la lettre du cambodge - Khmer

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la lettre du cambodge - Khmer
LA LETTRE DU CAMBODGE
UNE PUBLICATION DE LA CHAMBRE DE COMMERCE FRANCO - CAMBODGIENNE AVEC LE SOUTIEN DE LA MISSION ÉCONOMIQUE DE PHNOM PENH
ÉDITORIAL
Numéro 9
SEPTEMBRE 2007
Un nouvel Ambassadeur de France au Cambodge
SOMMAIRE
ÉDITORIAL
1
DOSSIER SPÉCIAL 2
M. Jean-François DESMAZIERES est né le 1er octobre 1952. Il
est marié et père de quatre enfants. Licencié en droit public,
il est ancien élève de l’Institut d’Etudes politiques de Paris
et de l’Ecole Nationale d’Administration.
M. Desmazières a notamment été Conseiller culturel,
scientifique et de coopération à Beyrouth, Chef de la
mission de coopération et d’action culturelle à Libreville et
Conseiller de coopération et d’action culturelle à Abidjan.
Il exerçait précédemment à Paris les fonctions de Directeur
des affaires budgétaires et financières du Ministère des
Affaires Etrangères.
INDUSTRIE PHARMACEUTIQUE
- Le marché des produits pharmaceutiques
- Entretien avec PPM
TOURISME
10
BRÈVES
12
Il a présenté ses lettres de créance le 2 juillet 2007.
- Création d’un marché financier
- Aide Internationle
- Tourisme
- Investissements
- Evènement
PRÉSENCE FRANÇAISE 16
__________________
L’Institut Pasteur
L’été est souvent une période calme, mais marquée par les départs et des arrivées. Les
interlocuteurs habituels de la Chambre de commerce ne dérogent pas à cette règle.
Notre nouvel Ambassadeur, Jean-François Desmazières, a ainsi pris ses fonctions début
juillet, M. Roé d’Albert rejoignant l’Irlande.
ÉDITEUR
Chambre de Commerce Franco- Cambodgienne
Hôtel Cambodiana, 313 Quai Sisowath,
Phnom Penh, Cambodge
Directeur de la Publication:
Ratana PHURIK-CALLEBAUT
[email protected]
Revue par :
Ratana PHURIK-CALLEBAUT
Guillaume PRÉVOST
[email protected]
J’aurais pour ma part le grand plaisir d’être votre nouvel interlocuteur en tant que Chef
de la Mission économique. Je prends la suite de Jean-Daniel Gardère auquel l’ensemble
de l’équipe et moi-même rendons hommage pour le travail considérable qu’il a effectué
durant ses années à la tête de notre Mission Economique de Phnom-Penh.
La Mission Economique de l’Ambassade aura à cœur de poursuivre le travail mené depuis
plus de quinze ans pour promouvoir les entreprises françaises et leurs produits au Royaume
du Cambodge, mais aussi faire découvrir ce pays, certes difficile,
mais riche d’opportunités, et ses entrepreneurs à nos amis restés en
France ainsi qu’à nos autorités.
Date de parution : 3 Septembre 2007
www.ccfcambodge.org
Abonnement : [email protected]
Gilles VERNET,
Conseiller économique près les Ambassades de France au Cambodge et au Laos
DOSSIER SPÉCIAL INDUSTRIE PHARMACEUTIQUE
NUMERO 9 - SEPTEMBRE 2007
LE MARCHÉ DES PRODUITS PHARMACEUTIQUES
Ratana PHURIK-CALLEBAUT
Directrice , CCFC
[email protected]
Dossier préparé par
Anne NAYRAL de PUYBUSQUE
CCFC
Les produits pharmaceutiques constituent l’un des postes les plus importants des exportations
de la France en direction du Cambodge. Il apparaissait donc intéressant de vérifier auprès des
acteurs locaux quel est le véritable potentiel de ce marché. La synthèse que nous présentons
provient d’une étude qui a été réalisée par la CCFC sur la base d’enquêtes et d’entretiens avec
les principaux acteurs du secteur : producteurs, distributeurs et bureaux de représentations de
groupes pharmaceutiques. De nombreuses informations complémentaires peuvent également
être trouvées en consultant les fiches de synthèse de la Mission économique sur le marché des
produits pharmaceutiques au Cambodge (avril 2006) et sur le système de santé au Cambodge
(mai 2006)(www. missioneco.org/cambodge).
Les importations parallèles, ainsi que les produits de contrefaçon sont difficiles à estimer mais
elles sont relativement importantes. Il convient donc de prendre avec prudence les quelques
chiffres énoncés.
Introduction
A l’image du marché cambodgien qui connaît depuis quelques années une croissance soutenue, le marché des
produits pharmaceutiques enregistre également une croissance forte. Cette croissance conjoncturelle vient se
rajouter à une croissance jamais démentie sur ce marché qui continue d’attirer de nombreux laboratoires et
acteurs étrangers, qu’ils soient asiatiques ou européens. Si le prix demeure la variable essentielle pour ce PMA
qu’est le Cambodge, on assiste peu à peu à une demande plus forte pour des produits de qualité, les produits
« made in France » jouissant toujours d’une très bonne réputation. Le secteur pharmaceutique est également
l’un des seuls secteurs au Cambodge qui bénéficie d’une production locale. Bien que cette production soit
limitée au niveau quantitatif et qu’elle prenne la forme de conditionnement (les principes actifs étant importés
d’Asie), elle enregistre au fil des années une progression notable au niveau de la qualité, les acteurs locaux
exportant désormais vers d’autres pays, notamment en Afrique. Il existe d’ailleurs deux sortes de marchés
pharmaceutiques, avec des acteurs très différents et une clientèle également distincte. Bien que ce marché
souffre des problèmes récurrents au pays que sont la contrefaçon et la contrebande, plus que jamais il semble
conserver un potentiel intact. Les laboratoires français tirent d’ailleurs remarquablement bien leur épingle du
jeu dans ce domaine.
Le Marché
Quelques chiffres
Répartition du marché pharmaceutiques cambodgien par origine
Production
• Le marché des produits
locale non
Contrefaçon
pharmaceutiques est le secteurexportée
5%
clé des exportations françaises
8%
vers le Cambodge. En 2005,
il représentait 18,25 millions
d’euros, soit 40,6% du total de ces Importations
illégales
exportations.
15%
• Bien que la production locale se
développe, le marché cambodgien
reste essentiellement importateur
Source : Mission Economique de Phnom Penh (2005)
avec une croissance estimée de
20% par an.
• Le marché total en 2005 était estimé à 98 Millions de USD (voir graphique)
• Les principaux pays fournisseurs étaient en 2005 la France, l’Inde et la Thailande
Importations
officielles et
légales
72%
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SECTEUR
NUMERO 9 - SEPTEMBRE 2007
Caractéristiques
-
Un marché encore essentiellement importateur ;
-
Une rentabilité forte avec des taux de croissance assez importants mais variable suivant les segments;
-
Une forte segmentation avec d’un coté, les producteurs locaux avec de nombreuses références,
essentiellement des génériques et de l’autre les distributeurs/laboratoires étrangers spécialisés sur un petit
nombre de produits plus élaborés ;
-
Un effet prix déterminant ;
-
Une absence de réglementation sur les prix ou sur la distribution des produits ;
-
Un marché de niches où il existe encore des opportunités (il est possible de créer la demande) ;
-
Une reconnaissance forte des produits « Made in France » ;
-
Des problèmes liés aux importations illégales pour les marques et liés aux conséquences en matière de
santé publique pour les contrefaçons.
Les acteurs du marché
Il existe une multitude d’acteurs, sur des segments de marché et de clientèle relativement distincts
Les producteurs locaux
•
Les principales entreprises sont CPE (Cambodia Pharmaceutical Enterprises), Medical Supply
Pharmaceutical Enterprise et PPM (Pharmaproduct Manufacturing).
•
Chacun de ces acteurs se situe sur un segment particulier du marché local. CPE est leader sur les appels
d’offre de l’Etat (marchés publics). Medical Supply est leader sur le secteur privé. PPM se distingue avec une
stratégie fortement tournée vers l’exportation.
