éDITORIAL Opération « étoile - Lycée Français International de

Transcription

éDITORIAL Opération « étoile - Lycée Français International de
TOKYO
JAKARTA
HONG-KONG
N°1
ASIA
Hõ CHI MINH
SINGAPOUR
Mai 2006
- Journal collégien et lycéen d’établissements français de la zone Asie-Pacifique / AEFE A La Une - JAKARTA
éDITORIAL
Opération « étoile »
Vous avez sous les yeux le numéro 1 d’ASIA, premier journal de collégiens et de lycéens d‘établissements scolaires français d’Asie participant à cette
publication commune.
Ce projet journalistique est original car il rassemble
les écrits de plusieurs élèves de la zone Asie de l’AEFE
(Agence pour l’Enseignement Français à l’Etranger)
sur des sujets variés : développement durable, voyages scolaires, traditions artistiques ou religieuses,
compte-rendus de livres… Regroupés par rédaction
dépendant de leur collège ou lycée, ces jeunes journalistes ont été conseillés par des professeurs, essentiellement d’histoire-géographie et de français. Pour ce
numéro de lancement d’ASIA, les rédactions de Tokyo,
Jakarta, Hô Chi Minh, Hong-Kong et Singapour se
sont associées.
Au large de Jakarta, capitale de l’Indonésie, se trouvent
les « Sepuluh Seribu » (les milles îles), archipel composé
d’une myriade de toutes petites îles ne dépassant guère le
km2. C’est sur l’une de ces îles, l’île Bintang (étoile) que s’est
rendue la classe de seconde du Lycée français de Jakarta.
L’objectif fixé était double : l’étude d’une ferme d’élevage de
poissons (ikan bandeng), mais aussi se rendre compte de
l’impact de la pollution sur ce minuscule îlot, situé juste face
à la mégapole de Jakarta. A cela s’est rajoutée tout naturellement et, par simple réflexe, une toute autre mission : nettoyer l’île …
A l’avenir, nous espérons que d’autres élèves de toute l’Asie - et même du Pacifique - apporteront leurs
contributions à ce journal qui est le leur. Dans cette
attente, bonne lecture et rendez-vous à la prochaine
rentrée scolaire !
Elèves prêts à nettoyer le port de l’île Bintang
Visite d’une ferme d’élevage de poissons
La ferme d’élevage de poissons que nous sommes allés voir
est une entreprise privée, dirigée par une seule personne qui
habite à Jakarta. Dans cette entreprise travaillent sept personnes pour s’occuper des poissons (sept autres s’occupent de l’entretien de l’île et préparent à manger pour le reste). Il s’agit d’un
élevage de poisson d’eau de mer : l’ikan bandeng, variété locale
du mulet.
ASIA est une publication commune aux collégiens et lycéens des Etablissements scolaires français d’Asie participant à ce projet journalistique. Rédaction du Lycée franco-japonais de Tokyo (Japon) : Emilie Mikura, Mathilde
Tenneroni, Lola Bret, Idriss Jebari, Alice Mucchielli (journalistes). Jean-Pierre
Crimpet, Rachel Godet, Jean-Yves Pranchère, Emmanuel Régniez, Matthieu
Séguéla (conseillers de la rédaction). Rédaction du Lycée français de Jakarta (Indonésie) : Margaux Arduino, Jacqueline Boulanger, Kevin Chantung,
Meena Kumar, Emma Folliasson, Geneviève Nickel, William Kambale, Clovis Macé, Pierre Lagarde, Floriane Nothhelfer, Anaïs Abdou, Jeanne Krings,
Charlotte Penicaut (journalistes). Philippe Rigaux, Martine Cali Cecilia Laurent,
Françoise Abdou, Fiorela Mainguy (Conseillers de la rédaction). Rédaction de
l’Ecole Colette d’Hô Chi Minh (Viêt-Nam) : Dora Lan, Charlotte Looram, Minh
Quang (Journalistes). François Dremaux (Conseiller de la rédaction). Rédaction du Lycée Victor Segalen de Hong-Kong (Chine) : Manuela Delepine
(Journaliste). Jean-Yves Guarneri, Franck Lefèvre (Conseillers de la rédaction).
Rédaction du Lycée français international de Singapour : Alicia Eyme,
François Galtié (Journalistes). Myriam Beaudet, Danielle Weiler, Maxime Pilon,
Michel Lajou (Conseillers de la rédaction). Maquettistes du journal : Pablo
Perez, Matthieu Séguéla. Directeur de publication : Matthieu Séguéla
Cette entreprise produit un minimum de 8 millions d’alevins par an (600 000 par mois à peu près), elle a beaucoup de
concurrents surtout dans les autres îles. Sa place dans le marché indonésien est très petite. La production est surtout dirigée
vers les marchés locaux (hôtels, restaurants). Le pic de la production est en août.
(Suite page 6, rubrique Jakarta)
Critiques, observations, conseils … ASIA attend vos
réactions et propositions d’articles à cette adresse :
[email protected]
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ASIA - N°1
TOKYO
ASIA AU PAYS DES GEISHAS
MAI 2006
les cas, le délicat obi (ceinture du kimono), aux tons vifs ou aux
dessins élaborés, se porte large et serré sur une ceinture de soie
rouge.
L’air du temps est aux geishas. Après la sortie du film
«Mémoires d’une geisha» réalisé à partir du roman d’Arthur
Golden, ASIA a voulu plonger au cœur de ce monde secret,
souvent victime d’idées reçues. A l’occasion des fêtes de printemps du quartier traditionnel de Kagurazaka, quartier à
proximité de l’école française de Tokyo, un spectacle de danse a permis d’approcher ces «femmes de l’art» du Japon.
Les danses des geishas sont « austères, presque statiques
dans leur économie du geste, difficiles à apprécier par un noninitié, enseignées dans une école séculaire (…) » écrit Philippe
Pons, correspondant du Monde à
Tokyo. Les danses qui étaient présentées au théâtre Kokumin center de la rue Okubo de Kagurazaka
se répartissaient en deux actes
avec pour chorégraphes Hanayagi
Suketaro et Hanayagi Seizaburo.
La première danse, « Les glycines violettes » étaient interprétées par quatre geishas aux gestes
déliés, admirant les papillons au
milieu de fleurs (photo ci-dessus). La seconde, de style kiyoDanse des glycines
moto (chanson classique d’Edo
aux thèmes tristes), permettait à une danseuse confirmée d’exprimer une poignante solitude. Intitulée « Sumida-gawa » (de
nom du fleuve traversant Tokyo), la danse racontait l’histoire
d’une femme seule dans la
nuit, tentant de rejoindre son
amant. Sous une neige incessante, abritée d’une ombrelle,
elle finit par renoncer avant
de se perdre le long des berges de la Sumida. Une cloche
retentit alors.
La troisième danse fut de
style naga-uta, beaucoup plus
joyeuse, le thème étant celui
d’Oshogatsu, le Nouvel japonais. Les trois interprètes
exprimèrent la joie des participants à une fête donnée par
des commerçants d’Edo.
La deuxième partie du Orchestre d’accompagnement
spectacle était constituée
d’une série de danses et chansons dîtes de zashiki (salons où les
geishas assistent aux diners). A la fin de leurs danses, les geishas, éventails repliés et posé devant elles, firent au public leurs
adieux en s’inclinant gracieusement.
Go-aisatsu des geishas : salutations à la fin de leurs danses
Comme à Kyoto où des spectacles de danses de geishas sont
organisés chaque année au printemps et à l’automne, Tokyo
suit la même tradition. Une fois par an, les geishas de la capitale
exécutent des danses devant un public qui se presse nombreux,
tant les occasions d’admirer ces « personnes de l’art » sont rares (les dîners privés restent le seul moyen de voir des geishas
qui sont économes de leurs apparitions publiques). A Tokyo, les
spectacles ne sont donnés qu’au printemps et se jouent à guichet fermé : les billets s’achètent plusieurs semaines à l’avance
et partent très rapidement.
Lors du spectacle Hana no kai (Fête des fleurs) de Kagurazaka,
samedi 8 avril, les quatorze geishas étaient accompagnées dans
leurs danses par un orchestre composé exclusivement de femmes (photo ci-contre). Il s’agissait de huit geishas plus âgées,
appelées onesan (grandes sœurs), jouant du shamisen (luth japonais à trois cordes originaire d’Okinawa) et chantant.
A l’instar de leurs consœurs de Kyoto, le maquillage, la coiffure et la tenue des geishas de Kagurazaka forment une véritable œuvre d’art. Le visage est d’une blancheur diaphane avec
des lèvres d’un rouge écarlate. Le noir souligne les sourcils et
les yeux.
