Lettre BiotechInfo 3.0

Transcription

Lettre BiotechInfo 3.0
N U M É R O
010
La lettre des biotechnologies
3.0
30 septembre
2 014
ÉDITO
TRIBUNE
Human Brain Project :
le CERN du cerveau ?
“Tout n’est pas rose, nous avons déclenché
une guerre” a déclaré le Pr Dr Henry Markram,
faisant le point sur l’année écoulée, lors du
colloque annuel du Human Brain Project
(HBP), les 29 et 30 septembre, à l’Université de
Heidelberg devant les directeurs des 13 sousprojets et les 360 participants de ce projet phare
réunis pour évaluer l’ensemble des résultats.
La gouvernance du HBP traverse une crise. L‘U.E.
a décidé fin 2013 dans le cadre du programme
Horizon 2020 de financer ce projet FET Flagship (1)
de 1,2 milliard d‘euros sur 10 ans, à hauteur de
500M€, l’autre moitié étant apportée par les
États partenaires. Le Pr Henry Markram, de l’École
Polytechnique Fédérale de Lausanne (EPFL), est à
la tête de cet ambitieux projet qui vise à réaliser
un modèle informatique du cerveau humain d’ici
2023 en vue de simuler son fonctionnement.
Toutes les données des neurosciences
européennes seront agrégées pour concevoir un
cerveau artificiel. Révolutionner l’électronique
et trouver de nouvelles thérapeutiques pour les
maladies neurodégénératives tels étaient les
deux objectifs affichés au départ.
“Les neurosciences à travers l’Europe lèvent le
drapeau rouge”: une pétition a été lancée pour
alerter la Commission Européenne sur la gouvernance
du projet. Cet appel a recueilli 750 signatures.
La raison de cette levée de boucliers : il est prévu
que soit accordé au Core Project (le projet
informatique) 50 millions venant des fonds
communautaires. Les sciences cognitives, quant
Suite p.2
SOMMAIRE
PORTRAIT SOCIÉTÉ
Le Xilef, un biomarqueur innovant
Page 3
Pages 4-5
Perturbateurs endocriniens : une plate-forme de
tests public/privé à bâtir
TECHNOLOGIE Page 6
Le microbiote intestinal :
de nouvelles pistes thérapeutiques
BIOLOGIE MÉDICALE « Pink Biotechnology » : Toulouse, la
Ville des Biotechnologies Roses
Le Professeur Huimin Zhao de l’Université d’Illinois à Urbana-Champaign
était l’invité d’honneur de la demi-journée consacrée à la « Biologie
du Futur » dans le cadre de la première édition de l’ « Innovation
Connecting Show, ICS2014 », qui s’est tenu à Toulouse du 16 au
18 septembre. Il a donné, à cette occasion, une conférence plénière
intitulée : « Synthetic Biology: A New Engine for the Third Wave
of Biotechnology ». Il a montré comment les nouvelles approches
combinées de modélisation et d’ingénierie métaboliques peuvent
s’appliquer à la construction de microorganismes aussi bien pour
la production de biocarburants et d’intermédiaires pour la chimie,
que de molécules à usage thérapeutique. Une telle promiscuité
a déjà été mise en évidence par l’évolution de la société Amyris,
fondée en 2004 par le Professeur Jay Keasling, de l’Université de
Berkeley. Le premier succès de cette entreprise a été de produire, à
l’aide de la levure Saccharomyces cerevisiae, l’acide artémisinique,
précurseur de l’artémisinine (un médicament anti-paludéen obtenu
généralement par extraction à partir de l’armoise). Ce procédé est
en cours d’industrialisation par Sanofi. Amyris a ensuite utilisé les
mêmes constructions génétiques pour produire non plus une molécule
thérapeutique, mais un biocarburant directement substituable
(« drop-in »). Ce produit, le farnésane, a été homologué pour usage
dans l’industrie aéronautique.
Pourquoi, à partir de là, continuer à distinguer biotechnologies
« blanches » (industrielles) et biotechnologies « rouges »
(santé) ? Pourquoi ne pas les marier pour donner naissance aux
biotechnologies « roses » ? Il est clair qu’après une telle fusion
Toulouse, ville « rose », se devra de contribuer de son mieux à l’essor
de ce domaine, en combinant ses compétences scientifiques et
technologiques en biologie systémique
et en biologie synthétique. D’ores et
déjà, le démonstrateur préindustriel
« Toulouse White Biotechnology »
(TWB), créé dans le cadre du Programme
investissements d’avenir, y réalise des
projets aussi bien dans les domaines
de l’obtention de composés pour
l’alimentation animale, de biokérosène
et de bioplastiques recyclables que dans
celui de la production de vaccins.
■ PROFESSEUR ÉMÉRITE PIERRE MONSAN
DIRECTEUR CELL EX TWB (UMS INRA/INSA/CNRS)
http://www.toulouse-white.biotechnology.com
NOUVELLES DES PÔLES
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BOURSE ET ILS BOUGENT Page 5
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LE LIEN, RENDEZ-VOUS, ÉTUDE
EN BREF
Máire Geoghegan-Quinn, la
commissaire européenne pour
la Recherche, l’innovation
et la Science a été décorée
de la Légion d’Honneur
pour le gouvernement
français pour son rôle majeur
dans la mise en place du
programme Horizon 2020
doté de 80 milliards d’euros.
Geneviève Fioraso lui a
remis le 26 septembre 2014
cette décoration lors d’une
cérémonie à Bruxelles.