•
L’offre de produits consiste sur ce marché local en des génériques, déclinés sous différentes formes et
sous une multitudes de références (plus d’une centaine géneralement).
•
Les prix sont très concurrentiels.
•
La concurrence très forte sur ce créneau est locale et régionale (Inde et Chine). Il n’existe pas de concurrence
ressentie avec les entreprises étrangères qui se situent sur un autre créneau aussi bien au niveau des produits
que de la clientèle.
CAMBODIA PHARMACEUTICAL ENTERPRISE (CPE)
LE LEADER LOCAL SUR LE SECTEUR PUBLIC
CPE est issue de la fusion, en 1998, des Laboratoires pharmaceutiques du Cambodge (LPC) avec Rochentech,
une société hong-kongaise. Anciennement Pharmacie d’Approvisionnement Khmer (PAK), LPC avait pour rôle de
fabriquer et de distribuer des médicaments à tous les hôpitaux d’Etat et importait essentiellement des génériques
indiens. Aujourd’hui, l’un des leaders sur le marché de la production locale avec 106 produits finis, essentiellement
des génériques, CPE est néanmoins en concurrence avec d’autres producteurs locaux, comme Medical Supply,
ainsi qu’avec les laboratoires indiens et chinois très compétitifs. La concurrence, très forte et croissante sur le
secteur des génériques, s’exerce donc à tous les niveaux, rendant le prix déterminant.
Héritage de la PAK et de LPC, CPE a pour principal client l’Etat, et se place ainsi comme le premier producteur
local sur le marché public. Les produits qu’elle lui vend sont pour l’essentiel du paracétamol, de l’aspirine et des
désinfectants. En répondant positivement aux appels d’offre du Ministère de la Santé, CPE s’assure une promotion
gratuite de ses produits auprès des patients. La société vise, en seconde ligne, la majeure partie des Cambodgiens
qui ne peuvent se permettre d’acheter des médicaments européens, et qui se tournent alors vers les producteurs
locaux. Bénéficiant de l’ancienneté de l’entreprise, et de la promotion du ministère, la confiance dans les produits
CPE, voire dans la production locale dans son ensemble, s’accroît progressivement. La demande des Cambodgiens
effectuerait donc une transition d’une consommation contrainte vers une consommation volontaire, au bénéfice
des producteurs locaux. Positionnée sur un segment bien démarqué de la demande, avec une forte croissance,
CPE voit dans le boom du secteur de la production locale un recul des parts de marché pour les producteurs
étrangers, en particulier européens.
Les entreprises étrangères : laboratoires et distributeurs
•
Les entreprises étrangères offrent généralement un nombre limité de produits, souvent beaucoup plus
spécialisés. Elles offrent également des génériques mais dont le nom est connu internationalement.
•
Le prix est évidemment beaucoup plus élevé, la qualité souvent reconnue.
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SECTEUR
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•
La clientèle est plus haut de gamme, cambodgiens aisés, expatriés.
•
La distribution des produits de ces entreprises est généralement limitée en dehors de Phnom Penh à
cause du pouvoir d’achat limité en dehors des grands centres urbains.
Les Laboratoires
Certains laboratoires ont un bureau de représentation au Cambodge (Servier...) et font la promotion de leurs
produits notamment en formant des visiteurs médicaux, mais les médicaments sont généralement distribués
par des distributeurs multiproduits. Les distributeurs se sentent d’ailleurs parfois en concurrence avec des
laboratoires, quand les deux s’occupent également de la promotion de produits traitant de la même pathologie.
Le marketing, lorsqu’on cible le secteur privé, est fondamental.
SERVIER : UNE IMPLANTATION RÉUSSIE
Le laboratoire pharmaceutique Servier International, premier groupe pharmaceutique français indépendant et 23ème laboratoire
mondial, fête cette année les 10 ans d’ouverture de son bureau au Cambodge. Les attentes qui avaient accompagné l’installation du
bureau de représentation ont été surpassées. Pionnier au Cambodge, Servier International s’est positionné comme l’un des leaders du
marché grâce à ses produits phare comme Coversyl (hypertension) et Diamicron MR (diabète). Si la concurrence s’est intensifiée avec
le développement du marché, le laboratoire Servier reste l’un des acteurs incontournables, considéré comme un modèle de réussite
par certains de ses concurrents.
Cette réussite s’articule autour de trois points essentiels. Tout d’abord une vision de long terme qui vise à une implantation durable
sur le marché, avec un fort investissement sur chacun de ses médicaments, qui bénéficient d’une renommée scientifique et médicale
mondiale bien établie. Ensuite, le prestige d’une marque de qualité est essentiel. Le label que confère la production des médicaments
en France y joue d’ailleurs un rôle capital. Les médecins voient en Servier une marque fiable, dont ils utilisent les médicaments pour
des pathologies spécifiques parce qu’ils savent que leur efficacité est reconnue. Servier tient également à rester fidèle à un esprit
d’entreprise très fort, mis en valeur, notamment, par le poids du budget pour la recherche scientifique (25% du chiffre d’affaires) et
par des actions telles que des visites médicales traditionnelles, des soutiens à la recherche locale ainsi qu’à la formation des médecins
(sponsor de missions en France pour les médecins du Centre de Cardiologie notamment). Enfin, dernier point, cette stratégie s’inscrit
dans des perspectives mondiale, régionale et nationale, le bureau du Cambodge faisant partie d’un réseau d’implantations dans la
plupart des pays d’Asie. Au niveau national, Servier International est présent dans les principales villes du Cambodge. L’expansion du
territoire de distribution des produits Servier, et plus généralement, de l’accès aux soins pour les provinces les plus reculées s’effectue
en parallèle avec l’expansion du réseau routier.
Dans son ensemble, la stratégie de long terme de Servier au Cambodge vise à implanter durablement des produits spécialisés, de
qualité reconnue, dans le respect des standards internationaux, et à accompagner le développement du marché cambodgien.
Les Distributeurs
DIETHELM (DKSH) : UNE VISION REGIONALE ET DES
STANDARDS INTERNATIONAUX
L’incontournable Diethelm Keller Siber Hegner (DKSH) rassemble sur le marché
plusieurs activités qu’il peut offrir séparément. Dans la filière healthcare, les services
d’expertise, de marketing, de logistique et de distribution sont proposés. L’entreprise,
numéro 1 au Cambodge, a développé un véritable réseau en Asie, et tend à s’imposer
parmi les plus gros distributeurs régionaux, comme l’illustre bien leur slogan “Think
Asia, think DKSH”. La majorité des marques européennes, désireuses de s’implanter
sur le marché cambodgien, ont opté pour ses services (compréhension du marché,
aide à l’implantation sur de nouveaux segments, soutien aux lancements de nouveaux
produits etc...), et c’un succès. Elles profitent ainsi de son réseau, de sa croissance et de
ses exigences de qualité et de sécurité (précieuses pour le marché de la distribution
cambodgien), atouts dont la société a fait son image de marque. Dans une vision
sur le long terme, DKSH souhaite éduquer les entreprises locales à la qualité, et plus
particulièrement les entreprises familiales aux principes d’un stockage fiable et
sécuritaire, fondamental dans la distribution des médicaments.
• Principaux : Diethelm (DKSH), Mega, Alliance
Santé, Zulliq, Roussel Cambodge (distributeur
notamment de Sanofi-Aventis).
• Diethelm, qui distribue de très nombreuses
marques internationales, est réputé pour la très
grande qualité de son service, la rapidité de
livraison et pour la gestion de ses stocks.
• Mega est un gros importateur (indien)
de produits indiens, essentiellement des
génériques. Il est d’ailleurs plus en concurrence
avec les producteurs locaux.
• La montée en compétitivité et en volume des
producteurs asiatiques affaiblit la croissance des
distributeurs de produits européens
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L’Offre de Produits
•
Une caractéristique importante du Cambodge est l’importance du marché OTC (médicaments disponibles
sans ordonnance). Dans la pratique, les officines délivrent quasiment tous les médicaments sans ordonnance.
