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Histoire du Perche-Gouet
De l’Antiquité à la fin du Moyen Age
On sait peu de choses sur le Perche-Gouet avant l’an mil si ce n’est que le territoire était
faiblement peuplé. On a cependant découvert certaines traces d’implantations humaines datant de
l’Antiquité comme par exemple à Alluyes ou à Authon-du-Perche et on sait qu’au tout début du Moyen
Age des évangélisateurs et ermites se seraient installés dans les forêts du Perche pour convertir les
populations environnantes et auraient fondé des sanctuaires et des monastères. Au Ve siècle est ainsi
fondé le prieuré de Saint-Romain sur la rive droite de l'Ozanne à Brou. Le territoire de la future province
du Perche-Gouet faisait alors partie du domaine de l’abbaye de Saint-Père de Chartres qui le tenait
disait-on de Clotilde, la femme de Clovis.
Au milieu du IXe siècle l’évêque de Chartres Hélie dépouille l’abbaye de Saint-Père par la force,
il confie alors les terres du futur Perche-Gouet à des chefs militaires en récompense pour l’avoir aidé
à repousser les envahisseurs normands qui dévastèrent le Perche et la Beauce à plusieurs reprises.
Nous ne connaissons pas les premiers seigneurs de la région mais au milieu du XIe siècle un seigneur
local du nom de Guillaume Gouet (ou Goet) qui réunissait déjà sous son autorité Montmirail, Authon
et La Bazoche se marie avec Mathilde d’Alluyes et devient par cette union également seigneur de Brou
et d’Alluyes. La réunion de ces terres sous son autorité marque la fondation de la province du PercheGouet à laquelle sa famille va donner son nom par opposition au puissant comté voisin du Perche dirigé
depuis Nogent-le-Rotrou et dont la petite province va toujours parvenir à rester indépendante. Au XIIe
siècle Guillaume III, le petit-fils de Guillaume Gouet mena même plusieurs attaques contre Rotrou,
comte du Perche et confirma la volonté de la province de rester indépendante. Le comte de Chartres
Thibault V tenta même de s’emparer du Perche-Gouet à la fin du XIIe siècle mais sans y parvenir. Les
seigneurs du Perche-Gouet restaient cependant les vassaux des évêques de Chartres. Le Perche
constituait également une zone tampon entre les vassaux français des rois Plantagenêts d’Angleterre
et les vassaux des rois de France, les seigneurs du Perche-Gouet furent donc impliqués dans les
querelles entre le roi d’Angleterre et le roi de France et même dans les querelles opposant le roi
d’Angleterre Henri II à ses propres vassaux. C’est ainsi que Montmirail accueillit le 06 janvier 1169 une
entrevue entre Henri II et le roi de France Louis VII afin de tenter une réconciliation entre le roi
d’Angleterre et Thomas Becket, le célèbre archevêque de Canterbury qui lui contestait son autorité.
Guillaume Gouet et ses descendants vont régner sur ce territoire tout au long du Moyen Age.
Montmirail, Alluyes et Brou tiennent lieu de capitale selon les époques, cette dernière s’entoure même
de remparts et d’un puissant château-fort dès le XIe siècle et vers la fin du Moyen Age la ville est même
nommée Brou-le-Château-Gouet. Le Perche-Gouet a toujours été une terre de transition entre la
Beauce et le Perche et l’existence du marché de Brou est attestée depuis le XIIe siècle. Les seigneurs
du Perche-Gouet firent ériger des châteaux à mottes et des manoirs un peu partout, on trouve ainsi
des châteaux à Alluyes, La Bazoche, Montmirail, Charbonnières pour Authon mais aussi à Arrou et à
Frazé. La plupart des églises du Perche-Gouet sont également érigées aux XIIe-XIIIe siècles.
Le Perche dans son ensemble va particulièrement souffrir lors de la Guerre de Cent Ans. La
défaite de Verneuil en 1424 ouvre définitivement les portes du Perche aux Anglais qui vont l’occuper
entièrement. Ils détruisent de nombreux châteaux, dans le Perche-Gouet c’est le cas par exemple de
Frazé, Arrou ou encore Montmirail. Des bandes armées battent la campagne et les églises sont
également souvent endommagées. Thomas de Montaigu, comte de Salisbury est nommé comte du
Perche par le roi Henri V d’Angleterre mais Il rend toujours hommage à l’évêque de Chartres pour les
seigneuries du Perche qui dépendent de lui comme Longny (Orne), La Loupe et surtout le Perche1
Gouet. Il meurt pendant le siège d’Orléans. En 1449, après 25 ans d’occupation anglaise, le Pays est
exsangue et la noblesse percheronne est ruinée. La bourgeoisie urbaine enrichie noue des alliances
matrimoniales avec les descendants de l'ancienne noblesse militaire, ces familles prospèrent et
construisent des manoirs entourés de nombreuses exploitations agricoles. Au total, ce sont près de
400 manoirs qui seront ainsi édifiés dans les collines du Perche y compris dans le Perche-Gouet. Le
Château de Frazé détruit pendant la guerre est également reconstruit au XVe siècle.
