l`histoire du géant timide
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l`histoire du géant timide
a Ciném garanti sans 3D www.cinemas-utopia.org • Toulouse (24 rue Montardy - 05 61 23 66 20) • Tournefeuille (Impasse du Château - Ciné 05 34 57 49 45 - Bistrot 05 34 51 88 10) L'HISTOIRE DU GÉANT TIMIDE Écrit et réalisé par Dagur KARI Islande 2015 1h34 VOSTF avec Gunnar Jonsson, Ilmur Kristjansdottir, Margret Helga Johannsdottir, Sigurjon Kjartansson… Meilleur scénario, Meilleur acteur, Meilleur film au Festival de Tribeca Grand prix du Jury au Festival d’Arras Il était une fois… Mais non ! Nous ne sommes pas dans un conte de fée pour les gosses ! C’est un univers atypique, gracieux, drôle qui s’impose à nous dans la plus grande sobriété. Une fois de plus le cinéma islandais vient surprendre par son inventivité puisée dans les petits riens de la vie. Ici, il n’est question ni de trésors, ni de châteaux, ni de prin- cesses, pas plus que de vaillants chevaliers partis pour de brillantes croisades. Les seuls va-t-en guerre de l’univers de Fúsi, ce grand dadais dont on peine à imaginer l’âge, semblent être cantonnés dans l’imposante maquette qui envahit le salon de sa mère. C’est là que Fúsi reconstitue savamment la grande bataille d’El-Alamein, comme s’il cana- No 224 Du 17 février au 22 mars 2016 / Entrée: 6,50€ / (séance sur fond gris dans les grilles : 4€) / Abonnement: 48€ les 10 places L’HISTOIRE DU GÉANT TIMIDE du 23 au 27 février du mardi au samedi à 20h30 un spectacle de et par Jean Pierre Cacérès dirigé par Guillaume Destrem PROPAGANDA lisait à travers elle toute la violence de l’univers, se refusant irrémédiablement à elle. Pourquoi cet intérêt pour les choses de la seconde guerre mondiale ? Peutêtre simplement pour fuir la réalité d’une époque qui le bouscule. Là où d’autres s’amusent, picolent, rêvent de gros seins et de gaudriole, Fúsi préfère enliser ses pensées dans les sables du désert d’un passé révolu. Et quand il anime les figurines miniatures, on découvre avec étonnement une méticulosité et une délicatesse qu’on n’aurait jamais devinée dans ses doigts boudinés, dans un corps si gauche qu’on le croyait incapable de finesse, inconscient de sa démesure. Un seul être semble le comprendre, c’est son copain et confident Mörður. Dans le garage aménagé de ce dernier, loin de sa famille qui n’interfère jamais dans cette zone intime, ils se retrouvent comme deux éternels adolescents. Le temps semble s’y être arrêté, les regardant disserter sur un canapé d’un autre âge, une guitare ou une cigarette à la main ou encore les laissant s’installer dans un silence qui en dit plus sur leur connivence que n’importe quels mots. Cette vie qui semblait vide se peuple doucement de rendez-vous discrets. Ceux, impromptus, avec une petite fille qui a l’art de poser des questions déroutantes, de celles qui bousculent innocemment (?). Ceux, téléphoniques, avec un animateur radio qui attend visiblement avec impatience d’entendre les recommandations de cet illustre inconnu qui l’appelle tous les soirs… Autant de petites zones d’évasion qui laissent en- trevoir quelque chose qu’on n’avait pas imaginé de prime abord : la richesse culturelle et intime de Fúsi. Nous voilà obligés de confesser avoir cédé au délit de faciès, celui qui nous fait prendre des lanternes pour des vessies, des gros pour des lourdauds. On se console en se disant que nous ne sommes pas les seuls et qu’il ne sont pas légion à voir l’élégance d’un bonhomme dont la barbe semble emprisonner la moindre miette ou la moindre goutte de lait, le laissant cruellement flirter avec le ridicule. Autant dire qu’il est le bouc émissaire désigné pour les jeunots de son boulot, eux qui se croient tellement plus fins avec leurs jolis petits culs bien moulés. Mais si Fúsi ne cille pas devant les coups tant qu’ils sont physiques, il esquive mal ceux portés par les armes des bons sentiments, surtout s’ils proviennent de sa maman. Alors, quand le nouveau mec de cette dernière a le mauvais goût de lui offrir des cours de West Coast pour son anniversaire, que peut-il faire ? Sinon accepter un cadeau dont l’unique mobile est qu’une sirène, contre toute attente, vienne débarrasser le couple de la présence de l’encombrant fiston et de ses impedimenta… Ce géant timide vaut mieux qu’un prince charmant. Il a la classe des grands seigneurs, sans leur arrogance. Et sa lourde carapace imposante ne demande qu’à s’effriter pour libérer toute la légèreté d’une chose en or qui bat tout au fond de lui… TOULOUSE & TOURNEFEUILLE Depuis Chaplin et le Dictateur, le burlesque est entré en politique... Propaganda est un spectacle dans lequel l’acteur, seul en scène, convoque figures historiques et populaires dans un slapstick soviétique. Retrouvons, cette fois-ci pour en rire, les grandes figures de nos héros d’hier : les babouchkas, les stakhanovistes, les plantons, les komsomols, les apparatchiks, le rouge bien sûr, les cosmonautes, Lénine et tous les autres. h t t p : / / w w w. l a - b e l l e - e q u i p e . o r g / Théâtre de la Brique Rouge Parc des Sports du Bazacle 1 impasse du ramier des Catalans 31000 Toulouse Réservations : 06 47 76 80 47 Saint Amour Écrit et réalisé par Benoît DELÉPINE et Gustave KERVERN France 2016 1h42 avec Gérard Depardieu, Benoît Pœlvoorde, Vincent Lacoste, Céline Sallette, Chiara Mastroianni, Gustave Kervern, Solène Rigot, Michel Houellebecq, Ana Girardot, Andréa Ferréol, Izia Higelin… et la voix de Yolande Moreau ! Au moment de vous présenter ce Saint Amour, on se sent pris d'une envie de récapituler les prodiges déjà accomplis par le duo Delépine-Kervern. Avec Aaltra, ils ont convaincu des milliers d'handicapés qu'ils pouvaient traverser l'Europe en faisant chier un maximum de gens ; avec Avida, ils ont montré que le surréalisme bandait encore ; avec Louise Michel, ils ont montré la voie pour recentrer la lutte sociale sur l'exécution des patrons scélérats (au fait, voyez Merci Patron : François Ruffin propose une toute aussi hilarante variante) ; avec Mammuth, ils ont magnifié la revanche des retraités pauvres en mobylette ; avec Le Grand soir, ils ont réconcilié les punks à chiens et les vendeurs de literie (tous sont disponibles en Vidéo en Poche) ; enfin, dans Near Death Experience, ils rendaient justice aux cyclistes dépressifs tout en rendant sympa et génialement drôle le plus insupportable des écrivains : Michel Houellebecq… Six films, ça commence à pouvoir s'appeler une œuvre. Qui a une sacrée gueule ! Et autant vous dire que Saint Amour va ajouter une septième pierre précieuse à l'édifice ! Le rire le plus gargantuesque et les larmes les plus sensibles mêlés comme rarement. Si j'avais su qu'un jour je chialerais en écoutant le discours d'un éleveur de bœufs à un concours agricole… Parce qu'il faut vous dire que tout commence dans ce qui s'avère un magnifique lieu de cinéma : le salon de l'agriculture. Jean (Gérard Depardieu, grandiose), éleveur de bovins de compèt, et son fils Bruno (Benoit Pœlvoorde, formidable avec le cheveu gras collé) participent comme tous les ans au Salon dans l'espoir que la médaille tant espérée viendra enfin récompenser leur taureau bien couillu. Mais Bruno n'y est pas… Tout ça le déprime. Il a la bonne quarantaine, bosse tout le temps dans la gadoue, se prend des vestes dès qu'il approche les filles et il n'est pas question pour lui de reprendre la ferme familiale. La seule chose qui le console, c'est de profiter de cette semaine parisienne pour faire la route des vins… à l'intérieur du salon… éclusant des godets à tous les stands de dégustation représentant les vignobles des régions françaises. Face à cette situation pathétique, Jean va prendre les choses en main et embarque son grand fiston dépressif pour une vraie route des vins dans le taxi de Mike (Vincent Lacoste, parfait), jeune frimeur parisien, mythomane patenté. Un périple initiatique en forme de road movie drolatique, qui va permettre au père et au fils de renouer les liens au gré de rencontres détonantes : avec une jeune serveuse obsédée par la dette abyssale de la France, un hôtelier airbnb très inquiétant (le déjà nommé Michel Houellebecq, très très flippant), une cavalière pré-ménopausée en recherche immédiate de géniteurs… Tout ça agrémenté de bitures légendaires. Il n'y a que Delépine et Kervern pour concilier avec autant de verve, d'invention, de poésie brute les scènes hilarantes, parfois délicieusement borderline, et les séquences d'émotion pure, notamment celles où le fils et le père se rapprochent envers et contre tout, ou encore celle où la superbe Céline Sallette chevauche le long de la Seine… Et mine de rien, sans larmoyer ni pérorer, cette truculente comédie se révèle un des plus beaux hommages qui soient au monde paysan (pas celui de l'agriculture industrielle, rassurez-vous !), à son courage, son sens de l'abnégation et de la transmission. TOULOUSE & TOURNEFEUILLE CEUX QUI NOUS AIMENT… Ah ben ! Drôle de réveil ce Mardi 26 Janvier : les projectionnistes du matin se retrouvant devant une flopée d'affiches antipathiques collées sur la façade (BDS, Merah, Utopia : même combat), les serrures des portes du ciné de Toulouse bloquées… Les salariés, coincés à l'extérieur, annulant les séances scolaires jusqu'à ce qu'un serrurier véloce vienne mettre de l'ordre à tout ça pour la modique somme de 4000 euros. Dans la foulée, La Licra et le Crif montent au créneau en publiant des communiqués lourds des mêmes vilains amalgames. Et on ne parle même pas des propos encore plus violents et injurieux tenus sur JSSNews* : voilà donc Utopia et BDS assimilés à d'affreux criminels (Merah , Fofana, les frères Kouachi…) et autres terroristes qui ont ensanglanté la France par des attentats ces derniers mois… Ouf ! C'est violent !… Objectif de ces attaques simultanées : empêcher que se déroule à Utopia Toulouse la soirée-débat autour de la situation de Georges Ibrahim Abdallah. Alors on s'interroge : pourquoi donc cette modeste soirée, qui finalement a pu se tenir, rassemblant une centaine de débatteurs non violents autour d'un film déjà programmé dans d'autres lieux sans encombre, contrarie tant nos saboteurs de serrures et leurs petits camarades ? D'abord le sujet : « Georges Ibrahim Abdallah, militant communiste libanais » dit Wikipedia… Sans doute le plus ancien prisonnier politique en Europe. Condamné une première fois à 4 ans d'emprisonnement pour détention d'armes et de faux papiers, condamnation transformée en perpétuité pour complicité dans l'assassinat en 1982 de deux diplomates l'un américain, l'autre israélien, dans un contexte de conflit entre Israël et le Liban. Il a aujourd'hui 64 ans, dont 32 passés en détention, il est actuellement incarcéré à Lannemezan. Par deux fois, le Tribunal d'application des peines à prononcé sa libération conditionnelle, confirmée en appel, sous condition d'expulsion du territoire français. Mais la décision n'a pas pu être appliquée car le gouvernement refuse de signer l'arrêté d'expulsion. Alors qu'il est libérable depuis 1999, ses avocats se sont vu refuser 9 fois la libération conditionnelle demandée. Des partis politiques, des associations soutiennent sa demande de libération : le Parti de Gauche, Lutte Ouvrière, le Parti Communiste, le NPA, Alternative libertaire, l'Union Juive Française pour la Paix (UJFP) etc… Des personnalités aussi comme Angela Davis, Jacques Tardi, Françoise Vergès, Noël Mamère, André Chassaigne, Patrick Braouzec etc… allez donc voir sur Internet les nombreuses entrées le concernant. Un certain nombre de maires ont nommé Abdallah citoyen d'honneur de leur commune (le préfet de la Seine Saint-Denis, représentant du gouvernement, a saisi le tribunal de Montreuil qui a annulé la délibération de la mairie de Bagnolet)… A Utopia, ce n'est pas la première fois que des projections-débats sont organisées sur le sujet. À Utopia Bordeaux, l'ex-préfet Bonnet, patron de la DST au moment de l'arrestation d'Abdallah, ancien député UDF… a participé à une soirée sans qu'il y ait opposition virulente, encore moins tentative d'intimidation. On rappelle que le préfet en question, interviewé sur l'affaire Abdallah, dénonçait « une vengeance d'état » dans l'excellent article de La Dépêche du 7 Janvier 2012. On pourrait penser, au vu de tout cela, qu'il est légitime de s'interroger sur le sujet : ben non ! Ce n'est pas l'avis de JSS news, de la Licra, du Crif et de leurs amis… encouragés par la sentence définitive de notre premier ministre « Expliquer, c'est déjà vouloir un peu excuser », triste écho au célèbre « Réfléchir, c'est commencer à désobéir » seriné dans les armées pendant la guerre d'Algérie. BDS – MERAH – UTOPIA : même combat… Le premier ministre d'Israël déclare : « Israël ne laissera pas BDS occuper le terrain médiatique » rapporte Israël Valley, site officiel de la chambre de commerce FranceIsraël, qui précise que 33 millions d'euros et 35 emplois supplémentaires seront ajoutés pour contrer cette action tant redoutée qui fait faire des cauchemards aux politiciens de la Knesset… L'article suivant annonce qu'une nouvelle usine Coca Cola (20 millions de dollars) va ouvrir dans la bande de Gaza. On comprend que dans ce contexte, l'organisation d'une soirée à Utopia, initiée par une poignée d'associations dont le redouté BDS, contrarie les lecteurs toulousains assidus de Israël Valley. BDS = Boycott Désinvestissement Sanctions. Sur un moteur de recherche bien connu et non censuré on peut lire : « c'est une campagne internationale appelant à exercer diverses sanctions économiques, académiques, culturelles et politiques sur Israël afin d'aboutir à la réalisation de trois objectifs : la fin de l'occupation et de la colonisation des terres arabes, l'égalité complète pour les citoyens arabes palestiniens d'Israël et le respect du droit au retour des réfugiés palestiniens… ». En France en particulier, le mouvement se définit comme une réponse citoyenne et non violente à l'impunité d'Israël. Si, dans la plupart des pays, les appels au boycott n'ont rien d'illégal, en France, depuis que Michèle Alliot Marie a fait passer en 2010 une circulaire pénalisant tout appel au boycott, puni d'un an d'emprisonnement et de 45 000 euros d'amende… les procès se multiplient. A Toulouse, 4 personnes sont citées à comparaitre pour « entrave à l'exercice normal d'une activité économique ». Leur délit ? Avoir distribué des tracts dans l'espace public toulousain en Décembre 2014 et en Février 2015. Dans cette logique, trivialement consumériste, que devrait on faire à nos paysans pour leurs opérations commando, autrement plus dérangeantes, contre la grande distribution. Alors question : Israël serait-il si fragile pour trembler ainsi devant quelques distributeurs de tracts pacifistes ? Ainsi ce petit pays de 8 millions d'habitants qui est le 8ème plus grand exportateur d'armes du monde – actuellement en « concurrence frontale en Inde avec la France » –, qui est aussi puissance nucléaire… craindrait plus que tout d'être interpellé par des universitaires, des artistes, des intellos… au point que ses partisans inconditionnels ont besoin de faire semblant de confondre leurs contradicteurs avec d'horribles terroristes et criminels antisémites… brandissant avec la plus évidente mauvaise foi les accusations les plus extrêmes pour imposer silence, envoyant leurs troupes couler nuitamment de la colle dans les serrures d'un petit cinéma de rien du tout pour empêcher un débat concernant la demande de libération d'un homme emprisonné depuis plus de trente ans et rassemblant une centaine de spectateurs ? Bien entendu, ça ne nous plait pas du tout d'être injuriés aussi vulgairement et nous réfléchissons à la suite à donner. Pour comprendre… www.ujfp.org www.bdsfrance.org * JSS NEWS : jssnews.com/2016/01/28/ un-commando-anti-terrorisme-denonce -linsanite-des-cinemas-utopia/ Utopia Toulouse : dans la liste gentiment garnie de nos « followers », la Centrale Immobilière Saint-Jérôme (propriétaire de l'immeuble d'Utopia) continue à refuser toute négociation et préfère aller au tribunal. Notre avocate a donc envoyé par voie d'huissier une réponse à son « Congé avec offre de renouvellement » du 17 Septembre 2015. Utopia demande, dans ce document, son maintien dans les lieux assorti d'un loyer raisonnable et formule une proposition à 53 000 euros (négociables) après étude précise et documentée, conforme à la réglementation en vigueur et la jusrisprudence, diligentée par notre avocate. L'acte a été réceptionné le 20 Janvier 2016 en mains propres par le recteur de Saint-Jérôme, qui a affirmé être habilité à recevoir copie de l'acte, preuve que l'huissier de justice mandaté a bien frappé à la bonne porte… On en recause incessamment : merci de tous ces témoignages de soutien que vous nous apportez chaque jour ! Vous nous demandez comment intervenir… on y pense. Les innocentes Anne FONTAINE France 2016 1h55 VOSTF (français, polonais, anglais…) avec Lou De Laâge, Agata Buzek, Vincent Macaigne, Agata Kulesza, Joana Kulig… Scénario de Sabrina B. Karine, Alice Vial, Anne Fontaine et Pascal Bonitzer, sur une idée de Philippe Maynial C'est plus qu'un beau film. Un moment de grâce, une expérience à la fois humaine et quasi spirituelle. L'univers dans lequel il nous plonge nous confronte à quelque chose qui relève de cette émotion secrète et profonde que tout être humain éprouve un jour ou l'autre, particulièrement lorsqu'il est confronté à des situations d'exception : ce sentiment indicible que la vie est un grand mystère, tout comme la mort, cette découverte que, parfois, la question de la transcendance s'impose intensément à nous. Il nous a rarement été donné de voir exprimée au cinéma, avec une telle subtilité et une telle force, la complexité de la nature humaine et de ses aspirations les plus intimes, révélée ici par une histoire qui, pour être douloureuse, ne parvient pas à détruire la petite lumière d'espoir et de vie qui illumine une humanité déchirée, violentée, mais portée par un amour insubmersible qui la dépasse. Le film a été tourné en Pologne, pour une grande part dans un couvent désaffecté, avec des actrices (particulièrement inspirées) et acteurs polonais et français, dans des conditions de découverte mutuelle qui renforcent encore l'impression d'authenticité. Si l'histoire de départ est bien réelle – celle de Madeleine Pauliac, jeune et jolie Française, provisoire médecin-chef de l'hôpital de Varsovie en 1945 –, elle sert ici de révélateur à des relations aussi universelles qu'intemporelles qui prennent une intensité particulière dans le huis-clos de ce couvent austère, magnifié par les images de Caroline Champetier, habité par les chants grégoriens – interprétés essentiellement par les comédiennes – qui contribuent au sentiment de sérénité, de plénitude si particulières à l'ambiance monastique, contrastant ici avec la violence de la situation. 1944 : la Pologne a été dévastée par l'occupation allemande. Tandis que les autochtones tentent de survivre, la Croix Rouge française s'est installée dans ce qu'il reste d'un hôpital pour soigner et rapatrier les Français qui se trouvent encore sur le territoire polonais. L'équipe médicale n'a pas pour mission de s'occuper des Polonais, et quand une jeune religieuse vient demander du secours, on l'éconduit dans un premier temps, mais Mathilde Beaulieu, interne de 25 ans, se laisse toucher par sa détresse et ac- cepte de la suivre jusque dans son couvent, malgré l'interdiction qui lui est faite de s'éloigner du cadre de sa mission. Là, elle découvre une communauté de Bénédictines qui continuent à vivre leur vie de moniales, rythmée par les sept offices quotidiens, mais qui cachent dans la honte et le désarroi un secret terrible. Les soldats de l'armée rouge, suivant le reflux de l'armée allemande, ont pénétré dans le couvent à plusieurs reprises, brutalisé, violé les jeunes religieuses et certaines sont sur le point d'accoucher. La mère Abbesse est d'abord réticente à l'intervention de Mathilde, tant elle redoute que l'horreur de leur situation soit connue à l'extérieur du couvent. Mais peu à peu une relation se noue entre la médecin athée, engagée corps et âme au service des autres, et la trentaine de nonnes qu'elle va tenter d'aider autant que possible, s'immergeant dans leur quotidien, à l'écoute de leurs choix sans pour autant modifier ses orientations personnelles… Les Innocentes est bien plus que le récit prenant d'un moment d'histoire peu connu, le film rayonne de cette lumière intérieure qui caractérise ceux qu'une conviction profonde élève au dessus des contingences les plus difficiles, jusqu'à atteindre une sorte d'intensité harmonique rare et positive. TOULOUSE & TOURNEFEUILLE Appel à soutiens ! La communauté circassienne de Toulouse (La Grainerie, le Lido,…), Amnesty International… se mobilisent pour la libération de Mohammad Faisal Abu Sakha. Ce jeune artiste de 23 ans, passionné, engagé auprès de nombreux programmes sociaux, du festival international Festiclown, également professeur à l’école de cirque de Ramallah en Palestine […] a été arrêté à un checkpoint le 14 décembre 2015 par l’armée israélienne. Il a depuis été placé en détention administrative pour une durée indéterminée, sans charge ni procès ! Les autorités israéliennes ont recours de plus en plus fréquemment ce procédé depuis octobre dernier : plus de 580 Palestiniens étaient sous le coup d’une telle mesure à la fin de l’année 2015. Nous appelons tous les citoyens se sentant concernés par l’injustice subie par Abu Sakha et les autres prisonniers palestiniens à se rassembler le samedi 20 février à 14h place Saint Etienne à Toulouse, afin d’obtenir leur libération. Nous invitons les participants à amener de quoi faire du cirque, de la musique, de l’expression, de l’art… Pétition en ligne : bit.ly/1ZXnYYM www.amnesty.org/fr/documents/ mde15/3214/2016/fr/ Soutenez Folles Saisons à Toulouse C’est un lieu un peu magique au cœur des Pradettes. Dans une jolie Toulousaine un bon resto, une association qui carbure, propose des concerts, des débats, des activités culturelles… depuis 14 ans ! Afin que le lieu reste ce qu’il est et ne soit pas un jour où l’autre racheté par de vilains faiseurs de fric, les filles de l’équipe ont décidé de le racheter. Seulement voilà… Elles ne roulent pas sur l’or. Pour pérenniser l’aventure, elles ont besoin de vous, vite ! Contactez-les au : www.follessaisons.fr Qui aujourd'hui favorise la haine ? Un communiqué de l'Union Juive Française pour la Paix suite à l'agression contre les cinémas Utopia Encore une fois, la LICRA et le CRIF nous ressortent la confusion antisionisme = antisémitisme, sous des formes plus ou moins alambiquées. Ainsi, le président de la LICRA Toulouse peut écrire : « […] appel à la haine afin de créer un surcroît d'antisémitisme sous couvert d'antisionisme ». Le CRIF Toulouse, quant à lui, pense que la répétition d'un mensonge peut faire une vérité. La fable d'antiracistes « défilant « durant l'été 2014 » aux cris de « Mort aux Juifs », fait jamais attesté, démenti y compris par le rabbin d'une synagogue prétendument menacée, a été repris par divers médias, et continue d'être tranquillement assénée de communiqué en communiqué. La réalité est pourtant simple. L'antijudaïsme, l'antisémitisme ont fait des ravages en Europe, culminant avec le génocide nazi. Une des réactions juives depuis la fin du xixe siècle, minoritaire parmi les Juifs eux mêmes au moins jusqu'à la deuxième guerre mondiale, a été de créer un Etat des Juifs, (ou un Etat juif), avec l'idée que les Juifs devaient vivre à part, une idéologie nationaliste de la séparation nécessaire des peuples. Mais à partir du moment où le choix s'est porté sur la Palestine, le sionisme est devenu mouvement colonialiste, ignorant le peuple palestinien qui y vivait et veut toujours y vivre, développant par tous les moyens « légaux » et « illégaux » colonisation, épuration ethnique, apartheid. Etre antisioniste, que l'on soit Juif ou pas, c'est récuser cette idéologie mortifère de la séparation et du colonialisme. Participer à la campagne BDS, c'est vouloir que le droit des peuples triomphe de la loi du plus fort, c'est vouloir dans une campagne non-violente rééditer le succès de la campagne contre l'apartheid sud-africain et obliger par un mouvement citoyen nos propres gouvernants à sanctionner les crimes de l'Etat israélien, de son armée et de ses colons. Il n'y aura de paix possible pour une communauté juive au Proche Orient que dans la reconnaissance du crime initial qu'a été la nakba (l'expulsion de centaines de milliers de Palestiniens en 1947-48), des crimes de guerre et des crimes contre l'Humanité commis depuis, et dans la reconnaissance de l'égalité des droits pour tous les habitants. C'est en tenant ce discours, en menant cette campagne, que l'on lutte véritablement contre l'antisémitisme. C'est contre l'idéologie de la vengeance, en défendant l'Etat de droit et l'indépendance de la Justice, comme dans la campagne pour la libération de Georges I. Abdallah, que l'on montre notre refus d'être terrorisé par le terrorisme. C'est en ouvrant ses salles et ses écrans à des œuvres fortes faisant le pari de l'intelligence du public que Utopia, ses équipes et ses salariés défendent les valeurs démocratiques et républicaines, qu'ils en soient à nouveau remerciés. André ROSEVEGUE, co-président de l'Union Juive Française pour la Paix www.ujfp.org DES NOUVELLES DE LA PLANÈTE MARS Dominik MOLL France 2016 1h41 avec François Damiens, Vincent Macaigne, Veerle Baetens, Michel Aumont, Catherine Samie, Philippe Laudenbach… Scénario de Dominik Moll et Gilles Marchand Philippe Mars… chouette Philippe : ingénieur informaticien, un peu planant, un peu largué, dépassé par ce xxie siècle traversé par un vent de folie pas douce qui balaie sans pitié ceux qui ne sont pas très assurés sur leurs guiboles. Philippe ne comprend plus rien au monde dans lequel il vit. Ni aux gens qu'il croise au boulot, ni aux ados qu'il a pondu, ni à ce type qui refuse de ramasser la crotte de son chien, ni au végétarisme soudain de son fils, ni à l'obsession de « réussite » de sa fille qui la fait s'acharner jour et nuit sur ses bouquins de fac, écouteurs vissés aux oreilles, ni à l'agitation de son ex-épouse… On ne peut pas dire que l'époque soit caractérisée par une grand confiance dans l'avenir : agitation, stress et désarroi semblent gagner du terrain chaque jour un peu plus. Alors Philippe s'enferme dans sa bulle immobile, se rêve cosmonaute, plane entre les étoiles et reçoit régulièrement la visite des fantômes de ses père et mère qui ont pu gratter un petit rab de présence sur terre et lui font un brin de compagnie avec une bienveillance in- quiète et amusée. Il croise de temps à autre un vieux monsieur qui se dit exchauffeur de Giscard et a gardé de cette époque une voiture qu'il bichonne, inadapté, inadaptable, nostalgique d'un passé dont il n'a pas su sortir… Le plus gros problème de Philippe, c'est qu'il est trop gentil, incapable de dire non, incapable de mettre quelqu'un qui l'emmerde dehors, de refuser le boulot de trop : indifférence, ou trop grande écoute de ses congénères… flemme de s'opposer, ou tout simplement parce que faire de la peine à quelqu'un est audessus de ses capacités… Sa vie subit tout à coup une série de coups de tabac qui l'obligent à sortir de sa posture d'observateur immobile. Ça commence le jour où son ex-femme, à l'emploi du temps imprévisible, journaliste happée par une carrière sans stabilité et qu'il croise plus souvent dans l'écran télé que dans son quotidien, est balancée correspondante au cœur du Conseil de l'Europe pour couvrir une actualité bordélique qui n'a plus rien à voir avec l'idéal européen qui avait séduit Philippe jadis… Une heure avant de prendre l'avion, elle lui colle les ados et le paquetage qui va avec. Au moment même où son patron lui a filé la lourde responsabilité de contrôler et de cadrer un mec au bord du burn out qui patauge dans son bordel au bureau et ne quitte pas un hachoir qu'il trimballe enveloppé dans un sac plastique pour que les flics, pensant à un achat récent, n'aillent pas imaginer que c'est son arme de self défense… Inénarrable Jérôme (alias Vincent Macaigne), un allumé de première, qui réussit néanmoins à être fichtrement attendrissant. Philippe, qui se