•
Il n’existe aucune régulation ni en matière de prix, ni en matière de délivrance des médicaments.
•
Il existe de plus une tendance très forte à l’automédication par la population cambodgienne.
•
Tous ces facteurs concourent à un marché important des génériques où il existe une concurrence très
forte, que ce soit pour les producteurs locaux que pour les marques étrangères.
•
Pour la production locale, les matières premières (principes actifs) sont importées de Hong Kong, Chine,
Inde, Thaïlande, Vietnam, Singapour…
•
Les produits des laboratoires étrangers, lancés sur le marché cambodgien, sont généralement des produits
phares qui ont déjà très bien marché au niveau international. De plus, c’est uniquement ceux qui sont prescrits
après un diagnostic relativement facile .
La Demande
La clientèle directe des distributeurs
est composée des pharmacies,
des médecins, des cliniques et des
hôpitaux.
En ce qui concerne les pharmacies,
elles sont souvent de gestion familiale.
Si certaines ont des pratiques tout à
fait honorables, la plupart sont des
dépôts de médicaments, dont l’origine
est parfois douteuse et les conditions
de stockage souvent peu optimales.
U-Care (voir encart) tire son épingle
du jeu avec des standards de qualité
internationale et 4 magasins sur Siem
Reap et Phnom Penh.
Les médecins constituent le cœur
de cible, en particulier pour les
laboratoires et entreprises étrangères
puisqu’il est nécessaire de les former
sur des produits généralement plus
sophistiqués.
Concernant le secteur public, il y a
généralement trop d’offreurs pour
une demande limitée, de plus les
marges sont beaucoup plus faibles,
mais l’Etat fait la promotion (gratuite)
des produits qu’il achète.
U-CARE : UN CONCEPT MODERNE
DE PHARMACIE AU CAMBODGE
U-Care a été créée en 2003, par Geolink group, une société de distribution
et de logistique. L’intérêt de ce groupe - a priori sans lien avec les
médicaments - pour le secteur pharmaceutique démontre bien sa forte
attractivité.
Avec désormais 4 magasins et d’autres investissements à venir, UCare s’est fortement développé en peu de temps. Sur une niche
bien démarquée, ces pharmacies se détachent du modèle familial et
commercial des dépôts de pharmacies, qui prédomine très largement au
Cambodge. Visant, sur le long terme, à établir un modèle tendant vers les
standards internationaux, les pharmacies se positionnent sur le marché
des cosmétiques et des médicaments, en englobant tous les produits
de soin. Leurs produits sont à la fois importés d’Europe, mais aussi des
voisins asiatiques (Inde, Thaïlande, Vietnam, Indonésie). Ils ciblent une
clientèle composée pour l’essentiel d’expatriés et de touristes, et profitent
de l’augmentation des produits délivrés sans prescription. Leurs projets
de développement s’inscrivent dans une perspective nationale, dans une
stratégie de marque, et dans l’ouverture progressive de leur clientèle aux
locaux, avec la montée d’une classe moyenne au fort pouvoir d’achat.
Ne connaissant pas de concurrence directe sur leur créneau, les problèmes
résident essentiellement dans les difficultés d’approvisionnement, dans
la complexité de la détermination du juste prix, encore trop élevé pour les
Khmers mais souvent bas pour les expatriés et les touristes. Néanmoins,
nous pouvons penser que la correspondance se fera sur le long terme, et
que la qualité des services des fournisseurs ne cessera de s’accroître.
Caractéristiques
•
Les besoins évoluent : diminution de l’’importance relative des «vieilles» maladies (malaria, tuberculose,
paludisme …) et montée de celles d’une “société développée” ( cancer, maladies cardiaques, hypertension,
hépatite, diabète pour population adulte de classe moyenne.
•
La demande augmente : amélioration sanitaire, vieillissement de la population, émergence d’une classe
moyenne.
•
L’utilisation de la médecine traditionnelle recule.
•
Avec l’existence d’une classe aisée, la demande pour des produits de qualité augmente également.
•
La confiance dans les médicaments produits localement s’améliore.
•
Néanmoins, la variable principale demeure le prix.
Les segments de consommateurs sont donc clairement définis
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Stratégies de marché
Les producteurs locaux
• Volonté d’améliorer l’image au Cambodge des produits fabriqués localement;
• Cas exemplaire de PPM (voir interview), qui exporte à l’étranger et qui s’appuie sur une image de marque
“française” aux yeux des clients (ils utilisent des machines, un réseau français pour exporter, des intermédiaires
français, le PDG est français…);
• Pour les autres, stratégie de volume, avec des prix bas;
• Tous ont bâti leur réputation en démarrant leurs affaires par l’importation de produits français et donc de
qualité.
LA PRODUCTION LOCALE : UNE QUALITÉ QUI PROGRESSE
En 2006, 6 entreprises ont recu une licence de production locale, délivrée par le Ministère de la Santé. Les
matières premières (principes actifs) sont importées.
La production, bien qu’en forte croissance reste insuffisante. Si les génériques sont relativement bien
couverts, la fabrication des injections et des sérums doit se développer. Les 3 ou 4 gros producteurs (CPE,
PPM, MS) sont présents depuis très longtemps sur le marché et ont pour la plupart commencé par de l’
importation.
En l’occurrence, l’importation de produits pharmaceutiques est plus facile que l’exportation. Les
dispositions frontalières des pays environnants sont désavantageuses, les taxes y sont trop élevées, ce
qui fait que les produits cambodgiens ne peuvent pas sortir, tandis que les autres entrent très aisément.
Néanmoins, PPM, exporte aujourd’hui vers 13 pays africains. Il passe par le réseau français, par Depomex
et Saint-Brieux (3eme grossiste français), CERP bretagne et souhaite faire connaître le “made in Cambodia”.
Aujourd’hui, la société réalise plus de la moitié de son chiffre d’affaires (51%) à l’exportation. Medical
Supply l’a rejoint sur ce créneau, en exportant vers l’Afrique, la Corée du Nord et le Canada.
Pour les entreprises étrangères
• Stratégie de niche : les acteurs se placent sur des créneaux (cf. Bayer pour women’s health, Servier pour
hypertension …)
• Pour les marques européennes, il y a des perspectives régionales (cf. DKSH “Think Asia, think DKSH”).
Ils s’intéressent au marché asiatique dans son ensemble, et pour une intégration globale et plus approfondie, ils
passent par le Cambodge, après le Vietnam etc.
• Le “made in France” constitue une valeur sûre et a permis à certains laboratoires ou distributeurs de s’implanter
plus facilement en mettant l’accent sur la qualité française dans leur promotion et leur plan marketing.
BAYER : UNE STRATÉGIE DE NICHE PAYANTE
Bayer Schering Pharma est issu de la fusion-acquisition de 2006 de Bayer et de Schering. Au Cambodge, le
service marketing de BSP travaille en coopération avec DKSH, qui assure la distribution de ses produits. Attirée
par un marché au fort potentiel, la filiale s’inscrit dans des perspectives de long terme et d’accompagnement
du marché. Le portfolio de Bayer est large et composé de produits à la renommée mondiale. Cependant, seul
un nombre limité de produits, bon-marché et aux diagnostics relativement simples, a été lancé. Si BSP est
arrivé en retard sur le marché des thérapeutiques, il a pris une longue avance sur celui des soins médicaux
pour la femme. Installé sur une niche, son investissement s’est révélé rentable et fructueux. Prenant pour
cibles les femmes, les médecins et les pharmacies, l’équipe marketing a véritablement créé un marché
de A jusqu’à Z pour les pilules contraceptives (avec Diane 35, et récemment Yasmin), en exploitant le fort
potentiel de la demande en gynécologie. Contrepartie des avantages que procure cette niche, BSP s’est
heurté aux difficultés de créer, seul, une demande pour un produit encore inconnu et utilisé par une part
très minoritaire de la population. Leur projet a néanmoins été un succès et en annonce encore beaucoup
d’autres, sur de nouvelles parts de marché à conquérir.
