l`histoire du géant timide

Transcription

l`histoire du géant timide
a
Ciném
garanti sans 3D
www.cinemas-utopia.org • Toulouse (24 rue Montardy - 05 61 23 66 20) • Tournefeuille (Impasse du Château - Ciné 05 34 57 49 45 - Bistrot 05 34 51 88 10)
L'HISTOIRE DU GÉANT TIMIDE
Écrit et réalisé par Dagur KARI
Islande 2015 1h34 VOSTF
avec Gunnar Jonsson, Ilmur
Kristjansdottir, Margret Helga
Johannsdottir, Sigurjon Kjartansson…
Meilleur scénario, Meilleur acteur,
Meilleur film au Festival de Tribeca
Grand prix du Jury au Festival d’Arras
Il était une fois… Mais non ! Nous ne
sommes pas dans un conte de fée pour
les gosses ! C’est un univers atypique,
gracieux, drôle qui s’impose à nous
dans la plus grande sobriété. Une fois de
plus le cinéma islandais vient surprendre
par son inventivité puisée dans les petits riens de la vie. Ici, il n’est question
ni de trésors, ni de châteaux, ni de prin-
cesses, pas plus que de vaillants chevaliers partis pour de brillantes croisades.
Les seuls va-t-en guerre de l’univers de
Fúsi, ce grand dadais dont on peine à
imaginer l’âge, semblent être cantonnés dans l’imposante maquette qui envahit le salon de sa mère. C’est là que
Fúsi reconstitue savamment la grande
bataille d’El-Alamein, comme s’il cana-
No 224 Du 17 février au 22 mars 2016 / Entrée: 6,50€ / (séance sur fond gris dans les grilles : 4€) / Abonnement: 48€ les 10 places
L’HISTOIRE DU GÉANT TIMIDE
du 23 au 27 février
du mardi au samedi à 20h30
un spectacle de et par
Jean Pierre Cacérès
dirigé par Guillaume Destrem
PROPAGANDA
lisait à travers elle toute la violence de
l’univers, se refusant irrémédiablement à
elle. Pourquoi cet intérêt pour les choses
de la seconde guerre mondiale ? Peutêtre simplement pour fuir la réalité d’une
époque qui le bouscule. Là où d’autres
s’amusent, picolent, rêvent de gros seins
et de gaudriole, Fúsi préfère enliser ses
pensées dans les sables du désert d’un
passé révolu. Et quand il anime les figurines miniatures, on découvre avec étonnement une méticulosité et une délicatesse qu’on n’aurait jamais devinée dans
ses doigts boudinés, dans un corps si
gauche qu’on le croyait incapable de finesse, inconscient de sa démesure.
Un seul être semble le comprendre, c’est
son copain et confident Mörður. Dans le
garage aménagé de ce dernier, loin de sa
famille qui n’interfère jamais dans cette
zone intime, ils se retrouvent comme
deux éternels adolescents. Le temps
semble s’y être arrêté, les regardant disserter sur un canapé d’un autre âge, une
guitare ou une cigarette à la main ou encore les laissant s’installer dans un silence qui en dit plus sur leur connivence
que n’importe quels mots.
Cette vie qui semblait vide se peuple
doucement de rendez-vous discrets.
Ceux, impromptus, avec une petite fille
qui a l’art de poser des questions déroutantes, de celles qui bousculent innocemment (?). Ceux, téléphoniques,
avec un animateur radio qui attend visiblement avec impatience d’entendre les
recommandations de cet illustre inconnu
qui l’appelle tous les soirs… Autant de
petites zones d’évasion qui laissent en-
trevoir quelque chose qu’on n’avait pas
imaginé de prime abord : la richesse
culturelle et intime de Fúsi. Nous voilà
obligés de confesser avoir cédé au délit de faciès, celui qui nous fait prendre
des lanternes pour des vessies, des gros
pour des lourdauds. On se console en
se disant que nous ne sommes pas les
seuls et qu’il ne sont pas légion à voir
l’élégance d’un bonhomme dont la barbe
semble emprisonner la moindre miette
ou la moindre goutte de lait, le laissant
cruellement flirter avec le ridicule. Autant
dire qu’il est le bouc émissaire désigné
pour les jeunots de son boulot, eux qui
se croient tellement plus fins avec leurs
jolis petits culs bien moulés.
Mais si Fúsi ne cille pas devant les coups
tant qu’ils sont physiques, il esquive mal
ceux portés par les armes des bons sentiments, surtout s’ils proviennent de sa
maman. Alors, quand le nouveau mec
de cette dernière a le mauvais goût de
lui offrir des cours de West Coast pour
son anniversaire, que peut-il faire ? Sinon
accepter un cadeau dont l’unique mobile
est qu’une sirène, contre toute attente,
vienne débarrasser le couple de la présence de l’encombrant fiston et de ses
impedimenta…
Ce géant timide vaut mieux qu’un prince
charmant. Il a la classe des grands seigneurs, sans leur arrogance. Et sa lourde
carapace imposante ne demande qu’à
s’effriter pour libérer toute la légèreté
d’une chose en or qui bat tout au fond
de lui…
TOULOUSE & TOURNEFEUILLE
Depuis Chaplin et le Dictateur, le
burlesque est entré en politique...
Propaganda est un spectacle dans
lequel l’acteur, seul en scène,
convoque figures historiques
et populaires dans un slapstick
soviétique.
Retrouvons, cette fois-ci pour en
rire, les grandes figures de nos
héros d’hier : les babouchkas, les
stakhanovistes, les plantons, les
komsomols, les apparatchiks, le
rouge bien sûr, les cosmonautes,
Lénine et tous les autres.
h t t p : / / w w w. l a - b e l l e - e q u i p e . o r g /
Théâtre
de la Brique Rouge
Parc des Sports du Bazacle
1 impasse du ramier des Catalans
31000 Toulouse
Réservations :
06 47 76 80 47
Saint Amour
Écrit et réalisé par Benoît DELÉPINE
et Gustave KERVERN
France 2016 1h42
avec Gérard Depardieu, Benoît
Pœlvoorde, Vincent Lacoste, Céline
Sallette, Chiara Mastroianni, Gustave
Kervern, Solène Rigot, Michel
Houellebecq, Ana Girardot, Andréa
Ferréol, Izia Higelin…
et la voix de Yolande Moreau !
Au moment de vous présenter ce Saint
Amour, on se sent pris d'une envie de
récapituler les prodiges déjà accomplis par le duo Delépine-Kervern. Avec
Aaltra, ils ont convaincu des milliers
d'handicapés qu'ils pouvaient traverser l'Europe en faisant chier un maximum de gens ; avec Avida, ils ont montré que le surréalisme bandait encore ;
avec Louise Michel, ils ont montré la
voie pour recentrer la lutte sociale sur
l'exécution des patrons scélérats (au
fait, voyez Merci Patron : François Ruffin
propose une toute aussi hilarante variante) ; avec Mammuth, ils ont magnifié la revanche des retraités pauvres en
mobylette ; avec Le Grand soir, ils ont
réconcilié les punks à chiens et les vendeurs de literie (tous sont disponibles
en Vidéo en Poche) ; enfin, dans Near
Death Experience, ils rendaient justice
aux cyclistes dépressifs tout en rendant sympa et génialement drôle le plus
insupportable des écrivains : Michel
Houellebecq… Six films, ça commence
à pouvoir s'appeler une œuvre. Qui a
une sacrée gueule ! Et autant vous dire
que Saint Amour va ajouter une septième pierre précieuse à l'édifice ! Le rire
le plus gargantuesque et les larmes les
plus sensibles mêlés comme rarement.
Si j'avais su qu'un jour je chialerais en
écoutant le discours d'un éleveur de
bœufs à un concours agricole…
Parce qu'il faut vous dire que tout commence dans ce qui s'avère un magnifique lieu de cinéma : le salon de
l'agriculture. Jean (Gérard Depardieu,
grandiose), éleveur de bovins de compèt, et son fils Bruno (Benoit Pœlvoorde,
formidable avec le cheveu gras collé) participent comme tous les ans au
Salon dans l'espoir que la médaille tant
espérée viendra enfin récompenser leur
taureau bien couillu. Mais Bruno n'y est
pas… Tout ça le déprime. Il a la bonne
quarantaine, bosse tout le temps dans
la gadoue, se prend des vestes dès qu'il
approche les filles et il n'est pas question pour lui de reprendre la ferme familiale. La seule chose qui le console, c'est
de profiter de cette semaine parisienne
pour faire la route des vins… à l'intérieur
du salon… éclusant des godets à tous
les stands de dégustation représentant
les vignobles des régions françaises.
Face à cette situation pathétique, Jean
va prendre les choses en main et embarque son grand fiston dépressif pour
une vraie route des vins dans le taxi de
Mike (Vincent Lacoste, parfait), jeune frimeur parisien, mythomane patenté. Un
périple initiatique en forme de road movie drolatique, qui va permettre au père
et au fils de renouer les liens au gré de
rencontres détonantes : avec une jeune
serveuse obsédée par la dette abyssale de la France, un hôtelier airbnb
très inquiétant (le déjà nommé Michel
Houellebecq, très très flippant), une cavalière pré-ménopausée en recherche
immédiate de géniteurs… Tout ça agrémenté de bitures légendaires.
Il n'y a que Delépine et Kervern pour
concilier avec autant de verve, d'invention, de poésie brute les scènes hilarantes, parfois délicieusement borderline, et les séquences d'émotion pure,
notamment celles où le fils et le père
se rapprochent envers et contre tout,
ou encore celle où la superbe Céline
Sallette chevauche le long de la Seine…
Et mine de rien, sans larmoyer ni pérorer, cette truculente comédie se révèle
un des plus beaux hommages qui soient
au monde paysan (pas celui de l'agriculture industrielle, rassurez-vous !), à son
courage, son sens de l'abnégation et de
la transmission.
TOULOUSE & TOURNEFEUILLE
CEUX QUI NOUS AIMENT…
Ah ben ! Drôle de réveil ce Mardi 26 Janvier :
les projectionnistes du matin se retrouvant
devant une flopée d'affiches antipathiques
collées sur la façade (BDS, Merah, Utopia :
même combat), les serrures des portes du
ciné de Toulouse bloquées… Les salariés,
coincés à l'extérieur, annulant les séances
scolaires jusqu'à ce qu'un serrurier véloce
vienne mettre de l'ordre à tout ça pour la
modique somme de 4000 euros.
Dans la foulée, La Licra et le Crif montent
au créneau en publiant des communiqués
lourds des mêmes vilains amalgames. Et on
ne parle même pas des propos encore plus
violents et injurieux tenus sur JSSNews* :
voilà donc Utopia et BDS assimilés à d'affreux criminels (Merah , Fofana, les frères
Kouachi…) et autres terroristes qui ont ensanglanté la France par des attentats ces
derniers mois… Ouf ! C'est violent !…
Objectif de ces attaques simultanées : empêcher que se déroule à Utopia Toulouse
la soirée-débat autour de la situation de
Georges Ibrahim Abdallah.
Alors on s'interroge : pourquoi donc cette
modeste soirée, qui finalement a pu se tenir,
rassemblant une centaine de débatteurs non
violents autour d'un film déjà programmé
dans d'autres lieux sans encombre, contrarie tant nos saboteurs de serrures et leurs
petits camarades ?
D'abord le sujet : « Georges Ibrahim
Abdallah, militant communiste libanais » dit
Wikipedia… Sans doute le plus ancien prisonnier politique en Europe. Condamné une
première fois à 4 ans d'emprisonnement
pour détention d'armes et de faux papiers,
condamnation transformée en perpétuité
pour complicité dans l'assassinat en 1982
de deux diplomates l'un américain, l'autre
israélien, dans un contexte de conflit entre
Israël et le Liban.
Il a aujourd'hui 64 ans, dont 32 passés en
détention, il est actuellement incarcéré à
Lannemezan.
Par deux fois, le Tribunal d'application des
peines à prononcé sa libération conditionnelle, confirmée en appel, sous condition
d'expulsion du territoire français. Mais la décision n'a pas pu être appliquée car le gouvernement refuse de signer l'arrêté d'expulsion. Alors qu'il est libérable depuis 1999,
ses avocats se sont vu refuser 9 fois la libération conditionnelle demandée.
Des partis politiques, des associations soutiennent sa demande de libération : le
Parti de Gauche, Lutte Ouvrière, le Parti
Communiste, le NPA, Alternative libertaire,
l'Union Juive Française pour la Paix (UJFP)
etc… Des personnalités aussi comme Angela
Davis, Jacques Tardi, Françoise Vergès,
Noël Mamère, André Chassaigne, Patrick
Braouzec etc… allez donc voir sur Internet
les nombreuses entrées le concernant.
Un certain nombre de maires ont nommé
Abdallah citoyen d'honneur de leur commune (le préfet de la Seine Saint-Denis, représentant du gouvernement, a saisi le tribunal de Montreuil qui a annulé la délibération
de la mairie de Bagnolet)…
A Utopia, ce n'est pas la première fois que
des projections-débats sont organisées sur le
sujet. À Utopia Bordeaux, l'ex-préfet Bonnet,
patron de la DST au moment de l'arrestation
d'Abdallah, ancien député UDF… a participé
à une soirée sans qu'il y ait opposition virulente, encore moins tentative d'intimidation.
On rappelle que le préfet en question, interviewé sur l'affaire Abdallah, dénonçait « une
vengeance d'état » dans l'excellent article de
La Dépêche du 7 Janvier 2012.
On pourrait penser, au vu de tout cela, qu'il
est légitime de s'interroger sur le sujet : ben
non ! Ce n'est pas l'avis de JSS news, de la
Licra, du Crif et de leurs amis… encouragés
par la sentence définitive de notre premier
ministre « Expliquer, c'est déjà vouloir un peu
excuser », triste écho au célèbre « Réfléchir,
c'est commencer à désobéir » seriné dans
les armées pendant la guerre d'Algérie.
BDS – MERAH – UTOPIA : même combat… Le premier ministre d'Israël déclare :
« Israël ne laissera pas BDS occuper le terrain médiatique » rapporte Israël Valley, site
officiel de la chambre de commerce FranceIsraël, qui précise que 33 millions d'euros et
35 emplois supplémentaires seront ajoutés
pour contrer cette action tant redoutée qui
fait faire des cauchemards aux politiciens
de la Knesset… L'article suivant annonce
qu'une nouvelle usine Coca Cola (20 millions
de dollars) va ouvrir dans la bande de Gaza.
On comprend que dans ce contexte, l'organisation d'une soirée à Utopia, initiée par une
poignée d'associations dont le redouté BDS,
contrarie les lecteurs toulousains assidus de
Israël Valley.
BDS = Boycott Désinvestissement
Sanctions. Sur un moteur de recherche
bien connu et non censuré on peut lire :
« c'est une campagne internationale appelant à exercer diverses sanctions économiques, académiques, culturelles et politiques sur Israël afin d'aboutir à la réalisation
de trois objectifs : la fin de l'occupation et
de la colonisation des terres arabes, l'égalité complète pour les citoyens arabes palestiniens d'Israël et le respect du droit au retour
des réfugiés palestiniens… ». En France en
particulier, le mouvement se définit comme
une réponse citoyenne et non violente à l'impunité d'Israël. Si, dans la plupart des pays,
les appels au boycott n'ont rien d'illégal, en
France, depuis que Michèle Alliot Marie a fait
passer en 2010 une circulaire pénalisant
tout appel au boycott, puni d'un an d'emprisonnement et de 45 000 euros d'amende…
les procès se multiplient.
A Toulouse, 4 personnes sont citées à comparaitre pour « entrave à l'exercice normal d'une activité économique ». Leur délit ? Avoir distribué des tracts dans l'espace
public toulousain en Décembre 2014 et en
Février 2015. Dans cette logique, trivialement consumériste, que devrait on faire à
nos paysans pour leurs opérations commando, autrement plus dérangeantes, contre la
grande distribution.
Alors question : Israël serait-il si fragile pour
trembler ainsi devant quelques distributeurs
de tracts pacifistes ? Ainsi ce petit pays de
8 millions d'habitants qui est le 8ème plus
grand exportateur d'armes du monde – actuellement en « concurrence frontale en Inde
avec la France » –, qui est aussi puissance
nucléaire… craindrait plus que tout d'être
interpellé par des universitaires, des artistes, des intellos… au point que ses partisans inconditionnels ont besoin de faire
semblant de confondre leurs contradicteurs
avec d'horribles terroristes et criminels antisémites… brandissant avec la plus évidente
mauvaise foi les accusations les plus extrêmes pour imposer silence, envoyant leurs
troupes couler nuitamment de la colle dans
les serrures d'un petit cinéma de rien du tout
pour empêcher un débat concernant la demande de libération d'un homme emprisonné depuis plus de trente ans et rassemblant
une centaine de spectateurs ?
Bien entendu, ça ne nous plait pas du tout
d'être injuriés aussi vulgairement et nous réfléchissons à la suite à donner.
Pour comprendre…
www.ujfp.org
www.bdsfrance.org
* JSS NEWS : jssnews.com/2016/01/28/
un-commando-anti-terrorisme-denonce
-linsanite-des-cinemas-utopia/
Utopia Toulouse : dans la liste gentiment
garnie de nos « followers », la Centrale
Immobilière Saint-Jérôme (propriétaire de
l'immeuble d'Utopia) continue à refuser
toute négociation et préfère aller au tribunal. Notre avocate a donc envoyé par voie
d'huissier une réponse à son « Congé avec
offre de renouvellement » du 17 Septembre
2015. Utopia demande, dans ce document,
son maintien dans les lieux assorti d'un loyer
raisonnable et formule une proposition à
53 000 euros (négociables) après étude précise et documentée, conforme à la réglementation en vigueur et la jusrisprudence,
diligentée par notre avocate. L'acte a été
réceptionné le 20 Janvier 2016 en mains
propres par le recteur de Saint-Jérôme, qui
a affirmé être habilité à recevoir copie de
l'acte, preuve que l'huissier de justice mandaté a bien frappé à la bonne porte… On en
recause incessamment : merci de tous ces
témoignages de soutien que vous nous apportez chaque jour ! Vous nous demandez
comment intervenir… on y pense.
Les innocentes
Anne FONTAINE
France 2016 1h55 VOSTF
(français, polonais, anglais…)
avec Lou De Laâge, Agata
Buzek, Vincent Macaigne,
Agata Kulesza, Joana Kulig…
Scénario de Sabrina B. Karine,
Alice Vial, Anne Fontaine
et Pascal Bonitzer, sur une
idée de Philippe Maynial
C'est plus qu'un beau film. Un moment
de grâce, une expérience à la fois humaine et quasi spirituelle. L'univers dans
lequel il nous plonge nous confronte à
quelque chose qui relève de cette émotion secrète et profonde que tout être
humain éprouve un jour ou l'autre, particulièrement lorsqu'il est confronté à des
situations d'exception : ce sentiment indicible que la vie est un grand mystère,
tout comme la mort, cette découverte
que, parfois, la question de la transcendance s'impose intensément à nous. Il
nous a rarement été donné de voir exprimée au cinéma, avec une telle subtilité et une telle force, la complexité de la
nature humaine et de ses aspirations les
plus intimes, révélée ici par une histoire
qui, pour être douloureuse, ne parvient
pas à détruire la petite lumière d'espoir
et de vie qui illumine une humanité déchirée, violentée, mais portée par un
amour insubmersible qui la dépasse.
Le film a été tourné en Pologne, pour une
grande part dans un couvent désaffecté,
avec des actrices (particulièrement inspirées) et acteurs polonais et français,
dans des conditions de découverte mutuelle qui renforcent encore l'impression
d'authenticité. Si l'histoire de départ est
bien réelle – celle de Madeleine Pauliac,
jeune et jolie Française, provisoire médecin-chef de l'hôpital de Varsovie en
1945 –, elle sert ici de révélateur à des
relations aussi universelles qu'intemporelles qui prennent une intensité particulière dans le huis-clos de ce couvent austère, magnifié par les images
de Caroline Champetier, habité par les
chants grégoriens – interprétés essentiellement par les comédiennes – qui
contribuent au sentiment de sérénité, de
plénitude si particulières à l'ambiance
monastique, contrastant ici avec la violence de la situation.
1944 : la Pologne a été dévastée par
l'occupation allemande. Tandis que les
autochtones tentent de survivre, la Croix
Rouge française s'est installée dans ce
qu'il reste d'un hôpital pour soigner et
rapatrier les Français qui se trouvent encore sur le territoire polonais. L'équipe
médicale n'a pas pour mission de s'occuper des Polonais, et quand une jeune
religieuse vient demander du secours, on
l'éconduit dans un premier temps, mais
Mathilde Beaulieu, interne de 25 ans,
se laisse toucher par sa détresse et ac-
cepte de la suivre jusque dans son couvent, malgré l'interdiction qui lui est faite
de s'éloigner du cadre de sa mission.
Là, elle découvre une communauté de
Bénédictines qui continuent à vivre leur
vie de moniales, rythmée par les sept offices quotidiens, mais qui cachent dans
la honte et le désarroi un secret terrible.
Les soldats de l'armée rouge, suivant le
reflux de l'armée allemande, ont pénétré dans le couvent à plusieurs reprises,
brutalisé, violé les jeunes religieuses et
certaines sont sur le point d'accoucher.
La mère Abbesse est d'abord réticente
à l'intervention de Mathilde, tant elle redoute que l'horreur de leur situation soit
connue à l'extérieur du couvent. Mais
peu à peu une relation se noue entre la
médecin athée, engagée corps et âme
au service des autres, et la trentaine de
nonnes qu'elle va tenter d'aider autant
que possible, s'immergeant dans leur
quotidien, à l'écoute de leurs choix sans
pour autant modifier ses orientations
personnelles…
Les Innocentes est bien plus que le récit prenant d'un moment d'histoire peu
connu, le film rayonne de cette lumière
intérieure qui caractérise ceux qu'une
conviction profonde élève au dessus
des contingences les plus difficiles,
jusqu'à atteindre une sorte d'intensité
harmonique rare et positive.
TOULOUSE & TOURNEFEUILLE
Appel à soutiens !
La communauté circassienne
de Toulouse (La Grainerie, le
Lido,…), Amnesty International…
se mobilisent pour la libération
de Mohammad Faisal Abu
Sakha. Ce jeune artiste de 23
ans, passionné, engagé auprès
de nombreux programmes
sociaux, du festival international
Festiclown, également professeur
à l’école de cirque de Ramallah
en Palestine […] a été arrêté à
un checkpoint le 14 décembre
2015 par l’armée israélienne. Il
a depuis été placé en détention
administrative pour une durée
indéterminée, sans charge ni
procès ! Les autorités israéliennes
ont recours de plus en plus
fréquemment ce procédé depuis
octobre dernier : plus de 580
Palestiniens étaient sous le coup
d’une telle mesure à la fin de
l’année 2015.
Nous appelons tous les citoyens
se sentant concernés par
l’injustice subie par Abu Sakha et
les autres prisonniers palestiniens
à se rassembler le samedi 20
février à 14h place Saint Etienne
à Toulouse, afin d’obtenir leur
libération. Nous invitons les
participants à amener de quoi
faire du cirque, de la musique,
de l’expression, de l’art…
Pétition en ligne :
bit.ly/1ZXnYYM
www.amnesty.org/fr/documents/
mde15/3214/2016/fr/
Soutenez Folles Saisons
à Toulouse
C’est un lieu un peu magique au
cœur des Pradettes. Dans une
jolie Toulousaine un bon resto,
une association qui carbure,
propose des concerts, des débats,
des activités culturelles…
depuis 14 ans !
Afin que le lieu reste ce qu’il est
et ne soit pas un jour où l’autre
racheté par de vilains faiseurs
de fric, les filles de l’équipe ont
décidé de le racheter. Seulement
voilà… Elles ne roulent pas sur
l’or. Pour pérenniser l’aventure,
elles ont besoin de vous, vite !
Contactez-les au :
www.follessaisons.fr
Qui aujourd'hui favorise la haine ?
Un communiqué de l'Union Juive Française pour la Paix
suite à l'agression contre les cinémas Utopia
Encore une fois, la LICRA et le CRIF nous ressortent la confusion
antisionisme = antisémitisme, sous des formes plus ou moins alambiquées.
Ainsi, le président de la LICRA Toulouse peut écrire :
« […] appel à la haine afin de créer un surcroît d'antisémitisme sous couvert
d'antisionisme ».
Le CRIF Toulouse, quant à lui, pense que la répétition d'un mensonge peut
faire une vérité. La fable d'antiracistes « défilant « durant l'été 2014 » aux
cris de « Mort aux Juifs », fait jamais attesté, démenti y compris par le rabbin
d'une synagogue prétendument menacée, a été repris par divers médias, et
continue d'être tranquillement assénée de communiqué en communiqué.
La réalité est pourtant simple. L'antijudaïsme, l'antisémitisme ont fait des
ravages en Europe, culminant avec le génocide nazi.
Une des réactions juives depuis la fin du xixe siècle, minoritaire parmi les Juifs
eux mêmes au moins jusqu'à la deuxième guerre mondiale, a été de créer un
Etat des Juifs, (ou un Etat juif), avec l'idée que les Juifs devaient vivre à part,
une idéologie nationaliste de la séparation nécessaire des peuples.
Mais à partir du moment où le choix s'est porté sur la Palestine, le sionisme
est devenu mouvement colonialiste, ignorant le peuple palestinien qui y
vivait et veut toujours y vivre, développant par tous les moyens « légaux » et
« illégaux » colonisation, épuration ethnique, apartheid.
Etre antisioniste, que l'on soit Juif ou pas, c'est récuser cette idéologie
mortifère de la séparation et du colonialisme. Participer à la campagne BDS,
c'est vouloir que le droit des peuples triomphe de la loi du plus fort, c'est
vouloir dans une campagne non-violente rééditer le succès de la campagne
contre l'apartheid sud-africain et obliger par un mouvement citoyen nos
propres gouvernants à sanctionner les crimes de l'Etat israélien, de son armée
et de ses colons.
Il n'y aura de paix possible pour une communauté juive au Proche Orient
que dans la reconnaissance du crime initial qu'a été la nakba (l'expulsion de
centaines de milliers de Palestiniens en 1947-48), des crimes de guerre et
des crimes contre l'Humanité commis depuis, et dans la reconnaissance de
l'égalité des droits pour tous les habitants. C'est en tenant ce discours, en
menant cette campagne, que l'on lutte véritablement contre l'antisémitisme.
C'est contre l'idéologie de la vengeance, en défendant l'Etat de droit et
l'indépendance de la Justice, comme dans la campagne pour la libération
de Georges I. Abdallah, que l'on montre notre refus d'être terrorisé par le
terrorisme.
C'est en ouvrant ses salles et ses écrans à des œuvres fortes faisant le pari de
l'intelligence du public que Utopia, ses équipes et ses salariés défendent les
valeurs démocratiques et républicaines, qu'ils en soient à nouveau remerciés.
André ROSEVEGUE, co-président de l'Union Juive Française pour la Paix
www.ujfp.org
DES NOUVELLES DE LA PLANÈTE MARS
Dominik MOLL
France 2016 1h41
avec François Damiens,
Vincent Macaigne, Veerle Baetens,
Michel Aumont, Catherine Samie,
Philippe Laudenbach…
Scénario de Dominik Moll
et Gilles Marchand
Philippe Mars… chouette Philippe : ingénieur informaticien, un peu planant,
un peu largué, dépassé par ce xxie siècle
traversé par un vent de folie pas douce
qui balaie sans pitié ceux qui ne sont
pas très assurés sur leurs guiboles.
Philippe ne comprend plus rien au
monde dans lequel il vit. Ni aux gens
qu'il croise au boulot, ni aux ados qu'il a
pondu, ni à ce type qui refuse de ramasser la crotte de son chien, ni au végétarisme soudain de son fils, ni à l'obsession de « réussite » de sa fille qui la fait
s'acharner jour et nuit sur ses bouquins
de fac, écouteurs vissés aux oreilles, ni
à l'agitation de son ex-épouse… On ne
peut pas dire que l'époque soit caractérisée par une grand confiance dans
l'avenir : agitation, stress et désarroi
semblent gagner du terrain chaque jour
un peu plus.
Alors Philippe s'enferme dans sa bulle
immobile, se rêve cosmonaute, plane
entre les étoiles et reçoit régulièrement
la visite des fantômes de ses père et
mère qui ont pu gratter un petit rab de
présence sur terre et lui font un brin de
compagnie avec une bienveillance in-
quiète et amusée. Il croise de temps à
autre un vieux monsieur qui se dit exchauffeur de Giscard et a gardé de cette
époque une voiture qu'il bichonne, inadapté, inadaptable, nostalgique d'un
passé dont il n'a pas su sortir…
Le plus gros problème de Philippe, c'est
qu'il est trop gentil, incapable de dire
non, incapable de mettre quelqu'un qui
l'emmerde dehors, de refuser le boulot de trop : indifférence, ou trop grande
écoute de ses congénères… flemme de
s'opposer, ou tout simplement parce
que faire de la peine à quelqu'un est audessus de ses capacités…
Sa vie subit tout à coup une série de
coups de tabac qui l'obligent à sortir de
sa posture d'observateur immobile. Ça
commence le jour où son ex-femme, à
l'emploi du temps imprévisible, journaliste happée par une carrière sans stabilité et qu'il croise plus souvent dans
l'écran télé que dans son quotidien, est
balancée correspondante au cœur du
Conseil de l'Europe pour couvrir une
actualité bordélique qui n'a plus rien à
voir avec l'idéal européen qui avait séduit Philippe jadis… Une heure avant de
prendre l'avion, elle lui colle les ados et
le paquetage qui va avec. Au moment
même où son patron lui a filé la lourde
responsabilité de contrôler et de cadrer
un mec au bord du burn out qui patauge
dans son bordel au bureau et ne quitte
pas un hachoir qu'il trimballe enveloppé dans un sac plastique pour que les
flics, pensant à un achat récent, n'aillent
pas imaginer que c'est son arme de self
défense… Inénarrable Jérôme (alias
Vincent Macaigne), un allumé de première, qui réussit néanmoins à être fichtrement attendrissant.
Philippe, qui se trouvait plutôt peinard
à se faire la popote en solitaire, distant
du monde et de sa propre vie, va donc
devoir s'occuper de ses lardons mais
encore se retrouver envahi par le chien
que sa sœur lui colle avant de partir
aux Amériques, par un régiment de grenouilles que son désormais écolo de fils
veut sauver du labo… et après moult péripéties va récupérer dans son petit chez
lui le délirant Jérôme, échappé de l'hôpital psychiatrique non sans avoir entraîné
avec lui une autre perturbée dont il est
tombé amoureux pendant son bref séjour.
Tout ça va l'entraîner dans une incroyable aventure… mais le plus
chouette de tout, c'est qu'au fond, cette
histoire décalée, très drôle et un poil mélancolique, en dit plus sur le monde tel
qu'il va et sur les gens qu'on y croise
que n'importe quel discours pompeux.
La poésie et l'humour sont la politesse
du désespoir peut-on se dire, mais c'est
surtout un signe de sacré santé, car au
fond, Philippe est le seul de l'histoire qui
parvient à se mettre debout, foutrement
humain dans un monde complètement
barjot.
TOURNEFEUILLE
BELGICA
Felix VAN GROENINGEN
Belgique 2015 2h07 VOSTF
(en néerlandais)
avec Stef Aerts, Tom Vermeir,
Hélène De Vos, Charlotte
Vandermeersch, Boris Van Severen…
Scénario de Arne Sierens
et Felix Van Groeningen
Musique de Soulwax
Après La Merditude des choses et
Alabama Monroe (César du meilleur film
étranger 2014), voici le nouveau film de
Felix Van Groeningen, Belgica. C'est le
nom d'un club qui résonne comme celui
de tout un pays. Mais c'est avant tout
un rêve, celui de Jo, un fada de musique
qui imagine transformer son modeste
et assez miteux bar à Gand en temple
du rock'n roll, en arche de Noé, pour les
âmes échouées d'une époque qui déjà
prédit à ses enfants des lendemains qui
déchantent. Le frère de Jo, Frank, est
aux antipodes de tout cela. Si le premier
à l'air d'un gringalet un brin fragile, le second a une grande et belle gueule et les
épaules carrées. Tâcheron de la vie, il
tente de se montrer bon père de famille,
loyal envers sa compagne Isabelle…
Mais clairement il bout et tourne en rond
comme un des chiens du chenil que
le couple à monté pour gagner sa vie.
Quand Jo lui fait visiter un local mitoyen
de son bistrot, il ne lui faut pas long-
temps pour rebondir sur l'idée de son
cadet. Frank propose de devenir son associé, puis tente de convaincre Isabelle
qui ne voit pas ça d'un très bon œil mais
abdique devant la détermination farouche de son homme.
