Décidément - Pagesperso

Transcription

Décidément - Pagesperso
Décidément,
ces dernières semaines chez
Condor Entertainment, on affiche une forme
olympique, après Star Cruiser, 2033, The
Gundown et juste avant le très attendu «The
Dylan Dog», l'éditeur français se fend d'une
édition DVD et Bluray de «Fading The Cries» de
Brian Metcalf qui devient pour l'occasion "Lord
Of the Light".
LORD OF THE LIGHT
(Condor Entertainment)
Jacob, jeune héros mystérieux qui appartient à
la race des jeteurs de sorts, protège les objets
sacrés depuis la nuit des temps. L’un d’eux
disparu depuis des siècles est retrouvé par
Sarah, une jeune adolescente qui ignore le
pouvoir de l’objet qu’elle détient. Alors que le
sombre Nécromancien lance ses hordes de
créatures maléfiques à la poursuite de
l’adolescente, Jacob vient à son secours et la
guide à travers les souterrains secrets de la
ville. Leur périple pour protéger l’objet sacré ne
fait que commencer.
Jusqu'ici cantonné dans les effets visuels, Brian
Metcalf réalise avec «Fading The Cries» un
vieux rêve, celui de réunir en 94 minutes les
thèmes qui ont marqué son enfance de cinévore
déviant : Zombies, Fantaisie et super héros. Un
cocktail riche en fantastique qui mettra quelques
années avant de caresser nos petits écrans. Le
brave Brian commence en effet à travailler sur
«Lord of the light» (Son titre français) à la fin des
années 90. Il bricole même un teaser afin de
trouver des fonds. Nous sommes en 2002,
l'intérêt des investisseurs est là, mais la magie
n'opère pas encore. Le projet fou de Brian va
même traîner dans les cartons pendant cinq
longues années pour miraculeusement trouver
preneur. Pas de pluie de dollars à l'horizon mais
juste de quoi mettre en boite un B-movie décent
et de convoquer Thomas Ian Nicholas. Un
visage connu puisque le jeune acteur dont la
carrière a débuté à la télévision (dans le soap
«Madame est servie» entre autres) a connu
depuis quelques succès cinéma dont la série
des American Pie ou encore le huitième volet de
la saga «Halloween» (Halloween résurrection).
Pour lui donner la réplique, un spécialiste des
seconds rôles bien connu des fantasticovores :
Brad Dourif que nous ne vous ferrons pas
l'affront de vous présenter.
Lord Of the Light commence assez fort en
s'accrochant au destin de Sarah, adolescent
américaine tourmentée, partie vider quelques
bouteilles dans le voisinage en compagnie de sa
meilleure amie. Une virée nocturne que les deux
jeunes filles en fleur vont payer le prix fort en
tombant sur une bande de morts vivants plutôt
tactiles. Sarah est toutefois sauvée par un bien
étrange personnage armé d'un sabre et
dénommé Jacob. Un improbable croisement
entre The Crow, Woochi le magicien des temps
modernes et Michael Jackson (période
Dangerous) qui lui apprend que les créatures,
envoyées par un redoutable sorcier (Brad
Dourif) convoitent en fait un médaillon que son
oncle disparu (Thomas Ian Nicholas) lui a offert.
Sur ce canevas assez classique, Brian Metcalf
la joue fine et coupe son récit en deux. Nous
suivrons d'un côté l'inévitable affrontement de
Jacob et du Nécromancien, nous découvrirons
de l'autre, le passé de l'oncle de Sarah, écrivain
veuf, face au pouvoir destructeur et magique
d'un vieux grimoire.
bisseux et fougueux, certes très imparfait, mais
nullement infréquentable. Condor ayant eu de
plus la bonne idée de nous présenter la chose
dans son format 2.35 d'origine (Le Zone 1 US
des chez Liongates est parait-il honteusement
recadré), Ecranbis signe cette chronique d'un
3/5 parce qu'elle le vaut bien.
Passé du réalisateur aidant, le scénario de
«Lord of the light» est aussi, voire surtout le
parfait prétexte pour un déluge d'effets spéciaux
numériques. D'après l'aveu de Metcalf lui même,
plus de 1000 plans d'effets visuels criblent sa
bobine (ce que nous n'aurons pas trop de mal à
croire). Problème, le budget de la chose ne
permettant pas de faire de miracles à répétition,
l'étalage de CGI, d'incrustations et d'effets en
tout genre manque ici un peu d'homogénéité. Dit
autrement le meilleur côtoie le pire et si certains
plans donnent à «Lord of the Light» des airs de
superproduction hollywoodienne, d'autres le
renvoient aussitôt dans le fond du panier de l'art
vidéastique. On finit même par se dire que la
bobine
aurait
gagné
à
se
montrer
graphiquement moins généreuse et l'ami Brian,
plus réaliste. C'est d'autant plus dommage que
la réalisation, un poil au dessus des standards
de la production DTV actuelle, tient plutôt la
route à l'image de ses chorégraphies de combat
signées Luke LaFontaine ( Beowulf, The Green
Hornet, Iron Man, Buffy Contre les vampires.)
LE GRAND DEPART
VERS LA LUNE
Reste que le spectacle offert par «Lord Of the
Light» n'inspire jamais l'ennui , mieux se hisse
sans trop de problème au rang de «Serie B
divertissante». Difficile dans ce contexte de
comprendre le rejet quasi unanime de la presse
spécialisée américaine qui semble être passée à
côté des qualités artistiques de ce premier effort
(Aventi)
Les voies de l'édition vidéo sont impénétrables.
Alors que bon nombre de péloches considérées
comme cultes par la quasi totalité des cinévores
déviants n'ont jamais eu droit à des éditions
françaises (L'Atomic Cyborg de Sergio Martino,
le RoboWar de Bruno Mattei, Yor Le chasseur
du futur... la liste est désespérément longue),
certains éditeurs offrent à des bobines à priori
plus dispensables, ou beaucoup moins
attendues, un visa pour le numérique. C'est très
exactement ce qui vient de se passer pour
Rocket to the Moon de Don Sharp... Une petite
comédie fantastique datant de 1967 et restée
jusqu'ici inédite en DVD.
Le professeur Barnum et son fidèle assistant
Tom Pouce fuient les Etats-unis après avoir fait
faillite. Arrivés en Angleterre, ils font la
connaissance du professeur Von Bullow qui leur
propose de prendre part à son nouveau projet.
La création d'un explosif révolutionnaire qui
permettra d'envoyer un vaisseau vers la lune.
Très rapidement, l'invention va faire du bruit et
des hommes d'affaire malhonnêtes vont tenter
de détourner cette nouvelle technique pour
planifier leur grand départ vers la lune.
