Sal La Rocca sera bop et soul pour Jazz à Liège

Transcription

Sal La Rocca sera bop et soul pour Jazz à Liège
L’ACTU
cd
CLASSIQUE
Magnificat : 500 Years
of Choral Music ★★★
Decca et DG
L’aubaine : « 500 Years of Choral Music »
L’essentiel de la musique chorale en 50 CD à petits prix dans des
interprétations majeures. Bach par Schreier, Gardiner, Chailly,
Charpentier par Minkowski, McCreesh dans Victoria, Schütz, Purcell, Haydn et Mozart, Giulini dans Rossini, Abbado dans Schubert, Dutoit dans Berlioz et Poulenc, Boulez dans Stravinsky, Solti
dans Verdi et la 8e de Mahler, Bernstein et Britten par eux-mêmes. Des découvertes aussi comme The child of our time de Tip-
pett, la Missa brevis de Kodaly ou le Dream of Gerontius d’Elgar.
Des tubes populaires comme les Carmina burana d’Orff par Thielemann ou le Stabat mater de Pergolèse avec Bonney et Scholl côtoient des chefs-d’œuvre méconnus (Vêpres de Rachmaninov). Individuellement, on peut avoir çà et là d’autres préférences mais
globalement, l’ensemble est impressionnant et il n’a guère de
points faibles. S.M.
CLASSIQUE
CLASSIQUE
JAZZ
JAZZ
JAZZ
Mozart, Zacharias ★★★
Mozart, Bezuidenhout
★★★★
Roy Assaf,
Respect vol 1
★★
Phronesis,
Walking Dark
★★★
Hijaz,
Chemsi
★★
Jazz Legacy Productions
Edition Records
Zephyrus
Père israélien, mère
égyptienne, grand frère
amateur de jazz. Roy a
écouté tous les classiques dans son enfance
et son adolescence.
C’est à eux qu’il rend
aujourd’hui hommage,
avec Respect.
Un album dédié aux
grands pianistes, reprenant Basie, Monk, Peterson, McCoy Tyner, Hancock, Corea, Jarrett…
Avec Rueben, Rogers à
la basse et Greg Hutchinson à la batterie et la
trompette de Roy Hargrove sur certaines pistes.
Un hommage joyeux qui
swingue à souhait. Et un
Roy Assaf qui imprime
sa marque à chacun des
morceaux. J.-C. V.
Jasper Hoiby (basse), Ivo
Neame (piano), Anton
Eger (batterie) ont souvent improvisé dans le
noir. Cela se ressent dans
cet album étonnant, aux
mélodies travaillées mais
ouvertes aux impros collectives. Et qui ne ferment
jamais la porte aux exclamations ironiques. La musique court, la batterie rattrape la basse, le piano
fuit dans une impasse, la
basse vient l’en déloger,
le piano s’impose dans
une nouvelle allée, ça
joue tout le temps et ça
séduit tout le temps aussi
par l’originalité et la cohésion. J.-C. V.
Chemsi, c’est le soleil en
arabe. Et le soleil fait la fête dans cet album de jazz
métissé de musiques
orientales. L’oudiste tunisien a écrit quasi tous les
morceaux. Il y a du doudouk, de la flûte nay, un
violon manouche mais ce
qui fait le ciment de ce
groupe belge, c’est le piano de Nico Deman, qui a
composé trois morceaux
et qui donne une couleur
inhabituelle à cette musique world et la transforme en véritable jazz.
MDG
Patiemment mais sagement, Christian Zacharias termine sa 2e intégrale des concertos de
Mozart en dirigeant du
clavier son Orchestre de
chambre de Lausanne
(ici les K 491 et 503).
Des lectures qui s’imposent par leur clarté et
leur bon goût. On est loin
des petits gadgets de la
première version avec
ses différents chefs. On
est surtout dans un environnement plus homogène où un musicien soliste
donne l’impression de faire de la musique de chambre avec les instrumentistes de son orchestre. S.M.
Page 22 Mercredi 9 mai 2012 Mad
harmonia mundi
Kristian Bezuidenhout
semble bien parti pour
nous donner, à sa façon
et en mélangeant les genres, l’intégrale qui comptera de l’œuvre pour pianoforte de Mozart. Deux
sonates cette fois, mais
d’envergure (les K 332 et
333), les Variations sur
Ein Weib ist das Herrlischste Ding K 613 et la Fantaisie inachevée K 396, complétée ici par Maximilian
Stadler. Même volupté
de l’instrument avec ses
timbres élégants et feutrés, même effet de surprise dans le jeu du claviériste hollandais, même leçon de style : pour
tout dire, un régal ! S.M.
J.-C. V.
le festival
DE LA
SEMAINE
Le festival de Liège est un des grands rendez-vous de la saison
bleue. Avec Aka Moon, Philip Catherine, Anthony Joseph, etc.
ENTRETIEN
À ne pas manquer
azz à Liège, c’est ce week-end
des 11 et 12 mai au Palais des
Congrès de Liège. Et c’est
comme si l’été revenait. Après on
enchaîne avec les autres festivals,
Comblain, Gand, Dinant, etc.
Voyez ci-contre, il y aura des vedettes. Le vendredi 11, le contrebassiste Sal La Rocca sera sur la
scène du club Maison du jazz
avec le Bop and Soul Sextt, un
groupe où figurent aussi Maxime
Blésin, Pascal Mohy, Hans Van
Oosterhout, David El Malek et
