Lettre BiotechInfo 3.0
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N U M É R O 010 La lettre des biotechnologies 3.0 30 septembre 2 014 ÉDITO TRIBUNE Human Brain Project : le CERN du cerveau ? “Tout n’est pas rose, nous avons déclenché une guerre” a déclaré le Pr Dr Henry Markram, faisant le point sur l’année écoulée, lors du colloque annuel du Human Brain Project (HBP), les 29 et 30 septembre, à l’Université de Heidelberg devant les directeurs des 13 sousprojets et les 360 participants de ce projet phare réunis pour évaluer l’ensemble des résultats. La gouvernance du HBP traverse une crise. L‘U.E. a décidé fin 2013 dans le cadre du programme Horizon 2020 de financer ce projet FET Flagship (1) de 1,2 milliard d‘euros sur 10 ans, à hauteur de 500M€, l’autre moitié étant apportée par les États partenaires. Le Pr Henry Markram, de l’École Polytechnique Fédérale de Lausanne (EPFL), est à la tête de cet ambitieux projet qui vise à réaliser un modèle informatique du cerveau humain d’ici 2023 en vue de simuler son fonctionnement. Toutes les données des neurosciences européennes seront agrégées pour concevoir un cerveau artificiel. Révolutionner l’électronique et trouver de nouvelles thérapeutiques pour les maladies neurodégénératives tels étaient les deux objectifs affichés au départ. “Les neurosciences à travers l’Europe lèvent le drapeau rouge”: une pétition a été lancée pour alerter la Commission Européenne sur la gouvernance du projet. Cet appel a recueilli 750 signatures. La raison de cette levée de boucliers : il est prévu que soit accordé au Core Project (le projet informatique) 50 millions venant des fonds communautaires. Les sciences cognitives, quant Suite p.2 SOMMAIRE PORTRAIT SOCIÉTÉ Le Xilef, un biomarqueur innovant Page 3 Pages 4-5 Perturbateurs endocriniens : une plate-forme de tests public/privé à bâtir TECHNOLOGIE Page 6 Le microbiote intestinal : de nouvelles pistes thérapeutiques BIOLOGIE MÉDICALE « Pink Biotechnology » : Toulouse, la Ville des Biotechnologies Roses Le Professeur Huimin Zhao de l’Université d’Illinois à Urbana-Champaign était l’invité d’honneur de la demi-journée consacrée à la « Biologie du Futur » dans le cadre de la première édition de l’ « Innovation Connecting Show, ICS2014 », qui s’est tenu à Toulouse du 16 au 18 septembre. Il a donné, à cette occasion, une conférence plénière intitulée : « Synthetic Biology: A New Engine for the Third Wave of Biotechnology ». Il a montré comment les nouvelles approches combinées de modélisation et d’ingénierie métaboliques peuvent s’appliquer à la construction de microorganismes aussi bien pour la production de biocarburants et d’intermédiaires pour la chimie, que de molécules à usage thérapeutique. Une telle promiscuité a déjà été mise en évidence par l’évolution de la société Amyris, fondée en 2004 par le Professeur Jay Keasling, de l’Université de Berkeley. Le premier succès de cette entreprise a été de produire, à l’aide de la levure Saccharomyces cerevisiae, l’acide artémisinique, précurseur de l’artémisinine (un médicament anti-paludéen obtenu généralement par extraction à partir de l’armoise). Ce procédé est en cours d’industrialisation par Sanofi. Amyris a ensuite utilisé les mêmes constructions génétiques pour produire non plus une molécule thérapeutique, mais un biocarburant directement substituable (« drop-in »). Ce produit, le farnésane, a été homologué pour usage dans l’industrie aéronautique. Pourquoi, à partir de là, continuer à distinguer biotechnologies « blanches » (industrielles) et biotechnologies « rouges » (santé) ? Pourquoi ne pas les marier pour donner naissance aux biotechnologies « roses » ? Il est clair qu’après une telle fusion Toulouse, ville « rose », se devra de contribuer de son mieux à l’essor de ce domaine, en combinant ses compétences scientifiques et technologiques en biologie systémique et en biologie synthétique. D’ores et déjà, le démonstrateur préindustriel « Toulouse White Biotechnology » (TWB), créé dans le cadre du Programme investissements d’avenir, y réalise des projets aussi bien dans les domaines de l’obtention de composés pour l’alimentation animale, de biokérosène et de bioplastiques recyclables que dans celui de la production