Prairies ok - La maison de l`environnement de Franche

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Prairies ok - La maison de l`environnement de Franche
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e la végétation jusqu’aux hanches, des bouquets aux couleurs et odeurs multiples,
des papillons et autres insectes bruissant sous le soleil de juin, les prairies de fauche partici-
fortes de la nature franc-comtoise. Base de l’alimentation
des Montbéliardes et donc source de saveurs locales, ces milieux végétaux concourent
fortement à l’identité économique et culturelle de la Franche-Comté.
pent à des images
Cependant, l’industrialisation des pratiques agricoles, la culture d’herbe, les fauches précoces
et répétées, les amendements trop riches ont quasiment eu raison de ces milieux. Ces biotopes
si particuliers pour leur richesse végétale et animale ont été remplacés par la monotonie des
paysages et des parcelles : on peut maintenant parler des déserts verts de FrancheComté. Aujourd’hui, très rares se font les prairies où peuvent encore se rencontrer la trolle
d’Europe, le narcisse ou à plus basse altitude, le sainfoin.
Face à ce constat, Franche-Comté Nature Environnement, avec le soutien de la Diren de
Franche-Comté, propose ce livret afin de sensibiliser les acteurs plus ou moins proches
des prairies quant à la mise en œuvre urgente d’une politique agricole plus favorable à la
biodiversité, à la diversité des paysages, comme des saveurs des fromages
ou des miels. Les mêmes problèmes se retrouvent en effet à différentes altitudes, des Vosges
à la Haute Chaîne du Jura, du Sundgau au finage dolois, avec des richesses et spécificités propres.
Il s’agit de mieux faire connaître les richesses
en patrimoine naturel
que représentent
les prairies et l’intérêt à léguer ce patrimoine à nos enfants. Il s’agit aussi de montrer que
des
pratiques alternatives
existent et sont possibles, économiquement parlant.
Pratiques s’inscrivant parfaitement dans les politiques agricoles promues par le Grenelle
de l’environnement et les trames vertes.
Gilles Sené,
Président de Franche-Comté Nature Environnement
Qu’est-ce qu’une prairie ?
p. 4
Lieu de vie et de richesses…
p. 5
Les prairies naturelles
p. 6
Les pratiques agricoles dans les prairies
Un milieu naturel fragile
p. 8
p. 10
Une agriculture durable
p. 12
Inquiétude… et avenir
p. 14
Glossaire et références bibliographiques
p. 15
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La Franche-Comté,
terre de prairies
L’agriculture occupe près de 45 % du
territoire franc-comtois soit 730 591 ha*.
La surface agricole utile (SAU) représente l’ensemble des terres destinées à
la production agricole, c’est-à-dire les
terres arables (céréales, oléagineux*, protéagineux*, cultures d’herbe, fourrages
annuels, jachères, légumes frais, etc.), les
surfaces toujours en herbe, les vignes et
les vergers.
*chiffres Agreste Franche-Comté 2009
Prairies permanentes
Un peu
d’histoire…
De l’évolution des exploitations…
Machaon
Les prairies ont évolué avec les techniques agricoles et l’agriculture a subi de
véritables bouleversements au cours de
ces vingt dernières années. Le nombre
d’exploitations a beaucoup diminué,
laissant place aujourd’hui à des exploitations plus grandes (60 ha mis en valeur en moyenne par exploitation en
2006 contre 35 ha en 1988) avec plus de
bêtes (80 en moyenne pour un troupeau
en 2000 contre 50 en 1988) et un rendement laitier plus élevé (à production
égale, 85 vaches suffisent aujourd’hui
contre 100 il y a une dizaine d’années).
Vanneau huppé
Trèfle et sainfoin
Qu’est-ce
qu’une prairie ?
Lieu de vie
et de richesses...
… à la modification des pratiques…
Herbe, pré, pâture, champ, pacage, alpage, estive, pâtis, herbage, communaux, pelouses,
landes… Tous ces termes désignent la prairie, surface où poussent diverses plantes herbacées,
de façon spontanée ou organisée par l'homme, produisant ainsi du fourrage pour le bétail.
Qu’est-ce que la biodiversité ?
En Franche-Comté, on trouve deux types de prairies
Dans le Haut-Doubs
1
Elle désigne la richesse du monde vivant ; elle reflète le nombre et la diversité des organismes
Les prairies toujours en herbe (421 050 ha) qui comprennent :
vivants peuplant un écosystème* donné. Plus un écosystème est riche et complexe, plus il est
— les prairies semées depuis plus de cinq ans,
armé face aux perturbations internes et/ou externes. Ainsi, la biodiversité n’est pas qu’une
— les prairies naturelles (ou semées depuis plus de dix ans),
préoccupation environnementale, elle favorise également la souplesse des pratiques agricoles
— les surfaces peu productives (landes, pelouses, parcours, alpages, etc.).
(en fonction des cycles biologiques des différentes plantes) et participe à la définition du terroir.
Ces prairies ont une composition floristique variée, avec une majorité de graminées*. Elles
occupent principalement les zones de montagne (chaîne du Jura, massif vosgien) préservées par
des pratiques tournées principalement vers l’élevage et la production laitière et fromagère. Elles
Prairies de moins de cinq ans
sont également présentes sur les premiers plateaux (Amancey, Vercel, Champagnole, Moiransen-Montagne) et les seconds plateaux (Levier, Nozeroy, Maîche, Pontarlier). Elles se font plus
rares en plaines et sur les plateaux inférieurs du fait notamment de l’urbanisation et de la
progression des cultures.