trouvait plutôt peinard à se faire la popote en solitaire, distant du monde et de sa propre vie, va donc devoir s'occuper de ses lardons mais encore se retrouver envahi par le chien que sa sœur lui colle avant de partir aux Amériques, par un régiment de grenouilles que son désormais écolo de fils veut sauver du labo… et après moult péripéties va récupérer dans son petit chez lui le délirant Jérôme, échappé de l'hôpital psychiatrique non sans avoir entraîné avec lui une autre perturbée dont il est tombé amoureux pendant son bref séjour. Tout ça va l'entraîner dans une incroyable aventure… mais le plus chouette de tout, c'est qu'au fond, cette histoire décalée, très drôle et un poil mélancolique, en dit plus sur le monde tel qu'il va et sur les gens qu'on y croise que n'importe quel discours pompeux. La poésie et l'humour sont la politesse du désespoir peut-on se dire, mais c'est surtout un signe de sacré santé, car au fond, Philippe est le seul de l'histoire qui parvient à se mettre debout, foutrement humain dans un monde complètement barjot. TOURNEFEUILLE BELGICA Felix VAN GROENINGEN Belgique 2015 2h07 VOSTF (en néerlandais) avec Stef Aerts, Tom Vermeir, Hélène De Vos, Charlotte Vandermeersch, Boris Van Severen… Scénario de Arne Sierens et Felix Van Groeningen Musique de Soulwax Après La Merditude des choses et Alabama Monroe (César du meilleur film étranger 2014), voici le nouveau film de Felix Van Groeningen, Belgica. C'est le nom d'un club qui résonne comme celui de tout un pays. Mais c'est avant tout un rêve, celui de Jo, un fada de musique qui imagine transformer son modeste et assez miteux bar à Gand en temple du rock'n roll, en arche de Noé, pour les âmes échouées d'une époque qui déjà prédit à ses enfants des lendemains qui déchantent. Le frère de Jo, Frank, est aux antipodes de tout cela. Si le premier à l'air d'un gringalet un brin fragile, le second a une grande et belle gueule et les épaules carrées. Tâcheron de la vie, il tente de se montrer bon père de famille, loyal envers sa compagne Isabelle… Mais clairement il bout et tourne en rond comme un des chiens du chenil que le couple à monté pour gagner sa vie. Quand Jo lui fait visiter un local mitoyen de son bistrot, il ne lui faut pas long- temps pour rebondir sur l'idée de son cadet. Frank propose de devenir son associé, puis tente de convaincre Isabelle qui ne voit pas ça d'un très bon œil mais abdique devant la détermination farouche de son homme. Voilà les deux frangins qui s'affairent, rameutent les copains. Tous ensemble ils cassent les murs, font du béton, coulent des dalles, reconstruisent, s'acharnent sans compter leur peine, mouillent leurs chemises et les usent jusqu'à la corde… Et alors que leurs économies s'assèchent, voilà le « Belgica » presque prêt à fonctionner, n'attendant plus que le feu vert de la commission de sécurité. Le début des emmerdes, en quelque sorte, comme chacun sait… Mais rien n'arrête l'improbable duo. L'inauguration démarre au son d'un délirant remix de « J'aime regarder les filles qui marchent sur la plage… » et cette première nuit va mettre le feu aux poudres ! Très vite le club devient un endroit incontournable, déjanté et chaleureux. Très vite aussi une jolie rousse, Marieke, tombe dans les bras de Jo. Tandis qu'Isabelle, coincée entre ses clebs et sa progéniture, se retrouve exclue des joyeuses sauteries… Ce sont les années 90, torrides, sexe, cocaïne and rock'n roll… Tout y passe ! Mais ce n'est que le début d'une épopée, une plongée dans les milieux moites et inter- lopes de la nuit, qui laissera des traces dans la ville comme dans la vie des deux frangins… « Belgica, c'est l'histoire de milliers d'entrepreneurs : on grandit puis il faut abandonner ses rêves. À mes yeux le film raconte en filigrane combien notre société a changé en deux décennies, comment elle est devenue plus sévère et peutêtre aussi comment elle a perdu ses idéaux. » dit le réalisateur. Belgica s'inspire largement de l'histoire véridique du café-concert-discothèque « Le Charlatan », lieu mythique qu'ouvrit le père de Felix Van Grœningen, dans lequel ce dernier grandit et passa une partie de son adolescence. Mais avant même de savoir cela, on aurait juré qu'il y avait du vécu dans ce film. Ce n'est pas une boîte de nuit que construit Felix Van Grœningen avec sa bande de potes d'alors, mais une œuvre qui dépeint la grandeur et la décadence d'un monde un peu vain et en perte de vitesse. Et c'est à la fois dérangeant et touchant… On ne peut terminer sans une mention très spéciale pour la génialissime bande son, crée par les frères Stephen et David Dewale (Soulwax et 2Many Dj's) qui sont allés jusqu'à former des groupes spécialement pour créer une ambiance sur mesure ! Percutante ! TOURNEFEUILLE UN VRAI FAUSSAIRE Aikido Franck Noël 7e Dan Aikikai au Dojo de la Roseraie 4, chemin Nicol - 31200 Toulouse Tél : 05 61 26 10 31 metro Argoulets www.aikido-noel.com Cours tous niveaux, du débutant complet au plus avancé Tous les jours midi et soir. Tarifs réduit ado., étudiant et chômeur. Film documentaire de Jean-Luc LEON Entretiens réalisés par Jean-Baptiste PÉRETIÉ et Jean-Luc LEON France 2015 1h30 - avec Guy Ribes C'est l'histoire d'un mec qui a réussi à foutre en l'air tout un système. Ce système, c'est le marché de l'art et ses cotations qui valorisent les artistes et leurs œuvres. Ce mec, c'est Guy Ribes, 67 ans, peintre de talent, faussaire génial. Pendant 30 ans (seulement 30 ans ?), il a inondé le marché de l'art avec des œuvres authentifiées par des experts comme autant de Matisse, de Picasso, de Chagall… Son truc à lui, ce n'est pas de copier, c'est de s'inspirer et de créer de manière suffisamment semblable pour infiltrer le marché et faire authentifier ses toiles commes étant celles de grands maîtres : on peut citer encore Modigliani, Renoir, Dali… et combien d'autres ? Mais comme il le dit lui-même : « Une vraie réussite, elle ne ressort pas, elle n'est jamais découverte. » Combien d'œuvres de Guy Ribes sont encore dans « le circuit » ? Ce doute qu'il parvient à immiscer est réjouissant. On partage sa jubilation lorsqu'il feuillette un catalogue reconnu par le milieu (valant presque certificat) et qu'il affirme sans complexe : « Là-dedans, il y en a bien une quarantaine qui sont de moi ! ». Plus on l'entend parler, plus le personnage est attachant, et plus on a envie de le comparer à un Robin des bois des temps modernes. Parce qu'il faut bien avouer que ces gens qui se font rouler dans la farine n'ont rien de la veuve et de l'orphelin, et que de notre petite place, on a bien envie de se dire que si le but est de décorer son bureau ou son salon, le talent de Guy Ribes vaut bien celui de Fernand Léger (surtout si même les brillants experts n'y voient que du feu !). Par contre ce Robin des bois-là a pris aux riches mais pas nécessairement pour donner aux pauvres, disons qu'il en a profité et qu'il a bien vécu avant de se faire mettre le grappin dessus par la justice française. Il a donc été jugé pour tout ça, ce qui lui permet aujourd'hui de nous raconter comme à des bons copains ses aventures et ses manigances. Il sait raconter ses histoires et c'est passionnant ! Jean-Luc Leon et son compère Jean-Baptiste Péretié sont allés interroger le procureur, le policier qui l'a arrêté, l'expert judiciaire : tous ceux-là apparaissent un peu fades face à la faconde de Guy Ribes. Cette fascination du réalisateur pour son sujet est communicative. Quel personnage ! On en vient parfois à douter : c'est vrai qu'un type qui a réussi à duper tout son monde pendant autant d'années serait capable de nous faire avaler pas mal de couleuvres… Comment démêler le vrai du faux dans tout ce qu'il nous raconte ? Cette interrogation permanente fait partie du plaisir, intense, qu'on ressent à écouter ces histoires qui bousculent l'ordre établi, contées avec un franc parler et un humour revigorants. Ce qu'on retient au final, c'est que le marché de l'art n'a rien à voir avec la peinture, c'est que le talent n'est pas toujours reconnu à sa juste valeur (celui de Guy Ribes a été récompensé par une peine de prison…), c'est que le film nous aura montré un artiste à l'œuvre : un vrai faussaire, un vrai peintre aussi. TOULOUSE SPOTLIGHT Tom McCARTHY USA 2015 2h08 VOSTF avec Michael Keaton, Rachel McAdams, Mark Ruffalo, Brian d'Arcy James, Liev Schreiber, Stanley Tucci, Billy Crudup, John Slattery, Jamey Sheridan… Scénario de Josh Singer et Tom McCarthy De Bas les masques (1952) de Richard Brooks aux Hommes du président (1976) d'Alan J. Pakula ou à Révélations (1999) de Michael Mann, le journaliste incarne depuis longtemps, dans le cinéma hollywoodien, une véritable sentinelle de la démocratie. Dénonçant sans relâche la criminalité, la corruption de la classe politique, le cynisme du « big business », les pires dérives de l'hystérie anticommuniste ou les erreurs judiciaires, il est une vigie qui pointe les dysfonctionnements de la société américaine, parfois au péril de sa vie. C'est dans cette solide tradition que s'inscrit ce remarquable Spotlight qui, comme souvent dans ce genre d'entreprise, s'inspire de faits réels. Ici, l'équipe de journalistes d'investigation du Boston Globe, surnommée « Spotlight » (littéralement « le projecteur »), enquête sur une affaire de crimes pédophiles perpétrés – et dissimulés – par l'Église catholique. Pour autant, il ne faut pas chercher la moindre héroïsation du reporter. Car ce qui intéresse McCarthy, c'est de montrer le journaliste, ce soutier de la démocratie, au travail. Non, son quotidien n'est pas ponctué de révélations spectaculaires et de satisfactions flattant l'ego. Bien au contraire, ses tâches sont le plus souvent répétitives et ingrates, son environnement est celui d'un bureau gris et exigu éclairé par des néons suspendus à un faux plafond, ses interlocuteurs le considèrent comme un gêneur et sa vie privée est vampirisée par son métier. D'ailleurs le réalisateur ne s'attache à ses personnages qu'à travers le prisme professionnel, sans s'attarder inutilement sur leur sphère personnelle qui aurait risqué de parasiter leur indéfectible trajectoire. D'où les plans éloquents de Sasha Pfeiffer (Rachel McAdams) interrogeant inlassablement les victimes et tentant d'approcher les bourreaux, ou encore ceux de Michael Rezendes (Mark Ruffalo) harcelant littéralement l'avocat des survivants et de Matty Carroll (Brian d'Arcy James) épluchant scrupuleusement les archives du journal. McCarthy excelle à camper cette petite ruche industrieuse que forme le groupe Spotlight – les visages anxieux minés par la fatigue croissante et les rebuffades récurrentes, les innombrables appels téléphoniques infructueux, les allées et venues entre le journal, le Palais de justice et le bureau des avocats – et à humer l'atmosphère solidaire qui règne à la rédaction. Outre sa pugnacité, c'est l'autre grand atout du groupe : la complémentarité de ses membres qui, tous, savent qu'ils ont une note à jouer dans la partition et qu'ils occupent une fonction essentielle, chacun à sa place. Peu à peu, le travail acharné des journalistes esquisse les contours des violences insondables subies par les jeunes victimes d'hier. À cet égard, la force de Spotlight, c'est le traitement du hors-champ. S'il ne fait preuve d'aucune fausse pudeur dans l'évocation des viols, le cinéaste évite soigneusement les flash-back insistants, le pathos racoleur. Entre les témoignages recueillis et la reconstitution des faits, le film donne pourtant à sentir l'envergure du traumatisme… Ce plaidoyer pour la fonction salvatrice de la presse écrite ne serait pas aussi puissant s'il n'était pas ancré dans un contexte géographique bien spécifique. Car dans le film, la responsabilité écrasante de l'Église se confond avec celle de Boston : Boston la patricienne, discrète et « provinciale », Boston qui exècre l'ostentation, et surtout Boston la catholique, où le crime s'épanouit pourtant… « La ville prospère quand ses grandes institutions travaillent main dans la main » déclare, sûr de son fait, le cardinal Law au rédacteur en chef du Globe lors d'un entretien privé. De fait c'est toute la ville qui semble complice des agissements criminels de ses prélats : ici, l'Église, impalpable et omniprésente, s'est insinuée dans le cœur et l'âme des fidèles, si bien qu'ils ont d'eux-mêmes intégré l'impérieuse obligation du silence… Dans ce film subtil qui ne tombe jamais dans l'écueil du manichéisme, tout le monde, ou presque, partage les mêmes origines et, partant, une responsabilité collective… Un film passionnant, de bout en bout ! (F. Garbarz, Positif) TOULOUSE & TOURNEFEUILLE événement C EC I N’EST PAS UN PORTRAIT Figures de fantaisie de Murillo, Fragonard, Tiepolo… AUT OUR DE L’EX POSITION Réservations 05 61 22 39 03 Dimanche 21 février, 16h Un clown enquête dans l’expo, tous publics Jeudi 25 février, 16h Histoire(s) d’art et facéties tous publics L E M USÉE AU FÉMININ Réservations 05 61 22 39 03 Mardi 8 mars, 19h Histoires (d'art) et Facéties Muses, artistes, mères, héroïnes... les femmes racontent leur musée Mercredi 9 mars 14h : Lectures Compte-rendu de l'atelier Pause couleurs (en partenariat avec la Ligue contre le cancer) 18h30 : Regards croisés sur l'art Art et maladie : l'évolution du regard porté sur le féminin. Visite commentée par I. Bâlon, conférencière et rencontre avec C. Bensoussan, psychologue à la Ligue contre le cancer. Derniers jours : jusqu’au 6 mars 2016 Une exposition totalement inédite sur la figure de fantaisie du XVIe au XVIIIe siècle. Les figures de fantaisie regroupent des peintures illustrant la fascination qu’ont pu exercer la figure et le corps humain sur l’art européen. Sous nos yeux ces personnages séduisent, s'adonnent à la musique, dorment, s’esclaffent, acceptent les marques du temps ou se déguisent. Loin de l'art du portrait contraint par la commande ou la mode, cette exposition est un véritable éloge de la liberté, de l’invention et de la virtuosité. VACANCES DE FÉVRIER Ateliers pour les 4-6 ans et 7-12 ans voir www.augustins.org Lundi 22 et 29 février, 14h30 Atelier Mixart (>13 ans), mixages créatifs Dimanche 6 mars Visite en famille à 11h et Atelier des familles à partir de 14h 19h30 : Visite conversation (étudiants) La statuaire féminine au XIXe siècle Jeudi 10 mars, 12h30 L’œuvre du mois Une nouvelle acquisition : Après déjeuner d’Amélie Beaury-Saurel, 1889. Par A.Hémery, directeur du musée Vendredi 11 mars, 12h30 Cours de modèle vivant au musée et conversation sur la représentation du corps féminin au XIXe siècle Dimanche 13 mars, 16h00 Un clown enquête Dans le blues de la Belle Époque (tous public) Le musée donne d’autres rendez-vous à tous, petits et grands Voir notre agenda sur www.augustins.org ou à l’accueil du musée au 05 61 22 21 82 Abonnez-vous à notre e.lettre mensuelle sur augustins.org 21, RUE DE METZ 31000 TOULOUSE TÉL 05 61 22 21 82 Métro Esquirol www.augustins.org The Danish Girl Tom HOOPER USA / GB 2015 2h VOSTF avec Eddie Redmayne, Alicia Vikander, Ben Whishaw, Amber Heard, Sebastian Koch, Matthias Schœnaerts… Scénario de Lucinda Coxon, d'après le livre de David Ebershoff C'est au Danemark, en 1882. Einar est un jeune peintre qui commence à être reconnu dans le milieu artistique qu'il côtoie avec sa jolie femme Gerda, peintre elle-même mais qui peine à se faire exposer au prétexte qu'elle refuse de peindre des paysages dans l'air du temps. Ses portraits, pourtant beaux, ne trouvent pas amateur. Mais elle s'obstine, vaguement jalouse du succès de son compagnon. Ils sont amoureux, libres, et cette ambiance bohème va bien avec un amour fort qui ne se laisse pas enfermer dans les convenances, ils vivent ensemble une passion commune pour un art qui est omniprésent dans leur intimité. Einar est fasciné par les dentelles et les soies des costumes d'opéra, l'odeur des coulisses, la grâce des danseuses et lorsque, pour prendre la pose à la place d'un modèle qui tarde, Gerda lui demande de se substituer à la belle femme prévue, posant sur lui une robe blanche qui masque son costume gris, il refuse d'abord, gêné de devoir exposer au regard d'un tiers, fut-elle aussi proche de lui que Gerda, la dualité qui l'habite et qu'il refoule. Cet événement, à première vu anodin, va agir comme un révélateur et être le point de départ d'un cheminement difficile vers l'acceptation de ce qu'il est au fond et que tout lui interdit d'être. Dès les premières (très belles) images on sait, on sent que Tom Hooper (réalisateur brillant du Discours d'un roi) va avoir le ton juste et le trouble qui se lit dans les yeux de Einar laisse d'emblée entrevoir le difficile combat intérieur qu'il entame. Eddie Redmayne est beau et a un talent fou, avec ce poil de narcissisme hésitant qui lui confère un charme cohérent avec le personnage qu'il endosse et le rend convaincant. En ce temps là… l'homosexualité était considérée comme une maladie et il arrivait qu'on prescrive des traitements brutaux : internement, lobotomie, électrochocs… Parfois à la demande même des personnes concernées, qui avaient du mal à se vivre « différents ». Se sentir « femme » quand on était né « homme » était une affreuse anomalie… Heureusement l'amour de Gerda et la tolérance d'un milieu artistique exercé à la remise en question des tabous et à la recherche du sens profond des êtres et des formes rendaient possible cette difficile quête d'identité. Était… on aimerait pouvoir parler au passé et c'est bien le talent de Hooper de faire, avec beaucoup de finesse et de douceur, que cette histoire ne soit pas seulement un récit d'un autre temps, et fasse entendre combien ce chemin vers soi est toujours d'actualité. Einar Wegener a réélement existé, il fut un des premiers hommes à devenir femme, sous le nom de Lili Elbe, après une opération dite aujourd'hui de « réassignation sexuelle ». Oscarisé l'an dernier pour son incarnation du physicien Stephen Hawking dans Une merveilleuse histoire du temps, Eddie Redmayne « impressionne à nouveau tant il parvient ici à révéler la féminité de son personnage comme sa seule et vraie nature », écrit Télérama, « Redmayne réussit à créer quelque chose qui fascine encore plus que la stricte réalité : dans ce film souvent plus sage que son héros-héroïne, il fait surgir le cinéma. » TOULOUSE & TOURNEFEUILLE Mettez votre PUB Dans la Gazette [email protected] 06 70 71 53 55 Dimanche 21 février à 10h à Tournefeuille, petit-déjeuner puis projection précédée d'une version raccourcie de la pièce Sankara Mitterrand par la compagnie L'Agit (amenez les croissants, on s'occupe du café). Tarif unique 8€, achetez vos places à partir du 2/01 (le film est ensuite programmé jusqu'au 20/03, à raison d'une séance par semaine le dimanche matin). CAPITAINE THOMAS SANKARA Portes ouvertes 12 Mars 2016 AEN LA PRAIRIE Maternelle, Elémentaire, Collège Depuis 45 ans dans le quartier de Rangueil, La Prairie, établissement scolaire privé et laïque, fondé par Marie de Vals en 1969, porte haut les valeurs de l'Education Nouvelle au travers de son projet d'éducation original et participatif. Principes de Co-Education : Relation de partenariat entre l’élève et l’enseignant, qui favorise la responsabilisation de l’apprenant. « C’est une école où l’enfant ne fait pas ce qu’il veut mais où il veut ce qu’il fait. » L’éducation nouvelle est un esprit éducatif qui s’élabore avec la collaboration des familles. Informations – inscription : AEN LA PRAIRIE 1 bis rue des Néfliers 31400 Toulouse Tel : 05 62 26 83 60 Mèl : [email protected] www.ecolecollege-laprairie.fr Christophe Cupelin Suisse/Burkina Faso 2015 1h30 VOSTF Thomas Sankara devient président de la Haute-Volta le 4 août 1983. Une année après, il marque définitivement l'histoire et l'identité de son pays en le rebaptisant Burkina Faso, littéralement la « terre des hommes intègres ». Bien au-delà des frontières de son pays, il a représenté un immense espoir pour une grande partie de la jeunesse africaine. Sa politique d'affranchissement du Burkina Faso, qui promeut notamment l'autosuffisance de la nation sur le plan alimentaire, l'amène à prendre radicalement position contre toute forme d'influence impérialiste ou néocoloniale, et lui fait adopter un discours sans ambages à l'égard des puissants de son époque. Sankara tente de réformer en profondeur la société civile, qu'il considère comme encore figée sur le modèle féodal, en luttant contre les inégalités entre hommes et femmes, l'analphabétisme, la corruption, les privilèges des fonctionnaires… Mais en dépit des succès apparents et de la popularité de sa révolution, Sankara est contesté en coulisses. Il est brusquement assassiné le 15 octobre 1987 lors d'un coup d'État que l'on dit organisé par Blaise Compaoré, l'homme qu'il considérait comme son frère, actuel président du Burkina Faso. À travers un montage d'archives rares méticuleusement rassemblées, le réalisateur Christophe Cupelin offre une vision complète de l'héritage intellectuel et politique de Sankara, et restitue fidèlement l'atypisme de ce chef d'Etat, percutant dans son action comme dans ses propos. Vingt-sept ans après sa disparition tragique et officiellement non élucidée, ce film donne enfin à voir et à entendre la parole de Thomas Sankara, l'un des plus importants leaders africains du xxe siècle. TOURNEFEUILLE SANKARA MITTERRAND, de Jacques Jouet, avec Ibrahima Bah, François Fehner et Pascal Papini (35mn). Palais présidentiel de Ouagadougou, 17 novembre 1986. Deux hommes se font face à une table de banquet. Thomas Sankara se lance dans une diatribe enflammée pour dénoncer notamment l’attitude de la France, François Mitterand réplique. S’engage un échange aigre-doux où la causticité du vieux lion répond à l’impertinence et à l’ironie du jeune loup. C’est cet échange qui a inspiré façon Oulipo cette pièce qui y introduit un troisième intervenant : le « Théâtre simple », personnage théorique, modérateur du débat et allégorie de l’art scénique. Une pièce aux multiples facettes, chaque fois différente, qui s’attaque aux mécanismes de l’art oratoire… CHOCOLAT Roschdy ZEM France 2015 1h50 avec Omar Sy, Hames Thierrée, Clotilde Hesme, Olivier Gourmet, Frédéric Pierrot, Noémie Lvovsky, Alice de Lencquesaing, Olivier Rabourdin… Scénario de Cyril GELY, Olivier Gorce, Roschdy Zem et Gérard Noiriel, librement adapté du livre Chocolat clown nègre de Gérard Noiriel NAHID Ida PANAHANDEH Iran 2015 1h45 VOSTF avec Sareh Bayat, Pejman Bazeghi, Navid Mohammad Zadeh, Milad Hossein Pour… Scénario d'Ida Panahandeh et Arsaian Amiri Nahid est une jeune mère divorcée qui vit dans un petit port de la mer Caspienne et se débat pour sa survie quotidienne grâce à un petit travail de secrétariat. Elle se démène aussi pour avoir la garde de son fils au comportement difficile. Il faut dire que le père de l'enfant est un homme paradoxal, joueur invétéré et toxicomane irresponsable mais toujours amoureux de son ex-épouse et père aimant envers et contre tout… C'est la complexité des situations, ainsi que les sentiments contradictoires des personnages qui font la richesse du film. Étrangeté de la loi iranienne : Nahid peut avoir la garde de l'enfant à condition de ne pas se remarier. Les choses se compliquent donc quand elle noue une relation durable avec Masoud, un élégant gérant d'hôtel qui accepte mal cette situation ubuesque et consent à se plier à une autre spécificité ubuesque de la loi : un mariage temporaire, qui permet aux intéressés de s'engager pour une heure ou quelques mois sans que cela soit inscrit dans les registres d’état civil ! Mais évidemment la chose va arriver jusqu'aux oreilles de l'ex-mari, d'autant que l'orgueil de Masoud supporte de plus en plus mal cette vie de secret. La jeune réalisatrice Ida Panahandeh décrit à merveille les déchirements de Nahid, qui sont probablement ceux de bien des femmes divorcées en Iran, dénonçant au passage l'hypocrisie et le piège du mariage temporaire : Nahid est avant tout une mère courage prête à tout pour son enfant qui ne lui en est pas forcément reconnaissant, mais c'est aussi une amante passionnée qui aimerait vivre pleinement son amour, et parfois enfin une ex-épouse compatissante, qui sait que son ex-mari n'est pas seulement un monstre irresponsable. Sans compter qu'elle n'est pas complètement insensible à la flamme qu'il a toujours pour elle… Dans ce rôle à multiples facettes, Sareh Bayat est magnifique. TOULOUSE & TOURNEFEUILLE C'est une histoire à la fois magnifique et terrible que Roschdy Zem, inspiré par les travaux de l'historien Gérard Noiriel, a choisi de nous raconter. La destinée d'un homme né esclave qui accéda au statut de vedette, qui mena la grande vie à Paris avant de finir seul, malade et oublié de tous, inhumé dans la partie du cimetière de Bordeaux réservée aux indigents, carré M, rangée 7, tombe numéro 2… Tout commence dans la campagne française, dans un tout petit cirque familial. C’est ici que Rafael commence sa carrière, peau et cris de bête, regard effrayant… Un sauvage, dangereux et sans doute cannibale : c’est ainsi que l’homme noir est représenté et perçu par une foule excitée, curieuse et avide de sensations fortes. Et puis il y a le numéro de clown de Georges, un numéro un peu usé qui s’essouffle et ne fait plus rire grand monde. Georges alias Footit, perfectionniste, passionné, bosseur maladif, sent qu'il doit impérativement se renouveler et c'est alors que lui vient l'idée de génie : détourner Rafael de son rôle de méchant sauvage et l’associer à son numéro de clown. Le grand homme noir maladroit, simple d’esprit, souffre-douleur et toujours servile et le petit bonhomme blanc malin, manipulateur et bien entendu toujours maître de la situation. Un rire discret, puis deux, puis trois, puis cent… l’alchimie fonctionne, la foule a besoin de distraction, de nouveauté et aussi de clichés rassurants : le duo « Footit et Chocolat » est né. Chocolat suit le duo sur près de vingt années. La gloire, l'argent… et la suite, moins flambante. Servi par un imparable duo Omar Sy / James Thierrée, soutenus par des seconds rôles écrits et interprétés amoureusement, Chocolat fait rire et fait réfléchir, exalte avec une générosité débordante une fraternité dont nous avons bien besoin. TOURNEFEUILLE Anomalisa Charlie KAUFMAN et Duke JOHNSON USA 2015 1h30 VOSTF avec les voix de David Thewlis, Jennifer Jason Leigh, Tom Noonan… Scénario de Charlie Kaufman Musique (superbe) de Carter Burwell, le compositeur attitré des frères Coen EXTRAORDINAIRE FILM D'ANIMATION POUR ADULTES (vraiment pas pour les enfants) Anomalisa s'impose comme une œuvre hors du commun, une réussite totale en ce sens qu'elle fait preuve d'une cohérence parfaite entre le fond et la forme. C'est ici sans doute qu'il faut exhorter nos spectateurs réfractaires au cinéma d'animation à surmonter leurs préventions et à venir découvrir à quel point la technique dite du « stop motion » (animation en volume image par image) peut créer un univers sensible et profond, propice aux émotions, à la réflexion, aux interrogations les plus essentielles. Ce que Charlie Kaufman (scénariste fameux de Dans la peau de John Malkovich et d'Eternal sunshine of the spotless mind, réalisateur en 2008 d'un premier film injustement passé inaperçu : Synecdoche, New York) et Duke Johnson (le spé- cialiste de l'animation, c'est lui) expriment et font vivre ici, ils n'auraient pas pu l'exprimer et le faire vivre dans un film en prise de vues réelles, avec des acteurs en chair et en os. L'utilisation des figurines animées apporte un recul, une poésie, une forme de radicalité expressive qui donnent au film toute sa dimension de fable existentielle et philosophique, qui lui confèrent paradoxalement une incroyable humanité. Fascinante expérience pour le spectateur, qui est d'abord intrigué, voire perturbé, par ces personnages au visage figé, au regard perdu, accomplissant comme des marionnettes (qu'ils sont doublement !) des gestes semble-t-il dénués de nécessité, se mouvant dans des décors impersonnels comme savent si bien les imaginer les urbanistes et autres designers de la modernité totalitaire et mondialisée. Et puis, peu à peu, les traits se précisent, les détails s'affirment, et nous percevons que tout fait sens, que rien dans l'image comme dans la bande son n'est inutile (magnifique travail sur le son, sur les voix), rien n'est