systemes energetiques insulaires martinique
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SYSTEMES ENERGETIQUES INSULAIRES MARTINIQUE BILAN PREVISIONNEL DE L’EQUILIBRE OFFRE / DEMANDE D’ELECTRICITE Juillet 2015 SOMMAIRE Préambule 2 1 L’équilibre offre/demande 3 1.1 La demande 3 1.1.1 1.1.2 1.1.3 1.1.4 1.1.5 3 3 3 4 4 Résultats 2014 Pertes techniques et non techniques Courbe de charge Bilan sur les années passées Maîtrise de la demande d’électricité (MDE) 1.2 La production existante 4 1.2.1 1.2.2 1.2.3 1.2.4 4 5 5 6 Moyens thermiques de base et semi base Moyens thermiques de pointe Energies renouvelables Tableau récapitulatif 1.3 L’équilibre du système électrique 7 1.3.1 Bilan 2014 1.3.2 Equilibre journalier 7 8 2 Les prévisions et les besoins en investissement 9 2.1 L’évolution prévisionnelle de la consommation d'électricité 9 10 2.2 Le développement du parc de production 13 2.2.1 Prévisions de développement du parc de production 2.2.2 Projets susceptibles de répondre aux besoins 2.2.3 Développement du réseau de transport 13 14 15 EDF SA 22-30, avenue de Wagram 75382 Paris cedex 08 Capital de 930 004 234 euros 552 081 317 R.C.S. Paris www.edf.com 9 2.1.1 Principaux sous-jacents 2.1.2 Scénarios tendanciels Direction des Systèmes Énergétiques Insulaires Tour EDF 20, place de la Défense 92050 PARIS LA DEFENSE Téléphone +33 1 49 01 40 06 Télécopie +33 1 49 01 40 00 Direction des Systèmes Energétiques Insulaires Bilan Prévisionnel de l’Equilibre Offre/Demande d’Electricité – Martinique Page 2/15 PREAMBULE Le présent bilan est établi conformément à l'article L141-3 du code de l'énergie, en tenant compte des spécificités de l'île de la Martinique. La Martinique a une superficie de 1 128 km² et sa population est estimée à 381 326 habitants en 2014 (estimation INSEE au 01/01/2014). La densité de population est de l’ordre de 340 habitants au km². Schéma du système électrique martiniquais BELLEFONTAINE Diesel 211,0 MW BELLEFONTAINE Turbines à combustion 22,6 MW LAMENTIN Turbines à combustion 3,0 MW (*) Saint-Pierre GALION Turbine à combustion 40,0 MW POINTE DES CARRIÈRES Diesel 81,2 MW Turbines à combustion 66,2 MW LA MARTINIQUAISE DE VALORISATION N Fort-de-France VAUCLIN Eolien 1,1 MW FORT-DE-FRANCE Incinération d’ordures 4,0 MW (*) S (*) Puissance d’injection garantie Thermique Autres productions Non représentées sur la carte Photovoltaïque Photovoltaïque 62,5 MWc (fin 2014) Eolien Incinération d’ordures Réseau HTB (63 kV) et postes HTB/HTA 10 km Direction des Systèmes Energétiques Insulaires Bilan Prévisionnel de l’Equilibre Offre/Demande d’Electricité – Martinique Page 3/15 1 L’EQUILIBRE OFFRE/DEMANDE 1.1 La demande 1.1.1 Résultats 2014 L'énergie nette livrée au réseau s’est élevée à 1 562 GWh en 2014, en baisse, pour la deuxième année consécutive, de près de 1,0 % par rapport à l’année précédente. « Après une année 2013 en repli, l’économie martiniquaise semble montrer quelques signes d’amélioration en 2014. Cette évolution est toutefois contrariée en fin d’année. » (source : IEDOM, note expresse n°324 - avril 2015). Ceci, conjugué à une baisse de la population et des actions de maîtrise de la demande d’électricité, explique la baisse de la consommation. Cette consommation s’est répartie selon les différents types de clients de la manière suivante : 65 % au tarif bleu (petites entreprises et clients domestiques) ; 35 % au tarif vert (moyennes et grandes entreprises, industries, collectivités). La puissance de pointe maximale de consommation du réseau a atteint 243 MW (moyenne sur une heure) en avril 2014, en légère baisse de 0,4 % par rapport à l’année précédente. 1.1.2 Pertes techniques et non techniques En 2014, les pertes totales du réseau, c'est à dire la différence entre l’énergie livrée à ce réseau et l’énergie facturée aux clients raccordés, ont atteint 152 GWh, soit 9,8 % de l'énergie livrée au réseau. 