2
Dans la vallée de la Loue
Les plantes des prairies naturelles sont le refuge et le garde-manger de toutes sortes d'invertébrés
et d’insectes (papillons, abeilles, sauterelles, bousiers, etc.) qui servent à leur tour de nourriture à
Jusque dans les années 1980, les agriculteurs cherchaient à faucher toutes les
surfaces, même les plus pentues et rocailleuses, pour assurer le fourrage de
l’hiver. La libération de terres a ensuite
permis d’agrandir les exploitations, notamment avec des parcelles plus dispersées et éloignées de la ferme. La course
à la productivité a également modifié en
profondeur les systèmes de production :
augmentation des volumes, amélioration de la qualité du lait, évolution de la
génétique, etc. De ce fait, un fourrage
avec certaines caractéristiques nutritives
est nécessaire à l’alimentation des
vaches laitières. Les pâtures les plus pauvres sont ainsi délaissées.
de petits mammifères et oiseaux… Le sol, support de la production agricole et base de nombreuses
… pour une rentabilité économique
fonctions environnementales, joue un rôle important dans la richesse d’une prairie. En plus des
Avec la modernisation du matériel et
les contraintes économiques, la fertilisation s’est accentuée et la fauche est
devenue plus précoce et répétée afin
d’augmenter les rendements et obtenir
un fourrage de qualité (influant sur le
taux protéique et de matière grasse du
lait). Plus récemment, l’augmentation
des surfaces de cultures (céréales, cultures d’herbe, oléagineux, etc.) accélère
d’autant plus la raréfaction des prairies.
particules minérales, d’eau et d’air, 260 millions d’êtres vivants (bactéries, champignons, microfaune, etc.) vivent en moyenne dans un mètre carré de sol de prairie permanente.
Les prairies semées de moins de cinq ans (87 880 ha) qui comprennent :
Les prairies sont-elles en danger ?
— les prairies temporaires, semées de graminées fourragères ou d’un mélange graminées-légumineuses,
La prairie naturelle est un milieu fragile qui tend à disparaître du fait de l’urbanisation et de
— les prairies artificielles, généralement semées de quelques légumineuses* (trèfle, luzerne, lotier…).
l’intensification des pratiques agricoles : labour, semis, fertilisation, drainage des prairies
Elles font partie des terres labourables, comme les céréales, et permettent de sélectionner les
humides, passage du casse-caillou pour les prairies pierreuses, enfrichement des sites
espèces semées pour accroître le volume et obtenir la qualité nutritive recherchée pour la
abandonnés, disparition de haies, etc. La surface des prairies naturelles a ainsi diminué de
nourriture du bétail ; ce sont des cultures d’herbe.
20 % en une vingtaine d’années. Dans certains secteurs de l’ouest de la région, elles ont régressé
de plus de 40 % !
Quelles conséquences sur la biodiversité régionale ?
Occupation du territoire en 2008
Les prairies
permanentes
Ces prairies occupent plus de la moitié
de la SAU de la région. Les cultures
d’herbe ont progressé quant à elles
d’environ 35 000 ha depuis une vingtaine d’années, notamment dans le
Doubs, et représentent aujourd’hui près
de 30 % des terres arables. Ces terres
arables constituent d’ailleurs 41 % de la
SAU de la région, contre 62 % en
moyenne nationale.
En Franche-Comté, près de la moitié du sol est recouvert de forêts et plus du quart de prairies.
De nombreux habitats naturels*, avec leurs espèces spécifiques, ont ainsi régressé voire disparu
Franche-Comté
de certains secteurs. Une prairie surexploitée peut rapidement perdre une trentaine d’espèces
et se retrouver avec moins de 10 espèces végétales différentes. Dans un tel cas, c’est tout
44%
Bois et forêts
26%
Surfaces toujours en herbe (STH)
19%
11%
l’écosystème qui subit les changements de pratiques (faune, flore, sol, micro-organismes, etc.).
Terres arables Autres territoires
Aujourd’hui, une espèce de papillon de jour sur cinq est menacée en Franche-Comté et la
France
Blé
Maïs
majorité des papillons, très sensible aux variations de leur milieu, vit dans les prairies. Les
28%
Bois et forêts
18%
Surfaces toujours en herbe (STH)
35%
Terres arables
19%
Autres territoires
insectes pollinisateurs peuvent également être mis à mal avec des répercussions directes sur la
pollinisation mais aussi sur la production de miel.
Les abeilles sont un indicateur
du bon ou mauvais état d’une prairie.
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Cuivré des marais
Damier de la succise
Les papillons
de jour au fil
des prairies…
Dans les prairies très exploitées, les chenilles ne trouvent
plus leur plante-hôte pour se
nourrir et les fauches précoces
empêchent les papillons d’achever
leur cycle de vie ; on y trouve
donc peu de papillons (piéride du
chou et de la rave, soufré, etc.). Avec
moins d’engrais et des fauches moins
fréquentes, la diversité des plantes augmente et d’autres espèces apparaissent
(piéride du navet, demi-deuil, myrtil,
cuivré fuligineux, azuré de la bugrane,
etc.). Enfin lorsqu’il n’y a pas d’apport
d’engrais, de nombreuses espèces se développent dans une flore variée (grand
nacré, petite violette, mélitée du
plantain, virgule, etc.).
Demi-deuil
Les prairies
naturelles
Apollon
2 Les prairies maigres de fauche de basse altitude
Elles recouvrent plusieurs types de prairies suivant la situation géographique, les conditions hygrométriques…
Où les trouve-t-on ?
Jusqu’à 700 m d’altitude ; dans les vallées (Doubs, Saône, Ognon, Loue et hautes vallées sousvosgiennes) et parfois sur les premiers plateaux du Doubs et du Jura.
Comment les reconnaître ?
Prairie en bord d’Ognon
Ces prairies, riches d’une trentaine d’espèces, sont hautes et diversement colorées (floraison
parfois tardive, idéale pour les pollinisateurs).