gratuit, rien n'est laissé au hasard : c'est tout un monde qui se construit sous nos yeux, tout un monde de situations, d'actions, de mots, d'échanges, de signes, de symboles, tout un monde qui mérite bien notre attention de chaque instant. Un avion vole dans un ciel nuageux. À bord, un homme grisonnant au regard las. Il écoute sans les entendres les paroles banales de son voisin et supporte mal que celui-ci lui prenne la main, par réflexe de crainte, au moment de l'atterrissage. L'homme récupère ses bagages, le pas résigné. Il prend un taxi, le chauffeur lui parle de choses et d'autres qui ne l'intéressent nullement. Il se rend à l'hôtel Fregoli, où une chambre type supérieur a été réservée pour lui. Il s'installe, allume la télé. Cet homme, c'est Michael Stone, un spécialiste du service clients dans les grandes entreprises. Il a même écrit un best seller sur la question : « Comment puis-je vous aider à les aider ? ». Il est à Cincinnati pour donner une conférence sur son bouquin et on le devine accablé par l'idée de participer de son plein gré à ce jeu de rôles dérisoire qui fait de vous une vedette parce que vous avez écrit un guide de conseils sur l'assistance hotline… Michael Stone s'est laissé fossiliser dans la routine de sa vie. Il est mari, il est père, il est seul. Il profite de sa présence à Cincinnati pour reprendre contact avec un amour de jeunesse : fiasco complet, le courant ne passe plus. Estil jamais passé ? Peut-être la renconre avec une de ses fans, Lisa, hébergée dans le même hôtel, va-t-elle le réveiller de son engourdissement ? Peut-être l'amour, cette anomalie, va-t-il redonner des couleurs à cette grisaille uniforme dans laquelle il se débat ? TOULOUSE & TOURNEFEUILLE FERDA LA FOURMI Programme de 5 films d’animation réalisés par Hermina TYRLOVA Durée totale : 40 mn POUR LES ENFANTS À PARTIR DE 3 ANS Tarif unique : 4 euros LES ESPIÈGLES Ferda, c’est une fourmi qui porte fièrement un joli foulard rouge à pois blancs. Créée en 1933, elle est vite devenue une héroïne très populaire dans sa Tchécoslovaquie natale et même dans d’autres pays d’Europe, notamment l’Allemagne. On ne la connait pas en France, ce chouette programme va être l’occasion de s’attacher à cette petite bestiole espiègle. Ferda la fourmi aimerait bien aider ses amis, en toutes circonstances… Un bourdon lui demande de jouer du tuba pour réveiller ses enfants mais elle joue un peu trop fort ; une sorte de scarabée aquatique l’engage pour pomper de l’air au fond de l’étang, mais elle casse sa machine. Bonne volonté et maladresse ne font pas forcément bon ménage ! Programme de 4 films d'animation de l'excellent Studio AB Lettonie 2003/2015 45 mn Sans parole POUR LES ENFANTS À PARTIR DE 3/4 ANS Tarif unique : 4 euros Voilà bientôt cinquante ans que le Studio AB, champion letton du film d'animation, met en scène des humains et des animaux pour faire rire son jeune public. Mais au-delà du savoirfaire et des situations comiques, c’est toute une poésie et un regard bienveillant qui animent les marionnettes du studio. Des thématiques simples mais des combats justes, formidablement mis en scène pour être compris par les plus petits. Au temps des moissons (2003, 13 mn) C’est l’effervescence à la ferme ! Pendant les moissons, paysans et citadins s’entraident pour récolter les céréales, aidés par la fameuse batteuse à vapeur. Au même moment, sous terre, les souris s’activent elles-aussi. Les Espiègles (2006, 9 mn) Pour un petit garçon, vivre à la ferme est souvent synonyme de bêtises en tous genres. Ce n’est certes pas le petit Peter qui va déroger à la règle, lui qui ne manque aucune occasion de faire une farce. Son entourage – humains comme animaux – va en faire les frais. Le Garde forestier (2015, 12 mn) Quand un garde forestier ne peut plus rien faire contre les pollueurs, ce sont les animaux de la forêt qui prennent la relève. Face à leur mobilisation et leur ingéniosité, certains vont regretter de ne pas avoir respecté la nature. Les Hérissons en ville (2015, 11 mn) Les animaux viennent de perdre leur maison. La forêt qui les protégeait a été rasée par les hommes pour laisser place à une ville. Avec l’aide de leurs compagnons à quatre pattes, un couple de hérissons va piéger les humains à leur propre jeu. Vous l'aurez compris, les animaux du Studio AB sont malins. Ils savent retourner une situation comme personne, piégeant les humains à leur propre jeu. Pour tout reconstruire et tout recommencer. En mieux. TOURNEFEUILLE Les autres histoires mettent en scène un gamin qui fait de mauvaises blagues aux animaux, un diablotin qui met le bazar dans le sapin de Noël, des petits poissons qui jouent dans le corail, et des vêtements qui sèchent sur une corde… et qui ont bien le droit eux aussi de s’amuser ! TOULOUSE Atelier de création numérique pour enfants Samedi 19 mars à partir de 14h dans le hall de Tournefeuille : pour les petits et grands, le coding goûter vous permettra de découvrir les langages de programmation d’une manière très ludique et visuelle via le logiciel Scratch. Apprendre à programmer, c'est plus facile que l'on peut le croire ! Avec le logiciel Scratch, on décrit en termes très simples un algorithme, qu'on assemble en schémas. Ce langage visuel et coloré a été conçu pour les enfants. Il permet à tout-un-chacun de manipuler les concepts de base de la programmation logicielle. Un codinggoûter animé par des développeurs papas et mamans pour faire partager aux enfants et aux autres leur passion et leur métier. Atelier organisé dans le cadre d’une journée consacrée à l’éducation sur le thème des données personnelles, avec la projection du film Les nouveaux loups du web. LES SAISONS Jacques PERRIN et Jacques CLUZAUD Documentaire France Allemagne 2015 1h37 POUR LES ENFANTS À PARTIR DE 7/8 ANS Après avoir parcouru le globe à tire-d’aile avec les oiseaux migrateurs et surfé dans tous les océans en compagnie des baleines et des raies manta, Jacques Perrin et Jacques Cluzaud reviennent pour ce nouveau film sur des terres plus familières. Ils nous convient à un voyage à travers le temps pour redécouvrir ces territoires européens que nous partageons avec les animaux sauvages depuis la dernière ère glaciaire. L’hiver durait depuis 80 000 ans lorsque, en un temps très bref, une forêt immense recouvre tout le continent. Une nouvelle configuration planétaire et tout est bouleversé. Le cycle des saisons se met en place, le paysage se métamorphose, la faune et la flore évoluent. L’histoire commence… À un interminable âge de glace succède une forêt profonde et riche puis, sous l’impulsion d’hommes nouveaux, une campagne riante. TOUT EN HAUT DU MONDE Film d'animation de Rémi CHAYÉ France 2015 1h20 avec les voix de Christa Théret, Féodor Atkine, Thomas Sagols, Rémi Caillebot… Scénario de Claire Paoletti Patricia Valeix Musique originale de Jonathan Morali (Syd Matters) POUR LES ENFANTS À PARTIR DE 7/8 ANS 1882… Plongée dans la majestueuse Saint Pétersbourg de l'époque, son palais de marbre, ses dorures, ses calèches et ses canaux romantiques… Sacha a tout juste 14 ans. À l'âge où les jeunes filles de bonne famille ne rêvent que de robes couleur de lune et de pantoufles de vair, Sacha n'a qu'une passion : les bateaux ! D'un surtout : le Davaï ! Un magnifique voilier conçu par son grand-père explorateur Ouloukine. Le monde de Sacha a basculé le jour où Ouloukine, parti à la conquête du pôle nord, a été porté disparu avec son vaisseau pourtant réputé insubmersible. Dès lors, fidèle à la complicité qui les liait, Sacha s'est plongée dans les notes de son aïeul, a lu et relu ses écrits, est devenue sa plus fidèle experte, malgré son jeune âge… Elle s'est mise à étudier les cartes marines, a appris à compter en nœuds, en milles, à se diriger en plein large… En théorie, bien sûr… Car en pratique, le seul cap que son rang lui impose de tenir, c'est de devenir une future épouse présentable et soumise. D'ailleurs ce soir va être celui de son premier bal… Mais les événements et son caractère bien trempé vont détourner Sacha de sa voie mondaine toute tracée : au cœur de la nuit, elle enfourche un cheval et met les voiles au sens figuré tout en espérant pouvoir le faire bientôt au sens propre. Direction la mer et ses embruns, le grand large et peut-être bien la banquise dans le sillage d'Ouloukine et du Davaï… Tout en haut du monde ! On vous recommande plus que chaleureusement ce petit bijou d'animation enthousiasmant. C'est une œuvre limpide, intelligente, dans laquelle petits ou grands trouveront leur compte, chacun avec un niveau de lecture différent. Il parle tout autant d'aventure que de transmission, de passion ! TOULOUSE & TOURNEFEUILLE Un peu plus qu’un simple film documentaire animalier, Les saisons est une épopée sensible et pédagogique à travers les âges qui relate la longue et tumultueuse histoire commune qui lie l’homme aux animaux. Le discours n’est pourtant pas assommant et si le film s’adresse à un public large (et donc aussi scolaire), il reste avant tout très visuel. Pas de grand exposé scientifique ni trop de blabla universitaire : la beauté des images se suffit à elle-même et les mots, dévoilés avec parcimonie, ne sont là que pour situer les grandes lignes du propos. La caméra suit au plus près les animaux petits et gros, lents et rapides, prédateurs ou simple habitants de cette planète bleue et verte que l’homme et sa technologie n’ont pas épargnée. Bébés renard et oisillons, majestueux cerfs, sangliers, oies sauvages, hibou, en solo ou en troupeau, sous le vent, les feuilles, la neige ou le soleil, le règne animal est filmé dans toute sa sublime diversité, dans sa sauvagerie autant que son authentique poésie. TOULOUSE & TOURNEFEUILLE toulouse école de langues Anglais Français (FLE) L’expérience La qualité Particuliers et Entreprises Adultes / Étudiants / Juniors Groupes ou Individuels Enseignantes natives et diplômées Préparation d’examens Formation professionnelle, CPF... Cours de conversation Échange TANDEM gratuit Inscription pour SECOND TRIMESTRE du 22/02 au 30/06 2016 10 rue des Arts - 31000 Toulouse 05.61.62.54.58 www.langueonze.com www.coursanglais-toulouse.fr M Ligne A : Esquirol M Ligne B : François Verdier JANIS Film documentaire d'Amy BERG USA 2015 1h46 VOSTF avec Janis Joplin, Bob Weir, Kris Kristofferson, John Lennon, Jimi Hendrix, Otis Redding, Juliette Lewis, Pink… et la voix de Chan Marshall alias Cat Power Attention, une seule séance par semaine, le vendredi aux alentours de 22h CAROL Todd HAYNES GB / USA 2015 1h58 VOSTF avec Cate Blanchett, Rooney Mara, Sarah Paulson, Kyle Chandler, Carrie Brownstein… Scénario de Phyllis Nagy, d’après le roman de Patricia Highsmith Carol est une femme en train de s’écrouler. Elle ne tient plus que par l'artifice de son statut d’épouse et de mère, de femme du monde belle et enviée. Carol est une femme qui sait qu’elle est en train de s’écrouler mais elle a conscience que sa chute est indispensable à sa renaissance, dont elle ne doute pas. En attendant de pouvoir se sortir d’une procédure de divorce ô combien difficile (nous sommes en 1952, le mariage est d'airain), elle tente tant bien que mal de faire bonne figure, au prix d’efforts contraints et de sourires forcés. Therese est une femme en train d’éclore. Elle est jeune, encore insouciante et légère, mais autour d’elle, entourage, société… tout la pousse à se couler sans réfléchir dans le moule que l’époque a choisi pour elle : se marier, être une gentille épouse et une maman modèle. Sans être rebelle ni forcément réfractaire à l’idée d’un fiancé, Therese a pourtant l’intime conviction que sa destinée ne peut pas déjà, si vite, être toute tracée et qu’il doit bien y avoir une possibilité de simplement suivre son instinct, ses désirs. Quand elle croise le regard un peu froid de cette femme à la silhouette parfaite, d'une classe folle, Therese est subjuguée. Carol est un continent inaccessible, l'incarnation divinement séduisante d’un monde auquel elle n’appartient pas et auquel elle n’appartiendra sans doute jamais, elle la petite vendeuse de jouets derrière son comptoir. Lorsqu'elle croise le regard curieux de ce petit bout de nana frêle à l'allure juvénile, Carol est fascinée. Therese est une promesse de candeur et d'espoirs pas encore broyés sous le poids des convenances et des conventions, un appel au rêve pour elle qui depuis trop longtemps est prisonnière d’un mariage raté. Magistralement filmées, les deux comédiennes forment un duo troublant de sensualité et de douceur contenues, les mouvements des corps et les croisements de regards occupent tout le cadre… Un film somptueux. TOURNEFEUILLE Est-il besoin de présenter Janis Joplin ? Une des plus mythiques chanteuses de rock et de blues de tous les temps. Mais au-delà de son personnage de rock-star et de sa voix extraordinaire, ce remarquable documentaire nous dépeint une femme sensible, vulnérable et puissante. Une artiste complexe, déterminée et tourmentée qui a réussi à toucher le monde entier alors que sa musique revêtait une dimension hautement personnelle, souvent inspirée de gens qu’elle connaissait ou qu’elle avait croisés durant ses nombreux voyages. Mieux que n'importe quel biopic, aussi réussi soit-il, le film d'Amy Berg nous offre un portrait foisonnant, qui rend hommage à une femme hors du commun, dont la voix éloquente et brute a su incarner et exprimer au mieux les souffrances de son temps. Ce sont les propres mots de Janis Joplin qui content l’histoire du film, à travers des lettres (lues par la voix de Cat Power) qu’elle a écrites à ses parents au fil des années ; la majeure partie d’entre elles n’ont d’ailleurs jamais été dévoilées auparavant. Il aura fallu sept ans à Amy Berg pour rassembler des dizaines de photos, de vidéos et de témoignages inédits sur la vie de Janis. Des vidéos d’elle en studio et en concert, et même des séquences de son retour dans sa ville natale, à l'occasion d'une réunion d'anciens élèves à Port Arthur. Ces éléments ne font qu'apporter davantage de profondeur et de véracité au récit. Au fil du documentaire, on découvre aussi des interviews de sa famille, de ses amis d’enfance, des musiciens ou des journalistes de l’époque. Se dévoile ainsi la personnalité souvent incomprise d'une femme au destin tragique, qui fit vibrer des millions de personnes et révolutionna la musique avant de mourir en 1971, à l’âge de 27 ans. Une vie courte, mouvementée mais exaltante ! TOURNEFEUILLE I K E B A N A ExposItIoN d’art floral japonais Deux soirées FADO CINÉ-CONCERT exceptionnelles avec le duo Minha Lua : les vendredi 19 à 21h à Tournefeuille et lundi 22 février à 20h30 à Toulouse. Projections en avant-première du film Volta a terra précédée d’un concert de fado (tarif unique 8€, achetez vos places à l’avance dès le 10/02, le film sortira ensuite le 30/03). Minha Lua est un groupe de fado porté par la belle voix chaude de Victoria Cruz et la guitare élégante de Gabriel Pancorbo reconnu par la critique et salué par le public au cours de nombreuses performances en France, Espagne, Portugal, Brésil, Allemagne, Suisse… 17 - 20 mars 2016 10 h - 20 h 15, rue de la Pleau • Toulouse • Entrée 5 € ikebana-toulouse.com • 05 61 14 17 18 VOLTA À TERRA João Pedro PLACIDO Portugal 2015 1h18 Qui voudrait vivre dans la campagne perdue en haut des monts du nord du Portugal ? Pas grand monde. Dans le village d’Uz, beaucoup sont déjà partis. Des panneaux avec la mention « vendu » sont accrochés sur les murs des maisons. Il ne reste plus que quelques irréductibles, une poignée de familles, avec les anciens et les jeunes, qui s’obstinent à travailler dans ce lieu où ils sont nés et à y élever des animaux. En particulier des vaches magnifiques, mais pas toujours faciles à faire avancer dans les passages pentus et parfois glissants. Au mois d’août, les habitants organisent des fêtes traditionnelles où ils manient les outils du passé. Mais, le restant de l’année, ils ne paraissent pas beaucoup plus modernisés – on y fauche encore dans certains endroits à la faux. La région est pauvre, chaque tête de bétail est un bien précieux, et on compte sur un nombre minimum de mises à bas dans l’année. Tandis que la télévision diffuse le discours d’un homme politique portugais évoquant la troïka et un « plan de sauvetage » du pays. Une réalité si lointaine, si hors-champ… Que signifie avoir vingt ans dans une telle contrée ? On fait ainsi plus particulièrement connaissance avec Daniel, un garçon sortant à peine de l’enfance, un peu rêveur, qui n’a pas d’autre destinée que de faire le même métier que ses aïeux : paysan. Mais le jeune homme envisage aussi d’avoir une vie sentimentale et de se marier. Au long de ce film qui se déroule sur une année, la communauté vit au rythme des saisons – l’hiver y est la saison la plus difficile mais la plus belle à l’écran – et des rites de la vie quotidienne, notamment religieux. Volta à terra raconte aussi le début d’une idylle. Pendant les fêtes estivales, Daniel fait la connaissance d’une jeune fille… Une merveille d’authenticité, de lucidité, de délicatesse, de poésie… (C. Kantcheff, Politis) AVANT-PREMIÈRE dimanche 13 Mars à 20h à Tournefeuille en présence de la réalisatrice, suivie d'une petite surprise festive. Places (majorées de 1€ pour cette soirée) en vente à partir du 1er mars. LES OGRES Léa FEHNER France 2015 2h24 avec Adèle Haenel, Marc Barbé, François Fehner, Marion Bouvarel, Inès Fehner, Lola Dueñas… Léa Fehner nous avait bouleversés avec son premier film Qu’un seul tienne et les autres suivront, elle nous en offre un second dans un tout autre registre. Les Ogres ! Voilà un titre rudement bien choisi, qui colle aux personnages pantagruéliques de cette fable un brin amorale et à plusieurs vitesses. Ils croquent la vie à pleines dents, sans se retourner sur leurs ravages : à quoi bon ? Cela fait partie de la nature de ces grands insolents qui n'ont pas renié la folie de leur enfance. Baladins sur scène comme dans la vie, ils surgissent d'on ne sait où, sautant de ville en village, de scènes en plateaux, de sourires en crises – de rire, de colère comme de larmes. Ils osent tout, de la tendresse à l'hystérie, se jurant toujours de ne jamais abdiquer leur liberté. Ils bousculent le monde et s'étonnent de le voir se fâcher ! On ne sait si on doit les haïr ou les aimer, mais peut-être est-ce au fond un peu la même chose, tant l'amour et la haine peuvent être des sentiments dévorants. Et si Léa Fehner les dépeint avec autant d'humour et si peu de complaisance, si elle ose les chatouiller et les égratigner jusqu'à la mœlle épinière, c'est qu'il coule en elle le même sang. Être une ogresse et l'assumer fait partie de ses gènes. C'est comme un exorcisme aux vertus libératoires qu'elle nous offre là. Elle semble avoir chaussé ses yeux de petite fille pour filmer avec émerveillement l'exubérance déconcertante de ces géants, ces monstres de scène, ces adultes qui peuplèrent son enfance pour le pire et le meilleur, à commencer par ses propres parents. Elle aurait pu se contenter d'en tirer une plate autobiographie ? Mais non ! Il fallait un défi à la démesure de sa tribu sans renier l'infidélité de ses souvenirs travestis par le temps, s'en servir au contraire, comme d'une trame pour broder, repeupler, réinventer un univers, en faire cette pure fiction, cette allégorie prise dans les feux de glace du rêve et de la réalité. Nous voilà engloutis par ces grandes gueules d'artistes, émus ou énervés par leurs débordements qui questionnent nos tiédeurs, nos docilités. Drôle de road-movie perpétuel que celui de la troupe du Davaï, théâtre itinérant où il faut, à chaque étape, se lancer dans un rituel éternellement renouvelé. Planter le chapiteau, aller appâter le chaland : faire la parade quoi qu'il arrive ! Donner le change même si le temps ou quelquesuns font grise mine. C'est comme un sacerdoce païen, grivois, libertaire. Un engagement au service d'un art populaire où l'on rend la culture à la rue. La gravité, les grands mots camouflés sous le voile de farces légères, voilà nos saltimbanques prêts à refaire le monde sans trop d'illusion. C'est une vie de bohème tout à la fois exaltante et éprouvante dans laquelle François, le fondateur de la troupe, a entraîné femme, enfants, comédiens et, dans leur sillage, une ribambelle de loupiots incontrôlables, à l'instar de leurs aînés. Une famille d'adoption qui protège mais où l'on n'échappe jamais tout à fait au regard des autres. Ici tout se sait et on rigole de tout, sinon on boit pour oublier. En tout cas on ne fait rien dans la mesure. Alors, même s'il les tait, le chagrin qui traverse le cœur de Monsieur Déloyal, sa capacité d'autodestruction, n'échappent pas à ses pairs. Et quand il va merdoyer ferme, c'est toute la tournée et l'équilibre de la compagnie qui vont en être affectés. Puis l'arrivée de la pétillante Lola, son passif avec Marion, la compagne de François, va finir par rendre la situation explosive… TOURNEFEUILLE LES PESTICIDES EN 2016 : UN DANGER TOUJOURS D'ACTUALITE Semaine pour une alternative aux pesticides du 20 au 30 mars, à Tournefeuille Pour la 10e année plusieurs associations réunies au sein du collectif TCAP participent à cette manifestation coordonnée par l'association Générations Futures ! 80 000 tonnes par an de pesticides en France qui se retrouvent dans l'environnement et dans notre assiette et affectent notre santé ! Citoyens, consommateurs, agissons en faisant pression sur les élus, en changeant nos habitudes alimentaires et en bannissant l'utilisation des pesticides dans nos jardins, maisons ! REPRENEZ LE CONTRÔLE DE VOS DONNÉES ! Projection unique samedi 19 mars à 10h à Tournefeuille, suivie d'un débat. Puis CRYPTO / INSTALL PARTY de 14h à 18h dans le hall du cinéma, organisée avec les associations Toulibre, Combustible et la CryptoParty : ateliers, mini-conférences, aide à l'installation et l'utilisation de logiciels libres, animations pédagogiques… LES NOUVEAUX LOUPS DU WEB Dimanche 20 mars à 9h30 à Utopia Tournefeuille : petit déjeuner avec Regards dans nos assiettes + débat animé par Clara Butler (ingénieure diplômée de Chimie Toulouse) Lundi 21 mars à 20h30 au Phare : Pesticides et santé débat avec le Dr. Didier Rod Mercredi 23 mars 20h30, foyer des ainés : Comment jardiner sans pesticides avec Muriel Thill. Pour découvrir en détail tout le programme de la semaine : jardiniersdetournefeuille.org Dimanche 20 mars de 9h30 à 15h30 : santé, biodiversité, climat : et moi je fais quoi ? 9h30-12h30 : place de la mairie : Stands, expos, et impromptus autour de l’Agenda 21. 12h30-14h30 Apéro musical dans les jardins d’Utopia groupe Jeffairson repas partagé : chacun amène un plat, la mairie offre un verre. Puis Carla’s plastik Show : les plastiques toxiques, c’est pas automatique ! 14h30-15h30 : Familles à alimentation positive, on relève le défi ? Au Foyer des Aînés. Les agriculteurs « bio », les Jardiniers de Tournefeuille, les apiculteurs de Midi-Pyrénées, Utopia, le Conservatoire Botanique National de Midi-Pyrénées, le comité des citoyens de l’Agenda 21 et la mairie de Tournefeuille, et toutes bonnes volontés ! Cullen Hoback Documentaire USA 2013 1h19 VF avec Mark Zuckerberg, Eric Schmidt, Raymond Kurzweil, Julian Assange, Barrett Brown…... Pour les enfants à partir de 12 ans, et pour les adultes. Nous vous avions déjà projeté ce film en 2013 à Toulouse mais il était difficile de le montrer aux plus jeunes car il était en version originale sous-titrée. Jupiter Films a eu la bonne idée de sortir le film en France et surtout d’en faire une version doublée en français, ce qui en fait un indispensable outil pédagogique sur les usages du web et la protection des données personnelles (avis aux enseignants, on organise des séances scolaires à la demande !). Voilà un film qui tombe à point, sorti au États-Unis quelques semaines après les premières révélations d’Edward Snowden, il dresse le tableau de notre propre participation à la collecte de nos données personnelles à l’insu de notre plein gré… Enfin presque, car qui a jamais lu les conditions et termes d’utilisation de ces services. Si le documentaire tourne vite au cauchemar quand il aborde la prédiction comportementale que permettent la collecte et l’analyse de ces données, il est aussi un appel à résister, s’informer, grâce aux lanceurs d’alerte et journalistes, tels Julian Assange et Barrett Brown dans le film, qui nous ont permis de prendre conscience de la face sombre du monde merveilleux plein de jolis boutons du web 2.0. Afin de comprendre comment l'informatique personnelle est devenue le pire ennemi de notre vie privée, la Crytoparty est un événement festif expliquant comment vous pouvez reprendre le contrôle sur vos données personnelles. Des mini-conférences, des débats et des ateliers vont vous permettre de comprendre ce que sont le Cloud, le chiffrage de données, l'authentification d'une identité, la sécurisation des échanges bancaires et le logiciel libre. C'est vous qui poserez les questions et les intervenants feront des démonstrations simples pour vous aider à comprendre. Venez avec votre PC portable, votre smartphone mais surtout avec vos questions ! Des spécialistes seront là toute la journée pour vous expliquer en pratique pourquoi votre vie privé est en danger, et surtout comment vous pouvez la protéger. Mini conférences l’après-midi : histoire de la cryptoparty, du chiffrement, sécuriser ses mots de passe, c’est quoi le cloud, pourquoi la publicité me traque… Atelier de création numérique pour enfants, animée par l’association Combustible, création de jeux en thème avec la crypto, stylo 3D, cartes Makey Makey… Install-party animée par l’association Toulibre, pour apprendre à installer et utiliser Linux et les Logiciels Libres. DEMAIN ON REFAIT LE MONDE Petit-déjeuner dimanche 6 mars à 10h à Tournefeuille, projection unique suivie d'un débat organisé par l'association Lyme sans frontières et animé par Viviane Schaller (tarif unique 4€, achetez vos places dès le 25 février). QUAND LES TIQUES ATTAQUENT ! LA MALADIE DE LYME Documentaire de Chantal Perrin France 2014 52mn Petit déjeuner dimanche 20 mars à 10h à Tournefeuille, projection suivie d'un débat animé par Clara Butler dans le cadre de la semaine anti-pesticides (amenez les viennoiseries on fournit le café). Tarif unique 4€ REGARDS SUR NOS ASSIETTES Film documentaire de Pierre BECCU France 2015 1h15 Ils étaient six étudiants en géographie d’Annecy… On sait que les jeunots mangent n’importe quoi et n’importe comment, à n’importe quelle heure, qu’ils ne font pas assez de sport, dépensent tous leurs sous en smartphones, fringues et autres couillonnades… mais rien n’est définitif ! Et ceux du film font mentir les sondages du Figaro et du Monde : il suffit de commencer à réfléchir et quand on commence… il n’y a plus de raison que ça s’arrête, c’est bien connu. Au point de départ : un atelier cinéma commencé en 2010 sous la houlette du réalisateur Pierre Beccu. Puis les six étudiants se sont pris au jeu, emportés par leur sujet, enchaînant des rencontres emballantes… Peu à peu le projet d’un long métage s’est imposé, structuré et cela donne, quatre ans plus tard, un film revigorant et optimiste car plutôt que de se lamenter sur les dégâts que notre consommation excessive et irréfléchie provoque sur la planète, ils construisent leur film, à la manière d’une enquête, en se posant quelques questions basiques, interrogeant les alternatives qui pointent leur nez tout près de chez eux. Du supermarché aux producteurs locaux, ils interrogent et remontent avec légèreté et humour jusqu’à la source des aliments qui remplissent leur assiette et, au gré des rencontres, découvrent que d’autres se sont posés les bonnes questions avant eux : est-ce que je me nourris bien, comment c’est fait ? D’où ça vient ? Qui cela fait-il vivre ? Quel est le sens aujourd’hui du métier d’agriculteur ? Ils ne s’en doutaient pas, mais découvrent que boulangers, éleveurs, paysans, dans leur propre région, réinventent d’autres pratiques alimentaires et économiques, aux antipodes du modèle industriel dont on voudrait nous faire croire qu’il est incontournable. Quand les tiques attaquent ! On dirait un titre de film de science fiction ! Et à dire vrai, quand on les voit, grossies au microscopes, elles ont bien l'air de monstres tout droit