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l’ASNL n’avait pas vraiment la faveur des pronostics. Tout au plus promettait-on le maintien aux Lorrains... On parle aujourd’hui de Ligue des champions... On comprend mieux dès lors le sourire des joueurs à l’heure d’entamer une séance d’entraînement physique en plein mois d’octobre. HADJI LE RETOUR DE L’ENFANT PRODIGE Lyon, Marseille ou PSG. Rien de commun avec les grosses cylindrées du championnat. En Lorraine, tout le monde le sait désormais : la star c’est l’équipe. Les starlettes sont priées de passer leur chemin. On fait bloc sur et en dehors du terrain... Les maîtres mots sont : groupe, intensité, solidarité, récupération et replacement quitte quelquefois à sacrifier le spectacle. Un état d’esprit qui permet en tout cas au club, depuis le début de saison, de truster les premières places du championnat. Après quasiment un tiers du championnat, le club fait honneur à son totem, le chardon et à son slogan : qui s’y frotte s’y pique. Avec seulement 7 buts encaissés, le club s’affiche comme la meilleure défense de Ligue 1 . En début de saison pourtant, Une réalité qui n’a pas échappée aux joueurs en salle de presse au sortir de l’entraînement. «Tout donner pour ne rien regretter.Surtout ne pas se relâcher». Des discours empreints de réalisme, d’humilité et de maturité «Il faut dire que cette année on n’a pas la Coupe de l’UEFA... donc si on se plante... on n’aura pas d’excuses», souffle Youssouf Hadji. Le recrutement inexistant de l’intersaison n’est jamais évoqué comme excuse à une éventuelle future baisse de régime en championnat... Pas même comme explication. «C’est vrai on a perdu un joueur-clé à l’intersaison avec le départ de Pape Diakhaté au Dynamo Kiev, mais à part ça le groupe est inchangé et c’est une bonne chose pour nous ... On n’a pas recruté mais on a perdu personne d’autre...» La stratégie (risquée) s’avère payante, les recrues de janvier explosent sous les couleurs lorraines. Youssouf Hadji 27 ans en est le meilleur exemple. En inscrivant 4 buts lors des dix premières journées de championnat, le Marocain a d’ores-etdéjà amélioré ses statistiques de la saison dernière (un but et une passe décisive en 14 rencontres) justifiant ainsi la confiance placée en lui par l’encadrement nancéen : «Il a énormément progressé devant le but cette EN COUVERTURE HADJI, BASSIR ET ZERKA : LE TRIO GAGNANT DE NANCY C’est la sensation de ce début de championnat de France de Ligue 1. Malgré un recrutement réduit à néant à l’intersaison, Nancy a bouleversé l’ordre établi depuis le début du championnat. Seul l’ogre lyonnais a finalement pu lui contester sur le tard la tête du championnat. A la base de ce début de saison tonitruant : un trio de Marocains qui poursuit en Lorraine l’oeuvre débutée par Mouslim, Bennij, Chiba, Hadji et Ouaddou. Reportage à Nancy : Olivier BISSEY. C ’est un matin d’octobre classique en forêt de Haye au centre d’entraînement du club en périphérie de Nancy. Le groupe pro sort des vestiaires en quasi file indienne derrière Paul Fischer l’entraîneur adjoint. Comme bien souvent le mer- credi c’est lui qui est en charge de l’entraînement. Au programme donc comme tous les mercredis : physique... Ce qui n’empêche pas les joueurs d’aborder la séance le sourire aux lèvres. L’horaire pourtant est matinal. Le programme n’a Remerciements (crédit photo) : asnl.net, O.Bissey et R. Lallemand par ailleurs rien de réjouissant : un peu de ballon en toute fin de séance... Auparavant, des tours de terrain, intensité-vivacité. La qualité athlétique a souvent été une marque de fabrique nancéenne. «Ici on joue avec nos qualités. C’est vrai, on demande beaucoup au niveau physique» explique Paul Fischer presque en s’excusant... Nancy, on l’aura compris est un club discret, à