Espèces présentes : avoine élevée, fausse orge, flouve odorante, fétuque des prés, cumin
biodiversité régionale, tant pour la faune que pour la flore et l’ensemble des habitats. En
des prés, centaurée noire, salsifis des prés, géranium des prés, crépide bisannuelle, campanule
Franche-Comté, il existe plusieurs types de prairies naturelles dont certains sont classés comme
raiponce, campanule étalée…
habitats d’intérêt communautaire* :
Intérêts agricoles : bonne valeur fourragère et bon rendement. Dans les plaines des vallées
Elles recouvrent plusieurs types de prairies suivant la situation géographique, les conditions hygrométriques*…
Au-dessus de 700 m d’altitude ; dans les Vosges comtoises, le ballon de Servance, au sud du
Jura, aux alentours de Chapelle-des-Bois, dans le bassin du Drugeon et plus rarement dans le
nord du Doubs.
Comment les reconnaître ?
Cuivré mauvin
Prairie maigre en bord de Loue
dont certaines sont rares ou menacées d’extinction. Elles garantissent une partie de la
1 Les prairies de fauche de montagne
Prairies de montagne du Haut-Jura
Azuré de la croisette
Les prairies naturelles se caractérisent par la présence d’espèces variées de plantes et d’animaux,
Où les trouve-t-on ?
Narcisse
Criquet ensanglanté
Myrtil
Azuré de la bugrane
alluviales, apport régulier d’éléments nutritifs par de courtes inondations.
Alouette des champs
Prairie de la vallée
de la Bourbeuse
Menaces pour ce milieu : conversion en cultures, pâturage, fertilisation intensive.
Autres intérêts : intérêt ornithologique (caille des blés, alouette des champs, etc.) et
entomologique (hespérie de la mauve, damier de la succise, azuré de la croisette, fadet
commun, hespérie du faux-buis et aussi criquets, sauterelles, etc.).
3 Les prairies de fauche longuement inondables
Agrion de Mercure
Elles recouvrent plusieurs types de prairies suivant la situation géographique, les conditions hygrométriques…
Établies sur sol relativement profond, avec une humidité moyenne, ces prairies sont hautes, très
Où les trouve-t-on ?
colorées du fait de l’abondance et de la variété des plantes à fleurs. Les légumineuses sont
Principalement dans les lits majeurs de la Saône, du Doubs, de la Seille, de l’Ognon, de la
également présentes. Elles peuvent comporter plus de 50 espèces dont certaines sont rares ou
Loue, de la Lanterne, des petites vallées issues des Vosges, des hautes vallées du Doubs et de
peu fréquentes, surtout lorsque le sol est frais.
la vallée du Drugeon.
Espèces présentes (tous types de prairies montagnardes confondus) : trisète, géranium des
Comment les reconnaître ?
bois, petit muscari, renouée bistorte, renouée des Alpes, trolle, narcisse, anémone à fleurs de
Sol humide, inondé une grande partie de l’hiver et fertile grâce aux apports alluviaux des crues.
narcisse (protection régionale), jonquille, platanthère à fleurs verdâtres, raiponce noire, fenouil
La végétation est luxuriante et très spécifique.
des Alpes…
Espèces présentes : stellaire des marais (protection régionale), gratiole officinale (protection
Intérêts agricoles : qualité fourragère et rendement variable, avec peu de repousses mais une
nationale), souci d’eau, fritillaire pintade (protection régionale), œnanthe à tiges creuses, brome
chute lente de la valeur nutritive (permettant une fauche plus tardive avec la même qualité
en grappes, séneçon aquatique, crépis des marais, cirse des ruisseaux, myosotis des bois, lotier
d’herbe).
des marais, scirpe des bois…
Menaces pour ce milieu : intensification des pratiques (coupes répétées et trop précoces,
Intérêts agricoles : ces prairies peuvent être fauchées plus tardivement que les prairies
fertilisation intensive), abandon de parcelles trop éloignées, régression de la fauche, conversion
supérieures. La fertilisation n’est pas nécessaire.
vers le pâturage. L’exploitation de ces prairies reste le plus souvent traditionnelle. En forte
Menaces pour ce milieu : drainage et mise en culture, surpâturage, fertilisation,
régression ces dernières années, leur maintien dépend de fauches régulières et retardées, avec
conversion en peupleraie.
ou non un pâturage de printemps ou un regain d’automne et d’une fertilisation limitée.
Autres intérêts : flore et faune spécifiques avec des espèces patrimoniales (cuivré des marais
Autres intérêts : richesse de l’entomofaune* (apollon, cuivré écarlate, cuivré mauvin, etc.)
pour les papillons, agrion de Mercure pour les libellules, vanneau huppé, courlis cendré, râle
et fort attrait paysager.
des genêts, tarier des prés ou bergeronnette printanière pour les oiseaux, etc.).
La vallée de Saône et ses prairies inondables
Prairie de fauche inondée
Râle des genêts et fritillaire pintade,
deux espèces protégées en Franche-Comté.
Les prairies humides ont un rôle important dans la régulation des eaux, dans la limitation de
l’érosion, dans la lutte contre les pollutions et la protection de la qualité des eaux.
Trolles d’Europe
Renouée bistorte
Vanneau huppé et courlis cendré,
deux espèces en déclin en Franche-Comté.
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Les effluents
d’élevage
D’un problème régional grandissant…
Les pratiques
agricoles
La fertilisation
Elle consiste au minimum à apporter au sol les éléments nutritifs qui ont été prélevés par la
fauche. Elle est utilisée également le plus souvent pour « améliorer » le sol (du point de vue
agronomique) et pour accélérer la croissance des plantes, permettant ainsi une fauche plus
précoce. La fertilisation peut être minérale (amendements), mixte et/ou organique (épandages
d’effluents d’exploitation, de boues de station d’épuration).