Voilà les deux frangins qui s'affairent, rameutent les copains. Tous ensemble ils
cassent les murs, font du béton, coulent
des dalles, reconstruisent, s'acharnent
sans compter leur peine, mouillent
leurs chemises et les usent jusqu'à la
corde… Et alors que leurs économies
s'assèchent, voilà le « Belgica » presque
prêt à fonctionner, n'attendant plus que
le feu vert de la commission de sécurité. Le début des emmerdes, en quelque
sorte, comme chacun sait…
Mais rien n'arrête l'improbable duo.
L'inauguration démarre au son d'un
délirant remix de « J'aime regarder les
filles qui marchent sur la plage… » et
cette première nuit va mettre le feu aux
poudres ! Très vite le club devient un
endroit incontournable, déjanté et chaleureux. Très vite aussi une jolie rousse,
Marieke, tombe dans les bras de Jo.
Tandis qu'Isabelle, coincée entre ses
clebs et sa progéniture, se retrouve exclue des joyeuses sauteries… Ce sont
les années 90, torrides, sexe, cocaïne
and rock'n roll… Tout y passe ! Mais ce
n'est que le début d'une épopée, une
plongée dans les milieux moites et inter-
lopes de la nuit, qui laissera des traces
dans la ville comme dans la vie des deux
frangins…
« Belgica, c'est l'histoire de milliers d'entrepreneurs : on grandit puis il faut abandonner ses rêves. À mes yeux le film raconte en filigrane combien notre société
a changé en deux décennies, comment
elle est devenue plus sévère et peutêtre aussi comment elle a perdu ses
idéaux. » dit le réalisateur.
Belgica s'inspire largement de l'histoire
véridique du café-concert-discothèque
« Le Charlatan », lieu mythique qu'ouvrit
le père de Felix Van Grœningen, dans
lequel ce dernier grandit et passa une
partie de son adolescence. Mais avant
même de savoir cela, on aurait juré qu'il
y avait du vécu dans ce film. Ce n'est
pas une boîte de nuit que construit Felix
Van Grœningen avec sa bande de potes
d'alors, mais une œuvre qui dépeint la
grandeur et la décadence d'un monde
un peu vain et en perte de vitesse. Et
c'est à la fois dérangeant et touchant…
On ne peut terminer sans une mention
très spéciale pour la génialissime bande
son, crée par les frères Stephen et David
Dewale (Soulwax et 2Many Dj's) qui sont
allés jusqu'à former des groupes spécialement pour créer une ambiance sur
mesure ! Percutante !
TOURNEFEUILLE
UN VRAI FAUSSAIRE
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Aikido
Franck Noël
7e Dan Aikikai
au Dojo de la Roseraie
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Tarifs réduit ado., étudiant et chômeur.
Film documentaire de Jean-Luc LEON
Entretiens réalisés par Jean-Baptiste
PÉRETIÉ et Jean-Luc LEON
France 2015 1h30 - avec Guy Ribes
C'est l'histoire d'un mec qui a réussi à
foutre en l'air tout un système. Ce système, c'est le marché de l'art et ses
cotations qui valorisent les artistes et
leurs œuvres. Ce mec, c'est Guy Ribes,
67 ans, peintre de talent, faussaire génial.
Pendant 30 ans (seulement 30 ans ?), il
a inondé le marché de l'art avec des
œuvres authentifiées par des experts
comme autant de Matisse, de Picasso,
de Chagall… Son truc à lui, ce n'est pas
de copier, c'est de s'inspirer et de créer
de manière suffisamment semblable pour
infiltrer le marché et faire authentifier ses
toiles commes étant celles de grands
maîtres : on peut citer encore Modigliani,
Renoir, Dali… et combien d'autres ?
Mais comme il le dit lui-même : « Une
vraie réussite, elle ne ressort pas, elle
n'est jamais découverte. »
Combien d'œuvres de Guy Ribes sont
encore dans « le circuit » ? Ce doute qu'il
parvient à immiscer est réjouissant. On
partage sa jubilation lorsqu'il feuillette un
catalogue reconnu par le milieu (valant
presque certificat) et qu'il affirme sans
complexe : « Là-dedans, il y en a bien
une quarantaine qui sont de moi ! ».
Plus on l'entend parler, plus le personnage est attachant, et plus on a envie
de le comparer à un Robin des bois des
temps modernes. Parce qu'il faut bien
avouer que ces gens qui se font rouler
dans la farine n'ont rien de la veuve et
de l'orphelin, et que de notre petite place,
on a bien envie de se dire que si le but
est de décorer son bureau ou son salon,
le talent de Guy Ribes vaut bien celui de
Fernand Léger (surtout si même les brillants experts n'y voient que du feu !).
Par contre ce Robin des bois-là a pris
aux riches mais pas nécessairement
pour donner aux pauvres, disons qu'il en
a profité et qu'il a bien vécu avant de se
faire mettre le grappin dessus par la justice française. Il a donc été jugé pour tout
ça, ce qui lui permet aujourd'hui de nous
raconter comme à des bons copains ses
aventures et ses manigances.
Il sait raconter ses histoires et c'est passionnant ! Jean-Luc Leon et son compère
Jean-Baptiste Péretié sont allés interroger le procureur, le policier qui l'a arrêté, l'expert judiciaire : tous ceux-là apparaissent un peu fades face à la faconde
de Guy Ribes. Cette fascination du réalisateur pour son sujet est communicative.
Quel personnage !
On en vient parfois à douter : c'est vrai
qu'un type qui a réussi à duper tout son
monde pendant autant d'années serait
capable de nous faire avaler pas mal de
couleuvres… Comment démêler le vrai
du faux dans tout ce qu'il nous raconte ?
Cette interrogation permanente fait partie
du plaisir, intense, qu'on ressent à écouter ces histoires qui bousculent l'ordre
établi, contées avec un franc parler et un
humour revigorants.
Ce qu'on retient au final, c'est que le marché de l'art n'a rien à voir avec la peinture, c'est que le talent n'est pas toujours
reconnu à sa juste valeur (celui de Guy
Ribes a été récompensé par une peine
de prison…), c'est que le film nous aura
montré un artiste à l'œuvre : un vrai faussaire, un vrai peintre aussi.
TOULOUSE
SPOTLIGHT
Tom McCARTHY
USA 2015 2h08 VOSTF
avec Michael Keaton, Rachel
McAdams, Mark Ruffalo, Brian d'Arcy
James, Liev Schreiber, Stanley Tucci,
Billy Crudup, John Slattery, Jamey
Sheridan… Scénario de Josh Singer
et Tom McCarthy
De Bas les masques (1952) de Richard
Brooks aux Hommes du président (1976)
d'Alan J. Pakula ou à Révélations (1999)
de Michael Mann, le journaliste incarne
depuis longtemps, dans le cinéma hollywoodien, une véritable sentinelle de la
démocratie. Dénonçant sans relâche la
criminalité, la corruption de la classe politique, le cynisme du « big business »,
les pires dérives de l'hystérie anticommuniste ou les erreurs judiciaires, il est
une vigie qui pointe les dysfonctionnements de la société américaine, parfois
au péril de sa vie.
C'est dans cette solide tradition que
s'inscrit ce remarquable Spotlight qui,
comme souvent dans ce genre d'entreprise, s'inspire de faits réels. Ici, l'équipe
de journalistes d'investigation du Boston
Globe, surnommée « Spotlight » (littéralement « le projecteur »), enquête sur une
affaire de crimes pédophiles perpétrés
– et dissimulés – par l'Église catholique.
Pour autant, il ne faut pas chercher la
moindre héroïsation du reporter. Car ce
qui intéresse McCarthy, c'est de montrer
le journaliste, ce soutier de la démocratie, au travail. Non, son quotidien n'est
pas ponctué de révélations spectaculaires et de satisfactions flattant l'ego.
Bien au contraire, ses tâches sont le
plus souvent répétitives et ingrates, son
environnement est celui d'un bureau gris
et exigu éclairé par des néons suspendus à un faux plafond, ses interlocuteurs
le considèrent comme un gêneur et sa
vie privée est vampirisée par son métier.
D'ailleurs le réalisateur ne s'attache à
ses personnages qu'à travers le prisme
professionnel, sans s'attarder inutilement sur leur sphère personnelle qui aurait risqué de parasiter leur indéfectible
trajectoire. D'où les plans éloquents de
Sasha Pfeiffer (Rachel McAdams) interrogeant inlassablement les victimes et
tentant d'approcher les bourreaux, ou
encore ceux de Michael Rezendes (Mark
Ruffalo) harcelant littéralement l'avocat
des survivants et de Matty Carroll (Brian
d'Arcy James) épluchant scrupuleusement les archives du journal.
McCarthy excelle à camper cette petite
ruche industrieuse que forme le groupe
Spotlight – les visages anxieux minés
par la fatigue croissante et les rebuffades récurrentes, les innombrables appels téléphoniques infructueux, les allées et venues entre le journal, le Palais
de justice et le bureau des avocats – et à
humer l'atmosphère solidaire qui règne
à la rédaction. Outre sa pugnacité, c'est
l'autre grand atout du groupe : la complémentarité de ses membres qui, tous,
savent qu'ils ont une note à jouer dans la
partition et qu'ils occupent une fonction
essentielle, chacun à sa place.
Peu à peu, le travail acharné des journalistes esquisse les contours des violences insondables subies par les
jeunes victimes d'hier. À cet égard, la
force de Spotlight, c'est le traitement
du hors-champ. S'il ne fait preuve d'aucune fausse pudeur dans l'évocation
des viols, le cinéaste évite soigneusement les flash-back insistants, le pathos
racoleur. Entre les témoignages recueillis et la reconstitution des faits, le film
donne pourtant à sentir l'envergure du
traumatisme…
Ce plaidoyer pour la fonction salvatrice
de la presse écrite ne serait pas aussi puissant s'il n'était pas ancré dans
un contexte géographique bien spécifique. Car dans le film, la responsabilité écrasante de l'Église se confond avec
celle de Boston : Boston la patricienne,
discrète et « provinciale », Boston qui
exècre l'ostentation, et surtout Boston
la catholique, où le crime s'épanouit
pourtant… « La ville prospère quand
ses grandes institutions travaillent main
dans la main » déclare, sûr de son fait,
le cardinal Law au rédacteur en chef du
Globe lors d'un entretien privé. De fait
c'est toute la ville qui semble complice
des agissements criminels de ses prélats : ici, l'Église, impalpable et omniprésente, s'est insinuée dans le cœur
et l'âme des fidèles, si bien qu'ils ont
d'eux-mêmes intégré l'impérieuse obligation du silence… Dans ce film subtil qui ne tombe jamais dans l'écueil
du manichéisme, tout le monde, ou
presque, partage les mêmes origines et,
partant, une responsabilité collective…
Un film passionnant, de bout en bout !
(F. Garbarz, Positif)
TOULOUSE & TOURNEFEUILLE
événement
C EC I N’EST PAS UN PORTRAIT
Figures de fantaisie de Murillo,
Fragonard, Tiepolo…
AUT OUR DE L’EX POSITION
Réservations 05 61 22 39 03
Dimanche 21 février, 16h
Un clown enquête dans l’expo,
tous publics
Jeudi 25 février, 16h
Histoire(s) d’art et facéties
tous publics
L E M USÉE AU FÉMININ
Réservations 05 61 22 39 03
Mardi 8 mars, 19h
Histoires (d'art) et Facéties
Muses, artistes, mères, héroïnes...
les femmes racontent leur musée
Mercredi 9 mars
14h : Lectures
Compte-rendu de l'atelier Pause
couleurs (en partenariat avec la Ligue
contre le cancer)
18h30 : Regards croisés sur l'art
Art et maladie : l'évolution du
regard porté sur le féminin. Visite
commentée par I. Bâlon, conférencière
et rencontre avec C. Bensoussan,
psychologue à la Ligue contre le
cancer.
Derniers jours : jusqu’au 6 mars 2016
Une exposition totalement inédite
sur la figure de fantaisie du XVIe au
XVIIIe siècle. Les figures de fantaisie
regroupent des peintures illustrant la
fascination qu’ont pu exercer la figure
et le corps humain sur l’art européen.
Sous nos yeux ces personnages
séduisent, s'adonnent à la musique,
dorment, s’esclaffent, acceptent les
marques du temps ou se déguisent.
Loin de l'art du portrait contraint
par la commande ou la mode, cette
exposition est un véritable éloge de la
liberté, de l’invention et de la virtuosité.
VACANCES DE FÉVRIER
Ateliers pour les 4-6 ans et 7-12 ans
voir www.augustins.org
Lundi 22 et 29 février, 14h30
Atelier Mixart (>13 ans),
mixages créatifs
Dimanche 6 mars
Visite en famille à 11h et
Atelier des familles à partir de 14h
19h30 : Visite conversation
(étudiants)
La statuaire féminine au XIXe siècle
Jeudi 10 mars, 12h30
L’œuvre du mois
Une nouvelle acquisition : Après
déjeuner d’Amélie Beaury-Saurel, 1889.
Par A.Hémery, directeur du musée
Vendredi 11 mars, 12h30
Cours de modèle vivant au musée
et conversation sur la représentation
du corps féminin au XIXe siècle
Dimanche 13 mars, 16h00
Un clown enquête
Dans le blues de la Belle Époque
(tous public)
Le musée donne d’autres rendez-vous à tous, petits et grands
Voir notre agenda sur www.augustins.org ou à l’accueil du musée au 05 61 22 21 82
Abonnez-vous à notre e.lettre mensuelle sur augustins.org
21, RUE DE METZ
31000 TOULOUSE
TÉL 05 61 22 21 82
Métro Esquirol
www.augustins.org
The Danish Girl
Tom HOOPER
USA / GB 2015 2h VOSTF
avec Eddie Redmayne, Alicia Vikander,
Ben Whishaw, Amber Heard, Sebastian
Koch, Matthias Schœnaerts…
Scénario de Lucinda Coxon, d'après
le livre de David Ebershoff
C'est au Danemark, en 1882. Einar
est un jeune peintre qui commence à
être reconnu dans le milieu artistique
qu'il côtoie avec sa jolie femme Gerda,
peintre elle-même mais qui peine à se
faire exposer au prétexte qu'elle refuse
de peindre des paysages dans l'air du
temps. Ses portraits, pourtant beaux, ne
trouvent pas amateur. Mais elle s'obstine, vaguement jalouse du succès de
son compagnon. Ils sont amoureux,
libres, et cette ambiance bohème va
bien avec un amour fort qui ne se laisse
pas enfermer dans les convenances, ils
vivent ensemble une passion commune
pour un art qui est omniprésent dans
leur intimité.
Einar est fasciné par les dentelles et les
soies des costumes d'opéra, l'odeur des
coulisses, la grâce des danseuses et
lorsque, pour prendre la pose à la place
d'un modèle qui tarde, Gerda lui demande de se substituer à la belle femme
prévue, posant sur lui une robe blanche
qui masque son costume gris, il refuse
d'abord, gêné de devoir exposer au regard d'un tiers, fut-elle aussi proche de
lui que Gerda, la dualité qui l'habite et
qu'il refoule. Cet événement, à première
vu anodin, va agir comme un révélateur
et être le point de départ d'un cheminement difficile vers l'acceptation de ce
qu'il est au fond et que tout lui interdit
d'être.
Dès les premières (très belles) images on
sait, on sent que Tom Hooper (réalisateur brillant du Discours d'un roi) va avoir
le ton juste et le trouble qui se lit dans les
yeux de Einar laisse d'emblée entrevoir
le difficile combat intérieur qu'il entame.
Eddie Redmayne est beau et a un talent
fou, avec ce poil de narcissisme hésitant
qui lui confère un charme cohérent avec
le personnage qu'il endosse et le rend
convaincant.
En ce temps là… l'homosexualité était
considérée comme une maladie et
il arrivait qu'on prescrive des traitements brutaux : internement, lobotomie,
électrochocs… Parfois à la demande
même des personnes concernées, qui
avaient du mal à se vivre « différents ».
Se sentir « femme » quand on était né
« homme » était une affreuse anomalie…
Heureusement l'amour de Gerda et la
tolérance d'un milieu artistique exercé à
la remise en question des tabous et à la
recherche du sens profond des êtres et
des formes rendaient possible cette difficile quête d'identité.
Était… on aimerait pouvoir parler au
passé et c'est bien le talent de Hooper
de faire, avec beaucoup de finesse et de
douceur, que cette histoire ne soit pas
seulement un récit d'un autre temps, et
fasse entendre combien ce chemin vers
soi est toujours d'actualité.
Einar Wegener a réélement existé, il
fut un des premiers hommes à devenir
femme, sous le nom de Lili Elbe, après
une opération dite aujourd'hui de « réassignation sexuelle ».
Oscarisé l'an dernier pour son incarnation du physicien Stephen Hawking
dans Une merveilleuse histoire du
temps, Eddie Redmayne « impressionne
à nouveau tant il parvient ici à révéler la
féminité de son personnage comme sa
seule et vraie nature », écrit Télérama,
« Redmayne réussit à créer quelque
chose qui fascine encore plus que la
stricte réalité : dans ce film souvent plus
sage que son héros-héroïne, il fait surgir
le cinéma. »
TOULOUSE & TOURNEFEUILLE
Mettez votre PUB
Dans la Gazette
[email protected]
06 70 71 53 55
Dimanche 21 février à 10h à Tournefeuille, petit-déjeuner
puis projection précédée d'une version raccourcie de la pièce
Sankara Mitterrand par la compagnie L'Agit (amenez les
croissants, on s'occupe du café). Tarif unique 8€, achetez vos places
à partir du 2/01 (le film est ensuite programmé jusqu'au 20/03,
à raison d'une séance par semaine le dimanche matin).
CAPITAINE THOMAS SANKARA
Portes ouvertes 12 Mars 2016
AEN
LA PRAIRIE
Maternelle, Elémentaire, Collège
Depuis 45 ans dans le quartier de
Rangueil, La Prairie, établissement
scolaire privé et laïque, fondé par
Marie de Vals en 1969, porte haut
les valeurs de l'Education Nouvelle
au travers de son projet d'éducation original et participatif.
Principes de Co-Education :
Relation de partenariat entre l’élève
et l’enseignant, qui favorise la
responsabilisation de l’apprenant.
« C’est une école où l’enfant
ne fait pas ce qu’il veut mais
où il veut ce qu’il fait. »
L’éducation nouvelle est un esprit
éducatif qui s’élabore avec la
collaboration des familles.
Informations – inscription :
AEN LA PRAIRIE
1 bis rue des Néfliers
31400 Toulouse
Tel : 05 62 26 83 60
Mèl : [email protected]
www.ecolecollege-laprairie.fr
Christophe Cupelin
Suisse/Burkina Faso 2015 1h30 VOSTF
Thomas Sankara devient président de la
Haute-Volta le 4 août 1983. Une année
après, il marque définitivement l'histoire
et l'identité de son pays en le rebaptisant Burkina Faso, littéralement la « terre
des hommes intègres ». Bien au-delà des
frontières de son pays, il a représenté un
immense espoir pour une grande partie
de la jeunesse africaine.
Sa politique d'affranchissement du
Burkina Faso, qui promeut notamment
l'autosuffisance de la nation sur le plan
alimentaire, l'amène à prendre radicalement position contre toute forme d'influence impérialiste ou néocoloniale, et
lui fait adopter un discours sans ambages
à l'égard des puissants de son époque.
Sankara tente de réformer en profondeur
la société civile, qu'il considère comme
encore figée sur le modèle féodal, en luttant contre les inégalités entre hommes
et femmes, l'analphabétisme, la corruption, les privilèges des fonctionnaires…
Mais en dépit des succès apparents et
de la popularité de sa révolution, Sankara
est contesté en coulisses. Il est brusquement assassiné le 15 octobre 1987 lors
d'un coup d'État que l'on dit organisé par
Blaise Compaoré, l'homme qu'il considérait comme son frère, actuel président du
Burkina Faso.
À travers un montage d'archives rares
méticuleusement rassemblées, le réalisateur Christophe Cupelin offre une vision
complète de l'héritage intellectuel et politique de Sankara, et restitue fidèlement
l'atypisme de ce chef d'Etat, percutant
dans son action comme dans ses propos. Vingt-sept ans après sa disparition
tragique et officiellement non élucidée,
ce film donne enfin à voir et à entendre la
parole de Thomas Sankara, l'un des plus
importants leaders africains du xxe siècle.
TOURNEFEUILLE
SANKARA MITTERRAND, de Jacques Jouet, avec Ibrahima Bah, François Fehner et
Pascal Papini (35mn). Palais présidentiel de Ouagadougou, 17 novembre 1986. Deux
hommes se font face à une table de banquet. Thomas Sankara se lance dans une diatribe enflammée pour dénoncer notamment l’attitude de la France, François Mitterand réplique. S’engage un échange aigre-doux où la causticité du vieux lion répond à l’impertinence et à l’ironie du jeune loup. C’est cet échange qui a inspiré façon Oulipo cette pièce
qui y introduit un troisième intervenant : le « Théâtre simple », personnage théorique, modérateur du débat et allégorie de l’art scénique. Une pièce aux multiples facettes, chaque
fois différente, qui s’attaque aux mécanismes de l’art oratoire…
CHOCOLAT
Roschdy ZEM France 2015 1h50
avec Omar Sy, Hames Thierrée, Clotilde Hesme,
Olivier Gourmet, Frédéric Pierrot, Noémie Lvovsky,
Alice de Lencquesaing, Olivier Rabourdin…
Scénario de Cyril GELY, Olivier Gorce, Roschdy Zem
et Gérard Noiriel, librement adapté du livre Chocolat
clown nègre de Gérard Noiriel
NAHID
Ida PANAHANDEH Iran 2015 1h45 VOSTF
avec Sareh Bayat, Pejman Bazeghi,
Navid Mohammad Zadeh, Milad Hossein Pour…
Scénario d'Ida Panahandeh et Arsaian Amiri
Nahid est une jeune mère divorcée qui vit dans un petit port
de la mer Caspienne et se débat pour sa survie quotidienne
grâce à un petit travail de secrétariat. Elle se démène aussi pour avoir la garde de son fils au comportement difficile.
Il faut dire que le père de l'enfant est un homme paradoxal,
joueur invétéré et toxicomane irresponsable mais toujours
amoureux de son ex-épouse et père aimant envers et contre
tout…
C'est la complexité des situations, ainsi que les sentiments
contradictoires des personnages qui font la richesse du film.
Étrangeté de la loi iranienne : Nahid peut avoir la garde de
l'enfant à condition de ne pas se remarier. Les choses se
compliquent donc quand elle noue une relation durable avec
Masoud, un élégant gérant d'hôtel qui accepte mal cette situation ubuesque et consent à se plier à une autre spécificité
ubuesque de la loi : un mariage temporaire, qui permet aux intéressés de s'engager pour une heure ou quelques mois sans
que cela soit inscrit dans les registres d’état civil ! Mais évidemment la chose va arriver jusqu'aux oreilles de l'ex-mari,
d'autant que l'orgueil de Masoud supporte de plus en plus
mal cette vie de secret.
La jeune réalisatrice Ida Panahandeh décrit à merveille les déchirements de Nahid, qui sont probablement ceux de bien
des femmes divorcées en Iran, dénonçant au passage l'hypocrisie et le piège du mariage temporaire : Nahid est avant
tout une mère courage prête à tout pour son enfant qui ne
lui en est pas forcément reconnaissant, mais c'est aussi une
amante passionnée qui aimerait vivre pleinement son amour,
et parfois enfin une ex-épouse compatissante, qui sait que
son ex-mari n'est pas seulement un monstre irresponsable.
Sans compter qu'elle n'est pas complètement insensible à la
flamme qu'il a toujours pour elle… Dans ce rôle à multiples
facettes, Sareh Bayat est magnifique.
TOULOUSE & TOURNEFEUILLE
C'est une histoire à la fois magnifique et terrible que Roschdy
Zem, inspiré par les travaux de l'historien Gérard Noiriel, a
choisi de nous raconter. La destinée d'un homme né esclave
qui accéda au statut de vedette, qui mena la grande vie à
Paris avant de finir seul, malade et oublié de tous, inhumé
dans la partie du cimetière de Bordeaux réservée aux indigents, carré M, rangée 7, tombe numéro 2…
Tout commence dans la campagne française, dans un tout
petit cirque familial. C’est ici que Rafael commence sa carrière, peau et cris de bête, regard effrayant… Un sauvage,
dangereux et sans doute cannibale : c’est ainsi que l’homme
noir est représenté et perçu par une foule excitée, curieuse et
avide de sensations fortes. Et puis il y a le numéro de clown
de Georges, un numéro un peu usé qui s’essouffle et ne fait
plus rire grand monde. Georges alias Footit, perfectionniste,
passionné, bosseur maladif, sent qu'il doit impérativement se
renouveler et c'est alors que lui vient l'idée de génie : détourner Rafael de son rôle de méchant sauvage et l’associer à son numéro de clown. Le grand homme noir maladroit,
simple d’esprit, souffre-douleur et toujours servile et le petit
bonhomme blanc malin, manipulateur et bien entendu toujours maître de la situation. Un rire discret, puis deux, puis
trois, puis cent… l’alchimie fonctionne, la foule a besoin de
distraction, de nouveauté et aussi de clichés rassurants : le
duo « Footit et Chocolat » est né.
Chocolat suit le duo sur près de vingt années. La gloire,
l'argent… et la suite, moins flambante. Servi par un imparable
duo Omar Sy / James Thierrée, soutenus par des seconds
rôles écrits et interprétés amoureusement, Chocolat fait rire et
fait réfléchir, exalte avec une générosité débordante une fraternité dont nous avons bien besoin.
TOURNEFEUILLE
Anomalisa
Charlie KAUFMAN
et Duke JOHNSON
USA 2015 1h30 VOSTF
avec les voix de David Thewlis,
Jennifer Jason Leigh, Tom Noonan…
Scénario de Charlie Kaufman
Musique (superbe) de Carter
Burwell, le compositeur attitré
des frères Coen
EXTRAORDINAIRE FILM
D'ANIMATION POUR ADULTES
(vraiment pas pour les enfants)
Anomalisa s'impose comme une œuvre
hors du commun, une réussite totale en
ce sens qu'elle fait preuve d'une cohérence parfaite entre le fond et la forme.
C'est ici sans doute qu'il faut exhorter
nos spectateurs réfractaires au cinéma
d'animation à surmonter leurs préventions et à venir découvrir à quel point la
technique dite du « stop motion » (animation en volume image par image) peut
créer un univers sensible et profond,
propice aux émotions, à la réflexion, aux
interrogations les plus essentielles. Ce
que Charlie Kaufman (scénariste fameux
de Dans la peau de John Malkovich et
d'Eternal sunshine of the spotless mind,
réalisateur en 2008 d'un premier film injustement passé inaperçu : Synecdoche,
New York) et Duke Johnson (le spé-
cialiste de l'animation, c'est lui) expriment et font vivre ici, ils n'auraient pas
pu l'exprimer et le faire vivre dans un
film en prise de vues réelles, avec des
acteurs en chair et en os. L'utilisation
des figurines animées apporte un recul,
une poésie, une forme de radicalité
expressive qui donnent au film toute
sa dimension de fable existentielle et
philosophique, qui lui confèrent paradoxalement une incroyable humanité.
Fascinante expérience pour le spectateur, qui est d'abord intrigué, voire perturbé, par ces personnages au visage
figé, au regard perdu, accomplissant
comme des marionnettes (qu'ils sont
doublement !) des gestes semble-t-il
dénués de nécessité, se mouvant dans
des décors impersonnels comme savent
si bien les imaginer les urbanistes et
autres designers de la modernité totalitaire et mondialisée. Et puis, peu à peu,
les traits se précisent, les détails s'affirment, et nous percevons que tout fait
sens, que rien dans l'image comme dans
la bande son n'est inutile (magnifique
travail sur le son, sur les voix), rien n'est
gratuit, rien n'est laissé au hasard : c'est
tout un monde qui se construit sous nos
yeux, tout un monde de situations, d'actions, de mots, d'échanges, de signes,
de symboles, tout un monde qui mérite
bien notre attention de chaque instant.
Un avion vole dans un ciel nuageux. À
bord, un homme grisonnant au regard
las. Il écoute sans les entendres les paroles banales de son voisin et supporte
mal que celui-ci lui prenne la main, par
réflexe de crainte, au moment de l'atterrissage. L'homme récupère ses bagages, le pas résigné. Il prend un taxi, le
chauffeur lui parle de choses et d'autres
qui ne l'intéressent nullement. Il se rend
à l'hôtel Fregoli, où une chambre type
supérieur a été réservée pour lui. Il s'installe, allume la télé. Cet homme, c'est
Michael Stone, un spécialiste du service
clients dans les grandes entreprises. Il
a même écrit un best seller sur la question : « Comment puis-je vous aider à les
aider ? ». Il est à Cincinnati pour donner
une conférence sur son bouquin et on
le devine accablé par l'idée de participer
de son plein gré à ce jeu de rôles dérisoire qui fait de vous une vedette parce
que vous avez écrit un guide de conseils
sur l'assistance hotline…
Michael Stone s'est laissé fossiliser
dans la routine de sa vie. Il est mari, il est
père, il est seul. Il profite de sa présence
à Cincinnati pour reprendre contact
avec un amour de jeunesse : fiasco
complet, le courant ne passe plus. Estil jamais passé ? Peut-être la renconre
avec une de ses fans, Lisa, hébergée
dans le même hôtel, va-t-elle le réveiller de son engourdissement ? Peut-être
l'amour, cette anomalie, va-t-il redonner
des couleurs à cette grisaille uniforme
dans laquelle il se débat ?
TOULOUSE & TOURNEFEUILLE
FERDA
LA FOURMI
Programme de 5 films d’animation
réalisés par Hermina TYRLOVA
Durée totale : 40 mn
POUR LES ENFANTS À PARTIR DE 3 ANS
Tarif unique : 4 euros
LES ESPIÈGLES
Ferda, c’est une fourmi qui porte fièrement un joli foulard
rouge à pois blancs. Créée en 1933, elle est vite devenue
une héroïne très populaire dans sa Tchécoslovaquie natale et
même dans d’autres pays d’Europe, notamment l’Allemagne.
On ne la connait pas en France, ce chouette programme va
être l’occasion de s’attacher à cette petite bestiole espiègle.
Ferda la fourmi aimerait bien aider ses amis, en toutes circonstances… Un bourdon lui demande de jouer du tuba pour
réveiller ses enfants mais elle joue un peu trop fort ; une sorte
de scarabée aquatique l’engage pour pomper de l’air au fond
de l’étang, mais elle casse sa machine. Bonne volonté et maladresse ne font pas forcément bon ménage !
Programme de 4 films d'animation de l'excellent Studio AB
Lettonie 2003/2015 45 mn Sans parole
POUR LES ENFANTS À PARTIR DE 3/4 ANS
Tarif unique : 4 euros
Voilà bientôt cinquante ans que le Studio AB, champion letton du film d'animation, met en scène des humains et des animaux pour faire rire son jeune public. Mais au-delà du savoirfaire et des situations comiques, c’est toute une poésie et un
regard bienveillant qui animent les marionnettes du studio.
Des thématiques simples mais des combats justes, formidablement mis en scène pour être compris par les plus petits.
Au temps des moissons (2003, 13 mn)
C’est l’effervescence à la ferme ! Pendant les moissons, paysans et citadins s’entraident pour récolter les céréales, aidés
par la fameuse batteuse à vapeur. Au même moment, sous
terre, les souris s’activent elles-aussi.
Les Espiègles (2006, 9 mn)
Pour un petit garçon, vivre à la ferme est souvent synonyme
de bêtises en tous genres. Ce n’est certes pas le petit Peter
qui va déroger à la règle, lui qui ne manque aucune occasion
de faire une farce. Son entourage – humains comme animaux
– va en faire les frais.
Le Garde forestier (2015, 12 mn)
Quand un garde forestier ne peut plus rien faire contre les pollueurs, ce sont les animaux de la forêt qui prennent la relève.
Face à leur mobilisation et leur ingéniosité, certains vont regretter de ne pas avoir respecté la nature.
Les Hérissons en ville (2015, 11 mn)
Les animaux viennent de perdre leur maison. La forêt qui les
protégeait a été rasée par les hommes pour laisser place à
une ville. Avec l’aide de leurs compagnons à quatre pattes, un
couple de hérissons va piéger les humains à leur propre jeu.
Vous l'aurez compris, les animaux du Studio AB sont malins.
Ils savent retourner une situation comme personne, piégeant
les humains à leur propre jeu. Pour tout reconstruire et tout
recommencer. En mieux.
TOURNEFEUILLE
Les autres histoires mettent en scène un gamin qui fait de
mauvaises blagues aux animaux, un diablotin qui met le bazar dans le sapin de Noël, des petits poissons qui jouent dans
le corail, et des vêtements qui sèchent sur une corde… et qui
ont bien le droit eux aussi de s’amuser !
