salsa picante 4 - Festival Les Reflets du cinéma Ibérique et Latino

Transcription

salsa picante 4 - Festival Les Reflets du cinéma Ibérique et Latino
4
Le journal des Reflets
Vendredi 19 mars 2010 / numéro 4
Picante
Sangre
de mi Sangre
O
n pourrait s’attendre, avec le titre
du film de Christopher Zalla, à un
nouvel épisode de la christianisation d’un coin perdu d’Amérique
latine par les Franciscains. Il n’en est
rien. Nous avons affaire à une œuvre,
découverte en 2007 à San Sebastián,
qui, inspirée du documentaire, s’en
éloigne rapidement pour nous entraîner
vers le polar.
Beaucoup de tension dramatique, mais
aussi avec quelques pointes d’humour,
pour une mise en scène sans complaisance.
« … Padre Nuestro est un film sur le
besoin d'avoir une famille. Mais l'idée
essentielle est de briser les barrières et
les frontières, géographiquement, culturellement, moralement... Je voulais utiliser l'idée que ces frontières deviennent
des obstacles pour la quête d'une famille, en montrant même certaines barrières visuelles que le spectateur doit
franchir. Ainsi, j'ai souvent placé des
objets au premier plan, qui parfois obstruent presque tout le cadre et dissimulent ce qu'on a vraiment envie de
voir... » Christopher Zalla.
PADRE NUESTRO
Ce thriller urbain peut être pris comme
une chronique sociale et politique, œuvre sombre et réaliste, sur fond d’immigration, pourtant Christopher Zalla s’en
défend : « …J’ai écrit cette histoire plusieurs années avant la récente vague
de sensibilisation et de débat qui a explosé dans les médias à travers le
monde. J’ai été déçu que l’on décrive le
film comme un « drame sur l’immigration ». Oui, le film dépeint des immigrants clandestins, mais ce n’est pas
qu’une histoire sur l’immigration. Mon
intention était simplement de raconter
une histoire, pleine de suspens, avec
des personnages humains complexes
et qui, avec un peu de chance, serait
aussi divertissante. Dans le film, l’Immigration n’est jamais vraiment traitée en tant que
problématique. Même si j’ai
utilisé ce contexte avec
des mises en péril constantes qui réhaussent les enjeux de l’histoire. Cela dit,
si j’avais essayé de faire
un film sur les problèmes
d’immigration, je pense
que j’en aurais fait un thriller pour le rendre plus accessible. Je trouve que la
pire chose pour un réalisateur est de faire un film sur
des problèmes socio–culturels en les
traitant d’une façon trop convenue.
Lorsqu’on sent qu’une personne nous
fait un sermon, on a tendance à ne plus
l’écouter… » Christopher Zalla.
Revenons à l’histoire : Pedro et Juan,
deux jeunes Mexicains tentent d’immigrer clandestinement à New York venant de leur Mexique natal. Le père de
Pedro, Diego, y travaille dans un restaurant, comme patron croit son fils,
comme serveur clandestin en réalité.
Juan va voler l’adresse et l’identité de
son infortuné compagnon de voyage et
va se faire passer pour le fils de Diego.
De son côté, Pedro va bientôt errer
dans New York ne trouvant qu’un peu
de soutien et de chaleur auprès de
Magda, la jolie paumée junkie. Il n’a
qu’un but retrouver son père. Diego, le
touchant papa, représente bien ce que
le fameux « american way of life » est
devenu pour beaucoup d’immigrés
mexicains. C’est le portrait d’un homme
qui survit plus qu’il ne vit, obligé d’enchaîner des petits boulots pour gagner
(Suite page 2)
Reflets du Cinéma Ibérique et Latino-américain
(Suite de la page 1)
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un peu d’argent qu’il cache dans sa
chambre de Brooklyn car, clandestin, il
n’a évidemment pas la possibilité d’ouvrir un compte bancaire.
« … L’idée de ce film a germé avec un
ami argentin. Lorsque son visa étudiant a expiré, il a dû travailler sans
papiers dans un restaurant de Brooklyn. Je le rejoignais après le travail, et
j’en suis venu à rencontrer ses collègues, pour la plupart Mexicains. En
discutant avec eux, j’entendais les mêmes histoires émerger sur les raisons
qui les avaient amenés à New York. Ils
venaient à 16 ou 17 ans en se disant
qu’ils allaient travailler pendant 20 ou
30 ans, puis qu’ils retourneraient chez
eux, pour prendre leur retraite, relativement aisés. Pour le film, j’ai imaginé un
personnage un peu plus âgé, proche
de la retraite, et qui pour une raison ou
une autre n’envoyait plus d’argent
chez lui, au Mexique. Sans papiers
d’identité, avoir un compte en banque
lui était impossible. Il devait donc planquer son argent. J’avais cette image
d’un monceau d’argent, ce tas d’argent
étant la seule chose qu’une personne
ait à montrer pour les dernières décennies de sa vie. De là est née l’histoire.
Bien sûr je n’ai jamais imaginé un film
entier sur ce personnage qui, je le savais, serait un avare fils de pute. J’ai
juste pensé qu’il était intéressant de
l’intégrer dans la trame secondaire
d’un film. Ce n’est que plus tard que
l’idée d’un fils émergent du passé
m’est venue… » Christopher Zalla.
La ville de New York, les bas fonds de
Brooklyn et leur noirceur, sont des
acteurs à part entière du film : « … Si
vous racontez l’histoire de quelqu’un
qui est perdu, vous le mettez dans un
labyrinthe hostile. Si vous racontez
l’histoire d’un homme qui s’est coupé
du monde et a une vie vide de sens,
vous l’exilez dans un coin reculé d’un
terrain vague urbain. Créer une atmosphère renfermée, marginale, peu accueillante, renforce les enjeux du
voyage. Surtout quand les personnages sont tous fondamentalement perdus et qu’ils cherchent à créer des
liens, même inconsciemment. Faire de
ce lieu un obstacle à cet objectif est
vital. Bien sûr, quand le lien se fait, la
beauté peut surgir de la dureté. J’ai
toujours pensé que si on veut faire un
film sur le bleu, il faut le remplir d’orange et y ajouter des petites touches
de bleu. Une des choses les plus troublantes à New York, c’est l’indifférence
à l’individu. Probablement parce qu’il y
a une agression sensorielle. L’attention
qui en résulte fausse notre perception
de ce qui est extérieur à nos propres
objectifs. Pourtant, être à New York est
la meilleure expérience de vie, précisément parce que c’est un lieu où des
réalités incroyablement uniques coexistent et s’influencent… » Christopher Zalla.
La caméra, portée à l’épaule, permet
de renforcer le côté dramatique du
scénario, même si par moments les
gros plans sont un peu trop nombreux
à mon goût : « … Je voulais apporter
une véritable atmosphère de liberté
pour les acteurs - ils étaient encouragés à improviser - et la caméra devait
être disponible pour réagir rapidement - raconte le cinéaste. John Cassavetes travaillait de cette façon et
pensait que l'image était secondaire
dès l'instant qu'il avait capturé quelque
chose de vrai des acteurs. Je pense
que si l'on développe un langage cinématographique, il n'est pas nécessaire
de faire ce sacrifice. Bien sûr, c'est ce
parti pris qui a permis à Igor Martinovic, notre directeur photo, de sentir au
plus près ce qui se passait, même à
des moments inattendus… J'ai voulu
une approche très visuelle de cette
histoire… » Christopher Zalla.
Padre Nuestro, coproduction américano-argentine, est le premier longmétrage de ce réalisateur d’origine
kenyane, qui vit à New York. En plus
d’un scénario bien maîtrisé, il dirige
admirablement ses acteurs. Jesus
Ochoa, le père, a été découvert dans
Nicotina (Reflets 2005), les autres
rôles principaux étant tenus par Paola
Mendoza (Magda), Armando Hernandez (Juan) et Jorge Adrian Espindola
(Pedro).
