
volonté de la collectivité régionale est le développement
de la filière et des panneaux photovoltaïques moins
coûteux. Des travaux en R&D sont menés actuellement.
C’est la raison pour laquelle la stratégie de la Région
s’est portée sur le développement de chauffe-eaux
solaires en incitant à leur installation.
De plus, la Région s’oriente également vers d’autres
énergies, notamment de la géothermie, une énergie
constante qui permet d’approvisionner de manière
conséquente notre île. Il existe une coopération avec la
Dominique sur le sujet.
Il existe d’autres énergies renouvelables comme
l’éolien, l’hydraulique et la biomasse.
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REGION
GUADELOUPE
Eolien / Centrales photovoltaïques
On ne sent pas les effets du changement de l’installation
des ENR sur les factures. Comment permettre de
retombées de ces installations sur les administrés du
lieu d’installation?
Y a t’il encore une forte demande d’entrepreneurs pour la location des toitures des
bâtiments communaux ?
Il y a eu de fortes demandes il y a 2 ans. Elles ont
diminué énormément, suite au coût de rabot et à la
suppression de la défiscalisation.
Néanmoins, il se pose la question des matériaux,
du stockage et du recyclage. Pour ce dernier point,
il faut veiller que cela soit pris en compte dans le
contrat signé avec l’entreprise puisque les filières de
recyclages existent.
Enfin, il se pose la question des relations juridiques
liées à la forme contractuelle avec le prestataire.
En Guadeloupe, on ne paie pas l’électricité à son prix. Il
y a une uniformité des prix sur l’ensemble du territoire.
Contrairement à nos voisins, dans la politique française,
l’électricité fait partie du confort et est un critère de
salubrité. Aussi, l’électricité pour tous au même prix est
de rigueur sur tout le territoire français. On dit qu’il y a
péréquation. Mais le coût de revient n’est pas le prix de
production.
L’énergie solaire n’est pas vraiment tout à fait
gratuite. La source d’énergie est gratuite mais pas la
transformation de l’énergie solaire en énergie électrique
(coût des équipements).
Actuellement, le matériel photovoltaïque n’est pas
vulgarisé compte tenu de son coût. Il y a également un
autre point de blocage: le seuil de 30% fixé par EDF.
A long terme, Il nous faudra sortir du carcan :
« électricité pour tous et à tout moment ». A certain
moment, il peut y avoir des coupures d’électricité,
tout en assurant l’approvisionnement permanent des
installations sensibles.
Il faut développer le système de stockage.
La réflexion de la question de la production de l’énergie
est à poursuivre. C’est aussi pour cette raison que les
orientations politiques régionales consistent à optimiser
au maximum les économies avant la production de
l’énergie.
Il faut faire en Guadeloupe un choix de société, sur la
question de l’eau, des déchets et énergies. C’est un
choix politique.
Vulgariser le matériel serait aussi de permettre aux
entreprises locales de réaliser complètement en
Guadeloupe les panneaux solaires. C’est aussi le cas
des systèmes de récupération d’eau de pluie.
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REGION
GUADELOUPE
Le CAUE doit jouer son rôle d’orienter les politiques
dans cette voie.
Il convient de mettre en balance investissement
et amortissement. Le temps de retour est de
2 – 3 ans.
La région a lancé un appel d’offre sur
l’innovation de chauffe-eau solaire
performant et à moindre coût.
Synergîle, le pole de compétitivité
lance un appel à ses membres pour
innover et trouver des formules pour
réduire le coût d’investissement.
Quelques expériences de lampadaire solaire
sur le territoire guadeloupéen
Des lampadaires solaires ont été posés au Lamentin.
Cette action relevait d’une forte volonté politique, mais
il n’y a pas de suivi et d’évaluation.
A Baie-Mahault, 6 lampadaires ont été installés dans
la zone de Moudong pour régler plus des problèmes
de sécurité.