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Principaux problèmes
La contrefaçon constitue un problème important, mais plus au niveau de la santé publique à long terme
que pour les grandes marques.
Entre 30 et 40 % des produits vendus en pharmacie serait de la contrefaçon, en provenance de Chine, du Vietnam,
de la Thaïlande (antipaludiques, antibiotiques). Des saisies et des contrôles par le Ministère du Commerce ont
lieu mais ont finalement peu d’impact global. Une sensibilisation de la population en cours.
En ce qui concerne les marques, la réglementation augmente, ce qui est rassurant. En réalité, peu de marques,
qu’elles soient cambodgiennes ou étrangères, ont eu à faire face au problème de la contrefaçon de leurs
produits.
En revanche, pour la population pauvre, le fait d’avoir accès à des produits de mauvaise qualité, aux principes
actifs souvent insuffisants, a pour effet pervers de provoquer sur le long terme des résistances au niveau de
l’organisme envers les médicaments, antibiotiques…etc. Cela peut constituer un vrai problème de santé
publique dans le futur. L’automédication (comme l’habitude de prendre des antibiotiques même lorsque cela
n’est pas indiqué) ainsi que la prise incomplète de traitement, faute de moyens financiers, aggravent ces effets
pervers chez certaines catégories souvent défavorisées de la population qu’il devient difficile de soigner, même
pour une simple infection.
La contrebande constitue en revanche un problème sérieux pour les grandes marques. La porosité avec les
frontières proches du Vietnam et de la Thailande facilite les importations parallèles.
Les règlementations locales sont insuffisantes, en matière de délivrance des médicaments, fixation des
prix, contrôles…etc. Cela a pour conséquence général des soins coûteux à des prix relativement élevés pour le
niveau de la population locale.
La faiblesse du système de santé cambodgien a pour effet de provoquer une fuite des patients
vers les pays voisins (Thailande et Vietnam) qui bénéficient de structures souvent plus modernes et des soins
de meilleur qualité à un prix inférieur. Ces patients achètent de ce fait leurs médicaments dans ces pays, ce
qui provoque un manque à gagner non négligeable pour les producteurs et distributeurs au Cambodge.
Néanmoins, certains grands hôpitaux de la région émettent l’idée de venir installer une antenne au Cambodge
qui constitue un marché important pour les soins (il y a déjà des bureaux de représentation) ce qui aurait un
effet positif sur la qualité des soins et ferait baisser les prix. Ce mouvement déjà bien amorcé devrait néanmoins
prendre encore un peu de temps.
Conclusion
De l’avis de la grande majorité des acteurs, le potentiel du secteur reste très important. C’est un marché de
niches où il reste encore de la place et où les nouveaux entrants témoignent du dynamisme du marché pour
peu qu’on crée sa propre demande ou qu’on active des créneaux pas encore exploités
Bien que le marché soit étroit par la taille (14 millions d’habitants seulement), la rentabilité y est forte, surtout
pour les marques étrangères. De plus, la croissance récente du pays favorise l’émergence d’une clientèle qui
privilégie davantage la qualité par rapport au prix, bien que ce facteur constitue l’élément essentiel pour la
majorité de la population. Historiquement, les produits français bénéficient d’une réputation de qualité
inégalée.
C’est également l’un des seuls secteurs sur lequel il n’y a pas de problèmes majeurs pour trouver des ressources
humaines locales, souvent issues des facultés de médecine ou de pharmacie, bien qu’une formation interne
soit souvent nécessaire.
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PPM : RÉSOLUMENT TOURNÉ VERS L’EXPORT
Entretien avec M. LYAUN HAY, CFO (Contrôleur),
Administrateur de PPM (Investco Holding Co.)
Propos recueillis par Anne NAYRAL DE PUYBUSQUE, CCFC
Quelle est votre perception du marché cambodgien, de l’offre et de la demande de
produits pharmaceutiques ?
C’est un marché relativement petit et segmenté. L’offre est limitée, mais en forte croissance, que ce soit aux
niveaux des produits européens, asiatiques ou cambodgiens. Les acteurs se considèrent très fréquemment
comme cloisonnés sur leur niche, et en concurrence avec d’autres acteurs sur des produits particuliers.
Par ailleurs, chaque entreprise adopte un mode de fonctionnement qui lui est propre, il n’existe pas
encore de modèle. L’une va opter pour le passage par des intermédiaires (le laboratoire passe par une
entreprise distributrice) tandis qu’une autre rassemblera plusieurs activités (production, marketing et
distribution, par exemple). En ce qui concerne la demande, le comportement du consommateur khmer
est incomparable avec celui de l’européen. Plus que les autres, ce marché est sensible au prix. De plus,
la présence de l’Etat en tant que client perturbe souvent le marché et n’est pas sans conséquence sur la
répartition des acteurs, sur le long terme.
Quel est votre positionnement sur le marché des produits pharmaceutiques ?
M. LYAUN HAY
PPM se situe sur le sous-secteur de la production locale, qui est essentiellement composée de génériques.
Nous produisons plus d’une centaine de produits génériques, des analgésiques, de la vitaminologie, de
l’infectiologie, et de la médication familiale (comme par exemple le paracétamol, le diarryl, le Panol,
le Kinal, ou encore le Carbotoux). Nous sommes actuellement l’un des leaders en ce qui concerne la
production locale, aux côtés d’entreprises comme CPE et Medical Supply. Le classement est difficile à
évaluer précisément, les données étant difficiles à obtenir. Néanmoins, on pourrait estimer que PPM se
situe à la première place en ce qui concerne le chiffre d’affaires total de l’entreprise, tandis qu’elle n’est
qu’en seconde ou troisième place sur le seul marché local.
En quoi votre stratégie, dont l’export est au centre, vous a-t-elle permis de vous
placer comme leader sur le marché ?
Le marché des génériques est très concurrentiel, à la fois à cause de l’augmentation de la production locale,
mais aussi à cause de la pression croissante de nos concurrents asiatiques (Chine, Inde, Corée, Vietnam)
qui envahissent le marché local. Il nous fallait trouver un créneau sur lequel les marges de manœuvre
étaient suffisamment larges pour démarrer une activité. Nos concurrents s’étaient déjà positionnés, sur
le secteur public, d’une part, et sur le secteur privé local, d’autre part. Le premier présente des difficultés
et des obstacles que nous avons préféré éviter (goulot d’étranglement, fonctionnement en appel d’offre
etc.). Le second est hyper-concurrentiel. En nous axant sur l’export et en nous centrant sur des produitsphares, nous avons privilégié la valeur ajoutée et l’implantation de nos produits, comme par exemple le
Carbotoux. Actuellement, nous exportons vers 13 pays africains et nous avons d’autres projets. Notre but
sur le long terme est de mettre en valeur le “made in Cambodia”, d’en faire une image de qualité, à bon
marché. Notre entreprise s’est positionnée sur une perspective internationale, nous sommes conscients
des marchés extérieurs et de ce qu’ils peuvent apporter au Cambodge.
Quelles ont été les difficultés que vous avez rencontrées ?
Il semble qu’être à la fois producteur local et exportateur pose un double problème. D’une part, le
gouvernement ne semble pas favoriser la production locale, il ne se fournit que très partiellement ( moins
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de 10% seulement par rapport au montant total d’appel d’offre ) auprès des laboratoires cambodgiens,
et très peu en bénéficient. D’autre part, il est plus facile d’importer au Cambodge que d’exporter. Les
dispositions frontalières des pays voisins leurs sont plus avantageuses.
A votre avis, quelles sont les principales faiblesses de ce marché ?
En ce qui concerne le marché dans son ensemble, les effets néfastes de la contrebande et de la contrefaçon,
les lacunes dans les ressources humaines, et les difficultés en approvisionnement sont les principales
faiblesses. Sur le secteur particulier de la production locale, ce sont les réglementations actuelles qui
ne lui permettent pas de se développer pleinement et sous des conditions en accord avec les standards
internationaux. Les entraves à la production locale, la force du lobbying étranger et la complexité des
relations avec le secteur public constituent les déficiences du marché. Quant à l’approvisionnement,
il nous touche dans le sens où les commandes ont souvent du retard, et où la qualité insuffisante des
produits secondaires locaux nous force à nous fournir à l’étranger.
