Prairies ok - La maison de l`environnement de Franche
Transcription
Prairies ok - La maison de l`environnement de Franche
Prairies ok 10/12/09 16:11 Page 1 é t m o C e h c Fran de prairies terre icole se agr s e h c i ne r urel, u t a n e n trimoi Un pa Prairies ok 10/12/09 16:11 Page 2 D e la végétation jusqu’aux hanches, des bouquets aux couleurs et odeurs multiples, des papillons et autres insectes bruissant sous le soleil de juin, les prairies de fauche partici- fortes de la nature franc-comtoise. Base de l’alimentation des Montbéliardes et donc source de saveurs locales, ces milieux végétaux concourent fortement à l’identité économique et culturelle de la Franche-Comté. pent à des images Cependant, l’industrialisation des pratiques agricoles, la culture d’herbe, les fauches précoces et répétées, les amendements trop riches ont quasiment eu raison de ces milieux. Ces biotopes si particuliers pour leur richesse végétale et animale ont été remplacés par la monotonie des paysages et des parcelles : on peut maintenant parler des déserts verts de FrancheComté. Aujourd’hui, très rares se font les prairies où peuvent encore se rencontrer la trolle d’Europe, le narcisse ou à plus basse altitude, le sainfoin. Face à ce constat, Franche-Comté Nature Environnement, avec le soutien de la Diren de Franche-Comté, propose ce livret afin de sensibiliser les acteurs plus ou moins proches des prairies quant à la mise en œuvre urgente d’une politique agricole plus favorable à la biodiversité, à la diversité des paysages, comme des saveurs des fromages ou des miels. Les mêmes problèmes se retrouvent en effet à différentes altitudes, des Vosges à la Haute Chaîne du Jura, du Sundgau au finage dolois, avec des richesses et spécificités propres. Il s’agit de mieux faire connaître les richesses en patrimoine naturel que représentent les prairies et l’intérêt à léguer ce patrimoine à nos enfants. Il s’agit aussi de montrer que des pratiques alternatives existent et sont possibles, économiquement parlant. Pratiques s’inscrivant parfaitement dans les politiques agricoles promues par le Grenelle de l’environnement et les trames vertes. Gilles Sené, Président de Franche-Comté Nature Environnement Qu’est-ce qu’une prairie ? p. 4 Lieu de vie et de richesses… p. 5 Les prairies naturelles p. 6 Les pratiques agricoles dans les prairies Un milieu naturel fragile p. 8 p. 10 Une agriculture durable p. 12 Inquiétude… et avenir p. 14 Glossaire et références bibliographiques p. 15 Prairies ok 10/12/09 16:11 Page 4 La Franche-Comté, terre de prairies L’agriculture occupe près de 45 % du territoire franc-comtois soit 730 591 ha*. La surface agricole utile (SAU) représente l’ensemble des terres destinées à la production agricole, c’est-à-dire les terres arables (céréales, oléagineux*, protéagineux*, cultures d’herbe, fourrages annuels, jachères, légumes frais, etc.), les surfaces toujours en herbe, les vignes et les vergers. *chiffres Agreste Franche-Comté 2009 Prairies permanentes Un peu d’histoire… De l’évolution des exploitations… Machaon Les prairies ont évolué avec les techniques agricoles et l’agriculture a subi de véritables bouleversements au cours de ces vingt dernières années. Le nombre d’exploitations a beaucoup diminué, laissant place aujourd’hui à des exploitations plus grandes (60 ha mis en valeur en moyenne par exploitation en 2006 contre 35 ha en 1988) avec plus de bêtes (80 en moyenne pour un troupeau en 2000 contre 50 en 1988) et un rendement laitier plus élevé (à production égale, 85 vaches suffisent aujourd’hui contre 100 il y a une dizaine d’années). Vanneau huppé Trèfle et sainfoin Qu’est-ce qu’une prairie ? Lieu de vie et de richesses... … à la modification des pratiques… Herbe, pré, pâture, champ, pacage, alpage, estive, pâtis, herbage, communaux, pelouses, landes… Tous ces termes désignent la prairie, surface où poussent diverses plantes herbacées, de façon spontanée ou organisée par l'homme, produisant ainsi du fourrage pour le bétail. Qu’est-ce que la biodiversité ? En Franche-Comté, on trouve deux types de prairies Dans le Haut-Doubs 1 Elle désigne la richesse du monde vivant ; elle reflète le nombre et la diversité des organismes Les prairies toujours en herbe (421 050 ha) qui comprennent : vivants peuplant un écosystème* donné. Plus un écosystème est riche et complexe, plus il est — les prairies semées depuis plus de cinq ans, armé face aux perturbations internes et/ou externes. Ainsi, la biodiversité n’est pas qu’une — les prairies naturelles (ou semées depuis plus de dix ans), préoccupation environnementale, elle favorise également la souplesse des pratiques agricoles — les surfaces peu productives (landes, pelouses, parcours, alpages, etc.). (en fonction des cycles biologiques des différentes plantes) et participe à la définition du terroir. Ces prairies ont une composition floristique variée, avec une majorité de graminées*. Elles occupent principalement les zones de montagne (chaîne du Jura, massif vosgien) préservées par des pratiques tournées principalement vers l’élevage et la production laitière et fromagère. Elles Prairies de moins de cinq ans sont également présentes sur les premiers plateaux (Amancey, Vercel, Champagnole, Moiransen-Montagne) et les seconds plateaux (Levier, Nozeroy, Maîche, Pontarlier). Elles se font plus rares en plaines et sur les plateaux inférieurs du fait notamment de l’urbanisation et de la progression des cultures. 