L’exploitation et l’entretien des prairies sont parties intégrantes du système agricole fourrager.
Impact environnemental : certaines espèces sont favorisées, notamment les graminées, au
Les pratiques agricoles employées induisent des changements à court ou moyen terme sur
détriment d’autres (plantes à fleurs et légumineuses dont certaines fixent naturellement l’azote).
la végétation.
Ces apports modifient l’état de la prairie et son fonctionnement en influençant la composition
Le développement d’élevages « hors
sol » (porcheries ou élevages bovins sur
lisier) et l’augmentation de la taille de
ces élevages engendrent une production de volumes croissants d’effluents
organiques. Les épandages sur prairies
ne respectent pas toujours les besoins
du milieu ou les périodes propices (problèmes de stockage, de plan d’épandage
ou de calendrier). Ils constituent un
risque de pollution par lessivage, entraînant l’azote destiné initialement aux
terres dans les cours d’eau.
floristique et la diversité faunistique associée.
La fauche ou fenaison
Elle consiste à couper l’herbe, la faire sécher, puis la rentrer au sec pour nourrir le bétail durant
l’hiver. Elle s’effectue quand la quantité de matière nutritive de la prairie est à son niveau
maximal, généralement à l’épiaison* des plantes.
Date de fauche classique : mai-juin, voire juillet pour les secteurs les plus humides.
Impact environnemental :
Une coupe précoce (en mai) favorise les espèces à développement rapide et empêche les espèces
plus tardives d’arriver au stade de fructification et donc de se reproduire. Cette sélection profite
aux graminées (ray-grass, dactyle, chiendent) qui donnent un bon rendement agricole mais elle
diminue l’ensemble de la diversité floristique, compte tenu de la compétitivité des graminées.
Les moutons aussi entretiennent les prairies…
Une coupe tardive (vers mi-juillet) est bénéfique pour toute la faune et favorise les espèces
végétales tardives hautes et robustes (reine-des-prés).
La répétition des coupes a également un impact environnemental car plus une prairie est
fauchée, plus les espèces capables de se reconstituer rapidement se développent (pâquerette,
pissenlit, etc.). Lorsque les coupes sont espacées, un plus grand nombre d’espèces peut arriver
à maturité, favorisant ainsi la biodiversité. Par exemple, six semaines peuvent suffire pour
préserver les plantes à fleurs !
Le pâturage
Que dit la réglementation ? L’épandage ne peut être réalisé à moins de 35 mètres des
berges des cours d’eau (sauf exception) et à moins de 50 mètres des forages et sources. Il est
interdit d’épandre sur les sols pris en masse par le gel ou enneigés (exception faite pour les
fumiers et les composts) et sur les sols inondés ou détrempés.
L’utilisation de pesticides
Utilisés pour détruire les « mauvaises herbes » ou autres organismes « nuisibles » (campagnols,
parasites, insectes), ils sont répandus sur toute la parcelle ou de manière localisée (espèces
envahissantes ou sauvages, refus, etc.). Ils sont utilisés principalement sur les prairies
temporaires ou les prairies victimes de pullulations de campagnols (Doubs et Jura).
Impact environnemental et sanitaire : leur utilisation, même à faible dose, est
...vers une valorisation des déchets
organiques
L’utilisation de fumier de six mois à un
an ou de compost est préférable pour
améliorer la structure du sol, l’équilibre
microbien et l’assimilation par les
plantes des éléments nutritifs. Le compost peut également être obtenu par
méthanisation à la ferme des déchets
organiques (lisiers, fumiers, végétaux,
déchets de l’agro-alimentaire, etc.),
réduisant ainsi les émissions de gaz à
effet de serre et pouvant générer du
chauffage ou de l’électricité grâce au
biogaz produit.
responsable de la régression de nombreuses espèces végétales et animales. Ces produits ont
également été reconnus comme dangereux pour la santé de l’homme (risques de cancers, de
maladies neurologiques, de perturbations hormonales, etc.).
Que dit la réglementation ? D’après l’arrêté du 12 septembre 2006, ces produits ne doivent
pas être appliqués à proximité de points d’eau (rivières, ruisseaux, fossés, plans d’eau, etc.). Une
Compost de fumier
largeur de zone non traitée, en bordure d’un point d’eau, est définie pour chaque produit selon
l’usage : 5 mètres, 20 mètres, 50 mètres ou une largeur supérieure ou égale à 100 mètres.
Cette pratique consiste à laisser les troupeaux brouter l’herbe des prairies,
généralement entre avril et novembre.
Le Plan
Ecophyto 2018
Impact environnemental : la diversité floristique et faunistique va dépendre de
La gentiane jaune fait partie intégrante
du paysage de moyenne montagne.
la pression plus ou moins importante du pâturage (nombre de bêtes présentes à
Ce plan fait partie de la loi Grenelle de
l’environnement et vise à réduire de
50 % l’usage des pesticides en agriculture, à l'horizon 2018, si possible. Il
s'agit à la fois de réduire l'usage de ces
produits et de limiter l'impact de ceux
qui resteront.
l’hectare), dont l’optimum est variable selon le type de sol (plus ou moins humide,
superficiel, etc.) et le type de végétation. Le bétail piétine le sol et sélectionne pour
son alimentation les espèces végétales, entraînant des modifications de la flore :
présence d’espèces résistantes au piétinement (plantain) et d’espèces à croissance
rapide (ray-grass) ainsi que des refus (chardon, ortie, gentiane jaune, etc.).
Sol piétiné par le bétail
Les pesticides posent un véritable problème de santé publique et les utilisateurs sont les plus exposés.
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De l’exploitation
à la surexploitation
des prairies
Dégâts causés
par des campagnols
sur une prairie.