Les retours sont peu positifs : éclairage faible
compte tenu de la technologie utilisée, problème de
synchronisation des lampes qui ne s’allument pas en
même temps.
Baie-Mahault préconise de les installer dans des
sentiers du littoral par exemple ou sur des voiries où il
n’y pas de réseaux.
Cependant, Il y a pourtant de réelles avancées
technologiques pour ce type de lampes avec un
éclairement plus adéquat.
Chauffe-eau solaire et chauffe-eau électrique
Les cuisines centrales consomment beaucoup d’eau
chaude et pourtant beaucoup sont équipées par chauffeeau électrique ? Quel est le coût du remplacement par
un chauffe-eau solaire ?
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REGION
GUADELOUPE
IV.D. Structuration du service Energie dans les collectivités : quelques
exemples
Comment est structuré le service ? y a-t-il un
élu en charge de l’énergie ? Un technicien
dédié ?
A Baillif, il n’y pas de dispositif particulier. Des travaux
sont en cours sur l’éclairage public et le solaire. Il existe
des panneaux de signalisation de passage pour les
scolaires avec des LED clignotants.
A Bouillante, il existe un responsable et un élu dédié.
La commune dispose d’un plan d’actions basé sur de
la sensibilisation.
A Capesterre Belle Eau, la structuration du service est
en cours.
Gestion de l’énergie sur le territoire communal
dans le cadre d’une intercommunalité
La collectivité du Lamentin a entamé une réflexion
sur le diagnostic énergétique de son patrimoine.
Cependant, la collectivité est limitée par ses actions par
le Contrat d’Objectif Territorial (COT) entre l’ADEME et
la Communauté d’Agglomération du Nord Basse-Terre
(CANBT) à laquelle elle appartient. La CANBT détient
la compétence en énergie.
Se pose ainsi un réel problème sur les transferts de
compétence qui pénalise la commune sur son action
directe sur son patrimoine communal.
Pour pallier cette question de mutualisation et de
chevauchement de compétence, Baie-Mahault a
fait le choix de rester moteur sur les questions de la
sensibilisation, mais en complémentarité avec les bons
acteurs.
A Trois Rivières, il n’existe pas de personne dédiée.
Le pré-diagnostic peut
permettre d’identifier les
priorités par commune qui
seront transmises à
la communauté.
Ensuite, la commune
pourrait faire des demandes
de financement auprès de la
communauté qui portera le projet.
A Vieux Habitants, le pré-diagnostic réalisé par le
CEP a permis de sensibiliser aux enjeux énergétiques
de la collectivité. Il y a un responsable du service de
l’électricité. Pour l’instant, on n’observe pas d’impact
sur les consommations d’électricité compte tenu de la
vétusté des réseaux électriques.
IV.E. Gestion de la flotte
des véhicules des collectivités
Flotte des véhicules : quelle gestion ? Y a t’il
une personne dédiée ?
A Bouillante, il y a un responsable qui s’occupe de
l’entretien. La commune est confrontée à un problème
de durée de vie du parc car ce dernier comprend des
véhicules de plus de 10 ans.
A Capesterre Belle-Eau, il existe un responsable du parc
automobile qui gère l’entretien et les consommations
d’essence.
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REGION
GUADELOUPE
A Trois-Rivières, la flotte des véhicules est gérée par le
service technique (essence, entretien..).
A Vieux-Habitants, le parc automobile est très vétuste.
La commune a fait l’acquisition de 3 véhicules. Il y a
une personne dédiée à la gestion du parc.
Quels sont les paramètres de choix des
véhicules communaux ?
Il n’y avait jusqu’à alors pas de critères de choix
énergétique. Désormais, c’est l’étiquette énergie qui
s’impose.
Par ailleurs, la gestion d’un parc c’est non seulement
l’entretien ou le suivi des consommations, mais c’est
aussi l’optimisation (nombre de véhicules nécessaires,
suivi de l’amortissement, rapport qualité prix, choix des
systèmes d’achat (leasing ou location ?)).
