Le dossier de presse - Théâtre National Populaire

Transcription

Le dossier de presse - Théâtre National Populaire
Répertoire †
Le Grand Théâtre
du monde
suivi de
Procès en séparation
de l’Âme et du Corps
de Pedro Calderón de la Barca
Texte français Florence Delay
Mise en scène Christian Schiaretti
5 — 16 février 2013
Petit théâtre, salle Jean-Bouise
Résonance
Lundi 11 février, de 18 h 30 à 21 h 00, Université Lumière Lyon 2, Grand amphithéâtre
Siècle d’or: quand la religion donne leçon Avec Florence Delay de l’Académie française, écrivaine, Christian Schiaretti,
Laurent Thirouin, professeur de littérature française du XVIIe siècle
Contacts presse
Djamila Badache
04 78 03 30 12 / [email protected]
TNP – Villeurbanne, 8 place Lazare-Goujon, 69627 Villeurbanne cedex, tél. 04 78 03 30 00
Le Grand Théâtre du monde
suivi de
Procès en séparation
de l’Âme et du Corps
Deux actes sacramentels de Pedro Calderón de la Barca
Texte français Florence Delay
Mise en scène Christian Schiaretti
Le Grand Théâtre du monde
Avec
Jeanne Brouaye* la Sagesse
Maxime Mansion* le Monde
Julien Gauthier* le Riche
Julien Tiphaine l’Auteur
Damien Gouy*, Olivier Borle* (en alternance), le Pauvre
Nicolas Gonzales*, Clément Morinière* (en alternance), le Roi
Yasmina Remil* la Loi de grâce
Clément Carabédian* le Laboureur
Laurence Besson* la Voix
Antoine Besson* un Enfant
Juliette Rizoud* la Beauté
Procès en séparation de l’Âme et du Corps
Avec
Jeanne Brouaye* la Mémoire Nicolas Gonzales* le Corps
Julien Gauthier* l’Entendement
Antoine Besson* l’Enfant
Julien Tiphaine le Péché
Juliette Rizoud* la Volonté
Laurence Besson* la Mort
Clémentine Verdier* l’Âme
Yasmina Remil* la Vie
*Comédiens de la troupe du TNP
Scénographie et accessoires Fanny Gamet, costumes Thibaut Welchlin
lumières Julia Grand, maquillages, coiffures Roxane Bruneton
Production Théâtre National Populaire
Avec la participation du Conservatoire à Rayonnement Régional de Lyon
Durée des spectacles : 1 h 10, entracte 0 h 20, 1 h 10
2
Le miracle de l’intelligence
Voici un théâtre injustement ignoré, d’une richesse inexplorée, et d’une influence primordiale sur toute
l’histoire de la dramaturgie européenne (il y avait quarante théâtres à Madrid quand Paris n’en avait que
deux). Le voir ainsi remis à sa place première et choisir pour cela le genre le plus étrange et le plus
rare d’une production dramatique si variée procédait d’un courage que j’étais heureux d’accompagner.
L’acte sacramentel est une merveille, au sens propre. La dimension de l’œuvre (un seul acte), l’obligation de
son sujet (la célébration de l’Eucharistie), son champ d’expression (le recours systématique à l’allégorie),
les subtilités infinies du genre se définissent dans un cadre toujours égal dans lequel s’enchasse l’art
de l’auteur. L’acte sacramentel est une miniature, comme on pourrait le dire d’une peinture, un art de
la réduction et du geste droit : on ne se perd pas dans un acte sacramentel, reste toujours le dessin
de l’œuvre en tête, c’est une construction que l’on peut voir entière, toute, dans le temps même de la
représentation. Si le théâtre est le lieu où l’on peut voir les mots, ici l’on peut voir l’idée.
L’acte sacramentel est une forme dont la transcription littéraire ne garde de la célébration théâtrale que
l’épure. Théâtre de plein air, de processions, usant d’artifices mécaniques et esthétiques complexes, de
musique, s’adressant dans la rue à un public composite, l’acte sacramentel, comme la tragédie grecque,
nous adresse depuis le Siècle d’or les mystères et l’énigme de sa forme.
Nous sommes face à lui, déconcertés, désarmés à représenter au plateau une idée (entendons une
allégorie), sans possible psychologie de repli, inquiets d’assumer la célébration du mystère ou du moins
l’effroi de sa conscience.