Michel Dulac
!
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Projection du film
le lundi 22 à 16h15 au Zola
& le mardi 23 mars à 20h
au Comoedia
Salsa Picante n° 4
Reflets du Cinéma Ibérique et Latino-américain
O
ù l’on suit pendant une journée
les quatre personnes d’une même
famille : Clemira, la grand-mère,
qui fait des fromages et les vend
sur le bord de la route en compagnie
d’autres femmes, Alejandra, la mère,
une petite quarantaine, bonne dans
une maison bourgeoise, qui aimerait
bien réussir à joindre les deux bouts, le
fils Manuel, collégien qui rêve de PSP
et autres jeux vidéo et enfin, Cornelio,
le grand-père, travailleur agricole qui
sent ses forces faiblir et dont le passage rituel par le bar le soir est le seul
moment de divertissement.
Huacho
Pas d’histoire donc ou plutôt quatre
histoires, quatre destins, quatre façons
de rêver sa vie et une seule famille, en
fin d’été, au sud du Chili.
Le réalisateur nous embarque, caméra
à l’épaule, au plus près des personnages, à quelques centimètres d’eux.
Entre documentaire et fiction, le spectateur semble partager en temps réel
le quotidien des personnages. Il est
pris à témoin de leur vie, peinture sans
complaisance de la société rurale chilienne...
Pas de mots inutiles, pas de grands
discours, dans ce monde paysan, on
parle peu, on travaille beaucoup et l’on
essaye de s’en sortir. Attitudes, regards, gestes ou soupirs en disent plus
long que n’importe quel discours social
ou économique ; c’est ce qui fait la
grande force de ce film : sa simplicité
dépouillée d’artifices.
Salsa Picante n° 4
Bien sûr, il y a des moments poignants - et ce ne sont peut-être pas
ceux auxquels on pourrait s’attendre des détails d’une infinie violence qui
giflent le spectateur ; ils le renvoient à
l’injustice sociale et à l’extrême difficulté de vivre dans un monde où la
modernité semble à tous prix vouloir
s’immiscer.
Ce qui est peut-être finalement le plus
violent dans ce film, au-delà du titre –
huacho est une insulte qui signifie bâtard - c’est la frontière très perméable
entre documentaire et fiction, que le
réalisateur transgresse allégrement.
Pourrait-on donc dire qu’il s’agit d’un
docu-fiction, les acteurs jouant leur
propre rôle sur une trame inspirée de
leur vie mais pourtant écrite par le scé-
nariste ? Quelle est la part de réalité, la
part de fiction ? Que doit-on prendre
pour argent comptant en tant que
spectateur ? Quelle est la part de licence poétique ? la part d’authenticité ? les faits réels ? Finalement, en
quoi est-ce important de connaître la
limite entre le documentaire, le reportage et la fiction ? Au bout du compte,
doit-on croire ce que l’on voit ?… ou
n’est-ce que du cinéma ?
Le film est dédié à Juan Pablo Rebella, regretté jeune cinéaste uruguayen,
qui en compagnie de Pablo Stoll, avait
réalisé Whisky et 25 watts.
Pascale Amey
!
Projection du film
le dimanche 21 mars
à 16h15 au Zola
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Vivre au sud du Chili, dans la région de
Chillán, n’est pas chose aisée, surtout
pour des gens qui ont peu de
moyens… et quand la lumière est coupée, c’est plus souvent parce que la
facture n’a pas été payée que parce
qu’un câble électrique a lâché. Et voilà
que le prix du lait augmente, impossi-
ble de continuer à vendre les fromages
au même prix, oui mais… et puis il y a
Cornelio qui perd un peu la tête, qui
oublie ses affaires, qui ne se sent plus
aussi fringant qu’avant et qui aimerait
pouvoir aider sa fille pour laquelle il se
fait du souci.
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Reflets du Cinéma Ibérique et Latino-américain
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décembre 1492 : Christophe
Colomb débarque sur l’île et la
nomme « Hispaniola », petite Espagne ; A l’époque, l’île est peuplée par les Taïnos et les Arawaks.
Après avoir vaincu les cinq caciques
de l’île, les conquistadores soumettent
les îliens aux travaux forcés
(notamment dans les mines d’or).
Haïti :
une histoire en dates et en chiffres
1517 : Charles Quint autorise la traite
des Africains, pour remplacer la population native décimée par les maladies
et l’exploitation ; la majorité des esclaves sont alors originaires du Dahomey. Santo Domingo, ville du sud de
l’île, devient alors un port important,
point de départ pour la colonisation du
Nouveau Monde.
1630-1640 : les Français commencent
à s’intéresser à l’île et pirates, flibustiers et boucaniers s’installent sur l’île
de la Tortue ; vers 1625, des Français
occupent la partie nord-ouest et gagnent lentement le sud. Sous l’impulsion de Colbert et de Bertrand d’Ogeron, premier administrateur, la colonie
se développe.
1670 : la première capitale de l’île, Le
Cap-Français, est alors fondée.
1685 : Louis XIV promulgue le Code
noir (réglementation de l’esclavage,
qui précise les devoirs des maîtres
mais aussi des esclaves) ; construction du premier moulin à sucre.
1697 : séparation de l’île entre la
France et l’Espagne, suite au traité de
Ryswick.
1713-1787 : arrivée et installation de
quelque 30 000 français, embarqués à
Bordeaux.
1770 : le traité d’Aranjuez officialise la
souveraineté de la France sur la partie
occidentale ; c’est à cette période que
la colonie de Saint-Domingue devient
la plus riche de Antilles, notamment
grâce au sucre et au café.
1789 : On estime qu’à l’époque l’agriculture occupait 500 000 esclaves, 32 000
Blancs et 28 000 mulâtres ou affranchis.
1790 : assemblée coloniale des colons
blancs.
1791 : révolte des esclaves, en août,
suite à la Cérémonie de Bois-Caïman ;
1 000 Blancs sont massacrés.
29 août 1793 : affranchissement des
esclaves de Saint-Domingue par les
commissaires Sonthonax, pour la province du Nord, et Polverel dans les
provinces du Sud et du Centre,
4 février 1794 : abolition de l’escla-
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vage par la Convention et extension
de l’abolition de l’esclavage à toutes
les colonies françaises,
12 juillet 1801 : Toussaint Louverture
se fait nommer Gouverneur à vie par
la Constitution spécifique de SaintDomingue et défie ainsi Bonaparte,
29 janvier 1802 : l’expédition menée
par le général Leclerc (beau-frère de
Bonaparte) arrive à Saint-Domingue,
avec en son sein les généraux André
Rigaud et Alexandre Pétion ainsi que
Jean-Pierre Boyer, tous « hommes de
couleur », originaires de SaintDomingue.
1802 : les généraux de Toussaint Louverture sont défait par les Français,
Dessalines (en mars ) et Christophe
(en avril). Toussaint Louverture se
rend en mai et est arrêté. Il mourra en
détention, de froid et de malnutrition,
au fort de Joux dans le Jura, le 7 avril
1803. Face à la férocité de Leclerc et
puis de Rochambeau qui le remplace,
les chefs, hommes de couleur, comprennent que l’expédition française
n’avait d’autre but que de restaurer
l’esclavage ; ils se tournent alors vers
les insurgés. Alexandre Pétion lance la
révolte le 13 octobre 1802, bientôt rejoint par les généraux Geffrard, Clervaux et Christophe puis par Dessalines.
15 mai 1803 - 18 mai 1803 : le Congrès
de l’Arcahaye voit l’unification du mouvement des insurgés, avec à sa tête le général Dessalines.
19 novembre 1803 : Dessalines impose la capitulation à Rochambeau qui
n’a d’autre alternative que d’évacuer
l’île.
1er janvier 1804 : aux Gonaïves, Dessalines rebaptise Saint-Domingue,
Haïti, son nom originel, et proclame la
République.
Octobre 1804 : Dessalines prend le
titre d’empereur et dirige le pays de
façon dictatoriale. Il est tué le 17 octobre 1806.
