Revue de presse 19 au 25 septembre 2012

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Revue de presse 19 au 25 septembre 2012
DU 19 au 25 septembre 2012
Najat VALLAUD-BELKACEM
Ministre des droits des femmes,
Porte-parole du Gouvernement
1
Edition : Toutes éditions
Mardi 25 Septembre 2012
Vallaud-Belkacem souligne la difficulté du budget
La porte-parole du gouvernement,
interrogée par BFM-TV et RMC sur
la chute de popularité de François
Hollande, a expliqué : « On est en
train de préparer le budget le plus
difficile qu'il ait été donné à un
gouvernement de construire de toute
la Ve République. » « Quand un
gouvernement et un président de la
République s'apprêtent à adopter un
budget comme celui-là, ils ne
s'imaginent pas gagner 11 % dans les
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2
sondages », a poursuivi
Vallaud-Belkacem.
Najat
Edition : Toutes Editions
Mardi 25 Septembre 2012
IG
Budget: qui va payer?
La volonté affichée de faire payer les seuls «riches» se heurte à la somme astronomique qu'il
faut trouver et aux exceptions qui président à l'élaboration du budget.
Le gouvernement publie, vendredi,
les détails d'un budget qui s'annonce
comme le plus rigoureux depuis
trente ans, selon François Hollande
lui-même. Il faut trouver pas moins
de trente milliards d'euros manquants
pour limiter le déficit des finances
publiques à 3 % de la richesse
nationale. Et encore ce chiffre est-il
optimiste: il tient compte d'une
croissance de 0,8 % du PIB, alors
que l'Observatoire français des
conjonctures économiques (OFCE)
prédit une croissance nulle pour
2013. Auquel cas il manquera près de
40 milliards d'euros.
Le président de la République a
indiqué lors de sa rentrée télévisée
que le tiers de la somme manquante,
(10 milliards d'euros), devra être
trouvé par des économies dans les
ministères non sanctuarisés, et que
les deux-tiers restants (20 milliards)
seront produits par des hausses
d'impôts. Officiellement, les plus
pauvres et les classes moyennes ne
seront pas touchés, mais on sait déjà
que le gouvernement va maintenir le
gel du barème de l'impôt sur le
revenu, sauf sur les deux tranches les
plus basses. Seize millions de foyers
3
verront
en
conséquence
leur
imposition augmenter de 2 %, ce que
l'économiste Thomas Piketty, classé
à gauche, critique vertement: «C'est
la façon la plus hypocrite et la moins
juste d'augmenter les impôts.»
Le gel du barème de l'impôt sur le
revenu rapportera en tout cas bien
plus (1,7 milliard) que la taxation à
75 % des super-riches déclarant plus
d'un million de revenu annuel, et
dont la rentabilité est estimée à 300
millions.
Côtés impôts directs, on note encore
la création d'une nouvelle tranche à
45 % pour les revenus dépassant
150.000 euros et le retour à l'ancien
barème de l'impôt de solidarité sur la
fortune, qui avait été allégé par
Nicolas Sarkozy.
La fiscalité des revenus du capital
(intérêts, plus-values, dividendes)
sera alignée sur celle du travail, un
rapprochement
qui
avait
été
(timidement) entamé par le précédent
gouvernement.
Pour les niches fiscales, plus de
rabot, mais un mur: elles seront
plafonnées à 10.000 euros par
contribuable.
Sauf
nombreuses
exceptions. Les investissements dans
les territoires d'outre-mer, par
exemple, resteront déplafonnés. Or il
s'agit d'une loi qui bénéficie surtout
aux plus fortunés, ce qui conduit
paradoxalement à pénaliser d'abord
les niches profitant aux classes
moyennes (emplois à domicile). Un
exemple qui résume le casse-tête
budgétaire,
entre
promesses
électorales, pressions des lobbys et
réalités économiques.
Un casse-tête qui ne s'achèvera pas
vendredi, car en excluant à nouveau,
hier, toute hausse de TVA, de la
CSG, des taxes sur les retraités ainsi
que la fiscalisation du livret A, Pierre
Moscovici se prive de marge de
manœuvre en cas de panne de
croissance plus importante que
prévu.
Le budget 2013 devrait alors être
ajusté en cours d'année, avec de gros
efforts supplémentaires à la clé
Patrick FLUCKIGER
Najat Vallaud-Belkacem, porte-parole du gouvernement
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Mardi 25 Septembre 2012
ILS ONT DIT
IMPÔTS « Quelles sont les bonnes
hausses d'impôt ? La vérité, c'est qu'il
n'y a pas de bonnes hausses d'impôt,
il n'y a que de bonnes baisses de
dépenses. »
Valérie Pécresse (UMP) BUDGET
« Quand un gouvernement et un
Président s'apprêtent à adopter un
budget comme celui-là, ils ne
s'imaginent pas gagner 11 % dans les
sondages. (...) Mais nous, nous
sommes là pour être jugés sur nos
résultats, pas sur les sondages. »
Najat Vallaud-Belkacem, porte-
parole du gouvernement HORIZON
« Quelle ligne d'horizon propose
François Hollande ? Un horizon
comptable, c'est le maximum de son
imaginaire politique. Il est victime
d'une conception de la politique très
datée, très archaïque : vous avez là le
monarque républicain qui ne bouge
pas, qui de temps à autre dit deuxtrois paroles qui n'ont pas grande
conséquence. »
Jean-Luc
Mélenchon
(PdG)
VIOLENCES « Ces violences graves
doivent cesser par l'annonce et la
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mise en place rapide d'une politique
pénale claire et ferme. Il faut éviter la
spirale de la banalisation de cette
violence armée. Aujourd'hui (...) où
est l'État quand ceux qui le servent et
qui nous protègent sont en danger
tous les jours ? »
Rachida Dati (UMP), à propos des
fusillades en Ile-de-France et de
l'accident de Cannes
Mardi 25 Septembre 2012
France Politique
La périlleuse course d'obstacles de François Hollande
En quelques jours, le chef de l'Etat va devoir affronter des plans sociaux et de mauvais
chiffres du chômage. Et présenter un budget d'austérité avant les manifestations de dimanche
sur le traité européen.
L'austérité
François Hollande s'est déjà attelé à
la tâche. Son intervention sur TF1, le
9 septembre, a été - avoue un de ses
proches -« un tournant dans la forme
et sur le fond ». Ce jour-là, le ton
grave, il avait préparé les esprits à la
rigueur. Mais le chef de l'Etat n'aura
d'autre choix que de remonter au
créneau pour « vendre » à l'opinion
les 20 milliards d'euros de hausse
d'impôts de la loi de Finances,
présentée vendredi prochain en
Conseil des ministres.
« Le budget le plus difficile qu'il ait
été donné de construire de toute la
Ve République », a souligné hier, sur
RMC,
la
porte-parole
du
gouvernement,
Najat
VallaudBelkacem. « Une montagne à
gravir », dit-on à l'Elysée. Dès jeudi
soir, Jean-Marc Ayrault doit tenter de
déminer le terrain sur France 2.
François Hollande, lui, pourrait
s'exprimer le lendemain lors du
Conseil des ministres. Avant les
manifestations de la gauche radicale
contre le traité budgétaire et
l'austérité,
dimanche,
l'exécutif
entend apporter la preuve que
« l'effort de guerre » sera « juste »,
qu'il concernera surtout les plus aisés
et les grandes entreprises.
Sur fond de scepticisme quant à
l'objectif de retour aux 3 % de
déficits en 2013, il veut aussi faire la
pédagogie de la lutte contre la dette,
qualifiée par Pierre Moscovici
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d'« ennemi de la gauche ». « Un euro
de dette en plus, c'est un euro en
moins pour les hôpitaux, pour
l'éducation, pour les services
publics », a plaidé le ministre de
l'Economie. Le chef de l'Etat veut
croire que les Français sont prêts à la
rigueur si elle est équitablement
partagée. Pour montrer qu'il se serre
lui aussi la ceinture, l'Elysée a décidé
de communiquer, probablement la
semaine prochaine, sur les économies
réalisées par la présidence.
La courbe du chômage
C'est la priorité affichée par François
Hollande. Et c'est là, d'abord, qu'il
veut obtenir des résultats. Soucieux
de ne pas déprimer un peu plus le
pays, le chef de l'Etat a fait à la
télévision
une
promesse
politiquement à haut risque :
« inverser la courbe du chômage d'ici
à un an ». « Une volonté doit
s'incarner. Il faut des marqueurs.
Sinon, le président ne jouerait pas
son rôle d'entraînement », explique
un de ses proches. « Courage et
détermination », a martelé Jean-Marc
Ayrault, qui a avoué que la promesse
présidentielle sera difficile à tenir.
« On est aux antipodes des années
Jospin, où le vent était dans le dos »,
avoue l'entourage du président.
Le plan de restructuration du groupe
pharmaceutique Sanofi, qui pourrait
être annoncé aujourd'hui, et la
publication des chiffres du chômage
demain devraient donner le « la » des
prochains mois. François Hollande
mise sur les réformes structurelles
pour changer la donne. Il s'est engagé
à prendre ses responsabilités si les
partenaires sociaux ne parvenaient
pas à un accord sur la flexibilité du
marché du travail. La pilule ne
s'annonce pas facile à avaler pour
une partie des électeurs de gauche.
L'entente avec Merkel
François Hollande sait que l'avenir
économique de la France se joue
pour l'essentiel en dehors de la
France. Il a en ligne de mire le
Conseil européen des 18 et
19 octobre. Pour lui, l'Europe doit
« prendre la situation à bras-lecorps » et s'assurer que le problème
grec ne se pose plus. Il a aussi fort à
faire pour accorder ses violons avec
Angela Merkel au sujet de l'Espagne
et des banques. Conscient du
désamour entre les Français et
l'Europe, il a aussi prévu de
s'exprimer sur ce thème. Mais aucune
date n'est encore arrêtée.
L'unité de la majorité
C'est François Hollande qui l'a dit :
les couacs, « maintenant, c'est fini ».
Le problème, c'est qu'il n'a guère été
écouté. Depuis son rappel à l'ordre,
des parlementaires PS résistent
toujours contre le traité budgétaire
européen - « le plus gênant » aux
yeux de l'Elysée -, les écologistes
font des leurs - l'exécutif espère qu'ils
voteront au final en ordre dispersé -et
plusieurs ministres ont fait entendre
une musique discordante sur le
nucléaire ou le vote des étrangers.
Brouillant la ligne fixée par le
locataire de l'Elysée et mettant à mal
son autorité. François Hollande
devrait à nouveau siffler la fin de la
récréation. Probablement lors d'un
prochain Conseil des ministres. « Il y
a un cap à franchir dans la pression »,
dit son entourage.
L'impopularité
Le chef de l'Etat et son Premier
ministre
ont
multiplié
les
interventions médiatiques, affiché
leur détermination, appuyé sur
l'accélérateur. En vain dans les
sondages : la popularité des deux
hommes continue de fondre à un
rythme accéléré, plombée par la
conjoncture. L'impopularité accentue
la pression et peut compliquer les
réformes. « Il sait que son rapport à
l'opinion va être violent : tous les
indicateurs sont dans le rouge. Les
Français sont passés d'une inquiétude
généralisée
à
une
angoisse
généralisée », plaide un proche.
François Hollande lui-même a appelé
à la patience, demandant à être jugé
sur ses résultats à la fin du
quinquennat. Les députés PS doutent
de pouvoir attendre jusque-là. « On
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A07D85026F504F06912F1827E708214D4FF4C77BB29122FD7A1C81A
7
nous accordera jusqu'au printemps,
pronostique l'un d'eux. Mais pas
plus... »
PIERRE-ALAIN FURBURY,
PIERRE-ALAIN FURBURY
Diff. 140 313 ex. (source OJD)
Mardi 25 Septembre 2012
Politique
Le non des Verts au traité déchaîne ses défenseurs
Après le vote contre le pacte budgétaire d'Europe écologie-les Verts, des commentateurs
favorables au texte somment le chef de l'état de renvoyer ses ministres écologistes.
Le non prononcé, samedi, par le
conseil fédéral d'Europe écologie-les
Verts (EELV) au traité budgétaire
européen ébranle le scénario trop
bien
ficelé
d'une
ratification
parlementaire sans accroc. Après le
rappel
à
la
«
solidarité
gouvernementale » de Najat VallaudBelkacem, la porte-parole du
gouvernement, et celui de Jean-Marc
Ayrault, pour qui « la conséquence
logique de (la) démarche » d'EELV
serait rien de moins que « la sortie de
l'euro
»,
les
commentateurs
favorables au pacte budgétaire se
déchaînent. Dans son édition datée
d'aujourd'hui, l'éditorial non signé du
Monde sonne une charge d'une
violence peu habituelle dans ce
quotidien. Titré « Mettre fin au jeu de
dupes des ministres Verts », le
journal, qui faisait campagne pour le
oui au référendum de 2005, comme
la quasi-totalité des quotidiens et
magazines,
somme
François
Hollande de « tirer les conséquences
» du non au traité d'EELV, comparé
à un « groupuscule irresponsable » :
« Il (le chef de l'état) doit (sic) mettre
fin aux fonctions des deux ministres
d'EELV, Cécile Duflot et Pascal
Canfin. » Appréciation semblable
dans le Figaro, pour qui « le chef de
l'état serait bien avisé d'indiquer à ses
deux ministres écologistes la porte de
sortie » en cas de vote non d'EELV
au Parlement. Hypothèse aussitôt
démentie par Matignon. Dans un
communiqué, les services du premier
ministre ont estimé hier à propos de
ces deux ministres que « la question
de
leur
participation
au
gouvernement ne se pose pas».
La position d'EELV réjouit au
contraire les partisans du non de
gauche au traité, à l'instar des
responsables d'Attac France. Pour ses
coprésidents, Aurélie Trouvé et
Thomas Coutrot, « cette décision
confirme que les lignes bougent ».
Les deux animateurs appellent EELV
« à prendre toute sa place dans la
manifestation unitaire » du 30
septembre. Et en profitent pour lever
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8
certains malentendus : à Eva Joly,
qui a indiqué qu'elle « ne
participerait pas à la manifestation du
30 septembre à Paris » pour ne pas
mêler son non à « celui des
souverainistes ou du Front de gauche
», Aurélie Trouvé répond qu'« il
s'agit là d'un contresens : la
manifestation du 30 septembre n'est
pas une manifestation souverainiste,
de plus, elle n'appartient pas au Front
de gauche. Elle est appelée par une
coalition d'associations, de syndicats
et de partis qui travaillent déjà depuis
plusieurs mois, avec EELV, dans le
cadre du collectif d'audit citoyen de
la dette publique. ( ) C'est dans ce
cadre
collectif
que
(nous)
continuerons, après la manifestation
du 30 et après le vote du Parlement, à
construire les résistances à l'austérité
en France et en Europe ».
Sébastien Crépel
Diff. 55 629 ex. (source OJD)
Mardi 25 Septembre 2012
Politique
Les ministres Verts sauvent leur tête
Cécile Duflot a indiqué qu'elle restait au gouvernement mais a refusé de donner sa position
sur le traité.
MAJORITÉ
Halte
au
feu !
Matignon a dû jouer les démineurs,
lundi, afin d'éviter toute crise
gouvernementale dans une période
déjà agitée pour l'exécutif, alors que
sa courbe de popularité est en chute
libre (lire nos éditions de lundi) et
que
les
mauvaises
nouvelles
s'accumulent (mauvais chiffres du
chômage, plans sociaux, etc.). Pas
question pour François Hollande et
Jean-Marc Ayrault de débarquer les
deux ministres Verts, après la
décision d'Europe Écologie-Les
Verts (EELV) de s'opposer au traité
budgétaire européen, qui sera
examiné début octobre par le
Parlement. « Leur démission n'est
pas du tout à l'ordre du jour »,
coupait-on à Matignon, lundi. Même
tonalité à l'Élysée : « Cécile Duflot et
Pascal Canfin sont ministres et
militants Verts, mais ils sont avant
tout ministres ! Le vote d'EELV ne
change rien pour eux. » Fermez le
ban.
Sous pression, la ministre du
Logement, Cécile Duflot, qui était
restée muette jusqu'alors, a été
sommée de sortir de l'ambiguïté,
lundi. Contrairement à Pascal Canfin,
qui avait appelé mi-septembre à ne
pas s'opposer au traité européen,
Cécile Duflot était restée vague et en
retrait sur le sujet. Une position
difficilement tenable, alors que les
appels à la démission se sont
multipliés à droite. En contact avec
Jean-Marc Ayrault ce week-end, la
ministre a hésité sur la stratégie à
adopter. Elle a d'abord annulé lundi
matin une conférence de presse avec
Action pour le logement (son
entourage jure que ce n'est « pas lié à
l'actualité »). Avant de s'inviter
finalement au JT de France 2.
Sur le plateau, la ministre a pesté
contre « la droite », qui réclame sa
démission. Et indiqué qu'elle restait
9
au gouvernement, tant qu'elle serait
« utile ». Elle s'est ensuite livrée à un
exercice d'équilibriste, se réfugiant
derrière son « statut » de ministre
pour refuser de livrer sa « position
personnelle », « pas intéressante ».
« Vous imaginez la cacophonie si les
uns et les autres faisaient part de
leurs états d'âme, a-t-elle éludé. (...)
Ma position est très simple, être
ministre, ça veut dire s'appliquer un
principe
de
solidarité
gouvernementale. Je soutiens (donc)
le gouvernement. » Cécile Duflot n'a
pas désavoué pour autant les
écologistes, qui ont le droit de
« débattre » et de faire valoir « une
forme de liberté », tout en faisant
preuve de « responsabilité » en tant
que membres de la majorité.
Au sommet de l'État, on tente de
relativiser le vote d'EELV, qui vient
affaiblir encore le gouvernement,
déjà confronté à la fronde d'élus PS
sur le sujet. « Ce vote n'est pas une
surprise, on ne tombe pas de
l'armoire, relativise un conseiller
du premier ministre. C'est la
position des députés qui compte. On
a encore dix jours pour les
convaincre de ratifier ce traité. »
« Immaturité politique »
Reste que l'épineuse question de la
gestion de la majorité se pose ici de
manière brutale aux deux têtes de
l'exécutif. « Le problème se pose
d'abord pour Hollande, s'inquiète
un député PS. Le vrai sujet, c'est la
façon dont il va gérer les partenaires
Verts sur ce dossier européen, où il
se trouve en première ligne ! » « En
politique, il faut faire preuve de
cohérence et de cohésion, insiste le
futur numéro 2 du PS, Guillaume
Bachelay. Les formations politiques
qui appartiennent à la majorité ont
en partage le projet du président. »
« Une majorité politique, c'est
rarement un lac d'eau claire »,
relativise le député PS Christian Paul.
En public ou en privé, les socialistes
se déchaînent depuis samedi contre
leurs turbulents alliés. « Ils ont fait
preuve d'immaturité politique, tacle
le député Malek Boutih. On leur
passait ce comportement erratique et
amateur quand ils étaient une force
périphérique au pouvoir politique.
Mais ça va devenir compliqué pour
eux. Ils ne pourront pas tenir cinq
ans dans la majorité en se
comportant comme cela. » « Les
Verts sont dans la m... ! Ils doivent
arriver à faire une synthèse entre une
base gauchiste et radicale et des élus
et des responsables réformistes »,
ajoute une sénatrice PS.
Toute la journée, les responsables PS
se sont relayés pour appeler les Verts
à la « raison ». La porte-parole du
gouvernement,
Najat
VallaudBelkacem, a ouvert le feu lundi, sur
RMC, appelant Cécile Duflot et
Pascal Canfin à la « solidarité
gouvernementale ». « La cohérence,
c'est de tenir les engagements sur
lesquels François Hollande a été élu
le 6 mai dernier », a-t-elle insisté.