Et pourtant, miracle de l’intelligence, c’est bien le texte dans lequel se dépose la quintessence de ce
théâtre. Le texte, rien que le texte. En le représentant, l’acte sacramentel demande une réalisation
épurée, un éloignement de l’idée à représenter, une confiance en l’affirmation conceptuelle, en sa ludicité
même. Plus ce théâtre met à nu ses mécanismes, plus son humanité résonne, plus il se décore, plus
il s’engloutit. Comme d’une représentation romane d’un art baroque : tombées les velléités bavardes de
l’exégèse scénique, se dresse debout et pleine d’humour, la puissance d’un théâtre de la pensée.
Théâtre simple donc, sans artifice, tout au service du saisissement.
Christian Schiaretti
3
Christian Schiaretti met en scène Calderón 1994 : Le Grand Théâtre du monde, création à la Comédie de Reims.
2004 : Le Grand Théâtre du monde suivi de Procès en séparation de l’Âme et du Corps entrent au répertoire
de la Comédie-Française, représentation à la Salle Richelieu du 13 mars au 15 mai.
Reprise au TNP du 1er au 5 juin, puis à la Comédie-Française à l’automne.
2013 : Nouvelle création des deux actes sacramentels, avec les comédiens de la troupe du TNP.
Le Grand Théâtre du monde
L’Auteur du Ciel et de la Terre décide de se donner une fête : une représentation de la Comédie Humaine.
Il demande au Monde de trouver les acteurs et de préparer sur le Grand Théâtre les décors et les
costumes. Une fois les rôles distribués par l’Auteur : le Roi, la Beauté, le Riche, le Laboureur, le Pauvre,
la Sagesse et l’Enfant jouent devant lui la pièce : Agir bien, car Dieu est Dieu. La Mort vient interrompre
la représentation. Chacun rend son costume et se présente devant l’auteur pour être récompensé selon
son jeu.
Si l’homme pouvait choisir
pas un ne prendrait le rôle
de souffrir et de subir
tous voudraient, je le sais bien,
commander et régir
sans prendre en considération
que cette singulière action
qui consiste à représenter
n’est pas, comme on croit, vivre.
Mais moi, Auteur souverain,
je connais le rôle
que chacun tiendra le mieux
et c’est en connaissance de cause
que je les distribue de ma main :
toi, fais le Roi
Procès en séparation de l’Âme et du Corps
L’Âme éternelle, née de l’esprit de Dieu, va s’unir au Corps mortel pour donner la Vie. Dans cette union
en communauté, l’Âme apporte ses facultés : la Mémoire, la Volonté et l’Entendement, et le Corps, ses
sens. Le Péché veut se venger. Seule la Mort peut l’aider à obtenir l’annulation de ce mariage. La Mort
s’occupera du Corps. Le Péché s’occupera de l’Âme.
Oui notre vie est une fleur
qui avec l’aube naît
et avec l’ombre meurt
et puisqu’elle est si brève
jouissons de cet instant
adorons notre ventre
mangeons et buvons
demain nous serons morts
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Le Siècle d’or espagnol
Comedia et auto sacramental
Du début du règne de Charles-Quint en 1520 au traité des Pyrénées en 1659, l’Espagne connut une période
glorieuse de rayonnement économique, politique et artistique. C’est le temps du Don Quichotte de
Cervantès, des peintures de Zurbarán et de Vélazquez, le temps du Siècle d’or espagnol. C’était aussi
l’époque d’une extraordinaire profusion littéraire, où le théâtre jouait un rôle primordial par l’abondance
et la qualité des œuvres produites, notamment par Lope de Vega et Calderón de la Barca, et par
l’engouement de tout un peuple pour l’art dramatique. Jamais théâtre dans l’histoire ne connut un public
aussi fervent, aussi dense et aussi diversifié. Sous Philippe IV, les Grands, l’Église, le Roi, le peuple ne
peuvent se passer de représentations.
On fait du théâtre partout, en public et en privé, au palais, dans la ville, à la porte des églises et jusque
dans les couvents.
Deux genres occupent la scène du théâtre espagnol durant le Siècle d’or.
La comedia, en vers et en trois tableaux, mêlait le tragique et le comique dans une unité d’action dont
les temps et les lieux variaient librement. Elle réunissait des types de personnages récurrents, la dame,
le galant, le roi, le père, la servante et le valet comique, et était représentée dans un corral de comedia,
ou « cour de comédie », premier théâtre permanent en Espagne. La production fut énorme, comme le fut
celle des autos sacramentales. L’acte sacramentel est une œuvre dramatique allégorique en un acte,
ayant pour thème le mystère de l’Eucharistie, c’est-à-dire le pain et le vin. Ces spectacles étaient
représentés en Espagne dans le cadre de la Fête-Dieu, qui revient chaque année au printemps. Ils étaient
l’occasion d’un déploiement fastueux de décors, de machines, de costumes et de musique, en
accompagnement du texte. Calderón en écrivit près d’une centaine pour Madrid ou d’autres grandes villes
comme Tolède, Grenade, Séville. Les représentations avaient lieu dans les rues et sur les places publiques,
sur des chariots ou des théâtres en bois construits pour l’occasion ; elles réunissaient toute la population.
