Revue de presse 19 au 25 septembre 2012
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Revue de presse 19 au 25 septembre 2012
DU 19 au 25 septembre 2012 Najat VALLAUD-BELKACEM Ministre des droits des femmes, Porte-parole du Gouvernement 1 Edition : Toutes éditions Mardi 25 Septembre 2012 Vallaud-Belkacem souligne la difficulté du budget La porte-parole du gouvernement, interrogée par BFM-TV et RMC sur la chute de popularité de François Hollande, a expliqué : « On est en train de préparer le budget le plus difficile qu'il ait été donné à un gouvernement de construire de toute la Ve République. » « Quand un gouvernement et un président de la République s'apprêtent à adopter un budget comme celui-là, ils ne s'imaginent pas gagner 11 % dans les Tous droits réservés : Ouest-France 2C72755C67E0C208A1A118E77507311D48E4AF7B224D2571C76E6A1 2 sondages », a poursuivi Vallaud-Belkacem. Najat Edition : Toutes Editions Mardi 25 Septembre 2012 IG Budget: qui va payer? La volonté affichée de faire payer les seuls «riches» se heurte à la somme astronomique qu'il faut trouver et aux exceptions qui président à l'élaboration du budget. Le gouvernement publie, vendredi, les détails d'un budget qui s'annonce comme le plus rigoureux depuis trente ans, selon François Hollande lui-même. Il faut trouver pas moins de trente milliards d'euros manquants pour limiter le déficit des finances publiques à 3 % de la richesse nationale. Et encore ce chiffre est-il optimiste: il tient compte d'une croissance de 0,8 % du PIB, alors que l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) prédit une croissance nulle pour 2013. Auquel cas il manquera près de 40 milliards d'euros. Le président de la République a indiqué lors de sa rentrée télévisée que le tiers de la somme manquante, (10 milliards d'euros), devra être trouvé par des économies dans les ministères non sanctuarisés, et que les deux-tiers restants (20 milliards) seront produits par des hausses d'impôts. Officiellement, les plus pauvres et les classes moyennes ne seront pas touchés, mais on sait déjà que le gouvernement va maintenir le gel du barème de l'impôt sur le revenu, sauf sur les deux tranches les plus basses. Seize millions de foyers 3 verront en conséquence leur imposition augmenter de 2 %, ce que l'économiste Thomas Piketty, classé à gauche, critique vertement: «C'est la façon la plus hypocrite et la moins juste d'augmenter les impôts.» Le gel du barème de l'impôt sur le revenu rapportera en tout cas bien plus (1,7 milliard) que la taxation à 75 % des super-riches déclarant plus d'un million de revenu annuel, et dont la rentabilité est estimée à 300 millions. Côtés impôts directs, on note encore la création d'une nouvelle tranche à 45 % pour les revenus dépassant 150.000 euros et le retour à l'ancien barème de l'impôt de solidarité sur la fortune, qui avait été allégé par Nicolas Sarkozy. La fiscalité des revenus du capital (intérêts, plus-values, dividendes) sera alignée sur celle du travail, un rapprochement qui avait été (timidement) entamé par le précédent gouvernement. Pour les niches fiscales, plus de rabot, mais un mur: elles seront plafonnées à 10.000 euros par contribuable. Sauf nombreuses exceptions. Les investissements dans les territoires d'outre-mer, par exemple, resteront déplafonnés. Or il s'agit d'une loi qui bénéficie surtout aux plus fortunés, ce qui conduit paradoxalement à pénaliser d'abord les niches profitant aux classes moyennes (emplois à domicile). Un exemple qui résume le casse-tête budgétaire, entre promesses électorales, pressions des lobbys et réalités économiques. Un casse-tête qui ne s'achèvera pas vendredi, car en excluant à nouveau, hier, toute hausse de TVA, de la CSG, des taxes sur les retraités ainsi que la fiscalisation du livret A, Pierre Moscovici se prive de marge de manœuvre en cas de panne de croissance plus importante que prévu. Le budget 2013 devrait alors être ajusté en cours d'année, avec de gros efforts supplémentaires à la clé Patrick FLUCKIGER Najat Vallaud-Belkacem, porte-parole du gouvernement Tous droits réservés : Est Républicain 457D65F26390040081C51757F40381444D14417FB21A287ABA76373 4 Edition : Perpignan,Mende,Rodez,Millau,Carcassone,Narbonne,Ales,Bagnols,Nimes,Beziers,Sete,Lode ve,Lunel,Montpellier Mardi 25 Septembre 2012 ILS ONT DIT IMPÔTS « Quelles sont les bonnes hausses d'impôt ? La vérité, c'est qu'il n'y a pas de bonnes hausses d'impôt, il n'y a que de bonnes baisses de dépenses. » Valérie Pécresse (UMP) BUDGET « Quand un gouvernement et un Président s'apprêtent à adopter un budget comme celui-là, ils ne s'imaginent pas gagner 11 % dans les sondages. (...) Mais nous, nous sommes là pour être jugés sur nos résultats, pas sur les sondages. » Najat Vallaud-Belkacem, porte- parole du gouvernement HORIZON « Quelle ligne d'horizon propose François Hollande ? Un horizon comptable, c'est le maximum de son imaginaire politique. Il est victime d'une conception de la politique très datée, très archaïque : vous avez là le monarque républicain qui ne bouge pas, qui de temps à autre dit deuxtrois paroles qui n'ont pas grande conséquence. » Jean-Luc Mélenchon (PdG) VIOLENCES « Ces violences graves doivent cesser par l'annonce et la Tous droits réservés : Midi Libre A177057F61300901512C16E78306911D4734817812192D77552196E 5 mise en place rapide d'une politique pénale claire et ferme. Il faut éviter la spirale de la banalisation de cette violence armée. Aujourd'hui (...) où est l'État quand ceux qui le servent et qui nous protègent sont en danger tous les jours ? » Rachida Dati (UMP), à propos des fusillades en Ile-de-France et de l'accident de Cannes Mardi 25 Septembre 2012 France Politique La périlleuse course d'obstacles de François Hollande En quelques jours, le chef de l'Etat va devoir affronter des plans sociaux et de mauvais chiffres du chômage. Et présenter un budget d'austérité avant les manifestations de dimanche sur le traité européen. L'austérité François Hollande s'est déjà attelé à la tâche. Son intervention sur TF1, le 9 septembre, a été - avoue un de ses proches -« un tournant dans la forme et sur le fond ». Ce jour-là, le ton grave, il avait préparé les esprits à la rigueur. Mais le chef de l'Etat n'aura d'autre choix que de remonter au créneau pour « vendre » à l'opinion les 20 milliards d'euros de hausse d'impôts de la loi de Finances, présentée vendredi prochain en Conseil des ministres. « Le budget le plus difficile qu'il ait été donné de construire de toute la Ve République », a souligné hier, sur RMC, la porte-parole du gouvernement, Najat VallaudBelkacem. « Une montagne à gravir », dit-on à l'Elysée. Dès jeudi soir, Jean-Marc Ayrault doit tenter de déminer le terrain sur France 2. François Hollande, lui, pourrait s'exprimer le lendemain lors du Conseil des ministres. Avant les manifestations de la gauche radicale contre le traité budgétaire et l'austérité, dimanche, l'exécutif entend apporter la preuve que « l'effort de guerre » sera « juste », qu'il concernera surtout les plus aisés et les grandes entreprises. Sur fond de scepticisme quant à l'objectif de retour aux 3 % de déficits en 2013, il veut aussi faire la pédagogie de la lutte contre la dette, qualifiée par Pierre Moscovici 6 d'« ennemi de la gauche ». « Un euro de dette en plus, c'est un euro en moins pour les hôpitaux, pour l'éducation, pour les services publics », a plaidé le ministre de l'Economie. Le chef de l'Etat veut croire que les Français sont prêts à la rigueur si elle est équitablement partagée. Pour montrer qu'il se serre lui aussi la ceinture, l'Elysée a décidé de communiquer, probablement la semaine prochaine, sur les économies réalisées par la présidence. La courbe du chômage C'est la priorité affichée par François Hollande. Et c'est là, d'abord, qu'il veut obtenir des résultats. Soucieux de ne pas déprimer un peu plus le pays, le chef de l'Etat a fait à la télévision une promesse politiquement à haut risque : « inverser la courbe du chômage d'ici à un an ». « Une volonté doit s'incarner. Il faut des marqueurs. Sinon, le président ne jouerait pas son rôle d'entraînement », explique un de ses proches. « Courage et détermination », a martelé Jean-Marc Ayrault, qui a avoué que la promesse présidentielle sera difficile à tenir. « On est aux antipodes des années Jospin, où le vent était dans le dos », avoue l'entourage du président. Le plan de restructuration du groupe pharmaceutique Sanofi, qui pourrait être annoncé aujourd'hui, et la publication des chiffres du chômage demain devraient donner le « la » des prochains mois. François Hollande mise sur les réformes structurelles pour changer la donne. Il s'est engagé à prendre ses responsabilités si les partenaires sociaux ne parvenaient pas à un accord sur la flexibilité du marché du travail. La pilule ne s'annonce pas facile à avaler pour une partie des électeurs de gauche. L'entente avec Merkel François Hollande sait que l'avenir économique de la France se joue pour l'essentiel en dehors de la France. Il a en ligne de mire le Conseil européen des 18 et 19 octobre. Pour lui, l'Europe doit « prendre la situation à bras-lecorps » et s'assurer que le problème grec ne se pose plus. Il a aussi fort à faire pour accorder ses violons avec Angela Merkel au sujet de l'Espagne et des banques. Conscient du désamour entre les Français et l'Europe, il a aussi prévu de s'exprimer sur ce thème. Mais aucune date n'est encore arrêtée. L'unité de la majorité C'est François Hollande qui l'a dit : les couacs, « maintenant, c'est fini ». Le problème, c'est qu'il n'a guère été écouté. Depuis son rappel à l'ordre, des parlementaires PS résistent toujours contre le traité budgétaire européen - « le plus gênant » aux yeux de l'Elysée -, les écologistes font des leurs - l'exécutif espère qu'ils voteront au final en ordre dispersé -et plusieurs ministres ont fait entendre une musique discordante sur le nucléaire ou le vote des étrangers. Brouillant la ligne fixée par le locataire de l'Elysée et mettant à mal son autorité. François Hollande devrait à nouveau siffler la fin de la récréation. Probablement lors d'un prochain Conseil des ministres. « Il y a un cap à franchir dans la pression », dit son entourage. L'impopularité Le chef de l'Etat et son Premier ministre ont multiplié les interventions médiatiques, affiché leur détermination, appuyé sur l'accélérateur. En vain dans les sondages : la popularité des deux hommes continue de fondre à un rythme accéléré, plombée par la conjoncture. L'impopularité accentue la pression et peut compliquer les réformes. « Il sait que son rapport à l'opinion va être violent : tous les indicateurs sont dans le rouge. Les Français sont passés d'une inquiétude généralisée à une angoisse généralisée », plaide un proche. François Hollande lui-même a appelé à la patience, demandant à être jugé sur ses résultats à la fin du quinquennat. Les députés PS doutent de pouvoir attendre jusque-là. « On Tous droits réservés : Les Echos A07D85026F504F06912F1827E708214D4FF4C77BB29122FD7A1C81A 7 nous accordera jusqu'au printemps, pronostique l'un d'eux. Mais pas plus... » PIERRE-ALAIN FURBURY, PIERRE-ALAIN FURBURY Diff. 140 313 ex. (source OJD) Mardi 25 Septembre 2012 Politique Le non des Verts au traité déchaîne ses défenseurs Après le vote contre le pacte budgétaire d'Europe écologie-les Verts, des commentateurs favorables au texte somment le chef de l'état de renvoyer ses ministres écologistes. Le non prononcé, samedi, par le conseil fédéral d'Europe écologie-les Verts (EELV) au traité budgétaire européen ébranle le scénario trop bien ficelé d'une ratification parlementaire sans accroc. Après le rappel à la « solidarité gouvernementale » de Najat VallaudBelkacem, la porte-parole du gouvernement, et celui de Jean-Marc Ayrault, pour qui « la conséquence logique de (la) démarche » d'EELV serait rien de moins que « la sortie de l'euro », les commentateurs favorables au pacte budgétaire se déchaînent. Dans son édition datée d'aujourd'hui, l'éditorial non signé du Monde sonne une charge d'une violence peu habituelle dans ce quotidien. Titré « Mettre fin au jeu de dupes des ministres Verts », le journal, qui faisait campagne pour le oui au référendum de 2005, comme la quasi-totalité des quotidiens et magazines, somme François Hollande de « tirer les conséquences » du non au traité d'EELV, comparé à un « groupuscule irresponsable » : « Il (le chef de l'état) doit (sic) mettre fin aux fonctions des deux ministres d'EELV, Cécile Duflot et Pascal Canfin. » Appréciation semblable dans le Figaro, pour qui « le chef de l'état serait bien avisé d'indiquer à ses deux ministres écologistes la porte de sortie » en cas de vote non d'EELV au Parlement. Hypothèse aussitôt démentie par Matignon. Dans un communiqué, les services du premier ministre ont estimé hier à propos de ces deux ministres que « la question de leur participation au gouvernement ne se pose pas». La position d'EELV réjouit au contraire les partisans du non de gauche au traité, à l'instar des responsables d'Attac France. Pour ses coprésidents, Aurélie Trouvé et Thomas Coutrot, « cette décision confirme que les lignes bougent ». Les deux animateurs appellent EELV « à prendre toute sa place dans la manifestation unitaire » du 30 septembre. Et en profitent pour lever Tous droits réservés : L'Humanité F07B357067E06D0FA1E21927C30141D14964AD78020A2EDB111FB07 8 certains malentendus : à Eva Joly, qui a indiqué qu'elle « ne participerait pas à la manifestation du 30 septembre à Paris » pour ne pas mêler son non à « celui des souverainistes ou du Front de gauche », Aurélie Trouvé répond qu'« il s'agit là d'un contresens : la manifestation du 30 septembre n'est pas une manifestation souverainiste, de plus, elle n'appartient pas au Front de gauche. Elle est appelée par une coalition d'associations, de syndicats et de partis qui travaillent déjà depuis plusieurs mois, avec EELV, dans le cadre du collectif d'audit citoyen de la dette publique. ( ) C'est dans ce cadre collectif que (nous) continuerons, après la manifestation du 30 et après le vote du Parlement, à construire les résistances à l'austérité en France et en Europe ». Sébastien Crépel Diff. 55 629 ex. (source OJD) Mardi 25 Septembre 2012 Politique Les ministres Verts sauvent leur tête Cécile Duflot a indiqué qu'elle restait au gouvernement mais a refusé de donner sa position sur le traité. MAJORITÉ Halte au feu ! Matignon a dû jouer les démineurs, lundi, afin d'éviter toute crise gouvernementale dans une période déjà agitée pour l'exécutif, alors que sa courbe de popularité est en chute libre (lire nos éditions de lundi) et que les mauvaises nouvelles s'accumulent (mauvais chiffres du chômage, plans sociaux, etc.). Pas question pour François Hollande et Jean-Marc Ayrault de débarquer les deux ministres Verts, après la décision d'Europe Écologie-Les Verts (EELV) de s'opposer au traité budgétaire européen, qui sera examiné début octobre par le Parlement. « Leur démission n'est pas du tout à l'ordre du jour », coupait-on à Matignon, lundi. Même tonalité à l'Élysée : « Cécile Duflot et Pascal Canfin sont ministres et militants Verts, mais ils sont avant tout ministres ! Le vote d'EELV ne change rien pour eux. » Fermez le ban. Sous pression, la ministre du Logement, Cécile Duflot, qui était restée muette jusqu'alors, a été sommée de sortir de l'ambiguïté, lundi. Contrairement à Pascal Canfin, qui avait appelé mi-septembre à ne pas s'opposer au traité européen, Cécile Duflot était restée vague et en retrait sur le sujet. Une position difficilement tenable, alors que les appels à la démission se sont multipliés à droite. En contact avec Jean-Marc Ayrault ce week-end, la ministre a hésité sur la stratégie à adopter. Elle a d'abord annulé lundi matin une conférence de presse avec Action pour le logement (son entourage jure que ce n'est « pas lié à l'actualité »). Avant de s'inviter finalement au JT de France 2. Sur le plateau, la ministre a pesté contre « la droite », qui réclame sa démission. Et indiqué qu'elle restait 9 au gouvernement, tant qu'elle serait « utile ». Elle s'est ensuite livrée à un exercice d'équilibriste, se réfugiant derrière son « statut » de ministre pour refuser de livrer sa « position personnelle », « pas intéressante ». « Vous imaginez la cacophonie si les uns et les autres faisaient part de leurs états d'âme, a-t-elle éludé. (...) Ma position est très simple, être ministre, ça veut dire s'appliquer un principe de solidarité gouvernementale. Je soutiens (donc) le gouvernement. » Cécile Duflot n'a pas désavoué pour autant les écologistes, qui ont le droit de « débattre » et de faire valoir « une forme de liberté », tout en faisant preuve de « responsabilité » en tant que membres de la majorité. Au sommet de l'État, on tente de relativiser le vote d'EELV, qui vient affaiblir encore le gouvernement, déjà confronté à la fronde d'élus PS sur le sujet. « Ce vote n'est pas une surprise, on ne tombe pas de l'armoire, relativise un conseiller du premier ministre. C'est la position des députés qui compte. On a encore dix jours pour les convaincre de ratifier ce traité. » « Immaturité politique » Reste que l'épineuse question de la gestion de la majorité se pose ici de manière brutale aux deux têtes de l'exécutif. « Le problème se pose d'abord pour Hollande, s'inquiète un député PS. Le vrai sujet, c'est la façon dont il va gérer les partenaires Verts sur ce dossier européen, où il se trouve en première ligne ! » « En politique, il faut faire preuve de cohérence et de cohésion, insiste le futur numéro 2 du PS, Guillaume Bachelay. Les formations politiques qui appartiennent à la majorité ont en partage le projet du président. » « Une majorité politique, c'est rarement un lac d'eau claire », relativise le député PS Christian Paul. En public ou en privé, les socialistes se déchaînent depuis samedi contre leurs turbulents alliés. « Ils ont fait preuve d'immaturité politique, tacle le député Malek Boutih. On leur passait ce comportement erratique et amateur quand ils étaient une force périphérique au pouvoir politique. Mais ça va devenir compliqué pour eux. Ils ne pourront pas tenir cinq ans dans la majorité en se comportant comme cela. » « Les Verts sont dans la m... ! Ils doivent arriver à faire une synthèse entre une base gauchiste et radicale et des élus et des responsables réformistes », ajoute une sénatrice PS. Toute la journée, les responsables PS se sont relayés pour appeler les Verts à la « raison ». La porte-parole du gouvernement, Najat VallaudBelkacem, a ouvert le feu lundi, sur RMC, appelant Cécile Duflot et Pascal Canfin à la « solidarité gouvernementale ». « La cohérence, c'est de tenir les engagements sur lesquels François Hollande a été élu le 6 mai dernier », a-t-elle insisté. De son côté, le député de Seine-etMarne, Olivier Faure, a rappelé que Duflot et Canfin avaient participé au Conseil des ministres auquel avait été soumis le projet de loi de ratification. « Donc, de ce point de vue, ils ont participé à l'adoption de ce traité », a-t-il conclu sur France Inter. Le député a invité les deux ministres écolos à « mener une action diplomatique en direction des leurs... » Ambiance. Solenn de Royer Edition : Toulouse Mardi 25 Septembre 2012 FRANCE GOUVERNEMENT Les Verts restent, malgré tout Ils restent à flot. Lundi, l'entourage de Jean-Marc Ayrault a précisé que la question de la participation de Cécile Duflot et de Pascal Canfin au gouvernement ne se posait pas. Si Matignon s'est senti obligé de le préciser, c'est que la question du maintien de la ministre du Logement et du ministre délégué à la Coopération se posait après le vote samedi dernier du conseil fédéral d'Europe Ecologie - Les Verts (EELV) contre la ratification du traité budgétaire européen. Lundi, la pression s'est accentuée sur Duflot et Canfin. La porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem, les a appelés à s'exprimer. « Il y a un principe dans le gouvernement qui a été rappelé maintes fois d'ailleurs [...], c'est celui de solidarité gouvernementale. Je demande à l'ensemble des membres d'EELV de faire preuve de cohérence et de solidarité. » De façon inhabituelle, l'édito du Monde, dans son édition de mardi, appelait à la démission des deux ministres. Tout comme la droite. Après plusieurs heures de flottement - une conférence de presse de la ministre du Logement a même été reportée de 24 heures -, Cécile Duflot a finalement confirmé lundi soir dans le JT de France 2 qu'elle ne démissionnerait ni du gouvernement ni d'EELV. « Tant que je suis utile à mon travail de ministre, utile à cette majorité, et tant que le travail que mène le gouvernement de Jean-Marc Ayrault est bon pour notre pays, alors ma place est au sein de ce gouvernement », a-t-elle déclaré, refusant de dire sa « position personnelle » sur le traité budgétaire européen. ALEXANDRE SULZER Tous droits réservés : 20 Minutes 9873C5D262B0D10BE13F19675C09B1FA4A344073D2EE2056A5C7DFA 10 Lundi 24 Septembre 2012 L’enquête L'enquête Ministres au bord de la crise budgétaire Des noms d'oiseau, un ministre délégué au Budget plus royaliste que le roi, de profondes remises en question : les ministres du gouvernement Ayrault sortent exsangues de deux mois de discussions budgétaires. En dix ans à l'Assemblée nationale, Jérôme Cahuzac s'est construit une réputation de spécialiste des questions financières ; en quatre mois au ministère du Budget, il s'est fait un nom. Ou plutôt des noms. Des noms d'oiseau, « misogyne prétentieux » (Cécile Duflot), « incorrect » (Michel Sapin), « cassant », « éruptif », ou des noms plus doux entendus du côté de l'Elysée, « rigoureux », « efficace »... Le boxeur Cahuzac a encaissé des coups - il voulait limiter la taxe à 75 % -, et il en a donné. Sans fléchir. Il tient le rôle du méchant dans la pièce gouvernementale, celui du coupeur de crédits, mais il le tient. Par loyauté pour François Hollande, et par goût de la lumière aussi. Dans le climat économique actuel, il sait qu'un socialiste qui fait ce qu'il dit, capable de donner corps à un discours de rigueur, cela se remarque. A la veille de la présentation du projet de loi de Finances, vendredi, Jérôme Cahuzac est l'un des rares ministres délégués à avoir médiatiquement émergé. Il le goûte. Même s'il s'inquiète un peu du portrait fait de lui : « Je n'ai pas plus d'ennemis aujourd'hui qu'avant les discussions budgétaires », assure-t-il. En face, en revanche, dans les ministères, on panse ses plaies budgétaires. Face au boxeur, il faut trouver la bonne riposte. Et on réfléchit à la suite. Il a pris la lumière, il faut trouver un autre chemin. Car la situation économique révolutionne le métier de ministre. Jusqu'ici, même jour, même heure de 11 septembre quasiment, la loi de Finances était l'occasion pour chaque titulaire de portefeuille de convoquer la presse, de montrer combien il avait su résister à la « forteresse » Bercy, et de donner ainsi un aperçu de sa puissance politique. Las. Montrer ses muscles budgétaires disparaît des « plans com » ministériels. La crise économique a eu raison de ce rituel automnal. La bataille contre la dette met tout le monde au pain sec, ou presque. Il faut inventer autre chose. Mais quoi ? Tempêter, faire le dos rond, détourner l'attention : les nouvelles têtes de l'équipe Ayrault tâtonnent. On n'efface pas en un jour des années de mauvaises habitudes, à mesurer l'importance d'un ministre à l'aune de la progression de son budget. On ne trouve pas facilement les moyens de sortir du lot au lendemain d'une élection présidentielle qui impose une certaine solidarité gouvernementale. Officiellement, une phrase revient en boucle : « Les discussions ont été très fructueuses. » En réalité, les situations sont très variables. Et livrent au passage un éclairage instructif de chaque personnalité gouvernementale. « Dis-moi comment tu as négocié ton budget, je te dirai quel ministre tu es... » Les malins Marisol Touraine (Affaires sociales) arrive à Bercy pile à l'heure, chiffres et dossiers bien en tête. Elle anticipe le pire. « J'étais ultra préparée, ditelle, on m'avait tellement dit que c'était horrible. » La discussion avec Jérôme Cahuzac s'engage, « constructive », dit-elle, « utile », répond-il. Une heure et demie plus tard, ils topent. Un compromis a été trouvé. « J'ai choisi d'entrer dans la négociation, avec l'idée de ne pas solliciter l'arbitrage de Matignon », explique-t-elle. Cette stratégie du « bon élève » a été retenue par plusieurs membres du gouvernement, soucieux d'amadouer le ministre détenteur des cordons de la bourse « J'ai fait le pari qu'il serait plus rude si je le contournais », indique Marisol Touraine. Soucieux surtout de s'inscrire d'emblée, aux yeux du président de la République, dans la liste des « ministres qui ne posent pas de problèmes inutiles ». Nicole Bricq (Commerce extérieur) est de ceux-là, convaincue qu'il faut se battre pour réduire les déficits (elle était rapporteur du budget au Sénat), et qu'il ne « sert jamais à rien d'aller pleurnicher à Matignon ». L'entretien avec le Budget, elle aussi l'a préparé en amont, en travaillant à une nouvelle réforme de l'agence Ubifrance. « Moi, j'ai été réaliste, et du coup la discussion s'est bien déroulée », explique-t-elle. JeanYves Le Drian (Défense) a été sur la même longueur d'onde. Il a réussi à limiter la casse sur les investissements industriels et s'est voulu « réaliste » sur le reste. « On a pris notre part de l'effort et, du coup, les négociations se sont très bien déroulées », indique un conseiller du ministre. « Le climat a été agréable, cela a duré cinq minutes », confirme Jérôme Cahuzac, persuadé, comme François Hollande dans la campagne, qu'« il ne faut pas interrompre les programmes industriels en cours ». Etre bon élève donne quelques avantages. La Défense s'en est octroyé un en tout cas, celui de communiquer en amont sur son budget. A défaut de pouvoir annoncer vendredi un boom de ses crédits, le ministère a commencé à distiller des informations dès juillet pour préparer les esprits au gel de certaines commandes d'équipements. Cela s'appelle désamorcer pour garder la main. Les belliqueux Dans six cas avérés en revanche, les discussions ont bloqué. Avec Aurélie Filippetti (Culture), Cécile Duflot (Logement), Vincent Peillon (Education nationale), Michel Sapin (Travail), Delphine Batho (Ecologie), Najat Vallaud-Belkacem (Droit des femmes et porte-parolat). L'arbitrage est remonté à Matignon. Voire à François Hollande en personne, même si l'Elysée et Bercy s'en défendent. Avec Aurélie Filippetti et Cécile Duflot, l'exercice s'est révélé explosif. Aujourd'hui encore, l'incompréhension reste totale. « Aurélie Filippetti s'était fait conseiller par Jack Lang de dire non à Bercy et non à Matignon pour obtenir l'arbitrage de l'Elysée », rapporte Jérôme Cahuzac. Quant à « Cécile Duflot, elle m'a suggéré d'augmenter un impôt pour financer son budget et a refusé d'entrer dans la discussion. Elle est très forte pour parler de manière générale, en apnée ». Une lecture totalement démentie par les intéressées. « J'ai débattu point par point, mes e-mails en témoignent. Mais la réalité, c'est qu'il trouvait fatigant d'avoir à s'abaisser à passer du temps avec une souillon comme moi », ironise la ministre du Logement. Dans ce bras de fer, toutes les armes ont été bonnes. Y compris l'utilisation de la presse, à coups de grandes interviews ou de petits échos. Pour discréditer ou sauver une mesure (Cécile Duflot entendait conserver les moyens du 1 % logement) ou dénoncer les méthodes de l'adversaire. En période de disette budgétaire en tout cas, mieux vaut laisser penser qu'on ne répond pas à un diktat de Bercy, mais qu'on est à l'offensive. Aurélie Filippetti a annoncé il y a dix jours dans « Le Monde » qu'elle allait mettre fin aux grands chantiers de l'équipe Sarkozy : musée de l'Histoire de France, musée de la Photo, centre d'art pariétal de Lascaux, salle supplémentaire de la ComédieFrançaise. L'Education nationale a beau être le grand chantier du quinquennat, les discussions n'en ont pas été simples pour autant. Ou disons qu'elles ont été inexistantes. Vincent Peillon s'est montré « très dur », reconnaît-il, avec les fonctionnaires de Bercy, qui voulaient revenir sur les promesses du président. Le ministre du Budget, lui, « était en retard ». De toute façon, sûr de lui, Vincent Peillon ne s'attarde pas et sollicite l'arbitrage de Matignon. « Tout s'est bien passé », en conclut-il. Il ne s'est pas privé, la semaine dernière, d'annoncer le recrutement de 40.000 professeurs en 2013. « Il aurait obtenu davantage s'il était entré dans la discussion avec moi », grommelle Jérôme Cahuzac. Sur Michel Sapin (Travail), il ne grommelle pas, il tonne. Le ministre du Budget a eu le sentiment qu'il « usait de sa proximité avec le président de la République pour obtenir un régime dérogatoire », le ministre du Travail a nié et l'a jugé « discourtois ». Les deux hommes ont fini par s'en expliquer en tête-àtête. Les murs de Bercy gardent le secret de l'échange. Les (vrais-faux) discrets La majorité des ministres a choisi de ne rien rapporter de l'exercice budgétaire de ces dernières semaines. « RAS, tout s'est bien passé », assure Arnaud Montebourg (Redressement productif). Malgré les tensions, Najat Vallaud-Belkacem et Delphine Batho ont choisi le silence. Pierre Moscovici (Economie) aussi, même si son administration est parmi celles qui contribuent le plus à l'effort général (entre 2.000 et 3.000 suppressions de postes). « Il n'y a que des coups à prendre, il reste en fond de court », analyse un ministre. « Il a voulu laisser les mains libres à Tous droits réservés : Les Echos 7077856560A0510921741F67D30891A24F94D576E22520CF3BD87A2 12 Jérôme Cahuzac », relève un autre. Comme Arnaud Montebourg, Manuel Valls (Intérieur) n'a pas choisi les chiffres pour marquer sa différence. Il transgresse sur les sujets de fond (sécurité, vote des étrangers...), quitte à s'affranchir de certaines propositions présidentielles. Il n'hésite pas non plus à peser sur l'organisation du Parti socialiste (pour imposer Harlem Désir notamment) et à défier le Premier ministre. Les crédits du ministère ne font pas partie de sa stratégie. Parce qu'« être responsable » fait désormais partie des arguments que tout ministre bien noté doit mettre en avant. Mais aussi parce que les budgets « prioritaires » de la campagne ne sont pas forcément ceux qui le sont à l'arrivée. Comme l'Education, l'Intérieur et la Justice s'étaient vu promettre des emplois dans la campagne. Mais, à l'arrivée, leur budget global ne devrait pas forcément être à la hausse. A l'inverse, le budget du Travail, qui n'avait pas été désigné comme primordial, se voit aujourd'hui dopé par la hausse du chômage et des contrats aidés. L'épisode budgétaire se termine ce faisant sur ce curieux paradoxe. La chasse aux économies empêche les ministres de jouer de leur budget, même s'ils sont « prioritaires » ; ceux qui sont favorisés s'interdisent eux aussi de le faire, parce que chacun comprend que cela tient davantage à la crise économique qu'à leur poids politique. « Malheureusement, quand le chômage augmente, il est rare que le budget de l'emploi baisse », relève Michel Sapin. Pour un peu, avoir un budget en hausse serait devenu problématique. CECILE CORNUDET, CÉCILE CORNUDET Diff. 140 313 ex. (source OJD) Edition : Montpellier Lundi 24 Septembre 2012 ÉCONOMIE Pierre Moscovici se rend ce lundi dans les locaux de cette entreprise, basée à Lavérune ESIM, UN EXEMPLE AU SOMMET DE L'ÉTAT Trente ans après avoir créé son entreprise à Lavérune, Joseph Zirah va bénéficier ce lundi de ce qu'il appelle lui-même « une belle forme de reconnaissance ». Spécialisée dans la gestion des flux, la société ESII dont il est le président directeur général a été choisie par le ministre de l'Economie et des finances, Pierre Moscovici, comme cadre de son discours sur le financement des entreprises et de la Banque publique d'investissement. « Je ne boude pas mon plaisir, ça fait très plaisir », reconnaît-il. Un PDG issu de l'Isim, à Montpellier Avec ses 111 salariés, un chiffre d'affaires de 10,5 millions d'euros et une présence dans une cinquantaine de pays, elle est l'un des poids lourds de son secteur d'activité. « Grâce à nos logiciels, nous sommes spécialisés dans la gestion de l'accueil », reprend cet informaticien sorti en 1974 de l'école d'ingénieur de l'Isim de Montpellier. « Pour le public, nous pouvons par exemple permettre aux usagers de connaître à distance l'état d'affluence ou de recevoir des informations à l'aide de codes-barres pour des besoins plus spécifiques, comme dans les hôpitaux. Les collectivités ont la possibilité de répondre aux besoins des usagers. » L'activité de l'entreprise est tournée à 60 % vers le privé. L'outil d'aide à la décision, fonctionne avec l'augmentation du flux pour les prises de décision. Gérer par exemple le nombre de vendeurs en fonction des besoins. Avec un seul critère dans le secteur privé : « le retour sur investissement grâce à une meilleure gestion des ressources humaines. » J. Zirah à d. et son associé J.-P. Richard. TROIS MINISTRES À MONTPELLIER Semaine ministérielle pour Montpellier ! Ce lundi, Christiane Taubira (ministre de la Justice), puis Pierre Moscovici (ministre de l'Economie et des Finances) sont sur place. Jeudi, ce sera au tour de Najat Vallaud-Belkacem (ministre des Droits des femmes). JÉRÔME DIESNIS Tous droits réservés : 20 Minutes 1B74B5EC6430FA04A1F31517160261624C64647A424F273772AE645 13 Edition : Creuse Lundi 24 Septembre 2012 L''ECHO FRANCE POLITIQUE Le désamour pointe dans les sondages Le désenchantement s'est brutalement accentué en cette rentrée à l'égard du président François Hollande, désormais confronté à une opinion mécontente, sans pour autant que son image personnelle ne soit dégradée. C'est un peu une nouvelle version du «Je t'aime, moi non plus». Une enquête de l'Ifop pour le Journal du dimanche (JDD) publiée ce week-end a confirmé l'ampleur du dévissage présidentiel dans l'opinion des Français, déjà mesuré par d'autres études publiées au début de la semaine écoulée et mettant en évidence de fortes attentes de changements profonds et rapides. C'est la première fois dans une enquête Ifop sur François Hollande que le différentiel entre les opinions positives et négatives est négatif. L'entretien télévisé de M. Hollande sur TF1 le 9 septembre, censé redonner confiance aux Français, n'aurait donc pas permis de rétablir le lien avec le chef de l'Etat qui avait commencé à se dis- tendre pendant l'été. En déplacement samedi en Allemagne, au côté d'Angela Merkel, François Hollande a misé sur le temps pour faire ses preuves, demandant «à être jugé sur les résultats» au terme de son quinquennat. «Au bout de quatre mois, tirer un bilan collectif et personnel n'a absolument aucun sens», a insisté dimanche le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls. Vendredi soir, à Limoges, Najat Vallaud Belkacem avait fait passer le 14 même message devant les militants socialistes : «Il faut distinguer ce que disent les Français et ce qu'avancent les observateurs. Les premiers témoignent de leur impatience et de leur inquiétude car la crise dure depuis 2008. Les seconds ont gardé le logiciel de l'ère Sarkozy où il y avait trois lois par jour mais elles n'étaient jamais appliquées. Nous n'avons pas le même rythme. Nous travaillons pour l'avenir. Ça va déboucher vite avec les emplois d'avenir, les contrats de génération qui seront des solutions pour des milliers de jeunes en situation de chômage». En septembre en tout cas, François Hollande connaît l'une des plus fortes baisses de popularité de la Ve République. Selon l'Ifop, 56 % des sondés sont mécontents de lui (dont 22 % «très mécontents»), soit 11 points de moins qu'au mois d'août, seuls 43 % se déclarant satisfaits (dont 5 % «très satisfaits»). «Seuls Charles de Gaulle, en juin 1962, après les accords d'Evian», mettant fin à la guerre d'Algérie, «et Jacques Chirac, en juin 2005, après l'échec du référendum sur le traité constitutionnel européen», ont fait pire, selon Frédéric Dabi, directeur du pôle Opinion de l'Ifop. L'étude de l'Ifop, menée sur une période inhabituellement longue (du 13 au 21 septembre), n'est qu'une confirmation puisqu'elle donne des résultats très proches de ceux donnés lundi par BVA, pour qui 53 % des personnes interrogées ont désormais une «mauvaise» opinion de François Hollande, et 46 % une «bonne». BVA avait mesuré une chute de 15 points de popularité, mais sur trois mois (juin-septembre). C'est la première fois dans une enquête Ifop sur François Hollande que le différentiel entre les opinions positives et négatives est négatif, ce que M. Dabi qualifie de «tournant». Mais c'était déjà le cas dans la quasitotalité des études publiées depuis la rentrée qui, par ailleurs, placent toutes le chef de l'Etat sous la barre des 50 % de popularité. La cote du Premier ministre JeanMarc Ayrault dégringole elle aussi, mais moins fortement : il perd sept points, mais une majorité de 50 % reste satisfaite de son action, même si les mécontents (46 %) sont de plus en plus nombreux. Le politologue Brice Teinturier, directeur général adjoint d'Ipsos, voit trois causes majeures dans le désamour d'une partie