(Fuans, avril 2006)
Herbe fauchée
séchant au soleil
Qu’est-ce que l’état
de conservation
d’une prairie ?
L’état de conservation d’une prairie à
forte valeur environnementale est bon
lorsque des espèces indicatrices (du
groupement végétal associé) sont présentes. Lorsque ces espèces disparaissent
et d’autres moins spécifiques apparaissent, l’état de conservation devient
moyen, voire mauvais.
Un habitat en mauvais état de conservation correspond généralement à un habitat subissant ou ayant subi une forte
pression anthropique (de l’homme) ou
au contraire un abandon.
Un milieu
naturel fragile
* Les prairies à campagnols
Les prairies à campagnols se situent principalement dans la zone des plateaux, entre 400 et
1 000 m d’altitude. Depuis les années 70, des vagues de pullulation du campagnol terrestre
provoquent des dégâts importants : destruction des racines, modification de la végétation avec
apparition d’espèces indésirables, formation de galeries et de monticules de terre (tumuli),
limitant la pousse de l’herbe et souillant le foin. Jusqu’en 2000, le traitement chimique à base
de bromadiolone était utilisé pour lutter contre ce ravageur mais cette substance tuait
Certaines pratiques agricoles peuvent provoquer des impacts importants, rapides (un à deux
également d’autres espèces (renards, rapaces, gibiers, etc.).
ans) et irréversibles sur la végétation, la faune, la structure du sol, etc.
Désormais, il existe un programme d’action et un arrêté qui définissent les méthodes à
employer : la lutte indirecte est aujourd’hui utilisée, correspondant à une méthode agricole
Quelques exemples d’équilibre naturel rompu
moins intensive (fertilisation limitée, alternance fauche et pâture, labour, rouleau à plots,
* Les prairies à pissenlit
Prairie à pissenlit
Le pissenlit est résistant aux pratiques
intensives.
Alors qu’elles peuvent être évitées, certaines pratiques agricoles modifient
considérablement le milieu :
La culture d’herbe par re-semis permet
de « rénover » une prairie en retournant
la terre et/ou en désherbant à l’automne pour éliminer toute la végétation et ressemer au printemps des
espèces productives (ray-grass, trèfle
blanc, trèfle violet, fléole, etc.).
broyage des refus, travail du sol, piégeage). Des pratiques agricoles intensives favorisent souvent
Les prairies à pissenlit sont très visibles, lors de la floraison de printemps, par leurs vastes
la croissance de campagnols alors que la préservation des haies (refuge de prédateurs) et des
étendues jaunes. Ces prairies en mauvais état de conservation ne comportent que peu d’espèces
reliefs par exemple contribue à la régulation des pullulations.
(moins de 20).
Au-delà des conséquences agricoles, les pullulations ont des impacts économiques (9 000 à
Les pratiques agricoles associées sont plutôt intensives : forte fertilisation, fauches précoces et
25 000 € par exploitation), paysagers, écologiques et sanitaires (le campagnol étant l’hôte d’un
répétées, pâturage intensif et ouverture de la végétation. Leur rendement est « moyen à élevé »
parasite mortel pour l’homme, responsable de l’échinococcose alvéolaire). Plusieurs facteurs
pour la fauche et le pissenlit a une bonne appétence pour le bétail.
interviennent dans la régulation des populations, ce qui rend ce problème complexe.
Le casse-cailloux et le nivellement
uniformisent une prairie et ses microbiotopes.
La haie, un corridor biologique, un outil agricole…
Le drainage et l’assèchement transforment le plus souvent un herbage
inondable en culture en évacuant l’eau
grâce à des fossés ou des drains enterrés, entraînant des impacts importants
sur le cycle de l’eau.
Le retour à la prairie d’origine par une réduction de la fertilisation est possible mais très lent
du fait des modifications de la nature et de la structure du sol dues à une fertilisation soutenue
pendant plusieurs années.
* Les prairies à rumex
Le « rumex » recouvre au moins deux espèces communes (oseille crépue et oseille à larges
feuilles), présentes surtout en repousse et en fin de premier cycle sur des sols trop enrichis.
Espèces indésirables car très peu consommées en pâture et en foin, il est difficile de les
Elle joue un rôle important dans les espaces agricoles en offrant une flore différente (aubépine,
supprimer une fois installées.
Prairie à rumex
Certains rumex peuvent envahir une parcelle
en deux ou trois ans.
À proximité des exploitations, les parcelles sont souvent surpâturées ou subissent trop d’interventions de l’homme
(passages répétés d’engins, quantité élevée d’amendements, fauches répétées,
etc.). Les fonctionnements écologiques
sont modifiés et seules quelques plantes
résistent à ces pressions (graminées et
quelques légumineuses).
prunellier, chêne pédonculé, érable champêtre, etc.), stratifiée (herbes, arbustes, arbres) qui sert
Les zones à rumex sont dues à une forte fertilisation (azote et phosphore) ou une ouverture de
de refuge, d’alimentation et de déplacement à une faune variée (insectes, oiseaux, micro-
la végétation (piétinement, brûlure, étouffement, etc.). Elles font l’objet de tentatives
mammifères, etc.). C’est également une zone où intervient peu l’homme et donc dans laquelle
d’élimination par des produits phytosanitaires ou du broyage mais une pression moins
des espèces spécifiques apparaissent. Plus qu’un rôle écologique et paysager, la haie assure la
soutenue en fertilisation ou en pâturage peut suffire à circonscrire leur extension.
fonction agronomique de brise-vent, d’anti-érosif pour le sol et de barrière pour limiter
Comme pour les prairies à pissenlit, ces prairies dégradées présentent peu d’espèces et n’ont
l’extension de parasites et de nuisibles entre les parcelles.
pas d’intérêt environnemental.