sortis de nos plus affreux cauchemars. Dire que nos aïeux se moquaient de nos terreurs enfantines en s'écriant que les petites bêbêtes n'ont jamais mangé les grosses ! Peut-être est-ce pour cela qu'on a si longtemps ignoré les méfaits de ces vilains acariens ? Depuis, la science a démontré que les suçons de ces minuscules bestioles pouvaient véhiculer d'affreuses bactéries, et transmettre des maladies qui peuvent avoir de terribles conséquences. C'est notamment le cas de la borréliose, autrement dénommée maladie de Lyme. Si dans la plupart des cas elle passe inaperçue, dans quelques autres elle a des conséquences graves en s'attaquant au système nerveux central de ses hôtes. Longtemps considérée comme rare, la maladie de Lyme est aujourd’hui en pleine expansion, au point d’inquiéter les spécialistes internationaux qui craignent d’avoir à faire face à une épidémie. D'autant que les tiques semblent de plus en plus nombreuses, certains parlent même d'une véritable invasion… Brrr… ça fait froid dans le dos ! La réalisatrice enquête donc sur cette redoutable infection que les médecins ont encore du mal à diagnostiquer. À tel point que, pour certains malades, cela a parfois été un véritable parcours du combattant pour faire reconnaître leurs droits. Sans compter que les traitements ne semblent pas encore complètement au point… Demain on refait le monde ! Le cycle sur les initiatives citoyennes réjouissantes continue et s’amplifie grâce à vous ! Plein d’idées fusent lors de chaque rencontre. L’intelligence collective est au rendez-vous ! Vous êtes nombreux à vous engager, ou à y penser, pour défendre le bien vivre ensemble, la santé, l’environnement… Le prochain débat « officiel » après le film est le 21 février à 10h, mais il y a plein de petits rendezvous officieux qu’on vous invite à mettre en place. Mais dans le fond on n’a pas besoin d’experts, ni de conférenciers ! Tous ceux qui ont envie d’échanger après chaque projection de DEMAIN peuvent se retrouver dans le coin cheminée. Vous y trouverez un livre d’Or dans lequel vous pourrez noter vos idées, vos actions, vos projets… Il sera mis en place par Christian Durante artiste sculpteur, animateur de La Baleine. À ce propos alors que Christian se bat comme un bon petit diable pour mettre la Baleine aux normes handicapée-s, la municipalité de Plaisance du Touch vient de lui interdire de fonctionner ! Toutes les actions possibles sur : www.labaleine31.com Le Théâtre du fil à plomb en difficulté ! Ce théâtre associatif de proximité s’engage quotidiennement (depuis plus de 16 ans) pour défendre la diversité culturelle, la laïcité et les mixités sociales. Suite au passage de la commission de sécurité, sa capacité d’accueil est passé de 70 à 49 places l’année dernière condamnant ainsi la viabilité financière de la structure. Leur programmation s’arrête fin février 2016. Ils ont besoin de soutiens financiers afin de pouvoir rouvrir et faire les travaux de réaménagement et de mise en conformité indispensables ! theatrelefilaplomb.fr Petit déjeuner dimanche 21 février à 10h à Tournefeuille, projection suivie d’une discussion (amenez les viennoiseries on fournit le café). Places en prévente dès le 10 février, tarif unique 4€. DEMAIN Film documentaire de Cyril DION et Mélanie LAURENT France 2015 2h Loin de l'écologie triste et punitive, loin du discours sur le développement durable cher au greenwashing, vous allez voir un film formidable, vivant, enthousiasmant sur la manière d'imaginer un monde nouveau, respectueux de la planète et de ses habitants, sur notre extraordinaire capacité à rebondir face à l'adversité, notre extraordinaire capacité à imaginer, notre extraordinaire capacité à faire. Mélanie Laurent et Cyril Dion sont allés rencontrer des gens passionnants à travers le monde, qui œuvrent au quotidien à ce changement indispensable : Inde, États-unis, Canada, Danemark, Allemagne, Islande, Scandinavie, Finlande, Grèce, France… Le film est composé de cinq chapitres : agriculture, énergie, économie, démocratie et éducation. Construction intelligente et pédagogique, dans le meilleur du sens du terme, qui nous montre bien que tout est lié, qu'il s'agit bien d'un problème politique, là aussi dans le sens noble du terme. Et il présente des actions, des alternatives concrètes qui sont mises en œuvre, avec succès, dans tous ces domaines. Mélanie Laurent : « Mises bout à bout, les initiatives comme la permaculture, les monnaies locales, les énergies renouvelables, dessinent un monde possible. Ce qui peut paraître démotivant, c’est qu’il ne s’agit que d’initiatives isolées, mais en même temps elles ne demandent qu’à être réunies ! Il y a déjà un monde qui tient la route, qui existe, où tout est possible. Des solutions sont déjà disponibles, dans tous les domaines, c’est forcément inspirant ! » Tout s'enchaîne judicieusement et vient renforcer la certitude qu'il faut d'urgence opérer une rupture symbolique, mais aussi pratique avec notre système actuel fondé sur le pétrole et les autres énergies fossiles, sur le nucléaire, sur le productivisme, sur le consumérisme, sur la financiarisation de l'économie, sur l'éducation normative et compétitive… Pas de doute, Cyril Dion, co-fondateur avec Pierre Rabhi du mouvement Colibris, et Mélanie Laurent, actrice et réalisatrice, tous deux activistes pour un monde meilleur, ont réussi leur coup : sur les thématiques qu'il aborde, Demain est un filmsomme, essentiel, un outil d'information et d'action qui est aussi un spectacle passionnant et exaltant. TOULOUSE & TOURNEFEUILLE DEMAIN ON REFAIT LE MONDE DEUX SÉANCES EXCEPTIONNELLES EN COMPAGNIE DU RÉALISATEUR GIL CORRE Jeudi 3 mars à 20h30 à Toulouse et Samedi 5 mars à 10h30 à Tournefeuille (pour cette dernière, n’hésitez pas à amener votre pique-nique et à le partager avec nous, il devrait y avoir quelques petites surprises pour émailler ce rendez-vous). Pour ces deux séances, vous pouvez achetez vos places dès le 20/02. AU PIED DU MUR Film documentaire de Gil CORRE France 2015 1h27 VOSTF Et les Chrétiens ? Voilà un documentaire unique et beau à voir : Gil Corre a un talent certain pour réaliser de belles images nourrissantes et sensibles. Unique ? Si la communauté internationale a pris conscience récemment du sort réservé aux Chrétiens du Moyen Orient, persécutés en Irak et en Syrie par l'extrémisme islamiste, sous la bannière de EI ou celle d'Al-Qaida… elle ignore toujours tout de la communauté chrétienne de Palestine et on ne connait pas de film qui aborde le sujet. Certes, ils sont de moins en moins nombreux : poussés à l'exil, leur population diminue inexorablement. Doit on (peut-on ?) imaginer une « Terre Sainte » bientôt débarassée des descendants des premiers Chrétiens ? Ceux qui décident de rester se retrouvent aujourd'hui désemparés et, dans tous les sens du terme, au pied du Mur. Gil Corre est allé à la rencontre de femmes et d'hommes qui, malgré leur petit nombre, résistent à l'occupation. Leur présence sur cette terre est choisie, riche de sens et le film raconte leur diversité, les valeurs qui les fondent et leur attachement à une culture, à un patrimoine, à une terre habitée par les Chrétiens depuis plus de 2000 ans. Une façon d'aborder le conflit israelo-palestinien autrement qu'à partir de la vision d'une lutte entre Juifs et Musulmans. La chaleur des témoignages, les voix contrastées expriment des différences, mais le font en toute tranquillité car l'empathie du réalisateur est évidente. Chacun a été filmé sur son lieu de vie : ses terres pour l'agriculteur, son église pour le prêtre, son dispensaire pour le médecin, son école pour l'enseignant… Leur mise en situation fait la part belle au paysage et au contexte. C'est leur attachement à cette terre qui justifie leur combat pour rester vivre au pays, quels que soient les écueils de l'occupation. Tout fait sens et ce décor de Palestine porte l'histoire ancestrale d'une terre qui est sainte pour les 3 religions du Livre : juive, chrétienne et musulmane. La parole a pour cadre des lieux mythiques autant qu'historiques. Mais le paysage porte aussi la trace extrêmement visible des enjeux qui se livrent aujourd'hui : les colonies juives de peuplement, la balafre que trace du Nord au Sud le Mur de séparation, les oueds étouffés par les détritus, les vestiges millénaires disputés par les trois religions, la concurrence des églises et des mosquées… mais aussi le spectacle de cette surprenante bouffée de liberté et du « vivre ensemble » où l'on découvre, fanfares et cornemuses en tête, le défilé de fête bon enfant de milliers de chrétiens palestiniens dans les rues de Ramallah. La bande son aussi est superbe, chants religieux ou profanes, musiques porteuses de toutes les cultures qui traversent cette communauté polyglotte et contribue à la transmission d'un humanisme profond. On avait rencontré Gil Corre à l'occasion de son film précédent sur les Cercles de Silence. C'est un vrai bonheur de le retrouver. « Et si nous avions un problème avec nos démocraties ? » C’est une des questions que pose le film DEMAIN… Et si la démocratie ne se limitait pas à déposer un bulletin dans une urne tous les 5 ans ? Et si on avait plein d’autres pistes à explorer et exploiter ? Il n’y a qu’à voir (sur internet) ou revoir la conférence gesticulée de Franck Lepage L’éducation populaire, ils n’en n’ont pas voulu pour s’en convaincre. Plein de structures existent qui vous proposent des outils, des modes d’action pour partir à la reconquête de nos villes, de nos quartiers, de nos campagnes ! On va vous proposer d’en rencontrer quelques-unes, de réfléchir tout en se bidonnant ! D’abord l’équipe de Pas plus haut que le bord ! Qui revisite dans un spectacle bien déjanté toute l’actualité de l’année 2015. On l’a vu, on l’a aimé, on vous le propose le 20 mars à 20h après le film Merci Patron ! Le rendez-vous suivant sera le 29 mai : Nous accueillerons la conférence gesticulée de Christophe Abramovsky Le travail est un sport collectif suite à la projection du film C’est quoi ce travail ? Notez également la date du 6 juin dans vos agendas : il y aura une conférence populaire destinée à la jeunesse… On espère bien que les membres du Conseil Municipal des Jeunes de Tournefeuille pourront viendront se joindre à nous ! Et puis n’hésitez pas à créer des collectifs de citoyens, à participer aux agendas 21 pour que votre parole soit entendue, respectée… Plusieurs groupes se sont déjà créés ainsi à Tournefeuille. Vous pouvez vous inscrire sur le site de la mairie ! Mardi 8 mars à 20h30 à Toulouse, avant-première exceptionnelle (le film ne sortira qu’en octobre prochain !) du nouveau film de Gilles Perret, suivi d’un débat avec Frédéric Pierru, intervenant dans le film, chargé de recherche en sociologie au CNRS, spécialiste de la santé. Soirée organisée avec l’Université Populaire de Toulouse (achetez vos places à partir du 27 février). LA SOCIALE Film documentaire de Gilles Perret France 1h24 2016 Après Ma mondialisation (disponible en Vidéo en Poche), Walter, retour en résistance, De mémoires d’ouvriers, et avoir retracé l’histoire du programme du Conseil National de la Résistance, intitulé magnifiquement Les jours heureux, Gilles Perret suit le parcours de ces lois littéralement révolutionnaires, pour en réhabiliter l’origine qui a aujourd’hui sombré dans l’oubli. Il nous conte ainsi cette utopie folle qui, dans cette période sombre, devint réalité à la Libération… La sécurité sociale prend en charge l’assurance maladie, la retraite, les allocations familiales et les accidents du travail. En plus du régime général des salariés, elle gère aussi celui des agriculteurs, des indépendants et les régimes spéciaux. Son budget équivaut à deux fois et demi celui de l’État, autant dire qu’il suscite des convoitises, ce qui explique pourquoi la Sécurité Sociale est régulièrement attaquée. La sécurité sociale a fêté ses soixantedix ans en octobre dernier : soixante-dix ans et toutes ses branches ! Le problème est qu’il est médiatisé par ceux qui s’inscrivent dans le sillage d’autant d’années de démantèlement de la Sécurité sociale, utilisant la figure de Pierre Laroque. Or Pierre Laroque n’était qu’un fonctionnaire d’Ambroise Croizat, qui fut le véritable bâ- tisseur de la Sécurité Sociale. Cette utilisation relève de la manipulation, elle permet d’une part de ne pas évoquer les actions des communistes dont celles d’Ambroise Croizat, ministre du travail, et de François Billoux, ministre de la Santé de l’époque. Et d’autre part d’effacer la notion même de construction collective de la Sécurité Sociale. Car celle-ci est une fabrication du peuple de France. De tous ses ouvriers, essentiellement cégétistes qui ont bâti les caisses dans un enthousiasme absolument indescriptible. Ambroise Croizat fait partie de ces hommes issus de la Libération qui ont su mettre l’Homme au centre de leurs choix politiques. Sa force est d’avoir su faire le lien entre le social et le politique : « Si on veut une économie de qualité à la hauteur des besoins d’une nation il faut un véritable statut social à la hauteur des besoins des hommes ». L’idée était de protéger l’individu de sa naissance à la mort. Rien n’aurait été possible sans rapports de force, qui dans l’Histoire, ont permis de faire plier le patronat. Il n’existe aucun conquis social qui n’ait été précédé d’une intervention populaire. Le meilleur hommage qu’on puisse lui rendre, c’est de garder en tête ses paroles : « Jamais nous ne tolérerons qu’un seul des avantages de la Sécurité sociale soit mis en péril. Nous défendrons à en perdre la vie et avec la plus grande énergie cette loi humaine et de progrès. » Retrouvez le programme des rendez-vous de l'Université Populaire de Toulouse sur leur site www.universitepopulairetoulouse.fr DEMAIN ON REFAIT LE MONDE Dimanche 20 mars 20h à Tournefeuille, la séance sera suivie d'un spectacle qui revisite avec humour l'actualité nationale et internationale de 2015, grâce à l'équipe de Pas Plus Haut que le Bord (la célèbre émission de Radio Campus). Places en prévente à partir du 1er mars au tarif unique de 8€. MERCI PATRON ! Documentaire de François RUFFIN France 2016 1h24 avec Serge et Jocelyne Klur, leurs amis, leurs anciens collègues, François Ruffin… à l'assaut du prix Woodrow Wilson de la citoyenneté d'entreprise et du service public (!!!), le chevalier commandeur de l'ordre de l'Empire britannique (qu'ils le gardent !), le patron qui dit sans rire « Quant aux maisons, je crois qu'il ne faut pas en avoir trop, il faut avoir le temps d'y aller », j'ai nommé l'inénarrable Bernard Arnault… C'est l'histoire de Jocelyne et Serge Klur, ex-employés de d'Ecce, filiale du groupe LVMH.Ex-employés de son usine de Poix-du-Nord, jadis chargée de la confection des costumes Kenzo. « Jadis » car, mondialisation oblige, le groupe a cru bon d'en délocaliser toute la production en Pologne. Moyennant quoi les Klur ont été invités à se rendre employables ailleurs. Quatre ans plus tard, la fin de droits est passée depuis belle lurette, on tourne à 400 euros par mois, la maison est fraîche – forcément, il n'y a plus de chauffage, et il a fallu se replier dans la seule pièce habitable… On en est là quand survient un avis de saisie de la maison, ni plus ni moins, à la suite d'une ardoise d'assurance de 25 000 euros. Pour les Klur, qui considèrent qu'on est un « gros », voire un « capitaliste » à partir de 3 000 euros par mois, c'est là tomber d'un coup dans des ordres de grandeur qui font sortir de la Voie lactée. Ce qui n'empêche pas d'ailleurs de tirer des conséquences pratiques, en l'occurrence sous la forme du projet, si c'est ça, de foutre le feu à la maison – la seule chose que les Klur aient vraiment eue à eux et dont ils ont tiré à peu près tout ce que leur existence leur a réservé de joies. On ne fait pas plus local que le cas Klur. Et on ne fait pas plus global non plus. Car les Klur offrent un résumé presque complet du système. Pourtant, contrairement à bon nombre de ceux qui ont traité avant lui de la condition salariale à l'époque néo-libérale, le film de François Ruffin n'a aucune visée analytique ou pédagogique. C'est un film d'un autre genre, difficilement identifiable, d'ailleurs, au regard des catégories cinématographiques habituelles. Le plus juste serait sans doute d'en dire qu'il est un film d'action directe. Car Ruffin, qui a Bernard Arnault dans le collimateur depuis un moment, va opter pour l'attaque frontale : Klur-Ruffin contre Arnault. L'époque néo-libérale enseignant que si l'on ne demande pas avec ce qu'il faut de force, on n'obtient rien, Klur-Ruffin vont demander. Avec ce qu'il faut de force. 45 000 euros de dédommagement pour réduction d'un couple à la misère, plus un CDI quelque part dans le groupe LVMH pour Serge ! Et sinon, campagne de presse. Pas Le Monde, pas France Inter, pas Mediapart : Fakir, journal libre fondé par Ruffin et basé à Amiens. Tremblez, puissants ! C'est à ce moment que le film passe d'un coup dans la quatrième dimension, et nous avec. Car dans le cortex frontal de l'éléphant, l'attaque du moustique a semé un sacré foiridon. Et le puissant se met à trembler pour de bon. On ne peut pas raconter ici la série des hilarantes péripéties qui y conduisent, mais le parti pris de « spoiler » commande au moins de donner tout de suite la fin de l'histoire : Bernard Arnault s'affale ! … Si des Klur coachés par le camarade Ruffin ont le pouvoir de mettre Bernard Arnault à quatre pattes, c'est bien qu'en face, on a peur. Confusément conscience que tant de vilenies accumulées ne pourront pas rester éternellement impunies, donc peur… Et si l'espoir changeait de camp, si le combat changeait d'âme ? (Frédéric Lordon, Le Monde diplomatique) TOULOUSE & TOURNEFEUILLE DEMAIN ! On en voit qui rongent leur frein en sortant de ce film : envie d'échanger, de partager, de changer le monde… Tous les samedis midi, PIQUE-NIQUES CITOYENS à Utopia Tournefeuille pour en discuter. On invite tous ceux qui ont des projets, des envies dans la lignée d'Alternatiba à nous contacter et à venir nous rejoindre pour les présenter, en parler. On aimerait bien en savoir plus sur la Chouette Coop en train de se monter, les incroyables comestibles, les SEL de Cocagne, la vélorution, l'habitat participatif, etc. Prochains pique-niques citoyens : 27 février : chants révolutionnaires, goguette… 5 mars : avec le réalisateur d'au pied du mur : on parle des chrétiens, de la Palestine. 19 mars : on parle liberté informatique autour de l'install party 20 mars : sur le climat, des pesticides, de l'agenda 21… LES FILMS À TOULOUSE SI JE TE GARDE DANS MES CHEVEUX Lundi 21/03 à 20h30 L’HISTOIRE DU GÉANT TIMIDE DU 17/02 AU 22/03 45 ANS DU 17/02 AU 8/03 LA SOCIALE Mardi 8/03 à 20h30 LES INNOCENTES DU 17/02 AU 22/03 ALIAS MARIA DU 9 AU 22/03 SPOTLIGHT DU 2 AU 15/03 JANIS DU 17/02 AU 18/03 ANOMALISA DU 17/02 AU 15/03 SUITE ARMORICAINE DU 9 AU 22/03 JULES CÉSAR Lundi 21/03 à 20h10 A PERFECT DAY À PARTIR DU 16/03 THE DANISH GIRL DU 17/02 AU 1/03 MERCI PATRON ! DU 24/02 AU 22/03 AU-DELÀ DES MONTAGNES DU 17/02 AU 13/03 THE REVENANT DU 24/02 AU 22/03 LE MONDE DE NATHAN Jeudi 17/03 à 20h30 AU PIED DU MUR Jeudi 3/03 à 20h30 TOUT EN HAUT DU MONDE DU 17/02 AU 19/03 MUSTANG DU 28/02 AU 22/03 AVÉ CÉSAR ! À PARTIR DU 16/03 UN VRAI FAUSSAIRE DU 2 AU 22/03 LA CHAMBRE D’EN FACE DU 17/02 AU 7/03 VOLTA À TERRA Lundi 22/02 à 20h30 LE CONGRÈS Mardi 15/03 à 20h30 DEMAIN DU 17/02 AU 19/03 L’ÉTREINTE DU SERPENT DU 17/02 AU 18/03 ÉVOLUTION Dimanche 6/03 à 20h45 PUIS À PARTIR DU 16/03 FERDA LA FOURMI DU 17/02 AU 6/03 L’HISTOIRE DU GÉANT TIMIDE DU 17/02 AU 22/03 Le samedi 27 Février à 12h précises ! Ouvert à tous, musiciens ou pas : rendez-vous dans le coin cheminée pour une auberge espagnole dans la joie et la bonne humeur. Les casseroles enchantées, c'est un petit groupe de spectateurs qui se réunissent le dernier samedi de chaque mois pour casser la croute ensemble. On partage ce qu'on a dans sa besace : à boire, à manger, ses rires, son instrument de musique… On chante si on ose ou on se contente de battre la mesure. Amenez vos chants de lutte ! CINELATINO DU 11 AU 20/03 LES FILMS À TOURNEFEUILLE LES OGRES Dimanche 13/03 à 20h PUIS À PARTIR DU 16/03 45 ANS DU 17/02 AU 1/03 PRÉJUDICE DU 17/02 AU 1/03 ANOMALISA DU 2 AU 22/03 LES PREMIERS LES DERNIERS DU 17/02 AU 1/03 AU PIED DU MUR Samedi 5/03 à 10h30 AVÉ CÉSAR ! DU 17/02 AU 22/03 MERCI PATRON ! DU 17/02 AU 22/03 CAPITAINE THOMAS SANKARA DU 24/02 AU 20/03 PREJUDICE DU 17/02 AU 23/02 LES PREMIERS LES DERNIERS DU 17/02 AU 8/03 NOUS TROIS OU RIEN DU 17/02 AU 22/03 LES NOUVEAUX LOUPS DU WEB Samedi 19/03 à 10h BELGICA DU 2 AU 22/03 NOUS TROIS OU RIEN DU 17/02 AU 29/02 NO LAND NO SONG Lundi 14/03 à 20h00 AKIRA KUROSAWA DU 9 AU 22/03 LES INNOCENTES DU 17/02 AU 22/03 NAHID DU 17/02 AU 29/02 NAHID DU 2 AU 15/03 CAROL DU 17/02 AU 21/03 CHOCOLAT DU 17/02 AU 21/03 LES DÉLICES DE TOKYO DU 17/02 AU 27/02 DEMAIN DU 17/02 AU 22/03 PURSUIT OF LONELINESS DU 9 AU 22/03 DES NOUVELLES DE LA PLANÈTE MARS DU 9 AU 22/03 SAINT AMOUR DU 2 AU 22/03 ENCORE HEUREUX DU 17/02 AU 21/03 LES SAISONS DU 9 AU 22/03 LES ESPIÈGLES DU 17/02 AU 6/03 QUAND LES TIQUES ATTAQUENT Dimanche 6/03 à 10h REGARDS SUR NOS ASSIETTES Dimanche 20/03 à 10h ROYAL ORCHESTRA Lundi 21/03 à 20h SAINT AMOUR DU 2 AU 22/03 LES SAISONS DU 24/02 AU 20/03 SPOTLIGHT DU 17/02 AU 8/03 TEMPÊTE Dimanche 21/02 à 20h PUIS DU 24/02 AU 22/03 THE DANISH GIRL DU 17/02 AU 21/03 TOUT EN HAUT DU MONDE DU 17/02 AU 20/03 VOLTA À TERRA Vendredi 19/02 à 21h 18 FEV VEN 19 FEV SAM 20 FEV DIM 21 FEV T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE JEU 17H40 LES INNOCENTES 17H50 ANOMALISA 17H15 PRÉJUDICE 19H55 L’HISTOIRE DU GÉANT... 19H40 MERCI PATRON ! 19H20 CHAMBRE D’EN FACE 21H50 LES PREMIERS LES... 21H30 THE DANISH GIRL 21H15 LES INNOCENTES 13H50 AVE CÉSAR ! 14H10 CHOCOLAT 13H30 DEMAIN 13H40 L’HISTOIRE DU GÉANT... 16H00 ENCORE HEUREUX 16H30 LES ESPIÈGLES 15H50 45 ANS 15H40 TOUT EN HAUT DU... 17H50 AVE CÉSAR ! 17H30 LES INNOCENTES 17H40 PRÉJUDICE 17H20 NOUS TROIS OU RIEN 20H00 CHOCOLAT 19H40 AVE CÉSAR ! 19H50 CAROL 19H30 L’HISTOIRE DU GÉANT... 22H15 AVE CÉSAR ! 21H40 THE DANISH GIRL 22H10 LES PREMIERS LES... 21H30 LES INNOCENTES T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE FEV 15H45 45 ANS 16H00 TOUT EN HAUT DU... 16H10 FERDA LA FOURMI 11H30 DEMAIN 11H40 ANOMALISA 13H55 NOUS TROIS OU RIEN 13H30 bébé 45 ANS 13H40 LES PREMIERS LES... 16H00 LES INNOCENTES 15H25 CHAMBRE D’EN FACE 15H40 NAHID 18H15 L’HISTOIRE DU GÉANT... 17H20 MERCI PATRON ! 17H45 PRÉJUDICE 20H10 ANOMALISA 19H15 LES INNOCENTES 19H50 LES PREMIERS LES... 22H00 L’HISTOIRE DU GÉANT... 21H30 THE DANISH GIRL 21H50 MERCI PATRON ! 15H40 AVE CÉSAR ! 15H10 CHOCOLAT 15H00 CAROL 15H30 LES INNOCENTES 17H40 THE DANISH GIRL 17H30 ENCORE HEUREUX 17H20 LES PREMIERS LES... 17H40 L’HISTOIRE DU GÉANT... 20H00 AVE CÉSAR ! 19H30 CHOCOLAT 19H20 PRÉJUDICE 19H40 LES INNOCENTES 22H00 AVE CÉSAR ! 21H50 SPOTLIGHT 21H30 LES DÉLICES DE TOKYO 21H50 L’HISTOIRE DU GÉANT... T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE 17 4€ 13H50 L’HISTOIRE DU GÉANT... 14H00 CHAMBRE D’EN FACE 14H15 MERCI PATRON ! 11H30 CHAMBRE D’EN FACE 11H20 LES INNOCENTES 12H10 LES PREMIERS LES... 13H30 NOUS TROIS OU RIEN 13H40 THE DANISH GIRL 14H10 MERCI PATRON ! 4€ 15H30 45 ANS 16H00 L’HISTOIRE DU GÉANT... 16H05 PRÉJUDICE 17H30 LES INNOCENTES 18H00 LES PREMIERS LES... 18H10 NAHID 19H45 L’HISTOIRE DU GÉANT... 20H00 MERCI PATRON ! 20H15 CHAMBRE D’EN FACE 21H40 DEMAIN 21H50 L’ÉTREINTE DU... 22H10 ANOMALISA 13H30 AVE CÉSAR ! 13H30 CHOCOLAT 13H40 PRÉJUDICE 14H00 LES INNOCENTES 15H30 SPOTLIGHT 15H50 AVE CÉSAR ! 15H45 L’HISTOIRE DU GÉANT... 16H10 ENCORE HEUREUX 18H00 LES INNOCENTES 17H50 CHOCOLAT 17H40 LES PREMIERS LES... 18H10 LES DÉLICES DE TOKYO 21H00 Ciné-Fado VOLTA À TERRA + 20H10 AVE CÉSAR ! 19H40 THE DANISH GIRL 20H20 L’HISTOIRE DU GÉANT... T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE MER 11H45 NOUS TROIS OU RIEN 11H40 LES INNOCENTES 12H10 NAHID 12H00 MERCI PATRON ! 11H40 THE DANISH GIRL 10H30 11H35 FERDA... PRÉJUDICE 13H50 DEMAIN 14H00 LES INNOCENTES 13H40 CHAMBRE D’EN FACE 16H10 TOUT EN HAUT DU... 16H20 L’HISTOIRE DU GÉANT... 15H35 NAHID 17H50 NOUS TROIS OU RIEN 18H15 45 ANS 17H40 CHAMBRE D’EN FACE 20H00 LES INNOCENTES 20H15 L’HISTOIRE DU GÉANT... 19H40 THE DANISH GIRL 22H15 ANOMALISA 22H10 MERCI PATRON ! 22H00 LES PREMIERS LES... 11H10 AVE CÉSAR ! 11H20 CHOCOLAT 11H30 LES DÉLICES DE TOKYO 12H00 CAROL 13H30 DEMAIN 13H40 LES INNOCENTES 13H40 LES PREMIERS LES... 14H15 bébé L’HISTOIRE DU GÉANT... 16H05 ENCORE HEUREUX 15H50 TOUT EN HAUT DU... 15H40 PRÉJUDICE 16H15 LES ESPIÈGLES 18H00 NOUS TROIS OU RIEN 17H30 AVE CÉSAR ! 17H50 45 ANS 17H20 L’HISTOIRE DU GÉANT... 20H10 AVE CÉSAR ! 19H40 CHOCOLAT 19H50 LES PREMIERS LES... 19H20 LES INNOCENTES 22H15 AVE CÉSAR ! 22H00 CHOCOLAT 21H50 THE DANISH GIRL 21H30 SPOTLIGHT T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE PROGRAMME Les séances sur fond gris sont à 4 euros. (D)=dernière projection du film. L’heure indiquée est celle du début du film, soyez à l’heure, on ne laisse pas entrer les retardataires. www.cinemas-utopia.org 11H15 LES INNOCENTES 11H40 AU-DELA DES... 10H20 11H25 FERDA... PRÉJUDICE 13H40 L’HISTOIRE DU GÉANT... 14H10 TOUT EN HAUT DU... 13H30 CHAMBRE D’EN FACE 15H35 NOUS TROIS OU RIEN 15H50 MERCI PATRON ! 15H25 45 ANS 17H40 LES INNOCENTES 17H50 CHAMBRE D’EN FACE 17H20 THE DANISH GIRL 20H00 ANOMALISA 19H45 LES PREMIERS LES... 19H50 NAHID 21H50 DEMAIN 21H45 L’HISTOIRE DU GÉANT... 22H00 MERCI PATRON ! 12H30 NOUS TROIS OU RIEN 12H00 THE DANISH GIRL 11H50 LES INNOCENTES 13H30 AVE CÉSAR ! 14H30 CHOCOLAT 14H20 45 ANS 14H10 L’HISTOIRE DU GÉANT... 15H40 AVE CÉSAR ! 16H50 ENCORE HEUREUX 16H20 PRÉJUDICE 16H10 LES INNOCENTES 17H50 AVE CÉSAR ! 18H50 CHOCOLAT 18H30 LES PREMIERS LES... 18H20 L’HISTOIRE DU GÉANT... 20H00 Avant-première TEMPÊTE + huîtres 21H10 AVE CÉSAR ! 20H30 SPOTLIGHT 20H20 LES INNOCENTES 4€ 4€ 4€ 4€ 4€ 4€ 10H00 Petit déjeuner DEMAIN + discussion 10H00 + théâtre CAPITAINE SANKARA 11H00 LES ESPIÈGLES 10H10 TOUT EN HAUT DU... 4€ 4€ Minha Lua 22H10 AVE CÉSAR ! 22H00 LES INNOCENTES 22H15 JANIS FEV MAR 23 FEV T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE 22 T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE LUN 4€ 11H30 L’HISTOIRE DU GÉANT... 11H50 MERCI PATRON ! 12H10 LES PREMIERS LES... 13H30 45 ANS 13H45 LES INNOCENTES 14H10 PRÉJUDICE 11H20 LES ESPIÈGLES 11H10 THE DANISH GIRL 11H50 LES INNOCENTES 12H00 L’HISTOIRE DU GÉANT... 13H40 16H00 CHOCOLAT AVE CÉSAR ! 13H30 15H45 AVE CÉSAR ! TOUT EN HAUT DU... 14H00 16H15 LES DÉLICES DE TOKYO LES INNOCENTES 14H10 16H30 DEMAIN SPOTLIGHT 11H20 THE DANISH GIRL 10H30 11H40 FERDA... ANOMALISA 12H20 CHAMBRE D’EN FACE 13H45 LES INNOCENTES 13H30 45 ANS 14H20 MERCI PATRON ! 11H30 DEMAIN 12H10 CHOCOLAT 11H50 CAROL 12H00 THE DANISH GIRL 13H50 AVE CÉSAR ! 14H30 LES INNOCENTES 14H10 45 ANS 14H20 L’HISTOIRE DU GÉANT... 4€ 4€ 4€ 15H30 L’HISTOIRE DU GÉANT... 16H00 TOUT EN HAUT DU... 16H15 FERDA LA FOURMI 17H30 ANOMALISA 17H45 CHAMBRE D’EN FACE 17H20 THE DANISH GIRL 20H30 Ciné-Fado VOLTA À TERRA + Minha Lua 19H40 LES INNOCENTES 19H50 MERCI PATRON ! 21H55 LES PREMIERS LES... 21H40 NAHID 18H10 ENCORE HEUREUX 17H30 CHOCOLAT 18H20 45 ANS 20H00 AVE CÉSAR ! 19H50 LES INNOCENTES 20H10 PRÉJUDICE 19H10 L’HISTOIRE DU GÉANT... 22H05 NOUS TROIS OU RIEN 22H00 AVE CÉSAR ! 22H10 LES PREMIERS LES... 21H10 CAROL 16H00 TOUT EN HAUT DU... 15H30 L’HISTOIRE DU GÉANT... 16H10 CHAMBRE D’EN FACE 17H40 LES INNOCENTES 17H25 NOUS TROIS OU RIEN 18H05 NAHID 20H00 L’HISTOIRE DU GÉANT... 19H30 ANOMALISA 20H10 45 ANS 22H00 PRÉJUDICE (D) 21H20 LES PREMIERS LES... 22H10 MERCI PATRON ! 16H00 TOUT EN HAUT DU... 16H40 CHOCOLAT 16H10 LES PREMIERS LES... 16H20 LES ESPIÈGLES 17H40 AVE CÉSAR ! 19H50 AVE CÉSAR ! 19H00 LES INNOCENTES 20H00 LES DÉLICES DE TOKYO 19H30 L’HISTOIRE DU GÉANT... 22H00 AVE CÉSAR ! 21H15 CHOCOLAT 22H10 NOUS TROIS OU RIEN 21H40 SPOTLIGHT 18H10 45 ANS 17H30 ENCORE HEUREUX Exposition des photos de Vincent Baudry à Utopia Toulouse du 10/02 au 4/03 : la salle 1 sera habillée de la série monochrome « Exploration(s) », présentant des ambiances envoûtantes et sombres de lieux et paysages déshumanisés ; la salle 2 sera aux « Couleurs d’ici et d’ailleurs », série colorée faisant un parallèle entre Toulouse et le Japon • vincentbaudry.com JEU 25 FEV VEN 26 FEV T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE FEV 20H40 THE REVENANT 20H05 L’HISTOIRE DU GÉANT… 19H45 MERCI PATRON ! 