de l'opinion, y compris à gauche, pour le président : les Français s'attendent à «une crise durable, d'au moins deux ans», et «une hausse effective de la fiscalité» qui va peser sur le pouvoir d'achat. Toutes choses que le chef de l'Etat lui-même a laissé prévoir sur TF1. S'y ajouterait la question du droit de vote des étrangers, qui «ne fait pas l'unanimité» dans l'électorat de gauche, sans compter que celui de droite y est farouchement hostile. Pour Frédéric Dabi, c'est «un désenchantement» qui prévaut, plutôt qu'une hostilité, les Français ayant au moins en partie intégré la donne économique. Dans les interviewes des sondés, ce qui ressort «c'est la crise, un sentiment d'écrasement, avec deux axes : le chômage et surtout l'idée que tout augmente», affirme-t-il dans le JDD. Les politologues s'accordent à penser Tous droits réservés : L'Echo 947465B76830570DC1771E877C08915546E4BD7B22A9296D2674E2E 15 qu'il n'y a pas pour le moment de divorce entre le président et les Français : son image personnelle reste «positive», selon M. Dabi. Dimanche 23 Septembre 2012 Page deux Croisade bordelaise contre les mini-miss La Gironde n'aimerait-elle pas les concours de mini-miss ? Entre juin et septembre, deux concours - un défilé de fillettes en " robe de princesse " ont été organisés dans le département. Le premier, à Mios, sur le bassin d'Arcachon, a été annulé sous la pression de candidats, surtout de candidates, de gauche aux élections législatives et du planning familial de la Gironde (MFPF). Lancé depuis un an et demi dans un tour de France, le concours a déjà sélectionné plusieurs " graines de miss " dans d'autres régions. Sans vague ni stress. Il reste quatre régions dans le sud de la France dont Bordeaux avant la finale en décembre, en Alsace. La finaliste gagnera une croisière en famille avec escales notamment à Saint-Tropez et à Palma de Majorque. Un concours régional de " Graines de miss ", programmé dimanche 23 septembre dans un music-hall bordelais, a de nouveau fait monter au créneau le mouvement féministe girondin sensible à ces questions de stéréotypes sexistes. Les vingt-trois fillettes sélectionnées entre 6 et 13 ans doivent défiler une fois en " robe de princesse ", une autre " en tenue de mode personnelle ". L'organisatrice, Maud Chevallier, dont la société est installée à côté de Strasbourg, est formelle : " Nous refusons talons hauts, maquillage, maillot de bain, et on interdit toute tenue provocante. Nous disons aussi aux mamans que ça n'est pas un concours de beauté, et on ne sélectionne pas sur le physique. Les premières arrivées sont les premières inscrites. " " Vision stéréotypée " " Ce type de concours participe à l'hypersexualisation et à une vision stéréotypée des petites filles qui se construit principalement sur leur apparence et la séduction, tempête Nicole Blet, la présidente du MFPF de Gironde. Les médias et la pub en sont remplis. Stop. Ça suffit. " La gérante du comité d'organisation ne comprend pas : " C'est une manière de rigoler et de partager une passion, de donner un peu de féerie dans un monde de brutes. " Récemment, la politique s'en est mêlée : les deux nouveaux députés socialistes de Bordeaux, Sandrine Doucet et Vincent Feltesse, prétendant non avoué à la mairie de Bordeaux en 2014, ont écrit une lettre ouverte critiquant ces " enfants qui deviennent objets de séduction, Tous droits réservés : Le Monde 7C7445236870D30961EC1CE7AE0021C54FF4DF74E2A7218219B273A 16 évalués par des adultes, avec une perte totale de leur innocence ". Ils demandent au maire d' " empêcher ce concours " et aux ministres des droits des femmes et de la famille d' " interdire la promotion d'images sexualisées d'enfants " et ce " type de concours ". Le maire UMP, Alain Juppé, est resté placide : il s'agit d'une société privée dans un lieu privé, même si " à titre personnel et en tant que parent, - il est - très sensible aux arguments du Planning familial ", a-t-il déclaré à l'AFP. De son côté, le ministère de Najat Vallaud-Belkacem travaille avec l'Autorité de régulation de la publicité et le CSA sur le sujet des jeunes filles dans la publicité. Le 24 octobre, le comité interministériel des droits des femmes doit aborder la lutte contre les stéréotypes de genre. Mais pas de loi à l'horizon. Claudia Courtois correspondante) (Bordeaux, Diff. 367 153 ex. (source OJD) Edition : INFORMATIONS_GENERALES Dimanche 23 Septembre 2012 ACTUALITE La phrase “ Nous avons été trop timides face au sexisme, face au machisme banal... ” La ministre des droits des femmes et porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem, participait samedi à une rencontre de militants et sympathisants socialistes près de Poitiers. « Nous n’acceptons plus les violences sexistes, nous n’acceptons plus le machisme banal, qu’on rencontre au quotidien y compris à l’Assemblée nationale quand on voit une ministre en robe se faire siffler par certains membres... », a-t-elle Tous droits réservés : La Nouvelle République Centre-Ouest 7177F5156F40A003611F1677D50771F64014B87FD2CC2080C6A90DD 17 déclaré en évoquant sa mission. Diff. 231 411 ex. (source OJD) Edition : VIENNE Dimanche 23 Septembre 2012 ACTUALITE Najat Vallaud-Belkacem : “ Il faut passer dans le dur ” La ministre des Droits des femmes a rencontré samedi plus de deux cents militants et sympathisants socialistes réunis à Mignaloux-Beauvoir. Najat Vallaud-Belkacem, ministre des Droits des femmes et porte-parole du gouvernement, a participé samedi à l’université de rentrée de la 2circonscription de la Vienne et de sa députée socialiste Catherine Coutelle, présidente de la délégation de l’Assemblée nationale aux droits des femmes. dans l’agitation, la caricature, nous l’égalité professionnelle femmeDevant plus de deux cents militants n’annonçons pas trois projets de loi homme est un grand chantier : « On et sympathisants réunis à Mignaloux- par jour, quinze réformes par est loin du compte dans tous les Beauvoir, avant d’évoquer l’actualité semaine, parce que nous prenons le domaines, il faut passer dans le des droits des femmes, la ministre est temps de la réflexion, de la concret des choses, dans le dur », revenue sur les mesures urgentes construction (....) pour apporter des notamment en s’assurant de mises en œuvre depuis trois mois réponses en profondeur et pas des l’effectivité des lois déjà existantes. pour « faire prendre conscience du paillettes. » La salle l’a également beaucoup chemin parcouru depuis l’élection de Sa visite à Poitiers a été aussi applaudie lorsqu’elle a insisté sur la François Hollande ». l’occasion pour elle de saluer les nécessité d’agir sur la parité hommeElle a tenu à répondre à certains, en expérimentations réalisées dans la femme en politique, ainsi que sur le particulier à droite, qui critiquent région sur le terrain de l’égalité cumul des mandats : « Il va falloir à l’immobilisme du gouvernement professionnelle entre les femmes et un moment donné être beaucoup plus actuel et du président de la les hommes, de la liberté des femmes ferme avec les partis politiques et ne République de disposer de leur corps à travers le pas se contenter de pénalités pass contraception... « J’ai participé financières. Comptez sur nous pour On a aujourd’hui une ministre de pendant cinq ans à la délégation sous les augmenter, pour faire en sorte que plein droit ” le précédent mandat, témoigne pour ceux qui vraiment ne font aucun « Cela conforte ce que nous avons Catherine Coutelle. Mais là, tout a effort, ils ne reçoivent plus de toujours dénoncé, c’est que pour changé. On a une interlocutrice, une subventions publiques. » l’ancienne majorité, l’agitation faisait ministre de plein droit, le travail se office de politique. C’est vrai fait tout à fait différemment. » Philippe Bruyère qu’aujourd’hui, nous ne sommes pas Pour Najat Vallaud-Belkacem, 18 La ministre des Droits des femmes Najat Vallaud-Belkacem Tous droits réservés : La Nouvelle République Centre-Ouest A778557C6D10F50EA1121147360D11944194267C627C2C3C1876E36 19 Diff. 231 411 ex. (source OJD) Dimanche 23 Septembre 2012 INSTANTANÉS Les indiscrets Najat Vallaud-Belkacem cherche des banquières À Bercy, on ricane de voir la ministre des Droits des femmes bloquer le projet de loi sur la Banque publique d'investissement. Najat Vallaud-Belkacem doit vérifier qu'il respecte la parité. Les équipes de Pierre Moscovici s'impatientent alors que le texte doit être envoyé au Conseil d'État cette semaine. Tous droits réservés : LE JOURNAL DU DIMANCHE F770853164C0350CD1391A875A09418442E4CC7C62B82D95023A7C2 20 Diff. 264 853 ex. (source OJD) Dimanche 23 Septembre 2012 INSTANTANÉS Les indiscrets Les consignes de Ségolène Elle veut que ses amis soient exemplaires. Ségolène Royal a donné instruction aux ministres qui lui sont proches, comme Guillaume Garot, Dominique Bertinotti, Delphine Batho et Najat Vallaud-Belkacem, de « jouer collectif, les ministres ne doivent pas jouer leur propre carte ». Tous droits réservés : LE JOURNAL DU DIMANCHE 1D7065FA63100207C1561007AA00F1C04D84A273D2742D2A8396B45 21 Diff. 264 853 ex. (source OJD) Edition : Creuse Samedi 22 Septembre 2012 Faits_Divers_Limousin_Mt La ministre évite le syndicat des prostituées La ministre des Droits des Femmes et porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem, était l'invitée des socialistes limougeauds, hier soir. Les membres du Syndicat du travail sexuel ont tenté de la rencontrer. En vain. Après Cahors, où elle a rencontré des militants lotois, et Poitiers où elle doit faire étape aujourd'hui, Najat Vallaud-Belkacem était hier soir à Limoges, invitée d'honneur du repas des socialistes, un rendez-vous annuel semblable à la Fête de la Rose dans d'autres départements. La porte-parole du gouvernement a profité de l'occasion pour rencontrer les élus et militants socialistes du département. Près de mille trois cents personnes étaient invitées à ce dîner organisé au Parc des expositions de Limoges. En revanche, la ministre a évité une rencontre improvisée avec des membres du Syndicat du travail sexuel (Strass) et, bien entourée, une sortie discrète lui a été aménagée. L'un de ses conseillers a tout de même reçu la délégation. Pour autant, Najat Vallaud-Belkacem, dont l'ambition affichée est d'abolir la prostitution en France, n'a pas éludé les questions face aux journalistes. « La prostitution est un problème complexe qu'on ne peut pas évoquer complètement en quelques minutes. L'interdiction du racolage passif était une mauvaise réponse et nous allons supprimer ce délit, mais nous envisageons surtout le sujet de la prostitution d'une manière plus globale, avec une réflexion à laquelle Tous droits réservés : La Montagne E37EC5F06C90DE0C61C81F679F0DF12743F47A7DE2B624AB170264A 22 nous associerons tous les acteurs. Nous devons accompagner et aider pour leur l'insertion toutes celles et tous ceux qui souffrent de leur condition et, souvent, sont victimes de réseaux. » Najat Vallaud-Belkacem a des projets. En attendant, hier, toute à son rôle de porte-parole du gouvernement, elle a noté avec plaisir la présence de militants et d'élus du Front de gauche, dont le responsable de la Fédération départementale du PCF, Francis Dauliac. Marcel Oudot Edition : VIENNE Samedi 22 Septembre 2012 VIENNE actualité “ Ma mission : agir sur les mentalités ” Najat Vallaud-Belkacem, ministre aux Droits des femmes et porte-parole du gouvernement, participe à l’université de rentrée de Catherine Coutelle ce matin à Mignaloux-Beauvoir. Interview. Comment, en tant que ministre, faire avancer les droits des femmes en France ? Notre génération a une responsabilité historique en la matière. Nos aînées s’étaient battues pour les droits civiques des femmes. Nos mères se sont battues pour les droits économiques et sociaux. Nous, il nous reste à réaliser l’égalité réelle, dans toutes les institutions de la société, dans tous les mondes. Bien sûr que le gouvernement et le parlement peuvent faire beaucoup mais ça ne suffit pas pour construire cette égalité réelle partout. Pour cela, il faut agir sur les mentalités. C’est ma mission. Cela ne passe pas nécessairement par la loi... On a fait beaucoup de lois ces quarante dernières années et on voit que ça n’a pas résorbé toutes les inégalités. Moi, je travaille sur l’effectivité des lois. Pour leur mise en œuvre concrète. De quelle manière travaillez-vous avec la députée Catherine Coutelle qui préside la délégation aux droits des femmes à l’Assemblée ? C’est quelqu’un qui prend le temps de la réflexion et de l’écoute avec qui j’ai plaisir à travailler. Notamment dernièrement au moment de l’adoption de la loi sur le harcèlement sexuel. En lui rendant 23 visite, je suis aussi heureuse de venir dans la région de Ségolène Royal qui a fait beaucoup en matière de droits des femmes. L’opinion publique s’émeut du machisme Ségolène Royal estime avoir pris plus de coups que d’autres parce qu’elle était une femme... Je crois que c’est vrai. Il y a dans le monde politique une forme de traitement différencié des femmes et des hommes politiques. Elle a beaucoup pâti de cela parce que ça s’est très vite transformé en procès en illégitimité ou en incompétence que l’on fait rarement à un homme. Edith Cresson qui a passé dix mois à Matignon a dit que les machos du PS avaient eu sa peau. Les choses ontelles évolué ? Elles ont quand même évolué parce que le Parti socialiste a fini par adopter la parité. Quand vous voyez les députés à l’Assemblée, c’est assez frappant de voir la différence entre les bancs de la gauche et les bancs de la droite. Je suis plutôt optimiste. L’opinion publique s’émeut maintenant du machisme. Regardez ce qui s’est passé sur les réseaux sociaux quand Cécile Duflot a été sifflée à l’Assemblée. On a dit de Jean-Marc Ayrault qu’il était en voie de « cressonisation » cet été. La preuve que le « bashing » n’est pas réservé aux femmes. Ce n’est surtout jamais agréable d’avoir une série d’articles et de couvertures négatifs. Les observateurs qui les ont rédigés sont restés à l’ère Sarkozy qui était faite d’agitation et d’activisme législatif totalement contreproductif. Nous avons mis en place un nouveau logiciel pour préparer des réformes dans la concertation et il faut du temps aux observateurs pour s’y adapter. François Hollande a parlé de « cure de désintoxication ». Vous étiez pourtant à Cahors vendredi pour une rencontre de la porte-parole forcément médiatique... J’organise une fois par mois une rencontre décentralisée avec des habitants dans des lieux où la politique ne va pas facilement. J’y expose les politiques conduites par le gouvernement mais je suis aussi dans un rapport d’échange. Et ce n’est pas qu’un coup de com’ ? Franchement, entre nous, il serait plus facile de ne pas le faire parce que c’est un exercice sans filet. Cette présence sur le terrain, à l’écoute, est un besoin pour moi et je crois que ça répond à une attente des Français. Propos recueillis par Baptiste Bize Najat Vallaud-Belkacem : « Je suis plutôt optimiste. » Tous droits réservés : La Nouvelle République Centre-Ouest 037015D56180D40C417019772701115E49343075221D2824DC39E79 24 Diff. 231 411 ex. (source OJD) Edition : Lot Samedi 22 Septembre 2012 « J'ai pris un grand plaisir » Le troisième rendez-vous de l'opération « Porte à porte, les rencontres de la porte-parole » s'est déroulé hier dans le Lot. Najat Vallaud-Belkacem en a rappelé l'esprit. « J'ai demandé à me déplacer une fois par mois territoire par territoire, pour écouter vos revendications, vos demandes », indique-t-elle dans un sourire. Après des échanges à Figeac, la ministre a répondu aux diverses interrogations des Lotois, à l'espace ClémentMarot. Elle s'est attachée à rappeler son chantier numéro un : l'égalité. Concernant le gaz de schiste, à la question posée sur le permis de Cahors, elle répond « Le président de la République l'a bien dit, aucun permis ne sera accordé. Le projet de Cahors est bel et bien gelé». À propos du rythme scolaire, et des inquiétudes que cela suscite dans un département rural, elle s'est montrée rassurante. « Soyez assurés que sur la question des rythmes scolaires, l'ensemble du gouvernement est mobilisé pour que ça ne porte pas préjudice aux familles». « Nous avons des transports ferroviaires mis à mal. Une coupe sombre se dessine sous Gourdon. Que pouvez-vous nous en dire ? », questionne une élue « Sur la SNCF, je n'ai pas de réponse précise. Je sais que la LGV ne se fera pas. Naturellement je vais faire remonter cela au gouvernement ». Au sujet de l'emploi, le contrat de génération prévoit 500 000 emplois d'ici la fin du quinquennat ajoute-telle. « Ce contrat vaut pour les artisans. Dans le Lot, 5 % des artisans ont moins de 30 ans », Tous droits réservés : La Dépêche du Midi FD73351B68905D05C1461CC72505C1484EB4B47212C02000C5A182A 25 observe-t-elle. La couverture numérique haut -débit, assure-t-elle sera partout sur le territoire d'ici une dizaine d'années. Autre sujet abordé : la santé. « J'ai noté qu'il y avait un moment de crise avec l'hôpital de Figeac, où les journées de travail atteignent parfois 12 heures, des suppressions de postes vont encore alourdir la charge. En 2013, une grande loi sur l'accès aux soins sera gravée dans le marbre, avec notamment la création d'antennes du SMUR ». À la fin des échanges, Nadia Vallaud-Belkacem a confié avoir pris grand plaisir à ces rencontres. Marielle Merly Edition : Lot Samedi 22 Septembre 2012 En marge de la visite Quand la ministre parle aux agricultrices Hier matin, les agricultrices du Lot étaient nombreuses, sur l'exploitation de Léonce Falguières et de son mari, à Théminettes, pour accueillir Najat Vallaud-Belkacem. La ministre des Droits des femmes et porte-parole du gouvernement, après une visite de l'exploitation et une caresse à l'une des 80 vaches limousines, engageait un dialogue constructif. « Mon monde est plus celui de la ferme que celui de la capitale. Mon collègue, Stéphane Le Foll, ministre de l'Agriculture, a bien noté que j'étais de passage dans le Lot. Il s'est d'ailleurs engagé à venir rapidement à votre rencontre. Faites nous passer vos messages », a mis en confiance la ministre. Comme Léonce Falguières, Karen Serres, présidente de la commission des agricultrices de la FNSEA, a répété : « Nous voulons aller vers l'égalité du droit des femmes et des hommes. Nous représentons plus de 30 % de la profession. Il y a la situation économique, mais aussi le sentiment de ne pas compter ». Chiffres en main, Marie-Chantal, agricultrice, témoignait : « Nous avons une exploitation ovine de 187 ha, avec mon mari. Ma part n'est pas comptée dans les primes reçues. Nous touchons donc 7 200 €, alors que nous