Debiopharm bénéficie
du GAIN Act (Generating
Antibiotics Incentives Now)
qui soutient la recherche
de nouveaux médicaments
antibactériens aux ÉtatsUnis. La FDA a accordé un
statut spécial au Debio 1450
du groupe lausannois pour
le traitement des infections
bactériennes aiguës de
la peau et des structures
cutanées. Il s’agit d’un agent
anti-infectieux puissant qui
agit contre toutes les souches
de staphylocoque doré,
y compris les résistantes.
Actuellement en phase I
chez des volontaires sains,
la molécule va rapidement
entrer en phase clinique II et
sera sur le marché d’ici à cinq
ans. La FDA va accélérer les
procédures d’homologation
de cette molécule, qui aura
droit à une exclusivité de
vente pendant cinq années
supplémentaires aux États-Unis.
VALNEVA SE (VLA) s’associe
à GlaxoSmithKline (GSK)
pour inaugurer l’usine Texas
A&M dédiée à la production
de vaccins contre la grippe
pandémique. La construction
devrait être achevée en 2015
pour un démarrage en 2016.
Cette nouvelle installation
permettra de produire
l’antigène du vaccin de
nouvelle génération de GSK
contre la grippe pandémique
développé sur la lignée
cellulaire EB66® de Valneva.
Marisol Touraine, a cosigné,
avec six autres ministres de
la santé (allemand, ivoirien,
malaisien, mexicain, marocain
et sénégalais), dans la revue
médicale «The Lancet», une
tribune qui plaide de manière
forte pour que la couverture
sanitaire universelle (CSU)
soit une priorité de l’agenda
du développement pour
l’après 2015. Les négociations
intergouvernementales
sur les objectifs du
développement durable
(ODD) s’ouvrent à l’ONU.
En France, le déficit du régime
général de la sécurité sociale
sera de 11, 4 milliards en 2014.
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ACTUALITÉS
Les 5 ans du fonds Innobio
Souscrit à hauteur de 49 % par Bpifrance et 51 % par 9 laboratoires pharmaceutiques français
ou implantés en France (Sanofi, GSK, Pfizer, Roche, Novartis, Ipsen, Lilly, Boehringer Ingelheim et
Takeda), InnoBio est l’unique fonds français à investir exclusivement dans l’hexagone à tous les
stades de développement des biotechs. Doté initialement de 139M€, le fonds est doté aujourd’hui
de 173M€. Depuis sa création en 2009 à l’occasion du CSIS (Conseil Stratégique des Industries de
Santé), il a réalisé 16 investissements dans des biotechs françaises, dont 11 sont issues de la recherche
publique, pour un montant de 95M€ qui a permis de lever au total 448M€. Six de ces participations
sont aujourd’hui cotées en Bourse (Adocia, DBV Technologies, Genticel, Pixium, Supersonic Imagine
et TxCell). Dix partenariats ont pu être signés avec l’industrie pharmaceutique. Les entreprises du
portefeuille ont enregistré une croissance de leurs effectifs de 70 % après l’entrée au capital d’InnoBio, ce qui représente au total près de 440 emplois, en grande majorité hautement qualifiés. TB
« C3RV34U L’exponeuroludique »
L’exposition permanente sur le cerveau est neuroludique. Geneviève Fioraso l’a inaugurée le 16
septembre à la Cité des Sciences et de l’Industrie, en présence de Claudie Haigneré, présidente
d’Universcience, et de nombreuses personnalités. L’enjeu est de taille pour faire comprendre au public
quel est cet organe fascinant « composé de plus de 100 milliards de neurones connectés entre eux,
qui est le siège de nos perceptions, de nos pensées, de nos émotions, de nos actions. Le cerveau est
un organe qu’on peut décomposer en molécules et cellules, il touche aussi à ce qui fait le propre de
l’homme : sa conscience » a déclaré la secrétaire d’État à la Recherche et à l’Enseignement Supérieur.
Elle a rappelé l’existence du programme Human Brain Project qui fédère 80 organismes de recherche
dont l’INSERM et le CNRS. Elle a rendu un hommage tout particulier à l’un des pionniers des sciences
cognitives, Jean-Pierre Changeux, ainsi qu’à Stanislas Dehaene, chercheur en neuro-imagerie
cognitive (CEA-INSERM) qui a été le « cerveau » de cette exposition. Leurs travaux parmi ceux de
milliers de chercheurs en neurosciences dans le monde sont « à l’interface de la neurobiologie et
de la psychologie cognitive, mais aussi des sciences mathématiques et computationnelles, de la
philosophie, de l’imagerie. Seule une approche globale peut permettre d’appréhender le cerveau
dans toute sa complexité, du fonctionnement moléculaire à celui de la pensée ». AF
É D I T O (suite de la page 1)
HUMAN BRAIN PROJECT : LE CERN DU CERVEAU ?
à elles, relevant d’un des 18 Partnership
Projects, doivent recevoir le même montant
des États membres, ce qui n‘est pas gagné
d‘avance. Selon ses détracteurs, le HBP a
une approche trop étroite.
La réaction officielle de la Commission est
arrivée le 21 juillet annonçant “un pas
positif vers la transparence” et exhortant
à la patience. Puis, un médiateur a été
nommé le 17 septembre. Refonte globale
du projet ou renégociation?
Le HBP dépend de la DG Numérique de la
C.E. dirigée par Neelie Kroes. Néanmoins,
les changements politiques à la tête de la
Commission ont retardé le processus de
décision: un nouveau DG Recherche, le
hollandais Robert Jan Smits, a été nommé il
y a tout juste 15 jours ainsi qu’un nouveau
responsable de la Recherche, Science et
Innovation, le portugais Carlos Moedas.
Autre sujet d’inquiétude : La Suisse, leader
du programme, verse une quote-part de
80M€ sur 4 ans suivant le FPI (Franhaufer
Partnership Agreement). Or, la Suisse a voté
en février 2014 à 50,3 % contre la libre
circulation des personnes. À la suite de
quoi, à la consternation des dirigeants de
l’EPFL, la Commission a menacé de couper
les bourses Erasmus et les bourses ERC pour
les jeunes chercheurs étrangers en Suisse.