Quels sont les atouts du marché, et notamment ceux qui vous ont incité à vous y
implanter ?
Après la guerre et l’APRONUC (UNTAC), le marché était vierge, il fallait redémarrer le moteur de l’économie
cambodgienne, c’était le moment de s’implanter. Le marché cambodgien faisait déjà preuve d’un réel
potentiel pour le secteur de la production locale : du rôle d’importateur - distributeur de médicaments
français, nous sommes passés à celui de fabricant. Notre entreprise a pris très vite de l’importance, et
elle est aujourd’hui incontournable. Dans l’optique de développer le marché cambodgien, nous avons
voulu apporter nos savoir-faire, dès 1996. Lorsque j’ai rejoint mon frère à la direction de PPM, nous
savions déjà que beaucoup était à faire, mais que tout allait prendre de l’ampleur rapidement. Le
retour sur investissement s’est fait d’une façon graduelle, et on voit d’ailleurs ici un atout notable de
ce marché : sa forte rentabilité. En outre, le marché reste ouvert à beaucoup d’opportunités, et il existe
de nombreuses niches, notamment pour les importateurs. La croissance est très forte et peu à peu, on
essaie d’avoir une vision de long terme. Par exemple, PPM a innové en mettant en place un service de
recherche et développement ainsi que la modernisation de notre laboratoire de contrôle. D’ailleurs, nous
avons récemment reçu le certificat BPF (Bonne Pratique de Fabrication) ou bien en anglais GMP (Good
Manufacturing Pratice) de la part du Ministère de la Santé après plusieurs années d’efforts.
A votre avis, quel plus peut apporter le label français dans l’industrie pharmaceutique ?
Il est certain que les produits français, et plus largement européens, jouissent d’une forte image de marque
et de qualité auprès de la population cambodgienne, contrairement, encore, à la grande partie de la
production locale. Parmi un panel de médicaments, le patient choisira, si ses moyens le lui permettent, le
produit français, plus connu et prestigieux.
Justement, comment en avez-vous fait profiter votre entreprise ?
Notre image de qualité s’est formée autour de la renommée qu’apporte le label français. Nous avons déjà
personnellement des liens étroits avec la France, nous avons travaillé pendant plusieurs années avec
des laboratoires français, et nous travaillons encore aujourd’hui avec des intermédiaires français, c’est
pourquoi notre entreprise bénéficie d’une notoriété bien spécifique, et non négligeable auprès de nos
consommateurs. Cependant, il faut remarquer que les produits importés de France sont beaucoup trop
chers pour la majorité des Cambodgiens. Le prix étant déterminant dans l’achat, nous avons l’obligation
d’offrir des produits bon marché. En quelque sorte, nous avons conjugué l’atout capital de l’image
française, et sa qualité, avec un prix abordable, mais légèrement au-dessus du niveau de la production
locale. Nous avons offert à la majorité un bon rapport qualité/prix.
LA LETTRE DU CAMBODGE - UNE PUBLICATION DE LA CHAMBRE DE COMMERCE FRANCO-CAMBODGIENNE
AVEC LE SOUTIEN DE LA MISSION ECONOMIQUE DE PHNOM PENH
TOURISME
Margaux GRAND
Attachée sectorielle
Mission Economique de Phnom Penh
Plus de 848 000
touristes ont visité
le Cambodge entre
Janvier et Juin 2007.
NUMERO 9 - SEPTEMBRE 2007
EN 2007, LE TOURISME CONTINUE SA PROGRESSION
Avec une croissance de 19,85% sur les 6 premiers mois de l’année 2007, le tourisme, un des quatre
secteurs-clefs de l’économie cambodgienne, maintient son rythme d’expansion. Le tourisme asiatique,
et particulièrement coréen et japonais, est en forte augmentation, tandis que le tourisme domestique
connait également des hausses record, avec une progression de 79% du nombre de touristes en
2006.
Le secteur du tourisme, de l’hôtellerie et de la restauration a vu sa part dans le PIB passer de 8,3%
en 2000 à 12% en 2006, alors que le PIB connaissait simultanément une croissance annuelle toujours
supérieure à 6%, et même supérieure à 10% sur les trois dernières années. Le PIB a été chiffré à 7,1
milliards de dollars pour l’année 2006.
L’augmentation du nombre de touristes asiatiques et locaux transforme la structure de ce secteur qui
devient peu à peu un tourisme de masse à plus faible valeur ajoutée.
Le tourisme cambodgien attire de plus en plus
d’Asiatiques
Evolution du nombre de touristes au Cambodge entre 2004 et 2006
La croissance du secteur du tourisme
au Cambodge se maintient à un
rythme soutenu sur les quatre
dernières années : 50% en 2004,
34,7% en 2005, 19,6% en 2006, et
19,85% pour les 6 premiers mois
de 2006/07. Le nombre d’arrivées
internationales a été chiffré à 1,7
million de touristes pour l’année
2006. Le Cambodge a accueilli plus
de 848 600 visiteurs internationaux
sur les cinq premiers mois de l’année
2007 et le gouvernement annonce
en attendre 2 millions sur l’année
entière, et espère 5 millions en
2012.
Le tourisme domestique augmente
plus vite que le tourisme international
Source : Rapport Annuel du Ministère du tourisme cambodgien
notamment grâce à l’augmentation du pouvoir
Le gouvernement
d’achat de la population cambodgienne et l’amélioration des routes d’accès aux sites touristiques. Le
attend 2 millions de
nombre de touristes cambodgiens est passé de 4,4 millions environ en 2004, à 7,8 millions en 2006,
touristes pour 2007 et
soit une augmentation de 79% entre ces deux années.
en espère 5 millions
pour 2012.
Origine des touristes internationaux au Cambodge en 2006
6%
18%
42%
5%
20%
9%
Asie et oceanie
Amériques
ASEAN
Moyen orient et Af rique
Europe
Visiteurs pour une journée
Source : Rapport Annuel du Ministère du tourisme cambodgien
10
La plus forte progression est celle du tourisme asiatique avec
42% des touristes au Cambodge venant de la zone Asie et
Océanie. Les ressortissants de l’ASEAN comptent pour 20% du
total des visiteurs étrangers au Cambodge.
Les Coréens sont les premiers visiteurs du Cambodge. Ils
représentent 16,8% des touristes étrangers et ont connu une
progression de 31% des séjours.
Ce sont ensuite les Japonais qui visitent le plus le Cambodge.
Avec 158 353 visiteurs, les Japonais représentent 9,3% du total
des touristes au Cambodge.
Après les Etats-Unis, troisième pays visiteur du Cambodge, les
nations les plus représentées sont asiatiques avec Taiwan (5%
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AVEC LE SOUTIEN DE LA MISSION ECONOMIQUE DE PHNOM PENH
TOURISME
NUMERO 9 - SEPTEMBRE 2007
du total des touristes), la Chine (4,7%), le Vietnam (4,6%), la Malaisie (4,5%) et la Thaïlande (4,5%).
Premiers visiteurs du
Cambodge, les Coréens
qui représentent 16,8%
des touristes..
Face à un tourisme
qui se massifie, le
Cambodge devra
diversifie son offre et
s’adapter pour attirer
une clientèle haut-degamme
La progression du tourisme occidental est moins nette. Les USA et la France, qui sont restés
respectivement au 1er et 3eme rang des pays visiteurs du Cambodge entre 1999 et 2002, ont perdu
depuis plusieurs places, avec une 3eme place pour les Etats-Unis entre 2004 et 2006, et l’arrivée de la
France au rang du 10eme pays en 2006. Les Américains représentent en 2006, 7,3% des touristes au
Cambodge.
Le classement des 10 pays les plus représentés se termine avec le Royaume-Uni, avec 73 707 visiteurs,
puis la France, avec 71 978 touristes. Entre 2005 et 2006, la France a perdu 6 places dans le classement
des pays les plus représentés parmi les touristes au Cambodge du fait d’une progression de 4,4%
seulement, très inférieure à l’évolution du tourisme asiatique.