1.1.3 Courbe de charge Les deux pointes, celle du soir principalement liée à la consommation des clients résidentiels et celle de midi plutôt liée à la consommation des entreprises, sont généralement du même ordre de grandeur. La saisonnalité est peu marquée en Martinique. Structure de la demande 300 250 MW 200 Jour ouvré type 150 100 Samedi type Dimanche type Jour où la pointe a été atteinte 50 0 Direction des Systèmes Energétiques Insulaires Bilan Prévisionnel de l’Equilibre Offre/Demande d’Electricité – Martinique Page 4/15 1.1.4 Bilan sur les années passées Les tableaux ci-dessous présentent l’évolution de l’énergie livrée au réseau et de la puissance de pointe sur la période 2010 - 2014. Historique de consommation en énergie Energie livrée au réseau 2010 2011 2012 2013 2014 Energie nette (GWh) 1 617 1 576 1 591 1 577 1 562 Croissance (%) 4,4 % -2,6 % 1,0 % -0,9 % -1,0 % Historique de consommation en pointe Puissance de pointe 2010 2011 2012 2013 2014 Puissance (MW) 242 242 253 244 243 Croissance (%) 1,3 % 0,2 % 4,5 % -3,6 % -0,4 % 1.1.5 Maîtrise de la demande d’électricité (MDE) En 2014, les opérations suivantes ont été réalisées avec l’aide technique et/ou financière du fournisseur d’électricité : vente de 4 050 kits de deux régulateurs d’eau et de 4 100 douchettes économes (opération Hydro’Eco grand public) ; distribution aux plus démunis de 9 248 kits Hydro’Eco composés de deux régulateurs d’eau et d’une douchette économe ; vente de 63 984 lampes basse consommation fluo-compactes et 12 134 spots LED (opération LBC grand public) ; distribution aux plus démunis de 16 971 kits de quatre lampes basse consommation fluo-compactes ; vente de 2 980 prises coupe-veille ; distribution aux plus démunis de 420 prises coupe-veille ; installation de 1 464 chauffe-eaux solaires individuels ; installation de chauffe-eaux solaires collectifs pour l’alimentation de 88 logements ; installation de 1 425 climatiseurs performants ; pose de 4 747 m² d’isolation dans les secteurs résidentiel et tertiaire ; asservissement de 1 103 chauffe-eaux électriques au signal tarifaire d’EDF. 1.2 La production existante 1.2.1 Moyens thermiques de base et semi base Centrale diesel de Pointe des Carrières (EDF) La centrale de Pointe des Carrières est équipée de deux groupes diesel lents de 40,6 MW chacun. En raison de leur faible consommation spécifique et de leur sensibilité aux changements de régime, ces groupes sont utilisés en base. Les contraintes d’émission de polluants pourraient nécessiter de réaliser avant 2023 des travaux pour mise en conformité. Ces travaux devraient permettre de respecter les nouvelles normes d’émission et donc de prolonger la durée de vie de ces groupes au-delà de 2030. Sans mise en conformité, le Direction des Systèmes Energétiques Insulaires Bilan Prévisionnel de l’Equilibre Offre/Demande d’Electricité – Martinique Page 5/15 déclassement de ces groupes en 2023 nécessiterait la construction de 60 MW de moyens de pointe supplémentaires. Centrale diesel de Bellefontaine (EDF-PEI) Au cours du premier semestre de l’année 2014, l’ancienne centrale diesel de Bellefontaine (huit groupes diesel d’environ 20 MW chacun) a été progressivement remplacée par la nouvelle centrale de EDF-PEI Bellefontaine (EDF Production Electrique Insulaire, filiale d’EDF à 100%). Cette centrale est composée de douze groupes de 17,6 MW chacun, pour un total de 211,0 MW. TAC du Lamentin (SARA) Deux turbines à combustion (TAC) de 4,8 MW chacune sont installées à la SARA au Lamentin et raccordées au réseau électrique depuis 1997 pour un maximum de 7,0 MW livrable au réseau : elles servent à alimenter en énergie et en vapeur l’installation propre à la raffinerie tandis que l’excédent d’électricité produit est livré sur le réseau public d’électricité. Elles fournissent au réseau une puissance effective de 3,0 MW pour un productible d’environ 20 à 30 GWh par an. Cette installation, liée à un process industriel, est non modulable en fonction de la demande électrique. Sa production est dite fatale. Le contrat d’achat par EDF de l'électricité produite par ces deux TAC prendra fin en 2017. Les parties devront s’interroger sur l’opportunité de prolonger ce contrat après cette échéance. 