salsa picante 4 - Festival Les Reflets du cinéma Ibérique et Latino
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4 Le journal des Reflets Vendredi 19 mars 2010 / numéro 4 Picante Sangre de mi Sangre O n pourrait s’attendre, avec le titre du film de Christopher Zalla, à un nouvel épisode de la christianisation d’un coin perdu d’Amérique latine par les Franciscains. Il n’en est rien. Nous avons affaire à une œuvre, découverte en 2007 à San Sebastián, qui, inspirée du documentaire, s’en éloigne rapidement pour nous entraîner vers le polar. Beaucoup de tension dramatique, mais aussi avec quelques pointes d’humour, pour une mise en scène sans complaisance. « … Padre Nuestro est un film sur le besoin d'avoir une famille. Mais l'idée essentielle est de briser les barrières et les frontières, géographiquement, culturellement, moralement... Je voulais utiliser l'idée que ces frontières deviennent des obstacles pour la quête d'une famille, en montrant même certaines barrières visuelles que le spectateur doit franchir. Ainsi, j'ai souvent placé des objets au premier plan, qui parfois obstruent presque tout le cadre et dissimulent ce qu'on a vraiment envie de voir... » Christopher Zalla. PADRE NUESTRO Ce thriller urbain peut être pris comme une chronique sociale et politique, œuvre sombre et réaliste, sur fond d’immigration, pourtant Christopher Zalla s’en défend : « …J’ai écrit cette histoire plusieurs années avant la récente vague de sensibilisation et de débat qui a explosé dans les médias à travers le monde. J’ai été déçu que l’on décrive le film comme un « drame sur l’immigration ». Oui, le film dépeint des immigrants clandestins, mais ce n’est pas qu’une histoire sur l’immigration. Mon intention était simplement de raconter une histoire, pleine de suspens, avec des personnages humains complexes et qui, avec un peu de chance, serait aussi divertissante. Dans le film, l’Immigration n’est jamais vraiment traitée en tant que problématique. Même si j’ai utilisé ce contexte avec des mises en péril constantes qui réhaussent les enjeux de l’histoire. Cela dit, si j’avais essayé de faire un film sur les problèmes d’immigration, je pense que j’en aurais fait un thriller pour le rendre plus accessible. Je trouve que la pire chose pour un réalisateur est de faire un film sur des problèmes socio–culturels en les traitant d’une façon trop convenue. Lorsqu’on sent qu’une personne nous fait un sermon, on a tendance à ne plus l’écouter… » Christopher Zalla. Revenons à l’histoire : Pedro et Juan, deux jeunes Mexicains tentent d’immigrer clandestinement à New York venant de leur Mexique natal. Le père de Pedro, Diego, y travaille dans un restaurant, comme patron croit son fils, comme serveur clandestin en réalité. Juan va voler l’adresse et l’identité de son infortuné compagnon de voyage et va se faire passer pour le fils de Diego. De son côté, Pedro va bientôt errer dans New York ne trouvant qu’un peu de soutien et de chaleur auprès de Magda, la jolie paumée junkie. Il n’a qu’un but retrouver son père. Diego, le touchant papa, représente bien ce que le fameux « american way of life » est devenu pour beaucoup d’immigrés mexicains. C’est le portrait d’un homme qui survit plus qu’il ne vit, obligé d’enchaîner des petits boulots pour gagner (Suite page 2) Reflets du Cinéma Ibérique et Latino-américain (Suite de la page 1) www.lesreflets-cinema.com un peu d’argent qu’il cache dans sa chambre de Brooklyn car, clandestin, il n’a évidemment pas la possibilité d’ouvrir un compte bancaire. « … L’idée de ce film a germé avec un ami argentin. Lorsque son visa étudiant a expiré, il a dû travailler sans papiers dans un restaurant de Brooklyn. Je le rejoignais après le travail, et j’en suis venu à rencontrer ses collègues, pour la plupart Mexicains. En discutant avec eux, j’entendais les mêmes histoires émerger sur les raisons qui les avaient amenés à New York. Ils venaient à 16 ou 17 ans en se disant qu’ils allaient travailler pendant 20 ou 30 ans, puis qu’ils retourneraient chez eux, pour prendre leur retraite, relativement aisés. Pour le film, j’ai imaginé un personnage un peu plus âgé, proche de la retraite, et qui pour une raison ou une autre n’envoyait plus d’argent chez lui, au Mexique. Sans papiers d’identité, avoir un compte en banque lui était impossible. Il devait donc planquer son argent. J’avais cette image d’un monceau d’argent, ce tas d’argent étant la seule chose qu’une personne ait à montrer pour les dernières décennies de sa vie. De là est née l’histoire. Bien sûr je n’ai jamais imaginé un film entier sur ce personnage qui, je le savais, serait un avare fils de pute. J’ai juste pensé qu’il était intéressant de l’intégrer dans la trame secondaire d’un film. Ce n’est que plus tard que l’idée d’un fils émergent du passé m’est venue… » Christopher Zalla. La ville de New York, les bas fonds de Brooklyn et leur noirceur, sont des acteurs à part entière du film : « … Si vous racontez l’histoire de quelqu’un qui est perdu, vous le mettez dans un labyrinthe hostile. Si vous racontez l’histoire d’un homme qui s’est coupé du monde et a une vie vide de sens, vous l’exilez dans un coin reculé d’un terrain vague urbain. Créer une atmosphère renfermée, marginale, peu accueillante, renforce les enjeux du voyage. Surtout quand les personnages sont tous fondamentalement perdus et qu’ils cherchent à créer des liens, même inconsciemment. Faire de ce lieu un obstacle à cet objectif est vital. Bien sûr, quand le lien se fait, la beauté peut surgir de la dureté. J’ai toujours pensé que si on veut faire un film sur le bleu, il faut le remplir d’orange et y ajouter des petites touches de bleu. Une des choses les plus troublantes à New York, c’est l’indifférence à l’individu. Probablement parce qu’il y a une agression sensorielle. L’attention qui en résulte fausse notre perception de ce qui est extérieur à nos propres objectifs. Pourtant, être à New York est la meilleure expérience de vie, précisément parce que c’est un lieu où des réalités incroyablement uniques coexistent et s’influencent… » Christopher Zalla. La caméra, portée à l’épaule, permet de renforcer le côté dramatique du scénario, même si par moments les gros plans sont un peu trop nombreux à mon goût : « … Je voulais apporter une véritable atmosphère de liberté pour les acteurs - ils étaient encouragés à improviser - et la caméra devait être disponible pour réagir rapidement - raconte le cinéaste. John Cassavetes travaillait de cette façon et pensait que l'image était secondaire dès l'instant qu'il avait capturé quelque chose de vrai des acteurs. Je pense que si l'on développe un langage cinématographique, il n'est pas nécessaire de faire ce sacrifice. Bien sûr, c'est ce parti pris qui a permis à Igor Martinovic, notre directeur photo, de sentir au plus près ce qui se passait, même à des moments inattendus… J'ai voulu une approche très visuelle de cette histoire… » Christopher Zalla. Padre Nuestro, coproduction américano-argentine, est le premier longmétrage de ce