Dresde - Leipzig

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Dresde - Leipzig
Dresde - Leipzig
Jean-Michel DUDAY
26 septembre 2013
Saxe
Les origines
• Village de pêcheurs slaves au début du 7ème siècle portant le nom
de "Drezdzany" et signifiant "Les habitants d'une forêt marécageuse
- Sumpfwaldbewohner".
• La colonisation et la christianisation commençèrent en 929 après
que l’empereur du Saint Empire romain germanique, Henri I. ait
vaincu les slaves ; la Marche de Misnie (Meissen) est fondée et une
première forteresse est construite à Meißen, ville qui sera la
résidence principale de la Marche entre 986 et 1423.
• En 1089, encore à Meißen, les 800 ans de la dynastie régnante des
Wettiner débutèrent avec le margrave Heinrich I. (von Eilenburg).
• La première mention écrite de "Dresdene" est datée du 31 mars
1206 marquant ainsi l’acte fondateur de la ville.
Le Moyen-Age
• Dès le 12ème siècle elle est reliée à la rive gauche de l’Elbe (actuelle ville
ancienne) par un pont en bois. Un premier pont en pierre est attesté en
1287 (le plus vieux du genre au monde).
• En 1403, Altendresden devint une ville à part entière avec tous ses droits,
elle est alors renommée "Neustadt"
• Grâce au développement des routes marchandes sur terre et sur l’Elbe la
vie est marquée par un commerce florissant. De plus, Dresden (Nisani) est
un lieu de pèlerinage très connu et apprécié avec l’Eglise "Zu Unser Lieben
Frauen" consacrée à la vierge (à l’emplacement de l’actuel Frauenkirche)
mais aussi avec l’église "Kreuzkirche" et son reliquaire, un éclat de la
Sainte-Croix.
• En 1423, Friedrich I. (der Streitbare), margrave de Meißen reçut le grand
privilège de l’Empereur de porter également le titre et la charge de Princeélecteur de Saxe (Kurfürst von Sachsen) ce qui fit ainsi entrer la Maison de
Wettin dans le cercle très fermé (7) des électeurs de l’Empereur du Saint
Empire romain germanique (jusqu’en 1806).
La Renaissance
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A partir de 1464 les deux frères Ernst et Albrecht de la dynastie des Wettiner se
partagent le pouvoir, mais en 1485, tous les territoires des Wettiner furent divisés
(Leipziger Teilung) pour former une lignée "Ernestine" et une lignée "Albertine".
Dès lors Dresde restera lié à l’histoire albertine (qui prendra fin en 1918), Albrecht
en ayant fait sa résidence permanente.
Après un incendie qui détruisit la moitié de la ville, le duc Georg (1500-39) la fit
reconstruire en plus grand avec l’addition d’une nouvelle fortification (dont la
Porte de Georg).
Une autre période tourmentée pour la Saxe fut la guerre de trente ans (1618-48)
dont elle sortit sans aucune destruction directe mais avec de dramatiques
conséquences économiques en raison de la famine, de la peste et de ses
nombreux morts ! Heureusement, les souverains Wettiner réussirent à relever
Dresde et la rendre encore plus belle…
La réforme luthérienne atteint Dresde en 1539 mais en 1697 le Prince-électeur
Auguste le Fort se reconvertit au catholicisme pour devenir Roi de Pologne sous le
titre de August II.
La période augustine (1696-1756)
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Frédéric-Auguste Ier,
prince électeur de
Saxe, et sous le nom
de Auguste II, roi de
Pologne, dit le Fort
(1696 – 1733)
Frédéric-Auguste II.,
prince électeur de
Saxe, et roi de
Pologne sous le nom
d’Auguste III., (1733
– 1763)
Frédéric-Auguste III.,
prince électeur de
Saxe (1763 – 1806),
puis sous le nom de
Frédéric-Auguste Ier,
roi de Saxe (1806 –
1827)
« La Florence de l’Elbe »
• La période la plus glorieuse de l’histoire de
Dresde débuta en 1697 avec le
couronnement de Frédéric-Auguste Ier
comme roi de Pologne.
• La ville baroque (Neustadt) fut bâtie à
l’emplacement d’Altendresden.
• Dans l’ancienne ville, c’est le Zwinger qui se
construit ainsi que la Frauenkirche et
quelques autres bâtiments.
• Auguste II. planifia également la Cathédrale
qui fut construite par son fils Auguste III., un
roi qui termina d’ailleurs plusieurs autres
projets d’envergure.