Au bout de 3-4 ans, un véhicule devra être changé.
Sur ce sujet de gestion de la flotte de
véhicules, c’est surtout une question
de gestion de personnes.
Peut-on développer les véhicules électriques
en Guadeloupe ?
On note un positionnement fort du gouvernement sur le
développement des véhicules électriques.
En Guadeloupe, ce n’est pas une bonne idée car ils
seraient branchés sur le réseau électrique.
En France hexagonale, l’approvisionnement
énergétique repose sur le nucléaire. Son contenu
carbone est 10 fois moins important que celui de la
Guadeloupe.
L’intérêt des véhicules électriques résiderait dans une
alimentation par des énergies renouvelables mais
surtout pas du réseau électrique.
La Région souhaite développer la production d’énergies
renouvelables à partir d’énergies garanties.
Par ailleurs, le véhicule électrique est intéressant
sur la Grande-Terre mais pas à sur la Basse-Terre
pour laquelle la topographie nécessite des véhicules
puissants.
Les véhicules sont-ils loués ? en acquisition
directe (véhicules, pneus) ?
Certaines communes préfèrent l’acquisition directe car
cette procédure est moins chère.
D’autres communes utilisent la location, y compris
pour les pneus, car elle entre dans leur budget de
fonctionnement.
En acquisition directe, on peut bénéficier du FCTVA.
En leasing, la gestion d’un pneu a un coût non
négligeable.
La région Guadeloupe dispose de véhicules hybrides.
Elle relève les difficultés à faire le suivi du parc et
note l’usage difficile sur la Basse-Terre ainsi que
des véhicules pas adaptés à la Guadeloupe. Elle
n’a observé aucun impact sur les consommations
électriques.
Dans tous les cas, une réflexion doit être portée sur les
véhicules hybrides.
La question des usages et des pratiques est au cœur
des politiques et des actions, tout en gardant un certain
confort.
La commune de Baie-Mahault réfléchit à l’optimisation
des rondes techniques des véhicules. Des équipes
(jusqu’à 8 par jour) passent au même endroit mais
15
REGION
GUADELOUPE
pour des activités différentes car il y a une sectorisation
des activités. Dès lors, il s’avère nécessaire de
ré-organiser, travailler de manière plus territoriale et
avec des compétences plus transversales.
La collectivité souhaite mettre en place un plan de
déplacement d’entreprise.
Une formation est en cours à Port-Louis sur la logistique
et le transport.
Cette formation peut être intéressante pour le personnel
communal en charge de la flotte. Les étudiants formés
pourront également êtres affectés dans les communes
pour assurer la gestion de la flotte.
IV.F. Un accompagnement du CEP
dans la mise en œuvre d’actions
d’information et de formation
Le problème de la communication et de la sensibilisation
est régulière en commune, d’autant plus qu’une
personne dédiée à l’énergie n’est rarement identifiée.
La gestion de l’énergie dans une collectivité participe
d’une démarche volontaire.
Il est difficile de changer les comportements
du personnel communal : lampes qui restent
allumées le soir, car « c’est la commune qui paie ».
De plus, la lumière reste allumée pour des problèmes
de sécurité.
Véhicules alternatives
Il existe des véhicules hybrides, des véhicules alimentés
au GPL, à l’hydrogène.
Ces technologies sont expérimentées sur le territoire
hexagonal ou peuvent l’être en Guadeloupe dans une
démarche exemplaire et innovante.
Néanmoins, elles ne sont pas suffisamment poussées
pour être étendues sur tous les territoires.
Ainsi, une réflexion est à mener pour connaître quels
types de véhicules moins énergivores pourrait-on
utiliser en Guadeloupe.
Il faut un accompagnement important sur la
communication par le CEP auprès des collectivités. Il
faudra plus qu’un seul CEP.
