La Note Post-it toujours au top grâce au lean ma
Transcription
La Note Post-it toujours au top grâce au lean ma
Reportage Solutions Vu chez 3M OUTILS DE P R O D U C T I O N La Note Post-it toujours au top Dans la foulée de sa politique six sigma déployée au début des années 2000, le groupe 3M accomplit une nouvelle révolution : le passage au “lean manufacturing”. Ce concept est déployé depuis maintenant 18 mois sur les sites du groupe, notamment dans l’usine de Beauchamp (près de Pontoise), où sont fabriquées les fameuses Notes Post-it. Le lean manufacturing permet notamment de limiter les gaspillages et de faire du “juste à temps”. Mais pour 3M, ces gains sont avant tout destinés à améliorer la satisfaction des clients… Pendant des années, la performance des industries manufacturières se jugeait à leur degré d’automatisation. Aujourd’hui, à l’évidence, ce critère Guy Deviese, directeur de la maîtrise des procédés chez n’est plus pertinent. Chacun sait que la quasi3M France. totalité de notre industrie électronique grand public (radio TV, téléphones mobiles), pourtant très automatisée, a quitté la vieille Europe pour aller dans les pays asiatiques. Cet exemple interpelle tous les acteurs des industries manufacturières des pays occidentaux, du manager à l’ouvrier spécialisé, il les amène à s’interroger sur le bien fondé de leur stratégie industrielle. Consciemment ou inconsciemment, il joue aussi sur l’état d’esprit de ceux qui vivent dans l’entreprise. La pression de la concurL’essentiel rence des pays à faibles coûts de main-d’œuvre, même si elle n’est Sur son site de Beauchamp, 3M met en pratique la pas agitée comme un démarche Six Sigma depuis chiffon rouge par les le début des années 2000 managers, est souvent En 2005, la décision est prise présente, elle aide à de prolonger la démarche accepter certains sacripar la mise en place du “lean manufacturing” fices et à admettre que l’entreprise doit augmenter sa rentabilité pour aller de l’avant. Ce souci d’améliorer la performance est présent partout. Même dans les industries implantées de longue date, fabriquant des produits bien établis sur le marché. L’usine que le groupe 3M possède à Beauchamp (près de Pontoise, dans la banlieue nord-ouest de Paris) en est un bon exemple. Cette usine présente depuis plusieurs décennies fabrique des produits connus de tous comme les rouleaux de ruban adhésif Scotch, les éponges Scotch-Brite et les Notes Post-it. Nous avons visité l’unité de fabrication des Notes Post-it, qui compte de très nombreuses machines spéciales automatisées. A l’évidence, les responsables du site ont optimisé tout ce qui pouvait l’être… Un leitmotiv : la satisfaction client Bien sûr, il faut toujours “gratter” à droite ou à gauche pour gagner quelques fractions de points de productivité. Mais les dirigeants cherchent aujourd’hui à aller plus loin, à sortir des sentiers archi battus de l’automa- Dans la famille Post-it, tout le monde connaît le modèle rectangulaire «jaune canari». Mais il s’agit d’une famille très nombreuse, très diversifiée dans les formes, les tailles et les couleurs. Cette diversité impose de relever de gros défis au niveau de la production. tisation. « Nous nous remettons en cause. La base de notre réflexion, c’est de chercher à avoir une bonne compréhension des besoins et des attentes du client, explique Guy Deviese, directeur de la maîtrise des procédés chez 3M France. A partir de là, on cherche à mettre en place les moyens qui permettront de satisfaire ces besoins ». Prenons l’exemple de la marque Post-it. Au début, il y avait un seul format de notes, et une seule couleur, le jaune canari. C’est vrai que l’on pouvait faire beaucoup de choses avec : s’en servir de pense-bête, indiquer à un collègue qu’un tel a cherché à le joindre au téléphone, repérer les pages à l’intérieur d’un livre, etc. Si vous avez goûté aux Notes Post-it, il y a de fortes chances que vous en soyez devenus “accro” et que vous les utilisez à tout bout de champ, au risque de ne plus pouvoir dégager facilement les prioritaires des moins urgents. Pour tenir compte de ces usages multiples, le groupe 3M a décidé de décliner Les principales séquences de la production Lean Manufacturing est synonyme de “flux tiré par la