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N°41 @ NOVEMBRE - DÉCEMBRE 2014 L’avenir se fabrique en solidaire 18 30 35 Lutte contre les caries Aide à domicile Aid Amel Bent Am Le programme bucco-dentaire a 30 ans ! La plateforme Evolia 93 mobilisée Les lieux de son enfance 410084 1-Couv-mag41-5.indd 1 31/10/14 18:59 Un jardin extraordinaire À la demande de l’association MC2 (Montfermeil Clichy Culture), le graffeur de Montreuil Uno a décoré en septembre le mur d’un jardin privé à Montfermeil. Trésors Lors des Journées du Patrimoine, plusieurs institutions du département ont ouvert leurs portes, comme ici à l’Institut national du patrimoine à Saint-Denis. Der des ders L’artiste Catherine Poncin expose jusqu’au 9 juin 2015 aux Archives départementales à Bobigny des photos revisitées de la Première Guerre mondiale. À l’Ouest du nouveau Début octobre, les élèves du Créa (Centre d’éveil artistique) d’Aulnay-sous-Bois ont remporté un franc succès avec Les Indiens sont à l’Ouest, un opéra lyrique réalisé en collaboration avec la chanteuse Juliette. 410084 2-3-Page photo-mag41-3-SR.indd 2 30/10/14 19:18 Su du Co pa po Surréaliste. Avec sa série de clichés inattendus de la Seine-Saint-Denis, Manolo Mylonas a remporté le prix Zoom du Salon de la Photo de Paris où il sera exposé du 13 au 17 novembre. Commémoration Cent ans plus tard, les taxis de la Marne sont repassés par Bondy, Gagny et Livry-Gargan, d’où ils étaient partis le 7 septembre 1914, pour transporter les soldats au front. 410084 2-3-Page photo-mag41-3-SR.indd 3 Consécration Le 12 septembre, Mélonin Noumonvi, du club Bagnolet Lutte 93, est devenu le 4e champion du monde dans l’histoire de la lutte française à Tachkent en Ouzbékistan. 30/10/14 19:18 Sommaire 6 35 Rendezvous CLAUDE PONTI Invité au Salon du livre et de la presse jeunesse en Seine-Saint-Denis, le papa de Tromboline et Foulbazar et célèbre éleveur de poussins, nous parle de son univers tendre et foutraque. AMEL BENT Presque 10 ans de carrière pour celle qui a grandi à La Courneuve et est restée une SéquanoDionysienne de cœur. Elle nous parle des lieux de son enfance. 26 UNE JOURNÉE AU COLLÈGE Vingt-quatre heures dans la vie du collège Louise-Michel à Clichy-sousBois, entièrement reconstruit par le Conseil général. 18 38 Service public LA PETITE ESPAGNE SE MET EN SCÈNE Avec un spectacle mêlant théâtre, chant et danse, la chorégraphe Maguy Marin donne la parole aux Espagnols venus vivre ici. LE PROGRAMME BUCCO-DENTAIRE 30 ans et pas une carie ! Grâce à lui, 45 000 enfants scolarisés apprennent chaque année comment bien s’occuper de leurs quenottes. 30 AIDE À DOMICILE L’association départementale Évolia 93 structure le soutien à domicile en Seine-Saint-Denis. Partagez Ils et elles font la SeineSaintDenis #SSD93 Le magazine d’information du Conseil général de Seine-Saint-Denis \ N°41 \ novembre - décembre 2014 \ CONSEIL GÉNÉRAL DE LA SEINE-SAINTDENIS 93006 BOBIGNY CEDEX \ Tél.: 01 43 93 94 67 // [email protected] // Directeur de la rédaction : Olivier Cessot \ Rédactrice en chef : Sabine Cassou - 01 43 93 94 60 - [email protected] \ Rédaction : Isabelle Lopez - 01 43 93 94 19 - [email protected] \ Georges Makowski - 01 43 93 94 69 - [email protected] Christophe Lehousse - 01 43 93 94 37 - [email protected] \ Ont collaboré à ce numéro : C. Bardavid, S. Coye, N. Dubessay \ Photothèque : Valérie Melle - 01 43 93 94 54, Betty Sotot 01 43 93 77 83 \ Secrétariat : Sylvie Dorr - 01 43 93 94 67 \ Photos de couverture : E. Garault, S. Gautier, P. Lecomte \ Direction artistique et maquette : JBA \ d’après la maquette originale de La Commune \ Secrétariat de rédaction : L. Balan \ Abonnements [email protected] \ Crédits photo F. Bajande : p. 22, 28 \ B. Benaut : p. 11 \ N. Dartiailh : p. 10 \ R. Drovin : p. 14, 15 \ F. Ducordeau : p.11 \ E. Floch : p. 2 \ E. Garault : p. 19 \ A. Grosdidier : p. 9 \ S. Hitau : p. 34 \ M. Lathuillière : p. 24 \ S. Lebras : p. 3 \ C. Lehenaff/Photononstop : p. 27 \ B. Lévy : p. 15 \ Librelatitude.com : p.10 \ J.L. Luyssen : p. 8, 25 \ M. Mylonas : p. 3 \ 4 N°41 NOVEMBRE - DÉCEMBRE 2014 SEINE-SAINT-DENIS 410084 4-5- Sommaire-mag41-SR3.indd 4 31/10/14 19:02 Sommaire 12 À la une L’ÉCONOMIE SOCIALE ET SOLIDAIRE Réussir en solidaire Ils créent de l’emploi. Ils s’attaquent aux inégalités sociales. Ils résistent mieux à la crise. Qui sont ces héros de l’ESS (Économie sociale et solidaire) ? Stéphane Troussel président du Conseil général de la Seine-Saint-Denis « L’Économie sociale et solidaire (l’ESS) n’est ni une mode ni une lubie. Elle est l’une des réponses d’avenir face aux difficultés. Entre 2007 et 2011, le nombre de salariés a progressé de plus de 12% en Seine-Saint-Denis, et on peut dire que ce secteur a mieux résisté à la crise que les entreprises traditionnelles. (Retrouvez l’interview page 15) Photononstop : p. 32 \ G. Rioul : p. 16 \ F. Rondot : p. 2, 3, 11, 23 \ D. Ruhl : p. 2, 18, 20, 21, 22, 23, 24 \ A. Voisin : p. 14 \ Impression Public Imprim \ Distribution : Champar , Isa + \ Tirage : 670 000 exemplaires \ N° ISSN : 1969-9727 \ Directeur de la publication : Stéphane Troussel, président du Conseil général de la Seine-Saint-Denis \ www.seine-saint-denis.fr \ Imprimé sur du papier sans chlore. \ Pour toutes réclamations concernant la diffusion du magazine, écrivez à : [email protected] si vous habitez à : Aubervilliers, La Courneuve, L’Ile Saint-Denis, Pierremtte, Saint-Denis, Stains, Villetaneuse, Saint-Ouen, Bagnolet, Bobigny, Drancy, Montreuil, Les Lilas, Le Pré Saint-Gervais, Pantin, Romainville, Le Bourget, Dugny, Epinay-sur-Seine. cg93lemag-reclam@ orange.fr si vous habitez à : Aulnay-sous-Bois, Bondy, Clichy-sous-Bois, Coubron, Gagny, Gournay-sur-Marne, Le Blanc-Mesnil, Le Raincy, Les Pavillonssous-Bois, Livry-Gargan, Montfermeil, Neuilly-Plaisance, Neuilly-sur-Marne, Noisy-le-Grand, Noisy-le-Sec, Rosny-sous-Bois, Sevran, Tremblay-en-France, Vaujours, Villemomble, Villepinte. Imprimé sur papier recyclé N°41 NOVEMBRE - DÉCEMBRE 2014 SEINE-SAINT-DENIS 410084 4-5- Sommaire-mag41-SR3.indd 5 5 31/10/14 19:03 Rendez -vous Tout change, les enfants d’aujourd’hui vont grandir dans un monde qui n’a rien à voir avec celui de mon enfance!» Claude Ponti, auteur de littérature jeunesse 410084 6-11-Rendez-vous-mag41-2-SR-2.indd 6 30/10/14 19:37 Claude Ponti L’histoiriculteur Tromboline et Foulbazar, Blaise et le Château d’Anne Hiversère… Dans ses albums, Claude Ponti cultive un monde poétique où les mots poussent selon son envie. Il sera au Salon du livre et de la presse jeunesse en Seine-Saint-Denis, gare aux poussins… Propos recueillis par Georges Makowski Photographies Éric Garault Votre premier livre était destiné à votre Ôlle. Maintenant qu’elle est grande, pour quel enfant écrivez-vous ? Pour elle et pour tous les autres. Le lecteur auquel on pense est un lecteur un peu fantasmatique, il est fait des enfants qu’on a rencontrés, de l’enfant que j’ai été… J’écris toujours un livre que j’aurais aimé avoir lorsque j’étais petit et qui devrait plaire à ma fille. Vous abordez des thèmes comme la mort ou les accidents. Est-ce parce que vous considérez l’enfant comme une personne à part entière ? Ah oui, c’est une personne en train de se développer. Je ne vois pas de raison de lui cacher la réalité du monde mais pas non plus de l’assommer ou de l’étouffer par une réalité insupportable. Si beaucoup d’enfants aiment vos livres, ce sont aussi très souvent les parents qui les choisissent… Ce n’est pas si fréquent que ça! Beaucoup de parents me disent: «Ah, je n’aimais pas du tout vos livres, je n’y comprenais rien ou je les trouvais moches, mal dessinés… et c’est ma fille ou mon fils qui m’a fait aimer.» Mes livres arrivent beaucoup plus souvent dans les mains des enfants par les médiathèques, bibliothèques, l’école et même parfois les libraires. Un bibliothécaire est plus disposé à une ouverture d’esprit qu’un parent car il est obligé d’être multiculturel. N°41 NOVEMBRE - DÉCEMBRE 2014 SEINE-SAINT-DENIS 410084 6-11-Rendez-vous-mag41-2-SR-2.indd 7 7 30/10/14 19:38 Vous êtes un grand inventeurr de mots, qu’est-ce qui vous inspire ? Je crée un mot parce que je n’ai pas celui que je veux. J’ai beaucoup écouté les enfants au moment où ils découvrent et apprennent. Ils se mettent à fabriquer des mots, des phrases pour répondre à leurs besoins. thèques spécialisées… Le Salon du livre thèqu est aussi a une exception. Cela n’existe nulle l part ailleurs un truc pareil! En quoi selon vous le Salon de la littérature et de la presse jeunesse en Seine-Saint-Denis est-il exceptionnel ? Par son ampleur, sa capacité à faire venir autant d’enfants et à vivre tout au Le Salon du livre de jeunesse a trente long de l’année. Les expositions avec des ans et a vu la littérature jeunesse travaux spécifiques réalisés par des aubien changer... teurs invités par le Salon, les rencontres, La littérature jeunesse a modifié débats, tables rondes sont toujours d’un le regard des adultes, tout comme très haut niveau. On ne peut le comparer les adultes ont modifié avec aucun autre salon en leur regard sur la littéFrance. Très souvent, un salon de livres pour enrature jeunesse. Mais on retrouve aussi en ce fants est un alibi culturel. moment énormément de On dépense une certaine littérature nunuche avec somme à faire venir des des princesses toutes auteurs pendant une semaine si on a le budget, ça connes, toutes roses, avec des vers de mirliton. coûte de l’hôtel, du train, “J’ai beaucoup on les promène dans Beaucoup d’éditeurs sont écouté les juste suivistes… L’École les écoles et ça fait une des loisirs, mon éditeur, politique culturelle pour enfants au comme le Salon du livre moment où ils toute l’année… Ce n’est jeunesse, défendent cette pas ce que fait le Salon! découvrent et idée de littérature pour apprennent.” Vous signerez votre proenfants, et non d’objets chain album au Salon ? tout fabriqués. À force de suivre le mouvement, on ne fait que J’ai effectivement un album à stagner dans un conservatisme inutile. l’École des loisirs qui sort début Les enfants d’aujourd’hui vont grandir novembre, Blaise et le Kontrolleur de dans un monde qui n’a rien à voir avec Kastatroffe, je vous livre l’info en exclusivité! G. M. celui de mon enfance! Y a-t-il des auteurs de littérature jeunesse qui vous surprennent ? Pas mal sont bons mais je ne vous dirai rien des vivants, je ne veux pas me faire d’ennemis (rires)! J’aime bien les auteurs complets, à la fois forts Suite de l’interview sur www.seine-saint-denis.fr en textes et /11456 en images. En France nous avons des jeunes de qualité. Dans d’autres pays ils ont des gens bien, mais plus vieux que moi! Ici, il y a un arrière-plan unique: l’attention aux enfants, les maternelles, les biblio- +web Louise 10 ans et habitante d’Aulnay, elle a lu beaucoup d’histoires de Claude Ponti avant de passer à Harry Potter. « Ses histoires sont imprévisibles. Ça parle d’une chose puis d’une autre. J’aime aussi tous les mots qu’il invente comme sussouilettes, bouchanourirs… On reconnaît bien ses dessins, ils sont beaux, et à chaque fois qu’on les lit, on trouve toujours quelque chose de nouveau. » Du 26 novembre au 1er décembre MONTREUIL Le Salon du livre jeunesse : 30 ans et toujours enfant Vous l’avez peut-être connu enfant, et vous y reviendrez avec les vôtres : le Salon du livre et de la presse jeunesse en Seine-Saint-Denis fête cette année ses 30 ans. Pour l’occasion, il a sorti le grand jeu, avec plus de 150 auteurs invités, parmi lesquels Marie Desplechin, Daniel Pennac… Au programme, rencontres avec les auteurs, débats, battles d’illustrateurs, etc. 30 ans de Salon, ce sont aussi 30 ans de soutien du Conseil général, qui apporte son concours aux actions de l’École du livre de jeunesse menées tout au long de l’année : ateliers de démocratisation de la lecture, formation d’animateurs jeunesse... Le Salon a choisi de placer cet anniversaire sous le signe d’une question : « La littérature jeunesse, un 10e art ? » Les dessins de Quentin Blake ou les histoires de Claude Ponti y répondant par l’afmrmative. L’exposition « Passages » rendant hommage à