réalisateur d’origine kenyane, qui vit à New York. En plus d’un scénario bien maîtrisé, il dirige admirablement ses acteurs. Jesus Ochoa, le père, a été découvert dans Nicotina (Reflets 2005), les autres rôles principaux étant tenus par Paola Mendoza (Magda), Armando Hernandez (Juan) et Jorge Adrian Espindola (Pedro). Michel Dulac ! Page 2 Projection du film le lundi 22 à 16h15 au Zola & le mardi 23 mars à 20h au Comoedia Salsa Picante n° 4 Reflets du Cinéma Ibérique et Latino-américain O ù l’on suit pendant une journée les quatre personnes d’une même famille : Clemira, la grand-mère, qui fait des fromages et les vend sur le bord de la route en compagnie d’autres femmes, Alejandra, la mère, une petite quarantaine, bonne dans une maison bourgeoise, qui aimerait bien réussir à joindre les deux bouts, le fils Manuel, collégien qui rêve de PSP et autres jeux vidéo et enfin, Cornelio, le grand-père, travailleur agricole qui sent ses forces faiblir et dont le passage rituel par le bar le soir est le seul moment de divertissement. Huacho Pas d’histoire donc ou plutôt quatre histoires, quatre destins, quatre façons de rêver sa vie et une seule famille, en fin d’été, au sud du Chili. Le réalisateur nous embarque, caméra à l’épaule, au plus près des personnages, à quelques centimètres d’eux. Entre documentaire et fiction, le spectateur semble partager en temps réel le quotidien des personnages. Il est pris à témoin de leur vie, peinture sans complaisance de la société rurale chilienne... Pas de mots inutiles, pas de grands discours, dans ce monde paysan, on parle peu, on travaille beaucoup et l’on essaye de s’en sortir. Attitudes, regards, gestes ou soupirs en disent plus long que n’importe quel discours social ou économique ; c’est ce qui fait la grande force de ce film : sa simplicité dépouillée d’artifices. Salsa Picante n° 4 Bien sûr, il y a des moments poignants - et ce ne sont peut-être pas ceux auxquels on pourrait s’attendre des détails d’une infinie violence qui giflent le spectateur ; ils le renvoient à l’injustice sociale et à l’extrême difficulté de vivre dans un monde où la modernité semble à tous prix vouloir s’immiscer. Ce qui est peut-être finalement le plus violent dans ce film, au-delà du titre – huacho est une insulte qui signifie bâtard - c’est la frontière très perméable entre documentaire et fiction, que le réalisateur transgresse allégrement. Pourrait-on donc dire qu’il s’agit d’un docu-fiction, les acteurs jouant leur propre rôle sur une trame inspirée de leur vie mais pourtant écrite par le scé- nariste ? Quelle est la part de réalité, la part de fiction ? Que doit-on prendre pour argent comptant en tant que spectateur ? Quelle est la part de licence poétique ? la part d’authenticité ? les faits réels ? Finalement, en quoi est-ce important de connaître la limite entre le documentaire, le reportage et la fiction ? Au bout du compte, doit-on croire ce que l’on voit ?… ou n’est-ce que du cinéma ? Le film est dédié à Juan Pablo Rebella, regretté jeune cinéaste uruguayen, qui en compagnie de Pablo Stoll, avait réalisé Whisky et 25 watts. Pascale Amey ! Projection du film le dimanche 21 mars à 16h15 au Zola www.lesreflets-cinema.com Vivre au sud du Chili, dans la région de Chillán, n’est pas chose aisée, surtout pour des gens qui ont peu de moyens… et quand la lumière est coupée, c’est plus souvent parce que la facture n’a pas été payée que parce qu’un câble électrique a lâché. Et voilà que le prix du lait augmente, impossi- ble de continuer à vendre les fromages au même prix, oui mais… et puis il y a Cornelio qui perd un peu la tête, qui oublie ses affaires, qui ne se sent plus aussi fringant qu’avant et qui aimerait pouvoir aider sa fille pour laquelle il se fait du souci. Page 3 Reflets du Cinéma Ibérique et Latino-américain 5 www.lesreflets-cinema.com décembre 1492 : Christophe Colomb débarque sur l’île et la nomme « Hispaniola », petite Espagne ; A l’époque, l’île est peuplée par les Taïnos et les Arawaks. Après avoir vaincu les cinq caciques de l’île, les conquistadores soumettent les îliens aux travaux forcés (notamment dans les mines d’or). Haïti : une histoire en dates et en chiffres 1517 : Charles Quint autorise la traite des Africains, pour remplacer la population native décimée par les maladies et l’exploitation ; la majorité des esclaves sont alors originaires du Dahomey. Santo Domingo, ville du sud de l’île, devient alors un port important, point de départ pour la colonisation du Nouveau Monde. 1630-1640 : les Français commencent à s’intéresser à l’île et pirates, flibustiers et boucaniers s’installent sur l’île de la Tortue ; vers 1625, des Français occupent la partie nord-ouest et gagnent lentement le sud. Sous l’impulsion de Colbert et de Bertrand d’Ogeron, premier administrateur, la colonie se développe. 1670 : la première capitale de l’île, Le Cap-Français, est alors fondée. 1685 : Louis XIV promulgue le Code noir (réglementation de l’esclavage, qui précise les devoirs des maîtres mais aussi des esclaves) ; construction du premier moulin à sucre. 1697 : séparation de l’île entre la France et l’Espagne, suite au traité de Ryswick. 1713-1787 : arrivée et installation de quelque 30 000 français, embarqués à Bordeaux. 1770 : le traité d’Aranjuez officialise la souveraineté de la France sur la partie occidentale ; c’est à cette période que la colonie de Saint-Domingue devient la plus riche de Antilles, notamment grâce au sucre et au café. 1789 : On estime qu’à l’époque l’agriculture occupait 500 000 esclaves, 32 000 Blancs et 28 000 mulâtres ou affranchis. 1790 : assemblée coloniale des colons blancs. 1791 : révolte des esclaves, en août, suite à la Cérémonie de Bois-Caïman ; 1 000 Blancs sont massacrés. 29 août 1793 : affranchissement des esclaves de Saint-Domingue par les commissaires Sonthonax, pour la province du Nord, et Polverel dans les provinces du Sud et du Centre, 4 février 1794 : abolition de l’escla- Page 4 vage par la Convention et extension de l’abolition de l’esclavage à toutes les colonies françaises, 12 juillet 1801 : Toussaint Louverture se fait nommer Gouverneur à vie par la Constitution spécifique de SaintDomingue et défie ainsi Bonaparte, 29 janvier 1802 : l’expédition menée par le général Leclerc (beau-frère de Bonaparte) arrive à Saint-Domingue, avec en son sein les généraux André Rigaud et Alexandre Pétion ainsi que Jean-Pierre Boyer, tous « hommes de couleur », originaires de SaintDomingue. 1802 : les généraux de Toussaint Louverture sont défait par les Français, Dessalines (en mars ) et Christophe (en avril). Toussaint Louverture se rend en mai et est arrêté. Il mourra en détention, de froid et de malnutrition, au fort de Joux dans le Jura, le 7 avril 1803. Face à la férocité de Leclerc et puis de Rochambeau qui le remplace, les chefs, hommes de couleur, comprennent que l’expédition française n’avait d’autre but que de restaurer l’esclavage ; ils se tournent alors vers les insurgés. Alexandre Pétion lance la révolte le 13 octobre 1802, bientôt rejoint par les généraux Geffrard, Clervaux et Christophe puis par Dessalines. 