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Action Logement L’actualité du logement pour les locataires, copropriétaires et accédants à la propriété www.lacgl.fr N°312 Avril • Mai • Juin 2012 Nouveau Président, nouveau Parlement, nouveau ministre... Pour quelle politique du logement ? >> InterviewS : Jean-Michel GUERIN et Guillaume TEILHARD de CHARDIN Directeur Général du site «PAP» et Directeur Général du site «Explorimmo» Locatif copropriéTé ACCESSION Cécile Duflot s’attaque aux loyers trop chers ! Rapport de l’ANAH : «prévenir et guérir les difficultés des copropriétés» Un bilan 2012 mitigé pour la loi Lagarde Action Logement Les changements politiques intervenus au cours des deux derniers mois ont engendré interrogations, espoirs, Michel Fréchet, enthousiasme ou Président de la CGL circonspection chez beaucoup de nos militants. Notre souhait le plus cher est que cette nouvelle situation politique marque le début d’un changement profond de la politique du logement. Effectivement, beaucoup de commentaires écrits au moment de la signature de notre pétition sur le blocage des loyers décrivent les difficultés de logement au quotidien de nombre de nos concitoyens Il faut très vite leur apporter des solutions concrètes. Pour l’heure, soyons optimistes. Une nouvelle politique du logement se met en place au travers des annonces de Madame DUFLOT, nouvelle ministre du logement : doublement du plafond des dépôts sur le livret A pour financer la construction de logements sociaux et intermédiaires, annulation du prélèvement de 245 millions d’euros pris sur la trésorerie des 770 organismes HLM, encadrement des loyers à la relocation, relèvement du seuil de la loi SRU imposant aux communes 20% de logements sociaux… Voilà quelques premières initiatives qui vont dans le bon sens. En projet une nouvelle loi sur le logement, annoncée par Madame DUFLOT. Ces mesures ne sont ni le blocage des loyers demandé à l’initiative de la CGL, par 22 000 citoyens, ni la mise en place d’un service public du logement, ni de nouveaux droits pour les locataires, les copropriétaires occupants ou les accédants. Mais nous reconnaissons que c’est un progrès par rapport à ce que nous avons connu et le début d’un changement de cap souhaité par les habitants autant que par les acteurs et professionnels du milieu du logement. Lorsque le passage aux actes se fera nous jugerons sur pièces et seront à l’initiative d’actions, de propositions, d’idées pour peser dans le sens de l’intérêt des habitants. En attendant nous souhaitons que le nouveau Ministre du Logement entende des demandes des usagers du logement et leur donne satisfaction. Revue trimestrielle d'information éditée par la Confédération Générale du Logement 29, rue des Cascades 75020 PARIS Tél. : 01 40 54 60 80 E-mail : [email protected] Directeur de la publication : Michel FRECHET Journaliste : Etienne AUVRAY Ont collaboré à ce numéro : Hugues DIALLO, Stéphane PAVLOVIC Conception et réalisation : Marc RIBIS Impression : ETC-INN / Avenue des Lions - 76190 SAINTES-MARIE DES-CHAMPS Dépôt légal : 2ème trimestre 2012 ISSN : 0221-0649 Crédits photos : Etienne Auvray, Fotolia Textes et images sous toutes réserves. Les textes et articles n'engagent que leurs auteurs. 2 / Avril - Mai - Juin 2012 / Action Logement N°312 locatif Rapport 2012 de la Cour des Comptes : le logement social est épinglé L a Cour des Comptes a présenté mercredi 8 février son rapport annuel dans lequel elle passe au crible la gestion des deniers publics. Les principaux points soulevés sont entre autres la fraude fiscale, l’aide à l’agriculture, la formation des enseignants, la décentralisation routière…et le logement social. Sur ce dernier thème, la Cour des Comptes pointe une mauvaise répartition géographique des constructions dans la programmation des logements sociaux et juge insuffisante la concentration des moyens sur les régions aux plus gros besoins, comme l’Ile-de-France et Provence-Alpes-Côte d’Azur : « La politique de concentration des financements sur les zones les plus tendues, mise en œuvre de façon effective depuis 2010, s’appuie sur des instruments inadaptés, parfois même contre-productifs, et ses résultats sont, à ce jour, modestes », « En 2009, 75 % des logements sociaux étaient construits là où n’existaient pas de besoins manifestes, et seuls 25 % l’étaient dans les zones les plus tendues », a dénoncé le Premier président de la Cour des comptes. « Ces résultats médiocres s’expliquent en partie par les faiblesses dont souffre le système de zonage sur lequel reposent les incitations à la construction », a-t-il ajouté, jugeant les instruments utilisés « mal adaptés, parfois même contre-productifs ». La Cour formule ainsi plusieurs recommandations visant à adopter un zonage spécifi- que pour la programmation des logements sociaux, à poursuivre l’amélioration de la connaissance du parc social de logements, et à établir ce nouveau zonage à partir des données nationales enrichies, mais aussi des études locales validées par les comités régionaux de l’habitat. La Cour insiste sur l’importance d’associer les professionnels du logement, les collectivités territoriales mais aussi les bailleurs sociaux à l’élaboration de ce zonage, tout en prévoyant une révision du zonage tout les 3 ans. La Cour recommande également de « choisir comme critères, outre les données écono- miques du marché, l’importance du logement social existant, son occupation, la solvabilité des ménages et leurs difficultés à accéder à un parc autre que le logement social ». En conclusion, la Cour rappelle que « dans un contexte de raréfaction de la ressource publique, l’annonce, par les pouvoirs publics, de la suppression des aides fiscales à l’investissement locatif privé à la fin de 2012 ne peut que renforcer la nécessité d’une réflexion nouvelle sur les priorités géographiques afin d’orienter le soutien de l’action publique en faveur du logement social vers les zones dans lesquelles les besoins sont les plus importants. » © Bertrand Guay, AFP.COM L’IRL grimpe à + 2,24 % L ’indice IRL (=Indice de Référence des Loyers), valeur sur laquelle se calcule l’augmentation annuelle des loyers, a progressé de 2,24 % à la fin de ce premier trimestre 2012. Ainsi, pour les contrats de bail expirant au cours de ce mois, les loyers seront augmentés en conséquence. C’est la plus forte hausse de l’IRL depuis 2009 Conséquence de l’inflation, qui s’est envolée de 0,8 % au cours du mois de mars, affichant ainsi 2,3 % de progression annuelle, l’indice IRL a connu une hausse de 2,24 points. Ce dernier, valeur sur laquelle se calcule annuellement l’augmentation des loyers connaît cette année sa plus forte montée depuis trois ans. En effet, au cours des trois premiers mois de l’année 2009, cette valeur de référence atteignait 2,38 %. La hausse générale des prix à l’étiquette constatée depuis 2011. Pour rappel, au premier trimestre 2011 la progression de l’IRL avait été de 1,60 %, de 1,72 % au deuxième trimestre et de 1,90 % au troisième trimestre. Cette remontée de l’indice des loyers est logique au regard de son indexation sur l’inflation, qui connaît un regain en Fran- ce, avec une hausse de 2,5 % sur un an à fin décembre 2011. L’inflation s’est alors poursuivie au cours des trois premiers mois de cette année 2012, entraînant avec elle le fameux indice sur lequel se calcule l’ajustement annuel des loyers. Ainsi, à compter de ce mois d’avril 2012, les loyers seront rehaussés de 2,24 % pour les contrats de bail expirant en mars dernier. Les baux concernés sont ceux comportant une clause stipulant un tel réajustement annuel. Plus précisément, l’indice récemment paru concerne les contrats de bail des locaux régis par la loi du 6 juillet 1989, c’est-à-dire tout logement principal ou servant d’habitation et de local professionnel, ainsi que les dépendances. Les habitations secondaires et les logements meublés ne sont pas soumis à cet indice. Si l’indice IRL a connu une hausse de 2,24 % en ce début du mois d’avril, il a cependant été constaté que les prix pratiqués sur les nouveaux baux sont restés stables au cours des trois premiers mois selon l’INSEE. Malheureusement, pour les baux en cours, rien n’indique qu’une baisse pourrait avoir lieu. Action Logement N°312 Recherche logement désespérément : Histoire réelle d’une vraie galère L a recherche d’un appartement à Paris peut rapidement se transformer en véritable casse-tête. Le marché immobilier parisien disposant de beaucoup moins d’offres de biens à louer que de demandes, la location est devenue pour le particulier un parcours du combattant. Magalie, active de 27 ans en a fait l’amère expérience et a bien voulu confier ses impressions à la Confédération Générale du Logement. Ayant fini ses études dans le sud de la France, cette jeune montpelliéraine fraîchement diplômée décide de monter à la capitale. Après avoir trouvé un poste en tant que secrétaire dans une société d’informatique du 20ème arrondissement, elle se lance en recherche de son futur logement. Elle était loin d’imaginer alors des difficultés et obstacles qu’elle allait devoir traverser. Comme pour toute recherche de location, la première étape pour Magalie consiste à découvrir les appartements à louer dans les différents quartiers parisiens. Pour cela, il suffit de frapper aux portes des agences immobilières et de consulter consciencieusement les principaux sites d’annonces tels que « le bon coin », « PAP », « se loger » ou « Paruvendu » , une pratique simple mais qui laisse également son lot de surprises. Entre les annonces mensongères, les bailleurs sans scrupules, les marchands de listes, les numéros surtaxés (08…), la concurrence nombreuse et les intermédiaires louches, Magalie ne s’attendait pas à jouer des coudes dans cette « jungle immobilière ». Pour sa recherche, Magalie s’est imposée 2 impératifs : ne pas dépasser 600 € pour le loyer charges incluses et trouver un logement à moins d’une heure de transport de son nouveau travail. Passées les toutes premières visites, notre montpelliéraine a vite du faire des concessions sur la taille du bien et le standing du quartier. Il reste donc les arrondissements parisiens populaires proposant des chambres de services au confort rudimentaire : dernier étage sans ascenseur, appartement sous les toits à la limite de la décence, sanitaires et douches communes sur le palier. Dès les premières annonces, les arnaques commencent. Magalie déniche sur le site « le bon coin » un petit appartement plein de charme et décide de prendre contact au plus vite avec le propriétaire. Le rendez-vous est pris. Surprise, le jour de la visite elle est accueillie par le locataire en place qui joue à l’agent immobilier et lui demande une « commission » de 300 € pour service rendu si son dossier est accepté. Bien entendu, elle ne donnera pas suite. Une semaine plus tard, une autre annonce alléchante éveille les soupçons de Magalie, elle appelle le propriétaire qui « malheureusement » réside à l’étranger et ne peut se