aurions le double si c'était avec un frère que mon mari gérait l'exploitation ». « C'est un combat légitime et réalisable financièrement, sans grever le budget de l'État », martelait Karen Serres. Car du statut d'EARL au statut de GAEC, plus favorable au couple exploitant, il y a des critères, nombreux, comme l'augmentation des surfaces exploitées. « Nous n'avons pas un exemple dans le Lot de quelqu'un qui y est parvenu. Il y a trop d'obstacles ». Le rôle de maman, la représentativité dans les instances, la protection Tous droits réservés : La Dépêche du Midi F57B55DA6EA0DF05A11A1AE74B0201EB4BE43D7E42A02443E1DB99E 26 maladie et accident, les congés et remplacements, les zones géographiques défavorisées : un enjeu crucial pour le Lot, ou encore les retraites... De tout ceci il fut question, avec pour unique constat d'une agricultrice à l'autre : « Un système qui les pénalise systématiquement et qui les pousse à faire comme elles peuvent, à se débrouiller », ont-elles dit à Najat Vallaud-Belkacem qui les a rassurées sur « la volonté du président de La République de faire de l'agriculture et de l'agroalimentaire un secteur de croissance prioritaire », admettant que « leurs requêtes étaient tout à fait légitimes et que le gouvernement y travaillait ». La ministre a ensuite rencontré les jeunes du lycée agricole de LaVinadie, à Figeac. Laëtitia Bertoni Edition : Aveyron-Decazeville, Lot Samedi 22 Septembre 2012 Centre hospitalier La semaine de toutes les rencontres pour les grévistes De commission médicale en conseil technique d'établissement, d'entrevue sociale avec Martin Malvy, au conseil de surveillance, jusqu'à la rencontre hier matin, avec le conseiller particulier de la ministre des Droits des femmes, Najat Vallaud-Belkacem, la semaine aura été un vrai marathon pour les grévistes du centre hospitalier et leurs représentants. Dans le même temps, ils maintenaient leur piquet de grève dans la cour d'honneur de l'hôpital, de jour comme de nuit. La semaine s'achève et le week-end commence sur le même rythme. Puisque ce samedi midi, les grévistes accueilleront la population pour un pique-nique sur l'herbe, dans les Jardins de l'hôpital, à 12 heures. Le front de Gauche qui a soutenu au quotidien leur combat « contre les suppressions d'emplois et contre une aggravation des conditions de travail inquiétante, tant pour le personnel Tous droits réservés : La Dépêche du Midi 877F45956D80030F51F71317C50BF1A740648079425529359097213 27 que pour les malades », dénonce la politique budgétaire du pays, rappelant « un service public n'a pas à dégager d'excédent financier mais à rendre le meilleur service aux usagers, une volonté incompatible avec le diktat d'équilibre budgétaire exigé par l'Europe ». Edition : Lot Samedi 22 Septembre 2012 Interpellée par la prostituée En marge de l'opération porte à porte à l'espace Clément-Marot de Cahors, Najat Vallaud-Belkacem a tenu à s'entretenir avec Nathalie BordesPrevost, présidente de l'association pour les droits, la reconnaissance et la protection des prostituées et prostituées. « Elle m'a écouté, c'est une femme qui a un grand cœur », confie Nathalie Bordes -Prevost après l'entretien. « Je lui ai exposé mes revendications, ainsi que mes projets. On va faire une maison du sexe en Dordogne, sous une formule de colocation avec des péripatétitiennes et péripatétitiens, avec chacun son numéro d'URSAFF » indique-t-elle. demandé de lui envoyer un courrier pour lui raconter comment elle en était arrivée là. « Je lui ai demandé qu'il y ait plus d'opération coup de poings pour arrêter les maquereaux. Sous couvert de la loi 1901, ils font venir des filles de l'Est, ils engraissent des communes. J'ai évoqué l'absurdité de la loi sur le racolage passif. La prostitutuion en France est légale puisqu'on peut s'inscrire à l'URSSAF, il y a une incohérence ». Nathalie Bordes -Prevost travaille actuellement avec la journaliste Mireille Dumas sur un documentaire sur la prostitution. Il sera diffusé sur France 3 en début de soirée avant la fin de l'année. Suite à l'entretien, la ministre lui a Tous droits réservés : La Dépêche du Midi 5B7AB5A961609B0481BB14875B00D17840A49573B20221A7B2F0DB5 28 Edition : Lot Samedi 22 Septembre 2012 Des retraites sous le seuil de pauvreté C'est par un témoignage touchant que l'hôte du jour a accueilli Najat Vallaud-Belkacem, hier, dans sa ferme de Théminettes. Parlant de ses espoirs, Léonce Falguières, 50 ans, expliquait : « J'ai repris l'exploitation familiale à Théminettes, à la suite de mes parents, avec mon mari Bernard. Je voudrai avoir un revenu décent pour vivre de mon travail et avoir une retraite qui représente une vie de travail ». Dans ses pas, sa mère, retraitée depuis 2004. « Nous avons dû revoir notre diversification agricole, moderniser notre exploitation. Cela représente de l'argent et beaucoup de travail. Je touche 520 € de retraite, toute une carrière agricole, et 110 € pour les 3 années où j'étais salariée d'un atelier de couture. Mon mari lui a 780 €. Aujourd'hui, on donne encore la main aux enfants, car ils ne sont que tous les deux sur la ferme ». Tous droits réservés : La Dépêche du Midi F975D54165907105E1F91E47770CC1AC4584457152DF2FDF79F9A02 29 Et Najat Vallaud-Belkacem de reconnaître : « C'est insupportable de voir le niveau de vos retraites, c'est un vrai sujet social dont va s'emparer le président Hollande ». Edition : Limoges, Haute-Vienne Samedi 22 Septembre 2012 Une_Haute_Vienne_Popu LIMOGES Najat Vallaud-Belkacem et 1.300 convives La ministre des Droits des Femmes, porte-parole du gouvernement, était l'invitée de la fédération socialiste, hier soir. Entre Cahors, où elle a rencontré des militants lotois, et Poitiers où elle doit faire étape aujourd'hui, Najat Vallaud-Belkacem était hier soir à Limoges, invitée d'honneur du repas des socialistes, un rendez-vous annuel « dont la formule fonctionne au mieux, à l'image de la Fête de la Rose dans d'autres départements » se réjouissait le premier secrétaire fédéral, Laurent Lafaye. Au menu des quelque 1.300 convives et pour une somme modique (16 ?) : marbré de foie gras aux figues, filet de canette sauce aux girolles, verrine de speculoos, mascarpone à la châtaigne, préparé sur place par un traiteur feytiacois. En revanche, la ministre a dû juger trop indigeste une rencontre improvisée avec des membres du Syndicat du travail sexuel (Strass) et on lui a ménagé une entrée discrète qui a surpris même les journalistes. Pour autant, Najat VallaudBelkacem, dont l'ambition affichée est d'abolir la prostitution en France, n'a pas éludé les questions sur ce sujet, même si c'est un de ses conseillers qui a reçu la délégation. « La prostitution est un problème complexe qu'on ne peut pas évoquer complètement en quelques minutes. L'interdiction du racolage passif était une mauvaise réponse et nous allons supprimer ce délit, mais nous envisageons surtout le sujet de la prostitution d'une manière plus globale, avec une réflexion à laquelle nous associerons tous les acteurs. Nous devons accompagner et aider à l'insertion toutes celles et tous ceux Tous droits réservés : Le Populaire Du Centre 287735F46010BC07311B1A778E0941324F04C479C2072FAAC17F274 30 qui souffrent de leur condition, et souvent sont victimes de réseaux. » Avant de rejoindre le pavillon de Buxerolles pour le repas, la porteparole du gouvernement a noté avec plaisir la présence de militants et d'élus du Front de gauche, dont le responsable de la fédération départementale du PCF, Francis Dauliac. « L'impatience et l'inquiétude manifestées par quelques-uns après nos succès du printemps découlent, assurait Najat Vallaud-Belkacem, de ce qu'ils ont conservé le logiciel de l'ère Sarkozy et le rythme effréné de règlements et de lois qui ne sont même pas appliqués. » Marcel Oudot Edition : MAG Samedi 22 Septembre 2012 FRANCE-MONDE Polémiques sur le mariage La question du “mariage pour tous” enflamme les esprits. D’un côté, l’Elysée veut une loi pour modifier le code civil : le mariage ne sera plus réservé aux hétérosexuels. De l’autre, les tenants du mariage traditionnel évoquent le “droit de l’enfant à avoir un père et une mère”. Ils disent aussi : “aucune civilisation n’a jamais imaginé que le mariage corresponde à l’homosexualité.” Entre les deux : le “lobby lesbien, gay, bi et trans (LGBT)”, qui s’en prend à l’Eglise catholique au nom des homosexuels. En effet, si le projet de réforme du mariage est contesté par 35 % des Français, au-delà des milieux catholiques, ceux qui se font entendre contre ce projet sont les évêques. D’où les polémiques à leur sujet. Après l’affaire de la prière du 15 août, reprochée par le LGBT au cardinal André Vingt-Trois, voici l’affaire de l’interview du cardinal Philippe Barbarin, accusé d’avoir parlé en “homophobe”. “Il a pété les plombs”, affirme le maire de Paris Bertrand Delanoë. Mais Najat Vallaud-Belkacem, porte-parole du Tous droits réservés : La Manche Libre ED7A35D26010DD0381781F87CB0911C04764347D72152EE523C6640 31 gouvernement, défend le prélat : “Le cardinal a évoqué des règles qui régissent la vie en société, comme l’interdiction de l’inceste, de la polygamie, expliquant que si l’une d’entre elles tombait alors c’était la porte ouverte à faire tomber toutes les autres. Mais, en aucun cas, le cardinal n’a voulu dire, comme certains l’ont prétendu, que les couples homosexuels se prêteraient plus à la polygamie ou à l’inceste que les autres.” Samedi 22 Septembre 2012 Evénement Pourquoi il faut défendre le droit au blasphème contre... Les fanatiques Un film anti-islam qui met en fureur des salafistes, paradant place de la Concorde ; des caricatures de « Charlie Hebdo », dénoncées comme provocatrices... C'est la liberté d'expression qui est menacée. Cela fermente en France, sera ce du vin ou du vinaigre ? » s'amusait, il y a plus de deux siècles, le philosophe allemand Lichtenberg. L'aphorisme est toujours d'actualité, si l'on en juge par la tournure prise avec ces ébats, plutôt que ces débats autour d'un film inepte et d'une poignée de caricatures plutôt réussies et, plus largement, par la crispation identitaire de nos religieux de toutes obédiences. Résumons. 1. Un film grossier qui n'est distribué nulle part et dont on ne peut capter que des bribes sur Internet enflamme des esprits et fait surgir sur le pavé parisien quelques dizaines d'excités salafistes et assimilés. 2. On apprend, au passage, qu'une fondation iranienne augmente la prime pour l'assassinat de Salman Rushdie qui publie en ce moment, en France, un livre de Mémoires sur sa fatwa (1). 3. Fidèle à sa tradition de poil à gratter des intégrismes, Charlie Hebdo publie un numéro contenant des dessins caricaturant Mahomet. Et, une nouvelle fois, la publication de l'hebdo satirique agit comme un révélateur au sens chimique du terme. Les réactions qui s'enchaînent ont pour conséquence directe de remettre en question un droit aussi ancien que la démocratie en France : le droit au blasphème. On sait bien qu'il existe de plus en plus de temples dont les gardiens sourcilleux ne tolèrent pas le plus petit dissentiment, mettant en permanence à l'index l'irrévérence et le sarcasme. Gare aux chevaliers de 32 la Barre qui refusent de plier le genou ! Mais, ce qui est nouveau, c'est qu'on ne compte plus les nouveaux Daladier prêts à leur trouver toutes les excuses. Faut-il que la pensée d'un certain nombre de nos contemporains ait vidé les étriers quand on entend Vincent Geisser, chercheur à l'Institut français du Proche-Orient de Beyrouth, dire que Charlie Hebdo pratique un « salafisme laïc » (!) ou Dounia Bouzar, anthropologue, souligner que, « au fil du temps, Charlie est devenu aussi extrémiste que ceux qu'il prétend combattre » (2). En somme, il y aurait une sorte d'attitude centriste veillant à la liberté d'expression de part et d'autre. Une sorte d'équité du débat du type « une minute d'intervention pour M. Hitler, une minute pour les juifs ». Confusion des esprits quand on confond, comme Daniel Cohn-Bendit (3), la liberté de penser (c'est mon droit, c'est mon choix d'estimer que...) et la liberté de la pensée. Pour cette dernière, on ne pense jamais seul. C'est dans le dialogue avec les autres que l'on pense. Je pense bien mieux quand je peux confronter mon point de vue et prendre le risque de... changer d'avis. Une abomination pour tous ces gourous de l'anathème moral, ces flics des plis et replis de l'âme qui veulent nous repasser au fer de leurs certitudes. Piété dévoyée Par un curieux et retournement, Charlie furieux Hebdo, soutenu les fois précédentes, en particulier quand ses locaux furent détruits par un incendie criminel, est cloué au pilori. Le droit au blasphème est présenté comme une « provocation » ? C'est l'opinion défendue par les spécialistes du Quai d'Orsay, plus indignés aujourd'hui par les dessins d'un journal qu'ils ne le furent autrefois par les desseins de la conférence de Durban de 2001 qualifiant le sionisme de racisme. Ce fut l'opinion aussi du Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, avant qu'il ne se ressaisisse. C'est l'opinion, plus attendue, de l'éditorialiste de la Croix, Dominique Quino (4). Le problème de fond est qu'il est moins question ici de spiritualité, de religion que de religion politique. Du salafisme quiétiste au judaïsme ultraorthodoxe, en passant par le catholicisme traditionaliste ou les mouvements sectaires protestants, il s'agit de la même « Eglise de l'ordre » qu'appelait de ses voeux l'incroyant Maurras. Ce que nos gouvernants eux-mêmes prennent pour de la religion - comme la malheureuse Najat Vallaud-Belkacem se faisant la porte-parole du cardinal Barbarin n'est que de la piété dévoyée. Qu'importe le discours, ce fanatisme a partout les mêmes caractéristiques. Pureté dangereuse Tout d'abord, il se réfère à une pureté dangereuse. Dans le salafisme, la seule issue est la purification et l'éducation (« al-tasfiyat watarbiyah »). Il faut revenir à la religion transmise par le Prophète, revenir à un islam originel. Même ambition chez les chrétiens fondamentalistes. La religiosité à laquelle ils se soumettent prend ses racines non pas dans la nuit des temps, mais dans le stupide XIXe siècle. Pas étonnant si ces prêches trompeurs attirent autant les convertis. Ensuite, il met l'accent moins sur le cultuel que sur le rituel qu'il convient de suivre scrupuleusement. Rituel alimentaire et vestimentaire. Dans son enquête sur le salafisme d'aujourd'hui (5), le sociologue Samir Amghar nous fait part d'une de ses expériences. Il se laisse pousser la barbe et s'achète un qamîs (tunique longue), puis il se promène dans le XVIIIe arrondissement de Paris. « De nombreuses personnes de culture musulmane nous ont salué avec déférence. Nous ne les connaissons pas », note t-il. Le droit au blasphème est un acte libre qui exprime notre personnalité profonde et dans lequel nous pouvons nous reconnaître. Par opposition, le fanatisme est la niche identitaire, le refuge de l'homme aliéné, de celui qui est embrouillé et ne sait pas ce qu'il veut tout en beuglant son assurance d'être libre. Les fanatiques proposent des religions de bazar mais certes pas de charité. Ils aimeraient bien nous accrocher aux basques leur bimbeloterie théologique pour preuve de notre transgression. Mais ce sont ces gargouilles qui sont dans la transgression absolue ! Leur pseudomorale est un enduit qui les rend imperméables à tout, et d'abord, comme l'avait noté Péguy, à la grâce. Le problème - et on le voit bien dans l'« affaire » Charlie Hebdo - est que ces fanatiques alimentent la chaudière de ceux qui nourrissent une haine de l'islam. C'est que le vide des maîtres penseurs a laissé la place à une multitude de piètres censeurs, des penseurs qui sont cruellement en mal d'importance et qui vivent comme une divine surprise permanente le fait d'avoir gîte et couvert dans les médias. Un événement comme le film ou les caricatures de Charlie Hebdo apparaissent-ils à l'horizon qu'ils s'y engouffrent pour ressusciter le rêve d'un passé aux affrontements binaires. Car la passion ici ne se nourrit plus des idéologies, de la guerre (froide), mais de la passion Tous droits réservés : Marianne 5D71E5476C00B90641F41A878008C1CE4F644A783212231BFBFFF79 33 elle-même. On n'est plus fanatique parce que l'on milite pour, parce que l'on croit en, mais parce que la figure de l'autre, l'altérité même est devenue insupportable. De ce point de vue, la haine de l'islam est l'autre face de cette obsession et cette régression identitaire qui empoisonne nos sociétés. Voilà pourquoi, loin de s'arrêter à bout de souffle, il continue en permanence sur sa lancée. Cinq années de sarkozysme et son obsession d'opposer systématiquement une faction contre une autre a durablement et définitivement fini d'hystériser le débat. Alors, oui, on a toujours raison de blasphémer. (1) Joseph Anton, Plon. (2) Libération du 20 septembre 2012. (3) Daniel Cohn-Bendit a qualifié de « cons » et de « masos » les responsables de « Charlie Hebdo », sur RMC, le 20 septembre 2012. (4) « La preuve par la provocation », « la Croix » du 19 septembre 2012. (5) Le Salafisme d'aujourd'hui, Michalon, 284 p., 18. JOSEPH MACÉ-SCARON, J.M.S., Samedi 22 Septembre 2012 Le dessous des cartes Ayrault à ses ministres : « Bossez, maintenant... » La main ne tremble pas. Le ton s'est affermi : « A la prochaine incartade, il y en aura un de viré », assure JeanMarc Ayrault, qui a prévenu ses ministres « canards », ceux qui ont multiplié les couacs. Tel Arnaud Montebourg, en charge du Redressement productif et non des coups de Jarnac contre ses camarades, comme Pierre Moscovici. Dernier avertissement à l'impétrant récidiviste « immature », mais qui vaut aussi pour tous les autres. Le chef du gouvernement, en accord avec Hollande, licenciera ! Il ne laissera plus son autorité ébranlé ni même menacé par ceux qui n'ont pas compris qu'ils doivent se consacrer en priorité à leur mission. « Faites votre boulot, tout votre boulot. Vous devez vous y consacrer, leur a-t-il répété. Les Français souffrent, ils doivent vous voir souffrir à la tâche... » Chacune de ces excellences sait désormais ce qu'elle a à faire et doit faire mieux encore. Ainsi le ministre de l'Economie et des Finances, le si talentueux Pierre Moscovici, a été invité à faire preuve de plus de pédagogie pour expliquer la crise et ses conséquences aux Français. « Dominique Strauss-Kahn avant lui et Giscard avaient su se montrer lumineux », foi de pédagogue. Et il ne faut pas que Manuel Valls, qui « fait son travail », se laisse enfermer dans une posture de ministre de l'Intérieur en guerre contre sa collègue de la Justice, Christiane Taubira, qui