La coiffure est très complexe. On utilise, si c’est une maiko
(apprentie geisha) ses cheveux naturels et, si c’est une geisha
confirmée, une katsura (perruque). Dans les deux cas, les cheveux sont ornés de peignes et
d’épingles dont la décoration
varient selon les saisons. Les
parures de la geisha sont plus discrètes. Les couleurs de leurs kimonos changent aussi selon les
danses : très colorés en première
partie, ils ont été remplacés pour
la dernière par des kimonos noirs,
Geishas par Foujita
rehaussés de motifs colorés dans
la partie basse (des furisode aux manches longues). Dans tous
Reportage : Mathilde Tenneroni (2nd),
(photographies : Matthieu Séguéla)
Danse de la Sumida-gawa
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ASIA - N°1
TOKYO
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Qui SONT LES GEISHAS ?
Préparez vos mouchoirs !
Les femmes appelées geisha ont pour métier d’animer les soirées de grandes réceptions et de distraire
leurs hôtes. Parées de magnifiques kimonos et apprêtées avec soin, elles officient dans les ryotei ou ochaya
Ouf… Moins d’un mois avant les grandes vacances, dites-vous
? Sachez qu’ici, l’année scolaire japonaise vient à peine de commencer car le Japon – avec la Corée - est le seul pays dont la rentrée est fixée au début du mois d’avril. La fin de l’année scolaire
ayant eu lieu le 24 mars pour les écoles publiques, vous pouvez calculer la durée limitée des « grandes vacances nippones
». Mais avant que ces vacances n’arrivent (appelées vacances
de printemps), il ne s’agit pas de se laisser aller mais d’organiser, avec le plus grand sérieux, la cérémonie de fin d’études, appelée sotsugyo-shiki, non seulement à la fin de l’école primaire,
du collège et du lycée. Sans parler de l’université, mais aussi de
l’école maternelle.
Le directeur de l’établissement attribue un diplôme à chacun
des élèves en présence de tous les enseignants, des camarades et
des familles. Les nouveaux diplômés doivent raconter leurs bons
souvenirs de l’école, encourager les élèves n’ayant pas achevé le
cycle, les ko-hai, et en outre, remercier les professeurs.
Puis, ils s’inclinent devant le drapeau japonais et chantent
l’hymne national Kimigayo joué au piano et enchaînent avec
le hotaru no hikari (la lumière des lucioles) qui symbolise l’enfant studieux et un chant qui glorifie les professeurs, le Aogeba
Totoshi.
(restaurants traditionnels ou maisons de thé) ou les
ryokan (auberges de grand luxe) où elles chantent
en s’accompagnant de shamisen (instrument à trois
cordes) ou exécutent des danses classiques. Les geishas sont des artistes professionnelles avec une parfaite connaissance des arts traditionnels de leur pays et
une répartie verbale souvent brillante. Le prix de leurs
prestations est très élevé et se limite à l’expression de
leur art.
Lors de la cérémonie, les tenues décontractées sont tout à
fait déconseillées et, de plus en plus fréquemment, les élèves
prennent l’uniforme qu’ils porteront l’année suivante. Plus de
la moitié pleure à la fin de cet
événement émouvant.Après le
Sotsugyo-shiki, en avril, avec
les cerisiers Sakura, règne une
ambiance plus joyeuse pour le
Nyugaku-shiki, littéralement
cérémonie d’entrée dans un
nouvel établissement. La liste
des nouveaux arrivés est lue,
ils doivent promettre de se
soumettre aux règlements intérieurs lus par le directeur.
La profession de geisha remonte au XVIIème siècle. Elle est apparue pour la première fois dans les
régions de Kyoto et d’Osaka. Les geishas (qui se font
aussi appelées geiko, c’est-à-dire « enfants des arts »)
font ensuite leur apparition à Edo (Tokyo) où il subsiste aujourd’hui au moins quatre quartier de geishas :
Shinbashi, Akasaka, Asakusa et Kagurazaka.
Une apprentie geisha (que l’on nomme maiko à
Kyoto) appartient à une Okiya : c’est une sorte d’école
et le quartier de Kagurazaka en abrite quelques unes
encore. Les geishas ont généralement un protecteur
(ou une protectrice) qui permet de les éduquer et de
les faire vivre. Souvent, il s’agit d’un homme d’affaires ou d’un homme politique qui complète ainsi son «
statut » d’homme puissant. Bien que la profession de
geisha soit précieuse pour la transmission des arts traditionnels japonais, elle est actuellement en déclin. Le
Japon ne compterait plus que quelques milliers « enfants des arts ».
Une particularité de l’école
japonaise est que les rassemblements et les discours tienTenue traditionnelle
nent une place importante
de Sotsugyo-shiki (à droite)
et, dans le courant de l’année
même, au minimum une fois par semaine, un discours matinal
cho-rei, un chant ou des exercices de gymnastique collectifs ont
lieu dans la cour ou bien dans le gymnase.
A propos, ne voudriez-vous pas chanter la Marseillaise et ne
seriez-vous pas intéressés par un discours de notre proviseur,
M. Ténèze, à 7h30 du matin ?
Emilie Mikura (3ème)
Bibliographie : Geishas, Robert Guillain, Arléa, 1988
Geisha, Arthur Golden, Le livre de poche, 2002
Ma vie de geisha, Mineko Iwasaki, Le livre de poche, 2005
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ASIA - N°1
TOKYO
QUEL AVENIR POUR
LE DROIT INTERNATIONAL ?
MAI 2006
marque que les pays peuvent s’ils le souhaitent passer outre ces
sanctions ; comme l’a déclaré Pascal Lamy, actuel secrétaire général de l’OMC, « que faire si les pays refusent une sanction, envoyer
les casques bleus ? ». On se remémorera le cas de la Chine, qui
a intégré l’OMC (Organisation mondiale du commerce) en 2001,
et qui peine à appliquer bon nombre de traités concernant la propriété intellectuelle (la contrefaçon notamment) tout en profitant
des avantages proposés par l’organisation, ce qui favorise son économie fortement tournée vers le reste du monde.
Le droit international, s’il apparaît comme une initiative pertinente et judicieuse dans le contexte actuel de mondialisation, reste difficilement transposable à cause des difficultés d’application
auxquelles il s’expose. On pourrait espérer que les Etats veuillent
bien consentir quelques sacrifices afin de maintenir un certain ordre mondial garanti par ces institutions.
De plus en plus, les hommes se sentent appartenir à un « village planétaire ». Dans cette logique, chaque village possède des
lois qui règlent les différends. Au delà de l’aspect strictement économique de la mondialisation dont on parle sans arrêt, la notion
de droit international s’impose. Le droit international, est chargé
de résoudre des conflits au sujet desquels les tribunaux nationaux
n’ont pas ou peu de compétences, des conflits à caractère international : cela implique nécessairement une institution supranationale reconnue avec un pouvoir de sanction effectif dont le jugement
serait appliqué. Ce droit international touche une multitude de domaines comme les conflits armés, le commerce, le territoire... avec
dans chaque cas une organisation spécialisée. Cependant, on remarque un affaiblissement de leur influence et de leur efficacité
sur le plan international, et on remarque le recours aux négociations hors cadre institutionnel. Quel avenir pour le droit international ? On semble s’être bien éloignés des réussites juridiques
que représentaient les procès de Nuremberg ou de Tokyo.
Idriss Jebari (Tle ES)
Chantal Pelletier au LFJT
Cette dernière décennie, marquée par deux conflits ethniques de taille a savoir la crise yougoslave et le massacre du
Rwanda (ou l’union européenne a montré ses limites dans le
domaine politique international), a mis en place les rouages
juridiques du tribunal pénal international avec le TPIY (exYougoslavie) et TPIR (Rwanda) : les dirigeants de ces actes devaient être jugés devant un tribunal international pour crime
contre l’humanité. Il s’agit, comme l’a déclaré le secrétaire général de l’ONU, de « l’impunité qui ne peut, ni ne doit, être tolérée ; l’état de droit doit prévaloir ». En effet, les dirigeants
n’ont pas souvent été jugés suite à des massacres commis à
l’égard de minorités ethniques. Mais face a cette volonté de justice, ces tribunaux connaissent des difficultés: non reconnaissance de l’autorité de la cour, procédures longues et multitude
Lundi 3 avril, 10h, salle polyvalente du Lycée franco-japonais
de Tokyo (LFJT) : les premières S et ES/L rencontrent Chantal
Pelletier, auteur de romans noirs. Chantal Pelletier nous met à
l’aise, elle ne fera pas de longs discours, mais répondra essentiellement aux questions posées. Deux, trois mains timides se lèvent et
l’entretien commence.
Elle nous explique qu’elle ne se sentait pas prédestinée à devenir écrivain mais que son goût pour la lecture durant sa jeunesse
l’a poussée à suivre des études littéraires et l’a amenée à écrire. Elle
commença comme scénariste à Paris où elle devait amplifier la
tension des histoires qui lui étaient confiées, puis elle arriva dans
un café théâtre où elle travailla son style comique. Par la suite, elle s’aperçut que la subtile fusion entre le comique et une histoire à
suspense donnait un bon polar et entra donc dans le monde mystérieux des romans noirs.
