Ces Picards innovent en cuisine

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Ces Picards innovent en cuisine
RÉGION À LA UNE 3
VENDREDI 24 OCTOBRE 2014 COURRIER PICARD
AGROALIMENTAIRE
Ces Picards innovent en cuisine
C’est le temple de la gastronomie, le salon qu’il ne faut pas rater, surtout quand on cherche
à exporter. Des industriels picards étaient au SIAL à Villepinte. Petit tour d’horizon.
e la pomme de terre dans
toutes ses variétés, mais aussi
du chorizo, du chocolat, des
macarons et du fromage… Une
douzaine d’entreprises agroalimentaires picardes se sont déplacées cette semaine à Paris-Villepinte, au salon de l’innovation alimentaire (SIAL). Plus de 150 000
visiteurs de 105 pays, 6 500 exposants… Un incontournable pour
qui veut commercialiser ses innovations et cherche à diversifier ses
débouchés, en particulier lorsqu’il
est question de percer à l’exportation. Pas un hasard donc si la Région se met en quatre pour chouchouter ces entreprises qui innovent, en leur proposant sur le
salon, une vitrine très en vue.
D
CHORIZO « Côté cuisine », « Masterchef », « Top chef »… Pour
ceux qui n’aiment pas ça, c’est
l’indigestion. Les autres sont aux
anges ; en l’espace de quelques années, les émissions culinaires ont
littéralement envahi le petit écran .
Et avec elles, le chorizo, cuisiné à
toutes les sauces. Installées à
Nogent-sur-Oise, les Salaisons Jouvin ont flairé le bon coup et obtenu
un prix de l’innovation pour leur
chorizo à cuire. « Un produit très
tendance, rappelle Patrick Dumont,
le directeur commercial. Les gens
adorent le chorizo qui entre aujourd’hui dans de nombreuses recettes,
comme épice ou aide culinaire. Avec
ce chorizo à cuire – et donc impropre à la consommation en l’état
– nous avons développé un produit
qui a une durée de conservation de
60 jours là où les autres chorizos
n’ont habituellement que 15 à 20
jours de DLC. » Un sacré avantage
pour les professionnels des métiers de bouche qui devrait valoir
au produit un beau succès commercial.
De l’intérêt
d’un stand régional
« Ce n’est pas compliqué. Sans la
Région, nous ne serions pas
là… » À la Conserverie SaintChristophe à Argoules, le SIAL est
un incontournable depuis une
vingtaine d’années. Et c’est sur le
stand de la Picardie qu’on expose : « Pour nous qui sommes
sur un créneau terroir, l’ancrage
territorial est très important, rappelle Éric Van Oost, le gérant. Et le
stand régional nous offre cette
opportunité ». Au-delà, le stand
de la Picardie c’est aussi pour les
PME qui exposent au SIAL, l’assurance de trouver à Villepinte un
produit « clés en main ». La Région s’occupe de réserver la surface, le mobilier… « Une petite
entreprise comme la nôtre ne
pourrait pas s’occuper de la logistique. Et en plus, il y a une aide
financière… » Soit 50 % du coût
jusqu’à concurrence de 3 000 euros, pour trois participations. Pas
négligeable, sachant que ces salons professionnels représentent
pour les PME, un investissement.
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MOUSSOIR Des cœurs fourrés
pour la Saint-Valentin, des
plateaux de bonbons réalisés
à partir des meilleurs cacaos du
monde où se mêlent épices, caramel, cognac et poire William…
Yvon Berthelot possède non seulement deux chocolateries, à Noyon
et Senlis, mais aussi une sacrée
imagination. Pour sa première par-
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Pommes de terre à cuire au micro-ondes chez Bayard, fromages orientaux au lait de Thiérache chez Lailand, macarons en
conserve à la Conserverie Saint-Christophe... Les Picards ont encore été inventifs.
Si le SIAL compte
de nombreux stands
régionaux, la Picardie
est la seule collectivité
à exposer
en tant que telle
ticipation au SIAL, il a emmené
dans ses bagages le « moussoir ».
Une étonnante formule de chocolat à boire obtenu à partir d’un bloc
solide – un peu comme un gros
shamalo emmanché sur une tige –
à tremper dans un bol de lait brûlant. Noir, blanc, lait… Les gosses
adorent. Ils peuvent même se servir du bâtonnet comme d’une
paille. Au SIAL, Yvon Berthelot a
fait un carton avec son produit.
FIL D’OR C’est ce qu’on appelle
un parcours atypique… Rien
en effet, ne prédestinait Zouher Albitar, à se lancer dans la fabrication de fromages orientaux ;
ni son titre d’ingénieur en mécanique, ni son doctorat en physique
et encore moins sa licence en informatique. Il est pourtant aujourd’hui à la tête d’une société, Lailand, qui exporte du fromage réalisé exclusivement avec du lait de
Thiérache, dans une grande partie
de l’Europe du Nord.
Chilal, Baladi, Naboulsieh… Fort
de ses origines syriennes, Zouher
Albitar a adapté des fromages
orientaux au goût européen.
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Nouveauté de ce salon : « le Fil
d’or ». Un fromage de vache version spaghettis pour la forme, et
aux vagues relents de Mozzarella –
en plus salé – pour le goût. L’autre
innovation est un régal sur fond
d’exotisme : le « Labneh en boule
de Picardie », assaisonné tantôt au
piment, tantôt à la menthe ou au
thym…
Installée à Aubigny-aux-Kaisnes,
(dans l’Aisne) non loin de Ham, la
fromagerie exporte 90 % de sa production en Suède et surtout en Allemagne où Lailand a réussi à pénétrer les rayons du géant de la
distribution « Kaufland ». Une exception dans le monde des PME
agroalimentaires picardes, qui exportent peu.
TROIS ANS Il fallait y penser, et il
n’y avait qu’une conserverie
pour le faire. À Argoules (80),
la Conserverie Saint-Christophe a
mis en bocaux les célèbres macarons d’Amiens. Intérêt : une durée
de vie de trois ans. Le macaron
aussi se conserve.
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IMPLANTATIONS Provence, Lorraine, Aquitaine… Si le SIAL
compte de nombreux stands
régionaux, la Picardie est la seule
collectivité à exposer en tant que
telle. Un gisement inégalé de matières premières agricoles, un réseau de communication particulièrement développé, une vraie
tradition agricole… De sacrés
atouts. Les deux derniers SIAL
avaient débouché sur une implantation industrielle. « La Chambre
aux confitures » à Flixecourt, « Génération Snaking » à Crépy-en-Valois. Et l’édition 2014 ne devrait
pas faire exception à la règle.
PHILIPPE FLUCKIGER
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15000 EMPLOIS SUR 200 SITES
LE CHIFFRE
LA PHRASE
▶Viande, lait, boulangerie,
▶Pour la Région, le budget du
sucre ou fruits et légumes… En
Picardie, le secteur de
l’agroalimentaire pèse plus de
15 000 emplois répartis dans
un peu plus de 200 entreprises.
SIAL est de 88000 euros. Un
investissement à l’heure où la
Picardie cherche à conforter la
filière et à développer ses
débouchés à l’export.
milliard d’euros, le montant
des exportations du secteur
1,5
agroalimentaire en Picardie. Soit 10,6 %
« La Picardie bénéficie ici d’une visibilité
importante. La participation de la Région
au SIAL s’inscrit dans une démarche
de développement de la filière »
du produit des exportations
de la Picardie.
Jacques Secret, conseiller économique à la Région
TRE0203.

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