La pie-grièche écorcheur est une espèce
bio-indicatrice d'un milieu campagnard riche
et diversifié, avec des haies, des herbages
et une entomofaune abondante.
Comme pour les haies, la présence d'arbres
isolés dans les prairies est un élément paysager
et de biodiversité important.
?
Oseille crépue
10
La suppression totale des haies, murgers, murets, arbres isolés, creux et dolines uniformise le paysage.
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Une agriculture
durable
Des pratiques extensives
Contrairement aux pratiques intensives, elles impliquent l’utilisation d’un minimum d’engrais
et de produits chimiques artificiels et un pâturage faible. Cette agriculture plus traditionnelle
peut s’inscrire dans une démarche durable lorsqu’elle associe préservation du vivant et
économie agricole (maintien des emplois et revenus des agriculteurs). La gestion d’une telle
production, qui ne se base pas sur des rendements élevés, est un investissement sur le long
terme et intègre des technologies modernes, contrairement aux idées reçues.
Les sites
« Natura 2000 »
L’Union européenne a mis en place un
« réseau Natura 2000 », réseau d’espaces
protégés suivant deux directives : la
conservation des oiseaux sauvages et la
conservation des habitats naturels. Son
objectif est de préserver la biodiversité,
la qualité de l’eau et des paysages tout
en maintenant les activités socio-économiques.
Il existe en Franche-Comté, 71 sites
« Natura 2000 », représentant 15,4 % du
territoire, soit plus de 251 031 ha dont
40 % environ sont en zone agricole.
En Franche-Comté, il n’existe pas de profil type d’exploitation extensive : elles peuvent se
Afin de préserver la biodiversité sur
tout le territoire, le Grenelle de l’environnement prévoit de définir la « trame
verte », outil d’aménagement du territoire constitué de grands ensembles naturels et de corridors les reliant. Elle est
complétée par une trame bleue formée
des cours d’eau et masses d’eau et des
bandes végétalisées qui les longent.
L’objectif de la trame verte et bleue est
d’assurer une continuité biologique
entre les grands ensembles naturels et
les milieux aquatiques pour permettre
la circulation des espèces sauvages.
L’utilisation de produits chimiques de synthèse et d’organismes génétiquement modifiés
(OGM) est interdite et les intrants limités ou supprimés. L’autonomie alimentaire est également
un des principes de l’agriculture biologique tout comme le respect du bien-être des animaux.
C’est un mode de production soucieux des équilibres naturels : préservation de la qualité des
sols, de la biodiversité, de l'air et de l'eau.
La Franche-Comté a vu son agriculture biologique se développer à partir de 1972 avec une
nette augmentation dans les années 90, pour représenter 3,4 % de la SAU régionale en 2008,
la situant à la 6e place en France, derrière les premières régions Provence-Alpes-Côte d’Azur
(7,6 %) et le Languedoc-Roussillon (4,9 %).
L’élevage de vaches laitières avec système fourrager est important avec 6 408 têtes en FrancheComté en 2008 et près de 27 millions de litres de lait bio collectés en 2007, valorisés en
production de fromages AOC (Appellations d’Origine Contrôlées) et de plus en plus en lait
de consommation et autres fromages.
retrouver aussi bien dans les exploitations autonomes pour l’alimentation du bétail, que dans
En 2008, il existait 328 exploitations en qualité biologique, représentant 22 435 ha en bio et
les exploitations en agriculture biologique ou sous contrat d’une mesure agri-environnementale.
conversion dont 13 719 ha de prairies permanentes.
La plupart se retrouvent cependant dans les zones de montagnes ou agro-pastorales où de telles
pratiques participent à l’entretien du paysage.
Les mesures agri-environnementales
En 1992, la Politique Agricole Commune (PAC) est réformée et les Mesures Agri-Environ-
Marché biologique à Besançon
« Agriculture
biologique :
Horizon 2012 »
Ce plan fait partie de la loi Grenelle de
l’environnement et vise principalement
à augmenter la surface agricole utile en
agriculture biologique pour atteindre
6 % en 2012 et 20 % en 2020. La
consolidation des filières biologiques
sera renforcée et le crédit d’impôt en faveur de l’agriculture biologique sera
doublé dès 2009 afin de favoriser la
conversion des exploitations agricoles
vers l’agriculture biologique.
La Franche-Comté, territoire de fromages
Les prairies constituent l’alimentation principale des vaches laitières et, en Franche-Comté, il
existe cinq AOC fromagères : Comté, Morbier, Mont d’Or, Bleu de Gex Haut-Jura et Munster.
nementales (MAE) apparaissent dans le règlement européen.
L’exemple du Comté
Les deux mesures suivantes ont pour objectif de développer des pratiques agricoles respectueuses
Le Comté est le premier fromage à avoir obtenu une AOC en 1952 et sa zone AOC s’étend
de l’environnement et ainsi de préserver la biodiversité et les ressources en eau :
sur tout le massif jurassien soit 1 200 000 ha. Toute la filière Comté suit un cahier des charges,
Vente directe à la fruitière à Comté
de Lièvremont (Doubs)
* la « prime à l’herbe » ou prime herbagère agro-environnementale (PHAE), mesure nationale
contrôlé régulièrement. Par exemple, les OGM et l’ensilage sont proscrits et l’éleveur doit
proposée aux exploitations garantissant un pourcentage minimum de surfaces en herbe sur
exploiter au minimum un hectare de superficie herbagère par vache laitière.
leur territoire ;
Le Comté se caractérise par une grande diversité aromatique et le goût de ce fromage est lié au
les mesures appliquées localement au sein des CTE (Contrats Territoriaux d’Exploitation),
terroir de chaque fruitière. Le « programme terroir », initié par le Comité Interprofessionnel du
des CAD (Contrats d’Agriculture Durable) et, depuis 2007, des MAET (Mesures Agri-
Gruyère de Comté en 1992, met en avant cette affinité fromage-milieu et permet de faire
Environnement Territorialisées). Ces dernières sont mobilisées en priorité sur des zones à
découvrir les caractères organoleptiques (goût, odeur, couleur, aspect, consistance, etc.) du
enjeux « biodiversité » (au sein des sites Natura 2000) et à enjeux « qualité de l’eau » (sur des
Comté et donc la typicité de son goût suivant les fruitières.
