Circuit-Découverte en Centre Bretagne

Transcription

Circuit-Découverte en Centre Bretagne
Magnifique pont romain sur le Blavet, à Bon-Repos.
N
GLOMEL (Groñvel), en plein cœur de la Bretagne, dans une commune des Côtes-d'Armor
à la limite du Morbihan et du Finistère, j'ai toujours pensé que le Centre-Bretagne (le Kreiz-Breizh)
méritait d'être davantage connu des personnes désireuses de profiter des beautés de mon pays.
ATIF DE
J'ai si souvent été attristé d'entendre les gens me dire : « La Bretagne ? Bien sûr que je la connais ! Je
l'ai faite de Cancale à St-Malo, Erquy, Perros-Guirec, Brest, Bénodet, Concarneau, Lorient, Carnac, La Baule,
St-Nazaire, Le Croisic, et j'en oublie... »
Beau circuit côtier assurément ! Et je comprends que vous en gardiez un bon souvenir. Continuez à
venir sur nos côtes pour vous reposer en respirant l'air du large.
Mais la Bretagne ce n’est pas que la côte et la mer !
Je dirais même qu'il est indispensable d'entrer à l'intérieur du pays, de fouler ses terres, d'approcher
les conditions de vie du peuple, pour pénétrer l'âme des Bretons et découvrir avec eux la valeur
d'un patrimoine particulièrement riche et varié légué par leurs ancêtres... et qu'ils continuent à
développer.
Il y a déjà plus de quarante ans, j'établissais pour des amis ou des collègues de travail des petits
itinéraires en Bretagne centrale. Mais je me contentais de citer les lieux à visiter et de fournir quelques
1
informations orales. Puis, l'intérêt pour mon korn-bro (ma petite région) se faisant toujours plus
pressant, j'ai décidé de concocter un circuit plus complet, en y apportant, outre mes connaissances
personnelles, de nombreuses informations recueillies auprès de sources les plus diverses. Avec l'envie
de vous livrer aussi quelques faits ou anecdotes que vous ne trouverez pas dans les guides touristiques
habituels.
Alors, ce travail n'a d'autre but que de tenter de vous intéresser à mon petit pays, de vous donner
l'envie de venir nous rendre visite, et de faire en sorte que ce circuit vous soit agréable et reste gravé
dans vos mémoires.
Quant à ce document, non commercialisé, je fais le vœu qu'il puisse passer de main en main, qu'il
soit photocopié, démultiplié, transmis par internet... afin de rencontrer quantité de personnes à la
recherche de l'authentique, du beau, du partage.
Cliché Helicolor-France
Pour avoir testé ce circuit en Basse-Bretagne avec des amis, en prenant le temps d'effectuer les visites en
toute décontraction, je considère qu'il faut prévoir entre trois et cinq journées de Mur-de-Bretagne
au sommet des Monts-d'Arrée. Car si les étapes sont courtes, il y a aussi tout au long du trajet quantité
d'autres sites et curiosités méritant notre attention.
Trégornan en Glomel
petit bourg typique du Centre-Bretagne resserré autour de son église paroissiale.
voir en fin d’ouvrage, les annexes :
☞ ET— AUSSI...
Quelques renseignements pour vous aider à préparer votre circuit.
— Hébergement et restauration : établissements reconnus situés sur le parcours.
— Fêtes, animations, loisirs : nombreuses activités culturelles.
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CÔTES-D’ARMOR
Au départ de Rennes, prendre direction St-Brieuc. Après une trentaine de kilomètres, prendre
Quimper par la R.N. 164 qui traverse tout le Centre-Bretagne. Passage à St-Méen-le-Grand (patrie de
Louison Bobet), Merdrignac, Plémet.
MUR-DE-BRETAGNE
Passage rapide. A signaler un Restaurant gastronomique, « L’Auberge Grand-Maison ». Entrée
en Basse-Bretagne, avec ses sites vallonnés, ses lacs et forêts.
LAC DE GUERLERDAN
Lac artificiel de 400 hectares, 12 km de long, 55 millions de m3 d’eau. 12 écluses du canal de
Nantes à Brest et la vallée du Blavet noyées. Retenue d’eau provoquée par la construction d’un barrage
hydroélectrique en aval de Mur-de-Bretagne, inauguré en 1930.
Sur toute sa longueur, le barrage sert de limites entre les départements des Côtes-d’Armor et du
Morbihan. Un atout important pour le tourisme en Centre-Bretagne.
LE CANAL DE NANTES A BREST
Pour éviter les blocus de la Marine anglaise sur la Pointe de Bretagne et la côte
sud au cours des 17e et 18e siècles, et permettre le désenclavement de la
Bretagne en assurant des transports entre les ports de Nantes, Lorient et
Brest, Napoléon entreprit la création d’un canal traversant toute la Bretagne
intérieure.
Construit entre 1811 et 1875, (64 années), il avait été pensé dès
1746, mais la Révolution paralysa les travaux. D’une longueur de 360 km,
comportant 238 écluses, il utilisait autant que possible les vallées naturelles
et les rivières existantes : l’Erdre au départ de Nantes, l’Oust passant à Josselin,
le Blavet de Pontivy à Gouarec, l’Aulne en passant par Carhaix, Châteauneuf-du-Faou, Chateaulin, pour
aboutir à la rade de Brest.
Beaucoup de passages canalisés pour passer d’une vallée à l’autre, particulièrement sur la
commune de Glomel où il fut nécessaire de creuser « La Grande Tranchée ». (J’en reparle par ailleurs).
Ainsi l’on côtoie très souvent le canal de Nantes à Brest au cours de nos périples.
Cet ouvrage a constitué une étape majeure pour le développement de la Bretagne intérieure,
aidant par là même à son ouverture au monde. Les carrières d’ardoises, de granit, de plomb et autres,
mais aussi l’agriculture sous toutes ses formes bénéficièrent d’un moyen de transport (le seul en fait)
leur permettant de découvrir des partenaires nouveaux.
Hélas, le trafic commença à décliner après la guerre de 14-18, le chemin de fer en particulier
s’avérant plus rentable. Et puis, le barrage hydroélectrique de Guerlédan mit fin à toute circulation
commerciale en coupant le canal en deux tronçons.
Un chemin de halage (excepté sur la longueur du lac de Guerlédan) permet de longer le canal
de Nantes à Brest. Il s’agit en fait du chemin emprunté par les chevaux halant les bateaux. Aujourd’hui,
certains tronçons du canal ont été aménagés pour permettre la navigation de plaisance.
Gros problème : la navigation sur le canal était particulièrement lente à cause de la multiplicité
des écluses, due au relief particulièrement tourmenté de la Bretagne intérieure.