De 1804 à 1820 : les temps sont troubles… Dessalines assassiné, Henri
Christophe et Alexandre Pétion se disputent le pouvoir. C’est Jean-Pierre
Boyer qui réussit à s’imposer et à réunir cette partie de l’île en rattachant le
nord à la République.
Du côté de la Dominique
7 novembre 1808 : les Français encore installés dans la partie orientale
de l’île, sont battus par les habitants
hispano-créoles lors de la bataille de
Palo Hincado.
9 juillet 1809 : capitulation française à
Santo Domingo.
1er décembre 1821 : première proclamation d’indépendance de la République Dominicaine.
1814 : le roi Louis XVIII envoie des
émissaires à Saint Domingue auprès
de Pétion et Christophe pour faire reconnaître son autorité.
17 avril 1825 : Charles X édicte un
décret reconnaissant l’indépendance
par la France, contre une
«indemnisation » de 150 millions de
francs-or payables en 5 ans et expédie, pour appuyer sa demande, une
flotte de 14 navires de guerre.
13 février 1843 : Boyer abdique et
s’exile.
1847 : Faustin Soulouque est élu président par le Sénat ; il se fait sacrer
empereur et règne en despote.
1859 : coup d’Etat de Nicolas Gef(Suite page 5)
Salsa Picante n° 4
Reflets du Cinéma Ibérique et Latino-américain
(Suite de la page 4)
frard, qui restaure la République.
1862 : reconnaissance de l’indépendance par les Etats-Unis d’Amérique
(Abraham Lincoln).
1915-1934 : les Américains décident
d’occuper militairement l’île au prétexte
de défendre les intérêts de la banque
d’affaires américaine Kuhn, Loeb &
Co. A partir de 1922, les USA s’engagent à fournir à Haïti une aide politique
et économique en contrepartie de
l‘occupation. C’est ce que l’opposition
appelle alors « la dictature bicéphale »
entre le président haïtien Louis Borno
et le général John Russell.
1957 : élection de François Duvalier,
« Papa Doc », à la présidence de la
République. Très vite, François Duvalier impose une politique répressive. Il
interdit les partis d’opposition, musèle
la presse, instaure l’état de siège et
exige du Parlement le droit de gouverner par décrets.
8 avril 1961 : dissolution du Parlement et expulsion de prêtres. Il est
excommunié par le Vatican ; le régime
sombre dans la terreur. Duvalier s’appuie sur une milice paramilitaire, les
Volontaires de la Sécurité Nationale,
connus sous le triste nom de « tontons
macoutes ». Les massacres alternent
avec les tueries. La terreur règne, les
opposants, les intellectuels et les
riches mulâtres s’exilent.
Février 1971 : Duvalier père organise
un plébiscite pour désigner son fils
comme son successeur.
22 avril 1971 : Jean-Claude Duvalier
succède à son père. Incapable de
gouverner, il s’appuie sur la corruption
et mène le pays à la ruine.
7 février 1986 : « Bébé » Doc s’enfuit
et s’exile en France.
1988 : Leslie Manigat est élu lors des
élections organisées par l’armée (7
février 1988-18 septembre 1988).
1988 : coup d’Etat d’Henri Namphy
(20 juin 1988-18 septembre 1988).
1988 : coup d’Etat de Prosper Avril
(18 septembre 1988-10 mars 1990).
1990 : intérim d’Ertha Pascal-Trouillot
(18 mars 1990-7 février 1991).
16 décembre 1990 : élection de JeanBertrand Aristide à la présidence de la
République (67 % des voix).
29 septembre 1991 : coup d’Etat du
général Raoul Cédras contre Aristide.
Un embargo de 4 ans est décidé par
la communauté internationale, ce qui
rend la situation d’autant plus difficile
pour la population !
19 septembre 1994 : 20 000 soldats
américains débarquent en Haïti, suite
à une visite de l’ancien président Jimmy Carter et du général Colin Powell.
15 octobre 1994 : Aristide, rétabli
dans ses fonctions, revient pour terminer son mandat après 3 ans d’exil.
1996 : élection de René Préval (7 février 1996-7 février 2001).
2001 : Jean-Bertrand Aristide est réélu
pour un deuxième mandat.
2004 : démission et exil pour JeanBertrand Aristide.
29 février 2004 : Boniface Alexandre
devient Président provisoire jusqu’au
14 mai 2006.
2006 : élection de René Préval.
2008 : quatre cyclones ravagent l’île et
causent d’énormes dégâts tant aux
infrastructures qu’au secteur agricole.
12 janvier 2010 : un tremblement de
terre de grande magnitude (7.0 sur
l’échelle de Richter) dévaste la région
de Port-au-Prince. Le bilan du séisme
fait état de 200 000 morts.
Chronologie compilée
par Pascale Amey
Carte d’identité d’Haïti
Chef de l’Etat : René Préval
Premier ministre : Jean-Max Bellerive
(jusqu’au 11 novembre 2009)
Superficie : 28 000 km²
Population : 9,2 millions
Croissance : 2 %
Inflation : - 5,1 %
Chômage : non connu
Monnaie : la gourde (0,01317 €)
Espérance de vie : 58 ans
PIB/hab : US $ 772 *
La croissance a profité de l’amélioration de
la production agricole, des programmes d’urgence faisant suite aux cyclones de 2008, et
de la reprise des exportations textiles (la loi
Hope, votée par le Congrès américain et
accordant un accès préférentiel aux textiles
haïtiens jusqu’en 2018).
Néanmoins, la pauvreté sévit toujours et l’on
estime que 76 % de la population survit avec
moins de 2 US$ (soit 1.3 €) par jour, une
situation extrêmement grave et alarmante ;
le nombre d’Haïtiens en situation
« d’insécurité alimentaire » a fortement baissé, passant de 3,3 millions à 1,9 millions.
A noter par ailleurs qu’un geste de bonne
volonté a été fait par les bailleurs de fonds ;
ils ont annulé les 930 millions d’euros de
créances, soit 70 % de la dette extérieure et
se sont engagés à remettre 216 millions
d’euros sur 2 ans pour aider à financer un
plan de réduction de la dette proposé par le
gouvernement.
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1er avril 1964 : Duvalier se proclame
« président à vie ».
Des partisans d’Aristide, l’ancien Président, demandant son retour (photo : E. Munoz / Reuters)
*Pour comparaison :
République Dominicaine :
PIB/hab : 4 952 / Espérance de vie : 72 ans
Chili : PIB/hab : 8 853 / Edv : 75 ans
Argentine : PIB / hab : 7 508 / Edv : 78 ans
Venezuela : PIB / hab : 12 354
/ Edv : 71 ans
Brésil : PIB / hab : 7 737 / Edv : 73 ans
Mexique : PIB / hab : 8 040 / Edv : 75 ans
Nicaragua : PIB / hab : 995 / Edv : 69 ans
Bolivie : PIB / hab : 1 716 / Edv : 65 ans
USA : PIB / hab : 46 443 / Edv : 77 ans
Le PIB/habitant est libellé en dollars US.
D’après le Monde Bilan Economique 2010
Salsa Picante n° 4
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N
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ommé en janvier président de la
Fémis, l’École de cinéma de Paris, Raoul Peck commence sa
carrière en 1992 avec L’Homme
sur les quais, qui évoque son enfance
à Port-au-Prince, sous la dictature des
Duvalier (d’ailleurs, Baby Doc vit toujours en France). Le film, une fiction
orchestrée par un flash-back, raconte
l’horreur vécue par trois fillettes que
leurs parents ont dû confier à leur
grand-mère pour fuir la répression politique des « tontons macoutes ».