Plus grave, elle voulait exclure la Suisse des
programmes européens en tant que leader.
La Suisse a mis dans la balance sa
participation au financement des projets
Euratome, Galileo et ITER. La Confédération
Helvétique va donc pouvoir réintégrer les
programmes cadres, du moins jusqu’en
2015. La Commission s’est engagée sur les 30
premiers mois du financement du HBP. L’épée
de Damoclès qui pesait sur le programme
semble avoir été écartée pour l’instant.
■ THÉRÈSE BOUVERET RÉDACTRICE
EN CHEF DE BIOTECH INFO 3.0
(1) FET (Future of Emerging Technology)
PORTRAIT SOCIÉTÉ
EN BREF
Le Xilef, un biomarqueur innovant
prédictif du rejet de greffe
La société Biovialife Inc.développe des recherches avec le CHU
Lariboisière pour obtenir une molécule active brevetable qui
représente un espoir de traitement pour de nombreux patients.
S
pécialiste en Virologie humaine (et son
aspect immuno-infectieux) depuis
30 ans à l‘hôpital Saint Louis, diplômé de l’Institut Pasteur de Paris et enseignant-chercheur à l’Université Paris Diderot,
le Dr Félix Agbalika a découvert un peptide
dans le sang de transplantés de rein ou
d’allogreffés de moelle en situation de rejet.
Apartir des travaux menés depuis 1992, il
en obtint une séquence immunogénique de
peptide, appelée « Xilef », dont la synthèse
peptidique permit la production d’anticorps
polyclonaux et monoclonaux spécifiques.
Lesquels ont été inclus en 2011 dans un
brevet international (CE, Chine, Brésil, USA),
propriété de la société Biovialife Inc, fondée
à cette occasion à Toronto au Canada.
Le Xilef jouerait un rôle primordial dans le
rejet de greffons liquides ainsi que dans le
cas de rejet de transplants solides. L’injection
de Xilef à des animaux de laboratoire, notamment des souris ou des lapins, entraine une
hypertrophie rénale et splénique (voir photos).
Le Xilef est libéré dans le sang des patients de
façon très précoce (plusieurs semaines avant
les tous premiers symptômes histologiques
de rejet) et est détecté dans les biopsies de
greffons en rejet.
Approche in silico
« À partir des résultats obtenus sur le sérum
de patients, présentés à deux Congrès
Internationaux sur la Transplantation, nous
avons mis en place un programme qui nous permettra d’identifier la voie de transduction métabolique activée par le Xilef et de « designer »
une série de molécules de synthèse mimétiques
du Xilef », déclarent le Dr Félix Abgalika et
le Pr Philippe Manivet, coordonnateur de
la biobanque CRB-LRB du GHU Saint-LouisLariboisière-Fernand Widal et qui travaille dans
le service de Biochimie du Pr Jean-Marie Launay,
au CHU-Lariboisière. L’apport de l’approche
in silico est un atout technologique majeur
pour permettre un criblage rapide de librairie
de composés chimiques pour en extraire un
mimétique du Xilef. « Par la suite, les composés potentiellement actifs sélectionnés seront
validés par des tests fonctionnels in vitro et in
vivo sur des modèles animaux afin de sélectionner la molécule la plus active », ajoute le
Pr Philippe Manivet. Nous avons évalué la
durée de ce programme de R&D à 24 mois.
Nous sommes à la recherche de partenaires
financiers », insistent le Pr Philippe Manivet
et le Dr Félix Agbalika qui pensent arriver
à une molécule active brevetable dans des
délais raisonnables.
Une étude multicentrique
Les atouts du projet sont nombreux : outre
des brevets, et des partenariats avec des
équipes de recherche compétentes, un testde diagnostic est en cours de finalisation au
travers d’une étude clinique prospective
multicentrique en cours de déploiement
aux États Unis (Université du Minnesota), en
Angleterre (Université de Leeds), en Grèce
(Université d’Athènes) et probablement bientôt en France, dans leur groupe hospitalier à
Paris. « Cette étape de validation clinique est
le pilier de notre projet de R&D, soutenu par
la société Biovialife Inc-Canada. Le potentiel
de ce biomarqueur innovant mis en évidence
dans le sérum et les biopsies de transplants
provenant de patients en rejet pourra
nous conduire à terme à l’obtention d’un
« biomarqueur compagnon de diagnostic »,
précisent le Dr Agbalika et le Pr Manivet.
C’est le pari formidable de ces chercheurs,
à la recherche de moyens financiers pour
démarrer cette aventure à visée sanitaire,
pour le bien-être des patients transplantés
et greffés de moelle.
■ THÉRÈSE BOUVERET
f i c h e
d
‘i
d e n t i t é
SOCIÉTÉ : Biovialife Inc.
LIEU : Toronto ON M5A 3W7
CRÉATION : 2011
OBJET : produire un médicament, biomarqueur
compagnon diagnostic
ACTIFS DE LA SOCIÉTÉ : 200 000 euros
EFFECTIF : 5 personnes
CONTACT : +1 866 603 5441 - [email protected]
http : //www.biovialife.com
NANOBIOTIX (Euronext :
NANO), société française
pionnière en nanomédecine développant
NanoXray, une approche
thérapeutique révolutionnaire pour le traitement
local du cancer, a annoncé
le 22 septembre l’ouverture de ses premiers
bureaux américains à
Boston, Massachusetts
(États-Unis), le centre
mondial pour les Sciences
de la Vie.