22H05 ANOMALISA 21H30 THE DANISH GIRL 15H40 NOUS TROIS OU RIEN 16H15 L’HISTOIRE DU GÉANT... 16H20 LES ESPIÈGLES 15H40 TOUT EN HAUT DU... 17H40 CHOCOLAT 18H15 LES SAISONS 17H30 THE DANISH GIRL 17H20 LES INNOCENTES 20H00 AVE CÉSAR ! 20H15 L’HISTOIRE DU GÉANT... 19H50 TEMPÊTE 19H30 MERCI PATRON ! 22H00 CHOCOLAT 22H15 ENCORE HEUREUX 21H40 SPOTLIGHT 21H15 45 ANS T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE 24 4€ 16H10 TOUT EN HAUT DU… 15H40 CHAMBRE D’EN FACE 17H30 THE REVENANT 17H50 LES INNOCENTES 17H40 NAHID 11H40 THE REVENANT 11H30 LES INNOCENTES 10H45 FERDA LA FOURMI 4€ 14H45 THE REVENANT 14H00 NOUS TROIS OU RIEN 11H50 L’HISTOIRE DU GÉANT… 16H15 TOUT EN HAUT DU… 13H50 CHAMBRE D’EN FACE 17H50 THE REVENANT 18H00 LES INNOCENTES 15H45 ANOMALISA 21H00 THE REVENANT 20H15 ANOMALISA 17H40 MERCI PATRON ! 22H05 L’HISTOIRE DU GÉANT… 19H30 21H40 NAHID LES PREMIERS... 11H10 DEMAIN 11H40 ENCORE HEUREUX 11H50 THE DANISH GIRL 12H15 MERCI PATRON ! 13H30 L’HISTOIRE DU GÉANT... 13H40 AVE CÉSAR ! 14H10 45 ANS 14H00 bébé TEMPÊTE 15H30 CHOCOLAT 15H50 TOUT EN HAUT DU... 16H10 LES ESPIÈGLES 16H00 LES INNOCENTES 17H50 19H50 LES SAISONS CHOCOLAT 17H30 19H40 AVE CÉSAR ! LES INNOCENTES 17H15 19H30 LES DÉLICES DE TOKYO PRÉJUDICE 18H10 20H00 TEMPÊTE MERCI PATRON ! 22H10 AVE CÉSAR ! 21H50 NOUS TROIS OU RIEN 21H40 CAROL 21H45 L’HISTOIRE DU GÉANT... T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE MER 11H15 14H20 THE REVENANT THE REVENANT 10H40 11H40 13H50 FERDA... GÉANT TIMIDE LES INNOCENTES 11H50 13H40 MERCI PATRON ! 45 ANS 11H30 THE REVENANT 11H40 L’HISTOIRE DU GÉANT… 11H00 12H00 FERDA... NAHID 14H30 THE REVENANT 13H40 NOUS TROIS OU RIEN 14H05 LES INNOCENTES 15H45 TOUT EN HAUT DU… 16H20 CHAMBRE D’EN FACE 17H40 THE REVENANT 17H30 L’HISTOIRE DU GÉANT… 18H15 45 ANS 20H45 THE REVENANT 19H30 LES INNOCENTES 20H15 MERCI PATRON ! 21H45 L’ÉTREINTE DU... 22H00 ANOMALISA 11H10 CAROL 11H00 LES ESPIÈGLES 12H10 MERCI PATRON ! 12H00 TEMPÊTE 13H30 LES INNOCENTES 12H10 CHOCOLAT 13H50 THE DANISH GIRL 14H00 L’HISTOIRE DU GÉANT... 15H40 AVE CÉSAR ! 14H30 LES SAISONS 16H10 PRÉJUDICE 16H00 TOUT EN HAUT DU... 17H50 ENCORE HEUREUX 16H40 DEMAIN 18H20 LES PREMIERS LES... 17H40 SPOTLIGHT 19H45 AVE CÉSAR ! 19H00 LES INNOCENTES 20H20 TEMPÊTE 20H10 L’HISTOIRE DU GÉANT... 21H50 CHOCOLAT 21H15 AVE CÉSAR ! 22H10 MERCI PATRON ! 22H00 JANIS 11H20 AVE CÉSAR ! 12H00 LES INNOCENTES 12H15 LES PREMIERS LES... 11H50 LES DÉLICES DE TOKYO 13H30 AVE CÉSAR ! 13H50 DEMAIN 14H20 TEMPÊTE 14H00 MERCI PATRON ! 4€ 4€ 4€ 4€ DIM 28 FEV LUN 29 FEV MAR 1 er MAR T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE 18H15 THE REVENANT 16H00 THE REVENANT 17H45 LES PREMIERS LES… 21H15 THE REVENANT 19H00 L’HISTOIRE DU GÉANT… 19H45 CHAMBRE D’EN FACE 21H00 LES INNOCENTES 21H40 ANOMALISA 11H40 LES INNOCENTES 11H30 NOUS TROIS OU RIEN 12H00 45 ANS 12H10 THE DANISH GIRL 13H40 DEMAIN 13H30 L’HISTOIRE DU GÉANT... 14H00 TEMPÊTE 14H30 TOUT EN HAUT DU... 16H00 AVE CÉSAR ! 15H30 CHOCOLAT 15H50 MERCI PATRON ! 16H15 LES ESPIÈGLES 18H10 LES INNOCENTES 17H50 LES SAISONS 17H40 PRÉJUDICE 17H20 (D) LES DÉLICES DE TOKYO 20H20 AVE CÉSAR ! 19H50 CHOCOLAT 20H00 TEMPÊTE 19H40 MERCI PATRON ! 22H20 ENCORE HEUREUX 22H10 AVE CÉSAR ! 21H50 LES PREMIERS LES... 21H30 L’HISTOIRE DU GÉANT... 10H45 FERDA LA FOURMI 11H10 LES INNOCENTES 11H20 AU-DELÀ DES… 11H50 THE REVENANT 13H40 L’HISTOIRE DU GÉANT… 13H50 45 ANS 14H50 THE REVENANT 15H40 TOUT EN HAUT DU… 15H50 CHAMBRE D’EN FACE 18H00 THE REVENANT 17H20 LES INNOCENTES 17H45 MERCI PATRON ! 21H00 THE REVENANT 19H40 ANOMALISA 19H30 NAHID 21H30 L’HISTOIRE DU GÉANT… 21H40 THE DANISH GIRL 10H20 TOUT EN HAUT DU... 10H00 DEMAIN 10H30 LES ESPIÈGLES 10H50 CAPITAINE SANKARA 12H00 AVE CÉSAR ! 12H20 L’HISTOIRE DU GÉANT... 11H30 LES INNOCENTES 12H45 MERCI PATRON ! 14H10 CHOCOLAT 14H20 LES SAISONS 13H45 LES PREMIERS LES... 14H45 MUSTANG 16H40 AVE CÉSAR ! 16H20 LES INNOCENTES 15H45 16H50 ESPIÈGLES TEMPÊTE 17H00 NOUS TROIS OU RIEN 18H50 AVE CÉSAR ! 18H30 ENCORE HEUREUX 18H40 MERCI PATRON ! 19H10 L’HISTOIRE DU GÉANT... 21H00 CHOCOLAT 20H30 SPOTLIGHT 20H20 45 ANS 21H10 TEMPÊTE 12H00 TOUT EN HAUT DU… 11H40 ANOMALISA 11H50 NAHID (D) 13H45 THE REVENANT 13H30 L’HISTOIRE DU GÉANT… 14H00 bébé THE DANISH GIRL 16H50 FERDA LA FOURMI 15H30 LES INNOCENTES 16H20 CHAMBRE D’EN FACE 18H00 THE REVENANT 17H45 DEMAIN 18H15 45 ANS 21H00 THE REVENANT 20H05 (D) NOUS TROIS OU RIEN 20H15 MERCI PATRON ! 22H10 L’HISTOIRE DU GÉANT… 22H00 LES PREMIERS LES… 11H55 TEMPÊTE 11H45 LES INNOCENTES 11H35 PRÉJUDICE 11H30 LES PREMIERS LES... 13H45 AVE CÉSAR ! 13H55 CHOCOLAT 13H40 MERCI PATRON ! 13H30 DEMAIN 16H00 TOUT EN HAUT DU... 16H15 LES ESPIÈGLES 15H30 ENCORE HEUREUX 15H50 L’HISTOIRE DU GÉANT... 17H40 AVE CÉSAR ! 17H20 CHOCOLAT 17H30 CAROL 17H50 SPOTLIGHT 20H00 LES INNOCENTES 19H40 LES SAISONS 19H50 MERCI PATRON ! 20H20 TEMPÊTE 22H15 L’HISTOIRE DU GÉANT... 21H40 AVE CÉSAR ! 21H30 THE DANISH GIRL 22H10 MUSTANG 11H15 THE REVENANT 11H30 L’HISTOIRE DU GÉANT… 11H00 12H00 FERDA... 45 ANS 14H15 THE REVENANT 13H30 LES INNOCENTES 14H00 CHAMBRE D’EN FACE 15H45 TOUT EN HAUT DU… 16H00 (D) THE DANISH GIRL 17H20 THE REVENANT 17H30 L’HISTOIRE DU GÉANT… 18H20 LES PREMIERS LES… 20H30 THE REVENANT 19H30 LES INNOCENTES 20H20 ANOMALISA 21H45 DEMAIN 22H10 MERCI PATRON ! 11H30 NOUS TROIS OU RIEN 12H00 (D) LES PREMIERS LES... 11H45 PRÉJUDICE (D) 12H15 L’HISTOIRE DU GÉANT... 13H40 AVE CÉSAR ! 14H00 CHOCOLAT 13H50 TEMPÊTE 14H15 LES INNOCENTES 15H50 LES SAISONS 16H20 LES ESPIÈGLES 15H40 MUSTANG 16H30 TOUT EN HAUT DU... 17H55 DEMAIN 17H30 ENCORE HEUREUX 17H40 45 ANS (D) 18H10 MERCI PATRON ! 20H15 L’HISTOIRE DU GÉANT... 19H30 AVE CÉSAR ! 19H40 TEMPÊTE 19H50 LES INNOCENTES 22H10 CHOCOLAT 21H40 AVE CÉSAR ! 21H30 SPOTLIGHT 22H00 MERCI PATRON ! T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE FEV 16H30 TOUT EN HAUT DU… 13H40 LES INNOCENTES 16H00 MERCI PATRON ! T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE 27 4€ 13H30 THE REVENANT 11H30 NOUS TROIS OU RIEN 14H00 45 ANS T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE SAM 11H00 DEMAIN 10H30 FERDA LA FOURMI 12H00 L’HISTOIRE DU GÉANT… 4€ 4€ 4€ 4€ 4€ 4€ 4€ MER 2 MAR T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE ALTERS ECHOS A 10 ANS ! Ce journal alternatif de Midi-Pyrénées, altermondialiste, écologiste et solidaire n’échappe pas à la fragilisation de la presse actuelle, en l’absence de tout financement extérieur et sans publicité. Soutenez ALTERS ECHOS en l’achetant à Utopia, le Recantou, la librairie Floury, le Bijou… ou en vous abonnant : ALTERS ECHOS, 15 rue des genêts 31120 Pinsaguel // 12 euros les 4 numéros. 4€ 10H45 THE REVENANT 11H40 45 ANS 11H15 12H20 FERDA... GÉANT TIMIDE 13H50 SAINT AMOUR 13H40 L’HISTOIRE DU GÉANT… 14H20 CHAMBRE D’EN FACE 16H00 THE REVENANT 15H40 SAINT AMOUR 16H15 TOUT EN HAUT DU… 11H50 SAINT AMOUR 11H40 MUSTANG 12H10 THE DANISH GIRL 11H30 DEMAIN 14H00 SAINT AMOUR 13H40 AVE CÉSAR ! 14H30 MERCI PATRON ! 13H50 TEMPÊTE 16H00 ANOMALISA 15H50 LES SAISONS 16H20 LES ESPIÈGLES 15H40 TOUT EN HAUT DU... 17H45 LES INNOCENTES 18H05 MERCI PATRON ! 19H05 SAINT AMOUR 20H00 SAINT AMOUR 19H50 UN VRAI FAUSSAIRE 21H15 THE REVENANT 22H05 ANOMALISA 21H40 LES PREMIERS LES… 17H50 CHOCOLAT 18H00 L’HISTOIRE DU GÉANT... 17H30 ENCORE HEUREUX 17H20 BELGICA 20H10 AVE CÉSAR ! 20H00 SAINT AMOUR 19H30 MERCI PATRON ! 19H50 TEMPÊTE 22H15 SAINT AMOUR 22H00 L’HISTOIRE DU GÉANT... 21H20 LES INNOCENTES 21H40 BELGICA 4€ 4 MAR SAM 5 MAR DIM 6 MAR LUN 7 MAR 18H20 L’HISTOIRE DU GÉANT… AU PIED DU 17H55 20H15 LES INNOCENTES MERCI PATRON ! 11H30 LES INNOCENTES 12H20 AVE CÉSAR ! 11H40 THE DANISH GIRL 12H00 ANOMALISA 13H40 SAINT AMOUR 13H50 LES SAISONS 14H10 MERCI PATRON ! 14H00 BELGICA 15H40 DEMAIN 15H50 L’HISTOIRE DU GÉANT... 16H00 TOUT EN HAUT DU... 16H30 LES ESPIÈGLES 18H05 SAINT AMOUR 17H50 AVE CÉSAR ! 17H40 NOUS TROIS OU RIEN 17H30 TEMPÊTE 20H10 SAINT AMOUR 20H00 AVE CÉSAR ! 19H40 NAHID 19H20 BELGICA T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE VEN 4€ 16H50 SAINT AMOUR 15H50 SPOTLIGHT 16H00 CHAMBRE D’EN FACE 11H00 THE REVENANT 11H30 FERDA LA FOURMI 12H20 L’HISTOIRE DU GÉANT… 14H00 SAINT AMOUR 12H30 SPOTLIGHT 14H20 MERCI PATRON ! 16H10 THE REVENANT 15H00 45 ANS 16H15 TOUT EN HAUT DU… 17H10 LES INNOCENTES 18H00 UN VRAI FAUSSAIRE 19H10 21H15 SAINT AMOUR THE REVENANT 19H30 21H30 L’HISTOIRE DU GÉANT… SAINT AMOUR 19H50 21H45 ANOMALISA L’ÉTREINTE DU... 11H40 CAROL 11H20 CHOCOLAT 11H50 BELGICA 11H30 CAROL 14H00 SAINT AMOUR 13H40 AVE CÉSAR ! 14H15 ENCORE HEUREUX 13H50 Ciné tricot TEMPÊTE 16H00 LES SAISONS 15H50 MERCI PATRON ! 16H10 LES ESPIÈGLES 15H40 ANOMALISA 18H00 MUSTANG 17H45 L’HISTOIRE DU GÉANT... 17H15 TOUT EN HAUT DU... 17H30 LES INNOCENTES 20H00 AVE CÉSAR ! 19H50 SAINT AMOUR 19H00 THE DANISH GIRL 19H40 TEMPÊTE 22H10 SAINT AMOUR 22H00 AVE CÉSAR ! 21H20 BELGICA 21H30 JANIS T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE MAR 13H40 THE REVENANT 13H50 L’HISTOIRE DU GÉANT… 14H20 TOUT EN HAUT DU… 10H45 THE REVENANT 10H30 11H30 FERDA... ST AMOUR 12H15 MERCI PATRON ! 13H50 DEMAIN 13H40 L’HISTOIRE DU GÉANT… 14H00 UN VRAI FAUSSAIRE 16H15 THE REVENANT 15H40 TOUT EN HAUT DU… 15H50 LES INNOCENTES 17H20 SAINT AMOUR 18H10 45 ANS 19H15 SAINT AMOUR 19H30 SPOTLIGHT 20H10 L’HISTOIRE DU GÉANT… 21H30 THE REVENANT 22H00 SAINT AMOUR 22H10 LES PREMIERS LES… 11H50 SAINT AMOUR 11H40 MUSTANG 12H10 BELGICA 10H30 + rencontre AU PIED DU MUR 4€ 14H00 DEMAIN 13H45 SAINT AMOUR 14H40 TEMPÊTE 13H30 bébé MERCI PATRON ! 16H20 LES ESPIÈGLES 15H50 LES SAISONS 16H30 TOUT EN HAUT DU... 15H20 L’HISTOIRE DU GÉANT... 17H30 SAINT AMOUR 17H50 CHOCOLAT 18H10 MERCI PATRON ! 17H20 LES INNOCENTES 19H40 AVE CÉSAR ! 20H10 SAINT AMOUR 20H00 ENCORE HEUREUX 19H30 L’HISTOIRE DU GÉANT... 21H45 NOUS TROIS OU RIEN 22H10 AVE CÉSAR ! 21H55 TEMPÊTE 21H30 BELGICA T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE 3 4€ 10H40 THE REVENANT 11H45 SAINT AMOUR 11H15 12H30 FERDA... UN VRAI... 10H40 THE REVENANT 11H00 (D) FERDA LA FOURMI 10H50 AU-DELÀ DES… 13H45 SAINT AMOUR 12H00 L’HISTOIRE DU GÉANT… 13H30 CHAMBRE D’EN FACE 15H55 THE REVENANT 14H00 SPOTLIGHT 15H25 LES INNOCENTES 16H30 SAINT AMOUR 17H40 UN VRAI FAUSSAIRE 19H00 SAINT AMOUR 18H40 L’HISTOIRE DU GÉANT… 19H30 MERCI PATRON ! 21H05 THE REVENANT 20H45 Dernière Zéance ÉVOLUTION + rencontre 21H15 ANOMALISA 10H00 + rencontre QUAND LES TIQUES... 10H45 LES ESPIÈGLES (D) 10H30 CAPITAINE SANKARA 10H10 DEMAIN 4€ 12H40 SAINT AMOUR 11H50 AVE CÉSAR ! 12H20 BELGICA 12H30 TEMPÊTE 14H40 CHOCOLAT 14H00 LES SAISONS 14H50 L’HISTOIRE DU GÉANT... 14H30 MERCI PATRON ! 17H00 SAINT AMOUR 16H00 AVE CÉSAR ! 16H45 ENCORE HEUREUX 16H20 TEMPÊTE 19H00 SAINT AMOUR 18H10 LES INNOCENTES 18H40 NOUS TROIS OU RIEN 18H20 MUSTANG 21H00 AVE CÉSAR ! 20H20 SPOTLIGHT 20H50 L’HISTOIRE DU GÉANT... 20H30 BELGICA T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE JEU T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE Jeudi 3 mars à 20h30 à Toulouse et Samedi 5 mars à 10h30 à Tournefeuille : projections du film sur la communauté chrétienne de Palestine Au pied du mur suivie d’une rencontre avec le réalisateur Gil Corre. 12H00 THE REVENANT 12H10 L’HISTOIRE DU GÉANT… 12H30 MERCI PATRON ! 15H00 SAINT AMOUR 14H10 LES INNOCENTES 14H20 bébé UN VRAI FAUSSAIRE 16H30 LES PREMIERS LES… 16H15 (D) CHAMBRE D’EN FACE 17H00 THE REVENANT 18H30 SAINT AMOUR 18H15 L’HISTOIRE DU GÉANT… 20H00 THE REVENANT 20H40 SAINT AMOUR 20H15 45 ANS 12H10 CAROL 12H00 AVE CÉSAR ! 12H00 MERCI PATRON ! 11H50 LES SAISONS 14H30 SAINT AMOUR 14H00 SPOTLIGHT 14H10 BELGICA 13H45 TEMPÊTE 16H40 CHOCOLAT 16H30 LES INNOCENTES 16H50 NAHID 15H30 L’HISTOIRE DU GÉANT... 19H00 SAINT AMOUR 18H40 AVE CÉSAR ! 19H00 THE DANISH GIRL 17H25 LES SAISONS 21H00 SAINT AMOUR 20H40 BELGICA 21H20 L’HISTOIRE DU GÉANT... 19H20 ANOMALISA 4€ 4€ 4€ 4€ 4€ 4€ 19H00 SAINT AMOUR 20H30 21H15 THE REVENANT MUR + rencontre 22H00 ANOMALISA 22H10 MERCI PATRON ! 22H00 L’HISTOIRE DU GÉANT... 21H45 MUSTANG 21H50 TEMPÊTE 21H10 TEMPÊTE 8 MAR T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE MAR 4€ 11H20 THE REVENANT 12H00 ANOMALISA 11H50 UN VRAI FAUSSAIRE 14H20 THE REVENANT 13H50 SAINT AMOUR 13H40 L’HISTOIRE DU GÉANT… 15H55 SAINT AMOUR 15H45 45 ANS (D) 17H20 THE REVENANT 18H00 L’HISTOIRE DU GÉANT… 17H45 (D) LES PREMIERS LES… 20H30 Université Populaire LA SOCIALE + rencontre 20H00 22H05 SAINT AMOUR SAINT AMOUR 19H45 22H00 LES INNOCENTES MERCI PATRON ! 15H40 SAINT AMOUR 15H00 AVE CÉSAR ! 15H20 TEMPÊTE 15H30 BELGICA 17H40 SAINT AMOUR 17H10 LES SAISONS 17H20 MERCI PATRON ! 18H00 L’HISTOIRE DU GÉANT... 19H40 SAINT AMOUR 19H20 LES INNOCENTES 19H10 ENCORE HEUREUX 20H00 TEMPÊTE 4€ 21H40 AVE CÉSAR ! 21H30 SPOTLIGHT (D) 21H10 BELGICA 21H50 L’HISTOIRE DU GÉANT... « Il n’y a de révolution sociale véritable que lorsque la femme est libérée. Que jamais mes yeux ne voient une société où la moitié du peuple est maintenue dans le silence. J’entends le vacarme de ce silence des femmes, je pressens le grondement de leur bourrasque, je sens la furie de leur révolte. J’attends et espère l’irruption féconde de la révolution dont elles traduiront la force et la rigoureuse justesse sorties de leurs entrailles d’opprimées » Thomas Sankara, 8 mars 1987. 10 MAR VEN 11 MAR SAM 12 MAR T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE JEU 18H20 THE REVENANT 17H45 SAINT AMOUR 17H20 SUITE ARMORICAINE 21H20 THE REVENANT 19H50 SAINT AMOUR 20H10 ALIAS MARIA 21H50 SPOTLIGHT 22H05 ANOMALISA 4€ 14H00 SAINT AMOUR 13H40 NOUVELLES DE MARS 13H30 TEMPÊTE 13H50 AVE CÉSAR ! 16H00 LES SAISONS 15H40 SAINT AMOUR 15H20 ENCORE HEUREUX 15H50 ANOMALISA 18H00 L’HISTOIRE DU GÉANT... 17H50 CHOCOLAT 17H15 BELGICA 17H40 NOUVELLES DE MARS 20H00 AVE CÉSAR ! 20H10 NOUVELLES DE MARS 19H50 MERCI PATRON ! 19H40 TEMPÊTE 22H05 SAINT AMOUR 22H10 AVE CÉSAR ! 21H40 BELGICA 21H30 NOUS TROIS OU RIEN T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE MAR 16H30 LES SAISONS 15H50 L’HISTOIRE DU GÉANT... 15H30 MERCI PATRON ! 11H40 DEMAIN 12H15 MERCI PATRON ! 14H00 SAINT AMOUR 14H10 THE REVENANT 13H45 ALIAS MARIA 16H05 ANOMALISA 20H10 SAINT AMOUR 19H00 L’HISTOIRE DU GÉANT... 20H30 LES SALAUDS DORMENT 22H10 SAINT AMOUR 21H00 THE REVENANT 15H40 SUITE ARMORICAINE 17H55 LES INNOCENTES 17H10 UN VRAI FAUSSAIRE 18H30 PURSUIT OF LONELINESS 4€ 15H40 SAINT AMOUR 15H00 NOUVELLES DE MARS 15H00 BELGICA 15H10 AVE CÉSAR ! 17H45 L’HISTOIRE DU GÉANT... 17H00 CHOCOLAT 17H30 MERCI PATRON ! 17H20 ANOMALISA 19H45 NOUVELLES DE MARS 19H30 AVE CÉSAR ! 19H20 ENCORE HEUREUX 19H10 CAROL 21H50 SAINT AMOUR 21H40 NOUVELLES DE MARS 21H15 BELGICA 21H30 TEMPÊTE T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE 9 4€ 13H30 THE REVENANT 13H50 SAINT AMOUR 13H40 UN VRAI FAUSSAIRE 11H40 SAINT AMOUR 11H50 UN VRAI FAUSSAIRE 12H00 ANOMALISA 13H45 THE REVENANT 13H40 SUITE ARMORICAINE 13H50 bébé PURSUIT OF LONELINESS 16H45 SAINT AMOUR 16H30 THE REVENANT 15H45 L’HISTOIRE DU GÉANT... 18H50 MERCI PATRON ! 17H45 CHÂTEAU DE L’ARAIGNÉE 20H45 THE REVENANT 19H30 SAINT AMOUR 19H55 Cinélatino ALIAS MARIA 21H40 SPOTLIGHT 21H50 Cinélatino L’ÉTREINTE DU... 4€ 14H00 SAINT AMOUR 13H50 AVE CÉSAR ! 14H10 THE DANISH GIRL 13H30 TEMPÊTE 16H00 AVE CÉSAR ! 15H50 NOUVELLES DE MARS 16H30 MERCI PATRON ! 15H20 DEMAIN 18H10 SAINT AMOUR 17H50 NOUVELLES DE MARS 18H20 NAHID 17H40 TEMPÊTE 20H15 L’HISTOIRE DU GÉANT... 19H50 AVE CÉSAR ! 20H20 MERCI PATRON ! 19H30 LES INNOCENTES 22H15 SAINT AMOUR 22H00 NOUVELLES DE MARS 22H10 JANIS 21H40 BELGICA T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE MER 11H15 LES INNOCENTES 11H00 LES SALAUDS DORMENT 11H45 PURSUIT OF LONELINESS 11H10 LES INNOCENTES 11H20 THE REVENANT 11H40 PURSUIT OF LONELINESS 13H30 DEMAIN 14H20 SAINT AMOUR 13H40 CHÂTEAU DE L’ARAIGNÉE 16H00 THE REVENANT 16H30 TOUT EN HAUT DU... 15H50 UN VRAI FAUSSAIRE 19H10 SAINT AMOUR 18H10 20H10 L’HISTOIRE DU GÉANT... MERCI PATRON ! 17H45 Cinélatino 19H20 UN MONSTRE À MILLE... SUITE ARMORICAINE 21H15 THE REVENANT 22H00 SAINT AMOUR 22H10 Cinélatino ALIAS MARIA 11H30 SAINT AMOUR 11H40 LES INNOCENTES 11H10 THE DANISH GIRL 11H20 DEMAIN 13H40 AVE CÉSAR ! 14H00 NOUVELLES DE MARS 13H30 bébé NAHID 13H50 SAINT AMOUR 15H45 LES SAISONS 16H00 ANOMALISA 15H30 MERCI PATRON ! 15H50 CHOCOLAT 17H40 L’HISTOIRE DU GÉANT... 17H50 SAINT AMOUR 17H20 CAROL 18H10 NOUS TROIS OU RIEN 21H50 AVE CÉSAR ! 22H00 NOUVELLES DE MARS 21H40 BELGICA 22H10 MUSTANG 4€ 4€ 4€ 4€ 19H50 SAINT AMOUR 20H00 NOUVELLES DE MARS 19H40 ENCORE HEUREUX 20H15 TEMPÊTE LUN 14 MAR MAR 15 MAR T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE MAR 16H20 LES SAISONS 15H50 SAINT AMOUR 15H40 SUITE ARMORICAINE 18H15 THE REVENANT 18H00 L’HISTOIRE DU GÉANT... 18H30 UN VRAI FAUSSAIRE 21H15 THE REVENANT 20H00 SAINT AMOUR 20H15 PURSUIT OF LONELINESS 22H00 ANOMALISA 22H10 MERCI PATRON ! 10H10 DEMAIN 10H00 NOUVELLES DE MARS 10H20 CAPITAINE SANKARA 10H15 AVE CÉSAR ! 4€ 12H30 LES INNOCENTES 12H00 SAINT AMOUR 12H10 CAROL 12H30 TEMPÊTE 14H40 LES SAISONS 14H00 TOUT EN HAUT DU... 14H30 MERCI PATRON ! 14H20 ANOMALISA 16H40 CHOCOLAT 15H45 NOUVELLES DE MARS 16H30 ENCORE HEUREUX 16H10 L’HISTOIRE DU GÉANT... 19H00 SAINT AMOUR 17H45 AVE CÉSAR ! 18H30 NOUS TROIS OU RIEN 17H50 THE DANISH GIRL 21H00 SAINT AMOUR 20H00 Avant-première LES OGRES + renc. 20H40 TEMPÊTE 20H30 BELGICA T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE 13 4€ 13H50 SPOTLIGHT 13H30 LES INNOCENTES 13H40 Cinélatino ALIAS MARIA 11H55 SAINT AMOUR 11H15 SPOTLIGHT 12H15 PURSUIT OF LONELINESS 14H00 THE REVENANT 13H45 L’HISTOIRE DU GÉANT... 14H10 Cinélatino ALIAS MARIA 15H45 UN VRAI FAUSSAIRE 16H05 LES INNOCENTES 17H00 THE REVENANT 17H35 SAINT AMOUR 18H20 MERCI PATRON ! 20H00 THE REVENANT 19H40 QUI MARCHE SUR LA... 20H15 SUITE ARMORICAINE 21H00 Cinélatino PAULINA 11H55 SAINT AMOUR 12H20 AVE CÉSAR ! 12H15 NOUS TROIS OU RIEN 11H50 CAROL 14H00 SAINT AMOUR 14H30 NOUVELLES DE MARS 14H20 LES SAISONS 14H10 DEMAIN 16H00 TEMPÊTE 16H40 LES INNOCENTES 16H20 ENCORE HEUREUX 16H30 L’HISTOIRE DU GÉANT... 17H50 SAINT AMOUR 18H50 ANOMALISA 18H20 MERCI PATRON ! 18H30 AVE CÉSAR ! 20H00 Avant-première T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE DIM 10H50 THE REVENANT 11H20 CHÂTEAU DE L’ARAIGNÉE 11H10 AU-DELÀ DES... (D) 12H15 SAINT AMOUR 11H10 SUITE ARMORICAINE 12H10 Cinélatino ALIAS MARIA 14H20 SPOTLIGHT (D) 14H00 QUI MARCHE SUR LA... 14H10 MERCI PATRON ! 16H50 SAINT AMOUR 15H30 THE REVENANT 16H00 LES INNOCENTES 18H30 ANOMALISA (D) 18H15 PURSUIT OF LONELINESS 19H00 21H00 L’HISTOIRE DU GÉANT... THE REVENANT 20H30 Semaine du Cerveau LE CONGRÈS + rencontre 20H10 22H00 UN VRAI FAUSSAIRE SAINT AMOUR 15H30 AVE CÉSAR ! 15H40 NOUVELLES DE MARS 15H10 ENCORE HEUREUX 15H20 SAINT AMOUR 17H45 SAINT AMOUR 17H40 L’HISTOIRE DU GÉANT... 17H10 NAHID (D) 17H30 TEMPÊTE 19H50 AVE CÉSAR ! 19H40 NOUVELLES DE MARS 19H15 MUSTANG 19H30 NOUS TROIS OU RIEN 4€ 4€ 4€ 4€ NO LAND SONG + concert 20H50 NOUVELLES DE MARS 20H10 BELGICA 20H40 CHOCOLAT 22H00 SAINT AMOUR 21H40 NOUVELLES DE MARS 21H15 BELGICA 21H30 AVE CÉSAR ! 16 MAR JEU 17 MAR T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE MER T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE GARDAREM LA MÉNUDA ! Non aux Portes de Gascogne est un collectif citoyen contre le projet inutile et nuisible de méga-centre-commercial «Val Tolosa» (ex-Portes de Gascogne) sur le Plateau de la Ménude, à deux pas de Toulouse. Venez les rejoindre sur gardaremlamenude.com 11H00 THE REVENANT 11H40 SAINT AMOUR 11H50 Cinélatino UN MONSTRE À MILLE... 14H00 AVE CÉSAR ! 13H45 A PERFECT DAY 13H30 SUITE ARMORICAINE 4€ 16H05 LES SAISONS 15H55 QUI MARCHE SUR LA... 16H20 L’HISTOIRE DU GÉANT... 17H55 SAINT AMOUR 17H15 THE REVENANT 18H15 LES INNOCENTES 20H00 A PERFECT DAY 20H15 Cinélatino 22H10 AVE CÉSAR ! 20H30 ÉVOLUTION 22H15 Cinélatino ALIAS MARIA 14H10 LES OGRES 14H20 SAINT AMOUR 13H50 MUSTANG 13H30 NOUVELLES DE MARS 16H20 TOUT EN HAUT DU... 15H45 LES INNOCENTES 15H30 NOUS TROIS OU RIEN 17H00 L’HISTOIRE DU GÉANT... 18H00 LES SAISONS 17H50 DEMAIN 17H30 CHOCOLAT 19H00 LES OGRES 20H00 SAINT AMOUR 20H10 MERCI PATRON ! 19H50 NOUVELLES DE MARS 21H45 AVE CÉSAR ! 22H00 TEMPÊTE 22H00 ENCORE HEUREUX 21H50 BELGICA 13H30 THE REVENANT 13H40 SAINT AMOUR 13H50 SUITE ARMORICAINE 16H30 A PERFECT DAY 15H45 L’HISTOIRE DU GÉANT... 16H40 ÉVOLUTION 18H40 AVE CÉSAR ! 17H50 Cinélatino PAULINA 18H20 PURSUIT OF LONELINESS 20H45 THE REVENANT 20H00 SAINT AMOUR 20H15 Cinélatino ALIAS MARIA 22H05 A PERFECT DAY 22H10 MERCI PATRON ! 16H20 SAINT AMOUR 15H10 LES OGRES 15H40 NOUVELLES DE MARS 16H10 MERCI PATRON ! 18H20 TEMPÊTE 17H50 LES INNOCENTES 17H40 MUSTANG 18H00 BELGICA 20H10 22H10 AVE CÉSAR ! SAINT AMOUR 20H00 21H50 L’HISTOIRE DU GÉANT... ANOMALISA 19H40 22H00 CHOCOLAT NOUVELLES DE MARS 20H30 Semaine du Cerveau LE MONDE DE NATHAN + rencontre 4€ 4€ 4€ EVA NE DORT PAS + rencontre Cercles de Silence : tous les derniers mardis du mois de 18h30 à 19h30, à l’initiative des frères franciscains et des membres de la famille franciscaine toulousaine, des hommes et des femmes de tous horizons et de toutes sensibilités se retrouvent place du Capitole, en silence et en prière, pour dénoncer l’enfermement par le gouvernement dans des centres de rétention des personnes étrangères en situation irrégulière. MAR DIM 20 MAR LUN 21 MAR MAR 22 MAR T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE 19 19H30 SAINT AMOUR 20H15 TEMPÊTE 20H00 MUSTANG 19H50 NOUVELLES DE MARS 21H30 LES OGRES 22H10 JANIS (D) 22H00 CHOCOLAT 21H50 BELGICA T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE SAM 16H20 ENCORE HEUREUX 15H55 NOUVELLES DE MARS 17H30 L’HISTOIRE DU GÉANT... 17H50 AVE CÉSAR ! 18H10 ANOMALISA 18H00 MERCI PATRON ! 11H40 SAINT AMOUR 11H50 AVE CÉSAR ! 11H20 A PERFECT DAY 13H50 THE REVENANT 14H00 DEMAIN (D) 13H30 UN VRAI FAUSSAIRE 16H50 AVE CÉSAR ! 16H20 (D) TOUT EN HAUT DU... 15H20 Cinélatino ALIAS MARIA 19H00 SAINT AMOUR 18H00 (D) QUI MARCHE SUR LA... 17H20 MERCI PATRON ! 21H15 Cinélatino 19H20 A PERFECT DAY 19H10 SUITE ARMORICAINE 21H30 THE REVENANT 22H00 ÉVOLUTION 10H00 Install/Crypto Party NOUVEAUX LOUPS... 11H15 LES OGRES 11H40 NOUS TROIS OU RIEN 11H45 CHOCOLAT 13H00 CAROL 14H00 TEMPÊTE 13H40 ENCORE HEUREUX 13H50 bébé ANOMALISA 15H20 TOUT EN HAUT DU... 15H50 AVE CÉSAR ! 15H30 THE DANISH GIRL 15H40 NOUVELLES DE MARS 17H00 SAINT AMOUR 18H00 DEMAIN 17H50 MUSTANG 17H40 MERCI PATRON ! 19H00 LES OGRES 20H20 L’HISTOIRE DU GÉANT... 20H00 LES INNOCENTES 19H30 BELGICA 21H45 AVE CÉSAR ! 22H15 SAINT AMOUR 22H10 TEMPÊTE 22H00 NOUVELLES DE MARS T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE MAR 22H00 AVE CÉSAR ! 22H10 SAINT AMOUR 21H50 L’ÉTREINTE DU... (D) 11H00 THE REVENANT 11H20 LES INNOCENTES (D) 11H30 Cinélatino ALIAS MARIA 14H00 SAINT AMOUR 13H40 A PERFECT DAY 13H30 MERCI PATRON ! 16H10 AVE CÉSAR ! 15H50 LES SAISONS 15H20 L’HISTOIRE DU GÉANT... 18H20 SAINT AMOUR 17H45 A PERFECT DAY 17H20 SUITE ARMORICAINE 20H30 THE REVENANT 19H55 AVE CÉSAR ! 20H10 PURSUIT OF LONELINESS 22H00 Cinélatino PAULINA 22H10 ÉVOLUTION 12H10 LES OGRES 12H30 REGARDS SUR NOS... NOUVELLES DE MARS 10H30 (D) 12H20 CAPITAINE SANKARA LES INNOCENTES 11H20 NOUS TROIS OU RIEN 15H00 TEMPÊTE 14H30 (D) TOUT EN HAUT DU... 14H40 ENCORE HEUREUX 13H20 MUSTANG 16H50 AVE CÉSAR ! 16H10 SAINT AMOUR 16H30 CHOCOLAT 15H20 BELGICA 19H00 L’HISTOIRE DU GÉANT... 18H15 LES OGRES 18H50 ANOMALISA 17H45 Cinélatino LE PROFESSEUR DE... T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE 18 4€ 18H00 L’HISTOIRE DU GÉANT... 18H15 PURSUIT OF LONELINESS 19H00 THE REVENANT 20H00 A PERFECT DAY 20H10 ÉVOLUTION 11H00 THE REVENANT 12H00 A PERFECT DAY 12H20 ÉVOLUTION 14H00 SAINT AMOUR 14H15 AVE CÉSAR ! 14H05 ALIAS MARIA 16H10 MERCI PATRON ! 16H20 PURSUIT OF LONELINESS 16H00 LES SALAUDS DORMENT 18H00 THE REVENANT 18H15 A PERFECT DAY 18H55 UN VRAI FAUSSAIRE 21H00 SAINT AMOUR 20H30 + rencontre 12H00 SAINT AMOUR 11H40 AVE CÉSAR ! 11H50 LES OGRES 12H05 BELGICA 14H00 DEMAIN 13H45 NOUVELLES DE MARS 14H40 LES INNOCENTES 14H30 (D) ENCORE HEUREUX 16H20 L’HISTOIRE DU GÉANT... 15H40 CAROL (D) 16H45 MERCI PATRON ! 16H15 MUSTANG (D) 18H15 LES OGRES 18H00 TEMPÊTE 18H30 THE DANISH GIRL (D) 18H10 NOUVELLES DE MARS 21H00 SAINT AMOUR 20H00 Avant-première T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE VEN 11H00 THE REVENANT 11H50 UN VRAI FAUSSAIRE 11H10 LES SALAUDS DORMENT 11H00 THE REVENANT 11H45 SAINT AMOUR 12H20 (D) PURSUIT OF LONELINESS 14H00 bébé A PERFECT DAY 13H50 (D) LES SALAUDS DORMENT 14H15 (D) L’HISTOIRE DU GÉANT... 16H10 MERCI PATRON ! (D) 16H50 SUITE ARMORICAINE 16H20 (D) UN VRAI FAUSSAIRE 18H00 THE REVENANT 18H15 ÉVOLUTION 21H00 AVE CÉSAR ! 19H45 A PERFECT DAY 20H00 (D) CHÂTEAU DE L’ARAIGNÉE 22H00 SAINT AMOUR 22H10 ALIAS MARIA 15H00 DEMAIN (D) 15H20 LES OGRES 15H50 TEMPÊTE 15H40 NOUVELLES DE MARS 17H20 SAINT AMOUR 18H00 (D) NOUS TROIS OU RIEN 17H40 (D) LES INNOCENTES 17H50 MERCI PATRON ! (D) 19H30 TEMPÊTE 20H00 (D) AVE CÉSAR ! 19H50 BELGICA 19H40 NOUVELLES DE MARS 21H20 LES OGRES 22H10 (D) L’HISTOIRE DU GÉANT... 