Second début pour Michel Sardou .Âgé de 58 ans, Sardou a vendu

Transcription

Second début pour Michel Sardou .Âgé de 58 ans, Sardou a vendu
Second
début
pour
Michel
Sardou
.Âgé
de
58
ans,
Sardou
a
vendu
plus
de
80
millions
de
disques
en
carrière
et
a
été
le
chanteur
le
mieux
payé
en
France
(5,9
millions
$‐‐‐‐‐)
l'an
dernier.
On
a
très
peu
vu
Michel
Sardou
au
Québec
pendant
ses
35
ans
de
carrière.
Beaucoup
moins
qu'Aznavour,
moins
que
Bécaud,
Cabrel
et
les
autres.
Pourtant,
ses
albums
se
sont
toujours
bien
vendus
chez
nous.
Certaines
de
ses
chansons
sont
devenues
des
classiques
comme
La
Maladie
d'amour,
Les
Vieux
Mariés,
En
chantant,
La
France,
Je
vais
t'aimer...
On
l'a
souvent
entendu,
mais
peu
connu
au
Québec
durant
toutes
ces
années.
Mais
voilà
qu'il
s'amène
ici
pour
la
promotion
de
son
nouvel
album
Du
plaisir,
précédé
par
le
succès
La
Rivière
de
notre
enfant
qu'il
interprète
avec
notre
Garou
national.
Il
nous
annonce
du
même
souffle
la
présentation
de
son
spectacle
à
la
salle
Wilfrid‐Pelletier
le
6
octobre
prochain
et
son
intention
de
répandre
la
chanson
française
dans
les
grands
pays
du
monde.
Michel
Sardou
a‐t‐il
changé?
A‐t‐il
boudé
le
Québec
pendant
toutes
ces
années?
«Absolument
pas,
dit‐il,
heureux
de
pouvoir
enfin
griller
quelques
cigarettes
entre
fumeurs
complices.
C'est
la
maison
de
disques
qui
décide
dans
notre
métier
et
qui
ne
voulait
pas
faire
l'effort
de
m'entourer
de
tous
mes
musiciens
pour
des
spectacles
au
Québec.
Je
ne
voulais
pas
venir
ici
avec
la
moitié
de
mes
musiciens
et
présenter
un
spectacle
de
moindre
qualité
qu'en
France.
Les
compagnies
de
disques
nous
achètent
très
cher
et
veulent
rentabiliser
leur
investissement.
La
chanson,
c'est
d'abord
industriel.»Chanter
français
Sardou
annonce
déjà
ses
couleurs.
J'ai
devant
moi
un
homme
direct,
qui
se
garde
bien
de
racoler
et
de
vendre
sa
salade
à
tout
prix.
Âgé
de
58
ans,
Sardou
a
vendu
plus
de
80
millions
de
disques
en
carrière
et
a
été
le
chanteur
le
mieux
payé
en
France,
(5,9
millions
de
dollars)
l'an
dernier.
On
pourrait
croire
qu'il
n'a
plus
rien
à
prouver,
mais
bien
au
contraire,
Sardou
est
prêt
à
repartir
à
zéro.
«Après
une
relation
de
35
ans
avec
la
compagnie
Tréma,
j'ai
changé
de
compagnie
de
disques
pour
travailler
maintenant
avec
Universal
qui
me
permet
de
venir
ici
avec
tous
mes
musiciens
et
mon
équipe
au
complet.
La
rupture
avec
Tréma
a
été
compliquée
et
ardue.
Mon
dernier
album
avec
eux
(Français
paru
en
2000)
n'est
pas
très
réussi
parce
que
je
n'étais
pas
dans
les
meilleures
dispositions.
Par
contre,
l'album
Du
plaisir
enregistré
avec
Universal
annonce
un
renouveau,
une
période
de
changement.
J'ai
travaillé
avec
une
nouvelle
équipe.
