Thématique n° 3 La sérigraphie

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Thématique n° 3 La sérigraphie
Thématique n° 3 La sérigraphie Des techniques d’impression mexicaines et cubaines à la sérigraphie chicana…………..p. 1 Petit tour d’horizon de la sérigraphie : de la seconde guerre mondiale à la sérigraphie contemporaine……………………………………………………………………………….p. 10 1
Des techniques d’impression mexicaines et cubaines à la sérigraphie chicana Les techniques d’impression sont dès le milieu du XIX° siècle utilisées pour multiplier les affiches publicitaires. Cependant, ces techniques vont être rapidement utilisé à d’autres fins, notamment politique. Dans les années 1970, la technique de la sérigraphie sera reprise par le mouvement chicano comme support de revendication. Mais tout comme le muralisme chicano s’inspire des grands muralistes mexicains, la technique de la sérigraphie, vient d’artistes et collectifs mexicains et cubains engagés qui apparaissent dans les contextes révolutionnaires que vont connaître successivement ces deux pays. Gravure Lithographie Sérigraphie • Le principe consiste à entailler une plaque de métal ou de bois pour obtenir un dessin gravé qui encré et passé sous la presse peut être reproduit à l'envers sur un support. • Inventée par Aloys Senefelder à partir de 1796 en Allemagne, la lithographie (du grec lithos, « pierre » et graphein, « écrire ») est une technique d’impression qui permet la création et la reproduction à de multiples exemplaires d’un tracé exécuté à l’encre ou au crayon sur une pierre calcaire. • Technique d’impression peu coûteuse, la sérigraphie est un procédé proche du pochoir : en obturant sur une toile de nylon le négatif de ce que l’on souhaite imprimer, on obtient un « écran » qui permet de tirer mécaniquement, semi-­‐mécaniquement ou manuellement, le négatif du masque. On peut ainsi tirer en une ou plusieurs couleurs des affiches sans tirage minimum, sans investissement matériel lourd. 2
Gravure et lithographie mexicaines, source d’inspiration de la sérigraphie chicana Petit Rappel : Porfirio Diaz dirige en main de fer le Mexique depuis 1876. Francisco Madero, grand propriétaire terrien, partisan d’une évolution libérale et démocratique, lance un appel à l’insurrection générale pour le 20 novembre 1910. Il obtient finalement le départ de Porfirio Diaz en mai 1911 et Madero est élu président de la République. Mais il se heurte rapidement d’une part aux nostalgiques de l’ancien régime, d’autre part aux révoltes paysannes. Dans le Nord, Pascual Orozco et Pancho Villa mènent l’opposition pendant qu’Emiliano Zapata motive les insurgés aux Sud. Ces paysans réclament plus qu’un régime parlementaire, la mise en place d’une vaste réforme agraire. Madero est finalement assassiné en février 1913. S’ensuit une longue période d’instabilité jusqu’à que Venustiano Carranza s’impose au pouvoir et fasse promulguer une nouvelle Constitution empreinte d’anticléricalisme et de réformisme social qui jette les bases du Mexique moderne. José Guadalupe Posada (Mexique, 1852-­‐1913) Jose Guadalupe Posada, vers 1910 Caricature politique du dictateur Porfirio Diaz et de ses politiciens. José Guadalupe Posada est le graveur mexicain le plus connu de cette époque. Considéré comme le père de la gravure moderne et des techniques qui en découleront, il prend plaisir à représenter des squelettes ricanants loin du canon de la danse macabre. Mais derrière ces figures plutôt amusantes, c’est une véritable satire de la dictature de Porfirio Diaz et de la bourgeoisie qui se dissimule. Ainsi alors que la première gravure est une représentation satirique de Porfirio Diaz et de ses bras droits, la seconde réalisée à la même période est une véritable critique de la bourgeoisie citadine apparaissant au Mexique au début du XX° siècle. Revêtir la mort des attributs de la bourgeoisie mexicaine est un moyen pour José Guadalupe Posada de parodier la vanité. Alors que la bourgeoisie cherche par son apparat à se distinguer des autres Mexicains, le graveur rappelle que face à la mort, nous sommes tous égaux. Le José Guadalupe Posada nom de la gravure amplifie la moquerie. José Guadalupe La Catrina, vers 1910, Gravure http://imagesrevues.revues.org/
337?lang=en http://imagesrevues.revues.org/337?
