Nice-Matin - Club de la Presse Méditerranée 06

Transcription

Nice-Matin - Club de la Presse Méditerranée 06
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•2•
Actu : Edito • brèves
EN BREF
L'EDITO
.
Par Paul Barelli
France Bleu Azur :
Sabourdy succède
à Delattre
Afin que nul journal
ne meure
Quand une entreprise vacille,
et c’est le cas de Nice-Matin, le
personnel est assailli par des
données comptables. Des chiffres
implacables qui témoignent
d’une perte mensuelle de 2 à
300 000 euros. La menace d’un
redressement judicaire s’est
profilée. Depuis trois ans, les mille
salariés du groupe Nice-Matin
vivent dans la peur de perdre leur
emploi. Et tout laisse craindre
que le couperet d’un plan social
rebaptisé hypocritement « plan
de redressement » ne tombe.
Je ne suis pas près d’oublier les
regards sombres que j’ai croisé
le 7 octobre lors de l’assemblée
générale de ces hommes et ces
femmes les nerfs à vif. Ils ont
conscience que les raisons de
cette tourmente sont complexes
et renvoient à la crise de la presse
écrite qui ne date pas de 2007.
Pourtant, ce jour là, des voix se
sont élevées avec force : « nous
nous battrons jusqu’au bout ».
Ces termes propres à de
nombreuses entreprises en crise
devraient inciter notre profession
à faire preuve de solidarité. Ne
pas effacer d’un coup de gomme
l’’hebdomadaire d’opinion le
Patriote qui a « disparu » il y
a quatre mois, Des confrères
ont perdu leur emploi, même si
le Patriote reparait depuis le 3
octobre dans une version allégée.
Que peuvent faire les journalistes
qui ont encore un emploi pour
leurs confrères menacés ?
Peu de choses, hélas. Relater
les soubresauts de la presse
écrite. Faire leur métier. Et
dire au public : achetez les
journaux ! .
SOMMAIRE
L'Édito / En Bref
Focus adhérent
Tribune
Côté Livres
Entre Nous
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"
Bienvenue à Thierry Sabourdy, nommé directeur
de France Bleu Azur à Nice. Ce passionné de
radio qui a commence sa carrière professionnelle
en 1984 comme animateur dans plusieurs
stations locales locales privées, était en poste à
Metz depuis quatre ans où il dirigeait France Bleu
Lorraine Nord.
Thierry Sabourdy prend les rênes d’une station
qui n’a cessé de voir progresser son audience
ces dernières années. Il succède à Emmanuel
Delattre qui prend en charge France Bleu
Alsace. « C’est un grand professionnel » a relevé
Claude Perrier, nouveau directeur du réseau
France Bleu, qui a intronisé Emmanuel Delattre
à Strasbourg.
Entré à Inter il y a 34 ans, Emmanuel Delattre,
54 ans, a fait sa carrière dans le service public.
Envoyé permanent pendant dix ans à Rome et
au Vatican, il a choisi d’ « évoluer en 2002, en
devenant directeur de radio ». Sa présence a
permis au Club de la presse d’apprécier ce
journaliste chevronné qui nous a ouvert ses
studios.
Les liens France Bleu Azur CPM06 ne datent pas
d’hier. Dominique Antoni qui dirigeait la station
a présidé avec efficacité le Club de la presse.
Nous sommes persuadés que Thierry Sabourdy
s’inscrira dans cette continuité de relations
confraternelles. Focus Méditerranée
Dossier du Mois
Focus Médias
Focus Partenaires
Actu photos
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•3•
Actu : SPÉCIAL NICE-MATIN
Nice-Matin : comment
un des fleurons de la PQR se
retrouve en pleine tourmente
.
Par Paul Barelli
7 octobre 2013 restera dans les annales
de Nice-Matin comme un des jours les
plus sombres de son histoire. 13h30 au
siège du quotidien route de Grenoble.
Assemblée générale du personnel. Les
visages sont graves, l’atmosphère électrique. Parmi les 400 salariés présents
: Robert, 71 ans, retraité, est venu soutenir ses collègues de ce journal auquel
il a consacré sa vie professionnelle :
« Ce quotidien, issu de la résistance
n’aurait jamais du se retrouver menacé
d’un redressement judiciaire ». Robert,
traduit le sentiment général. Prospère
durant plusieurs décennies, le journal
créé le 1er septembre 1944 par Michel
Bavastro, puis racheté en 1998 par le
groupe Hachette Filipacchi Medias est
tombé de Charybde en Scylla depuis
une dizaine d’années.
Des records pulvérisés
dans les années 2000
En 1998, le groupe Lagardère rachète
toutes les actions des fondateurs de
Nice-Matin pour 91,5 millions d’euros
et confie la direction du quotidien à
Michel Comboul. Une nouvelle époque
s’ouvre, comme l’a relaté l’Express
récemment. Jusqu’alors les éditions
varoises de Nice-Matin souffraient de
la concurrence de Var-Matin détenu
par Hachette. Var-Matin et Nice-Matin
fusionnent. L’année suivante la même
opération est répétée en Corse, La
Corse éditée par La Provence (détenue
par Hachette) fusionne avec l’édition
corse de Nice-Matin.
Le nouveau journal est rebaptisé CorseMatin. Au milieu des années 2000 les
trois titres pulvérisent des records avec
une diffusion cumulée de 250 000
exemplaires. Seulement, Arnaud Lagardère qui a succédé à son père à la tête
du groupe décide en 2007 de vendre
ses journaux régionaux à un spécialiste
de la presse : le Groupe Hersant Média.
Et si l’on tente d’expliquer comment
Nice-Matin s’est retrouvé au cœur
d’une tourmente il convient de situer
la toile de fond : l’appauvrissement du
marché publicitaire que subit la presse
écrite dans son ensemble
Retour à l’année 2008. Nice-Matin et
La Provence font alors partie des journaux les plus rentables de France. Le
groupe Hersant débourse 160 millions
•4•
Actu : SPÉCIAL NICE-MATIN
d'euros pour racheter les deux titres à
Lagardère.
Pour moderniser Nice-Matin - l’achat
de nouvelles rotatives -, GHM annonce
qu’il va investir 40 millions d’euro. Seulement, un an après, l’empire Hersant
clôture l'année 2009 sur une chute de
son chiffre d’affaires, qui passe de 900
à 750 millions d'euros. GHM qui reposait en partie sur Paru-Vendu, ses journaux d’annonces gratuites au travers
de sa filiale Comareg, voit les sites
d’annonces en ligne bouleverser cette
donne financière.
Le groupe Hersant accumule une dette
bancaire de plus de 220 millions d'euros. En novembre 2011. GHM met en Bernard Tapie en visite au siège du groupe Nice-Matin en décembre 2012. © JC Magnenet / ANP
liquidation judiciaire la Comareg, laispartie, il faudra restructurer l'entreprise, régional. « La crise que subit notre joursant 1650 salariés sur le carreau.
autrement dit réduire une fois encore nal, c’est celle de toute la presse écrite
Le divorce Hersant -Tapie les effectifs (180 départs avaient été avec l’appauvrissement du marché de
la publicité, souligne Gérard Pitocchi
Fin 2012, Tapie surgit. En s’associant négociés en 2008).
délégué CGT. Nous avons été rachetés
à Philippe Hersant pour racheter La
Provence et Nice-Matin, Bernard Tapie « Comment Hersant m’a en 2007 par le groupe Lagardère qui a
engrangé les bénéfices - tous les ans
permet au propriétaire de GHM de réali- (presque) tuer »
ser une bonne opération .En entérinant Cette peur du naufrage d’une grande entre 1997 et 2007 (c’était entre 8 et 10
l’accord Hersant/Tapie, les banques entreprise qui fait vivre 1 400 familles millions de bénéfice net) sans investir
acceptent de s’asseoir sur 166 millions et génère 95 M€ de chiffre d'affaires dans un ambitieux projet. Le groupe
d'euros de créances impayées.
annuel a été à l’origine sur les réseaux Hachette Filipacchi Medias n’a pas
Seulement, il aura suffi de six mois pour sociaux d’une page facebook "Nice- donné une réelle ampleur à internet,
que le couple Hersant-Tapie explose. Matin résistance" ouverte le 15 sep- et surtout n’a pas développé le parc inDébut juillet, Philippe Hersant, pré- tembre ou encore d'une chronologie « dustriel, acheté de nouvelles rotatives.
sident de GHM, indique qu'il deviendra Comment Hersant m'a (presque) tuer ». C’est le point de départ. Ensuite GHM
actionnaire majoritaire de Nice-Matin, à Depuis l’inquiétude des salariés n’a pas a été contraint de racheter la gestion de
75%, tandis que La Provence, détenue cessé de croître. Le quotidien régional la Comareg. Je pense qu’il y a une responsabilité partagée des divers actionpar Bernard Tapie, en conservera 25%. perd 300 000 euros par mois
Le 3 juillet, lors du conseil d'administra- L’éventualité d'un dépôt de bilan d'ici naires ».
tion, le Directeur général de Nice Matin la fin de l'année, faute d'une trésorerie Une chose est sûre, l’avenir de Niceprévient que pour redresser la barre, suffisante pour assurer ses charges, a Matin reste à écrire. Les mille salariés
il va falloir investir dans le titre. Domi- été évoquée à plusieurs reprises tandis du groupe - près de 600 au quotidien,
nique Bernard fixe même l'enveloppe que la suppression de 180 à 200 postes plus de 400 dans ses deux filiales Euronécessaire à 25 millions d'euros : 15 a été présentée comme inévitable. A sud et PubliNice Service - sont déterque l'actionnaire s'engage à apporter, l’heure où nous écrivons ces lignes, minés à se battre pour la survie de leur
10 que Nice-Matin peut générer, notam- personne ne savait quel serait le destin journal. Qui est un peu le notre.
ment grâce à ses actifs immobiliers.
de Nice-Matin.