15 mai 1803 - 18 mai 1803 : le Congrès de l’Arcahaye voit l’unification du mouvement des insurgés, avec à sa tête le général Dessalines. 19 novembre 1803 : Dessalines impose la capitulation à Rochambeau qui n’a d’autre alternative que d’évacuer l’île. 1er janvier 1804 : aux Gonaïves, Dessalines rebaptise Saint-Domingue, Haïti, son nom originel, et proclame la République. Octobre 1804 : Dessalines prend le titre d’empereur et dirige le pays de façon dictatoriale. Il est tué le 17 octobre 1806. De 1804 à 1820 : les temps sont troubles… Dessalines assassiné, Henri Christophe et Alexandre Pétion se disputent le pouvoir. C’est Jean-Pierre Boyer qui réussit à s’imposer et à réunir cette partie de l’île en rattachant le nord à la République. Du côté de la Dominique 7 novembre 1808 : les Français encore installés dans la partie orientale de l’île, sont battus par les habitants hispano-créoles lors de la bataille de Palo Hincado. 9 juillet 1809 : capitulation française à Santo Domingo. 1er décembre 1821 : première proclamation d’indépendance de la République Dominicaine. 1814 : le roi Louis XVIII envoie des émissaires à Saint Domingue auprès de Pétion et Christophe pour faire reconnaître son autorité. 17 avril 1825 : Charles X édicte un décret reconnaissant l’indépendance par la France, contre une «indemnisation » de 150 millions de francs-or payables en 5 ans et expédie, pour appuyer sa demande, une flotte de 14 navires de guerre. 13 février 1843 : Boyer abdique et s’exile. 1847 : Faustin Soulouque est élu président par le Sénat ; il se fait sacrer empereur et règne en despote. 1859 : coup d’Etat de Nicolas Gef(Suite page 5) Salsa Picante n° 4 Reflets du Cinéma Ibérique et Latino-américain (Suite de la page 4) frard, qui restaure la République. 1862 : reconnaissance de l’indépendance par les Etats-Unis d’Amérique (Abraham Lincoln). 1915-1934 : les Américains décident d’occuper militairement l’île au prétexte de défendre les intérêts de la banque d’affaires américaine Kuhn, Loeb & Co. A partir de 1922, les USA s’engagent à fournir à Haïti une aide politique et économique en contrepartie de l‘occupation. C’est ce que l’opposition appelle alors « la dictature bicéphale » entre le président haïtien Louis Borno et le général John Russell. 1957 : élection de François Duvalier, « Papa Doc », à la présidence de la République. Très vite, François Duvalier impose une politique répressive. Il interdit les partis d’opposition, musèle la presse, instaure l’état de siège et exige du Parlement le droit de gouverner par décrets. 8 avril 1961 : dissolution du Parlement et expulsion de prêtres. Il est excommunié par le Vatican ; le régime sombre dans la terreur. Duvalier s’appuie sur une milice paramilitaire, les Volontaires de la Sécurité Nationale, connus sous le triste nom de « tontons macoutes ». Les massacres alternent avec les tueries. La terreur règne, les opposants, les intellectuels et les riches mulâtres s’exilent. Février 1971 : Duvalier père organise un plébiscite pour désigner son fils comme son successeur. 22 avril 1971 : Jean-Claude Duvalier succède à son père. Incapable de gouverner, il s’appuie sur la corruption et mène le pays à la ruine. 7 février 1986 : « Bébé » Doc s’enfuit et s’exile en France. 1988 : Leslie Manigat est élu lors des élections organisées par l’armée (7 février 1988-18 septembre 1988). 1988 : coup d’Etat d’Henri Namphy (20 juin 1988-18 septembre 1988). 1988 : coup d’Etat de Prosper Avril (18 septembre 1988-10 mars 1990). 1990 : intérim d’Ertha Pascal-Trouillot (18 mars 1990-7 février 1991). 16 décembre 1990 : élection de JeanBertrand Aristide à la présidence de la République (67 % des voix). 29 septembre 1991 : coup d’Etat du général Raoul Cédras contre Aristide. Un embargo de 4 ans est décidé par la communauté internationale, ce qui rend la situation d’autant plus difficile pour la population ! 19 septembre 1994 : 20 000 soldats américains débarquent en Haïti, suite à une visite de l’ancien président Jimmy Carter et du général Colin Powell. 15 octobre 1994 : Aristide, rétabli dans ses fonctions, revient pour terminer son mandat après 3 ans d’exil. 1996 : élection de René Préval (7 février 1996-7 février 2001). 2001 : Jean-Bertrand Aristide est réélu pour un deuxième mandat. 2004 : démission et exil pour JeanBertrand Aristide. 29 février 2004 : Boniface Alexandre devient Président provisoire jusqu’au 14 mai 2006. 2006 : élection de René Préval. 2008 : quatre cyclones ravagent l’île et causent d’énormes dégâts tant aux infrastructures qu’au secteur agricole. 12 janvier 2010 : un tremblement de terre de grande magnitude (7.0 sur l’échelle de Richter) dévaste la région de Port-au-Prince. Le bilan du séisme fait état de 200 000 morts. Chronologie compilée par Pascale Amey Carte d’identité d’Haïti Chef de l’Etat : René Préval Premier ministre : Jean-Max Bellerive (jusqu’au 11 novembre 2009) Superficie : 28 000 km² Population : 9,2 millions Croissance : 2 % Inflation : - 5,1 % Chômage : non connu Monnaie : la gourde (0,01317 €) Espérance de vie : 58 ans PIB/hab : US $ 772 * La croissance a profité de l’amélioration de la production agricole, des programmes d’urgence faisant suite aux cyclones de 2008, et de la reprise des exportations textiles (la loi Hope, votée par le Congrès américain et accordant un accès préférentiel aux textiles haïtiens jusqu’en 2018). Néanmoins, la pauvreté sévit toujours et l’on estime que 76 % de la population survit avec moins de 2 US$ (soit 1.3 €) par jour, une situation extrêmement grave et alarmante ; le nombre d’Haïtiens en situation « d’insécurité alimentaire » a fortement baissé, passant de 3,3 millions à 1,9 millions. A noter par ailleurs qu’un geste de bonne volonté a été fait par les bailleurs de fonds ; ils ont annulé les 930 millions d’euros de créances, soit 70 % de la dette extérieure et se sont engagés à remettre 216 millions d’euros sur 2 ans pour aider à financer un plan de réduction de la dette proposé par le gouvernement. www.lesreflets-cinema.com 1er avril 1964 : Duvalier se proclame « président à vie ». Des partisans d’Aristide, l’ancien Président, demandant son retour (photo : E. Munoz / Reuters) *Pour comparaison : République Dominicaine : PIB/hab : 4 952 / Espérance de vie : 72 ans Chili : PIB/hab : 8 853 / Edv : 75 ans Argentine : PIB / hab : 7 508 / Edv : 78 ans Venezuela : PIB / hab : 12 354 / Edv : 71 ans Brésil : PIB / hab : 7 737 / Edv : 73 ans Mexique : PIB / hab : 8 040 / Edv : 75 ans Nicaragua : PIB / hab : 995 / Edv : 69 ans Bolivie : PIB / hab : 1 716 / Edv : 65 ans USA : PIB / hab : 46 443 / Edv : 77 ans Le PIB/habitant est libellé en dollars US. D’après le Monde Bilan Economique 2010 Salsa Picante n° 4 Page 5 Reflets du Cinéma Ibérique et Latino-américain N www.lesreflets-cinema.com ommé en janvier président de la Fémis, l’École de cinéma de Paris, Raoul Peck commence sa carrière en 1992 avec L’Homme sur les quais, qui évoque son enfance à