La Fête-Dieu
Célébrée le deuxième jeudi après la Pentecôte dans le calendrier liturgique, cette fête catholique devint
un moment privilégié dans l’année, après le Concile de Trente (1545-1563), celui de la Contre-Réforme.
On y exalte très spécifiquement, en adorant l’hostie consacrée, le sacrement au cœur de la doctrine de
l’Église, l’Eucharistie, le pain et le vin transformés par transsubtantiation, au cours de la messe, en corps
et sang de Jésus-Christ, dans un renouvellement quotidien du sacrifice de Jésus sur la croix.
Joël Huthwohl directeur du Département des arts du spectacle à la BnF
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Traduire sans trahir
Traduire Calderón de la Barca, c’est affronter une puissance, une puissance conceptuelle, dramaturgique,
poétique, devant laquelle on se sent peu de chose. Le philosophe se double d’un théologien, le dramaturge est architecte, le poète change de mètres et convoque tous les rythmes possibles du discours pour
marquer un changement d’atmosphère, d’état d’âme, utilisant aussi bien les variations infimes.
Car son génie – genio, en espagnol, signifie aussi caractère – est d’une ingéniosité sans pareille.
En traduisant, j’ai tenté de ne pas privilégier le penseur au détriment du poète, et vice versa. J’ai pourtant desserré un peu les vis du raisonnement, disons préféré le vitrail à l’armature. Comme tout ancien
élève des jésuites, Calderón se fait un malin plaisir de prouver qu’elle est en fer ! Le poète privilégie le
vers espagnol le plus populaire, le vers du Romancero, l’octosyllabe, mais il affectionne aussi le noble
endécasyllabe. J’ai toujours essayé de donner la sensation des vers, de suivre leur rythme sinon leurs
assonances : quand le Roi ou la Beauté s’exprime en sonnet, de faire entendre la forme sonnet, quand la
Mort et le Péché s’insultent en vers accentués sur la dernière syllabe (auxquels Calderón a recours quand
il veut faire peur), de trouver des mots aigus, durs, des oxytons.
À parler franchement, ma passion pour cet écrivain depuis l’adolescence n’est pas due à la beauté de ses
vers ni à la puissance de sa pensée. Elle vient de ses images dramatiques qui se sont gravées en moi
et ont fini par incarner le théâtre même. Sa façon de résumer et de rendre visibles les conflits les plus
abstraits – tel le désaccord entre le Corps et l’Âme, l’appétit physique et l’appétit spirituel, l’horizontal
et le vertical – est inoubliable.
En voici par exemple « une image dramatique » qui n’appartient à aucun des actes sacramentels
aujourd’hui représentés : deux galants se battent en duel, aucun n’a le dessus, alors ils se séparent. Au
moment de se séparer, ils reprennent leurs capes, mais ils se trompent et chacun repart dans le monde
avec la cape de l’autre… Ces galants ont pour nom le Bien et le Mal.
Florence Delay de l’Académie française
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Pedro Calderón de la Barca
Dramaturge du Siècle d’or espagnol et contemporain de Cervantès et de Lope de Vega, Calderón de la Barca
est né à Madrid en 1600. Il commence à écrire pour le théâtre dès l’âge de treize ans, étudie à l’Université
de Salamanque et épouse la carrière des armes en entrant comme écuyer au service du duc d’Albe. Le jeune
roi Philippe iv, grand amateur d’art dramatique, l’appelle à la cour et il devient son dramaturge officiel. Il
sera ordonné prêtre en 1651 et écrira pour le roi et l’Église jusqu’à sa mort, en 1681. Calderón de la Barca a
composé de nombreuses œuvres d’inspiration religieuse qui illustrent l’idéologie de la Contre-Réforme, ainsi
que des comédies mythologiques et des pièces développant les grands thèmes sentimentaux de son époque.
On peut citer Procès en séparation de l’Âme et du Corps, La Vie est un songe, L’Alcade de Zalamea, Le
Médecin de son honneur, Le Prince constant, Le Magicien prodigieux, Écho et Narcisse et La Statue de
Prométhée. Christian Schiaretti, à la demande de la Comédie-Française, eut l’idée de ce diptyque qui fût
joué salle Richelieu au cours de la saison 2003-2004.