s'est fait piéger dans des débuts maladroits. Consigne a été donnée de se montrer ensemble, ce qu'ils ont commencé à faire à Marseille. Jean-Marc Ayrault veut que ses ministres travaillent et qu'ils l'écoutent, comme Jérôme Cahuzac, ainsi félicité : « Un bosseur, un combattant, loyal, excellent au Parlement et qui écoute quand on lui conseille de se montrer moins dur. » A l'instar d'autres bons élèves, telle Fleur Pellerin, cette ministre déléguée aux PME, qui a le bon goût, elle aussi, d'être « une bosseuse » et une politique suffisamment habile pour bien s'entendre avec son autorité de tutelle, Arnaud Montebourg, et le ponte de Bercy, Pierre Moscovici. Il est recommandé de faire preuve d'habileté en effet, comme le ministre des Affaires européennes, Bernard Tous droits réservés : Marianne AD7955256720CB02E19816D79E0721BB4D04E97EB204221D7298913 34 Cazeneuve, que Jean-Marc Ayraut avait personnellement choisi, bien qu'il eût voté non au traité constitutionnel. Le Premier ministre ne regrette pas son choix, tant l'avocat lui semble totalement à son affaire, alors qu'il n'en dirait pas autant de Marisol Touraine, la ministre des Affaires sociales, qui a porté les premiers coups contre son autorité. Elle l'a vite regretté et il a tourné la page, mais elle a intérêt à faire ses preuves, autres que technocratiques, à montrer qu'elle « cherche à bien faire », à l'instar de Najat Vallaud-Belkacem. Tous les membres du gouvernement seront évalués à cette aune de l'effort individuel au service de la collectivité. Ayrault n'en doute pas : « Des ministres forts donnent du crédit à l'action gouvernementale » comme au chef du gouvernement. Ceux-ci ont été avertis : ils ne sauraient construire leur force en l'affaiblissant... NICOLAS DOMENACH, Samedi 22 Septembre 2012 Pas français Le magazine le Courrier de l'Atlas publie en couverture une grande photo de la ministre Najat VallaudBelkacem en illustration de son titre principal : « Les 15 Franco- Maghrébins du pouvoir ». Pour certains, la jeune femme susdite n'est pas ministre de la République mais représentante attitrée d'une communauté imposée. Voudrait-on Tous droits réservés : Marianne 657CC5056E90450A41E91B579C0D71344D24EB7A321D2370758EDA4 35 suggérer ainsi qu'elle Française au rabais ? est une Edition : Creuse Samedi 22 Septembre 2012 Haute-Vienne PART ISOCIALISTE N.Vallaud-Belkacem en «guest star» La porte-parole du gouvernement était l'invitée du repas des socialistes. Comité d'accueil avec les travailleuses du sexe et les transexuels à l'arrivée de Najat Vallaud Belkacem. Mais celle qui s'est vu confier une mission sur l'homophobie et la transphobie par le Premier ministre ne conversera pas directement avec la délégation. «Je les verrai à nouveau à Paris. C'est un vrai sujet. Un travail est déjà engagé et on se doit d'aider aux parcours de transition. Le délit pour racolage passif a été une mauvaise réponse à un vrai problème. Il doit être aboli. Il est également essentiel de ne pas stigmatiser. Je remettrai mes conclusions à Jean-Marc Ayrault en octobre», affirme la porte-parole du gouvernement. Auparavant, elle s'était contentée d'un large sourire pour répondre aux applaudissements des socialistes. «Ça fait chaud au coeur de se retrouver en famille après notre passage pendant la campagne présidentielle. Nous avons désormais les outils pour appliquer une politique juste et efficace». Elle ajoute envers ses camarades: «Malgré des désaccords, Tous droits réservés : L'Echo DD76C5DB6660E006615A13777A0CD1DD4DF4DA7D62EE2B73F930D12 36 on se réunit sur l'essentiel pour que le pays gagne». Quant à l'impatience des électeurs, elle rétorque: «Il faut distinguer ce que disent les Français avec leur impatience et leur inquiétude, avec ce que soulignent les observateurs qui ont gardé le logiciel de l'ère de Nicolas Sarkozy. Nous n'avons pas le même rythme. Nous travaillons pour l'avenir». T.S, Vendredi 21 Septembre 2012 Société ENTRETIEN Universités : " Une complexité critiquée de toute part " Le rapporteur des Assises du supérieur, Vincent Berger, dresse le bilan des auditions menées Ni prise de position ni recommandation : le premier bilan présenté, jeudi 20 septembre, par le comité de pilotage des Assises de l'enseignement supérieur et de la recherche vise à identifier les sujets à aborder lors des Assises régionales et nationales. Vincent Berger, rapporteur et par ailleurs président de Paris-Diderot, fait la synthèse des deux séries d'auditions-marathons : 85 organisations se sont exprimées. Des consensus se dégagent-ils des auditions achevées le 18 septembre ? Oui, et ils sont nombreux. Il y a, par exemple, une unanimité à critiquer la complexité inédite de l'enseignement supérieur et la recherche en France, avec une multiplicité de structures. Toutes les personnes auditionnées pointent le coût - en argent et en temps -, et les difficultés juridiques et administratives paralysantes. Les syndicats décrivent des personnels perdus, déboussolés par ce " millefeuille institutionnel ". Il faut simplifier le paysage universitaire, la recherche, l'offre de formation et retrouver une sincérité budgétaire. Dans la recherche, on est allé trop loin dans le financement par " appels à projets ", qui met en compétition tous contre tous. Il faut revenir à des financements récurrents afin que tout le monde puisse travailler. Enfin, sur la loi sur l'autonomie des universités (LRU), les partisans de son abrogation sont très minoritaires, mais elle doit être réformée : le mode d'élection et les pouvoirs du président doivent être revus. Qu'entendez-vous par sincérité budgétaire ? Les budgets sont-ils trompeurs ? Oui, la superposition de structures brouille les comptes. Des projets sont largement dotés mais les crédits pérennes de fonctionnement sont réduits. Plus personne ne sait exactement combien chaque université, chaque région ou la France dépense en recherche et en formation. On dit partout que le coût d'un étudiant est d'environ 11 000 euros parce qu'on divise le budget des universités par le nombre d'étudiants. En réalité, c'est moins, car il faut soustraire les dépenses de recherche. Il faut aussi calculer le coût d'un étudiant en licence, master et doctorat par site et par discipline. Un thème des Assises est la réussite des étudiants. Quelles pistes ont été évoquées ? Tout le monde est d'accord sur l'objectif de démocratiser l'enseignement supérieur et de proposer des cursus pluridisciplinaires, en multipliant les passerelles entre filières. Des débats très vifs ont concerné la réforme, désormais urgente, de la première année commune aux études de santé. L'échec y est massif, les conditions d'accueil sont très dégradées. Le système favorise une sélection par l'argent grâce aux prépas privées. C'est une question de service public. Autre sujet : la révolution du numérique. Ce n'est pas seulement l'introduction du " e-learning " ou de robots pour les apprentis chirurgiens..., mais aussi de s'interroger sur le rapport au savoir. Les enseignants ne sont peut-être plus là pour apprendre aux étudiants mais pour leur apprendre à apprendre. L'amphi est sans doute un modèle dépassé. Y a-t-il eu au cours de ces auditions de fortes oppositions ? Oui, notamment sur l'évaluation individuelle des enseignants : leurs syndicats sont contre, mais les syndicats étudiants sont pour. Autre sujet de polémique : l'Agence d'évaluation de la recherche et de l'enseignement supérieur (Aeres) dont certains demandent même la suppression. Les critiques portent non pas sur le principe de l'évaluation mais sur la bureaucratie de ces processus et les conséquences délétères de la notation sur les unités. 37 La ministre des droits des femmes, Najat Vallaud-Belkacem, a été entendue. Quelles sont ses attentes ? Des mesures concrètes pour lutter contre l'inégalité entre hommes et femmes à l'université et une recherche approfondie sur le genre. Elle souhaite aussi des propositions contre le harcèlement sexuel qui comporte des spécificités à l'université. Effectivement, la relation professeur-étudiant(e) peut induire une interaction intellectuelle intense qui peut être propice à une séduction. Propos recueillis par Nathalie Brafman et Isabelle Rey-Lefebvre 38 Edition : Aveyron-Decazeville, Aveyron-Rodez, Ariège, Aude, Toulouse, Comminges, Tarn Albi, Toulouse Sud-Ouest, Tarn et Garonne, Toulouse Nord Est, Gers, Muret, Lot, Tarn Castres, Toulouse Ouest, Hautes Pyrénées, Lot et Garonne Vendredi 21 Septembre 2012 Gironde Mini-miss : nouvelle polémique La polémique sur les concours de minimiss revient sur le devant de la scène à Bordeaux. L'élection de « Graine de miss Aquitaine », réservée aux 6-13 ans, doit en effet s'y dérouler dimanche. Mais ce concours provoque la colère du Planning familial de la Gironde, qui a alerté jusqu'à la ministre du Droit des femmes, Najat Vallaud-Belkacem, pour « interdire la promotion d'images sexualisées des enfants ». Pour la présidente girondine du Planning familial, Nicole Blet, « ces concours ne sont pas des divertissements anodins, mais ils participent à l'hypersexualisation des petites filles ». En mai, un concours de ce type avait été annulé à Mios (Gironde). L'organisatrice de la manifestation, Maud Chevallier, rappelle que « le port du maillot de bain, ainsi que le maquillage et les talons hauts sont interdits », même si sont autorisés « la laque à cheveux pailletée et le brillant à lèvres ». Pour les mamans de candidates : « Ma fille a juste envie de s'amuser avec des robes. Je n'y vois pas du tout de sexualisation. Il vaudrait mieux s'inquiéter des enfants qui posent en sous-vêtements dans les catalogues » réagit ainsi Zoé Savy, dont la petite Manon doit concourir dimanche si le concours est maintenu. Les prochaines élections régionales sont prévues à Sète le 21 octobre, et à Toulouse le 25 novembre . Pierre Sauvey 39 Vendredi 21 Septembre 2012 Social-Eco Vers un congé parental raccourci ? Le gouvernement réfléchit à une durée réduite mais mieux rémunérée, pour une meilleure réinsertion. Alors que les négociations entre patronat et syndicats sur « l'égalité professionnelle et la qualité de vie au travail » commencent aujourd'hui, la ministre des Droits des femmes, Najat Vallaud-Belkacem, a plaidé mardi pour une réforme du congé parental. Actuellement, le dispositif concerne chaque année 650 000 personnes, dont 98 % de femmes, qui, à partir du deuxième enfant, peuvent arrêter de travailler jusqu'aux trois ans de l'enfant, en touchant une allocation de 550 euros mensuels. « Est-ce que ce ne serait pas pertinent de le réduire un peu, de le rémunérer mieux », s'est interrogée la ministre, soulignant qu'au bout de trois ans « ces femmes ont beaucoup de difficultés à revenir sur le marché du travail ». Selon le ministère, à l'entrée dans le dispositif, 30 % des femmes sont déjà hors emploi, mais, plusieurs mois après la fin du congé, ce taux grimpe à 38 %. La ministre a également appelé les négociateurs à « faire que ce congé soit mieux partagé qu'il ne l'est aujourd'hui » entre hommes et femmes, alors que, dans un couple, c'est presque toujours la femme, moins bien payée, qui « sacrifie son emploi ». Ces orientations rejoignent les positions des féministes, qui dénoncent le congé parental actuel comme une trappe à inactivité pour les femmes. Piège qui frappe surtout les salariées peu qualifiées, que les faibles salaires et la difficulté d'accéder à un mode de garde incitent Tous droits réservés : L'Humanité B77675626F00140691941CE7AE0581063749337891BB849FDB08FEB 40 à « choisir » le congé parental. « Le problème n'est pas de raccourcir le congé parental mais plutôt d'augmenter son niveau de rémunération », a réagi le PCF, rappelant que le Front de gauche propose une rémunération à 80 % du salaire antérieur. De son côté, Osez le féminisme « soutient le gouvernement dans sa volonté de raccourcir et de mieux rémunérer » mais insiste sur la nécessité « d'améliorer les modes d'accueil de la petite enfance à hauteur des besoins ». Fanny Doumayrou Diff. 55 629 ex. (source OJD) Edition : Creuse Vendredi 21 Septembre 2012 Pour notre indépendance, notre survie et nos droits Manifestation des transsexuels et travailleur(euse)s du sexe à l'occasion de la visite de Najat Vallaud Belkacem aujourd'hui à Limoges TATIANA MAY, PRÉSIDENTE DE L'ASSOCIATION LES MYRIADES TRANSS, PRÉSIDENTE DE LA DÉLÉGATION DU DU SEXE) DESTRASS (SYNDICAT DES TRAVAILLEURS ET TRAVAILLEUSES LIMOGES Najat Vallaud-Belkacem veut que la prostitution disparaisse... Elle se trompe de sujet, et elle se trompe de chemin. Durant la campagne, François Hollande avait pourtant affirmé son intention de supprimer le délit de racolage passif instauré par Nicolas Sarkozy via la LSI 2003 (Loi de Sécurité Intérieure). Comme dans de nombreux autres domaines, il semble que les promesses n'engagent que ceux qui les croient... Pour notre indépendance, notre survie et nos droits, nous voulons que les métiers du travail du sexe soient reconnus comme de vrais métiers, assortis de droits comme toutes les autres professions, et que le droit commun nous protège dans l'exercice de nos fonctions. Avec la suppression du délit de racolage passif promise par Hollande, les filles au lieu de s'éloigner des zones fréquentées resteraient plus à la vue, seraient plus contrôlables par les associations, et donc moins en danger. La police pourrait peut-être ainsi revenir à un rôle plus sécurisant, contre les mafieux et les réseaux de proxénétisme. Cela, commencerait vraiment à changer le visage des 41 traites. Nous voulons également pouvoir utiliser les fonds issus de nos prestations comme bon nous semble, en toute légalité, car pour l'instant, ces revenus toujours considérés comme de l'argent sale ne peuvent être réinvestis, et surtout pas partagés avec quiconque sous peine de condamnation pour proxénétisme. Ces sommes doivent en revanche être déclarées, elles sont imposées par le système fiscal français, mais les filles n'ayant pas de droit commun, doivent se déclarer en profession libérale, ou plus difficilement en tant qu'escort, surtout depuis la LSI 2003. Aujourd'hui, nous allons interpeller et rappeler, puisqu'elle ne veut pas entendre, à la ministre des Droits des femmes et porte-parole du gouvernement en visite à Limoges, que sa proposition ne nous convient pas et que le système suédois dont elle se réclame est un très mauvais système, et même un super système mensonger. Malgré l'interdiction, la prostitution n'a bien évidemment pas disparu en Suède où les réseaux mafieux sont grandissants. Les filles ainsi exposées à l'insécurité civile et sanitaire, pourraient même devenir un danger de santé publique, si on persistait à les abandonner à leur sort. Enfin, si l'identité sexuelle figure désormais comme motif de discrimination dans le Code Pénal, l'identité de genre n'y figure toujours pas, ce qui occulte des dizaines de milliers de trans en France, soumis(e)s à des discriminations terribles. Le législateur en France ne fait toujours pas ce qu'il faut pour nous. Nous passons à la trappe pour les discriminations, comme nous passons à la trappe pour le changement d'état civil, ou la protection sanitaire... Malgré la résolution du 29 avril 2010 de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe, demandant aux États membres de mettre fin aux violations des droits humains touchant les personnes transgenres pour pouvoir obtenir des documents officiels reflétant l'identité de genre choisie, malgré les recommandations d'une circulaire ministérielle du 14 mai 2010 adressée aux procureurs des Cour d'Appel de la République française, ces derniers refusent quasiment systématiquement de nous accorder le changement d'état civil que nous réclamons, y compris pour celles qui ont été opérées légalement en France, suivant un protocole extrêmement contraignant. Aujourd'hui, nous ne voulons rien d'autre que des droits nous permettant d'être déclarées légalement et protégées socialement. Et nous ne voulons plus payer dans le vide. Nous demandons la décriminalisation des métiers de la prostitution et aussi la démission de la ministre, si celle-ci restait campée sur ses positions. Edition : Making of Vendredi 21 Septembre 2012 Rue89 avec les doigts spécial prostitution, dispo sur votre iPad Pour ce sixième numéro de Rue89 avec les doigts, notre revue spécialement conçue pour les tablettes disponible sur iPad, nous avons cherché du neuf à raconter sur le plus vieux métier du monde. Réalisée par l’agence Upian En déclarant, fin juin, qu’elle souhaitait « voir la prostitution disparaître en France », la ministre des Droits de femmes a en effet ravivé un débat qui divise profondément la société française. A peine le nouveau pouvoir installé, Najat Vallaud-Belkacem expliquait vouloir « protéger l’immense majorité des prostituées, qui sont d’abord des victimes de violences » et ce « sans aucun jugement moral ». Avec la sélection de textes réunis dans ce numéro, nous voulions apporter un regard différent, sans être moralisateur ou racoleur, sur une profession qui fascine toujours. C’est d’abord le récit d’Emma qui a guidé nos choix (voir l’animation cidessus). Devenue escort très jeune, elle a exercé cette activité sans joie mais sans contrainte. Ni glauque ni glamour, son expérience échappe aux idées préconçues. Une voix qui ne milite pas pour l’un ou l’autre camp. Au menu de ce numéro, vous trouverez aussi la brève carrière de journaliste de François Hollande au « Matin de Paris », onze portraits de champions olympiques extraordinaires, un portrait de jeunes bergères qui en ont un peu assez d’être une curiosité pour les touristes.. Utilisez l’ascenseur pour le découvrir Ce numéro de Rue89 avec les doigts est vendu au prix de 1,59 euro. Les numéros précédents sont eux vendus à 0,49 euros. Il vous faut au préalable installer l’application, que vous trouverez via le Kiosque d’Apple ou directement dans l’App Store. Au passage, si vous lisez ce texte sur iPad et si vous aimez cette revue, pensez à laisser une note et un petit commentaire, ça nous aide à la faire connaître. Pour les possesseurs de tablettes Android, il faudra attendre encore avant d’user vos doigts sur ce magazine : l’outil qui nous sert à la fabriquer, PadCMS, mis au point par notre partenaire Adyax n’a pas encore été décliné sur ces supports. Yann Guégan Une offre donnant accès à tous les Tous droits réservés : Rue89 037F955764A0E60F110D1297990501493FB9997681E38B77E47A975 42 numéros parus et à paraître pour 1 euro par mois est aussi proposée nous avons prévu de sortir six numéros par an, sans compter quelques surprises. Jeudi 20 Septembre 2012 Lyon et sa région Trop d'indemnités pour les élus