Port-au-Prince, sous la dictature des Duvalier (d’ailleurs, Baby Doc vit toujours en France). Le film, une fiction orchestrée par un flash-back, raconte l’horreur vécue par trois fillettes que leurs parents ont dû confier à leur grand-mère pour fuir la répression politique des « tontons macoutes ». On retrouve Haïti dans le film qu’il vient de présenter au Festival de Berlin, Moloch Tropical, qui évoque les dernières vingt-quatre heures au pouvoir du président Aristide, dont Peck fut ministre de la culture de 1995 à 1997, avant de démissionner avec le premier ministre Rosny Smarth, écœuré par la cuisine du pouvoir et ses règles truquées. « Toute démarche individuelle, précise Raoul Peck, est vouée à l’échec à long terme. Le vrai changement se fait dans la durée et à partir d’un collectif conscient ». On retrouve ce thème du tiraillement entre l’intégrité et les compromissions dans son Lumumba (2000), un portrait-fiction du leader charismatique de l’indépendance du Congo, pays où il a Raoul Peck longtemps vécu. « Comment faire passer une voie progressiste dans un environnement qui a d’autres priorités économiques et sociales ? » résume-til. Dénoncer le cynisme, crier contre l’exploitation des pays pauvres pour le seul bien des plus riches : toute l’œuvre de Peck illustre ce combat, notamment Le profit et rien d’autre (2000), documentaire violemment anticapitaliste. Dans Sometimes in April (2005) il s’attaque au sujet du génocide rwandais et y accuse la communauté internationale, en particulier la France, l’ONU et les États-unis. Il a réagi après le tremblement de terre d’Haïti contre « la tentation d’une mise sous tutelle » du pays et déclaré : « l’Haïti que j’ai connue est morte. Une nouvelle Haïti va naître. » Alain Liatard (D’après un article de Jean-luc Drouin, paru dans Le Monde du 3 février 2009) ! Projection unique du film L’HOMME SUR LES QUAIS le vendredi 19 mars à 20h45 au Zola Organisée en soutien avec Haïti, cette projection du film L’HOMME SUR LES QUAIS vous permettra d’aider Haïti. En effet, toutes les recettes de cette séance seront reversées à Handicap International, association choisie par Raoul Peck à notre demande, pour l’aider à mener ses actions sur l’île. Alors n’hésitez pas, venez au cinéma pour être solidaires d’Haïti ! L’homme sur les quais (1992) C omédien, metteur en scène, acteur, Jean Michel Martial a un parcours singulier. Il abandonne le métier de chirurgien dentiste en 1983 pour devenir comédien. dont Sucre amer (1998) ou Corps plongés de Raoul Peck (1998). Récemment, on l’a vu dans Trésor et dans Une affaire d’État. Il a également réalisé des documentaires. En 1989, invité par la Comédie Française, il joue dans Le Marchand de Venise. Jean Michel Martial nous fera l’amitié de présenter le film de Raoul Peck, L’homme sur les quais, le vendredi 19 mars à 20h45 au Zola. En 1995, il passe à la mise en scène et crée sa propre compagnie. Il fait de la télévision (série Profilage, récemment). Particulièrement remarqué dans L’Homme sur les quais, il joue dans de nombreux films Page 6 Alain Liatard Salsa Picante n° 4 Reflets du Cinéma Ibérique et Latino-américain " Capitaine Alatriste Ce n'était pas l'homme le plus honnête, ni le plus pieux, mais c'était un homme courageux. Il s'appelait Diego Alatriste." Tels sont les premiers mots du bestseller international d'Arturo PérezReverte, Le capitaine Alatriste. L'histoire se déroule dans l'Espagne impériale du XVIIe siècle, entre 1622 et 1643, sous le règne de Philippe IV, avant-dernier roi de la Maison d'Autriche. Philippe IV est un monarque faible et facilement manipulable, dominé par une Cour corrompue, agitée par les intrigues orchestrées par le très influent comte-duc Olivares. L'Empire espagnol décline lentement. La société souffre de ses nombreuses contradictions. Le luxe et l'opulence de l'aristocratie coexistent avec la misère et la vulnérabilité du peuple. Ce monde déclinant est le théâtre des aventures de Diego Alatriste, fier soldat au service de Sa Majesté dans les Flandres, et mercenaire à Madrid et Séville en temps de paix. La saga d'Arturo Pérez-Reverte est composée de six livres parus entre 1996 et 2006, bien que le film ne fasse aucune mention au deuxième, Les bûchers de Bocanegra (Limpieza de sangre). Ils sont tellement criants de vérité que de nombreuses écoles s'en servent en Histoire et en Littérature en Espagne. « J'ai écrit ces livres pour expliquer notre histoire à la génération de ma fille. Les enfants d'aujourd'hui sont privés de leur mémoire. Ce pays est tellement déconcertant… », explique Arturo Pérez-Reverte. Reconstitution historique spectaculaire, décors et costumes scrupuleusement restitués, intrigues et trahisons, duels et batailles, amour et haine sont au cœur de la vie de ces personnages et de cette époque. Dévouement, respect, amour, principes, amitié... Autant de valeurs ressortent de ce film qui mélange l'action, la romance et l'historique avec beaucoup de talent. Dans le rôle principal, Viggo Mortensen, qu’on ne présente plus. Il apprivoise facilement le personnage dans une totale identification physique et mentale, et lui confère une dimension presque mystique. A ses côtés des acteurs bien connus du public du festival : Unax Ugalde (Rosario Tijeras, Reinas) est Iñigo de Balboa, jeune dont se charge Alatriste ; Javier Cámara (Hable con ella, Fuera de carta) est le Comte-Duque d’Olivares) ; Eduardo Noriega (Tesis, Petit Indi) est le Comte de Guadalmedina ; Juan Echanove (Morir en San Hilario, Sin noticias de Dios) est l’écrivain Francisco de Quevedo ; Ariadna Gil (Soldados de Salamina, El embrujo de Shanghai) est María de Castro, maîtresse de Felipe IV mais qui maintient une liaison avec Alatriste ; Blanca Portillo (Volver, Los abrazos rotos) est l’inquisiteur Fray Emilio Bocanegra (Agustín Díaz Yanes a toujours voulu que le rôle soit joué par une femme). Dès sa sortie, nous avions tenté de le programmer dans le cadre des Reflets, mais des problèmes de sous-titrage et de disponibilité de la copie nous ont rendu la tâche difficile. Jusqu’à aujourd’hui, et nous en sommes satisfaits. Un film que nous nous devions de vous présenter, même plusieurs années après. Irene Sánchez Miret (Sources : Allocine.com / Wikipedia) ! Projection unique du film le samedi 20 mars à 20h15 au Zola www.lesreflets-cinema.com Tout aussi déconcertant est ce qui s'est passé avec ce film en France. Ou plutôt ce qui ne s'est pas passé. Le deuxième film le plus cher de l'histoire du cinéma espagnol (seulement devancé très récemment par Agora, d’Alejandro Amenábar), nominé 12 fois aux Goyas (les Césars espagnols) et obtenu 3 récompenses (Meilleurs Costumes, Meilleur Décorateur et Meilleur Producteur), avec un succès spectaculaire en Espagne et d’une justesse époustouflante, est sorti sur les écrans français en juin 2008 et passé « sin pena ni gloria », totalement inaperçu. Et pourtant… La saga du Capitaine Alatriste, d'Arturo Pérez-Reverte 1996 : Capitaine Alatriste (El capitán Alatriste) 1997 : Les bûchers de Bocanegra (Limpieza