C l i e n t - a g e n t : comment gérer un litige ?
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C l i e n t - a g e n t : comment gérer un litige ?
Initiative Client-agent : comment gérer un litige ? Vendeurs de rêves... Les agents de voyages peuvent vivre un cauchemar lorsqu’un client revient mécontent d’un séjour, qu’il critique la prestation vendue et réclame réparation. Car le degré d’exigence augmente. Côté professionnels, prudence et bon sens restent indispensables pour limiter le nombre de litiges. C e voyage,M.Dupont en rêvait depuis des mois.Seulement voilà,la compagnie a é rienne a perdu ses bagages, la chambre n’avait pas vue sur mer,certaines des prestations promises n’ont pas été pas tenues . . . De retour chez lui, frustré, M. Dupont décide de se retou rner contre l’agence. “En cas de litige, il faut répondre rapidement à tout courrier et surtout ne jamais laisser pourrir une situation”, conf irment nombre de professionnels . S’il n’y a pas de rem è de miracle, il ne faut pas oublier les bons réflexes.Prêter une écoute attentive au client et réagir sans délai suf f i parfois à régler les probl è mes. Jouer la transparence pour limiter les réclamations Les cons omm ateu rs sont de plus en plus exigeants et connaiss ent de mieux en mieux la réglementation . Ils n’hésitent plus à porter les affaires devant le tribu nal, même si l’ en jeu financ ier est déris oire. Le client lésé dispose aussi (presque gr atuitement) d’ assistance et de cons eils ju ridiques prodi gués par son assu r ance et sa banque. Sans compter les associations de cons omm ateu rs , les émissions de VITE DIT... • De janvier à novembre 2008, le nombre de litiges traités par le service juridique du Snav a été de 585 (contre 722 en 2007 et 880 en 2006). Ils ont principalement porté sur les surcharges carburant, Alitalia, la Birmanie, la défaillance d’agences, l’ouragan Ike et les émeutes au Kenya. • Selon le dernier baromètre de la DGCCRF (1) dévoilé début mars, le secteur “hôtellerie, restauration et tourisme” a fait l’objet de 2 600 réclamations lors du second semestre 2008. Plus de 1 300 concernaient les agences de voyages. 34 ● BUS & CAR - N° 829 radio ou de télé,les blogs et forums. Au j ou rd’ hui , une agence n’a pas d’autre choix que celui de redoubler de vigilance question cons eil. Elle est obligée d’informer son client sur le contenu du voyage,la conformité des prestations pr é vues par le contr at : prix, dates et autres prestations fou rn ies lors du séjou r. Elle doit aussi entreten ir de bonnes relations avec les ass ociations de cons omm ateurs ou les organ ismes de contrôle comme la DG CCRF (1). Cet te dernière peut à tout moment pointer le manquement d’ u ne agence au respect des informations fou rnies. Pleinement responsable Faut - il aussi insister sur le fait que l’agent de voyages est responsable “de plein droit” de la bon ne exécution des prest ations résultant du contrat de vente ? Ce dern ier point peut constituer une sou rce de liti ge ,notamment dans la partie dédiée aux conditions particuli è res de vente. Contr airement à celles dites “g é n érales”,qui relèvent du code du tourisme, les conditions particulières établiss ent les règles du jeu propres à l’agence et personnalisent les prest ations vendues par cette dernière. Trop vouloir se dégager d’ u ne cert aine responsabilité peut être assim ilé à une clause abusive (2). Attention à l’écrit Gare également à la public ité mensongère,sanctionnée au pénal.Ecrire par exemple que l’on n’ est pas responsable d’un horaire non respecté par une compagn ie aérienne est u ne erreur. De même,il ne faut pas écrire qu’un repas ou une activit é peut être supprimé. Ni évoquer la possibilité de perte ou de vols de bagages.Dans le cadre de la vente de forf ait ,le tr ansport des bagages est l’access oire du tr ansport de pass agers, et ce dern ier est un des éléments du forf ait... dont l’agent est toujours respons able. Il l’est aussi d ans le cadre d’un manquement lors des pré ou post-acheminements. At tention aussi aux délais de recou rs pour les réclam ations. Cert aines brochures mention nent que le délai est de vingt et un jou rs pour effectuer toute réclamation,ce qui est faux.Selon la loi, le cons ommateur a trente ans devant lui pour réclamer ! L’agent de voyages doit veiller à “caler” s es conditions d’ an nulation sur celles de ses fou rn isseurs, et s’at t acher