1.2.2 Moyens thermiques de pointe TAC de Pointe des Carrières (EDF) Les TAC 1, 2 et 3 sont installées sur le site de la centrale de Pointe des Carrières. La TAC 1 a une puissance de 27,0 MW tandis que les TAC 2 et 3 ont une puissance de 19,6 MW chacune. L'application des normes environnementales limite le fonctionnement des TAC 2 et 3, non équipées de procédés de dénitrification des fumées, à 500 h par an. Les TAC 2 et 3, actuellement indispensables à l’équilibre offre/demande, pourront être déclassées en 2017, après la mise en service d’un groupe bagasse/biomasse d’Albioma. TAC de Bellefontaine (EDF) La TAC 4, d’une puissance de 22,6 MW, est installée à Bellefontaine. Elle devra être déclassée entre 2021 et 2025. TAC du Galion (Albioma) Enfin, une TAC de 40,0 MW est installée sur le site du Galion. Sa mise en service a été effectuée en 2007. 1.2.3 Energies renouvelables Les énergies renouvelables peuvent être classées en plusieurs grandes familles : Les énergies stables (biomasse, biogaz, géothermie, hydraulique…) qui présentent un profil de production garanti ou peu fluctuant et facilement prévisible : elles permettent de maintenir durablement une production constante et peuvent dans le meilleur des cas être pilotées en fonction des besoins des consommateurs et donc être dispatchables. Les énergies intermittentes (éolien, photovoltaïque sans système de stockage de l’énergie…) dont la puissance produite connaît de fortes variations d’un instant à l’autre (variations brutales et de forte amplitude). Ces fluctuations, qui doivent être compensées à tout instant par des moyens de production dispatchables, peuvent mettre en risque l’équilibre offre/demande des systèmes non interconnectés. L’arrêté ministériel du 23 avril 2008 modifié a fixé à 30 % le taux de pénétration au-delà duquel le gestionnaire de réseau est autorisé à déconnecter des énergies intermittentes afin de préserver la stabilité du système électrique. Entre ces deux familles, on trouve le photovoltaïque et l’éolien avec stockage : un stockage (sous forme de batteries par exemple) suffisamment dimensionné permet de réduire les Direction des Systèmes Energétiques Insulaires Bilan Prévisionnel de l’Equilibre Offre/Demande d’Electricité – Martinique Page 6/15 fluctuations mais ne permet tout de même pas d’obtenir ni la stabilité, ni la prévisibilité, ni la garantie qu’offrent les énergies renouvelables stables. Incinération d’ordures ménagères La Martiniquaise de Valorisation exploite pour la CACEM (Communauté d’Agglomération du Centre de la Martinique) deux lignes de combustion (6,6 MW nets) des déchets ménagers et produit une puissance électrique totale de 4,0 MW pour un productible d’environ 30 GWh/an. Cette usine d’incinération des ordures ménagères (UIOM) est la seule production d’énergie renouvelable non intermittente en Martinique et était la première source d’énergie renouvelable jusqu’en 2010, avant d’être dépassée par le photovoltaïque. Cette installation est cependant non modulable en fonction de la demande électrique. Eolien Une ferme éolienne de 1,1 MW appartenant à Quadran est installée sur la commune du Vauclin depuis 2004. Photovoltaïque La Martinique compte, fin 2014, 62,5 MWc de panneaux photovoltaïques raccordés au réseau électrique. Avec 63,6 MW d’énergies renouvelables intermittentes en service (éolien et photovoltaïque cumulés), le taux actuel maximum de pénétration des énergies renouvelables intermittentes est estimé à 27 %. La limite de 30 % concernant les énergies intermittentes, fixée dans l’arrêté du 23 avril 2008 modifié, n’a pour l’instant jamais été atteinte. Des projets pourront se réaliser au-delà de ce seuil : les périodes de déconnexion ne se produiront au début que quelques heures par an, lorsque la consommation sera basse (dimanche et jours féries) et le ciel sans nuage ; les installations de puissance inférieure à 3 kVA ne sont pas déconnectables. 