TOULOUSE
Atelier de création numérique pour enfants
Samedi 19 mars à partir de 14h dans le hall de
Tournefeuille : pour les petits et grands, le coding goûter vous
permettra de découvrir les langages de programmation d’une
manière très ludique et visuelle via le logiciel Scratch. Apprendre
à programmer, c'est plus facile que l'on peut le croire ! Avec le
logiciel Scratch, on décrit en termes très simples un algorithme,
qu'on assemble en schémas. Ce langage visuel et coloré a été
conçu pour les enfants. Il permet à tout-un-chacun de manipuler
les concepts de base de la programmation logicielle. Un codinggoûter animé par des développeurs papas et mamans pour faire
partager aux enfants et aux autres leur passion et leur métier.
Atelier organisé dans le cadre d’une journée consacrée à
l’éducation sur le thème des données personnelles, avec la
projection du film Les nouveaux loups du web.
LES SAISONS
Jacques PERRIN et Jacques CLUZAUD
Documentaire France Allemagne 2015 1h37
POUR LES ENFANTS À PARTIR DE 7/8 ANS
Après avoir parcouru le globe à tire-d’aile avec les oiseaux migrateurs et surfé dans tous les océans en compagnie des baleines et des raies manta, Jacques Perrin et Jacques Cluzaud
reviennent pour ce nouveau film sur des terres plus familières.
Ils nous convient à un voyage à travers le temps pour redécouvrir ces territoires européens que nous partageons avec
les animaux sauvages depuis la dernière ère glaciaire. L’hiver
durait depuis 80 000 ans lorsque, en un temps très bref, une
forêt immense recouvre tout le continent. Une nouvelle configuration planétaire et tout est bouleversé. Le cycle des saisons se met en place, le paysage se métamorphose, la faune
et la flore évoluent. L’histoire commence… À un interminable
âge de glace succède une forêt profonde et riche puis, sous
l’impulsion d’hommes nouveaux, une campagne riante.
TOUT EN HAUT
DU MONDE
Film d'animation de Rémi CHAYÉ France 2015 1h20
avec les voix de Christa Théret, Féodor Atkine,
Thomas Sagols, Rémi Caillebot…
Scénario de Claire Paoletti Patricia Valeix
Musique originale de Jonathan Morali (Syd Matters)
POUR LES ENFANTS À PARTIR DE 7/8 ANS
1882… Plongée dans la majestueuse Saint Pétersbourg de
l'époque, son palais de marbre, ses dorures, ses calèches et
ses canaux romantiques… Sacha a tout juste 14 ans. À l'âge
où les jeunes filles de bonne famille ne rêvent que de robes
couleur de lune et de pantoufles de vair, Sacha n'a qu'une
passion : les bateaux ! D'un surtout : le Davaï ! Un magnifique
voilier conçu par son grand-père explorateur Ouloukine.
Le monde de Sacha a basculé le jour où Ouloukine, parti à la
conquête du pôle nord, a été porté disparu avec son vaisseau
pourtant réputé insubmersible. Dès lors, fidèle à la complicité
qui les liait, Sacha s'est plongée dans les notes de son aïeul, a
lu et relu ses écrits, est devenue sa plus fidèle experte, malgré
son jeune âge… Elle s'est mise à étudier les cartes marines,
a appris à compter en nœuds, en milles, à se diriger en plein
large… En théorie, bien sûr… Car en pratique, le seul cap
que son rang lui impose de tenir, c'est de devenir une future
épouse présentable et soumise. D'ailleurs ce soir va être celui
de son premier bal…
Mais les événements et son caractère bien trempé vont détourner Sacha de sa voie mondaine toute tracée : au cœur de
la nuit, elle enfourche un cheval et met les voiles au sens figuré tout en espérant pouvoir le faire bientôt au sens propre.
Direction la mer et ses embruns, le grand large et peut-être
bien la banquise dans le sillage d'Ouloukine et du Davaï…
Tout en haut du monde !
On vous recommande plus que chaleureusement ce petit bijou d'animation enthousiasmant. C'est une œuvre limpide,
intelligente, dans laquelle petits ou grands trouveront leur
compte, chacun avec un niveau de lecture différent. Il parle
tout autant d'aventure que de transmission, de passion !
TOULOUSE & TOURNEFEUILLE
Un peu plus qu’un simple film documentaire animalier, Les
saisons est une épopée sensible et pédagogique à travers les
âges qui relate la longue et tumultueuse histoire commune
qui lie l’homme aux animaux. Le discours n’est pourtant pas
assommant et si le film s’adresse à un public large (et donc
aussi scolaire), il reste avant tout très visuel. Pas de grand exposé scientifique ni trop de blabla universitaire : la beauté des
images se suffit à elle-même et les mots, dévoilés avec parcimonie, ne sont là que pour situer les grandes lignes du propos. La caméra suit au plus près les animaux petits et gros,
lents et rapides, prédateurs ou simple habitants de cette planète bleue et verte que l’homme et sa technologie n’ont pas
épargnée. Bébés renard et oisillons, majestueux cerfs, sangliers, oies sauvages, hibou, en solo ou en troupeau, sous le
vent, les feuilles, la neige ou le soleil, le règne animal est filmé
dans toute sa sublime diversité, dans sa sauvagerie autant
que son authentique poésie.
TOULOUSE & TOURNEFEUILLE
toulouse
école de langues
Anglais
Français (FLE)
L’expérience
La qualité
Particuliers et Entreprises
Adultes / Étudiants / Juniors
Groupes ou Individuels
Enseignantes natives et diplômées
Préparation d’examens
Formation professionnelle, CPF...
Cours de conversation
Échange TANDEM gratuit
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SECOND TRIMESTRE
du 22/02
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JANIS
Film documentaire d'Amy BERG USA 2015 1h46 VOSTF
avec Janis Joplin, Bob Weir, Kris Kristofferson,
John Lennon, Jimi Hendrix, Otis Redding, Juliette Lewis,
Pink… et la voix de Chan Marshall alias Cat Power
Attention, une seule séance par semaine,
le vendredi aux alentours de 22h
CAROL
Todd HAYNES GB / USA 2015 1h58 VOSTF
avec Cate Blanchett, Rooney Mara, Sarah Paulson,
Kyle Chandler, Carrie Brownstein…
Scénario de Phyllis Nagy, d’après le roman
de Patricia Highsmith
Carol est une femme en train de s’écrouler. Elle ne tient plus
que par l'artifice de son statut d’épouse et de mère, de femme
du monde belle et enviée. Carol est une femme qui sait qu’elle
est en train de s’écrouler mais elle a conscience que sa chute
est indispensable à sa renaissance, dont elle ne doute pas.
En attendant de pouvoir se sortir d’une procédure de divorce
ô combien difficile (nous sommes en 1952, le mariage est
d'airain), elle tente tant bien que mal de faire bonne figure, au
prix d’efforts contraints et de sourires forcés.
Therese est une femme en train d’éclore. Elle est jeune, encore insouciante et légère, mais autour d’elle, entourage, société… tout la pousse à se couler sans réfléchir dans le moule
que l’époque a choisi pour elle : se marier, être une gentille
épouse et une maman modèle. Sans être rebelle ni forcément
réfractaire à l’idée d’un fiancé, Therese a pourtant l’intime
conviction que sa destinée ne peut pas déjà, si vite, être toute
tracée et qu’il doit bien y avoir une possibilité de simplement
suivre son instinct, ses désirs.
Quand elle croise le regard un peu froid de cette femme à la
silhouette parfaite, d'une classe folle, Therese est subjuguée.
Carol est un continent inaccessible, l'incarnation divinement
séduisante d’un monde auquel elle n’appartient pas et auquel
elle n’appartiendra sans doute jamais, elle la petite vendeuse
de jouets derrière son comptoir.
Lorsqu'elle croise le regard curieux de ce petit bout de nana
frêle à l'allure juvénile, Carol est fascinée. Therese est une
promesse de candeur et d'espoirs pas encore broyés sous
le poids des convenances et des conventions, un appel au
rêve pour elle qui depuis trop longtemps est prisonnière d’un
mariage raté.
Magistralement filmées, les deux comédiennes forment un
duo troublant de sensualité et de douceur contenues, les
mouvements des corps et les croisements de regards occupent tout le cadre… Un film somptueux.
TOURNEFEUILLE
Est-il besoin de présenter Janis Joplin ? Une des plus mythiques chanteuses de rock et de blues de tous les temps.
Mais au-delà de son personnage de rock-star et de sa voix
extraordinaire, ce remarquable documentaire nous dépeint
une femme sensible, vulnérable et puissante. Une artiste
complexe, déterminée et tourmentée qui a réussi à toucher
le monde entier alors que sa musique revêtait une dimension hautement personnelle, souvent inspirée de gens qu’elle
connaissait ou qu’elle avait croisés durant ses nombreux
voyages. Mieux que n'importe quel biopic, aussi réussi soit-il,
le film d'Amy Berg nous offre un portrait foisonnant, qui rend
hommage à une femme hors du commun, dont la voix éloquente et brute a su incarner et exprimer au mieux les souffrances de son temps.
Ce sont les propres mots de Janis Joplin qui content l’histoire
du film, à travers des lettres (lues par la voix de Cat Power)
qu’elle a écrites à ses parents au fil des années ; la majeure
partie d’entre elles n’ont d’ailleurs jamais été dévoilées auparavant. Il aura fallu sept ans à Amy Berg pour rassembler des
dizaines de photos, de vidéos et de témoignages inédits sur
la vie de Janis. Des vidéos d’elle en studio et en concert, et
même des séquences de son retour dans sa ville natale, à
l'occasion d'une réunion d'anciens élèves à Port Arthur. Ces
éléments ne font qu'apporter davantage de profondeur et de
véracité au récit. Au fil du documentaire, on découvre aussi
des interviews de sa famille, de ses amis d’enfance, des musiciens ou des journalistes de l’époque. Se dévoile ainsi la
personnalité souvent incomprise d'une femme au destin tragique, qui fit vibrer des millions de personnes et révolutionna
la musique avant de mourir en 1971, à l’âge de 27 ans. Une
vie courte, mouvementée mais exaltante !
TOURNEFEUILLE
I
K
E
B
A
N
A
ExposItIoN
d’art floral japonais
Deux soirées FADO CINÉ-CONCERT exceptionnelles avec le duo Minha Lua : les vendredi 19 à 21h
à Tournefeuille et lundi 22 février à 20h30 à Toulouse.
Projections en avant-première du film Volta a terra précédée
d’un concert de fado (tarif unique 8€, achetez vos places à
l’avance dès le 10/02, le film sortira ensuite le 30/03).
Minha Lua est un groupe de fado porté par la belle
voix chaude de Victoria Cruz et la guitare élégante de
Gabriel Pancorbo reconnu par la critique et salué par
le public au cours de nombreuses performances en
France, Espagne, Portugal, Brésil, Allemagne, Suisse…
17 - 20 mars 2016 10 h - 20 h
15, rue de la Pleau • Toulouse • Entrée 5 €
ikebana-toulouse.com • 05 61 14 17 18
VOLTA À TERRA
João Pedro PLACIDO
Portugal 2015 1h18
Qui voudrait vivre dans la campagne
perdue en haut des monts du nord du
Portugal ? Pas grand monde. Dans le
village d’Uz, beaucoup sont déjà partis.
Des panneaux avec la mention « vendu »
sont accrochés sur les murs des maisons. Il ne reste plus que quelques irréductibles, une poignée de familles, avec
les anciens et les jeunes, qui s’obstinent
à travailler dans ce lieu où ils sont nés et
à y élever des animaux. En particulier des
vaches magnifiques, mais pas toujours
faciles à faire avancer dans les passages
pentus et parfois glissants.
Au mois d’août, les habitants organisent
des fêtes traditionnelles où ils manient
les outils du passé. Mais, le restant de
l’année, ils ne paraissent pas beaucoup
plus modernisés – on y fauche encore
dans certains endroits à la faux. La région est pauvre, chaque tête de bétail est
un bien précieux, et on compte sur un
nombre minimum de mises à bas dans
l’année. Tandis que la télévision diffuse le
discours d’un homme politique portugais
évoquant la troïka et un « plan de sauvetage » du pays. Une réalité si lointaine, si
hors-champ…
Que signifie avoir vingt ans dans une telle
contrée ? On fait ainsi plus particulièrement connaissance avec Daniel, un garçon sortant à peine de l’enfance, un peu
rêveur, qui n’a pas d’autre destinée que
de faire le même métier que ses aïeux :
paysan. Mais le jeune homme envisage
aussi d’avoir une vie sentimentale et de
se marier.
Au long de ce film qui se déroule sur une
année, la communauté vit au rythme des
saisons – l’hiver y est la saison la plus difficile mais la plus belle à l’écran – et des
rites de la vie quotidienne, notamment religieux. Volta à terra raconte aussi le début d’une idylle. Pendant les fêtes estivales, Daniel fait la connaissance d’une
jeune fille… Une merveille d’authenticité,
de lucidité, de délicatesse, de poésie…
(C. Kantcheff, Politis)
AVANT-PREMIÈRE dimanche 13 Mars à 20h à Tournefeuille en présence de la réalisatrice,
suivie d'une petite surprise festive. Places (majorées de 1€ pour cette soirée) en vente à partir du 1er mars.
LES OGRES
Léa FEHNER
France 2015 2h24
avec Adèle Haenel, Marc Barbé,
François Fehner, Marion Bouvarel,
Inès Fehner, Lola Dueñas… Léa Fehner nous avait bouleversés avec
son premier film Qu’un seul tienne et les
autres suivront, elle nous en offre un second dans un tout autre registre.
Les Ogres ! Voilà un titre rudement bien
choisi, qui colle aux personnages pantagruéliques de cette fable un brin amorale et à plusieurs vitesses. Ils croquent
la vie à pleines dents, sans se retourner
sur leurs ravages : à quoi bon ? Cela fait
partie de la nature de ces grands insolents qui n'ont pas renié la folie de leur
enfance. Baladins sur scène comme
dans la vie, ils surgissent d'on ne sait
où, sautant de ville en village, de scènes
en plateaux, de sourires en crises – de
rire, de colère comme de larmes. Ils
osent tout, de la tendresse à l'hystérie,
se jurant toujours de ne jamais abdiquer
leur liberté. Ils bousculent le monde et
s'étonnent de le voir se fâcher ! On ne
sait si on doit les haïr ou les aimer, mais
peut-être est-ce au fond un peu la même
chose, tant l'amour et la haine peuvent
être des sentiments dévorants. Et si Léa
Fehner les dépeint avec autant d'humour
et si peu de complaisance, si elle ose
les chatouiller et les égratigner jusqu'à
la mœlle épinière, c'est qu'il coule en
elle le même sang. Être une ogresse et
l'assumer fait partie de ses gènes. C'est
comme un exorcisme aux vertus libératoires qu'elle nous offre là. Elle semble
avoir chaussé ses yeux de petite fille
pour filmer avec émerveillement l'exubérance déconcertante de ces géants,
ces monstres de scène, ces adultes qui
peuplèrent son enfance pour le pire et le
meilleur, à commencer par ses propres
parents. Elle aurait pu se contenter d'en
tirer une plate autobiographie ? Mais
non ! Il fallait un défi à la démesure de sa
tribu sans renier l'infidélité de ses souvenirs travestis par le temps, s'en servir
au contraire, comme d'une trame pour
broder, repeupler, réinventer un univers,
en faire cette pure fiction, cette allégorie
prise dans les feux de glace du rêve et
de la réalité.
Nous voilà engloutis par ces grandes
gueules d'artistes, émus ou énervés par
leurs débordements qui questionnent
nos tiédeurs, nos docilités.
Drôle de road-movie perpétuel que celui
de la troupe du Davaï, théâtre itinérant où
il faut, à chaque étape, se lancer dans un
rituel éternellement renouvelé. Planter le
chapiteau, aller appâter le chaland : faire
la parade quoi qu'il arrive ! Donner le
change même si le temps ou quelquesuns font grise mine. C'est comme un sacerdoce païen, grivois, libertaire. Un engagement au service d'un art populaire
où l'on rend la culture à la rue. La gravité, les grands mots camouflés sous le
voile de farces légères, voilà nos saltimbanques prêts à refaire le monde sans
trop d'illusion. C'est une vie de bohème
tout à la fois exaltante et éprouvante
dans laquelle François, le fondateur de
la troupe, a entraîné femme, enfants, comédiens et, dans leur sillage, une ribambelle de loupiots incontrôlables, à l'instar
de leurs aînés. Une famille d'adoption
qui protège mais où l'on n'échappe jamais tout à fait au regard des autres. Ici
tout se sait et on rigole de tout, sinon on
boit pour oublier. En tout cas on ne fait
rien dans la mesure.
Alors, même s'il les tait, le chagrin qui
traverse le cœur de Monsieur Déloyal, sa
capacité d'autodestruction, n'échappent
pas à ses pairs. Et quand il va merdoyer
ferme, c'est toute la tournée et l'équilibre de la compagnie qui vont en être affectés. Puis l'arrivée de la pétillante Lola,
son passif avec Marion, la compagne de
François, va finir par rendre la situation
explosive…
TOURNEFEUILLE
LES PESTICIDES EN 2016 : UN
DANGER TOUJOURS D'ACTUALITE
Semaine pour une alternative
aux pesticides du 20 au 30
mars, à Tournefeuille
Pour la 10e année plusieurs associations réunies au sein du
collectif TCAP participent à
cette manifestation coordonnée par l'association Générations
Futures !
80 000 tonnes par an de pesticides
en France qui se retrouvent dans
l'environnement et dans notre assiette et affectent notre santé !
Citoyens, consommateurs, agissons
en faisant pression sur les élus, en
changeant nos habitudes alimentaires et en bannissant l'utilisation
des pesticides dans nos jardins,
maisons !
REPRENEZ LE CONTRÔLE DE VOS DONNÉES !
Projection unique samedi 19 mars à 10h à Tournefeuille,
suivie d'un débat. Puis CRYPTO / INSTALL PARTY de 14h à 18h
dans le hall du cinéma, organisée avec les associations Toulibre,
Combustible et la CryptoParty : ateliers, mini-conférences, aide à l'installation et l'utilisation de logiciels libres, animations pédagogiques…
LES NOUVEAUX LOUPS DU WEB
Dimanche 20 mars à 9h30 à
Utopia Tournefeuille : petit déjeuner avec Regards dans nos assiettes + débat animé par Clara
Butler (ingénieure diplômée de
Chimie Toulouse)
Lundi 21 mars à 20h30 au Phare :
Pesticides et santé débat
avec le Dr. Didier Rod
Mercredi 23 mars 20h30, foyer
des ainés : Comment jardiner
sans pesticides avec Muriel Thill.
Pour découvrir en détail tout
le programme de la semaine :
jardiniersdetournefeuille.org
Dimanche 20 mars de 9h30
à 15h30 : santé, biodiversité,
climat : et moi je fais quoi ?
9h30-12h30 : place de la mairie :
Stands, expos, et impromptus autour de l’Agenda 21.
12h30-14h30 Apéro musical
dans les jardins d’Utopia groupe
Jeffairson repas partagé : chacun
amène un plat, la mairie offre un
verre. Puis Carla’s plastik Show : les
plastiques toxiques, c’est pas automatique !
14h30-15h30 : Familles à alimentation positive, on relève le défi ?
Au Foyer des Aînés.
Les agriculteurs « bio », les
Jardiniers de Tournefeuille, les
apiculteurs de Midi-Pyrénées,
Utopia, le Conservatoire Botanique
National de Midi-Pyrénées, le comité
des citoyens de l’Agenda 21 et la
mairie de Tournefeuille, et toutes
bonnes volontés !
Cullen Hoback
Documentaire USA 2013 1h19 VF
avec Mark Zuckerberg, Eric Schmidt,
Raymond Kurzweil, Julian Assange,
Barrett Brown…... Pour les enfants à
partir de 12 ans, et pour les adultes.
Nous vous avions déjà projeté ce film en
2013 à Toulouse mais il était difficile de le
montrer aux plus jeunes car il était en version originale sous-titrée. Jupiter Films a
eu la bonne idée de sortir le film en France
et surtout d’en faire une version doublée
en français, ce qui en fait un indispensable
outil pédagogique sur les usages du web
et la protection des données personnelles
(avis aux enseignants, on organise des
séances scolaires à la demande !).
Voilà un film qui tombe à point, sorti au
États-Unis quelques semaines après les
premières révélations d’Edward Snowden,
il dresse le tableau de notre propre participation à la collecte de nos données personnelles à l’insu de notre plein gré… Enfin
presque, car qui a jamais lu les conditions
et termes d’utilisation de ces services. Si
le documentaire tourne vite au cauchemar quand il aborde la prédiction comportementale que permettent la collecte
et l’analyse de ces données, il est aussi
un appel à résister, s’informer, grâce aux
lanceurs d’alerte et journalistes, tels Julian
Assange et Barrett Brown dans le film, qui
nous ont permis de prendre conscience
de la face sombre du monde merveilleux
plein de jolis boutons du web 2.0.
Afin de comprendre comment l'informatique personnelle est devenue le pire ennemi de notre vie privée, la
Crytoparty est un événement festif expliquant comment
vous pouvez reprendre le contrôle sur vos données personnelles. Des mini-conférences, des débats et des ateliers vont vous permettre de comprendre
ce que sont le Cloud, le chiffrage de données, l'authentification d'une identité, la sécurisation des
échanges bancaires et le logiciel libre. C'est vous qui poserez les questions et les intervenants
feront des démonstrations simples pour vous aider à comprendre. Venez avec votre PC portable,
votre smartphone mais surtout avec vos questions ! Des spécialistes seront là toute la journée
pour vous expliquer en pratique pourquoi votre vie privé est en danger, et surtout comment vous
pouvez la protéger. Mini conférences l’après-midi : histoire de la cryptoparty, du chiffrement,
sécuriser ses mots de passe, c’est quoi le cloud, pourquoi la publicité me traque… Atelier de
création numérique pour enfants, animée par l’association Combustible, création de
jeux en thème avec la crypto, stylo 3D, cartes Makey Makey… Install-party animée par l’association Toulibre, pour apprendre à installer et utiliser Linux et les Logiciels Libres.
DEMAIN ON REFAIT LE MONDE
Petit-déjeuner dimanche 6 mars à 10h à
Tournefeuille, projection unique suivie d'un
débat organisé par l'association Lyme sans
frontières et animé par Viviane Schaller (tarif
unique 4€, achetez vos places dès le 25 février).
QUAND LES TIQUES
ATTAQUENT !
LA MALADIE DE LYME
Documentaire de Chantal Perrin
France 2014 52mn
Petit déjeuner dimanche 20 mars à 10h à
Tournefeuille, projection suivie d'un débat
animé par Clara Butler dans le cadre de la
semaine anti-pesticides (amenez les viennoiseries on fournit le café). Tarif unique 4€
REGARDS SUR
NOS ASSIETTES
Film documentaire de Pierre BECCU
France 2015 1h15
Ils étaient six étudiants en géographie d’Annecy… On sait
que les jeunots mangent n’importe quoi et n’importe comment, à n’importe quelle heure, qu’ils ne font pas assez de
sport, dépensent tous leurs sous en smartphones, fringues
et autres couillonnades… mais rien n’est définitif ! Et ceux du
film font mentir les sondages du Figaro et du Monde : il suffit
de commencer à réfléchir et quand on commence… il n’y a
plus de raison que ça s’arrête, c’est bien connu.
Au point de départ : un atelier cinéma commencé en 2010
sous la houlette du réalisateur Pierre Beccu. Puis les six étudiants se sont pris au jeu, emportés par leur sujet, enchaînant
des rencontres emballantes… Peu à peu le projet d’un long
métage s’est imposé, structuré et cela donne, quatre ans plus
tard, un film revigorant et optimiste car plutôt que de se lamenter sur les dégâts que notre consommation excessive et
irréfléchie provoque sur la planète, ils construisent leur film, à
la manière d’une enquête, en se posant quelques questions
basiques, interrogeant les alternatives qui pointent leur nez
tout près de chez eux.
Du supermarché aux producteurs locaux, ils interrogent et remontent avec légèreté et humour jusqu’à la source des aliments qui remplissent leur assiette et, au gré des rencontres,
découvrent que d’autres se sont posés les bonnes questions
avant eux : est-ce que je me nourris bien, comment c’est
fait ? D’où ça vient ? Qui cela fait-il vivre ? Quel est le sens
aujourd’hui du métier d’agriculteur ? Ils ne s’en doutaient pas,
mais découvrent que boulangers, éleveurs, paysans, dans
leur propre région, réinventent d’autres pratiques alimentaires
et économiques, aux antipodes du modèle industriel dont on
voudrait nous faire croire qu’il est incontournable.
Quand les tiques attaquent ! On dirait un titre de film de
science fiction ! Et à dire vrai, quand on les voit, grossies au
microscopes, elles ont bien l'air de monstres tout droit sortis
de nos plus affreux cauchemars. Dire que nos aïeux se moquaient de nos terreurs enfantines en s'écriant que les petites
bêbêtes n'ont jamais mangé les grosses ! Peut-être est-ce
pour cela qu'on a si longtemps ignoré les méfaits de ces vilains acariens ?
Depuis, la science a démontré que les suçons de ces minuscules bestioles pouvaient véhiculer d'affreuses bactéries,
et transmettre des maladies qui peuvent avoir de terribles
conséquences. C'est notamment le cas de la borréliose, autrement dénommée maladie de Lyme. Si dans la plupart des
cas elle passe inaperçue, dans quelques autres elle a des
conséquences graves en s'attaquant au système nerveux
central de ses hôtes. Longtemps considérée comme rare,
la maladie de Lyme est aujourd’hui en pleine expansion, au
point d’inquiéter les spécialistes internationaux qui craignent
d’avoir à faire face à une épidémie. D'autant que les tiques
semblent de plus en plus nombreuses, certains parlent même
d'une véritable invasion… Brrr… ça fait froid dans le dos !
La réalisatrice enquête donc sur cette redoutable infection
que les médecins ont encore du mal à diagnostiquer. À tel
point que, pour certains malades, cela a parfois été un véritable parcours du combattant pour faire reconnaître leurs
droits. Sans compter que les traitements ne semblent pas encore complètement au point…
Demain on refait le monde !
Le cycle sur les initiatives
citoyennes réjouissantes
continue et s’amplifie grâce
à vous ! Plein d’idées fusent
lors de chaque rencontre.
L’intelligence collective est
au rendez-vous ! Vous êtes
nombreux à vous engager, ou
à y penser, pour défendre le
bien vivre ensemble, la santé,
l’environnement… Le prochain
débat « officiel » après le film
est le 21 février à 10h, mais
il y a plein de petits rendezvous officieux qu’on vous invite
à mettre en place. Mais dans le
fond on n’a pas besoin d’experts,
ni de conférenciers ! Tous ceux
qui ont envie d’échanger après
chaque projection de DEMAIN
peuvent se retrouver dans le
coin cheminée. Vous y trouverez
un livre d’Or dans lequel vous
pourrez noter vos idées, vos
actions, vos projets… Il sera mis
en place par Christian Durante
artiste sculpteur, animateur de
La Baleine. À ce propos alors
que Christian se bat comme un
bon petit diable pour mettre la
Baleine aux normes handicapée-s, la municipalité de
Plaisance du Touch vient de lui
interdire de fonctionner ! Toutes
les actions possibles sur :
www.labaleine31.com
Le Théâtre du fil à plomb
en difficulté !
Ce théâtre associatif
de proximité s’engage
quotidiennement (depuis plus
de 16 ans) pour défendre la
diversité culturelle, la laïcité et
les mixités sociales. Suite au
passage de la commission de
sécurité, sa capacité d’accueil
est passé de 70 à 49 places
l’année dernière condamnant
ainsi la viabilité financière de la
structure. Leur programmation
s’arrête fin février 2016. Ils ont
besoin de soutiens financiers
afin de pouvoir rouvrir et faire
les travaux de réaménagement
et de mise en conformité
indispensables !
theatrelefilaplomb.fr
Petit déjeuner dimanche 21 février à 10h à Tournefeuille, projection
suivie d’une discussion (amenez les viennoiseries on fournit le café).
Places en prévente dès le 10 février, tarif unique 4€.
DEMAIN
Film documentaire de Cyril DION
et Mélanie LAURENT
France 2015 2h
Loin de l'écologie triste et punitive, loin
du discours sur le développement durable
cher au greenwashing, vous allez voir un
film formidable, vivant, enthousiasmant
sur la manière d'imaginer un monde nouveau, respectueux de la planète et de ses
habitants, sur notre extraordinaire capacité à rebondir face à l'adversité, notre extraordinaire capacité à imaginer, notre extraordinaire capacité à faire.
Mélanie Laurent et Cyril Dion sont allés rencontrer des gens passionnants à
travers le monde, qui œuvrent au quotidien à ce changement indispensable :
Inde, États-unis, Canada, Danemark, Allemagne, Islande, Scandinavie, Finlande,
Grèce, France…
Le film est composé de cinq chapitres :
agriculture, énergie, économie, démocratie et éducation. Construction intelligente
et pédagogique, dans le meilleur du sens
du terme, qui nous montre bien que tout
est lié, qu'il s'agit bien d'un problème politique, là aussi dans le sens noble du terme.
Et il présente des actions, des alternatives
concrètes qui sont mises en œuvre, avec
succès, dans tous ces domaines. Mélanie
Laurent : « Mises bout à bout, les initiatives comme la permaculture, les monnaies locales, les énergies renouvelables,
dessinent un monde possible. Ce qui peut
paraître démotivant, c’est qu’il ne s’agit
que d’initiatives isolées, mais en même
temps elles ne demandent qu’à être réunies ! Il y a déjà un monde qui tient la
route, qui existe, où tout est possible. Des
solutions sont déjà disponibles, dans tous
les domaines, c’est forcément inspirant ! »
Tout s'enchaîne judicieusement et vient
renforcer la certitude qu'il faut d'urgence
opérer une rupture symbolique, mais aussi pratique avec notre système actuel fondé sur le pétrole et les autres énergies
fossiles, sur le nucléaire, sur le productivisme, sur le consumérisme, sur la financiarisation de l'économie, sur l'éducation
normative et compétitive…
Pas de doute, Cyril Dion, co-fondateur
avec Pierre Rabhi du mouvement Colibris,
et Mélanie Laurent, actrice et réalisatrice,
tous deux activistes pour un monde meilleur, ont réussi leur coup : sur les thématiques qu'il aborde, Demain est un filmsomme, essentiel, un outil d'information
et d'action qui est aussi un spectacle passionnant et exaltant.
TOULOUSE & TOURNEFEUILLE
DEMAIN ON REFAIT LE MONDE
DEUX SÉANCES EXCEPTIONNELLES EN COMPAGNIE DU RÉALISATEUR GIL CORRE
Jeudi 3 mars à 20h30 à Toulouse et Samedi 5 mars à 10h30 à Tournefeuille (pour cette dernière,
n’hésitez pas à amener votre pique-nique et à le partager avec nous, il devrait y avoir quelques petites surprises
pour émailler ce rendez-vous). Pour ces deux séances, vous pouvez achetez vos places dès le 20/02.
AU PIED DU MUR
Film documentaire de Gil CORRE
France 2015 1h27 VOSTF
Et les Chrétiens ? Voilà un documentaire unique et beau à voir : Gil Corre a
un talent certain pour réaliser de belles
images nourrissantes et sensibles.
Unique ?
Si la communauté internationale a pris
conscience récemment du sort réservé aux Chrétiens du Moyen Orient, persécutés en Irak et en Syrie par l'extrémisme islamiste, sous la bannière de EI
ou celle d'Al-Qaida… elle ignore toujours tout de la communauté chrétienne
de Palestine et on ne connait pas de film
qui aborde le sujet. Certes, ils sont de
moins en moins nombreux : poussés à
l'exil, leur population diminue inexorablement.
Doit on (peut-on ?) imaginer une « Terre
Sainte » bientôt débarassée des descendants des premiers Chrétiens ? Ceux
qui décident de rester se retrouvent aujourd'hui désemparés et, dans tous les
sens du terme, au pied du Mur.
Gil Corre est allé à la rencontre de
femmes et d'hommes qui, malgré leur
petit nombre, résistent à l'occupation.
Leur présence sur cette terre est choisie, riche de sens et le film raconte leur
diversité, les valeurs qui les fondent et
leur attachement à une culture, à un
patrimoine, à une terre habitée par les
Chrétiens depuis plus de 2000 ans.
Une façon d'aborder le conflit israelo-palestinien autrement qu'à partir de la vision d'une lutte entre Juifs et
Musulmans.
La chaleur des témoignages, les voix
contrastées expriment des différences,
mais le font en toute tranquillité car
l'empathie du réalisateur est évidente.
