Enquête à Lourdes - Pascale Lafargue
Transcription
Enquête à Lourdes - Pascale Lafargue
Enquête à Lourdes Nous sommes en août 2002. J’organise un voyage d’étude à destination de Lourdes, car mes enquêtes me conduisent à en découvrir un peu plus sur la vie de Bernadette Soubirous. Bernadette Soubirous, temps de la réflexion Tout le petit groupe se retrouve à l’aéroport d’Orly, en ce dimanche 25 août 2002, prêt à vivre de nouvelles aventures. Nous atterrissons à l’aéroport de Tarbes puis nous louons une voiture pour nous rendre à Lourdes. Nous arrivons à l’hôtel. Je me présente à la réception de l’établissement et enregistre toutes les personnes du groupe. La réceptionniste me remet six clés correspondant aux six chambres réservées. Je distribue spontanément les clés à chacun des participants, puis je garde la dernière clé. Après le diner nous regagnons nos chambres qui sont toutes situées au même étage. Une de mes filles, Héloïse, m’accom- pagne pour cette enquête. Nous entrons dans notre chambre et lui laisse choisir le lit dans lequel elle préfère dormir. Nous nous endormons rapidement, emportées par la fatigue. Au petit matin, je suis réveillée par une goutte d’eau que je reçois sur mon front, puis une deuxième, puis une troisième. Totalement réveillée, je me demande d’où proviennent ces gouttes d’eau. Je regarde vers le plafond, je ne vois rien. Je regarde autour de moi et je n’arrive pas à obtenir une réponse cohérente. Je me lève toujours à la recherche d’une explication. Je me dirige vers ma valise restée ouverte, posée sur un appui en bois. Au moment de prendre mes vêtements, je constate qu’ils sont tout mouillés. Que s’est-il passé ? En tout cas, le linge mouillé ne peut expliquer pourquoi j’ai reçu trois gouttes d’eau sur le front. La valise est éloignée de mon lit et les vêtements ont plutôt le rôle d’absorber que de projeter l’eau. Ma fille se lève et se prépare, je lui explique ce qui vient de se passer. Elle est tout aussi perplexe que moi. Nous rejoignons le groupe au petitdéjeuner et je raconte comment j’ai été réveillée. Je fais ensuite appel au concierge de l’hôtel et lui signale une fuite d’eau dans ma chambre. En rentrant le soir à l’hôtel, la direction m’informe qu’aucune anomalie n’a été détectée, il n’y a pas de fuite d’eau, par contre tous mes vêtements ont été séchés et déposés sur mon lit. Le programme de la journée nous conduit, dans un premier temps, à la basilique de l’Immaculée Conception, au niveau supérieur. Nous pénétrons dans l’édifice alors qu’une messe en italien est célébrée. Je regarde l’allée centrale, j’hésite et puis finalement je me dirige sur la droite et emprunte une contre-allée. Le groupe se disperse en silence afin de ne pas déranger les pèlerins. Je progresse tout doucement dans cette petite allée dont les arcades marquaient les étapes du chemin de croix du Christ. Nous nous arrêtons devant la statue de Saint Jean qui correspond à l’étape numéro douze. Des ex-voto couvrent les murs et à un moment donné Héloïse s’approche de moi. Elle me fait remarquer : « Regarde Mum sur cette plaque il y a inscrit les prénoms, Pascal, Bernadette, Gilberte, Marcel. » Effectivement tous ces prénoms me parlent et me touchent de près. Ils me sont tous très fami- liers. Je trouve cela très troublant. Un signe ? Lorsque tout à coup, concentrée et émue, alors que j’écoute le prêche du prêtre, j’entends en clairaudiance et à plusieurs reprises : « Baisse les yeux, regarde et cherche, le chemin t’y conduit, agenouille-toi et cherche. » Je suis très troublée et en même temps que dois -je chercher ? Je réfléchis un instant tout en essayant de contrôler mon émotion, puis je me dis qu’après tout on ne trouvera rien d’étonnant, ni de ridicule de voir une personne méditer à côté d’une statue. Je m’agenouille à côté de ma fille qui ne comprend pas, puis intérieurement je me demande ce que je dois chercher et surtout ce qu’il faut trouver. Je regarde autour de moi, devant derrière et sur les côtés, mon regard balaye ensuite le sol mais rien n’attire mon attention. Sur ma droite se trouve le pilier sur lequel repose la statue de Saint Jean et autour de ce pilier une grille épaisse en fer 2 Enquête à Lourdes forgé l’enserre. Lorsque, en dépit de cause et en manque de réponses, mes yeux se posent sur cette grille et je décide, sans aucune explication rationnelle, de glisser mes doigts dans l’espace des trous de scellement. Contre toute attente je sens quelque chose rouler sous mon index. Minutieusement, j’arrive à m’en saisir et j’en extrais un chapelet, simultanément et à son contact, j’entends : « Regarde, on ne peut dissocier la Mère du Fils, cherche, cherche. » Je constate à cet instant qu’il manque la croix afin que le chapelet soit complet. Je suis toujours agenouillée. Je réinsère mes doigts dans les petits espaces de la grille en fer forgé, à la recherche du morceau manquant, puis j’en extrais victorieuse la croix. Je me retrouve ainsi avec ce chapelet reconstitué entre les mains inondée par l’émotion et les larmes. Je me relève, mes jambes ont du mal à me soutenir et je me dirige vers la sortie de la basilique. Il y avait sur le côté une petite chapelle dédiée à Sainte Anne. Or Maman est décédée le jour de la Sainte Anne. Je m’approche de la petite statue de Sainte Anne et je vois écrit en tout petit que le sculpteur qui avait signé son œuvre était de Nantes, ville natale de ma mère. Avec le petit groupe nous nous dirigeons ensuite vers la crypte située à la basilique Notre-Dame du Rosaire, au niveau inférieur. Nous atteignons dans le fond trois petites chapelles. L’impression y est particulière. Dans l’une de ces trois alcôves, il y a une petite châsse avec quelques reliques de Bernadette Soubirou. Je m’approche et je vois qu’un livre en italien est resté là. Spontanément je prends le livre et l’ouvre au hasard. Puis en clairaudiance, j’entends ma mère me dire : « Va directement à la page 53. » Une des personnes du groupe, qui parle couramment la langue, intervient et me propose de traduire ce qui y est écrit. Le texte parle de l’eau qui bénit et de l’esprit saint qui descend sur les fidèles et de l’encens qui purifie. Je fais aussitôt référence à ce qui s’est passé le matin même dans ma chambre d’hôtel et tout au long de l’après-midi. La journée se termine à l’église Sainte Bernadette où j’éprouve le besoin d’aller me recueillir et de parler à ma mère. A la sortie de l’église mes amis me feront remarquer que j’ai sur le pied un pétale de rose. Ce voyage à Lourdes restera un moment inoubliable et un temps fort dans mes recherches. J’ai reçu des réponses bien au-delà de mes espérances. Je voulais comprendre, je voulais me mettre en lien avec ma défunte mère. J’ai obtenu bien plus que cela. Tous ces messages, toutes ces informations qui m’ont été délivrées sont autant de petits cailloux blancs que je ramasse sur mon chemin initiatique, en tout cas celui sur lequel « on » voulait me conduire. Par contre, je repars avec la certitude, confirmée par les messages de ma mère, que l’Italie sera une étape incontournable pour la suite de mon chemin spirituel. Pascale Lafargue Lourdes, Basilique du Rosaire 3