Le rôle du CEP est de sensibiliser le personnel
communal : « ce n’est pas la commune qui paie mais
c’est les administrés ».
Ce n’est pas parce qu’il s’agit de service public que
c’est gratuit.
En terme de communication, il faut parler économie
d’énergie et du coût dans le porte monnaie.
De plus, dans le programme de communication,
il faut intégrer dans le message la dimension
« température » mais aussi la dimension « faune »
pour laquelle la climatisation sert désormais
d’insecticide.
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REGION
GUADELOUPE
La problématique de la lumière allumée la nuit est un
problème culturel d’où l’importance de l’éducation dans
la sensibilisation.
Par ailleurs, nos aïeux avaient envisagés quelques
pistes;
• Eclairage : construction du « lakou » pour prendre
en compte l’environnement de la construction et
réduire l’insécurité
• Moustique : moustiquaire autour de la maison et
pas de climatiseur
Le CAUE peut accompagner les communes dans la
mise en œuvre de leur programme de sensibilisation.
IV.G. Points divers
Précarité énergétique
Certains élus notent une augmentation des demandes
de prise en charge de leur facture d’électricité, mais
également d’eau, par les CCAS de familles en grande
difficulté. La facture énergétique représente un coût
très important dans leur budget.
Ce qui manque à cette population, c’est l’éducation et
l’information.
Souvent, elle récupère beaucoup d’appareils très
énergivores avec des compteurs très anciens. Ils ne
coûtent certes pas cher à l’investissement mais sont
très consommateurs.
Concilier équipement et facture énergétique
Formation sur le Grenelle 2 et application de
la loi
Une formation sur l’impact du Grenelle sur les
collectivités est nécessaire.
Notons le problème des décrets d’application qui
sortent au fil de l’eau, sans cohérence avec les dates
de réalisation des outils, programmes.
De plus, un manque de moyens fait défaut à la mise en
œuvre de la loi.
La facture communale augmente en fonction des
équipements comme les stades.
On note une contradiction entre économies et attentes
de la population qui souhaitent plus d’équipements.
Les préconisations du CEP sont plus qualitatives que
quantitatives. Pour avoir un travail plus détaillé, il faut
un diagnostic énergétique.
17
REGION
GUADELOUPE
Quelles actions pour les bailleurs sociaux
pour les inciter à construire de manière moins
énergivore ?
Les postes les plus consommateurs en énergie sont
l’eau chaude et la climatisation.
Il est désormais obligatoire
de mettre un chauffe-eau
solaire couvrant 50%
des besoins depuis la
RTAADOM de 2010, ce qui
a été confirmé par la RTG
de 2011.
Les communes veilleront
à ce que l’instruction
des permis de construire
respecte les exigences de la
RTAADOM et la RTG.
La problématique des coffrets forains, un
gouffre énergétique mais maîtrisable.
Ce type de coffret est prévu en général pour une durée
limitée. Or, on constate que les collectivités qui en
disposent continuent à les payer pour
un service pas utile. Compte tenu du
fait que ces coffrets représentent en
moyenne 10% de la facture d’électricité,
il semble nécessaire de prendre les
dispositions nécessaires pour éviter ce
gaspillage.
Un pré-diagnostic énergétique défavorable,
notamment des écoles, peut-il entraîner un
lever d’un bouclier des parents d’élève ?
En Guadeloupe, la plupart des écoles primaires ne sont
pas climatisées et utilisent la ventilation naturelle. Elles
sont donc exemplaires en la matière.
Cette tendance à vouloir climatiser de plus en plus
concerne surtout les bureaux pour des raisons de
confort. C’est là tout l’enjeu de la RTG : concevoir pour
favoriser la ventilation naturelle.
Par ailleurs, la demande d’électricité est de 5%
en Guadeloupe alors qu’elle est de 2% en France
hexagonale. A ce rythme, la production ne pourra
pas couvrir la demande. L’amélioration du confort
énergétique passe donc par les économies d’énergie.