De son côté, le député de Seine-etMarne, Olivier Faure, a rappelé que
Duflot et Canfin avaient participé au
Conseil des ministres auquel avait été
soumis le projet de loi de ratification.
« Donc, de ce point de vue, ils ont
participé à l'adoption de ce traité »,
a-t-il conclu sur France Inter. Le
député a invité les deux ministres
écolos à « mener une action
diplomatique en direction des
leurs... » Ambiance.
Solenn de Royer
Edition : Toulouse
Mardi 25 Septembre 2012
FRANCE
GOUVERNEMENT
Les Verts restent, malgré tout
Ils restent à flot. Lundi, l'entourage de Jean-Marc Ayrault a précisé que la question de
la participation de Cécile Duflot et de Pascal Canfin au gouvernement ne se posait pas. Si
Matignon s'est senti obligé de le préciser, c'est que la question du maintien de la ministre du
Logement et du ministre délégué à la Coopération se posait après le vote samedi dernier du
conseil fédéral d'Europe Ecologie - Les Verts (EELV) contre la ratification du traité budgétaire
européen. Lundi, la pression s'est accentuée sur Duflot et Canfin. La porte-parole du
gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem, les a appelés à s'exprimer. « Il y a un principe dans le
gouvernement qui a été rappelé maintes fois d'ailleurs [...], c'est celui de solidarité
gouvernementale. Je demande à l'ensemble des membres d'EELV de faire preuve de cohérence
et de solidarité. » De façon inhabituelle, l'édito du Monde, dans son édition de mardi, appelait
à la démission des deux ministres. Tout comme la droite. Après plusieurs heures de flottement
- une conférence de presse de la ministre du Logement a même été reportée de 24 heures -,
Cécile Duflot a finalement confirmé lundi soir dans le JT de France 2 qu'elle ne démissionnerait
ni du gouvernement ni d'EELV. « Tant que je suis utile à mon travail de ministre, utile à cette
majorité, et tant que le travail que mène le gouvernement de Jean-Marc Ayrault est bon pour
notre pays, alors ma place est au sein de ce gouvernement », a-t-elle déclaré, refusant de dire
sa « position personnelle » sur le traité budgétaire européen.
ALEXANDRE SULZER
Tous droits réservés : 20 Minutes
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Lundi 24 Septembre 2012
L’enquête L'enquête
Ministres au bord de la crise budgétaire
Des noms d'oiseau, un ministre délégué au Budget plus royaliste que le roi, de profondes
remises en question : les ministres du gouvernement Ayrault sortent exsangues de deux mois
de discussions budgétaires.
En dix ans à l'Assemblée nationale,
Jérôme Cahuzac s'est construit une
réputation
de
spécialiste
des
questions financières ; en quatre mois
au ministère du Budget, il s'est fait
un nom. Ou plutôt des noms. Des
noms
d'oiseau,
« misogyne
prétentieux »
(Cécile
Duflot),
« incorrect »
(Michel
Sapin),
« cassant », « éruptif », ou des noms
plus doux entendus du côté de
l'Elysée, « rigoureux », « efficace »...
Le boxeur Cahuzac a encaissé des
coups - il voulait limiter la taxe à
75 % -, et il en a donné. Sans fléchir.
Il tient le rôle du méchant dans la
pièce gouvernementale, celui du
coupeur de crédits, mais il le tient.
Par loyauté pour François Hollande,
et par goût de la lumière aussi. Dans
le climat économique actuel, il sait
qu'un socialiste qui fait ce qu'il dit,
capable de donner corps à un
discours de rigueur, cela se
remarque. A la veille de la
présentation du projet de loi de
Finances, vendredi, Jérôme Cahuzac
est l'un des rares ministres délégués à
avoir médiatiquement émergé. Il le
goûte. Même s'il s'inquiète un peu du
portrait fait de lui : « Je n'ai pas plus
d'ennemis aujourd'hui qu'avant les
discussions budgétaires », assure-t-il.
En face, en revanche, dans les
ministères, on panse ses plaies budgétaires. Face au boxeur, il faut
trouver la bonne riposte. Et on
réfléchit à la suite. Il a pris la
lumière, il faut trouver un autre
chemin. Car la situation économique
révolutionne le métier de ministre.
Jusqu'ici, même jour, même heure de
11
septembre quasiment, la loi de
Finances était l'occasion pour chaque
titulaire de portefeuille de convoquer
la presse, de montrer combien il avait
su résister à la « forteresse » Bercy,
et de donner ainsi un aperçu de sa
puissance politique. Las. Montrer ses
muscles budgétaires disparaît des
« plans com » ministériels. La crise
économique a eu raison de ce rituel
automnal. La bataille contre la dette
met tout le monde au pain sec, ou
presque. Il faut inventer autre chose.
Mais quoi ? Tempêter, faire le dos
rond, détourner l'attention : les
nouvelles têtes de l'équipe Ayrault
tâtonnent. On n'efface pas en un jour
des années de mauvaises habitudes, à
mesurer l'importance d'un ministre à
l'aune de la progression de son
budget. On ne trouve pas facilement
les moyens de sortir du lot au
lendemain
d'une
élection
présidentielle qui impose une
certaine solidarité gouvernementale.
Officiellement, une phrase revient en
boucle : « Les discussions ont été très
fructueuses. »
En
réalité,
les
situations sont très variables. Et
livrent au passage un éclairage
instructif de chaque personnalité
gouvernementale.
« Dis-moi
comment tu as négocié ton budget, je
te dirai quel ministre tu es... »
Les malins
Marisol Touraine (Affaires sociales)
arrive à Bercy pile à l'heure, chiffres
et dossiers bien en tête. Elle anticipe
le pire. « J'étais ultra préparée, ditelle, on m'avait tellement dit que
c'était horrible. » La discussion avec
Jérôme
Cahuzac
s'engage,
« constructive », dit-elle, « utile »,
répond-il. Une heure et demie plus
tard, ils topent. Un compromis a été
trouvé. « J'ai choisi d'entrer dans la
négociation, avec l'idée de ne pas
solliciter l'arbitrage de Matignon »,
explique-t-elle. Cette stratégie du
« bon élève » a été retenue par
plusieurs membres du gouvernement,
soucieux d'amadouer le ministre
détenteur des cordons de la bourse « J'ai fait le pari qu'il serait plus rude
si je le contournais », indique
Marisol Touraine. Soucieux surtout
de s'inscrire d'emblée, aux yeux du
président de la République, dans la
liste des « ministres qui ne posent pas
de problèmes inutiles ». Nicole Bricq
(Commerce extérieur) est de ceux-là,
convaincue qu'il faut se battre pour
réduire les déficits (elle était
rapporteur du budget au Sénat), et
qu'il ne « sert jamais à rien d'aller
pleurnicher à Matignon ». L'entretien
avec le Budget, elle aussi l'a préparé
en amont, en travaillant à une
nouvelle réforme de l'agence
Ubifrance. « Moi, j'ai été réaliste, et
du coup la discussion s'est bien
déroulée », explique-t-elle. JeanYves Le Drian (Défense) a été sur la
même longueur d'onde. Il a réussi à
limiter
la
casse
sur
les
investissements industriels et s'est
voulu « réaliste » sur le reste. « On a
pris notre part de l'effort et, du coup,
les négociations se sont très bien
déroulées », indique un conseiller du
ministre. « Le climat a été agréable,
cela a duré cinq minutes », confirme
Jérôme Cahuzac, persuadé, comme
François Hollande dans la campagne,
qu'« il ne faut pas interrompre les
programmes industriels en cours ».
Etre bon élève donne quelques
avantages. La Défense s'en est
octroyé un en tout cas, celui de
communiquer en amont sur son
budget. A défaut de pouvoir
annoncer vendredi un boom de ses
crédits, le ministère a commencé à
distiller des informations dès juillet
pour préparer les esprits au gel de
certaines commandes d'équipements.
Cela s'appelle désamorcer pour
garder la main.
Les belliqueux
Dans six cas avérés en revanche, les
discussions ont bloqué. Avec Aurélie
Filippetti (Culture), Cécile Duflot
(Logement),
Vincent
Peillon
(Education nationale), Michel Sapin
(Travail), Delphine Batho (Ecologie),
Najat Vallaud-Belkacem (Droit des
femmes et porte-parolat). L'arbitrage
est remonté à Matignon. Voire à
François Hollande en personne,
même si l'Elysée et Bercy s'en
défendent. Avec Aurélie Filippetti et
Cécile Duflot, l'exercice s'est révélé
explosif.
Aujourd'hui
encore,
l'incompréhension
reste
totale.
« Aurélie Filippetti s'était fait
conseiller par Jack Lang de dire non
à Bercy et non à Matignon pour
obtenir l'arbitrage de l'Elysée »,
rapporte Jérôme Cahuzac. Quant à
« Cécile Duflot, elle m'a suggéré
d'augmenter un impôt pour financer
son budget et a refusé d'entrer dans la
discussion. Elle est très forte pour
parler de manière générale, en
apnée ». Une lecture totalement
démentie par les intéressées. « J'ai
débattu point par point, mes e-mails
en témoignent. Mais la réalité, c'est
qu'il trouvait fatigant d'avoir à
s'abaisser à passer du temps avec une
souillon comme moi », ironise la
ministre du Logement. Dans ce bras
de fer, toutes les armes ont été
bonnes. Y compris l'utilisation de la
presse, à coups de grandes interviews
ou de petits échos. Pour discréditer
ou sauver une mesure (Cécile Duflot
entendait conserver les moyens du
1 % logement) ou dénoncer les
méthodes de l'adversaire. En période
de disette budgétaire en tout cas,
mieux vaut laisser penser qu'on ne
répond pas à un diktat de Bercy, mais
qu'on est à l'offensive. Aurélie
Filippetti a annoncé il y a dix jours
dans « Le Monde » qu'elle allait
mettre fin aux grands chantiers de
l'équipe Sarkozy : musée de l'Histoire
de France, musée de la Photo, centre
d'art pariétal de Lascaux, salle
supplémentaire de la ComédieFrançaise. L'Education nationale a
beau être le grand chantier du
quinquennat, les discussions n'en ont
pas été simples pour autant. Ou
disons qu'elles ont été inexistantes.
Vincent Peillon s'est montré « très
dur »,
reconnaît-il,
avec
les
fonctionnaires
de
Bercy,
qui
voulaient revenir sur les promesses
du président. Le ministre du Budget,
lui, « était en retard ». De toute
façon, sûr de lui, Vincent Peillon ne
s'attarde pas et sollicite l'arbitrage de
Matignon. « Tout s'est bien passé »,
en conclut-il. Il ne s'est pas privé, la
semaine dernière, d'annoncer le
recrutement de 40.000 professeurs en
2013. « Il aurait obtenu davantage s'il
était entré dans la discussion avec
moi », grommelle Jérôme Cahuzac.
Sur Michel Sapin (Travail), il ne
grommelle pas, il tonne. Le ministre
du Budget a eu le sentiment qu'il
« usait de sa proximité avec le
président de la République pour
obtenir un régime dérogatoire », le
ministre du Travail a nié et l'a jugé
« discourtois ». Les deux hommes
ont fini par s'en expliquer en tête-àtête. Les murs de Bercy gardent le
secret de l'échange.
Les (vrais-faux) discrets
La majorité des ministres a choisi de
ne rien rapporter de l'exercice
budgétaire de ces dernières semaines.
« RAS, tout s'est bien passé », assure
Arnaud Montebourg (Redressement
productif). Malgré les tensions, Najat
Vallaud-Belkacem et Delphine Batho
ont choisi le silence. Pierre
Moscovici (Economie) aussi, même
si son administration est parmi celles
qui contribuent le plus à l'effort
général (entre 2.000 et 3.000
suppressions de postes). « Il n'y a que
des coups à prendre, il reste en fond
de court », analyse un ministre. « Il a
voulu laisser les mains libres à
Tous droits réservés : Les Echos
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12
Jérôme Cahuzac », relève un autre.
Comme
Arnaud
Montebourg,
Manuel Valls (Intérieur) n'a pas
choisi les chiffres pour marquer sa
différence. Il transgresse sur les
sujets de fond (sécurité, vote des
étrangers...), quitte à s'affranchir de
certaines propositions présidentielles.
Il n'hésite pas non plus à peser sur
l'organisation du Parti socialiste
(pour
imposer
Harlem
Désir
notamment) et à défier le Premier
ministre. Les crédits du ministère ne
font pas partie de sa stratégie. Parce
qu'« être responsable » fait désormais
partie des arguments que tout
ministre bien noté doit mettre en
avant. Mais aussi parce que les
budgets
« prioritaires » de la
campagne ne sont pas forcément
ceux qui le sont à l'arrivée. Comme
l'Education, l'Intérieur et la Justice
s'étaient vu promettre des emplois
dans la campagne. Mais, à l'arrivée,
leur budget global ne devrait pas
forcément être à la hausse. A
l'inverse, le budget du Travail, qui
n'avait pas été désigné comme
primordial, se voit aujourd'hui dopé
par la hausse du chômage et des
contrats aidés. L'épisode budgétaire
se termine ce faisant sur ce curieux
paradoxe. La chasse aux économies
empêche les ministres de jouer de
leur budget, même s'ils sont
« prioritaires » ; ceux qui sont
favorisés s'interdisent eux aussi de le
faire, parce que chacun comprend
que cela tient davantage à la crise
économique qu'à leur poids politique.
« Malheureusement,
quand
le
chômage augmente, il est rare que le
budget de l'emploi baisse », relève
Michel Sapin. Pour un peu, avoir un
budget en hausse serait devenu
problématique.
CECILE CORNUDET, CÉCILE
CORNUDET
Diff. 140 313 ex. (source OJD)
Edition : Montpellier
Lundi 24 Septembre 2012
ÉCONOMIE Pierre Moscovici se rend ce lundi dans les locaux de cette entreprise, basée à
Lavérune
ESIM, UN EXEMPLE AU SOMMET DE L'ÉTAT
Trente ans après avoir créé son entreprise à Lavérune, Joseph Zirah va bénéficier ce lundi de
ce qu'il appelle lui-même « une belle forme de reconnaissance ». Spécialisée dans la gestion
des flux, la société ESII dont il est le président directeur général a été choisie par le ministre
de l'Economie et des finances, Pierre Moscovici, comme cadre de son discours sur le
financement des entreprises et de la Banque publique d'investissement. « Je ne boude pas
mon plaisir, ça fait très plaisir », reconnaît-il.
Un PDG issu de l'Isim, à Montpellier
Avec ses 111 salariés, un chiffre d'affaires de 10,5 millions d'euros et une présence dans une
cinquantaine de pays, elle est l'un des poids lourds de son secteur d'activité. « Grâce à nos
logiciels, nous sommes spécialisés dans la gestion de l'accueil », reprend cet informaticien sorti
en 1974 de l'école d'ingénieur de l'Isim de Montpellier. « Pour le public, nous pouvons par
exemple permettre aux usagers de connaître à distance l'état d'affluence ou de recevoir des
informations à l'aide de codes-barres pour des besoins plus spécifiques, comme dans les
hôpitaux.
Les collectivités ont la possibilité de répondre aux besoins des usagers. » L'activité de
l'entreprise est tournée à 60 % vers le privé. L'outil d'aide à la décision, fonctionne avec
l'augmentation du flux pour les prises de décision. Gérer par exemple le nombre de vendeurs
en fonction des besoins. Avec un seul critère dans le secteur privé : « le retour sur
investissement grâce à une meilleure gestion des ressources humaines. »
J. Zirah à d. et son associé J.-P. Richard. TROIS MINISTRES À MONTPELLIER
Semaine ministérielle pour Montpellier ! Ce lundi, Christiane Taubira (ministre de la
Justice), puis Pierre Moscovici (ministre de l'Economie et des Finances) sont sur
place. Jeudi, ce sera au tour de Najat Vallaud-Belkacem (ministre des Droits des
femmes).
JÉRÔME DIESNIS
Tous droits réservés : 20 Minutes
1B74B5EC6430FA04A1F31517160261624C64647A424F273772AE645
13
Edition : Creuse
Lundi 24 Septembre 2012
L''ECHO FRANCE
POLITIQUE
Le désamour pointe dans les sondages
Le désenchantement s'est brutalement accentué en cette rentrée à l'égard du président
François Hollande, désormais confronté à une opinion mécontente, sans pour autant que son
image personnelle ne soit dégradée.
C'est un peu une nouvelle version du
«Je t'aime, moi non plus». Une
enquête de l'Ifop pour le Journal du
dimanche (JDD) publiée ce week-end
a confirmé l'ampleur du dévissage
présidentiel dans l'opinion des
Français, déjà mesuré par d'autres
études publiées au début de la
semaine écoulée et mettant en
évidence de fortes attentes de
changements profonds et rapides.
C'est la première fois dans une
enquête Ifop sur François Hollande
que le différentiel entre les opinions
positives et négatives est négatif.
L'entretien télévisé de M. Hollande
sur TF1 le 9 septembre, censé
redonner confiance aux Français,
n'aurait donc pas permis de rétablir le
lien avec le chef de l'Etat qui avait
commencé à se dis- tendre pendant
l'été.
En
déplacement
samedi
en
Allemagne, au côté d'Angela Merkel,
François Hollande a misé sur le
temps pour faire ses preuves,
demandant «à être jugé sur les
résultats» au terme de son
quinquennat. «Au bout de quatre
mois, tirer un bilan collectif et
personnel n'a absolument aucun
sens», a insisté dimanche le ministre
de
l'Intérieur,
Manuel
Valls.
Vendredi soir, à Limoges, Najat
Vallaud Belkacem avait fait passer le
14
même message devant les militants
socialistes : «Il faut distinguer ce que
disent les Français et ce qu'avancent
les observateurs. Les premiers
témoignent de leur impatience et de
leur inquiétude car la crise dure
depuis 2008. Les seconds ont gardé
le logiciel de l'ère Sarkozy où il y
avait trois lois par jour mais elles
n'étaient jamais appliquées. Nous
n'avons pas le même rythme. Nous
travaillons pour l'avenir. Ça va
déboucher vite avec les emplois
d'avenir, les contrats de génération
qui seront des solutions pour des
milliers de jeunes en situation de
chômage».
En septembre en tout cas, François
Hollande connaît l'une des plus fortes
baisses de popularité de la Ve
République. Selon l'Ifop, 56 % des
sondés sont mécontents de lui (dont
22 % «très mécontents»), soit 11
points de moins qu'au mois d'août,
seuls 43 % se déclarant satisfaits
(dont 5 % «très satisfaits»).
«Seuls Charles de Gaulle, en juin
1962, après les accords d'Evian»,
mettant fin à la guerre d'Algérie, «et
Jacques Chirac, en juin 2005, après
l'échec du référendum sur le traité
constitutionnel européen», ont fait
pire, selon Frédéric Dabi, directeur
du pôle Opinion de l'Ifop.
L'étude de l'Ifop, menée sur une
période inhabituellement longue (du
13 au 21 septembre), n'est qu'une
confirmation puisqu'elle donne des
résultats très proches de ceux donnés
lundi par BVA, pour qui 53 % des
personnes interrogées ont désormais
une «mauvaise» opinion de François
Hollande, et 46 % une «bonne».
BVA avait mesuré une chute de 15
points de popularité, mais sur trois
mois (juin-septembre).
C'est la première fois dans une
enquête Ifop sur François Hollande
que le différentiel entre les opinions
positives et négatives est négatif, ce
que M. Dabi qualifie de «tournant».
Mais c'était déjà le cas dans la quasitotalité des études publiées depuis la
rentrée qui, par ailleurs, placent
toutes le chef de l'Etat sous la barre
des 50 % de popularité.