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L’image actuelle de Dresde est due en grande
partie à ses deux rois, et immortalisée vers
1750 par le peintre Canaletto (Bernardo
Bellotto) qui peint le paysage de Dresde de la
rive droite de l’Elbe
Bernardo Belotto, Nouveau marché à Dresde,
1750.
Guerre de Sept Ans et XIXème siècle
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La guerre de Sept Ans (1756 - 1763) menée contre la Prusse de Frédéric II mit fin à
la période faste. La ville souffrit particulièrement de la tentative de prise de la ville,
son encerclement et son bombardement en juillet 1760. Elle mit 60 ans pour
retrouver son niveau d’avant la guerre mais s’agrandit durant ces années en raison
des nombreux nouveaux arrivants : français fuyant la révolution et surtout
polonais après la seconde division de la Pologne en 1793.
Le fait marquant la période napoléonienne est que le Prince Frédéric-Auguste III
devint roi de Saxe (Frédéric-Auguste Ier) après l’entrée de la Saxe dans la
Confédération du Rhin (Rheinbund). Après la bataille de Leipzig (16-19 octobre
1813) et la capitulation du maréchal Saint-Cyr, Dresde est occupé par l’armée russe
(17 novembre) puis prussienne du 8 novembre 1814 jusqu’au 7 juin 1815 où le roi
Frédéric-Auguste reprit le pouvoir.
Le développement de la ville (pavage des rues, éclairage au gaz, service postaux,
écoles) se poursuivit sous les rois Anton et Frédéric-Auguste II. Comme dans le
reste de l’Allemagne, les grands accroissements de la population et l’extension de
la ville en dehors des anciennes frontières résultèrent du boum de
l’industrialisation dès 1840 et de la fondation du Second Empire Allemand en 1871
(Dresde devint une des grandes villes de garnison allemandes).
Vers 1900, avec 500 000 habitants, Dresde est la 4ème ville d’Allemagne.
1918 - 2009: Dresde et la Saxe
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La révolution de Novembre 1918 obligea Frédéric-Auguste III. à abdiquer, L’Etat Libre de Saxe est fondé
le 10 novembre par la proclamation du social-démocrate Hermann Fleißner. Le parlement élu en février
1919 (avec droit de vote égal pour les hommes et les femmes dès 21 ans) mit en vigueur les nouvelles
lois fondamentales le 25 février 1919. Différents épisodes parfois noirs marquèrent le jeune état mais
globalement la Saxe et Dresde se développèrent avec de nouveaux quartiers et une population
croissante.
Dès 1929, le NSDAP entre au parlement et en 1934, du fait de la "Gleichschaltung" des Länder
allemands entreprise dès 1933, l’Etat de Saxe cesse d’exister.
Longtemps épargnée par les bombardements , Dresde est totalement anéantie lors des largages de
bombes des 13 et 14 février 1945. Plus de soixante ans ont été nécessaires pour faire disparaître les
cicatrices de ces deux jours.
Sous le contrôle soviétique et en RDA, La Saxe est profondément remaniée. La ville est reconstruite sur
les modèles architecturaux de l’époque mais aussi avec la volonté de faire renaître son centre
historique; la plupart des bâtiments que l’on visite aujourd’hui furent reconstruits et restaurés par la
RDA.
Depuis la réunification du 3 octobre 1990, l’Etat libre de Saxe est formé de trois anciennes
circonscriptions de la RDA (Dresden, Chemnitz et Leipzig) complétées en 1992 par Hoyerswerda et
Weißwasser.
Dresde a vécu depuis une véritable renaissance : quantité de quartiers et de monuments ont été
restaurés, les musées ont été restructurés pour être à la hauteur de leurs richesses et la ville bénéficie à
nouveau d’une réputation internationale quant à la qualité du tourisme attestée par le fort
accroissement du nombre de visiteurs.
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Le seul événement tragique a été les inondations d’août 2002 qui avaient dévasté
le centre-ville. En 2006, Dresde fêta son 800ème anniversaire.
En 2012, elle compte 525 105 habitants. Au classement de la superficie des
grandes villes allemandes, Dresde occupe avec 328,31 km2, la quatrième place
derrière Berlin, Hambourg et Cologne.
La vallée de l’Elbe, classée au patrimoine historique de l’humanité en 2004, en a
été retirée en 2009 du fait de la construction du nouveau pont
(Waldschlößchenbrücke ) inauguré le 24/8/2013.
Richard Peters, Blick vom Rathausturm, 1945.
Ruines de la Frauenkirche.
Visiter Dresde
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Der Zwinger
Der Semper Oper
Die Hofkirche
Die Frauenkirche
Dresde
en 1990
Inondations 2013
Histoire
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7ème-9ème siècles Premier village slave près du confluent de l’Elster et de la Parthe.
