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M. Gérard Senac
Président Directeur Général
Eiffage Senegal
Avenue Félix Eboué / Route des Brasseries
B.P. 737 - DAKAR
Sénégal
Dakar, 29.07.2013
Rapport sur la contribution de Eiffage Sénégal à la protection de 32 ha de forêt en
Casamance et à l’action « Stop aux filets en nylon ».
Cher Gérard,
Au nom de la communauté d’Ecofund et au nom de nos champions Augustin Diatta et Badou
Kane, j’aimerais remercier Eiffage Sénégal et vous en particulier, pour le soutien que Eiffage
a apporté aux projets de protection de l’environnement et de la biodiversité au Sénégal.
Les deux projets sont exceptionnels pour la protection de la nature au Sénégal ; d’une part
ces projets sont initiés et portés par la population locale. Déterminées, dynamiques, et
engagées, ces personnes ont tout de champions. D’autre part ces projets sont exceptionnels
puisque simples, concrets et avec un effet positif à une grande échelle sur nos
écosystèmes : Il s’agit respectivement i) de la protection d’une belle forêt littorale de 32 ha
(64 terrains de football !) dans le sud du Sénégal, en Casamance et ii) de la gestion durable
des ressources halieutiques par les pêcheurs artisanaux au Sénégal. Le rapport ci-joint
présente en détail les champions, leurs projets et les résultats atteints.
Notre association « Ecofund » accompagne les champions et leurs projets à travers une
approche participative : grâce à notre plateforme web www.ecofund.org chacun peut y
contribuer peu importe la somme. Les dons ainsi collectés en ligne auprès des particuliers
sont ensuite renforcés par des contributions du secteur privé local. C’est un partenariat basé
sur l’esprit gagnant-gagnant qui vise à créer une communauté inclusive autour de la
protection de l’environnement, où le secteur privé, les porteurs de projets (nos champions) et
la société civile, se rencontrent pour bâtir notre futur vert. Notre brochure accompagne le
rapport afin díllustrer l’approche et les outils d’Ecofund.
Je reste à votre disposition pour concrétiser ce partenariat.
Au plaisir de vous lire bientôt
Markus Faschina
Chairman / Président
Ecofund e.V. Kriegsstraße 184, 76133 Karlsruhe, Germany | [email protected] | VR3605
Second Prize Winner of the APPS4AFRICA West Africa competition
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« Casamance Ecoparc » : Diembering, basse Casamance, Sénégal
Phase I : PROTECTION
Rencontrez le champion du projet
Je suis Augustin Diatta, marié et père de 4 enfants. Je suis un entrepreneur sénégalais,
propriétaire d’un campement touristique en Casamance. Cela fait déjà 5 ans que je me suis
engagé à travers mon association APES (Association pour la Protection de l’Environnement
au Sénégal) dans la réalisation de mon projet d’Ecoparc avec l’aide de ma famille et de mes
amis.
Pour nous la forêt est sacrée. En plus, ses fruits nous apportent depuis des générations une
importante valeur nutritive et médicale. La forêt nous permet aussi d’attirer un tourisme
écologique et responsable, ce qui fait prospérer l’économie locale.
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La flore et la faune de la forêt de l’Ecoparc Casamance
Une équipe d’ornithologues a pour la première fois en 32 ans, recensé 5 espèces d'oiseaux
spécifiques de cette forêt, pour l'instant conservée. Ici c’est le bulbul fourmilier (Grey-headed
bristlebill). Cette espèce a immédiatement indiqué la particularité de l'Ecoparc ; bien
qu’assez commune, le bulbul fourmilier est en effet associé aux forêts d’Afrique de l'Ouest et
Centrale. Au Sénégal et en Gambie, on ne l’observe que dans quelques milieux forestiers du
sud-ouest. Les forêts de Casamance étant rarement visitées par les ornithologues, les
observations de bulbul fourmilier sont ainsi les premières rapportées depuis 1979 !
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De quoi s’agit-il ?