EOS imaging (Euronext,
EOSI) a annoncé le 17
septembre que sterEOS®
1.6, la nouvelle génération
de son logiciel d‘imagerie
3D, a obtenu l‘autorisation
règlementaire 510(k) de
la FDA aux États-Unis. Le
sterEOS® 1.6 intègre une
fonction d‘analyse posturale dédiée aux pathologies
de la colonne vertébrale et
aux interventions chirurgicales associées. Il permet
une analyse rapide de
l‘équilibre du squelette du
patient qui doit être maintenu ou restauré lors de
procédures chirurgicales.
DEINOVE (Alternext Paris :
ALDEI) et SOFIPROTÉOL
ont signé le 22 septembre
un contrat de collaboration de 3 ans visant à
développer un procédé
de production d‘additifs
naturels pour l‘alimentation animale. Co-financé,
le projet de recherche
COLOR2B s‘inscrit dans
le cadre du programme
DEINOCHEM : il intègre
la sélection des souches
les plus performantes à
partir des bactéries du
souchier de DEINOVE, les
tests de caractérisation
des composés produits et
la qualification de leurs
bénéfices pour la nutrition
et la santé animale ainsi
que le développement du
procédé de production à
l‘échelle pilote (à l‘aide
de ses micro-usines bactériennes). Sofiprotéol
apporte son expertise sur
l‘évaluation des effets
bénéfiques chez l‘animal,
la connaissance du marché
et de la réglementation
associée, ainsi que sur la
commercialisation de la
technologie développée.
À terme, ils visent la bioproduction de tels additifs
et la création d’une ligne
d’alimentation animale.
Biotech.info 3.0 - Numéro 010
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BIOLOGIE MÉDICALE
Perturbateurs endocriniens :
une plate-forme de tests
public/privé à bâtir
De nombreux acteurs du secteur, industriels et organismes de recherche, ont participé au
colloque PERT organisé le 8 juillet par Adebiotech, le think tank des biotechnologies, à
Biocitech (Romainville, 93) en partenariat avec l’Ineris, et le parrainage des Ministères de
l’Environnement et de la Recherche.
L
es perturbateurs endocriniens (PEs) sont de plus en plus sur la
sellette. L‘exposition humaine à des Perturbateurs endocriniens
(PEs) comme le bisphénol A, les phtalates, les composés
perfluorés, les produits cosmétiques (parabènes, benophénones) ou
les pesticides est suspectée de perturber la reproduction (infertilité,
puberté précoce), le métabolisme (obésité, diabète) et de conduire
à des cancers hormonaux.
Depuis la remise en cause du DTT en 1962, l‘étude des PEs se poursuit
et a fait évoluer la toxicologie. On arrive à connaître l’impact de
nombreuses molécules toxiques. Cependant, on ne connait pas
encore toutes les interactions des produits entre eux. Robert Barouki,
Directeur de recherche INSERM–Université Paris V, a introduit la
journée en abordant la notion d’exposome : une estimation des
cancers liés à l’environnement chimique d’un individu.
L’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) a publié en 2002 la
définition de PEs, qui a été reconfirmée par les scientifiques en
2012 : « ce sont des substances chimiques d’origine naturelle
ou artificielle étrangères à l’organismes et qui peuvent interférer
avec le fonctionnement du système endocrinien et induire ainsi
des effets délétères sur cet organisme et sur ses descendants ».
Dans la définition de l’OMS chaque mot est pesé. « Alors que la
communauté scientifique n’est pas encore d’accord sur la définition
des PEs, on met déjà en place des interdictions et des exclusions de
produits » indique Michel Urtizberea, responsable de l’homologation
des produits phytosanitaires chez BASF qui s’exprimait au nom de
l’UIPP. « Dans le milieu de l’industrie, nous raisonnons plus en terme
de risques avérés que de dangers. Il faut faire la différence entre
les vraies actions de perturbations endocriniennes et des produits
qui peuvent entraîner des modifications sans perturbations ».
Le sujet suscite encore bien des remous.
« Les entreprises de chimie ont besoin de tests d’évaluation » affirme
Patrick Levy, de la commission santé environnement de l’Union des
Industries Chimiques (UIC). La Perturbation endocrinienne correspond
à des mécanismes d’action qui peuvent être mis en évidence, dans la
plupart des cas, par les essais réalisés en application des règlements
(annexe VII à X de REACH, Biocides, Produits de protection des
plantes). L’UIC considère qu’il faut suivre une stratégie européenne et
confier à chaque pays membre l’évaluation des risques d’un certain
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nombre de substances sur la base d’un cadre méthodologique
d’évaluation. Ainsi, en France l’ANSES (Agence Nationale de Santé
et de Sécurité Alimentaire) évaluera 5 substances/an et l’ANSM
(Agence du Médicament) 3 substances/an.
Ségolène Royal a présenté le 29 avril dernier une Stratégie Nationale
sur les Perturbateurs Endocriniens (SNPE), bien plus radicale, qui
permettra selon la ministre d’être motrice dans la stratégie de la
commission européenne. Dès 2014, le gouvernement a confié aux
agences d’évaluation (ANSES et ANSM) l’expertise d’au moins 8
substances par an.
Le Ministère de l’Écologie, du développement durable et de l’énergie
(MEDDE) a lancé une plate-forme public-privée d’évaluation et de
validation des méthodes de tests sous la responsabilité de l’INERIS.
(La France demande une définition européenne cohérente avec les
spécificités toxicologiques et écotoxicologiques des PEs.) Sauf que
les industriels manifestent des réticences pour y participer et donc
financer les recherches.
Prenons l’exemple du Bisphénol A qui est interdit depuis janvier 2013.