Des
gens
qui
n'ont
pas
le
même
passé
que
moi
et
qui
ne
sont
pas
de
la
même
génération.
Garou
m'a
demandé
d'enregistrer
un
duo
avec
lui
et,
au
début,
je
n'étais
pas
rassuré.
Nous
avons
tous
deux
de
grosses
voix.
J'ai
bien
voulu
essayer
et
aujourd'hui,
je
m'en
félicite.»
Mais
la
période
de
changement
va
encore
plus
loin.
«L'étendue
de
la
culture
française
rétrécit
considérablement
dans
le
monde
actuellement.
Avant,
on
chantait
régulièrement
en
français
au
Liban,
en
Argentine
et
au
Japon.
Maintenant,
on
parle
surtout
anglais
au
Liban
et
la
langue
française
est
très
marginale
au
Japon,
en
Chine
et
en
Argentine.
Il
faut
recréer
les
liens
avec
ces
pays.
La
langue
française
est
en
recul,
même
chez
nous.
Ce
n'est
pas
facile
d'aller
chanter
dans
ces
pays
parce
qu'il
faut
recommencer
à
zéro.
Il
faut
du
courage.
Nous
ne
sommes
pas
connus
à
l'étranger
et
j'admire
des
gens
comme
Julio
Iglesias
qui
a
réussi
à
l'extérieur.
Ce
serait
trop
bête
de
ne
pas
essayer.»
Michel
Sardou
a
bien
envie
de
tenter
l'expérience
dans
les
années
à
venir
et
n'a
pas
nié
qu'il
était
en
excellente
position
pour
devenir
l'ambassadeur
de
la
chanson
française,
succédant
à
Charles
Aznavour
qui
a
annoncé
sa
retraite...
ou
presque.
Et
le
ciné?
«Je
ne
vis
pas
dans
le
passé,
souligne‐t‐il,
et
j'aime
bien
une
petite
découverte
dans
mes
nouveaux
spectacles.
Je
ne
chante
pas
longtemps
mes
anciennes
chansons
et
j'en
ai
marre
de
reprendre
mes
vieux
succès.
On
m'avait
demandé
récemment
de
chanter
Les
Vieux
Mariés
et
je
ne
me
souvenais
même
plus
des
paroles.»
Ne
vous
inquiétez
pas,
il
reprendra
tout
de
même
ses
grands
succès
dans
ses
prochains
spectacles,
mais
il
préfère
néanmoins
la
nouveauté,
les
surprises
et
les
expériences.
Et
ça
lui
réussit,
avec
plus
de
1,5
million
d'exemplaires
de
l'album
Du
plaisir
et
une
tournée
de
150
spectacles
en
Europe
et
au
Québec.
Michel
Sardou
est
aussi
comédien
de
formation.
Il
a
joué
récemment
au
théâtre
et
a
tourné
dans
quelques
téléfilms.
Toujours
aussi
franc
et
direct,
il
commente
la
situation
du
cinéma
en
France.
«Le
cinéma
français
n'est
plus
ce
qu'il
était
parce
qu'il
y
a
un
problème
d'argent
actuellement.
Faire
un
film
coûte
100
fois
plus
cher
qu'avant.
À
part
Les
Choristes,
nommez‐moi
un
film
français
qui
a
obtenu
du
succès
l'an
dernier.
À
la
belle
époque,
on
en
comptait
une
dizaine
par
année.
Pourquoi
alors
ne
pas
s'associer
avec
le
Québec
ou
l'Allemagne?
Imaginez
qu'au
cinéma
français,
le
héros
ne
peut
pas
mourir
actuellement.
Ce
n'est
pas
commercial.
Heureusement,
les
chanteurs
sont
plus
libres.
Nous
n'avons
pas
de
règles.»
Et
c'est
sûrement
ce
qui
fera
chanter
Michel
Sardou
encore
bien
longtemps.
La
Presse
Jean
Beaunoyer