2 Dans la vallée de la Loue Les plantes des prairies naturelles sont le refuge et le garde-manger de toutes sortes d'invertébrés et d’insectes (papillons, abeilles, sauterelles, bousiers, etc.) qui servent à leur tour de nourriture à Jusque dans les années 1980, les agriculteurs cherchaient à faucher toutes les surfaces, même les plus pentues et rocailleuses, pour assurer le fourrage de l’hiver. La libération de terres a ensuite permis d’agrandir les exploitations, notamment avec des parcelles plus dispersées et éloignées de la ferme. La course à la productivité a également modifié en profondeur les systèmes de production : augmentation des volumes, amélioration de la qualité du lait, évolution de la génétique, etc. De ce fait, un fourrage avec certaines caractéristiques nutritives est nécessaire à l’alimentation des vaches laitières. Les pâtures les plus pauvres sont ainsi délaissées. de petits mammifères et oiseaux… Le sol, support de la production agricole et base de nombreuses … pour une rentabilité économique fonctions environnementales, joue un rôle important dans la richesse d’une prairie. En plus des Avec la modernisation du matériel et les contraintes économiques, la fertilisation s’est accentuée et la fauche est devenue plus précoce et répétée afin d’augmenter les rendements et obtenir un fourrage de qualité (influant sur le taux protéique et de matière grasse du lait). Plus récemment, l’augmentation des surfaces de cultures (céréales, cultures d’herbe, oléagineux, etc.) accélère d’autant plus la raréfaction des prairies. particules minérales, d’eau et d’air, 260 millions d’êtres vivants (bactéries, champignons, microfaune, etc.) vivent en moyenne dans un mètre carré de sol de prairie permanente. Les prairies semées de moins de cinq ans (87 880 ha) qui comprennent : Les prairies sont-elles en danger ? — les prairies temporaires, semées de graminées fourragères ou d’un mélange graminées-légumineuses, La prairie naturelle est un milieu fragile qui tend à disparaître du fait de l’urbanisation et de — les prairies artificielles, généralement semées de quelques légumineuses* (trèfle, luzerne, lotier…). l’intensification des pratiques agricoles : labour, semis, fertilisation, drainage des prairies Elles font partie des terres labourables, comme les céréales, et permettent de sélectionner les humides, passage du casse-caillou pour les prairies pierreuses, enfrichement des sites espèces semées pour accroître le volume et obtenir la qualité nutritive recherchée pour la abandonnés, disparition de haies, etc. La surface des prairies naturelles a ainsi diminué de nourriture du bétail ; ce sont des cultures d’herbe. 20 % en une vingtaine d’années. Dans certains secteurs de l’ouest de la région, elles ont régressé de plus de 40 % ! Quelles conséquences sur la biodiversité régionale ? Occupation du territoire en 2008 Les prairies permanentes Ces prairies occupent plus de la moitié de la SAU de la région. Les cultures d’herbe ont progressé quant à elles d’environ 35 000 ha depuis une vingtaine d’années, notamment dans le Doubs, et représentent aujourd’hui près de 30 % des terres arables. Ces terres arables constituent d’ailleurs 41 % de la SAU de la région, contre 62 % en moyenne nationale. En Franche-Comté, près de la moitié du sol est recouvert de forêts et plus du quart de prairies. De nombreux habitats naturels*, avec leurs espèces spécifiques, ont ainsi régressé voire disparu Franche-Comté de certains secteurs. Une prairie surexploitée peut rapidement perdre une trentaine d’espèces et se retrouver avec moins de 10 espèces végétales différentes. Dans un tel cas, c’est tout 44% Bois et forêts 26% Surfaces toujours en herbe (STH) 19% 11% l’écosystème qui subit les changements de pratiques (faune, flore, sol, micro-organismes, etc.). Terres arables Autres territoires Aujourd’hui, une espèce de papillon de jour sur cinq est menacée en Franche-Comté et la France Blé Maïs majorité des papillons, très sensible aux variations de leur milieu, vit dans les prairies. Les 28% Bois et forêts 18% Surfaces toujours en herbe (STH) 35% Terres arables 19% Autres territoires insectes pollinisateurs peuvent également être mis à mal avec des répercussions directes sur la pollinisation mais aussi sur la production de miel. Les abeilles sont un indicateur du bon ou mauvais état d’une prairie. 4 5 Prairies ok 10/12/09 16:12 Page 6 Cuivré des marais Damier de la succise Les papillons de jour au fil des prairies… Dans les prairies très exploitées, les chenilles ne trouvent plus leur plante-hôte pour se nourrir et les fauches précoces empêchent les papillons d’achever leur cycle de vie ; on y trouve donc peu de papillons (piéride du chou et de la rave, soufré, etc.). Avec moins d’engrais et des fauches moins fréquentes, la diversité des plantes augmente et d’autres espèces apparaissent (piéride du navet, demi-deuil, myrtil, cuivré fuligineux, azuré de la bugrane, etc.). Enfin lorsqu’il n’y a pas d’apport d’engrais, de nombreuses espèces se développent dans une flore variée (grand nacré, petite violette, mélitée du plantain, virgule, etc.). Demi-deuil Les prairies naturelles Apollon 2 Les prairies maigres de fauche de basse altitude Elles recouvrent plusieurs types de prairies suivant la situation géographique, les conditions hygrométriques… Où les trouve-t-on ? Jusqu’à 700 m d’altitude ; dans les vallées (Doubs, Saône, Ognon, Loue et hautes vallées sousvosgiennes) et parfois sur les premiers plateaux du Doubs et du Jura. Comment les reconnaître ? Prairie en bord d’Ognon Ces prairies, riches d’une trentaine d’espèces, sont