1.2.4 Tableau récapitulatif Le tableau suivant présente un récapitulatif du parc de production martiniquais. Les installations photovoltaïques sont présentées de manière agrégée. Direction des Systèmes Energétiques Insulaires Bilan Prévisionnel de l’Equilibre Offre/Demande d’Electricité – Martinique Page 7/15 Parc de production Producteur Site Type Groupe Date de mise en service Puissance EDF Pointe des Carrières Diesel 1 et 2 1996 81,2 MW (2x40,6 MW) EDF-PEI Bellefontaine Diesel 1 à 12 2014 211,0 MW (12x17,6 MW) SARA Lamentin TAC 1997 3,0 MW EDF Pointe des Carrières TAC TAC 1 2012 27,0 MW EDF Pointe des Carrières TAC TAC 2 1990 (1981 en métropole) 19,6 MW EDF Pointe des Carrières TAC TAC 3 1990 (1981 en métropole) 19,6 MW EDF Bellefontaine TAC TAC 4 1993 22,6 MW Albioma Galion TAC 2007 40,0 MW Incinération d’ordures ménagères 2002 4,0 MW Martiniquaise de Fort-de-France Valorisation Quadran Vauclin Eolien 2004 1,1 MW (multiples) (multiples) Photovoltaïque (multiples) 62,5 MWc (fin 2014) Total 492 MW 1.3 L’équilibre du système électrique 1.3.1 Bilan 2014 En 2014, le mix martiniquais présente, comme les années précédentes, une très forte proportion d’énergie thermique non renouvelable. Les énergies renouvelables, essentiellement photovoltaïque, représentent moins de 7% de l’énergie produite en 2014. Mix énergétique 2014 Fioul (93.1%) Incinération (1.4%) Photovoltaïque (5.4%) Eolien (0.1%) Direction des Systèmes Energétiques Insulaires Bilan Prévisionnel de l’Equilibre Offre/Demande d’Electricité – Martinique Page 8/15 1.3.2 Equilibre journalier Le graphique suivant illustre un empilement des moyens de production sur un jour ouvré. Exemple d’empilement sur une journée ouvrée 250 200 150 TAC MW Diesel 100 Photovoltaïque Eolien 50 Incinération 0 Des contraintes d’évacuation autour de Bellefontaine nécessitent l’utilisation de la TAC du Galion toute la journée sauf lors du creux de la nuit. La production photovoltaïque, lors de cette journée plutôt ensoleillée, a permis de limiter l’utilisation des TAC lors de la pointe de midi. A la pointe du soir, cependant, les TAC ont du être utilisées massivement. Direction des Systèmes Energétiques Insulaires Bilan Prévisionnel de l’Equilibre Offre/Demande d’Electricité – Martinique Page 9/15 2 LES PREVISIONS ET LES BESOINS EN INVESTISSEMENT 2.1 L’évolution prévisionnelle de la consommation d'électricité Les projections sont construites autour d’un scénario de référence (appelé scénario « référence MDE ») qui intègre les hypothèses les plus probables de croissance démographique et économique. Il suppose que l’ensemble des acteurs concernés, y compris EDF, poursuive les actions de maîtrise de l’énergie aujourd’hui engagées. Dans ce scénario, la consommation martiniquaise croît à un rythme faible. Trois autres scénarios encadrent l’hypothèse de la demande électrique du scénario de référence : un scénario « bas » qui cumule les effets d’une croissance faible et d’une démographie plus basse ; un scénario « haut » qui retient des hypothèses démographiques et économiques fortes ; un scénario « MDE renforcée » qui reprend le contexte macro-économique du scénario référence MDE et traduit une accélération de la maîtrise de la demande d’électricité liée à des actions volontaristes et économiquement responsables. Il ne fait cependant pas d’hypothèse sur les grands projets de maîtrise de la demande d’électricité. 