Que sont devenues nos fillettes - Eki-Lib
Transcription
Que sont devenues nos fillettes - Eki-Lib
Que sont devenues nos fillettes? Que sont devenues nos fillettes? Sexe, amour & rock ’n’ roll Nathalie Côté Les compagnies regorgent d’ardeur pour proposer à nos fillettes : vêtements de femme version xxx-small, maquillage, revues, gadgets rose-plus-que-nanane, etc. Pourquoi ? Pour le cash. Les petites filles représentent un nouveau marché à exploiter. Rien de plus. Selon Pierrette Bouchard, chercheure, la valeur atteindrait 170 milliards de dollars par année aux Etats-Unis seulement. Cette réalité a un coût social : nos jeunes filles focaliseront sur leur image (et deviendront probablement des candidates parfaites à la chirurgie esthétique vers 30 ans) ; elles se trouveront toujours trop grosses (10% des petites filles de huit et neuf ans ont déjà fait un régime), elles développeront une fixation sur les relations amoureuses et deviendront dépendantes affectives, elles souffriront d’un manque de confiance en elle, de dépréciation de soi, de perte d’estime de soi et seront fragiles aux abus de toutes sortes. Charmer, plaire, séduire Le principal message reçu par les petites filles consommatrices est le suivant : « Tu dois charmer, plaire, séduire ». À une période de leur vie où la pression par les pairs est grande, on assiste à un retour en force des stéréotypes sexuels et de l’affirmation de la personnalité basée uniquement sur les apparences. Drôles de préoccupations pour une gamine de dix ans. Moi c’est curieux, à cet âge – je dois être bizarre – je grimpais aux arbres. Pas en talons hauts, non, monsieur ! En espadrilles, hé ! Simultanément, nos garçons doivent, à travers ce phénomène, apprendre à respecter, à traiter les filles avec considération, en toute égalité, à ne pas être sexiste, en plus de calmer leurs hormones. Avouons que tout ça porte à confusion… Honnêtement, ça m’attriste de voir que l’enfance s’écourte de plus en plus. Je suis triste pour ces fillettes qui ne prennent pas le temps de vivre leur enfance et qui se réveilleront un jour vieillies trop tôt et désabusées. Je ne sais pas trop comment on est venu là, mais je n’ai pas envie de rester silencieuse. J’en veux à toutes ces Britney Spears chantant « I’m your slave », ces Spice Girls bloquées au stade oedipien, ayant vendu des millions d’albums au nom d’un trompeur « girl power ». Par: Nathalie Côté Que sont devenues nos fillettes? De nombreux sites et autant de magazines exploitent les préadolescentes et les adolescentes. On leur apprend tôt à devenir des objets sexuels pour satisfaire la demande… La ligne entre inciter des enfants à poser comme modèles dans de telles postures et à poser pour un site porno, est bien mince… À preuve, ces quelques photos trouvées sur Internet. Choquant ! Photos trouvées sur les sites suivants, de gauche à droite : www.sandiandfriends.com/gallery.html, www.childsupermodels.com et www.jessithekid.com/suits.html. Pouvons-nous faire quelque chose ? Comme éducateurs, comme adultes préoccupés par l’enfance, nous pouvons faire quelque chose… et nous devons faire quelque chose. Nous devons les protéger, les préserver, les sensibiliser, les éduquer… • Aidons nos fillettes à développer leur jugement critique face aux modes : éduquons-les à la consommation. • Acceptons d’être le pire des parents en ne répondant pas à toutes leurs demandes vestimentaires. • Prenons le temps d’échanger avec elles sur nos valeurs. Expliquons-leur pourquoi vous vois positionnez ainsi. Par: Nathalie Côté Que sont devenues nos fillettes? • Développons leur discernement (il y a des lieux pour s’habiller de certaine façon). • Donnons la priorité au confort et à la santé (évitons le talons périlleux, le piercing à répétition, etc.) • Ayons à cœur de conscientiser nos jeunes à s’affirmer autrement que par les apparences. • Développons les différentes facettes de leur personnalité. Mettons-les en contact avec des expériences favorisant le développement de leur estime de soi, de leur confiance en elle et de la globalité de leur personne. Malgré mes trente quelques années, je me sens tout à coup comme une vieille matante moralisatrice. Mais, bon, je m’assume. Je ne supporte pas l’idée qu’une certaine génération ne connaisse jamais le grand bonheur de rêver, bien assis sur une branche, à son premier french-kiss. Suggestions : • Restez près d’eux. Ces petits grandissent trop vite. Ne les lâchez pas. • Regardez les revues qu’ils consomment. Discutez-en avec eux, sans moraliser, mais en relevant les intérêts en jeux ($), les stéréotypes véhiculés, les dangers que vous y voyez. Permettez-leur de développer leur sens critique. • Écoutez avec eux les clips qu’ils préfèrent. Discutez, commentez, tout en respectant leurs goûts et leurs idées. • Sachez qu’ils ne vous apprécieront pas moins si vous leur faites part de vos idées, de vos opinions ou de vos limites. Si ça se trouve, ils vous apprécieront peut-être même encore plus… Par: Nathalie Côté