La cote du Premier ministre JeanMarc Ayrault dégringole elle aussi,
mais moins fortement : il perd sept
points, mais une majorité de 50 %
reste satisfaite de son action, même si
les mécontents (46 %) sont de plus
en plus nombreux.
Le politologue Brice Teinturier,
directeur général adjoint d'Ipsos, voit
trois causes majeures dans le
désamour d'une partie de l'opinion, y
compris à gauche, pour le président :
les Français s'attendent à «une crise
durable, d'au moins deux ans», et
«une hausse effective de la fiscalité»
qui va peser sur le pouvoir d'achat.
Toutes choses que le chef de l'Etat
lui-même a laissé prévoir sur TF1.
S'y ajouterait la question du droit de
vote des étrangers, qui «ne fait pas
l'unanimité» dans l'électorat de
gauche, sans compter que celui de
droite y est farouchement hostile.
Pour Frédéric Dabi, c'est «un
désenchantement» qui prévaut, plutôt
qu'une hostilité, les Français ayant au
moins en partie intégré la donne
économique. Dans les interviewes
des sondés, ce qui ressort «c'est la
crise, un sentiment d'écrasement,
avec deux axes : le chômage et
surtout l'idée que tout augmente»,
affirme-t-il dans le JDD.
Les politologues s'accordent à penser
Tous droits réservés : L'Echo
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qu'il n'y a pas pour le moment de
divorce entre le président et les
Français : son image personnelle
reste «positive», selon M. Dabi.
Dimanche 23 Septembre 2012
Page deux
Croisade bordelaise contre les mini-miss
La Gironde n'aimerait-elle pas les
concours de mini-miss ? Entre juin et
septembre, deux concours - un défilé
de fillettes en " robe de princesse " ont
été
organisés
dans
le
département. Le premier, à Mios, sur
le bassin d'Arcachon, a été annulé
sous la pression de candidats, surtout
de candidates, de gauche aux
élections législatives et du planning
familial de la Gironde (MFPF).
Lancé depuis un an et demi dans un
tour de France, le concours a déjà
sélectionné plusieurs " graines de
miss " dans d'autres régions. Sans
vague ni stress. Il reste quatre régions
dans le sud de la France dont
Bordeaux avant la finale en
décembre, en Alsace. La finaliste
gagnera une croisière en famille avec
escales notamment à Saint-Tropez et
à Palma de Majorque.
Un concours régional de " Graines de
miss ", programmé dimanche 23
septembre dans un music-hall
bordelais, a de nouveau fait monter
au créneau le mouvement féministe
girondin sensible à ces questions de
stéréotypes sexistes. Les vingt-trois
fillettes sélectionnées entre 6 et 13
ans doivent défiler une fois en " robe
de princesse ", une autre " en tenue
de
mode
personnelle
".
L'organisatrice, Maud Chevallier,
dont la société est installée à côté de
Strasbourg, est formelle : " Nous
refusons talons hauts, maquillage,
maillot de bain, et on interdit toute
tenue provocante. Nous disons aussi
aux mamans que ça n'est pas un
concours de beauté, et on ne
sélectionne pas sur le physique. Les
premières arrivées sont les premières
inscrites. " " Vision stéréotypée "
" Ce type de concours participe à
l'hypersexualisation et à une vision
stéréotypée des petites filles qui se
construit principalement sur leur
apparence et la séduction, tempête
Nicole Blet, la présidente du MFPF
de Gironde. Les médias et la pub en
sont remplis. Stop. Ça suffit. " La
gérante du comité d'organisation ne
comprend pas : " C'est une manière
de rigoler et de partager une
passion, de donner un peu de féerie
dans un monde de brutes. "
Récemment, la politique s'en est
mêlée : les deux nouveaux députés
socialistes de Bordeaux, Sandrine
Doucet
et
Vincent
Feltesse,
prétendant non avoué à la mairie de
Bordeaux en 2014, ont écrit une
lettre ouverte critiquant ces " enfants
qui deviennent objets de séduction,
Tous droits réservés : Le Monde
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16
évalués par des adultes, avec une
perte totale de leur innocence ". Ils
demandent au maire d' " empêcher ce
concours " et aux ministres des droits
des femmes et de la famille d' "
interdire la promotion d'images
sexualisées d'enfants " et ce " type de
concours ".
Le maire UMP, Alain Juppé, est resté
placide : il s'agit d'une société privée
dans un lieu privé, même si " à titre
personnel et en tant que parent, - il
est - très sensible aux arguments du
Planning familial ", a-t-il déclaré à
l'AFP.
De son côté, le ministère de Najat
Vallaud-Belkacem travaille avec
l'Autorité de régulation de la
publicité et le CSA sur le sujet des
jeunes filles dans la publicité. Le 24
octobre, le comité interministériel
des droits des femmes doit aborder la
lutte contre les stéréotypes de genre.
Mais pas de loi à l'horizon.
Claudia
Courtois
correspondante)
(Bordeaux,
Diff. 367 153 ex. (source OJD)
Edition : INFORMATIONS_GENERALES
Dimanche 23 Septembre 2012
ACTUALITE
La phrase
“ Nous avons été trop timides face au sexisme, face au
machisme banal... ”
La ministre des droits des femmes et
porte-parole du gouvernement, Najat
Vallaud-Belkacem,
participait
samedi à une rencontre de militants
et sympathisants socialistes près de
Poitiers. « Nous n’acceptons plus les
violences sexistes, nous n’acceptons
plus le machisme banal, qu’on
rencontre au quotidien y compris à
l’Assemblée nationale quand on voit
une ministre en robe se faire siffler
par certains membres... », a-t-elle
Tous droits réservés : La Nouvelle République Centre-Ouest
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déclaré en évoquant sa mission.
Diff. 231 411 ex. (source OJD)
Edition : VIENNE
Dimanche 23 Septembre 2012
ACTUALITE
Najat Vallaud-Belkacem : “ Il faut passer dans le dur ”
La ministre des Droits des femmes a rencontré samedi plus de deux cents militants et
sympathisants socialistes réunis à Mignaloux-Beauvoir.
Najat Vallaud-Belkacem, ministre des Droits des femmes et porte-parole du gouvernement, a participé samedi à
l’université de rentrée de la 2circonscription de la Vienne et de sa députée socialiste Catherine Coutelle, présidente de la
délégation de l’Assemblée nationale aux droits des femmes.
dans l’agitation, la caricature, nous l’égalité professionnelle femmeDevant plus de deux cents militants n’annonçons pas trois projets de loi homme est un grand chantier : « On
et sympathisants réunis à Mignaloux- par jour, quinze réformes par est loin du compte dans tous les
Beauvoir, avant d’évoquer l’actualité semaine, parce que nous prenons le domaines, il faut passer dans le
des droits des femmes, la ministre est temps de la réflexion, de la concret des choses, dans le dur »,
revenue sur les mesures urgentes construction (....) pour apporter des notamment
en
s’assurant
de
mises en œuvre depuis trois mois réponses en profondeur et pas des l’effectivité des lois déjà existantes.
pour « faire prendre conscience du paillettes. »
La salle l’a également beaucoup
chemin parcouru depuis l’élection de Sa visite à Poitiers a été aussi applaudie lorsqu’elle a insisté sur la
François Hollande ».
l’occasion pour elle de saluer les nécessité d’agir sur la parité hommeElle a tenu à répondre à certains, en expérimentations réalisées dans la femme en politique, ainsi que sur le
particulier à droite, qui critiquent région sur le terrain de l’égalité cumul des mandats : « Il va falloir à
l’immobilisme du gouvernement professionnelle entre les femmes et un moment donné être beaucoup plus
actuel et du président de la les hommes, de la liberté des femmes ferme avec les partis politiques et ne
République
de disposer de leur corps à travers le pas se contenter de pénalités
pass contraception... « J’ai participé financières. Comptez sur nous pour
On a aujourd’hui une ministre de pendant cinq ans à la délégation sous les augmenter, pour faire en sorte que
plein droit ”
le précédent mandat, témoigne pour ceux qui vraiment ne font aucun
« Cela conforte ce que nous avons Catherine Coutelle. Mais là, tout a effort, ils ne reçoivent plus de
toujours dénoncé, c’est que pour changé. On a une interlocutrice, une subventions publiques. »
l’ancienne majorité, l’agitation faisait ministre de plein droit, le travail se
office de politique. C’est vrai fait tout à fait différemment. »
Philippe Bruyère
qu’aujourd’hui, nous ne sommes pas Pour
Najat
Vallaud-Belkacem,
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La ministre des Droits des femmes Najat Vallaud-Belkacem
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Dimanche 23 Septembre 2012
INSTANTANÉS
Les indiscrets
Najat Vallaud-Belkacem cherche des banquières
À Bercy, on ricane de voir la ministre des Droits des femmes bloquer le projet de loi sur la
Banque publique d'investissement. Najat Vallaud-Belkacem doit vérifier qu'il respecte la parité.
Les équipes de Pierre Moscovici s'impatientent alors que le texte doit être envoyé au Conseil
d'État cette semaine.
Tous droits réservés : LE JOURNAL DU DIMANCHE
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Dimanche 23 Septembre 2012
INSTANTANÉS
Les indiscrets
Les consignes de Ségolène
Elle veut que ses amis soient exemplaires. Ségolène Royal a donné instruction aux
ministres qui lui sont proches, comme Guillaume Garot, Dominique Bertinotti,
Delphine Batho et Najat Vallaud-Belkacem, de « jouer collectif, les ministres ne
doivent pas jouer leur propre carte ».
Tous droits réservés : LE JOURNAL DU DIMANCHE
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Edition : Creuse
Samedi 22 Septembre 2012
Faits_Divers_Limousin_Mt
La ministre évite le syndicat des prostituées
La ministre des Droits des Femmes et
porte-parole du gouvernement, Najat
Vallaud-Belkacem, était l'invitée des
socialistes limougeauds, hier soir.
Les membres du Syndicat du travail
sexuel ont tenté de la rencontrer. En
vain.
Après Cahors, où elle a rencontré des
militants lotois, et Poitiers où elle
doit faire étape aujourd'hui, Najat
Vallaud-Belkacem était hier soir à
Limoges, invitée d'honneur du repas
des socialistes, un rendez-vous
annuel semblable à la Fête de la Rose
dans d'autres départements.
La porte-parole du gouvernement a
profité de l'occasion pour rencontrer
les élus et militants socialistes du
département. Près de mille trois cents
personnes étaient invitées à ce dîner
organisé au Parc des expositions de
Limoges.
En revanche, la ministre a évité une
rencontre improvisée avec des
membres du Syndicat du travail
sexuel (Strass) et, bien entourée, une
sortie discrète lui a été aménagée.
L'un de ses conseillers a tout de
même reçu la délégation. Pour
autant, Najat Vallaud-Belkacem,
dont l'ambition affichée est d'abolir la
prostitution en France, n'a pas éludé
les questions face aux journalistes.
« La prostitution est un problème
complexe qu'on ne peut pas évoquer
complètement en quelques minutes.
L'interdiction du racolage passif était
une mauvaise réponse et nous allons
supprimer ce délit, mais nous
envisageons surtout le sujet de la
prostitution d'une manière plus
globale, avec une réflexion à laquelle
Tous droits réservés : La Montagne
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nous associerons tous les acteurs.
Nous devons accompagner et aider
pour leur l'insertion toutes celles et
tous ceux qui souffrent de leur
condition et, souvent, sont victimes
de réseaux. »
Najat Vallaud-Belkacem a des
projets. En attendant, hier, toute à
son rôle de porte-parole du
gouvernement, elle a noté avec
plaisir la présence de militants et
d'élus du Front de gauche, dont le
responsable de la Fédération
départementale du PCF, Francis
Dauliac.
Marcel Oudot
Edition : VIENNE
Samedi 22 Septembre 2012
VIENNE actualité
“ Ma mission : agir sur les mentalités ”
Najat Vallaud-Belkacem, ministre aux Droits des femmes et porte-parole du gouvernement,
participe à l’université de rentrée de Catherine Coutelle ce matin à Mignaloux-Beauvoir.
Interview.
Comment, en tant que ministre, faire
avancer les droits des femmes
en France ?
Notre génération a une responsabilité
historique en la matière. Nos aînées
s’étaient battues pour les droits
civiques des femmes. Nos mères se
sont battues pour les droits
économiques et sociaux. Nous, il
nous reste à réaliser l’égalité réelle,
dans toutes les institutions de la
société, dans tous les mondes. Bien
sûr que le gouvernement et le
parlement peuvent faire beaucoup
mais ça ne suffit pas pour construire
cette égalité réelle partout. Pour cela,
il faut agir sur les mentalités. C’est
ma mission.
Cela ne passe pas nécessairement par
la loi...
On a fait beaucoup de lois ces
quarante dernières années et on voit
que ça n’a pas résorbé toutes les
inégalités. Moi, je travaille sur
l’effectivité des lois. Pour leur mise
en œuvre concrète.
De quelle manière travaillez-vous
avec la députée Catherine Coutelle
qui préside la délégation aux droits
des femmes à l’Assemblée ?
C’est quelqu’un qui prend le temps
de la réflexion et de l’écoute avec qui
j’ai plaisir à travailler. Notamment
dernièrement
au
moment
de
l’adoption de la loi sur le
harcèlement sexuel. En lui rendant
23
visite, je suis aussi heureuse de venir
dans la région de Ségolène Royal qui
a fait beaucoup en matière de droits
des femmes.
L’opinion publique s’émeut du
machisme
Ségolène Royal estime avoir pris
plus de coups que d’autres parce
qu’elle était une femme...
Je crois que c’est vrai. Il y a dans le
monde politique une forme de
traitement différencié des femmes et
des hommes politiques. Elle a
beaucoup pâti de cela parce que ça
s’est très vite transformé en procès en
illégitimité ou en incompétence que
l’on fait rarement à un homme.
Edith Cresson qui a passé dix mois à
Matignon a dit que les machos du PS
avaient eu sa peau. Les choses ontelles évolué ?
Elles ont quand même évolué parce
que le Parti socialiste a fini par
adopter la parité. Quand vous voyez
les députés à l’Assemblée, c’est assez
frappant de voir la différence entre
les bancs de la gauche et les bancs de
la droite. Je suis plutôt optimiste.
L’opinion
publique
s’émeut
maintenant du machisme. Regardez
ce qui s’est passé sur les réseaux
sociaux quand Cécile Duflot a été
sifflée à l’Assemblée.
On a dit de Jean-Marc Ayrault qu’il
était en voie de « cressonisation » cet
été. La preuve que le « bashing »
n’est pas réservé aux femmes.
Ce n’est surtout jamais agréable
d’avoir une série d’articles et de
couvertures
négatifs.
Les
observateurs qui les ont rédigés sont
restés à l’ère Sarkozy qui était faite
d’agitation et d’activisme législatif
totalement contreproductif. Nous
avons mis en place un nouveau
logiciel pour préparer des réformes
dans la concertation et il faut du
temps aux observateurs pour s’y
adapter.
François Hollande a parlé de « cure
de désintoxication ». Vous étiez
pourtant à Cahors vendredi pour une
rencontre
de
la
porte-parole
forcément médiatique...
J’organise une fois par mois une
rencontre décentralisée avec des
habitants dans des lieux où la
politique ne va pas facilement. J’y
expose les politiques conduites par le
gouvernement mais je suis aussi dans
un rapport d’échange.
Et ce n’est pas qu’un coup de com’ ?
Franchement, entre nous, il serait
plus facile de ne pas le faire parce
que c’est un exercice sans filet. Cette
présence sur le terrain, à l’écoute, est
un besoin pour moi et je crois que ça
répond à une attente des Français.
Propos recueillis par Baptiste Bize
Najat Vallaud-Belkacem : « Je suis plutôt optimiste. »
Tous droits réservés : La Nouvelle République Centre-Ouest
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Edition : Lot
Samedi 22 Septembre 2012
« J'ai pris un grand plaisir »
Le
troisième
rendez-vous
de
l'opération « Porte à porte, les
rencontres de la porte-parole » s'est
déroulé hier dans le Lot. Najat
Vallaud-Belkacem en a rappelé
l'esprit. « J'ai demandé à me déplacer
une fois par mois territoire par
territoire,
pour
écouter
vos
revendications, vos demandes »,
indique-t-elle dans un sourire. Après
des échanges à Figeac, la ministre a
répondu aux diverses interrogations
des Lotois, à l'espace ClémentMarot. Elle s'est attachée à rappeler
son chantier numéro un : l'égalité.
Concernant le gaz de schiste, à la
question posée sur le permis de
Cahors, elle répond « Le président de
la République l'a bien dit, aucun
permis ne sera accordé. Le projet de
Cahors est bel et bien gelé». À
propos du rythme scolaire, et des
inquiétudes que cela suscite dans un
département rural, elle s'est montrée
rassurante.
« Soyez assurés que sur la question
des rythmes scolaires, l'ensemble du
gouvernement est mobilisé pour que
ça ne porte pas préjudice aux
familles». « Nous avons des
transports ferroviaires mis à mal. Une
coupe sombre se dessine sous
Gourdon. Que pouvez-vous nous en
dire ? », questionne une élue
« Sur la SNCF, je n'ai pas de réponse
précise. Je sais que la LGV ne se fera
pas. Naturellement je vais faire
remonter cela au gouvernement ». Au
sujet de l'emploi, le contrat de
génération prévoit 500 000 emplois
d'ici la fin du quinquennat ajoute-telle. « Ce contrat vaut pour les
artisans. Dans le Lot, 5 % des
artisans ont moins de 30 ans »,
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observe-t-elle.
La
couverture
numérique haut -débit, assure-t-elle
sera partout sur le territoire d'ici une
dizaine d'années. Autre sujet abordé :
la santé. « J'ai noté qu'il y avait un
moment de crise avec l'hôpital de
Figeac, où les journées de travail
atteignent parfois 12 heures, des
suppressions de postes vont encore
alourdir la charge. En 2013, une
grande loi sur l'accès aux soins sera
gravée dans le marbre, avec
notamment la création d'antennes du
SMUR ». À la fin des échanges,
Nadia Vallaud-Belkacem a confié
avoir pris grand plaisir à ces
rencontres.
Marielle Merly
Edition : Lot
Samedi 22 Septembre 2012
En marge de la visite
Quand la ministre parle aux agricultrices
Hier matin, les agricultrices du Lot
étaient nombreuses, sur l'exploitation
de Léonce Falguières et de son mari,
à Théminettes, pour accueillir Najat
Vallaud-Belkacem. La ministre des
Droits des femmes et porte-parole du
gouvernement, après une visite de
l'exploitation et une caresse à l'une
des 80 vaches limousines, engageait
un dialogue constructif.
« Mon monde est plus celui de la
ferme que celui de la capitale. Mon
collègue, Stéphane Le Foll, ministre
de l'Agriculture, a bien noté que
j'étais de passage dans le Lot. Il s'est
d'ailleurs engagé à venir rapidement
à votre rencontre. Faites nous passer
vos messages », a mis en confiance la
ministre.
Comme Léonce Falguières, Karen
Serres, présidente de la commission
des agricultrices de la FNSEA, a
répété : « Nous voulons aller vers
l'égalité du droit des femmes et des
hommes. Nous représentons plus de
30 % de la profession. Il y a la
situation économique, mais aussi le
sentiment de ne pas compter ».
Chiffres en main, Marie-Chantal,
agricultrice, témoignait : « Nous
avons une exploitation ovine de 187
ha, avec mon mari. Ma part n'est pas
comptée dans les primes reçues.