Avec son Association pour la Protection de l’Environnement du Sénégal (APES), Augustin
Diatta, le champion de ce projet, a pu sauver 32 hectares de belle forêt endémique sur le
littoral sud-ouest du Sénégal, près de Diembering en Basse Casamance. La forêt était
menacée par la spéculation foncière, le pâturage et le braconnage, p.e. la coupe illégale
pour le charbon de bois ou pour libérer la terre pour la production de riz.
Augustin et son association APES ont sécurisé les droits légaux pour la forêt et l’ont ainsi
sauvée de la spéculation foncière. Ensuite, l’idée de créer un Ecoparc est née avec le but
d’exploiter de façon durable la forêt et ainsi préserver un des derniers poumons verts de la
région pour les futures générations.
Les images de Google prises en Juillet 2013 témoignent de la déforestation en Casamance,
notamment sur le littoral.
La côte de la basse Casamance avec sa station touristique au Cap Skirring est réputée la
plus belle de tout le Sénégal. La flèche montre l’emplacement du Club Med avec un
développement urbain le long la côte. Ce développement urbain, même si très modeste par
rapport à son potentiel à cause de la rébellion casamançaise, a favorisé une spéculation
foncière (p.e. pour des villas de vacances), ce qui a contribué à la destruction de la forêt
littoral notamment entre Kabrousse, Cap Skirring et Boukot. Les images Google à la page
suivante montrent l’impact de la déforestation entre 2004 et 2013 au sud de l’Ecoparc. Selon
Augustin, si le processus d’urbanisation continue, dans quelques années il n’y aura plus de
poumon vert entre les localités citées ci-dessus.
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L’impact de la déforestation au sud de l’Ecoparc pendant la dernière décennie. Cette
dynamique destructive aurait pu emporter la forêt d’Ecoparc, si Augustin et son association
APES n’avaient pas initié le projet d’Ecoparc.
Vue d’ensemble de la Basse Casamance avec Diembering, son Ecoparc (flèche),
Kabrousse, le fleuve Casamance et Ziguinchor. La forêt près de Diembering est désormais
protégée de la spéculation foncière grâce à la création de l’Ecoparc Casamance. La terre
grise, notamment entre la côte et l’Ecoparc, sont des rizières. Le Parc National de la Basse
Casamance n’est plus protégé et sa faune et flore ne sont plus recensées depuis
l’éclatement de la rébellion casamançaise en début des années 1980.
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Malgré le lancement en 2009 du projet de l’Ecoparc par Augustin et son association APES,
deux principales menaces continuaient à peser sur la forêt de l’Ecoparc :
1)
une pression de pâturage due aux intrusions du bétail domestique (zébus, chèvres,
moutons) qui y prélève pour se nourrir feuillages, branches, écorces et parfois racines.
La pression de pâturage et le piétinement que le bétail exerce sur la forêt entrainent la
disparition de certaines essences de végétaux et parfois de la faune qui y est associée.
Elle se traduit donc par un appauvrissement progressif de la biodiversité forestière.
2)
une pression de braconnage à la fois sur la faune et sur la flore. Des prélèvements
illégaux y sont menés de manière anarchique et non durable notamment pour le bois
d’œuvre et le bois de chauffe. Ces prélèvements entraînent et accélèrent la
dégradation de l’écosystème forestier et la perte de sa capacité de régénération
naturelle.
Pour protéger durablement la forêt, il n’y avait qu’une solution : clôturer l’Ecoparc.
Grâce à la collaboration avec notre association Ecofund, et notamment grâce à notre
plateforme participative sur l’Internet www.ecofund.org, Augustin a pu présenter au grand
public son projet d’Ecoparc et en 2012 lever des fonds en ligne pour financer la clôture : 39
parrains de l’Espagne, de lÁllemagne, de France, du Luxembourg, du Sénégal, de la Côte
d’Ivoire, de lÁustralie, et les Etats-Unis ont chacun donné entre 5 et 250 euros, pour un total
de 2.500 euros. Séduites par le projet d’Augustin et encouragées par la communauté
d’Ecofund, Eiffage Sénégal et l’Ambassade d’Allemagne ont fait une donation importante et
ont ainsi permis de clôturer le budget total de 22.500 euros (soit 14,76 millions FCFA) :
Eiffage Senegal a notamment contribué à hauteur de 48% du financement avec un don de
10.850 euros.