demande”, de “juste à temps”, de la chasse aux gaspillages et pertes de temps, tout cela entrant dans une stratégie de création de valeur ajoutée pour le client Le déploiement du Lean Manufacturing implique de porte une grande attention aux choses pratiques et concrètes, avec une forte implication du personnel 56 Les rouleaux de papier, dans lesquels seront «taillés» les Post-IT arrivent dans l’usine… Une machine d’imprimerie ? Non, Des rames prêtes à être découpées… la machine de dépôt des bandes de colle. MESURES 793 - MARS 2007 - www.mesures.com En route po Solutions Reportage Vu chez 3M grâce au lean manufacturing sa gamme en plusieurs formats, en plusieurs couleurs (une couleur par type de tâche, ou par membre de la famille, par exemple), en plusieurs formes (bouche, cœur, nounours, …..) et a développé des modèles pré-imprimés personnalisés. Cet élargissement de l’offre a évidemment des implications importantes au niveau de la production, tant des équipements utilisés que de l’enchaînement des opérations. Autres demandes des clients : une qualité toujours améliorée et des délais de livraisons toujours plus courts. Compte tenu de la grande diversité des produits qui sont fabriqués, souvent sur les mêmes lignes de production, on imagine aisément le défi que représente la satisfaction de ces exigences. « Lorsque le groupe a décidé début de 2005 de déployer le lean manufacturing dans ses usines, nous avons immédiatement adhéré car cette démarche apportait des solutions pour nous permettre de répondre aux attentes de nos clients », indique M. Deviese. Rappelons que le terme de “lean manufacturing” est apparu en 1990 et on le doit à l’Américain James Womack, qui avait rédigé un livre présentant le système TPS (Toyota Production System) inventé parTaiichi Ohno. L’éditeur ne voulait pas du sigle TPS dans le titre du livre, et James Womack a dû donc trouver autre chose. Présentant le concept TPS à ses élèves du MIT, M. Womack évoque un des fondements du “lean manufacturing”, c’est-à-dire la chasse à tous les gaspillages (les “mudas”) : moins de stocks, moins de temps d’attente, moins de rebuts our l’emballage… et retouches, moins de mouvements inutiles, moins de transports, etc. Tous ces “moins” se traduisent par des allégements (“lean”, en anglais), fait remarquer un élève. Cette remarque n’avait pas une portée planétaire mais elle a donné l’idée du titre du livre à M. Womack. Depuis, le “lean manufacturing” fait recette ! Bien entendu, cet ouvrage n’a pas emporté l’adhésion immédiate des industries manufacturières. Sans doute parce qu’il s’agissait d’un concept japonais, les Occidentaux craignaient qu’il ne soit pas adapté à leur culture. Les résultats insolents de Toyota, et la capacité du constructeur japonais à déployer le “lean manufacturing” à l’ensemble de ses usines dans le monde, ont fini par convertir bien des acteurs des industries manufacturières... Du Six Sigma au lean manufacturing 3M n’a pas été très précoce pour le lean manufacturing. Sans doute parce que nécessité ne faisait pas loi et que le groupe pouvait s’appuyer sur sa capacité à innover, à créer des nouveaux marchés (moins exposés à la concurrence). Il faut dire aussi qu’avant de passer au “lean manufacturing”, le groupe avait enfourché un autre cheval : le Six Sigma. Et ceci dès 2001, avec l’arrivée d’un nouveau p.-d.g., venu de General Electric. Cette société, on le sait, a été une des premières à mettre l’accent sur la maîtrise des process (plutôt que le traditionnel contrôle en bout de chaîne, sur le produit fini) et, à partir du milieu des années 90, elle a popularisé le C’est parti pour l’emballage... MESURES 793 - MARS 2007 - www.mesures.com Dans l’usine, les différents formats et couleurs des Post-it se croisent dans tous les sens et passent de poste en poste. Grâce au lean manufacturing, le flux s’harmonise, avec un minimum de stocks intermédiaires, de temps d’attente des machines, etc concept “six sigma”, “inventé” par Motorola en 1985. On sait que dans les théories sur les calculs statistiques, “sigma” désigne l’écart type d’une dispersion de valeurs (pour une distribution gaussienne, sigma est égal à 34,13 %, ce qui signifie que 68,26 % des valeurs obtenues se trouvent dans l’intervalle ±σ). Pour un