« L’ANSES est en train de réfléchir sur l’évaluation des produits de
substitution. L’idée est de faire valider les tests par les laboratoires
de recherche publics et privés. L’INERIS propose d’accélérer la mise
à disposition de tests innovants et pertinents pour qu’ils deviennent
rapidement l’objet de reconnaissance internationale. C’est ce que
font les allemands qui préévaluent au niveau national des tests
qui sont ainsi plus facilement reconnus au niveau international.
Une fois les tests prévalidés ils peuvent plus rapidement devenir
des tests réglementaires établis par l’OCDE. Dans un processus
classique de validation les processus sont beaucoup plus longs
et lourds, impliquant des industriels et des experts scientifiques »
explique Michel Urtizberea, toxicologue impliqué dans les groupes
d’experts de l‘industrie invités à travailler autour de la SNPE), au nom
de l’UIPP, constatant la majorité des commentaires de l’industrie
n’ont pas été repris.
Par ailleurs, la SNPE établit 3 catégories : avéré, présumé, suspecté.
« Quelles conséquences à attendre pour les produits qui se
retrouveront dans ses listes et pour lesquels un amalgame se fait
entre les avérés, les présumés, et les suspectés ? » poursuit Michel
BOURSE
SURVEILLANCE DES SITES
HYDROGRAPHIQUES
é
De nombreux laboratoires ont développé des outils
pour caractériser les activités récepteurs nucléaires
de molécules chimiques ou détecter la présence
de ligands de ces récepteurs dans des échantillons
biologiques ou environnementaux. « Ces outils
sont soit des lignées cellulaires bioluminescentes
qui expriment un récepteur nucléaire et un gène
rapporteur correspondant (test d‘activation) soit du
récepteur nucléaire recombinant et un ligand de
récepteur marqué radioactivement ou par fluorescence
(test de liaison) » explique Patrick Balaguer de l‘IRCMINSERM de Montpellier, partenaire de l’INERIS, dans
le cadre d’une convention avec l’ONERA, pour l’étude
prospective de 20 sites de surveillance sur l’ensemble
des sites hydrographiques métropolitains : en faire
le profilage toxicologique (BIO-TEQ), les hiérarchiser
et identifier ceux qui sont fortement contaminés afin
d’élaborer de nouvelles stratégies de surveillance.
« Il est nécessaire d’harmoniser et de standardiser les
méthodes, d’évaluer la pertinence du TEQ, d’avoir
des exemples en ce qui concerne les oestrogèniques
(ER) et les dioxine like (AhR), d’intégrer des modèles
in vivo et de déterminer des seuils in vitro » dit-il.
Urtizberea exposant la position des industriels, inquiets de prises
de décisions trop rapides. En janvier 2015, la réglementation risque
d’interdire, pour les conditionnements alimentaires, les substituts
des phtalates dont l’innocuité n’a pas encore été prouvée. « Du fait
de leur proximité de structure ou de leur potentiel oestrogénique,
certains de ces composés pourraient avoir des effets semblables.
Nos résultats semblent indiquer que le BPS et le BFP, induisent
comme le BPA une diminution de la sécrétion de testostérone par le
testicule fœtal de souris (une production requise pour masculiniser
le fœtus) et semblent provoquer des effets similaires chez l’humain »
expose Soria Eladak de l’Inserm 967/CEA/Université Paris Diderot.
« Il faut dix ans aux industriels pour mettre au point une molécule
et la mise en place d’une chaîne de production coûte très cher »
plaide M. Urtizberea. Concernés par les risques causés par les
PEs aux personnes sensibles (femmes enceintes, nouveaux nés),
les industriels « n’ont pas exclu officiellement leur participation
à la plate-forme de l’INERIS » souligne-t-il. Laquelle comporte
actuellement une dizaine de tests déjà commercialisés, d’autres
en cours de validation et une grande partie en cours de recherche.
« Aujourd‘hui, l‘enjeu n‘est pas de faire peur mais d‘inciter à ce
qu‘on ait une évaluation beaucoup plus large des produits et
des expositions environnementales » affirme Grégory Lemkine
qui participe aux projets de normalisation AFNOR sur les tests
androgéniques. Le colloque s’est terminé par un débat animé et
la rédaction d’une série de mesures.
■ THÉRÈSE BOUVERET
(1) http://adebiotech.org/pert/images/PERT-livret.pdf
PROQR THERAPEUTICS
a réussi le 18 septembre son entrée
en bourse sur le NASDAQ Global
Market de New York (PRQR) et
lève 88.4 M$ (68.7 M€). Basée à
Leiden (Pays-Bas), cette société de
biotechnologie spécialisée dans le
traitement des maladies génétiques
sévères avec un focus initial sur la
mucoviscidose.Sofinnova Partners
était le seul investisseur institutionnel au capital de cette société
spécialisée dans le traitement de
la mucoviscidose lors son premier
tour d’amorçage en 2013, et était
l’investisseur leader de la série A
clôturée en avril 2014 et ayant réuni
42M€ auprès de prestigieux investisseurs américains. L’introduction
en bourse a porté sur 7,5 millions de
titres dont le prix a été fixé à $13. La
plateforme technologique propriétaire unique que développe ProQR
est destinée à traiter la déficience
d’une protéine lorsqu’elle est causée
par un certain type de mutation
génétique. Le fondateur et PDG de
ProQR Therapeutics, Daniel De Boer,
a réuni autour de lui une équipe
de management très expérimentée
et s’est entouré de co-fondateurs
prestigieux parmi lesquels Dinko
Valerio, scientifique et entrepreneur
de renom qui a précédemment
créée la biotech Crucell, rachetée
par Johnson & Johnson, et Henri
Termeer, ancien Chairman et CEO de
la société Genzyme, depuis vendue
à Sanofi.