Philippe Hersant promet alors qu'il va Il serait sans doute caricatural de désirevenir dès septembre avec un nouvel gner le groupe Hersant comme responinvestisseur. Et rappelle qu'en contre- sable de tous les maux du quotidien
.
•5•
Actu : brèves
Décollage numérique réussi pour Azur TV
© capture d'écran
Dans les tuyaux depuis un bon moment,
la nouvelle chaîne de TNT locale
azuréenne a enfin vu le jour. Azur TV a
commencé à émettre le 1er septembre
à la grande fierté de son directeur,
Hervé Raynaud : « Une nouvelle page
s’ouvre pour la télé locale ». Azur TV
émettra de 6h30 à une 1h30 sur le
canal 31 de la TNT et sera diffusée de
Menton à Saint-Tropez. Elle s’appuiera
sur l’expérience de sa grande sœur du
câble Nice Azur TV. L’équipe technique
s’est du coup étoffée. Au total 25
AIJ : rendez-vous
en novembre
à Metz
Les prochaines Assises internationales du
journalisme et de l’information auront lieu
à l’Arsenal de Metz les 5, 6 et 7 novembre
2013. Des prix viendront récompenser
les publications parues dans les 12
derniers mois qui interrogent le mieux
le journalisme et éclairent la pratique du
métier. Le jury sera présidé par Patrick de
Saint-Exupéry, cofondateur et rédacteur
en chef de la revue XXI et remttra ces prix
le 6 novembre à 20h30.
.
Retrouvez le liste des nominés
sur notre site.
personnes collaborent à ce projet basé
sur la proximité : « La chaîne produira
90 % des contenus diffusés, assure son
directeur. Nous voulons être une chaîne
de service, qui donne la parole à tout
le monde. La grille des programmes
appartiendra aux téléspectateurs. Nous
proposerons par exemple de l’info, mais
avec un ton différent. Davantage axée
sur le service et le bien-être que sur les
faits divers. » Azur TV mise aussi sur
des émissions phares pour fidéliser
une audience potentielle estimée à 1,5
millions de téléspectateurs. En fil rouge,
elle propose tous les jours à 18h30 La
Grande Émission, un rendez-vous d’info
avec deux JT de huit minutes et une
partie plateau délocalisée dans un lieu
de la région (Marineland ou Mougins
récemment). En plus d’une grande
variété de magazines de découvertes
ou de rencontres, la chaîne accordera
une place importante à l’OGC Nice
avec plusieurs émissions spéciales
ainsi que la rediffusion des matches
de championnat le lundi. L’équipe
éditoriale assure également que la
politique ne sera pas en reste : « En vue
des élections municipales, nous ferons
un tour d’horizon de tous les candidats
dans les grandes villes ».
.
Déjà disponible sur les box SFR
(canal 376) et Darty (canal 283)
Azur TV devrait émettre avant
la fin de l'année sur le réseau
Orange dans les Alpes-Maritimes
(canal 269).
Pour retrouver émissions
podcast : www.azur-tv.fr
L'actu vue par Kristian...
et
•6•
Actu : MÉDIASCOM'06
L'événement de septembre
Pot du mois au musée Fernand Léger
© P. DEJARDIN
© P. DEJARDIN
Pas évident de « monter » une telle opération, en si peu de temps et en dehors
de Nice. Chapeau à notre confrère JeanFrançois Téaldi sans oublier le personnel du musée.
Pour la majorité des participant(e)s le
musée national Fernand Léger de Biot
fut une découverte. C'est l'un des trois
musées nationaux des Alpes-Maritimes
avec le Pablo Picasso de Vallauris et
celui de Marc Chagall de Nice, tous les
trois étant placés sous la direction de
Maurice Fréchuret.
Avant le traditionnel pot du mois, nous
avons eu l'immense chance de faire la
visite privée de l'exposition permanente
au 1er étage en compagnie de Maurice
Fréchuret et de Nelly Maillard, la directrice de collection du musée. Deux personnages passionnés jusqu'au bout des
« ongles », pas du tout économes de
leurs connaissances et dont le plaisir à
les transmettre est une évidence. Journalistes et communicant(e)s ont trouvé
de quoi satisfaire leur curiosité à tel point
que le timing a eu un peu de mal à être
respecté. Pas très grave car cette visite
exceptionnelle a donné des envies de
© P. DEJARDIN
revenir et de partager encore plus longtemps les
plaisirs de ce lieu unique dans un cadre exceptionnel.
Infos : www.musee-fernandleger.fr / 04
92 91 50 30 / gratuité pour les moins
de 26 ans et le 1er dimanche du mois.
Texte et photos : Philippe Dejardin
•7•
Actu : brèves
L'événement d'octobre
Déjeuner-débat : Philippe Frizon, de l’antiterrorisme à la PJ de Nice
.
Par Pierre-Olivier Burdin
Le chef de l’antenne de la Police Judiciaire de Nice a répondu aux questions
des journalistes du Club de la presse Méditerranée 06. Volubile, ce « grand
flic » est revenu sur son parcours avant d’évoquer sa mission actuelle à Nice.
Originaire d’Alès, Philipe Frizon rentre
dans la police nationale « un peu par
hasard ». Il débute en 1988 comme
inspecteur au SRPJ Marseille. Pendant
quatre ans, il apprend l’enquête aux côtés
d’inspecteurs chevronnés et « touche à ce
qui se fait de mieux au niveau investigation
à Marseille. » Il passe ensuite le concours
de commissaire et réalise une formation
de deux ans à Saint-Cyr-au-Mont-d’Or.
Suivent de nouvelles affectations en
Normandie, à la sécurité publique, puis à
la direction centrale de la PJ à Paris.
C’est en 1997 qu’il intègre le service de
lutte antiterroriste. Il gravit les échelons et
occupera le poste de numéro 2 du service
Nous pensions après ces révélations
jusqu’à son départ pour Nice en 2010.
d’informations ultra-secrètes que notre
enquête était vouée à l’échec. Ce fut un
L’affaire Érignac
rude coup car les assassins ont ainsi
Survient pendant cette période une date
appris qu’ils étaient identifiés. Quelques
importante dans sa carrière. Le 6 février
mois après cependant, on a constaté
1998, le Préfet Claude Érignac est
que l’article avait produit un autre effet. Il
assassiné. Son service est mobilisé sur
a instauré une certaine instabilité parmi
cette affaire. « Je suis le seul policier à
les gens visés et cela nous a permis de
avoir connu l’affaire Érignac du début à la
poursuivre notre travail. »
fin » souligne-t-il. La lutte anti-terroriste, en
Une affaire que le fonctionnaire de police
collaboration avec les services de police
semble connaître sur le bout des doigts.
basés en Corse, contribue à l’arrestation
Au point de déclarer : « Pour moi, la
des auteurs de l’assassinat. Une prise
culpabilité de Colonna ne fait aucun
incertaine jusqu’au bout : « En février
doute, il est quand même passé devant
1999, trois mois avant l’arrestation du
trois cours d’Assises qui l’ont reconnu
commando Érignac, un article du Monde
coupable. » Philippe Frizon n’exclut pas d’
affirmait que la police avait ciblé les
écrire un jour sur ce dossier fort complexe
assassins. L’article était particulièrement
et à propos duquel tout n’a pas été dit.
bien documenté. De toute évidence il y
La trajectoire de Philippe Frizon le conduit
avait eu des fuites, mais elles n’émanaient
en 2010 à Nice, à la tête de l’antenne
sans doute pas de la hiérarchie policière.
niçoise de la PJ forte de 136 fonctionnaires
© CPM06
qui traitent pratiquement tous les types de
criminalité : « Il y a de quoi faire sur la
Côte d’Azur ! » lâche-t-il avec ironie.
Nice et ses spécificités
Diriger la PJ niçoise ? Il ne voit pas
dans cette affectation une quelconque
forme de pré-retraite : « Après treize
ans d’antiterrorisme, j’avais envie de voir
autre chose. Pour rigoler, on se disait
souvent à Paris : « Y a-t-il une vie après
l’antiterrorisme ? » Il fallait clairement que
je prenne un service où je ne m’ennuie
pas et c’est le cas ici. » Banditisme,
réseaux de stupéfiants, proximité de le
mafia italienne, vols à mains armés, délits
financiers, Philippe Frizon a déjà gouté à
toutes les spécificités locales depuis son
intronisation. Pendant l’été, son service
porte une attention toute particulière au
périmètre Saint-Tropez-Cannes Monaco,
« car tout le monde s’y rassemble et
•8•
Actu : brèves
L'événement d'octobre
© CPM06
c’est là que se créer des alliances pour
des réseaux de stups ou des affaires
financières. »
Les dérives liées à l’argent sont
devenues familières du fonctionnaire
au fil des dossiers chauds qu’il a eu à
traiter, impliquant notamment les maires
de Beausoleil et Saint-Jean Cap Ferrat.
Il en attend maintenant avec impatience
l’aboutissement : « Certaines instructions
sont très longues. Entre-temps les mis
en cause et leurs avocats font leur travail
et tentent de dégonfler l’affaire dans
les médias. Vous me demandez si les
dossiers de René Vestri et Gérard Spinelli
se sont dégonflées judiciairement ? Je
vous donne rendez-vous à l’audience du
tribunal, vous ne serez pas déçus. »
Bijoutier, crime organisé
et proxénétisme
Actualité oblige, impossible de ne pas
aborder avec le chef de la PJ l’affaire du
bijoutier braqué à Nice en septembre.