Nous touchons donc 7 200 €, alors
que nous aurions le double si c'était
avec un frère que mon mari gérait
l'exploitation ». « C'est un combat
légitime et réalisable financièrement,
sans grever le budget de l'État »,
martelait Karen Serres.
Car du statut d'EARL au statut de
GAEC, plus favorable au couple
exploitant, il y a des critères,
nombreux, comme l'augmentation
des surfaces exploitées. « Nous
n'avons pas un exemple dans le Lot
de quelqu'un qui y est parvenu. Il y a
trop d'obstacles ».
Le rôle de maman, la représentativité
dans les instances, la protection
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maladie et accident, les congés et
remplacements,
les
zones
géographiques défavorisées : un
enjeu crucial pour le Lot, ou encore
les retraites... De tout ceci il fut
question, avec pour unique constat
d'une agricultrice à l'autre : « Un
système
qui
les
pénalise
systématiquement et qui les pousse à
faire comme elles peuvent, à se
débrouiller », ont-elles dit à Najat
Vallaud-Belkacem qui les a rassurées
sur « la volonté du président de La
République de faire de l'agriculture et
de l'agroalimentaire un secteur de
croissance prioritaire », admettant
que « leurs requêtes étaient tout à fait
légitimes et que le gouvernement y
travaillait ». La ministre a ensuite
rencontré les jeunes du lycée agricole
de LaVinadie, à Figeac.
Laëtitia Bertoni
Edition : Aveyron-Decazeville, Lot
Samedi 22 Septembre 2012
Centre hospitalier
La semaine de toutes les rencontres pour les grévistes
De commission médicale en conseil
technique d'établissement, d'entrevue
sociale avec Martin Malvy, au
conseil de surveillance, jusqu'à la
rencontre hier matin, avec le
conseiller particulier de la ministre
des Droits des femmes, Najat
Vallaud-Belkacem, la semaine aura
été un vrai marathon pour les
grévistes du centre hospitalier et
leurs représentants.
Dans
le
même
temps,
ils
maintenaient leur piquet de grève
dans la cour d'honneur de l'hôpital,
de jour comme de nuit. La semaine
s'achève et le week-end commence
sur le même rythme. Puisque ce
samedi
midi,
les
grévistes
accueilleront la population pour un
pique-nique sur l'herbe, dans les
Jardins de l'hôpital, à 12 heures.
Le front de Gauche qui a soutenu au
quotidien leur combat « contre les
suppressions d'emplois et contre une
aggravation des conditions de travail
inquiétante, tant pour le personnel
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que pour les malades », dénonce la
politique budgétaire du pays,
rappelant « un service public n'a pas
à dégager d'excédent financier mais à
rendre le meilleur service aux
usagers, une volonté incompatible
avec le diktat d'équilibre budgétaire
exigé par l'Europe ».
Edition : Lot
Samedi 22 Septembre 2012
Interpellée par la prostituée
En marge de l'opération porte à porte
à l'espace Clément-Marot de Cahors,
Najat Vallaud-Belkacem a tenu à
s'entretenir avec Nathalie BordesPrevost, présidente de l'association
pour les droits, la reconnaissance et
la protection des prostituées et
prostituées.
« Elle m'a écouté, c'est une femme
qui a un grand cœur », confie
Nathalie Bordes -Prevost après
l'entretien. « Je lui ai exposé mes
revendications, ainsi que mes projets.
On va faire une maison du sexe en
Dordogne, sous une formule de
colocation avec des péripatétitiennes
et péripatétitiens, avec chacun son
numéro d'URSAFF » indique-t-elle.
demandé de lui envoyer un courrier
pour lui raconter comment elle en
était arrivée là.
« Je lui ai demandé qu'il y ait plus
d'opération coup de poings pour
arrêter les maquereaux. Sous couvert
de la loi 1901, ils font venir des filles
de l'Est, ils engraissent des
communes. J'ai évoqué l'absurdité de
la loi sur le racolage passif. La
prostitutuion en France est légale
puisqu'on peut s'inscrire à l'URSSAF,
il y a une incohérence ».
Nathalie Bordes -Prevost travaille
actuellement avec la journaliste
Mireille Dumas sur un documentaire
sur la prostitution. Il sera diffusé sur
France 3 en début de soirée avant la
fin de l'année.
Suite à l'entretien, la ministre lui a
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Edition : Lot
Samedi 22 Septembre 2012
Des retraites sous le seuil de pauvreté
C'est par un témoignage touchant que
l'hôte du jour a accueilli Najat
Vallaud-Belkacem, hier, dans sa
ferme de Théminettes. Parlant de ses
espoirs, Léonce Falguières, 50 ans,
expliquait : « J'ai repris l'exploitation
familiale à Théminettes, à la suite de
mes parents, avec mon mari Bernard.
Je voudrai avoir un revenu décent
pour vivre de mon travail et avoir
une retraite qui représente une vie de
travail ». Dans ses pas, sa mère,
retraitée depuis 2004. « Nous avons
dû revoir notre diversification
agricole,
moderniser
notre
exploitation. Cela représente de
l'argent et beaucoup de travail. Je
touche 520 € de retraite, toute une
carrière agricole, et 110 € pour les 3
années où j'étais salariée d'un atelier
de couture. Mon mari lui a 780 €.
Aujourd'hui, on donne encore la
main aux enfants, car ils ne sont que
tous les deux sur la ferme ».
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Et Najat Vallaud-Belkacem de
reconnaître : « C'est insupportable de
voir le niveau de vos retraites, c'est
un vrai sujet social dont va s'emparer
le président Hollande ».
Edition : Limoges, Haute-Vienne
Samedi 22 Septembre 2012
Une_Haute_Vienne_Popu LIMOGES
Najat Vallaud-Belkacem et 1.300 convives
La ministre des Droits des Femmes,
porte-parole du gouvernement, était
l'invitée de la fédération socialiste,
hier soir.
Entre Cahors, où elle a rencontré des
militants lotois, et Poitiers où elle
doit faire étape aujourd'hui, Najat
Vallaud-Belkacem était hier soir à
Limoges, invitée d'honneur du repas
des socialistes, un rendez-vous
annuel « dont la formule fonctionne
au mieux, à l'image de la Fête de la
Rose dans d'autres départements » se
réjouissait le premier secrétaire
fédéral, Laurent Lafaye. Au menu
des quelque 1.300 convives et pour
une somme modique (16 ?) : marbré
de foie gras aux figues, filet de
canette sauce aux girolles, verrine de
speculoos,
mascarpone
à
la
châtaigne, préparé sur place par un
traiteur feytiacois.
En revanche, la ministre a dû juger
trop
indigeste
une
rencontre
improvisée avec des membres du
Syndicat du travail sexuel (Strass) et
on lui a ménagé une entrée discrète
qui a surpris même les journalistes.
Pour
autant,
Najat
VallaudBelkacem, dont l'ambition affichée
est d'abolir la prostitution en France,
n'a pas éludé les questions sur ce
sujet, même si c'est un de ses
conseillers qui a reçu la délégation.
« La prostitution est un problème
complexe qu'on ne peut pas évoquer
complètement en quelques minutes.
L'interdiction du racolage passif était
une mauvaise réponse et nous allons
supprimer ce délit, mais nous
envisageons surtout le sujet de la
prostitution d'une manière plus
globale, avec une réflexion à laquelle
nous associerons tous les acteurs.
Nous devons accompagner et aider à
l'insertion toutes celles et tous ceux
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qui souffrent de leur condition, et
souvent sont victimes de réseaux. »
Avant de rejoindre le pavillon de
Buxerolles pour le repas, la porteparole du gouvernement a noté avec
plaisir la présence de militants et
d'élus du Front de gauche, dont le
responsable
de
la
fédération
départementale du PCF, Francis
Dauliac.
« L'impatience
et
l'inquiétude
manifestées
par
quelques-uns après nos succès du
printemps découlent, assurait Najat
Vallaud-Belkacem, de ce qu'ils ont
conservé le logiciel de l'ère Sarkozy
et le rythme effréné de règlements et
de lois qui ne sont même pas
appliqués. »
Marcel Oudot
Edition : MAG
Samedi 22 Septembre 2012
FRANCE-MONDE
Polémiques sur le mariage
La question du “mariage pour tous”
enflamme les esprits.
D’un côté, l’Elysée veut une loi pour
modifier le code civil : le mariage ne
sera plus réservé aux hétérosexuels.
De l’autre, les tenants du mariage
traditionnel évoquent le “droit de
l’enfant à avoir un père et une
mère”. Ils disent aussi : “aucune
civilisation n’a jamais imaginé que le
mariage
corresponde
à
l’homosexualité.”
Entre les deux : le “lobby lesbien,
gay, bi et trans (LGBT)”, qui s’en
prend à l’Eglise catholique au nom
des homosexuels.
En effet, si le projet de réforme du
mariage est contesté par 35 % des
Français, au-delà des milieux
catholiques, ceux qui se font entendre
contre ce projet sont les évêques.
D’où les polémiques à leur sujet.
Après l’affaire de la prière du 15
août, reprochée par le LGBT au
cardinal André Vingt-Trois, voici
l’affaire de l’interview du cardinal
Philippe Barbarin, accusé d’avoir
parlé en “homophobe”. “Il a pété les
plombs”, affirme le maire de Paris
Bertrand Delanoë. Mais Najat
Vallaud-Belkacem, porte-parole du
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gouvernement, défend le prélat : “Le
cardinal a évoqué des règles qui
régissent la vie en société, comme
l’interdiction de l’inceste, de la
polygamie, expliquant que si l’une
d’entre elles tombait alors c’était la
porte ouverte à faire tomber toutes
les autres. Mais, en aucun cas, le
cardinal n’a voulu dire, comme
certains l’ont prétendu, que les
couples homosexuels se prêteraient
plus à la polygamie ou à l’inceste
que les autres.”
Samedi 22 Septembre 2012
Evénement
Pourquoi il faut défendre le droit au blasphème contre...
Les fanatiques
Un film anti-islam qui met en fureur des salafistes, paradant place de la Concorde ; des
caricatures de « Charlie Hebdo », dénoncées comme provocatrices... C'est la liberté
d'expression qui est menacée.
Cela fermente en France, sera ce du
vin ou du vinaigre ? » s'amusait, il y
a plus de deux siècles, le philosophe
allemand Lichtenberg. L'aphorisme
est toujours d'actualité, si l'on en juge
par la tournure prise avec ces ébats,
plutôt que ces débats autour d'un film
inepte et d'une poignée de caricatures
plutôt réussies et, plus largement, par
la crispation identitaire de nos
religieux de toutes obédiences.
Résumons. 1. Un film grossier qui
n'est distribué nulle part et dont on ne
peut capter que des bribes sur
Internet enflamme des esprits et fait
surgir sur le pavé parisien quelques
dizaines d'excités salafistes et
assimilés. 2. On apprend, au passage,
qu'une fondation iranienne augmente
la prime pour l'assassinat de Salman
Rushdie qui publie en ce moment, en
France, un livre de Mémoires sur sa
fatwa (1). 3. Fidèle à sa tradition de
poil à gratter des intégrismes, Charlie
Hebdo publie un numéro contenant
des dessins caricaturant Mahomet.
Et, une nouvelle fois, la publication
de l'hebdo satirique agit comme un
révélateur au sens chimique du
terme. Les réactions qui s'enchaînent
ont pour conséquence directe de
remettre en question un droit aussi
ancien que la démocratie en France :
le droit au blasphème.
On sait bien qu'il existe de plus en
plus de temples dont les gardiens
sourcilleux ne tolèrent pas le plus
petit dissentiment, mettant en
permanence à l'index l'irrévérence et
le sarcasme. Gare aux chevaliers de
32
la Barre qui refusent de plier le
genou ! Mais, ce qui est nouveau,
c'est qu'on ne compte plus les
nouveaux Daladier prêts à leur
trouver toutes les excuses. Faut-il que
la pensée d'un certain nombre de nos
contemporains ait vidé les étriers
quand on entend Vincent Geisser,
chercheur à l'Institut français du
Proche-Orient de Beyrouth, dire que
Charlie Hebdo pratique un «
salafisme laïc » (!) ou Dounia
Bouzar, anthropologue, souligner
que, « au fil du temps, Charlie est
devenu aussi extrémiste que ceux
qu'il prétend combattre » (2).
En somme, il y aurait une sorte
d'attitude centriste veillant à la liberté
d'expression de part et d'autre. Une
sorte d'équité du débat du type « une
minute d'intervention pour M. Hitler,
une minute pour les juifs ».
Confusion des esprits quand on
confond, comme Daniel Cohn-Bendit
(3), la liberté de penser (c'est mon
droit, c'est mon choix d'estimer
que...) et la liberté de la pensée. Pour
cette dernière, on ne pense jamais
seul. C'est dans le dialogue avec les
autres que l'on pense. Je pense bien
mieux quand je peux confronter mon
point de vue et prendre le risque de...
changer d'avis. Une abomination
pour tous ces gourous de l'anathème
moral, ces flics des plis et replis de
l'âme qui veulent nous repasser au fer
de leurs certitudes.
Piété dévoyée
Par
un
curieux
et
retournement,
Charlie
furieux
Hebdo,
soutenu les fois précédentes, en
particulier quand ses locaux furent
détruits par un incendie criminel, est
cloué au pilori. Le droit au
blasphème est présenté comme une «
provocation » ? C'est l'opinion
défendue par les spécialistes du Quai
d'Orsay, plus indignés aujourd'hui
par les dessins d'un journal qu'ils ne
le furent autrefois par les desseins de
la conférence de Durban de 2001
qualifiant le sionisme de racisme. Ce
fut l'opinion aussi du Premier
ministre, Jean-Marc Ayrault, avant
qu'il ne se ressaisisse. C'est l'opinion, plus attendue, de l'éditorialiste
de la Croix, Dominique Quino (4).
Le problème de fond est qu'il est
moins question ici de spiritualité, de
religion que de religion politique. Du
salafisme quiétiste au judaïsme
ultraorthodoxe, en passant par le
catholicisme traditionaliste ou les
mouvements sectaires protestants, il
s'agit de la même « Eglise de l'ordre
» qu'appelait de ses voeux l'incroyant
Maurras. Ce que nos gouvernants
eux-mêmes prennent pour de la
religion - comme la malheureuse
Najat Vallaud-Belkacem se faisant la
porte-parole du cardinal Barbarin n'est que de la piété dévoyée.
Qu'importe le discours, ce fanatisme
a partout les mêmes caractéristiques.
Pureté dangereuse
Tout d'abord, il se réfère à une pureté
dangereuse. Dans le salafisme, la
seule issue est la purification et
l'éducation (« al-tasfiyat watarbiyah
»). Il faut revenir à la religion
transmise par le Prophète, revenir à
un islam originel. Même ambition
chez les chrétiens fondamentalistes.
La religiosité à laquelle ils se
soumettent prend ses racines non pas
dans la nuit des temps, mais dans le
stupide XIXe siècle. Pas étonnant si
ces prêches trompeurs attirent autant
les convertis. Ensuite, il met l'accent
moins sur le cultuel que sur le rituel
qu'il
convient
de
suivre
scrupuleusement. Rituel alimentaire
et vestimentaire. Dans son enquête
sur le salafisme d'aujourd'hui (5), le
sociologue Samir Amghar nous fait
part d'une de ses expériences. Il se
laisse pousser la barbe et s'achète un
qamîs (tunique longue), puis il se
promène
dans
le
XVIIIe
arrondissement de Paris. « De
nombreuses personnes de culture
musulmane nous ont salué avec
déférence. Nous ne les connaissons
pas », note t-il. Le droit au
blasphème est un acte libre qui
exprime notre personnalité profonde
et dans lequel nous pouvons nous
reconnaître. Par opposition, le
fanatisme est la niche identitaire, le
refuge de l'homme aliéné, de celui
qui est embrouillé et ne sait pas ce
qu'il veut tout en beuglant son
assurance d'être libre.
Les fanatiques proposent des
religions de bazar mais certes pas de
charité. Ils aimeraient bien nous
accrocher
aux
basques
leur
bimbeloterie théologique pour preuve
de notre transgression. Mais ce sont
ces gargouilles qui sont dans la
transgression
absolue
!
Leur
pseudomorale est un enduit qui les
rend imperméables à tout, et d'abord,
comme l'avait noté Péguy, à la grâce.
Le problème - et on le voit bien dans
l'« affaire » Charlie Hebdo - est que
ces
fanatiques
alimentent
la
chaudière de ceux qui nourrissent
une haine de l'islam. C'est que le vide
des maîtres penseurs a laissé la place
à une multitude de piètres censeurs,
des penseurs qui sont cruellement en
mal d'importance et qui vivent
comme
une
divine
surprise
permanente le fait d'avoir gîte et
couvert dans les médias. Un
événement comme le film ou les
caricatures de Charlie Hebdo
apparaissent-ils à l'horizon qu'ils s'y
engouffrent pour ressusciter le rêve
d'un passé aux affrontements
binaires. Car la passion ici ne se
nourrit plus des idéologies, de la
guerre (froide), mais de la passion
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elle-même. On n'est plus fanatique
parce que l'on milite pour, parce que
l'on croit en, mais parce que la figure
de l'autre, l'altérité même est devenue
insupportable.
De ce point de vue, la haine de
l'islam est l'autre face de cette
obsession
et
cette
régression
identitaire qui empoisonne nos
sociétés. Voilà pourquoi, loin de
s'arrêter à bout de souffle, il continue
en permanence sur sa lancée. Cinq
années de sarkozysme et son
obsession
d'opposer
systématiquement une faction contre
une autre a durablement et
définitivement fini d'hystériser le
débat. Alors, oui, on a toujours raison
de blasphémer.
(1) Joseph Anton, Plon.
(2) Libération du 20 septembre 2012.
(3) Daniel Cohn-Bendit a qualifié de
« cons » et de « masos » les
responsables de « Charlie Hebdo »,
sur RMC, le 20 septembre 2012.
(4) « La preuve par la provocation »,
« la Croix » du 19 septembre 2012.
(5) Le Salafisme d'aujourd'hui,
Michalon, 284 p., 18.
JOSEPH MACÉ-SCARON, J.M.S.,
Samedi 22 Septembre 2012
Le dessous des cartes
Ayrault à ses ministres : « Bossez, maintenant... »
La main ne tremble pas. Le ton s'est
affermi : « A la prochaine incartade,
il y en aura un de viré », assure JeanMarc Ayrault, qui a prévenu ses
ministres « canards », ceux qui ont
multiplié les couacs. Tel Arnaud
Montebourg,
en
charge
du
Redressement productif et non des
coups de Jarnac contre ses
camarades, comme Pierre Moscovici.
Dernier avertissement à l'impétrant
récidiviste « immature », mais qui
vaut aussi pour tous les autres. Le
chef du gouvernement, en accord
avec Hollande, licenciera ! Il ne
laissera plus son autorité ébranlé ni
même menacé par ceux qui n'ont pas
compris qu'ils doivent se consacrer
en priorité à leur mission. « Faites
votre boulot, tout votre boulot. Vous
devez vous y consacrer, leur a-t-il
répété. Les Français souffrent, ils
doivent vous voir souffrir à la tâche...