des années lumière du foot-business. Ici, pas de déclarations inconsidérées, pas de crise, pas de recrutement tapageur type belle carrière, une carrière exceptionnelle même... Il a fait toute sa formation à Nancy. On savait qu’il avait un potentiel.Mais on ne pouvait pas vraiment le retenir», se souvient Fischer des regrets dans la voix. En près de trente ans passés au sein du club nancéen, l’entraîneur adjoint a tout connu sous le maillot lorrain. Défenseur rugueux, il a cotoyé en tant que joueur des Marocains nommés Bennij, Chiba, Hadji, PH : AFP club on retiendra qu’on a eu les deux et que le dernier est revenu participer à l’évolution de Nancy, ce qu’il fait en ce moment c’est énorme!». «Le plus impressionnant chez lui c’est sa simplicité, ajoute Bracigliano, le gardien de but .Il a une grande maturité depuis le début... Il n’a pas changé. Je l’ai vu arriver on partageait la même chambre lui et moi quand il était à l’essai. Il est toujours aussi Youssouf Hadji auteur d’un début de saison d’exception avec l’ASNL simple et abordable... Ce qui a changé c’est son physique en fait il s’est étoffé... Pour le reste c’est le même... Il ressemblait déjà à son frère... c’était saisissant.» Longtemps comme en sélection, Youssouf Hadji a grandi à Nancy dans l’ombre de son frère, formé comme lui en Lorraine... Loin d’être un poids pour lui l’éternelle comparaison avec son aîné semble l’amuser ... et le flatter. «J’ai toujours été son premier supporter, je l’ai toujours pris pour exemple. Je trouve que les gens se rappellent de ce qu’il a fait ici ou au Maroc. C’est bon signe. Depuis quelque temps c’est marrant oui, on commence à LUI parler de moi...» «C’est vrai que Mouss a eu une Ouaddou... parti lui aussi tenter sa chance loin de Nancy. Et les souvenirs de revenir à la surface... quelques regrets aussi quelquefois... ceux de ne pas avoir pu retenir des joueurs pétris de talent à une époque où le club connaissait des moments moins faciles. L’occasion aussi d’évaluer le chemin parcouru. «Quand je suis parti (en 2003) le club était plutôt instable se rappelle Youssouf Hadji. Là, j’ai tout de suite vu que le club avait grandi et même les gens autour. L’engouement autour de l’ASNL est là désormais ... Disons que maintenant on sent vraiment que dans la rue les gens sont vraiment passionnés», analyse Youssouf. Résultat peu de départs. Une progression régulière. Témoin la masse salariale du club qui a été multipliée par trois depuis que l’équipe est arrivée en Ligue 1, à l’issue de la saison 2005-2006. Les joueurs ont tous été contactés depuis par des dirigeants soucieux de devancer l’appel et de signer des prolongations de contrat (avec hausse de salaire à effet immédiat) avant même l’arrivée de sollicitations extérieures. Une gestion rigoureuse et novatrice qui, alliée à une ferveur grandissante, a tendance à pousser les joueurs à rester. Le salut ne passe plus par l’exode. Cet engouement populaire est né d’un parcours impressionnant en Coupe de la Ligue lors de la saison 2006. Jusqu’ici, à Nancy, lorsqu’on parlait palmarès, on évoquait forcément la Coupe de France remportée par la génération Platini en 1978. 2006 restera comme un rendez-vous clé dans la progression du club. La victoire en Coupe de la Ligue offre aux Lorrains l’opportunité de disputer la Coupe de l’UEFA et de changer de statut. UNE DOUBLE INFLUENCE FRANCO-MAROCAINE En cette période d’apprentissage accéléré, deux autres Marocains encore présents au club ont en effet joué un rôle essentiel : Moncef Zerka et Mickaël Bassir plus connu en Lorraine sous le patronyme de Chrétien : «Mes parents n’étaient pas mariés. Ma mère est française d’où mon nom : Chrétien. Mon père est marocain, sa famille est de Casa, mon deuxième nom c’est Bassir. Mais tout ça pour moi ça n’est qu’une