Chacun a été filmé sur son lieu de vie :
ses terres pour l'agriculteur, son église
pour le prêtre, son dispensaire pour le
médecin, son école pour l'enseignant…
Leur mise en situation fait la part belle
au paysage et au contexte. C'est leur attachement à cette terre qui justifie leur
combat pour rester vivre au pays, quels
que soient les écueils de l'occupation.
Tout fait sens et ce décor de Palestine
porte l'histoire ancestrale d'une terre qui
est sainte pour les 3 religions du Livre :
juive, chrétienne et musulmane. La parole a pour cadre des lieux mythiques
autant qu'historiques. Mais le paysage
porte aussi la trace extrêmement visible
des enjeux qui se livrent aujourd'hui : les
colonies juives de peuplement, la balafre
que trace du Nord au Sud le Mur de séparation, les oueds étouffés par les détritus, les vestiges millénaires disputés
par les trois religions, la concurrence des
églises et des mosquées… mais aussi le
spectacle de cette surprenante bouffée
de liberté et du « vivre ensemble » où
l'on découvre, fanfares et cornemuses
en tête, le défilé de fête bon enfant de
milliers de chrétiens palestiniens dans
les rues de Ramallah.
La bande son aussi est superbe, chants
religieux ou profanes, musiques porteuses de toutes les cultures qui traversent cette communauté polyglotte et
contribue à la transmission d'un humanisme profond.
On avait rencontré Gil Corre à l'occasion
de son film précédent sur les Cercles de
Silence. C'est un vrai bonheur de le retrouver.
« Et si nous avions un
problème avec nos
démocraties ? » C’est une
des questions que pose le film
DEMAIN… Et si la démocratie
ne se limitait pas à déposer
un bulletin dans une urne tous
les 5 ans ? Et si on avait plein
d’autres pistes à explorer et
exploiter ? Il n’y a qu’à voir (sur
internet) ou revoir la conférence
gesticulée de Franck Lepage
L’éducation populaire, ils n’en
n’ont pas voulu pour s’en
convaincre. Plein de structures
existent qui vous proposent
des outils, des modes d’action
pour partir à la reconquête de
nos villes, de nos quartiers,
de nos campagnes ! On va
vous proposer d’en rencontrer
quelques-unes, de réfléchir tout
en se bidonnant !
D’abord l’équipe de Pas plus
haut que le bord ! Qui revisite
dans un spectacle bien déjanté
toute l’actualité de l’année 2015.
On l’a vu, on l’a aimé, on vous le
propose le 20 mars à 20h après
le film Merci Patron !
Le rendez-vous suivant sera
le 29 mai : Nous accueillerons
la conférence gesticulée de
Christophe Abramovsky Le travail
est un sport collectif suite à la
projection du film C’est quoi ce
travail ?
Notez également la date du
6 juin dans vos agendas : il y
aura une conférence populaire
destinée à la jeunesse… On
espère bien que les membres du
Conseil Municipal des Jeunes de
Tournefeuille pourront viendront
se joindre à nous !
Et puis n’hésitez pas à créer
des collectifs de citoyens, à
participer aux agendas 21 pour
que votre parole soit entendue,
respectée… Plusieurs groupes
se sont déjà créés ainsi à
Tournefeuille. Vous pouvez vous
inscrire sur le site de la mairie !
Mardi 8 mars à 20h30 à Toulouse, avant-première exceptionnelle (le film ne sortira qu’en octobre prochain !) du nouveau
film de Gilles Perret, suivi d’un débat avec Frédéric Pierru,
intervenant dans le film, chargé de recherche en sociologie au
CNRS, spécialiste de la santé. Soirée organisée avec l’Université
Populaire de Toulouse (achetez vos places à partir du 27 février).
LA SOCIALE
Film documentaire de Gilles Perret
France 1h24 2016
Après Ma mondialisation (disponible en
Vidéo en Poche), Walter, retour en résistance, De mémoires d’ouvriers, et avoir retracé l’histoire du programme du Conseil
National de la Résistance, intitulé magnifiquement Les jours heureux, Gilles Perret
suit le parcours de ces lois littéralement
révolutionnaires, pour en réhabiliter l’origine qui a aujourd’hui sombré dans l’oubli.
Il nous conte ainsi cette utopie folle qui,
dans cette période sombre, devint réalité
à la Libération…
La sécurité sociale prend en charge l’assurance maladie, la retraite, les allocations
familiales et les accidents du travail. En
plus du régime général des salariés, elle
gère aussi celui des agriculteurs, des indépendants et les régimes spéciaux. Son
budget équivaut à deux fois et demi celui de l’État, autant dire qu’il suscite des
convoitises, ce qui explique pourquoi la
Sécurité Sociale est régulièrement attaquée.
La sécurité sociale a fêté ses soixantedix ans en octobre dernier : soixante-dix
ans et toutes ses branches ! Le problème
est qu’il est médiatisé par ceux qui s’inscrivent dans le sillage d’autant d’années
de démantèlement de la Sécurité sociale,
utilisant la figure de Pierre Laroque. Or
Pierre Laroque n’était qu’un fonctionnaire
d’Ambroise Croizat, qui fut le véritable bâ-
tisseur de la Sécurité Sociale. Cette utilisation relève de la manipulation, elle permet
d’une part de ne pas évoquer les actions
des communistes dont celles d’Ambroise
Croizat, ministre du travail, et de François
Billoux, ministre de la Santé de l’époque.
Et d’autre part d’effacer la notion même
de construction collective de la Sécurité
Sociale. Car celle-ci est une fabrication du
peuple de France. De tous ses ouvriers,
essentiellement cégétistes qui ont bâti les
caisses dans un enthousiasme absolument indescriptible.
Ambroise Croizat fait partie de ces
hommes issus de la Libération qui ont su
mettre l’Homme au centre de leurs choix
politiques. Sa force est d’avoir su faire le
lien entre le social et le politique : « Si on
veut une économie de qualité à la hauteur
des besoins d’une nation il faut un véritable statut social à la hauteur des besoins des hommes ». L’idée était de protéger l’individu de sa naissance à la mort.
Rien n’aurait été possible sans rapports
de force, qui dans l’Histoire, ont permis
de faire plier le patronat. Il n’existe aucun
conquis social qui n’ait été précédé d’une
intervention populaire. Le meilleur hommage qu’on puisse lui rendre, c’est de
garder en tête ses paroles : « Jamais nous
ne tolérerons qu’un seul des avantages de
la Sécurité sociale soit mis en péril. Nous
défendrons à en perdre la vie et avec la
plus grande énergie cette loi humaine et
de progrès. »
Retrouvez le programme des rendez-vous de l'Université Populaire
de Toulouse sur leur site www.universitepopulairetoulouse.fr
DEMAIN ON REFAIT LE MONDE
Dimanche 20 mars 20h à Tournefeuille, la séance sera suivie d'un spectacle qui revisite avec humour
l'actualité nationale et internationale de 2015, grâce à l'équipe de Pas Plus Haut que le Bord (la célèbre
émission de Radio Campus). Places en prévente à partir du 1er mars au tarif unique de 8€.
MERCI PATRON !
Documentaire de François RUFFIN
France 2016 1h24
avec Serge et Jocelyne Klur, leurs
amis, leurs anciens collègues, François
Ruffin… à l'assaut du prix Woodrow
Wilson de la citoyenneté d'entreprise et
du service public (!!!), le chevalier commandeur de l'ordre de l'Empire britannique (qu'ils le gardent !), le patron qui
dit sans rire « Quant aux maisons, je
crois qu'il ne faut pas en avoir trop, il
faut avoir le temps d'y aller », j'ai nommé l'inénarrable Bernard Arnault…
C'est l'histoire de Jocelyne et Serge
Klur, ex-employés de d'Ecce, filiale
du groupe LVMH.Ex-employés de son
usine de Poix-du-Nord, jadis chargée
de la confection des costumes Kenzo.
« Jadis » car, mondialisation oblige, le
groupe a cru bon d'en délocaliser toute
la production en Pologne. Moyennant
quoi les Klur ont été invités à se rendre
employables ailleurs. Quatre ans plus
tard, la fin de droits est passée depuis
belle lurette, on tourne à 400 euros par
mois, la maison est fraîche – forcément,
il n'y a plus de chauffage, et il a fallu se
replier dans la seule pièce habitable…
On en est là quand survient un avis de
saisie de la maison, ni plus ni moins, à
la suite d'une ardoise d'assurance de
25 000 euros. Pour les Klur, qui considèrent qu'on est un « gros », voire un
« capitaliste » à partir de 3 000 euros par
mois, c'est là tomber d'un coup dans
des ordres de grandeur qui font sortir de la Voie lactée. Ce qui n'empêche
pas d'ailleurs de tirer des conséquences
pratiques, en l'occurrence sous la forme
du projet, si c'est ça, de foutre le feu à
la maison – la seule chose que les Klur
aient vraiment eue à eux et dont ils ont
tiré à peu près tout ce que leur existence
leur a réservé de joies.
On ne fait pas plus local que le cas Klur.
Et on ne fait pas plus global non plus.
Car les Klur offrent un résumé presque
complet du système. Pourtant, contrairement à bon nombre de ceux qui ont
traité avant lui de la condition salariale à
l'époque néo-libérale, le film de François
Ruffin n'a aucune visée analytique ou
pédagogique. C'est un film d'un autre
genre, difficilement identifiable, d'ailleurs, au regard des catégories cinématographiques habituelles. Le plus
juste serait sans doute d'en dire qu'il
est un film d'action directe. Car Ruffin,
qui a Bernard Arnault dans le collimateur depuis un moment, va opter pour
l'attaque frontale : Klur-Ruffin contre
Arnault. L'époque néo-libérale enseignant que si l'on ne demande pas avec
ce qu'il faut de force, on n'obtient rien,
Klur-Ruffin vont demander. Avec ce qu'il
faut de force. 45 000 euros de dédommagement pour réduction d'un couple à
la misère, plus un CDI quelque part dans
le groupe LVMH pour Serge ! Et sinon,
campagne de presse. Pas Le Monde,
pas France Inter, pas Mediapart : Fakir,
journal libre fondé par Ruffin et basé à
Amiens. Tremblez, puissants !
C'est à ce moment que le film passe
d'un coup dans la quatrième dimension,
et nous avec. Car dans le cortex frontal
de l'éléphant, l'attaque du moustique a
semé un sacré foiridon. Et le puissant se
met à trembler pour de bon. On ne peut
pas raconter ici la série des hilarantes
péripéties qui y conduisent, mais le parti
pris de « spoiler » commande au moins
de donner tout de suite la fin de l'histoire : Bernard Arnault s'affale !
… Si des Klur coachés par le camarade Ruffin ont le pouvoir de mettre
Bernard Arnault à quatre pattes, c'est
bien qu'en face, on a peur. Confusément
conscience que tant de vilenies accumulées ne pourront pas rester éternellement impunies, donc peur… Et si l'espoir changeait de camp, si le combat
changeait d'âme ? (Frédéric Lordon, Le
Monde diplomatique)
TOULOUSE & TOURNEFEUILLE
DEMAIN ! On en voit qui rongent
leur frein en sortant de ce film :
envie d'échanger, de partager,
de changer le monde… Tous les
samedis midi, PIQUE-NIQUES
CITOYENS à Utopia Tournefeuille
pour en discuter. On invite tous
ceux qui ont des projets, des
envies dans la lignée d'Alternatiba à nous contacter et à venir
nous rejoindre pour les présenter, en parler. On aimerait bien
en savoir plus sur la Chouette
Coop en train de se monter, les
incroyables comestibles, les SEL
de Cocagne, la vélorution, l'habitat participatif, etc.
Prochains pique-niques citoyens : 27 février : chants révolutionnaires, goguette…
5 mars : avec le réalisateur d'au
pied du mur : on parle des chrétiens, de la Palestine.
19 mars : on parle liberté informatique autour de l'install party
20 mars : sur le climat, des pesticides, de l'agenda 21…
LES FILMS
À TOULOUSE
SI JE TE GARDE
DANS MES CHEVEUX
Lundi 21/03 à 20h30
L’HISTOIRE DU
GÉANT TIMIDE
DU 17/02 AU 22/03
45 ANS
DU 17/02 AU 8/03
LA SOCIALE
Mardi 8/03 à 20h30
LES INNOCENTES
DU 17/02 AU 22/03
ALIAS MARIA
DU 9 AU 22/03
SPOTLIGHT
DU 2 AU 15/03
JANIS
DU 17/02 AU 18/03
ANOMALISA
DU 17/02 AU 15/03
SUITE ARMORICAINE
DU 9 AU 22/03
JULES CÉSAR
Lundi 21/03 à 20h10
A PERFECT DAY
À PARTIR DU 16/03
THE DANISH GIRL
DU 17/02 AU 1/03
MERCI PATRON !
DU 24/02 AU 22/03
AU-DELÀ DES
MONTAGNES
DU 17/02 AU 13/03
THE REVENANT
DU 24/02 AU 22/03
LE MONDE DE NATHAN
Jeudi 17/03 à 20h30
AU PIED DU MUR
Jeudi 3/03 à 20h30
TOUT EN HAUT
DU MONDE
DU 17/02 AU 19/03
MUSTANG
DU 28/02 AU 22/03
AVÉ CÉSAR !
À PARTIR DU 16/03
UN VRAI FAUSSAIRE
DU 2 AU 22/03
LA CHAMBRE
D’EN FACE
DU 17/02 AU 7/03
VOLTA À TERRA
Lundi 22/02 à 20h30
LE CONGRÈS
Mardi 15/03 à 20h30
DEMAIN
DU 17/02 AU 19/03
L’ÉTREINTE
DU SERPENT
DU 17/02 AU 18/03
ÉVOLUTION
Dimanche 6/03 à 20h45
PUIS À PARTIR DU 16/03
FERDA LA FOURMI
DU 17/02 AU 6/03
L’HISTOIRE DU
GÉANT TIMIDE
DU 17/02 AU 22/03
Le samedi 27 Février à 12h
précises ! Ouvert à tous, musiciens ou pas : rendez-vous
dans le coin cheminée pour une
auberge espagnole dans la joie
et la bonne humeur. Les casseroles enchantées, c'est un
petit groupe de spectateurs qui
se réunissent le dernier samedi
de chaque mois pour casser la
croute ensemble. On partage ce
qu'on a dans sa besace : à boire,
à manger, ses rires, son instrument de musique… On chante
si on ose ou on se contente de
battre la mesure. Amenez vos
chants de lutte !
CINELATINO
DU 11 AU 20/03
LES FILMS À
TOURNEFEUILLE
LES OGRES
Dimanche 13/03 à 20h
PUIS À PARTIR DU 16/03
45 ANS
DU 17/02 AU 1/03
PRÉJUDICE
DU 17/02 AU 1/03
ANOMALISA
DU 2 AU 22/03
LES PREMIERS
LES DERNIERS
DU 17/02 AU 1/03
AU PIED DU MUR
Samedi 5/03 à 10h30
AVÉ CÉSAR !
DU 17/02 AU 22/03
MERCI PATRON !
DU 17/02 AU 22/03
CAPITAINE THOMAS
SANKARA
DU 24/02 AU 20/03
PREJUDICE
DU 17/02 AU 23/02
LES PREMIERS
LES DERNIERS
DU 17/02 AU 8/03
NOUS TROIS OU RIEN
DU 17/02 AU 22/03
LES NOUVEAUX
LOUPS DU WEB
Samedi 19/03 à 10h
BELGICA
DU 2 AU 22/03
NOUS TROIS OU RIEN
DU 17/02 AU 29/02
NO LAND NO SONG
Lundi 14/03 à 20h00
AKIRA KUROSAWA
DU 9 AU 22/03
LES INNOCENTES
DU 17/02 AU 22/03
NAHID
DU 17/02 AU 29/02
NAHID
DU 2 AU 15/03
CAROL
DU 17/02 AU 21/03
CHOCOLAT
DU 17/02 AU 21/03
LES DÉLICES DE TOKYO
DU 17/02 AU 27/02
DEMAIN
DU 17/02 AU 22/03
PURSUIT OF
LONELINESS
DU 9 AU 22/03
DES NOUVELLES DE
LA PLANÈTE MARS
DU 9 AU 22/03
SAINT AMOUR
DU 2 AU 22/03
ENCORE HEUREUX
DU 17/02 AU 21/03
LES SAISONS
DU 9 AU 22/03
LES ESPIÈGLES
DU 17/02 AU 6/03
QUAND LES TIQUES
ATTAQUENT
Dimanche 6/03 à 10h
REGARDS SUR
NOS ASSIETTES
Dimanche 20/03 à 10h
ROYAL ORCHESTRA
Lundi 21/03 à 20h
SAINT AMOUR
DU 2 AU 22/03
LES SAISONS
DU 24/02 AU 20/03
SPOTLIGHT
DU 17/02 AU 8/03
TEMPÊTE
Dimanche 21/02 à 20h
PUIS DU 24/02 AU 22/03
THE DANISH GIRL
DU 17/02 AU 21/03
TOUT EN HAUT
DU MONDE
DU 17/02 AU 20/03
VOLTA À TERRA
Vendredi 19/02 à 21h
18
FEV
VEN
19
FEV
SAM
20
FEV
DIM
21
FEV
T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE
JEU
17H40
LES INNOCENTES
17H50
ANOMALISA
17H15
PRÉJUDICE
19H55
L’HISTOIRE DU GÉANT...
19H40
MERCI PATRON !
19H20
CHAMBRE D’EN FACE
21H50
LES PREMIERS LES...
21H30
THE DANISH GIRL
21H15
LES INNOCENTES
13H50
AVE CÉSAR !
14H10
CHOCOLAT
13H30
DEMAIN
13H40
L’HISTOIRE DU GÉANT...
16H00
ENCORE HEUREUX
16H30
LES ESPIÈGLES
15H50
45 ANS
15H40
TOUT EN HAUT DU...
17H50
AVE CÉSAR !
17H30
LES INNOCENTES
17H40
PRÉJUDICE
17H20
NOUS TROIS OU RIEN
20H00
CHOCOLAT
19H40
AVE CÉSAR !
19H50
CAROL
19H30
L’HISTOIRE DU GÉANT...
22H15
AVE CÉSAR !
21H40
THE DANISH GIRL
22H10
LES PREMIERS LES...
21H30
LES INNOCENTES
T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE
FEV
15H45
45 ANS
16H00
TOUT EN HAUT DU...
16H10
FERDA LA FOURMI
11H30
DEMAIN
11H40
ANOMALISA
13H55
NOUS TROIS OU RIEN
13H30 bébé
45 ANS
13H40
LES PREMIERS LES...
16H00
LES INNOCENTES
15H25
CHAMBRE D’EN FACE
15H40
NAHID
18H15
L’HISTOIRE DU GÉANT...
17H20
MERCI PATRON !
17H45
PRÉJUDICE
20H10
ANOMALISA
19H15
LES INNOCENTES
19H50
LES PREMIERS LES...
22H00
L’HISTOIRE DU GÉANT...
21H30
THE DANISH GIRL
21H50
MERCI PATRON !
15H40
AVE CÉSAR !
15H10
CHOCOLAT
15H00
CAROL
15H30
LES INNOCENTES
17H40
THE DANISH GIRL
17H30
ENCORE HEUREUX
17H20
LES PREMIERS LES...
17H40
L’HISTOIRE DU GÉANT...
20H00
AVE CÉSAR !
19H30
CHOCOLAT
19H20
PRÉJUDICE
19H40
LES INNOCENTES
22H00
AVE CÉSAR !
21H50
SPOTLIGHT
21H30
LES DÉLICES DE TOKYO
21H50
L’HISTOIRE DU GÉANT...
T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE
17
4€
13H50
L’HISTOIRE DU GÉANT...
14H00
CHAMBRE D’EN FACE
14H15
MERCI PATRON !
11H30
CHAMBRE D’EN FACE
11H20
LES INNOCENTES
12H10
LES PREMIERS LES...
13H30
NOUS TROIS OU RIEN
13H40
THE DANISH GIRL
14H10
MERCI PATRON !
4€
15H30
45 ANS
16H00
L’HISTOIRE DU GÉANT...
16H05
PRÉJUDICE
17H30
LES INNOCENTES
18H00
LES PREMIERS LES...
18H10
NAHID
19H45
L’HISTOIRE DU GÉANT...
20H00
MERCI PATRON !
20H15
CHAMBRE D’EN FACE
21H40
DEMAIN
21H50
L’ÉTREINTE DU...
22H10
ANOMALISA
13H30
AVE CÉSAR !
13H30
CHOCOLAT
13H40
PRÉJUDICE
14H00
LES INNOCENTES
15H30
SPOTLIGHT
15H50
AVE CÉSAR !
15H45
L’HISTOIRE DU GÉANT...
16H10
ENCORE HEUREUX
18H00
LES INNOCENTES
17H50
CHOCOLAT
17H40
LES PREMIERS LES...
18H10
LES DÉLICES DE TOKYO
21H00 Ciné-Fado
VOLTA À TERRA +
20H10
AVE CÉSAR !
19H40
THE DANISH GIRL
20H20
L’HISTOIRE DU GÉANT...
T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE
MER
11H45
NOUS TROIS OU RIEN
11H40
LES INNOCENTES
12H10
NAHID
12H00
MERCI PATRON !
11H40
THE DANISH GIRL
10H30
11H35
FERDA... PRÉJUDICE
13H50
DEMAIN
14H00
LES INNOCENTES
13H40
CHAMBRE D’EN FACE
16H10
TOUT EN HAUT DU...
16H20
L’HISTOIRE DU GÉANT...
15H35
NAHID
17H50
NOUS TROIS OU RIEN
18H15
45 ANS
17H40
CHAMBRE D’EN FACE
20H00
LES INNOCENTES
20H15
L’HISTOIRE DU GÉANT...
19H40
THE DANISH GIRL
22H15
ANOMALISA
22H10
MERCI PATRON !
22H00
LES PREMIERS LES...
11H10
AVE CÉSAR !
11H20
CHOCOLAT
11H30
LES DÉLICES DE TOKYO
12H00
CAROL
13H30
DEMAIN
13H40
LES INNOCENTES
13H40
LES PREMIERS LES...
14H15 bébé
L’HISTOIRE DU GÉANT...
16H05
ENCORE HEUREUX
15H50
TOUT EN HAUT DU...
15H40
PRÉJUDICE
16H15
LES ESPIÈGLES
18H00
NOUS TROIS OU RIEN
17H30
AVE CÉSAR !
17H50
45 ANS
17H20
L’HISTOIRE DU GÉANT...
20H10
AVE CÉSAR !
19H40
CHOCOLAT
19H50
LES PREMIERS LES...
19H20
LES INNOCENTES
22H15
AVE CÉSAR !
22H00
CHOCOLAT
21H50
THE DANISH GIRL
21H30
SPOTLIGHT
T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE
PROGRAMME
Les séances sur fond gris sont à 4 euros.
(D)=dernière projection du film. L’heure indiquée
est celle du début du film, soyez à l’heure, on ne laisse
pas entrer les retardataires. www.cinemas-utopia.org
11H15
LES INNOCENTES
11H40
AU-DELA DES...
10H20
11H25
FERDA... PRÉJUDICE
13H40
L’HISTOIRE DU GÉANT...
14H10
TOUT EN HAUT DU...
13H30
CHAMBRE D’EN FACE
15H35
NOUS TROIS OU RIEN
15H50
MERCI PATRON !
15H25
45 ANS
17H40
LES INNOCENTES
17H50
CHAMBRE D’EN FACE
17H20
THE DANISH GIRL
20H00
ANOMALISA
19H45
LES PREMIERS LES...
19H50
NAHID
21H50
DEMAIN
21H45
L’HISTOIRE DU GÉANT...
22H00
MERCI PATRON !
12H30
NOUS TROIS OU RIEN
12H00
THE DANISH GIRL
11H50
LES INNOCENTES
13H30
AVE CÉSAR !
14H30
CHOCOLAT
14H20
45 ANS
14H10
L’HISTOIRE DU GÉANT...
15H40
AVE CÉSAR !
16H50
ENCORE HEUREUX
16H20
PRÉJUDICE
16H10
LES INNOCENTES
17H50
AVE CÉSAR !
18H50
CHOCOLAT
18H30
LES PREMIERS LES...
18H20
L’HISTOIRE DU GÉANT...
20H00 Avant-première
TEMPÊTE + huîtres
21H10
AVE CÉSAR !
20H30
SPOTLIGHT
20H20
LES INNOCENTES
4€
4€
4€
4€
4€
4€
10H00 Petit déjeuner
DEMAIN + discussion
10H00 + théâtre
CAPITAINE SANKARA
11H00
LES ESPIÈGLES
10H10
TOUT EN HAUT DU...
4€
4€
Minha Lua
22H10
AVE CÉSAR !
22H00
LES INNOCENTES
22H15
JANIS
FEV
MAR
23
FEV
T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE
22
T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE
LUN
4€
11H30
L’HISTOIRE DU GÉANT...
11H50
MERCI PATRON !
12H10
LES PREMIERS LES...
13H30
45 ANS
13H45
LES INNOCENTES
14H10
PRÉJUDICE
11H20
LES ESPIÈGLES
11H10
THE DANISH GIRL
11H50
LES INNOCENTES
12H00
L’HISTOIRE DU GÉANT...
13H40
16H00
CHOCOLAT
AVE CÉSAR !
13H30
15H45
AVE CÉSAR !
TOUT EN HAUT DU...
14H00
16H15
LES DÉLICES DE TOKYO LES INNOCENTES
14H10
16H30
DEMAIN
SPOTLIGHT
11H20
THE DANISH GIRL
10H30
11H40
FERDA... ANOMALISA
12H20
CHAMBRE D’EN FACE
13H45
LES INNOCENTES
13H30
45 ANS
14H20
MERCI PATRON !
11H30
DEMAIN
12H10
CHOCOLAT
11H50
CAROL
12H00
THE DANISH GIRL
13H50
AVE CÉSAR !
14H30
LES INNOCENTES
14H10
45 ANS
14H20
L’HISTOIRE DU GÉANT...
4€
4€
4€
15H30
L’HISTOIRE DU GÉANT...
16H00
TOUT EN HAUT DU...
16H15
FERDA LA FOURMI
17H30
ANOMALISA
17H45
CHAMBRE D’EN FACE
17H20
THE DANISH GIRL
20H30 Ciné-Fado
VOLTA À TERRA + Minha Lua
19H40
LES INNOCENTES
19H50
MERCI PATRON !
21H55
LES PREMIERS LES...
21H40
NAHID
18H10
ENCORE HEUREUX
17H30
CHOCOLAT
18H20
45 ANS
20H00
AVE CÉSAR !
19H50
LES INNOCENTES
20H10
PRÉJUDICE
19H10
L’HISTOIRE DU GÉANT...
22H05
NOUS TROIS OU RIEN
22H00
AVE CÉSAR !
22H10
LES PREMIERS LES...
21H10
CAROL
16H00
TOUT EN HAUT DU...
15H30
L’HISTOIRE DU GÉANT...
16H10
CHAMBRE D’EN FACE
17H40
LES INNOCENTES
17H25
NOUS TROIS OU RIEN
18H05
NAHID
20H00
L’HISTOIRE DU GÉANT...
19H30
ANOMALISA
20H10
45 ANS
22H00
PRÉJUDICE (D)
21H20
LES PREMIERS LES...
22H10
MERCI PATRON !
16H00
TOUT EN HAUT DU...
16H40
CHOCOLAT
16H10
LES PREMIERS LES...
16H20
LES ESPIÈGLES
17H40
AVE CÉSAR !
19H50
AVE CÉSAR !
19H00
LES INNOCENTES
20H00
LES DÉLICES DE TOKYO
19H30
L’HISTOIRE DU GÉANT...
22H00
AVE CÉSAR !
21H15
CHOCOLAT
22H10
NOUS TROIS OU RIEN
21H40
SPOTLIGHT
18H10
45 ANS
17H30
ENCORE HEUREUX
Exposition des photos de Vincent Baudry à Utopia Toulouse du 10/02 au 4/03 : la salle 1 sera habillée de la série
monochrome « Exploration(s) », présentant des ambiances envoûtantes et sombres de lieux et paysages déshumanisés ; la salle
2 sera aux « Couleurs d’ici et d’ailleurs », série colorée faisant un parallèle entre Toulouse et le Japon • vincentbaudry.com
JEU
25
FEV
VEN
26
FEV
T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE
FEV
20H40
THE REVENANT
20H05
L’HISTOIRE DU GÉANT…
19H45
MERCI PATRON !
22H05
ANOMALISA
21H30
THE DANISH GIRL
15H40
NOUS TROIS OU RIEN
16H15
L’HISTOIRE DU GÉANT...
16H20
LES ESPIÈGLES
15H40
TOUT EN HAUT DU...
17H40
CHOCOLAT
18H15
LES SAISONS
17H30
THE DANISH GIRL
17H20
LES INNOCENTES
20H00
AVE CÉSAR !
20H15
L’HISTOIRE DU GÉANT...
19H50
TEMPÊTE
19H30
MERCI PATRON !
22H00
CHOCOLAT
22H15
ENCORE HEUREUX
21H40
SPOTLIGHT
21H15
45 ANS
T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE
24
4€
16H10
TOUT EN HAUT DU…
15H40
CHAMBRE D’EN FACE
17H30
THE REVENANT
17H50
LES INNOCENTES
17H40
NAHID
11H40
THE REVENANT
11H30
LES INNOCENTES
10H45
FERDA LA FOURMI
4€
14H45
THE REVENANT
14H00
NOUS TROIS OU RIEN
11H50
L’HISTOIRE DU GÉANT…
16H15
TOUT EN HAUT DU…
13H50
CHAMBRE D’EN FACE
17H50
THE REVENANT
18H00
LES INNOCENTES
15H45
ANOMALISA
21H00
THE REVENANT
20H15
ANOMALISA
17H40
MERCI PATRON !
22H05
L’HISTOIRE DU GÉANT…
19H30 21H40
NAHID LES PREMIERS...
11H10
DEMAIN
11H40
ENCORE HEUREUX
11H50
THE DANISH GIRL
12H15
MERCI PATRON !
13H30
L’HISTOIRE DU GÉANT...
13H40
AVE CÉSAR !
14H10
45 ANS
14H00 bébé
TEMPÊTE
15H30
CHOCOLAT
15H50
TOUT EN HAUT DU...
16H10
LES ESPIÈGLES
16H00
LES INNOCENTES
17H50
19H50
LES SAISONS
CHOCOLAT
17H30
19H40
AVE CÉSAR !
LES INNOCENTES
17H15
19H30
LES DÉLICES DE TOKYO PRÉJUDICE
18H10
20H00
TEMPÊTE
MERCI PATRON !
22H10
AVE CÉSAR !
21H50
NOUS TROIS OU RIEN
21H40
CAROL
21H45
L’HISTOIRE DU GÉANT...
T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE
MER
11H15
14H20
THE REVENANT
THE REVENANT
10H40
11H40
13H50
FERDA... GÉANT TIMIDE LES INNOCENTES
11H50
13H40
MERCI PATRON !
45 ANS
11H30
THE REVENANT
11H40
L’HISTOIRE DU GÉANT…
11H00
12H00
FERDA...
NAHID
14H30
THE REVENANT
13H40
NOUS TROIS OU RIEN
14H05
LES INNOCENTES
15H45
TOUT EN HAUT DU…
16H20
CHAMBRE D’EN FACE
17H40
THE REVENANT
17H30
L’HISTOIRE DU GÉANT…
18H15
45 ANS
20H45
THE REVENANT
19H30
LES INNOCENTES
20H15
MERCI PATRON !
21H45
L’ÉTREINTE DU...
22H00
ANOMALISA
11H10
CAROL
11H00
LES ESPIÈGLES
12H10
MERCI PATRON !
12H00
TEMPÊTE
13H30
LES INNOCENTES
12H10
CHOCOLAT
13H50
THE DANISH GIRL
14H00
L’HISTOIRE DU GÉANT...
15H40
AVE CÉSAR !
14H30
LES SAISONS
16H10
PRÉJUDICE
16H00
TOUT EN HAUT DU...
17H50
ENCORE HEUREUX
16H40
DEMAIN
18H20
LES PREMIERS LES...
17H40
SPOTLIGHT
19H45
AVE CÉSAR !
19H00
LES INNOCENTES
20H20
TEMPÊTE
20H10
L’HISTOIRE DU GÉANT...
21H50
CHOCOLAT
21H15
AVE CÉSAR !
22H10
MERCI PATRON !
22H00
JANIS
11H20
AVE CÉSAR !
12H00
LES INNOCENTES
12H15
LES PREMIERS LES...
11H50
LES DÉLICES DE TOKYO
13H30
AVE CÉSAR !
13H50
DEMAIN
14H20
TEMPÊTE
14H00
MERCI PATRON !