« l’impunité qui ne peut,
ni ne doit, être tolérée ;
l’État de droit doit prévaloir »
Du côté gauche de la salle, une question se fait entendre, une
question à laquelle chaque auteur a dû répondre au moins une fois
dans sa vie : « D’où vous vient l’inspiration ? »
- Pour moi, écrire c’est le voyage » dit-elle. Ses nombreux voyages l’ont souvent inspirée et elle exprime une « proximité entre le
voyage et l’écriture ». « Mais un simple fait divers peut être le commencement d’une histoire macabre » continue-t- elle, « il faut travailler et retravailler sur une petite idée et ça peut donner un bon
polar ». « Il faut beaucoup d’humilité pour écrire » conclut- elle.
Elle sort ses petites lunettes rectangulaires, ouvre un des ses livres
et commence alors une lecture expressive d’une nouvelle quelque
peu sordide. C’est l’histoire d’un jeune homme, fou, qui, aux environs de Noël, décide de faire une crèche humaine…de morts. D’un
ton léger et sarcastique, elle parcourt son histoire avec des yeux
pétillants nous racontant les meurtres les plus affreux, le plus naturellement du monde. A la fin, elle nous fait savoir que les auteurs
de polar écrivent en général des histoires qui ne leur arrivent pas
(ouf, on est rassurés !).
On la quitte avec des remerciements et de chaleureux applaudissements, en espérant que son aventure nippone lui inspire son
prochain polar.
Conseils de lecture (par l’auteure elle-même) : « Le chant du
bouc » et « la Visite » chez Gallimard.
des organismes (cour internationale de justice, cour pénale internationale, tribunal pénal international, commission du droit
international…). Slobodan Milosevic, ancien chef d’état de la
Serbie et responsable de la crise yougoslave, est mort dernièrement, alors qu’il était traduit devant le TPIY depuis 1997. Cela
va-t-il porter un coup dur à la notion de droit international ?
C’est ce que pensent bon nombre d’analystes. Sans parler de
Saddam Hussein qui comparait actuellement devant un tribunal irakien, et Pinochet qui est attaqué en justice à Londres ;
tous deux hors du système onusien du droit international, système non reconnu par les Etats-Unis d’Amérique, il faut le rappeler. A bien des égards, le droit international est en crise.
Dans le domaine économique, l’organisation mondiale du commerce semble être une réussite juridique puisque la cour qui règle les différends possède un réel pouvoir de sanction (même s’il
peut être remis en cause). On se souvient des sanctions imposées
à l’UE lorsque cette dernière a limité les importations de bananes
d’Amérique latine au profit de ses accords préférentiels africains,
ou encore les barrières non tarifaires dans le domaine sanitaire
mises en place par cette dernière pour interdire les importations
de bœuf américain. Même si l’on vante souvent cet organe, on re-
Alice Mucchielli (1ère S)
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ASIA - N°1
TOKYO
MAI 2006
EN DIRECT DU Lycée dE tokyo
CONCOURS SEGALEN 2006
- Concours Kangourou de géographie : les élèves du
collège ont participé au concours de géographie organisé pour
la première fois, au mois de février 2006 (le concours mathématiques a, pour sa part, connu une nouvelle édition au mois
d’avril).
- Sortie cinéma : les classes de 1ères ES, L et S sont allées
voir « Mémoires d’une geisha » en version originale anglaise le
9 février.
- Sortie ski : joies de la poudreuse et soirées studieuses dans
les « Alpes » japonaises (du 6 au 10 mars) pour les élèves de
troisième qui ont pu pratiquer les « sports d’hiver » et s’entraîner aux épreuves d’un vrai brevet … blanc !
- Théâtre : grand succès pour la pièce d’Eric-Emmanuel
Schmidt, « Le visiteur », mise en scène par Christophe Cailton
et interprétée par un enseignant de français, Jean Bergez et
trois lycéens du LFJT, Camille Lecouffe, Matthieu Decaix et
Naoki Mercier (du 30 mars et 6 avril).
- Concours photo du Lycée : il a permis aux élèves, professeurs et parents d’exposer leurs meilleurs clichés
autour du thème « Bestiaire
: des animaux dans la ville
» (semaine du 17 avril). Le
gagnant est Xavier Marchi
de 3ème qui remporte le 1er
prix avec la photographie
ci-contre.
- Sortie «temple et
musée» : les élèves de
Cinquième ont effectué une
sortie pédagogique au temple d’Asakusa et au Musée
d’Edo-Tokyo le jeudi 20
avril.
- Conférence en espagnol : sur les « Régimes dictatoriaux dans l’Amérique Latine du XXème siècle » par le Pr
Mario Antolinez (mars 2006)
- Conférences sur les drogues : des conférences de prévention ont eu lieu au Lycée la semaine du 10 avril.
- Carrefour des métiers : il a été organisé conjointement
par le Lycée et les deux associations de parents d’élèves (APE et
AF-fcpe) mercredi 12 avril, de 9H à 12H, Toutes les classes de
6e à Terminale étaient concernées.
- Walkathon d’Asie au Cœur : pour la deuxième année,
une course de la solidarité a été organisée le samedi 15 avril
au Lycée pour collecter des fonds en faveur des victimes du
Tsunami de 2004.
- Sortie Foujita/Yûshûkan : les élèves de 1ère S sont allés
visiter le Musée militaire du Yûshûkan et admirer la rétrospective consacrée au peintre japonais Foujita, mardi 9 mai.
- 3ème fête de l’Europe : l’édition 2006 de cette fête regroupant les établissements scolaires européens de la capitale
s’est déroulée à la British school, samedi 13 mai.
- Sortie « Napoléon et Versailles » : après avoir assisté à
une conférence de Mme Claire Constans, conservatrice en chef
du Château de Versailles, les élèves de quatrième ont visité l’exposition « Napoléon et Versailles » au Musée d’Edo-Tokyo le
23 mai.
Le concours Segalen est un concours dans lequel les lycéens de la zone Asie élisent le meilleur livre parmi les
cinq présentés, en procédant à un vote au mois d’avril.
Pour cette année, neuf lycées français de la zone Asie ont
participé et le prix a été remis le 18 mai 2006 pour le livre
«1969» de Murakami Ryu. En plus de «1969», d’autres critiques sur les ouvrages sont disponibles sur le site du Lycée :
http://www.lfjt.or.jp/htm/cdi_index.htm
1969 de Murakami Ryu
«1969» est le roman autobiographique de Murakami Ryu, écrivain
et cinéaste japonais, né en 1952 à Sasebo. Il est l’auteur d’une trentaine de livres dont les plus célèbres sont: son premier roman, Bleu presque transparent (prix Akutagawa en 1976, vendu au Japon à un million
d’exemplaire en six mois), Les bébés de la consigne automatique (1980)
et Parasites. Il a reçu également le prix Yomiuri en 1998 pour Miso
soup.
En 1969, l’auteur avait donc 17 ans. 1969 est le journal de l’auteur, pour
lequel cette année fut exceptionnelle, le temps de son premier pas dans le
monde adulte… Il décrit avec humour et facilité le déroulement du «Mai
68 japonais» dans une ville de province, Sasebo (ville natale de l’auteur),
située près d’une base militaire américaine à Kyushu. On le retrouve dans
son “journal” sous le nom de Ken, qui nous raconte son année 1969, qui
fut celle de son premier grand chagrin d’amour, l’année où il avait 17ans
et était jeune et heureux, temps du lycée, de la révolte, des filles, et l’année
où pour la première fois, il a réalisé un petit film, à l’aide de ses meilleurs
copains.
Ce roman est plein d’humour et est très amusant à lire, j’ai beaucoup
aimé. Le héros Ken est lycéen, ce qui a peut-être tout d’abord attiré mon
attention, qui suis aussi au lycée. Par ailleurs, ce livre nous renseigne sur
la culture de l’époque, et nous rappelle les évènements historiques (guerre
du Vietnam)… Ken, 17ans, jeune garçon de Sasebo, est passionné de musique, de cinéma, de poésie, d’œuvres littéraires. Il écoute Led Zeppelins, les
Rolling Stones, etc, lit les poèmes de Rimbaud, admire Alain Delon. Ca lui
arrive même de sécher les cours pour aller à son café habituel, écouter de
la musique. Ken et ses camarades, en particulier Adama et Iwase, bouillonnent d’idées farfelues et pseudo-révolutionnaires tout en fantasmant sans
fin sur les filles, qui restent inaccessibles. Avec l’aide de ces amis lycéens, il
décide de faire des actions révolutionnaires, en parti pour attirer les filles.
Au cours de son premier projet qui est d’organiser illégalement un festival
avec musique, théâtre, et un film qu’il aura lui-même réalisé avec Adama et
Iwase, il va avec d’autres lycéens aussi puceau que lui, barricader son lycée.
Il réussira à avoir l’attention de sa “Lady Jane” Kazuko Matsui, qui sera
l’actrice de son film. Tout ceci donne à l’ensemble un ton enjoué et satirique bien loin des drames de la guerre du Vietnam et de la véritable contestation politique qui n’est, même si évoquée, qu’un simple prétexte.