1015 Première mention de l’ « urbs Libzi » dans la chronique de l’évêque Thietmar von
Merseburg.
Vers 1165 Le margrave Otto le Riche accorde à Leipzig le droit de cité et le privilège
d’organiser des foires
1212 Fondation du couvent des Augustins de St. Thomas.
1409 Fondation de l’université de Leipzig par des réfugiés de Prague
1481 Marcus Brandis, imprimeur ambulant de Delitzsch, imprime le premier livre à
Leipzig. (Leipzig était, et reste en partie, la plus importante ville d'Allemagne pour le
monde du livre et de l'édition : le premier quotidien du monde est imprimé à Leipzig
en 1660)
1497 L’empereur Maximilien Ier accorde à la ville le privilège impérial d’organiser des
foires, confirmé en 1507. En outre, il confère à la ville le droit d’astreindre les
marchands à vendre leurs marchandises dans la ville pendant un certain temps
1539 la Réforme est introduite à Leipzig par Martin Luther (prédications dans l’église St
Thomas) et par la même occasion dans toute la Saxe Albertine..
• 1765 - 68 Goethe fait ses études à Leipzig.
• En 1806 les troupes napoléoniennes avec le maréchal Davout occupent
Leipzig et en 1813, la victoire décisive des forces alliées sur Napoléon (la
Bataille des Nations) se fera aux portes de la ville.
• Au XIXème siècle Leipzig se modernise. La première ligne de chemins de
fer entièrement à la vapeur est ouverte entre Leipzig et Dresde en 1839.
Entre 1871 et 1895 la population passe de 107 000 à 400 000 habitants.
• Durant la guerre, les bombardements vont anéantir 40% du centre ville et
17% des logements, mais heureusement la ville a pu renaitre tout
particulièrement depuis la réunification allemande effaçant les traces de
la guerre et de la politique de reconstruction socialiste, à savoir d'horribles
bâtiments en préfabriqués qui ont maintenant disparu du centre ville.
Leipzig, ville des Foires
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Leipzig doit à sa position stratégique de Leipzig au carrefour de la Via Regia (Axe Ouest-Est) et
de la Via Imperli (axe Nord-Sud) tradition millénaire du commerce et des foires. En 1165,
Otto le Riche, Margrave de Meissen, avait accordé le privilège de marché mais c’est en 1497
que l'Empereur Maximilien 1 er éleva Leipzig au rang de Foire de l'Empire avec tous les
avantages qui lui sont liés. Le Droit d'étape vint s'ajouter faisant de Leipzig, la plaque
tournante du commerce pour le centre-nord de l'Allemagne géographique actuelle. A
l’encontre de certaines villes qui avaient créé illégalement des foires, en plus d'une amende
en or, un document papal datant de 1515 ajouta une sanction ecclésiastique, et c'est ainsi
que durant des siècles, Leipzig resta une des plus importantes villes de foires d'Europe.
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A partir de 1894, Leipzig transforma (première mondiale) ses foires de
marchandises en foires d'échantillons. Cela signifie que les marchandises n'étaient
plus vendues plus sur place dans les quantités souhaitées mais étaient seulement
présentées comme échantillons : les contrats étaient signés sur place et la
marchandise livrée ensuite comme jusqu'à nos jours. Ce changement radical
entraina une métamorphose profonde du centre ville de Leipzig (centre des foires)
avec la construction par les différents marchands et producteurs, de splendides
bâtiments qui devaient inviter les acheteurs à entrer dans leur foire pour y
découvrir et acheter les produits présentés.
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Depuis 1917, le logo des foires est un double "M" pour MusterMesse (Foire
d'échantillons).
Après la guerre, sous la RDA, les foires (de printemps et d’automne) gardèrent une
certaine importance mais avec un rayonnement limité (90% des visiteurs venaient de la
RDA, 7% des pays occidentaux). Depuis la réunification allemande, l'image des foires et
son fonctionnement a profondément changé avec la construction en périphérie de la
ville des nouvelles foires organisées aujourd'hui par thème et non plus par saison. Les
foires les plus connues sont celles des livres, de l'automobile et le Games Convention.
Ce changement conceptuel a aussi entrainé la transformation des anciennes foires du
centre ville en grands magasins.
Vous l'apprécierez en visitant Leipzig qui est devenu un paradis du shopping (même les
Berlinois y viennent!).