»
Chacune de ces excellences sait
désormais ce qu'elle a à faire et doit
faire mieux encore. Ainsi le ministre
de l'Economie et des Finances, le si
talentueux Pierre Moscovici, a été
invité à faire preuve de plus de
pédagogie pour expliquer la crise et
ses conséquences aux Français. «
Dominique Strauss-Kahn avant lui et
Giscard avaient su se montrer
lumineux », foi de pédagogue. Et il
ne faut pas que Manuel Valls, qui «
fait son travail », se laisse enfermer
dans une posture de ministre de
l'Intérieur en guerre contre sa
collègue de la Justice, Christiane
Taubira, qui s'est fait piéger dans des
débuts maladroits. Consigne a été
donnée de se montrer ensemble, ce
qu'ils ont commencé à faire à
Marseille. Jean-Marc Ayrault veut
que ses ministres travaillent et qu'ils
l'écoutent, comme Jérôme Cahuzac,
ainsi félicité : « Un bosseur, un
combattant, loyal, excellent au
Parlement et qui écoute quand on lui
conseille de se montrer moins dur. »
A l'instar d'autres bons élèves, telle
Fleur Pellerin, cette
ministre
déléguée aux PME, qui a le bon goût,
elle aussi, d'être « une bosseuse » et
une politique suffisamment habile
pour bien s'entendre avec son autorité
de tutelle, Arnaud Montebourg, et le
ponte de Bercy, Pierre Moscovici.
Il est recommandé de faire preuve
d'habileté en effet, comme le ministre
des Affaires européennes, Bernard
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34
Cazeneuve, que Jean-Marc Ayraut
avait personnellement choisi, bien
qu'il eût voté non au traité
constitutionnel. Le Premier ministre
ne regrette pas son choix, tant
l'avocat lui semble totalement à son
affaire, alors qu'il n'en dirait pas
autant de Marisol Touraine, la
ministre des Affaires sociales, qui a
porté les premiers coups contre son
autorité. Elle l'a vite regretté et il a
tourné la page, mais elle a intérêt à
faire ses preuves, autres que
technocratiques, à montrer qu'elle
« cherche à bien faire », à l'instar de
Najat Vallaud-Belkacem. Tous les
membres du gouvernement seront
évalués à cette aune de l'effort
individuel au service de la
collectivité. Ayrault n'en doute pas :
« Des ministres forts donnent du
crédit à l'action gouvernementale »
comme au chef du gouvernement.
Ceux-ci ont été avertis : ils ne
sauraient construire leur force en
l'affaiblissant...
NICOLAS DOMENACH,
Samedi 22 Septembre 2012
Pas français
Le magazine le Courrier de l'Atlas
publie en couverture une grande
photo de la ministre Najat VallaudBelkacem en illustration de son titre
principal : « Les 15 Franco-
Maghrébins du pouvoir ». Pour
certains, la jeune femme susdite n'est
pas ministre de la République mais
représentante
attitrée
d'une
communauté imposée. Voudrait-on
Tous droits réservés : Marianne
657CC5056E90450A41E91B579C0D71344D24EB7A321D2370758EDA4
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suggérer ainsi qu'elle
Française au rabais ?
est
une
Edition : Creuse
Samedi 22 Septembre 2012
Haute-Vienne PART ISOCIALISTE
N.Vallaud-Belkacem en «guest star»
La porte-parole du gouvernement était l'invitée du repas des socialistes.
Comité
d'accueil
avec
les
travailleuses du sexe et les
transexuels à l'arrivée de Najat
Vallaud Belkacem. Mais celle qui
s'est vu confier une mission sur
l'homophobie et la transphobie par le
Premier ministre ne conversera pas
directement avec la délégation. «Je
les verrai à nouveau à Paris. C'est un
vrai sujet. Un travail est déjà engagé
et on se doit d'aider aux parcours de
transition. Le délit pour racolage
passif a été une mauvaise réponse à
un vrai problème. Il doit être aboli. Il
est également essentiel de ne pas
stigmatiser. Je remettrai
mes
conclusions à Jean-Marc Ayrault en
octobre», affirme la porte-parole du
gouvernement.
Auparavant, elle s'était contentée
d'un large sourire pour répondre aux
applaudissements des socialistes. «Ça
fait chaud au coeur de se retrouver en
famille après notre passage pendant
la campagne présidentielle.
Nous avons désormais les outils pour
appliquer une politique juste et
efficace». Elle ajoute envers ses
camarades: «Malgré des désaccords,
Tous droits réservés : L'Echo
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36
on se réunit sur l'essentiel pour que le
pays gagne». Quant à l'impatience
des électeurs, elle rétorque: «Il faut
distinguer ce que disent les Français
avec leur impatience et leur
inquiétude, avec ce que soulignent
les observateurs qui ont gardé le
logiciel de l'ère de Nicolas Sarkozy.
Nous n'avons pas le même rythme.
Nous travaillons pour l'avenir».
T.S,
Vendredi 21 Septembre 2012
Société
ENTRETIEN
Universités : " Une complexité critiquée de toute part "
Le rapporteur des Assises du supérieur, Vincent Berger, dresse le bilan des auditions menées
Ni prise de position ni recommandation : le premier bilan présenté, jeudi 20 septembre, par le comité de pilotage des
Assises de l'enseignement supérieur et de la recherche vise à identifier les sujets à aborder lors des Assises régionales et
nationales. Vincent Berger, rapporteur et par ailleurs président de Paris-Diderot, fait la synthèse des deux séries
d'auditions-marathons : 85 organisations se sont exprimées.
Des consensus se dégagent-ils des auditions achevées le 18 septembre ? Oui, et ils sont nombreux. Il y a, par
exemple, une unanimité à critiquer la complexité inédite de l'enseignement supérieur et la recherche en France, avec une
multiplicité de structures. Toutes les personnes auditionnées pointent le coût - en argent et en temps -, et les difficultés
juridiques et administratives paralysantes. Les syndicats décrivent des personnels perdus, déboussolés par ce "
millefeuille institutionnel ". Il faut simplifier le paysage universitaire, la recherche, l'offre de formation et retrouver une
sincérité budgétaire.
Dans la recherche, on est allé trop loin dans le financement par " appels à projets ", qui met en compétition tous contre
tous. Il faut revenir à des financements récurrents afin que tout le monde puisse travailler. Enfin, sur la loi sur
l'autonomie des universités (LRU), les partisans de son abrogation sont très minoritaires, mais elle doit être réformée :
le mode d'élection et les pouvoirs du président doivent être revus.
Qu'entendez-vous par sincérité budgétaire ? Les budgets sont-ils trompeurs ? Oui, la superposition de structures
brouille les comptes. Des projets sont largement dotés mais les crédits pérennes de fonctionnement sont réduits. Plus
personne ne sait exactement combien chaque université, chaque région ou la France dépense en recherche et en
formation. On dit partout que le coût d'un étudiant est d'environ 11 000 euros parce qu'on divise le budget des
universités par le nombre d'étudiants. En réalité, c'est moins, car il faut soustraire les dépenses de recherche. Il faut aussi
calculer le coût d'un étudiant en licence, master et doctorat par site et par discipline.
Un thème des Assises est la réussite des étudiants. Quelles pistes ont été évoquées ? Tout le monde est d'accord sur
l'objectif de démocratiser l'enseignement supérieur et de proposer des cursus pluridisciplinaires, en multipliant les
passerelles entre filières. Des débats très vifs ont concerné la réforme, désormais urgente, de la première année
commune aux études de santé. L'échec y est massif, les conditions d'accueil sont très dégradées. Le système favorise
une sélection par l'argent grâce aux prépas privées. C'est une question de service public.
Autre sujet : la révolution du numérique. Ce n'est pas seulement l'introduction du " e-learning " ou de robots pour les
apprentis chirurgiens..., mais aussi de s'interroger sur le rapport au savoir. Les enseignants ne sont peut-être plus là pour
apprendre aux étudiants mais pour leur apprendre à apprendre. L'amphi est sans doute un modèle dépassé. Y a-t-il eu
au cours de ces auditions de fortes oppositions ? Oui, notamment sur l'évaluation individuelle des enseignants : leurs
syndicats sont contre, mais les syndicats étudiants sont pour. Autre sujet de polémique : l'Agence d'évaluation de la
recherche et de l'enseignement supérieur (Aeres) dont certains demandent même la suppression. Les critiques portent
non pas sur le principe de l'évaluation mais sur la bureaucratie de ces processus et les conséquences délétères de la
notation sur les unités.
37
La ministre des droits des femmes, Najat Vallaud-Belkacem, a été entendue. Quelles sont ses attentes ? Des
mesures concrètes pour lutter contre l'inégalité entre hommes et femmes à l'université et une recherche approfondie sur
le genre. Elle souhaite aussi des propositions contre le harcèlement sexuel qui comporte des spécificités à l'université.
Effectivement, la relation professeur-étudiant(e) peut induire une interaction intellectuelle intense qui peut être propice
à une séduction.
Propos recueillis par Nathalie Brafman et Isabelle Rey-Lefebvre
38
Edition : Aveyron-Decazeville, Aveyron-Rodez, Ariège, Aude, Toulouse, Comminges, Tarn
Albi, Toulouse Sud-Ouest, Tarn et Garonne, Toulouse Nord Est, Gers, Muret, Lot, Tarn
Castres, Toulouse Ouest, Hautes Pyrénées, Lot et Garonne
Vendredi 21 Septembre 2012
Gironde
Mini-miss : nouvelle polémique
La polémique sur les concours de minimiss revient sur le devant de la scène à Bordeaux. L'élection de « Graine de miss
Aquitaine », réservée aux 6-13 ans, doit en effet s'y dérouler dimanche. Mais ce concours provoque la colère du
Planning familial de la Gironde, qui a alerté jusqu'à la ministre du Droit des femmes, Najat Vallaud-Belkacem, pour
« interdire la promotion d'images sexualisées des enfants ».
Pour la présidente girondine du Planning familial, Nicole Blet, « ces concours ne sont pas des divertissements anodins,
mais ils participent à l'hypersexualisation des petites filles ». En mai, un concours de ce type avait été annulé à Mios
(Gironde). L'organisatrice de la manifestation, Maud Chevallier, rappelle que « le port du maillot de bain, ainsi que le
maquillage et les talons hauts sont interdits », même si sont autorisés « la laque à cheveux pailletée et le brillant à lèvres
». Pour les mamans de candidates : « Ma fille a juste envie de s'amuser avec des robes. Je n'y vois pas du tout de
sexualisation. Il vaudrait mieux s'inquiéter des enfants qui posent en sous-vêtements dans les catalogues » réagit ainsi
Zoé Savy, dont la petite Manon doit concourir dimanche si le concours est maintenu.
Les prochaines élections régionales sont prévues à Sète le 21 octobre, et à Toulouse le 25 novembre
.
Pierre Sauvey
39
Vendredi 21 Septembre 2012
Social-Eco
Vers un congé parental raccourci ?
Le gouvernement réfléchit à une durée réduite mais mieux rémunérée, pour une meilleure
réinsertion.
Alors que les négociations entre
patronat et syndicats sur « l'égalité
professionnelle et la qualité de vie au
travail » commencent aujourd'hui, la
ministre des Droits des femmes,
Najat Vallaud-Belkacem, a plaidé
mardi pour une réforme du congé
parental. Actuellement, le dispositif
concerne
chaque
année
650
000 personnes, dont 98 % de
femmes, qui, à partir du deuxième
enfant, peuvent arrêter de travailler
jusqu'aux trois ans de l'enfant, en
touchant une allocation de 550 euros
mensuels. « Est-ce que ce ne serait
pas pertinent de le réduire un peu, de
le rémunérer mieux », s'est interrogée
la ministre, soulignant qu'au bout de
trois ans « ces femmes ont beaucoup
de difficultés à revenir sur le marché
du travail ». Selon le ministère, à
l'entrée dans le dispositif, 30 % des
femmes sont déjà hors emploi, mais,
plusieurs mois après la fin du congé,
ce taux grimpe à 38 %. La ministre a
également appelé les négociateurs à «
faire que ce congé soit mieux partagé
qu'il ne l'est aujourd'hui » entre
hommes et femmes, alors que, dans
un couple, c'est presque toujours la
femme, moins bien payée, qui «
sacrifie son emploi ».
Ces orientations rejoignent les
positions
des
féministes,
qui
dénoncent le congé parental actuel
comme une trappe à inactivité pour
les femmes. Piège qui frappe surtout
les salariées peu qualifiées, que les
faibles salaires et la difficulté
d'accéder à un mode de garde incitent
Tous droits réservés : L'Humanité
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40
à « choisir » le congé parental. « Le
problème n'est pas de raccourcir le
congé
parental
mais
plutôt
d'augmenter
son
niveau
de
rémunération », a réagi le PCF,
rappelant que le Front de gauche
propose une rémunération à 80 % du
salaire antérieur. De son côté, Osez le
féminisme
«
soutient
le
gouvernement dans sa volonté de
raccourcir et de mieux rémunérer »
mais insiste sur la nécessité «
d'améliorer les modes d'accueil de la
petite enfance à hauteur des besoins
».
Fanny Doumayrou
Diff. 55 629 ex. (source OJD)
Edition : Creuse
Vendredi 21 Septembre 2012
Pour notre indépendance, notre survie et nos droits
Manifestation des transsexuels et travailleur(euse)s du sexe à l'occasion de la visite de Najat
Vallaud Belkacem aujourd'hui à Limoges
TATIANA MAY, PRÉSIDENTE DE
L'ASSOCIATION LES MYRIADES
TRANSS, PRÉSIDENTE DE LA
DÉLÉGATION DU DU SEXE)
DESTRASS (SYNDICAT DES
TRAVAILLEURS
ET
TRAVAILLEUSES LIMOGES
Najat Vallaud-Belkacem veut que la
prostitution disparaisse... Elle se
trompe de sujet, et elle se trompe de
chemin.
Durant la campagne, François
Hollande avait pourtant affirmé son
intention de supprimer le délit de
racolage passif instauré par Nicolas
Sarkozy via la LSI 2003 (Loi de
Sécurité Intérieure). Comme dans de
nombreux autres domaines, il semble
que les promesses n'engagent que
ceux qui les croient...
Pour notre indépendance, notre
survie et nos droits, nous voulons que
les métiers du travail du sexe soient
reconnus comme de vrais métiers,
assortis de droits comme toutes les
autres professions, et que le droit
commun nous protège dans l'exercice
de nos fonctions. Avec la suppression
du délit de racolage passif promise
par Hollande, les filles au lieu de
s'éloigner des zones fréquentées
resteraient plus à la vue, seraient plus
contrôlables par les associations, et
donc moins en danger. La police
pourrait peut-être ainsi revenir à un
rôle plus sécurisant, contre les
mafieux
et
les
réseaux
de
proxénétisme. Cela, commencerait
vraiment à changer le visage des
41
traites.
Nous voulons également pouvoir
utiliser les fonds issus de nos
prestations comme bon nous semble,
en toute légalité, car pour l'instant,
ces revenus toujours considérés
comme de l'argent sale ne peuvent
être réinvestis, et surtout pas partagés
avec quiconque sous peine de
condamnation pour proxénétisme.
Ces sommes doivent en revanche être
déclarées, elles sont imposées par le
système fiscal français, mais les filles
n'ayant pas de droit commun, doivent
se déclarer en profession libérale, ou
plus difficilement en tant qu'escort,
surtout depuis la LSI 2003.
Aujourd'hui, nous allons interpeller
et rappeler, puisqu'elle ne veut pas
entendre, à la ministre des Droits des
femmes
et
porte-parole
du
gouvernement en visite à Limoges,
que sa proposition ne nous convient
pas et que le système suédois dont
elle se réclame est un très mauvais
système, et même un super système
mensonger. Malgré l'interdiction, la
prostitution n'a bien évidemment pas
disparu en Suède où les réseaux
mafieux sont grandissants. Les filles
ainsi exposées à l'insécurité civile et
sanitaire, pourraient même devenir
un danger de santé publique, si on
persistait à les abandonner à leur sort.
Enfin, si l'identité sexuelle figure
désormais
comme
motif
de
discrimination dans le Code Pénal,
l'identité de genre n'y figure toujours
pas, ce qui occulte des dizaines de
milliers de trans en France,
soumis(e)s à des discriminations
terribles. Le législateur en France ne
fait toujours pas ce qu'il faut pour
nous. Nous passons à la trappe pour
les discriminations, comme nous
passons à la trappe pour le
changement d'état civil, ou la
protection sanitaire... Malgré la
résolution du 29 avril 2010 de
l'Assemblée
parlementaire
du
Conseil de l'Europe, demandant aux
États membres de mettre fin aux
violations des droits humains
touchant les personnes transgenres
pour pouvoir obtenir des documents
officiels reflétant l'identité de genre
choisie, malgré les recommandations
d'une circulaire ministérielle du 14
mai 2010 adressée aux procureurs
des Cour d'Appel de la République
française, ces derniers refusent
quasiment systématiquement de nous
accorder le changement d'état civil
que nous réclamons, y compris pour
celles qui ont été opérées légalement
en France, suivant un protocole
extrêmement contraignant.
Aujourd'hui, nous ne voulons rien
d'autre que des droits nous
permettant
d'être
déclarées
légalement et protégées socialement.
Et nous ne voulons plus payer dans le
vide.
Nous
demandons
la
décriminalisation des métiers de la
prostitution et aussi la démission de
la ministre, si celle-ci restait campée
sur ses positions.
Edition : Making of
Vendredi 21 Septembre 2012
Rue89 avec les doigts spécial prostitution, dispo sur votre iPad
Pour ce sixième numéro de
Rue89 avec les doigts, notre revue
spécialement conçue pour les
tablettes disponible sur iPad, nous
avons cherché du neuf à raconter sur
le plus vieux métier du monde.
Réalisée par l’agence Upian
En déclarant, fin juin, qu’elle
souhaitait « voir la prostitution
disparaître en France », la ministre
des Droits de femmes a en effet
ravivé un débat qui divise
profondément la société française.
A peine le nouveau pouvoir installé,
Najat Vallaud-Belkacem expliquait
vouloir
« protéger
l’immense
majorité des prostituées, qui sont
d’abord des victimes de violences »
et ce « sans aucun jugement moral ».
Avec la sélection de textes réunis
dans ce numéro, nous voulions
apporter un regard différent, sans être
moralisateur ou racoleur, sur une
profession qui fascine toujours.
C’est d’abord le récit d’Emma qui a
guidé nos choix (voir l’animation cidessus). Devenue escort très jeune,
elle a exercé cette activité sans joie
mais sans contrainte. Ni glauque ni
glamour, son expérience échappe aux
idées préconçues. Une voix qui ne
milite pas pour l’un ou l’autre camp.
Au menu de ce numéro, vous
trouverez aussi la brève carrière de
journaliste de François Hollande au
« Matin de Paris », onze portraits de
champions
olympiques
extraordinaires, un portrait de jeunes
bergères qui en ont un peu assez
d’être une curiosité pour les
touristes..
Utilisez l’ascenseur pour le découvrir
Ce numéro de Rue89 avec les doigts
est vendu au prix de 1,59 euro. Les
numéros précédents sont eux vendus
à 0,49 euros.
Il vous faut au préalable installer
l’application, que vous trouverez via
le Kiosque d’Apple ou directement
dans l’App Store.
Au passage, si vous lisez ce texte sur
iPad et si vous aimez cette revue,
pensez à laisser une note et un petit
commentaire, ça nous aide à la faire
connaître.
Pour les possesseurs de tablettes
Android, il faudra attendre encore
avant d’user vos doigts sur ce
magazine : l’outil qui nous sert à la
fabriquer, PadCMS, mis au point par
notre partenaire Adyax n’a pas
encore été décliné sur ces supports.
Yann Guégan
Une offre donnant accès à tous les
Tous droits réservés : Rue89
037F955764A0E60F110D1297990501493FB9997681E38B77E47A975
42
numéros parus et à paraître pour
1 euro par mois est aussi proposée nous avons prévu de sortir six
numéros par an, sans compter
quelques surprises.
Jeudi 20 Septembre 2012
Lyon et sa région
Trop d'indemnités pour les élus lyonnais: «Rendez l'argent!»
rage Nora Berra
UMP. Les élus qui dépassent leur plafond d'indemnités le redistribuent. La députée
européenne invite les élus lyonnais à conserver l'argent dans le budget de la ville.