4€
4€
4€
4€
DIM
28
FEV
LUN
29
FEV
MAR
1
er
MAR
T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE
18H15
THE REVENANT
16H00
THE REVENANT
17H45
LES PREMIERS LES…
21H15
THE REVENANT
19H00
L’HISTOIRE DU GÉANT…
19H45
CHAMBRE D’EN FACE
21H00
LES INNOCENTES
21H40
ANOMALISA
11H40
LES INNOCENTES
11H30
NOUS TROIS OU RIEN
12H00
45 ANS
12H10
THE DANISH GIRL
13H40
DEMAIN
13H30
L’HISTOIRE DU GÉANT...
14H00
TEMPÊTE
14H30
TOUT EN HAUT DU...
16H00
AVE CÉSAR !
15H30
CHOCOLAT
15H50
MERCI PATRON !
16H15
LES ESPIÈGLES
18H10
LES INNOCENTES
17H50
LES SAISONS
17H40
PRÉJUDICE
17H20 (D)
LES DÉLICES DE TOKYO
20H20
AVE CÉSAR !
19H50
CHOCOLAT
20H00
TEMPÊTE
19H40
MERCI PATRON !
22H20
ENCORE HEUREUX
22H10
AVE CÉSAR !
21H50
LES PREMIERS LES...
21H30
L’HISTOIRE DU GÉANT...
10H45
FERDA LA FOURMI
11H10
LES INNOCENTES
11H20
AU-DELÀ DES…
11H50
THE REVENANT
13H40
L’HISTOIRE DU GÉANT…
13H50
45 ANS
14H50
THE REVENANT
15H40
TOUT EN HAUT DU…
15H50
CHAMBRE D’EN FACE
18H00
THE REVENANT
17H20
LES INNOCENTES
17H45
MERCI PATRON !
21H00
THE REVENANT
19H40
ANOMALISA
19H30
NAHID
21H30
L’HISTOIRE DU GÉANT…
21H40
THE DANISH GIRL
10H20
TOUT EN HAUT DU...
10H00
DEMAIN
10H30
LES ESPIÈGLES
10H50
CAPITAINE SANKARA
12H00
AVE CÉSAR !
12H20
L’HISTOIRE DU GÉANT...
11H30
LES INNOCENTES
12H45
MERCI PATRON !
14H10
CHOCOLAT
14H20
LES SAISONS
13H45
LES PREMIERS LES...
14H45
MUSTANG
16H40
AVE CÉSAR !
16H20
LES INNOCENTES
15H45
16H50
ESPIÈGLES TEMPÊTE
17H00
NOUS TROIS OU RIEN
18H50
AVE CÉSAR !
18H30
ENCORE HEUREUX
18H40
MERCI PATRON !
19H10
L’HISTOIRE DU GÉANT...
21H00
CHOCOLAT
20H30
SPOTLIGHT
20H20
45 ANS
21H10
TEMPÊTE
12H00
TOUT EN HAUT DU…
11H40
ANOMALISA
11H50
NAHID (D)
13H45
THE REVENANT
13H30
L’HISTOIRE DU GÉANT…
14H00 bébé
THE DANISH GIRL
16H50
FERDA LA FOURMI
15H30
LES INNOCENTES
16H20
CHAMBRE D’EN FACE
18H00
THE REVENANT
17H45
DEMAIN
18H15
45 ANS
21H00
THE REVENANT
20H05 (D)
NOUS TROIS OU RIEN
20H15
MERCI PATRON !
22H10
L’HISTOIRE DU GÉANT…
22H00
LES PREMIERS LES…
11H55
TEMPÊTE
11H45
LES INNOCENTES
11H35
PRÉJUDICE
11H30
LES PREMIERS LES...
13H45
AVE CÉSAR !
13H55
CHOCOLAT
13H40
MERCI PATRON !
13H30
DEMAIN
16H00
TOUT EN HAUT DU...
16H15
LES ESPIÈGLES
15H30
ENCORE HEUREUX
15H50
L’HISTOIRE DU GÉANT...
17H40
AVE CÉSAR !
17H20
CHOCOLAT
17H30
CAROL
17H50
SPOTLIGHT
20H00
LES INNOCENTES
19H40
LES SAISONS
19H50
MERCI PATRON !
20H20
TEMPÊTE
22H15
L’HISTOIRE DU GÉANT...
21H40
AVE CÉSAR !
21H30
THE DANISH GIRL
22H10
MUSTANG
11H15
THE REVENANT
11H30
L’HISTOIRE DU GÉANT…
11H00
12H00
FERDA...
45 ANS
14H15
THE REVENANT
13H30
LES INNOCENTES
14H00
CHAMBRE D’EN FACE
15H45
TOUT EN HAUT DU…
16H00 (D)
THE DANISH GIRL
17H20
THE REVENANT
17H30
L’HISTOIRE DU GÉANT…
18H20
LES PREMIERS LES…
20H30
THE REVENANT
19H30
LES INNOCENTES
20H20
ANOMALISA
21H45
DEMAIN
22H10
MERCI PATRON !
11H30
NOUS TROIS OU RIEN
12H00 (D)
LES PREMIERS LES...
11H45
PRÉJUDICE (D)
12H15
L’HISTOIRE DU GÉANT...
13H40
AVE CÉSAR !
14H00
CHOCOLAT
13H50
TEMPÊTE
14H15
LES INNOCENTES
15H50
LES SAISONS
16H20
LES ESPIÈGLES
15H40
MUSTANG
16H30
TOUT EN HAUT DU...
17H55
DEMAIN
17H30
ENCORE HEUREUX
17H40
45 ANS (D)
18H10
MERCI PATRON !
20H15
L’HISTOIRE DU GÉANT...
19H30
AVE CÉSAR !
19H40
TEMPÊTE
19H50
LES INNOCENTES
22H10
CHOCOLAT
21H40
AVE CÉSAR !
21H30
SPOTLIGHT
22H00
MERCI PATRON !
T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE
FEV
16H30
TOUT EN HAUT DU…
13H40
LES INNOCENTES
16H00
MERCI PATRON !
T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE
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13H30
THE REVENANT
11H30
NOUS TROIS OU RIEN
14H00
45 ANS
T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE
SAM
11H00
DEMAIN
10H30
FERDA LA FOURMI
12H00
L’HISTOIRE DU GÉANT…
4€
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MER
2
MAR
T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE
ALTERS ECHOS A 10 ANS ! Ce journal alternatif de Midi-Pyrénées, altermondialiste, écologiste et solidaire n’échappe pas à la fragilisation de
la presse actuelle, en l’absence de tout financement extérieur et sans publicité. Soutenez ALTERS ECHOS en l’achetant à Utopia, le Recantou,
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10H45
THE REVENANT
11H40
45 ANS
11H15
12H20
FERDA... GÉANT TIMIDE
13H50
SAINT AMOUR
13H40
L’HISTOIRE DU GÉANT…
14H20
CHAMBRE D’EN FACE
16H00
THE REVENANT
15H40
SAINT AMOUR
16H15
TOUT EN HAUT DU…
11H50
SAINT AMOUR
11H40
MUSTANG
12H10
THE DANISH GIRL
11H30
DEMAIN
14H00
SAINT AMOUR
13H40
AVE CÉSAR !
14H30
MERCI PATRON !
13H50
TEMPÊTE
16H00
ANOMALISA
15H50
LES SAISONS
16H20
LES ESPIÈGLES
15H40
TOUT EN HAUT DU...
17H45
LES INNOCENTES
18H05
MERCI PATRON !
19H05
SAINT AMOUR
20H00
SAINT AMOUR
19H50
UN VRAI FAUSSAIRE
21H15
THE REVENANT
22H05
ANOMALISA
21H40
LES PREMIERS LES…
17H50
CHOCOLAT
18H00
L’HISTOIRE DU GÉANT...
17H30
ENCORE HEUREUX
17H20
BELGICA
20H10
AVE CÉSAR !
20H00
SAINT AMOUR
19H30
MERCI PATRON !
19H50
TEMPÊTE
22H15
SAINT AMOUR
22H00
L’HISTOIRE DU GÉANT...
21H20
LES INNOCENTES
21H40
BELGICA
4€
4
MAR
SAM
5
MAR
DIM
6
MAR
LUN
7
MAR
18H20
L’HISTOIRE DU GÉANT… AU PIED DU
17H55
20H15
LES INNOCENTES
MERCI PATRON !
11H30
LES INNOCENTES
12H20
AVE CÉSAR !
11H40
THE DANISH GIRL
12H00
ANOMALISA
13H40
SAINT AMOUR
13H50
LES SAISONS
14H10
MERCI PATRON !
14H00
BELGICA
15H40
DEMAIN
15H50
L’HISTOIRE DU GÉANT...
16H00
TOUT EN HAUT DU...
16H30
LES ESPIÈGLES
18H05
SAINT AMOUR
17H50
AVE CÉSAR !
17H40
NOUS TROIS OU RIEN
17H30
TEMPÊTE
20H10
SAINT AMOUR
20H00
AVE CÉSAR !
19H40
NAHID
19H20
BELGICA
T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE
VEN
4€
16H50
SAINT AMOUR
15H50
SPOTLIGHT
16H00
CHAMBRE D’EN FACE
11H00
THE REVENANT
11H30
FERDA LA FOURMI
12H20
L’HISTOIRE DU GÉANT…
14H00
SAINT AMOUR
12H30
SPOTLIGHT
14H20
MERCI PATRON !
16H10
THE REVENANT
15H00
45 ANS
16H15
TOUT EN HAUT DU…
17H10
LES INNOCENTES
18H00
UN VRAI FAUSSAIRE
19H10
21H15
SAINT AMOUR
THE REVENANT
19H30
21H30
L’HISTOIRE DU GÉANT… SAINT AMOUR
19H50
21H45
ANOMALISA
L’ÉTREINTE DU...
11H40
CAROL
11H20
CHOCOLAT
11H50
BELGICA
11H30
CAROL
14H00
SAINT AMOUR
13H40
AVE CÉSAR !
14H15
ENCORE HEUREUX
13H50 Ciné tricot
TEMPÊTE
16H00
LES SAISONS
15H50
MERCI PATRON !
16H10
LES ESPIÈGLES
15H40
ANOMALISA
18H00
MUSTANG
17H45
L’HISTOIRE DU GÉANT...
17H15
TOUT EN HAUT DU...
17H30
LES INNOCENTES
20H00
AVE CÉSAR !
19H50
SAINT AMOUR
19H00
THE DANISH GIRL
19H40
TEMPÊTE
22H10
SAINT AMOUR
22H00
AVE CÉSAR !
21H20
BELGICA
21H30
JANIS
T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE
MAR
13H40
THE REVENANT
13H50
L’HISTOIRE DU GÉANT…
14H20
TOUT EN HAUT DU…
10H45
THE REVENANT
10H30
11H30
FERDA... ST AMOUR
12H15
MERCI PATRON !
13H50
DEMAIN
13H40
L’HISTOIRE DU GÉANT…
14H00
UN VRAI FAUSSAIRE
16H15
THE REVENANT
15H40
TOUT EN HAUT DU…
15H50
LES INNOCENTES
17H20
SAINT AMOUR
18H10
45 ANS
19H15
SAINT AMOUR
19H30
SPOTLIGHT
20H10
L’HISTOIRE DU GÉANT…
21H30
THE REVENANT
22H00
SAINT AMOUR
22H10
LES PREMIERS LES…
11H50
SAINT AMOUR
11H40
MUSTANG
12H10
BELGICA
10H30 + rencontre
AU PIED DU MUR
4€
14H00
DEMAIN
13H45
SAINT AMOUR
14H40
TEMPÊTE
13H30 bébé
MERCI PATRON !
16H20
LES ESPIÈGLES
15H50
LES SAISONS
16H30
TOUT EN HAUT DU...
15H20
L’HISTOIRE DU GÉANT...
17H30
SAINT AMOUR
17H50
CHOCOLAT
18H10
MERCI PATRON !
17H20
LES INNOCENTES
19H40
AVE CÉSAR !
20H10
SAINT AMOUR
20H00
ENCORE HEUREUX
19H30
L’HISTOIRE DU GÉANT...
21H45
NOUS TROIS OU RIEN
22H10
AVE CÉSAR !
21H55
TEMPÊTE
21H30
BELGICA
T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE
3
4€
10H40
THE REVENANT
11H45
SAINT AMOUR
11H15
12H30
FERDA...
UN VRAI...
10H40
THE REVENANT
11H00 (D)
FERDA LA FOURMI
10H50
AU-DELÀ DES…
13H45
SAINT AMOUR
12H00
L’HISTOIRE DU GÉANT…
13H30
CHAMBRE D’EN FACE
15H55
THE REVENANT
14H00
SPOTLIGHT
15H25
LES INNOCENTES
16H30
SAINT AMOUR
17H40
UN VRAI FAUSSAIRE
19H00
SAINT AMOUR
18H40
L’HISTOIRE DU GÉANT…
19H30
MERCI PATRON !
21H05
THE REVENANT
20H45 Dernière Zéance
ÉVOLUTION + rencontre
21H15
ANOMALISA
10H00 + rencontre
QUAND LES TIQUES...
10H45
LES ESPIÈGLES (D)
10H30
CAPITAINE SANKARA
10H10
DEMAIN
4€
12H40
SAINT AMOUR
11H50
AVE CÉSAR !
12H20
BELGICA
12H30
TEMPÊTE
14H40
CHOCOLAT
14H00
LES SAISONS
14H50
L’HISTOIRE DU GÉANT...
14H30
MERCI PATRON !
17H00
SAINT AMOUR
16H00
AVE CÉSAR !
16H45
ENCORE HEUREUX
16H20
TEMPÊTE
19H00
SAINT AMOUR
18H10
LES INNOCENTES
18H40
NOUS TROIS OU RIEN
18H20
MUSTANG
21H00
AVE CÉSAR !
20H20
SPOTLIGHT
20H50
L’HISTOIRE DU GÉANT...
20H30
BELGICA
T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE
JEU
T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE
Jeudi 3 mars à 20h30 à Toulouse et Samedi 5 mars à 10h30 à Tournefeuille : projections du film sur
la communauté chrétienne de Palestine Au pied du mur suivie d’une rencontre avec le réalisateur Gil Corre.
12H00
THE REVENANT
12H10
L’HISTOIRE DU GÉANT…
12H30
MERCI PATRON !
15H00
SAINT AMOUR
14H10
LES INNOCENTES
14H20 bébé
UN VRAI FAUSSAIRE
16H30
LES PREMIERS LES…
16H15 (D)
CHAMBRE D’EN FACE
17H00
THE REVENANT
18H30
SAINT AMOUR
18H15
L’HISTOIRE DU GÉANT…
20H00
THE REVENANT
20H40
SAINT AMOUR
20H15
45 ANS
12H10
CAROL
12H00
AVE CÉSAR !
12H00
MERCI PATRON !
11H50
LES SAISONS
14H30
SAINT AMOUR
14H00
SPOTLIGHT
14H10
BELGICA
13H45
TEMPÊTE
16H40
CHOCOLAT
16H30
LES INNOCENTES
16H50
NAHID
15H30
L’HISTOIRE DU GÉANT...
19H00
SAINT AMOUR
18H40
AVE CÉSAR !
19H00
THE DANISH GIRL
17H25
LES SAISONS
21H00
SAINT AMOUR
20H40
BELGICA
21H20
L’HISTOIRE DU GÉANT...
19H20
ANOMALISA
4€
4€
4€
4€
4€
4€
19H00
SAINT AMOUR
20H30
21H15
THE REVENANT
MUR + rencontre
22H00
ANOMALISA
22H10
MERCI PATRON !
22H00
L’HISTOIRE DU GÉANT...
21H45
MUSTANG
21H50
TEMPÊTE
21H10
TEMPÊTE
8
MAR
T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE
MAR
4€
11H20
THE REVENANT
12H00
ANOMALISA
11H50
UN VRAI FAUSSAIRE
14H20
THE REVENANT
13H50
SAINT AMOUR
13H40
L’HISTOIRE DU GÉANT…
15H55
SAINT AMOUR
15H45
45 ANS (D)
17H20
THE REVENANT
18H00
L’HISTOIRE DU GÉANT…
17H45 (D)
LES PREMIERS LES…
20H30 Université Populaire
LA SOCIALE + rencontre
20H00
22H05
SAINT AMOUR
SAINT AMOUR
19H45
22H00
LES INNOCENTES
MERCI PATRON !
15H40
SAINT AMOUR
15H00
AVE CÉSAR !
15H20
TEMPÊTE
15H30
BELGICA
17H40
SAINT AMOUR
17H10
LES SAISONS
17H20
MERCI PATRON !
18H00
L’HISTOIRE DU GÉANT...
19H40
SAINT AMOUR
19H20
LES INNOCENTES
19H10
ENCORE HEUREUX
20H00
TEMPÊTE
4€
21H40
AVE CÉSAR !
21H30
SPOTLIGHT (D)
21H10
BELGICA
21H50
L’HISTOIRE DU GÉANT...
« Il n’y a de révolution sociale véritable que lorsque la femme est libérée. Que jamais mes yeux ne voient une société
où la moitié du peuple est maintenue dans le silence. J’entends le vacarme de ce silence des femmes, je pressens le grondement
de leur bourrasque, je sens la furie de leur révolte. J’attends et espère l’irruption féconde de la révolution dont elles traduiront
la force et la rigoureuse justesse sorties de leurs entrailles d’opprimées » Thomas Sankara, 8 mars 1987.
10
MAR
VEN
11
MAR
SAM
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MAR
T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE
JEU
18H20
THE REVENANT
17H45
SAINT AMOUR
17H20
SUITE ARMORICAINE
21H20
THE REVENANT
19H50
SAINT AMOUR
20H10
ALIAS MARIA
21H50
SPOTLIGHT
22H05
ANOMALISA
4€
14H00
SAINT AMOUR
13H40
NOUVELLES DE MARS
13H30
TEMPÊTE
13H50
AVE CÉSAR !
16H00
LES SAISONS
15H40
SAINT AMOUR
15H20
ENCORE HEUREUX
15H50
ANOMALISA
18H00
L’HISTOIRE DU GÉANT...
17H50
CHOCOLAT
17H15
BELGICA
17H40
NOUVELLES DE MARS
20H00
AVE CÉSAR !
20H10
NOUVELLES DE MARS
19H50
MERCI PATRON !
19H40
TEMPÊTE
22H05
SAINT AMOUR
22H10
AVE CÉSAR !
21H40
BELGICA
21H30
NOUS TROIS OU RIEN
T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE
MAR
16H30
LES SAISONS
15H50
L’HISTOIRE DU GÉANT...
15H30
MERCI PATRON !
11H40
DEMAIN
12H15
MERCI PATRON !
14H00
SAINT AMOUR
14H10
THE REVENANT
13H45
ALIAS MARIA
16H05
ANOMALISA
20H10
SAINT AMOUR
19H00
L’HISTOIRE DU GÉANT...
20H30
LES SALAUDS DORMENT
22H10
SAINT AMOUR
21H00
THE REVENANT
15H40
SUITE ARMORICAINE
17H55
LES INNOCENTES
17H10
UN VRAI FAUSSAIRE
18H30
PURSUIT OF LONELINESS
4€
15H40
SAINT AMOUR
15H00
NOUVELLES DE MARS
15H00
BELGICA
15H10
AVE CÉSAR !
17H45
L’HISTOIRE DU GÉANT...
17H00
CHOCOLAT
17H30
MERCI PATRON !
17H20
ANOMALISA
19H45
NOUVELLES DE MARS
19H30
AVE CÉSAR !
19H20
ENCORE HEUREUX
19H10
CAROL
21H50
SAINT AMOUR
21H40
NOUVELLES DE MARS
21H15
BELGICA
21H30
TEMPÊTE
T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE
9
4€
13H30
THE REVENANT
13H50
SAINT AMOUR
13H40
UN VRAI FAUSSAIRE
11H40
SAINT AMOUR
11H50
UN VRAI FAUSSAIRE
12H00
ANOMALISA
13H45
THE REVENANT
13H40
SUITE ARMORICAINE
13H50 bébé
PURSUIT OF LONELINESS
16H45
SAINT AMOUR
16H30
THE REVENANT
15H45
L’HISTOIRE DU GÉANT...
18H50
MERCI PATRON !
17H45
CHÂTEAU DE L’ARAIGNÉE
20H45
THE REVENANT
19H30
SAINT AMOUR
19H55 Cinélatino
ALIAS MARIA
21H40
SPOTLIGHT
21H50 Cinélatino
L’ÉTREINTE DU...
4€
14H00
SAINT AMOUR
13H50
AVE CÉSAR !
14H10
THE DANISH GIRL
13H30
TEMPÊTE
16H00
AVE CÉSAR !
15H50
NOUVELLES DE MARS
16H30
MERCI PATRON !
15H20
DEMAIN
18H10
SAINT AMOUR
17H50
NOUVELLES DE MARS
18H20
NAHID
17H40
TEMPÊTE
20H15
L’HISTOIRE DU GÉANT...
19H50
AVE CÉSAR !
20H20
MERCI PATRON !
19H30
LES INNOCENTES
22H15
SAINT AMOUR
22H00
NOUVELLES DE MARS
22H10
JANIS
21H40
BELGICA
T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE
MER
11H15
LES INNOCENTES
11H00
LES SALAUDS DORMENT
11H45
PURSUIT OF LONELINESS
11H10
LES INNOCENTES
11H20
THE REVENANT
11H40
PURSUIT OF LONELINESS
13H30
DEMAIN
14H20
SAINT AMOUR
13H40
CHÂTEAU DE L’ARAIGNÉE
16H00
THE REVENANT
16H30
TOUT EN HAUT DU...
15H50
UN VRAI FAUSSAIRE
19H10
SAINT AMOUR
18H10
20H10
L’HISTOIRE DU GÉANT... MERCI PATRON !
17H45 Cinélatino
19H20
UN MONSTRE À MILLE... SUITE ARMORICAINE
21H15
THE REVENANT
22H00
SAINT AMOUR
22H10 Cinélatino
ALIAS MARIA
11H30
SAINT AMOUR
11H40
LES INNOCENTES
11H10
THE DANISH GIRL
11H20
DEMAIN
13H40
AVE CÉSAR !
14H00
NOUVELLES DE MARS
13H30 bébé
NAHID
13H50
SAINT AMOUR
15H45
LES SAISONS
16H00
ANOMALISA
15H30
MERCI PATRON !
15H50
CHOCOLAT
17H40
L’HISTOIRE DU GÉANT...
17H50
SAINT AMOUR
17H20
CAROL
18H10
NOUS TROIS OU RIEN
21H50
AVE CÉSAR !
22H00
NOUVELLES DE MARS
21H40
BELGICA
22H10
MUSTANG
4€
4€
4€
4€
19H50
SAINT AMOUR
20H00
NOUVELLES DE MARS
19H40
ENCORE HEUREUX
20H15
TEMPÊTE
LUN
14
MAR
MAR
15
MAR
T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE
MAR
16H20
LES SAISONS
15H50
SAINT AMOUR
15H40
SUITE ARMORICAINE
18H15
THE REVENANT
18H00
L’HISTOIRE DU GÉANT...
18H30
UN VRAI FAUSSAIRE
21H15
THE REVENANT
20H00
SAINT AMOUR
20H15
PURSUIT OF LONELINESS
22H00
ANOMALISA
22H10
MERCI PATRON !
10H10
DEMAIN
10H00
NOUVELLES DE MARS
10H20
CAPITAINE SANKARA
10H15
AVE CÉSAR !
4€
12H30
LES INNOCENTES
12H00
SAINT AMOUR
12H10
CAROL
12H30
TEMPÊTE
14H40
LES SAISONS
14H00
TOUT EN HAUT DU...
14H30
MERCI PATRON !
14H20
ANOMALISA
16H40
CHOCOLAT
15H45
NOUVELLES DE MARS
16H30
ENCORE HEUREUX
16H10
L’HISTOIRE DU GÉANT...
19H00
SAINT AMOUR
17H45
AVE CÉSAR !
18H30
NOUS TROIS OU RIEN
17H50
THE DANISH GIRL
21H00
SAINT AMOUR
20H00 Avant-première
LES OGRES + renc.
20H40
TEMPÊTE
20H30
BELGICA
T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE
13
4€
13H50
SPOTLIGHT
13H30
LES INNOCENTES
13H40 Cinélatino
ALIAS MARIA
11H55
SAINT AMOUR
11H15
SPOTLIGHT
12H15
PURSUIT OF LONELINESS
14H00
THE REVENANT
13H45
L’HISTOIRE DU GÉANT...
14H10 Cinélatino
ALIAS MARIA
15H45
UN VRAI FAUSSAIRE
16H05
LES INNOCENTES
17H00
THE REVENANT
17H35
SAINT AMOUR
18H20
MERCI PATRON !
20H00
THE REVENANT
19H40
QUI MARCHE SUR LA...
20H15
SUITE ARMORICAINE
21H00 Cinélatino
PAULINA
11H55
SAINT AMOUR
12H20
AVE CÉSAR !
12H15
NOUS TROIS OU RIEN
11H50
CAROL
14H00
SAINT AMOUR
14H30
NOUVELLES DE MARS
14H20
LES SAISONS
14H10
DEMAIN
16H00
TEMPÊTE
16H40
LES INNOCENTES
16H20
ENCORE HEUREUX
16H30
L’HISTOIRE DU GÉANT...
17H50
SAINT AMOUR
18H50
ANOMALISA
18H20
MERCI PATRON !
18H30
AVE CÉSAR !
20H00 Avant-première
T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE
DIM
10H50
THE REVENANT
11H20
CHÂTEAU DE L’ARAIGNÉE
11H10
AU-DELÀ DES... (D)
12H15
SAINT AMOUR
11H10
SUITE ARMORICAINE
12H10 Cinélatino
ALIAS MARIA
14H20
SPOTLIGHT (D)
14H00
QUI MARCHE SUR LA...
14H10
MERCI PATRON !
16H50
SAINT AMOUR
15H30
THE REVENANT
16H00
LES INNOCENTES
18H30
ANOMALISA (D)
18H15
PURSUIT OF LONELINESS
19H00
21H00
L’HISTOIRE DU GÉANT... THE REVENANT
20H30 Semaine du Cerveau
LE CONGRÈS + rencontre
20H10
22H00
UN VRAI FAUSSAIRE
SAINT AMOUR
15H30
AVE CÉSAR !
15H40
NOUVELLES DE MARS
15H10
ENCORE HEUREUX
15H20
SAINT AMOUR
17H45
SAINT AMOUR
17H40
L’HISTOIRE DU GÉANT...
17H10
NAHID (D)
17H30
TEMPÊTE
19H50
AVE CÉSAR !
19H40
NOUVELLES DE MARS
19H15
MUSTANG
19H30
NOUS TROIS OU RIEN
4€
4€
4€
4€
NO LAND SONG + concert
20H50
NOUVELLES DE MARS
20H10
BELGICA
20H40
CHOCOLAT
22H00
SAINT AMOUR
21H40
NOUVELLES DE MARS
21H15
BELGICA
21H30
AVE CÉSAR !
16
MAR
JEU
17
MAR
T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE
MER
T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE
GARDAREM LA MÉNUDA ! Non aux Portes de Gascogne est un collectif citoyen contre le projet inutile
et nuisible de méga-centre-commercial «Val Tolosa» (ex-Portes de Gascogne) sur le Plateau de la Ménude,
à deux pas de Toulouse. Venez les rejoindre sur gardaremlamenude.com
11H00
THE REVENANT
11H40
SAINT AMOUR
11H50 Cinélatino
UN MONSTRE À MILLE...
14H00
AVE CÉSAR !
13H45
A PERFECT DAY
13H30
SUITE ARMORICAINE
4€
16H05
LES SAISONS
15H55
QUI MARCHE SUR LA...
16H20
L’HISTOIRE DU GÉANT...
17H55
SAINT AMOUR
17H15
THE REVENANT
18H15
LES INNOCENTES
20H00
A PERFECT DAY
20H15 Cinélatino
22H10
AVE CÉSAR !
20H30
ÉVOLUTION
22H15 Cinélatino
ALIAS MARIA
14H10
LES OGRES
14H20
SAINT AMOUR
13H50
MUSTANG
13H30
NOUVELLES DE MARS
16H20
TOUT EN HAUT DU...
15H45
LES INNOCENTES
15H30
NOUS TROIS OU RIEN
17H00
L’HISTOIRE DU GÉANT...
18H00
LES SAISONS
17H50
DEMAIN
17H30
CHOCOLAT
19H00
LES OGRES
20H00
SAINT AMOUR
20H10
MERCI PATRON !
19H50
NOUVELLES DE MARS
21H45
AVE CÉSAR !
22H00
TEMPÊTE
22H00
ENCORE HEUREUX
21H50
BELGICA
13H30
THE REVENANT
13H40
SAINT AMOUR
13H50
SUITE ARMORICAINE
16H30
A PERFECT DAY
15H45
L’HISTOIRE DU GÉANT...
16H40
ÉVOLUTION
18H40
AVE CÉSAR !
17H50 Cinélatino
PAULINA
18H20
PURSUIT OF LONELINESS
20H45
THE REVENANT
20H00
SAINT AMOUR
20H15 Cinélatino
ALIAS MARIA
22H05
A PERFECT DAY
22H10
MERCI PATRON !
16H20
SAINT AMOUR
15H10
LES OGRES
15H40
NOUVELLES DE MARS
16H10
MERCI PATRON !
18H20
TEMPÊTE
17H50
LES INNOCENTES
17H40
MUSTANG
18H00
BELGICA
20H10
22H10
AVE CÉSAR !
SAINT AMOUR
20H00
21H50
L’HISTOIRE DU GÉANT... ANOMALISA
19H40
22H00
CHOCOLAT
NOUVELLES DE MARS
20H30 Semaine du Cerveau
LE MONDE DE NATHAN + rencontre
4€
4€
4€
EVA NE DORT PAS + rencontre
Cercles de Silence : tous les derniers mardis du mois de 18h30 à 19h30, à l’initiative des frères franciscains et des membres de la famille
franciscaine toulousaine, des hommes et des femmes de tous horizons et de toutes sensibilités se retrouvent place du Capitole, en silence et
en prière, pour dénoncer l’enfermement par le gouvernement dans des centres de rétention des personnes étrangères en situation irrégulière.
MAR
DIM
20
MAR
LUN
21
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22
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T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE
19
19H30
SAINT AMOUR
20H15
TEMPÊTE
20H00
MUSTANG
19H50
NOUVELLES DE MARS
21H30
LES OGRES
22H10
JANIS (D)
22H00
CHOCOLAT
21H50
BELGICA
T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE
SAM
16H20
ENCORE HEUREUX
15H55
NOUVELLES DE MARS
17H30
L’HISTOIRE DU GÉANT...
17H50
AVE CÉSAR !
18H10
ANOMALISA
18H00
MERCI PATRON !
11H40
SAINT AMOUR
11H50
AVE CÉSAR !
11H20
A PERFECT DAY
13H50
THE REVENANT
14H00
DEMAIN (D)
13H30
UN VRAI FAUSSAIRE
16H50
AVE CÉSAR !
16H20 (D)
TOUT EN HAUT DU...
15H20 Cinélatino
ALIAS MARIA
19H00
SAINT AMOUR
18H00 (D)
QUI MARCHE SUR LA...
17H20
MERCI PATRON !
21H15 Cinélatino
19H20
A PERFECT DAY
19H10
SUITE ARMORICAINE
21H30
THE REVENANT
22H00
ÉVOLUTION
10H00 Install/Crypto Party
NOUVEAUX LOUPS...
11H15
LES OGRES
11H40
NOUS TROIS OU RIEN
11H45
CHOCOLAT
13H00
CAROL
14H00
TEMPÊTE
13H40
ENCORE HEUREUX
13H50 bébé
ANOMALISA
15H20
TOUT EN HAUT DU...
15H50
AVE CÉSAR !
15H30
THE DANISH GIRL
15H40
NOUVELLES DE MARS
17H00
SAINT AMOUR
18H00
DEMAIN
17H50
MUSTANG
17H40
MERCI PATRON !
19H00
LES OGRES
20H20
L’HISTOIRE DU GÉANT...
20H00
LES INNOCENTES
19H30
BELGICA
21H45
AVE CÉSAR !
22H15
SAINT AMOUR
22H10
TEMPÊTE
22H00
NOUVELLES DE MARS
T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE
MAR
22H00
AVE CÉSAR !
22H10
SAINT AMOUR
21H50
L’ÉTREINTE DU... (D)
11H00
THE REVENANT
11H20
LES INNOCENTES (D)
11H30 Cinélatino
ALIAS MARIA
14H00
SAINT AMOUR
13H40
A PERFECT DAY
13H30
MERCI PATRON !
16H10
AVE CÉSAR !
15H50
LES SAISONS
15H20
L’HISTOIRE DU GÉANT...
18H20
SAINT AMOUR
17H45
A PERFECT DAY
17H20
SUITE ARMORICAINE
20H30
THE REVENANT
19H55
AVE CÉSAR !