de vaccins. ■ PROFESSEUR ÉMÉRITE PIERRE MONSAN DIRECTEUR CELL EX TWB (UMS INRA/INSA/CNRS) http://www.toulouse-white.biotechnology.com NOUVELLES DES PÔLES Page 7 BOURSE ET ILS BOUGENT Page 5 Page 8 LE LIEN, RENDEZ-VOUS, ÉTUDE EN BREF Máire Geoghegan-Quinn, la commissaire européenne pour la Recherche, l’innovation et la Science a été décorée de la Légion d’Honneur pour le gouvernement français pour son rôle majeur dans la mise en place du programme Horizon 2020 doté de 80 milliards d’euros. Geneviève Fioraso lui a remis le 26 septembre 2014 cette décoration lors d’une cérémonie à Bruxelles. Debiopharm bénéficie du GAIN Act (Generating Antibiotics Incentives Now) qui soutient la recherche de nouveaux médicaments antibactériens aux ÉtatsUnis. La FDA a accordé un statut spécial au Debio 1450 du groupe lausannois pour le traitement des infections bactériennes aiguës de la peau et des structures cutanées. Il s’agit d’un agent anti-infectieux puissant qui agit contre toutes les souches de staphylocoque doré, y compris les résistantes. Actuellement en phase I chez des volontaires sains, la molécule va rapidement entrer en phase clinique II et sera sur le marché d’ici à cinq ans. La FDA va accélérer les procédures d’homologation de cette molécule, qui aura droit à une exclusivité de vente pendant cinq années supplémentaires aux États-Unis. VALNEVA SE (VLA) s’associe à GlaxoSmithKline (GSK) pour inaugurer l’usine Texas A&M dédiée à la production de vaccins contre la grippe pandémique. La construction devrait être achevée en 2015 pour un démarrage en 2016. Cette nouvelle installation permettra de produire l’antigène du vaccin de nouvelle génération de GSK contre la grippe pandémique développé sur la lignée cellulaire EB66® de Valneva. Marisol Touraine, a cosigné, avec six autres ministres de la santé (allemand, ivoirien, malaisien, mexicain, marocain et sénégalais), dans la revue médicale «The Lancet», une tribune qui plaide de manière forte pour que la couverture sanitaire universelle (CSU) soit une priorité de l’agenda du développement pour l’après 2015. Les négociations intergouvernementales sur les objectifs du développement durable (ODD) s’ouvrent à l’ONU. En France, le déficit du régime général de la sécurité sociale sera de 11, 4 milliards en 2014. Page 2 | Biotech.info 3.0 - Numéro 010 ACTUALITÉS Les 5 ans du fonds Innobio Souscrit à hauteur de 49 % par Bpifrance et 51 % par 9 laboratoires pharmaceutiques français ou implantés en France (Sanofi, GSK, Pfizer, Roche, Novartis, Ipsen, Lilly, Boehringer Ingelheim et Takeda), InnoBio est l’unique fonds français à investir exclusivement dans l’hexagone à tous les stades de développement des biotechs. Doté initialement de 139M€, le fonds est doté aujourd’hui de 173M€. Depuis sa création en 2009 à l’occasion du CSIS (Conseil Stratégique des Industries de Santé), il a réalisé 16 investissements dans des biotechs françaises, dont 11 sont issues de la recherche publique, pour un montant de 95M€ qui a permis de lever au total 448M€. Six de ces participations sont aujourd’hui cotées en Bourse (Adocia, DBV Technologies, Genticel, Pixium, Supersonic Imagine et TxCell). Dix partenariats ont pu être signés avec l’industrie pharmaceutique. Les entreprises du portefeuille ont enregistré une croissance de leurs effectifs de 70 % après l’entrée au capital d’InnoBio, ce qui représente au total près de 440 emplois, en grande majorité hautement qualifiés. TB « C3RV34U L’exponeuroludique » L’exposition permanente sur le cerveau est neuroludique. Geneviève Fioraso l’a inaugurée le 16 septembre à la Cité des Sciences et de l’Industrie, en présence de Claudie Haigneré, présidente d’Universcience, et de nombreuses personnalités. L’enjeu est de taille pour faire comprendre au public quel est cet organe fascinant « composé de plus de 100 milliards de neurones connectés entre eux, qui est le siège de nos perceptions, de nos pensées, de nos émotions, de nos actions. Le cerveau est un organe qu’on peut décomposer en molécules et cellules, il touche aussi à ce qui fait le propre de l’homme : sa conscience » a déclaré la secrétaire d’État à la Recherche et à l’Enseignement Supérieur. Elle a rappelé l’existence du programme Human Brain