On retrouve Haïti dans le film qu’il
vient de présenter au Festival de Berlin, Moloch Tropical, qui évoque les
dernières vingt-quatre heures au pouvoir du président Aristide, dont Peck
fut ministre de la culture de 1995 à
1997, avant de démissionner avec le
premier ministre Rosny Smarth, écœuré par la cuisine du pouvoir et ses règles truquées. « Toute démarche individuelle, précise Raoul Peck, est
vouée à l’échec à long terme. Le vrai
changement se fait dans la durée et à
partir d’un collectif conscient ».
On retrouve ce thème du tiraillement
entre l’intégrité et les compromissions
dans son Lumumba (2000), un portrait-fiction du leader charismatique de
l’indépendance du Congo, pays où il a
Raoul Peck
longtemps vécu. « Comment faire passer une voie progressiste dans un environnement qui a d’autres priorités
économiques et sociales ? » résume-til.
Dénoncer le cynisme, crier contre l’exploitation des pays pauvres pour le
seul bien des plus riches : toute l’œuvre de Peck illustre ce combat, notamment Le profit et rien d’autre (2000),
documentaire violemment anticapitaliste. Dans Sometimes in April (2005)
il s’attaque au sujet du génocide rwandais et y accuse la communauté internationale, en particulier la France,
l’ONU et les États-unis.
Il a réagi après le tremblement de terre
d’Haïti contre « la tentation d’une mise
sous tutelle » du pays et déclaré :
« l’Haïti que j’ai connue est morte. Une
nouvelle Haïti va naître. »
Alain Liatard
(D’après un article de Jean-luc Drouin,
paru dans Le Monde du 3 février 2009)
!
Projection unique du film
L’HOMME SUR LES QUAIS
le vendredi 19 mars
à 20h45 au Zola
Organisée en soutien avec Haïti, cette
projection du film L’HOMME SUR LES
QUAIS vous permettra d’aider Haïti. En
effet, toutes les recettes de cette
séance seront reversées à Handicap
International, association choisie par
Raoul Peck à notre demande, pour
l’aider à mener ses actions sur l’île.
Alors n’hésitez pas, venez au cinéma
pour être solidaires d’Haïti !
L’homme sur les quais (1992)
C
omédien, metteur en scène, acteur,
Jean Michel Martial a un parcours
singulier. Il abandonne le métier de
chirurgien dentiste en 1983 pour devenir comédien.
dont Sucre amer (1998) ou Corps plongés de Raoul Peck (1998). Récemment,
on l’a vu dans Trésor et dans Une affaire
d’État. Il a également réalisé des documentaires.
En 1989, invité par la Comédie Française,
il joue dans Le Marchand de Venise.
Jean Michel Martial nous fera l’amitié de
présenter le film de Raoul Peck, L’homme
sur les quais, le vendredi 19 mars à
20h45 au Zola.
En 1995, il passe à la mise en scène et
crée sa propre compagnie. Il fait de la télévision (série Profilage, récemment). Particulièrement remarqué dans L’Homme sur
les quais, il joue dans de nombreux films
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Alain Liatard
Salsa Picante n° 4
Reflets du Cinéma Ibérique et Latino-américain
"
Capitaine
Alatriste
Ce n'était pas l'homme le plus
honnête, ni le plus pieux, mais
c'était un homme courageux. Il
s'appelait Diego Alatriste."
Tels sont les premiers mots du bestseller international d'Arturo PérezReverte, Le capitaine Alatriste. L'histoire se déroule dans l'Espagne impériale du XVIIe siècle, entre 1622 et
1643, sous le règne de Philippe IV,
avant-dernier roi de la Maison d'Autriche. Philippe IV est un monarque faible
et facilement manipulable, dominé par
une Cour corrompue, agitée par les
intrigues orchestrées par le très influent
comte-duc Olivares. L'Empire espagnol
décline lentement. La société souffre
de ses nombreuses contradictions. Le
luxe et l'opulence de l'aristocratie
coexistent avec la misère et la vulnérabilité du peuple.
Ce monde déclinant est le théâtre des
aventures de Diego Alatriste, fier soldat
au service de Sa Majesté dans les
Flandres, et mercenaire à Madrid et
Séville en temps de paix.
La saga d'Arturo Pérez-Reverte est
composée de six livres parus entre
1996 et 2006, bien que le film ne fasse
aucune mention au deuxième, Les bûchers de Bocanegra (Limpieza de sangre). Ils sont tellement criants de vérité
que de nombreuses écoles s'en servent en Histoire et en Littérature en
Espagne. « J'ai écrit ces livres pour
expliquer notre histoire à la génération
de ma fille. Les enfants d'aujourd'hui
sont privés de leur mémoire. Ce pays
est tellement déconcertant… », explique Arturo Pérez-Reverte.
Reconstitution historique spectaculaire,
décors et costumes scrupuleusement
restitués, intrigues et trahisons, duels et
batailles, amour et haine sont au cœur
de la vie de ces personnages et de
cette époque. Dévouement, respect,
amour, principes, amitié... Autant de
valeurs ressortent de ce film qui mélange l'action, la romance et l'historique
avec beaucoup de talent.
Dans le rôle principal, Viggo Mortensen, qu’on ne présente plus. Il apprivoise facilement le personnage dans
une totale identification physique et
mentale, et lui confère une dimension
presque mystique. A ses côtés des
acteurs bien connus du public du festival : Unax Ugalde (Rosario Tijeras,
Reinas) est Iñigo de Balboa, jeune
dont se charge Alatriste ; Javier Cámara (Hable con ella, Fuera de carta) est
le Comte-Duque d’Olivares) ; Eduardo
Noriega (Tesis, Petit Indi) est le
Comte de Guadalmedina ; Juan Echanove (Morir en San Hilario, Sin noticias de Dios) est l’écrivain Francisco
de Quevedo ; Ariadna Gil (Soldados
de Salamina, El embrujo de Shanghai) est María de Castro, maîtresse de
Felipe IV mais qui maintient une liaison
avec Alatriste ; Blanca Portillo (Volver,
Los abrazos rotos) est l’inquisiteur
Fray Emilio Bocanegra (Agustín Díaz
Yanes a toujours voulu que le rôle soit
joué par une femme).
Dès sa sortie, nous avions tenté de le
programmer dans le cadre des Reflets,
mais des problèmes de sous-titrage et
de disponibilité de la copie nous ont rendu la tâche difficile. Jusqu’à aujourd’hui,
et nous en sommes satisfaits. Un film
que nous nous devions de vous présenter, même plusieurs années après.
Irene Sánchez Miret
(Sources : Allocine.com / Wikipedia)
!
Projection unique du film
le samedi 20 mars à
20h15 au Zola
www.lesreflets-cinema.com
Tout aussi déconcertant est ce qui s'est
passé avec ce film en France. Ou plutôt
ce qui ne s'est pas passé. Le deuxième
film le plus cher de l'histoire du cinéma
espagnol (seulement devancé très récemment par Agora, d’Alejandro Amenábar), nominé 12 fois aux Goyas (les
Césars espagnols) et obtenu 3 récompenses (Meilleurs Costumes, Meilleur
Décorateur et Meilleur Producteur),
avec un succès spectaculaire en Espagne et d’une justesse époustouflante,
est sorti sur les écrans français en juin
2008 et passé « sin pena ni gloria »,
totalement inaperçu. Et pourtant…
La saga du Capitaine Alatriste,
d'Arturo Pérez-Reverte
1996 : Capitaine Alatriste
(El capitán Alatriste)
1997 : Les bûchers de Bocanegra
(Limpieza de sangre)
1998 : Le soleil de Breda (El sol de Breda)
2000 : L’or du roi (El oro del rey)
2003 : Le Gentilhomme au pourpoint jaune
(El caballero del jubón amarillo)
2006 : Les corsaires du Levant (Corsarios
de Levante)
Salsa Picante n° 4
Page 7
Reflets du Cinéma Ibérique et Latino-américain
C
www.lesreflets-cinema.com
e film est une comédie à l’humour
noir douceâtre, qui au delà d’être
choquant se révèle tendre, et qui
est élaboré avec beaucoup de
subtilité ; la bande sonore est très
belle et, globalement, tout le propos du
film est intelligent.