hautes et diversement colorées (floraison parfois tardive, idéale pour les pollinisateurs). Espèces présentes : avoine élevée, fausse orge, flouve odorante, fétuque des prés, cumin biodiversité régionale, tant pour la faune que pour la flore et l’ensemble des habitats. En des prés, centaurée noire, salsifis des prés, géranium des prés, crépide bisannuelle, campanule Franche-Comté, il existe plusieurs types de prairies naturelles dont certains sont classés comme raiponce, campanule étalée… habitats d’intérêt communautaire* : Intérêts agricoles : bonne valeur fourragère et bon rendement. Dans les plaines des vallées Elles recouvrent plusieurs types de prairies suivant la situation géographique, les conditions hygrométriques*… Au-dessus de 700 m d’altitude ; dans les Vosges comtoises, le ballon de Servance, au sud du Jura, aux alentours de Chapelle-des-Bois, dans le bassin du Drugeon et plus rarement dans le nord du Doubs. Comment les reconnaître ? Cuivré mauvin Prairie maigre en bord de Loue dont certaines sont rares ou menacées d’extinction. Elles garantissent une partie de la 1 Les prairies de fauche de montagne Prairies de montagne du Haut-Jura Azuré de la croisette Les prairies naturelles se caractérisent par la présence d’espèces variées de plantes et d’animaux, Où les trouve-t-on ? Narcisse Criquet ensanglanté Myrtil Azuré de la bugrane alluviales, apport régulier d’éléments nutritifs par de courtes inondations. Alouette des champs Prairie de la vallée de la Bourbeuse Menaces pour ce milieu : conversion en cultures, pâturage, fertilisation intensive. Autres intérêts : intérêt ornithologique (caille des blés, alouette des champs, etc.) et entomologique (hespérie de la mauve, damier de la succise, azuré de la croisette, fadet commun, hespérie du faux-buis et aussi criquets, sauterelles, etc.). 3 Les prairies de fauche longuement inondables Agrion de Mercure Elles recouvrent plusieurs types de prairies suivant la situation géographique, les conditions hygrométriques… Établies sur sol relativement profond, avec une humidité moyenne, ces prairies sont hautes, très Où les trouve-t-on ? colorées du fait de l’abondance et de la variété des plantes à fleurs. Les légumineuses sont Principalement dans les lits majeurs de la Saône, du Doubs, de la Seille, de l’Ognon, de la également présentes. Elles peuvent comporter plus de 50 espèces dont certaines sont rares ou Loue, de la Lanterne, des petites vallées issues des Vosges, des hautes vallées du Doubs et de peu fréquentes, surtout lorsque le sol est frais. la vallée du Drugeon. Espèces présentes (tous types de prairies montagnardes confondus) : trisète, géranium des Comment les reconnaître ? bois, petit muscari, renouée bistorte, renouée des Alpes, trolle, narcisse, anémone à fleurs de Sol humide, inondé une grande partie de l’hiver et fertile grâce aux apports alluviaux des crues. narcisse (protection régionale), jonquille, platanthère à fleurs verdâtres, raiponce noire, fenouil La végétation est luxuriante et très spécifique. des Alpes… Espèces présentes : stellaire des marais (protection régionale), gratiole officinale (protection Intérêts agricoles : qualité fourragère et rendement variable, avec peu de repousses mais une nationale), souci d’eau, fritillaire pintade (protection régionale), œnanthe à tiges creuses, brome chute lente de la valeur nutritive (permettant une fauche plus tardive avec la même qualité en grappes, séneçon aquatique, crépis des marais, cirse des ruisseaux, myosotis des bois, lotier d’herbe). des marais, scirpe des bois… Menaces pour ce milieu : intensification des pratiques (coupes répétées et trop précoces, Intérêts agricoles : ces prairies peuvent être fauchées plus tardivement que les prairies fertilisation intensive), abandon de parcelles trop éloignées, régression de la fauche, conversion supérieures. La fertilisation n’est pas nécessaire. vers le pâturage. L’exploitation de ces prairies reste le plus souvent traditionnelle. En forte Menaces pour ce milieu : drainage et mise en culture, surpâturage, fertilisation, régression ces dernières années, leur maintien dépend de fauches régulières et retardées, avec conversion en peupleraie. ou non un pâturage de printemps ou un regain d’automne et d’une fertilisation limitée. Autres intérêts : flore et faune spécifiques avec des espèces patrimoniales (cuivré des marais Autres intérêts : richesse de l’entomofaune* (apollon, cuivré écarlate, cuivré mauvin, etc.) pour les papillons, agrion de Mercure pour les libellules, vanneau huppé, courlis cendré, râle et fort attrait paysager. des genêts, tarier des prés ou bergeronnette printanière pour les oiseaux, etc.). La vallée de Saône et ses prairies inondables Prairie de fauche inondée Râle des genêts et fritillaire pintade, deux espèces protégées en Franche-Comté. Les prairies humides ont un rôle important dans la régulation des eaux, dans la limitation de l’érosion, dans la lutte contre les pollutions et la protection de la qualité des eaux. Trolles d’Europe Renouée bistorte Vanneau huppé et courlis cendré, deux espèces en déclin en Franche-Comté. 