Project qui fédère 80 organismes de recherche dont l’INSERM et le CNRS. Elle a rendu un hommage tout particulier à l’un des pionniers des sciences cognitives, Jean-Pierre Changeux, ainsi qu’à Stanislas Dehaene, chercheur en neuro-imagerie cognitive (CEA-INSERM) qui a été le « cerveau » de cette exposition. Leurs travaux parmi ceux de milliers de chercheurs en neurosciences dans le monde sont « à l’interface de la neurobiologie et de la psychologie cognitive, mais aussi des sciences mathématiques et computationnelles, de la philosophie, de l’imagerie. Seule une approche globale peut permettre d’appréhender le cerveau dans toute sa complexité, du fonctionnement moléculaire à celui de la pensée ». AF É D I T O (suite de la page 1) HUMAN BRAIN PROJECT : LE CERN DU CERVEAU ? à elles, relevant d’un des 18 Partnership Projects, doivent recevoir le même montant des États membres, ce qui n‘est pas gagné d‘avance. Selon ses détracteurs, le HBP a une approche trop étroite. La réaction officielle de la Commission est arrivée le 21 juillet annonçant “un pas positif vers la transparence” et exhortant à la patience. Puis, un médiateur a été nommé le 17 septembre. Refonte globale du projet ou renégociation? Le HBP dépend de la DG Numérique de la C.E. dirigée par Neelie Kroes. Néanmoins, les changements politiques à la tête de la Commission ont retardé le processus de décision: un nouveau DG Recherche, le hollandais Robert Jan Smits, a été nommé il y a tout juste 15 jours ainsi qu’un nouveau responsable de la Recherche, Science et Innovation, le portugais Carlos Moedas. Autre sujet d’inquiétude : La Suisse, leader du programme, verse une quote-part de 80M€ sur 4 ans suivant le FPI (Franhaufer Partnership Agreement). Or, la Suisse a voté en février 2014 à 50,3 % contre la libre circulation des personnes. À la suite de quoi, à la consternation des dirigeants de l’EPFL, la Commission a menacé de couper les bourses Erasmus et les bourses ERC pour les jeunes chercheurs étrangers en Suisse. Plus grave, elle voulait exclure la Suisse des programmes européens en tant que leader. La Suisse a mis dans la balance sa participation au financement des projets Euratome, Galileo et ITER. La Confédération Helvétique va donc pouvoir réintégrer les programmes cadres, du moins jusqu’en 2015. La Commission s’est engagée sur les 30 premiers mois du financement du HBP. L’épée de Damoclès qui pesait sur le programme semble avoir été écartée pour l’instant. ■ THÉRÈSE BOUVERET RÉDACTRICE EN CHEF DE BIOTECH INFO 3.0 (1) FET (Future of Emerging Technology) PORTRAIT SOCIÉTÉ EN BREF Le Xilef, un biomarqueur innovant prédictif du rejet de greffe La société Biovialife Inc.développe des recherches avec le CHU Lariboisière pour obtenir une molécule active brevetable qui représente un espoir de traitement pour de nombreux patients. S pécialiste en Virologie humaine (et son aspect immuno-infectieux) depuis 30 ans à l‘hôpital Saint Louis, diplômé de l’Institut Pasteur de Paris et enseignant-chercheur à l’Université Paris Diderot, le Dr Félix Agbalika a découvert un peptide dans le sang de transplantés de rein ou d’allogreffés de moelle en situation de rejet. Apartir des travaux menés depuis 1992, il en obtint une séquence immunogénique de peptide, appelée « Xilef », dont la synthèse peptidique permit la production d’anticorps polyclonaux et monoclonaux spécifiques. Lesquels ont été inclus en 2011 dans un brevet international (CE, Chine, Brésil, USA), propriété de la société Biovialife Inc, fondée à cette occasion à Toronto au Canada. Le Xilef jouerait un rôle primordial dans le rejet de greffons liquides ainsi que dans le cas de rejet de transplants solides. L’injection de Xilef à des animaux de laboratoire, notamment des souris ou des lapins, entraine une hypertrophie rénale et splénique (voir photos). Le Xilef est libéré dans le sang des patients de façon très précoce (plusieurs semaines avant les tous premiers symptômes histologiques de rejet) et est détecté dans les biopsies de greffons en rejet. Approche in silico « À partir des résultats obtenus sur le sérum de patients, présentés à deux Congrès Internationaux sur la Transplantation, nous avons mis en place un programme qui nous permettra d’identifier