De façon évidente, le thème du film
est le deuil mais aussi la vie après la
mort, non pas dans un sens ésotérique, mais dans l’effort de la défunte,
Nora, d’essayer de prolonger postmortem son contrôle sur sa vie, ainsi
que sa relation avec son ex-époux,
son fils, belle-fille et ses petits-enfants.
Mais seulement pendant cinq jours,
comme l’indique le titre du film.
A partir de ce postulat, le film crée une
série de situations vraiment drôles.
Premièrement parce qu’il s’agit d’une
famille juive dans laquelle le père est
un athée convaincu et avoué. De là, il
y aura confrontation permanente entre
les rabbins et l’ex époux de la défunte,
ce qui entraînera diverses situations
comiques. Il faut dire qu’il les provoque, leur apportant des pizzas pendant une fête religieuse durant laquelle
on ne peut pas manger de pain et pire
encore, ce sont des pizzas au lard, du
porc, ce qui constitue évidemment une
grave offense.
Par ailleurs, la bonne est catholique et,
elle aussi, souhaite préparer le corps
en accord avec les rites et les coutumes du monde rural dont elle est originaire. Ceci ouvre encore la voie à un
autre type de conflit, inattendu, avec
les Juifs. Ensuite, arrivent le fils et son
épouse, lesquels sont juifs pratiquants,
surtout la belle-fille, ce qui génère encore des tensions dans le cadre de
cette petite guerre religieuse.
Mais ce sont de bien petites fioritures
au sein du propos. Le plus important
est que pendant ces journées, le protagoniste commence à découvrir certains faits du passé, pour lesquels sont
Page 8
Cinco dias sin nora
utilisés de judicieux flash-backs, où se
dévoilent des particularités de la défunte, ses relations avec son mari, la
séparation qui s’en suivit et ses relations avec les enfants. Et en plus, un
fait clef surenchérit dans l’ironie.
Nous n’allons pas en dire plus, surtout
parce qu’il n’y a pas beaucoup à raconter. Et, en réalité, en révélant tout
cela, nous n’enlevons rien au charme
du film ni aux situations sympathiques
(dont une très drôle) qui rendent cette
œuvre si agréable et tonique. Et ce qui
est drôle dans tout cela au final, c’est
que nous n’arrivons en rien à cerner
qu’ils étaient les désirs réels et les
pensées de Nora, la défunte. Elle
laisse ses journaux intimes et des lettres pour chacune des personnes
concernées, mais ses textes ne seront
pas portés à notre connaissance, pas
même partiellement. Cependant, les
circonstances mêmes et les flash
backs suggèrent tous les problèmes
qui existaient. Il y a un indice afin de
suggérer au spectateur et de lui laisser
imaginer quelle est l’origine de la discorde entre elle et son époux.
à une comédie mais bien à un film sur
le deuil. Le traitement cinématographique est très subtil et délicat, avec un
tempo un peu lent. Le début surtout
commence par un très beau morceau
musical au piano qui accompagne les
plans serrés ; ceux-ci détaillent les
préparatifs qu’a laissés Nora pour recevoir sa famille avec un souper spectaculaire.
Juan José Beteta
Cinencuentro, le 9 septembre 2009
Une opéra prima de la jeune mexicaine Mariana Chenillo, récompensée
par de nombreux prix : Prix du Public
au Festival de cinéma de Miami, meilleur Opera prima au festival du film
latino-américain à Los Angeles (USA).
Traduction libre Pascale Amey et Nadine Verchière
!
Projections du film
le vendredi 19 mars à 14h
& le dimanche 21 mars
à 14h au Zola
Ce film, au départ, ne s’apparente pas
Salsa Picante n° 4
Reflets du Cinéma Ibérique et Latino-américain
P
ourquoi vous êtes-vous intéressé à
la cuisine et comment vous est
venue cette idée de « la cuisine
comme vecteur d’intégration » ?
J’ai trouvé là quelque chose d’unique : à
partir de la cuisine péruvienne, on a commencé à parler de politique, de développement, d’inclusion sociale, de revalorisation
du Pérou en tant que peuple métis. Je crois
que le discours politique le plus inspiré des
10 dernières années a été élaboré par Gastón Acurio, le cuisinier. C’était pour la rentrée de l’année universitaire de Lima, il y a
deux ans. Je me souviens l’avoir lu et avoir
ressenti immédiatement que je tenais là un
thème de choix pour un documentaire. Il n’y
avait aucune recette dans ce discours mais
bien une vision du développement, de l’intégration, de projection au monde. De Ollas y
sueños n’est pas un documentaire sur la
cuisine péruvienne mais sur l’identité, sur
ce sentiment d’appartenance et d’orgueil
que provoque la cuisine dans toute une
nation. Aborder la société péruvienne à
travers un point de rencontre, une célébration, en gardant un regard critique tout en
restant enthousiaste, était aussi un défi
pour moi.
Comment avez-vous fait pour trouver
des personnes qui acceptent de vous
laisser rentrer dans leur cuisine, à New
York, au Pérou, à Londres… ?
Comment avez-vous choisi les restaurants péruviens à l’étranger ? A Paris,
par exemple, il existe de nombreux restaurants péruviens… et vous avez choisi
de montrer « El Picaflor » … pourquoi ?
Eduardo Justo, le chef du Picaflor, m’a dit
qu’il ne voulait pas que la cuisine péruvienne devienne un Mc Donalds, qui est
implanté dans le monde entier et où l’on
mange de partout la même chose. Il a ajouté qu’il travaille à ce que la cuisine péruvienne soit aussi connue que la cuisine
française, qui est universelle, mais afin
qu’elle conserve son aspect artisanal. Cela
nous est apparu comme la vision la plus
appropriée, vu qu’il est installé dans la capitale gastronomique du monde.
Quel a été l’accueil fait à votre documentaire par le public péruvien, au Pérou et
à l’étranger ?
Très bon. A Genève, au festival Filmar en
América Latina, le rendez-vous le plus
important de cinéma latino-américain en
Suisse, nous avons reçu le Prix du Public.
Salsa Picante n° 4
La recette d’Ernesto Cabellos
Les gens ont été enchantés. Et à Lima,
nous l’avons lancé dans le circuit commercial. Et ça a été un succès. Nous avons
ensuite continué à présenter le documentaire dans des « muestras » au Pérou et
dans des festivals à l’étranger. Mi-avril,
nous sommes partis pour une grande tournée en Amérique du Nord, dont les festivals
tels que Chicago latino et Hot Docs, en plus
des présentations dans des universités et
pour la communauté péruvienne.
Comment réagissaient les gens simples
quand vous leur demandiez leurs recettes et leurs façons de faire ?
Au delà de tout, nous discutions de leur
façon de voir et ressentir la cuisine. Avec
beaucoup de respect, un regard et des
oreilles attentifs. Les gens humbles sont
ceux qui ont préservé les recettes, les façons de cuisiner et les ingrédients, comme
les 2000 sortes de pommes de terre dont
on dispose au Pérou, ainsi que les piments.
Et les recettes ont encore été préservées et
transmises de génération en génération par
les femmes. Avec Susana Araujo, mon
épouse et productrice du documentaire, j’ai
eu de longues discussions à ce propos.
Notre conclusion c’est que les grandes
Chefs du Pérou sont nos mères, tantes et
grand-mères. Elles ont éduqué notre palais,
notre sens du goût, en l’associant à la tendresse, à l’amour, à la célébration familiale.
que l’on voit dans le documentaire.
Que souhaitez-vous dire aux spectateurs
qui viennent voir le film ?