déplacer. Il lui propose alors une solution et lui demande pour réserver l’appartement d’envoyer par mandat cash la modique somme de 500 € à M. « X » son soi-disant notaire. Une fois le paiement effectué elle pourra alors par le biais du notaire signer le contrat de bail. Le piège est trop gros, la jeune femme se désiste. Sur l’ensemble de ses visites, Magalie retient l’état général plutôt déplorable des biens qui lui sont proposés par les bailleurs. Certains lui offre même de mettre la main à la pâte et d’effectuer elle-même les travaux (peinture, électricité...) puis de la rembourser… Autre problème, Magalie est jeune, ne gagne « que » 1230 € par mois pour un contrat en CDD, 3 points qui ne jouent pas en sa faveur malgré un garant solide. Si on suit la logique financière immobilière actuelle : salaire = 3 X loyer, notre jeune diplômée dispose donc d’une enveloppe théorique de 400 € charges comprises pour trouver à se loger. Une aberration quand on sait que depuis le début de ses recherches en février 2012, sur les 20 appartements visités (entre 9 et 15m²) les loyers se situaient en moyenne plutôt autour de 580€. Un illogisme contreproductif aussi bien pour le locataire que le propriétaire puisque pour avoir accès à la GRL (Garantie des Risques Locatifs), les assurances se basent sur cette fameuse équation salaire = 3 x loyer, c’est le serpent qui se mord la queue… Pour mettre toutes les chances de son côté, Magalie a même déposé son dossier dans différents organismes aidant les jeunes travailleurs en leur proposant des logements dans des résidences conventionnées, mais la liste est longue. En février, l’administration traitait les dossiers déposés en septembre. Même problématique pour le logement social. Dans son malheur, Magalie a la chance d’être hébergée dans une location étudiante chez une amie qui l’accueille en toute illégalité dans son 17 m² dans le 93 à Saint Denis. Aujourd’hui, après 4 mois de prospection, la jeune femme habite un joli 35m² dans le 12ème arrondissement rue Crozatier, un logement propre, bien situé et paie un loyer très raisonnable de 560 €. (Une occasion en or qui lui a été proposée par ses relations). Cette situation n’est malheureusement que temporaire puisque Magalie est en sous sous location atypique ( sans contrat) pour une durée d’à peine 5 mois… Une courte pause juste avant de replonger dans les méandres du marché locatif parisien en espérant trouver cette fois-ci un logement digne et dans ses moyens où elle pourra enfin emménager. Le cas de Magalie est malheureusement typique des problématiques rencontrées par les jeunes travailleurs en quête d’une location. Ils se heurtent en premier lieu à la méfiance des propriétaires et des professionnels de l’immobilier à l’égard du dossier des candidats jugé souvent trop peu fiable. Cet exemple met le doigt sur toutes les subtilités, les dangers et les incohérences du monde de la location immobilière : manque de logements, loyers abusifs, discrimination, arnaques et bien entendu intrinsèquement toutes les faiblesses législatives dans la protection du consommateur. Mais dans quel monde vivons-nous ? Cécile Duflot s’attaque aux loyers trop chers C ’est Cécile Duflot qui hérite finalement du Ministère du Logement et remplace l’ancien secrétaire d’Etat Benoist Apparu. Secrétaire Nationale des Verts depuis 2006, Cécile Duflot a été désignée à 34 ans tête de liste Ile-de-France du Rassemblement Europe Ecologie pour les élections régionales. Elle préside désormais le groupe des 49 élues écologistes au Conseil régional d’Ilede-France. Née à Villeneuve-Saint-Georges (Val-deMarne), elle fait des études de géographie, avant d’être diplômée de l’ESSEC. Urbaniste de profession, elle est déléguée générale d’un groupe immobilier à vocation sociale dans le Val-de-Marne. Militante active depuis sa jeunesse, Cécile Duflot a commencé à militer au sein de la JOC. En 2001, elle est candidate aux élections municipales de Villeneuve-Saint-Georges, avant d’être élue Maire-adjointe a l’urbanisme en 2008. Aujourd’hui au ministère et pour lutter contre « l’emballement » des prix des loyers sans attendre une nouvelle loi qui exigera de longues négociations, Cécile Duflot entend bloquer par décret dès la rentrée prochaine les tarifs à la relocation. Selon l’Observatoire des loyers de l’agglomération parisienne, les loyers ont progressé de 2,4 % en région parisienne en 2011, un niveau supérieur à la valeur moyenne de l’IRL (+1,7 %) en raison notamment d’une hausse moyenne de 6 % « à la relocation ». Au cours des dix dernières années, les loyers ont augmenté de 50 % à Paris, de 43 % en proche banlieue et de 42 % en grande couronne. Le décret sera présenté fin juin en Conseil d’Etat, et devrait être publié mi-juillet pour entrer en vigueur à la rentrée. Il ne gèlera pas les loyers. En clair, un propriétaire qui remet son bien sur le marché à la fin du bail du locataire précédent ne pourra plus profiter du changement pour les augmenter comme bon lui semble et le nouvel entrant bénéficiera du même tarif locatif que le locataire sortant. Le loyer continuera ensuite d’évoluer chaque année selon l’indice de référence (IRL) publié par l’INSEE. La CGL se félicite du projet de blocage des loyers à la relocation dès la prochaine rentrée. Elle considère cette annonce comme une avancée vers une nouvelle politique des loyers. Cependant, encadrer les loyers à la relocation revient à reconnaître le niveau élevé des loyers dans les seules zones tendues et à agir sur les seules augmentations à venir. Or les locataires, dont beaucoup sont dans une situation financière difficile, attendent aujourd’hui plus qu’un encadrement à la relocation dans certaines zones. La CGL demande : - Un blocage de tous les loyers, y compris ceux du secteur social pendant une durée d’un an - Un état des lieux précis du niveaux des loyers en France afin de dégager une moyenne par bassin d’habitat - Une baisse des loyers qui dépassent la moyenne des loyers constatés dans chaque bassin d’habitat. La CGL invite Madame Duflot à faire suivre le décret de blocage des loyers à la relocation d’autres mesures portant sur la totalité des loyers. Pétition pour le blocage des loyers : 22 000 signatures au 25/06/2012 Action Logement / Avril - Mai - Juin 2012 / 3 Action Logement N°312 N°305 COPROPRIéTé Rapport de l’ANAH : « préMise en sécurité des venir et guérir les difficultés ascenseurs : les commandes des copropriétés » sont au point mort ! D ans son rapport «Prévenir et guérir les difficultés des copropriétés», , Dominique Braye, le président de l’Agence nationale de l’habitat plaide pour que la copropriété soit promue “au rang d’enjeu national” et qu’un plan national soit défini. avec notamment la transformation de leur structure de propriété. Selon l’ANAH, un plan national devrait permettre d’engager une action à même de prévenir le développement des copropriétés en difficulté et de traiter les différents stades de leur déqualification. Ce plan devrait reposer sur la création d’un pôle de connaissance, d’expertise et d’appui aux copropriétés en difficulté, et sur la mise en place d’une instance partenariale de suivi réunissant collectivités territoriales, financiers, professions immobilières, etc. Le premier constat est la méconnaissance et le flou qui entoure la notion de copropriétés. Les difficultés que ces dernières rencontrent, sont ainsi attribuées à des facteurs très différents comme le mauvais état du bâti, les problèmes de gestion ou alors d’une mauvaise occupation des lieux (constate Dominique Braye). D’où la nécessité , selon lui, de créer un pôle national d’appui et de connaissance à L’ANAH afin d’améliorer les données et les outils d’observation sur les copropriétés. Autre constat mis en avant : les actions publiques souvent trop tardives et trop coûteuses envers les copropriétés en difficultés. La CGL qui occupe un siège au CA de l’ANAH, a participé activement aux groupes de travail qui ont conduit à la rédaction de ce rapport. Tout en reconnaissant la qualité de celui-ci, elle est réservée sur plusieurs des solutions préconisées. Ainsi le rapport fait de la constitution obligatoire d’un fonds de travaux afin que les copropriétaires n’aient pas à faire face en une seule fois à telle ou telle grosse réparation. Si l’idée du fonds de travaux comme un instrument préventif est intéressante, il reste que le rendre obligatoire constitue une ingérence dans la gestion de leur copropriété par les copropriétaires eux-mêmes. De plus, demander aux copropriétaires de contribuer encore plus aux dépenses a pour effet d’éloigner les gens modestes de la copropriété. Réduire le risque de copropriétés dégradées : oui, créer des ghettos de riches : non ! L’ANAH a évalué, sur les bases de l’enquête nationale sur le logement, à 300 000 le nombre de résidences principales situées dans des copropriétés rencontrant des difficultés financières ou de fonctionnement. Selon les données d’un outil statistique expérimental, 1,2 million de logements sont en copropriétés potentiellement fragiles. Les 162 propositions du rapport s’organisent autour de deux axes : Prévenir les difficultés futures : meilleure information des copropriétaires au moment de l’acquisition, mise en place d’un diagnostic, d’un fonds de travaux alimenté par les copropriétaires, création obligatoire d’un compte séparé dans chaque copropriété et définir des dispositifs exceptionnels pour les copropriétés en situation très critique, Par ailleurs, éviter les impayés en renforçant les procédures de recouvrement, c’est là aussi sanctionner lourdement les habitants qui ont des difficultés financières. E ntre 2006 et 2011, les accidents d’ascenseurs mortels ou graves ont été réduits de 70 %, sous l’effet de la mise en application de la loi de mise en sécurité des appareils. Dans 41 % des cas, les drames sont survenus à la suite de chutes dues à un défaut de précision d’arrêt, tandis que des chocs lors de la fermeture des portes de la cabine ont été identifiés dans 27 % des cas. Rappelons que la réalisation de l’ensemble des travaux de mise en conformité doit se dérouler sur une durée de 15 ans avec 3 échéances spécifiques. La première de juillet 2008 à fin 2010 pour les travaux de sécurité les plus urgents, la deuxième jusqu’à juillet 2013 et la dernière à fin juillet 2018. C’est cette 2ème échéance portant sur le contrôle de l’arrêt et du maintien de la cabine qui pose problème aux professionnels. En effet, depuis les 6 derniers mois, la FFA (Fédération Française des Ascenseurs) enregistre une baisse très nette des commandes pour la suite des travaux dont l’échéance arrive à juillet 2013. Aujourd’hui, les travaux sont à 58 % d’avancement global sur 7 années effectives, mais malheureusement les commandes sont au point mort. Lors de la conférence de presse du 4 avril, la FFA a fait part de son inquiétude concerant l’état des commandes et l’avancement des travaux, sachant que la mise en sécurité reste une priorité et que le calendrier prévu par la loi est maintenu, la profession appelle à une reprise de la mise en sécurité pour les 2ème et 3ème tranches. PME créées spécialement dans le contexte de la loi SAE se sont même retrouvées en dépôt de bilan. Une situation qui risque en plus de créer un engorgement à l’approche de la fin de la deuxième échéance en juillet 2013 avec un afflux soudain et important de commandes du à l’inévitable réveil et prise de conscience des propriétaires. La CGL rappelle que les sanctions encourues pour le non respect des échéances peut entraîner une amende de 3e classe (450 €) pour les propriétaires. Ce montant est multiplié par cinq pour les personnes morales (un syndicat de copropriété, par exemple). Bien entendu, la responsabilité civile et pénale des propriétaires et des copropriétés est susceptible d’être engagée en cas d’accident. Faut-il rappeler aux bailleurs qui ne se « précipitent pas » pour engager ces travaux de mise en conformité qu’ils sont généralement plus « réactifs » lorsqu’il s’agit d’assigner les locataires qui ont des difficultés à payer leur loyer. Les ascenseurs en chiffres : Un parc de 490 000 ascenseurs dont 50% ont plus de 25 ans et 25% plus de 40 ans, c’est le plus vétuste d’Europe Un ascenseur représente de 7 % à 12 % des charges d’un immeuble. 