processus 6σ, cela si- Un film interminable… C’est presque fini… Prêt pour le grand voyage 57 Reportage Vu chez 3M Solutions La Note Post-it, fruit du hasard d’une rencontre En 1970, Art Fry, un ingénieur chez 3M qui anime également des chorales durant ses loisirs, est à la recherche de marque-pages pour son livre de chants. Il souhaite que ces marque-pages qui indiqueront les hymnes du jour n’abîment pas son livre et résistent à ses nombreuses manipulations. Il s’entretient alors avec l’un de ses collègues chez 3M, Spencer Silver, lequel avait développé une colle suffisamment forte pour faire adhérer deux surfaces de papier entre elles, tout en permettant qu’elles soient décollées à volonté, sans laisser de traces résiduelles d’adhésif. Malgré les nombreux séminaires au cours desquels cette nouvelle colle avait été présentée, personne encore n’avait imaginé la moindre application commerciale. Art Fry emprunte un échantillon de colle à son collègue Spencer Silver et fabrique ses propres échantillons de marque-pages adhésifs. Sans doute en serait-on resté là s’il avait réservé ses marque-pages à son livre de chants. Mais il leur trouve un autre gnifie que 99,999998 % des valeurs sont dans l’intervalle ±6σ ou, si l’on préfère, que 3,4 ppm (partie par million) sont en dehors. Si le processus 6σ est un process de production industriel, il ne produira que 3,4 ppm de produits hors tolérances… Bien entendu, Tout est dans la colle Tout le secret de la Note Post-it se trouve dans la bande de colle déposée sur le papier. Cette colle est miraculeuse car elle La colle du Post-IT au repos ne sèche pas (du moins dans les utilisations “normales”), elle ne coule pas, elle ne tâche pas, elle ne laisse pas de traces. Le même Post-it Lors du décollement peut être collé et décollé plusieurs fois (ce n’est pas le but, mais bon…) sans que les propriétés de la colle en soient vraiment affectées. Cette colle, déposée sous la forme d’une bande sur le papier, se présente sous la forme de microsphères espacées les unes des autres, de façon à réduire la surface de contact adhésive. Lors du décollage du Post-it, ces microsphères s’étirent de plusieurs fois leur diamètre et retrouvent leur forme initiale une fois le Post-it décollé. 58 usage, cette fois-ci dans son cadre professionnel et il prend l’habitude de laisser des notes auto-adhésives sur les bureaux de ses collègues ou sur des rapports. Très vite, ses collègues deviennent de fervents utilisateurs de ces notes… La petite note auto-adhésive est d’abord baptisée “Scotch Press and Peel” (appuyez et décollez), sans grand succès. Le terme Post-it lui succède, emportant “l’adhésion” de tous. La production industrielle est décidée à la fin 1970. Il faudra cinq ans aux ingénieurs de 3M pour inventer et perfectionner le process industriel devant permettre la fabrication des Notes Post-it à un coût raisonnable. La production industrielle en petites quantités est lancée, mais le succès commercial est loin d’être immédiat. La direction de 3M, désormais convaincue de l’utilité du produit, décide alors (on est en 1980) de distribuer gracieusement des millions d’exemplaires du Post-it sur le territoire américain, permettant ainsi aux consommateurs de juger par eux-mêmes de l’intérêt de la petite Note jaune (ce type de démarche est désormais devenu courant avec la distribution généreuse d’échantillons dans les magasins de cosmétiques, chez les marchands de journaux, voire dans les boîtes à lettres). Aujourd’hui, vingt-cinq ans après son lancement sur le marché, il existe plus de 1000 déclinaisons du Post-it. A côté des Notes Post-it (qui existent en plusieurs formats et couleurs), on trouve les Super Sticky Post-it (adhérant sur des surfaces rugueuses ou verticales), les Meeting Charts Post-it (“paper board” adhésif, repositionnable à volonté), les Adhesive Board Post-it (panneaux adhésifs sur lesquels on peut coller et décoller des feuilles de papier ordinaire), les Index Post-it (marque-pages avec zone d’encollage transparente, évitant de masquer le texte) et les notes Post-it personnalisées (pré-imprimées). il ne faut pas trop faire de fixation sur ce chiffre car peu d’industriels se réclamant du “six sigma” l’atteignent. Ce qu’il faut voir, c’est que “Six