la voie de transduction métabolique activée par le Xilef et de « designer » une série de molécules de synthèse mimétiques du Xilef », déclarent le Dr Félix Abgalika et le Pr Philippe Manivet, coordonnateur de la biobanque CRB-LRB du GHU Saint-LouisLariboisière-Fernand Widal et qui travaille dans le service de Biochimie du Pr Jean-Marie Launay, au CHU-Lariboisière. L’apport de l’approche in silico est un atout technologique majeur pour permettre un criblage rapide de librairie de composés chimiques pour en extraire un mimétique du Xilef. « Par la suite, les composés potentiellement actifs sélectionnés seront validés par des tests fonctionnels in vitro et in vivo sur des modèles animaux afin de sélectionner la molécule la plus active », ajoute le Pr Philippe Manivet. Nous avons évalué la durée de ce programme de R&D à 24 mois. Nous sommes à la recherche de partenaires financiers », insistent le Pr Philippe Manivet et le Dr Félix Agbalika qui pensent arriver à une molécule active brevetable dans des délais raisonnables. Une étude multicentrique Les atouts du projet sont nombreux : outre des brevets, et des partenariats avec des équipes de recherche compétentes, un testde diagnostic est en cours de finalisation au travers d’une étude clinique prospective multicentrique en cours de déploiement aux États Unis (Université du Minnesota), en Angleterre (Université de Leeds), en Grèce (Université d’Athènes) et probablement bientôt en France, dans leur groupe hospitalier à Paris. « Cette étape de validation clinique est le pilier de notre projet de R&D, soutenu par la société Biovialife Inc-Canada. Le potentiel de ce biomarqueur innovant mis en évidence dans le sérum et les biopsies de transplants provenant de patients en rejet pourra nous conduire à terme à l’obtention d’un « biomarqueur compagnon de diagnostic », précisent le Dr Agbalika et le Pr Manivet. C’est le pari formidable de ces chercheurs, à la recherche de moyens financiers pour démarrer cette aventure à visée sanitaire, pour le bien-être des patients transplantés et greffés de moelle. ■ THÉRÈSE BOUVERET f i c h e d ‘i d e n t i t é SOCIÉTÉ : Biovialife Inc. LIEU : Toronto ON M5A 3W7 CRÉATION : 2011 OBJET : produire un médicament, biomarqueur compagnon diagnostic ACTIFS DE LA SOCIÉTÉ : 200 000 euros EFFECTIF : 5 personnes CONTACT : +1 866 603 5441 - [email protected] http : //www.biovialife.com NANOBIOTIX (Euronext : NANO), société française pionnière en nanomédecine développant NanoXray, une approche thérapeutique révolutionnaire pour le traitement local du cancer, a annoncé le 22 septembre l’ouverture de ses premiers bureaux américains à Boston, Massachusetts (États-Unis), le centre mondial pour les Sciences de la Vie. EOS imaging (Euronext, EOSI) a annoncé le 17 septembre que sterEOS® 1.6, la nouvelle génération de son logiciel d‘imagerie 3D, a obtenu l‘autorisation règlementaire 510(k) de la FDA aux États-Unis. Le sterEOS® 1.6 intègre une fonction d‘analyse posturale dédiée aux pathologies de la colonne vertébrale et aux interventions chirurgicales associées. Il permet une analyse rapide de l‘équilibre du squelette du patient qui doit être maintenu ou restauré lors de procédures chirurgicales. DEINOVE (Alternext Paris : ALDEI) et SOFIPROTÉOL ont signé le 22 septembre un contrat de collaboration de 3 ans visant à développer un procédé de production d‘additifs naturels pour l‘alimentation animale. Co-financé, le projet de recherche COLOR2B s‘inscrit dans le cadre du programme DEINOCHEM : il intègre la sélection des souches les plus performantes à partir des bactéries du souchier de DEINOVE, les tests de caractérisation des composés produits et la qualification de leurs bénéfices pour la nutrition et la santé animale ainsi que le développement du procédé de production à l‘échelle pilote (à l‘aide de ses micro-usines bactériennes). Sofiprotéol apporte son expertise sur l‘évaluation des effets bénéfiques chez l‘animal, la connaissance du marché et de la réglementation associée, ainsi que sur la commercialisation de la technologie développée. À terme, ils visent la bioproduction de tels additifs et la création d’une ligne d’alimentation animale. Biotech.info 3.0 - Numéro 010 | Page 3 BIOLOGIE MÉDICALE