lang=en La gravure tient une place importante lors de la Révolution Mexicaine : « pour un public guère lettré [disait Serge Fauchereau] ses gravures remplaçaient un récit ou aidaient au déchiffrement plus ou moins pénible d’un texte d’accompagnement ». 3
Posada l’a, en effet, baptisée, sciemment, La Catrina alors que le mot Catrin, était utilisé dans le langage populaire pour qualifier le vantard ou encore le prétentieux. Ainsi grâce à ses gravures, José Guadalupe Posada se place en défenseur d’un peuple opprimé par une oligarchie autoritaire appuyée par le clergé. Taller de Gráfica Popular Le Taller de Gráfica Popular créé en 1937 par des artistes graveurs et lithographes, a été l’initiateur de certaines gravures des plus connus du milieu de ce siècle. S’inspirant du grand José Guadalupe Posada, le collectif élabore affiches, imprimés, placards populaires mais aussi des publicités pour d’importantes entreprises ou encore des livres imprimés. Evoluant dans un Mexique de Gauche et dans un contexte mondial marqué par le fascisme et la Seconde Guerre Mondiale, le collectif s’engage dans les luttes politiques et acquiert une renommée internationale. Ainsi, des artistes comme Elizabeth Catlett ou encore Leopoldo Méndez créeront des œuvres pour les partis mexicains progressistes et de gauche, le parti communiste mexicain ou encore les principaux syndicats et organisations antifascistes. http://www.graficamexicana.com/ Angelo Bracho (Mexican, 1911-­‐2005) Victory !, 1945 Linocut and letterpress in red and black on tan wove paper 803x600 mm Print and drawing club fund, 1948-­‐72 Cette affiche date de 1945 et célèbre la victoire des Alliés sur l’Allemagne nazie. La légende exprime la solidarité du collectif avec « tous les travailleurs progressistes au Mexique et dans le Monde » vers « la destruction totale du fascisme ». Sur un amoncellement d’insignes et symboles nazis et fascistes, jonche une grotesque caricature d’Hitler portant un casque de l’Axe. Une baïonette Allié lui donne le coup de grâce alors que les flammes engloutissent les restes de cette époque révolue. En arrière plan flottent fièrement les drapeaux des forces Alliés dominés par l’étoile brillante de l’Armée rouge soviétique. Cette affiche conçue par Taller Grafica Popular va rapidement dépasser le cadre de ce collectif pour être imprimée et diffusée à travers l’ensemble du Mexique. 4
http://www.artic.edu/aic/resources/resource/3114 Raúl Anguiano Mexican 1915-­‐2006 Head of a Mayan Woman (Head of a Mexican Woman), 1939 Litograph in black in cream woove paper 500 X 384 mm (sheet) William McCallin McKee Memorial Endowment 1944.737 © 2014 Artists Rights Society (ARS), New York/SOMAAP, Mexico City Cette œuvre fait partie d’une série de portraits de femmes, commencée en 1939, dans le but de mettre en valeur la diversité des régions et groupes ethniques du Mexique. Cette démarche répond à l’un des concepts post-­‐
révolutionnaires qu’est le métissage (El Mestizaje), héritage de l’histoire du Mexique. Si cette œuvre révèle l’extrême technicité de cet artiste muraliste, elle marque aussi le profond respect de l’artiste pour son modèle. Anguiano concentre ici ses qualités sculpturales et joue du clair-­‐obscur pour un rendu réel. Cette technique est élaborée par des coups de crayons lithographiques réguliers qui donnent ces fines hachures. De la gravure mexicaine aux techniques d’impression cubaine, l’OSPAAL Petit Rappel – La Révolution cubaine En 1952, la Général Batista prend le pouvoir à la suite d’un coup d’état soutenu par les Etats-­‐Unis. Batista développe alors une politique en faveur des intérêts de la bourgeoisie locale et des ressortissants nord-­‐américain tout en délaissant une grande partie du peuple cubain. Rapidement, les cubains vivent dans un contexte marqué par la misère sociale, la corruption et les violences perpétrés par la junte militaire. Finalement, en 1953, un jeune cubain d’origine espagnole, Fidel Castro décide, accompagné de quelques guérilleros, d’attaquer la caserne de Moncada. L’assaut se solde par un cuisant échec. Emprisonné, Castro ne sera libéré que deux ans plus tard et il décide de fonder le mouvement « 26 de Julio » en mémoire de la date de l’attaque de la caserne. Replié dans les montagnes de Cuba, il constitue une guérilla notamment commandée par Che Guevara. En 1959, ils parviennent à s’emparer de la Havane et destitue Batista. Les premières années de la Révolution s’accompagnent d’une vaste politique de réformes notamment en matière d’agriculture et de santé. Revendiquant le caractère socialiste de son régime, Fidel Castro va se rapprocher du mouvement soviétique et s’opposer farouchement à l’impérialisme américain. La période qui suit la Révolution est donc caractérisée par des changements drastiques où « le capital humain était plus important que le capital financier, le volontarisme du public est chose banal et où l’abnégation est attendu » (Cushing, 2003). 5
www.ospaaal.com www.ospaaal.com www.ospaaal.com Au Centre : « Solidarité mondiale avec la révolution cubaine » en français, anglais, espagnol, arabe Ainsi, dans le début des années 1960, le gouvernement de Fidel Castro amorce une importante campagne d’alphabétisation, met en place soins médicaux gratuits, et surtout cherche à développer une nouvelle image culturelle révolutionnaire et socialiste. Dans ce contexte, l’affiche publicitaire laisse place à des affiches au service du progrès social. Dans cette veine est créé en 1966, l’OSPAAAL (Organizacion de Solidaridad de los Pueblos de Asia, Africa y America Latina – Organisation de Solidarité des peuples d’Asie, d’Afrique et d’Amérique Latine). L’OSPAAAL, bien que reconnue comme une organisation non gouvernementale suivra la pensée de Fidel Castro dans le sens où leurs images parfois tirés à 50 000 exemplaires sont autant de soutien à la cause des peuples en lutte contre l’impérialisme et l’oppression des puissances coloniales. Il s’agit sans doute de l’organisation la plus ancienne mais aussi la plus efficace en terme de propagande qui ait jamais été créée en pays socialiste. Les affiches qu’elle publie sont largement diffusées dans le monde jusque sur les murs des auberges de jeunesse européennes. 6
La sérigraphie Chicana Ce n’est que dans les années 70 que la technique de la sérigraphie se développe au sein des ateliers collectifs du Sud-­‐Ouest des Etats-­‐Unis. En s’inspirant de l’iconographie, des techniques et des idéologies mexicaines et cubaines, les collectifs chicanos vont créer un style original en accord avec le modèle culturelle qu’il cherche à élaborer. Fondé par Sœur Karen Boccalero en 1972 dans le quartier de Boyle Heights, dans l’East Los Angeles, Self Help Graphics & Art s’est immédiatement fixé deux objectifs : de former les artistes chicanos locaux aux techniques d’impression et de proposer à l’ensemble de la communauté chicana des expériences culturelles qui encourageraient la prise de conscience d’une fierté culturelle. Pour répondre à ses missions, Self Help Graphics & Art met en place le Barrio Mobile Art, une camionnette transformée en atelier d’arts plastiques qui sillonnaient les quartiers d’East Los Angeles. Parallèlement, Self Help Graphics & Art mobilisent chaque année depuis 1972, artistes et population chicana pour créer les affiches, crânes, squelettes en papier mâché annonçant les processions del Dia de Los Muertos. El Dia de los Muertos est à l’origine une fête mexicaine dont les préparatifs débutent le 31 octobre par le dressage d’un autel en hommage aux proches décédés. Des fleurs, des aliments notamment des petits crânes en sucre, des bougies sont joliment disposés sur cet autel et sont autant d’offrandes destinés aux défunts. Le 1er Novembre, amis et voisins viennent les uns chez les autres, prient ensemble et partagent un repas. Le lendemain, c’est la grande procession vers le cimetière, les familles repeignent les croix, fleurissent les tombes et chantent. Une analyse de la littérature révèle le déclin voire la complète disparition de cette tradition au sein des communautés urbaines de Mexicains Américains. Ainsi, avec l’aide des artistes, Self Help Graphics & Art réintègre et donne un nouveau souffle à cette célébration en l’adaptant à la communauté chicana. Cette fête était d’autant plus importante qu’elle réaffirmer le syncrétisme culturel caractéristique de la culture chicana. En effet, El Dia de los Muertos, est le résultat de la fusion d’éléments culturels aztèques et espagnols. La figure familière de la mort dans la culture aztèque associée, des siècles plus tard, à la fête de la Toussaint apportée par le catholicisme espagnol, donnera naissance à El Dia de Los Muertos. L’image du crâne et les affiches annonçant les processions, éléments centraux de cette tradition, sont inspirés, sans nul doute, les fameux squelettes ricanants de Jose Guadalupe Posada. 7