de sangre) 1998 : Le soleil de Breda (El sol de Breda) 2000 : L’or du roi (El oro del rey) 2003 : Le Gentilhomme au pourpoint jaune (El caballero del jubón amarillo) 2006 : Les corsaires du Levant (Corsarios de Levante) Salsa Picante n° 4 Page 7 Reflets du Cinéma Ibérique et Latino-américain C www.lesreflets-cinema.com e film est une comédie à l’humour noir douceâtre, qui au delà d’être choquant se révèle tendre, et qui est élaboré avec beaucoup de subtilité ; la bande sonore est très belle et, globalement, tout le propos du film est intelligent. De façon évidente, le thème du film est le deuil mais aussi la vie après la mort, non pas dans un sens ésotérique, mais dans l’effort de la défunte, Nora, d’essayer de prolonger postmortem son contrôle sur sa vie, ainsi que sa relation avec son ex-époux, son fils, belle-fille et ses petits-enfants. Mais seulement pendant cinq jours, comme l’indique le titre du film. A partir de ce postulat, le film crée une série de situations vraiment drôles. Premièrement parce qu’il s’agit d’une famille juive dans laquelle le père est un athée convaincu et avoué. De là, il y aura confrontation permanente entre les rabbins et l’ex époux de la défunte, ce qui entraînera diverses situations comiques. Il faut dire qu’il les provoque, leur apportant des pizzas pendant une fête religieuse durant laquelle on ne peut pas manger de pain et pire encore, ce sont des pizzas au lard, du porc, ce qui constitue évidemment une grave offense. Par ailleurs, la bonne est catholique et, elle aussi, souhaite préparer le corps en accord avec les rites et les coutumes du monde rural dont elle est originaire. Ceci ouvre encore la voie à un autre type de conflit, inattendu, avec les Juifs. Ensuite, arrivent le fils et son épouse, lesquels sont juifs pratiquants, surtout la belle-fille, ce qui génère encore des tensions dans le cadre de cette petite guerre religieuse. Mais ce sont de bien petites fioritures au sein du propos. Le plus important est que pendant ces journées, le protagoniste commence à découvrir certains faits du passé, pour lesquels sont Page 8 Cinco dias sin nora utilisés de judicieux flash-backs, où se dévoilent des particularités de la défunte, ses relations avec son mari, la séparation qui s’en suivit et ses relations avec les enfants. Et en plus, un fait clef surenchérit dans l’ironie. Nous n’allons pas en dire plus, surtout parce qu’il n’y a pas beaucoup à raconter. Et, en réalité, en révélant tout cela, nous n’enlevons rien au charme du film ni aux situations sympathiques (dont une très drôle) qui rendent cette œuvre si agréable et tonique. Et ce qui est drôle dans tout cela au final, c’est que nous n’arrivons en rien à cerner qu’ils étaient les désirs réels et les pensées de Nora, la défunte. Elle laisse ses journaux intimes et des lettres pour chacune des personnes concernées, mais ses textes ne seront pas portés à notre connaissance, pas même partiellement. Cependant, les circonstances mêmes et les flash backs suggèrent tous les problèmes qui existaient. Il y a un indice afin de suggérer au spectateur et de lui laisser imaginer quelle est l’origine de la discorde entre elle et son époux. à une comédie mais bien à un film sur le deuil. Le traitement cinématographique est très subtil et délicat, avec un tempo un peu lent. Le début surtout commence par un très beau morceau musical au piano qui accompagne les plans serrés ; ceux-ci détaillent les préparatifs qu’a laissés Nora pour recevoir sa famille avec un souper spectaculaire. Juan José Beteta Cinencuentro, le 9 septembre 2009 Une opéra prima de la jeune mexicaine Mariana Chenillo, récompensée par de nombreux prix : Prix du Public au Festival de cinéma de Miami, meilleur Opera prima au festival du film latino-américain à Los Angeles (USA). Traduction libre Pascale Amey et Nadine Verchière ! Projections du film le vendredi 19 mars à 14h & le dimanche 21 mars à 14h au Zola Ce film, au départ, ne s’apparente pas Salsa Picante n° 4 Reflets du Cinéma Ibérique et Latino-américain P ourquoi vous êtes-vous intéressé à la cuisine et comment vous est venue cette idée de « la cuisine comme vecteur d’intégration » ? J’ai trouvé là quelque chose d’unique : à partir de la cuisine péruvienne, on a commencé à parler de politique, de développement, d’inclusion sociale, de revalorisation du Pérou en tant que peuple métis. Je crois que le discours politique le plus inspiré des 10 dernières années a été élaboré par Gastón Acurio, le cuisinier. C’était pour la rentrée de l’année universitaire de Lima, il y a deux ans. Je me souviens l’avoir lu et avoir ressenti immédiatement que je tenais là un thème de choix pour un documentaire. Il n’y avait aucune recette dans ce discours mais bien une vision du développement, de l’intégration, de projection au monde. De Ollas y sueños n’est pas un documentaire sur la cuisine péruvienne mais sur l’identité, sur ce sentiment d’appartenance et d’orgueil que provoque la cuisine dans toute une nation. Aborder la société péruvienne à travers un point de rencontre, une célébration, en gardant un regard critique tout en restant enthousiaste, était aussi un défi pour moi. Comment avez-vous fait pour trouver des personnes qui acceptent de vous laisser rentrer dans leur cuisine, à New York, au Pérou, à Londres… ? Comment avez-vous choisi les restaurants péruviens à l’étranger ? A Paris, par exemple, il existe de nombreux restaurants péruviens… et vous avez choisi de montrer « El Picaflor » … pourquoi ? Eduardo Justo, le chef du Picaflor, m’a dit qu’il ne voulait pas que la cuisine péruvienne devienne un Mc Donalds, qui est implanté dans le monde entier et où l’on mange de partout la même chose. Il a ajouté qu’il travaille à ce que la cuisine péruvienne soit aussi connue que la cuisine française, qui est universelle, mais afin qu’elle conserve son aspect artisanal. Cela nous est apparu comme la vision la plus appropriée, vu qu’il est installé dans la capitale gastronomique du monde. Quel a été l’accueil fait à votre documentaire par le public péruvien, au Pérou et à l’étranger ? Très bon. A Genève, au festival Filmar en América Latina, le rendez-vous le plus important de cinéma latino-américain en Suisse, nous avons reçu le Prix du Public. Salsa Picante n° 4 La recette d’Ernesto Cabellos Les gens ont été enchantés. Et à Lima, nous l’avons lancé dans le circuit commercial. Et ça a été un succès. Nous avons ensuite continué à présenter le documentaire dans des « muestras » au Pérou et dans des festivals à l’étranger. Mi-avril, nous sommes partis pour une grande tournée en Amérique du Nord, dont les festivals tels que Chicago latino et Hot Docs, en plus des présentations dans des universités et pour la communauté péruvienne. Comment réagissaient les gens simples quand vous leur demandiez leurs recettes et leurs façons de faire ? Au delà de tout, nous discutions de leur façon de voir et ressentir la cuisine. Avec beaucoup de respect, un regard et des oreilles attentifs. Les gens humbles sont ceux qui ont préservé