Si le nom de Don Sharp restera à jamais
associé au cinéma Bis (avec un grand B)
anglais, il l'est au final surtout pour les quelques
œuvres qu'il réalisa pour le compte de la
Hammer comme l'excellent «Baiser du Vampire»
en 1963 ou encore "Raspoutine le moine fou" en
1966 dans lequel il dirige Christopher Lee. On
lui doit pourtant quelques autres bobines dignes
d'intérêt dont une suite de «The Fly»: "La
malédiction de la mouche" ainsi que "Wishcraft"
avec un Lon Chaney Jr en bout de course.
Productions toutes deux estampillées Lippert. Il
travaillera également régulièrement pour le
producteur Harry Alan Tower pour lequel il dirige
à nouveau Lee dans une paire de Fu Manchu (le
masque de Fu Manchu, les 13 fiancées de Fu
Manchu) et en 1967, notre «Rocket to the
Moon» retitré «Le grand départ pour la lune» de
ce côté de la manche.
Réalisé deux avant que Neil Amstrong ne foule
le sol lunaire, Rocket to the Moon s'inspire
assez vaguement de «De la Terre à la Lune» de
Jules Verne tout en se parant des artifices de la
comédie. Le film sortit même sur les écrans
américains sous le titre "Those Fantastic Flying
Fools", certainement en référence à "Those
Magnificent Men in Their Flying Machines", sur
lequel Don Sharp dirigeait (comme c'est
étrange!) la seconde équipe deux ans plus tôt.
L'œuvre située, il nous faut à répondre à la
fatidique question : Que reste-t-il de ce grand
départ plus d'un demi siècle après sa
réalisation? La réponse se doit d'être mesurée
car si le charme suranné de ces quelques 95
minutes est indéniable, on ne peut pas non plus
dire que le film de Don Sharp soit
particulièrement réussi. Mieux, cette course à la
lune, pourtant servie par un casting d'exception,
ne vole pas, à vrai dire, très haut.
Le faute ne revient certainement pas à Sharp
qui se fend ici d'une réalisation appliquée,
consciencieuse (pourrions-nous dire) mais à un
scénario bien trop décousu pour garder le
spectateur à l'abri des griffes de l'ennui. D'autant
plus que le registre burlesque assumé pour ne
pas dire revendiqué par cette farce fantastique
n'arrange rien. Difficile de savoir sur l'humour a
particulièrement mal vieilli ou si le mal est plus
profond (comprenez plus ancien), mais nous
sommes bien obligés que de constater que «Le
grand Départ vers la Lune» ne fait que
difficilement sourire. On se consolera avec une
pléiade d'acteurs talentueux, de beaux décors,
une bande originale somptueuse et le plaisir
indéniable de voir resurgir du passé une œuvre
quelque peu oubliée. Un butin visuel (et sonore)
qui devrait suffire à attiser la curiosité des
aventuriers cinéphiles, mais qui de toute
évidence risque de laisser les autres les pieds
sur terre....
THE GUNDOWN
(Condor Entertainment)
Brandt,
un
mercenaire
escortant
des
prisonniers, fait étape à Dead River. Il s’y lie
avec Cassey, une jeune prostituée, et avec le
patron du saloon. Mais il réalise rapidement que
la ville vit dans la peur: McCain, le caïd local et
sa bande de gueules cassées, font régner leur
loi. Lorsqu’ils s’en prennent à Cassey, Brandt
sait ce qu’il lui reste à faire…
Alors que l'âge d'or du Western est
indiscutablement derrière nous, le genre n'a pas
encore tiré sa révérence, ni sa dernière
cartouche. Le Cow Boy, icône de la conquête de
l'ouest, indomptable porte drapeau de la
mythologie américaine , chevauche à intervalle
régulier l'imaginaire populaire. Certes il est loin
le temps où les échanges de pétoires écrivaient
les plus belles pages du cinéma d'exploitation,
du western B à la production transalpine des
années 60. Reste que l'univers «Far West»,
véritable carte postale cinéphilique sert encore
de décor à quelques productions vidéastiques,
perles DTV et autres incarnations d'un cinéma
bis moderne. Six ans après Ghost Rock (avec
Gary Busey et Adrienne Barbeau), Dustin Rikert
revient faire chanter les colts avec «The
Gundown». Un petit western d'inspiration
classique dans lequel apparaît furtivement (pour
cause de balle perdue) l'homme qui faillit être
Indiana Jones, monsieur Peter Coyote.
a bobine de Rikert s'ouvre sur une prévisible
croisée des destins. A ma gauche, Cole Brandt
qui depuis l'assassinat de sa femme et de sa
fille, arpente le désert de l'Arizona, vivant de la
chasse aux hors la loi. A ma droite, les habitants
de Dead River, une petite ville sous l'emprise de
Travis McCain, un caïd local secondé par Dulce
de la Rosa, cow girl machiavélique et sans pitié.
L'arrivée de Brandt dans ce trou perdu va bien
entendu changer la donne, d'autant plus que
notre mercenaire a la bonne idée de
s'amouracher d'une jeune et ravissante
prostituée Miss May (Allison Gordon) et de
s'apitoyer sur le sort de la veuve locale (Sheree
J. Wilson). Ce décor sentimental planté, Rikert
ne se prive pas d'emprunter le boulevard
situationnel du western... Et de donner à son
personnage principal la panoplie parfaite de
l'impassible justicier au grand cœur. Pour l'anti
conformisme, il faudra donc repasser mais notre
réalisateur maîtrisant parfaitement des codes de
la "cowboyerie"... La sauce ne peine pas à
prendre.
Oui, si "The Guntown" visite les ruelles du ciné
de seconde zone, il le fait avec respect et voire
une certaine élégance. Dit autrement, Rikert ne
se fout pas de son spectateur et bien que son
effort porte un code génétique propre à la
production DTV actuelle, le Far West offert à nos
délicates mirettes ne fait jamais toc. Le casting y
est de toute évidence pour beaucoup. Le sieur
Coyote ferme certes rapidement son parapluie
mais se trouve relayé par une poignée d'acteurs
de talent. William Shockley (Robocop, Show
Girls, Dr Quinn) et Andrew W.Walker ( u dans le
rigolo Laserhawk de Jean Pellerin et un sous
Fast 'n furious titré Fast track no limit) en tête.
Ajoutez quelques jolies filles pas trop farouches,
une paire de gueules cassées, des dialogues
souvent bien trouvés... (du moins dans la VO) et
vous tenez là un bon petit divertissement pour
aficionados du genre.
Ballade un poil conventionnelle mais jamais
tarte, ce "Gundown" ne devrait pas rester dans
les annales, mais trouvera sans aucun doute
dans la mémoire de l'amateur de western un
terrain à conquérir, une place à prendre. Celle
d'une série B sans prétention mais joliment
exécutée. Une bonne surprise pour laquelle
Ecranbis.com n'hésite pas à sortir un 3/5...