lyonnais: «Rendez l'argent!» rage Nora Berra UMP. Les élus qui dépassent leur plafond d'indemnités le redistribuent. La députée européenne invite les élus lyonnais à conserver l'argent dans le budget de la ville. Chaque élu est plafonné dans les indemnités qu'il reçoit. Le surplus est reversé, discrétionnairement, à d'autres élus de leur choix. Ainsi Nora Berra, députée européenne et conseillère municipale de Lyon dépasse ce plafond. Montant à reverser: 988,77. Gérard Collomb, Jean-Louis Touraine, Najat VallaudBelkacem, Thierry Braillard, autant d'élus touchés par ce cumul qui redistribuent jusqu'à 1000 par mois à d'autres élus. «Ce surplus, je ne souhaite pas l'attribuer considère Nora Berra. Je souhaite que cet argent reste dans le budget des Lyonnais. Ce qui m'a toujours choquée, c'est comment on arrive comme ça à faire du clientélisme, s'interroge l'ancienne membre du gouvernement Fillon. Il s'agit de rétribuer ceux qui peuvent vous rendre service? Chaque mois, ce sont environ 16000 qui sont ainsi distribués. C'est une question d'éthique politique. Surtout que nous traversons une crise sans précédents, que les Français sont fiscalement matraqués, insiste la nouvelle parlementaire, je trouve indigne que certains s'octroient ces indemnités de cette manière. J'invite le maire de Lyon à rendre l'argent aux Lyonnais. Ce message s'adresse d'ailleurs à, tous les élus, quelle que soit la couleur politique, c'est une question d'éthique politique». Car si l'exercice est couru à gauche, il n'aura pas non plus échappé aux élus de droite. «Ces sommes rétribuent des services rendus, mais on ne sait pas lesquels. Ou alors, c'est pour avoir la mainmise sur certaines personnes, de les rendre redevables, ou débiteurs?» questionne Nora Berra. Car avec le cumul des mandats va le cumul des indemnités. «Sur le cumul, j'ai toujours été claire indique Nora Berra. J'ai démissionné de mon mandat de conseillère régionale alors même que je n'y étais pas obligée. J'en avais moi-même tiré les Tous droits réservés : Le Progrès FB7255056680B30871881DC7DD0911B83339BB7541D589A3040AF1C 43 conclusions. Il faut que cet argent retourne aux Lyonnais. Il faut se rendre compte que sur le mandat, cela représente un million d'euros! Au moment où le pouvoir en place parle de moralisation de la vie politique, chacun devrait balayer devant sa porte. Pour faire du bluff, ils sont champions, mais après ». Lors du conseil municipal de Lyon de lundi, les élus ont validé les écrêtements de Thierry Braillard, adjoint aux Sports de la Ville, conseiller communautaire, député et conseiller régional ainsi que de Najat-Vallaud-Blekacem, ministre, conseillère générale, conseillère municipale, et conseillère communautaire. Autant de milliers d'euros reversés à plusieurs conseillers d'arrondissements de Lyon. -Geoffrey Mercier Diff. 345 134 ex. (source OJD) Edition : Brive, Creuse, Tulle Jeudi 20 Septembre 2012 P2_Limousin CLERMONT-FERRAND La ministre des Droits des femmes est attendue L'association Les Myriades-Transs devrait profiter de la venue à Limoges de Najat Vallaud-Belkacem, vendredi, pour relancer le débat sur la prostitution en France. Mais aussi sur la situation des transsexuels dont le sort administratif n'est toujours pas réglé. Une manifestation est prévue à partir de 18 heures, au pavillon Buxerolles, alors que la ministre des Droits des femmes est invitée par la fédération du Parti socialiste de la HauteVienne pour sa traditionnelle soirée de rentrée. « Nous voulons rappeler aux socialistes, et particulièrement à Mme Vallaud-Belkacem, que nous sommes contre la prohibition de la prostitution, contre la pénalisation du racolage et contre la criminalisation des clients, explique la présidente de l'association, Tatiana May. Nous nous battons pour notre indépendance, notre survie et nos droits ». Outre la question des libertés individuelles, l'association Les Myriades-Transs évoque les conséquences sociales d'une éventuelle abolition de la prostitution légale. « Il n'y pas que la rue. Dans les salons de massages, dans les appartements privés, par téléphone ou par Internet, les travailleuses du sexe sont nombreuses. Elles revendiquent le droit de travailler en toute liberté, dans un cadre légal et sécurisé ». Parmi les manifestantes, qui devraient distribuer des tracts aux abords du Champ-de-Juillet à Tous droits réservés : La Montagne 4D71257F63D0DD0D11F510C7C80301453879D778E1908CFCE0D530E 44 Limoges, plusieurs transsexuelles sont attendues. Elles entendent également alerter la ministre sur leur condition administrative. « La plupart n'ont aucune reconnaissance de leur identité, aucun papier malgré de nombreuses requêtes auprès de la justice, poursuit Tatiana May. Cette situation rend très compliquées, voire impossibles, leurs démarches auprès de la Sécurité sociale, de Pôle emploi, et de toutes les administrations. Sans oublier le regard des autres, extrêmement difficile à supporter. En France, le législateur n'a pas fait son travail ». Jeudi 20 Septembre 2012 France Politique Chômage : Ayrault tempère la promesse de Hollande Le Premier ministre a admis ne pas savoir si la courbe du chômage pourra être inversée d'ici à un an. Des socialistes redoutent que l'agenda du « redressement » soit dur à tenir. un an. Ce n'est pas un changement de cap mais c'est, assurément, un changement de ton. Il y a dix jours, à la télévision, François Hollande s'était fixé pour objectif d'« inverser la courbe du chômage d'ici un an » ce qu'il avait déjà dit en mai, dans l'entre-deux-tours de la présidentielle. Hier, sur RTL, JeanMarc Ayrault a sensiblement tempéré la promesse. « Je ne sais pas si nous y parviendrons mais il faut tout faire pour y parvenir. Il ne faut pas céder à la fatalité », a-t-il insisté. « Le sens de l'élection de François Hollande, c'est le refus de baisser les bras », a résumé le Premier ministre, s'engageant à déposer « le plus vite possible » un projet de loi interdisant les licenciements dans les entreprises qui font des bénéfices si les partenaires sociaux ne parviennent pas à un accord. Après l'intervention du chef de l'Etat, la porte-parole du gouvernement, Najat VallaudBelkacem, avait déjà bougé le curseur, évoquant l'« objectif ambitieux » d'une inversion à l'horizon « 2014 ». Cure d'austérité sans précédent Jean-Marc Ayrault n'est pas le seul à douter de l'engagement formulé par François Hollande. Les économistes n'y croient pas, malgré les emplois aidés, les emplois d'avenir et les contrats de génération. Les Français non plus. Selon un récent sondage OpinionWay, 78 % d'entre eux - et 51 % de ceux qui ont voté socialiste au second tour de la présidentielle estiment que l'exécutif ne parviendra pas à faire baisser le chômage d'ici à 45 Le locataire de l'Elysée lui-même n'ignore rien de la difficulté de la chose. Faute de croissance. « Le problème, c'est le nombre de tours/minute du moteur de l'économie », avoue un de ses fréquents visiteurs. Le chef de l'Etat se souvient aussi des promesses faites par Nicolas Sarkozy de ramener le chômage sous la barre des 5 % à la fin de son quinquennat puis de l'annonce d'un recul du chômage « dans les semaines ou les mois à venir » début 2010, qui lui ont coûté cher. Mais il est contraint de jouer les équilibristes. Difficile de faire accepter aux Français une cure d'austérité budgétaire « sans précédent » sans donner des perspectives d'amélioration. Il juge aussi que le monde économique, notamment les PME, marche à la confiance et qu'il faut lui en donner. « Quand Churchill annonçait du sang et des larmes, au bout il y avait la paix. Hollande aussi doit montrer qu'il y a de la lumière au bout », explique l'un de ses proches. A l'Elysée, au gouvernement, dans la majorité, ils sont nombreux à s'inquiéter, en privé, du calendrier du redressement annoncé par le président : deux ans d'efforts. Certains ont mis en garde François Hollande, l'appelant à ne pas trop marteler cette promesse, qui risque au final de revenir en boomerang. « La crise n'est pas un simple moment à passer. Les efforts vont être durables et il n'y aura pas le bonheur dans deux ans. Le bonheur ne se décrète pas », confie-t-on au sommet de l'exécutif, rappelant que Raymond Barre « annonçait déjà le bout du tunnel » dans les années 1970... Cette question du « redressement » en cache une autre : celle du respect des 3 % de déficit public en 2013. S'exprimant sur le traité budgétaire européen à l'issue du Conseil des ministres, Jean-Marc Ayrault a défendu hier l'objectif, arguant qu'il correspond à un engagement de François Hollande. « C'est une décision pour sauvegarder nos propres intérêts », a-t-il dit. Officiellement, il n'est pas question d'infléchir cette position. Mais certains proches du président s'interrogent. L'un d'eux avoue que « le débat se pose » dans la mesure où il faut « aussi faire de la relance ». Un autre insiste sur la nécessité de « franchir un palier » mais prévient : « Dès que le déficit sera ramené à 3 %, peut-être n'est-on pas obligé d'être à zéro en 2017. » PIERRE-ALAIN FURBURY Edition : Lot Jeudi 20 Septembre 2012 Politique UMP Des Lotois indécis. La bataille pour la présidence de l'UMP se jouera donc, en novembre, entre … UMP Des Lotois indécis. La bataille pour la présidence de l'UMP se jouera donc, en novembre, entre François Fillon et Jean-François Copé. Dans le Lot, les élus UMP observent la situation. Monique Martignac, conseillère régionale et secrétaire départementale, évoque « son devoir de réserve », pour ne pas communiquer sa préférence. De son côté, Aurélien Pradié, conseiller général de Labastide-Murat avait accordé son soutien à... Xavier Bertrand : « J'attends la campagne pour me prononcer, indique Aurélien Pradié. Mais ma tendance naturelle va vers Fillon, qui correspond plus à ma sensibilité gaulliste, d'une droite modérée. Cela dit, je reconnais à Jean-François Copé, des qualités de bagarreur. » Les Lotois hésitent. VISITE MINISTERIELLE programme. On connaît Le le programme de la visite de Najat Vallaud-Belkacem, ministre des Droits des Femmes et porte-parole du gouvernement, qui sera demain dans le Lot. Tout débute à 8 heures par la visite d'une exploitation agricole à Théminettes sur le thème de la place des femmes dans l'agriculture. À 11 heures, la ministre est attendue au lycée agricole La Vinadie à Figeac pour une rencontre avec les élèves et les enseignants. Enfin, à 14 h 30, à l'espace Clément-Marot à Cahors, place à l'opération « Porte à porte, les rencontres de la porte-parole ». Serge Laybros A la fête de l'Huma. L'adjoint au maire de Cahors, Serge Laybros (PC), est de retour de la fête de l'Humanité à La Courneuve : « Un très grand cru, selon lui. Premier grand rendez-vous populaire et politique de l'après-6 mai et la défaite de Sarkozy, dernière ligne droite Tous droits réservés : La Dépêche du Midi 0076553E65107406017018A7120A21A33F79FE7341C58C2D84C371A 46 avant la manifestation nationale du 30 septembre, la fête de l'Huma aura cette année marqué les esprits et redonner pêche et tonus pour les longs mois de combats qui s'annoncent. Les salariés en lutte ont été les artisans de la fête. L'auberge du Quercy a connu son rendement habituel, entre tapas d'ici et musique d'ailleurs, et un Patrick Jullian au top de sa forme. Après ce week-end à La Courneuve, les batteries sont rechargées à bloc pour affronter les semaines à venir. La manif du 30 septembre et la préparation du congrès du PCF (février 2013) en sont déjà quelques premières étapes marquantes », conclut Serge Laybros. Edition : Limoges, Haute-Vienne Jeudi 20 Septembre 2012 Une_Haute_Vienne_Popu LIMOGES Prostitution : un comité d'accueil pour la ministre ? Vendredi, l'association les MyriadesTranss devrait profiter de la venue à Limoges de Najat Vallaud-Belkacem pour relancer le débat sur la prostitution en France, mais aussi sur la situation des transexuels dont le sort administratif n'est toujours pas réglé. Une manifestation est prévue à partir de 18 heures au pavillon Buxerolles, alors que la ministre des Droits des femmes est invitée par la fédération du parti socialiste de la Haute-Vienne pour sa traditionnelle soirée de rentrée. « Nous voulons rappeler aux socialistes, et particulièrement à Mme Vallaud-Belkacem, que nous sommes contre la prohibition de la prostitution, contre la pénalisation du raccolage et contre la criminalisation des clients », explique la présidente de l'association, Tatiana May. « Nous nous battons pour notre indépendance, notre survie et nos droits ». Outre la question des libertés individuelles, l'association MyriadesTranss évoque les conséquences sociales d'une éventuelle abolition de la prostitution légale. « Il n'y pas que la rue. Dans les salons de massages, dans les appartements privés, par téléphone ou par internet, les travailleuses du sexe sont nombreuses. Elles revendiquent le droit de travailler en toute liberté, dans un cadre légal et sécurisé ». Parmi les manifestantes, qui devraient être plusieurs dizaines à distribuer dès le matin des tracts aux abords du Champ de Juillet, plusieurs Tous droits réservés : Le Populaire Du Centre 3A79A55760D0400CD13C1857B009C1D83E49C77DD16D8260D507B87 47 transexuelles sont attendues. Elles entendent également alerter la ministre sur leur condition administrative. « La plupart n'ont aucune reconnaissance de leur identité, aucun papier malgré de nombreuses requêtes auprès de la justice, poursuit Tatiana May. Cette situation rend très compliquées, voire impossibles, leurs démarches auprès de la sécurité sociale, de Pôle Emploi, et de toutes les administrations. Sans oublier le regard des autres, extrêmement difficile à supporter. En France, le législateur n'a pas fait son travail ». Edition : Toutes Editions Jeudi 20 Septembre 2012 Ouverture Saône-et-Loire Objectif: faire «disparaître la prostitution» La ministre des Droits des femmes Najat Vallaud-Belkacem a affirmé dès sa prise de fonction que la prostitution devait «disparaître», appelant le gouvernement à «se donner les moyens» de l'abolir. «La question n'est pas de savoir si nous voulons abolir la prostitution - la réponse est oui - mais de nous donner les moyens de le faire», a-t-elle déclaré au début de l'été. Durant la campagne, François Hollande avait dit son intention de supprimer le délit de racolage passif qui: «conduit à Tous droits réservés : Le Journal de Saône et Loire 2A73051464809404E14B12272C0301E03AA9E27D612C82F38FEFAE5 48 repousser la prostitution dans des zones peu accessibles pour les associations.» Diff. 64 536 ex. (source OJD) Jeudi 20 Septembre 2012 Éditorial DROIT DE REGARD Qui les connaît tous ? Interrogé sur TF1 à propos des couacs au sein du gouvernement, François Hollande avait reconnu « une certaine inexpérience » de ses ministres. « Sur 16 ministres pleins, 5 seulement ont déjà exercé des fonctions gouvernementales », plaidait-il. (Lui-même et son premier ministre étant d'ailleurs dans ce cas.) Sur combien de têtes ministérielles mettez-vous un nom à la sortie du Conseil ? Les journalistes politiques peinent encore à dire qui est qui et qui fait quoi. Avec dix-neuf femmes et dix-neuf hommes, le gouvernement Ayrault respecte la parité. Une première qu'il convient de saluer. Combien sortent déjà du lot ? À coup sûr, cinq femmes : Christiane Taubira, la garde des Sceaux, qui s'est glissée dans son rôle avec un programme clair, défaire la quasi-totalité des réformes de l'ère Sarkozy. Une personnalité originale et très clivante. Cécile Duflot, la pétulante ministre du Logement et de l'Égalité des territoires, a marqué le sien avec l'encadrement des loyers et les 25 % de logements sociaux (au lieu de 20 %) dans les communes de plus de 3 500 habitants. En jugeant « historique et infiniment émouvant » le discours prononcé par François Hollande lors de la conférence environnementale, elle montre que la flagornerie ne la rebute pas. Citons encore Marisol Touraine, la ministre des Affaires sociales, très présente dans les médias. Et Aurélie Filippetti, la ministre de la Culture, a promis un milliard d'économies dans son budget. Une révolution à gauche. Et aussi Najat Vallaud-Belkacem, porte-parole du gouvernement au regard de Bambi. Rendre compte chaque mercredi du Conseil des ministres, c'est devoir manier la langue de bois avec fluidité. Elle y excelle. Du côté des hommes, six noms s'imposent : Manuel Valls, le ministre de l'Intérieur, le plus populaire, le plus applaudi aux universités socialistes de La Rochelle. Il ose dire : « Les Roms n'ont pas vocation à rester chez nous. » Arnaud Montebourg, bruyant ministre du Redressement productif. Pas un jour sans faire parler de lui. Difficile de mesurer son efficacité. Il exaspère et séduit. Vincent Peillon, le ministre de l'Éducation nationale, fait un tabac en voulant remettre la morale à l'école. Pierre Moscovici est à la tâche à Bercy, mais l'on attend Tous droits réservés : Valeurs Actuelles 7A75A5B862604105E1A215C7E407119B38693A72011281CAE13CA71 49 toujours son grand discours économique. Michel Sapin, le ministre du Travail, a adressé aux partenaires sociaux une feuille de route qui jette les bases d'une flexisécurité à la française. Il promet de réformer notre code du travail. S'il y arrive, chapeau ! Jérôme Cahuzac, le ministre délégué auprès du ministre de l'Économie et des Finances, chargé du Budget, a été opérationnel d'emblée. Membre de la commission des Finances qu'il a présidée, il connaissait déjà tous les dossiers. Une déception, et elle est de taille : Laurent Fabius. Il est pourtant le plus titré. Il a été premier ministre et ministre des Finances. Dans l'opposition, il était le meilleur sniper. Patron du Quai d'Orsay, il incarne la voix de la France. Las ! Son propos n'imprime pas. Alain Juppé avait autrement plus de relief. Une gageure avec un président comme Sarkozy. Fabius aurait-il sciemment choisi de ne pas porter ombrage à Hollande ? « Non, non, c'est sa nature », lâchent ses détracteurs. Au total, 11 ministres visibles sur 38. Nay Catherine Diff. 86 579 ex. (source OJD) Jeudi 20 Septembre 2012 IG Najat Vallaud-Belkacem évoque une réduction du congé parental d'éducation La ministre des Droits des femmes, Najat Vallaud-Belkacem, a évoqué mardi la possibilité de réduire, tout en le rémunérant mieux, le congé parental d'éducation, actuellement d'une durée de trois ans, afin de favoriser le retour des mamans sur le marché du travail. Lors d'une conférence de presse à Rennes, la ministre a évoqué l'ouverture vendredi d'une négociation sur l'égalité professionnelle entre les partenaires sociaux et l'Etat, qui devra aboutir en mars. Parmi les sujets abordés, les partenaires sociaux se poseront