Dignidad Rebelde est un jeune collectif chicano, créé dans les années 2000 par Jesus Barraza et Melanie Cervantes, en couple au civil comme à la création. Dans la lignée de José Guadalupe Posada, d’OSPAAAL et tout en s’inspirant du Black Power et du mouvement zapatiste, Melanie et Jesus sont, au bout du pinceau les portraitistes des militants et les pourfendeurs des causes chères aux Chicanos : lois discriminatoires, éducation, mouvements pacifistes… Ainsi, les sérigraphies de Jesus et Melanie dépassent les frontières en défendant des causes internationales : proches comme le Chiapas ou encore Hawaï ; ou plus lointaines en s’insurgeant contre la Guerre en Irak et le conflit israélo-­‐palestinien. Tierra y Libertad est une réflexion sur la nouvelle génération de fermiers travaillant la terre au sein de communautés autonomes Zapatistas. « Tierra y Libertad » est un slogan qui fût popularisé au tournant du siècle par les révolutionnaires mexicains, comme Emiliano Zapata, qui se battaient pour rendre les terres aux populations indigènes, dont ces derniers avaient été expropriés. Le chapeau blanc est un clin d’œil subreptice au révolutionnaire Nicaraguayen Augusto Sandino. Des épis de maïs doré couvrent en filigrane le fond de cette sérigraphie, permettant ainsi de symboliser l’importance du maïs dans la vie spirituelle, sociale et diététique du peuple indigène au Mexique. Quatre de ces imprimés en bouleau existent. Seulement trois ont survécu. Cette sérigraphie a été élaborée pour lutter contre la loi SB 1070 adoptée en Arizona en Avril 2010 qui octroie d’importants pouvoirs de contrôle aux officiers étatiques et locaux en cas de « soupçon raisonnable » qu’un étranger séjourne illégalement sur le territoire américain. Cette loi illustre le fragile équilibre que le législateur, aux Etats-­‐Unis comme en France, peine à trouver entre la régulation de l’immigration et le respect du principe d’égalité. En effet, cette prérogative revient à l’Etat fédéral, et son application aux agents fédéraux. Cependant l’inaction ou l’inefficacité de l’Etat fédéral en la matière a poussé l’Arizona à adopter cette loi drastique afin de mettre en œuvre au niveau étatique de manière effective les lois américaines sur l’immigration illégale. Elle soulève, par ailleurs, la crainte que la police ait recours au profilage racial et ainsi à des pratiques discriminatoires en particulier à l’encontre des Hispaniques. 8
Pour Résumer : Gravure -­‐ Jose Guadalupe Posada Révolution Mexicaine Lithographie -­‐ Taller de Gráfica popular Post révolution mexicaine Lithographie/Sérigraphie-­‐ OSPAAAL Révolution cubaine Serigraphie chicana Les analyses des sérigraphies sont des traductions de celles de Mélanie Cervantes à retrouver sur le site Dignidad Rebelde : http://dignidadrebelde.com Pour aller plus loin : Videos illustrant la technique de la sérigraphie https://www.youtube.com/watch?v=o_CNBCcNW2U https://www.youtube.com/watch?v=8S1gnALm3fM Sites internet des artistes et collectifs
dignidadrebelde.com www.ospaaal.com Shepard Fairey : w ww.obeygiant.com 9