histoire de nom. Je me sens à la fois 100% Français et 100% Marocain» Mickaël a grandi dans la banlieue nancéenne à Vandoeuvre. Une enfance passée à l’ombre des barres d’immeubles dans une ambiance cosmopolite : «Il y avait beaucoup de jeunes dont les parents étaient originaires de Tunisie, d’Algérie et bien sûr du Maroc. Alors je vous laisse imaginer. Quand il y avait des matches c’était un peu la guerre. On se chambrait tous quand «notre» équipe nationale jouait et gagnait. Quand le Maroc jouait c’était la folie. Aujourd’hui je sais que dans les quartiers où j’ai grandi, il y a une vraie fierté à me voir jouer pour les Lions», glisse-t-il les yeux brillants. Une double influence franco-marocaine avec la Coupe du monde 98 en France comme évènement fondateur : «J’avais 13 ans je suivais ça d’ici et pour moi c’était que du bonheur. J’étais content et fier de ce que cette équipe montrait face aux meilleures équipes de la planète. On a vécu un grand moment même si la fin nous a déçus. Hadji, Bassir, Chipo, Chiba , c’était une sacrée génération j’étais à fond derière eux, j’étais fier d’eux.» C’est donc dans cette ambiance et avec les Lions comme modèles que Mickaël étoffe son bagage de footballeur. Résultat depuis ses débuts sous les couleurs nancéennes, le Marocain impressionne par sa polyvalence. Milieu de terrain, défenseur central ou latéral (son poste de prédilection). «Contrairement à l’image du footballeur marocain plutôt dribbleur, Mickey (Mickaël) lui, est un joueur très concret, très efficace. S’il est doué de réelles qualités techniques, il sait ne pas en abuser pour faire le show. Il met ses qualités au service de l’équipe et puis c’est quelqu’un qui se fait rarement déstabiliser en un contre un, souligne le gardien Bracigliano. En fait on a toujours évolué ensemble, du coup c’est vrai qu’on se connaît par coeur. Un peu comme avec Youssouf d’ailleurs ou avec Moncef (Ze- EN COUVERTURE C’est avec le sourire que le trio marocain de Nancy entame la séance d’entraînement matinal année, c’est vrai souligne Paul Fischer... S’il pouvait continuer à marquer à ce rythme-là, c’est sûr que ça serait un sacré coup de pouce et que ça nous aiderait à grandir... Pour tout vous dire on connaissait ses qualités, ce qui me surprenait, c’est qu’il n’aie pas plus réussi que cela à Rennes... Là je ne sais pas si c’est le fait de retrouver le club où il a commencé, qu’il se soit rapproché de sa famille... Quoiqu’il en soit ... C’est sûr, il a franchi un cap et ça fait plaisir quand un joueur comme lui réalise de telles performances.» Pas la peine de chercher de commentaire négatif, toutes les analyses lorraines sont au diapason... Les performances du Marocain font la fierté de ses coéquipiers. Le retour du joueur au bercail (il a été formé au club) est accueilli comme une bénédiction par les supporters. «On se connaît trop bien, lâche dans un sourire Gennaro Bracigliano, le capitaine.On est arrivés à 17 ans au centre de formation en même temps, j’ai pu voir son évolution... Je ne suis pas vraiment surpris... En matière de football, il a des qualités exceptionnelles : il a un super jeu de tête, il est capable d’éliminer n’importe quel adversaire sur son côté ou dans l’axe... Il peut vraiment jouer à tous les postes offensifs...Sa progression, elle est logique.» Après Bastia et Rennes, Hadji a donc décidé de revenir en Lorraine... Lui qui n’avait joué que cinq matches de Ligue 1 sous les couleurs nancéennes (entre 1999 et 2000) fait désormais figure de joueur-cadre. Après avoir disputé le maintien en Corse puis le milieu de tableau en Bretagne, le voilà désormais à la lutte pour faire figurer le club lorrain aux avant-postes. «Quand j’ai dit que je voulais retourner à Nancy, se souvient l’ancien Rennais, certains ont pris ça pour un manque