Qu’ils viennent découvrir un peuple métis
en adoptant un angle particulier : leur cuisine. Ils vont être surpris de se rendre
compte qu’ils ne pourraient pas cuisiner
leurs propres plats sans les apports essentiels de ce peuple, comme, par exemple, la
pomme de terre ! La pomme de terre a
8000 ans d’histoire, de culture. On ne peut
imaginer le monde tel qu’il est aujourd’hui
sans la pomme de terre. L’Europe serait
morte de faim. Et la pomme de terre a été
cultivée pour la première fois il y a 8000 ans
par les communautés andines, près du lac
Titicaca. Nous avons aujourd’hui 2000 variétés de pommes de terre au Pérou.
Avez-vous quelque chose à ajouter pour
les Péruviens qui vont voir votre film ?
Il y a encore une grande inégalité sociale
dans la société péruvienne, il y a beaucoup
de brèches. Je crois que la cuisine péruvienne, ce que nous avons réussi avec elle,
cette délicieuse intégration de toutes les
cultures, peut nous servir de point de départ
pour aborder d’autres domaines de notre
vie en société. C’est ce que nous proposons dans ce documentaire ;
Quels sont vos projets ?
Et la relation avec les Chefs…
Il y a un groupe de Chefs péruviens qui ne
regardent pas seulement dans leurs restaurants mais aussi au dehors. Ils ont un discours qui n’est pas plein de recettes mais
du mot développement, du rôle que doit
jouer le cuisinier dans une société comme
celle du Pérou, qui recèle une gastronomie
merveilleuse mais aussi des gens pauvres
qui ont faim. Gastón Acurio, le leader des
Chefs péruviens, pose le problème dans le
documentaire : gastronomie et faim sont
incompatibles. Les Chefs péruviens sont
organisés au sein de l’APEGA, la Société
Péruvienne de Gastronomie, qui développe
des projets au bénéfice des jeunes : producteurs, agriculteurs et cuisiniers. Ils ont
une école dans un quartier marginal de
Lima où ils se relaient pour donner des
masters-class à des jeunes talentueux qui
n’ont pas les moyens de se payer une éducation de qualité. C’est l’école Pachacutec,
A Guarango, notre société de production,
nous avons divers projets en route. Je travaille actuellement sur un documentaire sur
les droits humains, sur la mémoire. Je crois
qu’il est essentiel pour un peuple d’exercer sa
mémoire. Le cinéma documentaire c’est cela.
C’est ce que nous essayons de faire à Guarango, cette entreprise de production que j’ai
montée avec ma famille et des amis il y a 15
ans à Lima. Nos documentaires sont seulement des instantanés. Cette fois, avec De
Ollas y Sueños, nous avons pris un cliché
d’un moment heureux, qui nous a inspirés.
www.lesreflets-cinema.com
A l’étranger, nous avons suivi la piste de la
nostalgie par la cuisine ; nous avons exploré
la nostalgie des saveurs que ressentent les
Péruviens, saveurs qui les relient à ce qu’ils
sont, qui les identifient dans un monde globalisé. Les gens ont besoin de la cuisine,
pas seulement pour s’alimenter, mais aussi
pour rétablir un sentiment d’identité, d’appartenance à un groupe, à un pays. Au Pérou, ça a été plus simple : nous parlons plus
de cuisine que de football ou de politique.
Cela fait des dizaines d’années que notre
sélection nationale de football ne participe
pas à une Coupe du Monde. Les saveurs,
les odeurs, les couleurs et les sons associés à la cuisine nous renvoient à un univers
sensoriel dont nous avons besoin pour restaurer notre estime personnelle.
De Ollas y Sueños,
Produits recueillis
et traduits par Pascale Amey
!
Projection unique du film
le samedi 20 mars à
20h15 au Zola
Page 9
Reflets du Cinéma Ibérique et Latino-américain
J
www.lesreflets-cinema.com
uan était aveugle et recouvre petit
à petit la vue suite à une opération. Pour l’instant, il ne distingue
que les couleurs. Dans un centre
commercial, il observe par la baie vitrée et demande à un employé de lui
décrire ce qu’on voit au loin. Malheureusement celui-ci avale de travers en
lui répondant et meurt.
Ilusiones opticas
On se retrouve ensuite à la fête des dix
ans de l’entreprise Vidasur, située
dans le Sud du Chili. A cette occasion,
l’entreprise offre 50% de remise à ses
employés qui souhaitent se faire une
opération de chirurgie esthétique. Manuela est intéressée par une mammoplastie.
Le chargé de communication de l’entreprise ne pense qu’à l’image de celleci et va contacter Juan l’ex-aveugle
pour qu’il tourne dans une publicité qui
mettra en avant son histoire.
Rafa, le frère de Manuela avec qui elle
vit, obtient un nouvel emploi. Il remplacera l’agent décédé au début du film. Il
est chargé de surveiller les clients par
le biais de caméras. Petit à petit, il
tombe amoureux d’une cliente kleptomane qu’il protège et avec qui il va
avoir une relation.
David, quant à lui, grand cadre de Vidasur est gentiment redirigé en
« Outplacement ». Le but du passage
dans ce lieu situé au fond du jardin de
l’entreprise est d’accompagner les employés vers un nouveau départ dans la
vie. « Mais non, ce n’est pas un licenciement » s’entend-t-il répéter. Vraiment ? Il va y rencontrer une jeune employée…
Cristián Jiménez, réalisateur du film,
est né en 1975 au Chili. Avant de réali-
Page 10
ser des films, il a écrit des nouvelles et
étudié la sociologie à Santiago du Chili,
puis à Londres. Il a écrit et réalisé plusieurs courts métrages. En février
2010, il est en résidence à la Cinéfondation du festival de Cannes et sort
son film Ilusiones Opticas, tourné en
2009.
Dans ce film original, il mêle la vie de
plusieurs personnages qui se font chacun à leur manière des illusions. Des
illusions dans lesquelles la technologie
et ses promesses jouent souvent un
rôle : les opérations pour recouvrer la
vue, la chirurgie esthétique, les caméras de surveillance... Des objets qui ont
un rapport avec l’optique.
Servi par une photographie très réussie, Ilusiones opticas livre, avec
beaucoup d’humour, une vision ironique de la société : code de conduite de
travail qui interdit d’avoir des relations
au travail, la chirurgie esthétique, la
religion, les astronomes qui désormais
observent les planètes par ordinateur
et non par télescope… Il nous amène à
nous questionner.
« Pantomime. Ilusiones ópticas, c’est
un monde où tous les panneaux de
signalisation ont été mélangés par des
communicants délirants, un supermarché de la vie où l’on oblige les clients à
un parcours du combattant entre des
rayons toujours mouvants. Pantomime
drôle et mélancolique, le film plaide du
coup pour une activité lo-fi, une vision
du monde un peu Lomo, en retrait,
sourde et myope, qui ne cherche rien
mais laisse tout venir et, comme Juan
à la fin, invente des mots pour dire ses
propres couleurs. » (Libération)
Claudia Mokbel
!
Projection du film,
le vendredi 19 mars à
16h15 & le samedi 20
mars à 14h au Zola
Salsa Picante n° 4
Reflets du Cinéma Ibérique et Latino-américain
Mourir comme un homme
les rivalités, le temps qui
passe et éloigne l'artiste de la
scène au profit des nouvelles
générations, les rencontres et
les relations qui soutiennent –
et justifient – votre existence,
etc.
Désigné comme meilleur film au festival gay et lesbien Mezipatra de Prague, présenté à Cannes (sélection Un
certain regard) et d'autres festivals internationaux, Morrer como um homem s'inscrit à la suite des deux longs
métrages de João Pedro Rodrigues, O
fantasma et Odette, qui font de lui le
réalisateur portugais attitré de ce milieu.
Les thèmes abordés par ce film sont
néanmoins des thèmes universels :
l'amour dans le couple, l'amour filial,
Loulou est de retour et, après Sangre et Sangria,
il va vous tenir en haleine avec Code Pénélope,
un thriller insoutenable !
Pour lire d’autres exactions de l’auteur :
http://petitesnouvelles.blogspot.com/
João Pedro Rodrigues fait le
bilan désabusé d'une période de plus
de 30 ans, où le Portugal postrévolutionnaire a vu exploser le nombre de
clubs et lieux de spectacles travestis
depuis la fin des années 70, et a cessé
de criminaliser ce choix de vie à partir
de 1982.
