Histoire du diocèse de Fréjus-Toulon

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Histoire du diocèse de Fréjus-Toulon
Histoire du diocèse de Fréjus-Toulon
Fondations
Au Ier siècle de notre ère, Marie-Madeleine, celle-là même qui essuya de ses cheveux les pieds de Jésus, accoste sur nos
terres provençales et s'y installe, non près de la mer, mais en un lieu reculé, sur les hauteurs. Qui n'a pas entendu parler de
ce magnifique lieu de pèlerinage qu'est la Sainte-Baume*, au cœur du massif des Maures, aujourd'hui dans le département
du Var ? S'y sont rendus de nombreux saints, tels que saint Louis Saint, saint Vincent Ferrier, sainte Catherine de Sienne,
sainte Brigitte de Suède, etc.
Le diocèse de Fréjus est l'un des plus anciens diocèses de France, puisque son institution est datée de la fin du IVe siècle.
Celui de Toulon est légèrement plus tardif puisqu'il date du milieu du Ve siècle. A cette époque, notre pays ne compte que...
cinq diocèses ! Entre 400 et 410, Honorat, Caprais et quelques compagnons arrivent sur l'île de Lérins et forment une
communauté de moines, la deuxième en France après Ligugé, qui s’agrandit rapidement et rayonne dans toute la Provence
romaine ; ils adoptent au VIIe siècle la règle de saint Benoît.
Après l'empire de Charlemagne, la Provence est intégrée au territoire instable de la Lotharingie, avant d'être annexée par le
Saint-Empire. Cette belle zone côtière suscite bien des passions : aux VIIIe et IXe siècles, les Sarrasins envahissent la
Provence, s'installent à la Garde-Frenay et sèment la terreur. C'est pourquoi nous trouvons un grand nombre de
majestueux villages perchés... Les envahisseurs laissent leur nom au massif montagneux de l'arrière-pays : le massif des
Maures.
Du comté de Provence à la royauté française
Terre de saints
Vers 980, la Provence est libérée, malgré l'insurrection qui demeure, en raison d'invasions fréquentes, tant de la part des
Sarrasins que des Génois. Peu à peu, le comté de Provence prend son indépendance et devient terre de saints. Des églises,
chapelles, oratoires, abbayes sont érigées, comme celle de La Verne (chartreux), du Thoronet...
Saint Jean d'Espagne devient prieur de la chartreuse de Monrieux et fonde une branche féminine. De très belles abbayes
voient le jour, telle celle du Thoronet qui demeure encore aujourd'hui un des joyaux architecturaux de notre pays. Au XIIIe
siècle, une sainte marque profondément notre diocèse, quoiqu'elle soit très méconnue de nos jours : sainte Douceline (de
Hyères). Elle est née à Digne, dans les Alpes de Haute Provence, vers 1214. Sœur du bienheureux Hugues de Barjols,
franciscain mort en 1256, elle fonde à Hyères un établissement de béguines, désigné sous le nom de ''Dames de Roubaud'',
qui essaiment rapidement à Marseille et à Aix. Elle meurt le 1er septembre 1274 à Marseille où ses restes sont d'ailleurs
conservés, dans l’église des Franciscains (frères mineurs), à coté de son frère Hugues. Une Vie de Sainte Douceline est
publiée en provençal en 1297, par une de ses disciples, Philippine de Porcellet.
Charles d'Anjou, frère de saint Louis, épouse la fille du comte de Provence. Il devient lui-même comte de Provence. Saint
Louis, petit neveu du roi saint Louis, est curé de Brignoles avant d'être nommé évêque de Toulouse, où il meurt, âgé de
seulement 23 ans : il est ainsi surnommé saint Louis de Brignoles. A la même époque, Jacques Duez est évêque de Fréjus,
entre 1300 et 1310 ; oui, et alors me direz-vous ? Eh bien notre cher évêque devient pape sous le nom de Jean XXII, fait
assez rare qui mérite d'être souligné !
La Provence connaît un fort essor économique sous l'impulsion du bon roi René, comte de la région. Il est encore quelques
saints que nous pourrions mentionner, telle sainte Roseline des Arcs, religieuse à la chartreuse du même nom, tel aussi le
bienheureux André Abellon, orateur-réformateur dominicain du monastère Sainte-Marie-Madeleine de Saint-Maximin et
peintre de talent, qui restaure la discipline régulière dans les couvents où il est envoyé ; il est béatifié en 1902.