neuf créateurs ayant largement animé le Salon lors des éditions passées mgure parmi les autres temps forts. +web Retrouvez le programme détaillé du Salon sur le site salon-livre-pressejeunesse.net 8 N°41 NOVEMBRE - DÉCEMBRE 2014 SEINE-SAINT-DENIS 410084 6-11-Rendez-vous-mag41-2-SR-2.indd 8 31/10/14 19:09 Mardi 18 novembre LE RAINCY ET DE DOUZE! Après les onze collèges nouveaux ou reconstruits inaugurés en septembre, c’est au tour de celui du Raincy! Un établissement tout neuf, fonctionnel, disposant d’équipements culturels et sportifs ouverts sur la ville. Son esthétique est haute en couleur, à l’image du peintre dont il porte le nom: Jean-Baptiste Corot. Inauguration le mardi 18novembre à 17h, au collège Jean-Baptiste-Corot, 2 rond-point Thiers, Le Raincy. Un match décisif pour Tremblay, qui jouera à domicile contre Dunkerque, le champion en titre. Mercredi 3 décembre TREMBLAY-EN-FRANCE Miossec ici même ! Les spécialistes parlent d’Ici-bas, ici même comme de son meilleur disque. Après 20 ans de carrière, Miossec nous offre en effet un album lumineux et empreint de douceur. De mélodieuses ballades aux textes sensibles, extrêmement travaillés et lucides, qui nous parlent d’amour, du temps qui passe et des secondes chances que nous offrent la vie. Le Breton se produira sur la scène de l’Odéon le 3 décembre. Réservations: Odéon, 1 place du Bicentenaire de la Révolution française, Tremblay-en-France, 01 49 63 42 90 , mail: reservations.odeon@ tremblayenfrance.fr 3 décembre Handball Dunkerque: un déclic pour Tremblay? DUNKERQUE C’est le genre de match qui peut devenir une référence. Tremblay affrontera Dunkerque, le champion en titre. Si l’on était la saison dernière, on ne donnerait pas de grandes chances aux joueurs de Seine-Saint-Denis. En effet, ils avaient terminé à la limite de la relégation en D2. Mais depuis, Tremblay va mieux, notamment avec un nouvel entraîneur, David Christmann. La confiance qui manquait revient peu à peu et les tireurs ont repris le chemin des buts. Certes, Tremblay n’est pas encore aussi flamboyant que lorsqu’il disputait une finale européenne, mais après quatre rencontres face à des adversaires difficiles, il pointait à la sixième place avec trois victoires, un nul et deux défaites. Dunkerque n’est pas bien loin, quelques places devant. Si Tremblay gagne à domicile face au champion en titre, il acquerra encore la confiance nécessaire pour d’autres succès. On pourra compter sur des valeurs sûres telles Tuzolana, meilleur buteur, mais aussi comme Micke Brasseleur, jeune arrière prodige issu du centre de formation de Tremblay, déterminé à faire briller le maillot de son équipe! G. M. Renseignements, billetterie : www.tremblayhandball.com N°41 NOVEMBRE - DÉCEMBRE 2014 SEINE-SAINT-DENIS 410084 6-11-Rendez-vous-mag41-2-SR-2.indd 9 9 30/10/14 19:38 Novembre Cinéma Cinébanlieue: ça tourne! Du 15 novembre au 24 décembre DANS 18 VILLES Africolor, un quart de siècle au quart de tour Sébastien Lagrave, son directeur, annonce la couleur : « Africolor célèbre ses anciens combattants. Mais, les ambassadeurs de demain seront là : Chérif Soumano, Ze Jam et Simon Winsé, les chanteuses de Chaâbi au féminin, Expérience Ka… » La programmation du festival promet un tour d’horizon aussi vaste que remarquable des musiques africaines et fait la part belle aux créations et inédits. Côté « anciens combattants », on retiendra les hommages à Franco Luambo (par Franco Na Biso) et à Francis Bebey (par L’Afrique enchantée), mais aussi l’immense Zao ou la talentueuse Ogoya Nengo. Au rayon contemporain et métissage : le percussionniste Sven Kacirek, le spectacle danse et guitare Statue of Loss ou encore la rencontre autour des rythmes du Khasso de Radio kayes. À ne pas manquer aussi le Yellow Fever Tour, un récit halluciné que fait David Neerman de sa tournée en Afrique. Retrouvez tout le programme sur www.africolor.com 10 À SAINT-DENIS ET AUX LILAS Faites de l’art, pas la guerre! Cette année, le festival Cinébanlieue a pour thème «Art not War», un programme qui sera notamment illustré par Timbuktu, d’Abderrahmane Sissako, le 12 novembre, alors que Geronimo, de Tony Gatlif viendra clore la manifestation le 22, ces deux projections se faisant en présence des réalisateurs. Le genre du documentaire sera lui aussi bien représenté, avec Spartacus et Cassandra, histoire d’une fratrie rom et Go Forth, où Soufiane Adel fait un portrait intimiste de sa grand-mère algérienne. Le festival donnera aussi sa chance aux jeunes, avec sa section «Talents en Court». Tony Gatlif, le président du jury, et son équipe devront trancher entre huit productions originales. À la clé, un prix principal de 7500 euros et un deuxième prix consistant en une diffusion sur France Télévisions. C. L. Cinébanlieue, du 12 au 22 novembre. Les films seront projetés à L’Écran de SaintDenis du 12 au 15 novembre, à l’UGC Paris 19e du 16 au 18 et à l’Étoile Lilas, du 19 au 22. www.cinebanlieue.blogspot.fr Aurélie Cardin, directrice et programmatrice du festival Cinébanlieue. « L’idée de Cinébanlieue, c’est de montrer l’énergie, la créativité et la richesse incroyables de la banlieue. C’est aussi convoquer des jeunes talents pour donner un regard plus juste sur ce qui se passe. » Du 29 novembre au 7 décembre VILLEPINTE Un salon à vous donner la Ôèvre du cheval « On a tous une raison d’aimer le cheval » proclame l’afmche. Pour le vérimer, rendez-vous du 29 novembre au 7 décembre à Paris Nord Villepinte pour un salon dédié à cet équidé, et à son rapport à l’homme. « Cette relation est très particulière, explique Charlotte Jeanroy, responsable événementiel du salon, parce qu’on a un être vivant en face de soi. Nous avons voulu étudier ce que l’homme peut faire pour en prendre soin et le rendre meilleur. » Les compétiteurs et adeptes de l’équitation pourront ainsi en apprendre davantage sur leur monture, mais aussi acquérir leur matériel ou apprécier la technique des meilleurs cavaliers au cours de prestigieuses compétitions. Les non pratiquants en prendront aussi plein la vue, avec quelque 2 000 animaux présents ou devant l’impressionnant spectacle Horsedance. Et les enfants n’ont pas été oubliés avec un village qui leur est dédié ! Programme complet sur www.salon-cheval.com N°41 NOVEMBRE - DÉCEMBRE 2014 SEINE-SAINT-DENIS 410084 6-11-Rendez-vous-mag41-2-SR-2.indd 10 30/10/14 19:38 Jusqu’au 4 janvier Environnement Samedi 22 novembre Pour qu’ils n’y laissent pas leurs plumes BOBIGNY DANS LES PARCS Vous n’aimez pas l’hiver? Vous n’êtes pas les seuls! Cette saison est difficile pour les oiseaux qui peinent à se nourrir. C’est pourquoi les parcs départementaux ont concocté un programme qui permettra à chacun de leur venir en aide. Pour commencer, deux expositions vous offrent la possibilité d’en apprendre davantage sur nos amis à plumes au parc de l’Île-Saint-Denis ( jusqu’au 4 janvier) et au parc forestier de La PouToutes les informations utiles drerie ( jusqu’au 30nosur parcsinfo.seine-saintvembre). Mais ce n’est denis.fr pas tout! Pour affiner vos connaissances, venez observer vous-mêmes les oiseaux: le 16 novembre au parc de la Haute-Île ou au parc JeanMoulin Les Guilands, le 6 décembre au parc forestier de La Poudrerie et le 14 décembre au parc Georges-Valbon. Enfin, que diriez-vous d’apprendre à fabriquer des boules de graisse ou des mangeoires qui permettront aux oiseaux de passer l’hiver plus sereinement? Le 30 novembre au parc du Sausset, le 10 décembre au parc forestier de La Poudrerie, le 21 décembre au parc de La Bergère. S. C. +web Cet hiver, vous pourrez apprendre comment prendre soin des oiseaux. Tony Allen en concert Le 3 décembre AULNAY-SOUS-BOIS Citroën m’était conté… De la première type A de 1919 aux voitures les plus récentes, de l’increvable 2 CV au luxueux coupé SM, en passant par les autochenilles de la Croisière Jaune… C’est à un formidable voyage dans l’histoire de la marque aux chevrons que vous convie le Comité départemental du tourisme, le 3 décembre au Conservatoire Citroën. Inscription sur www. tourisme93.com/ visites/262-conservatoirecitroen.html Jusqu’au 31 janvier GOURNAY-SURMARNE FAUVES EN LIBERTÉ Parce qu’Eugène Carrière y enseignait avant tout la liberté, son académie, la première ouverte aux femmes, a constitué notamment le vivier des futurs Fauves. Une exposition rassemble 60 œuvres de ses élèves, parmi lesquels Matisse, Francis Jourdain ou Lluïsa Vidal. Elle a sûrement rythmé votre été tant la chanson Go Back était sur toutes les ondes. Hommage aux réfugiés de Lampedusa, cette émouvante et entêtante balade, écrite et composée avec Damon Albarn (chanteur et musicien de Blur et Gorillaz), est le premier single extrait du nouvel album de Tony Allen, sorti le 21 octobre. Comme à son habitude, le père de la rythmique afrobeat, y mêle les genres : afrobeat bien sûr, mais aussi pop, jazz et électro. Il faut dire que le batteur nigérian a su s’entourer, outre de Damon Albarn, des Jazzbastards, un trio de producteurs à la pointe des sons d’aujourd’hui. Résultat : un album qualimé par l’équipe de Canal 93 d’ « afrobeat cinématique mutant : psyché, futuriste, radical » et qu’elle vous invite à découvrir d’urgence sur scène, le 22 novembre à 20 h ! Réservation: Canal 93, 63 avenue Jean Jaurès (Bobigny), 01 49 91 10 50. www.canal93.net/ billetterie Musée Eugène Carrière: 3 rue Ernest Pêcheux à Gournay-sur-Marne, 01 43 05 37 34. Ouvert le vendredi et dimanche de 15h à 18h ou sur rendez-vous. N°41 NOVEMBRE - DÉCEMBRE 2014 SEINE-SAINT-DENIS 410084 6-11-Rendez-vous-mag41-2-SR-2.indd 11 11 30/10/14 19:38 À la une On avait envie de prouver qu’on peut être acteur de changement au niveau économique comme au niveau local. Valérie Malhouitre, cofondatrice de Soli’mômes, Rosny-sous-Bois. 410084 12-17-alaune-mag41-4-SR3.indd 12 30/10/14 19:41 Mois de l’Économie sociale et solidaire (ESS) Avez-vous le profil solidaire ? Ils créent de l’emploi. Ils s’attaquent aux inégalités sociales. Ils résistent mieux à la crise. Qui sont ces héros de l’ESS (Économie sociale et solidaire) ? Avoir en bas de chez soi un lieu chaleureux, convivial, où on pourrait venir avec ses enfants, où les plus de 77 ans se sentiraient chez eux. Un endroit ouvert à tous, avec des happenings, des ateliers d’éveil musical, des produits bio. Marie, Guillaume, Mélanie et les autres en rêvaient… avant de se lancer. Leur café culturel qui porte le nom de Grand Bouillon fait partie des 77 structures de l’ESS soutenues par le Conseil général depuis 2012. «Beaucoup de gens nous ont encouragés et ont voulu s’impliquer dans ce projet pour ce territoire!» Pour finir les travaux, chacun est d’ailleurs venu donner un coup de main. «Des peintres, des menuisiers et des architectes ont participé. On a comptabilisé 1900 heures de bénévolat. Certains nous ont donné des meubles, d’autres viennent faire des boutures de plantes. Entrer dans cette aventure rend les gens vivants, les anime. Ça fait plaisir!» Et si l’ESS c’était ça… une économie en plein essor qui bouillonne, expérimente. Une économie inventive avec des valeurs, des idées. Et, surtout, du partage. L’ESS is more Tous les ans, en novembre, on fête l’Économie sociale et solidaire, un secteur qui regroupe l’ensemble des AMAP (Associations pour le maintien d’une agriculture paysanne), des SIAE (Structures d’insertion par l’activité économique) qui ont, pour certaines, participé aux chantiers des nouveaux collèges de Seine-SaintDenis, des traiteurs (Baluchon à Romainville), des épiceries exotiques et équitables (Andines à Saint-Denis) ou bio (Popote-coop à Noisy-le-Sec), des clubs sportifs (parc d’équitation du Château Bleu à Tremblay-en-France), des associations de quartiers Lire le dossier (Femmes solidaires à Stains), sur l’insertion des ateliers de couture (La Main professionnelle seine-saint-denis.fr Fine à Saint-Denis) sans oublier /10466 les nombreuses associations qui +web Par Isabelle Lopez Photographies Éric Garault travaillent à l’insertion des publics les plus éloignés de l’emploi. Ou encore des sociétés coopératives dans le domaine de l’écoconception, du recyclage ou de la récupération, du design, de la communication, de la formation, comme Kialatok à La Courneuve. Une très très grande famille… Tant et si bien qu’on a du mal à savoir parfois ce qu’est réellement l’ESS. Pour y voir plus clair, une loi-cadre adoptée le 21 juillet 2014 permet d’en préciser les contours. Pour faire partie de la grande famille de l’Économie sociale et solidaire, les entreprises doivent être utiles socialement, gérées démocratiquement, et leurs profits doivent être limités ou encadrés. Les liens qui font du bien Pourquoi par exemple le café culturel Grand Bouillon fait-il partie de l’Économie sociale et solidaire? D’abord parce qu’il est organisé en association loi 1901, comme 92% des entreprises de l’ESS dans notre département. Ensuite parce qu’il peut prouver avoir une utilité sociale et culturelle. Il a tissé de multiples partenariats avec le CCAS (Centre communal d’action sociale) de sa ville, va proposer des ateliers en direction des ados, des seniors, pour promouvoir l’art numérique et la musique. En choisissant de donner la priorité aux personnes et à l’emploi plutôt qu’au profit, de privilégier le local et la coopération entre acteurs plutôt que l’hyperconcurrence, l’ESS est-elle une filière d’avenir? Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Entre 2007 et 2011, les effectifs salariés se sont envolés: +12,7% sur le territoire départemental contre +2,1% en Île-de-France, pour atteindre 31543salariés en 2011. Valérie Malhouitre cofondatrice de Soli’mômes qui a aussi reçu le soutien du Conseil général, en est persuadée : « Pour moi l’Économie sociale et solidaire est vraiment un levier de développement économique. Et c’est aux pouvoirs publics de s’en saisir. (…) On a créé la Scop (Société coopérative et participative) en 2012. N°41 NOVEMBRE - DÉCEMBRE 2014 SEINE-SAINT-DENIS 410084 12-17-Alaune-mag41-4-SR3.indd 13 13 31/10/14 19:14 Aujourd’hui on est neuf salariés. En 2015 nous doublerons notre effectif.» Tout le monde veut croire à l’embellie. D’autant que l’ESS est en capacité d’innover. Avec sa crèche-mobile, Valérie Malhouitre a décroché les lauriers nationaux de la Fondation de France. Sa Scop E2S, intervient dans les quartiers, à Bondy et Montreuil, pour venir en aide aux mamans seules, le temps d’une formation, d’un entretien d’embauche, ou juste pour souffler. « On avait envie de prouver qu’on peut être acteur de changement au niveau économique comme au niveau local. Arrêter de subir et se dire qu’il y a des moyens de créer des entreprises, d’innover et d’entrer dans une économie de résistance. » D’ailleurs les Scop résistent mieux à la crise. À profil identique, leur espérance de vie est plus élevée qu’une entreprise classique. L’innovation fait recette De plus en plus de jeunes aspirent à faire partie de cette économie. La prestigieuse école de commerce HEC a ouvert son incubateur social au cœur des 4000 à La Courneuve. Kevin Berkane, jeune diplômé d’HEC y a créé Kialatok : «Nous proposons lors d’ateliers de cuisine d’aborder de manière détendue des questions délicates que personne ne veut aborder: les faits religieux, les inégalités hommes/femmes, le handicap…» De nouvelles formations où le monde de l’entreprise apprend à s’ouvrir aux autres tout en mettant la main à la pâte. Les animateurs-cuisiniers de Kialatok ont été recrutés grâce aux associations de quartier et à France Terre d’Asile. Ils ont la particularité de n’avoir aucun diplôme, d’être très éloignés de l’emploi et de venir du monde entier. Ils entameront le dialogue tout en partageant leur passion, la cuisine, avec les managers d’Adecco, La Poste, Saint-Gobain… autant d’entreprises qui ont signé des chartes en faveur de la diversité. Ce champ de l’Économie sociale et solidaire est particulièrement vaste et hétérogène jusque dans sa manière de se financer qui mêle subventions publiques, participation citoyenne (bénévolat et crowdfunding, voir article page suivante) et recettes propres. Le succès de l’ESS tient tout autant aux services rendus qu’à la promesse qu’elle porte, celle d’une économie innovante dans l’intérêt du citoyen. Kialatok, situé à La Courneuve, propose aux grandes entreprises des ateliers de cuisine du monde dans le cadre de la formation de leurs managers. La formatrice (en rose sur la photo) leur apprend à mettre la main à la pâte. Marie Audoux, Le Grand Bouillon, Aubervilliers. Valérie Malhouitre, Soli’mômes, Rosny-sous-Bois. CRÉER DE L’EMPLOI LOCAL « En Seine-Saint-Denis, le secteur de l’insertion professionnelle est peu développé. C’est pour cela que j’ai eu envie de m’y engager en créant de l’emploi local. » François Dechy, cofondateur de Baluchon. 14 Kevin Berkane, Kialatok, La Courneuve. COOPÉRER POUR PROSPÉRER « L’ESS est avant tout un statut juridique. Pour l’heure, nous sommes une association de loi 1901 mais on voudrait muter en coopérative, précisément en Scic (Société coopérative d’intérêt collectif), quand tout le monde sera prêt » 1 PERSONNE = 1 VOIX « On a voulu expérimenter une nouvelle forme de gouvernance réellement démocratique. La Scop redonne une place à tous les salariés, quel que soit leur statut car une personne = une voix. » HYPER INNOVANTS « Les diplômés des grandes écoles ne veulent pas tous travailler pour un grand groupe ou pour une banque. C’est mon cas. Il faut savoir pourquoi on travaille et à quoi on contribue. Les entrepreneurs sociaux sont hyper innovants car ils essaient de faire beaucoup plus avec beaucoup moins. » N°41 NOVEMBRE - DÉCEMBRE 2014 SEINE-SAINT-DENIS 410084 12-17-Alaune-mag41-4-SR3.indd 14 31/10/14 19:14 Trois questions à... Stéphane Troussel président du Conseil général de la Seine-Saint-Denis Économie, sociale, solidaire : ces trois mots se marientils vraiment bien ensemble ? Jamais ils n’auraient dû être dissociés. C’est le problème qui se pose à notre économie occidentale. Bien sûr, les entrepreneurs ont le droit de faire des promts et des dividendes, mais je pense aussi que l’enrichissement personnel n’est pas le seul motif d’entreprendre. On peut faire autrement avec des conséquences positives sur les personnes et sur le développement des territoires. iers âte. Demandez le programme du Mois de l’ESS Dans le cadre du Mois de l’ESS, le Département organise une journée sur le thème de « L’économie autrement : l’Économie sociale et solidaire, pour un nouveau développement en Seine-Saint-Denis. » Retrouvez les À cette occasion, Guy Hascoët 60 manifestations restituera les résultats de sa organisées dans mission d’accompagnement au le cadre du Mois de l’ESS sur développement de l’ESS seine-saint-denis.fr en Seine-Saint-Denis. L’ancien secrétaire d’État à l’Économie solidaire abordera la question des Pôles territoriaux de coopération économique (PTCE), un exemple de structuration de l’ESS. +web Lundi 24 novembre toute la journée au golf du parc de La Poudrerie à Livry-Gargan. Et, pour continuer à naviguer en solidaire sur le web : Un guide du créateur d’entreprise en ESS en Île-de-France www.avise.org/sites/default/Ôles/.../2012_LAtelier_ GuideCreateurEss.pdf Un stage, un job dans l’ESS www.vosvaleursfontcarriere.fr/ Scoop sur les scop : 266 sociétés coopératives d’intérêt collectif www.les-scop.coop/sites/fr L’EES, un secteur en pointe dans notre département ? Plus que cela encore… L’Économie sociale et solidaire n’est ni une mode ni une lubie. Elle est l’une des réponses d’avenir face aux difficultés. Entre 2007 et 2011, le nombre de salariés a progressé de plus de 12 % en SeineSaint-Denis, et on peut dire que ce secteur a mieux résisté à la crise que les entreprises traditionnelles. Elle contribue à civiliser un peu mieux l’économie et à faire réussir la société plus globalement. Si nous avons besoin de croissance et d’un secteur entrepreneurial traditionnel, nous avons aussi besoin d’une mise en adéquation entre les besoins économiques et les besoins sociaux. « L’Économie sociale et solidaire contribue à faire réussir la société plus globalement. » Comment le Conseil général peut-il s’inscrire dans ce dispositif ? C’est le rôle des collectivités que de soutenir le développement économique. La mobilisation pour l’emploi est importante pour le Conseil général. Dans le cadre du mois de l’Économie sociale et solidaire, un appel à projets est lancé pour soutenir les projets les plus innovants issus du monde de l’ESS. Le Conseil général aide les structures sélectionnées à développer leur activité, à optimiser leurs débouchés économiques, à développer les chantiers d’insertion. Leur rôle est fédérateur, et au bout du compte tout le monde s’y reconnaît… Propos recueillis par Sabine Cassou N°41 NOVEMBRE - DÉCEMBRE 2014 SEINE-SAINT-DENIS 410084 12-17-Alaune-mag41-4-SR3.indd 15 15 31/10/14 19:14 UN DIPLÔME ESS À NOISY-LE-GRAND À l’université de Marne-laVallée, les étudiants peuvent préparer un master Management de l’insertion par l’Économie sociale et solidaire (MIESS). Un niveau bac+5, accessible aux titulaires d’une licence générale. Un diplôme pour former les responsables de demain des régies de quartier, des chantiers d’insertion, des ESAT (Établissements et services d’aide par le travail, anciennement CAT), des associations intermédiaires, et plus largement des entreprises solidaires. UN APPEL À PROJETS En 2012, le Département a lancé un premier appel à projets ESS à titre expérimental et distingue 14 lauréats. L’année suivante, il a réceptionné 74 dossiers de candidatures. Parmi eux, 28 structures ont été soutenues par le Département. Dynamiques, innovantes et socialement utiles, elles représentent aujourd’hui une force économique non négligeable, soit 316 emplois dont 205 postes à temps complet. En 2014, pas moins de 35 projets seront accompagnés. UNE LOI-CADRE Pour se voir reconnaître dans le champ de l’Économie sociale et solidaire, les entreprises doivent désormais justimer de la poursuite d’un objectif d’utilité sociale, d’une gouvernance démocratique ou participative démnie par des statuts et d’une 16 gestion au but lucratif limité ou encadré. Environ 200 000 associations, mutuelles, fondations ou coopératives correspondent à cette démnition et sont reconnues par la loi comme relevant de l’ESS du fait de leurs statuts. La loi-cadre de juillet 2014 s’est également ouverte à une nouvelle catégorie d’acteurs : les sociétés commerciales qui doivent elles aussi respecter ces principes. OÙ TROUVER DES AIDES ? Deux dispositifs d’accompagnement sont plébiscités par les acteurs de l’ESS. Le Dispositif local d’accompagnement (DLA) géré par la FOL 93, aide les associations, Scop et Siae (structures d’insertion par l’activité économique) à développer leurs activités et pérenniser leurs emplois. L’association Garances aide au mnancement de projets ESS. Elle propose différents outils dont un fonds de garantie bancaire, des prêts à taux zéro, des formations qui permettent de rassurer les banques et de partager les risques. Soutenues par le Conseil général, ces structures se trouvent à Bobigny. – Fédération des œuvres laïques (FOL 93) 119, rue Pierre-Sémard (Tél. : 01 48 96 25 25). – Garances, 191 avenue Paul-Vaillant-Couturier, dans les locaux de la Chambre de commerce et d’industrie de SeineSaint-Denis (Tél. : 01 48 96 13 13). La Parade Métèque a réuni la somme nécessaire à son existence grâce aux bonnes volontés des gens autour d’elle. Connaissez-vous le crowdfunding* ? Quel est le point commun entre la maternité des Lilas, la Parade Métèque de Romainville à Pantin et le café culturel Grand Bouillon à Aubervilliers ? Vous… généreux donateurs qui avez cru au projet. Via les plateformes de crowdfunding vous avez même participé à leur financement. La maternité des Lilas a ainsi pu récolter les fonds nécessaires à sa campagne de soutien. La Parade Métèque a réuni la somme espérée en fédérant autour d’elle des gens de bonne volonté. Et Grand Bouillon à Aubervilliers a largement dépassé les 6000 euros qu’il s’était fixés. Les 172 internautes (à l’heure où nous écrivons ces lignes) étaient invités dès son ouverture. Là, les euros investis furent changés en contrepartie bien gouleyante: boissons offertes et planches de charcuterie à déguster entre amis. Mettre la main à la poche pour des projets qui ont du mal à voir le jour: l’idée est tellement séduisante que les plateformes de crowdfunding viennent de dépasser le million de contributeurs cet été. La finance participative a le vent en poupe! *Kisskissbankbank, Bulb in Town, Hellomerci ou encore Arizuka soutiennent à leur façon l’Économie sociale et solidaire avec leur site internet de financement participatif (en anglais crowdfunding). 