1 450 000 pannes par an. 150 000 personnes bloquées dans les ascenseurs chaque année (2/3 en région parisienne). Coût moyen par ascenseur (travaux + modernisation) en baisse : 18 000 € La crise économique sur fond d’élection présidentielle est certainement une des causes de ce « gel » de commandes de la part des propriétaires. Il n’empêche que ce phénomène d’attentisme met à mal non seulement le calendrier de travaux et la sécurité des usagers, mais aussi tout un pan du secteur des ascensoristes qui se retrouvent en sous activité. Fin 2011, certaines Jurisprudences en copropriété : Délégation de vote en Assemblée générale : Tout copropriétaire mandataire peut déléguer son droit de vote au cours d’une assemblée générale sauf si la subdélégation (principe de redéleguer une délégation) est interdite par le mandant originel. Suppression de WC communs par le syndicat : Dès lors que le syndicat de copropriétaires décide de la suppression de ses WC communs, il se doit d’adapter les parties communes afin de permettre aux propriétaires de lots privatifs de raccorder leurs installations sanitaires conformément à la réglementation. Cass, 3e civ. 16 mars 2011 Abandon de lot par un copropriétaire : En application de l’article 1134 du code civil, interdiction est faite au copropriétaire d’abandonner son lot pour se soustraire aux charges de copropriété. Cour d’appel d’Orléans 18 mai 2011 4 / Avril - Mai - Juin 2012 / Action Logement Cass. 3e civ. 29 nov. 2011 Pas de copropriété sans syndicat chargé de parties communes : Les copropriétaires sont obligatoirement groupés en syndicat, dès lors que la propriété de l’immeuble est répartie entre plusieurs personnes en lots comprenant chacun des parties privatives et une quote-part de parties communes. Cass. 3e civ. 11 janv. 2012-05-24 Responsabilité du syndic à l’égard des copropriétaires : Le syndic, qui a commandé des travaux pour un montant supérieur à celui voté en assemblée générale, est responsable visà-vis de chaque copropriétaire de sa faute et doit en conséquence, procéder au paiement, à titre de dommages et intérêts, de la quote-part supplémentaire de charges payée par chacun. Les copropriétaires d’un lot de copropriété sont libres de disposer de leurs parties privatives conformément à la « destination de l’immeuble », dès lors qu’ils ne causent pas de trouble anormal de voisinage. La destination de l’immeuble est en principe indiquée dans le règlement de copropriété et désigne l’usage auquel est destiné l’immeuble en fonction des caractéristiques de construction, de confort, d’affectation, d’environnement et d’esthétique. Elle désigne en gros ce à quoi doit servir l’immeuble (habitation, commerce...) Cass. 3e civ. 7 fevr. 2012 Trouble anormal de voisinage et destination de l’immeuble : Cass. 3e civ., 29 fevr. 2012 Action Logement N°312 ACCESSION Un bilan 2012 mitigé pour la loi Lagarde L a Loi Lagarde est en place depuis le 1er novembre 2010. Face à l’augmentation toujours plus forte du nombre de foyers surendettés, cette loi vise, dans la continuité de la loi Borloo, à enrayer ce fléau. L’objectif affiché est de « faciliter le rebond des personnes surendettées. Pour résumer, cette loi vise d’une part à renforcer l’information de l’emprunteur sur le crédit à la consommation et d’autre part à accroitre les obligations du prêteur notamment sur la vérification de la solvabilité de son client. Cette loi a ouvert le domaine de l’assurance prêt à la concurrence dont le marché était jusqu’alors monopolisé par les banques. Le futur acheteur peut donc souscrire son assurance de prêt auprès de l’établissement de son choix. Il est ainsi possible d’économiser plusieurs milliers d’euros sur le coût total du crédit immobilier par rapport au contrat d’assurance de l’établissement de prêt. Enfin, les banques tardent parfois à délivrer, comme elles en ont l’obligation depuis le 1er juillet 2009, la fiche d’information décrivant leur assurance de groupe. Et ces fiches sont parfois trop longues et peu lisibles, ce qui rend difficile la comparaison entre les offres. sormais amortissables par défaut(limité dans le temps à l’inverse du crédit renouvelable) et les montants de remboursement de prêt ont sensiblement augmentés. D’où une plus grande difficulté pour les emprunteurs à s’acquitter des mensualités, ces derniers se retrouvent plus rapidement le dos au mur. Le Comité souligne toutefois l’aspect positif de la loi sur le niveau des offres proposées aux consommateurs, ce grâce à une plus grande ouverture du marché à la concurrence. En conclusion, le crédit à la consommation, qui est déjà très réglementé, a dû s’adapter au nouveau dispositif imposé par la loi Lagarde. Mais les mesures imposées par la loi ne suffisent pas et les résultats sont peu probant sur le surendettement des ménages, étant donné que les principales raisons de ces situations sont liées à des accidents de la vie (chômage, divorce, décès…). Un constat difficile dans un contexte où le secteur est déjà mis à mal A l’inverse, le volet de la loi Lagarde sur le crédit à la consommation a eu un effet pervers sur le remboursement des emprunteurs et a fragilisé certains d’entre eux. La cause : les crédits renouvelables sont dé- par une stagnation de la consommation des ménage. Les chiffres : En 2012 en France, on compte 750 000 foye r s s u re n d e t té s. 225 000 nouveaux dossiers ont été déposés entre 2010 et 2011. 207 666 dossiers déposés par an en moyenne entre 2007 et2011. L’endettement se compose pour 83,6 % de dettes financières, pour 8,9 % d’arriérés de charges courantes et pour 7,5% d’autres dettes. Les dettes immobilières représentent 8,9 % des dossiers pour un montant moyen de 97 500 euros. Plus d’un an après sa mise en application, la loi Lagarde sur l’assurance emprunteur confirme son utilité, mais son bilan montre qu’elle reste encore perfectible. Une étude réalisée en juin 2011 par l’IFOP (Institut Français d’Opinion Publique) pour le compte de la Macif montre que 60 % des personnes interrogées ignorent la possibilité de choisir une assurance autre que celle de la banque prêteuse. Sur l’information du consommateur, il reste du chemin à faire. Suite à une commande du ministère de l’économie, le Comité consultatif du secteur financier (CCSF) a publié le 20 mars dernier un avis sur la mise en œuvre de cette loi et met en lumière quelques points faibles. En effet, selon le CCSF, les banques ont ainsi tendance à trop tarder avant de signifier un refus de délégation, ce qui diminue la marge de manœuvre de leur client. Un autre point noir, les frais de délégation parfois facturés aux clients choisissant de souscrire hors de la banque prêteuse, une forme de dissuasion. Les diagnostiqueurs montrés du doigt par la DGCCRF E n 2011, la DGCCRF a réalisé une enquête visant à vérifier l’application de ces nouvelles dispositions réglementaires. Les enquêteurs ont contrôlé 559 entreprises de diagnostiqueurs dont 337 n’étaient pas en conformité avec la réglementation. Les contrôles ont donné lieu à 35 rappels de réglementation, 24 injonctions administratives et 9 procès verbaux. Les principales infractions portent sur : - le manque d’affichage ou d’information sur les prix ; - la tromperie en matière tarifaire ; - l’absence de certification de compétence professionnelle ; - le non respect des dispositions et modalités d’information sur l’indépendance du diagnostiqueur. La DGCCRF ne donne que peu d’informations sur son enquête chez les diagnos- tiqueurs immobiliers dans ce bilan. Le rapport mentionne que l’objectif des contrôles était de vérifier le respect de la loi sur le commissionnement des diagnostiqueurs immobiliers (décret 2010-1200 du 11 Octobre 2010). Les inspecteurs ont donc porté leur attention sur les sources de litiges les plus courants. Pour l’instant, il faut se contenter de ces informations. Quelles infractions étaient mineures ? Quel était l’impact pour les donneurs d’ordres ? On ne le sait pas. Il aurait été très constructif de publier une série de recommandations, basées sur les résultats de cette enquête, afin que les diagnostiqueurs immobiliers puissent en prendre acte. Certains réfléchissent à la mise en place d’un ordre des diagnostiqueurs. Encore faut-il que la profession accepte de se regrouper et de partager les compétences. Mais on peut imaginer d’autres schémas, notamment dans le cadre d’un service public du logement. 