Grâce à ces soutiens, Augustin a pu commander en mai 2012 une clôture, conçue
spécialement pour des réserves naturelles. Il s’agit d’une clôture « Ferlo » d’un coût total de
21.000 euros (soit 13,8 millions FCFA), fournie et installée (clé en main) par la société
sénégalaise « Clôture Ferlo », qui a également fourni la clôture pour la « Réserve Naturelle
de Bandia ».
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Malheureusement, la saison des pluies en 2012 a démarré très tôt et était
exceptionnellement forte et longue ce qui a retardé la pose de la clôture : encore en
novembre des pluies hors saison se sont abattues sur Cap-Skirring, et notamment sur
Ecoparc.
C'était une très bonne chose pour la faune et la flore et pour l’agriculture en Casamance
comme l'indiquent les photos prises à l’entrée de l’Ecoparc en octobre 2012 :
Vue Ouest sur les rizières entre l’Ecoparc et le littoral
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Finalement, en mai 2013, la clôture a été livrée à Ecoparc. Le transport de la clôture par la
route de Dakar à Diembering, soit sur une distance de 500 km, a duré 3 jours. Le camion a
été obligé d’attendre pendant une journée et une nuit le bac qui permet passer la frontière
gambienne, le fleuve Gambie.
Ici il s’agit de transporter une clôture, mais imaginez les petits commerçants agricoles qui
doivent transporter régulièrement des produits frais de la Casamance à Dakar.
La clôture a vocation à protéger et à dissuader, par sa robustesse (métal), sa hauteur (2m),
et sa mise en œuvre (la nappe de grillage sera enterrée sur 30 cm au niveau du sol pour
éviter les excavations et l’apparition de passages sous le grillage).
Les continuités écologiques (mouvements de la petite faune autochtone vers l’intérieur et
l’extérieur de la forêt) seront préservées par la taille des mailles du grillage, suffisamment
larges (150X150mm) pour permettre la circulation des espèces (petits mammifères, insectes,
amphibiens, reptiles, mollusques) qui jouent un rôle important dans la dispersion des graines
et donc la régénération de la forêt.
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Augustin et son association APES étaient ravis, et ils n'ont pas attendu un jour de plus pour
commencer à poser la clôture.
Les jeunes du village ont contribué à la pose de la clôture autour de la forêt.
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Grâce à la Communauté d'Ecofund, grâce au soutien de l’Ambassade d’Allemagne et de
l’entreprise Eiffage Sénégal, le 5 juillet 2013 la clôture de protection de l'Ecoparc à
Diembering en Basse Casamance, au Sénégal, a pu être inaugurée:
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"Pour notre communauté rurale, il s'agit d'un partenariat gagnant-gagnant entre nature,
tourisme et économie". Augustin Diatta
Parmi les accompagnateurs de la visite d’Ecoparc : la représentante du Fonds Monétaire
International, l’Ambassadrice de l’Union européenne au Senegal
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Le Ministre sénégalais de l’Environnement et du Développement durable, Monsieur Haidar el
Ali, assistait également à la cérémonie d’inauguration de Casamance Ecoparc et a annoncé
vouloir créer un "poumon vert’’ dans chaque village de Casamance à l’exemple de
l’Ecoparc :
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En effet, APES a signé une convention avec le Président du Conseil Régional de Ziguinchor
portant sur la protection durable de la forêt de l'Ecoparc ainsi que sur la sensibilisation de la
population locale et sur l'éducation environnementale des écoliers.