Salsa Picante n° 4
!
Avant-première du film,
le dimanche 21 mars à 11h
au Comoedia
Code penelope
penelope
Episode 4
sage et j’en suis fort aise, parce
que, à la longue, tous ces papiers
commençaient à me peser sur l’estomac : « Nous avons négocié
avec l’UGC et vos amis du Zola.
Nous sommes tombés d’accord et
Penelope Cruz est rentrée chez
elle ». Comme il devine ma déception, il pose sa main sur la
mienne : « Croyez moi, c’est beaucoup mieux pour tout le monde. En
attendant, votre ami vous attend
au sous-sol. Une semaine dans
une cave avec Penelope, ce n’est
pas rien, non ? ». Il sourit avant
d’ajouter : « Virginie ma collaboratrice, que vous avez rencontrée
hier à l’hôtel m’a dit que vous vous
étiez bien entendu !». Je préfère
ne pas relever. Je me saisis de la
clef qu’il me tend avant de foncer
dans les sous-sol du musée. Et
c’est dans une pièce pleine de Guignols et de Gnafrons que je retrouve un Michel très combatif :
« C’est maintenant que tu arrives,
toi ? Comment marche le festival ?
T’as le chiffre des entrées ? Il reste
du rhum ? ». Je le coupe d’un :
« Et Penelope ? » Alors ses yeux
se perdent au loin, très loin, tandis
qu’un doux râle s’échappe de ses
lèvres : « Penelope, ah Penelope ! » Je voudrais savoir comment s’est passé sa semaine, mais
son air de ravi de la crèche m’en
dissuade momentanément.
Il faut qu’il revienne à la réalité le
président : Monica l’attend.
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V
Bernard Corneloup
On assiste ici au conflit entre la nature,
qui reprend ses droits en rejetant les
transformations infligées au corps, et
une recherche identitaire douloureuse
en quête de sa propre vérité.
Attention, épisode 4 !!!
ous serez certainement d’accord avec moi : le sexe, ça va
bien un moment, mais il y a le
festival qui bat son plein et la
grande soirée « Penelope Cruz »
approche à grand pas. Si je ne
veux pas voir Sandrine et Laurent
sombrer dans la dépression, il me
faut agir rapidement. Déchiffrer le
n ou v e a u m es s a g e c o dé :
« CFTRAAANAEAIGDGE » ne me
prend (comme à vous, j’en suis
certain) que quelques secondes et
me voilà parti vers le vieux Lyon.
Une fois au musée Gadagne, j’admire l’architecture des lieux avant
de grimper dans les jardins pour
prendre un verre à la cafétéria,
dans l’attente de nouvelles consignes. Et cela ne dure pas, puisque
j’ai à peine eu le temps de tremper
mes lèvres dans mon verre de Macon qu’un gougnafier vient s’installer près de moi. Je commence à en
avoir sacrément ras le bol de cette
habitude qu’ils ont tous depuis le
début de cette histoire, à s’asseoir
à ma table. Cette fois, pas de mes-
La fin est une défaite assumée. "Ce
n'est pas moi qui décide" dit, lucidement, Tonia sur son lit de mort, dans
un ultime dialogue avec son fils.
A SUIVRE…
Loulou
http://petitesnouvelles.blogspot.com/
Page 11
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De ollas y…
Hornos !
Dans le cadre de la diffusion du film De ollas y
sueños, Pascale s’est engagée à vous proposer, à chaque numéro de Salsa Picante, une
nouvelle recette. A l’occasion du numéro 4,
Pascale vous propose…
Ceviche péruvien
Pour 4 personnes, du Pérou…
Ingrédients :
1 kg de filet de poisson à chair tendre
(corbeau de mer, mérou)
500 g de citrons jaunes
3 dents d’ail moulu
4 oignons coupés fin
200 g de piment moulu (aji molido)
2 branches de coriandre coupées très fin
Recette :
Couper le poisson en dés réguliers,
Dans un récipient en verre, verser le jus
des citrons pressés, l’ail moulu, le piment,
le sel et le poivre,
Verser sur les dés de poisson et mélanger,
Laisser reposer une heure au frais,
Ajouter les oignons et la coriandre au moment de servir.
On peut servir avec, pour accompagnement,
de la salade (laitue) et du manioc blanchi
(yuca sancochada) ou de la patate douce
(camote) ou encore de la pomme de terre.
Bon appétit !
Pascale Amey
Le Livre d’Or
vous venez y chercher (voire qui,
mais ça, a priori, ça ne nous regarde pas...).
I
l est discret, charmant, a une
allure sympathique, circule
dans les rangs de votre cinéma depuis quelques jours et
récolte tous les suffrages... Il ne
s'agit pas de notre cher président
Michel Dulac (à une nuance près),
mais bien du livre d'or du festival...
Mis en place le samedi 13, le voilà
noirci, rougi, bleui, ébloui par vos
réflexions, critiques, remarques,
compliments et questionnements.
Il nous est apparu important de
connaître l'image que renvoyaient
« les Reflets » auprès de vous, et
cela pour plusieurs raisons.
La première est naturellement de
prendre connaissance de vos desiderata pour que les prochaines
éditions puissent encore mieux
vous combler.
La seconde consiste à recueillir
vos impressions sur les films et de
savoir si les choix de programmation du comité de sélection ont été
appréciés.
La troisième raison est peut-être
la moins bonne, mais elle existe
quand même, c'est de nous rassurer sur le fait que cette 26ème édition vous plaît. La fréquentation
tendrait à le prouver, ça fait du
bien, ça fait chaud au coeur !
La quatrième est de mieux vous
connaître, savoir pourquoi vous
venez au festival, qu'est-ce que
La cinquième est de garder trace
de cette belle édition et des films
qui ont été diffusés cette année.
Nous avons même eu le droit à un
commentaire de Fernando Pérez.
Ce qui nous amène à la sixième
et dernière raison : puisqu'au Zola, le temps d'une quinzaine nous
pouvons croiser des Cubain(e)s,
des Brésilien(ne)s, des Portugais
(es), des Espagnol(e)s, des Péruvien(ne)s, j'en passe et des aussi
bien, le livre d'or se place un peu
comme le symbole des Reflets, en
donnant une idée du brassage
culturel inhérent au festival. Pour
les moins lusophones, catalanophones et hispanophones d'entre
nous, c'est aussi l'occasion de
réviser et de revisiter un peu ces
si belles langues. Même si parfois,
reconnaissons-le volontiers, il est
difficile de vous relire (c'est normal, dans la pénombre, on écrit
comme un médecin)...
Ont collaboré à ce numéro : Pascale Amey, Olivier Calonnec, Bernard Corneloup, Michel Dulac,
Loulou Esparza, Alain Liatard, Claudia Mokbel, Irene Sánchez Miret
Reflets du Cinéma Ibérique et Latino-américain
Enfin, comme vous pouvez vous
en douter, toutes ces raisons n'ont
pas vraiment été préméditées.
Mais notre livre d'or, c'est un peu
tout ça à la fois. Et on vous invite
à y aller de votre petit mot dans
les quelques pages qu'il reste
avant le 24 mars.
Até logo
Fins aviat
Hasta luego.
Olivier Calonnec
AragonesES
por el mundo
La chaîne de télévision Aragón TV cherche des
aragonais (Zaragoza/Huesca/Teruel) dans la
région afin de préparer une émission dont l'enregistrement aura lieu courant mars. Voulez-vous
y participer ou vous connaissez des Aragonais,
contactez-moi au plus vite !!!