« Le butin a été estimé à 125 000 euros
en bijoux et 13 000 euros en liquide.
L’enquête suit son cours, nous travaillons
à l’identification du deuxième braqueur »
livre-t-il avec prudence. Il réfute en
revanche une quelconque pression
hiérarchique liée à la médiatisation de ce
faits divers : « Malgré le retentissement
de cette affaire, personne ne nous a
mis la pression. On ne m’appelle pas
tous les jours pour savoir où j’en suis. »
La Croisette avait également défrayé la
chronique cet été avec un vol de bijoux au
Carlton estimés à 103 millions d’euros :
« On part sur plusieurs des hypothèses,
affirme le chef de la PJ. Un "Arsène Lupin",
ça peut exister. Mais bien souvent, avec
du recul sur l’enquête, le mythe s’effondre
et on s’aperçoit qu’on a eu affaire à des
pieds nickelés. »
Philippe Frizon est sur la Côte d’Azur
depuis trois ans. De quoi nourrir une
analyse pertinente de la criminalité
organisée locale : « Le milieu niçois a
vieilli, mais il tient encore la route. Il fait
office de juge de paix entre les nouvelles
équipes qui se sont installées. Il y a très
peu de règlements de compte dans le
département. Cela prouve que chacun
y trouve son compte. » Le fonctionnaire
ne nie pas l’ampleur des ramifications
sur la Côte d’Azur des organisations
criminelles issues des pays de l’ancien
bloc soviétique.
Quant à la lutte contre le proxénétisme
organisé, la PJ va renforcer son action :
« C’est une priorité. Nous allons créer
une unité dédiée à la lutte contre le
proxénétisme. Elle comprendra quatre
policiers. La difficulté réside dans le fait
que les réseaux, venus de l’est pour la
plupart, installent les filles et une fois que
ça fonctionne ils désignent l’une d’entreelles pour diriger le travail. Ils peuvent
ainsi retourner en Italie qui est un peu
leur base arrière. » La PJ de Nice a déjà
établit des contacts avec son homologue
transalpine pour mettre en place une
collaboration transfrontalière susceptible
d’apporter plus d’efficacité.
A l’occasion de ce rendez-vous avec
le Club de la presse, Philippe Frizon
se montre loquace, maniant volontiers
l’humour. Comme si après toutes ces
années passées à l’antiterrorisme, il
découvrait une nouvelle facette de son
travail : « Communiquer avec la presse
est une des missions que je me fixe à la
PJ. C’est vrai que c’est différent du service
antiterrorisme, où l’on ne communiquait
pas ou alors très peu. Le tout est de
travailler en bonne intelligence avec
les journalistes. Ces derniers sont en
général très bien informés, mais quand
je leur dis d’attendre pour sortir une
info, ça a toujours été respecté. » Ces
rapports pourraient-ils un jour le pousser
à organiser des conférences de presse
régulières ? « Cela a été fait récemment
pour une affaire de stups, mais c’est aussi
du ressort du Procureur de la République.
S’il m’invite à un point presse pour
apporter des éléments, je viendrai sans
problème. » En attendant, Philippe Frizon
a franchi l’étape de la communication 2.0
et possède à présent un compte twitter…
•9•
Actu : brèves
A Nice, l’avenir appartient aux fanzines
.
Par Pierre-Olivier Burdin
Le web n’a pas encore eu la peau des
fanzines. Ces publications alternatives
conçues de manière artisanales font
de la résistance. A Nice, les parutions
s’enchaînent dans des circuits de
distribution plus ou moins en vue. Il y
a d’abord Zéro, la revue internationale.
Image, musique, politique, littérature
et cinéma y sont abordés dans la plus
pure tradition du fanzine. Zéro cultive
un côté alternatif et provoc’. Textes à
contre-courant, photos rétro, roman
photo déjanté et pastiches de pubs
s’entrecroisent. Vendu un euro, le
fanzine compte déjà cinq numéro à son
actif. A en écouter Richard, alias John
Badonna, l'un des rédacteurs, dans les
colonnes de 20 Minutes, pas question
de se prendre au sérieux : « Zéro a pour
vocation de parler de choses drôles de
façon sérieuse, ou l'inverse. L'idée, c'était
pas de faire un truc snob et chiadé ».
Autre concept créé cette année :
Endemic, davantage consacré à la
création artistique locale. Le projet a
germé dans l’esprit de Céline, bientôt
rejointe par deux acolytes, Loïc et
Raphaëlle. « L’idée est de mettre en
avant les différents talents créatifs à
Nice » résume Raphaëlle, également
chargée de donner une cohérence à la
maquette. Endemic tient (presque) dans
la poche et compile 32 pages de dessins,
proses, collages et photos, tous réalisés
par des artistes du cru. « C’est un moyen
de découvrir de nouveaux talents, estime
Loïc. On a constaté que beaucoup de
gens créaient chez eux et pour eux,
mais ne se faisaient pas connaître. » Le
deuxième numéro sorti en septembre
regroupe plus d’une vingtaine de
participants. Si leur crédo est différent,
Zéro et Endemic perpétuent la tradition
du fanzine, fait avec peu de moyens et
beaucoup de passion.
.
Contacts :
[email protected]
[email protected]
Julien Camy
présente son
documentaire
à Mouans -Sartoux
Membre du CPM06, Julien Camy a
présenté son film « Le Boulanger du
coin » au Festival du Livre de MouansSartoux. Le documentaire sur un artisande Cannes-La Bocca s'est révélé être
un très instructif volet sociologique
sur les conséquences de la Guerre
d'Algérie. Sans polémique mais pas
sans question. .
© P. DEJARDIN
• 10 •
Actu : brèves
Le prix franco-allemand du journalisme fête ses 30 ans
Les relations franco-allemandes sont traduites, analysées par des journalistes pour
des auditeurs, téléspectateurs, lecteurs et
internautes réciproquement dans les deux
pays. La remise des prix d’une valeur totale
de 28 000 € récompense le travail de la
profession. La cérémonie du 30e anniversaire a eu lieu, en juillet dernier, au Ministère des affaires étrangères, à Paris.
Les lauréats : dans la catégorie vidéo, le
prix est attribué à Delphine Prunault pour
son reportage « Le Miracle allemand, à
quel prix ? », une production de l’émission
de France 2 Envoyé spécial. Le film traite
un sujet crucial du débat politique franco-allemand. Il démystifie l’économie allemande
qui a été présentée comme modèle auprès
des Français en démontrant de façon claire
ses forces et faiblesses. La journaliste a
pris une position claire, courageuse en
dénonçant un système.
Le prix audio a été attribué à Delphine Simon pour « Mon père s’appelait Werner »
diffusé par France Inter. Des témoignages
mettent en lumière les blessures des enfants de la guerre qui ne se sont toujours
pas cicatrisées aujourd’hui.
Dans la catégorie écrit, le journal La Croix
est récompensé pour « France-Allemagne,
les noces d’or » qui traite des relations franco-allemandes au quotidien, le vécu des
personnes, les liens entre les deux pays.
Le prix multimédia a été attribué à Tawan
et Joris Rühl pour Portraits de frontières
publié sur www.tv5monde.com. Enfin le
Prix des Jeunes talents revient à Isabelle
Foucrier pour la série « La Séance diapo »
diffusée sur Arte. La journaliste traite de
manière originale et amusante des sujets
d’actualité en associant web, vidéo et texte.
A noter que le grand prix des médias avait
été attribué en mars dernier au député eu-
.
Par Geneviève Roussel
ropéen Daniel Cohn-Bendit. Il a renoncé à
cette distinction en raison des débats à son
encontre.
Les parrains des jurys : Philippe Rochot,
ancien grand reporter de France2, Will
Steul, président directeur général de la
Deutschlandradio, Ines Pohl, rédactrice en
chef du quotidien allemand Taz, Memona
Hintermann-Afféjee, membre du conseil supérieur de l’audiovisuel. A noter que peuvent
se porter candidats, des journalistes ainsi
que des rédactions qui présentent des travaux traitant des thèmes allemands d’un
point de vue français et réciproquement ou
bien encore de thèmes franco-allemands
dans un contexte européen.
.
Prix franco-allemand du
journalisme
tél +49 (0) 681 602 2407
[email protected] / www.pfaj.eur
• 11 •
Actu : brèves
Le Patriote nouveau est arrivé !
Le premier numéro du nouvel
hebdomadaire « Patriote Côte
d’Azur », journal libre et solidaire, est
paru le 3 octobre dernier. Si le journal
garde le même titre et la même
périodicité (hebdomadaire) que son
prédécesseur disparu en mai à la suite
à d'une liquidation judiciaire, « il ne
s’agit pourtant pas d’une reparution »,
selon son directeur, Jean-Paul
Duparc. Plutôt une renaissance donc,
la première édition portant la mention
“numéro 1”. « Nous avons cherché
des partenariats et une mobilisation
pour recréer un journal qui offre un
autre regard sur l’actualité, relate le
directeur. Il y aura tout de même une
continuité et des valeurs communes
avec l’ancien Patriote. »
Le partenariat en question a été trouvé
auprès de la société d’édition SEVAC,
déjà éditrice de l’hebdomadaire
Pays des A-M. La signature d’une
convention a permis ensuite la
création d’une filiale spécifiquement
dédiée au Patriote : Alpes Azur
Éditions. Pour l’heure, l’hebdomadaire
propose chaque vendredi huit pages
d’informations locales et d’opinions.