2 logements sur 3 ne sont pas aux normes électriques D eux tiers des logements de plus de 15 ans vendus ne sont pas en sécurité électrique. C’est ce qui ressort de l’analyse faite par l’ONSE (Observatoire National de la Sécurité Electrique) de 6 000 diagnostics électriques obligatoires de logements vendus entre 2009 et 2011. A l’intérieur des logements (collectifs ou individuels), les principales anomalies relevées sont les suivantes : absence de mise à la terre (70 %), présence de matériels vétustes ou inadaptés à l’usage (74 %), absence de liaison équipotentielle et non respect des règles de sécurité dans la salle de bains (65 %), absence de dispositif de protection contre les surintensités (43 %). La majorité des logements concernés ont été construits avant 1974. Ils ne répondent plus aux attentes des consommateurs actuels. « L’usure naturelle des équipements conjuguée à la multiplication des appareils électriques dans nos usages quotidiens génèrent des risques majeurs dans l’habitat individuel et collectif pour ses occupants », relève l’observatoire. S’ajoute à cela la « bidouille »... Beaucoup d’habitants connaissent mal les dangers et décident de modifier eux-mêmes leurs installations, se retrouvant ainsi avec des fils dénudés ou des branchements sauvages. Sur les quelques 250 000 incendies domestiques enregistrés chaque année, 80 000 sont d’origine électrique. Si on compte aujourd’hui 58 % de logements anciens non sécurisés au niveau électrique, ce chiffre est loin d’être en baisse, l’observatoire estime que l’on compte annuellement 300 000 installations électriques dangereuses de plus en France. Une prise de conscience des propriétaires-bailleurs semble nécessaire et pas uniquement lors de la vente quand le dossier de diagnostic technique l’impose. Pour rappel, la responsabilité civile et pénale du bailleur peut être engagée en cas d’incendie. Action Logement / Avril - Mai - Juin 2012 / 5 Action Logement N°312 Actualité militante CGL 06 : la CNP et ICADE mis à l’amende par l’association des locataires Château Miramar D epuis 2005 l’ALCM (Association des locataires Château Miramar) se bat avec son bailleur pour des charges concernant la résidence. Des années durant lesquelles même avec le soutien d’une association de consommateur spécialisée dans le logement pour épauler l’association et faire valoir ses droits face à son bailleur (la CNP) les locataires n’ont pas réussi à faire bouger la situation. Entre les problèmes de gardiennage, les factures d’eau surgonflées et l’entretien de la piscine, ce sont des dizaines de milliers d’euros de remboursement que réclame l’association pour l’exercice des années 2006 et 2007. C’est en octobre 2007 que l’ALCM présidée alors par Colette Thurillet rencontre la Confédération Générale du Logement en la personne de François Gueury, président de la CGL 06, qui décide de s’occuper du dossier et d’épauler les 88 locataires membres de l’association. Après de nombreux courriers et appels téléphoniques, la CGL obtient enfin un rendez-vous pour les contrôles de charges 2006 et2007. La réunion organisée par le gestionnaire du site Icade se déroulera dans un des halls d’entrée de la résidence, un geste significatif pour l’association de tout l’intérêt porté par le bailleur à ses locataires. Sur les 15 points abordés (la plupart des problèmes de facturation) lors de la réunion, 13 ont obtenus gain de cause. La CGL et l’ALCM se sont montrés inflexibles à l’encontre du bailleur en réclamant jusqu’au moindre centime versé en trop par les loca- taires. Ils saisissent le tribunal, le bailleur est condamné à payer et après de nombreuses relances, l’association reçoit mi avril un chèque de remboursement d’environ 75 000 euros pour les années 2006, 2007. La CGL aurait souhaité obtenir des dommages et intérêts. Mais c’est une belle première victoire pour les locataires qui se voient rembourser pour chaque dossier individuel (54) entre 600 et 1800 euros. Mais ce n’est pas fini, il reste encore à contrôler les années suivantes. Passé cet entretien et malgré les multiples relances habituelles, la réponse du gestionnaire se fait attendre. Le bras de fer recommence et le patron du groupe Icade fait même le déplacement pour s’entretenir avec les représentants de l’association, peine perdue, le gestionnaire est assigné. Les audiences ne se déroulent malheureusement pas comme prévu et l’association se retrouve face à un véritable mur. François Gueury président de la CGl 06 décide alors, en accord avec les locataires, de changer de stratégie et fait appel à 2 avocats pour les différentes affaires concernées. Colette Thurillet, artiste peintre et présidente de l’ALCM ne ménage pas ses efforts pour défendre les droits de ses locataires. Décrite comme une « personnalité » et un « caractère » par François Gueury, elle n’hésite pas défendre ses convictions avec force en direct auprès des grands patrons d’Icade (gestionnaire) et de la CNP (bailleur). Aujourd’hui, le prochain objectif pour la CGL et l’ALCM est de récupérer l’argent des charges de 2008 (même revendications que pour 2006, 2007). Mais le deuxième objectif caché de la CGL 06 est de faire payer par le bailleur aux locataires, des indemnités de dommages et intérêts en s’appuyant sur une jurisprudence existante. Dans cette jurisprudence, un locataire avait alors obtenu gain cause et avait été indemnisé de la somme de 10 000 euros. Dans le cas présent, le but pour les locataires n’est pas de faire du bénéfice mais de faire en sorte que ces potentielles indemnités puissent couvrir le complément de charges demandé par Icade sur les 3 dernières années de régulation. La CGL mettra tout en œuvre pour mener à bien ce nouveau combat qui est aussi celui de la défense des droits des locataires. A force de demandes, la CGL contrôle enfin les charges 2008 et fait les réclamations en conséquences auprès d’Icade. Par contre les décomptes de charges et les justificatifs pour l’exercice des années 2009, 2010 restent aux abonnés absents, le combat continue. CGL 93 : les locataires «la Pépinière» contre France Habitation D e l’extérieur, la résidence « la Pépinière » à Epinay sur Seine, a tout pour plaire. Un grand hall d’entrée accueillant, un visuel agréable pour une prestation à priori haut de gamme. L’intérieur dispose d’une cour plaisante traversée par des allées bordées de luminaires permettant l’accès à de plus petits bâtiments s’intégrant parfaitement à une ambiance plutôt familiale. Construite en fin 2008 et gérée par le bailleur HLM France Habitation, cette résidence malgré les apparences et son jeune âge n’échappe pourtant pas aux problématiques des défauts de construction et de « mauvaise » gestion. Il y a 2 ans, suite à des agressions verbales répétées d’un couple de locataires à l’encontre de plusieurs enfants de la résidence, une plainte est déposée. Cet événement entrainera la création de l’association « la Pépinière » présidée par Gisèle Juignet. Petit à petit les locataires adhèrent à l’association, se rencontrent et les langues se délient. Les problèmes de chacun remontent à la surface et une prise de conscience collective se fait au sein du groupe : malgré les apparences, rien ne va dans la résidence. Nombreux soucis techniques, de voisinage, d’humidité, mais surtout de communication avec un bailleur, représenté par Mme Gimenez, res- 6 / Avril - Mai - Juin 2012 / Action Logement ponsable technique, qui malgré les demandes répétées et fondées de l’association fait la sourde oreille et se refuse à intervenir. Depuis plusieurs années déjà, Mme Juignet et son association se battent contre un problème majeur d’infiltration dans les appartements qui gâche la vie de nombreux occupants. Chez Mme Porez , les 3 enfants du couple subissent depuis trop longtemps des désagréments qui vont bien au delà du simple problème d’humidité. Outre les traces de moisissure dans la salle de bain et les chambres, de véritables flaques d’eau sur le sol apparaissent sans raison aucune, et à plusieurs endroits l’humidité suinte littéralement des plinthes le long des murs. Les enfants dorment dans une moiteur permanente où des champignons se forment jusqu’à leur tête de lit. On peut même parler de mise en danger puisque les membres de la famille sont trop régulièrement victimes de maux de têtes quand ils sont exposés aux moisissures. David, père de la famille est partagé entre incompréhension et colère à l’égard du gestionnaire qui se voile la face et met la santé de ses enfants en péril, sans compter les dangers potentiels électriques pouvant être déclenchés par l’humidité latente dans les cloisons : « C’est n’importe quoi…l’isolation est mal faite, on sent l’air passer sur les murs. La VMC ne fonctionne plus depuis 6 mois et malgré tous nos appels, ils n’ont jamais envoyé personne. Pourtant on paie nos loyers et je sais qu’on est dans nos droits. Sans compter les odeurs de moisi dans la chambre de ma fille, je vais certainement être obligé de tout casser, des fois elle se lève et est plus pâle que le mur…l’humidité est partout, seul le salon est épargné. France Habitation ne fait rien et renvoie la balle, ils se moquent de nous. Par contre ils savent prendre notre argent pour s’en mettre plein les poches ! Moi encore ça va, mais pour les petits c’est pas possible…». Mme Touchard, dans une autre aile de la résidence vit avec une fissure au beau milieu du plafond de son salon. C’et la mauvaise étanchéité de la terrasse de son voisin du dessus qui en est la cause. Après (non sans mal) avoir pu faire jouer la garantie décennale auprès de France Habitation, les travaux commencent mais un problème technique du à l’humidité de la fissure empêche les ouvriers de mener à bien leur mission. Il faut patienter. Mme Touchard vit depuis plusieurs mois dans une ambiance de travaux inachevés et ne peut que subir les erreurs de construction et la réticence du bailleur à vouloir régler les problèmes généraux d’étanchéité et de plomberie. Car régulièrement les habitants supportent les remontées d’eaux usagées aussi bien dans leurs douches que dans les toilettes. Selon les membres de l’association, des malfaçons à la construction de l’immeuble seraient à l’origine de ces problèmes d’infiltration. Le promoteur immobilier pressé par le temps aurait bâclé une partie de la résidence pour finir les travaux dans les délais impartis. Il est inacceptable qu’une résidence neuve de 2008 de ce standing puisse cumuler autant de problèmes techniques. A force de persuasion un rendez-vous est pris avec une responsable de France Habitation le 28 février 2012 auquel a participé le président de la CGL, Michel Fréchet, afin de veiller à la défense des droits des locataires. Durant la réunion, toutes les problématiques sont abordées et l’association défend ardemment le bien-être des résidents. Il faut dire que les défectuosités sont nombreuses : portail d’entrée hors service, fuite de conduites sanitaires dans le parking, pannes à répétition du système des VMC, chaudières défaillantes, création d’aire de jeux…Mme Ternet, manager du site pour France habitation s’est montré assez ouverte aux revendications des locataires et après de nombreux échanges, des promesses ont été faites du côté du bailleur pour enfin améliorer le quotidien de ses locataires. Seul le temps nous permettra de constater si ces promesses seront tenues. La CGL mettra tout en œuvre pour qu’elles le soient. Action Logement N°312 consommation Observatoire CGL 2011 des demandes des consommateurs D epuis 3 ans, la CGL classe et analyse tous les mails de demande d’aide envoyés à son siège. Chaque année, elle fait paraitre dans son journal une synthèse de cette étude. Trois années durant lesquelles, elle a pu constater l’évolution des besoins des consommateurs dans le domaine du logement. Pour établir ce baromètre, nous avons conservé les cinq principaux thèmes de préoccupation des consommateurs qui nous contactent, à savoir le « locatif », « l’accession », « la propriété individuelle », « la copropriété » et la « consommation généraliste ». Cette dernière thématique regroupe toutes les demandes ne relevant pas directement du domaine du logement. Pour cette « cuvée » 2011, les changements ne sont pas flagrants. Certes, les chiffres sont révélateurs des inquiétudes permanentes (et justifiées) des consommateurs soucieux de protéger ou d’acquérir une qualité de