6 7 Prairies ok 10/12/09 16:12 Page 8 Les effluents d’élevage D’un problème régional grandissant… Les pratiques agricoles La fertilisation Elle consiste au minimum à apporter au sol les éléments nutritifs qui ont été prélevés par la fauche. Elle est utilisée également le plus souvent pour « améliorer » le sol (du point de vue agronomique) et pour accélérer la croissance des plantes, permettant ainsi une fauche plus précoce. La fertilisation peut être minérale (amendements), mixte et/ou organique (épandages d’effluents d’exploitation, de boues de station d’épuration). L’exploitation et l’entretien des prairies sont parties intégrantes du système agricole fourrager. Impact environnemental : certaines espèces sont favorisées, notamment les graminées, au Les pratiques agricoles employées induisent des changements à court ou moyen terme sur détriment d’autres (plantes à fleurs et légumineuses dont certaines fixent naturellement l’azote). la végétation. Ces apports modifient l’état de la prairie et son fonctionnement en influençant la composition Le développement d’élevages « hors sol » (porcheries ou élevages bovins sur lisier) et l’augmentation de la taille de ces élevages engendrent une production de volumes croissants d’effluents organiques. Les épandages sur prairies ne respectent pas toujours les besoins du milieu ou les périodes propices (problèmes de stockage, de plan d’épandage ou de calendrier). Ils constituent un risque de pollution par lessivage, entraînant l’azote destiné initialement aux terres dans les cours d’eau. floristique et la diversité faunistique associée. La fauche ou fenaison Elle consiste à couper l’herbe, la faire sécher, puis la rentrer au sec pour nourrir le bétail durant l’hiver. Elle s’effectue quand la quantité de matière nutritive de la prairie est à son niveau maximal, généralement à l’épiaison* des plantes. Date de fauche classique : mai-juin, voire juillet pour les secteurs les plus humides. Impact environnemental : Une coupe précoce (en mai) favorise les espèces à développement rapide et empêche les espèces plus tardives d’arriver au stade de fructification et donc de se reproduire. Cette sélection profite aux graminées (ray-grass, dactyle, chiendent) qui donnent un bon rendement agricole mais elle diminue l’ensemble de la diversité floristique, compte tenu de la compétitivité des graminées. Les moutons aussi entretiennent les prairies… Une coupe tardive (vers mi-juillet) est bénéfique pour toute la faune et favorise les espèces végétales tardives hautes et robustes (reine-des-prés). La répétition des coupes a également un impact environnemental car plus une prairie est fauchée, plus les espèces capables de se reconstituer rapidement se développent (pâquerette, pissenlit, etc.). Lorsque les coupes sont espacées, un plus grand nombre d’espèces peut arriver à maturité, favorisant ainsi la biodiversité. Par exemple, six semaines peuvent suffire pour préserver les plantes à fleurs ! Le pâturage Que dit la réglementation ? L’épandage ne peut être réalisé à moins de 35 mètres des berges des cours d’eau (sauf exception) et à moins de 50 mètres des forages et sources. Il est interdit d’épandre sur les sols pris en masse par le gel ou enneigés (exception faite pour les fumiers et les composts) et sur les sols inondés ou détrempés. L’utilisation de pesticides Utilisés pour détruire les « mauvaises herbes » ou autres organismes « nuisibles » (campagnols, parasites, insectes), ils sont répandus sur toute la parcelle ou de manière localisée (espèces envahissantes ou sauvages, refus, etc.). Ils sont utilisés principalement sur les prairies temporaires ou les prairies victimes de pullulations de campagnols (Doubs et Jura). Impact environnemental et sanitaire : leur utilisation, même à faible dose, est ...vers une valorisation des déchets organiques L’utilisation de fumier de six mois à un an ou de compost est préférable pour améliorer la structure du sol, l’équilibre microbien et l’assimilation par les plantes des éléments nutritifs. Le compost peut également être obtenu par méthanisation à la ferme des déchets organiques (lisiers, fumiers, végétaux, déchets de l’agro-alimentaire, etc.), réduisant ainsi les émissions de gaz à effet de serre et pouvant générer du chauffage ou de l’électricité grâce au biogaz produit. responsable de la régression de nombreuses espèces végétales et animales. Ces produits ont également été reconnus comme dangereux pour la santé de l’homme (risques de cancers, de maladies neurologiques, de perturbations hormonales, etc.). Que dit la réglementation ? D’après l’arrêté du 12 septembre 2006, ces produits ne doivent pas être appliqués à proximité de points d’eau (rivières, ruisseaux, fossés, plans d’eau, etc.). Une Compost de fumier largeur de zone non traitée, en bordure d’un point d’eau, est définie pour chaque produit selon l’usage : 5 mètres, 20 mètres, 50 mètres ou une largeur supérieure ou égale à 100 mètres. Cette pratique consiste à laisser les troupeaux brouter l’herbe des prairies, généralement entre avril et novembre. Le Plan Ecophyto 2018 Impact environnemental : la diversité floristique et faunistique va dépendre de La gentiane jaune fait partie intégrante du paysage de moyenne montagne. la pression plus ou moins importante du pâturage (nombre de bêtes présentes à Ce plan fait partie de la loi Grenelle de l’environnement et vise à réduire de 50 % l’usage des pesticides en agriculture, à l'horizon 2018, si possible. Il s'agit à la fois de réduire l'usage de ces produits et de limiter l'impact de ceux qui resteront. l’hectare), dont l’optimum est variable selon le type de sol (plus ou moins humide, superficiel, etc.) et le type de végétation. Le bétail piétine le sol et sélectionne pour son alimentation les espèces végétales, entraînant des modifications de la flore : présence d’espèces résistantes au piétinement (plantain) et d’espèces à croissance rapide (ray-grass) ainsi que des refus (chardon, ortie, gentiane jaune, etc.). Sol piétiné par le bétail Les pesticides posent un véritable problème de santé publique et les utilisateurs sont les plus exposés. 