Perturbateurs endocriniens : une plate-forme de tests public/privé à bâtir De nombreux acteurs du secteur, industriels et organismes de recherche, ont participé au colloque PERT organisé le 8 juillet par Adebiotech, le think tank des biotechnologies, à Biocitech (Romainville, 93) en partenariat avec l’Ineris, et le parrainage des Ministères de l’Environnement et de la Recherche. L es perturbateurs endocriniens (PEs) sont de plus en plus sur la sellette. L‘exposition humaine à des Perturbateurs endocriniens (PEs) comme le bisphénol A, les phtalates, les composés perfluorés, les produits cosmétiques (parabènes, benophénones) ou les pesticides est suspectée de perturber la reproduction (infertilité, puberté précoce), le métabolisme (obésité, diabète) et de conduire à des cancers hormonaux. Depuis la remise en cause du DTT en 1962, l‘étude des PEs se poursuit et a fait évoluer la toxicologie. On arrive à connaître l’impact de nombreuses molécules toxiques. Cependant, on ne connait pas encore toutes les interactions des produits entre eux. Robert Barouki, Directeur de recherche INSERM–Université Paris V, a introduit la journée en abordant la notion d’exposome : une estimation des cancers liés à l’environnement chimique d’un individu. L’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) a publié en 2002 la définition de PEs, qui a été reconfirmée par les scientifiques en 2012 : « ce sont des substances chimiques d’origine naturelle ou artificielle étrangères à l’organismes et qui peuvent interférer avec le fonctionnement du système endocrinien et induire ainsi des effets délétères sur cet organisme et sur ses descendants ». Dans la définition de l’OMS chaque mot est pesé. « Alors que la communauté scientifique n’est pas encore d’accord sur la définition des PEs, on met déjà en place des interdictions et des exclusions de produits » indique Michel Urtizberea, responsable de l’homologation des produits phytosanitaires chez BASF qui s’exprimait au nom de l’UIPP. « Dans le milieu de l’industrie, nous raisonnons plus en terme de risques avérés que de dangers. Il faut faire la différence entre les vraies actions de perturbations endocriniennes et des produits qui peuvent entraîner des modifications sans perturbations ». Le sujet suscite encore bien des remous. « Les entreprises de chimie ont besoin de tests d’évaluation » affirme Patrick Levy, de la commission santé environnement de l’Union des Industries Chimiques (UIC). La Perturbation endocrinienne correspond à des mécanismes d’action qui peuvent être mis en évidence, dans la plupart des cas, par les essais réalisés en application des règlements (annexe VII à X de REACH, Biocides, Produits de protection des plantes). L’UIC considère qu’il faut suivre une stratégie européenne et confier à chaque pays membre l’évaluation des risques d’un certain Page 4 | Biotech.info 3.0 - Numéro 010 nombre de substances sur la base d’un cadre méthodologique d’évaluation. Ainsi, en France l’ANSES (Agence Nationale de Santé et de Sécurité Alimentaire) évaluera 5 substances/an et l’ANSM (Agence du Médicament) 3 substances/an. Ségolène Royal a présenté le 29 avril dernier une Stratégie Nationale sur les Perturbateurs Endocriniens (SNPE), bien plus radicale, qui permettra selon la ministre d’être motrice dans la stratégie de la commission européenne. Dès 2014, le gouvernement a confié aux agences d’évaluation (ANSES et ANSM) l’expertise d’au moins 8 substances par an. Le Ministère de l’Écologie, du développement durable et de l’énergie (MEDDE) a lancé une plate-forme public-privée d’évaluation et de validation des méthodes de tests sous la responsabilité de l’INERIS. (La France demande une définition européenne cohérente avec les spécificités toxicologiques et écotoxicologiques des PEs.) Sauf que les industriels manifestent des réticences pour y participer et donc financer les recherches. Prenons l’exemple du Bisphénol A qui est interdit depuis janvier 2013. « L’ANSES est en train de réfléchir sur l’évaluation des produits de substitution. L’idée est de faire valider les tests par les laboratoires de recherche publics et privés. L’INERIS propose d’accélérer la mise à disposition de tests innovants et pertinents pour qu’ils deviennent