Le journal démarre cette nouvelle
aventure avec une journaliste
salariée, Latifa Madani. « L’objectif est
de repartir avec un budget réaliste,
annonce Jean-Paul Duparc. Nous
espérons par la suite augmenter la
pagination ou bien étoffer la rédaction,
mais ce sera toujours avec un souci
d’équilibre budgétaire. »
L’accueil réservé au journal lors de sa
soirée de présentation ou au Festival
de Mouans-Sartoux ont de quoi
rassurer les initiateurs du projet. Le
Patriote Côte d’Azur et sa vision de
l’actualité ont manqué au panorama
de la presse locale. « C’est une
fois que le journal avait disparu que
beaucoup de gens se sont rendus
compte de l’importance de proposer
une autre voix, un autre regard sur
l’actualité locale » estime Jean-Paul
Duparc. En septembre, la campagne
d’abonnements fondée sur le principe
de « lecteur-fondateurs » avait déjà
réuni 600 souscriptions alors que le
premier numéro n’était même pas
encore paru.
.
.
Billet « aigre-doux »
Finies les vacances, terminé septembre et les cohortes de
touristes. Tête baissée il a fallu rentrer. Rentrer donc dans la
pataugeoire automnale, chatouiller les méninges, réchauffer
les neurones. Tout cela à l’aide d’une cure de poivrons verts
(protecteurs majeurs du cœur selon les spécialistes).
« Traditionnel » direz-vous. Mais non, pas tout à fait. Au 21e
siècle la vitesse étouffe parfois le bon sens.
A moi : l’exercice périlleux de digérer la « Probation » d’une loi
face à l’improbation presque générale de la société.
A vous : d’équilibrer les nouveaux horaires scolaires de nos
enfants traînant leur lourde besace…déjà !
A nous : l’éclairage réduit, les chargés augmentées, l’arrivée du
4G et les factures salées…
La parole est à tout le monde, certes. Les voyages également
Par Suzanne Gilquin
(mais les zones pacifiées de plus en plus rares).
Alors ?
Et si nous reparlions de la Lune, de Mars ou des étoiles
filantes ?
Imaginons encore les grands espaces immuables et le
réchauffement planétaire stoppé.
Repoussons les limites des terres surpeuplées et replantons
les ombres arrachées…
Oui, bon ! J’arrête.
J’allais oublier que les « les bleuets sont bleus ». Souvenonsnous pourtant que : « L’ombre passe et repasse mais que sans
repasser, l’homme passe. »
Salut et bon courage.
.
• 12 •
Actu : FOCUs ADHÉRENTS
.
Retour aux sources pour Dorothée Marro
Par Pierre-Olivier Burdin
© CPM06
études en école supérieure de commerce
n’atténueront pas cette passion. La jeune
femme effectue le grand saut parisien
en 2005 et intègre l’équipe de l’émission
quotidienne C.U.L.T sur France 5. Une
première expérience dans l’audiovisuel
concluante, prolongée dans 25 à Table,
toujours sur la chaîne publique.
Souvenirs forts
Nouvelle adhérente du Club, la journaliste
est revenue vivre à Nice après dix ans
passés à Paris. C’est sur la Côte d’Azur
que tout à commencé pour Dorothée
Marro. En 2003, elle décroche un stage
au sein de la société locale d’édition Sud
Events. « L’univers journalistique m’avait
toujours attirée » raconte-t-elle. Des
C’est ensuite au sein de l’agence TAC
Presse qu’elle débute l’enquête et
monte ses propres sujets de magazine.
Son travail est diffusé dans de grandes
émissions de magazines comme Zone
Interdite, Enquête Exclusive, Capital
et Le Droit de Savoir. Sa prédilection
pour les sujets de société lui a d’ailleurs
valu quelques souvenirs forts. Il y a
cette immersion au sein d’un centre de
détention pour mineurs délinquants ou
encore « une enquête dans une école de
gardiens de la paix au cours de laquelle,
lors d’une mission de terrain, un homme
s’est suicidé sous l’œil de ma camera. »
Cette expérience parisienne a également
permis à Dorothée d’élargir son panel avec
deux formations au CFPJ (présentation
de flashs et cameraman DVCAM).
Malgré ce parcours réussi, la journaliste
choisit tout de même de partir. « Je suis
revenue à Nice pendant un mois et j’ai
réalisé que je pouvais également partager
mon expérience dans ma région »
explique-t-elle. Elle revient vivre sur la Côte
d’Azur en mai 2012 et intègre l’équipe de
Nice Azur TV. La chaîne locale lui confie
l’animation de deux émissions : Nice in
Nice et Mon quartier. Le contact avec les
riverains, associations et commerçants
niçois va être un révélateur : « J’ai
adoré ! Cela m’a donné l’idée de créer
un nouveau programme où l’on mettrait
en avant les talents locaux. » De manière
indépendante cette fois. Épaulée par la
société azuréenne Wegotproduction,
Dorothée démarre cette année l’aventure
du Riviera Show, un talk-show détonant
(voir ci-dessous).
.
Riviera Show : quand la télé locale devient innovante
Un talk-show télévisé inter-générationnel avec reportages
et « lives » tournés en public. Voici la ligne directrice de
Riviera Show, concept d’émission locale imaginé par
Dorothée Marro. Des extraits du premier numéro tourné à
Nice en mars dernier viennent d’être mis en ligne sur le
web. En attendant qu’une chaîne télé relève le pari…
Si le concept de promotion des talents locaux n’est pas
une nouveauté en soi, le format et le ton de Riviera Show,
eux, dénotent. Tournée en plateau, l’émission fourmille de
séquences et rubriques variées. A la baguette Dorothée
Marro, entourée de trois chroniqueurs et d’un invité
« fil rouge » originaire de la région. Dans Riviera Show,
l’ambiance est détendue. Les sujets de reportage alternent
avec les invités plateaux. « On reçoit ceux qui font le buzz
sur la Côte d’Azur dans des domaines variés » dévoile
l'animatrice. Des prestations « live » musicales ou artistiques
© Riviera Show
ponctuent les 52 minutes d’émission. Reste à séduire un
diffuseur télé : « J’ai montré le pilote à différentes chaînes,
j’attends des réponses, explique Dorothée. En télé, obtenir
des financements demande du temps, mais je pense que
ça va se décanter très bientôt. »
.
Retrouvez le teaser de la première émission
• 13 •
Actu : TRIBUNE
Billet d'humeur
Le miracle des retombées économiques
.
Par Pierre Valet*
La boule de neige
De nombreuses entreprises, des groupements professionnels
ou des collectivités utilisent régulièrement un outil d'analyse
qui prétend mesurer les retombées économiques(1) de leur
activité sur un territoire donné. France Congrès notamment,
utilise cette méthode de calcul pour promouvoir l'activité des
centres d'affaires et pour justifier l'argent public investi dans
ces structures par les collectivités. Les médias reprennent
régulièrement ces chiffres livrés fort opportunément lors
des opérations de communication. Mais attention, chacun
sait qu'on fait dire aux chiffres ce que l'on veut et ceux-là
parraissent bien complaisants. En particulier le plus flatteur
d'entre eux, celui des « retombées induites ».
Les analystes définissent en effet trois sortes de retombées.
Les retombées directes, indirectes et induites. Autant les deux
premiers chiffres sont compréhensibles(2) autant le troisième,
celui des retombées induites, est un peu mystérieux.
On apprend sur le site internet de France-Congrès qu'il résulte
de l'application d'un coefficient calculé selon un modèle
mathématique mis au point par le Centre de recherche
scientifique de Genève-Batelle.
Ce coefficient multiplie la somme des retombées directes et
indirectes par un facteur de 1,2 à 1,5 en fonction de l'activité
concernée. Selon France-Congrès, il se justifie par « un
l'effet auto multiplicateur de l'argent qui circule, un effet boule
de neige ».
L'avalanche
On va voir que la boule de neige va très vite se transformer en
avalanche. En effet, l'idée traduite dans la méthode de calcul
est d'inclure, par exemple, dans les retombées d'un centre
de congrès, une partie du chiffre d'affaires de l'aéroport le
plus proche. Car des milliers de participants arrivent par
avion au bénéfice de la plateforme et donc grâce au centre
de congrès. Ce sont ces retombées dites « induites » qu'il
s'agit d'attribuer à l'activité du centre de congrès.
Et c'est là, que tout devient vraiment formidable. Car de son
coté, l'aéroport en question, quand il calcule son propre impact
(avec la même formule) inclut dans ses retombées induites
une partie de l'activité des centres de congrès. Logique,
puisque sans lui, ces mêmes milliers de congressistes ne
viendraient pas des quatre coins de la planète pour dépenser
leur argent dans le département.
Il en serait de même si l'on calculait les retombées induites
des compagnie aériennes, celles du secteur hôtelier, des
parcs de loisirs, des casinos et de bien d'autres acteurs
économiques si, à chacun, venait l'envie d'évaluer son propre
impact sur l'économie locale.
Traduites en flux financiers, les mêmes retombées induites,
le même argent donc, est comptabilisé autant de fois qu'il se
trouve d'agents économiques pour le calculer.
A l'arrivée, un vrai miracle ! Car si l'on additionnait toutes
les retombées induites de tous les acteurs économiques
du département, on arriverait à des chiffres ahurissants qui
dépasseraient de très loin toute la richesse effectivement
produite.
C'est en tous cas le raisonnement auquel je me suis tenu
quand j'étais en activité et j'ai toujours évité de citer ce chiffre
des retombées induites. .
Sur le site de HEC Montréal au Québec on trouve
d'autres sérieuses raisons de se méfier du calcul
des retombées économiques. A lire, une analyse de
Yvan Stringer intitulée « Le mirage des retombées
économiques » sur ce site.