2.1.1 Principaux sous-jacents 2.1.1.1 Démographie Les hypothèses démographiques sont basées sur les dernières projections de l’INSEE publiées fin 2010 (modèle Omphale 2010). Cependant, la population en 2014 s’avérant être nettement moins importante que celle envisagée auparavant par l’INSEE (-27 000 personnes), les projections utilisées sont réalisées en se basant sur la population 2014 et en y appliquant les taux de croissance prévus par l’INSEE en 2010. La population reste relativement stable dans le scénario bas tandis qu’elle croit dans les scénarios référence MDE et haut. Hypothèses de population Population en milliers d’habitants 2010 2015 2020 2025 2030 Référence MDE 394 388 394 399 402 Bas 394 388 389 390 388 Haut 394 389 398 407 415 Direction des Systèmes Energétiques Insulaires Bilan Prévisionnel de l’Equilibre Offre/Demande d’Electricité – Martinique Page 10/15 2.1.1.2 Croissance économique Les hypothèses de croissance du PIB régional en volume sont données dans le tableau ci-dessous, par période de cinq ans. Hypothèses de croissance économique 2.1.1.3 Taux de croissance annuel moyen du PIB 2010 à 2015 2015 à 2020 2020 à 2025 2025 à 2030 Référence MDE 0,1 % 1,1 % 2,3 % 2,0 % Bas -0,3 % -0,8 % 0,9 % 1,0 % Haut 0,5 % 3,0 % 3,7 % 3,0 % Taux d’équipement des ménages Les hypothèses d’évolution des taux d’équipement pour certains usages domestiques (parmi les plus significatifs) sont précisées dans le tableau ci-dessous pour le scénario référence MDE. Hypothèses de taux d’équipement des ménages 2.1.1.4 Taux d’équipement 2010 2015 2020 2025 2030 Climatisation 23 % 31 % 38 % 44 % 50 % Eau chaude sanitaire… 60 % 71 % 80 % 88 % 96 % … dont électricité 77 % 69 % 61 % 54 % 48 % … dont solaire 20 % 28 % 36 % 44 % 50 % Lampes basse consommation 60 % 75 % 80 % 76 % 50 % LED 1% 4% 10 % 20 % 50 % Réfrigérateurs 98 % 99 % 99 % 100 % 100 % Congélateurs 73 % 75 % 77 % 78 % 80 % Véhicule électrique Au regard de l’absence de données permettant d’élaborer des hypothèses de développement, ces scénarios de consommation ont été construits hors développement, pour le véhicule électrique, de recharge sur le réseau public. Sans dispositions ou précautions particulières, la recharge de batteries sur le seul réseau de distribution publique d’électricité conduirait à une augmentation de la consommation d’électricité dans l’île et à l’accentuation de la pointe sur le système électrique avec un alourdissement des charges du service public de l’électricité (CSPE) et un bilan carbone supérieur à celui de véhicules thermiques récents. 2.1.2 Scénarios tendanciels Sur la base des sous-jacents évoqués plus haut et de l’historique de consommation électrique, les scénarios d’évolution tendanciels suivants ont été retenus. Direction des Systèmes Energétiques Insulaires Bilan Prévisionnel de l’Equilibre Offre/Demande d’Electricité – Martinique Page 11/15 Prévisions de consommation pour le scénario référence MDE Scénario référence MDE 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2025 2030 Energie annuelle moyenne (GWh) 1 569 1 593 1 608 1 629 1 653 1 684 1 835 1 973 1,7 % 1,5 % 290 319 2,1 % 1,9 % Taux de croissance annuel moyen sur 5 ans Pointe annuelle moyenne (MW) 1,4 % 242 246 252 Taux de croissance annuel moyen sur 5 ans 254 258 262 1,6 % Prévisions de consommation pour le scénario MDE renforcée Scénario MDE renforcée 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2025 2030 Energie annuelle moyenne (GWh) 1 569 1 583 1 587 1 597 1 609 1 628 1 699 1 746 0,9 % 0,5 % 273 292 1,4 % 1,3 % Taux de croissance annuel moyen sur 5 ans Pointe annuelle moyenne (MW) 0,7 % 242 245 248 Taux de croissance annuel moyen sur 5 ans 250 253 255 1,1 % En énergie, le scénario MDE renforcée correspond à une économie de consommation d’électricité de 12 % en 2030 par rapport au scénario référence MDE. Prévisions de consommation pour le scénario bas Scénario bas 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2025 2030 Energie annuelle moyenne (GWh) 1 540 1 544 1 539 1 542 1 546 1 559 1 619 1 659 0,7 % 0,5 % 255 269 1,0 % 1,0 % Taux de croissance annuel moyen sur 5 ans Pointe annuelle moyenne (MW) 0,2 % 238 239 242 Taux de croissance annuel moyen sur 5 ans 241 242 242 0,4 % Prévisions de consommation pour le scénario haut Scénario haut 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2025 2030 Energie annuelle moyenne (GWh) 1 602 1 649 1 686 1 731 1 778 1 831 2 124 2 471 3,0 % 3,1 % 343 403 3,8 % 3,2 % Taux de croissance annuel moyen sur 5 