*
Trame
verte et bleue
Un éleveur du Jura en agriculture biologique
L’agriculture biologique
zones et bassins versants prioritaires) en application de trois directives européennes : Directives
Oiseaux, Directive Habitats-Faune-Flore et Directive Cadre sur l’eau. Elles donnent droit à
Près de 50 000 tonnes de Comté sont fabriquées chaque année.
des primes pour l’exploitant agricole qui s’engage volontairement, sur une durée de cinq ans.
Réserve naturelle nationale du ravin de Valbois
12
Fruitière de Vernierfontaine (Doubs)
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Prairies ok
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Mise en pratique
et exemple
du Haut-Jura
Un concours de prairies fleuries
Autre initiative, en 2008, le PNR du
Haut-Jura et le Comité Interprofessionnel du Gruyère de Comté ont lancé
un concours de prairies fleuries ouvert
aux agriculteurs volontaires, sociétaires
des fromageries en activité dans le PNR
du Haut-Jura et de la communauté de
communes Ain-Aiguillon-Malvaux.
Parmi les parcelles proposées, quatre
récompenses :
- le prix de la biodiversité (présentant la
plus riche en espèces floristiques ou la
plus représentative d’un habitat en bon
état de conservation),
- le prix du meilleur équilibre agroenvironnemental (présentant le meilleur équilibre entre préservation de la
biodiversité ordinaire et production de
fourrage de qualité),
- le prix de la prairie mellifère (présentant le plus grand intérêt pour la production de miel),
- le prix de la plus grande valeur esthétique (présentant le plus grand intérêt
paysager).
En 2009, un 2e concours a été organisé,
associé au Comté, au Morbier et au
Bleu de Gex.
Inquiétude…
Écosystème : ensemble
Habitat naturel : milieu
dynamique d'organismes vivants
qui réunit les conditions physiques
(plantes, animaux, micro-organismes,
et biologiques nécessaires
etc.) qui interagissent entre eux
à l’existence d’une espèce (ou
Quelques références bibliographiques
et avec le milieu (sol, climat, eau,
d’un groupe d’espèces) animale
– BERTRAND J. Agriculture et biodiversité, un partenariat à valoriser,
lumière, etc.) dans lequel ils vivent.
ou végétale.
DIREN de Franche-Comté, rapport d’étude. 24 p, 2004.
Ensilage : méthode de
Hygrométrique :
– F ERREZ Y. Connaissance des habitats naturels et semi-naturels de
conservation du fourrage (herbe et
qui a rapport à l’humidité relative
Franche-Comté : référentiels et valeur patrimoniale. Conservatoire
maïs) par voie humide (balles rondes
de l'air.
botanique national de Franche-Comté, DIREN Franche-Comté,
sous plastique, silos, etc.)
ONCFS et Educagri éditions. 157 p, 2001.
– F ERREZ Y.
ET
NAUCHE G. Caractérisation et localisation des
prairies fauchées montagnardes (Triseto-Polygonium) au nord de
Pontarlier, Conservatoire botanique national de Franche-Comté,
La disparition des prairies remarquables d’altitude
L’exemple des prairies fauchées montagnardes au nord de Pontarlier en témoigne par une étude
réalisée en 2004 par le Conservatoire botanique national de Franche-Comté entre les seconds
plateaux du Doubs et la Haute Chaîne du Jura (de 850 à plus de 1 300 m d’altitude).
Conseil régional de Franche-Comté. 57 p, 2004.
Des conclusions étonnantes
– PARC NATUREL RÉGIONAL
Les prairies en bon état de conservation, contrairement aux attentes, sont rares et concentrées
2005 : Agriculture, prairies de fauche et environnement dans le Massif
dans la partie sud d’Arc-sous-Cicon (près du Crêt Monniot principalement). La majorité des
jurassien, outil de diagnostic et conseil. Coll. Terre rurale. 49 p, 2005.
prairies étudiées ont un potentiel écologique mais peu de parcelles offrent les vraies
– TRIVAUDEY M.-J., Contribution à l’étude phytosociologique des
Entomofaune : partie de
dont les graines sont riches en
caractéristiques des prairies montagnardes. Elles sont souvent artificialisées et en mauvais état
prairies alluviales de l’est de la France (vallées de la Saône, de la Seille,
la faune constituée par les insectes.
protéines ; ce sont généralement
de conservation. Cette étude scientifique présente pour la première fois un constat de la
de l’Ognon, de la Lanterne et du Breuchin) : approche systémique
des espèces cultivées dans un but
(thèse). Cramer éditeur. 213 p, 1997.
alimentaire soit comme fourrage
Sites internet
aux animaux (luzerne, trèfle,
disparition des prairies remarquables d’altitude.
...et avenir
DU
HAUT-J URA. Guide technique
www.franche-comte.ecologie.gouv.fr
www.natura2000.fr – www.espaces-naturels.fr
www.maison-environnement-franchecomte.fr
Légumineuses : plantes
sainfoin) ou comme graines pour
Épiaison : moment où
l’homme (haricots, pois, etc.).
l'inflorescence sort de la gaine foliaire
(chez les graminées) marquant le
L’exemple d’autres régions
www.parc-haut-jura.fr – www.prairiesfleuries.fr
Des solutions ont été proposées et mises en place dans d’autres régions d’élevage (Alpes
Réalisation
françaises, Suisse, Allemagne) avec l’implication directe des agriculteurs dans la reconquête de
Ce livret a été réalisé par Franche-Comté Nature Environnement,
Microbiotope : petite aire
la biodiversité. En Allemagne par exemple, une politique d’écologisation a été mise en place
avec le soutien technique et financier de la Direction Régionale
géographique offrant des conditions
Remerciements
de la biodiversité avec la production agricole, sans se limiter aux sites Natura 2000.