A l’occasion de l’inauguration de l’Ecoparc, en présence du Ministre sénégalais de
l’Environnement et du Développement durable, M. Haidar el Ali, la société Eiffage Sénégal,
l’Ambassade d’Allemagne et la Communauté d’Ecofund (39 parrains) ont reçu un « Diplôme
d’Ecofunder » pour leur soutien à la protection de l’Ecoparc Casamance.
Son Excellence, Sibiloubaye Diedhiou, Roi de Oussouye, le Président du Conseil
Régional de Ziguinchor, M. Lamine Sagna, et le Président de l’Association pour la
Protection de l’Environnement au Sénégal (APES), M. Augustin Diatta, ont signé et
remis les Diplômes.
M. Gérard Senac et Alioune Badiane, de la société Eiffage Sénégal, Lena Matsuda et
Markus Faschina, de la Communauté d’Ecofund, fiers de leurs « Diplôme d’Ecofunder ».
Au milieu, l’esprit de la forêt se réjouit aussi.
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« Casamance Ecoparc » : Diembering, basse Casamance, Sénégal
Phase II : VALORISATION
Augustin n’attend pas, il prépare déjà la deuxième phase
Augustin veut promouvoir une gestion "responsable" des 32 hectares de la forêt d’Ecoparc
pour éviter sa disparition, mais aussi pour en faire bénéficier un maximum de personnes: à
ce jour, déjà 700 visiteurs et 6 chercheurs sont venus explorer ce "poumon vert".
Qui sont ces visiteurs? Des écoliers, des étudiants du département agroforesterie de
l'Université de Ziguinchor, des chercheurs ornithologues venus d'Europe, mais aussi des
touristes séjournant au Cap Skirring, des habitants de Diembering et des villages
environnants. Tous découvrent un espace si riche en plantes médicinales encore
méconnues, en arbres fruitiers (citronniers, manguiers, mades), en faune (oiseaux, singes,
phacochères, …).
Visite guidée dans l’Ecoparc pour des écoliers et touristes
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Dans le cadre de son programme éducatif « Ecole Nature », Augustin, notre champion de
Casamance, mobilise avec succès les jeunes de sa région autour de la protection de
l’environnement. Pendant les vacances scolaires ils ramassent des déchets, notamment
ceux en plastique, …
… et mènent des campagnes de reboisement du littoral et des villages : Dans sa localité,
Augustin change les mentalités pour notre planète plus verte !
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Parce quíl est convaincu que « on protège mieux ce qu’on valorise », Augustin prépare les
actions pour la deuxième phase de son projet de « Casamance Ecoparc ». Pour la
valorisation des ressources de l’Ecoparc, il souhaite :
1.
Mettre en place un sentier écologique : La conception et la réalisation se fera en
collaboration avec le service des Eaux et Forêts du Senegal et la Réserve naturelle de
Bandia. La conception et la mise en place des panneaux explicatifs sur la faune et la
flore d’Ecoparc se feront en collaboration avec les étudiants de l’Université de
Ziguinchor.
2.
Aménager un espace « Ecole Nature » pour héberger les étudiants et les écoliers qui
viennent de loin. Ainsi ils pourront profiter de plus de temps dans l’Ecoparc, notamment
pour les besoins de leurs études. Augustin a déjà commencé à bâtir de simples cases
de style casamançais, dont une avec 8 chambres pour les élèves, une avec deux
chambres pour les professeurs et un espace pour la restauration. Il a besoin d’un coup
de pouce financier pour terminer et aménager cet espace d’une façon écoresponsable, notamment avec l’énergie solaire.
3.
Mettre en place une pépinière avec des espèces forestières non seulement pour
les besoins du reboisement de la forêt mais du littoral et des villages aux alentours de
l’Ecoparc.
4.
Réintroduire des animaux qui jadis habitaient la forêt mais à cause des menaces
évoquées auparavant ont disparu. D’abord il souhaite mener une étude qui permettra
déterminer avec prudence et maitrise les animaux à réintroduire.
5.
Communiquer sur l’Ecoparc et son travail pour motiver d’autres champions et la
population à répliquer son exemple et s’engager pour la protection de leurs milieux
naturels.