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CAUREL - BEAU-RIVAGE
A Mur, prendre la R.N. 164 en longeant le lac. Prendre à gauche la vieille route du Centre-Bretagne
pour rejoindre le bourg de Caurel et Beau-Rivage. Petite station de villégiature sur les bords du lac de
Guerlédan. Magnifique cadre en pleine nature. Hôtel, restaurants, crêperies, campings... Petite plage.
Locations de pédalos... Départ des vedettes « Duc de Guerlédan » pour la visite du lac. Maisons de
carriers très anciennes en ardoises.
Air pur et calme. Repartir par une petite route sur la gauche (traversée d’un village typique) pour
reprendre la R.N. 164.
ABBAYE DE BON-REPOS
Un cadre enchanteur.
L’abbaye fut fondée en
1184 par Alain III de Rohan,
qui la confia à l’ordre des
Cisterciens. Les bâtiments
actuels datent du 18e siècle.
A la Révolution, l’abbaye
devint manufacture de
tissage, puis abandonnée.
Adjugée
comme
‘’bien national’’ en 1811,
l’abbaye fut partiellement
démontée (église, cloître...)
et ses pierres vendues au
poids : 20 sous la charretée.
Le reste de l’abbaye fut
pillé et incendié par les
Chouans. Les Guerres de
Religion accélérèrent son
L’abbaye de Bon-Repos se relève de ses ruines.
déclin.
Dans les années 80, quelques personnes des environs, conscientes de l’état d’abandon dans
lequel se trouvait ce patrimoine architectural et historique, entreprirent d’en rénover une partie, en
faisant appel à toutes les bonnes volontés. Des centaines de personnes, des entreprises avec leur
matériel de déblaiement, des gens venant de partout, travaillèrent bénévolement des années durant
pour mener à bien ce chantier hors normes. De généreux donateurs achetèrent des fenêtres et autres
matériaux.
Aujourd’hui, une partie de ce chef-d’œuvre est rénovée, mise hors d’eau, et peut être visitée
tous les jours : du 1er mars au 14 juin, de 14 h. à 18 h ; du 15 juin au 15 septembre, de 11 h. à 19 h. ; et
du 16 septembre au 31 octobre, de 14 h. à 18 h.
Renseignements : Association des Compagnons de l’Abbaye de Bon-Repos, 22570 St-Gelven,
Tél. 02.96.24.82.20.
En contrebas de l’abbaye, coule le canal de Nantes à Brest dans le lit du Blavet. Un pont magnifique
permet de traverser la rivière. Point de vue splendide sur l’abbaye, le pont romain. Belles promenades
à pied sur le halage et dans la forêt
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LES FORGES DES SALLES
La rencontre du minerai de fer, de la forêt (Quénécan) et de l’eau a donné naissance à une
importante forge au bois dont l’existence est attestée dès l’an 1000. C’est en 1440 que le vicomte Alain IX de Rohan y fait installer le premier haut-fourneau, qui allait
décupler la production d’acier. En 1621, le duc de Rohan fit venir de Liège, haut-lieu de la sidérurgie,
un grand spécialiste en ce domaine.
Les forges fournissaient de l’acier dans tout l’Ouest de la France, tout particulièrement aux
arsenaux de St-Nazaire, Brest, Lorient... Les transports étaient faits avec des charrettes et par les voies
d’eau.
L’ancien village sidérurgique des Forges des Salles est un témoignage remarquable du passé
industriel florissant de la Bretagne aux 18e et 19e siècles. Les Forges prospérèrent jusqu’à la guerre
franco-prussienne de 1870, puis étouffèrent petit à petit sous le poids des archaïsmes. L’arrêt de
l’exploitation eut lieu en 1877.
Lieu de promenade original. Voir les bâtiments industriels, la maison du maître des forges (beau
manoir du 18e siècle), la ‘’rangée des ouvriers ‘’, où logeaient les forgerons, les dépendances... Certains
bâtiments ont été réaménagés à l’ancienne. Voir aussi les jardins en terrasses.
Visites possibles (tél. 02.96.24.90.12). Durée 45 minutes :
— de Pâques à la Toussaint, tous les week-end et jours fériés, de 14 h. à 18 h.30.
— Juillet et août, tous les jours de 14 h. à 18 h.30.
LES GORGES DU DAOULAS
Revenir à Bon-Repos, puis traverser la R.N. 164. Montée en voiture dans une vallée sauvage
creusée par la rivière Le Daoulas.
Dans le petit bourg de Laniscat, visiter la loge Michel, témoignage de l’adaptation des gens
simples aux matériaux de construction dont ils pouvaient disposer. Tous les murs de cette habitation
sont constitués de vastes feuilles de schiste gris extraites des carrières de Liscuis.
A voir l’église, construite au 18e siècle. Une roue à carillons.
Redescendre à Bon-Repos par les gorges.
GOUAREC - LE CANAL
Mentionné au 12e siècle, le bourg de Gouarec
s’est édifié autour du château médiéval des Rohan.
Les nombreuses maisons à étages du
e
17 siècle, construites en schiste gris débité en
pierres minces, ont leurs façades relevées par des
ornements. Parmi celles-ci, le pavillon de chasse
des Rohan, dit aussi « logis du Sénéchal », est
particulièrement remarquable.
Au Bout-du-Pont, prendre à droite la route
de Plélauff en longeant le canal de Nantes à Brest.
Paradis des pêcheurs et des randonneurs.
A l’écluse de Plélauff, prendre la route de
Plouguernével, puis Rostrenen.
photo F.-X. Le Baquer
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ROSTRENEN
Entrée dans le Pays Fisel et en plein pays bretonnant. La Bretagne est constituée d’une
multitude de petits « Pays » formés de longue date, territoires à caractère spécifique vivant à l’unisson
de traditions, de coutumes reconnues et bien marquées : langue, modes vestimentaires, danses, etc...
Sans existence administrative ni politique. Le Pays Fisel (Bro Fisel), situé dans les Côtes-d’Armor, aux
confins du Finistère et du Morbihan, se compose d’une quinzaine de communes (anciennes paroisses).
Son nom viendrait du petit cordon noir (ficelle) entourant la base du chapeau traditionnel.
Rostrenen fut jusque dans les années 80-90 une ville très prospère. Un marché aux bestiaux,
considéré comme le deuxième de Bretagne, après Fougères, s’y tenait chaque mardi. Egalement
un marché forain qui recouvrait toutes les rues et places. Aujourd’hui, ce marché, qui constituait le
poumon économique de la petite ville, a pratiquement disparu, conséquences de la désertification du
milieu rural, de l’agrandissement des fermes, de l’enlèvement direct des bêtes à l’exploitation, etc...
Rostrenen est située au flanc d’une colline culminant à 262 m. (le Miniou). La ville s’est développée
autour du Château des barons de Rostrenen, édifice incendié en 1592.
L’église Notre-Dame, construite en 1295, remaniée depuis, était en fait la chapelle du château. Elle fut
érigée en église paroissiale et en collégiale en 1483. La partie la plus ancienne est le porche qui abrite
les statues du sculpteur Chamaillard, de Rostrenen.