les recettes, les façons de cuisiner et les ingrédients, comme les 2000 sortes de pommes de terre dont on dispose au Pérou, ainsi que les piments. Et les recettes ont encore été préservées et transmises de génération en génération par les femmes. Avec Susana Araujo, mon épouse et productrice du documentaire, j’ai eu de longues discussions à ce propos. Notre conclusion c’est que les grandes Chefs du Pérou sont nos mères, tantes et grand-mères. Elles ont éduqué notre palais, notre sens du goût, en l’associant à la tendresse, à l’amour, à la célébration familiale. que l’on voit dans le documentaire. Que souhaitez-vous dire aux spectateurs qui viennent voir le film ? Qu’ils viennent découvrir un peuple métis en adoptant un angle particulier : leur cuisine. Ils vont être surpris de se rendre compte qu’ils ne pourraient pas cuisiner leurs propres plats sans les apports essentiels de ce peuple, comme, par exemple, la pomme de terre ! La pomme de terre a 8000 ans d’histoire, de culture. On ne peut imaginer le monde tel qu’il est aujourd’hui sans la pomme de terre. L’Europe serait morte de faim. Et la pomme de terre a été cultivée pour la première fois il y a 8000 ans par les communautés andines, près du lac Titicaca. Nous avons aujourd’hui 2000 variétés de pommes de terre au Pérou. Avez-vous quelque chose à ajouter pour les Péruviens qui vont voir votre film ? Il y a encore une grande inégalité sociale dans la société péruvienne, il y a beaucoup de brèches. Je crois que la cuisine péruvienne, ce que nous avons réussi avec elle, cette délicieuse intégration de toutes les cultures, peut nous servir de point de départ pour aborder d’autres domaines de notre vie en société. C’est ce que nous proposons dans ce documentaire ; Quels sont vos projets ? Et la relation avec les Chefs… Il y a un groupe de Chefs péruviens qui ne regardent pas seulement dans leurs restaurants mais aussi au dehors. Ils ont un discours qui n’est pas plein de recettes mais du mot développement, du rôle que doit jouer le cuisinier dans une société comme celle du Pérou, qui recèle une gastronomie merveilleuse mais aussi des gens pauvres qui ont faim. Gastón Acurio, le leader des Chefs péruviens, pose le problème dans le documentaire : gastronomie et faim sont incompatibles. Les Chefs péruviens sont organisés au sein de l’APEGA, la Société Péruvienne de Gastronomie, qui développe des projets au bénéfice des jeunes : producteurs, agriculteurs et cuisiniers. Ils ont une école dans un quartier marginal de Lima où ils se relaient pour donner des masters-class à des jeunes talentueux qui n’ont pas les moyens de se payer une éducation de qualité. C’est l’école Pachacutec, A Guarango, notre société de production, nous avons divers projets en route. Je travaille actuellement sur un documentaire sur les droits humains, sur la mémoire. Je crois qu’il est essentiel pour un peuple d’exercer sa mémoire. Le cinéma documentaire c’est cela. C’est ce que nous essayons de faire à Guarango, cette entreprise de production que j’ai montée avec ma famille et des amis il y a 15 ans à Lima. Nos documentaires sont seulement des instantanés. Cette fois, avec De Ollas y Sueños, nous avons pris un cliché d’un moment heureux, qui nous a inspirés. www.lesreflets-cinema.com A l’étranger, nous avons suivi la piste de la nostalgie par la cuisine ; nous avons exploré la nostalgie des saveurs que ressentent les Péruviens, saveurs qui les relient à ce qu’ils sont, qui les identifient dans un monde globalisé. Les gens ont besoin de la cuisine, pas seulement pour s’alimenter, mais aussi pour rétablir un sentiment d’identité, d’appartenance à un groupe, à un pays. Au Pérou, ça a été plus simple : nous parlons plus de cuisine que de football ou de politique. Cela fait des dizaines d’années que notre sélection nationale de football ne participe pas à une Coupe du Monde. Les saveurs, les odeurs, les couleurs et les sons associés à la cuisine nous renvoient à un univers sensoriel dont nous avons besoin pour restaurer notre estime personnelle. De Ollas y Sueños, Produits recueillis et traduits par Pascale Amey ! Projection unique du film le samedi 20 mars à 20h15 au Zola Page 9 Reflets du Cinéma Ibérique et Latino-américain J www.lesreflets-cinema.com uan était aveugle et recouvre petit à petit la vue suite à une opération. Pour l’instant, il ne distingue que les couleurs. Dans un centre commercial, il observe par la baie vitrée et demande à un employé de lui décrire ce qu’on voit au loin. Malheureusement celui-ci avale de travers en lui répondant et meurt. Ilusiones opticas On se retrouve ensuite à la fête des dix ans de l’entreprise Vidasur, située dans le Sud du Chili. A cette occasion, l’entreprise offre 50% de remise à ses employés qui souhaitent se faire une opération de chirurgie esthétique. Manuela est intéressée par une mammoplastie. Le chargé de communication de l’entreprise ne pense qu’à l’image de celleci et va contacter Juan l’ex-aveugle pour qu’il tourne dans une publicité qui mettra en avant son histoire. Rafa, le frère de Manuela avec qui elle vit, obtient un nouvel emploi. Il remplacera l’agent décédé au début du film. Il est chargé de surveiller les clients par le biais de caméras. Petit à petit, il tombe amoureux d’une cliente kleptomane qu’il protège et avec qui il va avoir une relation. David, quant à lui, grand cadre de Vidasur est gentiment redirigé en « Outplacement ». Le but du passage dans ce lieu situé au fond du jardin de l’entreprise est d’accompagner les employés vers un nouveau départ dans la vie. « Mais non, ce n’est pas un licenciement » s’entend-t-il répéter. Vraiment ? Il va y rencontrer une jeune employée… Cristián Jiménez, réalisateur du film, est né en 1975 au Chili. Avant de réali- Page 10 ser des films, il a écrit des nouvelles et étudié la sociologie à Santiago du Chili, puis à Londres. Il a écrit et réalisé plusieurs courts métrages. En février 2010, il est en résidence à la Cinéfondation du festival de Cannes et sort son film Ilusiones Opticas, tourné en 2009. Dans ce film original, il mêle la vie de plusieurs personnages qui se font chacun à leur manière des illusions. Des illusions dans lesquelles la technologie et ses promesses jouent souvent un rôle : les opérations pour recouvrer la vue, la chirurgie esthétique, les caméras de surveillance... Des objets qui ont un rapport avec l’optique. Servi par une photographie très réussie, Ilusiones opticas livre, avec beaucoup d’humour, une vision ironique de la société : code de conduite de travail qui interdit d’avoir des relations au travail, la chirurgie esthétique, la religion, les astronomes qui désormais observent les planètes par ordinateur et non par télescope… Il nous amène à nous questionner. « Pantomime. Ilusiones ópticas, c’est un monde où tous les panneaux de signalisation ont été mélangés par des communicants délirants, un supermarché de la vie où l’on oblige les clients à un parcours du combattant entre des rayons toujours mouvants. Pantomime drôle et mélancolique, le film plaide