ILS BOUGENT
RICHTER INNATE PHARMA (IPH) : Pierre Dodion
est nommé auposte de Directeur Médical
(CMO) et comme membre du comité exécutif.
THERACLION (ALTHE) : David Caumartin succède à Stefano Vagliani, au poste de Directeur
Général. Il a développé son expérience pendant
14 ans au sein de GE Healthcare en Europe/
Moyen-Orient/Afrique et aux États-Unis, dans
les fonctions vente, marketing et le développement de nouveaux produits, scanners et radiologie conventionnelle. Il a notamment dirigé
l‘activité mammographie au niveau mondial de
2007 à 2011. Anja Kleber est nommée VicePrésidente Marketing/Market Access.
Biotech.info 3.0 - Numéro 010
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EN BREF
BIO-MODELING SYSTEMS
(BMSYSTEMS) a publié avec
l’Institut de psychiatrie Max
Planck à Munich la première
série de résultats scientifiques de DECIUS, le programme de recherche européen sur les mécanismes de
l’anxiété chronique lancé
sous la direction du Dr.
François Iris, le directeur
scientifique de BMSystems.
Dès à présent, les premiers
résultats obtenus à partir
de l’intégration de données
de l’analyse protéomique
quantitative différentielle,
démontrent que, dans le
cortex, l’anxiété chronique
se caractérise par la stabilisation et l’augmentation
des épines dendridiques
associées à une stimulation
accrue à haute fréquence
des synapses excitatrices
glutamatergiques, un
contrôle de la modulation
de la force synaptique et
une inhibition relativement
affaiblie du contrôle (de la
transmission) GABAergique
conjugué à une activité
synaptique spontanée
accrue parmi les membres
du réseau non glutamatergique.Ceci est associé à une
phosphorylation oxydative
en augmentation, provoquée par l’oxydation des
acides gras et la production
d’ATP dans la mitochondrie
synaptique. Les effets mitochondriaux de cet accroissement oxydatif et du stress
inonique sont contrôlés de
manière synergique par l’intermédiaire d’au moins sept
mécanismes différents, alors
que le maintien de l’intégrité
de la structure mitochondriale et l’homéostasie de
la protéine sont significativement renforcées. Cette
analyse décrit surtout un
contexte qui se traduit par le
maintien du LTP excitatoire
(Long Term Potentiation), le
faible niveau de nouvelle
génération spinale, un signal
affaibli sur la distinction des
bruits, des déficits de l’expérienced’apprentissage, des
dérèglements significatifs de
la neurotransmission et des
adaptations aussi bien métaboliques que structurelles
à des synapses mitochondriales persistantes CA2+
causant un stress oxydatif.
Ce programme est issu des
travaux de la plateforme
CADI™ Discovery, plateforme de « MechanismsBased Medicine » créée par
BMSystems.
Page 6 | Biotech.info 3.0 - Numéro 010
TECHNOLOGIE
Le microbiote intestinal : de
nouvelles pistes thérapeutiques
L
‘intestin d‘un humain adulte abrite plus
d‘un kilo de bactéries. C‘est donc ce
que l‘on pourrait appeler un organe,
pouvant peser jusqu‘à 5kg, un organisme
« étranger » qui se nourrit de ce que nous
avalons... Mais loin d‘être une sorte d‘« Alien »
hostile, cette flore intestinale composée de
milliards de micro-organismes anaérobies pour
la plupart, appelée microbiote, se comporte
comme un allié pour son hôte. En effet, sans
lui nous serions incapables d‘assimiler certains
aliments qu‘il digère d‘abord pour son compte,
avant de fabriquer des éléments qui nous
sont indispensables : plus qu‘un mutualisme,
on peut vraiment parler d‘un symbiotisme.
Le microbiote se montre même capable de
réguler l‘expression de certains de nos gènes,
et les chercheurs soupçonnent les déséquilibres dans la diversité des espèces présentes
d‘être impliqués dans de nombreuses maladies
métaboliques voire neurologiques.
Si on n‘en comprend pas encore tous les
mécanismes, les transferts de microbiote
chez l‘animal et chez l‘homme ont ouvert
des pistes thérapeutiques très prometteuses,
notamment dans certaines inflammations
intestinales graves, le diabète, l‘obésité, et
les maladies cardiovasculaires.
La transplantation de microbiote fécal (transfert de flore) consiste à introduire les selles
d’un donneur sain dans le tube digestif d’un
patient receveur, afin de rééquilibrer la flore
intestinale altérée de l’hôte (dysbiose). Cette
approche thérapeutique a fait l’objet de plusieurs études montrant des résultats encourageants. Les plus dubitatifs ont été ébranlés
par la publication d’une équipe néerlandaise,
au début de 2013. Elle démontrait une telle
supériorité du transfert de flore dans le traitement de l’infection à Clostridium difficile, par
rapport à l’antibiothérapie, qu’il a été décidé
d’interrompre l’essai lors des tests cliniques,
événement rarissime.
bactéries digèrent en effet des aliments que
les enzymes humaines sont incapables de
dégrader. « À partir des fibres solubles, les
bactéries produisent des petits lipides, des
acides gras à courtes chaînes, qui sont capables
d’exercer des effets anti-obésité et anti-diabète
car ils stimulent la production de glucose par
l’intestin. » explique Gilles Mithieux, directeur
de recherche CNRS sur les mécanismes moléculaires du diabète et de l‘unité « Nutrition et
cerveau » (Inserm / Université Claude Bernard
Lyon 1). Ce glucose libéré dans le sang entraîne
une diminution de la sensation de faim. Les
changements d‘alimentation peuvent avoir
un effet très rapide sur la composition du
microbiote : l‘absence de nourriture, les protéines et les fibres solubles peuvent modifier la
biodiversité des bactéries présentes, capables
ensuite d‘induire une dépense d‘énergie plus
importante, un stockage des graisses diminué
et une sensation de satiété, autant d‘effets
bénéfiques en cas d‘obésité ou de diabète.