Sigma” est avant tout une méthode, une démarche, une stratégie dont le but est de réduire la dispersion d’un processus de production afin de réduire les coûts de non-qualité. Derrière la démarche “Six Sigma”, il y a des méthodes, en particulier la fameuse méthode DMAIC (Define, Measure,Analyse, Improve, Control) et l’idée d’une amélioration continue. Pour le site de 3M à Beauchamp, cette expérience du “Six Sigma” a évidemment été très utile lorsque la décision est prise en 2005 de passer au “Lean Manufacturing”. Malgré tout, il a fallu faire un nouvel effort d’adaptation car le “Six Sigma” est d’essence amé- ricaine alors que le lean manufacturing est d’essence japonaise. Il s’agit donc de deux cultures différentes. « Avec le Six Sigma, nous avions mis l’accent sur la qualité des produits, et donc la satisfaction clients. L’idée de l’amélioration continue était déjà présente et elle passait par une implication du personnel, rappelle M. Deviese. Avec le lean Manufacturing, on va plus loin, on s’intéresse à tous les flux (matières, produits, informations, équipements, hommes) afin d’éliminer tous les défauts, les gaspillages, les pertes de temps, etc. et produire en “Juste à temps” à un coup optimal. Mais dans la démarche, l’aspect sans doute le plus important est l’implication très forte de l’ensemble du personnel ». Une démarche pragmatique Pour déployer sa stratégie de “lean manufacturing”, 3M nomme des “lean managers” pour les 7 sites de fabrication de 3M en France, en particulier le site de fabrication des Notes Post-it de Beauchamp. « Mettre en place un plan de lean manufacturing, ça ne se décrète pas, ça ne s’apL’usine de Beauchamp (près de Pontoise), où sont fabriqués les Post-it s’est convertie au Six Sigma voilà cinq ans, puis au lean manufacturing depuis 18 mois. La mise en place de ces méthodes implique une forte participation du personnel MESURES 793 - MARS 2007 - www.mesures.com Solutions Reportage Vu chez 3M Mais que peut-on que et éviter la routine, les animateurs des bien dire dans une réunions “tournent” en fonction du sujet réunion de 5 minu- abordé, c’est la compétence technique qui tes, telle que les prime plutôt que le niveau hiérarchique. Les Top 5 institutionna- animateurs concernés ont suivi une petite lisées par 3M ? « Il formation, de façon à ce que tout se passe faut bien voir qu’il n’est dans un bon esprit et éviter les éventuels pas question d’analyser règlements de compte (on le vit souvent les l’ensemble du processus, uns et les autres, quand il y a un problème, explique M. Deviese, c’est souvent la faute de l’autre, surtout s’il mais de se pencher sur n’est pas là…). Une des clés du lean Manufacturing est d’éviter les gaspillages (mudas). Mais dans la fabrication des Post-it, il y a forcément du papier non utilisable, ne serait-ce qu’à cause des découpes. Pour autant, ce un ou deux indicateurs Les bonnes idées peuvent venir de partout, et papier n’est pas perdu pour tout le monde... qui ont été hors norme la pas forcément des opérateurs et techniciens veille : nombre d’unités qui travaillent sur une cellule : la recherche de prend pas vraiment dans les livres ou dans une école produites trop faible ou en excédant, retard ou avance l’amélioration continue est encouragée par le d’ingénieur. Le meilleur gage de réussite, c’est de par rapport au planning, nombre de cartes Kanban programme “Idée Plus” mis en place par 3M transposer une expérience vécue ailleurs », rapporte en erreur, etc. Ce point rapide permet de maintenir (celui-ci existait avant le déploiement du M. Deviese. Les “lean managers” ont étudié les équipes mobilisées en permanence. En 5 minutes, “lean manufacturing”), gratifiant pour toute la question sur de nombreux sites dans l’in- on peut faire un constat et prendre une décision. Et, personne qui suggère une idée d’amélioradustrie automobile, qui est à l’origine et est il faut bien le voir, il ne s’agit pas de simplement tion qui se révèle efficace. Ceci peut mener toujours à la pointe du concept. Avant de identifier les problèmes. Si un jour un indicateur a très loin : sur le site d’un grand équipementier passer à un déploiement à grande échelle, révélé un résultat supérieur aux attentes, on essaye dans l’industrie automobile, des