d’ambition... Un retour en arrière puisque je revenais dans mon club formateur. Mais moi je savais ce que je faisais. C’est de la stratégie, j’ai réfléchi beaucoup avant et je savais où j’allais, j’avais joué Nancy quand j’étais en Bretagne et j’ai vite vu que cette équipe avait une âme, et une marge de progression. Je savais que j’avais besoin de me relancer et de franchir un pallier. J’avais totalement confiance dans cette équipe et dans son président. Je sais que j’ai fait le bon choix. Là je sens que je progresse.» L’HÉRITAGE DE MUSTAPHA HADJI «On avait déjà essayé de le faire venir l’année d’avant mais ça n’avait pas collé, admet Paul Fischer. Là, c’était possible, on a profité de l’occasion, il s’avère que c’est une bonne pioche... même si, il y a eu aussi, trois mois difficiles au début... Mais il a une grosse capacité de travail, vous savez...». Paul Fischer sait de quoi il parle. Joueur, il a vu arriver Hadji dans le groupe pro nancéen en 98, il a même été son capitaine. Devenu son entraîneur il jete un oeil complice sur l’explosion du natif d’Ifrane : «Peu de gens le croyaient encore capable d’atteindre ce niveau il y a six mois. C’est une belle revanche sportive.» Que ce soit au Thirty, un café nancéen qui retransmet les rencontres de l’ASNL, ou au bord du terrain d’entraînement, le Marocain fait d’ailleurs l’unanimité en ce début de saison : «C’est difficile de sortir un joueur du groupe, admet Nicolas, un supporter du club lorrain...Tout le monde est au top en ce moment mais Hadji c’est un tout bon... Avant Hadji c’était Moustapha, son frère... Maintenant au EN COUVERTURE Chrétien Bassir parmi la sélection du siècle de Nancy avec le très prestigieux Platini PH : AFP Dans l’intimité des vestiaires, les inséparables Hadji et Chrétien Bassir rka) l’autre Marocain du groupe. Ces trois-là sont super drôles et avec eux on peut aller à la guerre comme avec Mouss Hadji ou Abdes Ouaddou», ajoute-t-il pour conclure. Ce sont des gars pas compliqués. Avec eux c’est facile de s’entendre. Ils ne sont jamais négatifs, toujours souriants... Ce sont des gars importants du groupe...» Et ce n’est pas fini. Derrière, en CFA (l’équipe réserve), il y a un autre Marocain. Amine Tighazaoui. «Franchement on est allés le voir, souligne Youssouf Hadji et franchement, techniquement il est impressionnant. On va entendre parler de lui.» Peut-être un quatrième membre marocain, un nouveau complice? LES TROIS MOUSQUETAIRES «Tous les trois en tout cas c’est sûr. On est un peu inséparables c’est vrai, reconnaît Moncef Zerka, l’autre membre du trio. De retour de blessure, il apprécie à sa juste valeur la complicité qui le lie à Youssouf Hadji et Mickaël Bassir. Avec Youss on a joué quatre ans ensemble. Après, les années où Youssouf est parti, c’est Mickey qui a pris le relais. C’est sympa de se retrouver ensemble d’autant qu’on se rapproche sur et en dehors du terrain. Avec le temps s’est installée une vraie complicité. On essaie d’être le plus souvent ensemble d’ailleurs dans les vestiaires, on essaie d’être côte à côte. On est complices, ça a un côté trois mousquetaires... ou trois petits diables (rires) ... Non, on va rester sur l’image des trois mousquetaires c’est plus sage», rectifie Zerka dans un sourire. La triplette de talent aime pourtant jouer les animateurs sur et en dehors du terrain. «On est marocains, on aime chambrer. Youssouf généralement c’est le chauffeur on va dire, explique Moncef Zerka amusé... Dès qu’il faut faire monter la température, c’est le premier à la faire monter... Moi je suis un peu le naïf, j’emboîte le pas sans vraiment calculer. Je termine le travail on va dire. Le trio se complète bien. Mickey est un peu plus discret mais redoutable. C’est celui qu’on surnomme la fouine. Sur le terrain c’est un peu pareil.» Ils sont