Les apparitions de Cotignac
Le neveu du bon roi René cède la Provence en 1482 à Louis XI. L'année suivante, elle devient pleinement française. En
1501, le parlement s'établit à Aix. Mais ces faits ne sont que détails de l'histoire devant l'un des événements les plus
importants depuis la venue du Christ sur terre : le 10 août 1519, la Vierge Marie, tenant dans ses bras l'Enfant-Jésus et
accompagnée des saints Bernard et Michel, apparaît à Jean de la Baume, sur le mont Verdaille, dans le petit village de
Cotignac. A cette « époque, la réforme protestante commence à s'infiltrer dans les moindres recoins du territoire ; le Var
n'est pas épargné et connaît pendant quarante ans des affrontements sanglants, retardant d'ailleurs l'application des réformes
voulues par le concile de Trente (1545-1563). Grâce au renouveau de l'Église et à l'apparition de la Belle Dame, les
diocèses de Fréjus et Toulon retrouvent un nouveau souffle : de nouvelles communautés ou ordres réformés s'implantent,
tels que les jésuites, les capucins, les visitandines... De nouvelles paroisses émergent, à Solliès-Pont, à La Seyne (1612),
etc. Un séminaire diocésain ouvre à Fréjus, pendant que Louis XIV en fait ouvrir un second dans le Var par les Jésuites, à
destination des aumôniers de marine.
C'est à cette époque également que le premier oratoire philippin - saint Philippe Néri - de France s'installe à Cotignac. Ah,
Cotignac... hameau appelé à devenir célèbre ! L'apparition de 1519 n'était finalement qu'une mise en bouche, destinée à
attiser de royaux désirs : Louis XIII et Anne d'Autriche espèrent depuis de nombreuses années un enfant. Le 21 octobre
1637, le frère Fiacre a des révélations intérieures et deux apparitions privées de la Vierge Marie, à Paris. La Mère de
Miséricorde demande à ce qu'une neuvaine lui soit dédiée, à Cotignac. Louis et Anne d'Autriche obtempèrent sur-lechamp, remplis d'espérance : neuf mois plus tard naît le futur Louis XIV. Son père consacre alors aussitôt la France à NotreDame de l'Assomption : c'est le célèbre vœu de Louis XIII. En 1660, Louis XIV vient également rendre grâce de sa
naissance qu'il sait miraculeuse. Cotignac, lieu de grâce pour tout un pays ! Et si quelqu'un venait à en douter, voici que
saint Joseph vient confirmer que ce site est exceptionnel entre tous : le 7 juin 1660, il apparaît à Gaspard Ricard, sur le
mont Bessillon. A ce jour, c'est la seule apparition de saint Joseph reconnue par l'Église : c'est donc, cas unique, toute la
Sainte Famille qui est apparue à Cotignac. Cet événement dynamise le diocèse, si bien que les évêques, lors de leurs
nombreuses visites pastorales, lancent et encouragent de nombreuses missions paroissiales.
La tragédie révolutionnaire : une Église dans la tourmente
A la veille de la Révolution française, les diocèses de Fréjus et de Toulon est fortement imprégné de jansénisme. Le clergé
est favorable à des changements, notamment à un retour à la pauvreté. C'est pourquoi la Constitution civile du clergé est
dans un premier temps très bien accueillie : seul un prêtre du diocèse de Toulon refuse de prêter le serment ! Mais les
événements se précipitent en même temps que les massacres liés à cette terrible période de l'Histoire de France : les
rétractions sont de plus en plus fréquentes, les évêques de Fréjus et Toulon sont exilés en Italie, ainsi que les prêtres
réfractaires. En 1791, le pouvoir ne reconnaît que soixante diocèses : le Var est par exemple incorporé dans le diocèse
d'Aix. Cette suppression est évidemment condamnée par Rome qui ne la reconnaît pas.
C'est le temps du martyre... Le diocèse en compte deux qui ont été, depuis, béatifiés : Jules Pazery de Thorame naît à Aix en
1763, est ordonné en 1788. Docteur en Sorbonne, il est nommé vicaire général du diocèse de Toulon ; c'est ainsi lui qui,
pendant l'exil de son évêque en Italie, gère le diocèse. Alors qu'il se trouve à Paris, il est fait prisonnier le 2 septembre 1792
par les révolutionnaires qui l'emmène au couvent des Carmes où il est exécuté, en même temps que François-Joseph Pey.