22H20 ANOMALISA (D) 21H50 SAINT AMOUR 4€ 4€ 4€ 4€ 14H00 A PERFECT DAY 13H45 SAINT AMOUR 14H05 Cinélatino ALIAS MARIA 16H10 SUITE ARMORICAINE 15H50 CHÂTEAU DE L’ARAIGNÉE 16H00 LES INNOCENTES 13H40 SAINT AMOUR 14H30 LES OGRES 14H00 DEMAIN 13H45 LES INNOCENTES 15H40 TEMPÊTE 4€ 10H15 LES SAISONS (D) 10H00 + rencontre 4€ 4€ 4€ 4€ UN MONSTRE À MILLE TÊTES + rencontre 21H00 DEMAIN 21H10 SAINT AMOUR 20H40 NOUVELLES DE MARS 20H00 + spectacle MERCI PATRON ! SI JE TE GARDE DANS MES CHEVEUX 20H45 SUITE ARMORICAINE ROYAL ORCHESTRA + concert 20H50 CHOCOLAT (D) 20H15 Semaine de l’Antiquité JULES CÉSAR + rencontre DOCUMENTAIRE SUR L’IMPROVISATION THEATRALE LIBERTE, EGALITE, IMPROVISEZ ! L’improvisation théâtrale peut servir à tous, et en toutes circonstances. Faire de celle-ci une discipline scolaire reconnue par les pouvoirs publics, c’est le défi que Jamel Debbouze, Alain Degois, créateur de la compagnie Déclic Théâtre, et Marc Ladreit de Lacharrière, un homme d’affaires, se sont fixé. Ce documentaire témoigne de leur engagement. L'impro est un outil d’intégration qui brise les barrières et les codes : donner à tous les jeunes l'accès à l’improvisation s'avère un moyen d’équilibrer leurs chances de réussite, quel que soit leur milieu social ou culturel. Le travail réalisé dans celui d’un collège bordelais constitue le fil rouge de ce documentaire. UTOPIA TOURNEFEUILLE La Ligue d’Improvisation Collégienne (LIC) organise deux évènements majeurs JEUDI 10 MARS de 10h à 12h Projection du documentaire Liberté, Egalité, Improvisez suivie d’une rencontre débat sur la création d’atelier de théâtre d’improvisation pour un public de jeunes Matinée réservée aux professionnels des structures jeunesses : élus, chefs d’établissement, responsables et directeurs. Réservation obligatoire. DIMANCHE 17 AVRIL, Si Vivre Ensemble devenait un Jeu Matin : Documentaire Liberté, Egalité, Improvisez. Après Midi : Stage Théâtre d’Impro animé par des comédiens professionnels Informations / Réservations [email protected] Hervé au 06 80 43 95 44 www.legranditheatre.com www.asso-melting.com Lundi 21 mars à 20h, avant première musicale à Tournefeuille animée par l'Ensemble de harpes et de clarinettes de l'Ecole d'Enseignements Artistiques de Tournefeuille, direction Mathilde Sandoz et Nicolas Dupeyron. Cette séance sera majorée de 2€, places en prévente dès le 10 mars. ROYAL ORCHESTRA Film documentaire de Heddy HONIGMANN Pays-Bas 2015 1h34 VOSTF (néerlandais, anglais, espagnol et russe) avec le chef et les musiciens du Royal Concertgebouw Orchestra (RCO) d'Amsterdam… Le tour du monde en cinquante concerts ! Ainsi s'appelait dans un premier temps cet incroyable documentaire, d'une simplicité vraie, qui nous a tous emballés au Festival de La Rochelle, avant d'être débaptisé. On aimait ce premier titre : Le tour du monde en cinquante concerts… Comme un petit clin d'œil à Jules Vernes qui disait bien la patte espiègle et subtile de la réalisatrice Heddy Honigmann. D'un travail de commande (passée par le prestigieux Royal Concertgebouw Orchestra d'Amsterdam pour célébrer ses 125 ans) elle a réussi à faire une véritable aventure de vie qui se déguste comme un roman ! Ce n'était pourtant pas gagné d'avance : comment filmer la tournée internationale de cet organisme presque tentaculaire (une tête qui dirige et de multiples bras : plus de cinquante musiciens) et en faire une œuvre vivante, cohérente, originale, qui tienne le spectateur en haleine ? Comment trouver des plans d'attaque originaux, ne pas sombrer dans le « déjà vu » ? Heddy Honigmann réussit tout cela avec brio et dirige sa caméra avec les gestes précis et limpides d'un véritable chef d'orchestre. Toujours à capter la petite chose, le menu détail qui en disent plus long que bien des discours et ménagent des moments de respirations joviaux ou tendres. Son plaisir indéniable derrière la caméra est immédiatement perceptible, communicatif et jamais elle ne se met en avant. Cinéaste discrète, marionnettiste de l'ombre, qui nous entraîne avec bonheur dans les coulisses, l'intimité des virtuoses et même celle de leurs plus modestes admirateurs. La musique devient plus qu'un simple loisir, elle est un art de vivre démocratique, presque une philosophie. Elle est aussi un langage à part qui relie entre eux les mélomanes venus de tous horizons. De Saint Pétersbourg à Buenos Aires en passant par Soweto… Heddy ne se contente pas de survoler les sujets et en peu de plans elle brosse un contexte politique, humain… passionnant. Première séquence : mais quel est ce petit point insignifiant sur cette grande scène, perdu au milieu de cet immense opéra vide qui semble l'engloutir ? Voilà le percussionniste de cette formation symphonique ! Et c'est fort malin de commencer par lui. Le bougre parle de son boulot avec tant d'humilité et de drôlerie que, d'un coup de baguette, il brise la glace et un mythe. La grande musique n'est pas une affaire d'élite, elle aussi accessible aux petites oreilles, celle des obscurs, des sans-grade. Elle est avant tout une merveilleuse aventure à la portée de tous. On finirait même par croire qu'un jour elle parviendra à briser les ridicules frontières érigées par la petitesse des hommes ! Lundi 21 mars à 20h30 à Toulouse, en partenariat avec Les Ateliers du monde (LAM) et le Festival Guitare d'Aucamville. Séance unique suivie d'une rencontre avec la réalisatrice Jacqueline Caux et la musicienne Kamilya Jubran (achetez vos places à partir du samedi 12 mars). SI JE TE GARDE DANS MES CHEVEUX Jacqueline Caux France 2013 1h10 Prix SACEM du meilleur documentaire musical 2014 avec les musiciennes Hadda ou Akki (Maroc), Amina Srarfi (Tunisie), Oum Kalthoum (Egypte archive de 1961), Waed Bouhassoun (Syrie), Kamilya Jubran (Palestine), Warda El Djazaïria (Algérie). Lundi 14 mars à 20h, avant première musicale à Tournefeuille, ciné-concert avec Alima (ex Monkomarok) trio chanson/Folk avec les musiciens loic schild et Fabrice Dang. Des textes ecrits en français et en arabe : beaux charnels et sans concession. Places en prévente dès le 1er mars, tarif unique 8€ No Land's Song Documentaire réalisé par Ayat Najafi France / Allemangne 2014 1h33 Le titre de ce film est une allusion directe à ce tabou qu’est - dans les pays arabes - la chevelure des femmes, qui devrait être cachée, alors que toutes les musiciennes qui ont participé à ce film refusent de porter le voile. Ce film est, de fait, un manifeste. Il présente l’histoire actuelle de plusieurs femmes Arabes ou Berbères, chanteuses, musiciennes, compositrices et résistantes, originaires du Maghreb comme du Machreq. En contradiction assumée avec le contexte de défiance actuelle vis-à-vis de ces cultures, ce film veut montrer la force d’affirmation de ces femmes qui se battent avec détermination pour imposer leur talent, leur art, leur engagement social, ainsi que leur féminité sans voile. Il ambitionne également de montrer comment leur force créatrice s’appuie sur de nouvelles attitudes mais aussi sur la puissance et la beauté de poétiques très anciennes qui rendent compte de l’extrême diversité de ces mondes, que l’on a trop souvent tendance à amalgamer en un unique univers. Ce film a aussi une dimension politique directe puisqu’il a été tourné avec des musiciennes originaires de plusieurs pays actuellement en grand déséquilibre : la Tunisie, la Syrie, la Palestine. Ces contextes violents dans lesquels elles vivent, ou qu’elles ont dû fuir, ont évidemment un impact considérable sur leur art. En amont et en écho ! Samedi 19 mars, de 10h à 16h à la Salle San Subra (M St Cyprien) : Les Ateliers du Monde proposent l’ ATELIER-RENCONTRE « Un poème pour Palestine » avec la chanteuse et oudiste Kamilya Jubran, ouvert à tous sans aucun prérequis. Une occasion de porter un nouveau regard sur la culture palestinienne telle qu’elle peut être vécue dans l’exil tout en découvrant et s’initiant à une facette peu connue du chant arabe d’aujourd’hui… Renseignements et réservations : 05 34 33 71 49 Jeudi 17 mars à 21h00, le festival Guitare d’Aucamville propose un CONCERT avec Kamilya Jubran. Réservation et renseignements : 05 61 47 37 55 Depuis la révolution de 1979, l'Iran interdit aux femmes et particulièrement aux solistes de chanter devant un public mixte. En effet, selon les dires de la guidance islamique, toute voix féminine serait susceptible d'atteindre une fréquence sonore pouvant provoquer du plaisir, voire de l'ivresse, à un spectateur masculin… Malgré cette interdiction, la jeune compositrice Sara Najafi a décidé de tout mettre en œuvre pour faire raisonner les voix de ses consœurs au cœur de Téhéran. Défiant la censure et les difficultés, il lui a fallut prés de trois ans pour parvenir à ses fins. Ce documentaire, réalisé par son frère Ayat Najafi, nous entraîne en musique dans les pas agiles et déterminés de cette jeune iranienne. Tout commence en 2011 lorsque Sara entreprend de tendre un pont culturel entre son pays et la France en organisant officiellement un concert de femmes. Prenant contact avec des chanteuses iraniennes (Parvin Namazi), tunisienne (Emel Mathlouthi) arménienne (Sayeh Sodeyfi) et françaises (Élise Caron et Jeanne Cherhal), elle souhaite intrinsèquement se servir de cet évènement pour faire changer les mentalités locales en montrant aux autorités à quel point l’art lyrique peut transcender les mœurs. Le ministère et les chefs religieux ne l'entendent cependant pas de cette oreille : considérant cette requête farfelue comme un acte révolutionnaire, ils ne fournissent à Sara aucune autorisation et font même peser des menaces à son encontre. Armée de son dictaphone dissimulé sous son hijab, la jeune fille enregistre tous ses rendez-vous ministériels afin de montrer au monde à quel point l'interdiction de faire chanter une soliste est totalement dénuée de sens. En effet, à chacune de ses visites, Sara doit faire face à d’archaïques bureaucrates qui lui imposent des barrières frisant le ridicule : si ce concert est toléré, il devra être complété par des musiciens hommes, personne ne pourra danser ou gesticuler sur scène, les voix de femmes devront être couvertes par les accompagnements, quant aux membres du public, ils seront tous sélectionnés à l'avance… Malgré la pression, Sara ne renonce pas. saison 2015/2016 Midi-Pyrénées Formules de 12 à 17€ Tout à volonté et végétarien : salades, soupe, tartes salées, plat du jour, desserts... 05 61 22 49 25 Ouvert 7 jours/7, 365 jours/an 2 bis, rue du Puits Vert www.lafaimdesharicots.fr Grep Groupe de Recherche pour l’Education et la Prospective • Samedi 13 Février 17h00 TBS (ESC) L’individu est-il ingouvernable en régime libéral ?” Roland GORI, psychanalyste, Professeur Émérite de psychologie et de psychopathologie cliniques. Vendredi 19 Février 20h00 TBS (ESC) “Les dix guerres en Syrie” Hala KODMANI, journaliste franco-syrienne, Prix de l’association de la presse diplomatique en 2013. Jeudi 10 Mars 20h00 INSA (Rangueil) Entrée libre et gratuite — Cycle Éducation — “Les nouvelles façons d’enseigner pour favoriser les apprentissages” André TRICOT, professeur à l’ESPE de Midi-Pyrénées et Claude MARANGES, professeur à l’INSA de Toulouse. Mardi 15 Mars 18h00 salle Duranti-Osète Entrée libre et gratuite — Lectures croisées — “Bad girl” de Nancy Huston Jacqueline ROBERT, animatrice du GREP. Samedi 19 Mars 17h00 TBS (ESC) “La révolution des objets connectés se passe à Labège. L’entrepreneur et son éco-système” Ludovic LE MOAN, P.D.G. de Sigfox, opérateur télécom mondial de référence pour l’internet des objets. • Entrée : 6 €, réduit 2€, gratuit pour les adhérents programme détaillé, adhésions www.grep-mp.fr 05 61 13 60 61 ENCORE HEUREUX Benoît GRAFFIN France 2015 1h33 avec Sandrine Kiberlain, Edouard Baer, Bulle Ogier, Benjamin Biolay… PREJUDICE ou « La Maison des ours » Antoine CUYPERS Belgique 2015 1h45 avec Nathalie Baye, Arno Hintjens, Thomas Blanchard, Ariane Labed, Eric Caravaca, Cathy Min Jung, Julien Baumgartner… Scénario d'Antoine Cuypers et Antoine Wauters On se souvient du célèbre « familles, je vous hais ! » lancé en son temps par André Gide. Une formule passée largement de mode de nos jours au profit d'un retour en grâce du couple et de la famille dûment estampillés par Monsieur le Maire, voire même par la sainte Église, apostolique et romaine. Mais bonne nouvelle aujourd'hui pour ceux qui, à l'instar de notre glorieux écrivain, ne kiffent pas trop cette infernale engeance. Préjudice nous fait ainsi dégringoler à grande vitesse dans les tréfonds de l'âme humaine en compagnie de quelques acteurs de haut vol : Nathalie Baye et Arnaud en parents terribles et surtout Thomas Blanchard, le cœur battant déchirant du film, incapable malgré sa souffrance de couler sa différence dans le moule des conventions. Tous les ingrédients d'une bonne et sympathique petite fête étaient pourtant réunis au programme de ces retrouvailles familiales : une séduisante maison de maître avec son parc majestueux, une belle table dressée sous les frondaisons à côté d'un barbecue auprès duquel s'affaire le pater familias. Une cuisine confortablement aménagée dans laquelle s'active la mère en compagnie de sa belle-fille. Autant d'harmonie et de bonheur paisible nous inviteraient presque à partager quelques instants avec cette gentille famille. Sauf que finit par flotter dans la conversation entre les deux femmes un « je ne sais quoi », comme disent les anglais dans notre langue, qui tendrait à suggérer que l'harmonie pourrait bien n'être que de façade… L'imperceptible tension disparaît un temps sous l'effet de la bonne humeur, du bon vin et de la convivialité un peu forcée d'un gendre qui paraît redouter comme la peste les climats de tension. Le malheureux sera servi alors que monte du sous-sol les coups sourds de la course sur tapis roulant du fils maudit, le vilain petit canard, celui qui bientôt sèmera le trouble par sa seule et inconfortable présence… TOULOUSE & TOURNEFEUILLE Voilà un film dont il n'était pas joué d'avance qu'il se retrouve dans nos salles. En effet il règne dans le cinéma une règle figée dans le marbre blanc des habitudes : il y a des films « pour nous » et des films « pas pour nous ». Vous aurez compris qu'il s'agit pour les premiers de ceux dont la programmation sera commercialement hasardeuse, voire franchement suicidaire. Pour les seconds, promis par la pub au plus grand succès, ils fileront dans les multiplexes. Rien d'étonnant, hélas, car ces méga-miroirs aux alouettes, gonflés au pop-corn et aux boissons sucrées, sont devenus la norme ultra-dominante. Chaque médaille ayant son revers, ces monstrueux ensembles, s'ils s'accordent bien à la laideur des zones commerciales, sont de moins en moins capables de digérer autre chose que des films lourdement formatés au détriment de la diversité tant vantée par des élus qui ne rêvent, de façon schizophrénique, que de lier leur mandat à l'inauguration d'un multiplexe. On comprendra alors que la programmation d'un film comme celui-ci, où est mis en avant avec humour la redistribution des richesses par une forme d'expropriation douce, est aussi incongrue dans ces temples de la concentration qu'un trait de lumière persistant dans un trou noir de notre galaxie… Alors bien sûr, tout cela ne nous fait pas causer du film, mais il faut bien que l'on vous explique comment Encore heureux, directement propulsé dans les multiplexes, est arrivé un mois après jusqu'à nos écrans… Dans une société, la nôtre, qui compte plus de trois millions de chômeurs, menaces de licenciement et risque de fermetures d'entreprises ne relèvent pas que de la fiction. En imaginant les aventures tragi-comiques d'un chômeur de longue durée, ce film n'élude pas les dommages provoqués par cette situation. Au bord du gouffre, son héros fragile – mais loufoque – soutenu par une femme épatante et deux enfants inventifs, traverse l'épreuve à la manière des pieds nickelés, entre situations cocasses et rires ravageurs. Comédie corrosive et tendre, Encore heureux arbore le masque de la légèreté mais, mine de rien, nous invite à une réflexion tonique sur la viabilité de la famille frappée dans ses fondements, la relativité de la morale et de la loi aux prises avec le déclassement social et le déséquilibre affectif qui s'ensuit. TOURNEFEUILLE ? uelle expérience allez-vous tenter Ouverture le 16 février 2016 39, allées Jules-Guesde La culture scientifique accoste à Toulouse au Quai des Savoirs, 3500m 2 entièrement dédiés aux connaissances scientifiques, numériques et technologiques. Chaque visiteur y devient u n véri ta b l e exp l orateu r en déa mb u l a nt de l’immense Salle d’exposition au Hall des manips, ou en passant par le Quai des Petits. Pour inaugurer les lieux, petits et grands pourront découvrir la grande exposition “Sacrée Science!”. www.quaidessavoirs.fr RÉTROSPECTIVE AKIRA KUROSAWA – Acte 1 à Toulouse Trois films sur cette gazette, la suite sur la prochaine - Copies numériques – Versions restaurées « Kurosawa est un prodige de la nature et son œuvre constitue un véritable don au cinéma et à tous ceux qui l’aiment. » (Martin Scorsese) Né en 1910, décédé en 1998, Akira Kurosawa est l’un des plus grands réalisateurs du cinéma japonais (et mondial !), auteur d'un nombre considérable de chefs d'œuvre puissants et indémodables. En cinquante ans de carrière – premier film en 1943 : La Légende du grand Judo ; dernier film en 1993 : Madadayo – le cinéaste a touché à tous les genres : le film d’action, la fresque historique, le film noir, le drame intimiste… Grand connaisseur de la littérature occidentale, il a également transposé de nombreux auteurs à l’écran : de Shakespeare à Maxime Gorki en passant par l'auteur de polar Ed McBain… sa femme, Asaji. Celle-ci lui conseille de forcer le destin en assassinant Tsuzuki… À nouveau, le réalisateur de Rashômon excelle dans la représentation de la folie humaine, prouvant ainsi qu’il est bien le digne descendant (branche asiatique) du grand dramaturge britannique. LES SALAUDS DORMENT EN PAIX Akira KUROSAWA Japon 1960 2h30 VOSTF Noir & Blanc avec Toshiro Mifune, Takeshi Kato, Takashi Shimura, Masayuki Mori… Scénario de Akira Kurosawa, Shinobu Hashimoto, Hideo Oguni, Eijiro Hisaita, Mike Y. Inoue QUI MARCHE SUR LE CHÂTEAU LA QUEUE DU TIGRE… DE L'ARAIGNÉE Écrit et réalisé par Akira KUROSAWA Japon 1945 1h VOSTF Noir & Blanc INÉDIT EN FRANCE avec Denjiro Okochi, Susumu Fujita, Kenichi Enomoto, Masayuki Mori… D'après la pièce de kabuki Ataka, elle-même inspirée d'un drame du nô 1185. Les guerres de clans font rage au Japon. Le prince Yoshitsune est pourchassé par son frère aîné, jaloux de sa récente victoire sur le clan Heike. Yoshitsune prend alors la fuite, aidé par six fidèles vassaux déguisés en moines pour tromper leurs poursuivants. Mais avant de quitter le territoire, il leur faut traverser le poste-frontière d’Ataka, minutieusement gardé par les hommes de son frère… Dix ans avant Les Sept Samouraïs, le cinéaste offre une somptueuse variation du film de sabre, en livrant ce quasi huisclos qui parvient avec élégance à mélanger comédie et tragédie. Akira KUROSAWA Japon 1957 1h50 VOSTF Noir & Blanc avec Toshiro Mifune, Isuzu Yamada, Minoru Chiaki, Takashi Shimura… Scénario de Shinobu Hashimoto, Ryuzo Kukushima, Akira Kurosawa et Hideo Oguni, d'après Macbeth de William Shakespeare « En tournant Le Château de l’Araignée, j’ai oublié Shakespeare et fait le film comme s’il s’agissait d’une histoire de mon pays. » Dans le Japon féodal (xvie siècle), alors que les guerres civiles font rage, les généraux Washizu et Miki rentrent victorieux chez leur seigneur Tsuzuki. Ils traversent une mystérieuse forêt et rencontrent un esprit qui leur annonce leur destinée : Washizu deviendra seigneur du château de l’Araignée, mais ce sera le fils de Miki qui lui succèdera. Troublé par cette prophétie, Washizu se confie à Monsieur Iwabuchi, puissant homme d’affaires, s’apprête à marier sa fille Yoshiko à son secrétaire particulier, Koichi Nishi. Les festivités du repas de noces sont troublées par une succession d’événements : l’arrestation de l’un des comptables de la société et l’arrivée d’une mystérieuse pièce montée faisant écho au suicide d’un employé cinq ans auparavant… Éclate bientôt un scandale financier mettant en cause le fonctionnement de la compagnie… Les Salauds dorment en paix (quel titre !) est né de la volonté de Kurosawa de tourner un film sur la corruption de la haute finance au Japon, principal fléau de l'après-guerre selon le cinéaste. C'est noir et c'est magnifique ! Lundi 21 mars à 20h15 à Tournefeuille, projection unique suivie d’un débat avec Matthieu Soler (docteur en Sciences de l’Antiquité) et Guillaume de Méritens (doctorant en Sciences de l’Antiquité), dans le cadre de la Semaine de l’Antiquité (achetez vos places à partir du 12 mars). JULES CÉSAR Écrit et réalisé par Joseph L. MANKIEWICZ USA 1953 2h VOSTF avec Marlon Brando, James Mason, John Gielgud, Louis Calhern, Edmund O’Brien, Deborah Kerr... D’après la pièce de William Shakespeare. En 44 avant Jésus-Christ, Jules César est virtuellement devenu le dictateur de Rome. Sa soif de puissance inquiète son entourage. Un groupe de conspirateurs a décidé de l’assassiner. Dirigés par Cassius, les conjurés cherchent le soutien du très respectable Brutus qui admire César mais considère son ambition contraire aux intérêts de Rome. Brutus se rallie à leur cause. Aux Ides de Mars, Calpurnia, la femme de César, le supplie de ne pas se rendre au Sénat car elle a fait un rêve de mauvais augure. Mais César se croit invulnérable… Au Sénat, il s’écroule sous les coups de poignards de Casca, Cassius et des autres conjurés. C’est Brutus qui lui porte le dernier coup. Brutus explique les raisons profondes de son geste à la foule des Romains rassemblés, mais Marc-Antoine, le protégé de César, prend la parole immédiatement après lui et retourne l’opinion contre les conjurés qui sont obligés de fuir… Avec cette adaptation magnifique de la pièce de Shakespeare, Mankiewicz confirme une fois de plus son statut de créateur hors-norme à Hollywood. Dans des décors stylisés, évitant toute facilité spectaculaire, il suit au plus près les visages et les expressions de ses acteurs, tous remarquables : James Mason en Brutus, John Gielgud en Cassius et Marlon Brando en Marc-Antoine sont exceptionnels, restituant au mieux la force et la subtilité du texte de Shakespeare. Pour cette nouvelle édition de la Semaine de l’Antiquité, l’Artela (Arela Toulousaine) ainsi que les associations Aparea, les Amis du musée Saint-Raymond, Tempus Historiae et Périples se retrouvent pour proposer, du 21 au 27 mars, une série de manifestations autour du thème L’Antiquité dans les sens, qui permettra d’étudier le corps et ses cinq sens. L’ÉTREINTE DU SERPENT Ciro GUERRA Colombie 2015 2h05 VO (dialectes amazoniens et espagnol) STF Noir & Blanc avec Jan Bijvœt, Brionne Davis, Nilbio Torres, Antonio Bolivar, Yauenkü Migue… Attention, une seule séance par semaine, le vendredi aux alentours de 22h Tel un immense serpent, le fleuve rampe au milieu d'arbres centenaires, enracinés dans une terre de mystères. La nature vigilante semble tenir à l'œil celui qui s'aventure à la lisière de ses songes. La jungle amazonienne renvoie celui qui y pénètre à sa condition chétive et vulnérable. Evans fait partie de ceux-là. Ethno-botaniste passionné, il n'a pu résister à braver les dangers pour venir vérifier les dires de ses livres et partir à la recherche de la « yakruna », liane sacrée rarissime, réputée pour ses fortes vertus hallucinogènes. Il est accompagné de Karamate, le chamane quo'n lui a conseillé comme guide. Karamate, dernier représentant de son peuple, dépositaire d'un savoir unique, précieux, forgé dans des années d'oubli de soi et d'écoute de la nature. Habitué aux duperies de ceux qui cherchent à s'accaparer la terre et ses richesses, Karamate, méfiant, observe, jauge, écoute Evans et accepte en définitive de l'accompagner, même s'il sait qu'il est dans nature de la fourmi d'aimer l'argent. Voilà nos deux hommes qui s'enfoncent au cœur de la forêt et de ses envoûtements. Les souvenirs de Karamate remontent régulièrement à la surface, le voilà jeune guidant un autre homme, Théo… Ici le temps n'est pas linéaire, comme en occident. Pour les Indiens il est comme une série d'événements qui ont lieu simultanément dans plusieurs univers parallèles. Ce nouveau rythme, cette expérimentation constante pénètre peu à peu chaque fibre des deux explorateurs, Evans et Théo, bouleverse leurs sens, leurs croyances. Le périple se transforme en quête initiatique hallucinante, hallucinogène, à des années de distance. Tout cela est superbement interprété, mis en scène dans un noir et blanc profond, sensuel. On s'enfonce nous aussi dans la beauté intimidante de l'Amazonie, pris au piège d'un royaume intemporel dominé par une nature qui ne nous appartient pas et tout juste nous tolère, où seuls les humbles peuvent subsister. TOULOUSE CINÉLATINO - 27e RENCONTRES de Toulouse du 19 au 29 Mars Dimanche 20 mars à 17h45 à Tournefeuille : reprise du film de clôture du festival, projection unique en avant-première. LE PROFESSEUR DE VIOLON (HELIOPOLIS) Sérgio Machado Brésil 2016 1h40 VOSTF avec Elzio Vieira, Fernanda de Freitas, Lázaro Ramos, Sandra Corveloni, Kaique Jesus… Samedi 19 mars à 21h15 à Toulouse : projection en avant-première suivie d’une rencontre avec le réalisateur Rodrigo Plá (achetez vos places à partir du 5/03). Deux séances supplémentaires : samedi 12/03 à 17h45 et mercredi 16/03 à 11h50 UN MONSTRE À MILLE TÊTES (UN MONSTRUO DE MIL CABEZAS) Rodrigo Plá Mexique 2016 1h14 VOSTF avec Jana Raluy, Sebastián Aguirre Bœda, Daniel Giménez-Cacho, Emilio Echevarria… PRIX DU PUBLIC • FESTIVAL DE BIARRITZ 2015 Après ce qu’on devine être une énième crise de son mari malade, Sonia décide de rendre visite au médecin-conseil de son assurance qui lui refuse un traitement, pourtant réputé efficace, et ne répond pas à ses appels. Bouleversée par cette nouvelle nuit d’angoisse, elle regroupe tous les éléments du dossier de son mari et prend par la même occasion, dans un geste trahissant son désespoir, une arme. Accompagnée de son fils, Sonia part donc au siège de la compagnie d’assurance… Avec Un monstre à mille têtes, le réalisateur mexicain Rodrigo Plá revient avec brio à ce qui avait fait le succès de son époustouflant premier film, La zona (disponible en Vidéo en Poche) : le thriller social. Récit resserré, en tension permanente, Un monstre à mille têtes est une critique acerbe de la société mexicaine, gangrénée par la corruption et la bureaucratie. Mais c’est aussi un thriller d’une efficacité redoutable, tissant une toile scénaristique complexe et haletante, faite d’aller-retours entre l’histoire en ellemême et les témoignages de ses différents protagonistes. Mais ne pensez pas avoir affaire à une course-poursuite classique débouchant sur l’attendu affrontement final : le film sème en permanence le doute, renvoyant à l’opacité d’un système dans lequel Sonia essaie désespérément de trouver une solution. Et n’oublie jamais l’humanité de chacun de ses personnages. Et nous confirme, s’il en était besoin, le talent de Rodrigo Plá. Laerte est un violoniste ambitieux qui se prépare depuis des années à passer le concours d’entrée d’un des orchestres les plus prestigieux du Brésil. Le film commence par son audition au cours de laquelle, cédant à la trop forte pression, Laerte craque et échoue sans même réussir à jouer une seule note. Sans argent et sans autre option, obligé de mentir à sa famille pour ne pas décevoir les espoirs placés en lui, Laerte accepte malgré lui d’enseigner la musique dans le quartier d’Héliopolis, l’un des plus pauvres et des plus dangereux de São Paulo. Entre le musicien désillusionné et les élèves dissipés, les débuts sont difficiles. Mais au contact de Samuel, l’un des jeunes du quartier passionné de musique et pétri de talent brut, Laerte retrouve peu à peu le plaisir de jouer, en même temps qu’il découvre la dure réalité à laquelle sont confrontés ses jeunes élèves. Et l’orchestre de fortune devient peu à peu un refuge dans lequel les notes sont de plus en plus justes… Si la trame de cette histoire peut paraître classique, la grande réussite du film est la sincérité avec laquelle il nous plonge à la fois dans le monde de la musique et dans la ville de São Paulo. Et c’est avec beaucoup de plaisir que nous voyons les différents personnages du film, tous crédibles et touchants, s’ouvrir aux autres et s’épanouir au contact de la musique. Et si la réalité et ses difficultés reprennent souvent le dessus, cette expérience de la musique en commun restera pour chacun une promesse d’évasion… Samedi 26 mars à 16h et 18h, et dimanche 27 mars à 20h à Tournefeuille, seront programmés les trois films primés dans la compétition documentaire du festival. Le palmarès sera annoncé dès le dimanche 20 mars sur le site internet du festival (cinelatino.com) et sur celui du cinéma. CINÉLATINO - 28e RENCONTRES des Cinémas d’Amérique Latine de Toulouse Mercredi 16 mars à 20h15 à Toulouse : reprise du film d’ouverture du festival, projection en avant-première suivie d’une rencontre avec le réalisateur Pablo Agüero (achetez vos places à partir du 5/03). EVA NE DORT PAS (EVA NO DUERME) Pablo Agüero Argentine 2016 1h25 VOSTF avec Gael García Bernal, Denis Lavant, Pepi Monia… Trois séances en avant-première à Toulouse : lundi 14/03 à 21h, jeudi 17/03 à 17h50, dimanche 20/03 à 22h. PAULINA (LA PATOTA) Santiago Mitre Argentine 2016 1h43 VOSTF avec Dolores Fonzi, Oscar Martinez, Esteban Lamothe… PRIX FIPRESCI DE LA CRITIQUE INTERNATIONALE ET GRAND PRIX NESPRESSO DE LA SEMAINE DE LA CRITIQUE • FESTIVAL DE CANNES 2015 Paulina, deuxième film du réalisateur argentin Santiago Mitre après El estudiante, s’ouvre sur une longue joute verbale. Dans le bureau de son juge de père, dont les ors dévoilent sa haute place dans la magistrature, Paulina tente d’expliquer les raisons qui la poussent à quitter sa prometteuse carrière d’avocate pour aller enseigner dans une région défavorisée. Son père désapprouve et s’énerve, Paulina s’entête : pour elle, les idéaux politiques ne valent rien s’ils ne sont pas incarnés, et s’ils ne servent pas des causes justes pour lesquelles il est nécessaire de s’engager personnellement. Sa ténacité aura raison de son père, et les enjeux du film sont ainsi posés : là où El estudiante s’intéressait au discours politique de manière théorique, via le parcours initiatique d’un jeune étudiant d’une université de Buenos Aires, Paulina se pose la question de la mise en pratique concrète de ces idéologies. Dès son arrivée dans la classe qui lui est assignée, Paulina se retrouve confrontée à ses contradictions : elle ne parle pas le dialecte de la région, n’arrive pas à contenir certains de ses élèves qui ne semblent que peu intéressés par cet enseignement qui lui paraît à elle si essentiel. Mais Paulina est têtue, elle s’accroche à ses convictions, jusqu’au jour où elle est violemment agressée. Déstabilisée, Paulina n’en perd pas pour autant sa détermination. Le film suit alors le cheminement de la jeune femme pour réagir aux événements tout en restant en accord avec sa vision de l’engagement. Paulina est un film profondément troublant, qui parvient à restituer la complexité de ses personnages et des situations qu’ils traversent, à en dévoiler les enjeux, et à nous faire comprendre des choix qui pourraient pourtant paraître impensables. Sans jamais céder à la facilité ni au jugement, Santiago Mitre construit avec audace et talent une histoire complexe et ambiguë, portée par un scénario d’une intelligence remarquable. En un mot : brillant. 