Le Rêve de Cassandre (Cassandra`s Dream)

Transcription

Le Rêve de Cassandre (Cassandra`s Dream)
Le Rêve de Cassandre (Cassandra’s Dream)
Tragédie
de Woody Allen
Adultes / Adolescents
Avec
Ewan McGregor (Ian), Colin
Farrell (Terry), Hayley Atwell
(Angela), Sally Hawkins (Kate),
Tom Wilkinson (Howard),
Clare Higgins (la mère de Ian
et Terry),John Benfield (le père
de Ian et Terry), Phil Davis
(Martin Burns), Peter Hugo-Daly
(le propriétaire du bateau),
Ashley Medekwe (Lucy),
Andrew Howard (Jerry),
Stephen Noonan (Mel),
Équipe technique
Scénario : Woody Allen
Images : Vilmos Zsigmond
Montage : Alisa Lepselter
1er assistant réal. :
Ben Howarth
Musique : Philip Glass
Son : Robert Hein
et Peter Glossop
Décors : Maria Djurkovic
Costumes : Jill Taylor
Production :
Iberville Productions
Dan Carter (Fred), Jennifer
Higham (Helen), Lee Whitlock
(Mike), Emily Girlchrist (Dora),
George Richmond (Bernard),
Phyllis Roberts ( la mère
de Martin Burns), Cate Fowler
et David Horovitch (les parents
d’Angela), Matt Bardock
(le propriétaire de la jaguar),
Hugh Rathbone, Allan ramsey,
Paul Davis, Terry Budin Jones,
Franck Viano, Tommy Mack.
Coproduction : Virtual Studios
et Wild Bunch
Producteurs : Letty Aronson,
Stephen Tenenbaum
et Gareth Wiley
Coproducteurs : Helen Robin
et Nicky Kentish Barnes
Producteurs exécutifs :
Vincent Maraval, Brahim
Chioua et Daniel Wuhrmann
Distributeur : TFM Distribution.
103 minutes. États-Unis - Royaume-Uni, 2007. Sortie France : 31 octobre 2007.
Visa d’exploitation : en cours. Format : 1,85 - Couleur - Son : Dolby SR SRD. 200 copies (vo / vf).
Quand le beau rêve de deux frères se transforme en
cauchemar et les entraîne, inéluctablement, vers le
drame… Sous les auspices d’Euripide et de Dostoievski,
Woody Allen renoue avec la noirceur de Crimes et
délits dans cette tragédie, aussi glaçante qu’implacable.
Commentaire
© TFM Distribution
Résumé
Londres. Ils sont deux frères. Terry travaille dans un garage.
Ian gère le restaurant de leurs parents. Des parents qui se
chamaillent souvent, leur mère exaltant la réussite de son frère,
l’“oncle Howard” face à la petite vie de son mari. Ian et Terry
ont un rêve : acquérir un voilier, qu’ils baptisent “Le Rêve de
Cassandre”. Ils réunissent l'argent grâce à la chance au jeu de
Terry. Mais celui-ci, grisé, se lance en cachette de sa femme,
Lucy, dans des parties de poker à haut risque… et doit bientôt
rembourser de dangereux créanciers. Ian est tombé amoureux
de la belle et ambitieuse Kate, comédienne d’autant plus exigeante
qu’il s’est fait passer auprès d’elle pour un riche homme d’affaires,
projetant l'ouverture d'hôtels aux États-Unis.
Dénouement
Une seule solution : faire appel à la générosité d’oncle Howard.
Il accepte à une condition : Ian et Terry devront le débarrasser
de Burns, un ancien associé qui risque de le ruiner en dénonçant
ses nombreuses malversations. Les deux frères hésitent
d’abord, Terry plus que Ian, puis passent à l’acte. Mais Terry,
miné par le remords, parle de se livrer à la police. L’oncle
Howard est formel : il faut l’éliminer, lui aussi. Ian et Terry
embarquent sur leur voilier. Ian se prépare à empoisonner son
frère, mais recule à la dernière minute. Une dispute violente
les oppose, et c’est Terry qui tue accidentellement Ian.
«Le Rève de Cassandre» dérive. Terry s’est suicidé.
© les Fiches du Cinéma 2007 - N°1881-82
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Dans une séquence techniquement virtuose (Woody Allen
est plus magistral que jamais dans sa manière de filmer
les intérieurs), Ian se rend dans la chambre de Terry. Sur
la table de nuit, une minuscule reproduction de «La Création
d’Adam» de Michel-Ange, où Dieu abandonne Adam à son
destin terrestre… Dernier volet de la trilogie londonienne
de W. Allen, Le Rêve de Cassandre est à coup sûr son film
le plus noir et le plus désespéré. Dieu n’est nulle part,
les hommes sont abandonnés à leurs pulsions… Comme
dans Crimes et délits, peut-être le chef-d’œuvre de la veine
noire d’Allen, le cynisme et le crime sortent indemnes. Mais
ici, ni espoir, ni sourire, même si la maladroite poursuite
de leur future victime par les deux frères, crée, un court
instant, une certaine détente. Le Rêve de Cassandre est
une tragédie inéluctable. Une tragédie du XXIe siècle, comme
le «Crime et Châtiment» de Dostoievski, référence explicite
chez Allen, était ancré dans son époque. Pas de “héros”
à l’antique ici, mais des créatures emprisonnées dans un
destin fatal (Cassandre !), pas de dieu vengeur, mais
seulement la veulerie de l’homme. Une tragédie glaciale
aussi. Cette froideur, renforcée par la photo de V. Zsigmond
(déjà aux côtés d’Allen pour Melinda et Melinda) et par
la superbe partition de P. Glass (plus de jazz ici, tout un
symbole), peut d’ailleurs gêner. Car Allen semble vouloir
éviter toute émotion et toute empathie du spectateur
avec quelque personnage que ce soit ; et seul (ce n’est
pas un hasard) l’Howard magistralement campé par
T. Wilkinson prend une épaisseur charnelle.
Ch.B.

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