9 8 Prairies ok 10/12/09 16:12 Page 10 De l’exploitation à la surexploitation des prairies Dégâts causés par des campagnols sur une prairie. (Fuans, avril 2006) Herbe fauchée séchant au soleil Qu’est-ce que l’état de conservation d’une prairie ? L’état de conservation d’une prairie à forte valeur environnementale est bon lorsque des espèces indicatrices (du groupement végétal associé) sont présentes. Lorsque ces espèces disparaissent et d’autres moins spécifiques apparaissent, l’état de conservation devient moyen, voire mauvais. Un habitat en mauvais état de conservation correspond généralement à un habitat subissant ou ayant subi une forte pression anthropique (de l’homme) ou au contraire un abandon. Un milieu naturel fragile * Les prairies à campagnols Les prairies à campagnols se situent principalement dans la zone des plateaux, entre 400 et 1 000 m d’altitude. Depuis les années 70, des vagues de pullulation du campagnol terrestre provoquent des dégâts importants : destruction des racines, modification de la végétation avec apparition d’espèces indésirables, formation de galeries et de monticules de terre (tumuli), limitant la pousse de l’herbe et souillant le foin. Jusqu’en 2000, le traitement chimique à base de bromadiolone était utilisé pour lutter contre ce ravageur mais cette substance tuait Certaines pratiques agricoles peuvent provoquer des impacts importants, rapides (un à deux également d’autres espèces (renards, rapaces, gibiers, etc.). ans) et irréversibles sur la végétation, la faune, la structure du sol, etc. Désormais, il existe un programme d’action et un arrêté qui définissent les méthodes à employer : la lutte indirecte est aujourd’hui utilisée, correspondant à une méthode agricole Quelques exemples d’équilibre naturel rompu moins intensive (fertilisation limitée, alternance fauche et pâture, labour, rouleau à plots, * Les prairies à pissenlit Prairie à pissenlit Le pissenlit est résistant aux pratiques intensives. Alors qu’elles peuvent être évitées, certaines pratiques agricoles modifient considérablement le milieu : La culture d’herbe par re-semis permet de « rénover » une prairie en retournant la terre et/ou en désherbant à l’automne pour éliminer toute la végétation et ressemer au printemps des espèces productives (ray-grass, trèfle blanc, trèfle violet, fléole, etc.). broyage des refus, travail du sol, piégeage). Des pratiques agricoles intensives favorisent souvent Les prairies à pissenlit sont très visibles, lors de la floraison de printemps, par leurs vastes la croissance de campagnols alors que la préservation des haies (refuge de prédateurs) et des étendues jaunes. Ces prairies en mauvais état de conservation ne comportent que peu d’espèces reliefs par exemple contribue à la régulation des pullulations. (moins de 20). Au-delà des conséquences agricoles, les pullulations ont des impacts économiques (9 000 à Les pratiques agricoles associées sont plutôt intensives : forte fertilisation, fauches précoces et 25 000 € par exploitation), paysagers, écologiques et sanitaires (le campagnol étant l’hôte d’un répétées, pâturage intensif et ouverture de la végétation. Leur rendement est « moyen à élevé » parasite mortel pour l’homme, responsable de l’échinococcose alvéolaire). Plusieurs facteurs pour la fauche et le pissenlit a une bonne appétence pour le bétail. interviennent dans la régulation des populations, ce qui rend ce problème complexe. Le casse-cailloux et le nivellement uniformisent une prairie et ses microbiotopes. La haie, un corridor biologique, un outil agricole… Le drainage et l’assèchement transforment le plus souvent un herbage inondable en culture en évacuant l’eau grâce à des fossés ou des drains enterrés, entraînant des impacts importants sur le cycle de l’eau. Le retour à la prairie d’origine par une réduction de la fertilisation est possible mais très lent du fait des modifications de la nature et de la structure du sol dues à une fertilisation soutenue pendant plusieurs années. * Les prairies à rumex Le « rumex » recouvre au moins deux espèces communes (oseille crépue et oseille à larges feuilles), présentes surtout en repousse et en fin de premier cycle sur des sols trop enrichis. Espèces indésirables car très peu consommées en pâture et en foin, il est difficile de les Elle joue un rôle important dans les espaces agricoles en offrant une flore différente (aubépine, supprimer une fois installées. Prairie à rumex Certains rumex peuvent envahir une parcelle en deux ou trois ans. À proximité des exploitations, les parcelles sont souvent surpâturées ou subissent trop d’interventions de l’homme (passages répétés d’engins, quantité élevée d’amendements, fauches répétées, etc.). Les fonctionnements écologiques sont modifiés et seules quelques plantes résistent à ces pressions (graminées et quelques légumineuses). prunellier, chêne pédonculé, érable champêtre, etc.), stratifiée (herbes, arbustes, arbres) qui sert Les zones à rumex sont dues à une forte fertilisation (azote et phosphore) ou une ouverture de de refuge, d’alimentation et de déplacement à une faune variée (insectes, oiseaux, micro- la végétation (piétinement, brûlure, étouffement, etc.). Elles font l’objet de tentatives mammifères, etc.). C’est également une zone où intervient peu l’homme et donc dans laquelle d’élimination par des produits