nombreux dans les rangs nancéens à en avoir fait les frais...» C’est vrai qu’on est toujours en train de rigoler, de chambrer et de se couvrir, de se défendre les uns les autres. On se trouve les yeux fermés. Et quand on fait un coup à trois... ça peut être discret et efficace aussi...» «C’est une bonne chose qu’on se retrouve tous les trois... ça faisait longtemps qu’on n’avait pas été aussi nombreux. Il y a une période -ça remonte à quoi, six ans- c’était une vraie collection à l’époque : il y a avait Saïd Chiba, Abdeslam Ouaddou et moi, sans oublier Mehdi Taouil qui jouait avec la réserve...», se souvient Zerka. «C’est une belle histoire, analyse Youssouf Hadji... On s’est vus tous les trois gravir un à un les échelons... On a commencé tous les trois en bas de l’échelle au centre de formation. On savait qu’à la fin de l’année on n’était pas sûrs d’être conservés. On en a vu des joueurs ressortir du bureau les larmes aux yeux parce qu’ils n’étaient pas gardés. Alors imaginez... Se retrouver tous les trois ensemble, c’est exceptionnel, ça permet de prendre conscience du chemin parcouru. On rêvait de jouer en pro et en sélection tous les trois en même temps. C’est vrai qu’on a un peu des destins croisés... C’est une belle histoire...» Z COMME ZORRO Une histoire faite de grands bonheurs donc et de coups du sort également. A l’image de la carrière de Zerka sous les couleurs nancéennes. Barbe de trois jours, sourire aux lèvres, le Marocain est foncièrement attaché au club lorrain avec lequel il aura finalement tout connu : «c’est ce club qui m’a permis de connaître le haut niveau et sous tous ses aspects d’ailleurs, souffle le joueur formé à Orléans avant de rejoindre le centre de formation lorrain. Le meilleur, c’est cette montée en Ligue 1 en 2005, la victoire en Coupe de la Ligue en 2006 à laquelle il participe pleinement en devenant le leader et le héros de toute une équipe. «Je crois que personne n’oubliera jamais ce qu’il a fait pour le club cette EN COUVERTURE année-là. A l’époque Moncef était arrière latéral en sélection et milieu de terrain chez nous... On avait de gros soucis en attaque, en clair on n’avait plus d’attaquants... On lui a demandé de passer devant... il ne s’est pas posé de questions ... et il a réussi avec une rare efficacité...», se souvient Gennaro Bracigliano. Ainsi repositionné en pointe, Zerka joue un rôle moteur dans le parcours des Lorrains en Coupe de la Ligue. Quatre buts en quatre matches, le défenseur devient définitivement attaquant et y gagne un surnom : celui de Zorro. De cette période, Moncef garde un souvenir à chaque oreille. Le fameux Z à l’oreille droite «Z comme Zorro et comme Zerka et le N°11 à l’oreille gauche. Ce surnom de Zorro il le validera définitivement à la 21ème minute de la finale de Coupe de la Ligue. Un but en deux temps qui donne l’avantage à Nancy et met les Lorrains sur orbite. A l’arrivée, Nancy l’emporte deux buts à un. Nancy remporte la reconnaissance, Zerka y gagne ses galons de sauveur : «Sa grande qualité c’est aussi son défaut, constate Bracigliano : c’est son grand coeur. On peut lui demander n’importe quoi. C’est quelqu’un de généreux. Tu peux compter sur lui à tout moment sur le terrain comme dans la vie. Il ne se pose jamais de question. C’est un fonceur, il a une grande confiance en lui...» Des qualités qui lui permettent de gagner durablement sa place en pointe de l’attaque nancéenne et de participer à l’aventure des Lorrains en Coupe d’Europe... jusqu’au 6 janvier 2007 tout du moins. Ce jour-là, Nancy affronte Lens... Moncef ne jouera que quelques minutes avant de quitter le terrain. Bilan : une fracture tibia-péroné qui l’éloi- PH : AFP Retour gagnant pour Zerka auteur d’un but en Coupe de la Ligue mais il est capable de surmonter tout ça... En plus