Grégory Houben. Du bop assaisonné de soul, qui donne une irrésistible envie de danser. Nous
avons rencontré Sal La Rocca, 50
ans, chez lui, à Saint-Gilles, coiffé de son éternel bandana.
J
Vous êtes tellement présent sur
nos scènes, avec l’un ou l’autre
artiste, que vous vous fondez
dans le paysage. Etre le sideman
permanent, c’est frustrant ?
Pas du tout. Etre sideman est un
plaisir, que je préfère à celui
d’être soliste. C’est un rôle très
ingrat mais qui donne beaucoup
de bonheur. Et cela ne m’empêche
pas de garder ma personnalité.
Vous avez commencé par jouer
de la guitare.
Du rock dans les années 70. J’adorais Otis Redding, Tina Turner,
Slade, les Scorpions et Led Zepp.
J’habitais Liège et je venais à Bruxelles jouer avec un groupe de
hard rock. Puis j’ai dû aller travailler en usine, pendant six ans.
J’ai alors mis la musique de côté.
Et vous avez ensuite troqué la
guitare contre la contrebasse.
J’avais fait la connaissance d’un
saxophoniste. On a partagé un
appart à deux. Je portais une
grosse barbe. Un jour, il m’a dit :
« Tu as une tête de contrebassiste. » Je l’ai pris au mot, sur un
coup de tête. Mais je ne regrette
vraiment rien.
Vous avez joué avec quasi toute
la scène belge, et avec des tas
de musiciens étrangers, Steve
Grossman, Charlie Mariano, Di-
Da Romeo
& The Crazy
Moondog Band
Vendredi,
19 h 30, salle
Loterie nationale
Daniel Romeo
est un bassiste extraordinaire.
Son jazz funky provoque immédiatement l’enthousiasme et l’envie
de bouger. La décision de le faire
inaugurer le festival liégeois est
excellente : d’emblée le public sera conquis. D’autant que le Belge
s’adjoint une guest bien star avec
Eric Legnini, qui, au Hammond
comme au piano, groove comme
pas deux.
Roy Hargrove
Quintet
Vendredi, 23 h 15,
salle Wallonie
« Ce à quoi j’aspire, c’est jouer, être sur scène. Sinon je me sens comme un lion en cage. » © JOHAN VAN EYCKEN.
dier Lockwood, Lee Konitz, Stanley Jordan, Jacky Terrasson…
Je me suis beaucoup frotté aux
autres. Mais je ne suis pas le seul.
Voyez Jean-Louis Rassinfosse,
Philippe Aerts, Nicolas Thys.
Ce sont des genres différents,
des expériences très diverses.
Je suis 100 % jazz et j’ai une palette assez large. Peut-être parce que
j’ai d’abord fait du rock ; quand
on me demande une base rock,
c’est sans problème. Peut-être aussi parce que je suis autodidacte :
je ne suis pas formaté par un professeur. Et puis je n’ai pas d’œillères, j’aime beaucoup de styles. Dani Klein, de Vaya con Dios, avait
monté un groupe acoustique et
elle m’a demandé de jouer avec
elle. J’ai beaucoup aimé. Ça m’a
apporté beaucoup de choses.
Et puis vous avez monté votre
propre groupe. Avec un premier
disque et puis un second.
Le premier album, c’était il y a
dix ans, le début d’une histoire
amoureuse. J’avais plein de musiques en tête. Je me suis dit : si on
enregistrait ce foisonnement
d’idées. Ce fut Latinea, l’anagramme de Natalie. Le deuxième, qui
vient de paraître, It could be the
end, c’est très différent : c’est voulu, projeté, un quintet avec l’esprit jazz. On a joué comme sur scène, c’est pour ça qu’il sonne bien.
A Liège, vous jouez avec Bop
and Souls Sextt, le projet du guitariste Maxime Blésin.
Ça reflète bien les années 50-60,
le bop commençant, assez soul.
Une très chouette musique, festive. On a la patate quand on joue
ça.
Propos recueillis par
JEAN-CLAUDE VANTROYEN
씰 Bop 1 Soul Sextt, 11 mai, club Maison
du jazz, 19 h 15 ; www.jazzaliege.be
Duo Pascal Mohy/Sal La Rocca around
Duke Ellington, Jazz Station, Saint-Josse,
samedi 12 mai.
Le trompettiste
américain ne
tient pas en place. Il avait mis le feu il y a deux
ans au Brosella, il a réédité l’incendie à Gouvy la même année. Son
néo-bop est plein de chaleur et
s’abreuve au bop et la soul. Il est
entouré d’excellents musiciens
qui, comme lui, swinguent, improvisent mais n’oublient jamais la
mélodie : Justin Robinson, Sullivan Fortner, Ameen Salem et
Quincy Phillips.
Ambrose
Akinmusire
Samedi, 19 h 45,
salle Fédération
Wallonie-Bruxelles
C’est, je crois,
son premier concert en Belgique. Le trompettiste
US a fêté ses 28 ans ce 1er mai. Il
dispose d’une virtuosité technique impressionnante qui ne cache cependant ni l’émotion ni le
dynamisme. Il a joué avec Steve
Coleman, Joshua Redman, John
Anderson, Michekl Portal. Il est
entouré de Sam Harris, Harish Raghavan et Justin Brown. J.-C. V.
Mad Mercredi 9 mai 2012 Page 23
musiques
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Sal La Rocca sera bop
et soul pour Jazz à Liège

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