phytosanitaires ou du broyage mais une pression moins des espèces spécifiques apparaissent. Plus qu’un rôle écologique et paysager, la haie assure la soutenue en fertilisation ou en pâturage peut suffire à circonscrire leur extension. fonction agronomique de brise-vent, d’anti-érosif pour le sol et de barrière pour limiter Comme pour les prairies à pissenlit, ces prairies dégradées présentent peu d’espèces et n’ont l’extension de parasites et de nuisibles entre les parcelles. pas d’intérêt environnemental. La pie-grièche écorcheur est une espèce bio-indicatrice d'un milieu campagnard riche et diversifié, avec des haies, des herbages et une entomofaune abondante. Comme pour les haies, la présence d'arbres isolés dans les prairies est un élément paysager et de biodiversité important. ? Oseille crépue 10 La suppression totale des haies, murgers, murets, arbres isolés, creux et dolines uniformise le paysage. 11 Prairies ok 10/12/09 16:12 Page 12 Une agriculture durable Des pratiques extensives Contrairement aux pratiques intensives, elles impliquent l’utilisation d’un minimum d’engrais et de produits chimiques artificiels et un pâturage faible. Cette agriculture plus traditionnelle peut s’inscrire dans une démarche durable lorsqu’elle associe préservation du vivant et économie agricole (maintien des emplois et revenus des agriculteurs). La gestion d’une telle production, qui ne se base pas sur des rendements élevés, est un investissement sur le long terme et intègre des technologies modernes, contrairement aux idées reçues. Les sites « Natura 2000 » L’Union européenne a mis en place un « réseau Natura 2000 », réseau d’espaces protégés suivant deux directives : la conservation des oiseaux sauvages et la conservation des habitats naturels. Son objectif est de préserver la biodiversité, la qualité de l’eau et des paysages tout en maintenant les activités socio-économiques. Il existe en Franche-Comté, 71 sites « Natura 2000 », représentant 15,4 % du territoire, soit plus de 251 031 ha dont 40 % environ sont en zone agricole. En Franche-Comté, il n’existe pas de profil type d’exploitation extensive : elles peuvent se Afin de préserver la biodiversité sur tout le territoire, le Grenelle de l’environnement prévoit de définir la « trame verte », outil d’aménagement du territoire constitué de grands ensembles naturels et de corridors les reliant. Elle est complétée par une trame bleue formée des cours d’eau et masses d’eau et des bandes végétalisées qui les longent. L’objectif de la trame verte et bleue est d’assurer une continuité biologique entre les grands ensembles naturels et les milieux aquatiques pour permettre la circulation des espèces sauvages. L’utilisation de produits chimiques de synthèse et d’organismes génétiquement modifiés (OGM) est interdite et les intrants limités ou supprimés. L’autonomie alimentaire est également un des principes de l’agriculture biologique tout comme le respect du bien-être des animaux. C’est un mode de production soucieux des équilibres naturels : préservation de la qualité des sols, de la biodiversité, de l'air et de l'eau. La Franche-Comté a vu son agriculture biologique se développer à partir de 1972 avec une nette augmentation dans les années 90, pour représenter 3,4 % de la SAU régionale en 2008, la situant à la 6e place en France, derrière les premières régions Provence-Alpes-Côte d’Azur (7,6 %) et le Languedoc-Roussillon (4,9 %). L’élevage de vaches laitières avec système fourrager est important avec 6 408 têtes en FrancheComté en 2008 et près de 27 millions de litres de lait bio collectés en 2007, valorisés en production de fromages AOC (Appellations d’Origine Contrôlées) et de plus en plus en lait de consommation et autres fromages. retrouver aussi bien dans les exploitations autonomes pour l’alimentation du bétail, que dans En 2008, il existait 328 exploitations en qualité biologique, représentant 22 435 ha en bio et les exploitations en agriculture biologique ou sous contrat d’une mesure agri-environnementale. conversion dont 13 719 ha de prairies permanentes. La plupart se retrouvent cependant dans les zones de montagnes ou agro-pastorales où de telles pratiques participent à l’entretien du paysage. Les mesures agri-environnementales En 1992, la Politique Agricole Commune (PAC) est réformée et les Mesures Agri-Environ- Marché biologique à Besançon « Agriculture biologique : Horizon 2012 » Ce plan fait partie de la loi Grenelle de l’environnement et vise principalement à augmenter la surface agricole utile en agriculture biologique pour atteindre 6 % en 2012 et 20 % en 2020. La consolidation des filières biologiques sera renforcée et le crédit d’impôt en faveur de l’agriculture biologique sera doublé dès 2009 afin de favoriser la conversion des exploitations agricoles vers l’agriculture biologique. La Franche-Comté, territoire de fromages Les prairies constituent l’alimentation principale des vaches laitières et, en Franche-Comté, il existe cinq AOC fromagères : Comté, Morbier, Mont d’Or, Bleu de Gex Haut-Jura et Munster. nementales (MAE) apparaissent dans le règlement européen. L’exemple du Comté Les deux mesures suivantes ont pour objectif de développer des pratiques agricoles respectueuses Le Comté est le premier fromage à avoir obtenu une AOC en 1952 et sa zone AOC s’étend de l’environnement et ainsi de préserver la biodiversité et les ressources en eau : sur tout le massif jurassien soit 1 200 000 ha. Toute la filière Comté suit un cahier des charges, Vente directe à la fruitière