PROJET BIOHAZARD
Nous en parlions encore il y a quelques jours
lors de la sortie DVD de «Making Off», l'ultra bis
français connait, démocratisation de la vidéo
aidant, un regain d'activité. Pour les plus
anciens d'entre nous, cette nouvelle vague
convoque en mémoire les souvenirs émus des
Festival du Super 8 Fantastique de Mad Movies
et les années 80. Pour les plus jeunes, elle
constitue une occasion de faire la nique à un
cinéma de genre devenu horriblement timoré.
Dans les caves de l'Ecran Bis, impossible de
décrocher nos mirettes (aussi délicates soientelles) de cette production délicieusement locale.
Et Après nous êtres intéressés aux zombies
Toulonnais de Dead Line, nous avons reçu 2
DVD d'un jeune et prometteur réalisateur
girondin, Anthony Vavasori. Voyage dans le Bis
Bordelais pour un Double review...
On commence très fort avec «Projet
Biohazard», bobine commençant elle même très
fort (Vous voyez un peu la mise en abyme?),
c'est à dire par l'effeuillage intégral (il va sans
dire) d'une demoiselle de passage. L'instant
d'après, l'heureux compagnon de cette
danseuse exotique, dont nous apprendrons le
passé de mercenaire (chaudement recommandé
par le Général Macumba, ça ne s'invente pas)
accepte une mission à haut risque contre un
petit dédommagement de 600 000 euros. On ne
sait pas si c'est du vrai travail mais en tous les
cas c'est un vrai salaire. Évidemment à ce tarif,
la tache ne sera pas vraiment de tout repos
puisque notre homme devra constituer une petit
équipe capable de pénétrer dans un complexe
industriel, coupé du monde suite à mystérieux
accident. Sur place, ils découvriront que l'on y
menait de bien curieuses expériences
transformant les morts en créatures assoiffées
de sang.
Bien sûr pour mettre en scène son survival
horrifique et sous terrain, Anthony n'a que le
budget touillette à café du «Resident Evil» de
Paul W. S. Anderson. C'est d'ailleurs
paradoxalement tout ce qui fait son charme. Car
au delà des considérations techniques et des
approximations inhérentes au Z et à l'ultra bis,
cette ballade morbide, une fois satellisée tient
plutôt son orbite. Il faut dire qu'à défaut d'avoir
les moyens de ses ambitions, le sieur Vavasori
cumule une certaine maîtrise des codes du
genre à un sens aigu de la débrouille. Ses
quelques figurants zombifiés sont par exemple
systématiquement filmés de façon à laisser
croire qu'ils sont trois fois plus. Les plans du sas
enfermant «EVE», une main sur le hublot sont
aussi graphiquement remarquables... Double
cerise (Soyons fous) sur le gâteau les effets
spéciaux sont plutôt réussis et le réalisateur a la
caméra baladeuse. Rien de tel qu'une paire de
fesses ou une poitrine aussi refroidis soit-elles,
pour mettre son spectateur en appétit.
Si Projet Biohazard n'est bien sûr pas le Z de
l'année, ses 50 minutes constituent pour le
cinévore déviant une excellente mise en
bouche, suintant la passion et le délire entre
passionnés. Bref du cinéma fou comme on
l'aime.
SANG POUR SANG
Avec «Sang pour sang», Anthony passe au long
métrage et s'acoquine avec le slasher forestier.
La chose s'ouvre de façon particulièrement
étrange: Un travelling irréel criblé d'inserts
évoquant des rites sataniques et coquins avant
de finir sur une tombe de laquelle surgira un
zombie. Séquence superbement chorégraphiée
et visuellement amusante, la tombe laissant
échapper fumée et lumière façon 80's. Plus terre
à terre (façon de parler), la deuxième partie de
l'introduction expose le cruel massacre (à coup
de lampe solaire de jardin entre autre) d'une
famille avant de céder la place à un générique
tout aussi inattendu puisque visiblement
constitué de film de voyages. (D'ailleurs ce ne
sera pas le seul recyclage du film). Il s'agit en
fait du périple égyptien de la jolie Sarah (Sarah
Vavasori) qui de retour en France se voit invité à
une fête champêtre.
Qu'on se le dise il faudra une bonne demi heure
et bon nombre de détours scénaristiques avant
que «Sang pour sang» ne s'aventure
véritablement dans le bois, mais une fois nos
jeunes lâchés dans la nature, le spectacle se
montre assez généreux. Décapitation, faucille,
arc, marteau, tournevis, lame de scie circulaire,
le vocabulaire meurtrier et bricoleur (l'un
n'empêche pas l'autre) de notre tueur masqué
n'a rien de limité. Histoire de pimenter un peu
son récit champêtre et ne pas tomber dans
récital pour fan de Vendredi 13, «Sang pour
Sang» s'autorise même quelques détours par un
fantastique bienvenu. Un souvenir égyptien (un
scarabée en terre cuite) se transformera en
épée sous le regard médusé de son propriétaire
(ah ben merde alors !) et il se pourrait bien
qu'une explication magique soit donnée à celle
partie de bowling humain.
Vous l'aurez sans doute compris, Mr Vavasori ne
se prend pas trop la tête avec son scénario (ni
avec ses dialogues). A l'image de son
personnage arpentant désespérément les bois à
la recherche de feuille de grande taille pour
s'essuyer l'arrière train, il semble traverser son
récit avec un seul objectif, mettre en image ses
délires cinéphiliques et révérencieux, en ne
lésinant ni sur la sang, ni sur la chair. Notons la
présence au générique de Lali, ex candidate de
Secret Story reconvertie dans le X par ce coquin
de Dorcel. Bref, amateurs de dingueries
vidéastiques, il y a dans cet ultrabis girondin de
quoi manger !
du se contenter d'un budget anémique. Juste de
quoi embringuer une bande de militaro-geeks
dans un expérience vidéoludique en vase clos.
Pas folle la guêpe, sentant que ce miel a un
arrière goût de rance, notre homme a la bonne
idée de faire loucher sa «Machine fantôme» sur
le "Ghost movie" de compétition. Bien joué
même si il faudra bien 30 minutes pour que le
spectre d'une terroriste internationale ne
traverse la petite lucarne arrachant le spectateur
a un sieste d'anthologie.
GHOST MACHINE
(CTV)
Disponible depuis érode aux États Unis et en
Angleterre, le Ghost Machine de Chris Hartwill
vient tâter de la rétine française le 22 mai
prochain. Il faudra cependant faire un trait sur
les visuels très «Sci fi» des éditions
américaines, CTV International ayant décidé de
miser sur des arguments plus militaires et virils.
Une galette de test étant apparue dans notre
secteur, ecranbis.com est parti en éclaireur...et
le moins que l'on puisse dire, c'est que ça tire
pas à blanc !
Des génies en informatique ont créé un
programme de simulations de combats virtuels
pour l'armée britannique. Lors d'une soirée de
congé, Tom et Vic, les créateurs du programme,
réunissent une bande de copains dans une
prison abandonnée pour tester de nouveaux
paramètres et s'amuser un peu, mais il s'avère
que la prison est hantée par le fantôme d'une
prisonnière morte suite à la torture subie aux
mains d'un soldat. C'est alors que les
participants se font assassiner un par un...