Irene Sánchez Miret (tél. 06 72 45 88 16)
au Zola pendant le festival
Page 12
Salsa Picante n° 4
Reflets du Cinéma Ibérique et Latino-américain
Los Momentos Picantes
¡¡¡ Fiesta !!!
tous les jours à partir de 19h & 20h
A l’occasion des 26èmes Reflets, l’Association Capoeira Senzala et la Brasserie
Le Zénith reçoivent les Momentos Picantes : des concerts, des contes, des projections, des rencontres et des soirées spéciales qui vont rythmer les Reflets et
faire en sorte que la fête soit au rendez-vous tout au long de la quinzaine.
la Brasserie Le Zenith
Association Capoeira Senzala Lyon
41 rue Hippolyte Kahn
Villeurbanne
73 rue Francis de Pressensé
Villeurbanne
Métro ligne A arrêt République
Fiesta
des
ts
Vendredi 19 mars à 19h au zenith :
Refle
trio de côco
100% SALSA
Le Trio de Côco vous invite à explorer de nombreuses facettes de la musique
brésilienne, que ce soit le Pagode, la Samba de Raiz, le Forro, le Baião ou
encore la Bossa !
Samedi 20 mars a 19h AU ZENITH :
Baile de campo
Le duo Baile de Campo vous invite à partir à la découverte d’un répertoire peu
connu de la musique argentine, celui du littoral argentin. Giamba (guitare et
chant) et Gustavo Páez (accordéon) vous guideront sur les pas de cette musique festive et sautillante, qui anime traditionnellement les bals de campagne.
Bebidas y comida en vente sur place !!!
Solidarité avec les sinistrés du Chili
Vendredi 2 avril – Musique et spécialités
Salle Paul Garcin – 7 impasse Flesselles – 69001 Lyon
Vente d’empanadas et d’autres spécialités
de 19h30 à 23h00
Vendredi 9 avril – Concert et Soirée Dansante
CCO – 39, rue Georges Courteline – 69100 Villeurbanne
de 19h30 à 23h30
Les artistes qui ont confirmé leur participation à ces deux soirées sont :
la compagnie Scaramouche (escrime artistique),
Marcelo Donoso et ses amis,
Pueblo latino,
Chibchas,
Jacha Osos
Orquesta Sabrossura.
Plus d’information dans le prochain Salsa Picante.
Salsa Picante n° 4
C
’est une fiesta 100% Salsa qui clôturera cette 26ème édition des Reflets,
et si vous vous sentez complexé(e)s
parce que vous n’avez pas appris à
danser à la Bodeguita del Medio, pas de
panique nous avons pensé à vous !!!
19h30 : Baila conmigo
Initiation à la salsa et
aux danses caribéennes
21H : CHEKERE
Une seule mission pour la Gran Orquesta de Salsa Chekeré : mettre le feu à la
piste de danse !!!
23H : DJ Oscar D’Lyon
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EntrEe Libre
Mercredi 24 mars
à partir de 19h au CCVA
(234 cours Emile Zola - Villeurbanne)
Le DJ officiel de la Fiesta est de retour
avec sa salsa d’enfer !!!
Restauration et boissons
en vente sur place
Tarifs :
Tarif « aficionados » : 5 € (jusqu’au 23
mars à la caisse du Zola, aux heures de
séances) / Tarif à l’entrée de la fiesta :
10 € / Une invitation à la fiesta sera
remise à la caisse du Zola pour tout
acquéreur d’une Carte Reflets ou
d’une Ciné-Carte jusqu’au 23 mars
2010.
Page 13
26èmes Reflets du Cinéma Ibérique et Latino-américain
Cinéma
Comoedia
Cinéma Le Zola
10h
12h
14h
16h15
Dime que yo (15’) +
Mer 10
C’est ici que je vis
(1h32 / vostf)
Jeu 11
Sam 13
El último guión, i
Buñuel en la
memoria
(1h30 / vostf)
Dime que yo (15’) +
Dim 14
i
El árbol olvidado
(1h20 / vostf)
i
C’est ici que je vis
(1h32 / vostf)
i
La Yuma
(1h31 / vostf)
Mal día
para pescar
(1h40 / vostf)
i
21H : Ouverture ap
La corne
d’abondance
(1h57 / vostf)
En la otra camilla (21’) +
Sin nombre
(1h36 / vostf)
Mi vida
con Carlos
(1h23 / vostf)
Mar 16
14H15
La forêt enchantée
(1h24 / VF)
à partir de 4 ans
+ Ciné-Conte
Mer 17
Suite Habana
(1h20 / vostf)
®
®
®
i
Os sapatos
de Aristeu (17’) +
Siberia (10’) +
Dim 21
®
Rio Ligne 174
(1h48 / vostf)
Interdit - 12 ans
i
Cuisine et Cinéma
De ollas y sueños
(1h15 / vostf)
Hello Hemingway
(1h30 / vostf)
Cinéma Catalan
C’est ici que je vis
(1h32 / vostf)
A la carte
(1h51 / vostf)
Arena (15’52) +
Singularités d’une
jeune fille blonde
(1h03 / vostf)
i
Cinco días
sin Nora
(1h32 / vost anglais)
i
Ilusiones ópticas
(1h42 / vostf)
A la carte
(1h51 / vostf)
La crisis
carnívora
(1h18 / vostf)
i
Cinco días
sin Nora
(1h32 / vost anglais)
Huacho
(1h29 / vostf)
Rio Ligne 174
(1h48 / vostf)
Interdit - 12 ans
Lun 22
Padre Nuestro
(1h50 / vostf)
Hospital Obrero
(1h35 / vostf)
Mar 23
i
El árbol olvidado
(1h20 / vostf)
A la carte
(1h51 / vostf)
Mi vida
con Carlos
(1h23 / vostf)
Mer 24
ap Avant première
i
Inédit
®
i
i
1a vez 16mm
(2h10 / vostf)
Séance en présence des réalisateurs
Trazos (13’) +
+ rencontre
®
ap
20H30
Gigante
(1h24 / vostf)
i
1a vez 16mm
(2h10 / vostf)
®
L’homme
sur les quais
(1h45)
+ rencontre
i
Os sapatos de Aristeu (17’) +
Tourbillons
(1h35 / vostf)
ap
11H
Mourir comme un homme
(2h13 / vostf)
ap
Las manos
de Abel (19’55) +
La rage
(1h35 / vostf)
Un chien andalou (17’) +
Suite Habana
(1h20 / vostf)
Cinéma Catalan i
Pactar con el gato
(1h53 / vostf)
20H15
Capitaine Alatriste
(2h25 / vostf)
i
L’âge d’or (1h)
+ rencontre
ap
Cuisine et Cinéma
Estômago
(1h40 / vostf)
i
La Frontière
Los que se quedan
(1h42 / vostf)
La Frontière
Sin nombre
(1h36 / vostf)
Ven 19
Madrigal
(1h52 / vostf)
Martí,
el ojo del canario
(2h / vo int)
Tourbillons
(1h35 / vostf)
Ilusiones ópticas
(1h42 / vostf)
Sam 20
ap
Madrigal
(1h52 / vostf)
La Nana
(1h35 / vostf)
i
De ollas y sueños
(1h15 / vostf)
i
La Yuma
(1h31 / vostf)
Hello Hemingway
(1h30 / vostf)
Jeu 18
i
i
Paisito
(1h28 / vostf)
Cuilos (11’) +
Los que
se quedan
(1h42 / vostf)
La buena vida
(1h48 / vostf)
i
Mal día
para pescar
(1h40 / vostf)
La corne
d’abondance
(1h57 / vostf)
Lun 15
20h
Siberia (10’) +
La Nana
(1h35 / vostf)
Hospital Obrero
(1h35 / vostf)
20h45
Huacho
(1h29 / vostf)
Cuilos (11’) +
Ven 12
18h30
El último guión, i
Buñuel en la memoria
(1h30 / vostf)
Padre Nuestro
(1h50 / vostf)
®
19H : Fiesta de Clôture au CCVA
Initiation à la salsa + La Gran Orquesta Chekere
+ DJ Oscar d’Lyon
Séance suivie d’une rencontre avec un intervenant
Invitations non acceptées sur ces séances

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