vie minimum. Pourtant, malgré une actualité du Logement « riche » en rebondissements ces 2 dernières années sur toile de fond de crise, on pouvait s’attendre à un bouleversement plus important dans les chiffres de notre baromètre. L’augmentation des loyers, toujours plus grande par rapport aux salaires, le prix surgonflé de l’immobilier pour les accédants, l’augmentation de l’endettement des ménages, le désengagement financier de l’Etat et les nombreux changements législatifs (favorables ou défavorables au consommateur), sont autant de facteurs qui auraient pu influer sur les demandes d’aides répertoriées à la confédération. Soit, les chiffres du tableau bougent peu mais tout ne va pas bien pour autant, bien au contraire. Comme à chaque fois dans cet observatoire, les demandes d’aides les plus récurrentes concernent toutes la thématique du locatif avec 71,04 % du total des demandes. Le grand « gagnant » est « le dépôt de garantie » (non restitution par le bailleur) avec 14,96 % des demandes, un pourcentage en augmentation de 1,34 % par rapport au baromètre 2010. Dans la plupart des cas recensés, soit le bailleur est très pointilleux sur l’Etat des lieux de sortie, soit il fait la sourde oreille pour rendre le dépôt de garantie une fois le locataire parti. En deuxième position on retrouve le domaine des « troubles de jouissance » avec 13,32 %, en hausse de 0,27 % en 1 an. La plupart des revendications sont pour des problèmes d’insalubrité et d’humidité, dues en grande partie à un mauvais entretien des lieux par le bailleur : mauvaise isolation thermique des murs et fenêtres, mauvais fonctionnement du système de chauffage. La troisième place revient aux « réparations et travaux » avec 7,63 %, un pourcentage qui grimpe de 0,59 %. Ces demandes regroupent les désaccords concernant les travaux et surtout à qui du propriétaire ou du locataire incombe la facture. Les « charges locatives » perdent leur troisième place sur le podium pour une quatrième place avec 6,37 % et une baisse d’1,89 % en 1 an (une des baisses les plus importantes du barème). Cette fois-ci l’essentiel des demandes concernent les régularisations de charges sur les 5 dernières années. Une pratique parfaitement légale mais peu connue des locataires qui sont alors redevables au bailleur d’une somme souvent importante. La cinquième place revient à « l’accès à la location » avec 5,21 %, un chiffre en hausse de 0,80 %. Un grand nombre de mails parlent de la difficulté qu’ont les jeunes (travailleurs ou étudiants) à accéder à la location. La plupart se heurte aux loyers trop chers et à l’importance des pièces justificatives demandées par les propriétaires ou les agences pour le montage du dossier (garanties abusives). La sixième place est prise par la thématique du « loyer » (4,92 %, en hausse de 1,26 %). Les consommateurs demandeurs se posent des questions sur des augmentations de loyer soudaines et leur légitimité. Il s’agit pour l’essentiel d’une méconnaissance de la part des locataires du principe d’augmentation annuelle basée sur l’IRL (indice de Référence des Loyers). Pour les achats dans le neufs les demandes concernent la mauvaise qualité des travaux dans la construction une fois le bien réceptionné. Pour les achats dans l’ancien, les plaintes concernent l’insalubrité ou une non conformité cachée par le vendeur (propriétaire direct ou agence) entrainant souvent des frais très importants et non prévus pour le ou les accédants. A la dixième place, on tombe immédiatement à 1,93 % (un chiffre quasi identique à l’année précédente) avec les litiges liés aux « syndics de copropriétés ». L’essentiel des demandes de cette catégorie font acte de problèmes de gestion. Soit d’un laisser aller et d’un manque de communication sur la copropriété concernée. Soit d’une volonté de la part des copropriétaires à vouloir changer de syndic professionnel. La thématique de la consommation généraliste à été mise en dehors du classement puisque ne correspondant pas au domaine du Logement. De nombreuses demandes d’aides sont néanmoins envoyées au siège de la Confédération avec 16,51 % pour l’année 2011. Un chiffre très important en hausse de 2,33 % en un an. Il y a 3 grandes thématiques récurrentes dans ces demandes : les fournisseurs d’énergie (EDF, GDF) les opérateurs téléphoniques (SFR, orange) et les achats par internet. Observatoire CGL des demandes des consommateurs en 2011 : Locatif Accès à la location Demandes récurrentes Difficultés pour étudiants / agences malhonnêtes Achat 71,04 % 5,21 % 0% Caution Durée et obligations de la caution solidaire 0,39 % Charges locatives Charges abusives 6,37 % Clauses du bail Clauses de solidarité / bail verbal 2,22 % Dépôt de garantie Non restitution pour réparation, travaux ou rappel de charges 14,96 % Divers 3,76 % Etat des lieux Désaccords des deux parties sur l'état du bien 1,45 % Expulsions Impayés de loyers 1,83 % Loi Dalo 0% Loyer Augmentations soudaines / IRL 4,92 % Marchands de listes Demandes de remboursement pour listes périmées et / ou non conformes 0,39 % Préavis bailleur / locataire Demandes d'infos / préavis réduit rejeté par le propriétaire 4,83 % Quittance Quittances non fournies par le bailleur 0,58 % Rapport de voisinage Nuisances sonores / délations 0,77 % Réparations / travaux A qui incombe les travaux et la facture ? 7,63 % Syndic / Agences immobilières Plaintes sur la gestion locative 2,41 % TNT Troubles de jouissance 0% Insalubrité, conformité électrique, humidité, fuites d'eau... Accession 13,32 % 7,63 % Défiscalisation Trop grande vacance locative 0,19 % Devis /prix /contrat Contrats abusifs, devis non respectés 1,06 % Diagnostics Diagnostics incomplets ou erronés 0,10 % Garantie Décennale Garantie décennale non respectée / évitée par les promoteurs 0,19 % Mandat / permis Difficultés à l'obtention de permis 0,48 % Prêt immobilier Obtentions de prêts difficiles / conditions non respectées 0,87 % Promesse de vente / notaire Erreurs notariales / promesses de ventes imprécises 1,06 % Réception des travaux Retards de livraison 0,77 % Syndics / agences immobilières Mauvaise gestion pour les nouveaux arrivants 0,77 % Vices cachés Mauvaise qualité des travaux / prestation non conforme 2,12 % Propriété individuelle 0,19 % Assurance 0,10 % Diagnostic 0% Nuisances 0% A la septième place (4,83 %) on retrouve les litiges liés aux « préavis ». La totalité des mails traite de la durée légale du préavis et de la possibilité de la réduire en faveur du locataire. Travaux Assemblée Générale Questions sur les votes en AG 0,10 % A la huitième place, on trouve « les agences immobilières » dans le domaine du locatif avec 2,41 %. Les locataires reprochent une gestion générale trop laxiste de la part des professionnels ainsi qu’un mépris manifeste à leur égard. Les gestionnaires ne prendraient pas assez en compte les demandes des locataires surtout quand il s’agit d’argent. Charges de copropriété/frais Frais abusifs 1,45 % Syndic/syndicat de copropriété Problèmes de gestion / comment changer de syndic ? 1,93 % Travaux/réparations Devis pour réparation / travaux trop élevés 1,16 % Les « vices cachés et malfaçons » dans le domaine de l’accession font leur entrée dans le classement cette année à la neuvième place avec 2,12 %. Réglementation sur les travaux dans l'individuel Copropriété 4,63 % Voisinage Conso. Générale TOTAL 0,10 % 0% Fournisseurs d'énergie / F.A.I. / Téléphonie mobile / Sites d'achat sur Internet 16,51 % 100 % Action Logement / Avril - Mai - Juin 2012 / 7 L’acquéreur non professionnel a un droit de rétractation dans un délai de 7 jours, à compter du lendemain de la première Les droits du futur acquéreur (réservataire) : Le contrat de réservation est un contrat par lequel le vendeur s’engage, en échange du versement d’un dépôt de garantie par le réservataire (futur acquéreur) à lui réserver l’immeuble ou le logement objet du contrat. Ce contrat de réservation doit obligatoirement mentionner la surface habitable approximative qui sera recalculée d’une façon précise une fois la construction réalisée ; le nombre de pièces principales ; l’énumération des pièces de service, dépendances et dégagements ; la situation dans l’immeuble ou dans le lotissement, la qualité de la construction, au moyen d’une note technique sommaire annexée au contrat établissant la nature et la qualité des matériaux et des éléments d’équipement, et indiquant, le cas échéant, les équipements collectifs qui présentent une utilité pour la partie d’immeuble vendue ; le prix prévisionnel de vente et, le cas échéant, ses modalités de révision ; la date à laquelle le contrat de vente définitif pourra être conclu ; s’il y a lieu, les prêts que le promoteur déclare faire obtenir à l’acquéreur (montant, conditions, nom du prêteur) ; les conditions légales relatives au dépôt de garantie (reproduction littérale des articles R.261-28 à R.261-30 du Code de la Construction et de l’Habitation). Les mentions devant obligatoirement figurer dans le contrat de réservation : La Vente en l’état futur d’achèvement communément appelé « achat sur plan » est une transaction qui porte sur un logement qui n’existe pas encore. Elle est régie par la loi n° 67-3 du 3 janvier 1967 modifiée par les articles L. 261-1 et suivants et R. 261-1 et suivants du Code de la Construction et de l’Habitation (CCH). Ainsi qu’il est dit à l’article 1601-3 du code civil : la VEFA est le contrat par lequel le vendeur transfère immédiatement à l’acquéreur ses droits sur le sol ainsi que la propriété des constructions existantes. Les ouvrages à venir deviennent la propriété de l’acquéreur au fur et à mesure de leur exécution ; l’acquéreur est tenu d’en payer le prix à mesure de l’avancement es travaux. Le vendeur conserve les pouvoirs de maitre de l’ouvrage jusqu’à la réception des travaux. 