Sous l’Ancien Régime
A la fin du XVe siècle les 5 seigneuries composant le Perche-Gouet commencent à être
dispersées entre les mains de différentes familles, c’est également à cette période que l’on va
commencer à les désigner par le terme de baronnies. On parle alors sous l’ancien régime des 5
baronnies du Perche-Gouet et chacune d’entre elles se voient affublée d’un sobriquet : Alluyes la Riche,
Authon la Gueuse, Brou la Noble, La Bazoche la Pouilleuse et Montmirail la Superbe. Sur le plan
administratif le Perche-Gouet fait alors partie de l’élection de Châteaudun et de la généralité d’Orléans
tandis que sur le plan judiciaire il dépend du bailliage de Janville, un baillage secondaire qui dépend du
baillage principal d'Orléans1. Ses coutumes sont toutefois identiques en de nombreux points à celles
du pays chartrain. Sur le plan religieux le Perche-Gouet dans son ensemble est compris dans le diocèse
de Chartres.2 Florimond Robertet, qui fut trésorier de France et secrétaire des finances de Charles VIII
puis diplomate sous Louis XII et François Ie acquiert en 1505 les baronnies d’Alluyes et de Brou. La ville
de Brou se développe et prospère grâce à son nouveau baron, le plan de la ville est modifié, de
nouvelles rues sont percées, une grande halle en bois est construite et L'église Saint-Lubin est agrandie.
Le Perche-Gouet est à partir du XVIe siècle et jusqu’au XVIIIe siècle un important producteur textile où
l’on fabrique des serges et des étamines. L’industrie textile prospérait notamment à Authon, à La
Bazoche et également à Brou qui dès le XVIe siècle possédait une corporation de travailleurs du textile
et exportait à l'autre bout de la France. La commune du Plessis-Dorin accueillait quant à elle la verrerie
de Montmirail.
Suite à la Réforme une partie de la population du Perche-Gouet s’est convertie au
protestantisme. Des 5 baronnies du Perche-Gouet la plus protestante fut Authon car vers 1560 un très
grand nombre de ses habitants se convertirent sous l'impulsion du pasteur Jacques Couronné, le
pasteur qui inhuma le ministre Sully à Nogent-le-Rotrou. La première église calviniste du Perche Gouet
fut d’ailleurs Authon en 1563. Le territoire du Perche-Gouet va comme partout en France souffrir des
guerres de religion. Des soldats et des reîtres parcourent la contrée et provoquent l’effroi dans la
population. Le 22 mars 1589 a lieu une escarmouche à La-Croix-du-Perche lorsque des protestants
découvrent qu’une petite troupe de catholique y bivouaque. Les protestants mènent une attaque, ils
occasionnent 58 morts et 28 blessés et font également 40 prisonniers tandis qu’eux-mêmes ne
subissent que 4 tués et 8 blessés, ils reviennent ensuite à leur campement à Thiron en paradant en
vainqueurs. En juin 1589 la Ligue, le parti catholique hostile à Henri de Navarre futur roi Henri IV
s'organisait à Chartres et Châteaudun et tenait Brou. Le baron de Brou Tristan de Rostaing était
d’ailleurs l'ami des Guise et le gouverneur de la ville Bréhainville était un ligueur convaincu. Henri de
Navarre désirait conquérir son royaume face aux ligueurs et lorsqu’il arriva dans le Perche-Gouet ses
hommes dévastèrent les fermes des alentours appartenant à des ligueurs. Le 9 juin 1589 il vint assiéger
Brou sans tenter de parlementer comme il en avait l'habitude et son artillerie placée sur les hauteurs
du Bois Chaudun bombarda la ville et le château. S'approchant imprudemment de la muraille Henri
1
Le Perche-Gouet dépendait auparavant du baillage de Poissy avant d’être rattaché en 1316 à celui de Janville,
ce dernier est dénommé baillage « royal » de Janville jusqu’à ce que l’Orléanais devienne un apanage.