Les bonnes idées ne meurent jamais! Plus de
dix après David Cronenberg et les frères
Wachowski, la série B anglaise dégaine à son
tour la carte de la réalité virtuelle. La
comparaison s’arrête sans surprise ici. De toute
évidence pour son premier film, Chris Hartwill a
Le fantôme et le chaland réveillé, "Ghost
Machine" tourne langoureusement en rond dans
les couloirs d'une prison désaffectée... L'intrigue
sent le fond de Rangers, mais il faut concéder à
Hartwill un talent certain pour se contenter de
peu... Un coup de chaîne par là, une main
coupée par ci... Un peu de lap dance, une milf à
forte poitrine et une fausse blonde dont la nudité
se résumera à l'exposition d'un dos (sacrilège)
au demeurant superbe. On est certes plus
proche de la décharge de sport élec que de la
réanimation au défibrillateur, mais ce FPS
fantastico-filmique a au moins le mérite de ne
pas faire mourir d'ennui.
La chose s’améliore même en cours de route,
s'accordant quelques effets numériques assez
convaincants et une certaine virtuosité dans l'art
du cache misère. Pas trop mal éclairé, scopé,
Ghost Machine fait même oublier le goût
prononcé de son géniteur pour la «ShakyCam»
et le cadrage flottant. Rayon gueule d'amour, il
faut se contenter de l’australienne Rachael
Taylor, déjà vue dans Transphormers, Spirits,
Grey's Anatomy ou encore le très sous-estimé
Man-thing de Brett Leonard. Rachael, seul rayon
de soleil et de féminité dans un casting très
(pour ne pas dire trop) testostéroné.
Bref, si Ghost Machine ne risque pas d'imprimer
la mémoire du cinéphile, la chose parvient (on
ne sait pas trop comment) à tirer son épingle du
jeu. Dis autrement, on en attendait tellement rien
que le peu que nous y avions trouvé nous a
suffi. Dans ces conditions, difficile de refuser à
cette effort anglais un 6/10 mérité et une petite
recommandation de l'Ecranbis.
Artus Films nous avait annoncé une année 2012
riche en galettes et le moins que l'on puisse dire
c'est que la promesse est tenue. Alors que des
bruits de couloir annoncent la sortie de plusieurs
Franco à l'automne prochain, une salve de
gothiques italiens vient de tomber sur nos
platines. Des disques qui seront officiellement
disponibles le 5 juin mais que vous pouvez déjà
acquérir sur le site de l'éditeur. Ecranbis.com
ouvre le bal en vous parlant « L'effroyable secret
du docteur Hichcock...
L'EFFROYABLE
SECRET DU DOCTEUR
HICHCOCK
1962, alors qu'il vient d'envoyer Maciste en
enfer (Maciste all’inferno), Riccardo Freda
retrouve le «nom d'emprunt» sous lequel il a
signé Les vampires (à deux mains avec Mario
Bava) pour le premier volet d'un vrai faux
diptyque: «L'orribile secreto del Dr Hichcock».
Un effort résolument «Hammerisant» auquel il
répondra l'année suivante avec «Le spectre du
professeur Hichcock ». Empressons-nous
d'ajouter que «Lo spettro», son titre original,
n'est pas une suite de «L'orribile secreto» et ce
bien que nous y retrouverons la sublime Barbara
Steele, quelques seringues perdues et un
étrange scientifique portant le nom d'Hichcock.
Un patronyme qui fait de l'œil à un réalisateur
anglo-américain pour répondre au cinéma
britannique, ne tenons-nous pas là une aussi
curieuse qu'involontaire définition du cinéma
horrifico gothique italien... Quelque part entre
génie et mercantilisme ?
Le scénariste Ernesto Gastaldi dont la carrière
donnera le vertige à tout cinéphile un tant soit
peu éduqué (2019 après la chute de New York,
Atomic Cyborg, L'orgie des vampires, Le corps
et le fouet, La queue du scorpion, L'étrange vice
de Miss Wardh, La vierge de Nuremberg, Mon
nom est personne…) sort ici courageusement
des pincettes pour porter à l'écran les
discutables orientations sexuelles d'un médecin
Londonien. Bernard Hichcock a en effet un
penchant certain pour la chevauchée de
défuntes. On savait déjà la chair faible, on
apprend ici que certains l'aiment froide. Aussi le
soir venu et les invités reconduits, il organise
avec Margherita, sa jeune femme consentante,
quelques parties de corps à corps à la lumière
de bougies funéraires. Pour parfaire l'illusion,
rien de tel que l'injection d'un anesthésiant «fait
maison». Sa blonde endormie et totalement
offerte, Hichcock peut s'adonner à son vice, le
corps inanimé de son amoureuse dans les bras.
Mais un soir, certainement dans le but de jouer
les prolongations (et peut être même qui sait les
penalties...), notre bon docteur a la mauvaise
idée de doubler les doses. Erreur fatale pour la
belle qui ne tarde pas à vaciller et fermer son
parapluie pour de bon. Fou de tristesse, ivre de
rage et certainement très conscient qu'il ne sera
pas aisé de retrouver une partenaire pour se
genre de coquinerie, Hichcock quitte son
manoir. Il en trouvera toute fois une en la
personne de Barbara Steele qui depuis son
éblouissante prestation dans «Le masque du
démon» arpente les couloirs du cinéma
d'épouvante. Ignorant tout des pratiques
scandaleuses de son nouveau Jules, la belle
brune au regard abyssal accepte de partager sa
vie, mieux d'habiter son inquiétante demeure. Il
semble toute fois que le spectre de la première
femme
du
docteur
n'ait
pas
encore
définitivement quitté les lieux.
Si quelque chose saute aux yeux dans ce cet
«Effroyable secret du Docteur Hichcock» c'est
bien la maîtrise de technique de Riccardo Freda
qui expédie en 12 jours le tournage ce qui est
aujourd'hui unanimement considéré comme un
classique du cinéma gothique transalpin. La
légende raconte également que le film ne fut
pas tourné en Studio mais dans une villa que
Freda transforme littéralement en écrin (sombre
et brumeux, il va sans dire) pour une Barbara
Steele belle à mourir... Point intéressant, si
l'esthétisme de ces 84 minutes évoquent
clairement les productions horrifiques de la
Hammer, le récit, lui, une fois expurgé de son
vocabulaire
nécrophilique,
se
montre
étrangement timoré. Le film de Freda ne
s'autorise finalement qu'une danse langoureuse
avec le fantastique et les apparitions spectrales
de Margherita y trouveront une explication
(presque) rationnelle. Inutile de réveiller Dracula,
semble nous dire Riccardo, l'âme humaine n'est
elle pas assez monstrueuse ?