1ère Partie : la signature du contrat de réservation Le dépôt de garantie doit être restitué intégralement, sans retenue dans un délai de 3 mois à compter de la demande, ceci sauf contestation du vendeur. Par contre si le futur acquéreur refuse de signer l’acte définitif de vente sans motif légitime, il perd son dépôt de garantie. En effet, le dépôt de garantie restitué lorsque le prix de vente excède de plus de 5 % le prix prévisionnel, lorsque la valeur de l’immeuble ou de la partie d’immeuble est inférieure à 10 % au moins des prévisions mentionnées initialement, lorsque l’un des équipements prévus initialement ne doit pas être réalisé. Dans le même sens le dépôt de garantie doit être restitué en cas de rétractation du réservataire dans le délai de 7 jours après réception du contrat de réservation, enfin lorsque le dépôt de garantie doit être restitué si le futur acquéreur n’a pas obtenu le prêt bancaire nécessaire à la réalisation de l’opération. Le dépôt de garantie versé par le réservataire peut lui être restitué dans certains cas : Lors de la signature du contrat préliminaire, le futur acquéreur verse un dépôt de garantie qui doit être consigné sur un compte spécial ouvert au nom du réservataire dans une banque ou chez un notaire. Ce dépôt de garantie est insaisissable jusqu’à la conclusion du contrat de vente. Si le délai de la vente est inférieur à un an, le dépôt de garantie ne peut excéder 5 % du prix prévisionnel prévu. Le dépôt de garantie ne peut excéder 2% si le délai de la vente n’excède pas 2 ans. Si la vente à lieu au delà de deux ans, aucun dépôt n’est exigé. Le versement d’un dépôt de garantie lors de la signature du contrat de réservation : présentation de la lettre recommandée avec accusé de réception contenant le contrat de réservation ou de sa remise en main propre contre récépissé. Dans le même sens lorsque le contrat de vente n’a pas fait l’objet d’un contrat préliminaire et qu’il est établi directement par le notaire, le futur acquéreur a un droit de réflexion dans un délai de 7 jours dans les mêmes conditions que le droit de rétractation. La V.E.F.A. (Vente en l’Etat Futur d’Achèvement) en cas d’urgence : en ce cas la loi ne fixe aucun délai ; en cas de mention d’un délai plus long dans le règlement de copropriété ; en cas de seconde convocation de l’assemblée générale Ce principe des 21 jours comporte des exceptions : en cas de convocation par lettre recommandée : le délai court à compter du lendemain du jour de la première présentation de la lettre au domicile du destinataire (même si le copropriétaire est absent et ne va pas retirer la lettre) ; en cas de convocation par télécopie : le délai court à compter du lendemain du jour de la réception de la télécopie par le destinataire ; en cas de remise de la convocation contre récépissé ou émargement : le point de départ du délai est le jour de la remise. Si le délai n’est pas respecté, un copropriétaire concerné peut saisir le juge pour demander la nullité de l’assemblée générale toute entière. En effet, le délai légal est institué pour permettre à chaque copropriétaire de bien préparer l’assemblée générale et donc de prendre connaissance de tous les documents pour voter en toute connaissance de cause. Le point de départ du délai dépend du mode de convocation utilisé (article 64 du décret) : C’est l’article 9 du décret du 17 mars 1967 qui précise : « Sauf urgence, cette convocation est notifiée au moins vingt et un jours avant la date de la réunion, à moins que le règlement de copropriété n’ait prévu un délai plus long ». 4. Quand doit-on convoquer l’assemblée générale ? par lettre recommandée avec demande d’avis de réception ; par télécopie avec récépissé (si le copropriétaire a donné son accord) ; par remise en main propre contre récépissé ou émargement. L’article 64 du décret du 17 mars 1967 prévoit la convocation : 3. Quelle forme peut prendre la convocation ? Ainsi, les convocations doivent être notifiées au représentant légal du mineur. En cas d’indivision ou de démembrement du droit de propriété (nue-propriété et usufruit), une seule personne doit être convoquée. Le règlement de copropriété peut décider des modalités de choix de cette personne. Si le règlement est muet sur ce point, les titulaires des droits sur un seul lot doivent désigner un mandataire commun. Le situation est semblable dans l’hypothèse ou des époux sont tous les deux propriétaires d’un même lot. Chaque copropriétaire doit recevoir la convocation au domicile réel ou élu notifié au syndic ou au dernier numéro de télécopie communiqué. Attention cependant, il existe des règles particulières notamment lorsqu’il y a plusieurs titulaires de droits sur un seul et même lot. 5. Qui doit recevoir la convocation ? dans les conditions prévues à l’article 25-1 de la loi du 10 juillet 1965. Il s’agit de l’hypothèse où une résolution n’a pu être adoptée à la majorité de l’article 25 (majorité des voix de tous les copropriétaires) et n’a même pas recueilli le tiers des voix du syndicat. En ce cas une seconde assemblée peut statuer à la majorité de l’article 24 (majorité des présents et représentés) sur la ou les mêmes questions. Le délai de convocation est alors ramené à huit jours. L’assemblée générale des copropriétaires La convocation (partie 2) fiche technique >> L’assemblée générale des copropriétaires - La convocation (partie 2) FichE tEchniquE >> La V.E.F.A. (Vente en l’Etat Futur d’Achèvement) Action Logement N°312 interview Jean-Michel GUERIN Directeur Général du site «PAP» Michel Fréchet : « Bonjour M. Guérin. Pourriez vous nous présenter rapidement votre journal ? » Jean-Michel Guérin : « Historiquement nous sommes un journal de petites annonces immobilières, uniquement dédié à l’immobilier. Nous existons depuis 1975 et petit à petit nous avons occupé toutes les niches de l’immobilier au service du particulier. Nous avons également mis sur pied des supports dédiés au neuf pour les gens qui veulent faire construire, et pour ceux qui veulent acheter dans la promotion immobilière collective ou individuelle. En plus de l’offre habituelle, nous essayons d’avoir un véritable contenu rédactionnel. Nous avons également rajouté à notre palette depuis la loi Carrez une filiale spécialisée dans les contrôles techniques afin de pouvoir fournir à nos clients les diagnostics obligatoires. Depuis 97 nous sommes présents sur internet, c’est un virage obligatoire. Nous faisons partie actuellement des principaux acteurs du marché de l’immobilier sur le web. » Michel Fréchet : « Le plus important ou un des plus importants ? » J.M.G. : « Sur le marché du particulier, le plus important sur internet, en termes d’audience nous sommes deuxième. » M.F. : « Quel est l’état de santé de votre site aujourd’hui ? » J.M.G. : « L’état de santé est bon, bien sur il y a des variations saisonnières mais d’une année sur l’autre nous sommes en progression d’audience. Quand on regarde les chiffres, nous sommes en bonne place, dans les 20 premiers sites, tous secteurs confondus. » M.F. : « Quel est le regard que vous portez sur le marché de l’immobilier de ces dernières années ? » J.M.G. : « Le marché immobilier en France , ce n’est pas une nouveauté, est un marché de pénurie soumis à des mouvements de balancier, tantôt la hausse, tantôt à la baisse. La dernière grande baisse était en 95-96. Ce retard a été rattrapé jusqu’en 2004, année à partir de laquelle nous avons des taux d’intérêts qui sont historiquement bas, ce qui n’a pas permis aux accédants d’acheter mieux placé ou plus grand, mais à simplement financer l’augmentation des prix. En résumé, depuis 2004 nous avons une augmentation des prix qui est uniquement tenue par des taux d’intérêts très bas. Quand on loue un logement aujourd’hui, on va payer un loyer annuel de l’ordre de 3,5 à 4 % du prix du logement. Quand on emprunte de l’argent , on substitue la jouissance du logement par la jouissance de l’argent qu’on emprunte et qui va permettre d’acheter. Si le taux d’interêt est inférieur à ces 4 % alors il est plus intéressant d’acheter, on est même presque contraint d’acheter. On a convaincu avec la financiarisation du logement (prêt et taux d’intérêt bas) que finalement, acheter un logement ne nécessitait pas d’efforts, ce qui était un peu le cas. C’est ce qui nous a amené aux dérapages des années 2004 à 2011. » M.F. : « Est-ce qu’on peu parler de bulle immobilière ? » J.M.G. : « Je ne dirai pas ça. Je ne suis pas économiste mais cette situation ne répond pas à la définition de la bulle immobilière contrairement à ce qui s’est passé dans les années 90 où il y a eu une vraie bulle spéculative. Prenons un exemple simple : Si au mois de juin, du fait des gelées que nous avons eues au printemps, il n’y a pas de cerises, les prix passeront logiquement de 3 à 6 € le kilo. Si on subventionne les consommateurs en leur disant que si ils achètent des cerises on leur donne 3 € en plus, en quelques jours les prix grimperont jusqu’à 9 € le kilo. On a fait exactement la même chose avec le logement. » M.F. : « Vous avez parlé de financiarisation du logement, pouvezvous nous en dire plus ? » J.M.G. : « Quand on parle de logement on ne parle plus que d’argent. Est-ce que je vais faire une bonne affaire ? Quelle sera ma plus value ? Mais on ne parle plus du logement en lui-même. Le but est quand même d’habiter le bien avec sa famille et non de faire une bonne affaire. On ne pense plus au logement qu’en termes financiers et non en termes d’utilité voire affectifs, et ça m’ennuie. » M.F. : « Pensez-vous que les prix de l‘immobilier aujourd’hui sont surévalués ? » J.M.G. : « Je n’ai pas d’avis sur la question. Cependant, certains analystes disent que les prix sont effectivement surévalués notamment par rapport au revenu. C’est ce qu’on appelle le tunnel de Friggit qui a fait un travail remarquable. Pourtant je ne suis pas du même avis et il part sur une hypothèse qui n’est pas forcément bonne. Selon M. Friggit, il va se refaire à l’avenir ce qui s’est fait par le passé. Je vous cite encore un exemple : jusqu’en 73, le baril de pétrole valait 1 dollar, soit l’équivalent d’un hamburger. Aujourd’hui le baril de pétrole est à 100 dollars. Si on était parti sur l’hypothèse de Friggit dans les années 80, on aurait pu dire que le baril de pétrole allait revenir au prix du hamburger soit 1 dollar le baril. Or, ça n’est jamais revenu, donc je ne peux pas vous dire si le logement est surévalué ou pas…sur un marché de pénurie, je ne suis pas sûr qu’il soit surévalué. » M.F. : « Sur un marché de pénurie, mais dans l’absolu ? » J.M.G. : « Dans l’absolu, combien vaut réellement un logement ? Je n’en sais rien…Friggit dit environ 3 ans et demi de revenus, pourquoi pas ? Mais pourquoi pas 4 et demi ? » M.F. : « Que voyez-vous pour l’évolution des prix du marché dans les années à venir ? » J.M.G. : « C’est un peu difficile à dire. En ce moment, nous sommes dans une situation macroéconomique incertaine et les élections en cours rendent encore l’avenir moins lisible. qui rend l’avenir encore moins lisible car les élections arrivent. Il est certain que les prix ne vont pas augmenter. Je ne crois pas en un crack immobilier mais il est possible que les prix baissent un peu ou stagnent le temps que le pouvoir d’achat des français rattrape les prix des logements. Vous parliez tout à l’heure de surévaluation du logement, on a quand même un problème de solvabilité des acquéreurs. La séparation entre locataires et propriétaires est une nouvelle ligne de fracture sociale. Quand vous ratez le train de l’accession à un moment ou à un autre de votre vie vous ne pouvez plus le rattraper. Il va falloir à un moment que le pouvoir d’achat des français rattrape la courbe des prix du logement. On l’a fait artificiellement quand les taux d’intérêt étaient bas, on a augmenté la durée des prêts, on a mis en place des outils financiers, on a subventionné avec du prêt à taux zéro…mais à un moment il y a des limites et aujourd’hui nous n’avons plus de marge de manœuvre. » M.F. : « La CGL demande un blocage des loyer d’une année, qu’en pensez-vous ? » J.M.G. : « Je vous dirai simplement que pour moi un blocage des loyers reviendrait à casser le thermomètre plutôt qu’à soigner la fièvre. A