Qui ? Le bienheureux François-Joseph Pey... naît à Solliès-Pont en 1759 ; une fois prêtre pour le diocèse de Toulon, il
monte à Paris, où il est aussitôt arrêté. Avec le père Jules Pazery de Thorame, il est victime des « Massacres de
Septembre ». Dans la foule des martyrs, l'Église béatifie trois évêques et cent quatre-vingt prêtres, dont les deux
Toulonnais. Ils sont fêtés le 2 septembre.
En 1793, Toulon est gagné par un sursaut royaliste et s'allie aux Anglais. En représailles, la République envoie le général
Bonaparte qui assiège la ville depuis La Seyne. Une fois prise, la République décide de transférer la préfecture de Toulon à
Draguignan afin de sanctionner ce département rebelle. C'est à peu près à cette époque que le département est
officiellement appelé « Var », du nom de la rivière coulant à sa frontière avec le Comté de Nice mais appartenant au
Royaume de Savoie. L'Église, pendant toute cette période, n'a de cesse de combattre, dans la douleur et avec courage :
plusieurs centaines de prêtres assurent des missions clandestines, les deux évêques de Toulon et de Fréjus conduisent les
actions depuis leur exil, en ordonnant notamment des séminaristes en Italie, pour leurs diocèses.
L'instable XIXe siècle
Une Église à reconstruire
Supprimé par le concordat de 1801 et durant le Premier Empire, le diocèse de Fréjus est rétabli à la Restauration, le 6
octobre 1822, par la bulle Paternae charitatis entérinant le concordat de 1817 : la France compte non plus soixante, mais
quatre-vingt-dix diocèses. Toutefois, les diocèses de Riez au nord et de Toulon au sud-ouest ne sont pas restaurés. En 1823
revient le premier évêque, Mgr Charles de Richery, dans un territoire religieusement dévasté et culturellement ruiné, de
nombreuses œuvres d'art, tant picturales qu'architecturales, ayant été détériorées : en 1791, les îles ont par exemple été
déclarées ''Bien National'' ; l'île Saint-Honorat fut ainsi achetée par divers propriétaires, dont l’actrice Blanche Sainval qui
transforma le monastère fortifié en salons de réception. Mgr Charles Richery choisit de se battre, ouvre aussitôt le grand
séminaire de Fréjus, crée de nouvelles paroisses telles que Carqueiranne, La Crau (où se trouve aujourd'hui le domaine
de la Castille), Le Pradet... Dans ses lettres et discours, Mgr de Richery manifeste un grand désarroi devant le désert causé
par l'idéologie révolutionnaire et ceux qui l'ont propagée : églises sans prêtres, fidèles ignorants, bâtiments dans un état
lamentable, etc. Il reçoit l'aide de son voisin, saint Eugène de Mazenod, grand prédicateur populaire et futur évêque de
Marseille, qui fonde en 1816 à Aix ''les Missionnaires de Provence'' pour des missions en langue provençale, notamment à
Barjols, Brignoles, Pignans, Lorgues, Le Puget.
Bras de fer entre catholiques et républicains
Le coup d'État du 2 décembre 1851, fomenté et réussi par Louis-Napoléon Bonaparte provoque un traumatisme dans le
département, qui ne s'est pas encore remis des crimes commis par la famille corse, en la personne de Napoléon I er. Cuers,
La Garde-Freinet, Aups et d'autres villages se soulèvent et menacent le clergé, leurs prêtres, plutôt favorables au retour de
l'ordre que permet le Second Empire ; la répression est sanglante. Cet événement douloureux est à la source d'une césure
profonde entre le catholicisme et la population. Les catholiques se rangent dans le camps des blancs royalistes tandis que la
majorité de la population devient républicaine, anticléricale puis – le siècle après – communiste. La pratique religieuse
chute de manière vertigineuse : les Provençaux demeureront peu fervents sauf pour les dévotions populaires comme les
processions. Mgr Wicart, évêque de Fréjus au début du Second Empire : « Le peuple du Var n’a pas de croyances, les
hommes ne remplissent généralement pas leur devoir religieux. »
Par décret consistorial du 28 septembre 1852, les évêques de Fréjus sont autorisés à adjoindre à leur titre celui de l'évêché
supprimé de Toulon. Grasse est remise en 1887 au diocèse de Nice, afin de respecter la cohérence géographique, à
l'exception des îles de Lérins ; rachetées en 1859 par Mgr Jordany, les îles sont aussitôt confiées aux moines cisterciens de
Sénanque (près d’Avignon) qui arrivent en 1869 et font le serment d'être toujours fidèles à leur évêque. Ainsi Lérins,
quoique rattaché au département des Bouches-du-Rhône, reste fidèlement lié au diocèse de Fréjus.