20H10
PURSUIT OF LONELINESS
22H00 Cinélatino
PAULINA
22H10
ÉVOLUTION
12H10
LES OGRES
12H30
REGARDS SUR NOS... NOUVELLES DE MARS
10H30 (D)
12H20
CAPITAINE SANKARA
LES INNOCENTES
11H20
NOUS TROIS OU RIEN
15H00
TEMPÊTE
14H30 (D)
TOUT EN HAUT DU...
14H40
ENCORE HEUREUX
13H20
MUSTANG
16H50
AVE CÉSAR !
16H10
SAINT AMOUR
16H30
CHOCOLAT
15H20
BELGICA
19H00
L’HISTOIRE DU GÉANT...
18H15
LES OGRES
18H50
ANOMALISA
17H45 Cinélatino
LE PROFESSEUR DE...
T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE
18
4€
18H00
L’HISTOIRE DU GÉANT...
18H15
PURSUIT OF LONELINESS
19H00
THE REVENANT
20H00
A PERFECT DAY
20H10
ÉVOLUTION
11H00
THE REVENANT
12H00
A PERFECT DAY
12H20
ÉVOLUTION
14H00
SAINT AMOUR
14H15
AVE CÉSAR !
14H05
ALIAS MARIA
16H10
MERCI PATRON !
16H20
PURSUIT OF LONELINESS
16H00
LES SALAUDS DORMENT
18H00
THE REVENANT
18H15
A PERFECT DAY
18H55
UN VRAI FAUSSAIRE
21H00
SAINT AMOUR
20H30 + rencontre
12H00
SAINT AMOUR
11H40
AVE CÉSAR !
11H50
LES OGRES
12H05
BELGICA
14H00
DEMAIN
13H45
NOUVELLES DE MARS
14H40
LES INNOCENTES
14H30 (D)
ENCORE HEUREUX
16H20
L’HISTOIRE DU GÉANT...
15H40
CAROL (D)
16H45
MERCI PATRON !
16H15
MUSTANG (D)
18H15
LES OGRES
18H00
TEMPÊTE
18H30
THE DANISH GIRL (D)
18H10
NOUVELLES DE MARS
21H00
SAINT AMOUR
20H00 Avant-première
T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE
VEN
11H00
THE REVENANT
11H50
UN VRAI FAUSSAIRE
11H10
LES SALAUDS DORMENT
11H00
THE REVENANT
11H45
SAINT AMOUR
12H20 (D)
PURSUIT OF LONELINESS
14H00 bébé
A PERFECT DAY
13H50 (D)
LES SALAUDS DORMENT
14H15 (D)
L’HISTOIRE DU GÉANT...
16H10
MERCI PATRON ! (D)
16H50
SUITE ARMORICAINE
16H20 (D)
UN VRAI FAUSSAIRE
18H00
THE REVENANT
18H15
ÉVOLUTION
21H00
AVE CÉSAR !
19H45
A PERFECT DAY
20H00 (D)
CHÂTEAU DE L’ARAIGNÉE
22H00
SAINT AMOUR
22H10
ALIAS MARIA
15H00
DEMAIN (D)
15H20
LES OGRES
15H50
TEMPÊTE
15H40
NOUVELLES DE MARS
17H20
SAINT AMOUR
18H00 (D)
NOUS TROIS OU RIEN
17H40 (D)
LES INNOCENTES
17H50
MERCI PATRON ! (D)
19H30
TEMPÊTE
20H00 (D)
AVE CÉSAR !
19H50
BELGICA
19H40
NOUVELLES DE MARS
21H20
LES OGRES
22H10 (D)
L’HISTOIRE DU GÉANT...
22H20
ANOMALISA (D)
21H50
SAINT AMOUR
4€
4€
4€
4€
14H00
A PERFECT DAY
13H45
SAINT AMOUR
14H05 Cinélatino
ALIAS MARIA
16H10
SUITE ARMORICAINE
15H50
CHÂTEAU DE L’ARAIGNÉE
16H00
LES INNOCENTES
13H40
SAINT AMOUR
14H30
LES OGRES
14H00
DEMAIN
13H45
LES INNOCENTES
15H40
TEMPÊTE
4€
10H15
LES SAISONS (D)
10H00 + rencontre
4€
4€
4€
4€
UN MONSTRE À MILLE TÊTES + rencontre
21H00
DEMAIN
21H10
SAINT AMOUR
20H40
NOUVELLES DE MARS
20H00 + spectacle
MERCI PATRON !
SI JE TE GARDE DANS MES CHEVEUX
20H45
SUITE ARMORICAINE
ROYAL ORCHESTRA + concert
20H50
CHOCOLAT (D)
20H15 Semaine de l’Antiquité
JULES CÉSAR + rencontre
DOCUMENTAIRE SUR
L’IMPROVISATION THEATRALE
LIBERTE, EGALITE, IMPROVISEZ !
L’improvisation théâtrale peut
servir à tous, et en toutes circonstances. Faire de celle-ci
une discipline scolaire reconnue
par les pouvoirs publics, c’est le
défi que Jamel Debbouze, Alain
Degois, créateur de la compagnie
Déclic Théâtre, et Marc Ladreit de
Lacharrière, un homme d’affaires,
se sont fixé. Ce documentaire témoigne de leur engagement.
L'impro est un outil d’intégration qui brise les barrières et les
codes : donner à tous les jeunes
l'accès à l’improvisation s'avère
un moyen d’équilibrer leurs
chances de réussite, quel que
soit leur milieu social ou culturel.
Le travail réalisé dans celui d’un
collège bordelais constitue le fil
rouge de ce documentaire.
UTOPIA TOURNEFEUILLE
La Ligue d’Improvisation
Collégienne (LIC) organise
deux évènements majeurs
JEUDI 10 MARS de 10h à 12h
Projection du documentaire
Liberté, Egalité, Improvisez
suivie d’une rencontre débat
sur la création d’atelier de
théâtre d’improvisation pour
un public de jeunes
Matinée réservée aux professionnels des structures jeunesses : élus, chefs d’établissement, responsables et directeurs.
Réservation obligatoire.
DIMANCHE 17 AVRIL, Si Vivre
Ensemble devenait un Jeu
Matin : Documentaire Liberté,
Egalité, Improvisez. Après
Midi : Stage Théâtre d’Impro
animé par des comédiens
professionnels
Informations / Réservations
[email protected]
Hervé au 06 80 43 95 44
www.legranditheatre.com
www.asso-melting.com
Lundi 21 mars à 20h, avant première musicale à Tournefeuille animée
par l'Ensemble de harpes et de clarinettes de l'Ecole d'Enseignements
Artistiques de Tournefeuille, direction Mathilde Sandoz et Nicolas Dupeyron.
Cette séance sera majorée de 2€, places en prévente dès le 10 mars.
ROYAL ORCHESTRA
Film documentaire
de Heddy HONIGMANN
Pays-Bas 2015 1h34 VOSTF
(néerlandais, anglais, espagnol et russe)
avec le chef et les musiciens du Royal
Concertgebouw Orchestra (RCO)
d'Amsterdam…
Le tour du monde en cinquante concerts !
Ainsi s'appelait dans un premier temps
cet incroyable documentaire, d'une simplicité vraie, qui nous a tous emballés au
Festival de La Rochelle, avant d'être débaptisé. On aimait ce premier titre : Le
tour du monde en cinquante concerts…
Comme un petit clin d'œil à Jules Vernes
qui disait bien la patte espiègle et subtile
de la réalisatrice Heddy Honigmann. D'un
travail de commande (passée par le prestigieux Royal Concertgebouw Orchestra
d'Amsterdam pour célébrer ses 125 ans)
elle a réussi à faire une véritable aventure
de vie qui se déguste comme un roman !
Ce n'était pourtant pas gagné d'avance :
comment filmer la tournée internationale de cet organisme presque tentaculaire (une tête qui dirige et de multiples
bras : plus de cinquante musiciens) et en
faire une œuvre vivante, cohérente, originale, qui tienne le spectateur en haleine ?
Comment trouver des plans d'attaque
originaux, ne pas sombrer dans le « déjà vu » ?
Heddy Honigmann réussit tout cela avec
brio et dirige sa caméra avec les gestes
précis et limpides d'un véritable chef
d'orchestre. Toujours à capter la petite
chose, le menu détail qui en disent plus
long que bien des discours et ménagent
des moments de respirations joviaux ou
tendres. Son plaisir indéniable derrière la
caméra est immédiatement perceptible,
communicatif et jamais elle ne se met en
avant. Cinéaste discrète, marionnettiste
de l'ombre, qui nous entraîne avec bonheur dans les coulisses, l'intimité des virtuoses et même celle de leurs plus modestes admirateurs. La musique devient
plus qu'un simple loisir, elle est un art de
vivre démocratique, presque une philosophie. Elle est aussi un langage à part
qui relie entre eux les mélomanes venus
de tous horizons. De Saint Pétersbourg à
Buenos Aires en passant par Soweto…
Heddy ne se contente pas de survoler
les sujets et en peu de plans elle brosse
un contexte politique, humain… passionnant.
Première séquence : mais quel est ce
petit point insignifiant sur cette grande
scène, perdu au milieu de cet immense
opéra vide qui semble l'engloutir ? Voilà
le percussionniste de cette formation
symphonique ! Et c'est fort malin de
commencer par lui. Le bougre parle de
son boulot avec tant d'humilité et de drôlerie que, d'un coup de baguette, il brise
la glace et un mythe. La grande musique
n'est pas une affaire d'élite, elle aussi accessible aux petites oreilles, celle des
obscurs, des sans-grade. Elle est avant
tout une merveilleuse aventure à la portée de tous. On finirait même par croire
qu'un jour elle parviendra à briser les ridicules frontières érigées par la petitesse
des hommes !
Lundi 21 mars à 20h30 à Toulouse, en partenariat
avec Les Ateliers du monde (LAM) et le Festival
Guitare d'Aucamville. Séance unique suivie
d'une rencontre avec la réalisatrice Jacqueline
Caux et la musicienne Kamilya Jubran (achetez
vos places à partir du samedi 12 mars).
SI JE TE GARDE
DANS MES CHEVEUX
Jacqueline Caux France 2013 1h10
Prix SACEM du meilleur documentaire musical 2014
avec les musiciennes Hadda ou Akki (Maroc),
Amina Srarfi (Tunisie), Oum Kalthoum (Egypte archive de 1961), Waed Bouhassoun (Syrie), Kamilya
Jubran (Palestine), Warda El Djazaïria (Algérie).
Lundi 14 mars à 20h, avant première musicale à Tournefeuille, ciné-concert avec Alima (ex
Monkomarok) trio chanson/Folk avec les musiciens
loic schild et Fabrice Dang. Des textes ecrits en français et en arabe : beaux charnels et sans concession.
Places en prévente dès le 1er mars, tarif unique 8€
No Land's Song
Documentaire réalisé par Ayat Najafi
France / Allemangne 2014 1h33
Le titre de ce film est une allusion directe à ce tabou qu’est
- dans les pays arabes - la chevelure des femmes, qui devrait
être cachée, alors que toutes les musiciennes qui ont participé à ce film refusent de porter le voile.
Ce film est, de fait, un manifeste. Il présente l’histoire actuelle
de plusieurs femmes Arabes ou Berbères, chanteuses, musiciennes, compositrices et résistantes, originaires du Maghreb
comme du Machreq. En contradiction assumée avec le
contexte de défiance actuelle vis-à-vis de ces cultures, ce
film veut montrer la force d’affirmation de ces femmes qui se
battent avec détermination pour imposer leur talent, leur art,
leur engagement social, ainsi que leur féminité sans voile. Il
ambitionne également de montrer comment leur force créatrice s’appuie sur de nouvelles attitudes mais aussi sur la puissance et la beauté de poétiques très anciennes qui rendent
compte de l’extrême diversité de ces mondes, que l’on a trop
souvent tendance à amalgamer en un unique univers.
Ce film a aussi une dimension politique directe puisqu’il a été
tourné avec des musiciennes originaires de plusieurs pays
actuellement en grand déséquilibre : la Tunisie, la Syrie, la
Palestine. Ces contextes violents dans lesquels elles vivent,
ou qu’elles ont dû fuir, ont évidemment un impact considérable sur leur art.
En amont et en écho ! Samedi 19 mars, de 10h à 16h à la
Salle San Subra (M St Cyprien) : Les Ateliers du Monde proposent
l’ ATELIER-RENCONTRE « Un poème pour Palestine » avec la chanteuse et oudiste Kamilya Jubran, ouvert à tous sans aucun prérequis. Une occasion de porter un nouveau regard sur la culture
palestinienne telle qu’elle peut être vécue dans l’exil tout en découvrant et s’initiant à une facette peu connue du chant arabe d’aujourd’hui… Renseignements et réservations : 05 34 33 71 49
Jeudi 17 mars à 21h00, le festival Guitare d’Aucamville propose un CONCERT avec Kamilya Jubran. Réservation et renseignements : 05 61 47 37 55
Depuis la révolution de 1979, l'Iran interdit aux femmes et particulièrement aux solistes de chanter devant un public mixte.
En effet, selon les dires de la guidance islamique, toute voix
féminine serait susceptible d'atteindre une fréquence sonore
pouvant provoquer du plaisir, voire de l'ivresse, à un spectateur masculin… Malgré cette interdiction, la jeune compositrice Sara Najafi a décidé de tout mettre en œuvre pour
faire raisonner les voix de ses consœurs au cœur de Téhéran.
Défiant la censure et les difficultés, il lui a fallut prés de trois
ans pour parvenir à ses fins. Ce documentaire, réalisé par
son frère Ayat Najafi, nous entraîne en musique dans les pas
agiles et déterminés de cette jeune iranienne.
Tout commence en 2011 lorsque Sara entreprend de tendre
un pont culturel entre son pays et la France en organisant
officiellement un concert de femmes. Prenant contact avec
des chanteuses iraniennes (Parvin Namazi), tunisienne (Emel
Mathlouthi) arménienne (Sayeh Sodeyfi) et françaises (Élise
Caron et Jeanne Cherhal), elle souhaite intrinsèquement se
servir de cet évènement pour faire changer les mentalités locales en montrant aux autorités à quel point l’art lyrique peut
transcender les mœurs. Le ministère et les chefs religieux ne
l'entendent cependant pas de cette oreille : considérant cette
requête farfelue comme un acte révolutionnaire, ils ne fournissent à Sara aucune autorisation et font même peser des
menaces à son encontre. Armée de son dictaphone dissimulé
sous son hijab, la jeune fille enregistre tous ses rendez-vous
ministériels afin de montrer au monde à quel point l'interdiction de faire chanter une soliste est totalement dénuée de
sens. En effet, à chacune de ses visites, Sara doit faire face à
d’archaïques bureaucrates qui lui imposent des barrières frisant le ridicule : si ce concert est toléré, il devra être complété
par des musiciens hommes, personne ne pourra danser ou
gesticuler sur scène, les voix de femmes devront être couvertes par les accompagnements, quant aux membres du public, ils seront tous sélectionnés à l'avance… Malgré la pression, Sara ne renonce pas.
saison
2015/2016
Midi-Pyrénées
Formules de 12 à 17€
Tout à volonté et végétarien :
salades, soupe, tartes salées,
plat du jour, desserts...
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pour l’Education
et la Prospective
•
Samedi 13 Février 17h00
TBS (ESC)
L’individu est-il ingouvernable
en régime libéral ?”
Roland GORI, psychanalyste, Professeur Émérite
de psychologie et de psychopathologie cliniques.
Vendredi 19 Février 20h00
TBS (ESC)
“Les dix guerres en Syrie”
Hala KODMANI, journaliste franco-syrienne,
Prix de l’association de la presse diplomatique
en 2013.
Jeudi 10 Mars 20h00
INSA (Rangueil)
Entrée libre et gratuite
— Cycle Éducation —
“Les nouvelles façons d’enseigner
pour favoriser les apprentissages”
André TRICOT, professeur à l’ESPE
de Midi-Pyrénées et Claude MARANGES,
professeur à l’INSA de Toulouse.
Mardi 15 Mars 18h00
salle Duranti-Osète
Entrée libre et gratuite
— Lectures croisées —
“Bad girl”
de Nancy Huston
Jacqueline ROBERT, animatrice du GREP.
Samedi 19 Mars 17h00
TBS (ESC)
“La révolution des objets connectés
se passe à Labège.
L’entrepreneur et son éco-système”
Ludovic LE MOAN, P.D.G. de Sigfox,
opérateur télécom mondial de référence
pour l’internet des objets.
•
Entrée : 6 €, réduit 2€, gratuit pour les adhérents
programme détaillé, adhésions
www.grep-mp.fr
05 61 13 60 61
ENCORE
HEUREUX
Benoît GRAFFIN France 2015 1h33
avec Sandrine Kiberlain, Edouard Baer,
Bulle Ogier, Benjamin Biolay…
PREJUDICE
ou « La Maison des ours »
Antoine CUYPERS Belgique 2015 1h45
avec Nathalie Baye, Arno Hintjens, Thomas Blanchard, Ariane
Labed, Eric Caravaca, Cathy Min Jung, Julien Baumgartner…
Scénario d'Antoine Cuypers et Antoine Wauters
On se souvient du célèbre « familles, je vous hais ! » lancé en
son temps par André Gide. Une formule passée largement de
mode de nos jours au profit d'un retour en grâce du couple
et de la famille dûment estampillés par Monsieur le Maire,
voire même par la sainte Église, apostolique et romaine. Mais
bonne nouvelle aujourd'hui pour ceux qui, à l'instar de notre
glorieux écrivain, ne kiffent pas trop cette infernale engeance.
Préjudice nous fait ainsi dégringoler à grande vitesse dans les
tréfonds de l'âme humaine en compagnie de quelques acteurs de haut vol : Nathalie Baye et Arnaud en parents terribles et surtout Thomas Blanchard, le cœur battant déchirant
du film, incapable malgré sa souffrance de couler sa différence dans le moule des conventions.
Tous les ingrédients d'une bonne et sympathique petite fête
étaient pourtant réunis au programme de ces retrouvailles
familiales : une séduisante maison de maître avec son parc
majestueux, une belle table dressée sous les frondaisons à
côté d'un barbecue auprès duquel s'affaire le pater familias.
Une cuisine confortablement aménagée dans laquelle s'active la mère en compagnie de sa belle-fille. Autant d'harmonie
et de bonheur paisible nous inviteraient presque à partager
quelques instants avec cette gentille famille.
Sauf que finit par flotter dans la conversation entre les deux
femmes un « je ne sais quoi », comme disent les anglais dans
notre langue, qui tendrait à suggérer que l'harmonie pourrait
bien n'être que de façade… L'imperceptible tension disparaît un temps sous l'effet de la bonne humeur, du bon vin et
de la convivialité un peu forcée d'un gendre qui paraît redouter comme la peste les climats de tension. Le malheureux sera servi alors que monte du sous-sol les coups sourds de la
course sur tapis roulant du fils maudit, le vilain petit canard,
celui qui bientôt sèmera le trouble par sa seule et inconfortable présence…
TOULOUSE & TOURNEFEUILLE
Voilà un film dont il n'était pas joué d'avance qu'il se retrouve
dans nos salles. En effet il règne dans le cinéma une règle
figée dans le marbre blanc des habitudes : il y a des films
« pour nous » et des films « pas pour nous ». Vous aurez compris qu'il s'agit pour les premiers de ceux dont la programmation sera commercialement hasardeuse, voire franchement
suicidaire. Pour les seconds, promis par la pub au plus grand
succès, ils fileront dans les multiplexes. Rien d'étonnant, hélas, car ces méga-miroirs aux alouettes, gonflés au pop-corn
et aux boissons sucrées, sont devenus la norme ultra-dominante. Chaque médaille ayant son revers, ces monstrueux ensembles, s'ils s'accordent bien à la laideur des zones commerciales, sont de moins en moins capables de digérer autre
chose que des films lourdement formatés au détriment de
la diversité tant vantée par des élus qui ne rêvent, de façon
schizophrénique, que de lier leur mandat à l'inauguration
d'un multiplexe. On comprendra alors que la programmation
d'un film comme celui-ci, où est mis en avant avec humour
la redistribution des richesses par une forme d'expropriation
douce, est aussi incongrue dans ces temples de la concentration qu'un trait de lumière persistant dans un trou noir de
notre galaxie… Alors bien sûr, tout cela ne nous fait pas causer du film, mais il faut bien que l'on vous explique comment
Encore heureux, directement propulsé dans les multiplexes,
est arrivé un mois après jusqu'à nos écrans…
Dans une société, la nôtre, qui compte plus de trois millions
de chômeurs, menaces de licenciement et risque de fermetures d'entreprises ne relèvent pas que de la fiction. En imaginant les aventures tragi-comiques d'un chômeur de longue
durée, ce film n'élude pas les dommages provoqués par cette
situation. Au bord du gouffre, son héros fragile – mais loufoque – soutenu par une femme épatante et deux enfants inventifs, traverse l'épreuve à la manière des pieds nickelés,
entre situations cocasses et rires ravageurs. Comédie corrosive et tendre, Encore heureux arbore le masque de la légèreté mais, mine de rien, nous invite à une réflexion tonique sur
la viabilité de la famille frappée dans ses fondements, la relativité de la morale et de la loi aux prises avec le déclassement
social et le déséquilibre affectif qui s'ensuit.
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La culture scientifique accoste à Toulouse au
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RÉTROSPECTIVE
AKIRA
KUROSAWA
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Trois films sur cette gazette, la suite sur la prochaine - Copies numériques – Versions restaurées
« Kurosawa est un prodige de la nature et son œuvre constitue un véritable don au cinéma et à tous ceux qui
l’aiment. » (Martin Scorsese) Né en 1910, décédé en 1998, Akira Kurosawa est l’un des plus grands réalisateurs
du cinéma japonais (et mondial !), auteur d'un nombre considérable de chefs d'œuvre puissants et indémodables. En cinquante ans de carrière – premier film en 1943 : La Légende du grand Judo ; dernier film en 1993 :
Madadayo – le cinéaste a touché à tous les genres : le film d’action, la fresque historique, le film noir, le drame
intimiste… Grand connaisseur de la littérature occidentale, il a également transposé de nombreux auteurs à
l’écran : de Shakespeare à Maxime Gorki en passant par l'auteur de polar Ed McBain…
sa femme, Asaji. Celle-ci lui conseille de
forcer le destin en assassinant Tsuzuki…
À nouveau, le réalisateur de Rashômon
excelle dans la représentation de la folie humaine, prouvant ainsi qu’il est bien
le digne descendant (branche asiatique)
du grand dramaturge britannique.
LES SALAUDS
DORMENT EN PAIX
Akira KUROSAWA
Japon 1960 2h30 VOSTF Noir & Blanc
avec Toshiro Mifune, Takeshi Kato,
Takashi Shimura, Masayuki Mori…
Scénario de Akira Kurosawa,
Shinobu Hashimoto, Hideo Oguni,
Eijiro Hisaita, Mike Y. Inoue
QUI MARCHE SUR
LE CHÂTEAU
LA QUEUE DU TIGRE… DE L'ARAIGNÉE
Écrit et réalisé par Akira KUROSAWA
Japon 1945 1h VOSTF Noir & Blanc
INÉDIT EN FRANCE
avec Denjiro Okochi, Susumu Fujita,
Kenichi Enomoto, Masayuki Mori…
D'après la pièce de kabuki Ataka,
elle-même inspirée d'un drame du nô
1185. Les guerres de clans font rage au
Japon. Le prince Yoshitsune est pourchassé par son frère aîné, jaloux de
sa récente victoire sur le clan Heike.
Yoshitsune prend alors la fuite, aidé par
six fidèles vassaux déguisés en moines
pour tromper leurs poursuivants. Mais
avant de quitter le territoire, il leur faut
traverser le poste-frontière d’Ataka, minutieusement gardé par les hommes de
son frère…
Dix ans avant Les Sept Samouraïs, le cinéaste offre une somptueuse variation
du film de sabre, en livrant ce quasi huisclos qui parvient avec élégance à mélanger comédie et tragédie.
Akira KUROSAWA
Japon 1957 1h50 VOSTF Noir & Blanc
avec Toshiro Mifune, Isuzu Yamada,
Minoru Chiaki, Takashi Shimura…
Scénario de Shinobu Hashimoto,
Ryuzo Kukushima, Akira Kurosawa
et Hideo Oguni, d'après Macbeth de
William Shakespeare
« En tournant Le Château de l’Araignée,
j’ai oublié Shakespeare et fait le film
comme s’il s’agissait d’une histoire de
mon pays. »
Dans le Japon féodal (xvie siècle), alors
que les guerres civiles font rage, les
généraux Washizu et Miki rentrent victorieux chez leur seigneur Tsuzuki. Ils
traversent une mystérieuse forêt et rencontrent un esprit qui leur annonce leur
destinée : Washizu deviendra seigneur
du château de l’Araignée, mais ce sera
le fils de Miki qui lui succèdera. Troublé
par cette prophétie, Washizu se confie à
Monsieur Iwabuchi, puissant homme
d’affaires, s’apprête à marier sa fille
Yoshiko à son secrétaire particulier,
Koichi Nishi. Les festivités du repas de
noces sont troublées par une succession d’événements : l’arrestation de l’un
des comptables de la société et l’arrivée
d’une mystérieuse pièce montée faisant
écho au suicide d’un employé cinq ans
auparavant… Éclate bientôt un scandale
financier mettant en cause le fonctionnement de la compagnie…
Les Salauds dorment en paix (quel titre !)
est né de la volonté de Kurosawa de
tourner un film sur la corruption de la
haute finance au Japon, principal fléau
de l'après-guerre selon le cinéaste.
C'est noir et c'est magnifique !
Lundi 21 mars à 20h15 à Tournefeuille,
projection unique suivie d’un débat
avec Matthieu Soler (docteur en Sciences
de l’Antiquité) et Guillaume de Méritens
(doctorant en Sciences de l’Antiquité), dans
le cadre de la Semaine de l’Antiquité
(achetez vos places à partir du 12 mars).
JULES CÉSAR
Écrit et réalisé par Joseph L. MANKIEWICZ
USA 1953 2h VOSTF
avec Marlon Brando, James Mason, John Gielgud,
Louis Calhern, Edmund O’Brien, Deborah Kerr...
D’après la pièce de William Shakespeare.
En 44 avant Jésus-Christ, Jules César est virtuellement devenu le dictateur de Rome. Sa soif de puissance inquiète son
entourage. Un groupe de conspirateurs a décidé de l’assassiner. Dirigés par Cassius, les conjurés cherchent le soutien du
très respectable Brutus qui admire César mais considère son
ambition contraire aux intérêts de Rome. Brutus se rallie à leur
cause. Aux Ides de Mars, Calpurnia, la femme de César, le
supplie de ne pas se rendre au Sénat car elle a fait un rêve de
mauvais augure. Mais César se croit invulnérable… Au Sénat,
il s’écroule sous les coups de poignards de Casca, Cassius et
des autres conjurés. C’est Brutus qui lui porte le dernier coup.
Brutus explique les raisons profondes de son geste à la foule
des Romains rassemblés, mais Marc-Antoine, le protégé de
César, prend la parole immédiatement après lui et retourne
l’opinion contre les conjurés qui sont obligés de fuir…
Avec cette adaptation magnifique de la pièce de Shakespeare,
Mankiewicz confirme une fois de plus son statut de créateur
hors-norme à Hollywood. Dans des décors stylisés, évitant
toute facilité spectaculaire, il suit au plus près les visages et
les expressions de ses acteurs, tous remarquables : James
Mason en Brutus, John Gielgud en Cassius et Marlon Brando
en Marc-Antoine sont exceptionnels, restituant au mieux la
force et la subtilité du texte de Shakespeare.
Pour cette nouvelle édition de la Semaine de l’Antiquité,
l’Artela (Arela Toulousaine) ainsi que les associations Aparea,
les Amis du musée Saint-Raymond, Tempus Historiae et
Périples se retrouvent pour proposer, du 21 au 27 mars, une
série de manifestations autour du thème L’Antiquité dans
les sens, qui permettra d’étudier le corps et ses cinq sens.
L’ÉTREINTE
DU SERPENT
Ciro GUERRA Colombie 2015 2h05
VO (dialectes amazoniens et espagnol) STF Noir & Blanc
avec Jan Bijvœt, Brionne Davis, Nilbio Torres,
Antonio Bolivar, Yauenkü Migue…
Attention, une seule séance par semaine,
le vendredi aux alentours de 22h
Tel un immense serpent, le fleuve rampe au milieu d'arbres
centenaires, enracinés dans une terre de mystères. La nature
vigilante semble tenir à l'œil celui qui s'aventure à la lisière de
ses songes. La jungle amazonienne renvoie celui qui y pénètre à sa condition chétive et vulnérable. Evans fait partie de
ceux-là. Ethno-botaniste passionné, il n'a pu résister à braver les dangers pour venir vérifier les dires de ses livres et
partir à la recherche de la « yakruna », liane sacrée rarissime,
réputée pour ses fortes vertus hallucinogènes. Il est accompagné de Karamate, le chamane quo'n lui a conseillé comme
guide. Karamate, dernier représentant de son peuple, dépositaire d'un savoir unique, précieux, forgé dans des années
d'oubli de soi et d'écoute de la nature. Habitué aux duperies
de ceux qui cherchent à s'accaparer la terre et ses richesses,
Karamate, méfiant, observe, jauge, écoute Evans et accepte
en définitive de l'accompagner, même s'il sait qu'il est dans
nature de la fourmi d'aimer l'argent.
Voilà nos deux hommes qui s'enfoncent au cœur de la forêt et de ses envoûtements. Les souvenirs de Karamate remontent régulièrement à la surface, le voilà jeune guidant un
autre homme, Théo… Ici le temps n'est pas linéaire, comme
en occident. Pour les Indiens il est comme une série d'événements qui ont lieu simultanément dans plusieurs univers parallèles. Ce nouveau rythme, cette expérimentation constante
pénètre peu à peu chaque fibre des deux explorateurs, Evans
et Théo, bouleverse leurs sens, leurs croyances.
Le périple se transforme en quête initiatique hallucinante, hallucinogène, à des années de distance. Tout cela est superbement interprété, mis en scène dans un noir et blanc profond,
sensuel. On s'enfonce nous aussi dans la beauté intimidante
de l'Amazonie, pris au piège d'un royaume intemporel dominé
par une nature qui ne nous appartient pas et tout juste nous
tolère, où seuls les humbles peuvent subsister.
TOULOUSE
CINÉLATINO - 27e RENCONTRES de Toulouse du 19 au 29 Mars
Dimanche 20 mars à 17h45 à Tournefeuille :
reprise du film de clôture du festival,
projection unique en avant-première.
LE PROFESSEUR
DE VIOLON
(HELIOPOLIS)
Sérgio Machado Brésil 2016 1h40 VOSTF
avec Elzio Vieira, Fernanda de Freitas, Lázaro Ramos,
Sandra Corveloni, Kaique Jesus…
Samedi 19 mars à 21h15 à Toulouse : projection
en avant-première suivie d’une rencontre avec le réalisateur Rodrigo Plá (achetez vos places à partir du 5/03).
Deux séances supplémentaires : samedi 12/03 à 17h45
et mercredi 16/03 à 11h50
UN MONSTRE
À MILLE TÊTES
(UN MONSTRUO DE MIL CABEZAS)
Rodrigo Plá Mexique 2016 1h14 VOSTF
avec Jana Raluy, Sebastián Aguirre Bœda,
Daniel Giménez-Cacho, Emilio Echevarria…
PRIX DU PUBLIC • FESTIVAL DE BIARRITZ 2015
Après ce qu’on devine être une énième crise de son mari malade,
Sonia décide de rendre visite au médecin-conseil de son assurance
qui lui refuse un traitement, pourtant réputé efficace, et ne répond pas à ses appels. Bouleversée par cette nouvelle nuit d’angoisse, elle regroupe tous les éléments du dossier de son mari et
prend par la même occasion, dans un geste trahissant son désespoir, une arme. Accompagnée de son fils, Sonia part donc au siège
de la compagnie d’assurance…
Avec Un monstre à mille têtes, le réalisateur mexicain Rodrigo Plá
revient avec brio à ce qui avait fait le succès de son époustouflant
premier film, La zona (disponible en Vidéo en Poche) : le thriller social. Récit resserré, en tension permanente, Un monstre à
mille têtes est une critique acerbe de la société mexicaine, gangrénée par la corruption et la bureaucratie. Mais c’est aussi un
thriller d’une efficacité redoutable, tissant une toile scénaristique
complexe et haletante, faite d’aller-retours entre l’histoire en ellemême et les témoignages de ses différents protagonistes. Mais ne
pensez pas avoir affaire à une course-poursuite classique débouchant sur l’attendu affrontement final : le film sème en permanence le doute, renvoyant à l’opacité d’un système dans lequel
Sonia essaie désespérément de trouver une solution. Et n’oublie jamais l’humanité de chacun de ses personnages. Et nous
confirme, s’il en était besoin, le talent de Rodrigo Plá.