chaque fois qu’un blocage des loyers a été fait en France, ça n’a jamais marché. Ca risque même d’avoir un effet désastreux sur la psychologie des bailleurs qui pourraient retirer de l’offre locative leurs logements par rétention ou pour le vendre. Ce serait donc contre productif. Donc je ne pense pas que ce soit la solution mais je comprends tout à fait que vous défendiez cette idée. Je sais qu’on nous cite souvent en exemple en la matière des pays étrangers, mais la situation n’est pas la même et les cultures sont différentes. » M.F. : « Quelle est votre opinion sur la réforme des métiers de l’immobilier ? » J.M.G. : «La loi Hoguet, initialement « loi portant assainissement des professions immobilières », pourrait suffire si les syndicats d’agents immobiliers faisaient leur propre police, comme un conseil de l’ordre. Je suis un peu dubitatif mais pas inquiet. A partir du moment ou il y aura moins de transactions, il y aura moins de commissions et les mauvais agents immobilier vont disparaître, ça a toujours été comme ça. » Je regrette que ce soit à l’occasion de campagnes électorales qu’on saupoudre de mesures à droite et à gauche en matière de logement et qu’on ne s’installe pas sur le long terme car il me semble qu’il y a un travail monstrueux à faire pour réparer ce qui a été fait. Il n’y en a pas pour 5 ans mais plutôt pour 20 voire 30 ans et qu’un commissariat au plan du logement me semblerait quand même plus pérenne qu’une législature. » Action Logement / Avril - Mai - Juin 2012 / 9 Action Logement N°312 Guillaume TEILHARD DE CHARDIN Directeur Général du site « Explorimmo » Michel Fréchet : « Bonjour M. Teilhard de Chardin, dites nous, Explorimmo, c’est quoi ? » Guillaume Teilhard de Chardin : « Explorimmo est un site internet d’annonces immobilières créé en octobre 2000. Son positionnement est généraliste, présentant aujourd’hui plus de 500 000 annonces de ventes et de locations dans l’ancien comme dans le neuf, sur tout le territoire. Toutes les annonces d’Explorimmo sont également disponibles sur mobile et les tablettes. La plupart concerne des biens à vendre (440 000) émanant à 90 % d’agences et de promoteurs immobiliers. » M.F. : « Peu de particuliers ? » G.T.C. : « Plus de 50 000 annonces sont déposées actuellement sur notre site par des particuliers, soit 10 % de notre volume total. C’est peu, et cela reste un objectif de développement pour Explorimmo : une récente étude réalisée auprès des consommateurs nous a montré qu’il y avait une forte attente des internautes à retrouver plus d’annonces émanant des particuliers sur notre site. La répartition constatée du marché de l’immobilier montre qu’autour de 40 % des transactions se font aujourd’hui directement entre les particuliers. Nous réfléchissons donc sur la façon dont nous pourrions augmenter notre volume d’annonces de particuliers sur Explorimmo, soit en gratuit, soit en payant, tout en maintenant pour nos internautes une forte qualité des annonces. Ce sera l’une des évolutions majeures de notre site pour les années à venir, sous forme d’opération spéciale ou de manière continue. » M.F. : « Comment votre site traverse- t-il la crise? » G.T.C. : « Très bien ! Dans la mesure où nous avons un objectif de conquête de parts de marché. Nous avons environ 4 000 professionnels de l’immobilier qui déposent des annonces sur Explorimmo alors que le marché en compte 25 000. Notre marge de progression est donc considérable. Par rapport à d’autres sites qui totalisent près de 18 000 agents immobiliers clients, il est évident que notre position face à la crise n’est pas la même. Explorimmo ne peut que progresser à la différence de certains de ses concurrents qui sont, de par leur place sur le marché, beaucoup plus exposés à un retournement de situation. » M.F. : « Comment voyez-vous le marché de l’immobilier aussi bien ventes que locations pour l’année 2012 ? » G.T.C. : « On sort quand même d’une période un peu folle. En 2008, le marché de l’immobilier a subi de plein fouet la crise financière et les projets des consommateurs ont fortement été remis en cause. Entre 2007 et 2009, le nombre de transactions a chuté de 800 000 à 590 000 unités. Le point bas de 2009 s’est étrangement assez vite redressé dans l’ancien comme dans le neuf pour repartir à la hausse au deuxième semestre 2009. Nous avons assisté à quelque chose d’assez paradoxal dans une conjoncture économique pourtant très dégradée : l’immobilier devenant la seule vraie valeur refuge avec l’or, face à un marché « actions » particulièrement défavorable. Par la suite, 2010 et 2011 ont été des années quasi exceptionnelles. Les chiffres des notaires, publiés début avril, ont révélé une année record pour 2011 avec 860 000 transactions, en progression de 10 % par rapport à 2010. Nous n’avons jamais connu un tel volume de transactions dans l’ancien au cours des 10 dernières années. » M.F. : « C’est assez étonnant. Comment expliquez-vous cela ? » G.T.C. : « Malgré la crise économique, la pierre a joué une nouvelle fois son rôle de valeur refuge ! Et qui plus est, avec des phénomènes accélérateurs : la fiscalité qui change (loi Scellier pour le neuf ), et la réforme de l’exonération de taxe sur les plus-values, ont précipité la mise en vente d’un certain nombre de biens. Il faut convenir que l’impact pour un vendeur est conséquent : pour toute transaction enregistrée avant le 1er février 2012, il bénéficiait d’une exonération totale de taxe à partir de 15 ans, et à compter du 1er février, il doit attendre 30 ans… L’effet logique de cette réforme a été une explosion des mises en vente de résidences secondaires sur le dernier trimestre 2011 » 10 M.F. : « Ce sont donc des réactions à des décisions politiques. » G.T.C. : «Oui, essentiellement fiscales ! Des réactions immédiates sur des décisions politiques qui viennent changer la donne du marché, tant pour les particuliers que pour les professionnels de l’immobilier, et dont l’effet a été une forte augmentation / Avril - Mai - Juin 2012 / Action Logement des ventes en raison de dispositifs fiscaux très incitatifs (la loi Scellier par exemple), ou de futures taxes à payer sur les plus-values réalisées sur les ventes de résidences secondaires. Alliée à des conditions de crédits, très avantageuses en 2011, cette alchimie a effectivement été à l’origine d’une forte poussée du marché. Mais ce n’est en rien le résultat d’une politique du logement durable et visible pour les candidats à l’accession à la propriété. C’est d’ailleurs une demande récurrente des professionnels de l’immobilier que d’avoir une vision long-terme de la politique du logement en France, au-delà de la durée du quinquennat ! Le « produit immobilier », c’est-à-dire un bien immobilier, est un bien durable, et constitue souvent le projet d’une vie pour un grand nombre de français. Le particulier s’engageant dans une perspective de 15 à 20 ans, il a besoin de savoir où il va, à l’instar des professionnels. Ce n’est pas l’intérêt soudain des français pour l’immobilier qui a fait que ce marché de l’immobilier en 2011 était très fort. Ce marché a été aidé, voire précipité, et exposé maintenant au même essoufflement que celui du sprinter après la course. » M.F. : « le nombre des ventes est bon, selon notre ministre la France n’a jamais construit autant de logements sociaux depuis 20 ans, pourtant nous sommes toujours en manque de logements… » G.T.C. : « …et c’est normal puisque la population s’accroit d’année en année. La pyramide des âges fait qu’aujourd’hui, les générations à venir sont plus nombreuses et il faut les loger. L’INSEE prédit pour les 20 prochaines années que la France aura besoin de 400 000 logements supplémentaires par an, aujourd’hui on en produit à peine 300 000. Il y a donc un déficit chronique de 100 000 unités par an, sans compter la rénovation du parc existant. Cette problématique de construction est effectivement un vrai sujet pour les années à venir. » M.F. : « …et pour 2012 ? » G.T.C. : «En fait, l’année 2012 devrait connaitre un retour à la normale, et certainement un attentisme lié à l’évolution de la politique de l’immobilier et fiscale en France à la suite des élections présidentielles. Par ailleurs, la conjoncture reste économiquement très difficile. On sait que les banques vont devoir mieux gérer leurs finances et donc être plus rigoureuses concernant l’octroi de crédits, même si les conditions de crédit ont encore atteint un point bas record en ce mois de mai 2012 ! Le prêt à taux zéro qui s’appliquait auparavant à l’ancien a été supprimé et est maintenant réservé au neuf. Cela veut dire que toute une partie de la population n’a plus recours à ce petit apport personnel. Ensuite, tout est une question de confiance. Le chômage aidant, les particuliers ont moins confiance dans leur avenir, et ne veulent pas s’endetter. Ils vont donc s’orienter naturellement vers les locations et trouveront une autre situation de pénurie : les offres locatives en France sont peu nombreuses par rapport Action Logement N°312 aux besoins, notamment ceux des jeunes générations qui ont de plus en plus de mal à se loger. » M.F. : « Et le niveau des prix ? » G.T.C. : « Pour 2012, l’ensemble des acteurs du marché s’accorde à dire que les prix au m2 vont connaitre une baisse jusqu’à - 5 % dans les grandes villes et les zones à forte densité démographique. Cette baisse atteindra sans doute jusqu’à -15 % au fur et à mesure qu’on s’éloigne des centres villes, ou des zones géographiques qui présentent une forte densité de population, et donc de besoin. Pour quelqu’un qui n’a pas peur de faire quelques kilomètres ou qui ne rechigne pas à passer du temps dans les transports en commun, alors il y a de bonnes affaires à faire car les baisses peuvent être au-delà des -15 % attendus. Bien sûr Paris est un cas à part. C’est un micromarché atypique, totalement pénurique, attirant de nombreux acheteurs, français et étrangers, qui rêvent de s’acheter un morceau de l’histoire de France, ce qui dope le marché. Le marché parisien n’est pas le marché de l’immobilier.» M.F. : « Il y a aussi l’indicateur du nombre de transactions. » G.T.C. : « Le nombre de transactions a été clairement identifié par les différents professionnels avec une baisse attendue de l’ordre de 20 % en 2012. Ils prévoient aujourd’hui près de 700 000 ventes dans l’ancien, et autour des 75 000 ventes dans le neuf. Cette situation donnant l’avantage à l’acheteur, ce dernier aura donc plus de choix, et sera en bonne position pour négocier. Côté vendeur, le marché de l’immobilier sera difficile. L’emplacement et la qualité du produit feront toute la différence ! Nos statistiques montrent très clairement un allongement des durées de vie des annonces déposées par les professionnels ou les particuliers sur Explorimmo, passant de 37 à 47 jours en moyenne entre janvier et avril, soit un allongement de 25 %. Les stocks de biens disponibles à la vente regrossissent et les délais de vente s’allongent. Notre dernier sondage EXPLORIMMOIFOP sur les