rapidement l’objet de reconnaissance internationale. C’est ce que font les allemands qui préévaluent au niveau national des tests qui sont ainsi plus facilement reconnus au niveau international. Une fois les tests prévalidés ils peuvent plus rapidement devenir des tests réglementaires établis par l’OCDE. Dans un processus classique de validation les processus sont beaucoup plus longs et lourds, impliquant des industriels et des experts scientifiques » explique Michel Urtizberea, toxicologue impliqué dans les groupes d’experts de l‘industrie invités à travailler autour de la SNPE), au nom de l’UIPP, constatant la majorité des commentaires de l’industrie n’ont pas été repris. Par ailleurs, la SNPE établit 3 catégories : avéré, présumé, suspecté. « Quelles conséquences à attendre pour les produits qui se retrouveront dans ses listes et pour lesquels un amalgame se fait entre les avérés, les présumés, et les suspectés ? » poursuit Michel BOURSE SURVEILLANCE DES SITES HYDROGRAPHIQUES é De nombreux laboratoires ont développé des outils pour caractériser les activités récepteurs nucléaires de molécules chimiques ou détecter la présence de ligands de ces récepteurs dans des échantillons biologiques ou environnementaux. « Ces outils sont soit des lignées cellulaires bioluminescentes qui expriment un récepteur nucléaire et un gène rapporteur correspondant (test d‘activation) soit du récepteur nucléaire recombinant et un ligand de récepteur marqué radioactivement ou par fluorescence (test de liaison) » explique Patrick Balaguer de l‘IRCMINSERM de Montpellier, partenaire de l’INERIS, dans le cadre d’une convention avec l’ONERA, pour l’étude prospective de 20 sites de surveillance sur l’ensemble des sites hydrographiques métropolitains : en faire le profilage toxicologique (BIO-TEQ), les hiérarchiser et identifier ceux qui sont fortement contaminés afin d’élaborer de nouvelles stratégies de surveillance. « Il est nécessaire d’harmoniser et de standardiser les méthodes, d’évaluer la pertinence du TEQ, d’avoir des exemples en ce qui concerne les oestrogèniques (ER) et les dioxine like (AhR), d’intégrer des modèles in vivo et de déterminer des seuils in vitro » dit-il. Urtizberea exposant la position des industriels, inquiets de prises de décisions trop rapides. En janvier 2015, la réglementation risque d’interdire, pour les conditionnements alimentaires, les substituts des phtalates dont l’innocuité n’a pas encore été prouvée. « Du fait de leur proximité de structure ou de leur potentiel oestrogénique, certains de ces composés pourraient avoir des effets semblables. Nos résultats semblent indiquer que le BPS et le BFP, induisent comme le BPA une diminution de la sécrétion de testostérone par le testicule fœtal de souris (une production requise pour masculiniser le fœtus) et semblent provoquer des effets similaires chez l’humain » expose Soria Eladak de l’Inserm 967/CEA/Université Paris Diderot. « Il faut dix ans aux industriels pour mettre au point une molécule et la mise en place d’une chaîne de production coûte très cher » plaide M. Urtizberea. Concernés par les risques causés par les PEs aux personnes sensibles (femmes enceintes, nouveaux nés), les industriels « n’ont pas exclu officiellement leur participation à la plate-forme de l’INERIS » souligne-t-il. Laquelle comporte actuellement une dizaine de tests déjà commercialisés, d’autres en cours de validation et une grande partie en cours de recherche. « Aujourd‘hui, l‘enjeu n‘est pas de faire peur mais d‘inciter à ce qu‘on ait une évaluation beaucoup plus large des produits et des expositions environnementales » affirme Grégory Lemkine qui participe aux projets de normalisation AFNOR sur les tests androgéniques. Le colloque s’est terminé par un débat animé et la rédaction d’une série de mesures. ■ THÉRÈSE BOUVERET (1) http://adebiotech.org/pert/images/PERT-livret.pdf PROQR THERAPEUTICS a réussi le 18 septembre son entrée en bourse sur le NASDAQ Global Market de New York (PRQR) et lève 88.4 M$ (68.7 M€). Basée à Leiden (Pays-Bas), cette société de biotechnologie spécialisée dans le traitement des maladies génétiques sévères avec un focus initial sur la mucoviscidose.Sofinnova Partners était le seul investisseur