1969 fait bien partie de l’époque de la révolte, mais une révolte toute
naturelle et universelle, celle des adolescents qui idéalisent art et amour.
Ce roman évoque la culture japonaise, très influencée par l’américaine, et
européenne: musique, cinéma, littérature, mode, pensées, … Ce livre donne un point de vue de l’époque par un jeune lycéen japonais qui s’ouvre
et s’intéresse au monde extérieur. On a une vision d’un japonais sur notre culture, sûrement différente de la nôtre. Il nous apprend beaucoup
sur la situation de l’époque, culture, politique, historique (base américaine, Guerre du Vietnam), société. Cela nous permet un petit voyage dans le
temps par les yeux d’un lycéen.
(Cette rubrique n’est qu’une sélection, l’intégralité des manifestations du Lycée franco-japonais de Tokyo est sur :
http://www.lfjt.or.jp).
Lola Bret (2nd)
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ASIA - N°1
JAKARTA
MAI 2006
(suite de la page une)
L’activité n’est pas régulière : pendant la saison des pluies elle
baisse du fait de la température de l’eau qui n’est pas stable. Les
alevins alors ne mangent pas et meurent.
Le pétrole et les pollutions diverses gênent l’élevage du poisson. L’eau utilisée dans cet élevage vient de la mer et l’entreprise utilise des filtres pour la purifier et éviter des maladies.
Un système de fumigation est également utilisé pour éviter la
prolifération des champignons. Les poissons reproducteurs se
trouvent dans de grands bacs d’eau. Les mâles et les femelles
qui servent à la reproduction sont nourris de la même manière.
On fait des piqûres d’hormones trois fois par an pour pousser
les femelles à l’ovulation et les mâles à la production de sperme.
Si cette injection hormonale ne se fait pas, il n’y a seulement
qu’une ponte par an.
Elèves en train de nettoyer une plage
Les œufs sont récupérés par le moyen d’un filtre collecteur placé sur le côté du bac (l’eau en tournant envoie les œufs
dans le collecteur). Les œufs sont placés ensuite dans des bacs
d’eau stagnante et ils éclosent au bout de 15 heures. Les larves,
puis les alevins restent 25 jours en élevage ou ils sont alimentés avec du plancton. Ils sont placés dans des bacs qui sont nettoyés quotidiennement, en aspirant les impuretés déposées sur
le fond. La taille marchande est donc de quelques millimètres.
C’est sous cette forme qu’ils vont partir au marché où ils sont
achetés par des entreprises qui les font grandir et les vendent
dans des restaurants.
Cette forme artisanale d’élevage de poisson n’est qu’un
exemple parmi beaucoup d’autres dans l’archipel indonésien.
L’élevage de poisson a plusieurs avantages puisqu’il permet de
réguler la production et de répondre à la demande des consommateurs. L’élevage permet également de limiter la pression des
pêches sur les populations naturelles.
A ce titre, des chercheurs français travaillent en Indonésie
dans le but de domestiquer des espèces locales de poisson pour
contribuer à gérer durablement la biodiversité. Les portes de la
station d’aquaculture de Depok sont donc ouvertes à tous les
curieux ou désireux d’apprendre !
Si les alevins arrivent à 4 ou 5 cm de taille (plus de 25 jours),
ils sont vendus à des pêcheurs qui les utilisent comme appât
pour la pêche au thon.
La pollution
Nous avons remarqué que les bateaux de pêcheurs ou de plaisance jettent leurs déchets dans la mer pour éviter de les ramener sur Jakarta car s’ils les mettaient dans la grande décharge
Elèves autour du bassin d’élevage de poissons
La phase la plus délicate dans la production d’alevins de mulets est la phase de nourrissage : le plancton utilisé pour le grossissement est lui-même nourri avec des rotifères (organisme
pluricellulaire de très petite taille, 40-200 micromètres) qui
sont produits sur l’île.
Ramassage de détritus par une équipe d’élèves
de Jakarta, ils devraient payer. Alors nous nous trouvons face à
un grand problème : comment faire pour que les gens arrêtent
de polluer en vidant leurs poubelles dans la mer ou sur les îles?
Notre constat est assez négatif, car il faudrait que le gouvernement se charge d’éduquer les îliens mais aussi qu’il envoie un
bateau de ramassage des poubelles dans chaque île. Nous avons
demandé au responsable de l’île pourquoi il ne la nettoyait pas.
Celui-ci nous a répondu que pour la nettoyer, il faudrait plus
Les éleveurs n’utilisent pas d’artémia (sorte de crevette de
petite taille, aliment généralement utilisé en élevage) pour son
coût trop élevé (l kilo = 25 Euros).
La production de plancton est très délicate à maintenir car si
le soleil n’est pas présent ils risquent de mourir. L’élevage de
plancton se fait dans trois grandes « piscines ».
6
JAKARTA
ASIA - N°1
MAI 2006
Un quartier vert
dans Jakarta
de gens et qu’à eux seuls, ils ne pouvaient pas le faire (ils sont
sept à entretenir l’île). Nous avons remarqué qu’ils balayaient
devant les pontons et se limitaient à ramasser des feuilles sèches et quelques détritus.
A nous de jouer …
Le 22 novembre, les élèves de 6eme du LIF se sont rendus en bus à Banjarsari, « le quartier vert de Jakarta ».
Ils y sont partis pour être sensibilisés au recyclage des déchets, afin de se comporter écologi-quement, protéger et
nettoyer notre environ-nement. Voici leurs conseils et recommandations écologiques, après cette visite :
Après lui avoir demandé son autorisation pour ramasser les
déchets de l’île, munis de gants nous avons commencé la « récolte ». Nous nous sommes limités aux détritus en plastique ou
en bois (sandales, sacs en plastique, bouteilles, bouchons, sacs
alimentaires, vieilles chaises…). Pour les autres détritus en métal (pots de peinture, bâtons en fer...), nous avons décidé de les
laisser pour éviter toute sorte de blessure.
«Nous sommes allés dans un quartier du sud de Jakarta,
subventionné par l’Unesco : Banjarsari. Nous l’avons visité. Les habitants de ce quartier trient les déchets, réduisent des objets, les réutilisent, les recyclent et replantent
des noyaux. Ils essayent d’exécuter ces méthodes pour
protéger la terre et moins la polluer. C’est pourquoi ce
quartier est particulièrement agréable. Chaque maison
possède un grand bac, où les habitants produisent leur
propre compost. Nous avons aussi découvert ce qu’était
une pharmacie vivante ainsi que quelques plantes médicinales. Tous les élèves ont pu mettre la main à la pâte
pour recycler du papier, c’était très amusant ! Des quartiers comme Banjarsari devraient exister partout dans le
monde ! ».
En formant quatre groupes nous avons récolté 16 grands sacs
poubelle, que nous voulions ramener sur Jakarta et ainsi pou-
Meena Kumar (6ème)
RECYCLER A LA Maison,
C’EST FACILE !
La récolte de détritus : 14 sacs poubelles
voir les jeter dans une décharge, mais ceci fut impossible car le
bateau refusa de prendre autant de chargement avec lui, même en payant Ceci aurait pu être possible avec un bateau plus
grand. Le responsable de l’île nous a promis de brûler cette poubelle, ce que nous aurions voulu éviter à cause de la pollution.
Pour aider les ramasseurs de poubelles, tu pourrais
trier les déchets : il suffirait que tu demandes à tes parents d’acheter trois poubelles :
Existe-il d’autres moyens ?
- UNE pour les déchets recyclables (plastique, carton,
métal…)
- UNE pour les déchets non recyclables (polystyrène,
chewing
gum, piles…)
- UNE pour les déchets organiques (peaux de banane,
épluchures d’orange, laine…)
Les deux premières poubelles vont aller au ramassage public mais seront ensuite séparées : la première
sera amenée dans un centre de recyclage et la seconde
sera probablement brûlée ou mise dans une décharge
publique.
Les chercheurs de l’IRD (Institut de Recherche pour le
Développement) ont trouvé une méthode pour se débarrasser
des déchets agro-alimentaires (feuilles, noix de cocos vides...).
Ils sont d’abord compactés et attirent ensuite une variété de
guêpes qui pondent dans ces détritus. Ensuite les larves sortent
des œufs et s’alimentent de ces déchets ! De plus les chercheurs
ont trouvé que ces larves étaient un excellent aliment pour les
poissons ! Un kilo de larves consomme quatre kilos de déchets
! Si cette pratique pouvait se mettre en place, ce serait déjà un
premier pas, et pas très onéreux ...
Pour les déchets en plastique, il existe des incinérateurs non
polluants : ce sont de gros fours avec d’énormes filtres qui empêchent la production du monoxyde de carbone et du dioxyde.
Mais ceci est évidemment trop cher, il faudrait trouver pourtant
une solution rapide car ici aussi le temps presse …
Il faut que tu déposes la troisième poubelle au centre
du compost de ton village (il y en a à peu près partout).
Les spécialistes en feront du compost qui servira de fertilisant à la terre.