la question de la durée de ce congé parental, a-t-elle indiqué. "Est-ce que ce ne serait pas pertinent de le réduire un peu, de le rémunérer mieux?" s'est interrogée Mme Vallaud-Belkacem, rappelant que 98% des bénéficiaires de ce congé étaient des femmes. Ces dernières, au bout de trois ans, "ont beaucoup beaucoup de difficulté à revenir sur le marché du travail", at-elle souligné. Mme Vallaud-Belkacem a annoncé que son administration allait travailler avec plusieurs régions sur un mécanisme de retour à l'activité de ces jeunes mères dès le début de leur congé parental, en leur offrant des bilans de compétences, des formations ou des emplois aidés. Elle a appelé les négociateurs à chercher "comment faire pour que (le congé parental) soit mieux partagé qu'il ne l'est aujourd'hui par les hommes et les femmes". Dans un couple, c'est souvent la femme qui sacrifie son emploi, moins bien rémunéré que celui de son conjoint, afin de prendre le congé parental, payé environ 550 euros par mois, a rappelé la ministre. Tous droits réservés : Le Journal de la Haute-Marne 5A76E5286A20BE07717C1CD75307210130497777D1498F1354D267F 50 Le ministre du Travail, Michel Sapin, a annoncé lors de la même conférence de presse que l'Etat prendrait avant la fin de l'année un décret permettant de sanctionner les entreprises de plus de 50 salariés qui n'auraient pas mis en place un plan d'égalité salariale. Un décret d'application pris l'an dernier par le précédent gouvernement avait vidé de sa substance la loi sur l'égalité professionnelle, a expliqué le ministre. L'écart de rémunération entre les hommes et les femmes est de 27%. A travail et qualification égaux, l'écart reste de 9%, un chiffre "totalement inadmissible" pour M. Sapin. bar/phs/er Edition : Ille-et-Vilaine Mercredi 19 Septembre 2012 Rennes, un « modèle » pour l'égalité au travail Michel Sapin, ministre du Travail, et Najat Vallaud-Belkacem, ministre des Droits des femmes, étaient à Rennes, hier. Après François Hollande, le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, et la ministre des Sports, Valérie Fourneyron, ce sont Michel Sapin, le ministre du Travail, et Najat VallaudBelkacem, la ministre des Droits des femmes, qui se sont rendus à Rennes, hier. Michel Sapin est venu échanger à la Mission locale de Rennes sur les « emplois d'avenir », une mesure destinée prioritairement aux jeunes sans qualification ni diplôme. Le ministre a appelé à améliorer les échanges entre la Mission locale et Pôle Emploi pour une plus grande efficacité. Philippe Caffin, président de la Mission locale et maire de Bruz, a souligné « la lourdeur administrative » des dispositifs d'accompagnement vers l'emploi. Pour autant, il s'est dit « prêt », avec ses équipes, à mettre en place les emplois aidés dès novembre. Un territoire d'excellence Michel Sapin, accueilli par les manifestants du Crédit immobilier de France (lire page 6), a ensuite rejoint Najat Vallaud-Belkacem à l'hôtel de Ville. Les deux ministres y ont installé le comité de pilotage national pour l'égalité professionnelle, qui fait suite à la conférence sociale de juillet. Pourquoi à Rennes ? « La Bretagne ne nous a pas attendus pour être un territoire d’excellence en matière d’égalité professionnelle », a rappelé Najat Vallaud-Belkacem. « Le Label égalité, que nous avons obtenu en 2008, a constitué une première reconnaissance de ce travail », précise Daniel Delaveau, le maire de Rennes. La Bretagne fera partie des régions « pilotes » pour mener des expérimentations sur l'égalité professionnelle. Une Tous droits réservés : Ouest-France 0F72552B67007B05F1771847870BB1AC3C69557D8136871D666528D 51 convention avec le conseil régional devrait être signée d'ici à la fin de l'année. Najat Vallaud-Belkacem a par ailleurs visité dans l'après-midi la crèche de l'association ParenBouge, « Enfantais'y », à Saint-Jacques-de-laLande. « Lutter contre les clichés commence dès le plus jeune âge », a-t-elle rappelé. Michel Sapin a quant à lui rencontré l'intersyndicale de PSA en fin de matinée. « Il existe des moyens de discuter, a-t-il déclaré. Les partenaires sociaux sont en négociation pour faire bouger les choses. Nous sommes aux côtés des salariés. » Céline LEBRETON. Diff. 781 033 ex. (source OJD) Edition : Rennes Sud Mercredi 19 Septembre 2012 La ministre transmet l'égalité hommes-femmes, dès la crèche Najat Vallaud-Belkacem, ministre des Droits des femmes, a visité mardi la crèche d'entreprise Enfant'aisy. La découverte des locaux a rythmé sa journée. Reportage Couleurs criardes, dînette et canapés miniatures : c'est le décor de la visite ministérielle. Nous sommes à la crèche interentreprises Enfant'aisy, au coeur des bureaux du quartier de la Courrouze. Najat Vallaud Belkacem, ministre des Droits des femmes, pose devant la caméra, un petit bout de chou dans les bras. « Notre chargé de com' », blague la responsable de la crèche, Marie Pecot. En quel honneur ces chérubins accueillent-ils une telle invitée de marque ? « On ne peut pas traiter l'inégalité professionnelle entre hommes et femmes sans s'intéresser à la parentalité. Les femmes souffrent d'écarts de rémunération, ou n'ont pas la même progression de carrière en partie à cause de la garde d'enfants qui leur incombe généralement, souligne-t-elle. Les contraintes horaires jouent leur rôle. Pour leur faciliter la tâche, il faut offrir des modes de garde différents et mieux partager cette charge avec les hommes. » « Travailler en étant serein » Des solutions de garde que la ministre semble avoir trouvées dans la crèche Enfant'aisy. Elle a montré son intérêt pour la structure, tout sourire, en présence du maire de Saint-Jacques-de-la-Lande, Emmanuel Couet. La crèche propose des horaires élargis, ce qui permet de « travailler en étant serein », explique Jean Castel. L'administrateur de Parenbouge, association gérant Enfant'aisy, justifie : « On ne doit pas empêcher de travailler à cause des enfants. » D'autres particularités séduisent Najat Vallaud-Belkacem : « La crèche offre des services qu'on ne trouve pas partout ailleurs, notamment pour les parents et en particulier pour ceux qui rencontrent des difficultés comme les familles monoparentales. » Des places sont réservées aux enfants handicapés. La structure propose également « un accueil d'urgence », souligne Yannick Nadesan, élu rennais délégué à la petite enfance. Sous des papillons confectionnés avec des rouleaux de papier hygiénique peinturlurés et accrochés au plafond, Najat Vallaud-Belkacem se laisse guider. Salle de motricité pour les enfants porteurs d'un handicap, lieu de transition pour les parents... la ministre marque une pause devant un panneau de carton Tous droits réservés : Ouest-France 817B856F6F009A0511541527E600615E3E69457B91EF87A34044466 52 vert. « Je regarde le menu du jour », s'amuse-t-elle. Clichés et com' L'association Parenbouge offre des services de garde à domicile dès 4 h 30 le matin et jusqu'à 23 h. « Nous donnons la parole aux parents qui subissent des horaires difficiles », indique Aurélie Saladin, la directrice. Les parents composent la moitié du conseil d'administration. Et Najat Vallaud Belkacem de s'enquérir : « Et dans ce conseil, il y a autant de femmes que d'hommes ?» « Davantage de femmes ! » réplique Aurélie Saladin. S'occuper des tout petits, office réservé à la gent féminine. Encore un cliché qui à la vie dure. Ces mêmes clichés « qui enferment chaque genre dans un rôle particulier et créent les inégalités professionnelles », d'après la ministre des Droits des femmes. Dans son combat pour l'égalité professionnelle, même les crèches servent de tribune. Quitte à attendre la fin de la sieste des petits pour faire de la com'. Jérôme LE BOURSICOT. Diff. 781 033 ex. (source OJD) Mercredi 19 Septembre 2012 FRANCE Parité. Le congé parental en voie d'ajustement Comment faire avancer l'égalité homme-femme dans les entreprises? «En appliquant la loi et les sanctions qu'elle prévoit», répondent Najat Vallaud-Belkacem et Michel Sapin, qui ont aussi évoqué, hier à Rennes, de possibles ajustements du congé parental. L'égalité au travail fera l'objet d'une négociation État-salariés-patronat qui sera engagée vendredi. Le comité national de pilotage de cette négociation a tenu sa première réunion, hier à Rennes, sous la présidence de la ministre des Droits des Femmes et le ministre du Travail et de l'Emploi. Une loi pour l'inexplicable «L'écart de rémunération entre hommes et femmes est de 26%», constate Najat Vallaud-Belkacem. «Une partie de cet écart s'explique par les secteurs de bas salaires où travaillent beaucoup de femmes, par le temps partiel, ou par les carrières freinées par les patrons qui se méfient des congés de maternité. Mais il reste 9% inexplicables», poursuit-elle. Pourtant, la simple application de la loi aurait dû suffire à réduire l'inexplicable à néant. Dans les entreprises de plus de 50 salariés(*), elle impose des négociations et l'élaboration d'un plan d'égalité professionnelle. À défaut, l'entreprise risque de devoir acquitter des pénalités, jusqu'à 1% de la masse salariale. Lever le blocage Le problème, c'est que cette loi n'est pas applicable. «Le décret d'application a prévu des procédures de contrôle d'une telle complexité qu'elles sont quasiment impossibles à engager», commente Najat VallaudBelkacem. Un blocage qui va être levé par un décret - applicable celuilà - en cours de préparation. «La loi existe et ça fait dix ans qu'on parle de sa mise en application», s'exclame le ministre du Travail et de l'Emploi. «Cette année, elle sera mise en oeuvre!». Une mise en oeuvre qui s'annonce volontariste, mais pas trop brutale. «Nous allons laisser un délai de quelques mois pour la mise en conformité, et des dispositifs d'accompagnement sont prévus pour aider les entreprises», précise Najat Vallaud-Belkacem. Des propositions testées en Bretagne La ministre a également annoncé l'éventualité d'une modification du congé parental, demandé par les femmes dans 97% des cas. «La difficulté est le retour au travail», explique-t-elle. «On peut préparer ce Tous droits réservés : Le Télégramme 9F7EB5D36680700AD17218B74B05B13037D98074F132877090DE44C 53 retour dès le début du congé, prévoir un bilan de compétence et une formation, ou un emploi aidé pour remettre le pied à l'étrier». Et pourquoi pas une réduction de sa durée (trois ans aujourd'hui) et une rémunération plus élevée (de l'ordre actuellement de 550euros par mois, selon les situations familiales)? Les négociations lancées hier déboucheront le 8mars sur des propositions. Elles seront ensuite testées dans huit régions d'expérimentation - dont la Bretagne - choisies pour leur volonté politique en matière d'égalité. * Pour les services de l'État et des collectivités, c'est une autre loi qui s'applique. «Ses objectifs sont identiques», précise Najat VallaudBelkacem. «Je passe en revue sa mise en application, ministère par ministère, parce que l'État-employeur doit être exemplaire». Alain Le Bloas Diff. 203 689 ex. (source OJD) Mercredi 19 Septembre 2012 Société Mariage gay : pour les fidèles, Mgr Barbarin a ouvert le débat Le cardinal a dit que d'autres interdits, comme l'inceste, pourraient tomber Pour nombre de catholiques, les deux phrases à l'emporte-pièce, prononcées vendredi 14 septembre par le cardinal Philippe Barbarin contre le mariage et l'adoption ouverts aux couples homosexuels, auront eu le mérite de " lancer le débat ". Interrogé par la radio chrétienne RCF et la chaîne de télévision lyonnaise TLM sur le projet gouvernemental, l'archevêque de Lyon avait affirmé que cette " rupture de société ", pourrait avoir " des quantités de conséquences " : " Après, ils vont vouloir faire des couples à trois ou à quatre. Après, un jour peut-être, l'interdiction de l'inceste tombera. Il y aura des demandes incroyables, qui commencent à se faire jour ! " Cette allusion à la polygamie et à l'inceste ont suscité condamnations et incompréhensions. D'autant que jusqu'à présent, seuls les catholiques intégristes du mouvement Civitas avaient établi un lien entre l'ouverture du mariage aux homosexuels et la polygamie. Dans un communiqué, le diocèse de Lyon a tenté de préciser la pensée du cardinal. " Dès lors que "quelques repères majeurs" seraient dépassés, quelles réponses seront faites à ces nouvelles demandes ? ", s'interroge-til, relevant que " le "polyamour" ou les "unions à plusieurs" deviennent un sujet d'actualité ". " Il a avancé un argument un peu violent, qui a pu être pris pour une 54 agression, reconnaît Frigide Barjot, pseudonyme de l'humoriste, militante catholique, qui avec des chrétiens de divers horizons demande au président de la République la tenue d'Etats généraux du mariage et de la filiation contre la précarité familiale. On ne lance pas le mot inceste comme cela, sans explication. Cela dit, sur le fond il ne dit rien de nouveau. Mais au moins il a lancé un pavé dans la mare. " " Pensée caricaturée " " Mgr Barbarin dit juste que si on touche à la définition universelle du mariage, il n'y a pas de raisons que l'on ne s'interroge pas ensuite sur d'autres demandes ", estime aussi Philippine de Saint-Pierre, directrice adjointe de la chaîne de télévision catholique KTO, pour qui " l'allusion à l'inceste relève d'une argumentation par l'absurde ". Prenant une nouvelle fois la défense du cardinal, après avoir dit que sa pensée " avait été caricaturée ", la ministre des droits des femmes, Najat Vallaud-Belkacem, élue à Lyon, a déclaré lundi : " En aucun cas, le cardinal n'a voulu dire que les couples homosexuels se prêteraient plus à la polygamie ou à l'inceste que les autres. " Plus critique, Philippe Clanché, journaliste en charge de la religion à l'hebdomadaire de gauche Témoignage chrétien, estime que sur la forme, " Barbarin a été pour le moins maladroit. Cet évêque qui n'est pas homophobe a donné l'image d'une Eglise catholique pour qui l'homosexuel est un jouisseur immature ". Il reconnaît toutefois que " le syndrome de la boule de neige, repris par de nombreux catholiques, est un argument audible. Beaucoup s'inquiètent qu'après le mariage homo, émergent des demandes pour la procréation médicalement assistée, la gestation pour autrui... " " Sur le fond, l'Eglise ne peut pas tenir un autre discours ", rappelle pour sa part le chercheur Olivier Bobineau, qui estime que ces prises de paroles " ne peuvent que renforcer les pôles de résistance identitaires et le décalage de l'Eglise avec la société ". Au-delà des cercles militants, les avis semblent plus partagés chez les fidèles catholiques qu'au sein de la hiérarchie. En août, un sondage de l'IFOP montrait que 45 % des pratiquants étaient favorables à l'ouverture du mariage aux homosexuels - contre 65 % pour l'ensemble des Français. Après le cardinal Barbarin, d'autres évêques ont donné de la voix. L'opposition au projet de loi fait consensus, mais les expressions diffèrent. " Cette affaire pose à l'Eglise la question de la manière dont elle doit intervenir dans le débat public ", relève M. Clanché. L'évêque de Toulon, Mgr Dominique Rey, plutôt classé dans le camp conservateur, a demandé un " référendum " pour " permettre un véritable débat " et éviter que " le gouvernement soit à la remorque des lobbies ". Sur le site Internet conservateur Nouvelles de France, il estime que " la refonte structurelle du mariage conduit à une sorte de mutation anthropologique " et " ouvre la boîte de Pandore ". De son côté, le plus libéral évêque de Nanterre, Mgr Gérard Daucourt, a prévenu ses fidèles : " Prenons garde de ne pas nous situer en face de la société. " Il les invite à " écrire au premier ministre et aux députés " : " L'enjeu est grave et touche à la dimension sociale du mariage et de la famille, et au bien commun. " Par ailleurs, tout en contestant l'accusation d'homophobie adressée à l'Eglise, il demande aux catholiques d' " être conscients de ce qui provoque - cette accusation - : une mise à l'écart et des condamnations de personnes homosexuelles, pendant des siècles et souvent encore aujourd'hui ". La Conférence des évêques de France se donne jusqu'à début novembre pour ajuster sa position en fonction du projet de loi, présenté le 24 octobre en conseil des ministres. Jusqu'à présent, elle a évité l'opposition frontale : après avoir appelé le 15 août, " à prier " pour la famille, elle a demandé une consultation nationale, afin de sortir d'une confrontation entre Eglise et gouvernement. Une demande que son président, Mgr André Vingt-Trois, devait réitérer, mardi, lors d'une entrevue avec la ministre de la justice, Christiane Taubira. Stéphanie Le Bars Pour le CFCM, le mariage unit " un homme et une femme " Le président du Conseil français du culte musulman (CFCM), Mohammed Moussaoui, rappelle Tous droits réservés : Le Monde 1579E5D56250E50061401DB75000310431095D7D514C8F1F5B68B08 55 que, de même que les autres cultes monothéistes, l'islam n'autorise pas le mariage entre deux personnes de même sexe. Dans la tradition musulmane, le mariage est " un pacte fondé sur le consentement mutuel en vue d'établir une union légale et durable, entre un homme et une femme, et ayant pour but de fonder une famille stable ". Et M. Moussaoui de s'interroger : " Le respect du principe d'égalité ne risque-t-il pas d'ouvrir la porte à d'autres demandes de vie commune ? Qu'est-ce qui justifierait les différences de traitement (par exemple au sujet de la procréation médicalement assistée) entre des couples hétérosexuels et des couples homosexuels ? " Diff. 367 153 ex. (source OJD) Mercredi 19 Septembre 2012 IG PARIS Le traité européen qui peut faire exploser la majorité Budget. Le texte, présenté aujourd'hui en conseil des ministres, sera le premier vrai test pour François Hollande. Le début des grandes manœuvres sur le traité de stabilité budgétaire européen, c'est maintenant! Du moins officiellement avec la présentation aujourd'hui en conseil des ministres des deux projets de loi relatifs à ce texte, signé le 2 mars par 25 des 27 pays de l'Union européenne (seuls le Royaume-Uni et la République tchèque se sont abstenus). Signe de l'importance que l'exécutif accorde à ces deux projets de loi, le Premier ministre en personne se livrera à une explication de texte devant la presse après le conseil des ministres en lieu et place du point de presse habituellement assuré par la jeune porte-parole du gouvernement Najat Vallaud-Belkacem. Le projet de loi sur la ratification du traité de stabilité budgétaire et le projet de loi organique sur les finances publiques visant à transposer dans la législation française la fameuse règle d'or européenne qui limite le déficit public de chaque Etat