il vient de retrouver la sélection, il le mérite...» LA CAN EN POINT DE MIRE gnera durablement des terrains. La saison 2006-2007 est pour lui terminée. Elle sera synonyme de rééducation. Pour le club, il s’agit là d’un coup d’arrêt. «Les problèmes de Nancy, notre baisse de régime la saison dernière, est intervenue exactement à ce moment-là, rappelle Bracigliano. «Cette blessure ça nous a mis un gros coup au moral et c’est à partir de là qu’on a commencé à ne plus gagner. Nous aussi ça nous a touchés», analyse Bassir. ZERKA, LE RETOUR Ses efforts à l’entraînement, Zerka ne les ménage pas depuis la reprise du championnat. Ses rares apparitions sous le maillot lorrain sont pour lui l’occasion de retrouver le haut niveau. Titulaire en Coupe de la Ligue contre Amiens début novembre, le Marocain y retrouve son statut de sauveur en inscrivant le but de la victoire... «Aujourd’hui je me sens bien... J’ai bien repris, bien récupéré. J’attends juste qu’on me fasse jouer. J’ai retrouvé mes sensations, voilà. Je reviens de blessure donc il faut que je retrouve le rythme de la compétition il faut juste enchaîner les matches pour bien retrouver le rythme de la compétition. Les appréhensions au niveau des contacts et tout. Je n’en ai plus du tout. Maintenant il faut faire le plus de matches possible histoire d’améliorer ma condition physique», reconnaît le principal intéressé. «Moncef a vécu une période difficile c’est sûr. Cinq mois d’arrêt mentalement c’est difficile, on se sent un peu à l’écart, c’est inévitable... Il revient c’est bien... Mais le niveau de l’équipe étant ce qu’il est, il sait que c’est un peu plus difficile d’autant que devant on a des joueurs de très haut niveau... ça ne sera pas du tout cuit, reconnaît Paul Fischer, mais j’ai confiance en lui.» A l’entraînement Moncef ne chôme pas. Comme son entraîneur adjoint, l’international marocain déteste la défaite. La moindre partie de foot-volley devient un challenge. Défaite interdite... «Il travaille beaucoup pour revenir ... C’est vrai que le coach a sous la main des joueurs qui à chaque match font la différence donc c’est difficile pour lui de faire des changements mais je ne m’inquiète pas pour Moncef. Il a tout pour surmonter cette épreuve et retrouver une place», encourage Bassir. De titulaire indiscutable le voilà en concurrence directe avec Hadji, Dia, Curbelo ou Fortuné qui sont efficaces en ce moment Les «Lions de l’Atlas», c’est le rêve secret de Moncef... L’année 2008 sera celle de la CAN au Ghana. Retrouver une place de titulaire en club et en équipe nationale voilà les nouveaux chantiers de Zerka. «Ce maillot celui de ma sélection a une signification particulière. C’est le rêve pour tout Marocain et puis pour la famille. Quand vous voyez la lumière dans les yeux des parents de vous savoir en équipe nationale, quand on voit un peuple entier vous soutenir, c’est magnifique. Quand vous vivez ça en club c’est exceptionnel mais avec la sélection, c’est tout un peuple qui est derrière, qui vous pousse. C’est quelquechose d’immense, comme un rêve qui se réalise .Je n’y renoncerai pour rien au monde. Je me donnerai à 200% ...» Histoire de reformer ce trio «qui se trouve les yeux fermés sur et en dehors du terrain. Histoire d’offrir au nouveau sélectionneur Henri Michel des performances dignes de celui qu’on surnommait Zorro. Histoire aussi de réaliser son rêve : «le plus beau? ce serait peut-être de marquer en finale de la CAN, le seul but de la finale. Tout le monde rêve de ça... Mais en fait le plus beau ce serait de dribbler tout le monde et de donner le ballon à quelqu’un qui est mieux placé que moi et qu’il marque... Une passe décisive qui permettrait au pays de gagner ce serait top... Si la passe est pour Youssouf ou Mickey alors c’est sur ce sera encore mieux!!!»