150 MILLIONS c’est le chiffre d’affaires d’UTB. Cette Scop du bâtiment installée à Pantin depuis 1993 emploie 1 000 collaborateurs. N°41 NOVEMBRE - DÉCEMBRE 2014 SEINE-SAINT-DENIS 410084 12-17-Alaune-mag41-4-SR3.indd 16 31/10/14 19:15 Incollables L’ÉCONOMIE SOCIALE ET SOLIDAIRE (ESS) : UNE ÉCONOMIE EN PLEIN ESSOR RÉPARTITION DE L’EMPLOI EN FRANCE L’ESS EN SEINE-SAINT-DENIS 1 salarié sur 10 travaille dans le secteur de l’ESS 31 543 salariés L’ESS : 23 % DE CROISSANCE EN 10 ANS EN FRANCE 125 Economie sociale en base 100 Secteur privé en base 100 120 +12,7 % de salariés 115 entre 2007 et 2011 dans le département au lieu de 2,1 % en Île-de-France 110 105 100 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 www.economie-sociale-solidaire.gouv.fr 440 000 emplois créés en 10 ans en France 600 000 emplois 1805 € Salaire moyen brut des salariés de l’ESS de moins de 30 ans LES SECTEURS DE L’ESS EN SEINE-SAINT-DENIS EN 2013 3 251 établissements 167 Coopératives 18 Fondations 60 Mutelles 3 006 Associations à renouveler pour 2020 (départs à la retraite) Sirene-Insee INSEE - CLAP 2011 Observatoire-ess-iledefrance.fr, CNCRES N°41 NOVEMBRE - DÉCEMBRE 2014 SEINE-SAINT-DENIS 410084 12-17-alaune-mag41-4-SR3.indd 17 17 30/10/14 19:41 Service public L’Observatoire régional de la santé a remarqué que la baisse de la carie était plus importante en Seine-Saint-Denis qu’ailleurs.» Paul Bissila, responsable du programme de prévention bucco-dentaire 410084 18-21-servicepublic-mag41-SR5-ELU2.indd 18 30/10/14 19:48 Prévention bucco-dentaire 30 ans qu’on a une dent contre les caries Le Département initiait il y a trois décennies un projet : mettre en place un programme de prévention bucco-dentaire en Seine-Saint-Denis. La guerre aux caries était déclarée. Retour sur une mission dont l’efÔcacité ne s’est jamais démentie. Par Nadège Dubessay Photographies Franck Rondot « On va parler de vos dents. Quelques-unes sont déjà tombées ? » Les enfants arborent un large sourire et tous veulent montrer que oui, ils ont perdu des dents de lait. Celui qui pose la question, c’est Bassam Abo Amer, un chirurgien-dentiste qui fait partie de l’équipe bucco-dentaire du service de prévention et des actions sanitaires. Aujourd’hui, il donne une animation dans une classe de CP à l’école élémentaire Paul-Vaillant-Couturier de Romainville. L’affaire est bien rodée. L’homme a de l’expérience et il sait captiver son jeune public. «Et toi, tu n’as jamais eu mal aux dents, Lou?» «Non». «Qu’est-ce que tu fais pour faire attention et ne pas avoir de caries?» «Je me brosse les dents». Bassam Abo Amer dessine une dent géante sur le tableau que les enfants recopient avec les trois couleurs demandées: rouge pour les gencives, vert pour les impuretés après avoir mangé, et bleu pour les acides. Le chirurgien-dentiste explique comment les microbes rejettent de l’acide qui va provoquer les caries. Et puis, avec une énorme brosse à dents, il montre comment éviter cela. Les enfants auront même le droit à une petite chanson qu’ils reprendront en chœur. «Cela fait de nombreuses années que nous accueillons les équipes chargées des actions de santé, explique Olivier Rotoloni, le directeur d’école. Les animateurs ont une approche très ciblée sur les gestes, « Et toi, tu n’as jamais eu mal aux dents, Lou ? » les attitudes qui évitent les problèmes. Nous mesurons l’impact de l’intervention de l’animateur. Il en reste toujours quelque chose.» Pour bichonner les quenottes des petits, le Département s’est donné les moyens de sa lutte en trouvant des partenaires et en mettant en place des actions en crèches, en PMI, dans les écoles bien sûr, mais aussi dans les centres de loisirs. «Trente-deux villes ont signé la convention avec le Conseil général pour développer des actions au niveau local, avance Paul Bissila, chirurgien-dentiste, responsable du programme de prévention bucco-dentaire. Soixante-dix animateurs ont été formés et chaque année, nous touchons environ 45000enfants scolarisés en maternelle et élémentaire.» En PMI et en crèches, l’information Eh oui, les dents de lait aussi ont besoin d’être brossées ! N°41 NOVEMBRE - DÉCEMBRE 2014 SEINE-SAINT-DENIS 410084 18-21-servicepublic-mag41-SR5-ELU2.indd 19 19 30/10/14 19:49 est orientée directement vers les parents. «Les équipes de PMI réalisent un bilan fluoré de la famille. Si l’enfant n’est pas à risque carieux, ce n’est pas la peine de faire une prescription de fluor.» Car avec le temps, les connaissances s’affinent. Terminée l’époque où l’on prescrivait du fluor aux futures mamans. « Nous nous sommes aperçus que cela n’avait aucune utilité. Mieux vaut cibler la prescription en fonction des enfants qui en ont réellement besoin. » Actions envers les plus fragiles Parallèlement, de grandes campagnes d’information sont menées, avec toujours pour souci, comme aux tout débuts, d’instruire, de sensibiliser, de prévenir. Deux guides de santé bucco-dentaire sont ainsi à disposiPour tout savoir sur la prévention tion, l’un des parents, bucco-dentaire, le calendrier des l’autre des profesanimations, rendez-vous sur sionnels de santé. Les seine-saint-denis.fr/rubrique173 enfants ne sont évidemment pas oubliés, avec un livre de contes (voir encadré) et un cahier de jeux qui leur apprend notamment à situer molaires, canines et incisives. Un DVD bucco-dentaire a lui aussi été réalisé par le Département, avec le soutien de l’Agence régionale de santé et la participation de la Caisse nationale d’assu- +web Paul Bissila, responsable du programme de prévention bucco-dentaire rance maladie, mais aussi de l’inspection académique et des équipes techniques des villes participant au programme. Ce support pédagogique est destiné à la formation des animateurs de prévention. Aujourd’hui, l’expérience aidant, l’équipe bucco-dentaire essaie de proposer une action mieux ciblée vers les populations les plus en difficulté, tout en maintenant le cap d’une prévention généralisée sur le département. «Toutes les études au niveau mondial montrent une progression au niveau de la santé bucco-dentaire, poursuit Paul Bissila. Nous ne sommes plus dans la situation des années 80ou 90. La courbe s’est inversée. Ainsi en 1996, l’Observatoire régional de la santé a remarqué que la baisse de la carie était plus importante en Seine-Saint-Denis qu’ailleurs (25%).» Comme quoi la ténacité paie. 20 ACQUÉRIR LE PLUS TÔT POSSIBLE LES BONNES HABITUDES « Il faut que les parents et les enfants comprennent que les dents de lait se soignent aussi, d’abord pour le confort de l’enfant, mais aussi pour son alimentation. Imaginons que les dents de lait, cariées, s’abîment considérablement… Plus moyen de manger ! Pourtant, la période de diversiÔcation alimentaire est très importante. Et il faut bien que l’enfant ait une bonne dentition pour bien manger. C’est donc tout son développement qui est en jeu. Ce n’est pas si anodin que cela pour un enfant de perdre ses dents très tôt car elles sont malades. Et puis l’enfant doit être sensibilisé à prendre soin de ses premières dents aÔn qu’il acquière le plus tôt possible de bonnes habitudes. On ne va pas attendre ses six ans, lorsque ses dents déÔnitives vont commencer à pousser pour qu’il se sente concerné par le brossage des dents, ça serait trop tard. » N°41 NOVEMBRE - DÉCEMBRE 2014 SEINE-SAINT-DENIS 410084 18-21-servicepublic-mag41-SR5-ELU2.indd 20 31/10/14 19:17 Le point de vue de... Michèle Bailly « Une démonstration d’hygiène bucco-dentaire qui ne manque pas de mordant... Le programme de prévention bucco-dentaire mené en partenariat avec un grand nombre de villes de Seine-Saint-Denis s’articule autour de 3 axes: l’éducation aux bons gestes d’entretien et de brossage des dents, une attention particulière à l’alimentation et l’accès aux soins dès l’apparition des premières dents de l’enfant. Le Conseil général organise des actions de prévention au sein des crèches, des PMI, des écoles et des collèges pour sensibiliser petits et grands à ces enjeux de santé publique. Pour fêter les 30 ans de ce programme bucco-dentaire, des animations ont lieu dans tout le département. L’occasion idéale pour les enfants et les parents d’en apprendre plus sur la santé de leurs dents. » 45 000 -25 % 70 ENFANTS des écoles maternelles et élémentaires du département sont concernés chaque année par la prévention bucco-dentaire. LA BAISSE du nombre de caries en 1996. Conseillère générale chargée de la santé 32 ANIMATEURS buccodentaires interviennent dans les écoles du département. VILLES ont signé un partenariat avec le Conseil général pour participer au programme bucco-dentaire. Droits de l’enfant : la santé aussi Le 20 novembre sera célébrée la Journée internationale des Droits de l’enfant. Parmi ces droits mgure celui à la santé, article 3 de la Convention internationale de 1989. En SeineSaint-Denis, la prévention bucco-dentaire en fait pleinement partie, mais pas seulement. Ici, la politique de santé publique se donne pour mission d’élever le niveau de santé de la population et de réduire les inégalités en la matière. Pour les enfants, cela passe par les 117 centres de PMI au service des enfants de moins de six ans et de leurs familles. Mais aussi pour les plus âgés, par l’espace d’information et de prévention Tête à Tête, qui répond aux interrogations des jeunes de 13 à 25 ans. De son côté, l’Observatoire départemental des violences envers les femmes, prend en considération la protection des enfants au même titre que celle des femmes. Ainsi, la Mesure d’accompagnement protégé (MAP) des enfants permet l’encadrement du droit de visite du père et propose un dispositif sécurisant pour tous lorsqu’il existe un contexte de violences conjugales. Un dispositif à titre expérimental vient d’être mis en place pour prendre en charge les enfants mineurs lors d’un féminicide ou d’un homicide au sein d’un couple. N°41 NOVEMBRE - DÉCEMBRE 2014 SEINE-SAINT-DENIS 410084 18-21-servicepublic-mag41-SR5-ELU2.indd 21 21 30/10/14 19:49 26 septembre 2014 La Courneuve Signature de la promesse de vente du terrain départemental de la NoueFondrière entre le Conseil général et l’entreprise ECT. En projet, une plateforme technique de traitement et de compostage des déchets verts. 16 octobre 2014 Montreuil En partenariat avec l’Éducation nationale, le Conseil général a organisé une soirée de bienvenue aux nouveaux enseignants des collèges. Ils ont pu assister à une pièce de Yan Duyvendak au Nouveau Théâtre de Montreuil. 2 octobre 2014 Bobigny Le président du Conseil général s’est rendu au centre régulateur du Samu 93, à l’hôpital Avicenne, pour rencontrer les personnels. Il y a rappelé l’importance de tous les services publics dans un département aux problématiques sociales aigües. 5o du 6s 25 ho per 9 octobre 2014 Bagnolet Les nouveaux locaux d’Orange Business Services ont été inaugurés en présence de Claude Bartolone président de l’Assemblée nationale, Stéphane Richard PDG d’Orange, Tony Di Martino maire, Stéphane Troussel, Gérard Cosme président d’Est Ensemble, Razzy Hammadi député et Philippe Galli préfet de la Seine-Saint-Denis. 410084 22-23-Photos elus-mag41-3-SR-ELU6.indd 22 31/10/14 18:34 13 me Co 5 octobre 2014 Villepinte/Aulnay-sous-Bois Le raisin, la vigne et les saveurs mis à l’honneur dans les allées du parc départemental du Sausset. Un voyage gustatif pour le plus grand bonheur des familles… 6 septembre 2014 Rosny-sous-Bois En présence de nombreuses personnalités, 2500 habitants de Rosny ont participé à une marche blanche pour rendre hommage aux victimes de l’explosion d’un immeuble, au cours de laquelle huit personnes sont mortes et onze autres ont été blessées. 