Si l‘on transfère la flore intestinale d‘un animal
non obèse sur un animal obèse, il maigrit.
Mais l‘effet s‘estompe si sa nourriture est
trop riche. L‘inverse fonctionne également,
on peut transformer un animal non obèse en
obèse. On étudie actuellement les effets de ces
techniques de transfert sur certaines formes de
diabète, ou sur des formes graves d‘inflammations intestinales avec des cas d‘amélioration
rapportés. Les bio-informaticiens tentent de
modéliser cet écosystème composé de grands
groupes bactériens. Les bactéries fonctionnent
comme un écosystème, avec des phénomènes
d‘associations. Lors d‘une prise d‘antibiotique
par exemple, certaines bactéries se révèlent
résistantes mais l‘antibiotique tue les autres :
le traitement laisse ainsi la place nette aux
plus résistantes. Sans intervention extérieure,
l‘écosystème s’autorégule, les bactéries se
contrôlant mutuellement en synthétisant des
peptides antimicrobiens.
Notre flore intestinale est composée d‘environ
100 000 milliards de bactéries de plusieurs
milliers d’espèces différentes, dont 70% sont
méconnues et non cultivables. On arrive à
étudier environ un tiers de cette flore intestinale à partir des selles. Grâce aux progrès des
techniques de séquençage, par le décompte
des gènes, on réussit à étudier ces groupes
bactériens et à découvrir de nouvelles espèces.
La composition de la flore s’adapte en réponse
aux changements de nourriture. Pour savoir si
la biodiversité de cette flore microbienne a des
effets bénéfiques sur le métabolisme de l‘hôte,
on utilise deux approches : le « prébiotique »
consiste à prendre des composés alimentaires (comme des fibres solubles) qui vont
modifier le microbiote et le « probiotique »
où l‘on modifie le microbiote directement par
transfert pour obtenir des résultats.
Le microbiote est indispensable à l’assimilation
des fibres et sucres complexes. Certaines
■ LYDIA BEN YTZHAK
ÉCHOS DES PÔLES
Isabelle This Saint-Jean, nommée présidente
de Genopole
Lors de l’assemblée générale de Genopole
le 26 septembre, Isabelle This Saint-Jean,
vice-présidente du Conseil régional d’Ilede-France en charge de l’Enseignement
supérieur et de la Recherche, a été élue
présidente du biocluster. Elle succède
à Thierry Mandon, qui assumait cette
fonction depuis la création de Genopole
en 1998 jusqu’à sa nomination en tant
que secrétaire d’État auprès du Premier
ministre, chargé de la Réforme de l’État
© picture tank/region idf
et de la Simplification. Pierre Tambourin,
directeur général du Genopole, a rendu hommage « à sa présidence exemplaire
pendant 16 ans ». Depuis sa création, Genopole bénéficie du soutien constant
de la région qui s’est traduit par un financement de 123 millions d’euros de
2000 à 2013 et le renouvellement de sa confiance pour le plan Genopole 2025
cette année.
Silver Valley fête sa première année
Silver Valley a pris de l’ampleur et compte
aujourd’hui 170 structures franciliennes
qui représentent l’ensemble de la filière
de la Silver économie. Le 25 septembre
2014, Jérôme Arnaud, président de Silver
Valley, a dévoilé le bilan de cette première
année d’actions en présence de Laurence
Rossignol, Secrétaire d‘État chargée de la
Famille, des Personnes âgées et de l‘Autonomie. Avec un taux de réadhésion de
95 %, Silver Valley dresse un bilan positif ;
il représente aujourd’hui plus de 2 100
emplois, et près de 3 000 postes supplémentaires devraient être créés d’ici 2017.
Le chiffre d’affaire devrait tripler pour atteindre 700 millions d’euros. Silver Valley
vise à accélérer le développement et la commercialisation de solutions répondant
aux usages des seniors pour favoriser le mieux vieillir et générer croissance et
emploi en Ile-de-France. L’une des quatre missions est d’accompagner les acteurs
de la Silver Economie dans leur stratégie d’innovation. La Bourse Charles Foix,
l’appel à projets emblématique de la filière, a permis de détecter 35 pépites, de
les financer à hauteur de 350 000 euros et de les accompagner via la création
du « Club des Entrepreneurs ». Autre challenge : l’ouverture d’une plateforme
immobilière dédiée à la Silver Economie à l’automne 2014, par la Communauté
d’Agglomération Seine-Amont, qui soutient Silver Valley. TB
Accinov obtient le statut d‘établissement
pharmaceutique
L‘Agence Nationale de Sécurité duMédicament et des produits de santé
(ANSM) a délivré à sa plateforme d‘innovation, Accinov, une autorisation
d‘ouverture d‘établissement pharmaceutique. Cette autorisation permettra
à Accinov d‘accompagner les sociétés qu‘elle héberge pour la fabrication de
médicaments biologiques à destination d‘essais cliniques sous la responsabilité
pharmaceutique d‘Accinov. TB
EN BREF
Le Grand Prix 2014 de la
Fondation de la Maison
de Chimie a été décerné
au Professeur Jean-Pierre
Sauvage, pour notamment
sa contribution exceptionnelle au développement
d’une catégorie très
originale d’espèces moléculaires, les caténanes
(des anneaux entrelacés)
pouvant conduire à la production de moteurs moléculaires. Bernard Bigot,
son président a ainsi
récompensé l’un des
plus éminents chimistes
français, membre du
Laboratoire de Chimie
Supramoléculaire et
professeur Emérite à
l’Université de Strasbourg
où il poursuit ses travaux
au sein de l’Institut de
Science et d’Ingénierie
Supramoléculaires (ISIS).