Margaux Arduino, Jacqueline Boulanger,
Kevin Chantung (2nd)
Geneviève Nickel.
Emma Folliasson (6ème)
7
JAKARTA
ASIA - N°1
LES PILES :
RAVAGEUSES DES VILLES !
MAI 2006
on les passe dans un moule en les pressant et en les arrosant.
Puis on retourne neuf à onze fois le compost : cela dépend
de la composition des matériaux. Quand on fait le premier retournage, on doit attendre onze jours pour le second tandis que
pour les suivants on attend que cinq jours.
On met finalement le compost dans une serre pour que l’eau
et l’ammoniaque qui s’y trouvent s’évaporent. On va ainsi perdre 10 à 15% d’eau.
L’action du filtrage a pour but d’avoir trois différents types
de compost selon la taille du grillage. On peut faire du petit, du
moyen ou du gros compost.
Pour finir, l’emballage en sacs plastiques permet le transport
et la vente du compost.
A savoir : au centre de Banjarsari nous pouvons acheter du
compost qui rendra heureuses les plantes de notre jardin !
Faire du compost chez soi est également simple !
D’abord, on prend un seau et on y fait des petits trous au fond
pour laisser couler tous les liquides.
Ensuite, on ajoute au fur et à mesure une couche de sable,
une couche de déchets organiques, une couche de fumier, une
couche de chaux, une couche de terre.
Et on répète cette opération plusieurs fois.
Réfléchissez bien avant de jeter une pile même si vous n’avez
pas de poches pour attendre la prochaine poubelle, gardez-la,
plutôt que de laisser un terrain pourrir à cause de cette sacrée
pile ! Dites-vous qu’elle contient du MERCURE (poison toxique mortel) qui va couler de la pile avec l’humidité et la chaleur
(pluie, flaques, feu…) et pénétrer le sol. Il suffit que des gens
y touchent une fois pour périr jusqu’au paradis (ou en enfer).
Restons sérieux : avant de balancer une pile par terre, pensez
que cela peut tuer plus d’une personne mais aussi détruire la
terre car le MERCURE ne se décompose jamais !
Geneviève Nickel,
Emma Folliasson (6ème)
LA DECOMPOSITION
DES DECHETS URBAINS
William Kambale,
Clovis Macé (6ème)
LES DECHETS PLASTIQUES
Dans la vie de tous les jours, nous pouvons faire de tristes
constats en nous promenant dans nos villes et villages. La production continuelle de déchets ménagers et industriels, engendre une pollution dont les conséquences sont graves pour notre
environnement.
Certains de ces déchets mettent beaucoup de temps à se décomposer, comme par exemple, l’épluchure des fruits : de 3
mois à 2 ans, du papier: de 3 mois à 1 an, les pneus en caoutchouc : plus de 100 ans, les bouteilles en verre : 4000 ans, les
mégots de cigarette : 5 ans, le chewing gum : 5 ans, de l’acier
d’emballage : 50 à 100 ans et, enfin, le mercure qui a une durée
de vie éternelle.
Le plastique est un danger pour l’environnement. Si nous
voulons préserver notre environnement, il faudrait réduire la
consommation de ce poison...
Les déchets plastiques mettent très longtemps à se dégrader :
une bouteille laissée dans la nature mettra environ 5 000 ans à
disparaître, car elle n’est pas biodégradable. Il faudrait réduire
la consommation du plastique et le réutiliser afin de moins polluer notre planète. Pour cela, il faudrait réutiliser les vieux déchets (sacs en plastique, feuilles, carton, papier...) et en faire de
nouvelles choses. Ainsi, une boîte en carton devient un portecrayon !
Lorsque nous allons faire des courses, par exemple, il faudrait emporter un ou plusieurs sacs en tissu ou des paniers au
lieu de prendre plein de sacs en plastique pour transporter nos
provisions.
Les arbres de notre planète sont en train de disparaître à
cause de l’excessive consommation de papier. La récupération
du papier usé pour le recyclage permet de sauver les arbres
(une tonne de papier recyclé représente environ quinze arbres
sauvés).
Veillez donc à vos consommations de papier et de plastique,
car il y va de l’équilibre de notre planète.
Nous réutilisons : Au lieu de jeter les gobelets nous pouvons
faire des lampes ou un porte-crayon.
(par exemple comme brouillon).
Il faut savoir que papier, carton et bois sont des matériaux
d’origine végétale. Plastique, polystyrène et caoutchouc sont
des produits dérivés du pétrole. Aluminium, verre et mercure
sont des matières minérales.
Si nous voulons préserver notre environnement pour le bienêtre des nouvelles générations, nous devrions faire attention
aux déchets que nous produisons de manière excessive et qui
contribuent à endommager notre écosystème.
Pierre Lagarde (6ème)
LE COMPOST
Les quatre R
-Recycler
-Replanter
-Réduire
-REUTILISER
Au quartier de Banjarsari nous avons rencontré Mme
Bambang qui est la responsable du centre de recyclage. Elle
nous a expliqués l’importance de faire du compost à la maison.
Celui-ci s’effectue en six étapes. La première consiste à trier les
déchets, la seconde est le moulage, la troisième le retournage,
la quatrième le séchage, l’avant dernière est le filtrage et la dernière l’emballage.
Une fois séparés les déchets non organiques des organiques,
Floriane Nothhelfer (6ème)
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JAKARTA
ASIA - N°1
MAI 2006
LE RECYCLAGE DU PAPIER
UNE PHARMACIE VIVANTE
Une feuille de papier ne pose pas de problème. Mais 24 000
arbres qui disparaissent chaque année, cela est inquiétant. Il
faut faire quelque chose!
I. La découverte de Banjarsari
Le 22 novembre 2005, les classes de 6ème du collège du LIF
sont allées au quartier de Banjasari, qui se situe à Jakarta, la
capitale de l’Indonésie, accompagnés de deux professeurs : le
professeur de technologie et la documentaliste (CDI). Dans ce
quartier, nous avons rencontré des intervenants qui nous ont
expliqué comment recycler le papier déjà utilisé.
II. Comment recycler le papier
Le recyclage consiste à récupérer des objets en verre, en papier ou en bois de notre quotidien pour les recycler.
Certains matériaux (comme le verre) ne sont pas faciles à recycler mais le papier, lui, est parfaitement recyclable.
Voici les étapes à suivre pour faire du papier recyclé:
1. Coupez le papier en petits morceaux, puis mettez-les dans
un bac d’eau pendant trois heures.
Ensuite, les morceaux se transformeront en une sorte de
pâte.
2. Mettez le tout dans un mixer qui donnera une pâte encore
plus molle. Puis, versez la pâte dans un grand bac.
3. Prenez un tamis (un écran à filtre fin), trempez-le dans la
pâte. Retirez-le ensuite délicatement, la pâte est étalée dessus.
4. Mettez le filtre sur une planche de bois posée verticalement, puis retirez l’eau du filtre avec une raclette, une semelle
de claquette fera bien l’affaire.
5. Enfin, faites sécher le papier au soleil et quand il se décolle,
cela veut dire qu’il est prêt.
Pas compliqué, non?
Une pharmacie vivante est composée de plantes médicinales qui servent à soigner des maladies ou à améliorer
l’environnement.
1 – Les plantes médicinales
La Daun Jinten atténue les symptômes de l’asthme ;
La Runput Mutiara guérit les hépatites ;
La Sambiloto diminue l’eczéma, soulage les hépatites, les cancers, la tuberculose et atténue le diabète et l’hypertension.
2 – Les plantes pour l’environnement
La Zodia repousse les moustiques grâce à son odeur ;
Le Géranium protège des cafards ;
Le Romarin sert de répulsif aux petits insectes comme la
fourmi.
Leslie Ros (6ème)
La Daun Jinten
Anaïs Abdou, Jeanne Krings,
Charlotte Penicaut (6ème)
La Zodia
Une pharmacie vivante
plantes médicinales
Daun Jinten
asthme
Runput
Mutiara
hépatites
plantes pour l’environnement
Sambiloto
eczéma
hépatites
cancers
tuberculose
diabète
hypertension
9
Zodia
Géranium
Romarin
moustiques
cafards
fourmis
SINGAPOUR
ASIA - N°1
Thaïpusam :
Une foi de «fer»
MAI 2006
Les porteurs de Kavadis, accompagnés de leur famille
se rendent d’un temple à un autre en parcourant les quelques kilomètres qui les séparent. Accompagnée de la
foule des curieux qui se mêle aux participants à la procession, je remonte jusqu’à Sri Srinivasa Perumal temple où
se préparent encore de nombreux participants entourés
des fumées d’encens.
La simple évocation de la culture indienne peut
ouvrir une foule de portes dans le monde de l’imagination, parmi celles-ci, celle de la religion est probablement la plus exploitée et pourtant la plus méconnue.
Quelque part entre le «Masala» et le temple coloré de
Little India, voilà où peut se situer le cliché classique
sur cette civilisation subtile. Décidée à dépasser cette
vision un peu simpliste, je suis allée enquêter au cœur
même du sujet : la mystérieuse fête du « Thaïpusam »,
où les fidèles souffrent au nom de leur foi.