(2)
Pour rappel : retombées directes d'un palais des
congrès : le montant de ses dépenses.
retombées indirectes : les dépenses des
congressistes auprès des prestataires locaux,
hôtels, restaurants, commerces, services etc.
(1)
* Pierre Valet est membre journaliste du Club de la
presse Méditerranée 06
• 14 •
Actu : TRIBUNE
La communication de légitimité
.
Par Philippe Bellissent*
Il est dans la nature même du pouvoir de produire des discours
légitimant son existence et sa capacité à contraindre ceux qui
sont soumis a son autorité. C’est ce discours de légitimation
qui évite de recourir à la violence étatique en rappelant à
chacun qui détient le pouvoir dans une société et qui a le droit
de l’usage de la force
On retrouve la trace de ce genre de discours depuis la plus
haute antiquité dont l’enjeu est tel qu’il a été bien souvent
gravé dans la pierre pour marquer son importance primordiale.
Inscriptions hiéroglyphiques égyptiennes ou cunéiformes
mésopotamiennes, partout s’inscrivent les marques du
pouvoir. Vestige de cette pratique antique, les édiles modernes
continuent de graver leur nom à l’inauguration des stades de
football.
Un monde traversé de discours
de légitimité
Ce discours de légitimation trouve sa source dans le recours
à une instance supérieure. Divinités protectrices de la cité
ou de l’ethnie, Dieu universel, hérédité dynastique, principe
démocratique quand le pouvoir tire sa légitimité de l’élection.
Ces éléments sont suffisamment connus pour qu’il ne soit pas
nécessaire de les développer ici plus avant.
Curieusement cette question du discours de la légitimé n’est
pas entrée actuellement dans la réflexion des communicants,
praticiens, théoriciens ou universitaires. Pourtant nous ne
pouvons échapper à ce discours
Quand Barak Obama en appelle au Congrès américain faute
d’avoir un consensus dans l’opinion publique sur le bien fondé
d’une intervention militaire en Syrie il le fait pour rechercher un
fondement à la légitimé de son action.
Mais ailleurs que dans l’exercice du pouvoir d’un chef d’état,
notre monde est traversé de discours de légitimité. Légitimité
d’une association à représenter les intérêts de tel ou tel groupe
de pression dans une procédure de débat public. Ainsi des
groupements spontanés dans le conflit autour de la réalisation
de l’Aéroport de Notre Dame des Landes. Légitimité d’un groupe
informel et spontané d’individus dans un conflit d’entreprise
face aux associations syndicales classiques. Légitimité d’un
collectif de scientifiques dans un débat sur des questions
d’environnement. On prendra pour exemple les controverses
sur les réchauffements climatiques avec les prises de position
de l’ancien ministre Claude Allegre.
Chaque fois que l’organisation de l’exercice de la votation n’est
pas possible se pose la question de la légitimité. Et même si
cet exercice était techniquement possible, n’y a t’il pas lieu de
faire entendre la voix d’une fraction minoritaire de l’opinion en
refusant la dictature de l’opinion majoritaire.
Dans la liste des cas mentionnés ci-dessus on retiendra
quelques idées qui méritent d’être approfondies au-delà des
lignes de cet article.
Pas uniquement une question de
gouvernance
La légitimité n’est pas uniquement une question de gouvernance
(j’ai le droit d’imposer ma volonté car j’ai été choisi, par Dieu,
par mon père, par le titulaire du pouvoir précédent, par le vote
démocratique) mais peut reposer aussi sur :
La compétence : je sais faire mieux que d’autres, donc j’ai
légitimité à diriger ceux qui ne savent pas.
La capacité à faire (moyens, ressources), c'est-à-dire que j’ai
ce que les Romains appelaient la postestas, donc la crédibilité
pour faire grâce à mes moyens. Faute de mieux, la notion
de puissance pourrait être utilisée pour qualifier ce troisième
terme.
Ces trois éléments constitutifs de la légitimité (gouvernance,
compétence, puissance) caractériseraient donc les sources de
la légitimité.
Il resterait encore à savoir si la capacité à fédérer une
communauté, à provoquer l’adhésion serait un quatrième
élément de la légitimité ou n’en serait que la conséquence.
Dans ce contexte on ne peut pas ne remarquer l’utilisation
qui est faite de l’appel aux valeurs pour légitimer une action
ou le droit même d’exister en tant qu’organisation. L’utilisation
la plus évidente à trouver dans une actu récente est celle qui
a été faite dans le collectif animé par Frigide Barjot dans le
mouvement contre le mariage pour les couples homosexuels.
Ces questions à peine esquissées dans ce bref article
méritent débat et approfondissement. Elles sont à l’évidence
à considérer sous l’angle de pratiques de communication.
Les prochains débats politiques à venir mériteraient d’être
aussi analysés sous ce prisme, pour fournir des stratégies de
communication aux acteurs du jeu politique. .
*Consultant en communication & relations médias
Chargé de cours à l’Université de Nice et à l’IPAG
Docteur en communication
Membre du CA d’Azur Procom
• 15 •
Actu : CÔTÉ LIVRES
CÔTÉ LIVRES
Poésie francophone
100 photos de Ai
Weiwei pour la
liberté de la presse
Des poètes de Nice et de
ses environs vous invitent à
lire des poètes vivant sous
d’autres horizons. Ne soyez
donc pas surpris si certains
noms, parmi les plus connus,
sont absents de ces pages :
l’esprit de Senghor, Césaire,
Saint John Perse ou Milocz
souffle malgré tout le long de
ce recueil. Ne soyez pas non
plus surpris si d’autres, et pas
eulement les plus jeunes, vous sont inconnus… Les poètes d’ici
sont attentifs au plus lointains et curieux des murmures. Dans cet
ouvrage, les poèmes sont accompagnés de peintures, de dessins
et de compositions réalisés par des élèves d’écoles primaires de
Nice et de ses environs. Une invitation à explorer le monde ouvert
et divers de la poésie d’expression française et à découvrir les réalisations d’élèves inspirées par la francophonie.
Artiste et dissident chinois, Ai
Weiwei est devenu ambassadeur de Reporters sans
frontières en juin 2013. Entre
le plasticien de renommée internationale, emprisonné puis
assigné à résidence et harcelé par la censure chinoise,
et la principale organisation
indépendante de défense de
la liberté de l’information dans
le monde, la collaboration
s’est imposée comme une évidence. Depuis les Jeux Olympiques
de Pékin en 2008, dont les anneaux transformés en menottes par
Reporters sans frontières ont fait le tour de la planète pour dénoncer la plus grande prison du monde pour les journalistes, la liberté
d’informer en Chine reste extrêmement précaire pour les médias
professionnels comme pour les net-citoyens (173e pays sur 179
dans notre classement). En offrant à Reporters sans frontières
plusieurs dizaines de clichés documentant la surveillance dont il
est victime, Ai Weiwei poursuit sa résistance. Reporters Sans Frontières - 9.90 €
Commande en ligne sur RSF
.
Zapping philo de
Francis Métivier
Un peu de sagesse dans un monde de fous. Zapping Philo invite
Socrate, Descartes, Rousseau et les grands philosophes de l’Antiquité à nos jours à porter un regard sur l’actualité récente. Sous le
regard de nos grands penseurs et avec les clés qu’ils nous offrent,
les « événements » apparaissent sous un éclairage moins partial, moins précipité et plus stimulant. Loin du survol superficiel du
monde contemporain ou de la télévision, Zapping Philo permet
de mieux saisir, grâce à la philosophie, l’essence des sujets qui
occupent les médias, des plus sérieux aux plus incongrus, de
l’affaire Kerviel à The Hobbit, de la guerre des chefs de l’UMP à
Splash, du mariage homosexuel à la viande de cheval. L’auteur,
Francis Métivier, est docteur en philosophie, enseignant en lycée
et dans l’enseignement supérieur.
Le Passeur éditeur - 18,50 € - 240 p.
.
.
Édition Scéren (CDRDP Académie de Nice)
Saint-Vallier
d’autrefois
La vie d’un village est à la
croisée de nombreuses « histoires » générales : histoire de
la féodalité et de la construction
des villages fortifiés ; histoire de
la population et des actes de
franchise ou d’habitation qui ont
amené les seigneurs à reconnaître l’existence d’un conseil de tous les habitants ; histoire du
développement des cultures ou des modalités de l’élevage sur
l’ensemble d’une région ; histoire des routes qui relient le village
à toute une province ; histoire d’une communauté d’habitants
dont les règlements, longtemps définis par la coutume, se fixent
au cours des deux derniers siècles de l’Ancien Régime ; histoire
d’une religion chrétienne qui devient, en France, à partir du début
du XVIIe siècle, celle d’une lutte contre les protestants, celle d’une
Contre-Réforme. La vie au village de Saint-Vallier-de-Thiey, c’est
tout cela. Une histoire relatée dans un ouvrage publié sous la direction de Marie-Hélène Froeschlé-Chopard avec la collaboration
de l’Association de Sauvegarde du Patrimoine Écrit des Alpes-Maritimes.
.
Éditions Serre - 304 pages - 25,00 €
• 16 •
Actu : LIVRE DE JOURNALISTE
LA PLUME DANS LA PLAIE
« Notre métier n'est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la
plume dans la plaie. » Albert Londres
Le datajournalisme a (enfin) sa bible en français
Guide du datajournalisme : collecter,
analyser et visualiser les données
Au travers d'expériences récentes au
sein de rédactions du monde entier,
des USA à l'Argentine en passant par
la France ou l'Allemagne, cet ouvrage
dresse un panorama des pratiques du
datajournalisme aujourd'hui et donne
des repères pour ceux qui veulent se
lancer dans cette nouvelle branche du
journalisme, à la croisée de l'investigation, du développement et du graphisme.
