Accorder sa brouette aux besoins qu`on a

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Accorder sa brouette aux besoins qu`on a
LE
SAMEDI
25
JUIN
E 13
MAISON
2005
Accorder sa brouette
aux besoins qu’on a
GILLES ANGERS
[email protected]
■ Si on doit s’obliger à essayer sa brouette lors de l’achat, il faut, avant de se
rendre chez son marchand, connaître ses besoins, la nature des matériaux
qu’on veut transporter (gravier, terreau, terre, articles divers), sur quel terrain
en général et à quelle fréquence.
« Si vous vous en servez juste un peu deux
fois par an, peut-être vaut-il mieux ne pas
chercher la superbrouette », pense JoséeMarie Couture, de la société Couture et Associés Ergonomes de Québec.
Encore qu’il faille bien se servir de la plus
conventionnelle. Elle fera bien le travail si
elle s’accorde à notre « gabarit », si on emploie la bonne technique de levage, si elle
est économe en déplacements, si la charge
qu’on y met est modérée et bien répartie.
À DEUX ROUES ?
Roland Saint-Laurent, lui, est conseiller
à la Quincaillerie Limoilou, 3e Avenue. Il
constate, par exemple, que la brouette à
deux roues est séduisante. Elle donne lieu
à une grande stabilité et à un meilleur
équilibre de la charge. Mais il faut plus de
place et un peu plus de manœuvres pour la
déplacer d’un lieu à un autre. À moins que
le parcours ne soit droit, assez large et
sans obstacle.
Il voit, enfin, que sur une brouette ordinaire, plus la roue est avancée ou sortie du
creux de l’angle de la cuve, plus la charge
repose sur les manchons. Alors qu’une roue
très rentrée semble nécessiter plus de
labeur quand on gravit une pente.
PRIX
Le prix moyen d’une brouette conventionnelle — néanmoins solide et fiable
généralement — est de 50 $. Quoiqu’il s’en
trouve de plus chères en raison de leur
qualité accrue, voire de la plus grande taille
du réceptacle. Ainsi, chez Canac-Marquis
Grenier, on en aperçoit une structurée
d’acier, avec cuve en résine, manchons en
bois et poignées antidérapantes à un peu
plus de 85 $. À l’œil, elle paraît intéressante.
Chez Canadian Tire, la « deux roues » est
détaillée à 170 $, la « quatre roues » à 200 $.
MAIN
Suite de la E 12
LE SOLEIL, ÉRICK LABBÉ
L’ergonome et ergothérapeute Josée-Marie Couture, de Québec. Il est clair, quant à elle,
qu’on n’achète pas une brouette à l’œil. On doit l’essayer.
« La main, par exemple, doit faire le tour
complet de la poignée antidérapante. Le
poids aussi peut avoir son importance »,
continue Mme Couture.
Une cuve en acier est plus pesante cependant qu’une autre en polypropylène, par exemple, sera plus légère et, en principe, aussi résistante. Elle peut être aussi en résine.
Comment être certain finalement que la
brouette nous va comme un gant ? demande LE SOLEIL à l’ergonome et ergothérapeute.
« En la prenant et en la manipulant, on le
sent d’ordinaire tout de suite », répond-elle.
Quant aux modèles à deux roues d’une
part, à quatre roues et à bascule d’autre
part, ils sont sans doute « facilitants », croit
Mme Couture.
Mais à quoi bon s’il faut de grands dé-
placements pour contourner des obstacles
et plus d’espace pour circuler ? se demande-t-elle.
On aura voulu déployer moins d’efforts
pour le transport du gravier ou de la terre ;
on a visé l’outil de nature à réduire l’appel
musculaire. On croit avoir trouvé la brouette miracle. Mais voilà qu’on s’aperçoit, à
l’usage, qu’elle n’est pas très maniable sur
certains sol, nécessite des virages à longs
rayons et augmente le temps et les distances de déplacement.
La brouette à quatre roues dont les deux
de derrière sont dures et pivotantes convient pour les sols unis et durs. Dans un
sol mou, accidenté ou sur du gazon, les
roues arrière seront les premières à s’embourber. Il faudra mettre de l’énergie et de
la force musculaire pour se tirer de là.
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