à gérer l’après-vente, partie intégrante de la prest ation . On n’ abandonne pas un client,m ême après son retou r. Rester en contact Il y a “un avant et un après”dans la relation avec le client. Les agences ont tout intérêt à faire valoir l’image du s ervice complet , aujourd’hui seule vérit able valeur aj outée face à la concu rrence d’Internet.Le code du tou risme (art R211.6) ne répertorie pas moins de quatorze points à passer en revue avec l’acheteur avant de si gner un contrat. Rais on de plus pour faire de l’avant-vente une priorit é , pour réduire (et antic iper) au maximum les réclam ations . Si le voyage doit correspondre au contenu de la brochure qui constitue l’élément contractuel , il faut aussi informer le client avant son départ de toutes les modif ications éventuelles pour éviter les mauvaises su rprises lors de son retour. En cas de changement d’ horaires , d’hôtels ou d’ é t apes,il faut le préven ir le plus rapidement possible. La rapidité,m ais aussi la cou rtoisie et l’échange direct peuvent arr anger bien des choses. Des informations qu’ il n’est pas inutile de conf irmer par écrit (let tre ou mail ) . Dans le cadre de l’annulation d’un voyage, l’envoi au client d’une let tre recom- m andée avec accusé de réception est impératif pour établir la preuve de la date de l’ an nulation, ainsi d’ailleurs que ses motifs . Choisir la voie médiane L’ immense majorité des liti ges se r è gle à l’amiable par des gestes commerciaux (remboursements rapides ou avoirs sur des prochains voyages). “Toute erreur se paie” , recon naît la plupart des professionnels.A condition de savoir faire la part des choses entre les réclam ations fond é es et celles qui ne le sont pas. Mais quel que soit le motif de la discorde et même lorsque,a priori,le sujet la dépasse, l’agence de voyages doit rester en cont act avec son client. Comme d ans tous les métiers de service , il faut toujours accuser réception,même pour dire que l’on n’a pas la répons e , et qu’ on va se rens ei gner. D’autant que les agences ont des interlocuteurs,au moins chez les tourop é r ateurs. Tous les gr ands généralistes ont une direction de la qu alité qui englobe la gestion des liti ges .De quoi inc iter les agences à ne pas laisser tr a î ner les dossiers. Ce que définit la Table de Francfort Comment estimer le coût financier des litiges ? Dans les années 90, des agences de voyages allemandes réalisent la Table de Francfort, une méthode de calcul aisée qui fournit un cadre de dédommagement performant. Elle définit des pourcentages basés sur les sommes réellement payées, en se référant au tarif publié dans la brochure du TO. En aucun cas, le montant total des indemnités ne peut dépasser le prix total du séjour ou du forfait. ❶ Les conditions de séjour ❸ ➽ le séjour hôtel au lieu d’un bungalow, loin de la plage... : 5 à 25 %* ➽ type de chambre 1 pour 3 personnes au lieu d’une pour 2... : 20 à 30 % ➽ la chambre • trop petite, pas de vue sur la mer... : 5 à 10 % • pas de baignoire, douche, wc, air conditionné... : 10 à 25 % • humidité, vermine... : 10 à 50 % ➽ le service • pas de service : 25 % • mauvais service : 10 à 20 % ➽ la tranquillité • tapage pendant la journée : 5 à 25 % • tapage nocturne : 10 à 40 % • piscine inexistante ou très sale : 10 à 20 % • activités sportives manquantes : 5 à 10 % • garderie : 5 à 10 % • accompagnement du voyage : 5% • sur le lieu de séjour : 10 à 20 % • lors de circuits et excursions : 20 à 30 % Catherine Mautalent ❷ Les repas Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes. Autres problèmes ❷ Le transport ➽ le planning • plus de 4h de retard sur un charter (moins sur ligne régulière) : 5 % par heure de retard à partir de la 5e heure ➽ le confort • classe économique au lieu de classe affaires... : 10 à 15 %. (1) “Dans les contrats conclus entre professionnels et consommateurs sont abusives les clauses qui ont pour objet ou pour effet de créer au détriment du consommateur un déséquilibre significatif entre les droits et obligations des parties du contrat” (art.L.132.1 du code de la consommation). (2) • aucun repas : 50 % • self-service au lieu de repas à la carte : 10 à 15 % *Tous les pourcentages définis dans cette Table de Francfort sont à calculer sur la base du prix journalier du séjour (hors transport) à multiplier par le nombre de jours pendant lesquels les problèmes se sont présentés. N° 829 - BUS & CAR ● 35