1952, Eva Perón vient de mourir à 33 ans. Elle est la figure politique la plus aimée et la plus haïe d’Argentine. On charge un spécialiste de l’embaumer. Des années d’effort, une parfaite réussite. Mais les coups d’état se succèdent et certains dictateurs veulent détruire jusqu’au souvenir d’Evita dans la mémoire populaire. Son corps devient l’enjeu des forces qui s’affrontent pendant 25 ans. Mêlant fiction et images d’archives, et découpé en trois chapitres représentant chacun un des moments clés de l’histoire du corps de la défunte, Eva ne dort pas revient sur l’histoire d’Eva Perón qui ne s’est pas arrêtée avec sa mort. Et à travers l’itinéraire de la dépouille d’Evita, c’est tout un pan trouble de l’histoire de son pays qu’ausculte Pablo Agüero, dans un film épuré et crépusculaire. « Personne auparavant n’avait abordé la véritable histoire du corps disparu d’Eva Perón. Et c’est l’une des histoires les plus incroyables et cinématographiques qui soit. Evita, l’une des grandes figures politiques de l’histoire contemporaine, meurt au même âge que le Christ, elle est embaumée grâce à une technique inédite qui la transforme en Belle au bois dormant, mais son corps est séquestré par les militaires et caché par le Vatican, son nom provoque des soulèvements populaires pendant plus d’un quart de siècle… Eva ne dort pas commence avec le jour de sa mort et se termine sur la nuit de son enterrement, c’est-à-dire 25 ans plus tard. Car le mythe d’Evita naît au moment de sa mort, tout comme celui du Christ qui achève de se former au moment de la crucifixion ». Pablo Agüero du 11 au 20 Mars ALIAS MARIA Jose Luis RUGELES Colombie 2015 1h31 VOSTF avec Karen Torres, Carlos Clavijo, Erik ruiz, Anderson Gomez… Scénario de Diego Vivanco Maria ne s’appelle pas Maria. C’est le nom qu’elle porte depuis qu’elle a pris les armes pour rejoindre la guérilla, au cœur de la forêt amazonienne de Colombie. Un surnom (« alias » en espagnol), un pseudonyme, un nom de guerre, la marque que celle qu’elle était avant n’est plus, et qu’elle a perdu, en embrassant la cause, son nom de baptême et les traces de son passé. De Maria on ne saura pas grand chose. Ni pourquoi elle a rejoint les FARC – à moins qu’elle n’ait été enrôlée de force – ni ce qu’était sa vie. Ses parents, son village, sa famille : tout cela n’a plus d’importance pour elle et n’en aura pas plus pour nous, spectateur. Maria est une compañera, soldate armée et en treillis d’un commando composé essentiellement de femmes, souvent très jeunes. Un visage encore potelé par les rondeurs de l’enfance, un corps qui a poussé trop vite, un regard bien trop profond et trop triste pour que l’on puisse oser croire que la jeune vie de Maria fût un fleuve joyeux et insouciant. Et Maria aura beau jouer à faire craquer le vernis rosé de ses doigts abîmés, comme le font les petites filles se rêvant déjà devenues femmes, on voit bien qu’elle a perdu depuis bien longtemps l’innocence de ses treize ans. Dirigé forcément par un homme qui manie en un savant dosage paternalisme, autoritarisme et ce qu’il faut d’attentions pour contrôler ce drôle de gynécée, le commando doit rejoindre un lieu plus sûr. La jungle est l’immense champ de la terrible bataille que se livrent depuis des décennies les Forces Armées Révolutionnaires Colombiennes, l’armée gouvernementale, les narco-traficants et les milices para-militaires. Une guerre sanglante dont les civils, paysans, femmes, enfants, sont les premières victimes. Et comme Maria, bon nombre d’entre eux rejoignent les rangs des FARC, par soif d’un idéal de justice et d’équité, par l’attrait des armes et du pouvoir qu’elles confèrent mais aussi sans doute parce qu’elles offrent un toit, une protection, des repas et même les précieux services d’un médecin dont ce peuple oublié est privé. Peut-être parce qu’elle est plus coriace et déterminée que les autres, ou simplement par hasard, Maria se voit confier une mission : transporter en lieu sûr le nouveau-né du commandant. Car en dépit des précautions et des avortements pratiqués régulièrement, des bébés naissent dans la jungle. Accompagnée de deux soldats et d’un ga- min encore plus jeune qu’elle à qui l’on a donné une arme et un barda deux fois plus lourd que sa maigre carcasse, Maria s’enfonce au cœur de la forêt, le bébé contre son sein. Nous allons suivre cette improbable expédition au plus près des corps et des souffles, au plus profond du ventre de la jungle, qui définit un étrange huis-clos oppressant et moite où chaque pas de travers peut-être fatal. Le danger est partout et les règles de la guérilla, sans pitié, sont appliquées à tous, quelque soit le sexe ou l’âge. C’est un film très fort qui n’épargne ni ses personnages, ni le spectateur et oui, c’est un film secouant, qu’il faut encaisser comme on encaisse les mauvaises nouvelles de notre monde, si violent. Mais audelà de la dimension documentaire du film, qui s’inspire bien évidemment de la brutale réalité de la Colombie et de ses guerres internes, sans pourtant jamais poser un regard moralisateur ou inquisiteur, Alias Maria est surtout le portrait bouleversant d’une gamine luttant pour sa survie. Sa force vive, son courage, mais aussi son empathie et son désir incandescent de se sortir de ce bourbier résonnent comme les promesses fragiles d’une vie meilleure, loin de la violence arbitraire, des règlements de comptes, de la prédation des mâles. TOULOUSE Utopia_L120 x 254 01/02/16 15:14 Page1 © Gilles Toutevoix. N° de licence 1053218/19/20 ANTIGONE B. BRECHT/ G. BOURUT 9 12 FÉV. MERLIN T. DORST/ G. BAILLIART 19 ET 20 FÉV. BARBECUES COLLECTIF DE QUARK 17 19 MARS MON ÉLUE NOIRE OLIVIER DUBOIS 25 MARS 05 81 917 919 www.sorano-julesjulien.toulouse.fr Festival International Danse Contemporaine 15 mars au 3 avril 2016 Photo : Le Printemps de Mark Tompkins CÉLINE COHEN 11 ET 12 MARS Conception : Delphine Cordier + Boris Igelman Licences : 1-1078576/ 1-1078577/ 2-1078603/ 3 -1078604 SADE X CdC Toulouse et Région Midi-Pyrénées www.cdctoulouse.com 05 61 59 98 78 Dernière Zéance Dimanche 6 mars à 20h45 à Toulouse, avant-première suivie d’une rencontre avec la réalisatrice Lucile Hadzihalilovic, animée par Frédéric Rackay du magazine Versatile Mag (achetez vos places à partir du 27 février, le film est ensuite programmé à partir du 16/03). métrage Innocence, huis-clos troublant autour d’une communauté de jeunes danseuses. S’immergeant ici dans le monde aquatique qui l’a toujours fascinée (elle a grandi au bord de la mer, au Maroc), elle aborde les angoisses de l’enfantement, de la mutation, de l’univers médical et chirurgical. Elle interroge l’ambivalence du rôle de la mère, qui ne veut pas forcément que du bien à son enfant… ÉVOLUTION Lucile HADZIHALILOVIC France 2015 1h21 avec Max Brebant, Julie-Marie Parmentier, Roxane Duran, Nathalie le Gosles, Mathieu Goldfeld… Scénario de Lucile Hadzihalilovic et Alanté Kavaïté Grand Prix du Jury, Festival des Utopiales de Nantes Si rares sont les grands films fantastiques français (nous préférerons taire la litanie des navets hexagonaux du genre) que nous ne pouvons que sauter de joie après la vision de ce petit bijou anxiogène, à la fois fascinant et inquiétant, qui va aller gratter vos angoisses enfantines les mieux enfouies. Le propre du fantastique, c’est d’introduire des éléments étranges dans un univers tout à fait crédible, contemporain ou passé. Et de fait rien – du moins au début du film – ne paraît incongru dans la vie de Nicolas, un gamin de onze ans qui vit au bord de la mer, sur une terre volcanique aux plages noires de lave, comme il en existe sur les Iles Eoliennes, au Cap Vert, ou aux Canaries. Dans une maison cubique et pour le moins austère, qui ne permet pas de situer précisément l’époque mais peu importe. Il s’adonne aux jeux que tout enfant du littoral pratique, en particulier la plongée en apnée. Jusqu’au jour où il croit apercevoir sur le fond marin, entre étoiles de mer et bancs coralliens, le corps d’un enfant noyé. Mais sa mère ne le croit pas, lui dit assez sèchement que tout cela est le fruit de son imagination. Et petit à petit le doute nait chez l’enfant, qui était toute innocence et amour filial fusionnel. Des questions s’immiscent : pourquoi dans ce village ne vivent-ils qu’entre garçons du même âge et leurs mères, toutes jeunes et diaphanes ? Quel est cet étrange traitement qu’on leur impose dans cette clinique fantomatique ? Et si sa mère ne l’était pas ? Scénariste puis réalisatrice singulière, Lucile Hadzihalilovic a toujours exploré les eaux troubles de l’enfance et la perte de l’innocence, autant dans son remarquable court métrage La Bouche de Jean-Pierre que dans son premier long Les amateurs du genre apprécieront à quel point Lucile Hadzihalilovic a parfaitement intégré les influences et références des grands cinéastes qui ont marqué sa cinéphilie. On ne peut pas ne pas penser, dans cette histoire trouble de mutations d’êtres semi marins, à David Cronenberg ou à « l’accouchement » de l’Alien de Ridley Scott. Mais c’est un film espagnol des années 1980, connu seulement des vrais afficionados – et qui traumatisa votre serviteur à peine adolescent –, Les Révoltés de l’an 2000 de Narciso Ibañez Serrador, qui a inspiré à la réalisatrice cette ile peuplée d’enfants, aux maisons cubiques que l’on croirait dessinées par une main juvénile. Mais foin de toutes ces influences, Hadzihalilovic crée un univers bien à elle, installe un climat fascinant grâce à une mise en scène d’une grande maîtrise qui joue parfaitement de la lumière, des paysages singuliers des Canaries, des fonds marins ou des intérieurs quasi-carcéraux de la clinique… Le film est profondément étrange et séduisant, comme le visage de madones flamandes de ses deux magnifiques actrices, Julie-Marie Parmentier et Roxane Duran. TOULOUSE Prochaine Dernière Zéance dimanche 24 avril DON’T GROW UP Un film de Thierry Poiraud, inédit en salles Un groupe d’adolescents placés dans un foyer isolé de toute habitation se retrouvent livrés à eux-mêmes lorsqu’ils constatent que l’éducateur chargé de leur surveillance a disparu. Profitant d’abord de cette liberté provisoire, ils décident de rejoindre la ville pour chercher de l’aide, sans savoir que les habitants de l’île sont atteints par une étrange infection qui ne touche que les adultes… Après Atomik Circus et Goal of the dead, le réalisateur français revient avec une fable fantastique en langue anglaise sur le malaise adolescent, une odyssée paranoïaque aussi pessimiste que touchante, un film de virus plein de sensibilité et regorgeant d’images marquantes. LA SEMAINE DU CERVEAU • du 14 au 20 mars • www.semaineducerveau.fr AUTISME : projection unique jeudi 17 mars à 20h30 à Tournefeuille, suivie d’un débat avec Jeanne Kruck (psychologue clinicienne, maître de conférences en psychopathologie développementale au laboratoire CERPPS de l’Université de Toulouse Jean-Jaurès), et Christophe Barré (professeur de mathématiques au lycée Pierre de Fermat, président du Cercle Sofia Kovalevskaïa, club de mathématiques et d’informatique pour des élèves du secondaire et du supérieur). Que sait-on de l’autisme aujourd’hui ? Quels sont les liens entre autisme et dons particuliers ? (achetez vos places à partir du 5 mars). LE MONDE DE NATHAN CERVEAU ET RÉALITÉ VIRTUELLE : projection unique mardi 15 mars à 20h30 à Toulouse, suivie d'un débat avec Loïc Barthe, Hervé Luga (professeurs à l’Université Fédérale de Toulouse dans le laboratoire IRIT-CNRS), Dony Tamazone (graphiste 3D, consultant et spécialiste en réalité virtuelle) et Yannick Elahee (game designer, secrétaire de l'association Toulouse Game Dev). Comment introduire de l'humain dans les mondes virtuels ? Notre comportement diffère-t-il dans un environnement virtuel ? Que nous apporte la réalité virtuelle pour comprendre le fonctionnement de notre cerveau ? (achetez vos places à partir du 5 mars). LE CONGRÈS Morgan MATTHEWS GB 2014 1h51 VOSTF avec Asa Butterfield, Rafe Spall, Sally Hawkins, Eddie Marsan, Jo Yang... Scénario de James Graham et Morgan Matthews. En 2007, Morgan Matthews avait choisi la voie du documentaire pour nous parler de ces petits génies des mathématiques, par ailleurs souvent incapables de communiquer avec les autres. Beautiful young minds était le titre de son film. Quelques années plus tard, s’inspirant de ce premier travail, il nous propose une fiction autour du personnage de Nathan, un jeune autiste d’une quinzaine d’années qui semble avoir perdu toute chance d’entretenir des rapports dignes de ce nom avec les autres, depuis le jour où son père qui l’accompagnait a été tué par un chauffard. Ce père en effet, nous le comprendrons au fil du récit, avait réussi, malgré tous les obstacles, à construire avec son fils une relation étroite faite de jeux, de rires et de complicité permanente. Quand on sait que sa mère, interprétée par l’excellente Sally Hawkins, ne pouvait même pas lui toucher la main, on comprend ce que cet accident a eu de tragique dans la vie de cet enfant. Écrit et réalisé par Ari FOLMAN USA 2013 2h VOSTF avec Robin Wright, Harvey Keitel, Paul Giamatti, Kodi Smit-McPhee, Danny Huston... D’après le roman de Stanislas Lem, Le Congrès de Futurologie. Mêlant prises de vues réelles et séquences d’animation époustouflantes de beauté, Le Congrès est une œuvre de jeunesse et de maturité, à la fois d’une grande maitrise et faisant preuve d’une audace et d’une naïveté magnifiques pour peu qu’on se laisse emporter par cette fable d’anticipation. Art total, fantasmagorie kaléidoscopique, Le Congrès est au cinéma et à la réalité virtuelle ce que The Wall était à la musique pop-rock, un film d’anticipation aux images poétiques et d’une grande force évocatrice. Il était une fois… Robin Wright. Actrice au parcours chaotique (Princess Bride, Forrest Gump…), sublime et émouvante, elle joue ici son propre rôle, celui d’une actrice qui n’a pas eu la carrière que lui promettaient ses rôles de jeunesse. Son agent (Harvey Keitel), dinosaure de l’industrie hollywoodienne, vient la voir pour lui proposer le dernier contrat de son existence d’actrice : le studio « Miramount » lui propose d’enregistrer entièrement ce qui fait d’elle « Robin Wright », pour utiliser cette image virtuelle dans les nouvelles productions enfin débarrassées des acteurs et de leurs états d’âmes. Bien des années après, elle est invitée à un congrès des anciens acteurs qui ont signé ce pacte très faustien. Pour y accéder, elle avale une capsule et se retrouve dans un univers d’animation, un « bad trip sous acide » où Hollywood a établi ses quartiers. Le film bascule alors dans sa partie orwellienne où Hollywood a mis en place un régime fasciste grâce à l’industrie chimique qui permet d’enfermer la population dans un paradis artificiel cartoonesque. Du téléchargement à l’injection d’Hollywood, il n’y a qu’un petit saut technologique… Alors que Nathan a neuf ans, sa mère se rend compte que son fils a acquis tout seul un niveau en math qui la dépasse. Un prof totalement atypique, atteint de sclérose en plaques, accepte de donner au garçon des cours particuliers et prend immédiatement conscience des capacités de son nouvel élève. Il lui fixe pour objectif de gagner sa place au sein de l’équipe du Royaume Uni qui participera aux Olympiades Internationales de Mathématiques, compétition rassemblant des lycéens du monde entier. Mais l’essentiel consiste-t-il à participer à une telle compétition, voire même à la remporter, quand on est enfermé à l’intérieur de soi-même ? Lors d’un stage à Taipei, des frémissements vont apparaître dans son comportement… SUITE ARMORICAINE Écrit et réalisé par Pascale BRETON France 2015 2h28 avec Valérie Dréville, Kaou Langoët, Elina Löwenshon, Manon Evenat, Laurent Sauvage… C'est une grande et belle découverte que ce film romanesque qui nous charme et nous captive par la richesse de ses thématiques et de ses personnages, par une mise en scène touchée par la grâce. C'est à la fois foisonnant et fluide, réfléchi et sensuel, littéraire et musical, très personnel et universel, érudit et tout à fait accessible. Une réussite de haute volée, qu'on pourrait inscrire, pour donner une idée, dans la veine des meilleurs films d'Arnaud Desplechin. C'est un compliment ! Lorsqu’elle était enfant, face au miroir, Françoise s’est fait un masque de buée en soufflant sur le reflet de ses yeux. Protégée par sa capuche d’invisibilité, elle a dit « Personne ne peut être dans mon cerveau. Il n’y a que moi à l’intérieur de moi. Il faudra que je me souvienne de moi à cet instant précis. » Les années ont passé et Françoise (Valérie Dréville) a oublié ce serment enfantin. Elle est montée à Paris, elle est devenue historienne de l’art. Aujourd’hui, elle est de retour dans la Bretagne de son enfance. Elle vient enseigner à l’Université de Rennes où elle a étudié, reprend contact avec de vieux copains perdus de vue. Dans la même fac, Ion, 19 ans, arrivé de nulle part, s’inscrit en géographie et tombe amoureux de Lydie, une étudiante malvoyante. C'est en fait le passé qui va les réunir… Le générique aligne quelques images de la Bretagne outragée, paysans en colère, arbres abattus au nom du béton, marées noires. Evitant tout folklore, Suite armoricaine s’ancre dans la réalité d’une ville moderne, Rennes. Mais la nature et ses forces vives restent pourtant proches pour qui sait les entendre. Ainsi Lydie demande comment s’appelle l’arbre qui bruit par-delà la fenêtre. C’est un saule tortueux, tortueux comme peut l'être un destin humain… Femme aimable, intellectuelle brillante, prof inspirée – on voit quelques très belles scènes de cours –, Françoise a quitté la capitale, un compagnon, une psychanalyse. Elle ne ressent plus « l’obsession morbide de la Gare Montparnasse », elle guérit de son eczéma. Elle renoue avec ses racines. Ion dit qu’il est orphelin. Il a honte de sa mère, SDF, qui toujours le retrouve, le harcèle. Il la fuit, il s’absente, il devient comme un fantôme hantant les angles morts de la vie estudiantine. Françoise revoit les copains en compagnie desquels elle écumait les concerts de rock à l’aube des années 80, la grande époque de Marquis de Sade, de Niagara, du débutant Daho… Il y a la grande Catherine, locataire d'un appartement au sommet d’une tour que le vent fait bouger. Il y a John, qui n’a jamais abjuré le rock’n’roll. Et il y a Moon, la plus folle d’entre tous, qui a trébuché, qui est « comme une pierre qui roule », sans domicile fixe. C'est elle bien sûr la mère de Ion, et nous sommes tous des fantômes dans la vie des autres… Des étudiants bretonnants intègrent Françoise à leurs études. Une autre manière de faire remonter en elle le passé. Elle défouit ses racines. Pleure en se souvenant du bocage, de la ferme familiale, du grand-père qui avait le secret pour guérir les dartres et la peur. L’historienne de l’art retrouve le nom breton de l’ombilic de Vénus, de l’achillée mille-feuille et autres plantes médicinales. Un flashback d’une lumineuse simplicité montre l’aïeul broyant des feuilles pour aider un nourrisson. Françoise, réconciliée, décillée, revient en Arcadie – thème récurrent de ses cours –, contrée imaginaire et idyllique qui est aussi le pays de l’enfance. La sienne, celle de l’humanité. TOULOUSE PURSUIT OF LONELINESS Écrit et réalisé par Laurence THRUSH USA 2012 1h35 VOSTF Noir & Blanc avec Joy Hille, Sandra Escalante, Suzanne Faha, Monique Flores, Sharon Munfus… A Los Angeles, une femme âgée meurt anonymement dans un hôpital. À partir de là, quatre personnages sont les piliers de l'intrigue : une infirmière, une assistante sociale, une voisine – indiquée comme personne à contacter en cas d'urgence sur le formulaire d'admission – et un enquêteur des services publics. Tous partent à la recherche du plus proche parent de la défunte, on les suit durant les vingt-quatre heures suivantes. Le réalisateur Laurence Trush s'est plus d'une fois étonné de la population de la cité des anges souvent renouvelée, de ces nouveaux arrivants toujours désireux de venir s'installer dans cette ville où il réside lui-même. Un renouvellement incessant qui a son pendant terrible : on peut être décidément très seul dans cette ville, on y meurt seul aussi, trop souvent. Son film aborde de front cette solitude, la plupart du temps liée au déclassement social. Une vie puis une disparition sans bruit, que resterat-il de ces êtres qui s'effacent, pour qui, pour quoi auront-ils vécu ? La frontière entre immersion dans le réel et fiction soigneusement construite est très mince. Le film associe les éléments du réalisme documentaire, un récit fort, une mise en scène au cordeau, des plans cadrés avec un soin pictural. Documentaire ou fiction ? Peu importe, le souci de l’authenticité et la crédibilité des personnages sont au centre de ce film étonnant, qui nous fait vivre une expérience ultra-sensible. On s'identifie à ces personnages malmenés, tout est corps à supporter, son et souffle court… L'administration que l'on décrit souvent comme inhumaine est ici tout le contraire. Elle accompagne, elle refuse de laisser tomber, de laisser l'oubli l'emporter. Elle cherche, elle répertorie les éléments de l'histoire de la défunte, elle trie, elle archive les papiers et les effets personnels. A Los Angeles, ce sont cent professionnels qui s'acharnent à retrouver le plus proche parent de ces corps non réclamés. Le réalisateur va donc suivre ces professionnels du non oubli. Pour se documenter, pour appréhender ce sujet sensible et trop rarement abordé, il s'est immergé dans leur quotidien. N'ayez crainte, vous ne retiendrez pas de ce film que le versant désespéré de la situation. Le réalisateur a su transmettre sa foi en la richesse de chaque être, et de la meilleure façon, en leur laissant une place, une trace dans un film riche de pudeur et d'empathie pour ces frères humains qu'on oublie un peu trop vite, qu'on abandonne. TOULOUSE À voir aussi en Vidéo en Poche : De l’autre côté de la porte, précédent film de Laurence Thrush, s’intéresse à un ces phénomènes sociaux typiquement nippons que sont les Hikikomoris. Les Hikikomoris désignent ces personnes, principalement des jeunes garçons, qui décident soudainement de se couper de la vie sociale en vivant reclus dans un espace confiné, leur maison et souvent même leur chambre, refusant tout contact avec le monde extérieur. Cet état de rupture peut durer plusieurs mois, voire plusieurs années. Sous les traits d’une fiction particulièrement bien documentée, ce très beau film apporte un éclairage délicat et touchant sur cette expérience radicale, aussi difficile à comprendre qu’à accepter. videoenpoche.info AU-DELÀ DES MONTAGNES Écrit et réalisé par Jia ZHANG-KE Chine 2015 2h06 VO (chinois surtout et anglais) STF avec Zhao Tao, Zhang Yi, Liang Jingdong, Dong Zijiang, Sylvia Chang… Attention, une seule séance par semaine, le dimanche matin LES DÉLICES DE TOKYO Écrit et réalisé par Naomi KAWASE Japon 2015 1h53 VOSTF avec Kirin Kiki, Masatoshi Nagase , Kyara Uchida… D'après le roman An, de Durian Sukegawa (en librairie le 3 Février) Tokyo… Un quartier, excentré, banal et terne, s'il n'y avait… les cerisiers en fleurs ! Ils donnent un air printanier aux maisons sans charme. Mais le printemps peine à pénétrer dans certaines boutiques. Celle que tient Sentaro reste résolument insipide, à l'image de son gérant et de la pâte « an » des « dorayakis » qu'il cuisine… Vous ne connaissez pas les dorayakis ? Qu'importe, vous aurez tout le film pour les découvrir… Mais ne croyez pas que vous avez affaire à un film culinaire : nous sommes dans l'univers de Naomi Kawase, avec sa douceur, sa subtilité habituelles, sa gourmandise de la vie. Ces dorayakis se révèlent être plus que de savoureuses pâtisseries, ils recèlent l'essence des choses, la saveur de l'enfance, l'attention aux autres, aux petites choses. Ils sont une invitation à s'ancrer dans le présent, à aimer tout ce qui nous entoure, à jouir de la vie. Une ode au Carpe Diem… Les jours de Sentaro se suivent et se ressemblent, sans grande joie. Des litres de pâte qu'il transforme en dizaines de petites crêpes pour les gosiers voraces d'une poignée de collégiennes qui les ingurgitent en se moquant de lui, de ses airs bougons. Seule Wakana semble prendre racine, une fois la nuée de ses copines passée. Elle n'a guère d'alternative puisque ses camarades filent vers des cours particuliers qu'elle n'a pas les moyens de s'offrir. Elle n'ose tout bonnement plus espérer accéder à l'université faute de l'argent nécessaire. C'est une drôle de complicité qui se tisse en silence entre le quadragénaire et la collégienne. La tristesse désabusée de ces deux égratignés de la vie n'a pas besoin de mots pour s'exprimer. Jusqu'au jour où apparaît drôle de petite vieille, hésitante et bancale : Tokue et sa recette de pâte « an » vont bousculer les choses, bouleverser Sentaro et Wakana, dans tous les sens du terme… TOURNEFEUILLE Deux hommes aiment une femme. Elle choisit. Et à travers l'histoire de ce trio, dans les conséquences de leurs décisions, dans les chemins qu'ils empruntent et ceux qu'ils délaissent, c'est tout le destin de la Chine d'aujourd'hui et de demain, entre 1999 et 2025, qui nous est raconté. Au-delà des montagnes allie la beauté poignante d'un grand mélodrame et l'acuité d'un regard politique sur son époque. On connaît son auteur, Jia Zhang-Ke, quarante-cinq ans et déjà immense cinéaste, pour son habileté à jauger l'état de son pays et de ses concitoyens. Ce fut l'objet de tous ses films jusqu'ici, tous plus remarquables les uns que les autres. Il y ajoute aujourd'hui une dimension temporelle passionnante puisque son récit s'étale sur deux générations, celle du trio puis de sa descendance, et nous conte l'itinéraire d'individus qui ont vu la Chine passer de la promesse d'une libération à l'aveuglement capitaliste complet. Avec ce nouvel opus, Jia Zhang-Ke réalise une fresque familiale entre passé proche et futur imminent, aussi simple que vertigineuse, aussi maîtrisée que profondément émouvante. L'histoire se déroule en trois chapitres. Le premier se situe en 1999 dans la ville de Fenyang, au nord du pays. La jeunesse chinoise danse alors sur le tube « Go West » des Pet Shop Boys, scandé comme un hymne à la liberté d'un Occident fantasmé. Tout oppose les deux amis d'enfance qui courtisent la jeune et belle Tao : Liangzi, au tempérament réservé, est un ouvrier modeste ; Zhang, le flambeur, a investi dans une station service lucrative. Tao hésite mais son choix est probablement davantage motivé par l'effervescence de l'époque que par l'écoute du tréfonds de son cœur. En choisissant Zhang, elle opte pour l'impératif d'une rupture, pour la promesse du nouveau millénaire. Les deuxième et troisième parties se déroulent respectivement en 2014 où s'approfondit l'atomisation du trio d'amis d'enfance, puis en 2025 pour un déracinement sobrement futuriste situé en Australie… TOULOUSE sarroi humanitaire » de ces années-là. L'action est située « quelque part dans les Balkans », l'imprécision géographique de cette histoire renforce sa dimension parabolique et la difficulté des personnages à situer leur rôle au beau milieu de cette guerre. Cette « parfaite journée » se situe quelques jours après la signature des Accords de Dayton, en Décembre 1995, durant cette période de fin de guerre où règne l'incertitude, les soldats ne sachant pas tous si c'est vraiment fini, les profiteurs de guerre voulant encore se gaver jusqu'au dernier moment, et les civils des ONG, entre deux missions, ne sachant pas si leur rôle est terminé ou pas dans cette région du monde. Une équipe comme une autre, d'une ONG comme une autre (« Aids across borders »), essaie de sortir d'un puits A PERFECT DAY un cadavre jeté au fond par des trafiquants d'eau potable. Ils ont vingtquatre heures pour sortir le corps avant que le point d'eau ne devienne inutilisable, mais ils n'ont plus de corde assez solide pour le tirer de là ! Les deux voitures de leur petit groupe vont donc partir à la recherche de cette précieuse corde, véritable fil d'Ariane du récit, sillonnant les lacets des montagnes au son très rock'n roll des cordes de guitare de Marilyn Manson et Lou Reed. Il y a quelque chose de Don Quichottesque dans leur quête et dans le regard que portent sur eux les autochtones imperturbables, mais non dénués