Destinée aux étudiants en journalisme
et aux professionnels en activité qui
souhaitent se former à cette nouvelle
discipline, cette version française du
Data Journalism Handbook s'enrichit
d'exemples issus de médias français
ou francophones (Le Monde, Rue89,
OWNI, France Info, L'Avenir...). Ouvrage
réalisé à l'initiative de l'European Journalism Centre et de l'Open Knowledge
Foundation publié sous la direction de
Jonathan Gray, Liliana Bounegru et Lucy
Chambers pour la version originale et
de Nicolas Kayser-Bril pour la version
française. Ce livre est destiné à être
une ressource utile pour tous ceux qui
pensent devenir datajournaliste ou qui
s’intéressent simplement à la discipline.
Selon Nicolas Kayser-Bril : « le simple
fait de lire ce livre ne vous apportera pas
toutes les connaissances et les compétences requises pour devenir datajournaliste. Cela demanderait une énorme
bibliothèque gérée par des centaines
d’experts capables de répondre à des
questions diverses sur des centaines
de sujets différents. Par chance, cette
bibliothèque existe : elle s’appelle Internet. Nous espérons plutôt que ce livre
vous donnera une idée ce qu’il faut faire
pour commencer et des pistes à explorer
si vous voulez creuser le sujet. »
.
Editions Eyrolles (collectif :
Jonathan Gray , Liliana Bounegru,
Lucy Chambers , Nicolas KayserBril) - 224 pages - 23,75€
• 17 •
Actu : ENTRE NOUS - L'AGENDA
entrenous
Bienvenue au Club
Suite au conseil d’administration du 11
septembre 2013, le CPM06 souhaite
bienvenue à :
- Pascal Massa, journaliste France 3
Côte d'Azur
-Robert Kudelka, journaliste Radio
France
- Hélène Constanty, journaliste à
l’Express correspondante A-M
- Lucie Blanc, journalistes à Cabines
-Tanja Stojanou, journaliste indépendante
- Florence Paris, responsable communication de l’Académie Internationale d’Été de Nice
Intermed : prochaine
conférence de rédaction
La prochaine conférence de rédaction
d'Intermed, en préparation du numéro
83, aura lieu lundi 21 octobre 2013,
à 19h, au Club. Plus d'infos sur la
prochaine conférence de rédaction
sur notre site internet :
www.clubpresse06.com
Prix Montagne 2013
Le Club de la presse des Pays de
Savoie lance le prix Montagne 2013.
Il récompense les meilleures productions journalistiques, écrites, son ou
image, sur le thème de la montagne
à travers toutes ses dimensions,
pour des publications datées du 15
novembre 2012 au 15 novembre
2013. Trois prix de 1000 € seront
remis le 19 décembre prochain lors
d’une soirée organisée à St-Gervais.
Plus d’informations sur :
www.prixmontagne.com
Création de la section
SNJ-CGT Côte d'Azur
La section Côte d'Azur du SNJ-CGT
a été créée en septembre. Elle est
principalement destinée aux pigistes
ou au journalistes travaillant dans de
petites structures. Plusieurs confrères
ont déjà adhéré à cette nouvelle
section. Une réunion d'informations
ouverte à tous sera organisée après
le congrès national SNJ-CGT du 14
au 16 octobre (Marseille).
Renseignements et inscriptions
section SNJ-CGT Côte d'Azur :
Jean-Pierre Amet (reporter photographe) 06 03 85 44 80.
Pot du mois : à bord du Belem
vendredi 18 octobre à 18h30
La Caisse d’Epargne
© Caisse d'Épargne
Côte d’Azur a le
plaisir d’inviter les
membres du CPM06
à une réception à bord
du trois-mâts Le Belem,
vendredi 18 octobre
2013 à 18h30, au port
de Nice. Le Belem
(1896) est le dernier
trois-mâts
barque
français, le plus ancien
trois-mâts en Europe
en état de navigation. Racheté grâce à l'appui de la
Caisse d'Épargne qui finance la fondation qui entreprend
sa restauration, il est aujourd'hui reconverti dans le
cabotage, offre des stages d'initiation et de découverte
aux passionnés. Le Belem fait l'objet d'un classement
au titre des monuments historiques depuis le 27 février
1984.
.
Directeur de la publication - Rédacteur en
chef de l'édition : Paul Barelli / Secrétaire
de rédaction : Pierre-Olivier Burdin / Ont
collaboré à ce numéro : Paul Barelli, Philippe
Bellissent, Pierre-Olivier Burdin, Lionel
Cironneau, Philippe Dejardin, Éric Gaillard,
Suzanne Gilquin, Virginie Kienon, Kristian,
Geneviève Roussel, Jean-François Téaldi,
Pierre Valet / Edition : Club de la Presse
Méditerranée 06 / 2 rue Rossini - Palais
Alphonse Karr 06000 Nice - Tél. : 04 93 88
32 54 / Mail : [email protected] / Site :
www.clubpresse06.com // ISSN 2107-7002.
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R e n s e i g n e m e n t s e t t a r i f s s u r w w w. c l u b p r e s s e 0 6 . c o m
• 11 •
Méditerranée
Dossier Méditerranée
« Proche-Orient :
le pouvoir, la terre et l’eau »
de Pierre Blanc
Chercheur au Centre international des hautes études agronomiques méditerranéennes
.
Par Jean-François Téaldi
C
ette étude dévoile la géopolitique des
activités agricoles au Proche-Orient, au
coeur d’enjeux qui mêlent rivalités locales et différents entre pays. Elle traite
des stratégies foncières et des conflits
autour de l’irrigation au Liban, en Palestine, Israël, Syrie, Jordanie et Egypte, qui sont intégrés dans
les stratégies des acteurs étatiques, ou infra-étatiques, avec
deux tendances. En Syrie et en Egypte le foncier a été redistribué par les réformes agraires mais la tendance est à la
reconcentration, dans ce dernier pays, aux clientèles favorisées par la doxa libérale, il sera intéressant de voir comment
le nouveau pouvoir considère la question rurale. A l’inverse,
en Palestine et au Liban, pas de politiques publiques ; en
Palestine elle a été réglée de manière violente par le contrôle
des terres par Israël ; au Liban, l’absence de réformes est
due aux difficultés de l’état polyarchique, mais avec un regain d’intérêt pour l’agriculture. En Jordanie les Britanniques
avaient réglé la question avant leur départ.
La terre agricole a une portée éminemment politique; les
ruraux ont été la matrice idéologique du Hezbollah, des partis
de la gauche palestinienne, du Ba’th syrien, des sionistes,
qui y ont trouvé une part de leurs effectifs. L’agriculture est
outil de résistance en Palestine, de valorisation d’un espace
contesté pour Israël, d’intégration pour les chiites Libanais.
La résistance agricole en Palestine, l’occupation de l’espace
en Israël, sont au cœur des stratégies territoriales. Jourdain
en Jordanie, Sinaï en Egypte, Beqaa au Liban, zones kurdes
en Syrie, on retrouve ce rapport spatio-politique aux terres
agricoles, avec des rivalités d’acteurs supra ou infranationales.
L’irrigation est le déterminant de la conflictualité hydropolitique autour de l’alimentation en eau des cultures (voire les
violences hydrauliques entre israéliens et arabes et entre
états arabes Jordanie/Syrie, Liban/Syrie). L’hydropolitique
pourrait évoluer avec les visées des pays en amont du Nil,
Ethiopie, et les projets turcs dans le sud-est du pays. L’irrigation est liée aux rivalités interétatiques pour l’intensification agricole et l’autosuffisance alimentaire. Elle est vecteur
essentiel des occupations de l’espace dans la vallée du
Jourdain, côtés jordanien et israélien, le Golan annexé par
Israël, le nord-ouest du Sinaï et le piémont du Golan syrien. A
contrario, le Liban démontre que sans ces politiques d’irrigation les ruraux souffrent, nourrissant conflictualité et communautarisme. Aménagement, irrigation, butent sur le manque
d’eau, des communautés cherchant à s’emparer d’une ressource de plus en plus rare.
.
Editions Sciences Po. Les Presses
• 19 •
Dossier
IUT Cannes :
le journalisme
à bonne école
.
Par Pierre-Olivier Burdin
L’IUT de journalisme
de Cannes vient
d’obtenir la précieuse
reconnaissance de
la profession. Une
étape importante
pour cette formation
créée en 2003. Preuve
qu’entre exigences
déontologiques,
efficacité
professionnelle et
mutations du secteur,
la filière universitaire
a su s’adapter
aux exigences du
journalisme moderne.
C
’était il y a 21 ans.
En 1993, l’Université de Nice Sophia
Antipolis lance son
département
Info
Com’. L’objectif assigné est alors de former
les étudiants à la communication des organisations. Quelques années plus tard, Jacques
Araszkiewiez, chef du département, décide
d’étoffer l’offre de formation : « Les objectifs
de professionnalisation de l’IUT méritaient
qu’on étende les possibilités, explique-t-il. Il
y avait plusieurs options possibles, dont celle
du journalisme. »
Contact est pris avec des professionnels du
secteur de la presse pour élaborer le projet. En 2003, le DUT option journalisme est
créé. Chaque promotion (deux années de
formation) regroupe 28 étudiants. Les filières
communication et journalisme deviennent
© AEJC
distinctes. Les apprentis journalistes élisent
résidence au Collège International de
Cannes. Suite au passage de la réforme
LMD, l’université Nice Sophia-Antipolis met
en place en 2006 la licence professionnelle
de journalisme audiovisuel. L'objectif est de
former des journalistes capables de fabriquer
des programmes de façon autonome. Ce sont
désormais 84 étudiants qui fréquentent toute
l’année les installations cannoises. L’université Nice Sophia Antipolis propose ainsi une
formation complète en journalisme, au prix
d’une inscription universitaire.