La Communauté d’Ecofund va continuer à accompagner et soutenir l’action d’Augustin. Nous
envisageons notamment dáider Augustin à mettre en place le sentier écologique. A l’instar
de la première phase du projet de l’Ecoparc, si Eiffage Sénégal et d’autres partenaires se
joignent à nous, ensemble nous pouvons réaliser toutes les 5 actions pour faire valoriser ce
bijou de poumon vert en Casamance. Rejoignez-nous !
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« Stop aux filets en nylon ! » : Petite côte, Mbour, Sénégal
Rencontrez le champion du projet
Badou Kane est pêcheur de la communauté de Mbour. Auparavant, il utilisait les filets en
nylon. Depuis qu’il a pris conscience des conséquences désastreuses des filets en nylon
pour l’écosystème maritime, et par conséquence pour la survie de la pêche artisanale, il a
abandonné cette pratique en faveur des filets en coton. Désormais, il s’applique à faire
changer les habitudes et pratiques au sein même de sa communauté.
Nous avons aidé notre champion, Badou Kane, l’association et le club de plongée
« Oceanium de Dakar » à nettoyer les fonds sous-marins de son village de pêcheurs à
Mbour des filets perdus en nylon. Ces filets causent une mort de centaines de poissons. Les
poissons ne connaissant pas les frontières, notre engagement a contribué à préserver la
biodiversité maritime au-delà du Sénégal !
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De quoi s’agit-il ?
Une mer polluée où des milliers de poissons meurent : vision cauchemardesque devenue
réalité au Sénégal car les filets en nylon perdus sont une catastrophe pour l’écosystème
marin.
Une fois en suspension dans l’eau, ces filets en nylon ont une durée de vie estimée à 400500 ans. Pendant cette durée, ils continuent de pêcher en aveugle, créant ainsi un cercle
vicieux et sans fin : le poisson une fois pris dans les mailles constitue une proie facile pour
les autres prédateurs, qui à leur tour se font prendre dans les filets.
Badou Kane et l’Océanium de Dakar ne veulent pas capituler devant cette pêche fantôme.
Du 1 au 31 mai, ils ont organisé des sorties en mer afin d’enlever tous les filets perdus en
nylon des fonds-marins de la région de Dakar : ile de Gorée, Parc National des Iles des
Madeleines, baie de Dakar, Mbao, Hann, Rufisque, Kayar, ile de Ngor, Mbour.
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16 plongeurs venus de France ensemble avec des plongeurs du Sénégal, tous bénévoles, y
ont participé.
Malgré l’interdiction des filets en nylon par la loi sénégalaise, les communautés de pêcheurs
peinent à changer leurs habitudes, du fait de l’investissement qu’elles ont consenti pour
acquérir les filets en nylon, des pratiques délinquantes de certains pêcheurs, et enfin d’un
manque de sensibilisation et de concertation entre les pouvoirs publics (douanes, services
des pêches) et les communautés de pêcheurs.
Nettoyer la mer des filets en nylon, c’est bien… mais s’assurer que les pêcheurs utiliseront
désormais des filets biodégradables en coton, c’est mieux. C’est pour cela qu’en marge de
ces journées de nettoyage, l’Océanium a organisé dans les quartiers et villages de pêcheurs
une dizaine de séances de cinéma sur ce thème suivies de débat avec le public.
L’objectif global est de relancer le débat sur l’utilisation incontrôlée des filets en nylon, et de
trouver des solutions communes pour faire vivre une pêche responsable au Sénégal et dans
la Sous-Région.
La communauté d’Ecofund et la société Eiffage Sénégal étaient engagés au côté du
Ministère Sénégalais de l’Environnement et du Développement Durable pour soutenir Badou
Kane et l’Océanium dans leur campagne de nettoyage. Notre don a permis à Badou Kane et
à l’Océanium de nettoyer la zone de Mbour.