Certains sont ornés d’un attirail impressionnant :
chaussures à clous, chariot accroché dans le dos (directement dans la peau) et pour parachever le tout : le Kavadi,
armature de fer décorée de plumes de paon et de perles,
lui aussi accroché dans le dos par un chef d’œuvre de répartition des poids.
Comment ces gens font-ils pour endurer pareille douleur ? Leur foi, me dira-t-on, mais pas seulement. En vue
de se préparer à cette épreuve - qui n’est pas une expiation , mais plutôt un remerciement adressé aux dieux
pour tous les bienfaits apportés, (à la différence des «flagellants» espagnols) - les participants ont pendant un
mois un régime végétarien et des périodes de prières et
Berceau de plusieurs religions, l’Inde est encore
aujourd’hui composée d’un mélange religieux dont les
Sikhs, les Musulmans et les Hindouistes sont quelques
Détail de l’armature de fer d’un kavadi avec son porteur
de méditations.
Ainsi, le jour de la célébration venue, les voilà fin prêts
psychologiquement à endurer l’épreuve. Au terme de
la longue marche, les fidèles se retrouvent tous au Sri
Thandayuthapani temple où l’attente peut être de trois
heures pour accéder au temple. Une fois à l’intérieur, la
dernière danse réalisée à un rythme effréné est d’autant
plus impressionnante qu’un Kavadi pèse entre vingt et
trente kilos…Au terme de cette matinée éprouvante, une
dernière épreuve attend les participants : celle de la désinstallation, crochet par crochet, du Kavadi . Chaque
blessure est instantanément recouverte par de la cendre
de bouse de vaches et c’est à peine si une petite cicatrice
reste visible.
Fidèle hindouiste lors de la fête de Thaïpusam
exemples. Ce sont ces derniers qui célèbrent Thaïpusam.
La première interrogation à propos de cette fête religieuse concerne son nom : outre son côté exotique, que
signifie-t-il ? « Thaï » est le dixième mois du calendrier
lunaire Tamoul et « Pusam » désigne la constellation qui
s’élève à l’est de l’horizon à cette période de l’année. En
général, elle se déroule courant février. Si elle est désormais ( officiellement ) interdite en Inde, Thaïpusam, en
raison de la diaspora indienne, a été diffusée dans divers
endroits de la planète, on la célèbre particulièrement en
Malaisie, à l’île Maurice, en Afrique du Sud et bien sûr… à
Singapour où se déroule notre récit.
Une fois l’épreuve définitivement terminée père, mère, femme et enfants se font bénir par l’homme de la famille qui a porté le Kavadi. Chez chacun la lueur de fierté
est presque palpable, et il faut bien l’avouer, chez le spectateur lui même, le respect le dispute à l’admiration…
Alicia Eyme (Tle ES)
10
ASIA - N°1
SINGAPOUR
Le HDB : un modèle ?
MAI 2006
nef», diront certains...
Regardons maintenant du côté de la France.
Aujourd’hui, 1.6 millions de personnes vivent dans des
logements sans douches ni WC, 1 million sont logés en
situation de «surpeuplement accentué», 550 000 personnes, dont 50 000 enfants, vivent dans des hôtels de
fortune souvent en proie aux incendies (cf les dernières
catastrophes survenues à Paris ces derniers mois). On
compte aussi 146 000 personnes vivant dans des «logements mobiles» et plus de 80 000 SDF. Peut-être seraitil temps pour l’Etat, à l’image du Singapour des années
1960, d’appliquer une politique de gestion du logement
appropriée afin d’endiguer cette crise honteuse.
A la fin des années 1950, Singapour est un pays qui
connaît une grave crise du logement : les taudis et les
bidonvilles sont la norme. Pourtant, le pays est alors en
plein expansion économique. Le gouvernement décide
d’agir pour résorber la crise avec le programme HBD
(Housing and Development Board).
Généralement on apparente le HDB au HLM français,
mais sans la connotation péjorative. En effet le HDB désigne communément l’immeuble d’habitation type du
singapourien, ces tours, bien entretenues, qui jalonnent
partout le paysage urbain de la ville. Cependant il s’agit
à la base d’un programme gouvernemental : le Housing
and Development Board. Créé en 1960, ce projet avait
pour but de donner à tous un logement digne de ce nom.
Franc succès, Singapour lui doit aujourd’hui 82 % de son
parc immobilier et près de 90 % des résidents sont propriétaires (de la vient l’excellente maintenance qu’en font
les usagers). Les logements sont le plus souvent des appartements de 1 à 5 pièces sont vendus aux ménages avec
un bail de 99 ans.
François Galtié (Tle ES)
EN DIRECT
DU LYCEE DE SINGAPOUR
Manifestations : - Rencontres théâtrales d’Asie n°3
: du 9 au 11 février 2006 - Organisation du SIMUN n°2
au LFS du 16 au 18 mars 2006 - Visite de l’équipe de
France de Rugby à 7 à Singapour du 5 au 9 avril 2006.
- Voyages scolaires: les sixièmes à Bintan (Indonésie) ;
les secondes au Mont Kota Kina Balu (Malaisie) du 15 au
20 avril 2006 - Stage kayak pour les 5èmes le 19 et 20
juin Théâtre : représentations de « La nuit de Valognes
»d’E-E Schmitt par les adultes du club théâtre. Les 6ème
ont joué « Voyage, voyages » le 25 mai 2006 - L’ AES
théâtre jouera « Les facéties » de Jean-Michel Ribes les
5, 7 et 8 juin 2006 au LFS - les élèves de 5ème vont jouer
le 6 juin « Le dindon n’est pas dans la farce ».
Pourquoi une telle réussite ? L’Etat singapourien
consacre 9 % de son PIB
annuel au logement. A titre de comparaison, ce chiffre est en moyenne de 4 %
seulement dans les pays
de l’OCDE (Organisation
de coopération et de développement économique).
De plus, il oblige chacun
Type classique d’immeu- des ménages à épargner en
bles du HBD (Housing and vue de l’achat du logement,
Development Board).
par l’intermédiaire du CPF,
«Central Provident Fund» (caisse centrale de prévoyance). Cette caisse est financée par le salarié à hauteur de
20 %, par l’employeur à hauteur de 10 %, et le reste, par
l’Etat. Elle fournit aux ménages des prêts avantageux qui
s’élèvent à 80 ou 90 % du prix du logement. Ce dernier,
par surcroît, est subventionné en parallèle : des primes
de 25 000 dollars singapouriens (12 500 euros) peuvent
être allouées aux ménages les moins riches.
Prix Segalen des lycéens d’Asie : il a été attribué
cette année à « 1969 » de Ryû Murakami. Cette année, le
LFS a compté le plus grand nombre de lecteurs pour ce
prix dans la zone Asie.
(Cette rubrique n’est qu’une sélection, l’intégralité des manifestations du lycée français international de Singapour se retrouve sur : http://www.lyceefrancais.edu.sg )
A Singapour : visite de la reine d’Angleterre à
Singapour du 17 au 18 mars 2006 - Elections générales le
6 mai 2006 : le parti au pouvoir, le PAP, remporte 82 des
84 sièges du parlement. Festival des arts de Singapour
du 1er au 25 juin - Singapore Great Sale du 26 mai au 23
juillet 2006.
Depuis les années 1990, cependant, le HDB est en mutation. En effet, le parc des petits appartements ne satisfait plus les demandes d’une population dont le niveau
de vie s’élève d’année en année. Résultat, nombreuses
sont les tours en travaux afin d’agrandir et de revaloriser
les appartements, bien qu’il existe déjà 50 000 unités de
grand standing (condominium pour la plupart). A noter
qu’en dépit des coûts élevés du programme, l’Etat singapourien parvient à y réaliser des économies depuis 1975.
Cumulé depuis cette date, cet argent représenterait 50 %
du PIB actuel de Singapour, qui s’en servirait pour relancer l’économie en période de ralentissement. «Tout bé11
SINGAPOUR
es du monde entier
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Condition de la population
Lieu de détente des classes aisées singapouriennes
Sport hérité de la colonisation britannique
Première langue officielle
Langue parlée par la communauté malaise
Langue parlée par la communauté indienne
Langue parlée par la communauté chinoise
Lieu où l’on peut manger pour peu cher (en anglais)
Moyen de transport utilisé
Aliment le plus consommé
Continent auquel appartient Singapour
Ce dont regorge Singapour (en anglais)
Habitation de près de 90% de la population
Grande université de Singapour
Terre entourée d’eau
Emblème de Singapour
Célèbre anglais ayant découvert Singapour
Organisation telle que L’UE dont fait partie Singapour
Grand centre aérien
Assure la sécurité de Singapour
Nom de l’aéroport de Singapour
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/20. Raffles/21.ASEAN/22.hub/23.police/
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Retrouvez les mots indiqués par les définitions.