Remarquable aussi le tableau de la composition représentant « L’Assomption de la Vierge », don
d’Olivier Perrin à sa ville natale (né en 1761).
Une fontaine sacrée du 17e siècle est située derrière la tour de l’église. Une légende dit qu’en
décembre1300, alors qu’un froid rigoureux régnait sur la région, un rosier était toujours vert et donnait
de splendides fleurs. On creusa au pied du rosier et l’on mit à jour le buste de la Vierge, appelée la
Vierge du Roncier. Pardon de Rostrenen à la mi-août.
Face à la place du Bourg-Koz qui devait servir de champ de lices (et aussi de marché aux
porcelets, à la volaille, au beurre...), le Manoir de Campostal, abritant de longue date un collège
privé, fut construit au 16e siècle.
KERGRIST-MOELOU (à voir absolument)
Proche de Rostrenen. L’église (monument classé) remonte aux
premières années du 17e siècle. Les fondateurs en furent les
barons, seigneurs et alliés de Rostrenen.
Sanctuaire gothique flamboyant restauré en 1870.
Les murs sont presque entièrement couverts de moulures
et sculptures. A remarquer à l’intérieur, les lambris ornés de
peintures à médaillons représentant les Pères du Concile de
Vatican I (1870).
La tour d’environ 40 m. de haut permet de découvrir un
vaste panorama.
Sur le placître, se dresse un calvaire (monument classé) de
1578. Mutilé pendant la Révolution. Il regroupe une centaine de
personnages en granit de Kersanton. Face à l’enclos paroissial,
quelques maisons caractéristiques.
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GLOMEL
Quitter Kergrist-Moëlou pour rejoindre la
Croix-Madeleine, puis Trébel, pour rejoindre la
route Rostrenen-Glomel.
S’arrêter à Pont-ar-Lenn, point culminant
(184 m.) du parcours du canal de Nantes à Brest.
Aucune vallée possible pour relier les bassins
versants du Blavet et de l’Aulne. Il fallut donc
creuser un canal appelé « la grande tranchée »,
sur 3,2 km de longueur, atteignant parfois 24 m.
de profondeur. Travail titanesque commandé
par Napoléon, commencé en 1823 et terminé
en 1832 sous Louis-Philippe, celui-ci mobilisa
un nombre considérable de travailleurs parmi
lesquels 600 à 700 bagnards, pour la plupart déserteurs des armées. (Voir les ouvrages de Jean Kergrist
au sujet des bagnards et de leurs conditions de survie au « camp » de Glomel. (Les bagnards du canal
de Nantes à Brest, Editions Keltia Graphic, 29540 Spézet).
Curiosité : à Pont-ar-Lenn, partant du « Bief de partage des eaux », l’eau descend d’une part vers
Nantes, d’autre part vers Brest.
Magnifique écrin de verdure tout au long de la ‘’Tranchée’’. Calme et repos. Paradis des pêcheurs.
Si vous aimez la tranquillité et la marche en pleine nature, profitez-en !
La commune de GLOMEL (Groñvel) est la plus étendue des Côtes-d’Armor avec 7995 ha. Une
population de seulement 1.502 habitants en 2000, suite à la désertification du Centre-Bretagne (4.250
habitants en 1911).
L’église St-Germain. La construction remonte au 16e siècle. Dévastée par les Révolutionnaires en
1883. Entourée d’un enclos paroissial jusqu’après la dernière guerre.
La mairie a été joliment aménagée dans un ancien manoir.
Glomel, grande commune rurale, s’est fait un nom dans les domaines touristiques et des traditions
populaires. C’est aussi le pays du barde breton GLENMOR, disparu il y a quelques années.
L’étang du Korong. Une superficie de 75 ha, 3 millions de m3 d’eau. Sa base de loisirs permet des
activités nautiques (voile, planche à voile, pédalo, kayak, baignade...). A proximité, camping, tennis...
Pêche au ‘’gros’’ : plusieurs prises de brochets mesurant environ 1 m 30...
Au début du 19e siècle, fut construite une digue en granit de 100 m. de long (à voir) pour agrandir
un étang datant du Moyen Age. Principal but : créer une réserve d’eau suffisante pour alimenter le
« bief de partage des eaux » du canal de Nantes à Brest durant les saisons sèches.
Le menhir. Prendre la route de St-Michel sur environ 300 m. Sur la gauche, le plus
grand menhir des Côtes-d’Armor, avec 8 m.60 de hauteur, d’un diamètre de 4 m.,
pesant 83 tonnes. On suppose qu’il a été extrait de la carrière de granit se trouvant
à proximité (Hélas, il est difficile aujourd’hui de s’en approcher).
Selon M. Jean Lody, ancien photographe à Rostrenen, qui a longtemps
‘’travaillé’’sur les menhirs de la région, ceux-ci devaient servir de poteaux indicateurs,
leur alignement étant évident.
Du village ‘’Le Menhir’’, descendre à pied sur 300 m. un petit sentier dominant
la vallée du Korong jusqu’à la digue du barrage. Très beau point de vue à ne pas
manquer.
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Le château de Coat-Couraval. (Poursuivre vers St-Michel jusqu’au croisement de la route RostrenenPlouray. Tourner à droite, au bas de la descente se trouve l’entrée du château).
Ce château a été construit au 15e siècle. Son architecture marque l’apparition de demeures
nobles en Centre-Bretagne. Décor dépouillé. Jardins à la française en terrasses. Les bassins du jardin
servaient autrefois à rouir le lin.
Visite des parc et jardins : tél. 02.96.29.09.61.
L’église de Trégornan. (Quitter Coat-Couraval en suivant la route de Plouray, passer le village de
Botcanou, puis prendre à droite la route de Trégornan, env. 4 km.).
Très belle petite église située sur un placître aménagé (ancien enclos paroissial), construite au
15e siècle, reconstruite au 17e et restaurée en 1850. Dédiée à l’origine à saint Corentin, patron de
la Cornouaille, Trégornan est une trêve de Glomel devenue paroisse en 1836. Aujourd’hui, on y prie
Notre-Dame de Pitié.
Eglise de Trégornan : ensemble de panneaux représentant les apôtres.
A l’intérieur, un magnifique retable récemment restauré. Un coup d’oeil à l’ossuaire situé sur le
placître : empilement d’os, de tibias, de crânes... provenant des tombes jadis situées dans l’enclos. Un
des tout derniers en Bretagne à exposer ainsi ses reliques à la vue de tous.
L’église de Trégornan (celle de mon baptême) est un exemple typique des édifices religieux
ruraux en Centre-Bretagne). Pour visiter, téléphoner à la mairie.
Quitter les Côtes-d’Armor par la route de Plouray (Morbihan), puis traverser la rivière Ellé qui
prend naissance vers Locuon et serpente jusqu’à Quimperlé où, fusionnant avec l’Isole, elles créent la
Laïta.