du coup pour une activité lo-fi, une vision du monde un peu Lomo, en retrait, sourde et myope, qui ne cherche rien mais laisse tout venir et, comme Juan à la fin, invente des mots pour dire ses propres couleurs. » (Libération) Claudia Mokbel ! Projection du film, le vendredi 19 mars à 16h15 & le samedi 20 mars à 14h au Zola Salsa Picante n° 4 Reflets du Cinéma Ibérique et Latino-américain Mourir comme un homme les rivalités, le temps qui passe et éloigne l'artiste de la scène au profit des nouvelles générations, les rencontres et les relations qui soutiennent – et justifient – votre existence, etc. Désigné comme meilleur film au festival gay et lesbien Mezipatra de Prague, présenté à Cannes (sélection Un certain regard) et d'autres festivals internationaux, Morrer como um homem s'inscrit à la suite des deux longs métrages de João Pedro Rodrigues, O fantasma et Odette, qui font de lui le réalisateur portugais attitré de ce milieu. Les thèmes abordés par ce film sont néanmoins des thèmes universels : l'amour dans le couple, l'amour filial, Loulou est de retour et, après Sangre et Sangria, il va vous tenir en haleine avec Code Pénélope, un thriller insoutenable ! Pour lire d’autres exactions de l’auteur : http://petitesnouvelles.blogspot.com/ João Pedro Rodrigues fait le bilan désabusé d'une période de plus de 30 ans, où le Portugal postrévolutionnaire a vu exploser le nombre de clubs et lieux de spectacles travestis depuis la fin des années 70, et a cessé de criminaliser ce choix de vie à partir de 1982. Salsa Picante n° 4 ! Avant-première du film, le dimanche 21 mars à 11h au Comoedia Code penelope penelope Episode 4 sage et j’en suis fort aise, parce que, à la longue, tous ces papiers commençaient à me peser sur l’estomac : « Nous avons négocié avec l’UGC et vos amis du Zola. Nous sommes tombés d’accord et Penelope Cruz est rentrée chez elle ». Comme il devine ma déception, il pose sa main sur la mienne : « Croyez moi, c’est beaucoup mieux pour tout le monde. En attendant, votre ami vous attend au sous-sol. Une semaine dans une cave avec Penelope, ce n’est pas rien, non ? ». Il sourit avant d’ajouter : « Virginie ma collaboratrice, que vous avez rencontrée hier à l’hôtel m’a dit que vous vous étiez bien entendu !». Je préfère ne pas relever. Je me saisis de la clef qu’il me tend avant de foncer dans les sous-sol du musée. Et c’est dans une pièce pleine de Guignols et de Gnafrons que je retrouve un Michel très combatif : « C’est maintenant que tu arrives, toi ? Comment marche le festival ? T’as le chiffre des entrées ? Il reste du rhum ? ». Je le coupe d’un : « Et Penelope ? » Alors ses yeux se perdent au loin, très loin, tandis qu’un doux râle s’échappe de ses lèvres : « Penelope, ah Penelope ! » Je voudrais savoir comment s’est passé sa semaine, mais son air de ravi de la crèche m’en dissuade momentanément. Il faut qu’il revienne à la réalité le président : Monica l’attend. www.lesreflets-cinema.com V Bernard Corneloup On assiste ici au conflit entre la nature, qui reprend ses droits en rejetant les transformations infligées au corps, et une recherche identitaire douloureuse en quête de sa propre vérité. Attention, épisode 4 !!! ous serez certainement d’accord avec moi : le sexe, ça va bien un moment, mais il y a le festival qui bat son plein et la grande soirée « Penelope Cruz » approche à grand pas. Si je ne veux pas voir Sandrine et Laurent sombrer dans la dépression, il me faut agir rapidement. Déchiffrer le n ou v e a u m es s a g e c o dé : « CFTRAAANAEAIGDGE » ne me prend (comme à vous, j’en suis certain) que quelques secondes et me voilà parti vers le vieux Lyon. Une fois au musée Gadagne, j’admire l’architecture des lieux avant de grimper dans les jardins pour prendre un verre à la cafétéria, dans l’attente de nouvelles consignes. Et cela ne dure pas, puisque j’ai à peine eu le temps de tremper mes lèvres dans mon verre de Macon qu’un gougnafier vient s’installer près de moi. Je commence à en avoir sacrément ras le bol de cette habitude qu’ils ont tous depuis le début de cette histoire, à s’asseoir à ma table. Cette fois, pas de mes- La fin est une défaite assumée. "Ce n'est pas moi qui décide" dit, lucidement, Tonia sur son lit de mort, dans un ultime dialogue avec son fils. A SUIVRE… Loulou http://petitesnouvelles.blogspot.com/ Page 11 www.lesreflets-cinema.com De ollas y… Hornos ! Dans le cadre de la diffusion du film De ollas y sueños, Pascale s’est engagée à vous proposer, à chaque numéro de Salsa Picante, une nouvelle recette. A l’occasion du numéro 4, Pascale vous propose… Ceviche péruvien Pour 4 personnes, du Pérou… Ingrédients : 1 kg de filet de poisson à chair tendre (corbeau de mer, mérou) 500 g de citrons jaunes 3 dents d’ail moulu 4 oignons coupés fin 200 g de piment moulu (aji molido) 2 branches de coriandre coupées très fin Recette : Couper le poisson en dés réguliers, Dans un récipient en verre, verser le jus des citrons pressés, l’ail moulu, le piment, le sel et le poivre, Verser sur les dés de poisson et mélanger, Laisser reposer une heure au frais, Ajouter les oignons et la coriandre au moment de servir. On peut servir avec, pour accompagnement, de la salade (laitue) et du manioc blanchi (yuca sancochada) ou de la patate douce (camote) ou encore de la pomme de terre. Bon appétit ! Pascale Amey Le Livre d’Or vous venez y chercher (voire qui, mais ça, a priori, ça ne nous regarde pas...). I l est discret, charmant, a une allure sympathique, circule dans les rangs de votre cinéma depuis quelques jours et récolte tous les suffrages... Il ne s'agit pas de notre cher président Michel Dulac (à une nuance près), mais bien du livre d'or du festival... Mis en place le samedi 13, le voilà noirci, rougi, bleui, ébloui par vos réflexions, critiques, remarques, compliments et questionnements. Il nous est apparu important de connaître l'image que renvoyaient « les Reflets » auprès de vous, et cela pour plusieurs raisons. La première est naturellement de prendre connaissance de vos desiderata pour que les prochaines éditions puissent encore mieux vous combler. La seconde consiste à recueillir vos impressions sur les films et de savoir si les choix de programmation du comité de sélection ont été appréciés. La troisième raison est peut-être la moins bonne, mais elle existe quand même, c'est de nous rassurer sur le fait que cette 26ème édition vous plaît. La fréquentation tendrait à le prouver, ça fait du bien, ça fait chaud au coeur ! La quatrième est de mieux vous connaître, savoir pourquoi vous venez au festival, qu'est-ce que La cinquième est de garder trace de cette belle édition et des films qui ont été diffusés cette année. Nous avons même eu le droit à un commentaire de Fernando Pérez. Ce qui nous amène à la sixième et dernière raison : puisqu'au Zola, le temps d'une quinzaine nous pouvons croiser des Cubain(e)s, des Brésilien(ne)s, des Portugais (es), des Espagnol(e)s, des Péruvien(ne)s, j'en passe et des aussi bien, le livre d'or se place un peu comme le symbole des