Sous la Troisième République
Pendant la Troisième République, les Provençaux soutiennent majoritairement le Parti Radical anticlérical et franc-maçon,
si bien que son leader, Georges Clémenceau, choisit le Var pour se faire élire député. Le département restera ainsi à gauche
et anticlérical jusque dans les années 1980.
En cette époque de combat politico-religieux, Lacordaire réinstalle les dominicains à la Sainte-Baume et à Saint-Maximin,
où sera le père Lagrange, fondateur de l'École Biblique de Jérusalem et dont le procès de béatification a été ouvert dans le
diocèse de Fréjus-Toulon. En 1860, Mgr de Montéty fonde ''la Cité Montéty'' face à la gare de Toulon pour les classes
ouvrières : patronage, soutien scolaire, catéchisme autour d'une nouvelle église et de logements ouvriers. C'est une époque
faste pour l'architecture religieuse puisque des églises sont construites, notamment dans les nouveaux faubourgs de
Toulon : Saint-Joseph au Pont-du-Las, Saint-Flavien au Mourillon.
Un XXe siècle tumultueux
Vers la déchristianisation...
En 1920, la famille Aubert lègue son domaine, La Castille, au diocèse ; Mgr Guillibert y installe aussitôt le Grand
Séminaire, aujourd'hui célèbre. Dans le diocèse, sous l'impulsion de son successeur, Mgr Simeone, se développent l'Action
Catholique, la JOC... Mais la guerre place une partie des catholiques dans la clandestinité. La Castille est occupée par les
Allemands ; les exactions s'enchaînent si bien que Mgr Gaudel décide... d'exorciser les locaux ! La Mission de France
s'installe à la Libération dans le Nord-Ouest du Var.
Le 28 avril 1957, le pape Pie XII transfère le siège de Fréjus à Toulon sous le nom de Fréjus-Toulon. L'église SainteMarie-de-la-Seds, à Toulon, devient cathédrale et la cathédrale Saint-Léonce de Fréjus devient co-cathédrale. Mais la
république ne reconnaît pas le transfert de la cathédrale : la cathédrale de Fréjus demeure ainsi un bien d'État, comme
toutes les cathédrales, alors que celle de Toulon est considérée que comme une église, relevant donc de la mairie de
Toulon.
Mgr Henri Mazerat, évêque du diocèse pendant deux courtes années (1960-1962) avant d'être transféré à Angers, doit
fermer le séminaire de La Castille, faute de vocations dans le Var, pays réputé déchristianisé ; les quelques séminaristes
restant sont transférés au séminaire interdiocésain d'Avignon.
Mgr Gilles Barthes
Son successeur, Mgr Gilles Barthes - évêque de 1962 à 1983 - amorce un renouveau pour le diocèse : après avoir participé
aux sessions du conciles Vatican II, Mgr Barthes accueille et aide à la fonde de nouvelles communautés : la Communauté
Saint-Jean est officiellement fondée à Lérins ; les sœurs de Bethléem s'installent au Thoronet en 1978 et en 1982 à La
Verne - magnifique chartreuse qu'elle restaure intégralement selon les schémas médiévaux ; la diaconie du Var est instituée
pour coordonner et déployer l'action caritative sur l'ensemble du diocèse. C'est sous sa juridiction que la préfecture bascule
de Draguignan à Toulon, en 1974, mettant en fin à la punition de la ville qui avait désiré rester royaliste et s'allier aux
Anglais plutôt que de d'adhérer à la République.