objectifs de les “lean managers” de 3M “se font la main” de voir ce qui s’est passé afin de chercher à renou- 5 propositions d’amélioration par mois ont sur une petite cellule pilote, en se faisant se- veler la performance. On est tout à fait dans l’esprit été fixés au personnel… conder par une société de conseil. Et ceci, du “lean manufacturing”: l’amélioration continue Ainsi qu’on l’a dit, la pratique du terrain est tout en continuant de visiter d’autres entre- grâce à une implication permanente du person- un aspect capital à prendre en compte lorsprises qui sont déjà passées par là. Une for- nel… ». Ces réunions Top 5 sont une trans- que l’on veut déployer un “lean manufactumation en alternance, en quelque sorte… position directe de ce qui se fait chez Toyota ring”. Puis les choses sérieuses commencent. Sans (et plus généralement l’industrie automoJean-François Peyrucat jamais perdre de vue les “fondamentaux”. bile). Pour maintenir une certaine dynami« La clé de la réussite d’une stratégie lean, c’est la volonté de réaliser une amélioration continue, où tout le personnel se sent concerné et impliqué. C’est un travail de tous les instants, qui se traduit chez nous Un leitmotiv : l’innovation par la mise sur pied de ce que l’on a appelé leTop 5, c’estproduire du papier de verre (1904), des Créé en 1902 dans le Minnesota et à-dire une réunion quotidienne de 5 minutes au cours de bandes magnétiques audio (1947) puis spécialisée à ses débuts dans l’exploitalaquelle les acteurs d’une cellule de production (4 à 8 pervidéo (1954), des rétro-projecteurs tion minière (3M est la contraction de sonnes) sont informés des résultats de la veille et planchent (1960), des cartouches de stockage de Minnesota Mining & Manufacturing), 3M sur les objectifs de la journée », poursuit M. Deviese. données informatiques (1972), des est aujourd’hui un grand groupe Le but est bien sûr de résoudre les problèmes “notes repositionnables” (Post-it, en international employant plus de qui se posent, et de traquer sans relâche toutes 1980). 69 000 personnes pour un chiffre les pertes de temps et les gaspillages. Le groupe, très diversifié, est présent sur d’affaires de l’ordre de 20 milliards de Souvent, l’amélioration continue est obtenue 6 grands marchés : dollars (21,2 mds$ en 2005), dont 65 % - le grand public et les bureaux (Scotch, hors des Etats-Unis. Il est présent dans en touchant à des “petits riens”. C’est ainsi Post-it, produits d’entretien) 200 pays et compte 132 sites de que le management “visuel” et le marquage - la signalisation, la communication production dans le monde (dont 7 en au sol ont été réhabilités. Si à tel endroit, il graphique et optique (signalisation France). n’y a pas de palette ou de caisse alors que le routière, bandes de marquage sur les Le groupe a un catalogue de plus de fonctionnement normal du processus préroutes, films optiques, écrans tactiles) 50 000 produits, qui s’enrichit d’une voit cette présence, cela doit interpeller tout - l’électronique et les communications centaine de nouveaux produits chaque le monde, du simple opérateur au chef de (câbles, notamment) année. Il est notamment connu à travers cellule ou de zone car il s’agit d’un dysfonc- la santé (produits dentaires, soins ses marques prestigieuses (Scotch, tionnement, qui sera inévitablement cause ScotchBrite, Nexcare, Post-it, etc.). Depuis médicaux …) d’un muda, d’un gaspillage de temps, avec - l’industrie (adhésifs et abrasifs) et le toujours, l’accent a été mis sur l’innovapeut-être au bout une remise en cause du transport (réparation et construction tion. Selon une enquête réalisée aux automobile, aéronautique et ferroviaire) Etats-Unis par le cabinet Boston juste à temps et donc de la satisfaction du - la sécurité et la protection (équipeConsulting, 3M est perçue comme étant client. une des sociétés les plus innovantes de ments de protection individuelle, films Dans la chasse aux gaspillages et aux pertes la place, devancée par seulement Apple de protection sur les vitrages, produits de temps qui sont au cœur de la démarche d’hygiène) et Google. 3M a été la première à “lean manufacturing”, on conçoit qu’il faille éviter les réunions longues et inefficaces. MESURES 793 - MARS 2007 - www.mesures.com 59