institutionnel au capital de cette société spécialisée dans le traitement de la mucoviscidose lors son premier tour d’amorçage en 2013, et était l’investisseur leader de la série A clôturée en avril 2014 et ayant réuni 42M€ auprès de prestigieux investisseurs américains. L’introduction en bourse a porté sur 7,5 millions de titres dont le prix a été fixé à $13. La plateforme technologique propriétaire unique que développe ProQR est destinée à traiter la déficience d’une protéine lorsqu’elle est causée par un certain type de mutation génétique. Le fondateur et PDG de ProQR Therapeutics, Daniel De Boer, a réuni autour de lui une équipe de management très expérimentée et s’est entouré de co-fondateurs prestigieux parmi lesquels Dinko Valerio, scientifique et entrepreneur de renom qui a précédemment créée la biotech Crucell, rachetée par Johnson & Johnson, et Henri Termeer, ancien Chairman et CEO de la société Genzyme, depuis vendue à Sanofi. ILS BOUGENT RICHTER INNATE PHARMA (IPH) : Pierre Dodion est nommé auposte de Directeur Médical (CMO) et comme membre du comité exécutif. THERACLION (ALTHE) : David Caumartin succède à Stefano Vagliani, au poste de Directeur Général. Il a développé son expérience pendant 14 ans au sein de GE Healthcare en Europe/ Moyen-Orient/Afrique et aux États-Unis, dans les fonctions vente, marketing et le développement de nouveaux produits, scanners et radiologie conventionnelle. Il a notamment dirigé l‘activité mammographie au niveau mondial de 2007 à 2011. Anja Kleber est nommée VicePrésidente Marketing/Market Access. Biotech.info 3.0 - Numéro 010 | Page 5 EN BREF BIO-MODELING SYSTEMS (BMSYSTEMS) a publié avec l’Institut de psychiatrie Max Planck à Munich la première série de résultats scientifiques de DECIUS, le programme de recherche européen sur les mécanismes de l’anxiété chronique lancé sous la direction du Dr. François Iris, le directeur scientifique de BMSystems. Dès à présent, les premiers résultats obtenus à partir de l’intégration de données de l’analyse protéomique quantitative différentielle, démontrent que, dans le cortex, l’anxiété chronique se caractérise par la stabilisation et l’augmentation des épines dendridiques associées à une stimulation accrue à haute fréquence des synapses excitatrices glutamatergiques, un contrôle de la modulation de la force synaptique et une inhibition relativement affaiblie du contrôle (de la transmission) GABAergique conjugué à une activité synaptique spontanée accrue parmi les membres du réseau non glutamatergique.Ceci est associé à une phosphorylation oxydative en augmentation, provoquée par l’oxydation des acides gras et la production d’ATP dans la mitochondrie synaptique. Les effets mitochondriaux de cet accroissement oxydatif et du stress inonique sont contrôlés de manière synergique par l’intermédiaire d’au moins sept mécanismes différents, alors que le maintien de l’intégrité de la structure mitochondriale et l’homéostasie de la protéine sont significativement renforcées. Cette analyse décrit surtout un contexte qui se traduit par le maintien du LTP excitatoire (Long Term Potentiation), le faible niveau de nouvelle génération spinale, un signal affaibli sur la distinction des bruits, des déficits de l’expérienced’apprentissage, des dérèglements significatifs de la neurotransmission et des adaptations aussi bien métaboliques que structurelles à des synapses mitochondriales persistantes CA2+ causant un stress oxydatif. Ce programme est issu des travaux de la plateforme CADI™ Discovery, plateforme de « MechanismsBased Medicine » créée par BMSystems. Page 6 | Biotech.info 3.0 - Numéro 010 TECHNOLOGIE Le microbiote intestinal : de nouvelles pistes thérapeutiques L ‘intestin d‘un humain adulte abrite plus d‘un kilo de bactéries. C‘est donc ce que l‘on pourrait appeler un organe, pouvant peser jusqu‘à 5kg, un organisme « étranger » qui se nourrit de ce que nous avalons... Mais loin d‘être une sorte d‘« Alien » hostile, cette flore intestinale composée de milliards de micro-organismes anaérobies pour la plupart, appelée microbiote, se comporte comme un allié pour son hôte. En effet, sans lui nous serions incapables d‘assimiler certains aliments qu‘il digère d‘abord pour son