Chaque élu est plafonné dans les
indemnités qu'il reçoit. Le surplus est
reversé,
discrétionnairement,
à
d'autres élus de leur choix. Ainsi
Nora Berra, députée européenne et
conseillère municipale de Lyon
dépasse ce plafond. Montant à
reverser: 988,77. Gérard Collomb,
Jean-Louis Touraine, Najat VallaudBelkacem, Thierry Braillard, autant
d'élus touchés par ce cumul qui
redistribuent jusqu'à 1000 par mois à
d'autres élus.
«Ce surplus, je ne souhaite pas
l'attribuer considère Nora Berra. Je
souhaite que cet argent reste dans le
budget des Lyonnais. Ce qui m'a
toujours choquée, c'est comment on
arrive comme ça à faire du
clientélisme, s'interroge l'ancienne
membre du gouvernement Fillon. Il
s'agit de rétribuer ceux qui peuvent
vous rendre service? Chaque mois, ce
sont environ 16000 qui sont ainsi
distribués. C'est une question
d'éthique politique. Surtout que nous
traversons une crise sans précédents,
que les Français sont fiscalement
matraqués, insiste la nouvelle
parlementaire, je trouve indigne que
certains s'octroient ces indemnités de
cette manière. J'invite le maire de
Lyon à rendre l'argent aux Lyonnais.
Ce message s'adresse d'ailleurs à,
tous les élus, quelle que soit la
couleur politique, c'est une question
d'éthique politique».
Car si l'exercice est couru à gauche,
il n'aura pas non plus échappé aux
élus de droite.
«Ces sommes rétribuent des services
rendus, mais on ne sait pas lesquels.
Ou alors, c'est pour avoir la
mainmise sur certaines personnes, de
les rendre redevables, ou débiteurs?»
questionne Nora Berra.
Car avec le cumul des mandats va le
cumul des indemnités. «Sur le cumul,
j'ai toujours été claire indique Nora
Berra. J'ai démissionné de mon
mandat de conseillère régionale alors
même que je n'y étais pas obligée.
J'en avais moi-même tiré les
Tous droits réservés : Le Progrès
FB7255056680B30871881DC7DD0911B83339BB7541D589A3040AF1C
43
conclusions. Il faut que cet argent
retourne aux Lyonnais. Il faut se
rendre compte que sur le mandat,
cela représente un million d'euros!
Au moment où le pouvoir en place
parle de moralisation de la vie
politique, chacun devrait balayer
devant sa porte. Pour faire du bluff,
ils sont champions, mais après ».
Lors du conseil municipal de Lyon
de lundi, les élus ont validé les
écrêtements de Thierry Braillard,
adjoint aux Sports de la Ville,
conseiller communautaire, député et
conseiller régional ainsi que de
Najat-Vallaud-Blekacem, ministre,
conseillère générale, conseillère
municipale,
et
conseillère
communautaire. Autant de milliers
d'euros
reversés
à
plusieurs
conseillers d'arrondissements de
Lyon.
-Geoffrey Mercier
Diff. 345 134 ex. (source OJD)
Edition : Brive, Creuse, Tulle
Jeudi 20 Septembre 2012
P2_Limousin CLERMONT-FERRAND
La ministre des Droits des femmes est attendue
L'association Les Myriades-Transs
devrait profiter de la venue à
Limoges de Najat Vallaud-Belkacem,
vendredi, pour relancer le débat sur
la prostitution en France. Mais aussi
sur la situation des transsexuels dont
le sort administratif n'est toujours pas
réglé.
Une manifestation est prévue à partir
de 18 heures, au pavillon Buxerolles,
alors que la ministre des Droits des
femmes est invitée par la fédération
du Parti socialiste de la HauteVienne pour sa traditionnelle soirée
de rentrée.
« Nous voulons rappeler aux
socialistes, et particulièrement à
Mme Vallaud-Belkacem, que nous
sommes contre la prohibition de la
prostitution, contre la pénalisation du
racolage et contre la criminalisation
des clients, explique la présidente de
l'association, Tatiana May. Nous
nous
battons
pour
notre
indépendance, notre survie et nos
droits ».
Outre la question des libertés
individuelles,
l'association
Les
Myriades-Transs
évoque
les
conséquences
sociales
d'une
éventuelle abolition de la prostitution
légale. « Il n'y pas que la rue. Dans
les salons de massages, dans les
appartements privés, par téléphone
ou par Internet, les travailleuses du
sexe
sont
nombreuses.
Elles
revendiquent le droit de travailler en
toute liberté, dans un cadre légal et
sécurisé ».
Parmi
les
manifestantes,
qui
devraient distribuer des tracts aux
abords du Champ-de-Juillet à
Tous droits réservés : La Montagne
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44
Limoges, plusieurs transsexuelles
sont attendues. Elles entendent
également alerter la ministre sur leur
condition
administrative.
« La
plupart n'ont aucune reconnaissance
de leur identité, aucun papier malgré
de nombreuses requêtes auprès de la
justice, poursuit Tatiana May. Cette
situation rend très compliquées, voire
impossibles, leurs démarches auprès
de la Sécurité sociale, de Pôle
emploi,
et
de
toutes
les
administrations. Sans oublier le
regard des autres, extrêmement
difficile à supporter. En France, le
législateur n'a pas fait son travail ».
Jeudi 20 Septembre 2012
France Politique
Chômage : Ayrault tempère la promesse de Hollande
Le Premier ministre a admis ne pas savoir si la courbe du chômage pourra être inversée d'ici
à un an. Des socialistes redoutent que l'agenda du « redressement » soit dur à tenir.
un an.
Ce n'est pas un changement de cap
mais
c'est,
assurément,
un
changement de ton. Il y a dix jours, à
la télévision, François Hollande
s'était fixé pour objectif d'« inverser
la courbe du chômage d'ici un an » ce qu'il avait déjà dit en mai, dans
l'entre-deux-tours
de
la
présidentielle. Hier, sur RTL, JeanMarc Ayrault a sensiblement tempéré
la promesse. « Je ne sais pas si nous
y parviendrons mais il faut tout faire
pour y parvenir. Il ne faut pas céder à
la fatalité », a-t-il insisté. « Le sens
de l'élection de François Hollande,
c'est le refus de baisser les bras », a
résumé
le
Premier
ministre,
s'engageant à déposer « le plus vite
possible » un projet de loi interdisant
les licenciements dans les entreprises
qui font des bénéfices si les
partenaires sociaux ne parviennent
pas à un accord. Après l'intervention
du chef de l'Etat, la porte-parole du
gouvernement,
Najat
VallaudBelkacem, avait déjà bougé le
curseur,
évoquant
l'« objectif
ambitieux » d'une inversion à
l'horizon « 2014 ».
Cure d'austérité sans précédent
Jean-Marc Ayrault n'est pas le seul à
douter de l'engagement formulé par
François Hollande. Les économistes
n'y croient pas, malgré les emplois
aidés, les emplois d'avenir et les
contrats de génération. Les Français
non plus. Selon un récent sondage
OpinionWay, 78 % d'entre eux - et
51 % de ceux qui ont voté socialiste
au second tour de la présidentielle estiment que l'exécutif ne parviendra
pas à faire baisser le chômage d'ici à
45
Le locataire de l'Elysée lui-même
n'ignore rien de la difficulté de la
chose. Faute de croissance. « Le
problème, c'est le nombre de
tours/minute
du
moteur
de
l'économie », avoue un de ses
fréquents visiteurs. Le chef de l'Etat
se souvient aussi des promesses
faites par Nicolas Sarkozy de
ramener le chômage sous la barre des
5 % à la fin de son quinquennat puis
de l'annonce d'un recul du chômage
« dans les semaines ou les mois à
venir » début 2010, qui lui ont coûté
cher. Mais il est contraint de jouer les
équilibristes. Difficile de faire
accepter aux Français une cure
d'austérité
budgétaire
« sans
précédent »
sans
donner
des
perspectives d'amélioration. Il juge
aussi que le monde économique,
notamment les PME, marche à la
confiance et qu'il faut lui en donner.
« Quand Churchill annonçait du sang
et des larmes, au bout il y avait la
paix. Hollande aussi doit montrer
qu'il y a de la lumière au bout »,
explique l'un de ses proches.
A l'Elysée, au gouvernement, dans la
majorité, ils sont nombreux à
s'inquiéter, en privé, du calendrier du
redressement
annoncé
par
le
président : deux ans d'efforts.
Certains ont mis en garde François
Hollande, l'appelant à ne pas trop
marteler cette promesse, qui risque
au final de revenir en boomerang.
« La crise n'est pas un simple
moment à passer. Les efforts vont
être durables et il n'y aura pas le
bonheur dans deux ans. Le bonheur
ne se décrète pas », confie-t-on au
sommet de l'exécutif, rappelant que
Raymond Barre « annonçait déjà le
bout du tunnel » dans les années
1970...
Cette question du « redressement »
en cache une autre : celle du respect
des 3 % de déficit public en 2013.
S'exprimant sur le traité budgétaire
européen à l'issue du Conseil des
ministres, Jean-Marc Ayrault a
défendu hier l'objectif, arguant qu'il
correspond à un engagement de
François Hollande. « C'est une
décision pour sauvegarder nos
propres
intérêts »,
a-t-il
dit.
Officiellement, il n'est pas question
d'infléchir cette position. Mais
certains proches du président
s'interrogent. L'un d'eux avoue que
« le débat se pose » dans la mesure
où il faut « aussi faire de la relance ».
Un autre insiste sur la nécessité de
« franchir un palier » mais prévient :
« Dès que le déficit sera ramené à
3 %, peut-être n'est-on pas obligé
d'être à zéro en 2017. »
PIERRE-ALAIN FURBURY
Edition : Lot
Jeudi 20 Septembre 2012
Politique
UMP Des Lotois indécis. La bataille pour la présidence de
l'UMP se jouera donc, en novembre, entre …
UMP Des Lotois indécis. La bataille
pour la présidence de l'UMP se
jouera donc, en novembre, entre
François Fillon et Jean-François
Copé. Dans le Lot, les élus UMP
observent la situation. Monique
Martignac, conseillère régionale et
secrétaire départementale, évoque «
son devoir de réserve », pour ne pas
communiquer sa préférence. De son
côté, Aurélien Pradié, conseiller
général de Labastide-Murat avait
accordé son soutien à... Xavier
Bertrand : « J'attends la campagne
pour me prononcer, indique Aurélien
Pradié. Mais ma tendance naturelle
va vers Fillon, qui correspond plus à
ma sensibilité gaulliste, d'une droite
modérée. Cela dit, je reconnais à
Jean-François Copé, des qualités de
bagarreur. » Les Lotois hésitent.
VISITE
MINISTERIELLE
programme.
On
connaît
Le
le
programme de la visite de Najat
Vallaud-Belkacem, ministre des
Droits des Femmes et porte-parole du
gouvernement, qui sera demain dans
le Lot. Tout débute à 8 heures par la
visite d'une exploitation agricole à
Théminettes sur le thème de la place
des femmes dans l'agriculture. À 11
heures, la ministre est attendue au
lycée agricole La Vinadie à Figeac
pour une rencontre avec les élèves et
les enseignants. Enfin, à 14 h 30, à
l'espace Clément-Marot à Cahors,
place à l'opération « Porte à porte, les
rencontres de la porte-parole ».
Serge Laybros A la fête de l'Huma.
L'adjoint au maire de Cahors, Serge
Laybros (PC), est de retour de la fête
de l'Humanité à La Courneuve : « Un
très grand cru, selon lui. Premier
grand rendez-vous populaire et
politique de l'après-6 mai et la défaite
de Sarkozy, dernière ligne droite
Tous droits réservés : La Dépêche du Midi
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avant la manifestation nationale du
30 septembre, la fête de l'Huma aura
cette année marqué les esprits et
redonner pêche et tonus pour les
longs mois de combats qui
s'annoncent. Les salariés en lutte ont
été les artisans de la fête. L'auberge
du Quercy a connu son rendement
habituel, entre tapas d'ici et musique
d'ailleurs, et un Patrick Jullian au top
de sa forme. Après ce week-end à La
Courneuve, les batteries sont
rechargées à bloc pour affronter les
semaines à venir. La manif du 30
septembre et la préparation du
congrès du PCF (février 2013) en
sont déjà quelques premières étapes
marquantes », conclut Serge Laybros.
Edition : Limoges, Haute-Vienne
Jeudi 20 Septembre 2012
Une_Haute_Vienne_Popu LIMOGES
Prostitution : un comité d'accueil pour la ministre ?
Vendredi, l'association les MyriadesTranss devrait profiter de la venue à
Limoges de Najat Vallaud-Belkacem
pour relancer le débat sur la
prostitution en France, mais aussi sur
la situation des transexuels dont le
sort administratif n'est toujours pas
réglé.
Une manifestation est prévue à partir
de 18 heures au pavillon Buxerolles,
alors que la ministre des Droits des
femmes est invitée par la fédération
du parti socialiste de la Haute-Vienne
pour sa traditionnelle soirée de
rentrée.
« Nous voulons rappeler aux
socialistes, et particulièrement à
Mme Vallaud-Belkacem, que nous
sommes contre la prohibition de la
prostitution, contre la pénalisation du
raccolage et contre la criminalisation
des clients », explique la présidente
de l'association, Tatiana May. « Nous
nous
battons
pour
notre
indépendance, notre survie et nos
droits ».
Outre la question des libertés
individuelles, l'association MyriadesTranss évoque les conséquences
sociales d'une éventuelle abolition de
la prostitution légale. « Il n'y pas que
la rue. Dans les salons de massages,
dans les appartements privés, par
téléphone ou par internet, les
travailleuses
du
sexe
sont
nombreuses. Elles revendiquent le
droit de travailler en toute liberté,
dans un cadre légal et sécurisé ».
Parmi
les
manifestantes,
qui
devraient être plusieurs dizaines à
distribuer dès le matin des tracts aux
abords du Champ de Juillet, plusieurs
Tous droits réservés : Le Populaire Du Centre
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transexuelles sont attendues. Elles
entendent également alerter la
ministre
sur
leur
condition
administrative. « La plupart n'ont
aucune reconnaissance de leur
identité, aucun papier malgré de
nombreuses requêtes auprès de la
justice, poursuit Tatiana May. Cette
situation rend très compliquées, voire
impossibles, leurs démarches auprès
de la sécurité sociale, de Pôle
Emploi,
et
de
toutes
les
administrations. Sans oublier le
regard des autres, extrêmement
difficile à supporter. En France, le
législateur n'a pas fait son travail ».
Edition : Toutes Editions
Jeudi 20 Septembre 2012
Ouverture Saône-et-Loire
Objectif: faire «disparaître la prostitution»
La ministre des Droits des femmes
Najat Vallaud-Belkacem a affirmé
dès sa prise de fonction que la
prostitution devait «disparaître»,
appelant le gouvernement à «se
donner les moyens» de l'abolir. «La
question n'est pas de savoir si nous
voulons abolir la prostitution - la
réponse est oui - mais de nous donner
les moyens de le faire», a-t-elle
déclaré au début de l'été. Durant la
campagne, François Hollande avait
dit son intention de supprimer le délit
de racolage passif qui: «conduit à
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repousser la prostitution dans des
zones peu accessibles pour les
associations.»
Diff. 64 536 ex. (source OJD)
Jeudi 20 Septembre 2012
Éditorial
DROIT DE REGARD
Qui les connaît tous ?
Interrogé sur TF1 à propos des
couacs au sein du gouvernement,
François Hollande avait reconnu «
une certaine inexpérience » de ses
ministres. « Sur 16 ministres pleins, 5
seulement ont déjà exercé des
fonctions
gouvernementales
»,
plaidait-il. (Lui-même et son premier
ministre étant d'ailleurs dans ce cas.)
Sur combien de têtes ministérielles
mettez-vous un nom à la sortie du
Conseil ? Les journalistes politiques
peinent encore à dire qui est qui et
qui fait quoi.
Avec dix-neuf femmes et dix-neuf
hommes, le gouvernement Ayrault
respecte la parité. Une première qu'il
convient de saluer. Combien sortent
déjà du lot ? À coup sûr, cinq
femmes : Christiane Taubira, la garde
des Sceaux, qui s'est glissée dans son
rôle avec un programme clair, défaire
la quasi-totalité des réformes de l'ère
Sarkozy. Une personnalité originale
et très clivante.
Cécile Duflot, la pétulante ministre
du Logement et de l'Égalité des
territoires, a marqué le sien avec
l'encadrement des loyers et les 25 %
de logements sociaux (au lieu de 20
%) dans les communes de plus de 3
500 habitants. En jugeant «
historique et infiniment émouvant »
le discours prononcé par François
Hollande lors de la conférence
environnementale, elle montre que la
flagornerie ne la rebute pas.
Citons encore Marisol Touraine, la
ministre des Affaires sociales, très
présente dans les médias. Et Aurélie
Filippetti, la ministre de la Culture, a
promis un milliard d'économies dans
son budget. Une révolution à gauche.
Et aussi Najat Vallaud-Belkacem,
porte-parole du gouvernement au
regard de Bambi. Rendre compte
chaque mercredi du Conseil des
ministres, c'est devoir manier la
langue de bois avec fluidité. Elle y
excelle.
Du côté des hommes, six noms
s'imposent : Manuel Valls, le
ministre de l'Intérieur, le plus
populaire, le plus applaudi aux
universités
socialistes
de
La
Rochelle. Il ose dire : « Les Roms
n'ont pas vocation à rester chez nous.
» Arnaud Montebourg, bruyant
ministre du Redressement productif.
Pas un jour sans faire parler de lui.
Difficile de mesurer son efficacité. Il
exaspère et séduit. Vincent Peillon, le
ministre de l'Éducation nationale, fait
un tabac en voulant remettre la
morale à l'école. Pierre Moscovici est
à la tâche à Bercy, mais l'on attend
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49
toujours
son
grand
discours
économique. Michel Sapin, le
ministre du Travail, a adressé aux
partenaires sociaux une feuille de
route qui jette les bases d'une flexisécurité à la française. Il promet de
réformer notre code du travail. S'il y
arrive, chapeau ! Jérôme Cahuzac, le
ministre délégué auprès du ministre
de l'Économie et des Finances,
chargé du Budget, a été opérationnel
d'emblée. Membre de la commission
des Finances qu'il a présidée, il
connaissait déjà tous les dossiers.
Une déception, et elle est de taille :
Laurent Fabius. Il est pourtant le plus
titré. Il a été premier ministre et
ministre
des
Finances.
Dans
l'opposition, il était le meilleur
sniper. Patron du Quai d'Orsay, il
incarne la voix de la France. Las !
Son propos n'imprime pas. Alain
Juppé avait autrement plus de relief.
Une gageure avec un président
comme Sarkozy. Fabius aurait-il
sciemment choisi de ne pas porter
ombrage à Hollande ? « Non, non,
c'est sa nature », lâchent ses
détracteurs. Au total, 11 ministres
visibles sur 38.
Nay Catherine
Diff. 86 579 ex. (source OJD)
Jeudi 20 Septembre 2012
IG
Najat Vallaud-Belkacem évoque une réduction du congé
parental d'éducation
La ministre des Droits des femmes,
Najat Vallaud-Belkacem, a évoqué
mardi la possibilité de réduire, tout
en le rémunérant mieux, le congé
parental d'éducation, actuellement
d'une durée de trois ans, afin de
favoriser le retour des mamans sur le
marché du travail.
Lors d'une conférence de presse à
Rennes, la ministre a évoqué
l'ouverture
vendredi
d'une
négociation
sur
l'égalité
professionnelle entre les partenaires
sociaux et l'Etat, qui devra aboutir en
mars.