Laerte est un violoniste ambitieux qui se prépare depuis des années à passer le concours d’entrée d’un des orchestres les plus
prestigieux du Brésil. Le film commence par son audition au
cours de laquelle, cédant à la trop forte pression, Laerte craque
et échoue sans même réussir à jouer une seule note. Sans argent
et sans autre option, obligé de mentir à sa famille pour ne pas
décevoir les espoirs placés en lui, Laerte accepte malgré lui d’enseigner la musique dans le quartier d’Héliopolis, l’un des plus
pauvres et des plus dangereux de São Paulo. Entre le musicien
désillusionné et les élèves dissipés, les débuts sont difficiles. Mais
au contact de Samuel, l’un des jeunes du quartier passionné de
musique et pétri de talent brut, Laerte retrouve peu à peu le plaisir de jouer, en même temps qu’il découvre la dure réalité à laquelle sont confrontés ses jeunes élèves. Et l’orchestre de fortune
devient peu à peu un refuge dans lequel les notes sont de plus en
plus justes…
Si la trame de cette histoire peut paraître classique, la grande
réussite du film est la sincérité avec laquelle il nous plonge à la
fois dans le monde de la musique et dans la ville de São Paulo. Et
c’est avec beaucoup de plaisir que nous voyons les différents personnages du film, tous crédibles et touchants, s’ouvrir aux autres
et s’épanouir au contact de la musique. Et si la réalité et ses difficultés reprennent souvent le dessus, cette expérience de la musique en commun restera pour chacun une promesse d’évasion…
Samedi 26 mars à 16h et 18h, et dimanche 27 mars à 20h
à Tournefeuille, seront programmés les trois films primés
dans la compétition documentaire du festival. Le palmarès
sera annoncé dès le dimanche 20 mars sur le site internet
du festival (cinelatino.com) et sur celui du cinéma.
CINÉLATINO - 28e RENCONTRES des Cinémas d’Amérique Latine de Toulouse
Mercredi 16 mars à 20h15 à Toulouse : reprise du film
d’ouverture du festival, projection en avant-première
suivie d’une rencontre avec le réalisateur Pablo Agüero
(achetez vos places à partir du 5/03).
EVA NE
DORT PAS
(EVA NO DUERME)
Pablo Agüero Argentine 2016 1h25 VOSTF
avec Gael García Bernal, Denis Lavant, Pepi Monia…
Trois séances en avant-première à Toulouse : lundi 14/03
à 21h, jeudi 17/03 à 17h50, dimanche 20/03 à 22h.
PAULINA
(LA PATOTA)
Santiago Mitre Argentine 2016 1h43 VOSTF
avec Dolores Fonzi, Oscar Martinez, Esteban Lamothe…
PRIX FIPRESCI DE LA CRITIQUE INTERNATIONALE
ET GRAND PRIX NESPRESSO DE LA SEMAINE DE LA
CRITIQUE • FESTIVAL DE CANNES 2015
Paulina, deuxième film du réalisateur argentin Santiago Mitre
après El estudiante, s’ouvre sur une longue joute verbale. Dans le
bureau de son juge de père, dont les ors dévoilent sa haute place
dans la magistrature, Paulina tente d’expliquer les raisons qui la
poussent à quitter sa prometteuse carrière d’avocate pour aller
enseigner dans une région défavorisée. Son père désapprouve
et s’énerve, Paulina s’entête : pour elle, les idéaux politiques ne
valent rien s’ils ne sont pas incarnés, et s’ils ne servent pas des
causes justes pour lesquelles il est nécessaire de s’engager personnellement. Sa ténacité aura raison de son père, et les enjeux
du film sont ainsi posés : là où El estudiante s’intéressait au discours politique de manière théorique, via le parcours initiatique
d’un jeune étudiant d’une université de Buenos Aires, Paulina se
pose la question de la mise en pratique concrète de ces idéologies.
Dès son arrivée dans la classe qui lui est assignée, Paulina se retrouve confrontée à ses contradictions : elle ne parle pas le dialecte de la région, n’arrive pas à contenir certains de ses élèves
qui ne semblent que peu intéressés par cet enseignement qui lui
paraît à elle si essentiel. Mais Paulina est têtue, elle s’accroche à
ses convictions, jusqu’au jour où elle est violemment agressée.
Déstabilisée, Paulina n’en perd pas pour autant sa détermination.
Le film suit alors le cheminement de la jeune femme pour réagir
aux événements tout en restant en accord avec sa vision de l’engagement.
Paulina est un film profondément troublant, qui parvient à restituer la complexité de ses personnages et des situations qu’ils traversent, à en dévoiler les enjeux, et à nous faire comprendre des
choix qui pourraient pourtant paraître impensables. Sans jamais
céder à la facilité ni au jugement, Santiago Mitre construit avec
audace et talent une histoire complexe et ambiguë, portée par
un scénario d’une intelligence remarquable. En un mot : brillant.
1952, Eva Perón vient de mourir à 33 ans. Elle est la figure politique la plus aimée et la plus haïe d’Argentine. On charge un spécialiste de l’embaumer. Des années d’effort, une parfaite réussite.
Mais les coups d’état se succèdent et certains dictateurs veulent
détruire jusqu’au souvenir d’Evita dans la mémoire populaire. Son
corps devient l’enjeu des forces qui s’affrontent pendant 25 ans.
Mêlant fiction et images d’archives, et découpé en trois chapitres
représentant chacun un des moments clés de l’histoire du corps
de la défunte, Eva ne dort pas revient sur l’histoire d’Eva Perón qui
ne s’est pas arrêtée avec sa mort. Et à travers l’itinéraire de la dépouille d’Evita, c’est tout un pan trouble de l’histoire de son pays
qu’ausculte Pablo Agüero, dans un film épuré et crépusculaire.
« Personne auparavant n’avait abordé la véritable histoire du
corps disparu d’Eva Perón. Et c’est l’une des histoires les plus incroyables et cinématographiques qui soit. Evita, l’une des grandes
figures politiques de l’histoire contemporaine, meurt au même
âge que le Christ, elle est embaumée grâce à une technique inédite qui la transforme en Belle au bois dormant, mais son corps
est séquestré par les militaires et caché par le Vatican, son nom
provoque des soulèvements populaires pendant plus d’un quart
de siècle… Eva ne dort pas commence avec le jour de sa mort
et se termine sur la nuit de son enterrement, c’est-à-dire 25 ans
plus tard. Car le mythe d’Evita naît au moment de sa mort, tout
comme celui du Christ qui achève de se former au moment de la
crucifixion ». Pablo Agüero
du 11 au 20 Mars
ALIAS
MARIA
Jose Luis RUGELES
Colombie 2015 1h31 VOSTF
avec Karen Torres, Carlos Clavijo,
Erik ruiz, Anderson Gomez…
Scénario de Diego Vivanco
Maria ne s’appelle pas Maria. C’est le
nom qu’elle porte depuis qu’elle a pris les
armes pour rejoindre la guérilla, au cœur
de la forêt amazonienne de Colombie. Un
surnom (« alias » en espagnol), un pseudonyme, un nom de guerre, la marque
que celle qu’elle était avant n’est plus, et
qu’elle a perdu, en embrassant la cause,
son nom de baptême et les traces de son
passé.
De Maria on ne saura pas grand chose. Ni
pourquoi elle a rejoint les FARC – à moins
qu’elle n’ait été enrôlée de force – ni ce
qu’était sa vie. Ses parents, son village, sa
famille : tout cela n’a plus d’importance
pour elle et n’en aura pas plus pour nous,
spectateur. Maria est une compañera, soldate armée et en treillis d’un commando
composé essentiellement de femmes, souvent très jeunes. Un visage encore potelé
par les rondeurs de l’enfance, un corps
qui a poussé trop vite, un regard bien trop
profond et trop triste pour que l’on puisse
oser croire que la jeune vie de Maria fût
un fleuve joyeux et insouciant. Et Maria
aura beau jouer à faire craquer le vernis
rosé de ses doigts abîmés, comme le font
les petites filles se rêvant déjà devenues
femmes, on voit bien qu’elle a perdu depuis bien longtemps l’innocence de ses
treize ans.
Dirigé forcément par un homme qui manie en un savant dosage paternalisme, autoritarisme et ce qu’il faut d’attentions
pour contrôler ce drôle de gynécée, le commando doit rejoindre un lieu plus sûr. La
jungle est l’immense champ de la terrible
bataille que se livrent depuis des décennies les Forces Armées Révolutionnaires
Colombiennes, l’armée gouvernementale,
les narco-traficants et les milices para-militaires. Une guerre sanglante dont les civils, paysans, femmes, enfants, sont les
premières victimes. Et comme Maria, bon
nombre d’entre eux rejoignent les rangs
des FARC, par soif d’un idéal de justice
et d’équité, par l’attrait des armes et du
pouvoir qu’elles confèrent mais aussi sans
doute parce qu’elles offrent un toit, une
protection, des repas et même les précieux
services d’un médecin dont ce peuple oublié est privé.
Peut-être parce qu’elle est plus coriace et
déterminée que les autres, ou simplement
par hasard, Maria se voit confier une mission : transporter en lieu sûr le nouveau-né
du commandant. Car en dépit des précautions et des avortements pratiqués régulièrement, des bébés naissent dans la jungle.
Accompagnée de deux soldats et d’un ga-
min encore plus jeune qu’elle à qui l’on a
donné une arme et un barda deux fois plus
lourd que sa maigre carcasse, Maria s’enfonce au cœur de la forêt, le bébé contre
son sein.
Nous allons suivre cette improbable expédition au plus près des corps et des
souffles, au plus profond du ventre de la
jungle, qui définit un étrange huis-clos oppressant et moite où chaque pas de travers
peut-être fatal. Le danger est partout et les
règles de la guérilla, sans pitié, sont appliquées à tous, quelque soit le sexe ou l’âge.
C’est un film très fort qui n’épargne ni
ses personnages, ni le spectateur et oui,
c’est un film secouant, qu’il faut encaisser comme on encaisse les mauvaises nouvelles de notre monde, si violent. Mais audelà de la dimension documentaire du
film, qui s’inspire bien évidemment de la
brutale réalité de la Colombie et de ses
guerres internes, sans pourtant jamais poser un regard moralisateur ou inquisiteur,
Alias Maria est surtout le portrait bouleversant d’une gamine luttant pour sa survie.
Sa force vive, son courage, mais aussi son
empathie et son désir incandescent de se
sortir de ce bourbier résonnent comme les
promesses fragiles d’une vie meilleure, loin
de la violence arbitraire, des règlements
de comptes, de la prédation des mâles.
TOULOUSE
Utopia_L120 x 254 01/02/16 15:14 Page1
© Gilles Toutevoix. N° de licence 1053218/19/20
ANTIGONE
B. BRECHT/
G. BOURUT
9 12 FÉV.
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T. DORST/
G. BAILLIART
19 ET 20 FÉV.
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17 19 MARS
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25 MARS
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Festival
International
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Contemporaine
15 mars au 3 avril
2016
Photo : Le Printemps de Mark Tompkins
CÉLINE COHEN
11 ET 12 MARS
Conception : Delphine Cordier + Boris Igelman
Licences : 1-1078576/ 1-1078577/ 2-1078603/ 3 -1078604
SADE X
CdC
Toulouse et Région Midi-Pyrénées
www.cdctoulouse.com
05 61 59 98 78
Dernière
Zéance
Dimanche 6 mars à 20h45 à Toulouse, avant-première suivie d’une rencontre avec la
réalisatrice Lucile Hadzihalilovic, animée par Frédéric Rackay du magazine Versatile Mag
(achetez vos places à partir du 27 février, le film est ensuite programmé à partir du 16/03).
métrage Innocence, huis-clos troublant
autour d’une communauté de jeunes
danseuses. S’immergeant ici dans le
monde aquatique qui l’a toujours fascinée (elle a grandi au bord de la mer,
au Maroc), elle aborde les angoisses de
l’enfantement, de la mutation, de l’univers médical et chirurgical. Elle interroge
l’ambivalence du rôle de la mère, qui ne
veut pas forcément que du bien à son
enfant…
ÉVOLUTION
Lucile HADZIHALILOVIC
France 2015 1h21
avec Max Brebant, Julie-Marie
Parmentier, Roxane Duran, Nathalie
le Gosles, Mathieu Goldfeld…
Scénario de Lucile Hadzihalilovic
et Alanté Kavaïté
Grand Prix du Jury, Festival
des Utopiales de Nantes
Si rares sont les grands films fantastiques français (nous préférerons taire la
litanie des navets hexagonaux du genre)
que nous ne pouvons que sauter de joie
après la vision de ce petit bijou anxiogène, à la fois fascinant et inquiétant, qui
va aller gratter vos angoisses enfantines
les mieux enfouies.
Le propre du fantastique, c’est d’introduire des éléments étranges dans un
univers tout à fait crédible, contemporain ou passé. Et de fait rien – du moins
au début du film – ne paraît incongru
dans la vie de Nicolas, un gamin de
onze ans qui vit au bord de la mer, sur
une terre volcanique aux plages noires
de lave, comme il en existe sur les Iles
Eoliennes, au Cap Vert, ou aux Canaries.
Dans une maison cubique et pour le
moins austère, qui ne permet pas de situer précisément l’époque mais peu importe. Il s’adonne aux jeux que tout enfant du littoral pratique, en particulier la
plongée en apnée. Jusqu’au jour où il
croit apercevoir sur le fond marin, entre
étoiles de mer et bancs coralliens, le
corps d’un enfant noyé. Mais sa mère ne
le croit pas, lui dit assez sèchement que
tout cela est le fruit de son imagination.
Et petit à petit le doute nait chez l’enfant,
qui était toute innocence et amour filial
fusionnel. Des questions s’immiscent :
pourquoi dans ce village ne vivent-ils
qu’entre garçons du même âge et leurs
mères, toutes jeunes et diaphanes ?
Quel est cet étrange traitement qu’on
leur impose dans cette clinique fantomatique ? Et si sa mère ne l’était pas ?
Scénariste puis réalisatrice singulière,
Lucile Hadzihalilovic a toujours exploré
les eaux troubles de l’enfance et la perte
de l’innocence, autant dans son remarquable court métrage La Bouche de
Jean-Pierre que dans son premier long
Les amateurs du genre apprécieront à
quel point Lucile Hadzihalilovic a parfaitement intégré les influences et références des grands cinéastes qui ont
marqué sa cinéphilie. On ne peut pas ne
pas penser, dans cette histoire trouble de
mutations d’êtres semi marins, à David
Cronenberg ou à « l’accouchement » de
l’Alien de Ridley Scott. Mais c’est un film
espagnol des années 1980, connu seulement des vrais afficionados – et qui
traumatisa votre serviteur à peine adolescent –, Les Révoltés de l’an 2000 de
Narciso Ibañez Serrador, qui a inspiré à
la réalisatrice cette ile peuplée d’enfants,
aux maisons cubiques que l’on croirait
dessinées par une main juvénile.
Mais foin de toutes ces influences,
Hadzihalilovic crée un univers bien à elle,
installe un climat fascinant grâce à une
mise en scène d’une grande maîtrise qui
joue parfaitement de la lumière, des paysages singuliers des Canaries, des fonds
marins ou des intérieurs quasi-carcéraux de la clinique… Le film est profondément étrange et séduisant, comme le
visage de madones flamandes de ses
deux magnifiques actrices, Julie-Marie
Parmentier et Roxane Duran.
TOULOUSE
Prochaine Dernière Zéance dimanche 24 avril
DON’T GROW UP
Un film de Thierry Poiraud, inédit en salles
Un groupe d’adolescents placés dans un foyer isolé
de toute habitation se retrouvent livrés à eux-mêmes
lorsqu’ils constatent que l’éducateur chargé de leur surveillance a disparu. Profitant d’abord de cette liberté provisoire, ils décident de rejoindre la ville pour chercher
de l’aide, sans savoir que les habitants de l’île sont atteints par une étrange infection qui ne touche que les
adultes…
Après Atomik Circus et Goal of the dead, le réalisateur
français revient avec une fable fantastique en langue
anglaise sur le malaise adolescent, une odyssée paranoïaque aussi pessimiste que touchante, un film de virus
plein de sensibilité et regorgeant d’images marquantes.
LA SEMAINE DU CERVEAU • du 14 au 20 mars • www.semaineducerveau.fr
AUTISME : projection unique jeudi 17 mars à 20h30
à Tournefeuille, suivie d’un débat avec Jeanne
Kruck (psychologue clinicienne, maître de conférences
en psychopathologie développementale au laboratoire
CERPPS de l’Université de Toulouse Jean-Jaurès), et
Christophe Barré (professeur de mathématiques au lycée
Pierre de Fermat, président du Cercle Sofia Kovalevskaïa,
club de mathématiques et d’informatique pour des élèves
du secondaire et du supérieur). Que sait-on de l’autisme
aujourd’hui ? Quels sont les liens entre autisme et dons
particuliers ? (achetez vos places à partir du 5 mars).
LE MONDE DE NATHAN
CERVEAU ET RÉALITÉ VIRTUELLE : projection unique
mardi 15 mars à 20h30 à Toulouse, suivie d'un débat
avec Loïc Barthe, Hervé Luga (professeurs à l’Université
Fédérale de Toulouse dans le laboratoire IRIT-CNRS), Dony
Tamazone (graphiste 3D, consultant et spécialiste en réalité virtuelle) et Yannick Elahee (game designer, secrétaire
de l'association Toulouse Game Dev). Comment introduire
de l'humain dans les mondes virtuels ? Notre comportement
diffère-t-il dans un environnement virtuel ? Que nous apporte la réalité virtuelle pour comprendre le fonctionnement
de notre cerveau ? (achetez vos places à partir du 5 mars).
LE CONGRÈS
Morgan MATTHEWS GB 2014 1h51 VOSTF
avec Asa Butterfield, Rafe Spall, Sally Hawkins,
Eddie Marsan, Jo Yang... Scénario de James
Graham et Morgan Matthews.
En 2007, Morgan Matthews avait choisi la voie du documentaire pour nous parler de ces petits génies des mathématiques, par ailleurs souvent incapables de communiquer
avec les autres. Beautiful young minds était le titre de son film.
Quelques années plus tard, s’inspirant de ce premier travail, il
nous propose une fiction autour du personnage de Nathan, un
jeune autiste d’une quinzaine d’années qui semble avoir perdu toute chance d’entretenir des rapports dignes de ce nom
avec les autres, depuis le jour où son père qui l’accompagnait
a été tué par un chauffard. Ce père en effet, nous le comprendrons au fil du récit, avait réussi, malgré tous les obstacles,
à construire avec son fils une relation étroite faite de jeux, de
rires et de complicité permanente. Quand on sait que sa mère,
interprétée par l’excellente Sally Hawkins, ne pouvait même
pas lui toucher la main, on comprend ce que cet accident a eu
de tragique dans la vie de cet enfant.
Écrit et réalisé par Ari FOLMAN USA 2013 2h VOSTF
avec Robin Wright, Harvey Keitel, Paul Giamatti,
Kodi Smit-McPhee, Danny Huston... D’après le roman
de Stanislas Lem, Le Congrès de Futurologie.
Mêlant prises de vues réelles et séquences d’animation
époustouflantes de beauté, Le Congrès est une œuvre de jeunesse et de maturité, à la fois d’une grande maitrise et faisant preuve d’une audace et d’une naïveté magnifiques pour
peu qu’on se laisse emporter par cette fable d’anticipation.
Art total, fantasmagorie kaléidoscopique, Le Congrès est au
cinéma et à la réalité virtuelle ce que The Wall était à la musique pop-rock, un film d’anticipation aux images poétiques
et d’une grande force évocatrice.
Il était une fois… Robin Wright. Actrice au parcours chaotique
(Princess Bride, Forrest Gump…), sublime et émouvante, elle
joue ici son propre rôle, celui d’une actrice qui n’a pas eu la
carrière que lui promettaient ses rôles de jeunesse. Son agent
(Harvey Keitel), dinosaure de l’industrie hollywoodienne, vient
la voir pour lui proposer le dernier contrat de son existence
d’actrice : le studio « Miramount » lui propose d’enregistrer
entièrement ce qui fait d’elle « Robin Wright », pour utiliser
cette image virtuelle dans les nouvelles productions enfin débarrassées des acteurs et de leurs états d’âmes.
Bien des années après, elle est invitée à un congrès des anciens acteurs qui ont signé ce pacte très faustien. Pour y accéder, elle avale une capsule et se retrouve dans un univers
d’animation, un « bad trip sous acide » où Hollywood a établi
ses quartiers. Le film bascule alors dans sa partie orwellienne
où Hollywood a mis en place un régime fasciste grâce à l’industrie chimique qui permet d’enfermer la population dans un
paradis artificiel cartoonesque. Du téléchargement à l’injection d’Hollywood, il n’y a qu’un petit saut technologique…
Alors que Nathan a neuf ans, sa mère se rend compte que son
fils a acquis tout seul un niveau en math qui la dépasse. Un
prof totalement atypique, atteint de sclérose en plaques, accepte de donner au garçon des cours particuliers et prend immédiatement conscience des capacités de son nouvel élève. Il
lui fixe pour objectif de gagner sa place au sein de l’équipe du
Royaume Uni qui participera aux Olympiades Internationales
de Mathématiques, compétition rassemblant des lycéens du
monde entier. Mais l’essentiel consiste-t-il à participer à une
telle compétition, voire même à la remporter, quand on est
enfermé à l’intérieur de soi-même ? Lors d’un stage à Taipei,
des frémissements vont apparaître dans son comportement…
SUITE ARMORICAINE
Écrit et réalisé par Pascale BRETON
France 2015 2h28
avec Valérie Dréville, Kaou Langoët,
Elina Löwenshon, Manon Evenat,
Laurent Sauvage…
C'est une grande et belle découverte que ce film romanesque qui nous
charme et nous captive par la richesse
de ses thématiques et de ses personnages, par une mise en scène touchée
par la grâce. C'est à la fois foisonnant
et fluide, réfléchi et sensuel, littéraire et
musical, très personnel et universel, érudit et tout à fait accessible. Une réussite
de haute volée, qu'on pourrait inscrire,
pour donner une idée, dans la veine des
meilleurs films d'Arnaud Desplechin.
C'est un compliment !
Lorsqu’elle était enfant, face au miroir,
Françoise s’est fait un masque de buée
en soufflant sur le reflet de ses yeux.
Protégée par sa capuche d’invisibilité,
elle a dit « Personne ne peut être dans
mon cerveau. Il n’y a que moi à l’intérieur de moi. Il faudra que je me souvienne de moi à cet instant précis. » Les
années ont passé et Françoise (Valérie
Dréville) a oublié ce serment enfantin.
Elle est montée à Paris, elle est devenue
historienne de l’art.
Aujourd’hui, elle est de retour dans la
Bretagne de son enfance. Elle vient
enseigner à l’Université de Rennes où
elle a étudié, reprend contact avec de
vieux copains perdus de vue. Dans la
même fac, Ion, 19 ans, arrivé de nulle
part, s’inscrit en géographie et tombe
amoureux de Lydie, une étudiante malvoyante. C'est en fait le passé qui va les
réunir…
Le générique aligne quelques images
de la Bretagne outragée, paysans en
colère, arbres abattus au nom du béton, marées noires. Evitant tout folklore,
Suite armoricaine s’ancre dans la réalité d’une ville moderne, Rennes. Mais la
nature et ses forces vives restent pourtant proches pour qui sait les entendre.
Ainsi Lydie demande comment s’appelle
l’arbre qui bruit par-delà la fenêtre. C’est
un saule tortueux, tortueux comme peut
l'être un destin humain…
Femme aimable, intellectuelle brillante,
prof inspirée – on voit quelques très
belles scènes de cours –, Françoise
a quitté la capitale, un compagnon,
une psychanalyse. Elle ne ressent
plus « l’obsession morbide de la Gare
Montparnasse », elle guérit de son eczéma. Elle renoue avec ses racines.
Ion dit qu’il est orphelin. Il a honte de sa
mère, SDF, qui toujours le retrouve, le
harcèle. Il la fuit, il s’absente, il devient
comme un fantôme hantant les angles
morts de la vie estudiantine.
Françoise revoit les copains en compagnie desquels elle écumait les concerts
de rock à l’aube des années 80, la
grande époque de Marquis de Sade,
de Niagara, du débutant Daho… Il y a
la grande Catherine, locataire d'un appartement au sommet d’une tour que le
vent fait bouger. Il y a John, qui n’a jamais abjuré le rock’n’roll. Et il y a Moon,
la plus folle d’entre tous, qui a trébuché,
qui est « comme une pierre qui roule »,
sans domicile fixe. C'est elle bien sûr la
mère de Ion, et nous sommes tous des
fantômes dans la vie des autres…
Des étudiants bretonnants intègrent
Françoise à leurs études. Une autre manière de faire remonter en elle le passé.
Elle défouit ses racines. Pleure en se souvenant du bocage, de la ferme familiale,
du grand-père qui avait le secret pour
guérir les dartres et la peur. L’historienne
de l’art retrouve le nom breton de l’ombilic de Vénus, de l’achillée mille-feuille
et autres plantes médicinales. Un flashback d’une lumineuse simplicité montre
l’aïeul broyant des feuilles pour aider un
nourrisson. Françoise, réconciliée, décillée, revient en Arcadie – thème récurrent de ses cours –, contrée imaginaire
et idyllique qui est aussi le pays de l’enfance. La sienne, celle de l’humanité.
TOULOUSE
PURSUIT OF LONELINESS
Écrit et réalisé par Laurence THRUSH
USA 2012 1h35 VOSTF Noir & Blanc
avec Joy Hille, Sandra Escalante,
Suzanne Faha, Monique Flores, Sharon
Munfus…
A Los Angeles, une femme âgée meurt
anonymement dans un hôpital. À partir de là, quatre personnages sont les
piliers de l'intrigue : une infirmière, une
assistante sociale, une voisine – indiquée comme personne à contacter en
cas d'urgence sur le formulaire d'admission – et un enquêteur des services publics. Tous partent à la recherche du plus
proche parent de la défunte, on les suit
durant les vingt-quatre heures suivantes.
Le réalisateur Laurence Trush s'est plus
d'une fois étonné de la population de la
cité des anges souvent renouvelée, de
ces nouveaux arrivants toujours désireux de venir s'installer dans cette ville
où il réside lui-même. Un renouvellement incessant qui a son pendant terrible : on peut être décidément très seul
dans cette ville, on y meurt seul aussi,
trop souvent. Son film aborde de front
cette solitude, la plupart du temps liée
au déclassement social. Une vie puis
une disparition sans bruit, que resterat-il de ces êtres qui s'effacent, pour qui,
pour quoi auront-ils vécu ?
La frontière entre immersion dans le
réel et fiction soigneusement construite
est très mince. Le film associe les éléments du réalisme documentaire, un récit fort, une mise en scène au cordeau,
des plans cadrés avec un soin pictural.
Documentaire ou fiction ? Peu importe,
le souci de l’authenticité et la crédibilité
des personnages sont au centre de ce
film étonnant, qui nous fait vivre une expérience ultra-sensible.
On s'identifie à ces personnages malmenés, tout est corps à supporter, son et
souffle court… L'administration que l'on
décrit souvent comme inhumaine est ici
tout le contraire. Elle accompagne, elle
refuse de laisser tomber, de laisser l'oubli l'emporter. Elle cherche, elle répertorie les éléments de l'histoire de la défunte, elle trie, elle archive les papiers et
les effets personnels. A Los Angeles, ce
sont cent professionnels qui s'acharnent
à retrouver le plus proche parent de ces
corps non réclamés. Le réalisateur va
donc suivre ces professionnels du non
oubli. Pour se documenter, pour appréhender ce sujet sensible et trop rarement
abordé, il s'est immergé dans leur quotidien.
N'ayez crainte, vous ne retiendrez pas
de ce film que le versant désespéré de la
situation. Le réalisateur a su transmettre
sa foi en la richesse de chaque être, et
de la meilleure façon, en leur laissant
une place, une trace dans un film riche
de pudeur et d'empathie pour ces frères
humains qu'on oublie un peu trop vite,
qu'on abandonne.
TOULOUSE
À voir aussi en Vidéo en Poche : De l’autre côté de la porte, précédent film
de Laurence Thrush, s’intéresse à un ces phénomènes sociaux typiquement nippons
que sont les Hikikomoris. Les Hikikomoris désignent ces personnes, principalement
des jeunes garçons, qui décident soudainement de se couper de la vie sociale en vivant reclus dans un espace confiné, leur maison et souvent même leur chambre, refusant tout contact avec le monde extérieur. Cet état de rupture peut durer plusieurs
mois, voire plusieurs années. Sous les traits d’une fiction particulièrement bien documentée, ce très beau film apporte un éclairage délicat et touchant sur cette expérience radicale, aussi difficile à comprendre qu’à accepter. videoenpoche.info
AU-DELÀ DES
MONTAGNES
Écrit et réalisé par Jia ZHANG-KE
Chine 2015 2h06 VO (chinois surtout et anglais) STF
avec Zhao Tao, Zhang Yi, Liang Jingdong,
Dong Zijiang, Sylvia Chang…
Attention, une seule séance
par semaine, le dimanche matin
LES DÉLICES
DE TOKYO
Écrit et réalisé par Naomi KAWASE
Japon 2015 1h53 VOSTF
avec Kirin Kiki, Masatoshi Nagase , Kyara Uchida…
D'après le roman An, de Durian Sukegawa
(en librairie le 3 Février)
Tokyo… Un quartier, excentré, banal et terne, s'il n'y avait…
les cerisiers en fleurs ! Ils donnent un air printanier aux maisons sans charme. Mais le printemps peine à pénétrer dans
certaines boutiques. Celle que tient Sentaro reste résolument
insipide, à l'image de son gérant et de la pâte « an » des « dorayakis » qu'il cuisine… Vous ne connaissez pas les dorayakis ? Qu'importe, vous aurez tout le film pour les découvrir…
Mais ne croyez pas que vous avez affaire à un film culinaire :
nous sommes dans l'univers de Naomi Kawase, avec sa douceur, sa subtilité habituelles, sa gourmandise de la vie. Ces
dorayakis se révèlent être plus que de savoureuses pâtisseries, ils recèlent l'essence des choses, la saveur de l'enfance,
l'attention aux autres, aux petites choses. Ils sont une invitation à s'ancrer dans le présent, à aimer tout ce qui nous entoure, à jouir de la vie. Une ode au Carpe Diem…
Les jours de Sentaro se suivent et se ressemblent, sans
grande joie. Des litres de pâte qu'il transforme en dizaines
de petites crêpes pour les gosiers voraces d'une poignée
de collégiennes qui les ingurgitent en se moquant de lui, de
ses airs bougons. Seule Wakana semble prendre racine, une
fois la nuée de ses copines passée. Elle n'a guère d'alternative puisque ses camarades filent vers des cours particuliers
qu'elle n'a pas les moyens de s'offrir. Elle n'ose tout bonnement plus espérer accéder à l'université faute de l'argent nécessaire. C'est une drôle de complicité qui se tisse en silence
entre le quadragénaire et la collégienne. La tristesse désabusée de ces deux égratignés de la vie n'a pas besoin de mots
pour s'exprimer. Jusqu'au jour où apparaît drôle de petite
vieille, hésitante et bancale : Tokue et sa recette de pâte « an »
vont bousculer les choses, bouleverser Sentaro et Wakana,
dans tous les sens du terme…
TOURNEFEUILLE
Deux hommes aiment une femme. Elle choisit. Et à travers
l'histoire de ce trio, dans les conséquences de leurs décisions, dans les chemins qu'ils empruntent et ceux qu'ils délaissent, c'est tout le destin de la Chine d'aujourd'hui et de
demain, entre 1999 et 2025, qui nous est raconté. Au-delà
des montagnes allie la beauté poignante d'un grand mélodrame et l'acuité d'un regard politique sur son époque. On
connaît son auteur, Jia Zhang-Ke, quarante-cinq ans et déjà
immense cinéaste, pour son habileté à jauger l'état de son
pays et de ses concitoyens. Ce fut l'objet de tous ses films
jusqu'ici, tous plus remarquables les uns que les autres. Il y
ajoute aujourd'hui une dimension temporelle passionnante
puisque son récit s'étale sur deux générations, celle du trio
puis de sa descendance, et nous conte l'itinéraire d'individus
qui ont vu la Chine passer de la promesse d'une libération à
l'aveuglement capitaliste complet. Avec ce nouvel opus, Jia
Zhang-Ke réalise une fresque familiale entre passé proche et
futur imminent, aussi simple que vertigineuse, aussi maîtrisée
que profondément émouvante.