2
Quelques paroisses sont par la suite rattachées au diocèse de Blois formé en 1697 et quelques autres à celui du
Mans lors du remaniement des diocèses par le Concordat de 1801.
2
aurait manqué de peu d'être fait prisonnier par les défenseurs. La ville fut finalement prise et pillée,
trois maisons de ligueurs furent incendiées et le bailli fut pendu, le gouverneur s'étant quant à lui enfui.
Henri ordonna la destruction du château et des murailles de la ville, il n'en resta que les fossés qui
seront comblés après la Révolution. Des emprunts furent contractés auprès de riches marchands
d'Illiers pour réparer les dégâts. Henri IV revint plusieurs fois en Perche-Gouet pour rendre visite à sa
maîtresse Gabrielle d'Estrée au château d'Alluyes à partir de 1591.
A la Révolution les cinq baronnies disparaissent lors de la création des départements en 1790.
Le Perche-Gouet est alors éclaté entre trois départements, la plupart des communes intègrent l’Eureet-Loir tandis que Montmirail et quelques villages sont rattachés à la Sarthe et que quelques petits
villages au sud sont rattachée au Loir-et-Cher.
De la IIIe République à nos jours
Lors de la chute définitive du Premier empire en 1815 les Prussiens vont occuper le PercheGouet. Les troupes prussiennes y reviennent ainsi que les Bavarois en novembre 1870 lors de la guerre
franco-allemande. Le 25 novembre 1870 l’Armée de la Loire qui est installée à Châteaudun envoie un
détachement à la rencontre de l’armée allemande sur Yèvres et Brou afin d’éviter d’être contournée
par Vendôme. Les Français livrent un bref combat et occupent la zone avant de finalement
l’abandonner le soir-même et de se replier sur Châteaudun par crainte d’une contre-attaque. Les
Allemands restent alors maîtres du secteur. Les jours suivants des soldats isolés montent des
embuscades contre l’envahisseur à Dampierre-sous-Brou et à La Bazoche-Gouet qui entraînent
d’affreuses représailles : fermes et maisons incendiées, civils abattus, pelotons d’exécution. Les
Allemands occupent et pillent le pays tout en exigeant que les communes versent des impôts de
guerre. Les récoltes furent si désastreuses en 1871 à cause de la guerre et des conditions
météorologiques que l’Angleterre émue va envoyer des semences au canton de Brou. L’avènement de
la IIIe république ramène la prospérité, la ville de Brou par exemple se modernise et lance la
construction d'imposants édifices publics tels que le groupe scolaire (1875), la gare (1876) et l'hôtel
de ville (1886-1887). Comme toutes les provinces de France Le Perche-Gouet perd ensuite de
nombreux hommes au front lors de la Grande Guerre.
En 1936 l’Eure-et-Loir accueille 2000 réfugiés espagnols fuyant la guerre civile et 53 centres
d’accueils ruraux sont mis en place pour les héberger dans le département dont 5 dans le PercheGouet sur les communes de Brou, La Bazoche-Gouet, Bullou, Frazé et Yèvres. La région accueille
ensuite les réfugiés de l’exode de 1940 avant de subir les bombardements et les mitraillages de
l’aviation allemande puis l’occupation. Des éléments de la division blindée Panzer Lehr sont stationnés
et camouflés autour de Brou prêts à se porter au-devant d’une invasion alliée et une station de
détection radar est installée à La Bazoche-Gouet. La résistance se met en place localement et tente de
résister à l’occupant. Les résistants locaux vont notamment recueillir et exfiltrer des aviateurs alliés
lors de deux crashs, celui du bombardier B-24 américain sur la commune d’Unverre en janvier 1944 et
celui du bombardier Lancaster de la RAF sur la commune de Yèvres en juillet 1944. La résistance fait
également sauter le pont de voie ferrée à Brou en juillet 1944 et une embuscade est tendue à une
voiture allemande du côté de Gohory. Les troupes américaines de l’armée de Patton libèrent la région
en août 1944 mais il reste à réparer les dégâts comme sur la ligne de chemin de fer de Brou qui fut
bombardée plusieurs fois en 1940 et en 1944.
En 2004 quinze communes d’Eure-et-Loir se regroupent et fondent la Communauté de
Communes du Perche-Gouet. Chapelle-Guillaume en devient la seizième commune en 2014. L’emprise
actuelle de la Communauté de communes ne correspond pas à l’intégralité du territoire des anciennes
baronnies mais correspond bien au cœur de l’ancienne province du Perche-Gouet.
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Communauté de Communes du Perche-Gouet
Avril 2015
Reproduction interdite sans autorisation
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