ans Pointe annuelle moyenne (MW) Taux de croissance annuel moyen sur 5 ans 2,7 % 247 254 264 270 2,9 % 278 285 Direction des Systèmes Energétiques Insulaires Bilan Prévisionnel de l’Equilibre Offre/Demande d’Electricité – Martinique Page 12/15 Prévisions de consommation en énergie 3 000 2 500 GWh 2 000 1 500 Historique Scénario référence MDE Scénario MDE renforcée Scénario bas Scénario haut 1 000 500 0 2010 2015 2020 2025 2030 Prévisions de consommation en pointe 450 400 350 MW 300 250 200 Historique Scénario référence MDE Scénario MDE renforcée Scénario bas Scénario haut 150 100 50 0 2010 2015 2020 2025 2030 Direction des Systèmes Energétiques Insulaires Bilan Prévisionnel de l’Equilibre Offre/Demande d’Electricité – Martinique Page 13/15 2.2 Le développement du parc de production 2.2.1 Prévisions de développement du parc de production 2.2.1.1 Hypothèses principales Le parc cible est dimensionné de manière à ce que la durée moyenne de défaillance liée à des déséquilibres entre l’offre et la demande d’électricité soit inférieure à trois heures par an. Compte tenu des caractéristiques du système électrique martiniquais, les besoins en investissement ont été déterminés par tranche de 20 MW. La disponibilité des moyens de production a été calée, pour les moyens de production existants, sur les performances contractuelles ou normatives attendues et, pour les nouveaux besoins, à hauteur de 85 % pour les moyens de base et 90 % pour les moyens de pointe. L’affichage des besoins par tranche de 20 MW ne doit pas conduire à un émiettement des projets. Pour répondre aux besoins de manière optimale d’un point de vue économique, un même projet pourra répondre aux besoins répartis sur plusieurs années. Les calculs pour déterminer les besoins en investissement ont été réalisés en prenant en compte des hypothèses de croissance importante concernant le développement des énergies renouvelables intermittentes (productions photovoltaïque et éolienne), avec et sans stockage. 2.2.1.2 Résultats Les résultats de simulation pour les scénarios de demande référence MDE et MDE renforcée sont donnés dans le tableau suivant. Besoins en investissement En MW 2016 Base Scénario référence MDE Pointe Base Scénario MDE renforcée Pointe 2017 36,5 2018 2019 2020 2021-2025 20 20 2026-2030 36,5 20 Projet en cours Renouvellement Nouveau besoin Mise en service du groupe d’Albioma Galion 2 Albioma mettra en service en 2017, sur le site du Galion, un groupe de 36,5 MW fonctionnant à la bagasse et à la biomasse. TAC de la SARA Le contrat d’achat par EDF de l'électricité produite par les deux TAC de la SARA prendra fin en 2017 mais sa prolongation n’est pas indispensable à l’équilibre offre/demande. Déclassement des TAC A la mise en service du groupe Galion 2, les TAC 2 et 3 situées à Pointe des Carrières pourront être déclassées sans être renouvelées. La TAC 4 située à Bellefontaine devra ensuite être déclassée entre 2021 et 2025. Son renouvellement immédiat est nécessaire dans le scénario référence MDE uniquement. Direction des Systèmes Energétiques Insulaires Bilan Prévisionnel de l’Equilibre Offre/Demande d’Electricité – Martinique Page 14/15 Nouveaux besoins La croissance assez faible de la consommation permet de limiter fortement les nouveaux besoins. Dans le scénario référence MDE, seul 20 MW supplémentaires sont nécessaires, en 2020. Il s’agit d’un moyen de pointe. Dans le scénario MDE renforcée et bien qu’aucune TAC ne soit renouvelée, le seul nouveau besoin concerne un moyen de pointe de 20 MW entre 2026 et 2030. 