Leipzig, ville de la musique classique
Leipzig est étroitement associé à la musique classique, de nombreux compositeurs y ont vécu
– Johann Sebastian Bach (Maître de chapelle à l'église Saint Thomas de 1723 à 1750),
– Felix Mendelssohn-Bartholdy (on peut visiter sa maison),
– Richard Wagner (qui y est né en 1813)
– Clara Schumann.
• Le Thomanerchor (un chœur de garçons mondialement connu) fut fondé en 1212,
aujourd'hui vous pourrez les entendre lors des Motettes le vendredi à 18 heures et le samedi
à 15 heures.
• L'orchestre du Gewandhaus a aussi une longue tradition; il fut fondé en 1743 avec un
déploiement important à partir de 1781 avec les "Grands concerts" et une nouvelle salle de
concerts pour 500 personnes. Felix Mendelssohn-Bartholdy devint chef d'Orchestre dès 1835
(à l'âge de 26 ans) mais aussi Tschaikowsky, Mahler ou Grieg furent également chef
d'orchestre (invité) au Gewandhaus. Le grand chef d'orchestre à l'époque de la RDA fut Kurt
Masur mondialement connu pour ses talents musicaux mais aussi pour son association avec
la révolution pacifique (Il appela la population à manifester pacifiquement et empêcha une
intervention militaire). Aujourd'hui c'est Riccardo Chailly qui dirige le Gewandhaus et l'opéra.
La bataille des nations
(16 au 19 octobre 1813 aux environs de Leipzig)
Forces en présence
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Grande Armée (190 000 hommes, dont une partie sont des mercenaires saxons), sous le commandement
de l'Empereur Napoleon Ier.
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Coalition prusso-austro-russo-suédoise (330 000 hommes), sous les ordres du général Gebhard Leberecht
von Blücher, du prince Karl Philipp Fürst zu Schwarzenberg et de Jean-Baptiste Jules Bernadotte, prince
héritier de Suède.
La bataille de Leipzig fut la plus grande confrontation des guerres napoléoniennes, et la plus grande défaite
subie par l'Empereur. Durant trois jours, les combats font rage sur le vaste champ, le 16 à Dölitz, à
Markkleeberg, à Wachau, à Liebertwolkwitz, à Groß-Wiederitzsch et Klein-Wiederitzsch, à Möckern ; le 17 à
Gohlis et à Pfaffendorf ; le 18 à Wachau, à Lößnig, à Dölitz.
•
C'est alors que les Saxons et leur artillerie se retournent sans prévenir contre les troupes de Napoléon Ier,
fait unique dans l'histoire de la trahison d'une armée par des alliés sur un champ de bataille !
•
Le retrait français, déjà entamé, se poursuit mais le Génie détruit beaucoup trop tôt l'unique pont assurant
la retraite. Un tiers des forces françaises n'a pas le temps de traverser, et se rend à l'ennemi ou se noie en
tentant de traverser la rivière Weiße Elster à la nage.
•
Les pertes sont énormes, entre 80 000 et 110 000 morts ou blessés des deux côtés. Napoléon Ier a perdu
environ 40 000 hommes, dont le maréchal Józef Antoni Poniatowski et le général Claude-Charles Aubry de
la Bouchardière.
La révolution pacifique "Wir sind das Volk"
La chute du Mur et la réunification allemande n'auraient pu avoir lieu sans le courage
de la population de Leipzig : c'est en effet à Leipzig que tout débuta.
Dès 1981, des personnes se réunirent tous les lundis à l'église Saint-Nicolas pour les
« Prières pour la paix » et de cette action naquirent les manifestations dont la
première eu lieu le 15 janvier 1989 (500 personnes et 53 arrestations) suivie d'autres
manifestions et initiatives.
Le 25 septembre 5000 personnes défilèrent puis 8000 cinq jours plus tard.
Le 2 octobre 20 000 manifestèrent et avec l'intervention brutale de la police, le 9
octobre c'est cette fois 70 000 personnes de toute la RDA qui descendirent dans les
rues. Le moment était décisif soit la police intervenait (scénario de la Place Tienanmen
– 8 000 policiers étaient en place!) ou laissait faire avec ses répercussions politiques
(comment la RDA d'Erich Honecker pouvait-elle survivre à cela?).
"Wir sind das Volk – Nous sommes le peuple". Le célèbre appel des "Six de Leipzig –
dont Kurt Masur, Bernd-Lutz Lang et Peter Zimmermann" pour une manifestation
pacifique et le retrait de la police fit de ce jour un tournant dans l'histoire de la RDA ;
un mois plus tard, le 9 novembre 1989, le Mur de Berlin tomba et le 3 octobre,
l'Allemagne fut réunifiée!
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