signataire (lire ci-dessous) doivent ensuite être débattus à partir du 2 octobre à l'Assemblée nationale. Pour entrer en vigueur au plus tôt début 2013, les deux textes doivent être adoptés par les députés et les sénateurs. Mais la bataille est loin d'être gagnée pour la majorité. L'aile gauche du PS et l'extrême gauche ont déjà dit leur opposition à cette discipline budgétaire commune. Déplorant une «panne de débat», Jean-Luc Mélenchon (Parti de Gauche) a de nouveau exigé hier un référendum et se félicite déjà de la mobilisation en cours pour la manifestation du 30 septembre à Paris contre le traité et l'austérité. Le député PS de Paris Pascal Cherki considère aussi ce texte comme «un obstacle majeur vers le retour de la croissance en Europe» et une vingtaine de ses collègues ont déjà annoncé qu'ils refuseront comme lui de le voter. Au Sénat, où les socialistes n'ont pas la majorité absolue, les voix de la droite seront nécessaires pour ratifier le traité, ne fût-ce qu'en raison de Tous droits réservés : Le Progrès 4B7AC50B67D08002E19D1167230C91B83559E57AB1C18A183C95CBB 56 l'opposition des communistes et de la plupart des écologistes. Le traité «est loin d'être formidable mais sa ratification fait partie d'un compromis. Il serait donc souhaitable de ne pas s'y opposer. Il faut être dans la dynamique de la réorientation de l'Europe», a plaidé hier Pascal Canfin, l'un des deux ministres écologistes du gouvernement alors qu'Europe Ecologie-Les Verts doit déterminer sa position lors de son conseil fédéral des 22 et 23 septembre. Candidat à la présidentielle, François Hollande avait, lui aussi, promis de renégocier le traité. Arrivé à l'Elysée, il s'est contenté d'un Pacte pour la croissance et l'emploi de 120 milliards d'euros que les dirigeants européens ont accepté d'adopter, en juin, pour compléter le traité et faire avaler la pilule de la rigueur budgétaire. Diff. 345 134 ex. (source OJD) Mercredi 19 Septembre 2012 Tribune Idées Austérité : les femmes disent non ! Encore la Fête de l'Huma En fait je n'ai pas eu de chance dans mon choix de débats : Caroline Fourest, dans celui sur « Comment résister au Front national », a été empêchée de parler par la mouvance des Indigènes de la République, qui a décidé d'être partout où elle débat parce qu'elle serait raciste ou islamophobe pour se faire un avis, le mieux est sans doute de lire ses textes ; Najat VallaudBelkacem, venue parler des droits des femmes, huée quand elle a répondu à une question de la salle sur le traité européen. Deux femmes, deux féministes invitées par l'Huma, huées par l'intolérance de ceux qui n'acceptent pas qui pense autrement qu'eux. Entendu ce matin sur France Inter : « Non, non, c'est la fête du PC, elle n'a rien à faire là. » Bon alors, faudrait savoir : si débattre c'est n'échanger qu'avec des personnes qui sont d'accord avec nous, c'est pas la peine, on a nos réunions pour ça Si débattre, c'est hurler pour empêcher de parler, et en venir même aux mains, on peut aller aux réunions du Front national, par exemple. Ah oui, les plans d'austérité et le pacte budgétaire Alors, suis-je contre les plans d'austérité ? Oui, oui ! Suisje furax contre cette minorité de riches qui ne pensent qu'à se goinfrer aux dépens de tous les autres, contre les banques qui profitent de notre argent parce qu'on est obligés de passer par elles, et nous remercient en refusant de nous le prêter, ou alors à des taux d'usuriers ? Oui, oui ! Suis-je contre le système capitaliste (et patriarcal ! insistent dans ma tête toutes mes amies féministes), et pour plus de justice sociale ? Faut-il aller Tous droits réservés : L'Humanité E675957E6E90B80F21041E776205310F3A494C70212981678743C3E 57 manifester le 30 septembre, à 13 h 30, à la Nation, à Paris ? Encore oui ! Dans cette mobilisation, les mouvements féministes se chargent, comme toujours, de démontrer à quel point la situation des femmes pourrait encore se dégrader. Elles ont pour cela écrit une pétition : http://www.petitionpublique.fr/Petica oVer.aspx?pi=P2012N28837 PS : ce qui me chiffonne, c'est qu'il y a le Festival féministe de documentaires en même temps à Arcueil. Vous pourriez y passer avant ou après, non ? http://resistancesdefemmes.wordpres s.com/ Nelly martin, une des responsables de la marche mondiale des femmes. Diff. 55 629 ex. (source OJD) Mercredi 19 Septembre 2012 France Le gouvernement relance le chantier de l'égalité salariale Le gouvernement a présenté hier son plan de bataille pour faire reculer les inégalités entre hommes et femmes au travail. Au menu : sanctions contre les entreprises qui ne font pas d'effort, encadrement du temps partiel, réforme du congé parental et expérimentations régionales. Va-t-on enfin sortir de l'incantation sur l'égalité salariale, alors que, malgré une dizaine de lois, les femmes gagnent toujours en moyenne 25 % de moins que les hommes ? C'est en tout cas l'objectif affiché de la feuille de route détaillée hier à Rennes par Michel Sapin, ministre du travail, et Najat VallaudBelkacem, ministre des droits des femmes. Premier volet de ce plan de bataille : rendre effectives les sanctions prévues par la loi. Depuis la loi de novembre 2010, les entreprises qui ne négocient pas d'accord ou ne se dotent pas d'un plan d'action pour faire avancer les choses sont théoriquement passibles d'une sanction qui peut atteindre 1 % de la masse salariale. Sauf qu'un décret d'application a rendu inopérante la sanction. Du coup, « 60 % des entreprises de plus de 300 salariés n'ont toujours ni accord ni plan d'action », explique-ton au ministère des droits des femmes, où on annonce une réécriture du décret d'ici à fin octobre. Avec un objectif : doper la négociation plutôt que multiplier les sanctions. « L'idée, précise-t-on, c'est de demander aux entreprises de négocier avec les syndicats. Si ça n'aboutit pas, elles devront remettre à l'administration un procès-verbal de fin de négociation prouvant qu'elles ont essayé de faire quelque chose et elles devront alors transmettre un plan d'action. Dans un premier 58 temps, nous n'appliquerons la sanction qu'aux entreprises de plus de 300 salariés qui n'ont rien fait du tout. » Le gouvernement sait en effet que sanctionner les entreprises récalcitrantes ne résoudra pas tout. Car, expliquent les experts, l'essentiel de l'écart salarial s'explique par des facteurs structurels. Notamment par la surreprésentation des femmes (82 %) dans les emplois à temps partiel. Le sujet sera donc à l'ordre du jour de la négociation sur la « qualité de vie au travail », qui commence vendredi. Une des pistes consisterait à obliger les entreprises qui recourent à des emplois de moins de vingt heures à négocier des accords de branche améliorant l'accès de ces salariés au chômage ou à la formation. Également au menu de cette négociation : la réforme du congé parental. Chaque année, 650 000 personnes, des femmes essentiellement, en prennent un. Qu'il s'agisse du « complément de libre choix d'activité » (566 € maximum, pendant au maximum trois ans) ou du « complément optionnel de libre choix d'activité », ouvert aux parents d'au moins trois enfants (810 € pendant un an maximum), ils se soldent souvent par un retour difficile sur le marché du travail. D'où l'idée d'un congé parental plus court et mieux rémunéré, portée par François Hollande durant la campagne. La piste d'un congé d'un an, dont une partie obligatoirement prise par le père, et rémunéré non plus de façon forfaitaire mais selon un pourcentage du salaire, fait son chemin. Mais, insiste l'entourage de Michel Sapin, « la priorité sera de trouver de nouvelles solutions grâce à l'expérimentation ». À la suite de la conférence sociale de juillet, huit régions se sont portées volontaires pour tester des dispositifs nouveaux. Coordonnés par un tout nouveau Comité national de pilotage, quatre chantiers sont ouverts. Il s'agira d'abord de trouver les moyens d'accompagner les entreprises, notamment les PME, qui veulent avancer. Un deuxième axe visera à travailler sur l'orientation, sachant que la moitié des emplois féminins sont concentrés dans les services, souvent moins bien payés. L'aide au retour à l'emploi des personnes en congé parental sera aussi une priorité. Enfin, une réflexion sur l'articulation des temps de vie sera proposée. Avec comme modèle la municipalité de Rennes, qui a créé en 2002 un « bureau des temps » facilitant la conciliation entre vie privée et vie professionnelle. Enfin, une « stratégie intégrée de lutte contre les stéréotypes » féminins et masculins sera lancée lors du comité interministériel des droits des femmes, prévu le 24 octobre. BIRCHEM Nathalie Edition : Rennes Mercredi 19 Septembre 2012 POLITIQUE Najat Vallaud-Belkacem a salué les initiatives qui facilitent la vie des femmes au travail RENNES, VILLE MODÈLE POUR L'ÉGALITÉ Porte-parole du gouvernement et ministre du Droit des femmes, Najat Vallaud-Belkacem était mardi à Rennes pour dévoiler sa feuille de route sur l'égalité professionnelle. Un hasard ? Pas tout à fait. « La ville de Rennes et la région sont un terreau extrêmement favorable pour l'égalité des genres », souligne la ministre. Huit régions d'excellence Ce n'est donc pas une surprise si la Bretagne fait partie des huit régions d'excellence sélectionnées pour accueillir les expérimentations du gouvernement. La ministre, qui souhaite « inventer de nouvelles solutions pour faciliter la vie des femmes au travail », pourra s'inspirer de sa visite à la crèche Enfantais'y, lancée à la Courrouze il y a un an. En plus d'ouvrir de 7 h à 19 h 30 pour « coller aux horaires des travailleurs », l'espace propose aussi un projet original. « Nous avons trois places réservées aux situations d'urgence, quand une maman retrouve un emploi ou une formation par exemple. En attendant que les familles trouvent une solution de garde pérenne », explique Aurélie Saladin, directrice de l'association Parenbouge, qui gère la crèche. Ce genre d'initiative est salué par la ministre. « Les pouvoirs publics doivent offrir des modes de garde alternatifs pour satisfaire tout le monde. Ce qui est fait à Rennes peut servir d'exemple ailleurs », explique-t-elle. L'idée de Parenbouge de proposer des gardes à domicile pour les parents qui travaillent de nuit pourrait également intéresser le gouvernement. La ministre a été guidée par Ken, jeune résident de la crèche Enfantais'y à la Courrouze. LA BRETAGNE, PREMIÈRE SUR L'AVENIR 59 « Ici à Rennes et en Bretagne, tout le monde est prêt pour les contrats d'avenir ». Michel Sapin, ministre du Travail, a annoncé mardi que la région bretonne serait l'une des premières à signer les nouveaux emplois jeunes promis par François Hollande. « Ce sera fait dès le 3 novembre », promet le préfet de région Michel Cadot. CAMILLE ALLAIN Tous droits réservés : 20 Minutes 4B7C154A6AA0C70F91F412470203E1763C490B70A12B8C0C1517977 60 Edition : Creuse Mercredi 19 Septembre 2012 L''ECHO FRANCE Social CONGÉ PARENTAL D'ÉDUCATION Remise en question de sa durée Vendredi, à Rennes, la ministre des Droits des femmes avait évoqué l'ouverture d'une négociation sur l'égalité professionnelle entre les partenaires sociaux et l'Etat, qui devra aboutir en mars. «Parmi les sujets abordés, les partenaires sociaux se poseront la question de la durée du congé parental d'éducation», a indiqué hier Najat Vallaud-Belkacem, avant de rappeler que 98 % des bénéficiaires de ce congé étaient des femmes. Actuellement d'une durée de trois ans, la ministre a envisagé de le réduire, tout en le rémunérant mieux, pour favoriser le retour des mamans sur le marché du travail. Mme Vallaud-Belkacem a aussi annoncé que son administration allait Tous droits réservés : L'Echo 717A552160306700610F1677510DD1643869707A21CE891446A79EA 61 travailler avec plusieurs régions sur un mécanisme de retour à l'activité de ces jeunes mères dès le début de leur congé parental, en leur offrant des bilans de compétences, des formations ou des emplois aidés. Mercredi 19 Septembre 2012 L'admiroir Les fidélités de Najat Vallaud-Belkacem Ministre à 34 ans, c'est une passionnée de politique depuis 2004, année où elle devient conseillère régionale. Elle se définit comme avant tout fidèle. Grâce à Ségolène Royal, elle a su faire l'apprentissage de l'audace et du courage en politique. Elle reçoit dans les jardins de son ministère, rue Saint-Dominique, avant qu'une ondée ne nous rapatrie verre d'eau à la main dans son bureau. Porte-parole du gouvernement, ministre de plein exercice chargée des droits des femmes, Najat Vallaud-Belkacem apparaît comme un ludion radieux que le poids de ses responsabilités toutes neuves semble galvaniser. Consciente de son rôle, des écueils d'une fonction où il faut sans cesse se mettre au diapason d'une action collective, la jeune femme ne s'accorde ni répit ni repos : elle est en veille permanente et mesure à temps bien plein ce que signifie le service de l'État. Elle ne s'en plaindra pas. Cette fille d'immigrés marocains qui n'avaient pas le droit de vote se reconnaît comme une enfant du 21 avril 2002, lorsque l'intrusion de Jean-Marie Le Pen au deuxième tour de l'élection présidentielle lui fit se poser cette question, à elle ainsi qu'à nombre de jeunes de sa génération : « Comment se rendre utile ? » L'interrogation était légitime pour cette fille d'ouvriers de la banlieue d'Amiens, « illustration presque exemplaire, selon ses propres mots, de la méritocratie républicaine et de l'intégration heureuse », sortie du rang à force de travail financé par des bourses et des boulots salariés en parallèle de ses études. Un parcours qui la fit s'engager à sa façon, dans les associations caritatives et dans le soutien scolaire. Comment se rendre utile ? Le scrutin du 6 mai lui en apporta la réponse, 62 au-delà de ce qu'elle pouvait imaginer quand elle se lança dans la vie publique en janvier 2003, conseillère au cabinet du maire socialiste de Lyon Gérard Collomb. Un homme qu'elle garde en grande estime « pour ses talents de bâtisseur, son pragmatisme, son sens du concret au service d'une vision prospective pour sa ville ». Avant cette expérience dans la vie locale, Najat Vallaud-Belkacem ne se projetait pas dans la politique, un mot qu'elle considéra longtemps comme un « gros mot ». Au point, avoue-telle au début de son livre témoignage Raison de plus ! (chez Fayard), qu'elle ne voulait pas dire ce qu'elle faisait dans la vie. Dire : « de la politique » lui semblait déplacé, inapproprié : « Ce n'était pas un rêve d'enfant, ni même une ambition de jeunesse, et c'est loin d'être une révélation de l'âge adulte. » Pour cette juriste, la voie ne fut pas naturellement le Parti socialiste. Même si en 2004, invitée par le président de Rhône-Alpes Jean-Jack Queyranne, elle est élue pour la première fois conseillère régionale, à 27 ans, sur une liste du PS. À cette époque elle se sent, comme elle le reconnaît, « un ovni en politique ». Jamais elle n'aurait pensé à se lancer dans ce bain-là. « Je me sentais trop timide et réservée », dit-elle en souriant, avant d'ajouter : « J'ai attrapé le virus. » Un virus qui n'a pas émoussé sa lucidité sur le regard que certains pouvaient porter sur une femme, d'origine étrangère de surcroît. « On m'a fait un procès en incompétence. Face à ces préjugés, vous devez plus encore faire vos preuves... » Quand on lui demande quelle personnalité elle s'est donné pour modèle, sa réponse n'est pas taillée dans la langue de bois ni dans le panthéon des figures obligées du parti à la rose. Le premier nom qui lui vient à l'esprit est celui de Marie Curie, « une étrangère, une Polonaise, qui fut capable d'exceller par elle-même et non dans l'ombre de son mari. Elle brilla dans un domaine où on n'attendait pas les femmes. » Hormis cette figure charismatique de la science et de la liberté de conscience, Najat Vallaud-Belkacem récuse en réalité la notion de modèle. « Je m'interroge sur la capacité des hommes et des femmes politiques à concilier la vie personnelle et la vie politique », confie-t-elle. Et de ce point de vue, elle n'a pas encore trouvé d'exemple à suivre. Juriste de formation, la future ministre sera chargée à Lyon des dossiers relatifs à la démocratie de proximité, à la création d'instances de consultation des habitants. Des sujets qui trouveront naturellement un écho dans la démarche de Ségolène Royal, une figure majeure dans son parcours politique. « Avec elle j'ai fait l'apprentissage de l'audace en politique, du courage. Elle est quelqu'un qui peut se renouveler en permanence, qui sait renaître de ses cendres », analyse celle qui fut sa porte-parole en 2007 puis l'un de ses fidèles soutiens dans la campagne des primaires de 2011. On sent chez Mme Vallaud-Belkacem une reconnaissance profonde pour Ségolène Royal qui la choisit dans son équipe rapprochée sans bien la connaître. Au-delà de la connivence féminine, elle y voit la marque d'une grande liberté de la part de l'ancienne candidate socialiste : « Quelqu'un de moins audacieux qu'elle se serait entouré d'une personne dont l'expérience était incontestable. Ce n'était pas une bravade, c'était une méthode en forme d'avertissement : nous allions faire de la politique autrement », écrit-elle dans son ouvrage. C'était avant la minipolémique liée aux propos prêtés cet été à Ségolène Royal, et cités par Le Point : « Elle s'appellerait Claudine Dupont, elle ne serait peut-être pas là. Elle doit assumer son identité et en être fière », aurait déclaré la présidente de la région PoitouCharentes. Des paroles démenties depuis par l'intéressée dans un communiqué où elle rappelait avoir « toujours mis en avant Najat Vallaud-Belkacem, à la fois pour son talent et son histoire ». Ségolène Royal affirmait se réjouir des responsabilités « pleinement méritées » qui lui avaient été confiées. Un épisode qui aura instruit la jeune ministre, s'il en était besoin, des chausse-trappes du pouvoir, du poids des mots, même déformés, des traces qu'ils laissent toujours dans les esprits. Sans insister, mais sans Tous droits réservés : L'Hémicycle 0574F5196B605B08C12A1CE74000B17132594E7E41AF89D65AC7B7C 63 l'oublier, elle ne peut manquer de citer François Hollande qui prouva, en la choisissant comme l'une de ses porte-parole, sa capacité à rassembler au-delà des sensibilités diverses de sa famille politique. « J'admire aussi chez lui sa capacité à fixer un cap et à le garder. Sa solidité dans la tempête. Son don pour convaincre par la raison, par l'ouverture et le dialogue. » Et de conclure sur sa vision de la seule gauche qu'elle aime : « la gauche quand elle est fière d'elle-même. Pas la gauche honteuse. » Éric Fottorino, Diff. 6 178 ex. (source OJD) 64