Un tourisme qui se massifie mais qui dépense peu
Le total des recettes du tourisme passe de 840 millions de dollars en 2005 à 963 millions de dollars
en 2006, soit une progression de 14,6%. Ce secteur représente aujourd’hui 12% du PIB du pays. Les
dépenses individuelles par touriste, elles, diminuent entre ces deux années, de 591 dollars US par
séjour en 2005 à 566 dollars US en 2006.
Dépenses moyennes par touristes
Bien qu’en 2006 la durée des séjours
des touristes en groupe soit plus courte
(5,56 jours contre 8,62 pour les touristes
individuels), la moyenne de leurs
dépenses (1 245 dollars par séjour) est
bien plus élevée que celles des voyageurs
seuls (449 dollars). Les dépenses
moyennes par touriste augmentent
pour les touristes internationaux, tant
en groupe qu’individuellement (1 177
dollars en groupe et 429 dollars en
individuel en 2005).
Source : Rapport Annuel du Ministère du tourisme cambodgien
Un touriste dépense
en moyenne 95 dollars
par jour au Cambodge
contre 150 dollars au
Vietnam.
Avec le développement du tourisme
asiatique au Cambodge, la part des voyageurs qui
se déplacent en groupe augmente très fortement, passant de 36% du total des touristes en 2005, à
59% en 2006.
Globalement, les dépenses moyennes par visiteur ont baissé progressivement entre 2000 et 2003, puis
en 2003 et 2005, elles ont augmenté progressivement, sans toutefois retrouver leur niveau de 2001.
Pour 2006, la moyenne des dépenses par touriste a recommencé à diminuer, de 4,2%, principalement
du fait de la progression du nombre de touristes locaux (+79% entre 2004 et 2006).
Avec l’affluence croissante de visiteurs locaux et asiatiques, le tourisme au Cambodge évolue vers
une offre de masse à plus faible valeur ajoutée. Toutefois, le pays voit sa structure touristique se
transformer avec une nette progression du nombre de visiteurs qui se déplacent en groupe.
La massification du tourisme au Cambodge a deux effets inverses :
- l’augmentation de visiteurs asiatiques tend à faire diminuer les dépenses moyennes des touristes,
Les temples d’Angkor
attirent 65% des
touristes qui se rendent
au Cambodge.
11
- mais, dans le même temps, ces voyageurs se déplacent plus souvent en groupe, et ce sont les groupes
qui dépensent le plus.
L’un des défis du tourisme cambodgien est la concentration des touristes sur la zone d’Angkor qui
rassemble 65% des visiteurs internationaux. Dès lors, la diversification de l’offre vers Sihanoukville,
projet auquel les Français participent activement et notamment le groupe VINCI dont la filiale a
obtenu la concession de l’aéroport, représente un enjeu majeur pour le pays.
Pour que le tourisme demeure un des quatre piliers de la croissance, le Cambodge doit donc réussir
à développer d’autres offres touristiques que les Temples d’Angkor, mais investir également pour
permettre d’attirer aussi et plus largement un tourisme haut-de-gamme.
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BRÈVES
NUMERO 9 - SEPTEMBRE 2007
Création d’un marché financier au Cambodge
Margaud GRAND
Le gouvernement a instauré en 1996 une loi explicitant les nouvelles fonctions de la banque nationale
cambodgienne, et une en 1999, déterminante pour l’élaboration du marché financier, qui concerne le système
bancaire et les institutions financières.
Durant cette période de réformes économiques, le gouvernement a également stabilisé la situation politique
pour réintégrer le pays dans la communauté internationale. Les résultats de cette première vague de réformes
ont été un taux de croissance moyen de l’économie de 8,4% par an depuis 1994 avec moins de 3% d’inflation,
et de plus de 10% par an depuis 3 ans.
Pierre-Emmanuel GEORGES-PICOT
Attaché sectoriel
Mission Economique de Phnom Penh
Une seconde vague de réformes en 2006, intitulée « stratégie de développement du secteur financier 20062015 », a pour but de renforcer le secteur financier en adoptant diverses lois et politiques, de renforcer les
institutions et d’adapter certaines procédures, afin de favoriser les investissements et d’accélérer la croissance
économique.
Le développement du marché financier cambodgien, et particulièrement la création d’une place boursière
en 2009, est la clé de voute de cette seconde vague de réformes. Cette institution financière permettra une
valorisation du capital dans le domaine des affaires, la mobilisation des capitaux pour l’investissement, un
renforcement de la gouvernance d’entreprise, le développement du secteur de l’assurance, le financement des
projets gouvernementaux et la facilitation de la croissance des entreprises, qu’elles soient publiques, privées,
locales ou étrangères.
Le bon fonctionnement du marché financier nécessite l’instauration de nouvelles lois sur les pratiques
commerciales, les normes comptables, les transactions financières et commerciales, le code civil, le code
pénal, les crédits et les risques d’insolvabilité. Une instance de régulation, la Cambodian Securities Commission
(Commission cambodgienne des produits financiers), doit aussi être créée. Elle déterminera les règles nécessaires
pour rendre justes et transparents les échanges de capitaux, en même temps qu’elle protègera les investisseurs
contre les abus et manipulations.
La création de ce marché financier cambodgien sera effectuée en collaboration avec la bourse coréenne, qui
assurera la formation de la main d’œuvre et aidera à identifier les entreprises qui feront prochainement leur
entrée sur le marché financier cambodgien. Cette coopération a été officialisée avec la signature de deux MoU
de renforcement de la coopération financière entre le Ministère de l’économie et des Finances du Royaume
du Cambodge et son homologue coréen, en mai 2006, puis à l’occasion de la visite du Président coréen au
Cambodge en novembre 2006. La partie cambodgienne travaillera sur le cadre juridique, les systèmes de
surveillance à mettre en place… tandis que leurs homologues coréens se chargeront de l’étude de faisabilité
relative à l’ouverture de cette bourse.
Les projets d’ouverture de cette place financière sont possibles grâce à l’aide de la Banque Asiatique de
Développement qui a remis à jour la « stratégie de développement du secteur financier 2010-2015 », ainsi que
le gouvernement de Corée et particulièrement le KOICA (Korean International Cooperation Agency) qui a fait
un don de 1,8 million de dollars destiné à la gestion des formations, à la fourniture de logiciels, et à l’assistance
dans la mise en place de la bourse d’échanges cambodgienne.
Aide internationale
Prêt de 8 millions de dollars par la Banque Japonaise de Coopération Internationale
Margaud GRAND
12
La Banque Japonaise de Coopération Internationale (JBIC) a décidé de prêter 8 millions de dollars US au
Cambodge, sous forme de prêt à taux très réduit (0,01%) sur 40 ans. Ce prêt permettra la rénovation et l’extension
de réseaux électriques à Sihanoukville et dans les provinces de Takéo et Kampot. Une partie de ce prêt devrait
également permettre de financer une part du projet de 123 millions de dollars de construction de réseaux de
télécommunications, et d’extension et développement du port de Sihanoukville.
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BRÈVES
NUMERO 9 - SEPTEMBRE 2007
Don de 36,25 millions de dollars par la Banque Mondiale
Margaud GRAND
La Banque Mondiale a accordé une aide de 36,25 millions de dollars US au gouvernement cambodgien pour
un projet d’investissement rural et d’amélioration de la gouvernance à un niveau communal qui aura lieu de
2007 à 2009. Cette aide s’ajoute aux 22 millions de dollars déjà accordés par la Banque Mondiale pour ce projet
qui a rencontré un vif succès entre 2003 à 2007. Une partie de ce don sera également utilisée pour aider à la
décentralisation de l’Etat.