Parmi les sujets abordés, les
partenaires sociaux se poseront la
question de la durée de ce congé
parental, a-t-elle indiqué. "Est-ce que
ce ne serait pas pertinent de le
réduire un peu, de le rémunérer
mieux?" s'est interrogée Mme
Vallaud-Belkacem, rappelant que
98% des bénéficiaires de ce congé
étaient des femmes.
Ces dernières, au bout de trois ans,
"ont beaucoup beaucoup de difficulté
à revenir sur le marché du travail", at-elle souligné.
Mme Vallaud-Belkacem a annoncé
que
son
administration
allait
travailler avec plusieurs régions sur
un mécanisme de retour à l'activité
de ces jeunes mères dès le début de
leur congé parental, en leur offrant
des bilans de compétences, des
formations ou des emplois aidés.
Elle a appelé les négociateurs à
chercher "comment faire pour que (le
congé parental) soit mieux partagé
qu'il ne l'est aujourd'hui par les
hommes et les femmes". Dans un
couple, c'est souvent la femme qui
sacrifie son emploi, moins bien
rémunéré que celui de son conjoint,
afin de prendre le congé parental,
payé environ 550 euros par mois, a
rappelé la ministre.
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50
Le ministre du Travail, Michel Sapin,
a annoncé lors de la même
conférence de presse que l'Etat
prendrait avant la fin de l'année un
décret permettant de sanctionner les
entreprises de plus de 50 salariés qui
n'auraient pas mis en place un plan
d'égalité salariale.
Un décret d'application pris l'an
dernier
par
le
précédent
gouvernement avait vidé de sa
substance la loi sur l'égalité
professionnelle, a expliqué le
ministre.
L'écart de rémunération entre les
hommes et les femmes est de 27%. A
travail et qualification égaux, l'écart
reste de 9%, un chiffre "totalement
inadmissible" pour M. Sapin.
bar/phs/er
Edition : Ille-et-Vilaine
Mercredi 19 Septembre 2012
Rennes, un « modèle » pour l'égalité au travail
Michel Sapin, ministre du Travail, et Najat Vallaud-Belkacem, ministre des Droits des
femmes, étaient à Rennes, hier.
Après François Hollande, le ministre
de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, et
la ministre des Sports, Valérie
Fourneyron, ce sont Michel Sapin, le
ministre du Travail, et Najat VallaudBelkacem, la ministre des Droits des
femmes, qui se sont rendus à Rennes,
hier.
Michel Sapin est venu échanger à la
Mission locale de Rennes sur les «
emplois d'avenir », une mesure
destinée prioritairement aux jeunes
sans qualification ni diplôme. Le
ministre a appelé à améliorer les
échanges entre la Mission locale et
Pôle Emploi pour une plus grande
efficacité. Philippe Caffin, président
de la Mission locale et maire de
Bruz, a souligné « la lourdeur
administrative » des dispositifs
d'accompagnement vers l'emploi.
Pour autant, il s'est dit « prêt », avec
ses équipes, à mettre en place les
emplois aidés dès novembre.
Un territoire d'excellence
Michel Sapin, accueilli par les
manifestants du Crédit immobilier de
France (lire page 6), a ensuite rejoint
Najat Vallaud-Belkacem à l'hôtel de
Ville. Les deux ministres y ont
installé le comité de pilotage national
pour l'égalité professionnelle, qui fait
suite à la conférence sociale de
juillet. Pourquoi à Rennes ? « La
Bretagne ne nous a pas attendus
pour être un territoire d’excellence
en matière d’égalité professionnelle
», a rappelé Najat Vallaud-Belkacem.
« Le Label égalité, que nous avons
obtenu en 2008, a constitué une
première reconnaissance de ce
travail », précise Daniel Delaveau, le
maire de Rennes. La Bretagne fera
partie des régions « pilotes » pour
mener des expérimentations sur
l'égalité
professionnelle.
Une
Tous droits réservés : Ouest-France
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convention avec le conseil régional
devrait être signée d'ici à la fin de
l'année.
Najat Vallaud-Belkacem a par
ailleurs visité dans l'après-midi la
crèche de l'association ParenBouge, «
Enfantais'y », à Saint-Jacques-de-laLande. « Lutter contre les clichés
commence dès le plus jeune âge »,
a-t-elle rappelé. Michel Sapin a quant
à lui rencontré l'intersyndicale de
PSA en fin de matinée. « Il existe
des moyens de discuter, a-t-il
déclaré. Les partenaires sociaux
sont en négociation pour faire
bouger les choses. Nous sommes
aux côtés des salariés. »
Céline LEBRETON.
Diff. 781 033 ex. (source OJD)
Edition : Rennes Sud
Mercredi 19 Septembre 2012
La ministre transmet l'égalité hommes-femmes, dès la crèche
Najat Vallaud-Belkacem, ministre des Droits des femmes, a visité mardi la crèche d'entreprise
Enfant'aisy. La découverte des locaux a rythmé sa journée.
Reportage
Couleurs criardes, dînette et canapés
miniatures : c'est le décor de la visite
ministérielle. Nous sommes à la
crèche interentreprises Enfant'aisy,
au coeur des bureaux du quartier de
la
Courrouze.
Najat
Vallaud
Belkacem, ministre des Droits des
femmes, pose devant la caméra, un
petit bout de chou dans les bras. «
Notre chargé de com' », blague la
responsable de la crèche, Marie
Pecot.
En quel honneur ces chérubins
accueillent-ils une telle invitée de
marque ? « On ne peut pas traiter
l'inégalité professionnelle entre
hommes
et
femmes
sans
s'intéresser à la parentalité. Les
femmes souffrent d'écarts de
rémunération, ou n'ont pas la
même progression de carrière en
partie à cause de la garde d'enfants
qui leur incombe généralement,
souligne-t-elle. Les contraintes
horaires jouent leur rôle. Pour leur
faciliter la tâche, il faut offrir des
modes de garde différents et mieux
partager cette charge avec les
hommes. »
« Travailler en étant serein »
Des solutions de garde que la
ministre semble avoir trouvées dans
la crèche Enfant'aisy. Elle a montré
son intérêt pour la structure, tout
sourire, en présence du maire de
Saint-Jacques-de-la-Lande,
Emmanuel Couet.
La crèche propose des horaires
élargis, ce qui permet de « travailler
en étant serein », explique Jean
Castel.
L'administrateur
de
Parenbouge,
association
gérant
Enfant'aisy, justifie : « On ne doit
pas empêcher de travailler à cause
des enfants. »
D'autres particularités séduisent
Najat Vallaud-Belkacem : « La
crèche offre des services qu'on ne
trouve pas partout ailleurs,
notamment pour les parents et en
particulier
pour
ceux
qui
rencontrent des difficultés comme
les familles monoparentales. » Des
places sont réservées aux enfants
handicapés. La structure propose
également « un accueil d'urgence »,
souligne Yannick Nadesan, élu
rennais délégué à la petite enfance.
Sous des papillons confectionnés
avec des rouleaux de papier
hygiénique peinturlurés et accrochés
au plafond, Najat Vallaud-Belkacem
se laisse guider. Salle de motricité
pour les enfants porteurs d'un
handicap, lieu de transition pour les
parents... la ministre marque une
pause devant un panneau de carton
Tous droits réservés : Ouest-France
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vert. « Je regarde le menu du jour
», s'amuse-t-elle.
Clichés et com'
L'association Parenbouge offre des
services de garde à domicile dès 4 h
30 le matin et jusqu'à 23 h. « Nous
donnons la parole aux parents qui
subissent des horaires difficiles »,
indique Aurélie Saladin, la directrice.
Les parents composent la moitié du
conseil d'administration. Et Najat
Vallaud Belkacem de s'enquérir :
« Et dans ce conseil, il y a autant de
femmes que d'hommes ?» «
Davantage de femmes ! » réplique
Aurélie Saladin.
S'occuper des tout petits, office
réservé à la gent féminine. Encore un
cliché qui à la vie dure. Ces mêmes
clichés « qui enferment chaque
genre dans un rôle particulier et
créent
les
inégalités
professionnelles », d'après la
ministre des Droits des femmes.
Dans son combat pour l'égalité
professionnelle, même les crèches
servent de tribune. Quitte à attendre
la fin de la sieste des petits pour faire
de la com'.
Jérôme LE BOURSICOT.
Diff. 781 033 ex. (source OJD)
Mercredi 19 Septembre 2012
FRANCE
Parité. Le congé parental en voie d'ajustement
Comment faire avancer l'égalité homme-femme dans les entreprises? «En appliquant la loi et
les sanctions qu'elle prévoit», répondent Najat Vallaud-Belkacem et Michel Sapin, qui ont
aussi évoqué, hier à Rennes, de possibles ajustements du congé parental.
L'égalité au travail fera l'objet d'une
négociation État-salariés-patronat qui
sera engagée vendredi. Le comité
national de pilotage de cette
négociation a tenu sa première
réunion, hier à Rennes, sous la
présidence de la ministre des Droits
des Femmes et le ministre du Travail
et de l'Emploi.
Une loi pour l'inexplicable
«L'écart de rémunération entre
hommes et femmes est de 26%»,
constate Najat Vallaud-Belkacem.
«Une partie de cet écart s'explique
par les secteurs de bas salaires où
travaillent beaucoup de femmes, par
le temps partiel, ou par les carrières
freinées par les patrons qui se
méfient des congés de maternité.
Mais il reste 9% inexplicables»,
poursuit-elle. Pourtant, la simple
application de la loi aurait dû suffire
à réduire l'inexplicable à néant. Dans
les entreprises de plus de 50
salariés(*),
elle
impose
des
négociations et l'élaboration d'un
plan d'égalité professionnelle. À
défaut, l'entreprise risque de devoir
acquitter des pénalités, jusqu'à 1% de
la masse salariale.
Lever le blocage
Le problème, c'est que cette loi n'est
pas
applicable.
«Le
décret
d'application a prévu des procédures
de contrôle d'une telle complexité
qu'elles sont quasiment impossibles à
engager», commente Najat VallaudBelkacem. Un blocage qui va être
levé par un décret - applicable celuilà - en cours de préparation. «La loi
existe et ça fait dix ans qu'on parle de
sa mise en application», s'exclame le
ministre du Travail et de l'Emploi.
«Cette année, elle sera mise en
oeuvre!». Une mise en oeuvre qui
s'annonce volontariste, mais pas trop
brutale. «Nous allons laisser un délai
de quelques mois pour la mise en
conformité, et des dispositifs
d'accompagnement sont prévus pour
aider les entreprises», précise Najat
Vallaud-Belkacem.
Des propositions testées en
Bretagne
La ministre a également annoncé
l'éventualité d'une modification du
congé parental, demandé par les
femmes dans 97% des cas. «La
difficulté est le retour au travail»,
explique-t-elle. «On peut préparer ce
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retour dès le début du congé, prévoir
un bilan de compétence et une
formation, ou un emploi aidé pour
remettre le pied à l'étrier». Et
pourquoi pas une réduction de sa
durée (trois ans aujourd'hui) et une
rémunération plus élevée (de l'ordre
actuellement de 550euros par mois,
selon les situations familiales)? Les
négociations
lancées
hier
déboucheront le 8mars sur des
propositions. Elles seront ensuite
testées
dans
huit
régions
d'expérimentation - dont la Bretagne
- choisies pour leur volonté politique
en matière d'égalité.
* Pour les services de l'État et des
collectivités, c'est une autre loi qui
s'applique. «Ses objectifs sont
identiques», précise Najat VallaudBelkacem. «Je passe en revue sa
mise en application, ministère par
ministère, parce que l'État-employeur
doit être exemplaire».
Alain Le Bloas
Diff. 203 689 ex. (source OJD)
Mercredi 19 Septembre 2012
Société
Mariage gay : pour les fidèles, Mgr Barbarin a ouvert le débat
Le cardinal a dit que d'autres interdits, comme l'inceste, pourraient tomber
Pour nombre de catholiques, les deux
phrases
à
l'emporte-pièce,
prononcées vendredi 14 septembre
par le cardinal Philippe Barbarin
contre le mariage et l'adoption
ouverts aux couples homosexuels,
auront eu le mérite de " lancer le
débat ".
Interrogé par la radio chrétienne RCF
et la chaîne de télévision lyonnaise
TLM sur le projet gouvernemental,
l'archevêque de Lyon avait affirmé
que cette " rupture de société ",
pourrait avoir " des quantités de
conséquences " : " Après, ils vont
vouloir faire des couples à trois ou à
quatre. Après, un jour peut-être,
l'interdiction de l'inceste tombera. Il
y aura des demandes incroyables, qui
commencent à se faire jour ! "
Cette allusion à la polygamie et à
l'inceste ont suscité condamnations et
incompréhensions. D'autant que
jusqu'à présent, seuls les catholiques
intégristes du mouvement Civitas
avaient établi un lien entre
l'ouverture
du
mariage
aux
homosexuels et la polygamie. Dans
un communiqué, le diocèse de Lyon
a tenté de préciser la pensée du
cardinal. " Dès lors que "quelques
repères majeurs" seraient dépassés,
quelles réponses seront faites à ces
nouvelles demandes ? ", s'interroge-til, relevant que " le "polyamour" ou
les "unions à plusieurs" deviennent
un sujet d'actualité ".
" Il a avancé un argument un peu
violent, qui a pu être pris pour une
54
agression, reconnaît Frigide Barjot,
pseudonyme de l'humoriste, militante
catholique, qui avec des chrétiens de
divers horizons demande au président
de la République la tenue d'Etats
généraux du mariage et de la filiation
contre la précarité familiale. On ne
lance pas le mot inceste comme cela,
sans explication. Cela dit, sur le fond
il ne dit rien de nouveau. Mais au
moins il a lancé un pavé dans la
mare. "
" Pensée caricaturée "
" Mgr Barbarin dit juste que si on
touche à la définition universelle du
mariage, il n'y a pas de raisons que
l'on ne s'interroge pas ensuite sur
d'autres demandes ", estime aussi
Philippine de Saint-Pierre, directrice
adjointe de la chaîne de télévision
catholique KTO, pour qui " l'allusion
à
l'inceste
relève
d'une
argumentation par l'absurde ".
Prenant une nouvelle fois la défense
du cardinal, après avoir dit que sa
pensée " avait été caricaturée ", la
ministre des droits des femmes, Najat
Vallaud-Belkacem, élue à Lyon, a
déclaré lundi : " En aucun cas, le
cardinal n'a voulu dire que les
couples homosexuels se prêteraient
plus à la polygamie ou à l'inceste que
les autres. "
Plus critique, Philippe Clanché,
journaliste en charge de la religion à
l'hebdomadaire
de
gauche
Témoignage chrétien, estime que sur
la forme, " Barbarin a été pour le
moins maladroit. Cet évêque qui n'est
pas homophobe a donné l'image
d'une Eglise catholique pour qui
l'homosexuel est un jouisseur
immature ". Il reconnaît toutefois que
" le syndrome de la boule de neige,
repris par de nombreux catholiques,
est un argument audible. Beaucoup
s'inquiètent qu'après le mariage
homo, émergent des demandes pour
la
procréation
médicalement
assistée, la gestation pour autrui... "
" Sur le fond, l'Eglise ne peut pas
tenir un autre discours ", rappelle
pour sa part le chercheur Olivier
Bobineau, qui estime que ces prises
de paroles " ne peuvent que renforcer
les pôles de résistance identitaires et
le décalage de l'Eglise avec la
société ".
Au-delà des cercles militants, les avis
semblent plus partagés chez les
fidèles catholiques qu'au sein de la
hiérarchie. En août, un sondage de
l'IFOP montrait que 45 % des
pratiquants étaient favorables à
l'ouverture
du
mariage
aux
homosexuels - contre 65 % pour
l'ensemble des Français.
Après le cardinal Barbarin, d'autres
évêques ont donné de la voix.
L'opposition au projet de loi fait
consensus, mais les expressions
diffèrent. " Cette affaire pose à
l'Eglise la question de la manière
dont elle doit intervenir dans le débat
public ", relève M. Clanché.
L'évêque de Toulon, Mgr Dominique
Rey, plutôt classé dans le camp
conservateur, a demandé un "
référendum " pour " permettre un
véritable débat " et éviter que " le
gouvernement soit à la remorque des
lobbies ". Sur le site Internet
conservateur Nouvelles de France, il
estime que " la refonte structurelle
du mariage conduit à une sorte de
mutation anthropologique " et "
ouvre la boîte de Pandore ".
De son côté, le plus libéral évêque de
Nanterre, Mgr Gérard Daucourt, a
prévenu ses fidèles : " Prenons garde
de ne pas nous situer en face de la
société. " Il les invite à " écrire au
premier ministre et aux députés " : "
L'enjeu est grave et touche à la
dimension sociale du mariage et de
la famille, et au bien commun. " Par
ailleurs,
tout
en
contestant
l'accusation d'homophobie adressée à
l'Eglise, il demande aux catholiques
d' " être conscients de ce qui
provoque - cette accusation - : une
mise à l'écart et des condamnations
de personnes homosexuelles, pendant
des siècles et souvent encore
aujourd'hui ".
La Conférence des évêques de
France se donne jusqu'à début
novembre pour ajuster sa position en
fonction du projet de loi, présenté le
24 octobre en conseil des ministres.
Jusqu'à présent, elle a évité
l'opposition frontale : après avoir
appelé le 15 août, " à prier " pour la
famille, elle a demandé une
consultation nationale, afin de sortir
d'une confrontation entre Eglise et
gouvernement. Une demande que son
président, Mgr André Vingt-Trois,
devait réitérer, mardi, lors d'une
entrevue avec la ministre de la
justice, Christiane Taubira.
Stéphanie Le Bars
Pour le CFCM, le mariage unit " un
homme et une femme "
Le président du Conseil français du
culte
musulman
(CFCM),
Mohammed Moussaoui, rappelle
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que, de même que les autres cultes
monothéistes, l'islam n'autorise pas le
mariage entre deux personnes de
même sexe. Dans la tradition
musulmane, le mariage est " un pacte
fondé sur le consentement mutuel en
vue d'établir une union légale et
durable, entre un homme et une
femme, et ayant pour but de fonder
une famille stable ". Et M.
Moussaoui de s'interroger : " Le
respect du principe d'égalité ne
risque-t-il pas d'ouvrir la porte à
d'autres demandes de vie commune ?
Qu'est-ce
qui
justifierait
les
différences de traitement (par
exemple au sujet de la procréation
médicalement assistée) entre des
couples hétérosexuels et des couples
homosexuels ? "
Diff. 367 153 ex. (source OJD)
Mercredi 19 Septembre 2012
IG PARIS
Le traité européen qui peut faire exploser la majorité
Budget. Le texte, présenté aujourd'hui en conseil des ministres, sera le premier vrai test pour
François Hollande.
Le début des grandes manœuvres sur
le traité de stabilité budgétaire
européen, c'est maintenant! Du moins
officiellement avec la présentation
aujourd'hui en conseil des ministres
des deux projets de loi relatifs à ce
texte, signé le 2 mars par 25 des 27
pays de l'Union européenne (seuls le
Royaume-Uni et la République
tchèque se sont abstenus).
Signe de l'importance que l'exécutif
accorde à ces deux projets de loi, le
Premier ministre en personne se
livrera à une explication de texte
devant la presse après le conseil des
ministres en lieu et place du point de
presse habituellement assuré par la
jeune porte-parole du gouvernement
Najat Vallaud-Belkacem.