Petit tour d’horizon de la sérigraphie Il est important de rappeler que la sérigraphie n’est pas un procédé seulement utilisé par les Chicanos. En Europe, la sérigraphie est aussi d’abord connue grâce à la publicité et à la signalétique. Pourtant, une étude plus poussée de cette technique permet d’aborder des thématiques aussi variées que la vague Pop Art ou Mai 68. www.filrouge-­‐automobile .fr Seconde Guerre Mondiale : D’abord développé par les Etats-­‐Unis dans les années 1940, le procédé de la sérigraphie est importé en Europe lors de la Seconde Guerre Mondiale alors que les Américains l’utilisaient pour la signalétique des véhicules et matériel militaires. Pendant l’après-­‐guerre, les artistes avec la complicité des imprimeurs s’emparèrent du procédé. Années 1950 – 1960: Le monde de l’art s’approprie la technique. Le Pop Art est assurément le mouvement artistique qui démocratise la pratique de la sérigraphie. Les artistes étant exigeants et pointilleux, ils poussent l’industrie à faire évoluer les procédés pour les rendre plus précis, imprimer plus de couleurs ou faire des cadres plus résistants. Le Pop Art marque, dès la fin des années 50, une réaction à l’expressionnisme abstrait qui domine jusqu’à présent l’art américain. Warhol – Marylin Monroe En détournant des procédés issus de la bande-­‐dessinée, de la pub, des Andy 1975 journaux, du cinéma, les artistes du Pop Art feront une relecture de ces thématiques où le procédé de reproduction devient aussi important que le contenu. Que ce soit chez Warhol, Lichtenstein ou Wesselmann, le réel n’existe pas en soi et n’a d’existence que par sa représentation. Ainsi, le portrait de Marilyn Monroe est simplifié au maximum afin de ne garder que l’essentiel. Dans le même temps, à New York, Seymour Chwast invente une forme d’expression libre et contestataire : un trait sec, de l’humour, des couleurs vives en aplat. C’est de ce mouvement que s’inspireront les sérigraphes californiens. Ici, l’artiste, nous livre une vision satirique du chef de fil du Pop Art, Andy Warhol. Vision d’autant plus satirique que Seymour Chwast utilise le support de prédilection d’Andy Warhol, une mise en abîme réussie ! 10
http://jeanpaulachard.com/mai/ http://jeanpaulachard.com/mai/ A la même époque, la sérigraphie devient le moyen de diffuser des idées en masse : La sérigraphie présentant l’avantage de multiplier une image rapidement, elle est particulièrement appréciée par les mouvements propagandistes. L’Allemagne nazie, l’union soviétique, la République populaire de Chine en useront afin de diffuser leurs idéaux. Cette sérigraphie met en scène Mao Zedong, membre éminent du parti communiste chinois. Après de longues années de guerillas contre les nationalistes, la lutte contre l’envahisseur japonais lors de la guerre sino-­‐japonaise, il parvient à proclamer la République Populaire de Chine en 1949 et en sera le premier Président jusqu’à sa mort en 1959. « On suit et on avance dans les tempêtes avec notre président Mao ». Production des gardes rouges chinois, 1966. Mai 68 : Un mouvement de révolte étudiante sans précédent, né du malaise latent au sein de l'université française (critique de l'enseignement traditionnel, insuffisance des débouchés, menaces de sélection) gronde. Ce mouvement s’inscrit dans une crise internationale qui a pris naissance aux États-­‐Unis : en septembre 1964, universitaires, communautés afro-­‐américaines et hispaniques, et intellectuels lancent la protestation contre la guerre du Viêt-­‐Nam. Mais en France, le mouvement revêt un aspect plus global, plus spectaculaire qu'ailleurs. La révolte étudiante n’est que le prélude d’une série de grèves et d’une crise sociale généralisée, qui mettent en péril les sommets de l'État. Dans ce contexte, les étudiants des Beaux-­‐Arts de Paris se mobilisent et improvisent des ateliers populaires où ils multiplient les sérigraphies engagées. Cette technique leur permet de multiplier les motifs, idées et thématiques. 11
Aujourd’hui : La sérigraphie est un procédé qui tend à devenir une discipline artistique à part entière. En France, la technique est étudiée aux Beaux-­‐Arts alors qu’aux Etats-­‐Unis, les graphistes redoublent d’inspiration pour offrir des sérigraphies de plus en plus complexes entre performance artistique et forme d’expression contestataire. Shepard Fairey ou encore Ty Mattson sont des figures du renouveau de ce procédé. http://www.obeygiant.com Affiche de la série Dexter en sérigraphie Ty Mattson Affiche commandée par l’équipe de campagne de Barack Obama en 2008 Shepard Fairey Quand la publicité s’empare de l’iconographie propagandiste Coca Cola version soviet Diego Lauton M&M’s Red revolution’Ad Candydate 2008 par BBDO Australia 12

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