L'histoire se déroule en trois chapitres. Le premier se situe en 1999 dans la ville de Fenyang, au nord du pays. La
jeunesse chinoise danse alors sur le tube « Go West » des
Pet Shop Boys, scandé comme un hymne à la liberté d'un
Occident fantasmé. Tout oppose les deux amis d'enfance qui
courtisent la jeune et belle Tao : Liangzi, au tempérament réservé, est un ouvrier modeste ; Zhang, le flambeur, a investi
dans une station service lucrative. Tao hésite mais son choix
est probablement davantage motivé par l'effervescence de
l'époque que par l'écoute du tréfonds de son cœur. En choisissant Zhang, elle opte pour l'impératif d'une rupture, pour la
promesse du nouveau millénaire. Les deuxième et troisième
parties se déroulent respectivement en 2014 où s'approfondit
l'atomisation du trio d'amis d'enfance, puis en 2025 pour un
déracinement sobrement futuriste situé en Australie…
TOULOUSE
sarroi humanitaire » de ces années-là.
L'action est située « quelque part dans
les Balkans », l'imprécision géographique de cette histoire renforce sa dimension parabolique et la difficulté des
personnages à situer leur rôle au beau
milieu de cette guerre. Cette « parfaite
journée » se situe quelques jours après
la signature des Accords de Dayton, en
Décembre 1995, durant cette période de
fin de guerre où règne l'incertitude, les
soldats ne sachant pas tous si c'est vraiment fini, les profiteurs de guerre voulant encore se gaver jusqu'au dernier
moment, et les civils des ONG, entre
deux missions, ne sachant pas si leur
rôle est terminé ou pas dans cette région du monde.
Une équipe comme une autre, d'une
ONG comme une autre (« Aids across
borders »), essaie de sortir d'un puits
A PERFECT DAY
un cadavre jeté au fond par des trafiquants d'eau potable. Ils ont vingtquatre heures pour sortir le corps avant
que le point d'eau ne devienne inutilisable, mais ils n'ont plus de corde assez solide pour le tirer de là ! Les deux
voitures de leur petit groupe vont donc
partir à la recherche de cette précieuse
corde, véritable fil d'Ariane du récit, sillonnant les lacets des montagnes au
son très rock'n roll des cordes de guitare de Marilyn Manson et Lou Reed. Il y
a quelque chose de Don Quichottesque
dans leur quête et dans le regard que
portent sur eux les autochtones imperturbables, mais non dénués d'humour
– c'est d'ailleurs ce que dit l'interprète
de leur groupe : « la région est réputée pour son yaourt et son humour ».
Comme Don Quichotte, leur aventure
est aussi le récit tragique de la fin d'une
époque, témoin ce soldat qui garde seul
une cabane de sentinelle perdue dans
la montagne, et qui ne veut pas céder
la corde qui sert à maintenir le drapeau
en haut du mât, seule raison de sa présence.
(UN JOUR COMME UN AUTRE)
Réalisé par
Fernando LEON DE ARANOA
Espagne 2015 1h46 VOSTF (anglais)
avec Benicio Del Toro, Tim Robbins,
Mélanie Thierry, Olga Kurylenko, Fedja
Stukan, Sergi López…
Scénario de Fernando León de
Aranoa et Diego Farias, d'après le roman Dejarse llover de Paula Farias
Une des grandes réussites de cette comédie géopolitique, au rythme soutenu
et millimétré, est l'assemblage hétéroclite de son casting international (mention spéciale à Benicio Del Toro et Tim
Robbins, excellents en vieux baroudeurs sans frontières). Il reflète bien celui des ONG et des Casques Bleus, perdus dans les Balkans, assemblage de
nations au beau milieu du conflit fratricide de Bosnie-Herzégovine issu de la
dislocation de la République Fédérale
de Yougoslavie. Jamais leur rôle ne fut
autant questionné, et si la comédie est
très réussie, A perfect day est aussi une
parabole d'une rare acuité sur le « dé-
Comédie toujours sur le fil, le film ne
tire jamais trop sur la corde et, sur
fond d'une bande-son endiablée façon
« Rock around the Balkans », fait le portrait mélancolique et touchant de ces
nouveaux « chevaliers à la triste figure »
qui tentent de donner un sens à leur
existence dans ces endroits du Monde
qui n'en ont plus. Qui mieux, à la fin de
cette journée parfaite et décidément pas
comme les autres, que Marlène Dietrich
pour chanter la mélancolie des champs
de ruines avec la chanson Where have
all the flowers gone ? (« Où sont passées
toutes les fleurs ? »).
TOULOUSE
Création
Mise en scène
Laurent
Pelly
Georges Bigot
Christine Brücher
Alexandra Castellon
Charlotte Clamens
Régis Lux
Mounir Margoum
3-26
mars
2016
Théâtre
national
de Toulouse
Midi-Pyrénées
Direction
Agathe Mélinand
Laurent Pelly
tnt-cite.com
05 34 45 05 05
MUSTANG
Deniz Gamze ERGÜVEN Turquie 2015 1h37 VOSTF
avec Günes Sensoy, Doga Zeynep Doguslu, Tugba
Sunguroglu, Elit Iscan, Ilayda Akdogan, Ayberk Pekcan...
Scénario de Deniz Gamze Ergüven et Alice Winocour
C’est le dernier jour de l’année dans ce collège d’un village
de bord de mer. Sentiments contradictoires : tristesse de quitter ses camarades de classes, joie d'être en vacances. Lale
et ses quatre sœurs serrent bien fort copines et copains dans
leurs bras. Lale se montre particulièrement émue par le départ d’une de ses enseignantes pour Istanbul. Après les séparations et les embrassades, place à l’euphorie de ceux qui
restent : les cinq sœurs et quelques garçons se dirigent vers
la plage pour se prêter à des batifolages aquatiques gentiment chahuteurs. Mais ces jeux innocents et joyeux ne sont
pas du goût de tout le monde et suscitent un scandale aux
conséquences inattendues. L’honneur est en jeu, il faut répondre à l’accusation d’une voisine, une de ses gardiennes
d’une morale d’un autre temps qui crie à la débauche. La
grand-mère se lamente, l’oncle l'accuse de laxisme et promet
la remise au pas.
Mais rien ne semble atteindre cette fratrie unie comme les
doigts de la main, ces cinq filles belles comme des cœurs,
vives, espiègles, d'une complicité qui crève l’écran.
Puis vient la goutte d'eau qui fait déborder le vase du puritanisme familial lorsqu'elles bravent l’interdiction de se rendre
à un match de foot : le pot au rose est découvert au travers
d’une scène assez comique. À partir de là, serrage de vis en
règle. Une vaste entreprise matrimoniale se met branle et dès
lors tout sera fait pour empêcher les sœurs d’échapper à leur
destin contraint. On met sous clef ordinateurs et téléphones,
on installe des barreaux aux fenêtres, on rehausse les murs
d’enceinte de la maison, qui se transforme en prison. Tout
est mis en œuvre pour éduquer ces jeunes femmes à devenir de bonnes épouses, dociles, respectueuses de leur mari,
de la tradition, de la religion. A la rentrée, aucune ne retourne
à l’école, les cours de pratiques ménagères suffisent ! Mais
le désir de liberté et d'accomplissement personnel est toujours là...
TOURNEFEUILLE
NOUS TROIS
OU RIEN
Écrit et réalisé par KHEIRON France 2015 1h42
avec Kheiron, Leila Bekhti, Zabou Breitman,
Gérard Darmon, Alexandre Astier, Kyan Khojandi,
Arsène Mosca, Jonathan Cohen…
C'est film marrant comme tout, intelligent, plein de surprises
et de chaleur, débordant d'amour pour l'humanité toute entière et en particulier pour ceux qui ont inspiré le film : les parents de Kheiron, drôle d'énergumène qui, dans ce premier
film très réussi, nous fait en plus traverser trente ans d'histoire de la façon la plus surprenante, franchir trois ou quatre
frontières pour atterrir dans une cité de la banlieue parisienne,
et nous donne une foultitude d'informations qui trouvent leur
prolongement dans notre histoire présente… endossant luimême le rôle de son propre père…
Quel tempérament ce Hibat (le nom du papa) ! Issu d'une famille très nombreuse, très solidaire, très animée. Jeune avocat, irréductible et turbulent opposant au Chah d'Iran et à son
régime répressif, il sera condamné à la prison, avec plusieurs
de ses copains et frères. Il passera sept années de mauvais
traitements dans les geôles iraniennes. Comme beaucoup
d'opposants, il se réjouit tout d'abord de la révolution qui renverse le Chah (79) et lui permet de retrouver la liberté. Mais
au premier discours de l'ayatollah Khomeiny, il comprend vite
qu'elle ne va pas amener la démocratie dont il rêve et se retrouve à nouveau dans l'opposition au nouveau régime. Entre
temps il a rencontré celle qui va devenir sa femme…
Leur fuite d'Iran à travers les montagnes enneigées du
Kurdistan (83), leur passage en Turquie, leur atterrissage à
Stains (84)… une épopée miraculeuse dont on se demande
encore comment ils ont pu en sortir… le tout emballé avec un
humour décapant.
C'est un hymne fichtrement positif et bienveillant à la liberté, à
la tolérance, à l'intégration et la réalité donne raison à ce parti
pris de prendre les choses du bon côté quoi qu'il arrive : une
bonne façon de donner le ton pour ce début d'année qu'on
vous souhaite excellente. Et que l'humour nous préserve tous
de devenir de vieux imbéciles craintifs et amers…
TOULOUSE & TOURNEFEUILLE
45 ANS
Écrit et réalisé par Andrew HAIGH
Angleterre 2015 1h35 VOSTF
avec Charlotte Rampling, Tom Courtenay,
Geraldine James, Dolly Wells…
D'après la nouvelle de David Constantine
Festival de Berlin 2015 : Ours d'argent de
la Meilleure actrice et du Meilleur acteur
Charlotte Rampling est Kate, mariée à Geoff (Tom Courtenay).
Il vont prochainement célébrer comme il se doit leurs 45 ans
de mariage, les préparatifs commencent, la fête sera belle.
Mais une ombre surgit : le corps disparu d'une jeune femme
que le mari a aimée dans sa jeunesse – et qu'il n'a visiblement jamais oubliée – vient d'être retrouvé dans une fissure
d'un glacier des Alpes, cinquante ans après sa disparition.
Cette ombre du passé va grandir, de plus en plus présente,
trop présente. Le doute s'invite à la fête et dans le quotidien
de Kate, les mauvaises questions surgissent. Lui ai-je suffi ?
M'a-t-il aimée autant qu'elle ? Ces questions ne la lâcheront
plus. Tout devient alors amer et se brouille, réalité et projections cauchemardesques. Est-ce le passé ou le présent qui
fait souffrir ? Qui est le plus affecté, elle, lui ? On s'arrange
comme on peut avec ses vulnérabilités, c'est l'effondrement
du couple et de sa propre structure interne.
La montée progressive de l'émotion tient aussi à la rigueur
stylistique du film, à son décor souvent circonscrit à cette
maison, avec ses coins et ses recoins privés, analogie dérangeante avec le couple. Ce lieu à demi clos devient alors la
scène où tout se défait, en silence.
Le récit tire sa force de sa simplicité même, de son épure. Les
silences, les regards fuyants soulignent la circularité fatidique
de l'amour. Kate cherche des réponses à des questions impossibles et la vérité, qu'on ne dévoilera pas, éclatera un soir
à la faveur d'un écran de projection qui va tout révéler.
Charlotte Rampling, actrice à la classe folle, compose un
personnage d'une puissance et d'une complexité rares, elle
écarte en un regard la mièvrerie qui pourrait tirer le film vers
le médodrame pour donner à son jeu une épaisseur presque
glaçante. Elle pourrait être une héroïne de Bergman, vertigineuse.
TOULOUSE & TOURNEFEUILLE
LES PREMIERS
LES DERNIERS
Écrit et réalisé par Bouli LANNERS
Belgique/France 2015 1h38
avec Albert Dupontel, Bouli Lanners, Suzanne Clément,
David Murgia , Serge Riaboukine, Michael Lonsdale, Max
von Sydow , Aurore Broutin , Lionel Abelanski…
On aime chez Bouli Lanners cette étrange alchimie d'humour
surréaliste, de poésie mélancolique, de regard à la fois généreux et sans concession sur une humanité qui va à vaul'eau dans des univers toujours un peu décalés. C'est pour
ça qu'on a tant aimé Eldorado, puis Les Géants, c'est pour ça
qu'on on aime aujourd'hui Les Premiers les derniers.
Les deux héros sont deux hommes de main chargés par un
mystérieux commanditaire de retrouver un téléphone volé
contenant des informations compromettantes. Mais Gilou et
Cochise ne sont pas des chasseurs de prime de toute première fraîcheur, aucune chance qu'on les confonde avec
Steve Mc Queen, notamment Gilou (Bouli Lanners), affublé
d'un petit chien ridicule et parfaitement incapable de courir
plus de cent mètres sans risquer la crise cardiaque. Les voilà
perdus dans la plaine de Beauce, dont l'horizon désespérément dépourvu de relief et la densité au kilomètre carré feraient déprimer un clown sous euphorisants. Leur chemin va
croiser un jeune couple de handicapés en fuite et une bande
d'autochtones fort peu accueillants.
Au-delà de l'intrigue étonnante parce que jamais prévisible, la
force du film tient au formidable duo Albert Dupontel / Bouli
Lanners, parfaits en losers magnifiques unis à la vie à la mort
par l'amitié et les galères.
Visuellement le film est splendide : Bouli Lanners donne une
dimension épique au paysage uniforme et monotone de la
plaine beauceronne et en fait ressortir les étrangetés, comme
le vestige de ce monorail surélevé qui devait rejoindre Paris
et Orléans et qui, abandonné au milieu des années 70, s'arrête de manière incongrue au milieu de la forêt… Jouant en
virtuose d'une lumière volontairement crépusculaire, qui crée
une atmosphère à la fois envoûtante et inquiétante, Bouli
Lanners va dans le sens du beau titre apocalyptique de son
film, mais c'est pour mieux faire surgir cette humanité et cette
générosité que l'on croyait perdues.
TOULOUSE & TOURNEFEUILLE
LA CHAMBRE D’EN FACE
Michael NOER
Danemark 2015 1h33 VOSTF
avec Ghita Norby, Sven Wollter,
Trine Pallesen, Jens Brenaa…
Scénario de Michael Noer
et Anders Frithiof August
C'est un sujet universel qui nous a
concernés, qui nous concerne, qui nous
concernera tous à un moment ou à un
autre : que faire de nos derniers élans
amoureux ou sensuels au crépuscule de
notre vie, pour parler fleuri ? Les étouffer au nom de la raison, de la résignation qui paraît-il viennent avec l'âge ? Ou
au contraire braver les conventions qui
voudraient rendre asexués les hommes
et les femmes abordant la dernière partie du parcours ? C'est la question que
pose, avec délicatesse mais sans faux
semblants, ce très joli film danois.
Son héroïne, Lily, mariée depuis très
longtemps (cinquante ans !) à un homme
devenu invalide, a mis ses désirs de côté et le couple, réuni dans une maison
de retraite, vit au rythme des soins prodigués à Max, victime d'une attaque cérébrale qui l'a laissé immobile et sans
presque aucune possibilité de communiquer. Pourtant Lily tente de faire comme
si, et quand une visite de la famille est
annoncée, ou que l'anniversaire de Max
approche, elle met un point d'honneur à
préparer son mari, à le faire beau, pour
que les visiteurs n'aient pas un mouvement de recul à sa vue, pour lui assurer
une fête d'anniversaire comme avant…
Mais quand vient s'installer, dans « la
chambre d'en face », un nouveau et truculent pensionnaire, que l'on surnomme
le pilote, le cœur et les sens de Lily vont
défaillir. Et malgré les regards obliques
des autres pensionnaires – ils sont surtout jaloux ! –, malgré la réprobation de
ses proches à qui elle annonce tout de
go sa liaison, Lily va vivre pleinement ce
qui sera sans doute son ultime histoire
d'amour. Comme si elle venait d'avoir
dix-huit ans !
Le cinéaste danois Michael Noer s'était
jusqu'ici fait remarquer par des films
de genre, un peu dans la lignée d'un
Nicholas Winding Refn. On avait d'ailleurs programmé son excellent film de
prison, laconiquement titré R. Autant
dire qu'on ne l'attendait pas dans ce
registre sensible et délicat… C'est en
fait une histoire très personnelle qui l'a
poussé à écrire La Chambre d'en face.
Il avait fait – un peut trop rapidement –
un serment à sa grand mère de quatre-
vingt-dix ans : celui de ne jamais la faire
admettre en maison de retraite… C'est
parce qu'il n'a pas pu tenir ce serment,
c'est parce qu'il s'est senti coupable de
ne pas l'avoir tenu qu'il a voulu raconter
cette histoire, avec le plus de justesse et
de sincérité possibles.
C'est donc une histoire d'amour, une
vraie, passionnée, charnelle, avec ses
moments torrides, ses espoirs, ses promesses et ses petites déceptions. Et à
travers elle, Michael Noer interroge évidemment le sort qu'on réserve aux personnes âgées dans nos sociétés développées, la propension de déléguer la fin
de vie à d'autres, à des professionnels,
le recours pas toujours justifié à la maison de retraite, souvent plus confortable
pour les enfants que pour les parents.
Le film ne jette la pierre à personne, il
constate, il questionne, sans lourdeur
démonstrative, avec au contraire une
énergie qui tient beaucoup aux deux
personnages principaux et à leurs interprètes, peu connus chez nous mais très
célèbres en Scandinavie : Ghita Borby et
Sven Wollter sont merveilleux, leur soif
de vivre est communicative.
TOULOUSE
AVE CÉSAR !
(HAIL, CAESAR !)
Écrit et réalisé par Joel et Ethan COEN
USA 2015 1h46 VOSTF
avec Josh Brolin, George Clooney,
Clancy Brown, Ralph Fiennes, Jonah
Hill, Scarlett Johansson, Christophe
Lambert, Frances McDormand, Tilda
Swinton, Channing Tatum…
Festival de Berlin 2016,
film d'ouverture
Allez, ça y est, c’est bon, on y croit, en
2016 on va enfin pouvoir se marrer en
bonne compagnie ! Mais si, c’est possible : à partir du 17 février, vous avez
de bonnes chances de vous marrer.
Bon, il n’est pas totalement exclu que
vous réussissiez à rigoler avant cette
date, pour peu que vous fassiez partie de cette catégorie de personnes qui
pensent heureusement qu’on peut rire
de tout, en toutes circonstances et en
dépit d’un monde qui pousse plus à l’affliction, la révolte ou le désarroi qu’à la
franche rigolade (un peu à la manière
d’un génial François Morel, capable de
livrer le 11 septembre 2015 une chronique ayant pour titre « 3615 code terroriste, le retour des Daechiens »). En tout
cas, le 17 février, le nouveau film des
frères Coen déboule sur nos écrans et
c’est sûr : ça va nous faire un bien fou.
Parce que les frères Coen… quand
même, les frères Coen ! Parce que le
cinéma des frères Coen, c’est un peu
comme la vinaigrette de ma belle-mère
Michèle : personne n’a encore réussi à
copier la recette originelle pour tenter
d’égaler ce ton si singulier, ce sens inouï
du rythme, cet humour, cette écriture qui
brille autant par son intelligence que son
sens absolu de la dérision.
Alors oui, un nouveau film des frères
Coen, surtout quand il s’agit d’une comédie en mode majeur, ça s’impose illico dans la gazette, ça prend directement
sa place sans montrer son carton d’invitation ni sa patte blanche… Certes c’est
une pratique qui pourrait sembler cavalière et que généralement, nous n’aimons pas trop à Utopia, mais c’est aussi le privilège des grands (comme ce fut
le cas récemment avec Tarantino), des
princes tout autant que des potes. Donc
vous l’avez compris au bout de ces 1700
et quelques caractères : nous n’avons
pas vu Ave César !, quasiment personne
ne l'a vu d'ailleurs, puisque le film ne
sortira aux Etats Unis que le 5 février.
Cela faisait bien des années que ce film
trottait dans le cerveau quadricéphale
d’Ethan et de Joel, à la manière de ces
vieux rêves que tout réalisateur nourrit secrètement, ce genre de projets qui
s’éloignent, et reviennent, qui s’oublient
un peu, et puis ressurgissent.
Et un jour, tous les éléments s’emboîtent :
le scénario, le casting, le budget, le timing. Et ça nous donne ça : une comédie qui se déroule dans les années 50,
en plein âge d'or hollywoodien, au cœur
d'un grand studio de cinéma florissant
et mégalo à souhait, tendance Ben Hur,
Cléopâtre ou Spartacus. Le récit narre la
folle journée d'Eddie Mannix (le personnage a d'ailleurs réellement existé), un «
fixer », l'homme à tout faire du studio incarné par Josh Brolin, chargé de retrouver l'acteur star Baird Whitlock (George
Clooney, plus Clark Gablesque que jamais), engagé pour tourner dans un péplum baptisé « Ave César ! » mais kidnappé au bout de quelques jours de tournage
par un mystérieux groupe de ravisseurs baptisé « Le Futur », rien que ça…
Si vous êtes comme nous curieux et
frétillants d’impatience, vous avez déjà
sans doute regardé la bande-annonce
qui est un pur régal et montre un George
César denté et gominé dans un grand
numéro d’autodérision dont il a le secret. Rendez-vous donc avé César le 17
février pour cette comédie polardesque
qui on l'espère, contrairement à certains, tiendra ses promesses.
TOULOUSE & TOURNEFEUILLE
Avant-première gourmande du film Tempête dimanche 21 février à 20h
à Tournefeuille. La projection du film sera suivie d'une dégustation d'huîtres
et d'un verre de Picpoul de Pinet. Nos complices pour la soirée sont Yannick
Grandjean ostréiculteur à Mèze et Caroline, viticultrice du domaine MorinLangaran. Deux jeunes producteurs qui gagnent à être connus (tarif unique : 8€,
achetez-les dès le 1er février afin qu'on puisse ouvrir le bon nombre d'huîtres !).
des films sur votre clé usb !
Venez au ciné remplir une clé USB
avect des Vidéos en Poche, il y en a
pour tous les goûts et les âges.
5€ par film,sans DRM et en HD
quand c’est possible, la résolution
minimale étant celle d’un DVD !
MARCEL CONCHE
TEMPÊTE
face à la beauté, à la force de la nature.
Dans cette première scène magistrale,
tout est dit. L'excitation puissante en
même temps que le sentiment de vulnérabilité qui transpercent ceux qui vivent
de tels instants. Après cela, infranchissables semblent les abysses séparant le
monde des terriens et celui des marins,
qui cœxistent pourtant sur la même planète. Combien revenir sur le plancher des
vaches, malgré toutes les attaches qu'on
y a, doit paraître fade ! Quels charmes
terrestres pourraient rivaliser avec les envoûtements impérieux de la mer ?
Dom ne cherche même pas à y résister. Ce beau trentenaire, forgé par des
années de pêche en haute mer, n'imagine pas faire autre chose de sa vie, il
s'en sait d'ailleurs complètement incapable. S'il ne parle pas de passion, il la
vit au quotidien. Les vagues le bercent
autant qu'elles le bousculent, le protègent. Des années d'embarquement
l'ont préservé de devenir une de ces
grandes personnes insipides, pour le
meilleur et pour le pire. Peut-être le peu
de jours qu'il passe sur terre sont-ils insuffisants pour apprendre à décoder le
monde de ceux qui y restent constamment. Chaque fois que Dom revient sur
l'Île d'Yeu, où il réside, il semble tanguer
entre l'état d'adulte et celui de l'éternel
gamin qui, vingt années auparavant, prit
pour la première fois le large. Mais voilà… à trente six ans, il n'est plus le seul
adolescent de la famille qu'il a essayé de
fonder. Dans le petit pavillon qu'il n'a jamais le temps de retaper, l'attendent toujours impatients ses deux gosses, dont il
a la garde, Matteo et Mailys. À voir leurs
retrouvailles on a plus l'impression que
c'est une fratrie qui se reconstitue qu'un
père qui reprend son rôle en main. Elles
sont certes vivifiantes, leurs taquineries,
Vidéo en Poche
la nature d’un philosophe (HD)
Écrit et réalisé par Christian Girier.
Bonus : extraits chapitrés d’entretiens
avec Marcel Conche. Durée totale : 2h14
leurs batailles qui dévastent l'appartement, mais elles ne laissent que peu de
place et de temps à l'écoute, à la communication dont ils auraient tous besoin.
Dom se trompe lourdement en croyant
sa progéniture suffisamment armée pour
affronter les écueils qui se présentent à
elle. Il la pense toujours sagement rangée dans les petites cases prévues à cet
effet. Matteo enfilant comme les générations précédentes la panoplie de marin,
Mailys se satisfaisant du rôle de fille docile. Il a beau les aimer intensément, il est
aveugle aux tempêtes qui s'agitent sous
leurs crânes au sortir de leur enfance
houleuse. Et lorsque Dom fait défaut à
Mailys dans un moment crucial pour elle,
cela va être comme un véritable tsunami affectif qui laissera des traces indélébiles dans sa vie comme dans leur relation… En filigrane ? Un contexte social
peu réjouissant, où la crise qui guette les
pêcheurs se révèlera plus vorace que les
plus féroces requins et où aucun banquier, aucun syndicat ne mouille sa chemise pour les aider à surnager…
On ne peut terminer sans préciser que,
pour chacun des acteurs principaux,
justes, exceptionnels, charismatiques,
c'est un premier passage à l'écran. On
en ressort complètement bluffé, à tel
point que deux grands festivals prestigieux n'ont pas hésiter à décerner à
Dominique Leborne leur grand prix d'interprétation masculine. Et ils ont eu bien
raison ! C'est qu'avec une grande et
humble simplicité, il a offert sa propre
histoire à Samuel Collardey, qui respecte
et filme ses personnages de manière admirable, magnifiant cette humanité vibrante à laquelle nous appartenons tous.
TOURNEFEUILLE
C’est une belle découverte et le documentaire de Christian Girier est la preuve
que oui, le cinéma est un bon moyen
pour se rapprocher de l’œuvre du philosophe. Surtout quand il s’agit comme l’a
fait le réalisateur d’aller le rencontrer, en
chair et en os, chez lui, dans sa maison
natale d’Altillac en Corrèze. De le filmer
au plus près, mais sans indiscrétion,
sans intrusion, dans son quotidien, à
table en train de manger, peu et sans
sel, en balade… De parler avec lui de
son enfance paysanne, de sa jeunesse,
de ses amours, de sa passion des livres
et de la philosophie, de sa tendresse
pour les philosophes antiques et pour
Montaigne. Aussi de son parcours intellectuel, de sa foi dans l’homme.
« Un film sur un philosophe vivant est
chose rare. Avec Marcel Conche, cela
signifie avant tout aller à la rencontre
d’un homme qui vit sa philosophie. Pétri
de sagesse, Marcel Conche se montre
tel qu’il est, tel qu’il pense : loin des
dogmes et des vérités figées il est en
perpétuel mouvement. Son charisme,
coloré de malice et d’humour, en fait une
personne authentique devant la caméra.
Il s’agit d’un film ni pour érudit ni pour
spécialiste mais bien d’un film qui
s’adresse à tous. » (Christian Girier)
Marcel Conche a aujourd’hui 93 ans, des
yeux qui n’ont pas oublié de pétiller et
des neurones qui carburent au renouvelable. Sa métaphysique s’ouvre à une
Nature qui ne se réduit pas à ce que
l’on croit voir. En cheminant dans les
paysages de son enfance corrézienne,
il nous livre avec délice une sagesse
vécue au plus près de sa vie.
et plus de 130 films au catalogue :
www.videoenpoche.info
THE REVENANT
Alejandro GONZALEZ IÑARRITU
USA 2015 2h36 VOSTF
avec Leonardo DiCaprio, Tom Hardy,
Domhnall Gleeson, Will Poulter…
Scénario de Alejandro González
Iñárritu et Mark L. Smith, d'après le
roman de Michael Punke. Musique
de Ryuichi Sakamoto, photographie
d'Emmanuel Lubezki.
GOLDEN GLOBES 2016 : Meilleur film,
Meilleur réalisateur, Meilleur acteur
« Tant que tu peux t'accrocher à une
respiration, bats-toi, respire… continue à respirer. » C'est sur cette leçon
de survie que commence l'odyssée de
Hugh Glass selon Iñárritu. Ne vous laissez pas submerger, perturber, par le
bruit médiatique qui va entourer la sortie de ce grand favori pour les Oscar
(douze nominations), après avoir triomphé aux Golden Globes. Retenez votre
respiration, elle vous sera précieuse durant cette expérience immersive dans
les étendues glacées et les montagnes
enneigées du Dakota du Sud. Rien ne
peut vous préparer à sa beauté, à la
magnifique photographie d'Emmanuel
Lubezki, déjà à l'œuvre pour Birdman, et
aussi chez Terrence Malick (Tree of life,
Le Nouveau monde) et Alfonso Cuarón
(Les fils de l'homme, Gravity). Rien ne
peut vous préparer à la fulgurance de
sa sauvagerie, à l'animalité viscérale de
sa violence. Rien ne peut vous préparer
à l'éclat bouleversant, au cœur des ténèbres, de la lueur d'humanité qui subsiste, malgré tout ce qu'il endure, dans
le regard de Leonardo DiCaprio.
Depuis qu'il s'est mis à l'écriture du scénario de ses films à partir de Biutiful,
Alejandro González Iñárritu a déployé
ses ailes et confirme le tournant esthétique de Birdman. Dans The revenant,
l'usage des plans séquences et de la
courte focale est en parfaite cohérence
avec l'histoire, on n'est plus dans l'exercice formaliste génial, son cinéma est
devenu organique, respirant avec son
histoire, ses personnages. C'est le résultat d'un tournage dans des conditions particulièrement difficiles (il rejoint
les légendaires tournages d'Apocalypse
Now et Sorcerer), en décors naturels,
et dans l'ordre chronologique du film :
« tout le monde était gelé, le matériel se
brisait. Amener la caméra d'un point à
un autre était un cauchemar. Les acteurs
n'étaient pas en studio à rigoler devant
des fonds verts. »
Hugh Glass était un « mountain man »,
un de ces trappeurs, explorateurs améri-
cains qui parcouraient les montagnes de
l'Amérique du Nord au xixe siècle, motivés par le profit, chassant les castors et
vendant leurs peaux. Jeremiah Johnson,
de Sydney Pollack, qui racontait l'histoire d'un de ces trappeurs, Johnson
le mangeur-de-foie, fait aujourd'hui figure de conte pour enfant aux côtés de
The Revenant. Le film mêle deux épisodes qui ont fait la célébrité de Hugh
Glass, durant l'expédition du général
William Ashley remontant le Missouri.
Le premier épisode est celui de la rencontre avec les indiens Arikaras, qui les
pourchassèrent et auxquels il parvint à
échapper, aidé ensuite par des Sioux
pour rejoindre le fort. En 1823, lors d'une
reconnaissance, Glass surprit une femelle grizzly, accompagnée de ses deux
oursons, qui le chargea. Il réussit à tuer
l'ours, mais très gravement blessé, fut
laissé pour mort par les deux compagnons qui devaient rester à ses côtés.
Sans armes, il parvint en six semaines
à gagner Fort Kiowa, distant de plus de
trois cents kilomètres. Glass se remettra
ensuite en route pour traquer Bridger et
Fitzgerald, et en tirer vengeance.
Resserrant la durée du récit originel, le
film reprend en grande partie les épisodes de cette histoire pour en faire une
aventure humaine dont la profondeur et
la force en font dores et déjà un classique intemporel, hors catégories : « la
souffrance est temporaire, un film est
éternel » (Alejandro González Iñárritu,
Golden Globes 2016).
TOULOUSE
Ciném
a garanti sans 3D
www.cinemas-utopia.org • Toulouse (24 rue Montardy - 05 61 23 66 20) • Tournefeuille (Impasse du Château - Ciné 05 34 57 49 45 - Bistrot 05 34 51 88 10)
TEMPÊTE
Samuel COLLARDEY
France 2015 1h29
avec Dominique Leborne,
Matteo Leborne, Mailys Leborne,
Patrick d'Assumçao…
Scénario de Samuel Collardey
et Catherine Paillé
Les festivals de Venise, Namur, la Roche
sur Yon… ont tous primé ce film exceptionnel et on espère bien que ce n'est
qu'un commencement tellement il le
mérite ! Samuel Collardey nous offre un
film absolument magnifique, qui n'a besoin d'aucun artifice pour vous boule-
verser et sonder l'âme humaine.
Premières
images
saisissantes…
Éléments déchaînés… Nous voilà perdus au milieu de l'océan, brinquebalés
par une somptueuse tempête, écartelés entre admiration et peur au ventre
No 224 Du 17 février au 22 mars 2016 / Entrée: 6,50€ / (séance sur fond gris dans les grilles : 4€) / Abonnement: 48€ les 10 places