Au rayon des curiosités, on retiendra un pauvre
chat noir qui passe l'essentiel du film à se
retrouver parachuté dans le cadre par un
technicien. Le pauvre félin ignorant visiblement
qu'il vient de rentrer dans l'histoire du cinéma de
genre par la grande porte. Mais le plus
surprenant reste le personnage de Margherita
campé par la jeune Maria Teresa Vianello qui réapparaît dans le film 12 ans plus tard sous les
traits d'une sexa belliqueuse à la voix grinçante.
N'est ce pas là révéler à des millions de
spectatrices apeurées, l'effroyable secret de ce
fou d'Hichcock : Mesdames, sachez-le, les
années de chagrin comptent triple...
le bourreau. Ecranbis.com a sorti sa plus belle
cagoule pour un tour de piste mortel...
1648, John Stuart, dit le bourreau sanguinaire
est condamné à mort pour avoir torturé jusqu'au
dernier souffle des dizaines de victimes
innocentes. Je reviendrai, je reviendrai, s'écria-til avant d'être sympathiquement poinçonné dans
sa dernière demeure: Une vierge de fer. Sa
dépouille promise à la putréfaction dans les
sous-terrains de son château va néanmoins
avoir, quelques 300 années plus tard, un peu de
visite. Pour les besoins d'un fotoromanzi eroticohorrifique, Daniel Park, éditeur de son état
investit les lieux accompagné par son équipe
technique et quelques acteurs. Ils croient le
château désert mais ne vont pas tarder à faire
connaissance avec son actuel propriétaire. Un
bourgeois glacial et un tantinet excentrique (si
peu!) qui les invite à quitter le château sur le
champs, avant de se raviser, reconnaissant
dans le groupe, celle qui fut jadis sa promise. La
belle Edith...
Alors que notre petit monde s'affaire à la mise
en scène de scènettes coquines et morbides, de
curieux évènements se produisent. En pleine
séance photo, Perry se trouve par accident
empalé. Raoul parti remplir la gourde
(Comprenez visiter les catacombes avec Suzy)
disparait. Le bourreau rouge a-t-il trouvé le
moyen de revenir dans le monde des vivants et
de terminer sa mission meurtrière ? Mystère ...
mystère... Même si, doit-on l'avouer, l'identité de
ce bourreau écarlate et bondissant n'aura rien
au final de très surnaturel. Nous apprendrons en
effet qu'il ne s'agit que du propriétaire du
château, ce dernier persuadé d'être la
réincarnation du tortionnaire ayant visiblement
décidé de remettre la cagoule à la mode.
VIERGES POUR
BOURREAU
LE
Amis Cinévores, vidéo fétichistes et autres
collectionneurs déviants: Soyez sur vos gardes.
Artus Films est en embuscade dans les
profondeurs cryptiques du cinéma fantasticogothique transalpin et ne tire pas à blanc. Après
«L'effroyable secret du Dr Hichcok» et «l'Orgie
des Vampires», l'éditeur sudiste met les doigts
dans le culte en éditant «Il Boia Scarlatto»
devenu chez nous, peuple de France, Vierge
(avec ou sans S, on vous laisse trancher) pour
Tourné dans la foulée du «Cimetière des morts
vivant» avec le lequel il fut exploité en double
programme, notre «Bloody Pit Of Horror» (Son
titre américain) peine d'abord à trouver son
souffle. Scénario très classique, personnages
stéréotypés(L'éditeur au morlingue en peau
d'hérisson), acting approximatif et humour
malvenu. Bref 30 minutes durant lesquelles c'est
bien son spectateur que Pupillo torture. Fort
heureusement, le calvaire est de courte durée et
Massimo compose pour son super héros
maléfique et notre plaisir oculaire une véritable
symphonie du supplice, un torture porn avant
l'heure dans lequel les jeunes filles seront
sévèrement punies, ligotées, lacérées ou
promises à la pierrade humaine.
De l'eau (glacée) a depuis coulé sous les ponts
et les châtiments ici exposés sembleront sans
doute (y compris dans cette version intégrale)
gentillets. Mais qu'on se le dise, il y a encore
dans cette folie colorée et orgiesque de quoi
délecter l'aventurier des bobines perdues. On
retiendra la magnifique scène attachant la belle
et exotique Kinogo à un terrible piège de cordes
(façon toile d'araignée) ou celle du carrousel, à
priori charcutée dans le montage américain,
laissant furtivement apparaître (Oh my god !
Quel choc!) un téton.
Restons dans les basses considérations
charnelles et étonnons-nous du curieux titrage
française promettant vierge (parfois au singulier,
parfois au pluriel) pour le bourreau. En effet
Dans «Il Boia Scarlatto», les filles ont les yeux
qui crient braguette et ont visiblement perdu leur
innocence il y a longtemps. Peu importe puisque
ce spectacle coloré et excessif tient sa
promesse (Le bourreau voit en effet rouge) et
son lot de jolies filles en mauvaise postures.
Bonne nouvelle, l'édition Artus dont nous
parlons aujourd'hui propose de découvrir le film
dans ce qui semble être la version uncut
italienne (83 minutes env), au format d'origine
(1.85) et avec une qualité d'image superbe. Le
disque embarque la piste italienne bien sûr,
mais également un doublage français. Notons
que certains passages ne sont pas doublés. Pas
grand chose à redire si ce n'est un très légère
désynchro (autour de 1h05, sur deux répliques).
Dans la cave au bonus, un diaporama, les
bandes annonces des autres titres de la
collection et un somptueux entretien avec Alain
Petit titré « Des Vierges pour Massimo ». On en
redemande !
L'ORGIE DES
VAMPIRES
Pour cette toisième plongée dans la collection
«Les Chefs-d'oeuvres du gothique» d'Artus
films, Ecranbis.com se penche sur le cas
Renato Polselli et plus précisément sur «Il
mostro dell'opera» devenu, histoire d'émoustiller
le public français : L'orgie des vampires. Au
programme, bataillon de jeunes filles en fleur,
défilé de nuisettes et ratounes à l'air. A table !
Parfois taxé d'Ed Wood Italien, ce qui vous en
conviendrez dit à peu près tout et son contraire,
Renato Polselli réalise au début des années 60
deux espiègles «vampireries» sur des scénarios
presque analogues. Alors que «l'Amante Del
Vampiro» enferme un troupe de danseuses
dans un château, «L'orgie des vampires» invite
elle nos petits rats sur les planches d'un théâtre
qui pourrait bien (à en croire le titre original) être
un opéra. Pour des raisons obscures, ce dernier
métrage ne connut qu'une exploitation
anecdotique, en Italie en 1964 pour commencer
puis en France durant l'été 1969. Autant le dire,
nous voilà face à une authentique pièce de
collection que les cinéphiles du monde entier
risquent nous envier, le film de Polselli étant
pratiquement invisible depuis sa sortie (si l'on
met de côté la circulation d'une cassette vidéo
bootleg enregistrée sur la RAI).
La rareté de la bobine considérée, il faut avouer
que son récit n'a lui rien de très exceptionnel.