Tout au long de son parcours, l’Ellé sert de frontière naturelle entre la Cornouaille et le Pays
Vannetais.
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MORBIHAN
Le Pays du Roi Morvan
PLOURAY
Première commune d’entrée en Morbihan.
LA RIVIÈRE ELLÉ
L’Ellé constitue depuis sa source,
à Locuon, jusqu’à Plouray, une frontière
entre les Côtes-d’Armor et le Morbihan.
Après Plouray, elle est (pour la zone
qui nous concerne) complètement
morbihannaise, et elle sert cette fois
de séparation entre deux régions
traditionnelles bretonnes différentes
par le costume, le parler, les danses,
la musique... : le Vannetais et la
Cornouaille.
En effet, bizarrerie des découpages
administratifs, le département du
Morbihan possède une enclave
importante en Cornouaille, jusqu’aux
Très beaux costumes féminins de la région de Langonnet.
confins de Gourin et Roudouallec.
Alors, tout ce qui se trouve au sud de l’Ellé est vannetais, ce qui est au nord étant cornouaillais.
LE PAYS DU ROI MORVAN
Afin d’affirmer encore davantage l’unité existant entre populations vannetaise et cornouaillaise
de ce secteur, celles-ci, en référence à leur histoire, ont créé une entité dénommée « LE PAYS DU ROI
MORVAN », lequel englobe les cantons de Le Faouët, Gourin et Guémené-sur-Scorff (domaine de
notre périple en Morbihan).
Un peu d’histoire : en 497, les Bretons d’Armorique avaient reconnu la suprématie des Francs en
acceptant de négocier avec Clovis. Dès lors, en dépit de périodes de conflits avec les Francs, les liens
de sujétion des Bretons semblaient avoir disparu à la fin du 7e siècle.
Or, à partir de Pépin le Bref, les Francs cherchent à rétablir leur autorité, et Charlemagne envoie
son armée contre les Bretons en 786 et 799.
Il est alors facile de comprendre que la rébellion conduite en 818 par le roi Morvan ait provoqué
une fois de plus l’envoi de l’armée des Francs contre les Bretons. Le roi Morvan mourut dans la bataille,
au cours de combats sanglants se déroulant dans cette région du pays. Mais les Bretons n’avaient
perdu qu’une bataille...
Nominoë imposera à Charles le Chauve une sévère défaite à Ballon, près de Redon, en
845, contraignant les Carolingiens à le considérer comme roi du peuple breton, lequel garda son
indépendance jusqu’en 1532.
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ABBAYE DE LANGONNET
A Plouray, prendre la route de Le Faouët qui longe par endroits la vallée de L’Ellé.
L’histoire de cette abbaye est mal connue, car ses archives ont été détruites à deux reprises,
pendant les guerres de la Ligue, puis lors de la Révolution, mais on sait qu’elle fut fondée en 1136, par
Conan III, duc de Bretagne.
En 1789, les moines furent chassés, le mobilier vendu, les bâtiments loués et disputés entre Bleus
et Chouans. Elle est occupée aujourd’hui par la maison de retraite des Pères du Saint-Esprit, qui s’y
installèrent en 1858.
Magnifiques cloître et salle
capitulaire, seul vestige du
13e siècle. Musée d’art africain,
présentant
des
parures,
instruments de musique, armes
blanches, rapportés par les
missionnaires.
L’abbaye a toujours été
un lieu de rassemblement
et de recueillement pour les
populations des alentours.
Distante d’environ 5 km. des
bourgs voisins (Langonnet,
Plouray, Priziac), elle remplit
dans une certaine mesure le
rôle de paroisse.
Ah ! que tout y était beau, calme et reposant au siècle dernier, avec les superbes jardins, les offices,
les splendides Fêtes du Saint-Sacrement... Aujourd’hui, en raison du ralentissement des vocations et
de la désertification du Centre-Bretagne, l’abbaye poursuit toujours sa mission, de façon plus réservée.
On y vénère saint Maurice.
L’abbaye est ouverte aux visites. Tél. 02.97.23.93.08.
A signaler, à proximité de l’abbaye, la Maison St-Michel, une des annexes des Orphelins d’Auteuil.
Enseignement général pour les jeunes, puis formation professionnelle : imprimerie, mécanique
industrielle et automobile, menuiserie... et de nombreuses formations innovantes.
LA RIVIÈRE ELLÉ
Frontière naturelle entre la Cornouaille et le Vannetais, elle arrose les prairies de l’abbaye, longe
les jardins et bâtiments, puis continue son chemin en serpentant à travers prés, prairies, bois, vallées,
jusqu’à Ouimperlé.
La route reliant Le Faouët longe l’Ellé sur plusieurs kilomètres, laissant découvrir des paysages
enchanteurs. Elle nous plonge aussi en plein coeur du pays du Roi Morvan dont beaucoup de lieux-dits
rappellent encore le nom de ce fier Breton qui, campé sur les rives de l’Ellé, eut le culot d’apostropher
en ces termes l’envoyé spécial de Louis le Pieux, venu en 818 obtenir la soumission de la Bretagne à
l’empire d’Occident : « Pars vite et rapporte à ton roi cette réponse : ‘’Je ne cultive point sa terre et je ne veux
point de ses lois. Qu’il règne sur les Francs, Morvan régnera sur les Bretons’’ ».
A quelques kilomètres avant Le Faouët, l’Ellé nous quitte pour s’enfoncer dans de profondes
vallées que nous retrouverons plus tard.
Après le croisement de la route Gourin-Le Faouët, nous rentrons sur le domaine de cette dernière
commune.
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LE FAOUET
Aux confins de la Cornouaille et du Morbihan, le pays du Faouët est resté longtemps isolé. Région
accidentée, presque montagnarde, la commune doit son nom aux collines couvertes de hêtres (faou
en breton).
Petite cité de 3000 habitants, on y découvre ce que l’art de la Bretagne présente de plus
beau, mais aussi de plus diversifié. Peu d’autres communes rurales bretonnes peuvent livrer à notre
contemplation un passé aussi riche, autant empli d’histoire, parsemé de telles merveilles !..
Tout doit être vu, tellement c’est beau !
Je me contenterai de quelques mots pour les différents édifices ou monuments, l’Office
de Tourisme du Pays du Roi Morvan fournissant des documentations intéressantes. Visite des sites
commentée.
Chapelle Sainte-Barbe (venant de l’Abbaye de Langonnet, prendre à gauche avant l’entrée
en ville).
La construction de la chapelle remonte à 1489, avec achèvement en 1512. De style gothique
flamboyant, elle surprend par l’exiguité de son emplacement et par l’escalier en balustres permettant
d’y accéder.
La chapelle Sainte-Barbe
Escalier monumental descendant à la chapelle.