Reflets, en donnant une idée du brassage culturel inhérent au festival. Pour les moins lusophones, catalanophones et hispanophones d'entre nous, c'est aussi l'occasion de réviser et de revisiter un peu ces si belles langues. Même si parfois, reconnaissons-le volontiers, il est difficile de vous relire (c'est normal, dans la pénombre, on écrit comme un médecin)... Ont collaboré à ce numéro : Pascale Amey, Olivier Calonnec, Bernard Corneloup, Michel Dulac, Loulou Esparza, Alain Liatard, Claudia Mokbel, Irene Sánchez Miret Reflets du Cinéma Ibérique et Latino-américain Enfin, comme vous pouvez vous en douter, toutes ces raisons n'ont pas vraiment été préméditées. Mais notre livre d'or, c'est un peu tout ça à la fois. Et on vous invite à y aller de votre petit mot dans les quelques pages qu'il reste avant le 24 mars. Até logo Fins aviat Hasta luego. Olivier Calonnec AragonesES por el mundo La chaîne de télévision Aragón TV cherche des aragonais (Zaragoza/Huesca/Teruel) dans la région afin de préparer une émission dont l'enregistrement aura lieu courant mars. Voulez-vous y participer ou vous connaissez des Aragonais, contactez-moi au plus vite !!! Irene Sánchez Miret (tél. 06 72 45 88 16) au Zola pendant le festival Page 12 Salsa Picante n° 4 Reflets du Cinéma Ibérique et Latino-américain Los Momentos Picantes ¡¡¡ Fiesta !!! tous les jours à partir de 19h & 20h A l’occasion des 26èmes Reflets, l’Association Capoeira Senzala et la Brasserie Le Zénith reçoivent les Momentos Picantes : des concerts, des contes, des projections, des rencontres et des soirées spéciales qui vont rythmer les Reflets et faire en sorte que la fête soit au rendez-vous tout au long de la quinzaine. la Brasserie Le Zenith Association Capoeira Senzala Lyon 41 rue Hippolyte Kahn Villeurbanne 73 rue Francis de Pressensé Villeurbanne Métro ligne A arrêt République Fiesta des ts Vendredi 19 mars à 19h au zenith : Refle trio de côco 100% SALSA Le Trio de Côco vous invite à explorer de nombreuses facettes de la musique brésilienne, que ce soit le Pagode, la Samba de Raiz, le Forro, le Baião ou encore la Bossa ! Samedi 20 mars a 19h AU ZENITH : Baile de campo Le duo Baile de Campo vous invite à partir à la découverte d’un répertoire peu connu de la musique argentine, celui du littoral argentin. Giamba (guitare et chant) et Gustavo Páez (accordéon) vous guideront sur les pas de cette musique festive et sautillante, qui anime traditionnellement les bals de campagne. Bebidas y comida en vente sur place !!! Solidarité avec les sinistrés du Chili Vendredi 2 avril – Musique et spécialités Salle Paul Garcin – 7 impasse Flesselles – 69001 Lyon Vente d’empanadas et d’autres spécialités de 19h30 à 23h00 Vendredi 9 avril – Concert et Soirée Dansante CCO – 39, rue Georges Courteline – 69100 Villeurbanne de 19h30 à 23h30 Les artistes qui ont confirmé leur participation à ces deux soirées sont : la compagnie Scaramouche (escrime artistique), Marcelo Donoso et ses amis, Pueblo latino, Chibchas, Jacha Osos Orquesta Sabrossura. Plus d’information dans le prochain Salsa Picante. Salsa Picante n° 4 C ’est une fiesta 100% Salsa qui clôturera cette 26ème édition des Reflets, et si vous vous sentez complexé(e)s parce que vous n’avez pas appris à danser à la Bodeguita del Medio, pas de panique nous avons pensé à vous !!! 19h30 : Baila conmigo Initiation à la salsa et aux danses caribéennes 21H : CHEKERE Une seule mission pour la Gran Orquesta de Salsa Chekeré : mettre le feu à la piste de danse !!! 23H : DJ Oscar D’Lyon www.lesreflets-cinema.com EntrEe Libre Mercredi 24 mars à partir de 19h au CCVA (234 cours Emile Zola - Villeurbanne) Le DJ officiel de la Fiesta est de retour avec sa salsa d’enfer !!! Restauration et boissons en vente sur place Tarifs : Tarif « aficionados » : 5 € (jusqu’au 23 mars à la caisse du Zola, aux heures de séances) / Tarif à l’entrée de la fiesta : 10 € / Une invitation à la fiesta sera remise à la caisse du Zola pour tout acquéreur d’une Carte Reflets ou d’une Ciné-Carte jusqu’au 23 mars 2010. Page 13 26èmes Reflets du Cinéma Ibérique et Latino-américain Cinéma Comoedia Cinéma Le Zola 10h 12h 14h 16h15 Dime que yo (15’) + Mer 10 C’est ici que je vis (1h32 / vostf) Jeu 11 Sam 13 El último guión, i Buñuel en la memoria (1h30 / vostf) Dime que yo (15’) + Dim 14 i El árbol olvidado (1h20 / vostf) i C’est ici que je vis (1h32 / vostf) i La Yuma (1h31 / vostf) Mal día para pescar (1h40 / vostf) i 21H : Ouverture ap La corne d’abondance (1h57 / vostf) En la otra camilla (21’) + Sin nombre (1h36 / vostf) Mi vida con Carlos (1h23 / vostf) Mar 16 14H15 La forêt enchantée (1h24 / VF) à partir de 4 ans + Ciné-Conte Mer 17 Suite Habana (1h20 / vostf) ® ® ® i Os sapatos de Aristeu (17’) + Siberia (10’) + Dim 21 ® Rio Ligne 174 (1h48 / vostf) Interdit - 12 ans i Cuisine et Cinéma De ollas y sueños (1h15 / vostf) Hello Hemingway (1h30 / vostf) Cinéma Catalan C’est ici que je vis (1h32 / vostf) A la carte (1h51 / vostf) Arena (15’52) + Singularités d’une jeune fille blonde (1h03 / vostf) i Cinco días sin Nora (1h32 / vost anglais) i Ilusiones ópticas (1h42 / vostf) A la carte (1h51 / vostf) La crisis carnívora (1h18 / vostf) i Cinco días sin Nora (1h32 / vost anglais) Huacho (1h29 / vostf) Rio Ligne 174 (1h48 / vostf) Interdit - 12 ans Lun 22 Padre Nuestro (1h50 / vostf) Hospital Obrero (1h35 / vostf) Mar 23 i El árbol olvidado (1h20 / vostf) A la carte (1h51 / vostf) Mi vida con Carlos (1h23 / vostf) Mer 24 ap Avant première i Inédit ® i i 1a vez 16mm (2h10 / vostf) Séance en présence des réalisateurs Trazos (13’) + + rencontre ® ap 20H30 Gigante (1h24 / vostf) i 1a vez 16mm (2h10 / vostf) ® L’homme sur les quais (1h45) + rencontre i Os sapatos de Aristeu (17’) + Tourbillons (1h35 / vostf) ap 11H Mourir comme un homme (2h13 / vostf) ap Las manos de Abel (19’55) + La rage (1h35 / vostf) Un chien andalou (17’) + Suite Habana (1h20 / vostf) Cinéma Catalan i Pactar con el gato (1h53 / vostf) 20H15 Capitaine Alatriste (2h25 / vostf) i L’âge d’or (1h) + rencontre ap Cuisine et Cinéma Estômago (1h40 / vostf) i La Frontière Los que se quedan (1h42 / vostf) La Frontière Sin nombre (1h36 / vostf) Ven 19 Madrigal (1h52 / vostf) Martí, el ojo del canario (2h / vo int) Tourbillons (1h35 / vostf) Ilusiones ópticas (1h42 / vostf) Sam 20 ap Madrigal (1h52 / vostf) La Nana (1h35 / vostf) i De ollas y sueños (1h15 / vostf) i La Yuma (1h31 / vostf) Hello Hemingway (1h30 / vostf) Jeu 18 i i Paisito (1h28 / vostf) Cuilos (11’) + Los que se quedan (1h42 / vostf) La buena vida (1h48 / vostf) i Mal día para pescar (1h40 / vostf) La corne d’abondance (1h57 / vostf) Lun 15 20h Siberia (10’) + La Nana (1h35 / vostf) Hospital Obrero (1h35 / vostf) 20h45 Huacho (1h29 / vostf) Cuilos (11’) + Ven 12 18h30 El último guión, i Buñuel en la memoria (1h30 / vostf) Padre Nuestro (1h50 / vostf) ® 19H : Fiesta de Clôture au CCVA Initiation à la salsa + La Gran Orquesta Chekere + DJ Oscar d’Lyon Séance suivie d’une rencontre avec un intervenant Invitations non acceptées sur ces séances