Christian Schiaretti
Il est nommé en 1991 à la tête de la Comédie de Reims qu’il dirige pendant onze ans. En 1998, il fonde
avec Jean-Pierre Siméon, Les Langagières. Il est directeur du TNP depuis janvier 2002 où il a présenté
Mère Courage et ses enfants et L’Opéra de quat’sous de Bertolt Brecht, Père de August Strindberg,
L’Annonce faite à Marie de Paul Claudel, 7 Farces et Comédies de Molière, Philoctète de Jean-Pierre
Siméon, Siècle d’or — Don Quichotte de Miguel de Cervantès, La Célestine de Fernando de Rojas, Don Juan
de Tirso de Molina. Mai 2011, création à La Colline — Théâtre national du diptyque Mademoiselle Julie et
Créanciers de August Strindberg.
Juin 2011, création de Joseph d’Arimathie, première pièce du Graal Théâtre de Florence Delay et Jacques
Roubaud. Juin 2012, il co-signe la mise en scène de Merlin l’enchanteur, la deuxième pièce du Graal
Théâtre avec Julie Brochen.
Pour l’inauguration du nouveau Grand théâtre, il crée Ruy Blas de Victor Hugo, le 11 novembre 2011.
Il vient de créer, à l’automne 2012, Mai, juin, juillet de Denis Guénoun.
Pour sa mise en scène de Coriolan de William Shakespeare, il a reçu le Prix Georges-Lerminier 2007,
le Prix du Brigadier 2008, le Molière du Metteur en scène et le Molière du Théâtre public 2009, et pour
Par-dessus bord de Michel Vinaver, le Grand Prix du Syndicat de la Critique pour le meilleur spectacle
de l’année 2008.
Christian Schiaretti est président des Amis de Jacques Copeau et a été président de l’Association pour
un Centre Culturel de Rencontre à Brangues.
Dès son arrivée, il a entamé une étroite collaboration avec l’ENSATT où il a mis en scène, avec les élèves
des différentes promotions, Utopia d’après Aristophane (2003), L’Épaule indifférente et la Bouche malade
de Roger Vitrac (2004), Les Aveugles, Intérieur, La Mort de Tintagiles de Maeterlinck (2006), Les
Visionnaires de Jean Desmarets de Saint-Sorlin (2007), Hippolyte et La Troade de Robert Garnier (2009).
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Informations pratiques
Le †
8 Place Lazare-Goujon, 69627 Villeurbanne cedex
04 78 03 30 30 / www.tnp-villeurbanne.com
Calendrier des représentations
Février 2013
mardi 5, mercredi 6, vendredi 8, samedi 9, mardi 12, mercredi 13, jeudi 14,
vendredi 15, samedi 16, à 20 h 00
dimanche 10 à 16 h 00
Location ouverte. Prix des places : 24 € plein tarif ; 18 € tarif option abonné et tarif groupe
(8 personnes minimum) ; 13 € tarif réduit (- de 26 ans, étudiants, demandeurs d’emploi, bénéficiaires
de la CMU, professionnels du spectacle).
Tarif découverte (résidant ou travaillant à Villeurbanne), tarif personnes non-imposables.
Renseignements et location 04 78 03 30 00 et www.tnp-villeurbanne.com
Accès au † Métro : ligne A, arrêt Gratte-Ciel. Bus : C3, arrêt Paul-Verlaine ;
Bus ligne C26 et 69, arrêt Mairie de Villeurbanne.
Voiture : prendre le cours Émile-Zola jusqu’aux Gratte-Ciel, suivre la direction Hôtel de Ville.
Le TNP est en face de l’Hôtel de Ville.
Par le périphérique, sortie «Villeurbanne Cusset / Gratte-Ciel».
Une invitation au covoiturage
Dès septembre 2011, la voiture à plusieurs : des économies, plus de convivialité et moins de gaz
d’échappement. Rendez-vous sur la plateforme web de covoiturage www.covoiturage-pour-sortir.fr,
qui vous permettra de trouver conducteurs ou passagers.
Un projet initié avec le Grand Lyon, la Région Rhône-Alpes, l’Ademe et les structures culturelles du
Grand Lyon.
Le parking Hôtel de Ville. En accord avec Lyon Parc Auto, nous proposons un tarif préférentiel
pour nos spectateurs : forfait de 2,50 € pour 4 heures (au lieu de 1,30 € la 1re heure puis 1,70 € de
l’heure) que vous pourrez obtenir soit en même temps que la souscription à l’abonnement, soit à l’unité
les soirs de spectacle.
Dans ce cas, les tickets seront à retirer à l’entracte ou en début et fin de spectacle.
Attention : le TNP n’est pas en mesure de rembourser les tickets oubliés ou égarés.
Renseignements au 04 78 03 30 00.
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