Le projet de loi sur la ratification du
traité de stabilité budgétaire et le
projet de loi organique sur les
finances
publiques
visant
à
transposer dans la législation
française la fameuse règle d'or
européenne qui limite le déficit
public de chaque Etat signataire (lire
ci-dessous) doivent ensuite être
débattus à partir du 2 octobre à
l'Assemblée nationale. Pour entrer en
vigueur au plus tôt début 2013, les
deux textes doivent être adoptés par
les députés et les sénateurs. Mais la
bataille est loin d'être gagnée pour la
majorité. L'aile gauche du PS et
l'extrême gauche ont déjà dit leur
opposition
à
cette
discipline
budgétaire commune. Déplorant une
«panne
de
débat»,
Jean-Luc
Mélenchon (Parti de Gauche) a de
nouveau exigé hier un référendum et
se félicite déjà de la mobilisation en
cours pour la manifestation du 30
septembre à Paris contre le traité et
l'austérité. Le député PS de Paris
Pascal Cherki considère aussi ce
texte comme «un obstacle majeur
vers le retour de la croissance en
Europe» et une vingtaine de ses
collègues ont déjà annoncé qu'ils
refuseront comme lui de le voter. Au
Sénat, où les socialistes n'ont pas la
majorité absolue, les voix de la droite
seront nécessaires pour ratifier le
traité, ne fût-ce qu'en raison de
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l'opposition des communistes et de la
plupart des écologistes.
Le traité «est loin d'être formidable
mais sa ratification fait partie d'un
compromis. Il serait donc souhaitable
de ne pas s'y opposer. Il faut être
dans la dynamique de la réorientation
de l'Europe», a plaidé hier Pascal
Canfin, l'un des deux ministres
écologistes du gouvernement alors
qu'Europe Ecologie-Les Verts doit
déterminer sa position lors de son
conseil fédéral des 22 et 23
septembre.
Candidat
à
la
présidentielle, François Hollande
avait, lui aussi, promis de renégocier
le traité. Arrivé à l'Elysée, il s'est
contenté d'un Pacte pour la
croissance et l'emploi de 120
milliards d'euros que les dirigeants
européens ont accepté d'adopter, en
juin, pour compléter le traité et faire
avaler la pilule de la rigueur
budgétaire.
Diff. 345 134 ex. (source OJD)
Mercredi 19 Septembre 2012
Tribune Idées
Austérité : les femmes disent non !
Encore la Fête de l'Huma En fait je
n'ai pas eu de chance dans mon choix
de débats : Caroline Fourest, dans
celui sur « Comment résister au Front
national », a été empêchée de parler
par la mouvance des Indigènes de la
République, qui a décidé d'être
partout où elle débat parce qu'elle
serait raciste ou islamophobe pour se
faire un avis, le mieux est sans doute
de lire ses textes ; Najat VallaudBelkacem, venue parler des droits
des femmes, huée quand elle a
répondu à une question de la salle sur
le traité européen. Deux femmes,
deux féministes invitées par l'Huma,
huées par l'intolérance de ceux qui
n'acceptent pas qui pense autrement
qu'eux. Entendu ce matin sur France
Inter : « Non, non, c'est la fête du PC,
elle n'a rien à faire là. » Bon alors,
faudrait savoir : si débattre c'est
n'échanger qu'avec des personnes qui
sont d'accord avec nous, c'est pas la
peine, on a nos réunions pour ça Si
débattre, c'est hurler pour empêcher
de parler, et en venir même aux
mains, on peut aller aux réunions du
Front national, par exemple.
Ah oui, les plans d'austérité et le
pacte budgétaire Alors, suis-je contre
les plans d'austérité ? Oui, oui ! Suisje furax contre cette minorité de
riches qui ne pensent qu'à se goinfrer
aux dépens de tous les autres, contre
les banques qui profitent de notre
argent parce qu'on est obligés de
passer par elles, et nous remercient
en refusant de nous le prêter, ou alors
à des taux d'usuriers ? Oui, oui !
Suis-je contre le système capitaliste
(et patriarcal ! insistent dans ma tête
toutes mes amies féministes), et pour
plus de justice sociale ? Faut-il aller
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manifester le 30 septembre, à 13 h
30, à la Nation, à Paris ? Encore oui !
Dans
cette
mobilisation,
les
mouvements féministes se chargent,
comme toujours, de démontrer à quel
point la situation des femmes
pourrait encore se dégrader. Elles ont
pour cela écrit une pétition :
http://www.petitionpublique.fr/Petica
oVer.aspx?pi=P2012N28837
PS : ce qui me chiffonne, c'est qu'il y
a
le
Festival
féministe
de
documentaires en même temps à
Arcueil. Vous pourriez y passer avant
ou après, non ?
http://resistancesdefemmes.wordpres
s.com/
Nelly martin, une des responsables
de la marche mondiale des femmes.
Diff. 55 629 ex. (source OJD)
Mercredi 19 Septembre 2012
France
Le gouvernement relance le chantier de l'égalité salariale
Le gouvernement a présenté hier son plan de bataille pour faire reculer les inégalités entre
hommes et femmes au travail. Au menu : sanctions contre les entreprises qui ne font pas
d'effort, encadrement du temps partiel, réforme du congé parental et expérimentations
régionales.
Va-t-on enfin sortir de l'incantation
sur l'égalité salariale, alors que,
malgré une dizaine de lois, les
femmes
gagnent
toujours
en
moyenne 25 % de moins que les
hommes ? C'est en tout cas l'objectif
affiché de la feuille de route détaillée
hier à Rennes par Michel Sapin,
ministre du travail, et Najat VallaudBelkacem, ministre des droits des
femmes.
Premier volet de ce plan de bataille :
rendre effectives les sanctions
prévues par la loi. Depuis la loi de
novembre 2010, les entreprises qui
ne négocient pas d'accord ou ne se
dotent pas d'un plan d'action pour
faire avancer les choses sont
théoriquement
passibles
d'une
sanction qui peut atteindre 1 % de la
masse salariale. Sauf qu'un décret
d'application a rendu inopérante la
sanction.
Du coup, « 60 % des entreprises de
plus de 300 salariés n'ont toujours ni
accord ni plan d'action », explique-ton au ministère des droits des
femmes, où on annonce une
réécriture du décret d'ici à fin
octobre. Avec un objectif : doper la
négociation plutôt que multiplier les
sanctions. « L'idée, précise-t-on, c'est
de demander aux entreprises de
négocier avec les syndicats. Si ça
n'aboutit pas, elles devront remettre à
l'administration un procès-verbal de
fin de négociation prouvant qu'elles
ont essayé de faire quelque chose et
elles devront alors transmettre un
plan d'action. Dans un premier
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temps, nous n'appliquerons la
sanction qu'aux entreprises de plus de
300 salariés qui n'ont rien fait du
tout. »
Le gouvernement sait en effet que
sanctionner
les
entreprises
récalcitrantes ne résoudra pas tout.
Car, expliquent les experts, l'essentiel
de l'écart salarial s'explique par des
facteurs structurels. Notamment par
la surreprésentation des femmes
(82 %) dans les emplois à temps
partiel. Le sujet sera donc à l'ordre du
jour de la négociation sur la « qualité
de vie au travail », qui commence
vendredi. Une des pistes consisterait
à obliger les entreprises qui recourent
à des emplois de moins de vingt
heures à négocier des accords de
branche améliorant l'accès de ces
salariés au chômage ou à la
formation.
Également au menu de cette
négociation : la réforme du congé
parental. Chaque année, 650 000
personnes,
des
femmes
essentiellement, en prennent un. Qu'il
s'agisse du « complément de libre
choix d'activité » (566 € maximum,
pendant au maximum trois ans) ou du
« complément optionnel de libre
choix d'activité », ouvert aux parents
d'au moins trois enfants (810 €
pendant un an maximum), ils se
soldent souvent par un retour difficile
sur le marché du travail. D'où l'idée
d'un congé parental plus court et
mieux rémunéré, portée par François
Hollande durant la campagne. La
piste d'un congé d'un an, dont une
partie obligatoirement prise par le
père, et rémunéré non plus de façon
forfaitaire mais selon un pourcentage
du salaire, fait son chemin.
Mais, insiste l'entourage de Michel
Sapin, « la priorité sera de trouver de
nouvelles
solutions
grâce
à
l'expérimentation ». À la suite de la
conférence sociale de juillet,
huit régions
se
sont
portées
volontaires pour tester des dispositifs
nouveaux. Coordonnés par un tout
nouveau Comité national de pilotage,
quatre chantiers sont ouverts.
Il s'agira d'abord de trouver les
moyens
d'accompagner
les
entreprises, notamment les PME, qui
veulent avancer. Un deuxième axe
visera à travailler sur l'orientation,
sachant que la moitié des emplois
féminins sont concentrés dans les
services, souvent moins bien payés.
L'aide au retour à l'emploi des
personnes en congé parental sera
aussi une priorité. Enfin, une
réflexion sur l'articulation des temps
de vie sera proposée. Avec comme
modèle la municipalité de Rennes,
qui a créé en 2002 un « bureau des
temps » facilitant la conciliation
entre
vie
privée
et
vie
professionnelle.
Enfin,
une
« stratégie intégrée de lutte contre les
stéréotypes » féminins et masculins
sera lancée lors du comité
interministériel des droits des
femmes, prévu le 24 octobre.
BIRCHEM Nathalie
Edition : Rennes
Mercredi 19 Septembre 2012
POLITIQUE
Najat Vallaud-Belkacem a salué les initiatives qui facilitent la vie des femmes au travail
RENNES, VILLE MODÈLE POUR L'ÉGALITÉ
Porte-parole du gouvernement et ministre du Droit des femmes, Najat Vallaud-Belkacem était
mardi à Rennes pour dévoiler sa feuille de route sur l'égalité professionnelle. Un hasard ? Pas
tout à fait. « La ville de Rennes et la région sont un terreau extrêmement favorable pour
l'égalité des genres », souligne la ministre.
Huit régions d'excellence
Ce n'est donc pas une surprise si la Bretagne fait partie des huit régions d'excellence
sélectionnées pour accueillir les expérimentations du gouvernement. La ministre, qui souhaite
« inventer de nouvelles solutions pour faciliter la vie des femmes au travail », pourra s'inspirer
de sa visite à la crèche Enfantais'y, lancée à la Courrouze il y a un an. En plus d'ouvrir de 7 h à
19 h 30 pour « coller aux horaires des travailleurs », l'espace propose aussi un projet original.
« Nous avons trois places réservées aux situations d'urgence, quand une maman retrouve un
emploi ou une formation par exemple. En attendant que les familles trouvent une solution de
garde pérenne », explique Aurélie Saladin, directrice de l'association Parenbouge, qui gère la
crèche. Ce genre d'initiative est salué par la ministre. « Les pouvoirs publics doivent offrir des
modes de garde alternatifs pour satisfaire tout le monde. Ce qui est fait à Rennes peut servir
d'exemple ailleurs », explique-t-elle. L'idée de Parenbouge de proposer des gardes à domicile
pour les parents qui travaillent de nuit pourrait également intéresser le gouvernement.
La ministre a été guidée par Ken, jeune résident de la crèche Enfantais'y à la
Courrouze. LA BRETAGNE, PREMIÈRE SUR L'AVENIR
59
« Ici à Rennes et en Bretagne, tout le monde est prêt pour les contrats d'avenir ».
Michel Sapin, ministre du Travail, a annoncé mardi que la région bretonne serait
l'une des premières à signer les nouveaux emplois jeunes promis par François
Hollande. « Ce sera fait dès le 3 novembre », promet le préfet de région Michel
Cadot.
CAMILLE ALLAIN
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Edition : Creuse
Mercredi 19 Septembre 2012
L''ECHO FRANCE
Social CONGÉ PARENTAL D'ÉDUCATION
Remise en question de sa durée
Vendredi, à Rennes, la ministre des
Droits des femmes avait évoqué
l'ouverture d'une négociation sur
l'égalité professionnelle entre les
partenaires sociaux et l'Etat, qui
devra aboutir en mars. «Parmi les
sujets abordés, les partenaires
sociaux se poseront la question de la
durée
du
congé
parental
d'éducation», a indiqué hier Najat
Vallaud-Belkacem, avant de rappeler
que 98 % des bénéficiaires de ce
congé étaient des femmes.
Actuellement d'une durée de trois
ans, la ministre a envisagé de le
réduire, tout en le rémunérant mieux,
pour favoriser le retour des mamans
sur le marché du travail.
Mme Vallaud-Belkacem a aussi
annoncé que son administration allait
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travailler avec plusieurs régions sur
un mécanisme de retour à l'activité
de ces jeunes mères dès le début de
leur congé parental, en leur offrant
des bilans de compétences, des
formations ou des emplois aidés.
Mercredi 19 Septembre 2012
L'admiroir
Les fidélités de Najat Vallaud-Belkacem
Ministre à 34 ans, c'est une passionnée de politique depuis 2004, année où elle devient
conseillère régionale. Elle se définit comme avant tout fidèle. Grâce à Ségolène Royal, elle a su
faire l'apprentissage de l'audace et du courage en politique.
Elle reçoit dans les jardins de son
ministère, rue Saint-Dominique,
avant qu'une ondée ne nous rapatrie
verre d'eau à la main dans son
bureau.
Porte-parole
du
gouvernement, ministre de plein
exercice chargée des droits des
femmes, Najat Vallaud-Belkacem
apparaît comme un ludion radieux
que le poids de ses responsabilités
toutes neuves semble galvaniser.
Consciente de son rôle, des écueils
d'une fonction où il faut sans cesse se
mettre au diapason d'une action
collective, la jeune femme ne
s'accorde ni répit ni repos : elle est en
veille permanente et mesure à temps
bien plein ce que signifie le service
de l'État. Elle ne s'en plaindra pas.
Cette fille d'immigrés marocains qui
n'avaient pas le droit de vote se
reconnaît comme une enfant du 21
avril 2002, lorsque l'intrusion de
Jean-Marie Le Pen au deuxième tour
de l'élection présidentielle lui fit se
poser cette question, à elle ainsi qu'à
nombre de jeunes de sa génération : «
Comment se rendre utile ? »
L'interrogation était légitime pour
cette fille d'ouvriers de la banlieue
d'Amiens, « illustration presque
exemplaire, selon ses propres mots,
de la méritocratie républicaine et de
l'intégration heureuse », sortie du
rang à force de travail financé par des
bourses et des boulots salariés en
parallèle de ses études. Un parcours
qui la fit s'engager à sa façon, dans
les associations caritatives et dans le
soutien scolaire.
Comment se rendre utile ? Le scrutin
du 6 mai lui en apporta la réponse,
62
au-delà de ce qu'elle pouvait
imaginer quand elle se lança dans la
vie publique en janvier 2003,
conseillère au cabinet du maire
socialiste de Lyon Gérard Collomb.
Un homme qu'elle garde en grande
estime « pour ses talents de
bâtisseur, son pragmatisme, son sens
du concret au service d'une vision
prospective pour sa ville ».
Avant cette expérience dans la vie
locale, Najat Vallaud-Belkacem ne se
projetait pas dans la politique, un mot
qu'elle considéra longtemps comme
un « gros mot ». Au point, avoue-telle au début de son livre
témoignage Raison de plus ! (chez
Fayard), qu'elle ne voulait pas dire ce
qu'elle faisait dans la vie. Dire : « de
la politique » lui semblait déplacé,
inapproprié : « Ce n'était pas un rêve
d'enfant, ni même une ambition de
jeunesse, et c'est loin d'être une
révélation de l'âge adulte. »
Pour cette juriste, la voie ne fut pas
naturellement le Parti socialiste.
Même si en 2004, invitée par le
président de Rhône-Alpes Jean-Jack
Queyranne, elle est élue pour la
première fois conseillère régionale, à
27 ans, sur une liste du PS. À cette
époque elle se sent, comme elle le
reconnaît, « un ovni en politique ».
Jamais elle n'aurait pensé à se lancer
dans ce bain-là. « Je me sentais trop
timide et réservée », dit-elle en
souriant, avant d'ajouter : « J'ai
attrapé le virus. » Un virus qui n'a
pas émoussé sa lucidité sur le regard
que certains pouvaient porter sur une
femme, d'origine étrangère de
surcroît. « On m'a fait un procès en
incompétence. Face à ces préjugés,
vous devez plus encore faire vos
preuves... » Quand on lui demande
quelle personnalité elle s'est donné
pour modèle, sa réponse n'est pas
taillée dans la langue de bois ni dans
le panthéon des figures obligées du
parti à la rose. Le premier nom qui
lui vient à l'esprit est celui de Marie
Curie, « une étrangère, une
Polonaise, qui fut capable d'exceller
par elle-même et non dans l'ombre de
son mari. Elle brilla dans un
domaine où on n'attendait pas les
femmes. »
Hormis cette figure charismatique de
la science et de la liberté de
conscience, Najat Vallaud-Belkacem récuse en réalité la notion de
modèle. « Je m'interroge sur la
capacité des hommes et des femmes
politiques à concilier la vie
personnelle et la vie politique »,
confie-t-elle. Et de ce point de vue,
elle n'a pas encore trouvé d'exemple
à suivre.
Juriste de formation, la future
ministre sera chargée à Lyon des
dossiers relatifs à la démocratie de
proximité, à la création d'instances de
consultation des habitants. Des sujets
qui trouveront naturellement un écho
dans la démarche de Ségolène Royal,
une figure majeure dans son parcours
politique. « Avec elle j'ai fait
l'apprentissage de l'audace en
politique, du courage. Elle est
quelqu'un qui peut se renouveler en
permanence, qui sait renaître de ses
cendres », analyse celle qui fut sa
porte-parole en 2007 puis l'un de ses
fidèles soutiens dans la campagne
des primaires de 2011. On sent chez
Mme
Vallaud-Belkacem
une
reconnaissance
profonde
pour
Ségolène Royal qui la choisit dans
son équipe rapprochée sans bien la
connaître. Au-delà de la connivence
féminine, elle y voit la marque d'une
grande liberté de la part de l'ancienne
candidate socialiste : « Quelqu'un de
moins audacieux qu'elle se serait
entouré d'une personne dont
l'expérience était incontestable. Ce
n'était pas une bravade, c'était une
méthode en forme d'avertissement :
nous allions faire de la politique
autrement », écrit-elle dans son
ouvrage. C'était avant la minipolémique liée aux propos prêtés cet
été à Ségolène Royal, et cités par Le
Point : « Elle s'appellerait Claudine
Dupont, elle ne serait peut-être pas
là. Elle doit assumer son identité et
en être fière », aurait déclaré la
présidente de la région PoitouCharentes. Des paroles démenties
depuis par l'intéressée dans un
communiqué où elle rappelait avoir
« toujours mis en avant Najat
Vallaud-Belkacem, à la fois pour son
talent et son histoire ». Ségolène
Royal affirmait se réjouir des
responsabilités « pleinement méritées
» qui lui avaient été confiées.
Un épisode qui aura instruit la jeune
ministre, s'il en était besoin, des
chausse-trappes du pouvoir, du poids
des mots, même déformés, des traces
qu'ils laissent toujours dans les
esprits. Sans insister, mais sans
Tous droits réservés : L'Hémicycle
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l'oublier, elle ne peut manquer de
citer François Hollande qui prouva,
en la choisissant comme l'une de ses
porte-parole, sa capacité à rassembler
au-delà des sensibilités diverses de sa
famille politique. « J'admire aussi
chez lui sa capacité à fixer un cap et
à le garder. Sa solidité dans la
tempête. Son don pour convaincre
par la raison, par l'ouverture et le
dialogue. » Et de conclure sur sa
vision de la seule gauche qu'elle aime
: « la gauche quand elle est fière
d'elle-même. Pas la gauche honteuse.
»
Éric Fottorino,
Diff. 6 178 ex. (source OJD)
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