Rééducation en orthopédie : le patient ne doit plus subir la

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Rééducation en orthopédie : le patient ne doit plus subir la
n°13 - mai 2004
Rééducation en orthopédie :
le patient ne doit plus subir la douleur
La mobilisation précoce des articulations endolories par un acte chirurgical a été longtemps vécue
comme une agression.
Aujourd'hui, la systématisation des traitements antalgiques en post-opératoire immédiat, permet au
patient d'être un véritable co-acteur de sa rééducation.
Les masseurs-kinésithérapeutes exercent leur activité en partenariat avec l'équipe soignante et chirurgicale du service de chirurgie orthopédique et traumatologique et l'équipe de la douleur du
département d'anesthésie réanimation.
Protocole de la prise en charge de la douleur des patient
en post-opératoire dans le service d'orthopédie
Une démarche en 5 étapes
Quand l’EVA (évaluation visuelle analogique) est supérieure à 4.
- Le masseur-kinésithérapeute identifie la prescription
La douleur est importante, le masseur-kinésithérapeumédicamenteuse antalgique avec l'infirmièr(e) le lente vérifie que le traitement antalgique diffuse bien
demain de l’opération.
chez le patient.
Si l’injection de produit se fait par PCA (analgésie
- Il détermine l'organisation des soins masso-kinésicontrôlée par le patient), et que le circuit est intègre,
thérapiques de la journée afin de pouvoir examiner le
le masseur-kinésithérapeute demande au patient de
patient au moment du pic d’efficience des médicaréaliser une nouvelle injection.
ments antalgiques, et ainsi adapter le plus efficaceSi l’injection de produit se fait par cathéter, le masment son intervention auprès
seur-kinésithérapeute vérifie
du malade.
l’efficacité de la diffusion du
produit en contrôlant la sen- Le masseur-kinésithérapeute
sibilité thermoalgésique.
évalue la douleur :
Ensuite le masseur-kinésithéil doit apprécier visuellement
rapeute propose de débuter
l'attitude du patient qui peut
doucement la mobilisation
être significative de souffrance.
qui en règle générale favoriIl interroge le patient, pour
se une diminution de la senque celui-ci réalise sa propre
sation douloureuse.
évaluation de la douleur à l’aiLorsque cette mobilisation crée
Palpation, mobilisation douce de la zone opérée
de de l'échelle numérique ou
ou renforce une attitude de défense
d’une échelle visuelle analogique. Cette évaluation
du patient, la mobilisation est interrompue.
est complétée par une palpation et une mobilisation
Le traitement est alors réajusté par l'équipe médicale.
douce de la région opérée.
Quand la sensation douloureuse diminue, la séance est
poursuivie.
Quand l’EVA est comprise entre 0 et 3.
Le traitement est alors jugé efficace. La douleur
éprouvée par le patient en post-opératoire immédiat
correspond théoriquement à l’expression de sa douleur
maximale. L’évaluation réalisée le premier jour devient
un indice de référence dans le temps, propre à chaque
patient.
- Le masseur-kinésithérapeute pose systématiquement
la question suivante à chaque séance : "est-ce-que vous
avez mal ?". Celle-ci permet de préciser si la douleur
parait naturelle dans le contexte opératoire ou si elle
doit conduire à une exploration complémentaire. Une
intensité majorée, une localisation à distance de la
zone opérée sont l'équivalent de signaux d'alarme en
faveur d'une possible pathologie associée.
Mobilisation à la sangle débutée dès le premier jour
Communication dans le dossier de soins
- La progression du traitement :
Trois jours après l’opération, le traitement antalgique
initialement systématique est régulé. Le masseur-kinésithérapeute adapte avec l'infirmier(e) le traitement
nécessaire aux actes de soins en accord avec les
médecins.
C'est dans ce cadre que s'inscrit la prescription de protoxyde d’azote (Kalinox®) par exemple.
Transmission aux équipes de soins :
Les informations recueillies sont accessibles à l'ensemble de l'équipe sur la feuille de suivi quotidien de
masso-kinésithérapie, présente dans le dossier de soin
du patient.
Si nécessaire, le chirurgien et l'équipe médicale sont
informés par téléphone pour un éventuel réajustement
thérapeutique, après examen du patient, réalisé dans
les plus courts délais.
Dans le cas des arthro-plasties programmées
(prise en charge particulière à l’hôpital Lariboisière)
Et après l’hospitalisation ?
Pour les patients bénéficiant de la pose d'une prothèse
totale de hanche ou du genou :
Une éducation du patient est réalisée quelques temps
avant l'intervention au travers d'une séance de groupe
évoquant tous les aspects de la future hospitalisation.
Les patients sont alors informés des différentes formes
d'évaluation de leur douleur (cf. protocole) et des
actions qui suivront.
Ils apprennent à évaluer, à communiquer leur douleur et
comprennent la finalité et l'intérêt de cette coopération.
Cette prise en charge de la douleur se pérennise par
une information à destination de nos confrères libéraux
ou de centres de rééducation.
A la sortie, la plupart des patients emporte un bilan final
rédigé, retraçant notamment l'histoire de leur rééducation avec :
- une évaluation de l’intensité de la douleur,
- sa localisation,
- son rythme,
- le moment où la douleur est apparue pendant la
durée de la prise en charge.
Emilie AGOUTIN, Philippe LANTENOIS, Olivier LEDIGARCHER,
Hafida MEZZIANE, Hélène POINOT, Marie-Hélène SCAPIN
service de médecine physique et réadaptation
Dr Serrie, Président - E. Beaugrand,Vice-Présidente - Pr Bergmann - N. Blacque-Belair - Pr Bousser - N.
Coupeau - H. Daoud - J. Gonot - M.C Grenouilleau - P. Hardy - Pr Herman - Dr Jarrin - B. Jean - Dr Kiffel - Pr
Laredo - Pr Leverge - Dr Lidy - J. M. Maillard - Pr Nizard - Dr Oliary - Pr Orcel - A. Plachta - H. Poinot - V. Portay
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