Bien qu'avertis par le gardien de la terrible
malédiction qui plane sur les lieux, un
chorégraphe et sa troupe posent leur valise sur
la scène d'un théâtre lugubre. Une résidence qui
va
rapidement
virer
à
l'épreuve
cauchemardesque
puisque
la
danseuse
principale, Lily (Julia dans la version italienne)
que notre vampire finira par appeler Laura (de la
part du scénariste de Mon nom est personne,
rien ne nous étonne plus) est assailli par de
sinistres pensées. Les coulisses tortueuses et
les couloirs labyrinthiques de la propriété lui
semblent familier. Rien de plus normal, puisque
nous apprendrons que la jeune femme est la
réincarnation de Laura l'amante défunte d'une
créature de la nuit. Le ricanant Stéphane qui
depuis qu'il fut enterré vivant par le mari de la
belle, hante les lieux en compagnie d'un harem
de vampirettes en sous vêtement. (Ah tu parles
d'une damnation !).
Oui, l'originalité de «l'orgie des vampires» est à
chercher ailleurs. Et de la même façon que son
scénario ratisse large (Un peu de Bram Stocker,
un peu du Fantôme de l'opéra, un peu du
portrait de Dorian Gray), le film de Polselli
ressemble à un formidable fourre tout, un
bricolage filmique partant dans tous les sens,
échappant souvent à toute logique narrative.
Après son étonnante scène onirique introductive
mettant en scène notre héroïne en nuisette
poursuivie par un vampire armé d'un fourche,
nous aurons droit à une longue, très longue
mise en place ponctuée d' improbables scènes
musicales dansées et de flirts incessants.
Notons qu'une bonne partie de ces scènes
semblent avoir été amputée du montage
français et se retrouve donc ici (Artus ayant fait
le choix de présenter une copie la plus complète
possible) non doublées. Il faudra ainsi compter
une bonne demi heure pour que Stephane, le
vampire qui avait une dent contre Laura,
traverse à nouveau le cadre.
Une fois lancée notre orgie qui n'en n'est pas
vraiment une, quoique l'ami Renatto ne se prive
ici d'aucun excès, libère sa substantifique
moelle. Bien que le spectacle caressant nos
rétines n'ait ni queue ni tête, il délivre quelques
réjouissantes séquences qui marqueront, à ne
point en douter, la mémoire du cinéphile au fer
rouge. Nous aurons ainsi droit à une délicieuse
tournante vampirique dans laquelle une fraîche
victime passe d'un dentier à l'autre, offerte à un
régiment de suceuses culottées et enchaînées.
Au royaume des morts comme dans celui des
vivants, seul le maître jouit sans entrave... Tel
est sans doute le message. Que dire de la
surréaliste scène de chorégraphie hystérique ?
Un Panique au dancing avant l'heure. La danse
comme ultime échappatoire à la saignée. Autre
perle visuelle, une vampirette accrochée au mur,
servant d'établi en tenant une fourche entre ses
canines. Il fallait oser. Mais Polselli ira encore
plus loin, laissant présager un peu de sa future
filmographie. Il fait en quelque sorte de l'orgie du
vampire un poème saphique et libertin.
L'époque ne permet par encore que les filles
s'effeuillent ou que les lèvres s'effleurent, mais
sous les nuisettes, il fait déjà chaud.
Bien sûr , l'orgie des vampires n'est en rien une
pierre blanche sur le chemin fantastique
transalpin, mais il n'en reste pas moins une
curiosité souvent drôle, parfois stupéfiante. Un
petit trésor pelliculé à savourer entre initiés pour
le plaisir de yeux et de l'esprit. En un mot:
Indispensable. 12€90 et pas une goutte de sang
(ou d'autre chose) de plus...
PUBLICITE
A paraître ( OCTOBRE 2012) 7€
THE HUNTERS
(BAC VIDEO)
Dans un mystérieux pays anglo-saxon, Le Saint,
jeune recrue (d'origine française) de la police
locale et sa nouvelle conquête se retrouvent
malgré eux dans un ancien fort caché dans les
bois. Ils vont vite regretter leur venue car une
sympathique bande de monsieurs tout le monde
transforme chaque week end le lieu en réserve
de chasse. Et leurs proies ne sont pas que des
animaux...
Il suffit parfois d'un rien ou du moins pas grand
chose pour déclencher la ferveur du critique dit
spécialisé. Les chaudes ambiances festivalières,
les joies de l'open bar ou, pour citer le grand
Michel (Sardou il va de soit), «un courant d'air ...
deux seins sous un pullover» et voilà qu'une
projection à priori banale se transforme en un
indélébile souvenir cinéphilique. Pierre blanche
pelliculée qu'il conviendra de convoquer en
mémoire dès les valises posées sur le sol
parisien, si possible encore sous l'emprise de
l'alcool. Aussi il n'est pas rare d'assister après
quelques manifestations dont nous tairons le
nom, à de véritables envolées lyriques,
concours de celui qui enjolivera le plus et autres
dérapages éditoriaux. Dans la plupart des cas,
la sortie DVD des dits nouveaux Graal du
cinéma de genre a l'avantage de remettre les
pendules à l'heure. Il arrive également que 90
mn parviennent, on se sait trop comment au
résultat strictement inverse.
En parcourant les quelques échos qui nous sont
parvenus de la clôture de Gerardmer et plus
précisément de la projection de «The Hunters»,
comme la poignée de reviews assassins (et on
pèse nos mots) qui jonchent le web, aucun
doute ne se semble possible. Chris Briant est
parvenu à atteindre le fond du fond... Pourtant,
sur le papier, «The Hunters» a tout pour plaire:
un premier film, de genre qui plus est, un petit
budget tourné en Lorraine, qui parvient à se
payer, on ne sait pas trop comment, le luxe d'un
casting et d'une équipe internationale comme
les services d'un Mark Snow pour la bande
originale. Son visionnage permet de mieux
comprendre pourquoi et comment ces quelques
90 minutes ont instantanément fait prendre la
mouche aux pistoleros du stylo... Il faut dire que
son réalisateur, à priori débutant, a eu la fort
mauvaise idée de s'y octroyer le rôle principal,
celui d'un ancien militaire devenu flic et
dénommé «Le saint». Rôle pour lequel notre
ami peine, concédons-le, à convaincre et prend
surtout le risque de faire passer son effort pour
un trip égocentrique délirant .
Et pendant que Chris fait son show, la
réalisation solidement harnachée au siège
éjectable
de
l'art
téléfilmique,
pique
dangereusement du nez, s'autorisant même
quelques incartades dans un amateurisme
embarrassant. Y a t-il un pilote dans l'avion?
"Oui oui il boit du champagne avec les
passagers en première classe" semble nous
répondre Dianna Agron (devenu depuis héroïne
de la série Glee), réalisant en cours de route
que son french trip est en train de virer au
torpille carrière. La belle lance même à intervalle
régulier à la caméra des regards de femme en
détresse … Sortez moi de là je suis une
célébrité! Fort heureusement la face caché de
cet astre DTV est un peu plus reluisante et bien
que cette énième chasse à l'homme soit plus
bancale que bestiale, on ne s'y ennuie pas une
seconde.