Légende et réalité se superposent au sujet de la construction de cette chapelle, qui semble tenir
du miracle. Sainte Barbe est invoquée pour être préservé du feu, de la foudre ; elle est la patronne des
pompiers.
Souvenir de jeunesse : sur le terre-plein, est située une petite construction soutenant une
cloche. Pour être certains de se marier dans l’année, les jeunes coeurs devaient être capables de la
faire carillonner. Essayez !..
Les Halles. En centre-ville, bâtiment aux dimensions impressionnantes, 53m. x 19, recouvert d’une
couverture en ardoises supportée par une imposante charpente en chêne. Un clocheton octogonal,
en dôme, domine la construction.
Cet édifice a de tous temps servi de lieu de marché.
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Chapelle Saint-Fiacre (prendre la route de Quimperlé). Saint
Fiacre était un moine d’origine irlandaise. La chapelle a été
construite entre 1450 et 1480-90. Très beau clocher entouré
de deux tourelles.
A l’intérieur, un des plus anciens et illustres jubés en bois
polychrome de France, le vitrail de la famille de sainte Anne,
un ensemble de vitraux des 15e et 16e siècles, etc...
Musée du Faouët (1, rue de Quimper, tél. 02.97.23.15.27).
Installé dans un ancien couvent des Ursulines du 17e siècle. Il
séduit les amateurs de peinture par l’importance et la qualité
des expositions temporaires, mais aussi par sa collection
constituée d’oeuvres des nombreux artistes français ayant
fréquenté Le Faouët et sa région dès le milieu du 19e siècle.
Marion du Faouët. Qui n’a jamais entendu parler de Marion du Faouët (née Marie-Louise Tronel),
pendue à Quimper en 1755, devenue le symbole du bandit dur aux riches et généreux pour les
pauvres ?
Cette Faouétaise, à la tête d’une bande de gueux, terrorisa toute la région. Son histoire a fait
l’objet de nombreux écrits, ainsi que d’un film.
KERNASCLEDEN
Le pays du roi Morvan recèle de nombreuses églises et chapelles aussi belles les unes que les
autres. Il faudrait pouvoir y passer plusieurs jours.
Avant de poursuivre plus avant notre circuit, une visite à la chapelle Notre-Dame de Kernascléden
s’impose. Edifice du 15e siècle, l’histoire de ce magnifique chef-d’oeuvre de l’art breton est liée à une
partie importante de l’Histoire bretonne.
Le terrain fut donné par les Rohan. A la clé de voûte, terminée en 1433, on remarque les armes
de Jean V, duc de Bretagne, et de sa femme Jeanne de France.
Remarquable ensemble de fresques murales qui constituent l’un des exemples de l’art français
e
du 15 siècle : anges musiciens, scènes de la vie de Jésus et Marie, et surtout un Enfer et une Danse
macabre réalisés vers 1470.
GOURIN
A quelques kilomètres, ce circuit délaisse Langonnet à sa droite et Le Saint à sa gauche. Dommage,
ça mériterait le détour !
Gourin, capitale des Montagnes Noires, a été un centre ardoisier important au 19e siècle et
jusqu’aux environs de 1950. Fermeture des Ardoisières en 1962.
Surpeuplée et pauvre, par ailleurs tributaire de l’extraction des ardoises, Gourin est devenue, dès
la fin du 19e siècle, la capitale de l’émigration vers l’Amérique. 11.500 personnes ont ainsi émigré entre
1880 et 1970 vers les Etats-Unis.
Emigration interfamiliale, beaucoup de Gourinois et de gens du canton cherchaient à y faire
rapidement fortune, afin de revenir s’établir au Pays. Nombre d’entre eux s’y installèrent néanmoins, y
créant famille et situation, comme au Québec.
La petite ville bénéficia forcément de la manne rapportée par les ‘’Américains’’, notamment à
l’occasion des vacances de ces derniers. Depuis longtemps, ils sont moins présents.
12
L’église paroissiale, de style Renaissance, a été construite en 1500. Dans la nef, l’autel du Rosaire date
de 1686. Au-dessus du gradin sculpté, une très belle Vierge de Pitié du 16e classée par les Monuments
Historiques.
Nombreuses chapelles et manoirs sur toute la commune. Les chapelles ont toutes leur Pardon
au cours de l’été.
Le château de Tronjoly a été édifié au 18e siècle, sur les bords d’un étang. Devenue propriété
communale en 1984, si la vaste demeure n’a guère changé depuis, les municipalités successives
se sont efforcées d’en faire un centre culturel ouvert sur tout et à tous. Nombreuses expositions.
Et puis, bien sûr, le Musée retraçant le « grand
déménagement » vers l’Amérique. Fête de la
Crêpe et autres manifestations ponctuelles.
Et puis, Gourin est aussi depuis les années
50 la capitale de la musique traditionnelle
bretonne. Le Championnat de Bretagne des
Sonneurs Traditionnels se déroule chaque premier
dimanche de septembre au château deTronjoly.
Une visite du château et de ses dépendances
sera fort instructive, car elle permettra de
découvrir comment une population dynamique
et volontaire peut ensemble forcer le destin.
Stèle dédiée aux Sonneurs de Bretagne.
ROUDOUALLEC
(A Gourin, prendre la route de Quimper). C’est de Roudouallec qu’est parti le premier émigrant
vers l’Amérique du Nord, un tailleur qui revint après avoir fait fortune. Le rêve réalisé fit recette : en
1927, on enregistrait quinze départs par mois en moyenne à Gourin et sa région.
Incroyable : Air-France avait créé une agence commerciale dans le petit bourg.
Roudouallec est réputée pour ses galettes et ses crêpes. Je vous conseille la Crêperie de la
Ferme, tél. 02.97.34.53.97. Réservation conseillée le week-end.
L’église actuelle, de petite taille, est située dans un enclos. Le clocher, datant de 1772, est l’un des
vestiges du 18e siècle les plus intéressants du Morbihan. Le mobilier est composé d’un maître-autel et
d’un retable du 18e, et de statues en bois polychrome des 16e et 17e siècles.
Kenavo d’ar Mor-Bihan !
Au revoir le Morbihan !
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CENTRE-FINISTÈRE
Photo J. Chiffoleau
Le Centre-Finistère est traversé par deux chaînes montagneuses à l’aspect totalement différent.
Chapelle Notre-Dame du Krann, Spézet, trésor du patrimoine breton.
Au sud, les Montagnes
Noires (ar Meneziou
Du) qui s’étendent d’ouest
en est, du Menez-Hom
à Gourin, jouant avec les
méandres du canal de
Nantes à Brest.
Culminant à 330 m., elles
se composent de grès
armoricain vers le sud,
et de schiste noirâtre au
nord, là où est concentrée
l’exploitation ardoisière. Les
Montagnes Noires tirent
leur nom des grandes forêts
de feuillus, d’ifs et de houx
dont elles étaient autrefois
couvertes.