13 octobre 2014 Pantin Une charte du paysage, des usages et de l’aménagement du canal de l’Ourcq a été signée par Stéphane Troussel, président du Conseil général, des élus de la Seine-Saint-Denis ainsi que des élus parisiens. 410084 22-23-Photos elus-mag41-3-SR-ELU6.indd 23 7 octobre 2014 Le Forum départemental pour l’emploi des jeunes s’est tenu au Stade de France. Dans des métiers différents, plus de 4 000 emplois ont été proposés aux jeunes du département, par de nombreuses entreprises. 31/10/14 18:36 Téléphone d’alerte : de la réalité à la Ôction FICHE PRATIQUE FILM En novembre 2009, l’Observatoire et ses partenaires mettaient en place le téléphone portable d’alerte, dispositif d’urgence amn d’améliorer la protection des femmes en très grand danger. La ministre des Droits des femmes annonçait en février 2013 sa généralisation à l’ensemble du territoire national. En Seine-Saint-Denis, le bilan de cette expérimentation est très positif : il permet d’éviter des contacts physiques entre la femme victime et son agresseur, et lui procure un sentiment de sécurité en lui indiquant que le danger a été pris en compte par la justice. Il favorise aussi véritablement le travail d’accompagnement. À l’occasion des 10 ans des Rencontres Femmes du monde en Seine-SaintDenis, un court métrage de mction a été réalisé par Virginie Kahn. À voir sur le site du Conseil général à partir du 18 novembre. +web Retrouvez le programme des Rencontres, le mlm et l’interview de la réalisatrice sur seine-saint-denis. fr/11485 Enfants en situation de handicap L’accueil pour tous Où? Tous les enfants en situation de handicap peuvent bénéficier des modes d’accueil de la petite enfance, collectifs (crèches et haltejeux) ou individuels (assistant maternel ou garde d’enfant à domicile). Comment? Pour accueillir un enfant en situation de handicap, les crèches bénéficient d’un accompagnement par l’Instance de médiation et de recours (IMR) du service départemental de la Protection maternelle et infantile (PMI). C’est le cas également pour les assistants maternels, dont certains peuvent en outre intégrer le dispositif Trait d’union proposé par le Conseil général et la Caisse d’allocations familiales et recevoir une formation complémentaire. LUMIÈRE ! L’OURCQ ÉCLAIRÉ Les cyclistes verront plus clair sur la piste cyclable du canal de l’Ourcq! Le Département installe en effet des candélabres entre la RD 44 et la passerelle de la gare à Sevran. Le revêtement a aussi eu droit à son coup de neuf. Le montant des travaux s’élève à 257000 euros et le chantier sera terminé à la fin de l’année. Une nouvelle tranche de travaux débutera fin 2014 entre l’ex-RN370 et l’écluse. Quelles aides? Les structures collectives peuvent obtenir une aide de la Caf pour accueillir les enfants jusqu’à cinq ans révolus. Les parents qui emploient un assistant maternel bénéficient pour leur part du Complément mode de garde et, sous certaines conditions, de l’Allocation départementale d’accueil du jeune enfant (Adaje). En savoir plus… Vous trouverez les informations dont vous avez besoin dans le guide réalisé par seine-saint-denis. le Conseil général fr/10436 et la Caf, auprès de votre Caisse d’allocations familiales ou dans votre centre de PMI. S. C. +web Repères & témoignages sur le handicap Quel mode d’accueil pour mon enfant ? TRAVAUX Les abords du collège sécurisés Au Blanc-Mesnil, le Département a sécurisé les abords du collège Jacqueline-de-Romilly. Les trottoirs ont été élargis pour faciliter la circulation des piétons et un arrêt de car a été aménagé. L’intersection entre la RD 41 (avenue Aristide-Briand) et la rue Iqbal-Masih a été sécurisée par l’installation d’un carrefour à feux tricolores. Le montant des travaux s’élève à 303 000 euros. N°41 NOVEMBRE - DÉCEMBRE 2014 SEINE-SAINT-DENIS 410084 24-29-Servicepublic-mag41-3-SR-ELU3.indd 25 25 31/10/14 19:23 Mobilisation Femmes du monde contre la violence Les Rencontres internationales Femmes du monde en Seine-Saint-Denis fêtent leurs 10 ans. Une décennie de partage d’expériences par-delà les frontières pour protéger les femmes. Les Rencontres Femmes du monde en SeineSaint-Denis ont été créées par le Département via son Observatoire départemental des violences envers les femmes. Dix ans que des femmes venues d’Europe, d’Afrique, d’Amérique ou d’Asie témoignent, apportent leurs expériences. Le théâtre de l’Opprimé invente des alternatives à la violence. Partage d’expériences Ces échanges fructueux sont suivis d’actions concrètes qui améliorent leurs conditions de vie. C’est souvent lors de ces Rencontres que des protocoles sont signés. Là pour lutter contre les mariages forcés, ici pour l’ordonnance de protection, et cette année pour la création d’un diplôme universitaire « violences faites aux femmes », ainsi qu’un travail particulier pour accompagner les femmes victimes d’abus sexuels. Enfin, dix ans que des conventions sont actées afin de renforcer et élargir les dispositifs de l’Observatoire. Cette année, alors qu’en France députés et sénateurs ne partagent pas le même avis sur la question, Lise Tamm, procureure générale du Parquet international de Stockholm et Simon Haggström, inspecteur de police et chef du groupe Prostitution, présenteront les effets de la pénalisation du client d’actes sexuels en Suède. L’après-midi, Bintou Founé Bouaré, présidente de Wildaf/Mali expliquera comment les femmes victimes de viol dans le nord du Mali sont prises en charge et accompagnées. Une soirée festive est organisée le 22 novembre à Bondy. Quatre troupes du Théâtre de l’Opprimé venues d’Inde, de la Réunion, du Portugal et de France mettront en scène la lutte contre toutes les formes de violences faites aux femmes. Les Rencontres Femmes du monde se déclinent également du 19 au 5 décembre dans vingt-six villes du département, avec un spectacle, un débat et des témoignages de personnalités étrangères. 24 Le point de vue de... Gilles Garnier « Conseiller général chargé de l’Observatoire départemental des violences envers les femmes La Seine-Saint-Denis était bien seule quand elle s’est engagée contre les violences faites aux femmes. Sans l’opiniâtreté d’Ernestine Ronai, cette politique publique n’aurait pas vu le jour. Depuis, le législateur et le gouvernement s’en sont inspirés. Mais après un début tonitruant, le gouvernement est «taiseux» sur le sujet. La réforme territoriale nous a enlevé la compétence générale. Alors demain, qui mènera cette lutte? L’État, la région, la métropole, les territoires? Je ne sais pas. Mais tant qu’une femme sera victime, des femmes et des hommes, des associations, des collectivités locales et des institutions se lèveront et lutteront pour une société d’égalité réelle et de justice. » N°41 NOVEMBRE - DÉCEMBRE 2014 SEINE-SAINT-DENIS 410084 24-29-Servicepublic-mag41-3-SR-ELU3.indd 24 31/10/14 18:40 Chrono Collèges 24 heures dans la vie de Louise Michel Entièrement reconstruit par le Conseil général, le collège Louise-Michel à Clichy-sous-Bois est l’un des 12 nouveaux établissements inaugurés cette année. Par Christophe Lehousse Photographies Jean-Luc Luyssen 09:15 Jonathan Reuff, prof de maths, initie ses élèves de 6e3 aux valeurs d’abscisses. Il s’appuie notamment sur son vidéoprojecteur interactif. « Ça permet de capter leur attention, même si ça ne remplace pas un cours », explique-t-il. 09:15 Pendant le cours, Nawufal Mohamed, assistant pédagogique, passe derrière chaque élève pour un soutien. « C’est valorisant et puis ça me fait plaisir », explique cet étudiant à Sciences Po, ancien élève à Clichy-sous-Bois. 10:00 10:45 Vive la récré ! Marwa, Salma et Lynda font les folles dans la cour. Interrogées sur les nouveaux locaux, elles se disent ravies. « C’est bien, c’est spacieux. Et pour la rentrée 2015, on aura aussi une nouvelle piscine. » 10:50 Aujourd’hui en français, la classe se divise en deux. Une moitié se consacre à la rédaction du journal du collège. Sous la direction de Juliette Fournier, Bamake et quelques autres planchent sur la Une du numéro de novembre. 10:50 11:45 12:30 14:00 Assis devant l’un des douze ordinateurs du CDI, Bakary cherche des informations sur son pays d’origine, le Sénégal, pour un exposé. « J’ai appris des choses intéressantes sur la cuisine, je pense que je vais leur parler du mafé », dit-il. 26 Direction la nouvelle cantine. Le repas – carottes râpées en entrée, semoule sauce champignons, légumes et petit suisse en dessert – a été confectionné dans la cuisine centrale adjacente et réchauffé dans les locaux du collège. Changement de salle. À Louise-Michel, les cours durent 45 minutes, pour permettre de dégager du temps pour les TPE (travaux personnels encadrés). Dans sa salle déjà bien décorée, Stéphane Périer, prof d’anglais, fait un contrôle. Pendant ce temps, d’autres comme Thiriksha travaillent la lecture et la compréhension écrite à partir du livre de Daniel Pennac, L’Œil du loup. Émilie Picou, leur professeur de lettres insiste pour qu’ils y mettent le ton. Pour aujourd’hui, c’est Ôni : l’après-midi, ce sont les profs qui sont formés à l’utilisation des nouveaux outils numériques : vidéoprojecteurs, tablettes, imprimantes 3D, etc. Eux aussi reviennent sur les bancs de l’école. N°41 NOVEMBRE - DÉCEMBRE 2014 SEINE-SAINT-DENIS 410084 24-29-Servicepublic-mag41-3-SR-ELU3.indd 26 31/10/14 19:24 Que fait la SeineSaint-Denis pour… … les propriétaires à revenus modestes? Le dispositif Rénov habitat 93 vient en aide aux propriétaires à faibles revenus qui souhaitent procéder à des travaux d’amélioration de leur habitat. Ce n’est pas parce qu’on est propriétaire qu’on a toujours les moyens de rénover son habitation. Les propriétaires occupants de Seine-Saint-Denis à revenus modestes ou très modestes qui désirent améliorer la performance énergétique de leur logement peuvent s’appuyer sur Rénov’ habitat 93. Une aide qui s’adresse aussi aux propriétaires qui doivent aménager leur demeure en prévision d’une possible perte d’autonomie. Procédure simplifiée Ce dispositif remplace l’ancien ACGPO (Aide du Conseil général aux propriétaires occupants) qui a été simplifié et décliné à une plus grande échelle. «Ce système favorise une synergie des aides et une simplification des dépôts de dossiers pour les particuliers», explique Sébastien Freyburger, chef du bureau de l’habitat privé au Conseil général. Une personne qui souhaiterait par exemple améliorer la performance énergétique de son logement bénéficie d’une procédure plus simple: le dépôt de son dossier auprès de l’Agence nationale de l’habitat (ANAH), principal financeur des améliorations de l’habitat à l’échelon national, équivaut désormais à un dépôt auprès du Conseil général, alors que les deux démarches n’étaient pas liées auparavant. D’une manière générale, avec Rénov habitat 93, le Conseil général applique désormais les critères de l’ANAH: en cas d’amélioration de la performance énergétique, pour les travaux supérieurs à 10000 euros, l’aide peut s’élever à 10% du coût total des travaux pour les propriétaires très modestes et 5% pour les propriétaires modestes. Mais il faut toutefois que les travaux réalisés garantissent un gain d’au moins 25% dans la consommation d’énergie. Une aide à partir de 60 ans En ce qui concerne l’aménagement pour prévenir la perte d’autonomie, elle s’adresse aux bénéficiaires de l’Aide départementale personnalisée d’autonomie (ADPA). Un ménage très modeste aura alors droit à une prise en charge de 30% du coût total des travaux et un ménage modeste à 20%. Et alors que cette dernière aide ne s’adressait auparavant qu’aux personnes de plus de 65 ans, la barrière d’éligibilité est désormais abaissée à 60 ans. «C’est une sérieuse avancée, estime Sébastien Freyburger. Dans « Sans cette subvention, je n’aurais sans doute pas engagé des travaux aussi conséquents. Au départ, je comptais seulement changer ma chaudière pour des questions de sécurité. Mais là, je peux changer la chaudière, la VMC et mes fenêtres, ce qui va nous permettre de diminuer de moitié notre facture énergétique annuelle. » Mathieu Froger, futur bénéÔciaire de l’aide Rénov habitat 93, résidant à Noisy-le-Sec un département comme la Seine-SaintDenis où les