Depuis les années 1980,
Jean-Pierre Sauvage
a établi un nouveau
domaine de recherche
touchant les questions de
topologie chimique et de
machinerie moléculaire.
Ses travaux pionniers ont
conduit à l’élaboration,
l’étude et l’utilisation
d’interrupteurs moléculaires et à des systèmes
moléculaires dynamiques
(machines et moteurs)
dont les mouvements
sont contrôlés par stimuli
extérieurs (chimiques ou
lumineux). Ce domaine,
aujourd’hui très actif, offre
des extensions importantes vers les dispositifs
moléculaires électro- ou
photo-mécaniques.
Il s’agit là de développements importants dans
le domaine de la nanotechnologie moléculaire
fonctionnelle.
Jean-Pierre Sauvage a
également contribué
de façon importante à
d’autres avancées :
première électroréduction
catalytique de CO2 dans
l’eau, transferts d’énergie
ou d’électrons dans des
complexes de métaux
de transition (Ru, Os, Rh
and Ir), élaboration d’un
complexe polymétallique
conduisant sous l’action
de la lumière à un état
à charges.
Biotech.info 3.0 - Numéro 010
| Page 7
LE
LI E N
D E
LA
S E M A I N E
www.fetedelascience.fr
La 23ème édition de la Fête de la science a lieu cette année du 26
septembre au 19 octobre 2014. Trois semaines pour que les visiteurs
rencontrent les explorateurs d’aujourd’hui : les chercheurs. La fête
de la Science ce sont plus de 3000 évènements gratuits dans toute la
et des collectivités territoriales. Toutes les sciences sont au progamme.
La fête a débuté avec la nuit des chercheurs le 26 septembre
www.nuitdeschercheurs-france.eu, une manifestation initiée par la commission européenne, qui s’est déroulée en France dans une dizaine de
lieux. La nouveauté 2014 est le « speed dating-métiers » dans les jardins
France, des porte-ouvertes de laboratoires, des conférences, spectacles,
expériences. L’événement mobilise un grand nombre de chercheurs,
enseignants, techniciens, ingénieurs mais également des entreprises
du ministère de la Recherche le 9 octobre. Plusieurs prix seront remis :
prix « du livre généraliste », prix « de la science expliquée aux jeunes »
ou encore prix « les scientifiques communiquent ». Tout est mis en place.
R E N D E Z - V O U S
 2 oct.Colloque sur
l’innovation Genopole AMGEN
au Génocentre d’Evry
colloqueinnovation.genopole.frs
 8, 9 et 10 oct. JIB 2014
La biologie médicale française
et européenne au CNIT Paris la Défense
É T U D E
solutions au service des
praticiens et des patients. Un
colloque organisé par Ophta/
biotech et Eurobiomed au
MUCEM de Marseille.
 30 - 31 oct. Biomarine
Programme : http://www.jib-sdbio.fr/
5th BioMarine International
Business Convention
site/FR/Programme,I3914.htm
Cascais, Portugal
 27 - 28 oct. Enzymes
Innovation Industriels
Colloque organisé par
l’association ADEBIOTECH
au Parc technologique Biocitech
93230 Romainville
http://adebiotech.org/enzinov/
 28 oct. 4ème édition
OphtaBiotech
Malvoyance les nouvelles
www.biomarine.org
 3 nov. Euro’Dev, les
Carrefours de l’innovation
à Talence (Gironde) Domaine du Haut Carré.
 4, 5 et 6 nov.
Colloque pesticides 2014
Pesticides : des impacts aux
changements de pratiques
à Angers au Centre des Congrès
colloque.inra.fr/programme_pesticide
3.0
Une publication d’Expression Biotech SAS
Rédaction : Parc technologique de Biocitech - 102, av Gaston Roussel 93230 ROMAINVILLE
[email protected] - http://www.biotechinfo.fr
Directrice de la publication : Thérèse Bouveret - [email protected]
Service abonnements et commercial : [email protected]
Société immatriculée au RCS Bobigny 800 791006
Premier rapport de l’OMS sur la
résistance aux antibiotiques
Le rapport, intitulé Antimicrobial resistance: global report on surveillance
(Résistance aux antimicrobiens: rapport mondial sur la surveillance)
établi d’après les données de 114 pays, choisit de mettre l’accent sur
la résistance aux antibiotiques de sept bactéries différentes, responsables des infections hématologiques (septicémie), des diarrhées, des
pneumonies, des infections des voies urinaires et de la gonorrhée. Les
résultats sont très préoccupants, témoignant de la résistance aux antibiotiques « de dernier recours », dans toutes les régions du monde :
dans certains pays, du fait de la résistance, les carbapénèmes, sont
inefficaces chez plus de la moitié des patients traités contre les infections
potentiellement mortelles (pneumonie, infections hématologiques)
causées par une bactérie intestinale courante, Klebsiella pneumoniae.
Largement répandue aussi, la résistance aux fluoroquinolones, l’un des
médicaments antibactériens les plus largement utilisés pour le traitement des infections des voies urinaires dues à E. coli. Dans les années
1980, lorsque ces médicaments ont été introduits pour la première
fois, la résistance était quasiment nulle. Aujourd’hui, dans certains
pays, le traitement est désormais inefficace pour plus de la moitié des
patients. Ainsi, l’échec des céphalosporines de troisième génération,
le traitement de dernier recours contre la gonorrhée, a été confirmé
en Afrique du Sud, en Australie, en Autriche, au Canada, en France,
au Japon, en Norvège, au Royaume-Uni, en Slovénie et en Suède.
Plus d’un million de personnes sont infectées par le gonocoque dans
le monde chaque jour.
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