Au nord, les Montsd’Arrée (ar Menezioù
Arre). Le massif des Montsd’Arrée sépare le Finistère
en deux parties distinctes,
le Léon et la Cornouaille.
La « montagne » comme
on l’appelle (ar menez en
breton, ar menezioù au
pluriel) est un ensemble
naturel si particulier que
cela lui valut d’être un des
premiers sites protégés
de France, au sein du Parc
Naturel d’Armorique.
Les
Monts
d’Arrée
constituent un massif
formé il y a 200
www.images-de-bretagne.com
millions d’années et
s’étendent au sud de la pénéplaine du Léon. Leur ligne de crête culmine au Roc’h-Trévézel à 384 m.,
barrant l’horizon d’est en ouest.
Paysages grandioses et sauvages, principalement recouverts de landes, de bruyère et d’ajoncs.
14
LE PAYS DES MONTAGNES NOIRES
En quittant Roudouallec, reprendre la route de Gourin, puis bifurquer à gauche pour rejoindre
Spézet. (Nous entrons dans le Finistère).
SPÉZET
Très jolie bourgade du Poher. Plusieurs maisons peintes avec des couleurs pastels, comme en
Irlande.
Il y a quelques années, Spézet était surnommée le Las-Vegas breton en raison de ses discothèques.
Spézet fut aussi le théâtre, il y a peu, de fêtes dédiées à la monnaie bretonne. Les visiteurs changeaient
leurs francs en lur (livre), gweneg (sou) ou autres pièces et commerçaient toute la journée en breton.
Ces fêtes connurent un très gros succès, avant de devenir itinérantes.
Si de passage à Spézet ou dans la région, voire dans une fête traditionnelle bretonne (et même
ailleurs...), le Cercle Celtique de Spézet est à l’affiche, surtout ne le ratez pas. Composé de danseuses et
danseurs, chanteurs, musiciens du pays, il vous fera vivre nos traditions populaires dans tout leur éclat.
Un des meilleurs ambassadeurs du patrimoine culturel breton, plusieurs fois champion de Bretagne
des ensembles traditionnels de notre pays.
Ne quittez pas Spézet sans avoir vu la chapelle Notre-Dame du Krann, à proximité du bourg.
Construite en 1248, réédifiée en 1535, elle renferme de magnifiques vitraux du 16e siècle que l’on
place parmi les plus beaux de Bretagne. Ces vitraux racontent à travers 340 visages la vie de Jésus,
de la Vierge et de quelques saints. Ils furent, pour nos ancêtres qui ne savaient pas lire, un véritable
catéchisme en images.
A signaler aussi deux remarquables
retables de part et d’autre du maîtreautel : le retable de la Vierge et le
retable de la Trinité offrant au regard
quantité de personnages, parfois
placés dans de petites niches à dais,
les statuettes des douze apôtres...
Un enchantement !
Ouvert de mai à septembre,
de 14 heures à 17 heures.
Photos J. Chiffoleau
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DOMAINE ET CHATEAU DE TREVAREZ
Par une petite route sinueuse et pittoresque, rejoindre Saint-Goazec et le domaine de Trévarez,
étape particulièrement importante de ce circuit.
Entre 1894 et 1906, au coeur
d’un parc paysager, James de
Kerjégu, député et président
du Conseil Général du Finistère,
qui vient d’acheter les 2.022
hectares, fit construire le
château de Trévarez, folie
architecturale de style néogothique, en brique rose et en
pierre de Kersanton.
Réquisitionné
comme
centre de repos par les
Allemands pendant la dernière
guerre, il fut la cible d’un
bombardement allié en 1944.
L’édifice est aujourd’hui réparé.
Devenu propriété du Conseil Général, le domaine, d’une superficie de 85 hectares, avec
parcs et jardins, offre des collections végétales qui font sa réputation : camélias, hortensias, azalées,
rhododendrons... à profusion. Pour observer la majorité d’entre elles, emprunter l’allée des 4 saisons.
Les terrasses du château offrent un panorama exceptionnel sur la vallée de l’Aulne et les Monts
d’Arrée.
Trévarez est devenu aussi un centre culturel important. Les anciennes écuries ont été restaurées
et aménagées, accueillant des expositions artistiques, des manifestations florales et autres...
Tout est organisé pour les visites (petit train électrique).
Contact : Domaine départemental de Trévarez, 29520 Saint-Goazec. Tél. 02.98.26.82.79.
En quittant le domaine, monter jusqu’au bourg de Laz, d’où l’on peut découvrir des crêtes
rocheuses surplombant de magnifiques vallées.
CHATEAUNEUF-DU-FAOU
Station verte baignée par l’Aulne, particulièrement riche en patrimoine historique et religieux.
Chef-lieu de canton, Châteauneuf-du-Faou (Kastell-Nevez ar Faou) est bien équipée en hôtellerie,
restauration, camping...
Sa situation privilégiée au coeur du Finistère fait de Châteauneuf un centre idéal d’excursions
vers le Parc d’Armorique, les plus belles plages de la Cornouaille (30 mn) et les sites touristiques les
plus réputés.
Sur les berges de l’Aulne, le site de Penn-ar-Pont ouvre ses portes aux promeneurs et plaisanciers.
Le Pont du Roy confère un charme ancien.
Le peintre Paul Sérusier (1863-1927), adopté par la population, s’établit à Châteauneuf. En 1904,
en vue de décorer l’église, il peint d’amples panneaux de bois qui, hélas, ne furent jamais mis en place,
mais quelques années plus tard il décorera de fresques les murs du baptistère.
16
LES MONTS D’ARREE
Laissant derrière nous les Montagnes Noires, le canal de Nantes à Brest et la vallée de l’Aulne,
nous rentrons tout de suite dans un univers au paysage plus tourmenté, et nous progresserons ainsi
constamment jusqu’au sommet des Monts d’Arrée.
— Pelec’h emoc’h chom ? (Où habitez-vous ?)
-— E kreiz ar menezioù. (Dans la montagne).
C’est ainsi que se situent tous les habitants d’un territoire relativement étendu, mais formant
une entité sans faille : des
hommes plutôt rudes, à
l’instar des rudesses de
leur pays ; une agriculture
difficile,
en
majorité
tournée vers l’élevage
; une grande solidarité
dans l’action, pouvant
même parfois mener à des
conflits assez violents avec
les autorités étatiques ;
des traditions culturelles
bien affirmées : une danse
traditionnelle principale
www.images-de-bretagne.com
appelée Gavotte des
Montagnes (Gavotenn ar Menezioù), commune à toute la région, malgré quelques petites variantes
locales, une même façon de chanter, de sonner, un même goût pour la fête... En un mot, un pays aux
traditions bien ancrées dont ils tirent une fierté légitime.
Un peuple rude, parfois un peu frustre, mais qui, pour peu que les visiteurs ne viennent pas en
pays conquis, qu’ils aient envie de parler, d’échanger, de jouer d’égal à égal, ouvrira toutes grandes ses
portes et réservera à chaque fois un accueil très chaleureux.