d'humour – c'est d'ailleurs ce que dit l'interprète de leur groupe : « la région est réputée pour son yaourt et son humour ». Comme Don Quichotte, leur aventure est aussi le récit tragique de la fin d'une époque, témoin ce soldat qui garde seul une cabane de sentinelle perdue dans la montagne, et qui ne veut pas céder la corde qui sert à maintenir le drapeau en haut du mât, seule raison de sa présence. (UN JOUR COMME UN AUTRE) Réalisé par Fernando LEON DE ARANOA Espagne 2015 1h46 VOSTF (anglais) avec Benicio Del Toro, Tim Robbins, Mélanie Thierry, Olga Kurylenko, Fedja Stukan, Sergi López… Scénario de Fernando León de Aranoa et Diego Farias, d'après le roman Dejarse llover de Paula Farias Une des grandes réussites de cette comédie géopolitique, au rythme soutenu et millimétré, est l'assemblage hétéroclite de son casting international (mention spéciale à Benicio Del Toro et Tim Robbins, excellents en vieux baroudeurs sans frontières). Il reflète bien celui des ONG et des Casques Bleus, perdus dans les Balkans, assemblage de nations au beau milieu du conflit fratricide de Bosnie-Herzégovine issu de la dislocation de la République Fédérale de Yougoslavie. Jamais leur rôle ne fut autant questionné, et si la comédie est très réussie, A perfect day est aussi une parabole d'une rare acuité sur le « dé- Comédie toujours sur le fil, le film ne tire jamais trop sur la corde et, sur fond d'une bande-son endiablée façon « Rock around the Balkans », fait le portrait mélancolique et touchant de ces nouveaux « chevaliers à la triste figure » qui tentent de donner un sens à leur existence dans ces endroits du Monde qui n'en ont plus. Qui mieux, à la fin de cette journée parfaite et décidément pas comme les autres, que Marlène Dietrich pour chanter la mélancolie des champs de ruines avec la chanson Where have all the flowers gone ? (« Où sont passées toutes les fleurs ? »). TOULOUSE Création Mise en scène Laurent Pelly Georges Bigot Christine Brücher Alexandra Castellon Charlotte Clamens Régis Lux Mounir Margoum 3-26 mars 2016 Théâtre national de Toulouse Midi-Pyrénées Direction Agathe Mélinand Laurent Pelly tnt-cite.com 05 34 45 05 05 MUSTANG Deniz Gamze ERGÜVEN Turquie 2015 1h37 VOSTF avec Günes Sensoy, Doga Zeynep Doguslu, Tugba Sunguroglu, Elit Iscan, Ilayda Akdogan, Ayberk Pekcan... Scénario de Deniz Gamze Ergüven et Alice Winocour C’est le dernier jour de l’année dans ce collège d’un village de bord de mer. Sentiments contradictoires : tristesse de quitter ses camarades de classes, joie d'être en vacances. Lale et ses quatre sœurs serrent bien fort copines et copains dans leurs bras. Lale se montre particulièrement émue par le départ d’une de ses enseignantes pour Istanbul. Après les séparations et les embrassades, place à l’euphorie de ceux qui restent : les cinq sœurs et quelques garçons se dirigent vers la plage pour se prêter à des batifolages aquatiques gentiment chahuteurs. Mais ces jeux innocents et joyeux ne sont pas du goût de tout le monde et suscitent un scandale aux conséquences inattendues. L’honneur est en jeu, il faut répondre à l’accusation d’une voisine, une de ses gardiennes d’une morale d’un autre temps qui crie à la débauche. La grand-mère se lamente, l’oncle l'accuse de laxisme et promet la remise au pas. Mais rien ne semble atteindre cette fratrie unie comme les doigts de la main, ces cinq filles belles comme des cœurs, vives, espiègles, d'une complicité qui crève l’écran. Puis vient la goutte d'eau qui fait déborder le vase du puritanisme familial lorsqu'elles bravent l’interdiction de se rendre à un match de foot : le pot au rose est découvert au travers d’une scène assez comique. À partir de là, serrage de vis en règle. Une vaste entreprise matrimoniale se met branle et dès lors tout sera fait pour empêcher les sœurs d’échapper à leur destin contraint. On met sous clef ordinateurs et téléphones, on installe des barreaux aux fenêtres, on rehausse les murs d’enceinte de la maison, qui se transforme en prison. Tout est mis en œuvre pour éduquer ces jeunes femmes à devenir de bonnes épouses, dociles, respectueuses de leur mari, de la tradition, de la religion. A la rentrée, aucune ne retourne à l’école, les cours de pratiques ménagères suffisent ! Mais le désir de liberté et d'accomplissement personnel est toujours là... TOURNEFEUILLE NOUS TROIS OU RIEN Écrit et réalisé par KHEIRON France 2015 1h42 avec Kheiron, Leila Bekhti, Zabou Breitman, Gérard Darmon, Alexandre Astier, Kyan Khojandi, Arsène Mosca, Jonathan Cohen… C'est film marrant comme tout, intelligent, plein de surprises et de chaleur, débordant d'amour pour l'humanité toute entière et en particulier pour ceux qui ont inspiré le film : les parents de Kheiron, drôle d'énergumène qui, dans ce premier film très réussi, nous fait en plus traverser trente ans d'histoire de la façon la plus surprenante, franchir trois ou quatre frontières pour atterrir dans une cité de la banlieue parisienne, et nous donne une foultitude d'informations qui trouvent leur prolongement dans notre histoire présente… endossant luimême le rôle de son propre père… Quel tempérament ce Hibat (le nom du papa) ! Issu d'une famille très nombreuse, très solidaire, très animée. Jeune avocat, irréductible et turbulent opposant au Chah d'Iran et à son régime répressif, il sera condamné à la prison, avec plusieurs de ses copains et frères. Il passera sept années de mauvais traitements dans les geôles iraniennes. Comme beaucoup d'opposants, il se réjouit tout d'abord de la révolution qui renverse le Chah (79) et lui permet de retrouver la liberté. Mais au premier discours de l'ayatollah Khomeiny, il comprend vite qu'elle ne va pas amener la démocratie dont il rêve et se retrouve à nouveau dans l'opposition au nouveau régime. Entre temps il a rencontré celle qui va devenir sa femme… Leur fuite d'Iran à travers les montagnes enneigées du Kurdistan (83), leur passage en Turquie, leur atterrissage à Stains (84)… une épopée miraculeuse dont on se demande encore comment ils ont pu en sortir… le tout emballé avec un humour décapant. C'est un hymne fichtrement positif et bienveillant à la liberté, à la tolérance, à l'intégration et la réalité donne raison à ce parti pris de prendre les choses du bon côté quoi qu'il arrive : une bonne façon de donner le ton pour ce début d'année qu'on vous souhaite excellente. Et que l'humour nous préserve tous de devenir de vieux imbéciles craintifs et amers… TOULOUSE & TOURNEFEUILLE 45 ANS Écrit et réalisé par Andrew HAIGH Angleterre 2015 1h35 VOSTF avec Charlotte Rampling, Tom Courtenay, Geraldine James, Dolly Wells… D'après la nouvelle de David Constantine Festival de Berlin 2015 : Ours d'argent de la Meilleure actrice et du Meilleur acteur Charlotte Rampling est Kate, mariée à Geoff (Tom Courtenay). Il vont prochainement célébrer comme il se doit leurs 45 ans de mariage, les préparatifs commencent, la fête sera belle. Mais une ombre surgit : le corps disparu d'une jeune femme que le mari a aimée dans sa jeunesse – et qu'il n'a visiblement jamais oubliée – vient d'être retrouvé dans une fissure d'un glacier des Alpes, cinquante ans après sa disparition. Cette ombre du passé va grandir, de plus en plus présente, trop présente. Le doute s'invite à la fête et dans le quotidien de Kate, les mauvaises questions surgissent. Lui ai-je suffi ? M'a-t-il aimée autant qu'elle ? Ces questions ne la lâcheront plus. Tout devient alors amer et se brouille, réalité et projections cauchemardesques. Est-ce le passé ou le présent qui fait souffrir ? Qui est le plus affecté, elle, lui ? On s'arrange comme on peut avec ses vulnérabilités, c'est l'effondrement du couple et de sa propre structure interne. La montée progressive de l'émotion tient aussi à la rigueur stylistique du film, à son décor souvent circonscrit à cette maison, avec ses coins et ses recoins privés, analogie dérangeante avec le couple. Ce lieu à demi clos devient alors la scène où tout se défait, en silence. Le récit tire sa force de sa simplicité même, de son épure. Les silences, les regards fuyants soulignent la circularité fatidique de l'amour. Kate cherche des réponses à des questions impossibles et la vérité, qu'on ne dévoilera pas, éclatera un soir à la faveur d'un écran de projection qui va tout révéler. Charlotte Rampling, actrice à la classe folle, compose un personnage d'une puissance et d'une complexité rares, elle écarte en un regard la mièvrerie qui pourrait tirer le film vers le médodrame pour donner à son jeu une épaisseur presque glaçante. Elle pourrait être une héroïne de Bergman, vertigineuse. TOULOUSE & TOURNEFEUILLE LES PREMIERS LES DERNIERS Écrit et réalisé par Bouli LANNERS Belgique/France 2015 1h38 avec Albert Dupontel, Bouli Lanners, Suzanne Clément, David Murgia , Serge Riaboukine, Michael Lonsdale, Max von Sydow , Aurore Broutin , Lionel Abelanski… On aime chez Bouli Lanners cette étrange alchimie d'humour surréaliste, de poésie mélancolique, de regard à la fois généreux et sans concession sur une humanité qui va à vaul'eau dans des univers toujours un peu décalés. C'est pour ça qu'on a tant aimé Eldorado, puis Les Géants, c'est pour ça qu'on on aime aujourd'hui Les Premiers les derniers. Les deux héros sont deux hommes de main chargés par un mystérieux commanditaire de retrouver un téléphone volé contenant des informations compromettantes. Mais Gilou et Cochise ne sont pas des chasseurs de prime de toute première fraîcheur, aucune chance qu'on les confonde avec Steve Mc Queen, notamment Gilou (Bouli Lanners), affublé d'un petit chien ridicule et parfaitement incapable de courir plus de cent mètres sans risquer la crise cardiaque. Les voilà perdus dans la plaine de Beauce, dont l'horizon désespérément dépourvu de relief et la densité au kilomètre carré feraient déprimer un clown sous euphorisants. Leur chemin va croiser un jeune couple de handicapés en fuite et une bande d'autochtones fort peu accueillants. Au-delà de l'intrigue étonnante parce que jamais prévisible, la force du film tient au formidable duo Albert Dupontel / Bouli Lanners, parfaits en losers magnifiques unis à la vie à la mort par l'amitié et les galères. Visuellement le film est splendide : Bouli Lanners donne une dimension épique au paysage uniforme et monotone de la plaine beauceronne et en fait ressortir les étrangetés, comme le vestige de ce monorail surélevé qui devait rejoindre Paris et Orléans et qui, abandonné au milieu des années 70, s'arrête de manière incongrue au milieu de la forêt… Jouant en virtuose d'une lumière volontairement crépusculaire, qui crée une atmosphère à la fois envoûtante et inquiétante, Bouli Lanners va dans le sens du beau titre apocalyptique de son film, mais c'est pour mieux faire surgir cette humanité et cette générosité que l'on croyait perdues. TOULOUSE & TOURNEFEUILLE LA CHAMBRE D’EN FACE Michael NOER Danemark 2015 1h33 VOSTF avec Ghita Norby, Sven Wollter, Trine Pallesen, Jens Brenaa… Scénario de Michael Noer et Anders Frithiof August C'est un sujet universel qui nous a concernés, qui nous concerne, qui nous concernera tous à un moment ou à un autre : que faire de nos derniers élans amoureux ou sensuels au crépuscule de notre vie, pour parler fleuri ? Les étouffer au nom de la raison, de la résignation qui paraît-il viennent avec l'âge ? Ou au contraire braver les conventions qui voudraient rendre asexués les hommes et les femmes abordant la dernière partie du parcours ? C'est la question que pose, avec délicatesse mais sans faux semblants, ce très joli film danois. Son héroïne, Lily, mariée depuis très longtemps (cinquante ans !) à un homme devenu invalide, a mis ses désirs de côté et le couple, réuni dans une maison de retraite, vit au rythme des soins prodigués à Max, victime d'une attaque cérébrale qui l'a laissé immobile et sans presque aucune possibilité de communiquer. Pourtant Lily tente de faire comme si, et quand une visite de la famille est annoncée, ou que l'anniversaire de Max approche, elle met un point d'honneur à préparer son mari, à le faire beau, pour que les visiteurs n'aient pas un mouvement de recul à sa vue, pour lui assurer une fête d'anniversaire comme avant… Mais quand vient s'installer, dans « la chambre d'en face », un nouveau et truculent pensionnaire, que l'on surnomme le pilote, le cœur et les sens de Lily vont défaillir. Et malgré les regards obliques des autres pensionnaires – ils sont surtout jaloux ! –, malgré la réprobation de ses proches à qui elle annonce tout de go sa liaison, Lily va vivre pleinement ce qui sera sans doute son ultime histoire d'amour. Comme si elle venait d'avoir dix-huit ans ! Le cinéaste danois Michael Noer s'était jusqu'ici fait remarquer par des films de genre, un peu dans la lignée d'un Nicholas Winding Refn. On avait d'ailleurs programmé son excellent film de prison, laconiquement titré R. Autant dire qu'on ne l'attendait pas dans ce registre sensible et délicat… C'est en fait une histoire très personnelle qui l'a poussé à écrire La Chambre d'en face. Il avait fait – un peut trop rapidement – un serment à sa grand mère de quatre- vingt-dix ans : celui de ne jamais la faire admettre en maison de retraite… C'est parce qu'il n'a pas pu tenir ce serment, c'est parce qu'il s'est senti coupable de ne pas l'avoir tenu qu'il a voulu raconter cette histoire, avec le plus de justesse et de sincérité possibles. C'est donc une histoire d'amour, une vraie, passionnée, charnelle, avec ses moments torrides, ses espoirs, ses promesses et ses petites déceptions. Et à travers elle, Michael Noer interroge évidemment le sort qu'on réserve aux personnes âgées dans nos sociétés développées, la propension de déléguer la fin de vie à d'autres, à des professionnels, le recours pas toujours justifié à la maison de retraite, souvent plus confortable pour les enfants que pour les parents. Le film ne jette la pierre à personne, il constate, il questionne, sans lourdeur démonstrative, avec au contraire une énergie qui tient beaucoup aux deux personnages principaux et à leurs interprètes, peu connus chez nous mais très célèbres en Scandinavie : Ghita Borby et Sven Wollter sont merveilleux, leur soif de vivre est communicative. TOULOUSE AVE CÉSAR ! (HAIL, CAESAR !) Écrit et réalisé par Joel et Ethan COEN USA 2015 1h46 VOSTF avec Josh Brolin, George Clooney, Clancy Brown, Ralph Fiennes, Jonah Hill, Scarlett Johansson, Christophe Lambert, Frances McDormand, Tilda Swinton, Channing Tatum… Festival de Berlin 2016, film d'ouverture Allez, ça y est, c’est bon, on y croit, en 2016 on va enfin pouvoir se marrer en bonne compagnie ! Mais si, c’est possible : à partir du 17 février, vous avez de bonnes chances de vous marrer. Bon, il n’est pas totalement exclu que vous réussissiez à rigoler avant cette date, pour peu que vous fassiez partie de cette catégorie de personnes qui pensent heureusement qu’on peut rire de tout, en toutes circonstances et en dépit d’un monde qui pousse plus à l’affliction, la révolte ou le désarroi qu’à la franche rigolade (un peu à la manière d’un génial François Morel, capable de livrer le 11 septembre 2015 une chronique ayant pour titre « 3615 code terroriste, le retour des Daechiens »). En tout cas, le 17 février, le nouveau film des frères Coen déboule sur nos écrans et c’est sûr : ça va nous faire un bien fou. Parce que les frères Coen… quand même, les frères Coen ! Parce que le cinéma des frères Coen, c’est un peu comme la vinaigrette de ma belle-mère Michèle : personne n’a encore réussi à copier la recette originelle pour tenter d’égaler ce ton si singulier, ce sens inouï du rythme, cet humour, cette écriture qui brille autant par son intelligence que son sens absolu de la dérision. Alors oui, un nouveau film des frères Coen, surtout quand il s’agit d’une comédie en mode majeur, ça s’impose illico dans la gazette, ça prend directement sa place sans montrer son carton d’invitation ni sa patte blanche… Certes c’est une pratique qui pourrait sembler cavalière et que généralement, nous n’aimons pas trop à Utopia, mais c’est aussi le privilège des grands (comme ce fut le cas récemment avec Tarantino), des princes tout autant que des potes. Donc vous l’avez compris au bout de ces 1700 et quelques caractères : nous n’avons pas vu Ave César !, quasiment personne ne l'a vu d'ailleurs, puisque le film ne sortira aux Etats Unis que le 5 février. Cela faisait bien des années que ce film trottait dans le cerveau quadricéphale d’Ethan et de Joel, à la manière de ces vieux rêves que tout réalisateur nourrit secrètement, ce genre de projets qui s’éloignent, et reviennent, qui s’oublient un peu, et puis ressurgissent. Et un jour, tous les éléments s’emboîtent : le scénario, le casting, le budget, le timing. Et ça nous donne ça : une comédie qui se déroule dans les années 50, en plein âge d'or hollywoodien, au cœur d'un grand studio de cinéma florissant et mégalo à souhait, tendance Ben Hur, Cléopâtre ou Spartacus. Le récit narre la folle journée d'Eddie Mannix (le personnage a d'ailleurs réellement existé), un « fixer », l'homme à tout faire du studio incarné par Josh Brolin, chargé de retrouver l'acteur star Baird Whitlock (George Clooney, plus Clark Gablesque que jamais), engagé pour tourner dans un péplum baptisé « Ave César ! » mais kidnappé au bout de quelques jours de tournage par un mystérieux groupe de ravisseurs baptisé « Le Futur », rien que ça… Si vous êtes comme nous curieux et frétillants d’impatience, vous avez déjà sans doute regardé la bande-annonce qui est un pur régal et montre un George César denté et gominé dans un grand numéro d’autodérision dont il a le secret. Rendez-vous donc avé César le 17 février pour cette comédie polardesque qui on l'espère, contrairement à certains, tiendra ses promesses. TOULOUSE & TOURNEFEUILLE Avant-première gourmande du film Tempête dimanche 21 février à 20h à Tournefeuille. La projection du film sera suivie d'une dégustation d'huîtres et d'un verre de Picpoul de Pinet. Nos complices pour la soirée sont Yannick Grandjean ostréiculteur à Mèze et Caroline, viticultrice du domaine MorinLangaran. Deux jeunes producteurs qui gagnent à être connus (tarif unique : 8€, achetez-les dès le 1er février afin qu'on puisse ouvrir le bon nombre d'huîtres !). des films sur votre clé usb ! Venez au ciné remplir une clé USB avect des Vidéos en Poche, il y en a pour tous les goûts et les âges. 5€ par film,sans DRM et en HD quand c’est possible, la résolution minimale étant celle d’un DVD ! MARCEL CONCHE TEMPÊTE face à la beauté, à la force de la nature. Dans cette première scène magistrale, tout est dit. L'excitation puissante en même temps que le sentiment de vulnérabilité qui transpercent ceux qui vivent de tels instants. Après cela, infranchissables semblent les abysses séparant le monde des terriens et celui des marins, qui cœxistent pourtant sur la même planète. Combien revenir sur le plancher des vaches, malgré toutes les attaches qu'on y a, doit paraître fade ! Quels charmes terrestres pourraient rivaliser avec les envoûtements impérieux de la mer ? Dom ne cherche même pas à y résister. Ce beau trentenaire, forgé par des années de pêche en haute mer, n'imagine pas faire autre chose de sa vie, il s'en sait d'ailleurs complètement incapable. S'il ne parle pas de passion, il la vit au quotidien. Les vagues le bercent autant qu'elles le bousculent, le protègent. Des années d'embarquement l'ont préservé de devenir une de ces grandes personnes insipides, pour le meilleur et pour le pire. Peut-être le peu de jours qu'il passe sur terre sont-ils insuffisants pour apprendre à décoder le monde de ceux qui y restent constamment. Chaque fois que Dom revient sur l'Île d'Yeu, où il réside, il semble tanguer entre l'état d'adulte et celui de l'éternel gamin qui, vingt années auparavant, prit pour la première fois le large. Mais voilà… à trente six ans, il n'est plus le seul adolescent de la famille qu'il a essayé de fonder. Dans le petit pavillon qu'il n'a jamais le temps de retaper, l'attendent toujours impatients ses deux gosses, dont il a la garde, Matteo et Mailys. À voir leurs retrouvailles on a plus l'impression que c'est une fratrie qui se reconstitue qu'un père qui reprend son rôle en main. Elles sont certes vivifiantes, leurs taquineries, Vidéo en Poche la nature d’un philosophe (HD) Écrit et réalisé par Christian Girier. Bonus : extraits chapitrés d’entretiens avec Marcel Conche. Durée totale : 2h14 leurs batailles qui dévastent l'appartement, mais elles ne laissent que peu de place et de temps à l'écoute, à la communication dont ils auraient tous besoin. Dom se trompe lourdement en croyant sa progéniture suffisamment armée pour affronter les écueils qui se présentent à elle. Il la pense toujours sagement rangée dans les petites cases prévues à cet effet. Matteo enfilant comme les générations précédentes la panoplie de marin, Mailys se satisfaisant du rôle de fille docile. Il a beau les aimer intensément, il est aveugle aux tempêtes qui s'agitent sous leurs crânes au sortir de leur enfance houleuse. Et lorsque Dom fait défaut à Mailys dans un moment crucial pour elle, cela va être comme un véritable tsunami affectif qui laissera des traces indélébiles dans sa vie comme dans leur relation… En filigrane ? Un contexte social peu réjouissant, où la crise qui guette les pêcheurs se révèlera plus vorace que les plus féroces requins et où aucun banquier, aucun syndicat ne mouille sa chemise pour les aider à surnager… On ne peut terminer sans préciser que, pour chacun des acteurs principaux, justes, exceptionnels, charismatiques, c'est un premier passage à l'écran. On en ressort complètement bluffé, à tel point que deux grands festivals prestigieux n'ont pas hésiter à décerner à Dominique Leborne leur grand prix d'interprétation masculine. Et ils ont eu bien raison ! C'est qu'avec une grande et humble simplicité, il a offert sa propre histoire à Samuel Collardey, qui respecte et filme ses personnages de manière admirable, magnifiant cette humanité vibrante à laquelle nous appartenons tous. TOURNEFEUILLE C’est une belle découverte et le documentaire de Christian Girier est la preuve que oui, le cinéma est un bon moyen pour se rapprocher de l’œuvre du philosophe. Surtout quand il s’agit comme l’a fait le réalisateur d’aller le rencontrer, en chair et en os, chez lui, dans sa maison natale d’Altillac en Corrèze. De le filmer au plus près, mais sans indiscrétion, sans intrusion, dans son quotidien, à table en train de manger, peu et sans sel, en balade… De parler avec lui de son enfance paysanne, de sa jeunesse, de ses amours, de sa passion des livres et de la philosophie, de sa tendresse pour les philosophes antiques et pour Montaigne. Aussi de son parcours intellectuel, de sa foi dans l’homme. « Un film sur un philosophe vivant est chose rare. Avec Marcel Conche, cela signifie avant tout aller à la rencontre d’un homme qui vit sa philosophie. Pétri de sagesse, Marcel Conche se montre tel qu’il est, tel qu’il pense : loin des dogmes et des vérités figées il est en perpétuel mouvement. Son charisme, coloré de malice et d’humour, en fait une personne authentique devant la caméra. Il s’agit d’un film ni pour érudit ni pour spécialiste mais bien d’un film qui s’adresse à tous. » (Christian Girier) Marcel Conche a aujourd’hui 93 ans, des yeux qui n’ont pas oublié de pétiller et des neurones qui carburent au renouvelable. Sa métaphysique s’ouvre à une Nature qui ne se réduit pas à ce que l’on croit voir. En cheminant dans les paysages de son enfance corrézienne, il nous livre avec délice une sagesse vécue au plus près de sa vie. et plus de 130 films au catalogue : www.videoenpoche.info THE REVENANT Alejandro GONZALEZ IÑARRITU USA 2015 2h36 VOSTF avec Leonardo DiCaprio, Tom Hardy, Domhnall Gleeson, Will Poulter… Scénario de Alejandro González Iñárritu et Mark L. Smith, d'après le roman de Michael Punke. Musique de Ryuichi Sakamoto, photographie d'Emmanuel Lubezki. GOLDEN GLOBES 2016 : Meilleur film, Meilleur réalisateur, Meilleur acteur « Tant que tu peux t'accrocher à une respiration, bats-toi, respire… continue à respirer. » C'est sur cette leçon de survie que commence l'odyssée de Hugh Glass selon Iñárritu. Ne vous laissez pas submerger, perturber, par le bruit médiatique qui va entourer la sortie de ce grand favori pour les Oscar (douze nominations), après avoir triomphé aux Golden Globes. Retenez votre respiration, elle vous sera précieuse durant cette expérience immersive dans les étendues glacées et les montagnes enneigées du Dakota du Sud. Rien ne peut vous préparer à sa beauté, à la magnifique photographie d'Emmanuel Lubezki, déjà à l'œuvre pour Birdman, et aussi chez Terrence Malick (Tree of life, Le Nouveau monde) et Alfonso Cuarón (Les fils de l'homme, Gravity). Rien ne peut vous préparer à la fulgurance de sa sauvagerie, à l'animalité viscérale de sa violence. Rien ne peut vous préparer à l'éclat bouleversant, au cœur des ténèbres, de la lueur d'humanité qui subsiste, malgré tout ce qu'il endure, dans le regard de Leonardo DiCaprio. Depuis qu'il s'est mis à l'écriture du scénario de ses films à partir de Biutiful, Alejandro González Iñárritu a déployé ses ailes et confirme le tournant esthétique de Birdman. Dans The revenant, l'usage des plans séquences et de la courte focale est en parfaite cohérence avec l'histoire, on n'est plus dans l'exercice formaliste génial, son cinéma est devenu organique, respirant avec son histoire, ses personnages. C'est le résultat d'un tournage dans des conditions particulièrement difficiles (il rejoint les légendaires tournages d'Apocalypse Now et Sorcerer), en décors naturels, et dans l'ordre chronologique du film : « tout le monde était gelé, le matériel se brisait. Amener la caméra d'un point à un autre était un cauchemar. Les acteurs n'étaient pas en studio à rigoler devant des fonds verts. » Hugh Glass était un « mountain man », un de ces trappeurs, explorateurs améri- cains qui parcouraient les montagnes de l'Amérique du Nord au xixe siècle, motivés par le profit, chassant les castors et vendant leurs peaux. Jeremiah Johnson, de Sydney Pollack, qui racontait l'histoire d'un de ces trappeurs, Johnson le mangeur-de-foie, fait aujourd'hui figure de conte pour enfant aux côtés de The Revenant. Le film mêle deux épisodes qui ont fait la célébrité de Hugh Glass, durant l'expédition du général William Ashley remontant le Missouri. Le premier épisode est celui de la rencontre avec les indiens Arikaras, qui les pourchassèrent et auxquels il parvint à échapper, aidé ensuite par des Sioux pour rejoindre le fort. En 1823, lors d'une reconnaissance, Glass surprit une femelle grizzly, accompagnée de ses deux oursons, qui le chargea. Il réussit à tuer l'ours, mais très gravement blessé, fut laissé pour mort par les deux compagnons qui devaient rester à ses côtés. Sans armes, il parvint en six semaines à gagner Fort Kiowa, distant de plus de trois cents kilomètres. Glass se remettra ensuite en route pour traquer Bridger et Fitzgerald, et en tirer vengeance. Resserrant la durée du récit originel, le film reprend en grande partie les épisodes de cette histoire pour en faire une aventure humaine dont la profondeur et la force en font dores et déjà un classique intemporel, hors catégories : « la souffrance est temporaire, un film est éternel » (Alejandro González Iñárritu, Golden Globes 2016). TOULOUSE Ciném a garanti sans 3D www.cinemas-utopia.org • Toulouse (24 rue Montardy - 05 61 23 66 20) • Tournefeuille (Impasse du Château - Ciné 05 34 57 49 45 - Bistrot 05 34 51 88 10) TEMPÊTE Samuel COLLARDEY France 2015 1h29 avec Dominique Leborne, Matteo Leborne, Mailys Leborne, Patrick d'Assumçao… Scénario de Samuel Collardey et Catherine Paillé Les festivals de Venise, Namur, la Roche sur Yon… ont tous primé ce film exceptionnel et on espère bien que ce n'est qu'un commencement tellement il le mérite ! Samuel Collardey nous offre un film absolument magnifique, qui n'a besoin d'aucun artifice pour vous boule- verser et sonder l'âme humaine. Premières images saisissantes… Éléments déchaînés… Nous voilà perdus au milieu de l'océan, brinquebalés par une somptueuse tempête, écartelés entre admiration et peur au ventre No 224 Du 17 février au 22 mars 2016 / Entrée: 6,50€ / (séance sur fond gris dans les grilles : 4€) / Abonnement: 48€ les 10 places