Inexplicablement, seront tentés d'ajouter les
mauvaises langues ? Et bien non, car il faut tout
de même reconnaître au sieur Briant d'avoir
torché sans grands moyens une œuvre DTV aux
normes. (D'ailleurs LionsGate a distribué le film
en vidéo aux États Unis). Pas de quoi rentrer
dans la mémoire des cinéphiles de l'extrême par
la grande porte, mais espéreront qu'en dépit du
peu d'encouragements reçus, Chris puisse
transformer ce premier pas maladroit en point
de départ. C'est en tous cas tout le mal que l'on
lui souhaite.
DEAD SEASON
En ce de doux mois de juin, à l'heure où le
cinévore moyen se prend à rêver aux plages de
sable blanc et autres lieux paradisiaques que la
crise l'empêche de fréquenter, Emylia paye sa
tranche d'évasion vidéastique. Pour un peu
moins de 15€ ( 20 si vous voyagez en classe
H.D.), vous aurez droit à un séjour de 90
minutes sur les côtes ensoleillées de Puerto
Rico sans risque de tourista, le jet lag en moins,
l'invasion de zombies en plus. Ah les vacances
en morte saison, y'a pas à dire, c'est aussi
économique... que mortel. Le preview de DEAD
SEASON qui pointera le bout de son
macchabée en décomposition le 5 juin prochain
(DVD et Bluray), c'est sur Ecranbis.com.
Attention Spoilers inside !
Non, nous n'avions pas spécialement entendu
parler de «Dead Season» avant de le voir
apparaître il y a quelques mois dans le line up
rutilant d'Emylia. Une production indépendante,
tournée en 2009 en deux petites semaines sur
l'île de Viesques au large des cotes de Puerto
Rico. Derrière la caméra, Loren Semmens, le
producteur exécutif d'une des sensations
horrifiques de l'année (The Woman) et Adam
Deyoe, jeune réalisateur dont l'un des
précédents efforts «Yeti : A love Story»
improbable
croisement
entre
Brokeback
Mountain et King Kong a été distribué aux États
Unis par la Troma. Voilà de quoi aiguiser la
curiosité du cinéphile aventureux surtout que la
chose dotée d'un budget de 350 000$ a été
entièrement shootée au Canon EOS 7D. Le
moins que l'on puisse dire c'est que le résultat
confirme tout le bien que l'on pense des modes
vidéos embarqués sur boîtier reflex. Mais nous
nous perdons pas dans les considérations
techniques… Retour vers notre destination
finale... Une île coupée du monde où il fait aussi
bon vivre... que calancher.
Qu'on se le dise, bien que la jaquette nous
laisse entrevoir un survival touristique tropical
(un couple sévèrement outillé sur fond de
palmiers sauvages, ça ne trompe pas ma petite
dame), Dead Season est avant tout un effort
post apocalypto pandémique débarrassé en
quelques minutes de tout vocabulaire urbain. La
vision crépusculaire de l'humanité offerte à nos
mirettes ne passera donc pas, pour une fois, par
les traditionnelles rues désertes balayées par le
vent et autres ruines encore fumantes. En deux
plans trois mouvements, le temps en fait de
présenter ses personnages, Elvis, un médecin
urgentiste à la recherche de sa femme et
Twitter, jolie rouquine dure à cuire, Deyoe largue
les amarres. Un bol d'air marin pour le sous
genre … Même si la croisière ne s'amuse pas
vraiment. Le petit protégé de Twitter,
malheureusement contaminé et promis à un
transformation imminente se verra même
débarqué de façon peu courtoise (une balle
dans la tête et va dire bonjour aux poissons !).
Dans Dead Season on sait parler aux enfants !
Arrivés sur place, l'ambiance ne sera guère
meilleure, un paquebot hollandais s'étant
échoué à quelques centaines de mètres de la
plage, nos deux tourtereaux vont découvrir que
cette île fantastique n'a pas échappé à la
diaspora zombiesque. Mieux, le lieu étant une
ancienne base de l'armée américaine (encore
eux!), la quasi totalité de la flore est contaminée
par des restants d'uranium appauvri. Comme si
cela ne suffisait pas, une bande de survivants
les attendent de pied ferme. Remboursez,
semblons-nous lire dans les yeux d'Elvis et
Twitter, bâillonnés et sévèrement interrogés par
un chef de clan aussi avenant qu'Audrey
Pulvar ! Il sera bien entendu trop tard et
l'assimilation restera la seule porte ouverte. L'île
tu l'aimes ou tu la quittes...
A ce moment précis, notre «Dead Season» du
jour prend un curieux virage, Elvis et Twitter déjà
pas très rassurés par leur nouveaux meilleurs
amis commencent à reluquer l'assiette d'un air
suspicieux. Mais d'où peuvent bien provenir ces
délicieuses gourmandises à la viande grillée qui
leur sont servies jour après jour. Le suspens
gastronomique sera de courte durée et nos
héros vont faire une peu ragoûtante découverte.
Sachez que la viande en question n'est si
Casher, ni Halal ni même à vrai dire très
catholique. La portée «Romeresque» du
message saute alors aux yeux et l'on cherche
en vain le peu d'humanité qui traverse encore
cette réorganisation sociale de fortune tout en
se demandant qui mange quoi ou pire qui
mange qui ? Bien que quelques dollars de plus
n'auraient sans doute pas été de trop, Adam
Deyoe, aidé par un cast à la hauteur, s'en sort
plutôt pas mal.
Finalement plus centré sur son récit et la psyché
de ses personnages que sur ses effusions gore,
Dead Season a surtout la bonne idée d'éviter
tout blablatages superflus. Bref voilà un petit
plaisir vidéastique low cost mais honnête (l'un
empêche pas l'autre) qui devrait donc sans trop
de problème se trouver un public du côté des
"DTVvores" bisseux. Si avec ça, vous ne passez
pas de bonnes vacances.... 12/20
Interview du réalisateur :
Adam Deyoe
Mes amis, concocter le numéro de Juin
d'Ecranbis n'aura pas été de tout repos. Pour
tout vous dire, nous ne savions pas, il y a
quelques jours encore si nous pourrions y
publier la chronique de «Dead Season». Critique
en retard, changement de couverture, nous
avons eu la totale... Mais dans l'urgence du
bouclage (On a dit début juin, ça sera début
juin !), nous avons réussi à décrocher en plein
week-end, un interview de son réalisateur, Adam
Deyoe. Welcome to zombie paradise...
Ecranbis: Bonjour Adam, parlons un peu de
«Dead season» qui sort en DVD et Bluray le 5
juin dans notre petit et obscur pays.
D'ailleurs, pourquoi ce titre «Saison morte»?