à Comté de Lièvremont (Doubs) * la « prime à l’herbe » ou prime herbagère agro-environnementale (PHAE), mesure nationale contrôlé régulièrement. Par exemple, les OGM et l’ensilage sont proscrits et l’éleveur doit proposée aux exploitations garantissant un pourcentage minimum de surfaces en herbe sur exploiter au minimum un hectare de superficie herbagère par vache laitière. leur territoire ; Le Comté se caractérise par une grande diversité aromatique et le goût de ce fromage est lié au les mesures appliquées localement au sein des CTE (Contrats Territoriaux d’Exploitation), terroir de chaque fruitière. Le « programme terroir », initié par le Comité Interprofessionnel du des CAD (Contrats d’Agriculture Durable) et, depuis 2007, des MAET (Mesures Agri- Gruyère de Comté en 1992, met en avant cette affinité fromage-milieu et permet de faire Environnement Territorialisées). Ces dernières sont mobilisées en priorité sur des zones à découvrir les caractères organoleptiques (goût, odeur, couleur, aspect, consistance, etc.) du enjeux « biodiversité » (au sein des sites Natura 2000) et à enjeux « qualité de l’eau » (sur des Comté et donc la typicité de son goût suivant les fruitières. * Trame verte et bleue Un éleveur du Jura en agriculture biologique L’agriculture biologique zones et bassins versants prioritaires) en application de trois directives européennes : Directives Oiseaux, Directive Habitats-Faune-Flore et Directive Cadre sur l’eau. Elles donnent droit à Près de 50 000 tonnes de Comté sont fabriquées chaque année. des primes pour l’exploitant agricole qui s’engage volontairement, sur une durée de cinq ans. Réserve naturelle nationale du ravin de Valbois 12 Fruitière de Vernierfontaine (Doubs) 13 Prairies ok 10/12/09 16:12 Page 14 Mise en pratique et exemple du Haut-Jura Un concours de prairies fleuries Autre initiative, en 2008, le PNR du Haut-Jura et le Comité Interprofessionnel du Gruyère de Comté ont lancé un concours de prairies fleuries ouvert aux agriculteurs volontaires, sociétaires des fromageries en activité dans le PNR du Haut-Jura et de la communauté de communes Ain-Aiguillon-Malvaux. Parmi les parcelles proposées, quatre récompenses : - le prix de la biodiversité (présentant la plus riche en espèces floristiques ou la plus représentative d’un habitat en bon état de conservation), - le prix du meilleur équilibre agroenvironnemental (présentant le meilleur équilibre entre préservation de la biodiversité ordinaire et production de fourrage de qualité), - le prix de la prairie mellifère (présentant le plus grand intérêt pour la production de miel), - le prix de la plus grande valeur esthétique (présentant le plus grand intérêt paysager). En 2009, un 2e concours a été organisé, associé au Comté, au Morbier et au Bleu de Gex. Inquiétude… Écosystème : ensemble Habitat naturel : milieu dynamique d'organismes vivants qui réunit les conditions physiques (plantes, animaux, micro-organismes, et biologiques nécessaires etc.) qui interagissent entre eux à l’existence d’une espèce (ou Quelques références bibliographiques et avec le milieu (sol, climat, eau, d’un groupe d’espèces) animale – BERTRAND J. Agriculture et biodiversité, un partenariat à valoriser, lumière, etc.) dans lequel ils vivent. ou végétale. DIREN de Franche-Comté, rapport d’étude. 24 p, 2004. Ensilage : méthode de Hygrométrique : – F ERREZ Y. Connaissance des habitats naturels et semi-naturels de conservation du fourrage (herbe et qui a rapport à l’humidité relative Franche-Comté : référentiels et valeur patrimoniale. Conservatoire maïs) par voie humide (balles rondes de l'air. botanique national de Franche-Comté, DIREN Franche-Comté, sous plastique, silos, etc.) ONCFS et Educagri éditions. 157 p, 2001. – F ERREZ Y. ET NAUCHE G. Caractérisation et localisation des prairies fauchées montagnardes (Triseto-Polygonium) au nord de Pontarlier, Conservatoire botanique national de Franche-Comté, La disparition des prairies remarquables d’altitude L’exemple des prairies fauchées montagnardes au nord de Pontarlier en témoigne par une étude réalisée en 2004 par le Conservatoire botanique national de Franche-Comté entre les seconds plateaux du Doubs et la Haute Chaîne du Jura (de 850 à plus de 1 300 m d’altitude). Conseil régional de Franche-Comté. 57 p, 2004. Des conclusions étonnantes – PARC NATUREL RÉGIONAL Les prairies en bon état de conservation, contrairement aux attentes, sont rares et concentrées 2005 : Agriculture, prairies de fauche et environnement dans le Massif dans la partie sud d’Arc-sous-Cicon (près du Crêt Monniot principalement). La majorité des jurassien, outil de diagnostic et conseil. Coll. Terre rurale. 49 p, 2005. prairies étudiées ont un potentiel écologique mais peu de parcelles offrent les vraies – TRIVAUDEY M.-J., Contribution à l’étude phytosociologique des Entomofaune : partie de dont les graines sont riches en caractéristiques des prairies montagnardes. Elles sont souvent artificialisées et en mauvais état prairies alluviales de l’est de la France (vallées de la Saône, de la Seille, la faune constituée par les insectes. protéines ; ce sont généralement de conservation. Cette étude scientifique présente pour la première fois un constat de la de l’Ognon, de la Lanterne et du Breuchin) : approche systémique des espèces cultivées dans un but (thèse). Cramer éditeur. 