Des étudiants appréciés
dans les rédactions
L’enseignement de l’IUT journalisme est dispensé par une quinzaine d’enseignants universitaires spécialisés et par des professionnels des médias. Au total, une quarantaine
de journalistes travaillent pour l’IUT. « C’est
important d’avoir des pros car le journalisme
est un enseignement tout à fait spécifique
qui repose sur une expérimentation in-situ,
estime Jacques Araszkiewiez. Cela permet
également une confrontation intéressante
entre l’enseignement universitaire et celui des
professionnels. » Dotés d’un bagage complet
à leur sortie, les étudiants de l’IUT sont appréciés dans les rédactions. Jacques Araszkiewiez confirme : « Les pros souhaitent s’appuyer sur des étudiants qui apportent quelque
chose. Il semble que pour nos étudiants ça
se passe plutôt bien. » La qualité de l’apprentissage dispensé à Cannes a d’ailleurs un
impact : « On reçoit mille dossiers d’inscriptions au DUT journalisme chaque année. » La
tendance devrait encore s’accentuer avec la
récente reconnaissance de la profession que
vient d’obtenir l’école.
.
• 20 •
Dossier
INTERVIEW
Jacques Araszkiewiez : « Un bagage complet »
Maître de conférence et docteur en sciences de l’information et de la
communication, le chef du département Info Com’ est à l’origine de la
création du diplôme universitaire de journalisme à Cannes. Il dresse un
panorama de cette formation.
Comment s’opère la sélection
à l’entrée de l’IUT Cannes ?
Notre quota est fixé à 28 étudiants
par promotion. Nous l’atteignons très
vite car nous recevons plus de 1 000
dossiers d’inscriptions chaque année.
Il y a donc un concours. Il comprend
l’écriture, la culture générale, l’anglais,
ainsi qu’une dissertation sur sujet
d’actualité. L’examen oral s’avère
très important car il permet d’avoir un
ressenti sur l’étudiant.
Quelle sont les grandes lignes
de l’apprentissage de ce DUT ?
Notre discours se base sur les exigences
de la profession. L’apprentissage
est fondé sur plusieurs axes afin de
proposer un bagage complet. Il y a
d’abord l’approche sémio pragmatique,
c’est à dire l’acquisition de l’écrit, du
regard, de la voix, de la posture. Le lien
avec la presse écrite et la question des
formes d’écriture ne peut pas être oublié.
Les compétences sociales et culturelles
sont également essentielles. Il faut
savoir appréhender l’environnement
du journalisme et des entreprises de
presse, les nouvelles technologies, les
rapports sociaux qui se développent
au sein des entreprises de presse,
ainsi que les valeurs essentielles au
journalisme comme la déontologie.
Nous cherchons aussi à donner une
compétence référentielle. Même si les
journalistes ne peuvent pas avoir le
même degré de connaissances que les
experts, ils doivent au moins avoir des
idées sur le sujet qu'ils vont traiter. Enfin,
il y a la question de l’apprentissage de
© CPM06
procédures journalistiques spécifiques
comme la recherches d’infos par
exemple.
L’IUT se distingue d’ailleurs
par sa participation à de nombreux événements…
Oui nous avons établi des partenariats,
Vous faites appel à des pro- ce qui permet aux étudiants de couvrir
fessionnels de la presse pour différents types d'actualités. Nous
certains cours, en quoi est-ce participons aux Rencontres de Cannes,
important ?
au festival du livre de Mouans-Sartoux,
Tout simplement parce que le au congrès du Syndicat National des
journalisme est un enseignement Journalistes, ou encore aux Assises du
spécifique qui repose sur une journalisme. Il y a aussi un partenariat
expérimentation in-situ. Il y a une partie avec l’École d’artillerie de Draguignan.
pratique de ce métier dont l’acquisition On essaie de multiplier les expériences.
se fait par l’examen d’une multitude de
cas possible, à l’aide de professionnels Existe-t-il une différence entre
en activité. Nous avons donc des l’enseignement universitaire
cours théoriques, mais aussi toute une et celui dispensé dans une
partie expérimentation sur le terrain. école privée ?
L’avantage d’être à Cannes et sur la Les métiers du journalisme sont en
Côte d’Azur est d’avoir un contexte pleine mutation, c’est la conséquence
indirecte de l'évolution technologique
assez riche pour ça.
des sciences de l’information et de la
• 21 •
Dossier
communication, qui sont pour l’essentiel
produites dans les universités par des
chercheurs. Ces mutations subies par
les entreprises de presse doivent être
anticipées et programmées. La force
d’une école de journalisme comme la
notre est de pouvoir s’appuyer sur une
université qui comprend notamment
une unité de formation à l’information
scientifique et technique. Elle est
composée de gens extrêmement
compétents. Cela permet d’ouvrir les
étudiants aux questionnements qui
concernent aujourd’hui les entreprises
de presse. Ca ne veut pas dire que ce
lien-là ne peut être fait dans le privé,
mais ici c’est quasiment naturel.
base du regard et non celle de la lettre.
Avoir un regard sur ce qui est produit,
c’est ça le rôle de notre apprentissage.
Autrement dit, former des journalistes
qui vont chercher de l’information et qui
savent en faire quelque chose.
Quelle solution proposez-vous
aux étudiants face à un marché
de l’emploi saturé ?
La démarche initiale, c’est qu’on ne
place personne. Les étudiants réalisent
leurs propres recherches de stage que
nous validons ou non. Nous leur avons
donnés les clés pour ça. On pense que
ça fait partie de manière intégrale du
processus de formation. On les laisse
donc à l’oeuvre pour trouver leurs
stages ou leur première embauche.
Pourquoi avoir choisi de développer une licence de journalisme audio-visuel ?
De quelle manière anticipezCette idée reposait sur la passion vous les évolutions du métier ?
commune à l’égard de cette forme de
journalisme. Nous avions aussi pris en
compte le fait que les programmes et
les chaînes allaient se développer et
qu’en somme, l’écriture audiovisuelle
serait le fondement des écritures
augmentées. Cela nécessite de faire
évoluer le journalisme traditionnel.
L’écriture audiovisuelle se fait sur la
Tous les IUT ont un programme
pédagogique national avec un cadre
général. Il y a une rénovation du
programme tous les quatre ans. Nous
venons d’y procéder. Cela a permis à
l’ensemble des IUT journalisme d’avoir
des discussions sur les pratiques,
sur les difficultés du métier et sur les
orientations qu’il convient de prendre.
Les étudiants de l'IUT sont immergés dans la pratique du média réel, comme ici à Canjuers lors d'exercices militaires.
© JC HONNORAT
La quatorzième
école reconnue
par la profession
C’est au début du mois d’octobre que
l’Université Nice Sophia Antipolis
a officialisé la reconnaissance par
la profession du DUT journalisme
Cannes. Cette certification est
délivrée par la CPNEJ (Commission
Paritaire Nationale pour l'Emploi
des Journalistes), composée d’une
vingtaine de représentants du monde
professionnel et des syndicats de
journalistes. La reconnaissance
concerne une dizaine de critères
(efficacité
du
recrutement,
enseignements
professionnels,
moyens techniques à disposition
des étudiants… ) et constitue en
quelque sorte un gage de la qualité
du diplôme. « Un certains nombre
d’IUT avaient déjà été reconnus,
explique Jacques Araszkiewiez,
le chef du département Info Com’.
Il nous semblait nécessaire dans
notre parcours de demander la
reconnaissance. » En découlent
certains avantages pour les
étudiants, avec notamment un
accès plus rapide à la carte de
presse « titulaire » (au bout d’un an
au lieu de deux). « Sur le marché
du travail, une attention spécifique
est portée aux étudiants issus des
écoles reconnues, rajoute Jacques
Araszkiewiez. Certaines rédactions
ne recrutent que des étudiants
issus des écoles reconnues. ».
Selon l’observatoire des métiers
de la presse (2012), un journaliste
diplômé d’un cursus reconnu en CDI
ou en CDD gagne en moyenne 12%
de plus qu’un journaliste diplômé
d’un cursus non reconnu.
.
• 22 •
Dossier
Cela passe dorénavant par l’intégration
d’un enseignement détaillé sur les
quatre médias. Nous avons aussi inséré
l’actualité et une partie très renforcée
sur le web avec notamment l’open data
et le data journalisme.
Buzzles fait le buzz
Comment
envisagez-vous
l’avenir du journalisme dans
quelques années ?
Il semble évident que le support papier
soit amené, à moyen terme, à fortement
diminuer au profit de supports qui
correspondent aux modes de vie actuels,
comme les tablettes. Dans le même
temps le prix du papier a augmenté,
de même que le coût du service lié au
Depuis plus d’un an, les étudiants de l’IUT Cannes peuvent publier les articles
papier… Dans une optique écologique,
réalisés au cours de leurs exercices pratiques sur le site internet Buzzles. Coc’est une mutation inexorable. Tous
encadré par un journaliste professionnel et un maître de conférence, Buzzles
les entreprises de presse se posent
est enrichi de parutions régulières. « C’est un vrai média, souligne Jacques
actuellement la question du point de
Araszkiewiez, chef du département info com’. Ça ressemble à un purebasculement et des modèles. Paywall
player, sans aucune pub. C’est vraiment travaillé. Les étudiants s’investissent
ou structures totalement ouvertes ?
là-dedans et apprécient de voir leurs travaux paraître sur le web. » Les
Pour le moment, je ne suis pas sûr que
internautes aussi apparemment, puisque le site enregistre « environ 10 000
le web offre de véritables alternatives
clics par mois ».
en terme d’écriture. On est encore
http://buzzles.org/
dans une logique d’invention et tout est
loin d’être satisfaisant, que ce soit au
niveau des schémas proposés ou sur
un lieu d’insertion professionnel encore Que représente pour l’IUT la
l'équilibre des modèles. Mais nous n’en
très réel pour nos étudiants.
reconnaissance de la professommes pas à dire que la presse écrite
sion obtenue cette année ?
va disparaître. Elle représente d’ailleurs
Nous avons fêté cette année les dix
ans de la création de la formation.