1.port/2.sécurité/3.propreté/4.riche/5.club/
6.Cricket/7. Anglais/8.malais/9.tamoul
/10.chinois/11.Foodcourt/12.taxi/ 13. Riz/ 14.Asie
/ 15. Shops/16. HDB/17. NUS/18. Ile/ 19. Merlion
/20. Raffles/21.ASEAN/22.hub/23.police/
24.Changi
définitions.
MAI 2006
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Riz/ 14.Asie
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ASIA - N°1
ASIA - N°1
HŌ-CHI-MINH
Des collégiens de cinquième
à la découverte du Cambodge !
MAI 2006
Mékong Plus », qui s’occupe d’aider les pauvres paysans. Nous
nous sommes promenés dans la campagne… sèche !
Nous sommes restés à Phnom Penh trois jours. Au programme le musée national avec les œuvres d’art khmer, le palais
royal, un passage par l’école française Descartes pour saluer nos
camarades, une partie du musée du génocide, le quai Sisowat,
etc. Nous nous sommes beaucoup renseignés sur l’histoire de
ce pays, notamment sur les Khmers Rouges, grâce à notre guide M. Lundi (amusant comme nom !). Le quatrième jour, nous
nous sommes levés très tôt pour partir à Siem Reap en bus. Sur
En mars, les deux classes de 5e de l’école Colette d’Hô
Chi Minh (Vietnam), ont fait un superbe voyage scolaire au
Cambodge. Le choix s’est porté sur ce pays car il est voisin du
Vietnam et beaucoup d’entre nous, qui vivent pourtant depuis longtemps au Vietnam, ne sont jamais allés le visiter !
De plus, ce pays possède une longue histoire, très intéressante et très différente de celle de notre pays d’accueil.
Notre groupe de 36, avec les professeurs accompagnateurs,
est parti le dimanche 12 mars à 8h. Tout le monde étaient extrêmement excité, moi la première puisque c’était la première
fois que je faisais un voyage scolaire. Nous sommes partis en
bus pour comparer les paysages entre les deux pays ; mais no-
Mon temple préféré : le Ta Phrom avec les racines de vieux
arbres (les « fromagers ») qui envahissent les ruines.
la route, des femmes proposaient des araignées à manger…
A Siem Reap, nous avons passé deux jours et demi à visiter les
ruines d’Angkor. Parmi les temples préférés des élèves, Angkor
Thom et le merveilleux Angkor Vat. Notre guide, Mme So Kida,
nous a fait découvrir la longue et compliquée histoire de ce peuple constructeur. Les temples sont tous très impressionnants :
Ta Phrom, Preah Khan, Bayon, Pre Rup… autant de lieux magiques. Mon préféré de tous est le Ta Phrom : il est complètement
envahi par la nature, par de gigantesques arbres. En marchant
calmement dans ce temple, j’ai senti la paix et la liberté ; c’était
absolument magnifique.
La liberté n’a pas duré longtemps : le sixième jour dans
l’après-midi, nous avons pris l’avion pour revenir au Vietnam.
Tout le monde a apprécié ce voyage, il nous a permis de découvrir un pays inconnu et nous sommes plus riches de connaissances. Merci à nos trois professeurs accompagnateurs et à la
maman de notre camarade venue les aider.
Dara LAN (5ème)
Un des pavillons du palais royal de Phnom Penh, résidence
officielle du roi du Cambodge.
tre voyage a mal commencé : à la frontière vietnamienne nous
avons attendu pendant plus de 2h car les douaniers ne faisaient
pas leur travail correctement. Nos professeurs refusaient de
corrompre comme tout le monde pour faire passer le groupe
sans problème. Tous ceux qui mettaient de l’argent dans le passeport passaient devant nous ! Après cette frontière, il fallait
encore passer celle du Cambodge, deux élèves n’ont pas réussi à passer pour une histoire de tampon vietnamien qui manquait... Nous sommes restés là-bas pendant 2h à ne rien faire,
tous fatigués et énervés. Au final, les deux malheureux ont du
rebrousser chemin sur Saigon. Heureusement, ils nous ont retrouvés le lendemain à Phnom Penh après avoir réglé leurs affaires ! Le reste du premier jour, nous avons visité une ONG, «
Les deux classes de cinquièmes posent devant Angkor Vat
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HŌ-CHI-MINH
ASIA - N°1
Primaires, collégiens
et lycéens :
quel est le métier
de vos rêves ?
MAI 2006
Au lycée…
Aucun élève de seconde n’a répondu. Chez les 1èreS tout devient sérieux : l’une veut travailler dans le management d’une
hôtellerie, un autre comme ingénieur et le dernier en tant que
concepteur informatique. En Terminale : l’un veut travailler
dans les langues, l’une dans le droit… et une autre veut faire le
tour du monde en bateau ! On trouve également un ingénieur,
une spécialiste de l’éco-finance. Il reste une élève indécise.
C’est une préoccupation permanente pour nous tous… quel
métier exercer plus tard ? Voici les résultats d’un sondage effectué de la maternelle au lycée avec cette question : « de quel
métier rêves-tu ? ». Vous pourrez vous apercevoir qu’avec l’âge,
les rêves les plus fous deviennent des orientations raisonnables
et que les motivations ne sont plus les mêmes… Il semble aussi que les filles aient des idées précises de leur métier de rêve
beaucoup plus tôt que les garçons.
Sondage réalisé et commenté par
Charlotte Looram (4ème)
rubrique «bande dessinée»
à la découverte
de Shaman King
Au primaire…
En petite section un seul élève a répondu : il voudrait être
policier mais il est parti en courant avant que l’on puisse lui
demander pourquoi! En moyenne section les trois réponses obtenues sont étranges. Une fille voudrait « faire du frisbee », un
enfant veut être pilote d’engin et la dernière veut faire “le métier des gâteaux”, ce que nous imaginons être pâtissière ! En
grande section la seule qui ait répondu veut être maîtresse.
Au CP, il y a un futur scientifique, deux vétérinaires et un ingénieur qui déclare : « c’est facile comme métier, je sais déjà
construire des choses en lego ». Une élève de CE1 veut être styliste et parmi les CE2, il y a un docteur, un chocolatier, un archéologue, un peintre et un « scientifique constructeur ». Les
CM1 veulent faire des métiers “fabuleux”: une testeuse de jeux
vidéo, une actrice, deux catcheurs, une maquilleuse/coiffeuse
et deux cuisinières ainsi qu’un mécanicien. Enfin, en CM2, une
élève veut être actrice, une autre vétérinaire ; on trouve aussi
une océanologue et une « sportive de concours hippiques ».
Shaman King est un manga japonais qui est paru pour la première fois en 2003. Le héros est Yoh Asakura et son terrible
ennemi est Zeke Asakura. Zeke est un ancêtre de Yoh qui s’est
réincarné trois fois dans la famille du héros. Il a échoué à réaliser son rêve : s’emparer du « Roi des esprits » et veut se venger
contre la famille des Asakura avec sa très puissante bande. Tout
repose sur le furyuku : c’est l’énergie d’un shaman. Un shaman
est une personne qui peut voir des fantômes, son travail est de
relier le monde humain au monde des esprits ; il peut combattre en compagnie d’un esprit comme « fantôme gardien ». Par
exemple, l’esprit du héros s’appelle Amidamaru. Tout se complique avec le meilleur ami du héros, Manta, qui n’est pas un
shaman mais qui peut voir des esprits. Yoh est également accompagné de son premier ennemi, Len, qui est ensuite devenu
un camarade et, surtout, il est durement entraîné par Anna, sa
fiancé. Il y a aussi Horo Horo, Faust 8, Jocco, Ryu. On pourrait
parler des X-laws avec leur chef Jeanne, « la vierge de fer », un
groupe qui rêve de détruire Zeke... mais il faut garder quelques
surprises ! Surtout que Zeke a encore une chance de prendre le
pouvoir : le tournoi des shamans a lieu tous les 500 ans. Qui sera le prochain roi des Shamans, maître des esprits. Qui sauvera
le monde en détruisant l’étoile de la guerre ? Vous le saurez en
lisant cette passionnante série…
Minh Quang (6ème)
Au collège…
Les 6e ont massivement répondu. Ils ambitionnent à se lancer dans les sciences : quatre archéologues, quatre vétérinaires,
un chercheur en génétique, deux scientifiques, deux docteurs et
une mathématicienne. D’autres penchent pour les métiers artistiques : deux acteurs, trois « Mangakas » (dessinateurs de
manga), un écrivain, un artiste peintre et un « photographeur
» (sic). On compte également quelques sportifs avec un footballeur professionnel, une danseuse, une joueuse de basket ou
handball et golfeuse professionnelle. Plus inattendus sont ceux
qui veulent être ministres ou politiciens, boulangers ou directeurs de société. Il y a aussi des policiers, des ingénieurs et une
« comme maman ».