Mgr Joseph Madec
Monseigneur Joseph Madec, surnommé ''le menhir'' pour ses origines bretonnes et son caractère à la fois discret et
audacieux, est nommé évêque de Fréjus-Toulon en 1983. Il le restera jusqu'en 2000 ; il est aujourd'hui évêque émérite du
diocèse. Malgré de fortes oppositions locales et nationales, Mgr Madec se lance dans des réformes diocésaines courageuses,
dans le même esprit que Jean-Paul II : il rouvre le séminaire de La Castille - avec l'aide du père Bouttin - dès son arrivée à
l'épiscopat, selon le souhait du pape lui-même. Il développe diverses institutions parmi lesquelles l'I.D.F.P., qui s'occupe de
la formation des laïcs, l'Union Diaconale du Var qui regroupe de nombreuses associations caritatives, compte cent quatrevingt salariés et près de six cents bénévoles, etc. Il accueille de nouvelles communautés, à rebours de la politique menée par
l'épiscopat français, telles que la Communauté Saint-Martin ; il favorise les cellules paroissiales d'évangélisation (CPE),
nées à Sanary, qui se répandent dans tout le pays ; il insiste sur la nécessité de la vie spirituelle, de la formation
philosophique et théologique, du dynamisme paroissial... Son influence marque le clergé et le diocèse, favorisant l'arrivée
du nouvel évêque : Mgr Dominique Rey.
Tertio millenio ineunte
Mgr Dominique Rey
Né le 21 septembre 1952 à Saint-Étienne (Loire), Dominique Rey est le dernier de sept enfants, dont l'une est aujourd'hui
religieuse, un autre diacre permanent. Sa carrière s'oriente vers l'économie et la finance : école nationale des impôts,
doctorat en économie fiscale, conseiller fiscal au ministère des finances, professeur de droit à l'université de N'Djaména...
Le Bon Dieu l'appelle à sa suite, au sein de la communauté de l'Emmanuel : il suit ainsi des cours à l'Institut catholique de
Paris où il obtient une licence en théologie et un diplôme en droit canonique. Le 23 juin 1984, à la cathédrale Notre-Dame,
il est ordonné prêtre - pour le diocèse de Paris et comme membre de la communauté de l'Emmanuel - par le cardinal JeanMarie Lustiger, en même temps que le père Jean-Pierre Batut, aujourd'hui évêque auxiliaire de Lyon. En 1995, le cardinal
Lustiger le nomme curé de la paroisse de la Sainte-Trinité (IXe arrondissement) ; le père Dominique Rey devient alors
directeur du ''Centre Trinité'', qui forme 2800 auditeurs à la vie chrétienne, et responsable du ''Bistrot du Curé'' à Pigalle. Le
17 septembre 2000, Mgr Dominique Rey est ordonné évêque du diocèse de Fréjus-Toulon à La Castille par Mgr Joseph
Madec, le cardinal Bernard Panafieu, archevêque de Marseille et le cardinal Jean-Marie Lustiger.
État du diocèse
En 2000, le diocèse compte 900 000 habitants et près de... neuf millions de touristes chaque année ! Le clergé diocésain,
sans être préservé de la crise des vocations, compte tout de même trois cent cinquante prêtres, dont cent vingt-cinq ont
moins de cinquante-cinq ans, douze diacres permanents et trente-cinq séminaristes, pour une moyenne de trois ordinations
chaque année. Toutefois, la mission qui s'ouvre aujourd'hui à l'Église dans le Var est dure, complexe : les racines
chrétiennes ont été rejetées depuis plusieurs siècles ; le taux de pratique est l'un des plus faibles de France ; seules
subsistent les processions et se développent (de nouveau) les traditions populaires provençales telles que les bravades, à
Fréjus, Saint-Tropez, Ramatuelle... Deux minorités fortes jouent un rôle dans la vie du département et du diocèse qu'elles
contribuent à modifier : les immigrés originaires du Maghreb et les marins qui ne restent que pour un temps limité.
Mgr Dominique Rey prend acte de cette situation et de de la politique menée par son prédécesseur : il met résolument ses
pas dans ceux de Mgr Madec et accentue les mesures prises par l'évêque émérite. Il favorise le renouveau, accueille de
nombreuses communautés, tant françaises que sud-américaines : dix communautés brésiliennes, diverses fraternités
missionnaires, etc. C'est dans ce cadre qu'est née la Société des Missionnaires de la Miséricorde Divine...
L'objectif défini par Mgr Rey est clairement énoncé : l'évangélisation ! Il prend des mesures audacieuses dans cette optique.
Les fruits sont visibles : l'évêque ordonne en 2009 vingt-sept jeunes à la prêtrise et au diaconat.
*Les villes, villages, hameaux et lieux-dits en gras sont dans le Var...

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