2.2.2 Projets susceptibles de répondre aux besoins Un certain nombre de projets pourraient répondre aux besoins identifiés ci-dessus, à condition qu’ils fournissent une puissance garantie ainsi que des services système. Par ailleurs, parmi les projets listés ci-dessous, certains ne fournissent pas de puissance garantie mais permettent d’augmenter la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique. Géothermie Grâce à un câble sous-marin, le projet de production géothermique à la Dominique pourrait permettre d’alimenter la Martinique et/ou la Guadeloupe, avec un potentiel total de 50 MW. Localement, il existe également des projets de production géothermique (10 ou 20 MW). Biogaz Un projet d’unité de valorisation du biogaz de 0,6 MW au Robert pourrait remplacer le groupe existant. Incinération Le contrat avec la Martiniquaise de Valorisation se termine en 2017. Il pourrait être prolongé avec une augmentation de capacité de traitement de l’usine d’incinération des ordures ménagères (+3,5 MW). Hydraulique Le potentiel hydro-électrique est estimé à 5 MW en Martinique. Il existe en particulier un projet de 3,5 MW sur la rivière du Lorrain. Energie thermique des mers (ETM) Dans le cadre du projet Nemo, une centrale flottante de 16 MW exploitant l’énergie thermique des mers pourrait être mise en service d’ici quelques années. Eolien Un projet d’éolien avec stockage (Grand Rivière) pour une puissance installée de 14 MW pourrait voir le jour prochainement. Photovoltaïque avec stockage Deux projets d’installations photovoltaïques avec stockage de 2,5 MWc chacune devraient voir le jour prochainement. La Commission de Régulation de l’Energie a lancé en mai 2015 un appel d’offres pour un total de 50 MWc de centrales photovoltaïques équipées d’un dispositif de stockage d’énergie. Ceci pourrait conduire à l’installation de 10 MWc environ en Martinique. Réseau de froid Plusieurs projets de réseau de froid à Fort-de-France et aux alentours sont en cours d’étude. Direction des Systèmes Energétiques Insulaires Bilan Prévisionnel de l’Equilibre Offre/Demande d’Electricité – Martinique Page 15/15 2.2.3 Développement du réseau de transport Des renforcements du réseau 63 kV sont nécessaires avec l’arrivée des nouveaux moyens de production : les axes entre Bellefontaine et l’agglomération de Fort de France doivent être renforcés ; le raccordement de production sur le nord de l’île, dans la zone de Marigot en particulier (projet de géothermie de la Dominique par exemple) nécessitera le renforcement de la zone nord-est de l’île. L’arrivée massive d’énergies renouvelables peut nécessiter des adaptations du réseau 63 kV. Ces adaptations sont envisagées, en concertation avec l’Etat et la Région, par le biais du schéma de raccordement des énergies renouvelables. D’une façon générale, des renforcements du réseau 63 kV sont souvent nécessaires avec l’arrivée des nouveaux moyens de production de puissance importante. Or les délais de réalisation des lignes 63 kV sont aujourd'hui plus longs que ceux de réalisation des centrales, notamment à cause de la sensibilité aux questions environnementales et des procédures de concertation avec les acteurs concernés, parfois très nombreux pour des lignes traversant plusieurs communes et des terrains très variés. Il est donc nécessaire d'inclure la question du renforcement du réseau 63 kV dès le début des réflexions sur les projets de production. Il est également nécessaire de prévoir un délai de l’ordre de deux à cinq ans pour la mise en œuvre du raccordement des producteurs (délai entre l’engagement du producteur dans sa solution de raccordement et la date d’injection sur le réseau de son nouveau moyen de production) et de faciliter la prise en compte des contraintes du raccordement dans l’élaboration des documents d’urbanisme. Par ailleurs, l’augmentation de la consommation peut avoir pour conséquence de contraindre les réseaux et nécessiter des renforcements. C’est pourquoi respecter l’équilibre entre zones d’implantation des moyens de production et zones de consommation permet d’optimiser la structure du réseau 63 kV en évitant des renforcements. A cet égard, l’implantation de moyens de production dans le sud de l’île permettrait de limiter la création de nouvelles infrastructures réseau. Au contraire, tout raccordement de production supplémentaire dans la zone de Bellefontaine nécessitera des renforcements supplémentaires.