intentions d’achat des français réalisé en janvier 2012, révèle que 70 % des français rêvent d’être propriétaires. Les particuliers sont prêts à mettre en moyenne 210 000 euros pour une transaction. On s’aperçoit que sur les 2 premiers mois de l’année 2012, la moyenne des transactions est à 250 000 euros, ce qui fait apparaitre un écart de 40 000 euros entre le prix de vente réel, et l’intention d’achat, écart en baisse de près de 7 000 euros par rapport à septembre 2011. Cette baisse nous montre bien que, peu à peu, le marché se rejoint entre l’offre et la demande, ce qui est indispensable pour éviter un blocage total du marché de l’immobilier. » M.F. : « Alors, faut-il acheter ou louer ? » G.T.C. : « (sourire)…ça dépend où et des moyens dont la personne dispose ! Quoiqu’il en soit, un bien immobilier constitue un sacré capital retraite, et une très bonne assurance sur la vie. Par définition, avoir son propre logement doit être une priorité et son premier investissement dès le début de sa vie professionnelle. Pour l’habiter, ou le louer, peu importe. Mais il faut pouvoir grandir au même rythme que son bien, car si les prix de l’immobilier peuvent croître de 100 à 200 % sur une période, il n’en va pas forcément de même pour les salaires. Ensuite il faut toujours acheter très bien placé et plutôt plus petit, que trop grand et trop loin du centre ville. Plus on s’éloigne du centre ville et plus un bien peut se déprécier selon la conjoncture économique et selon les villes. Maintenant, vaut-il mieux acheter ou louer, c’est un vaste débat et je ne pourrai pas répondre à la question. » M.F. : « La CGL a lancé une pétition sur le blocage des loyers, qu’en pensez-vous ? » G.T.C. : « Je comprends votre démarche, elle est légitime car on arrive aujourd’hui à Rencontre nationale des élus CGL dans les CA des organismes HLM L e samedi 31 mars et dimanche 1er avril avait lieu la rencontre annuelle des administrateurs CGL élus dans les CA des organismes HLM. Comme à l’accoutumée, ces deux jours ont donné lieu à d’intéressants échanges entre les participants. Ces journées ont également été l’occasion pour la direction nationale de la CGL de rappeler aux administrateurs les positions de l’organisation et de leur donner les dernières informations portant sur les évolutions législatives et la situation du monde du logement social. Cette année, les thèmes abordés au cours de cette rencontre ont concerné « le passage d’un site HLM en copropriété », « les loyers », « la loi DALO », « la pétition nationale de la CGL sur le blocage des loyers », « les PCL », « la vente des logements sociaux », « la participation financière des locataires aux travaux entrainant des économies d’énergie », « les expulsions locatives ». Comme toujours au cours de ces rencontres, la bonne humeur et la convivialité ont fait bon ménage avec le travail studieux demandé aux administrateurs. Prochain rendez-vous : le congrès de l’USH à Rennes. des tarifs locatifs absolument hallucinants. Ensuite, quel est l’intérêt de bloquer les loyers ? Est-ce que cela va résoudre la cause du mal, je ne suis pas sûr. Je pense qu’il vaut toujours mieux travailler la cause plutôt que de soigner le mal. La cause aujourd’hui est le manque de locations sur le marché. Je pense qu’un blocage de loyers ne changera rien surtout s’il ne dure qu’un an. La cause pour moi rejoint l’offre et la demande, il y a une demande importante mais il n’y a pas d’offre. Comment rééquilibrer cette offre par rapport à la demande, à mon sens en essayant de favoriser, de créer et d’élargir au maximum cette offre. L’investissement locatif dans l’ancien peut être une solution pour alimenter cette offre, tout en sécurisant la rentabilité que le propriétaire peut en tirer. Pourquoi n’y a-t-il pas assez de locations sur le marché ? La vraie question est là : comment favoriser la mise en location de biens immobiliers sur le marché ? Louis Hamy nous a quitté S ecrétaire de la CGL 31 à Toulouse et membre du Conseil Confédéral de la CGL, Louis Hamy nous a quitté dans la nuit du 22 au 23 mai 2012. Membre actif de l’UD 31 qu’il avait remonté au début des années 2000 avec l’aide de Pierre Cascino, actuel président, Louis était particulièrement investi au niveau associatif : il fut le président de 3 associations dont l’Association des Locataires de la Terrasse (ALCT). Professionnellement, Il fit ses Classes préparatoires à SUDRIA (Grande Ecole en Electricité et Electronique) et intégra la société Thomson en tant qu’ingénieur avant d’enseigner à l’AFPA dans la ville de Toulouse. légendaire autant que son souci de l’écoute du terrain. Louis est parti trop tôt. Sa voix, son sens de l’écoute manqueront aux réflexions du Conseil Confédéral. Le Président, le Secrétaire Général, le personnel du siège, le Conseil Confédéral et bien sur…tous les militants CGL de la Haute Garonne comme tous ceux qui l’ont connu adressent à sa femme, à ses enfants et à sa famille leurs sincères condoléances. Sous des dehors très pudiques, Louis était reconnu comme un homme ouvert et extrêmement tolérant sachant donner son temps et son énergie sans compter, notamment pour la CGL pour laquelle il fit preuve d’un grand dévouement tout au long de ces années de militantisme. Au Conseil Confédéral, ses interventions étaient écoutées et pesaient dans les décisions prises. Son sens du compromis était Action Logement / Avril - Mai - Juin 2012 / 11 Action Logement N°312 ACTUALITé du logement Les fournisseurs d’énergie devront rembourser leur clients en 15 jours A u delà de 25 € les consommateurs devront être systématiquement remboursés des sommes trop perçues par les fournisseurs d’énergie. Les parlementaires ont récemment inscrit dans la loi la garantie d’être systématiquement remboursé quand EDF, GDF, ou tout autre fournisseur d’énergie, facturent une consommation excessive comme ils en ont l’habitude lors des estimations qui sont faites notamment dans le cas de contrats mensualisés. En effet, il a souvent été reproché aux fournisseurs historiques de s’enrichir sur le dos des consommateurs qui, n’étudiant pas leurs factures assez attentivement, ne réclamaient pas le remboursement des sommes facturées à tort. Le décret d’application de la loi qui impose aux fournisseurs d’énergie le remboursement immédiat de ces sommes vient d’être publié au journal officiel. Désormais EDF, GDF et leurs concurrents seront dans l’obligation de rembourser sous 15 jours les sommes résultant de ce trop-perçu. L’arrêté précise néanmoins que cette mesure ne devra s’appliquer impérativement que lorsque l’excédent dépasse 25 €. Les sommes inférieures à ce montant seront déduites des factures suivantes (sauf si l’usager demande expressément à être remboursé). Cette réforme entrera en vigueur à compter de janvier 2013, un an plus tard les fournisseurs de gaz et d’électricité devront appliquer une autre disposition qui les oblige une fois par an à informer leurs clients sur les sommes qui leur sont facturées. Ce document présentera également le total annuel des consommations ainsi que le récapitulatif des services auxquels ils ont souscrit. Lucienne Roche s’en est allée... C ’est avec émotion et tristesse que les membres de l’Union Départementale de la Confédération Générale du Logement (CGL) Savoie ont appris le décès de leur Secrétaire Générale, Lucienne ROCHE. pour maintenir efficacement les liens entre tous, et assume en particulier le secrétariat général à titre bénévole. Née à Aix les Bains le 21 avril 1930, elle a vécu entièrement à Chambéry. Jeune, elle rejoint le mouvement de la Jeunesse Ouvrière Chrétienne Féminine (JOCF). Puis en couple, elle a concrétisé cet engagement dans l’action syndicale ouvrière et les associations de défense des familles. Mère de famille avant tout, elle était et restera un repère, une source d’énergie pour son époux, ses enfants, petits enfants et arrières petits enfants. Elle a souligné, par sa vie, son témoignage, la dignité et les valeurs des femmes et des hommes de toutes conditions. Mieux le reconnaître, c’est ensemble mieux promouvoir l’Homme, sans assistanat. C’est un simple appel à agir. Depuis 1956 elle rejoint notre équipe, l’association des locataires de Chambéry, fondée par Marcel Dupuis. Cette association adhère à la CGL en 1978 et constitue notre union départementale. Beaucoup ont rendu hommage à sa vie : responsables nationaux, régionaux, départementaux, maires et élus locaux, responsables de structures diverses, mais aussi, ceux qui en difficulté, l’ont rencontré. Elle prit alors de multiples responsabilités Merci à tous. Les chiffres clés : Données générales 2,3 % Inflation 1 398,37 € Smic mensuel brut 9,22 € Smic horaire brut RSA pour une personne seule 474,93 € RSA pour un couple 712,40 € Sources : Insee et ministère de l’emploi - Emploi 10 % Taux de chomâge(1) Nombre officiel de chômeurs 2 888 800 (2) Nombre de chômeurs catégorie B (3) et C (4) 1 429 700 Nombre total de Chômeurs (5) 4 318 500 Sources : Insee et ministère de l’emploi - (1) Mars 2012. France métropolitaine ; (2) Demandeurs d'emploi inscrit au Pôle emploi fin avril 2012 ; (3) Demandeurs d'empoi tenus de faire des actes positifs de recherches d'emploi ayant une activité réduite courte ; (4) Demandeurs d'emploi inscrit au Pôle emploi fin avril 2012 ; (3) Demandeurs d'emploi tenus de faire des actes positifs de recherches d'emploi ayant une activité réduite longue. (5) France Métropolitaine Montant net des allocations familiales avant majoration pour l’année 2011 2 enfants 127,05 € 3 enfants 289,82 € Par enfant supplémentaire 162,78 € Aide juridictionnelle au 1er janvier 2011 Totale si les ressources mensuelles sont inférieures à 929 € Partielles si les ressources mensuelles sont inférieures à 1 393 € Plan et compte d'épargne logement (PEL et CEL) PEL CEL Taux d'épargne 2,5 % (hors prime) 1,50 % (hors prime) Taux du prêt 4,2 % 3,00 % Les plafonds de ressources HLM Cat. ménage Paris et communes limitrophes I-D-F/ hors Paris et Communes limitrophes Autres régions 1(1) 21 872 € 21 872 € 19 016 € 2(2) 32 688 € 32 688 € 25 394 € 3 42 852 € 39 295 € 30 538 € (4) 4 51 162 € 47 067 € 36 866 € (5) 5 60 872 € 55 719 € 43 369 € 6 68 497 € 62 700 € 48 876 € 7 631 € 6 986 € 5 452 € (3) (6) pers. supp. Catégories de ménage : (1) : 1 personne seule ; (2) : 2 personnes sans personne à charge, à l'exécution des jeunes ménages ; (3) : 3 personnes ou 1 personne seule avec 1 personne à charge, ou ménage sans personne à charge ; (4) : 4 personnes ou 1 personne seule avec 2 personnes à charge ; (5) : 5 personnes ou 1 personne seule avec 3 personnes à charge ; (6) : 6 personnes ou 1 personne seule avec 4 personnes à charge dernière catégorie : par personne supplémentaire. Indice de référence des loyers : 12 / Avril - Mai - Juin 2012 / Action Logement Période Indice Variation annuelle en % Parution 1er trimestre 2012 122,37 + 2,24 13/04/2012 4ème trimestre 2011 121,68 + 2,11 13/01/2012 3ème trimestre 2011 120,95 +1,90 13/10/2011 2ème trimestre 2011 120,31 + 1,73 13/07/2011