En 5e, entre une avocate d’affaire, une styliste, un top modèle
et une chanteuse : que d’ambitions de stars ! Les 4e se voient,
l’un catcheur ou docteur pour catcheurs, l’autre artiste mais
aussi hôtesse de l’air, commerçant, tennisman, militaire, pédiatre, psychologue et… deux actrices ! Fait nouveau : deux élèves
ne savent toujours pas ce qu’ils veulent faire plus tard. En 3e,
dix élèves ont répondus à notre sondage : avocate, maîtresse de
maternelle, commerçant, businessman, acteurs, écrivain, journaliste… encore des classiques ; mais également pirate informatique ou skateur pro. Plus nombreux sont ceux qui ne savent
pas encore.
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HONG-KONG
ASIA - N°1
A la découverte
du Ningxia :
un échange inoubliable.
MAI 2006
loppement de cette région défavorisée.
Peu importe où nous allions, l’accueil chaleureux, un sourire,
étaient au bout du chemin. Les enfants nous scrutaient, nous
touchaient, comme si nous venions d’un autre monde. Des marées d’enfants nous demandaient des autographes comme pour
immortaliser notre passage et garder un peu de nous après no-
« Il était une fois… » une jeune fille qui
s’appelait Ma Yan. Une petite Chinoise comme les autres mais au destin bien différent.
Ma Yan habitait dans le village de Zhang
Jia Shu au Ningxia, province pauvre et isolée du nord de la Chine. Sa famille ne pouvait malheureusement
plus subvenir à ses frais de scolarité mais Ma Yan voulait à tout
prix étudier. Cette jeune Chinoise a écrit toute sa révolte ainsi
que les difficultés quotidiennes qu’elle vivait sur un cahier.
Ce journal intime a été donné à un journaliste, Pierre Haski,
par la mère de Ma Yan lors d’un moment de détresse. Fortement
ému par la situation de la jeune fille, il décida de faire connaître son histoire au monde entier. Ce merveilleux conte de fée
donna naissance à une association, “Les Enfants du Ningxia”. A
présent, Ma Yan poursuit des études et des centaines d’enfants
de sa région peuvent continuer à aller à l’école ou au collège.
Grâce à l’association, leurs conditions de vie et d’enseignement
s’améliorent chaque jour.
Le lycée Victor Segalen de Hong Kong participe depuis bientôt 3 ans au projet de cette association. Tout au long de l’année, l’ensemble du lycée organise des événements afin de
collecter un maximum de fonds. Un bel élan de solidarité et
d’enthousiasme.
Une quinzaine de lycéens se rend ensuite dans cette province
du Ningxia pour venir en aide aux enfants. En ce mois d’avril
Les enfants du village de Ma Yan.
tre départ. Leur envie et surtout leur besoin de communiquer
était émouvant. Il était évident que notre arrivée avait été longuement attendue.
Lors de chaque cérémonie de bienvenue, de nombreux enfants avaient préparé des sketches, des danses, des poèmes, des
chansons. En un mot, ils nous offraient tout ce qui était à portée de leurs mains.
Petits et grands, tous s’étaient organisés pour nous présenter un spectacle. Quel sentiment sublime que celui de découvrir
des talents au milieu de nulle part! Ni timidité, ni frayeur, chacun a pu exceller dans son art et nous offrir une part de lui-même en se démarquant des autres.
A Zhang Jia Shu, nous nous sommes répartis en petits groupes, et avons été accueillis par des familles qui nous ont invités
à déjeuner. Nous avons partagé leur univers rudimentaire : une
famille entière, une pièce, un lit, une table.
Les paysans nous ont aussi sensibilisés à leurs préoccupations quotidiennes : la sécheresse, la santé, l’éducation. Pour
nous, des trésors basiques mais oh! combien précieux aux yeux
d’un petit Chinois.
Malgré notre frustration de ne pouvoir mieux nous exprimer
en chinois, nous avons vite trouvé des moyens de communication universels. Nos parties de basket et de cartes, nos petites
leçons de français, nos mini-chorales de variété française, notre
footing à 6h du matin resteront autant de moments forts d’amitié et de fraternité.
Une route est tracée, un lien s’est créé. Même si les enfants
sont fiers de vivre au Ningxia, ils savent aujourd’hui qu’il y a
autre chose derrière la frontière. Un monde meilleur ? En tout
cas, nous sommes pour eux la lueur d’espoir, un lien entre leur
vie isolée et notre monde moderne. Nous garderons longtemps
en mémoire l’image de cette jeune fille nous remettant une lettre en pleurant et nous serrant dans ses bras, comme si le conte
devait recommencer…
Le plateau du loess au centre du Ningxia
2006, j’ai eu la fabuleuse opportunité de participer à ce voyage. Un voyage de découverte, de solidarité et de partage plus
qu’inoubliable.
Le Ningxia est connu pour ses vastes étendues naturelles et
son mode de vie rural. Les longs trajets de bus nous ont permis
d’apprécier la diversité du paysage. Les champs laissaient progressivement place au désert aride. A quelques heures d’avion,
la vie est bien différente. Le contraste entre Hong Kong, ville
dynamique et florissante, et cette province isolée était flagrant.
Ainsi, nous avons pu toucher du doigt les problèmes de déve-
… recommencer ? Il ne fait que continuer. Cette année, notre projet a permis de remplir la bibliothèque du collège de
Yuwang, de fournir des vêtements aux enfants les plus dému15
ASIA - N°1
HONG-KONG
nis, d’approvisionner le village natal de Ma Yan en médicaments et d’apporter du matériel scolaire et récréatif.
MAI 2006
Tous ces moments simples, qui nous laissent parfois désemparés, tant ils sont inoubliables.
Cet échange est scellé dans nos esprits et marquera de façon
durable et positive nos vies d’étudiants respectifs. Découverte
d’une contrée, nous sommes aussi partis à la découverte de
l’Autre.
Manuela Delepine (2nde)
Pour en savoir plus : http://www.enfantsduningxia.org
EN DIRECT
DU LYCEE DE HONG KONG
Le dîner des anciens élèves du lycée a eu lieu le 23
mars. Soirée festive : les élèves de 6ème et 5ème de la section française et de la section internationale ont organisé leur
boum annuelle. Spectacle : pour financer une partie des opérations humanitaires au Ningxia, des élèves de la 6ème à la
terminale ont participé au spectacle au profit de l’association
« Enfants du Ningxia. ». Voyage scolaire : du 5 au 10 avril,
voyage au Ningxia des élèves de seconde, ayant un bon niveau
en mandarin, sont allés dans la région autonome du Ningxia
(Chine), où vit une minorité musulmane les Hui. Théâtre : des
élèves de 5ème ont participé aux rencontres théâtrales organisées à Singapour. Prix : les « Annual Sport Awards » ont eu
lieu le 5 mai récompensant les élèves ayant un bon esprit sportif. Rencontres-débat : les élèves de terminale ont organisé
le 13 mai, une journée rencontre intitulée « le pluriel des singuliers » autour du thème de la mondialisation et de la diversité
culturelle. Des conférences ont été ponctuées par des spectacles. Théâtre : les élèves de 5ème ont joué « Légendes d’Anjou » le 19 mai. Le Prix Segalen des lycéens d’Asie a été
attribué cette année à « 1969 » de Ryû Murakami. Le Lycée de
Hong-Kong se classe deuxième en Asie en nombre de lecteurs,
après le Lycée de Singapour et devant celui de Tokyo. Festival:
des élèves de 5ème ont joué le 20 mai Carmen lors du French
May, festival de la culture française. Rencontre : l’écrivain
Nury Vittachi auteur du « le maître du Fengshui perd le nord »
nous a rendu visite le 25 mai.
Un public intrigué nous observe
Pour témoigner de leur reconnaissance, les élèves nous ont
offert des cadeaux, des dessins, des lettres. En apportant la joie
et un peu d’agrément, nous étions tous simplement heureux.
Un sentiment de bonheur d’autant plus simple qu’il était partagé !
Au cours de nos visites de différents collèges, nous avons eu
la chance de rencontrer Ma Yan et de lier contact avec des lycéens chinois. L’univers d’un étudiant chinois est là aussi bien
différent du nôtre : confort rudimentaire des dortoirs, promiscuité, manque d’hygiène.
(Cette rubrique n’est qu’une sélection ; l’intégralité des manifestations du Lycée français international de Hong Kong est
sur : http://www.fis.edu.hk).
Un accueil chaleureux dans le lycée de Ma Yan
Face à cette vie rustique, ces enfants recherchent un moyen
de s’évader et d’apporter un peu de fantaisie a leur quotidien.
Tous rêvent de métiers extraordinaires tels que chanteuse, artiste peintre, danseuse, responsable de projets humanitaires…
Sourire, joie, adieu, larmes…C’est déjà l’heure du départ!
Remplis d’émotion, nous quittons le Ningxia avec ce sentiment profond d’avoir vécu une expérience extraordinaire,
une aventure hors du commun et de purs moments d’amitié. Ce voyage aura permis au groupe de lycéens français
d’être plus soudés et de découvrir une face cachée de leurs
professeurs-accompagnateurs.
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