Conservatoire régional des espaces naturels de Franche- Comté,
Cette méthode originale s’appuie sur une obligation de résultats et non plus de moyens, à
savoir la préservation d’au moins quatre espèces indicatrices (plantes à fleur) de la prairie
d’origine à sauvegarder. Elle a donné lieu à une recherche en amont des espèces intégratrices
de niveau de conservation correct des prairies et par la suite, à la mise en place d’une mesure
agro-environnementale « prairies riches en espèces » et d’un concours de prairies fleuries ouvert
à tous les agriculteurs volontaires.
Concours prairies fleuries 2008
Le jury en action pendant le concours
de prairies fleuries 2008.
Prairie du Crêt Monniot (Doubs)
14
début de la floraison.
de l’Environnement de Franche-Comté.
dans la région du Bade-Wurtemberg, avec comme objectif, l’harmonisation de la conservation
Conception graphique : Florence Lagadec — Impression : Imprimerie Simon — Édition 2009
Le Parc naturel régional (PNR) du HautJura s’est lancé en 2008 dans la mise
en place d’une mesure agri-environnementale « prairies fleuries » sur certains
sites Natura 2000. Parmi une liste de 23
plantes à fleurs sélectionnées pour leur
représentativité de milieux riches et équilibrés, 4 de ces indicateurs doivent être
présents dans la prairie, comme par
exemple la succise, le salsifis et la sauge
des prés, le sainfoin, les orchidées, les
campanules, le trolle d’Europe, le narcisse, etc. Cette mesure s'est étendue en
2009 dans le PNR du Haut-Jura et sur
d'autres sites en Franche-Comté (Crêt
Monniot, Dessoubre...).
Glossaire
Direction régionale de l’agriculture, de l’alimentation et de la
Graminées : importante famille
de plantes aux épis de fleurs peu
relativement constantes aux espèces
animales et végétales qui la peuplent
(dépressions, pierres, etc.)
voyants, comprenant les céréales et
les « herbes » (prairies, jardins, etc.).
forêt (SRISE), LEGTA Mancy, Office pour les insectes et leur
environnement de Franche-Comté et PNR du Haut-Jura.
Crédit photographique
F. Compagnon (p.1) – L. Delafollye (p.1, 5, 6, 7, 15) –
E. Leboucher (p.2 à 4, 6, 8, 10 à 12, 14, 15) – M. Landry (p.4, 5
et 7 à 15) – F. Maillot (p.5 et 11) – CREN Franche-Comté (p.5)
– Q. Le Tallec (p.5 et 9) – CIGC-P NRHJ (p.6, 14) – E. Bunod (p.6
et 8) – F. Mora (p.7) – D. Bouvot (p.7) – M. Mazuy (p.7 et 11)
– L. Bettinelli (p.6 à 8) – B. Dupont (p.7) – J.-P. Paul (p.7 et 11)
– J.-C. Weidmann (p.7) – L. Faucoup (p.7) – CIGC (p.8 et 13) –
www.mdrgf.org (p.9) – H. Renaud (p.10) – F CNE (p.11) –
F REDON Franche-Comté (p.11) – M. Lacroix (p.11) – D. Biichlé
(p.11) – F. Lagadec (p.11) – C. Moreau (p.11) – Petit-CIGC (p.12)
Oléagineux : végétaux
à l’origine d’une production
Habitat d’intérêt
communautaire : site
d’huiles (colza, tournesol, etc.)
remarquable en danger de disparition
dans son aire de répartition naturelle
ou présentant une aire de répartition
réduite du fait de sa régression
ou présentant des caractéristiques
Protéagineux : végétaux
remarquables (espèces en danger,
à l’origine d’une production de
prioritaires, etc.).
protéines (soja, légumineuses, etc.)
– F. Ravenot (p.12) – Interbio Franche-Comté (p.13) –
Studiovision-CIGC (p.13) – A. Leboucher (p.13) – LadousseCIGC (p.13) – O. Roydor (p.14) – H. Gentas (p.15).
Prairie du Haut-Jura
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Prairies ok
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l
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natu
oine
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i
r
at
Un p
Entre passé et modernité, les prairies ont subi de nombreux
changements, au risque de s’uniformiser et de voir leur potentiel
écologique et économique s’amoindrir.
Ce livret vous invite à découvrir ou redécouvrir les prairies de notre
région, leurs caractéristiques, leur faune et leur flore. Il propose
également un aperçu des pratiques agricoles et leur impact sur les
milieux et les paysages.
Les prairies franc-comtoises, patrimoine naturel incontournable de
notre région et base de la production laitière, se sont petit à petit
appauvries vis-à-vis de la faune et de la flore. Que faire aujourd’hui
pour que ces grands espaces allient besoins agricoles, qualité des
fromages et préservation de la biodiversité ?
Sensibilisation
Technique
Franche-Comté Nature Environnement
DIREN de Franche-Comté
Maison de l’environnement de Franche-Comté 5, rue du Général Sarrail BP 137
7, rue Voirin - 25000 Besançon
25014 Besançon Cedex
Tél. 03 81 80 92 98 - Fax : 03 81 61 66 21
Tél. 03 81 61 53 33 - Fax : 03 81 81 24 96
[email protected]
[email protected]
www.maison-environnement-franchecomte.fr
www.franche-comte.ecologie.gouv.fr

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