213 p, 1997. alimentaire soit comme fourrage Sites internet aux animaux (luzerne, trèfle, disparition des prairies remarquables d’altitude. ...et avenir DU HAUT-J URA. Guide technique www.franche-comte.ecologie.gouv.fr www.natura2000.fr – www.espaces-naturels.fr www.maison-environnement-franchecomte.fr Légumineuses : plantes sainfoin) ou comme graines pour Épiaison : moment où l’homme (haricots, pois, etc.). l'inflorescence sort de la gaine foliaire (chez les graminées) marquant le L’exemple d’autres régions www.parc-haut-jura.fr – www.prairiesfleuries.fr Des solutions ont été proposées et mises en place dans d’autres régions d’élevage (Alpes Réalisation françaises, Suisse, Allemagne) avec l’implication directe des agriculteurs dans la reconquête de Ce livret a été réalisé par Franche-Comté Nature Environnement, Microbiotope : petite aire la biodiversité. En Allemagne par exemple, une politique d’écologisation a été mise en place avec le soutien technique et financier de la Direction Régionale géographique offrant des conditions Remerciements de la biodiversité avec la production agricole, sans se limiter aux sites Natura 2000. Conservatoire régional des espaces naturels de Franche- Comté, Cette méthode originale s’appuie sur une obligation de résultats et non plus de moyens, à savoir la préservation d’au moins quatre espèces indicatrices (plantes à fleur) de la prairie d’origine à sauvegarder. Elle a donné lieu à une recherche en amont des espèces intégratrices de niveau de conservation correct des prairies et par la suite, à la mise en place d’une mesure agro-environnementale « prairies riches en espèces » et d’un concours de prairies fleuries ouvert à tous les agriculteurs volontaires. Concours prairies fleuries 2008 Le jury en action pendant le concours de prairies fleuries 2008. Prairie du Crêt Monniot (Doubs) 14 début de la floraison. de l’Environnement de Franche-Comté. dans la région du Bade-Wurtemberg, avec comme objectif, l’harmonisation de la conservation Conception graphique : Florence Lagadec — Impression : Imprimerie Simon — Édition 2009 Le Parc naturel régional (PNR) du HautJura s’est lancé en 2008 dans la mise en place d’une mesure agri-environnementale « prairies fleuries » sur certains sites Natura 2000. Parmi une liste de 23 plantes à fleurs sélectionnées pour leur représentativité de milieux riches et équilibrés, 4 de ces indicateurs doivent être présents dans la prairie, comme par exemple la succise, le salsifis et la sauge des prés, le sainfoin, les orchidées, les campanules, le trolle d’Europe, le narcisse, etc. Cette mesure s'est étendue en 2009 dans le PNR du Haut-Jura et sur d'autres sites en Franche-Comté (Crêt Monniot, Dessoubre...). Glossaire Direction régionale de l’agriculture, de l’alimentation et de la Graminées : importante famille de plantes aux épis de fleurs peu relativement constantes aux espèces animales et végétales qui la peuplent (dépressions, pierres, etc.) voyants, comprenant les céréales et les « herbes » (prairies, jardins, etc.). forêt (SRISE), LEGTA Mancy, Office pour les insectes et leur environnement de Franche-Comté et PNR du Haut-Jura. Crédit photographique F. Compagnon (p.1) – L. Delafollye (p.1, 5, 6, 7, 15) – E. Leboucher (p.2 à 4, 6, 8, 10 à 12, 14, 15) – M. Landry (p.4, 5 et 7 à 15) – F. Maillot (p.5 et 11) – CREN Franche-Comté (p.5) – Q. Le Tallec (p.5 et 9) – CIGC-P NRHJ (p.6, 14) – E. Bunod (p.6 et 8) – F. Mora (p.7) – D. Bouvot (p.7) – M. Mazuy (p.7 et 11) – L. Bettinelli (p.6 à 8) – B. Dupont (p.7) – J.-P. Paul (p.7 et 11) – J.-C. Weidmann (p.7) – L. Faucoup (p.7) – CIGC (p.8 et 13) – www.mdrgf.org (p.9) – H. Renaud (p.10) – F CNE (p.11) – F REDON Franche-Comté (p.11) – M. Lacroix (p.11) – D. Biichlé (p.11) – F. Lagadec (p.11) – C. Moreau (p.11) – Petit-CIGC (p.12) Oléagineux : végétaux à l’origine d’une production Habitat d’intérêt communautaire : site d’huiles (colza, tournesol, etc.) remarquable en danger de disparition dans son aire de répartition naturelle ou présentant une aire de répartition réduite du fait de sa régression ou présentant des caractéristiques Protéagineux : végétaux remarquables (espèces en danger, à l’origine d’une production de prioritaires, etc.). protéines (soja, légumineuses, etc.) – F. Ravenot (p.12) – Interbio Franche-Comté (p.13) – Studiovision-CIGC (p.13) – A. Leboucher (p.13) – LadousseCIGC (p.13) – O. Roydor (p.14) – H. Gentas (p.15). Prairie du Haut-Jura 15 Prairies ok 10/12/09 16:12 Page 16 té m o C e s e h i c r i n Fra e de pra terr ole agric e s s riche une , l e r natu oine m i r at Un p Entre passé et modernité, les prairies ont subi de nombreux changements, au risque de s’uniformiser et de voir leur potentiel écologique et économique s’amoindrir. Ce livret vous invite à découvrir ou redécouvrir les prairies de notre région, leurs caractéristiques, leur faune et leur flore. Il propose également un aperçu des pratiques agricoles et leur impact sur les milieux et les paysages. Les prairies franc-comtoises, patrimoine naturel incontournable de notre région et base de la production laitière, se sont petit à petit appauvries vis-à-vis de la faune et de la flore. Que faire aujourd’hui pour que ces grands espaces allient besoins agricoles, qualité des fromages et préservation de la biodiversité ? Sensibilisation Technique Franche-Comté Nature Environnement DIREN de Franche-Comté Maison de l’environnement de Franche-Comté 5, rue du Général Sarrail BP 137 7, rue Voirin - 25000 Besançon 25014 Besançon Cedex Tél. 03 81 80 92 98 - Fax : 03 81 61 66 21 Tél. 03 81 61 53 33 - Fax : 03 81 81 24 96 [email protected] [email protected] www.maison-environnement-franchecomte.fr www.franche-comte.ecologie.gouv.fr