Tourisme
Projets de développement touristiques sur plusieurs îles du pays
Pascal KHOY
Attaché sectoriel
Mission Economique de Phnom Penh
[email protected]
Six compagnies ont obtenu des autorités cambodgiennes un accord de principe pour la concession d’îles au sud
du pays. A Sihanoukville, les sociétés Island DG, Koh Takeav, et Sea Snake Investment Group ont été autorisées à
investir respectivement sur les îles de Thas, Ta Keav, et Dek Korl. Dans la même zone, Brocon Investment dispose
des mêmes droits sur les îles d’Oun et de Bong. Au niveau de la province de Kampot, les deux sociétés Vimean
Sela et Monorum Akphiwat se partagent l’île de Ses.
Le montant cumulé des investissements envisagés totalise 627 millions de dollars US. Ces sociétés disposent
d’une année pour soumettre le plan de développement des îles concédées au Conseil de Développement pour
le Cambodge (CDC) pour approbation. A défaut, les concessions seront réattribuées.
Changement de propriétaire pour les deux hôtels Raffles du Cambodge
Pascal KHOY
Basée à Dubaï et contrôlée par le Prince saoudien Alwaleed Bin Talal, Kingdom Hotel Investments (KHI) vient
d’acquérir le Raffles Hotel Le Royal de Phnom Penh et le Raffles Grand Hotel d’Angkor de Siem Reap. Cette
transaction de 35 millions de dollars US reflète la stratégie de KHI d’étendre ses activités sur de nouveaux
marchés porteurs en Asie. Le secteur cambodgien du tourisme connaît en effet une forte croissance en termes
de visiteurs depuis quelques années.
Réouverture à Sihanoukville d’un hôtel de luxe des années 60
Sotheavy NUON
Attachée sectorielle
Mission Economique de Phnom Penh
[email protected]
Construit en 1964 sous la direction de l’architecte français M. Mondet et du prince Norodom Sihanouk pour
la décoration intérieure, l’ « Independence Hotel » vient de rouvrir à nouveau ses portes. Le concessionnaire
rénovateur de ce complexe de 7 étages est la banque Canadia qui a obtenue un contrat de concession du
gouvernement d’une durée de 99 ans en 2001. Le coût de la rénovation a atteint 35 millions de dollars US et
l’hôtel sera le deuxième hôtel haut de gamme implanté sur la zone balnéaire après Sokha Resort.
Investissements
Merrill Lynch au Cambodge ?
Pascal KHOY
L’institution financière américaine serait intéressée à investir au Cambodge. Ainsi, des experts de Merrill Lynch
devraient étudier le potentiel du pays en matière d’investissement dans le domaine du développement des
petites et moyennes entreprises.
Arrivée d’une nouvelle compagnie d’assurance
Pascal KHOY
13
Infinity General Insurance est le fruit d’une joint-venture entre le groupe local Royal et Infinity Financial Solutions
basée en Malaisie. La nouvelle firme est par ailleurs réassurée par Swiss Re, un des leaders mondiaux du secteur.
Cet événement marque surtout l’entrée du Group Royal of Companies dans le domaine des assurances. Le
groupe est déjà présent dans les domaines des télécommunications (Mobitel), bancaire (ANZ Royal), de
l’audiovisuel (CTN), etc.
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AVEC LE SOUTIEN DE LA MISSION ECONOMIQUE DE PHNOM PENH
BRÈVES
NUMERO 9 - SEPTEMBRE 2007
Construction arrêtée sur le lac Kob Srov.
La société cambodgienne Long Chhin Investment Ltd, détenu par un homme d’affaires chinois, M.
Zhou Shi Min, a entamé les travaux pour combler une partie du lac Kob Srov, afin d’y installer un
complexe d’appartements luxueux (Long Chhin Resorts).
Margaud GRAND
Alors que les autorités de la province de Kandal avaient donné leur accord pour la réalisation des
travaux, le gouvernement a demandé à la société, à la fin du mois de juillet 2007, de démanteler les 18 villas et
buildings qui avaient été construits et d’enlever la terre ajoutée dans le lac. Selon la presse, la compagnie avait
débuté les travaux après avoir reçu, déclarait-elle, un accord de principe de la part du Premier Ministre Hun Sen.
Cependant, ce document n’aurait pas été suffisant pour entamer la construction et le Premier Ministre devait
encore donner son approbation finale pour rendre légale la construction de ce complexe. Cette affaire a eu
pour conséquence un remaniement politique dans la province de Kandal.
La digue du lac Kob Srov, déjà fortement fragilisée après les inondations de Phnom Penh en 2000, a ensuite été
renforcée grâce à un financement de 4,7 millions de dollars de l’ADB en 2002. La construction de ce complexe sur
le lac a inquiété de nombreux habitants et professionnels qui voyaient dans ce projet un risque d’inondations
futures de Phnom Penh, ce lac étant un réservoir naturel permettant de désengorger la ville en cas de grosses
pluies.
Ouverture d’un bureau de General Electric au Cambodge
Margaud GRAND
La compagnie américaine General Electric a ouvert sa première succursale à Phnom Penh lundi 23 juillet 2007.
La société est particulièrement intéressée par le potentiel pétrolifère du Cambodge et l’amélioration de son
climat d’investissement. Le potentiel cambodgien dans les domaines de la santé, du pétrole, de l’énergie et de
l’eau, ainsi que la croissance très forte du pays, a décidé la compagnie américaine à s’installer. Les premières
actions de General Electric devraient être l’importation d’équipements médicaux et de centrales électriques.
Le Premier Ministre tente d’attirer plus d’investisseurs
Margaud GRAND
Samedi 30 juin, le Premier Ministre Hun Sen a insisté sur le fait que les investisseurs étrangers auraient plus
de facilités à s’installer au Cambodge. Il a rappelé que les sociétés étrangères peuvent détenir des sociétés
à capitaux 100% étrangers et louer des terres pour une durée de 99 ans. Si l’investissement de départ est
supérieur à 312 500 dollars et que les investisseurs ont vécu plus de 7 ans consécutifs au Cambodge, alors ceuxci pourront obtenir la nationalité cambodgienne.
La venue de la délégation japonaise au Cambodge devrait apporter un investissement de 800
millions de dollars dans le bio-diesel
Margaud GRAND
Après leur mission de quatre jours à Phnom Penh du 16 au 20 juin, la délégation japonaise de 30 chefs
d’entreprises a déclaré qu’elle voyait le Cambodge comme un lieu approprié pour les investissements privés
japonais. Le PDG japonais de la société « Biwako Bio-Laboratory » a également prévu la signature d’un MoU avec
le gouvernement cambodgien après une étude préalable de 3 mois. Ce contrat devrait lui céder l’exploitation
de 48 000 hectares de terres, dans les provinces de Kompong Cham et Kompong Speu, pour implanter une
usine de transformation de biodiesel à partir de graines de ricin. Le montant de ce projet s’élèvera à 800 millions
de dollars. La venue de cette délégation a été le résultat de la signature de l’accord de libéralisation, promotion
et protection des investissements entre le Japon et le Cambodge, le mois dernier par le Premier Ministre
japonais et son homologue cambodgien. La délégation a montré un vif intérêt pour l’exploitation de ressources
naturelles au Cambodge, comme la bauxite, le gaz et le pétrole.
Création envisagée d’un club d’affaires vietnamien au Cambodge
Pascal KHOY
14
La mise en place de cette structure s’inscrit dans le droit fil de l’augmentation des échanges commerciaux entre
les deux pays. En effet, les échanges bilatéraux officiels ont connu une progression de près de 35%, et se sont
élevés à plus de 930 millions de dollars US en 2006. Le commerce bilatéral reste nettement plus favorable au
Vietnam puisque ce chiffre est composé de 170 millions de dollars US de transactions du Cambodge vers le pays
voisin, contre 760 millions dans le sens inverse. Il est prévu que les échanges commerciaux atteignent le milliard
de dollars US pour l’année 2007, et plus de 2 milliards à l’horizon 2010.
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BRÈVES
NUMERO 9 - SEPTEMBRE 2007
Une nouvelle station de golf-casino à la frontière vietnamienne
Sotheavy NUON
Les travaux de construction d’un complexe hôtelier-terrain de golf ont débuté début août 2007 à la frontière
khméro-vietnamienne. La construction comprend un centre commercial, un casino et un hôtel à cinq étoiles
de 450 chambres. La société Malaisienne CVI Resorts Ltd envisage investir plus de 100 millions de dollars dans
ce projet baptisé « Cambodia-Vietnam Friendship Golf Course » dans l’espoir de développer davantage de liens
économiques entre les deux pays. Le nouveau complexe est situé à la frontière entre la province du Sud-est
cambodgienne Svay Rieng et celle de Tay Ninh au Vietnam.