L’obtention de cette reconnaissance
est donc une étape importante. C’est
même quelque chose d’exceptionnel
car la procédure préalable est lourde
et comprend un examen extrêmement
sérieux du diplôme.
.
.
L'audiovisuel, l'un des quatre médias dont la pratique est enseignée à l'IUT. © DR
• 23 •
Focus Media
Radio Côte d’Azur :
la webradio qui monte
.
Par Virginie Kienon
En cette rentrée 2013, le média azuréen renouvelle sa grille de programmes.
Au menu : un tout nouveau site, des chroniques, des interviews et du live.
L
ancée en novembre
2012, Radio Côte d’Azur
s’est construite autour
d’un concept participatif
et moderne. À l’heure
où les médias « classiques » se conforment aux nouvelles
technologies, la webradio niçoise surfe sur
le phénomène avec un objectif : se différencier des autres et créer une interaction
avec les auditeurs grâce notamment à une
application pour smartphones.
Une formule qu’Alexandre Bernard, directeur d’antenne a imaginée avec deux amis.
Aujourd’hui, l’équipe s’est agrandie : 18 bénévoles se partagent le micro. Ils sont vendeurs, informaticiens, journalistes ou photographes le jour, et le soir, ils endossent
leurs costumes de DJ, chanteurs, animateurs et chroniqueurs. Des personnes aux
âges et profils différents mais avec une
même passion : la radio.
© J-P FOUQUES
Une force selon Joy Cordier, rédactrice en
chef et chroniqueuse : « Aujourd’hui nous
formons tous une belle et grande famille.
Nous avons chacun nos goûts et une
personnalité qui font que nous apportons
tous quelque chose dans ce projet. Nous
sommes dans le positif. C’est ce qui fait
© J-P FOUQUES
que nous avons un public large et divers ».
Et ça marche. En moins d’un an d’existence, Radio Côte d’Azur réunit près de 20
000 fans sur les réseaux sociaux.
L’auditeur au cœur de
la radio
Les auditeurs peuvent dès à présent
découvrir cette programmation repensée
qui propose de la musique, de l’info, des
bons plans, de l’e-relooking mais aussi la
découverte d’artistes azuréens. « Sur notre
antenne, nous diffusons chaque jour des
titres d’artistes locaux entre 19h et 20h,
souligne Joy Cordier. Notre volonté à nous
c’était de leur permettre de s’exprimer, de
faire un zoom sur la région et tout ce qui
s’y passe. Il y a de vraies pépites et nous
souhaitons leur donner de la visibilité. »
Ainsi, le premier mardi de chaque mois,
les émissions hebdomadaires sont remplacées par un live, dans lequel toute l’équipe
reçoit un artiste ou un groupe et deux
personnalités azuréennes qui viennent
parler de leur actualité, le tout devant un
public de plusieurs dizaines de personnes,
séduites par ce format. Tout comme www.
sortir06.com, www.crabedesarts.com et le
bar branché « Le Bloom » partenaires de
la webradio.
Bref, un aspect participatif à plusieurs
égards : « Dans notre nouveau site nous
avons intégré un forum et un agenda pour
que tout le monde puisse s’exprimer et
même nous soumettre des articles ou des
photos .Tout est fait pour que l’auditeur se
sente bien et participe. Le web nous permet d’avoir une diffusion plus importante,
une meilleure accessibilité ».
Forts de leur succès, la liste d’invités pour
les lives de Radio Côte d’Azur est complète
jusqu’au mois de décembre avec entre
autres : le groupe Kovaine et Miss Côte
d’Azur 2013. De quoi entamer la rentrée en
beauté.
www.radiocotedazur.fr
.
• 24 •
Focus Partenaire
Grasse, une ville en mouvement
En dépit d’une conjoncture économique difficile, la ville de Grasse et la
communauté d'Agglomération Pôle Azur Provence poursuivent leurs efforts
pour insuffler un dynamisme sur l’ensemble du territoire grassois.
Tour d’horizon des différents secteurs clés.
Une industrie des
parfums toujours
florissante
C'est à Grasse qu'est née l'industrie du
parfum. Ce pôle a enregistré une nouvelle
hausse significative (4%) de son chiffre
d’affaires en 2012, avec 421 millions d’euros générés par les 17 entreprises du territoire Pôle Azur Provence. Les exportations vers l’étranger représentent les trois
quarts de l’activité globale et sont à l’origine de cette croissance. Conséquence
directe : une hausse de l’emploi dans ce
secteur (+1 %), pour un total estimé à
1541 postes en 2012.
Un développement
commercial en hausse
Le
développement
économique
des
entreprises du Pôle Azur Provence est à
la hausse. Une augmentation de 2,5 %
du chiffre d’affaires de l’échantillon des
124 entreprises de la communauté a été
constatée en 2012, à hauteur de 429 millions d’euros. Une évolution expliquée
principalement par la vitalité de l’activité
industrielle dont les ventes internationales
continuent de prospérer. Les secteurs du
commerce et des services enregistrent
quant à eux une baisse leurs chiffres
d’affaires de 1,5 % par rapport à 2011. En
2012, le territoire Pôle Azur Provence a
passé la barre des 7 000 établissements
répertoriés (7 001). Cette hausse de 2,5
% est meilleure que celle du département
(+1,3 %).
Tourisme : le succès des
siestes parfumées
Le succès des siestes parfumées ne se
dément pas. Organisée depuis trois ans
pendant l’été, la manifestation a enregistré cette année une fréquentation record.
Au total 30 626 personnes - soit 10 000
personnes de plus qu’en 2012 -, ont profité des transats mis à leur disposition et
des douces fragrances diffusées dans
trois sites de la ville : la place du 24 août,
• 25 •
Focus Partenaire
Avec plus de 30 000 visiteurs en 2013, le succès des Siestes Parfumées ne se dément pas. © VILLE DE GRASSE
le jardin du musée de la parfumerie et les
jardins de la Villa Fragonard. Preuve que
la municipalité a su proposer un événementiel de qualité en lien avec la parfumerie, après le succès de l’exposition du MIP
« Le parfum habille la mode ».
Fleurs (560 places). Maître de le politique de stationnement, la régie a mis en
place cette année le concept de gratuité
du stationnement le samedi pour ces parkings. Pendant la semaine, la première
demi-heure sera également gratuite afin
de favoriser le commerce et le tourisme en
centre-ville. En parallèle, la municipalité a
développé récemment des zones bleues
dans les quartiers Saint-Jacques, Plan de
Grasse et Marroniers. La rénovation urbaine
est en marche
La ville procède actuellement à la rénovation de 97 logements en centre historique
dans le cadre du programme de renouvellement urbain. L’îlot Sainte-Marthe (21
logements) est déjà en cours de commercialisation, alors que l’îlot des Moulinets (20
logements) devait être terminé avant la fin
de l’année. Suivront, en 2014 puis 2015,
l’îlot Pontet Boucherie (9 logements), l’îlot
Rêve Vieille (11 logements), l’îlot Mougins
Roquefort (9 logements), l’îlot Four Oratoire (création d’un espace public, terrasse
et jardin-aire de jeux) et l’îlot Paul Goby ( 14
logements et 2 à 3 commerces).
.
www.ville-grasse.fr
La création de 97 nouveaux logements est prévue dans le
centre historique. © VILLE DE GRASSE
Une offre de
stationnement accrue
Confrontée à l’éternelle problématique du
stationnement, la ville de Grasse a décidé
de placer en régie les parkings La Roque
(550 places) et Martelly - Notre dame des
"
• 26 •
Zoom sur l'actu photo
zoom sur l'actu
phot
La page photo Intermed est née en 2008. Elle a pour but de présenter
une petite partie du travail du photojournalisme en montrant les deux
faces d’une photo : l’image et sa légende originale
Sélectionnées par le photographe et traitant d’un évènement du
département ayant une portée nationale, ces photos n’ont pas pour
autant vocation à être un résumé de l’actualité locale.
.
Caitlin, an Australian tourist, enjoys the sun
on a beach of the Croisette during a hot
summer day in Cannes July 31, 2013.
Caitlin, une touriste australienne, profite du
soleil sur une plage de la Croisette pendant
une chaude journée d'été à Cannes, le 31
juillet 2013.
© REUTERS / ÉRIC GAILLARD
Wine growers pick the grapes
in a temporary vineyard next
to the Monte Carlo Casino,
Tuesday, Sept. 10, 2013 in
Monaco, to mark the 150th
anniversary of Societe des
Bains de Mer. The grape
picking will produce some 300
bottles of wine.
Les vignerons cueillent le raisin
dans un vignoble provisoire
à côté du Casino de Monte
Carlo, mardi 10 septembre
2013 à Monaco, pour marquer
le 150ème anniversaire de la
Sociéte des Bains de Mer. Les
vendanges produiront environ
300 bouteilles de vin.
© AP PHOTO / LIONEL
CIRONNEAU