Adam Deyoe: L'essentiel du film se passe sur
une île du triangle des Bermudes. Pendant
l'automne, ces coins sont pratiquement désertés
par les touristes, à cause du temps, du vent ou
de la pluie. On voulait donc jouer là dessus, sur
l'idée du hors saison ou de la saison morte.
Après, il y a aussi un rapport avec l'idée de la
«Hunting season» (Saison de chasse), comme
tu as pu le voir dans le film, ils chassent les
morts, et pas seulement d'ailleurs... Et puis nous
étions obligé d'avoir le mot «Dead» dans le titre,
tu ne crois pas ?
Ecranbis: Oui, bien sûr ;) Je dois dire pour
nos lecteurs que Dead Season n'est pas du
tout une énième Zombicomédie mais une
vision sérieuse pour ne pas dire sombre de
la thématique. Bref ce n'est pas «les morts
vivants à la plage»... Comment t'es venue
l'idée du script ?
Adam Deyoe: Oui c'est plutôt sérieux. Il faut dire
que mes précédents films étaient justement des
comédies horrifiques et que j'avais vraiment
envie de m'essayer à autre chose. Tout a
commencé lorsque j'ai écrit une histoire qui se
passait sur une île déserte. C'était un film drôle
et il n'y avait même des zombies dedans. On a
ramassé un peu d'argent, fixé une date de
tournage et on s'est rendu sur les lieux du
tournage pour faire un repérage. On s'est
retrouvé sur l' île de Vieques simplement parce
que nous avions la possibilité d'y rester
gracieusement grâce à John Cameron Mitchell.
Sur place, on a vu tout ce que le coin avait à
offrir: Bâtiments abandonnés, bunkers militaires,
hôtel en ruine perdu dans la jungle, tunnels.
Alors je me suis assis sur la plage et je me suis
dit: Et pourquoi on ne tournerait pas un film post
apocalyptique à la place? On a donc viré le
script originel pour en écrire un autre qui nous
permettrait d'utiliser les décors que nous avions
vus. Le côté sérieux du film vient d'ailleurs en
grande partie de ce qu'on a avons trouvé sur
place. L'île de Vieques est un très bel endroit
mais elle a aussi une histoire très sombre et en
porte les cicatrices. C'était assez intéressant de
parler d'un monde qui s'écroule sous nos yeux
dans un endroit où il s'écroule vraiment.
Quoiqu'il en soit, un mois après les repérages,
on a commencé à tourner.
Ecranbis: Le film est co-écrit et produit
d'ailleurs par Loren Summer (Le producteurs
d'une des sensations de l'année The Woman)
. Comment as-tu travaillé avec lui?
Adam Deyoe: Nous étions au lycée ensemble
mais il avait quelques années de plus que moi et
nous nous connaissions pas encore. Je l'ai
finalement rencontré à Los Angeles des années
plus tard alors que je cherchais du travail. En fait
«The Woman» a été tourné après Dead Season
mais avec notre petit budget, cela nous a pris
beaucoup plus de temps pour le finir. Loren et
moi nous avons travaillé sur beaucoup de
projets ensemble et espérons continuer à le
faire...
Ecranbis: Je crois que Dead Season n'est
pas ton premier film de zombie et que tu as
(en plus !) rencontré George A Romero? Tu
peux nous en dire plus là dessus?
Adam Deyoe: Oui techniquement c'est mon 3e
film de morts vivants! Mon premier date de 2003
et s'appelait «The Mental Dead». Je l'ai fait alors
que j'étais au lycée. Ça m'a coûté la bagatelle
de 80 dollars (65 euros). C'était marrant à faire
mais le résultat n'était pas très bon. Peu après
George A Romero est venu dans mon école
pour parler de l'écriture de scénarios. J'ai pu
discuter avec lui et je lui ai donné une copie de
mon film. Quelques jours plus tard, il a appelé
chez moi pour me dire qu'il avait beaucoup
aimé. J'ai manqué l'appel, évidement puisque
j'étais en cours mais j'ai enregistré le message
et je l'ai encore sur mon ordinateur! J'ai pu
entrer en contact avec lui plusieurs fois par la
suite. A chaque fois il se souvenait de moi. C'est
quelqu'un d'extra, nature... vraiment un modèle.
J'ai aussi fait un truc (avec des sortes de
zombies)
qui
s'appelait:
«Street
Team
Massacre» mais c'était plus une infection à la
«28 jours plus tard». C'était une comédie dans
laquelle les boissons énergétiques rendaient les
gens dingues au point de se manger entre eux.
Je l'ai fait en 2006, mais ça devrait sortir en DVD
dans les prochains mois.
Ecranbis: Un point technique. Dead season a
été le premier film tourné avec un Canon
EOS 7D?
Adam Deyoe: Oui c'est amusant de dire que
c'est le premier film tourné avec le 7D alors qu'il
ne sort que maintenant. Mais c'était vraiment le
cas. On va donc dire que ce n'est pas le premier
film terminé avec le 7D ;) On l'a choisi
essentiellement pour des raisons de budget et
par crainte de problèmes techniques. Ces
boîtiers sont bon marché et la qualité est
correcte. On a pu s'en payer deux et nous
avions donc la possibilité en cas de soucis de
remplacer l'un par l'autre. Si nous avions tourné
à la RED, comme c'était initialement prévu, ça
nous aurait pas mal ralenti et en cas de
problème technique, cela aurait été galère. Nous
étions sur une île du triangle des Bermudes. Il
nous aurait fallu prendre l'avion pour Miami ou
San Juan puis revenir ...Il n'était pas possible de
faire autrement.
Ecranbis: Le film sort chez nous dans
quelques jours , vous l'avez vendu ailleurs?
Adam Deyoe: Oui ! Il va sortir aux États-Unis le
5 Juillet en VOD, Blu-Ray et DVD le 31 Juillet. Il
sera également édité dans de nombreux autres
pays, comme le Royaume-Uni, l'Allemagne, le
Canada et le Japon!
Ecranbis : Après Dead Season, qu'est ce que
tu as dans tes cartons?
Adam Deyoe: Je veux faire plus de 100 films! Je
commence un tournage la semaine prochaine.
C'est quelque chose de très diffèrent de Dead
Season, c'est un film sur la danse qui va
s'appeler «1 Chance 2 Dance». Le cinéma
d'horreur reste mon genre de prédilection, celui
que je connais le mieux également. Mais je
prendrai tous les projets que je trouve
amusants, qui me feront tourner et me
permettront de m'améliorer. Je travaille par
exemple sur deux films d'animation à Budapest.
C'est un projet qui m'excite pas mal. Je suis
aussi en poste sur un drame qui implique un ami
à moi qui est atteint de Trisomie 21 et je donne
un coup de main sur un Slasher. Et puis si Dead
Season marche bien, j'en ferai une suite!
Mai 2012 – ECRANBIS.COM
Rédaction et conception : la team Ecranbis
contact : [email protected]

Documents pareils