Quelles sont les suites à donner après les
diagnostics de l’éclairage public réalisés par
le Sy.MEG ?
Un certain nombre de
recommandations ont été
proposées : lampes à changer
notamment à cause de la
réglementation européenne qui
interdit les lampes à vapeur de
mercure au 12 avril 2015 ainsi
que des boîtiers à changer.
Le problème est qu’elles engagent des investissements
très lourds pour la collectivité (régulateur de tension,
d’intensité, lampes, boîtiers).
Pour la commune de Bouillante, pour changer le parc
de lampes, la commune devra dépenser près de 600
000€. C’est la raison pour laquelle il importe que les
communes se regroupent dans un groupement de
commandes pour réduire les coûts.
Le SYMEG a également demandé à EDF des
abonnements tarifaires adaptés car la loi permet que
les collectivités paient le kWh qu’elles consomment
car actuellement elles sont sujettes à un abonnement
tarifaire désavantageux. La mise en place prend du
temps car il semblerait que le système ne le permet
pas.
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GUADELOUPE
Fort de l’obligation de changer les lampes, il convient
de profiter des services du CEP pour réaliser des
pré- diagnostics afin d’identifier les pistes possibles
d’économie d’énergie et inscrire ainsi sur le long terme
une stratégie d ‘économie d’énergie.
Priz’Eko
C’est un dispositif intéressant, subventionné par EDF.
Il faut faire attention aux réglages. Il existe un service
après vente proposé par EDF.
Eclairage et LBC
Quand on remplace les lampes à incandescence par
des Lampes Basse Consommation (LBC), il faut faire
attention aux douilles.
Pour les douilles de chantier déjà utilisées, on ne peut
plus les réutiliser car qu’il y a des mini arcs qui se
forment au niveau du contact, réduisant ainsi la durée
de vie des LBC.
De plus, il faut prendre en compte le type et la durée
d’usage, la quantité de lumière utile car il existe des
LBC à allumages fréquents ou non, avec différentes
valeurs de flux lumineux. Tout dépend du type de salle,
des usagers.
L’éclairage est une affaire d’expert. C’est aussi un
problème de santé.
Il faudra tenir compte de prescriptions techniques sur
l’éclairage dans le cahier des charges des entreprises
compte tenu des besoins.
Les services techniques devront être formés à
l’éclairage, aux différentes types de lampes à utiliser
selon les besoins (pour plus d’information : www.
topten.fr, www.afe.fr).
LEXIQUE
ADEME : Agence De l’Environnement et de la
Maîtrise de l’Energie
CAUE : Conseil d’Architecture d’Urbanisme et de
l’Environnement
CEP : Conseil en Energie Partagé
COT : Contrat d’Objectif Territorial
CROAG : Conseil Régional de l’Ordre des
Architectes de Guadeloupe
DPE-G : Diagnostic de Performance Energétique
Guadeloupe
ENR : Energie renouvelable
FCTVA : Fonds de Compensation de la TVA
LBC : Lampe Basse Consommation
LED : Lampe Electroluminescente à Diode
MDE : Maîtrise De l’Energie
PRERURE : Plan Régional d’Exploitation et de
l’Utilisation Rationnelle de l’Energie
R&D : Recherche et Développement
R TA A D O M : R é g l e m e n t a t i o n T h e r m i q u e
Acoustique Aération des DOM
RTG : Réglementation Thermique Guadeloupe
Sy.MEG : SYndicat Mixte d’Electricité de la
Guadeloupe
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Conseil d’Architecture d’Urbanisme
et de l’Environnement de la Guadeloupe
9, rue Baudot - 97 100 Basse-Terre
Tél. : 0590 81 83 85
Fax : 0590 81 74 76
[email protected]
Joël PAUL - C
onseiller en E
nergie Parta
0590 81 83 8
gé (CEP)
5 / 0690 73 9
9 77 / mail :
paul.j@caue
971.org
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