Précision utile : Toute cette partie du Finistère est intégrée dans le Parc naturel d’Armorique,
une institution ayant pour but de promouvoir la culture, les trésors naturels et artistiques, la gastronomie,
les créateurs, etc..., et de favoriser le développement et les échanges avec le monde extérieur.
PLONEVEZ-DU-FAOU
Peu d’informations sur cette bourgade. Mais un crochet jusqu’à la chapelle Saint-Herbot est
fortement conseillée. Splendide édifice élevé entre 1498 et 1516. L’important pèlerinage qui s’y
déroulait autrefois explique la splendeur de cette chapelle. Les paysans sollicitaient l’aide de saint
Herbot , le protecteur des bêtes à cornes, et déposaient sur des tables à offrandes des touffes de crins
coupées aux queues des vaches.
La construction, à la mesure du culte rendu, laisse rêveur. Tout est grandiose, dans le cadre d’un
tout petit village typique.
17
DE SAINT-HERBOT A BRASPARTS
Une route pittoresque conduit, à travers les contreforts des Monts d’Arrée, vers deux ou trois
petits bourgs dignes d’intérêt.
D’abord Loqueffret, la patrie des chiffonniers (ar
pilhaouerien). Jadis, la triste vie des hommes des Monts
d’Arrée, vivant plus que chichement de l’exploitation
de leurs petites fermes, sur un territoire désolé, les
poussait, pour survivre, à s’adonner au commerce, un
commerce bien particulier, celui de la récupération des
produits pouvant être réutilisés : vieux chiffons, ferraille,
crins, peaux... Ils partaient en charrette, certains plutôt
sédentaires, d’autres préférant le voyage.
L’église paroissiale et son enclos possèdent un
mobilier d’une extraordinaire qualité, en particulier le
retable de l’autel du Rosaire.
Puis Lannedern (saint patron : Edern). On domine l’église du 17e siècle de la route du Huelgoat.
Il faut s’arrêter, ne serait-ce que pour la beauté du site.
Tous ces petits bourgs et villages traversés dans la montagne mériteraient certainement une
attention plus grande, ne serait-ce que pour en apprécier la vie locale et éviter de passer à côté de
beaux sites non indiqués aux touristes.
BRASPARTS
Perchée sur une colline, Brasparts est une très ancienne commune, au relief particulièrement
accidenté et au caractère sauvage.
Pour les amoureux de la randonnée pédestre, deux sentiers balisés partent du bourg. Ils ne
seront pas déçus du décor.
L’enclos paroissial, avec son calvaire, un ossuaire et l’église, mérite un arrêt.
LE MONT SAINT-MICHEL-DE-BRASPARTS
A Brasparts, prendre la route de Morlaix et tourner sur la gauche à quelques kilomètres.
Du terre-plein couronnant le sommet (alt. 380 m.),
surmonté d’une chapelle dédiée à saint Michel, vue
panoramique s’étendant sur la Manche (par beau temps),
jusqu’à la rade de Brest. On y domine aussi toute la partie
la plus tourmentée des monts. Et puis, tout d’abord, la
Maison des Artisans, créée en 1972 dans le cadre du
Parc d’Armorique, permettant à de très nombreux artisans
et artistes d’exposer leurs oeuvres.
Puis le lac St-Michel et la fameuse centrale
électrique de Brennilis, construite en 1969, dont le
réacteur a été arrêté en juillet 85 ; le dolmen ; l’exposition
du Youdig, à Kerveguennet (le rêve aux portes de l’enfer :
un village des Monts d’Arrée reproduit en miniature).
A noter tout particulièrement le Yeun Elez, site naturel exceptionnel par sa géologie, son climat,
sa faune (sa flore ?). Jadis, c’était une vaste tourbière, transformée par la main de l’homme.
Puis, tout près du Mont, le Signal de Toussaine (Tuchenn Gador), alt. 384 m.).
18
Tourner à droite pour rejoindre Botmeur et traverser les sommets de la montagne. Le petit bourg
domine le plan d’eau du lac de Nestavel, dénommé aussi lac de St-Michel ou lac de Brennilis.
Dans l’imaginaire breton, nos Anciens considéraient que la grande mare située au milieu des
marais, dans cette vaste étendue désolée, ne pouvait qu’être une porte de l’enfer.
Direction La Feuillée et LE ROC’H TREDUDON, lequel offre le spectacle d’arêtes déchiquetées. Du
sommet, on bénéficie d’un superbe panorama sur les campagnes du Léon.
Puis, suivant la route venant du Huelgoat, et qui nous plonge dans un univers assez irréel, nous
atteignons le ROC’H TREVEZEL, situé sensiblement à un carrefour de routes importantes.
Le Roc’h Tredudon et le Roc’h Trevezel se disputent l’honneur d’être le point culminant de la
Bretagne (alt. 387 m. ?).
Petite anecdote : c’est sur ces sommets, que l’ex-O.R.T.F. avait placé un relais émetteur de
télévision. Celui-ci fut détruit soit-disant par le F.L.B. (Front de Libération de la Bretagne) en 1974. Ce
n’est pas impossible, mais rien n’a jamais été prouvé, et les enquêtes (?) tournèrent court pour la bonne
raison que des soldats étaient en manoeuvre dans les environs immédiats. Alors, qui a fait le coup ?
Toujours est-il qu’une bonne partie de la Bretagne a été privée de télévision durant des semaines... et
que l’année suivante fut prolifique en matière de naissances.
Ainsi se termine sur le « toit » de la Bretagne notre « virée » en Kreiz-Breizh. Oh, il y avait plein
d’autres choses à voir, sans doute aussi belles...
Ce circuit ne prétend donc être qu’un petit accompagnement dans la découverte de notre
région. J’espère simplement qu’il aura attiré votre attention sur la diversité des sites et la richesse des
patrimoines artistiques, architecturaux et religieux qui parsèment tout notre pays.
www.images-de-bretagne.com
Et si cette promenade a pu vous intéresser, revenez nous voir et recommandez ce circuit autour de
vous. Dites que la Bretagne, ce n’est pas seulement la mer... et que l’authencité, la réalité de notre pays
méritent certains détours, de parcourir certains horizons qui, pour peu que l’on veuille bien s’en donner la
peine, peuvent apporter à chacun bonheur et connaissance des autres.
Trugarez !
Merci !
19
QUELQUES RENSEIGNEMENTS POUR VOUS AIDER A BIEN PREPARER VOTRE CIRCUIT
Pour commodités de consultation de votre carte routière, je vous signale l’intérêt de la
carte michelin n° 58. Tout le circuit y est, et facile à suivre.