La cote de Mbour est surtout un plateau sablo-vaseux mais sur les rares récifs rocheux on y
retrouve une faune très abondante qui y trouve refuge : invertébrés benthiques et beaucoup
de poissons telles les dorades et sares. A 26 km au large de Mbour se trouve
« l’Allemagne », une épave connue pour accrocher les filets.
C’est une première car dans cette zone, grâce au plaidoyer de Badou Kane, les pêcheurs se
sont engagés à ne plus pêcher sur les sites cibles !
Pour nettoyer seulement le site de Mbour, pendant 2 jours 12 plongeurs bénévoles français y
ont effectué 2 plongées par jours. Le coût d’un plongeur par jour (restauration, logement et
carburant pour 2 sorties en mer) s’élève à 24.000 FCFA soit 37 euros. A cela venaient
s’ajouter les coûts de location de la voiture pour le transport des plongeurs de Dakar
(l’Océanium) à Mbour et aux autres sites préalablement identifiés. La communauté
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d’Ecofund a contribué avec 1.977 euros, dont la société Eiffage a contribué 1.067 euros, soit
54% du budget total du projet.
L’édition 2013 de l’opération de nettoyage de l’océan « Stop aux filets en nylon ! » a été
solennellement clôturée en présence des plongeurs, de notre champion Badou Kane, des
contributeurs, notamment de la communauté d’Ecofund, et du public venu manifester son
soutien à l’action de l’Océanium.
Par rapport à l’année dernière les plongeurs bénévoles, déclarent qu’il y avait moins de filets
en nylon.
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De plus, la population, notamment à Mbour, a activement participé à l’opération. C’est le
signe d’un succès petit mais croissant de l’opération de nettoyage et de la sensibilisation,
grâce notamment au champion du projet Badou Kane.
Pendant la cérémonie, avec l’Oceanium, nous avons remis des diplômes « d’Ecofunder »
signés par le président de l’Oceanium et l’actuel Ministre de l’Environnement et du
Développement Durable, Monsieur Haidar El Ali, aux parrains du projet, Mme Bierhaus et les
entreprises COTOA, Eiffage Sénégal et hôtel ONOMO.
Ensuite, nous avons inauguré l’œuvre d’art collective « Sunu Gueidj » (notre océan) en
présence de l’artiste plasticien THIA. Il ságit du recyclage des filets de pêche en nylon
formant une immense boule représentant notre planète et sa biodiversité prise au piège.
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La communauté d’Ecofund devant l’œuvre d’art collective « Sunu Gueidj » faite de filets en
nylon repêchés
Certes, nous n’avons pas résolu définitivement le problème des filets de pêche en nylon
perdus dans les fonds marins et qui causent un désastre écologique. Encore plusieurs
opérations seront nécessaires mais surtout l’application stricte de la législation interdisant la
commercialisation et l’utilisation des filets en nylon.
Mais le progrès est visible et tangible. Cela est important pour le champion, l’Oceanium et
notre communauté d’Ecofund.
Continuons nos efforts ! Rendez-vous l’année prochaine !!!
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Notre collaboration et vos dons contribuent à renforcer la base
écologique, économique, sociale et culturelle
des communautés locales.
La collaboration entre Ecofund et la société Eiffage Sénégal s’inscrit dans le cadre du
partenariat entre l’initiative Responsabilité Sociétale d’Entreprise au Sénégal et notre
Communauté Ecofund signé le 2 mai 2013 à Dakar au Sénégal.
Basé sur l’esprit gagnant-gagnant, ce partenariat vise via notre plateforme web
www.ecofund.org à faciliter localement aux microprojets pour la protection de
l’environnement l’accès au financement de RSE et vice-versa à faciliter à l’initiative RSE un
choix structuré des microprojets orientés vers des résultats concrets.
Markus Faschina, Ecofund, et Philipp Barry, RSE Sénégal, lors de la signature du partenariat
En outre, le partenariat vise à créer une communauté inclusive autour de la protection de
l’environnement, où le secteur privé, les porteurs de projets (nos champions) et la société
civile, se rencontrent pour bâtir notre futur vert.
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