propriétaires occupants ont des profils plus modestes qu’ailleurs, cette aide a une vraie pertinence.» Depuis le 1er septembre, 80 demandes ont déjà été déposées auprès de la délégation locale de l’ANAH. Christophe Lehousse Pour contacter le bureau de l’habitat privé du Département: 01 43 93 87 22 / 76 99 ou 87 31 N°41 NOVEMBRE - DÉCEMBRE 2014 SEINE-SAINT-DENIS 410084 24-29-Servicepublic-mag41-3-SR-ELU3.indd 27 27 31/10/14 19:25 Recrutement MÉDECINS DE PROTECTION MATERNELLE ET INFANTILE (H/F) ÉDUCATEURS DE JEUNES ENFANTS DIPLÔMÉS D’ÉTAT (H/F) VOS MISSIONS VOS MISSIONS VOS MISSIONS Au sein d’une équipe pluridisciplinaire, elles se répartissent entre les activités cliniques (consultations en PMI, bilans de santé en écoles maternelles, suivi sanitaire et préventif en crèches), les activités spécifiques à la protection de l’enfance et les actions de santé publique. Vous participez à la mise en œuvre d’une politique départementale dynamique qui s’inscrit dans un partenariat très développé. VOTRE PROFIL Doctorat en médecine, spécialité ou qualification en pédiatrie, en pédopsychiatrie ou en santé publique. À défaut, recrutement de généralistes selon le décret 92-785 du 6 août 1992. Sous la responsabilité de la directrice de crèche, l’éducateur de jeunes enfants travaille dans le cadre du projet d’établissement. Il participe au sein de l’équipe à l’élaboration et à l’évolution du projet éducatif. Son rôle auprès des enfants, des parents et dans l’équipe est primordial VOTRE PROFIL Diplôme d’État d’éducateur de jeunes enfants obligatoire. Connaissance des modes d’accueil petite enfance. DIRECTION DE L’ENFANCE ET DE LA FAMILLE. Cadre d’emplois des éducateurs territoriaux de jeunes enfants (réf. LE MAG/ ERH5/CRECHE/EJE) VOTRE PROFIL Diplôme d’État de puéricultrice, diplôme conforme aux directives européennes. AUXILIAIRES DE PUÉRICULTURE DIPLÔMÉS (H/F) INFIRMIERS (H/F) VOS MISSIONS Vous êtes affecté dans une crèche départementale. VOS MISSIONS VOTRE PROFIL Vous travaillez dans un centre départemental de PMI dans une équipe pluriprofessionnelle, vous participez aux missions départementales de prévention et de promotion de la santé de la famille et de l’enfant. Vous organisez et coordonnez les activités, vous assurez la gestion du Centre et de l’équipe, vous encadrez les auxiliaires de puériculture, vous réalisez des visites à domicile et apportez votre concours à la formation des assistants maternels. DIRECTION DE L’ENFANCE ET DE LA FAMILLE Cadre d’emplois des puéricultrices territoriales (Réf.: LE MAG/ERH5/PMI/DIR) DIRECTION DE L’ENFANCE ET DE LA FAMILLE. Cadre d’emplois des médecins territoriaux (réf. LE MAG/ERH5/PMI/ MEDECIN) Vous exercez dans les centres départementaux de dépistage et de prévention sanitaire; vous dispensez des soins curatifs sur prescription médicale et réalisez les actes de prévention et de dépistage (IST, VIH, tuberculose, vaccinations). Vous mettez en œuvre les actions collectives de prévention prévues dans les programmes de santé publique et le projet de service. DIRECTEUR DE PMI (H/F) VOTRE PROFIL ÉDUCATEURS SPÉCIALISÉS DIPLÔMÉS D’ÉTAT (H/F) VOS MISSIONS Sous l’autorité du responsable de circonscription d’aide sociale à l’enfance, vous êtes chargé de mettre en œuvre et de suivre les actions et prestations d’aide sociale, de prévention et de protection. Titulaire du diplôme d’État, connaissances en santé publique, permis B souhaité. VOTRE PROFIL DIRECTION DE LA PRÉVENTION ET DE L’ACTION SOCIALE Cadre d’emplois des inmrmiers territoriaux de catégorie A (Réf. : LE MAG/DPAS/INFCDDPS). DIRECTION DE L’ENFANCE ET DE LA FAMILLE Cadre d’emplois des assistants socio-éducatifs. (réf. LE MAG/ERH5/ASE/ EDUCSPE/14 17) Titulaire du certificat d’aptitude aux fonctions d’auxiliaire de puériculture, certificat d’aptitude professionnelle d’auxiliaire de puériculture ou diplôme d’État d’auxiliaire de puériculture. DIRECTION DE L’ENFANCE ET DE LA FAMILLE. Cadre d’emplois des sages-femmes territoriales. (réf. LE MAG/ERH5/CRECHE/AP) Diplôme d’État d’éducateur spécialisé indispensable. POSTULER [email protected] Consulter les offres d’emploi du Département sur www.seine-saint-denis.fr 28 ou candidatures à monsieur le président du Conseil général, Pôle personnel et relations sociales, ERH 5, 93006 Bobigny Cedex N°41 NOVEMBRE - DÉCEMBRE 2014 SEINE-SAINT-DENIS 410084 24-29-Servicepublic-mag41-3-SR-ELU3.indd 28 31/10/14 18:41 Emploi RÉUSSITE Innovation récompensée La Bourse des Crédits, créée il y a deux ans par le Pantinois Arsalain El Kessir, est une entreprise spécialisée dans la distribution de produits mnanciers (crédit immobilier, assurances et regroupement de crédits). Qualimée de « future pépite de l’économie française » par le magazine L’Express, la start-up fait en effet partie du top 100 du classement (95e position) des Entreprises d’Avenir, sélectionnées par le magazine et le cabinet EY. AIDE AUX ENTREPRENEURS Bus de la création d’entreprises Dans son bus itinérant, BGE PaRIF va à la rencontre des aspirants créateurs d’entreprise pour leur présenter l’ensemble du dispositif d’accompagnement en création ou développement d’entreprises de son réseau francilien. Les conseillers reçoivent sans rendez-vous et gratuitement. Prochaines dates du lundi 17 au vendredi 21 novembre à Livry-Gargan et du lundi 24 au vendredi 28 novembre à Bondy. PRIX La Grande Famille du Droit Pour la 2e année, le cabinet d’avocats Ngo Cohen Amir-Aslani & Associés décerne le prix La Grande Famille, destiné à soutenir les étudiants des IUT de Bobigny, Saint-Denis et Villetaneuse voulant se former à l’entreprise. Stéphanie Makoumbou, Célia Morel, Louise Houzet, Cyntia Krzakowski, Mustapha Kocyigit, étudiants de 1e année, seront formés au sein du cabinet. Réseau social L’association Roissy Entreprises a créé grand-roissy.com pour faciliter les contacts et le travail entre les entrepreneurs ainsi que les associations du Grand Roissy. À noter les deux rubriques Emploi et Logement. www.grand-roissy.com INSERTION PROFESSIONNELLE Paris 8, tremplin vers l’emploi D’après le classement établi par les journaux Le Monde et Le Nouvel Observateur auprès des étudiants de master, Paris8 Vincennes-Saint-Denis est deuxième des universités françaises pour l’insertion professionnelle de ses diplômés en lettres, langues et arts, et septième pour ses diplômés en sciences humaines et sociales. N°41 NOVEMBRE - DÉCEMBRE 2014 SEINE-SAINT-DENIS 410084 24-29-Servicepublic-mag41-3-SR-ELU3.indd 29 29 31/10/14 19:25 Ils et elles font la SeineSaint-Denis Avec Béatrice, cela se passe très bien. Elle est toujours attentionnée. Quand mon mari était encore là, elle venait trois heures, ce qui me permettait de faire mes courses, l’esprit tranquille.» Suzanne Addario, 80 ans 410084 30-35-ilsfontlaSSD-mag41-SR4.indd 30 30/10/14 20:07 Evolia 93 se bat pour le maintien de l’aide à domicile « Je veux rester chez moi » Une plateforme départementale structure et soutient la Ôlière de l’aide à domicile en Seine-Saint-Denis. «Evolia 93 est un opérateur technique, présent sur le terrain, qui vient en appui à la politique sociale du Conseil général. Cette plawww.evolia93.fr teforme fédère les associations, entreprises et CCAS qui eux-mêmes exercent des services auprès des personnes âgées et handicapées», explique sa directrice Céline Blondeau. Depuis sa création en 2008, Evolia porte un regard attentif sur les besoins qui émergent en Seine-Saint-Denis, afin d’accompagner au mieux le développement de secteurs en pleine expansion. Celui de la dépendance explose, avec en filigrane le soutien aux aidants à domicile et leur besoin accru de professionnalisation. «Car voilà l’enjeu de demain, insiste Céline Blondeau. De plus en plus, les personnes âgées l’expriment fortement: elles souhaitent rester chez elle, à domicile, le plus longtemps possible.» Un lieu de ressources et d’échanges Régulièrement, la plateforme basée à Pantin, propose donc des rencontres individuelles et collectives aux responsables d’associations. «Il est utile pour ces dirigeants de trouver un lieu ressources où ils puissent échanger sur leurs pratiques, participer à des groupes de travail sur des thématiques très précises. Nous organisons également des formations en Reportage chez direction des responsables Suzanne, 80 ans de secteur qui sont en prise seine-saint-denis.fr directe avec les personnes /11483 âgées et leurs familles.» Une démarche qualité indispensable pour le bien-être des personnes âgées et de leurs aidants. +web Par Claude Bardavid Photographies Patricia Lecomte Amélie Cailliez, directrice de ASSIAD (Association pour les soins inÔrmiers à domicile). « Notre association a vu le jour à Montreuil en 1985. Une soixantaine d’aides à domicile et d’aides-soignantes y travaillent. Dès que je suis confrontée à une difÔculté, je me tourne vers la plateforme Evolia et leur service juridique. Pour nous, leur présence est indispensable. » Unique en France Au ml du temps, une logique de partenariat s’est installée, avec la mise en place d’une borne de lecture mutualisée pour les chèques emploi service ADPA mis en place par le Conseil général. « Trois millions de chèques correspondant à trois millions d’heures sont lus ici, explique la responsable de la plateforme. 14 structures départementales ont décidé d’acquérir ensemble cet outil plus efmcace, plus rapide et plus sécurisé. Et c’est Evolia 93 qui pilote cette dynamique ! » Dispositif unique en France, il illustre la réelle coopération qui peut exister entre services d’une même mlière. 92 2 000 C’EST LE NOMBRE de structures que fédère Evolia 93 sur le territoire de la Seine-Saint-Denis. C’EST LE NOMBRE des salariés intervenant dans le département, au sein de ces 92 structures. N°41 NOVEMBRE - DÉCEMBRE 2014 SEINE-SAINT-DENIS 410084 30-35-ilsfontlaSSD-mag41-SR4.indd 31 31 30/10/14 20:07 FORMATION L’école des DJ Passer derrière les platines et réaliser un jingle, une émission de radio, votre premier podcast, un vidéo-clip ça vous tente ? L’école DJ Eanov propose plusieurs formations – DJ, son, audiovisuel, compositeur, ingénieur du son, etc. – du niveau débutant au professionnel certimé par un diplôme bac+2. DJ Eanov school 35 avenue de Lattre-deTassigny 93800 Épinay-sur-Seine Rens.: 01 49 51 92 85 [email protected] BADMINTON Aulnay s’offre la championne du monde Pour leur cinquième saison parmi l’élite du championnat Interclubs Top 12, les Aulnaysiens du CBAB peuvent compter sur l’espagnole Carolina Marin, la championne d’Europe et du monde en titre. À 21 ans, elle a battu en mnale la championne olympique en titre et numéro un mondial Li Xuerui. Carolina sera d’un précieux secours pour 32 les Ducks d’Aulnay dans cette compétition par équipe et mixte. Le CBAB s’entraîne notamment au gymnase du Havre, construit par le Département pour les élèves du collège SimoneVeil et ouvert également aux associations hors temps scolaire. Prochain match à domicile le 29 novembre contre Fos-sur-Mer. La sélection Instagram Vous aussi venez poster vos photos de la Seine-Saint-Denis sur Instagram en suivant le hashtag #SSD93. Infos sur : www.cbab.fr SANTÉ SOLIDARITÉ Par Anastasia FAYE alias @fayeanast A la fête de Saint-Denis... Découvrez toutes les photos sur instagram.com/seine_saint_denis ou scannez ce QR code J’ai fait un rêve… bleu À l’hôpital RobertBallanger à Aulnay, l’association Rêve bleu aide les personnes hospitalisées lors de leur retour à domicile. Elle facilite leurs démarches pour obtenir un lit médicalisé, une aide ménagère, la constitution d’un dossier d’allocations, etc. Martine Hermans, sa vice-présidente, tenait à ajouter une compétence au Rêve bleu. Mal-voyante elle-même, elle a créé La Phocéenne, un espace ressource pour la basse vision. Elle conseille et montre toutes sortes de matériels apportant plus de confort au quotidien pour la lecture, l’écriture, la téléphonie adaptée, l’informatique et donne aussi des adresses utiles. Association Rêve bleu, hôpital Robert-Ballanger 01 49 36 71 23 poste 40 59, du lundi au vendredi de 10h à 18h Solidarité Grâce aux Pères Noël verts, le Secours populaire français propose aux enfants et aux familles