Le Centre-Bretagne a fait de gros efforts sur le plan du développement touristique. Toute la zone considérée est
bien pourvue en Offices de Tourisme et Syndicats d’Initiative qui, sur demande, vous feront parvenir tous les documents nécessaires à la découverte de leur ‘’pays’’.
Pour le circuit concerné, vous pouvez vous adresser à :
Dans les COTES-D’ARMOR
— OFFICE DE TOURISME DU LAC DE GUERLEDAN, 1, place de l’Eglise, 22530 Mur-de-Bretagne. Tél. 02.96.28.51.41.
— OFFICE DE TOURISME DU KREIZ-BREIZ, 6, rue Abbé-Gibert, 22110 Rostrenen. Tél. 02.96.29.02.72.
Dans le MORBIHAN
— OFFICE DE TOURISME DU PAYS DU ROI MORVAN, rue des Cendres, 56320 Le Faouët. 02.97.23.23.23.
— ANTENNE DE GOURIN, 24, rue de la Libération, 56110 Gourin. Tél. 02.97.23.66.33.
Dans le CENTRE-FINISTERE
—
—
—
—
—
—
OFFICE DE TOURISME DU CENTRE-FINISTERE, 13, rue de l’Eglise, 29190 Pleyben. Tél. 02.98.26.60.25.
OFFICE DE TOURISME DE CARHAIX ET DU POHER, rue Brizeux, 29270 Carhaix. Tél. 02.98.93.04.42.
OFFICE DE TOURISME DE CHATEAUNEUF-DU-FAOU, place Ségal. Tél. 02.98.81.83.90.
OFFICE DE TOURISME D’HUELGOAT, Moulin du Chaos. Tél. 02.98.99.72.32.
OFFICE DE TOURISME DU YEUN-ELEZ, place des Monts-d’Arrée, 29190 Brasparts. Tél. 02.98.81.47.06.
SYNDICAT D’INITIATIVE DE SPEZET, rue Général-de Gaulle, 29540 Spézet. Tél. 02.98.93.94.70.
HEBERGEMENT ET RESTAURATION
Au gré de mes périgrinations en Centre-Bretagne, j’ai pu apprécier un certain nombre d’établissements hôteliers,
restaurants, crêperies... situés sur le parcours proposé, en les situant dans l’ordre d’avancement du voyage. Je vous
les propose tout simplement, sans aucune exclusive.
COTES-D’ARMOR
— Hôtel-Restaurant ‘’Les Jardins de l’Abbaye’’, Abbaye de Bon-Repos. Tél. 02.96.24.95.77.
— Hôtel-Restaurant ‘’Le Henri IV’’, 22110 Rostrenen. Tél. 02.96.29.15.17.
— Restaurant ‘’L’Eventail des Saveurs’’, 22110 Rostrenen. Tél. 02.96.29.10.71.
— Hôtel-Restaurant ‘’La Cascade’’, 22110 Glomel. Tél. 02.96.29.60.44.
MORBIHAN
— Hôtel-Restaurant ‘’Le Cheval-Blanc’’, 56320 Priziac. Tél. 02.97.34.61.15.
— Crêperie ‘’La Sarrasine’’, 56320 Le Faouët. Tél. 02.97.23.06.05.
— Chambres d’Hôtes, Angella et Albert Brown, Kergoff, 56320 Le Faouët. Tél. 02.97.23.06.37.
— Hôtel-Restaurant ‘’La Chaumière’’, 56110 Gourin. Tél. 02.97.23.43.02.
— ‘’Crêperie de la Ferme’’, 56110 Roudouallec. Tél. 02.97.34.53.97.
CENTRE-FINISTERE
— Hôtel-Restaurant ‘’Les Bruyères’’, 29540 Spézet. Tél. 02.98.93.80.19.
— Plusieurs hôtels-restaurants à Châteauneuf-du-Faou.
— Terminer le circuit au Huelgoat ou à Carhaix. Plusieurs hôtels-restaurants.
Le Centre-Bretagne propose également toutes sortes d’hébergement et de restauration, y compris gîtes ruraux,
chambres d’hôtes, auberges, campings..
Un bon conseil : réservez a l’avance !
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FÊTES - ANIMATIONS - LOISIRS
La vie culturelle et festive est dense en Centre-Bretagne toute l’année, mais la période d’été se singularise
par de nombreuses fêtes traditionnelles qui ont su garder leur attrait et leurs singularités.
Parlons par exemple des pardons, ces fêtes religieuses et profanes en l’honneur du saint Patron (ou de la
Patronne) de la paroisse ou d’une chapelle. Choisissez de préférence un Pardon en milieu rural, où les cantiques
sont encore parfois chantés en breton, où les habitants, croyants ou pas, se font un devoir de prendre part à ces
réjouissances populaires scellant l’unité de la communauté.
Parlons aussi des festoù-noz (fest-noz au singulier), ces fêtes de nuit où l’on danse en choeur les danses
traditionnelles du terroir. La Gavotte est la danse typique de la région que je vous propose de visiter, laquelle
s’effectue en ronde fermée.
Choisissez là aussi un fest-noz dans les terres, sans grand tapage publicitaire. Vous vous y trouverez avec
les autochtones et éviterez le « fest-noz touristes ». Vous ne savez pas danser ? Aucun problème, il y aura toujours
quelqu’un pour vous inculquer les rudiments de base.
Un conseil : si vous êtes à plusieurs, ne restez pas entre vous, au risque d’être pris pour des ‘’rigolos’’. Intercalezvous entre les danseurs locaux, dites leur que vous voulez ‘’apprendre’’ et laissez-vous guider. Dès lors, quels que
soient les animateurs, musiciens ou chanteurs traditionnels, accrochez-vous au rythme, puis lâchez-vous. Et si les
meneurs décident de faire « hir hir » (long long), vous serez certainement surpris par cette sorte d’envoûtement qui
s’emparera de vous et de toute l’assemblée.
Et vous aurez passé une soirée agréable. La majorité des festoù-noz ont lieu le
samedi soir.
Encore quelques petites précisions :
— Centre-Bretagne se traduit par Kreiz-Breizh en breton.
— Le Pays (terroir) se traduit par Bro.
— On dit kenavo en partant, mais on n’utilise pas de mot défini pour dire bonjour.
— Merci se dit Trugarez ;
— A noter aussi qu’en Cornouaille, la lettre e se prononce é. Ex. : levenez (joie), lévénez ;
kenavo (au revoir), kénavo...
Le Centre-Bretagne vous intéresse ?
La COOP-BREIZH, 29540 Spézet
vient de publier
“ De mémoire vive ”
un ouvrage dans lequel Martial PEZENNEC
(également auteur de ce petit circuit-découverte)
relate sa jeunesse et la vie de son peuple en
Centre-Bretagne, ainsi que l’évolution de la
société rurale vers le milieu du XXe siècle.
L’auteur y met aussi à l’honneur la langue
bretonne.
224 pages + 16 pages photos - 15 € (port 5€)
Contact : [email protected]
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