Des taxi-compteurs à Phnom Penh
Pascal KHOY
Suite à un investissement de près de 100 000 dollars US, la compagnie vietnamienne Mai Linh Corporation (Mlc)
offre désormais un service de taxi dans la capitale. Contrairement aux opérateurs présents, il s’agit actuellement
de la seule société utilisant des taximètres sur sa flotte composée de 11 véhicules. Mlc opère déjà au Cambodge
à travers le transport de passagers par bus reliant principalement les villes de Siem Reap et de Ho Chi Minh à
Phnom Penh. Au Vietnam, la société est le leader du secteur en termes de nombre de taxis avec un réseau de
plus de 2 400 véhicules.
Projet de train aérien à Phnom Penh
Sotheavy NUON
La société thaïe Bangkok Mass Transit System qui exploite déjà des lignes de trains aériennes connues sous le
nom de « BTS » à Bangkok, envisagerait d’investir 500 millions de dollars US dans le même type de transport
à Phnom Penh. La construction devrait débuter en 2008 pour une durée de 4 ans. La première ligne de 7 km
relierait le pont japonais au pont Monivong et la deuxième de 8 km rejoindrait le Marché Central au Sud-ouest
de la capitale dans les zones industrielles du textile. La société thaïlandaise n’aurait pas encore obtenu l’accord
du gouvernement.
Evènement
Première compétition internationale de golf au Cambodge
Pascal KHOY
15
Le « Johnnie Walker Cambodian Open » aura lieu du 29 novembre au 2 décembre au Phokeethra Country club,
situé à Siem Reap. Inauguré en mai 2006, ce parcours de 18 trous constitue un des nouveaux événements de
l’année 2007 de l’Asian Tour de golf. Les gratifications destinées aux joueurs du tournoi se montent à 300 000
dollars US.
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PRÉSENCE FRANÇAISE
Ratana PHURIK-CALLEBAUT
NUMERO 9 - SEPTEMBRE 2007
L’INSTITUT PASTEUR
L’Institut Pasteur du Cambodge est un établissement de l’Institut Pasteur à Paris.
Fondation privée d’utilité publique, à but non lucratif, c’est une organisation internationale qui fait partie du Réseau
International des Instituts Pasteur (31 Instituts dans le monde) et qui a pour but essentiel d’aider à résoudre des
problèmes de santé publique, liés aux maladies infectieuses, dans le cadre d’une convention signée avec le
Gouvernement Royal du Cambodge.
L’installation au Cambodge remonte à 1953. Si à l’origine, les activités étaient concentrées sur la conception de
vaccins vétérinaires, elles ont rapidement évoluées vers des activités liées aux maladies humaines. Après une longue
interruption liée à la période des Khmers Rouges, l’Institut Pasteur du Cambodge est reconstruit et inauguré en 1995,
pour occuper sa place actuelle, 5, boulevard Monivong à Phnom Penh.
Aujourd’hui, l’Institut emploie 107 personnes dont 11 expatriés.
Ses missions se déclinent en trois pôles fortement connectés entre eux:
- la Recherche, notamment sur les maladies infectieuses émergentes (grippe aviaire, SRAS), les maladies à transmission
vectorielle (paludisme, dengue…), le SIDA, la tuberculose etc… L’Institut Pasteur du Cambodge est un pôle d’excellence
pour toutes les maladies virales qui se transmettent de l’animal à l’homme.
- la Santé publique, avec son Centre de dépistage anonyme et gratuit pour le SIDA, son Centre de vaccinations
internationales (16 686 vaccinations en 2006) et de vaccination antirabique (14 000 patients cambodgiens traités
gratuitement en 2006), ses Laboratoires d’analyses médicales, et de Microbiologie alimentaire et d’analyses des eaux.
L’Institut Pasteur est également un centre de référence National et OMS pour les virus grippaux..etc.
- la Formation, avec des formations reconnues de troisième cycle données aux scientifiques nationaux et aux étudiants
étrangers à travers des stages, ou des formations dispensées dans les universités (USS).
Le financement de l’Institut provient de sources publiques et privées:
- les ressources propres : recettes liées aux vaccinations internationales ; analyses biologiques et alimentaires ;
expertises ; mais aussi financements liés à des programmes de recherche via des appels d’offres internationaux ; des
subventions provenant de l’OMS ; du Global Fund ; ou de bailleurs de fonds privés ; pour environ un tiers du budget,
- le Ministère français de la Recherche, via l’Institut Pasteur de Paris pour un quart du budget .
- le Ministére des Affaires Etrangéres français, qui soutient l’IPC, et des études sur le SIDA, et la résistance aux antiinfectieux dans les zones de solidarité prioritaire.
- le Ministère de la Santé français dans le cadre de maladies ou d’épidémie comme le SRAS ou la grippe aviaire.
- l’Agence Française de Développement (AFD) qui soutient un projet de surveillance des maladies émergentes en
Asie.
En obtenant la reconnaissance d’organismes internationaux comme l’OMS ou la FAO, l’Institut a accès désormais à
plus de sources de financements internationaux (Ex US NIH et DHHS).
Une des forces de l’Institut Pasteur réside dans sa grande rapidité d’adaptation. Lors de l’épidémie de SRAS, un
laboratoire sur les virus respiratoires a été mis en place rapidement car l’Institut est très bien formé à s’adapter à de
nouvelles émergences d’épidémies. L’Institut n’a d’ailleurs pas d’équivalent au Cambodge dans son créneau.
L’Institut n’est pas en concurrence avec le secteur privé (laboratoires, cliniques…) car il se situe avant tout comme
un laboratoire référent pour un grands nombre d’analyses spécialisées. De plus, mandaté par le Ministère de la santé,
il contribue au contrôle de qualité au niveau national, et l’Institut joue un rôle nécessaire d’alerte sur des problèmes
importants de santé publique tels que l’ apparition de nouvelles maladies chez l’homme, comme le SRAS ou la
grippe aviaire. Certains problèmes au Cambodge existent et peuvent prendre de l’ampleur sur le long terme comme
l’apparition de phénomènes de résistance, notamment aux antibiotiques, liés à des habitudes locales d’automédication
et à la contrefaçon de certains produits. L’Institut prend également le relais dans le cas de maladies comme la rage
qui trouve difficilement des financements contrairement à d’autres comme le sida ou la tuberculose, en vaccinant
gratuitement la population après morsures par des chiens suspects d’être enragés.
Parmi les projets en cours, on peut noter la construction d’un laboratoire P3, de haute sécurité biologique, une salle
blanche complètement stérile. Construire ce genre de laboratoire n’est pas facile dans un pays comme le Cambodge,
cela a d’ailleurs un impact économique puisque la construction associe également des opérateurs locaux comme
Comin Khmère ou DBD et permet de développer de nouvelles compétences pour ces entreprises. De plus, la société
d’ingéniérie lyonnaise Exeliance, qui a réalisé le concept et la maitrise d’œuvre, est en train d’implanter une antenne à
Phnom Penh, pour l’Asie du Sud Est.
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Contributeurs :
LETTRE
CAMBODGE
- UNE
PUBLICATION
DE LA
CHAMBRE
COMMERCE
FRANCO-CAMBODGIENNE
Mission Economique de LA
Phnom
PenhDU
: Guillaume
PRÉVOST,
Sotheavy
NUON, Pascal
KHOY,
MargaudDE
GRAND,
Pierre-Emmanuel
GEORGES-PICOT
LEPHURIK-CALLEBAUT,
SOUTIEN DE LA MISSION
ECONOMIQUE
DE PHNOM PENH
16
Chambre
de Commerce Franco-CambodgienneAVEC
: Ratana
Anne NAYRAL
de PUYBUSQUE