en difficulté des jouets, des livres, des colis alimentaires festifs... Contactez la fédération du Secours populaire de Seine-Saint-Denis et avec un don ou avec du temps, donnez un coup de main au Père Noël! www.secourspopulaire.fr N°41 NOVEMBRE - DÉCEMBRE 2014 SEINE-SAINT-DENIS 410084 30-35-ilsfontlaSSD-mag41-SR4.indd 32 30/10/14 20:07 Thomas Cailley, jeune réalisateur installé depuis trois ans à Montreuil, a rencontré le succès dès son premier long métrage, Les Combattants, une histoire d’amour et de survie. Par Christophe Lehousse Photographie Frédéric Stucin / Pasco & Co Portrait Le Cailley du cinéma Thomas Cailley est comme ses personnages: il Puis, après trois ans de dur labeur en compagnie de son frère David, lui aussi Montreuillois et chef opéraa de la suite dans les idées. Comme Madeleine, l’héteur, naissent Les Combattants, comédie au ton enlevé roïne des Combattants (sorti le 20 août dernier), qui n’a que le mot de survie à la bouche. Ou comme Manu, et qui se déroule dans les Landes. «Je pars souvent du le protagoniste de son court métrage Paris Shanghai, paysage comme source d’inspiration», dit d’ailleurs qui ne rêve que de son voyage. Pour Thomas Cailley, Thomas Cailley. Et même s’il a grandi à Bordeaux et sa l’idée fixe s’est très vite appelée: faire des films. «Ado, région, il n’exclut pas de faire un jour un film sur son j’écrivais déjà de petites histoires, raconte le département d’adoption. «Je m’y promène jeune homme de 34 ans, regard noir et barbe Trois dates beaucoup. Ce que j’aime à Montreuil, c’est la naissante. J’ai continué plus tard, en écrivant 1980 Naissance à Clermontlumière et le relief. La vue sur Paris depuis le Ferrand (Auvergne). pendant les vacances. Mais c’était frustrant, je parc des Guilands est fascinante: c’est comme n’avais pas assez de temps. Alors j’ai décidé de 2007 Entre à la Femis une ville qui sortirait de la forêt. Pour moi, ces à Paris. me donner les moyens et de ne faire que ça.» décors font partie d’une sorte de mythologie Après un passage par Sciences-Po Bordeaux, 2011 S’installe contemporaine.» à Montreuil. Sortie de Paris il se lance dans une nouvelle aventure, en enSi ses films ne mettent pas à la porte la poéShanghai, coÔnancé par trant à la prestigieuse Femis (Fondation eurosie et la fantaisie, loin de là, Thomas Cailley le Département. affirme vouloir faire un cinéma proche du péenne des métiers de l’image et du son), spécialité scénarios. En réel. De sa génération, il dit notamment: «On 2011, cela donne un premier est une génération qu’on a abreuvée de l’idée de crise, court métrage, Paris Shande fin de tout. Du plein emploi, des énergies fossiles, des Retrouvez une interview ghai, en partie financé par le idéologies, des ours polaires. Si mes deux films disent de Thomas Cailley sur Conseil général de la Seineune chose, c’est bien qu’il y a un sens à trouver, mais qu’il seine-saint-denis.fr Saint-Denis, puisqu’il habite ne faut pas le chercher seul. C’est dans l’altérité qu’on le /11130 trouve.» désormais à Montreuil. +web N°41 NOVEMBRE - DÉCEMBRE 2014 SEINE-SAINT-DENIS 410084 30-35-ilsfontlaSSD-mag41-SR4.indd 33 33 31/10/14 19:28 BERTRAND BRUYAT LÉOKADIE ÉKOUÉ « Cela m’a transformé ! » C’est ainsi que Bertrand Bruyat, 43 ans, parle de son premier cours de yoga, il y a dix ans. Depuis, il n’a cessé de le pratiquer et l’enseigne désormais au sein du centre Karuna, mais aussi à la maison d’arrêt de Villepinte. « Cela m’a intéressé car, dans ma conception de la société, je ne voulais pas avoir de zones d’ombre, explique Bertrand. Ce sont des élèves comme j’ai l’habitude d’en avoir. La plupart d’entre eux viennent pour une activité douce. Ils découvrent que cela va au-delà, que quelque chose s’est passé dans leur tête, un effet de détente, de bien-être. » Et c’est d’autant plus important que le cours cible les plus fragiles des détenus, à qui le yoga « permet de libérer la pression ». « J’essaie de leur donner l’énergie pour une pratique personnelle, ajoute-t-il, et que ça les transforme. » Pour lui, « ce n’est que du bonheur ». « Répondre aux besoins au plus vite et au plus près. » C’est pour cette raison que l’ethno-psychologue Léokadie Ékoué a créé Ahuefa International en 1996. « Il fallait quatre à six mois pour obtenir une consultation, explique-t-elle. Je trouvais ça insupportable. » À Pantin, son association apporte une aide psychologique aux jeunes et aux familles, en tenant compte de leur culture. Psychologue et anthropologue, la directrice y propose une approche qu’elle a mise au point : la médiation ethno-clinique. En binôme, un interprète et un psychologue viennent en appui des travailleurs sociaux « quand leur travail piétine pour des raisons de sens ». « La culture, précise-t-elle, est la modalité par laquelle nous avons accès à l’individualité, le point à partir duquel nous produisons du sens. Et en étant deux, nous ne renvoyons pas à la toute-puissance. Ça nous réussit. » Et pas seulement à l’équipe ! Il enseigne le yoga en prison Elle est ethno-psy dans les quartiers « J’ai décidé de faire ce jeu qui apporte du plaisir à la suite d’une rencontre avec une personne déÔciente visuelle. » RAWAD SALAMÉ Il rend accessible le jeu vidéo « Mon but est qu’ils accèdent aux bienfaits du yoga, à l’attention à soi et aux autres, à l’équilibre. Ça marche pas mal. » 34 L’informatique est son truc, mais il a décidé d’y ajouter un supplément d’âme qui lui a valu en juin un prix du Challenge interuniversitaire handicap et technologie. À la mn de ses études, Rawad Salamé s’est en effet orienté vers le master technologies et handicap de l’université Paris 8, un diplôme « assez unique en son genre, qui vient, dit-il, apporter une utilité et rendre le métier intéressant. » C’est dans ce cadre qu’il a obtenu son prix, plus précisément pour son projet de « livre dont vous êtes le héros », qui intègre différents dispositifs le rendant jouable par des malvoyants et des malentendants. « Il n’y a pas de menu, détaille-t-il, mais une fonction 7 en 1, une synthèse vocale, un système de sécurité du clic, etc. Et une personne qui n’a pas de handicap va en promter car la résolution, le son, l’ergonomie... sont améliorés. En fait cela promte à tous ! » « Je n’étais pas faite pour la recherche. J’avais besoin de faire face à la souffrance. Ça a été le tournant de ma vie. » N°41 NOVEMBRE - DÉCEMBRE 2014 SEINE-SAINT-DENIS 410084 30-35-ilsfontlaSSD-mag41-SR4.indd 34 30/10/14 20:08 La salle Jean-Houdremont à La Courneuve « Le service jeunesse de La Courneuve – notamment Bruno qui s’occupait de nous – avait organisé à la salle JeanHoudremont un concert avec l’association Banlieues Bleues. Je devais avoir douze ans, j’étais en 6e et avec mes copines on a eu la chance de partager la scène avec des chanteuses de Brooklyn. On étaient accroupies devant ces Ôlles, de grandes blacks, avec ces grosses voix de gospel. On en rêvait de chanter comme ça plus tard. C’était incroyable de vivre cette expérience. C’est mon premier souvenir de chant. » +web Retrouvez l’interview d’Amel Bent sur seine-saint-denis.fr /11342 Le parc départemental Georges-Valbon « Le parc de La Courneuve, c’est toute ma vie… Les piqueniques en famille, la Fête de l’Humanité… Je crois qu’on l’a sillonné de long en large et en travers. Je le connais par cœur. » Amel Bent Quatre dates 1985 Naissance à l’hôpital Bichat, Paris 18e 2004 Elle Ônit troisième de l’émission La Nouvelle Star 2006 Ma philosophie est vendu à 900 000 exemplaires Bientôt dix ans de carrière pour Amel Bent. Celle qui a grandi à La Courneuve se sent toujours chez elle en Seine-Saint-Denis et revient pour nous sur les lieux de son enfance. Propos recueillis par Isabelle Lopez Photographies Sylvain Hitau, Laetitia Tura/le bar Floréal, Michel Derouault Les 4 000 « J’ai vécu à Renoir, puis à Presov, je fréquentais l’école Romain-Rolland, ensuite j’ai déménagé vers la Cité d’Inter et là j’étais en primaire à Louise-Michel. Ensuite, le collège Politzer, mais je traînais avec les Ôlles de Raymond-Poincaré car ma MJC était dans le coin. J’ai eu une enfance heureuse, très belle en plein milieu des 4 000. Je n’ai jamais ressenti l’insécurité. Je ne me suis jamais fait insulter parce que je portais une jupe. Je n’ai jamais eu de problème en Seine-Saint-Denis. J’étais très bien à JacquesBrel et à Politzer. Ça a été plus difÔcile pour moi quand je me suis retrouvée au lycée à Paris. » N°41 NOVEMBRE - DÉCEMBRE 2014 SEINE-SAINT-DENIS 410084 30-35-ilsfontlaSSD-mag41-SR4.indd 35 35 30/10/14 20:08 Tribunes GROUPE SOCIALISTE, GAUCHE CITOYENNE Plan Petite Enfance : le Département investit 80 millions d’euros pour les tout-petits EMMANUEL CONSTANT Président du groupe L’ accueil des enfants de moins de 3 ans reste une préoccupation majeure pour les familles de Seine-Saint-Denis. Après avoir créé 5000 places d’accueil depuis 2008, nous poursuivons une politique ambitieuse à la hauteur du label «Département ami des enfants» qui vient d’être délivré à la Seine-Saint-Denis par l’Unicef. Rendu possible grâce à une gestion financière assainie, le Plan Petite Enfance et Parentalité adopté le mois dernier prévoit un investissement sans précédent de 80 millions d’euros et remédie à une inégalité historique entre les communes en affec- tant des moyens supplémentaires aux villes non dotées de crèches départementales. À horizon 2020, ce plan Petite Enfance financera 2500 nouvelles places en crèches et 1000 places en accueil individuel. Il permettra aussi la réalisation d’importants travaux dans 43 crèches départementales, 6 PMI et 9 circonscriptions d’Aide sociale à l’enfance. L’abstention stérile de l’UMP et l’opposition démagogique de l’UDI sur ce plan qui profitera à tous les habitants révèlent leur éloignement des problèmes quotidiens des familles. GROUPE EUROPE ÉCOLOGIE LES VERTS En route vers la Cop 21 ! JEAN-FRANÇOIS BAILLON Président du groupe L a Seine-Saint-Denis accueillera la Convention sur les changements climatiques le 30 novembre 2015. C’est une échéance cruciale: elle doit aboutir à un nouvel accord international sur le climat, afin de maintenir le réchauffement mondial en deçà de 2°C. C’est l’occasion de rappeler l’engagement ferme de tous les élu-e-s écologistes du département qui agissent au quotidien pour préserver votre environnement, votre santé et développer la création d’emplois durables et non délocalisables. Pour nous, écologistes, c’est le résultat d’une politique volontariste menée par nos élu-e-s Aline Archimbaud et Jean-François Baillon. Avec environ 31200 emplois directs en 2011, le territoire de la Seine-Saint-Denis enregistre une forte hausse de +11,5% des effectifs de l’Économie Sociale et Solidaire contre seulement +3,2% pour la Région. Rien que cette année, le soutien du Département permettra la création de 198 emplois dont 43 créations nettes en CDI, 16 pérennisations de CDD en CDI et 101 emplois d’insertion, d’ici à 3 ans. Voilà le résultat d’une politique de création d’emplois pérenne et respectueuse de l’environnement. GROUPE COMMUNISTE, CITOYEN, FRONT DE GAUCHE, POUR UNE TRANSFORMATION SOCIALE ET ÉCOLOGIQUE Démocratie en danger PIERRE LAPORTE Président du groupe 36 E n mars 2015, les élections départementales auront lieu dans un contexte de réforme territoriale, inquiétant pour les services publics et la démocratie. Le gouvernement prévoit la suppression progressive des départements alors même qu’ils développent des politiques de proximité adaptées à vos besoins en faveur de l’enfance, des familles, des personnes âgées ou handicapées… Et ceci dans le but de diminuer encore des dépenses pourtant indispensables de votre quotidien! Les compétences des départements sont menacées. Et la préparation de ces élections se déroule dans la plus grande improvisation avec de nombreuses questions qui sont loin d’être résolues: quels seront les moyens financiers et humains affectés? Qu’adviendra-t-il des recours à propos du redécoupage des cantons?... Pire: Valls annonce la fin de l’envoi postal des professions de foi et des bulletins de vote pour les remplacer par une publication sur internet, privant de leurs droits tous les citoyens sans connexion à Internet. Quel mépris pour la démocratie! Il est temps que le peuple reprenne le pouvoir par les urnes. N°41 NOVEMBRE - DÉCEMBRE 2014 SEINE-SAINT-DENIS 410084 36-37-TRIBUNES-mag41-SR.indd 36 30/10/14 20:26 Tribunes LA SEINE-SAINT-DENIS POUR DEMAIN–GROUPE UMP Quand un maire et conseiller général pallie aux manquements du Conseil général CLAUDE CAPILLON ai inauguré à Rosny-sous-Bois la halle Maire de Rosnydes sports au collège Langevin-Wallon. sous-Bois Conseiller Rien que de plus banal, me dira-t-on, général de mais ce serait méconnaitre l’historique de cet Seine-Saintéquipement. Mon prédécesseur et moi-même Denis J’ nous sommes battus pendant des années pour obtenir cette halle, les collégiens ne pouvant décemment pratiquer leur sport dans un local sans aération, et sans vestiaire décent. Malgré les promesses, le Conseil général n’a jamais donné suite. Dans le même temps, on annonce des ouvertures de nouveaux collèges, ce qui est bien en soi, mais ce gymnase n’a même pas fait partie du plan de rattrapage des équipements sportifs. J’ai donc décidé, en tant que maire, de faire construire cette halle. Les conseils généraux et chaque collectivité, devraient se recentrer sur leurs compétences et que je sache, les collèges et tout ce qui les concerne, dépendent des départements et non des communes. Il serait temps que les choses changent. UNION DES DÉMOCRATES ET DES INDÉPENDANTS – UDI Vous aimez la politique de François Hollande ? Vous adorerez celle du PS en Seine-Saint-Denis ! STÉPHANE SALINI Président du groupe Drancy S top aux promesses non tenues! Après la hausse record du chômage en France, l’augmentation massive des impôts et, en coup de grâce, la réforme désastreuse des rythmes scolaires pour nos enfants, le gouvernement socialiste continue le reniement permanent de ses engagements! Les Français subissent depuis plus de 2 ans cette politique injuste du PS. Avec quels résultats? + d’impôts! - de services! En Seine-Saint-Denis, le PS c’est aussi ça: • + de 750 millions d’euros de hausse d’impôts depuis 2008! GROUPE SOCIALISTE, GAUCHE CITOYENNE Conseil général, 3 esplanade Jean-Moulin 93000 Bobigny groupe.socialiste.cg93@ gmail.com Fax : 01 43 93 77 50 01 43 93 93 53 LES ÉLU-E-S DU GROUPE Michèle Bailly, Emmanuel Constant, Claude Dilain, Michel Fourcade, Daniel Guiraud, Mathieu Hanotin, Bertrand Kern, Danièle Marini, Frédéric Molossi, Gilbert Roger, Gérard Ségura, Sylvine Thomassin, Stéphane Troussel, Corinne Valls. GROUPE EUROPE ÉCOLOGIE LES VERTS Conseil général, 3 esplanade Jean-Moulin 93000 Bobigny LES ÉLU-E-S DU GROUPE Aline Archimbaud, Jean-François Baillon • aucune construction de crèches départementales et un manque critique de places d’accueil! • baisse de service continue! • suppressionde50%del’aidepourlacarteImagin’R! • + 65% d’augmentation de taxe foncière! • jusqu’à + 100% d’augmentation des tarifs dans les cantines scolaires! • + 166% de hausse du forfait Améthyste pour les personnes âgées et les handicapés! • suppression de l’aide à l’achat d’un ordinateur pour les élèves de 6e! Il est temps d’arrêter l’arnaque! Changez! Rejoignez l’UDI! GROUPE COMMUNISTE, CITOYEN, FRONT DE GAUCHE POUR UNE TRANSFORMATION SOCIALE ET ÉCOLOGIQUE Conseil général de la Seine-SaintDenis. Hôtel du Département 93006 Bobigny Cedex groupe-communiste-cg93@ wanadoo.fr elusfrontdegauchecg93.fr Fax : 01 41 50 11 95 01 43 93 93 68 LES ÉLU-E-S DU GROUPE Bally Bagayoko, Pascal Beaudet, Belaïde Bedreddine, Josiane Bernard, Hervé Bramy, Gilles Garnier, Florence Haye, Jean-Jacques Karman, Pierre Laporte, Jean-Charles Nègre, Jacqueline Rouillon, AbdelMadjid Sadi, Azzedine Taïbi. LA SEINE-SAINT-DENIS POUR DEMAIN – GROUPE UMP 3, esplanade Jean-Moulin 93 006 Bobigny Cedex [email protected] UMP Seine Saint Denis @umpcg93 01 43 93 93 42 LES ÉLU-E-S DU GROUPE Raymond Coënne Montfermeil Katia Coppi Les Pavillons/Bois Jean-Michel Bluteau Villemomble Michel Teulet Gagny Martine Valleton Villepinte GROUPE UDI [email protected] UDI Conseil général de la Seine-Saint-Denis @UDI_CG93 www.udi-cg93.fr 01 43 93 47 53 LES ÉLU-E-S DU GROUPE Élisa Carcillo Le Bourget-Drancy Dugny Hervé Chevreau Épinay-sur-Seine Jacques Chaussat Aulnay-sous-Bois Pierre Facon Neuilly-Plaisance N°41 NOVEMBRE - DÉCEMBRE 2014 SEINE-SAINT-DENIS 410084 36-37-TRIBUNES-mag41-SR.indd 37 37 30/10/14 20:26 Mémoire Depuis le début du 20e siècle, les immigrés espagnols sont tellement nombreux à habiter près des usines qui les embauchent à la PlaineSaint-Denis qu’on a mni par appeler un de ses quartiers la Petite Espagne. Que s’est-il passé à la Petite Espagne? Entre l’avenue du Président-Wilson à Saint-Denis et le canal à Aubervilliers, le quartier de la Petite Espagne a accueilli pendant un siècle les réfugiés économiques et politiques de ce pays. Une histoire qui va devenir un spectacle. Par Isabelle Lopez Photographies Archives municipales de Saint-Denis Ils sont là, dans la grande salle du théâtre de La Commune, réunis par la Petite Espagne. Milagros, Luisa, José, Maria, rejoints bientôt par Alfonso, Andreina et Teresa. Encore timidement, ils font connaissance, se racontent dans leur langue. Comment poussés à fuir le franquisme, la misère, attirés par la liberté, ils sont arrivés ici dans ce beau pays. La chorégraphe Maguy Marin les écoute. C’est avec ces Espagnols qu’elle va créer un spectacle mêlant danse et théâtre dont elle a le secret. Elle les écoute avec attention et bienveillance, les encourage à chanter les chansons de leur enfance. Un cocon linguistique aux odeurs de mandarine, de madeleine et de café. Maguy Marin est espagnole elle aussi: «C’est important de savoir ce qui s’est passé.» Mais que s’est-il passé à la Petite Espagne? Dans ce quartier de la Plaine-Saint-Denis, les immigrés espagnols sont tellement nombreux, qu’on a fini par l’appeler ainsi. Pourquoi sont-ils venus là? À partir de 1915 les usines manquent de bras. Elles font appel à cette main-d’œuvre, comme la tréfilerie Mouton qui a décuplé sa production de fil de fer barbelé en 14-18. Les Français sont au front. Les Espagnols ne prennent pas part au conflit mais meurent de faim dans les campagnes. Entre l’avenue Wilson et le canal, ils sont plus d’un millier venus d’Estrémadure et du Nord de la Vieille Castille à s’y installer. Ils habitent au pied de leurs usines dans des baraques de fortune. Ils fréquentent la paroisse royale Sainte-Thérèse de Jésus, un théâtre et un dispensaire, cadeaux du roi « Au pied des usines dans des baraques de fortune… » 38 N°41 NOVEMBRE - DÉCEMBRE 2014 SEINE-SAINT-DENIS 410084 38-39-mag41-SR2.indd 38 31/10/14 19:29 Mémoire AlphonseXIII. Sans eau courante ni électricité, les pieds dans la boue dès qu’il pleut, ces jeunes Espagnols vivent dans des conditions de promiscuité et d’hygiène déplorables. Pour loger tout le monde, on construit de ses mains avec ce qu’on trouve: du bois, des parpaings, du mâchefer… On ajoute au besoin un étage aux bicoques. Dans le quartier des passages, entre les rues de la Justice et du Landy, des petits commerces apparaissent. Défendre la République Dès 1922, la Petite Espagne devient trop petite. Les nouveaux s’installent entre les rues Paul-Lafargue, Francis-de-Pressensé et le chemin du Cornillon sur d’anciens terrains maraîchers. Avec la crise de 1929, rejoints par leur famille, ils sont plus de 3000 à la Plaine-Saint-Denis. En juillet 1936, de l’autre côté des Pyrénées, la guerre civile éclate suite au coup d’État du général Franco. À la Petite Espagne, dès le mois d’août, des hommes partent se battre pour défendre la République. La solidarité s’organise et des vêtements chauds, des vivres sont collectés pour être envoyés au pays. En février 1939, c’est la retirada («retraite», l’exode des réfugiés de la guerre civile). Les trois départements de la région parisienne sont interdits par décret aux Espagnols. À l’exception de ceux qui retrouvent leurs enfants, leur père ou leur mère. Beaucoup s’engagent dans la Résistance. Le gouvernement français décide même de fermer la frontière de 1946 à 1948. Certains Espagnols perdent alors tout lien avec leurs familles restées au pays. En 1968, plus de 144000 Espagnols habitent l’Île-deFrance. Ceux qui arrivent sont originaires de Galice et d’Andalousie. L’importante crise du logement qui sévit donne naissance à proximité de la Petite Espagne aux bidonvilles du Franc-Moisin et du Cornillon surpeuplés. À la Plaine, les sirènes des usines rythment la vie des ouvriers, qui se sont accoutumés à l’odeur suffocante d’œuf pourri qu’exhale l’usine de soufre SaintGobain. Dans les années 1980-1990, les familles espagnoles quittent le quartier. Les petits commerces tenus par des Espagnols ferment. Avec la construction du Stade de France, le quartier change, les friches industrielles et la plupart des «courras» disparaissent. C’est là «dans ce théâtre en ruine mais magnifique», que le spectacle de Maguy Marin va être joué, au cœur de la Petite Espagne. Là que Luisa, José, Maria et les autres vont tout donner. www.lacommune-aubervilliers.fr Maguy Marin, Chorégraphe. UNE PIÈCE D’ACTUALITÉ AVEC DES AMATEURS SUR LA PETITE ESPAGNE « Il y a encore un an, j’ignorais l’existence de ce quartier. Mais je connais très bien Marie-Josée Maylis (ndlr : la nouvelle régisseuse du théâtre de La Commune) avec qui j’ai une amitié artistique et personnelle. Elle m’a proposé de faire une pièce d’actualité avec des amateurs. Je leur ai dit oui parce que c’est eux. C’est la première fois pour moi. Elle m’a parlé de la Petite Espagne à Aubervilliers. Je me suis rendue sur place. Ce quartier a une histoire complexe, à la fois solidaire et misérable. Un lieu où les gens ont dû s’organiser pour garder leur dignité, s’adapter en faisant preuve d’une capacité d’endurance incroyable. La Petite Espagne est un sujet qui me tient à cœur tout particulièrement. Je suis Ôlle d’immigrés espagnols. La question de l’immigration me touche de façon très intime et très personnelle. D’ailleurs pour moi, l’immigration économique et l’immigration politique, c’est pareil. Comment un pays peut-il laisser Suite de l’interview de Maguy Marin toute une partie sur seine-saint-denis.fr/11518 de sa population dans une misère telle que ses habitants doivent partir ? Pour moi, c’est toujours une question politique. » +web Pour loger tout le monde, on construit les maisons avec ce qu’on trouve : bois, parpaings, mâchefer et on ajoute un étage si c’est nécessaire. À DÉCOUVRIR Pièce d’actualité n°2 de Maguy Marin du 2 au 14 décembre Théâtre de la Petite Espagne, 10 rue Cristino-Garcia à Saint-Denis Réservations : 01 48 33 16 16 La Commune, centre dramatique national Sources : « La Petite Espagne de la Plaine-Saint-Denis 19001980 » de Natacha Lillo (2012) • http://archives.seine-saintdenis.fr/IMG/pdf/la_petite_espagne_html.pdf • www.plainememoirevivante.fr • memorias.faceef.fr N°41 NOVEMBRE - DÉCEMBRE 2014 SEINE-SAINT-DENIS 410084 38-39-mag41-SR2.indd 39 39 30/10/14 20:32 Le Département de la Seine-Saint-Denis vous présente Salon du livre et de la presse jeunesse Seine-Saint-Denis Montreuil www.slpj.fr 30ans, c’est grand? ÉDITION ANNIVERSAIRE er 26 nov. – 1 déc. Invitation également téléchargeable sur www.seine-saint-denis.fr Ne peut être vendue Audrey Calleja pour BelleVille GRATUIT POUR LES MOINS DE ANS Salon du livre et de la presse jeunesse Seine-Saint-Denis Montreuil www.slpj.fr 410084 1-Couv-mag41-5.indd 40 Le Département de la Seine-Saint-Denis a le plaisir de vous offrir une entrée gratuite au Salon (1 visite/1 personne. Toute sortie est définitive) Espace Paris-Est-Montreuil. 128, rue de Paris à Montreuil Accès. Métro ligne 9/arrêt Robespierre (sortie 2, rue Barbès). Bus 102/Arrêt Sorins. Cee invitation est à découper et à présenter directement aux entrées du Salon, sans passer par les caisses : rue Étienne-Marcel. L’entrée au Salon est gratuite pour les - de 18 ans, les demandeurs d’emploi, les personnes à mobilité réduite et leur accompagnateur, les bénéficiaires du RSA, et pour tous vendredi 28 novembre à partir de 16h30 (Nocturne). www.seine-saint-denis.fr w www.seine-saint-denis.fr 30/10/14 19:08