compte, avant de fabriquer des éléments qui nous sont indispensables : plus qu‘un mutualisme, on peut vraiment parler d‘un symbiotisme. Le microbiote se montre même capable de réguler l‘expression de certains de nos gènes, et les chercheurs soupçonnent les déséquilibres dans la diversité des espèces présentes d‘être impliqués dans de nombreuses maladies métaboliques voire neurologiques. Si on n‘en comprend pas encore tous les mécanismes, les transferts de microbiote chez l‘animal et chez l‘homme ont ouvert des pistes thérapeutiques très prometteuses, notamment dans certaines inflammations intestinales graves, le diabète, l‘obésité, et les maladies cardiovasculaires. La transplantation de microbiote fécal (transfert de flore) consiste à introduire les selles d’un donneur sain dans le tube digestif d’un patient receveur, afin de rééquilibrer la flore intestinale altérée de l’hôte (dysbiose). Cette approche thérapeutique a fait l’objet de plusieurs études montrant des résultats encourageants. Les plus dubitatifs ont été ébranlés par la publication d’une équipe néerlandaise, au début de 2013. Elle démontrait une telle supériorité du transfert de flore dans le traitement de l’infection à Clostridium difficile, par rapport à l’antibiothérapie, qu’il a été décidé d’interrompre l’essai lors des tests cliniques, événement rarissime. bactéries digèrent en effet des aliments que les enzymes humaines sont incapables de dégrader. « À partir des fibres solubles, les bactéries produisent des petits lipides, des acides gras à courtes chaînes, qui sont capables d’exercer des effets anti-obésité et anti-diabète car ils stimulent la production de glucose par l’intestin. » explique Gilles Mithieux, directeur de recherche CNRS sur les mécanismes moléculaires du diabète et de l‘unité « Nutrition et cerveau » (Inserm / Université Claude Bernard Lyon 1). Ce glucose libéré dans le sang entraîne une diminution de la sensation de faim. Les changements d‘alimentation peuvent avoir un effet très rapide sur la composition du microbiote : l‘absence de nourriture, les protéines et les fibres solubles peuvent modifier la biodiversité des bactéries présentes, capables ensuite d‘induire une dépense d‘énergie plus importante, un stockage des graisses diminué et une sensation de satiété, autant d‘effets bénéfiques en cas d‘obésité ou de diabète. Si l‘on transfère la flore intestinale d‘un animal non obèse sur un animal obèse, il maigrit. Mais l‘effet s‘estompe si sa nourriture est trop riche. L‘inverse fonctionne également, on peut transformer un animal non obèse en obèse. On étudie actuellement les effets de ces techniques de transfert sur certaines formes de diabète, ou sur des formes graves d‘inflammations intestinales avec des cas d‘amélioration rapportés. Les bio-informaticiens tentent de modéliser cet écosystème composé de grands groupes bactériens. Les bactéries fonctionnent comme un écosystème, avec des phénomènes d‘associations. Lors d‘une prise d‘antibiotique par exemple, certaines bactéries se révèlent résistantes mais l‘antibiotique tue les autres : le traitement laisse ainsi la place nette aux plus résistantes. Sans intervention extérieure, l‘écosystème s’autorégule, les bactéries se contrôlant mutuellement en synthétisant des peptides antimicrobiens. Notre flore intestinale est composée d‘environ 100 000 milliards de bactéries de plusieurs milliers d’espèces différentes, dont 70% sont méconnues et non cultivables. On arrive à étudier environ un tiers de cette flore intestinale à partir des selles. Grâce aux progrès des techniques de séquençage, par le décompte des gènes, on réussit à étudier ces groupes bactériens et à découvrir de nouvelles espèces. La composition de la flore s’adapte en réponse aux changements de nourriture. Pour savoir si la biodiversité de cette flore microbienne a des effets bénéfiques sur le métabolisme de l‘hôte, on utilise deux approches : le « prébiotique » consiste à prendre des composés alimentaires (comme des fibres solubles) qui vont modifier le microbiote et le « probiotique » où l‘on modifie le microbiote directement par transfert pour obtenir des résultats. Le microbiote est indispensable à l’assimilation des fibres et sucres complexes. Certaines ■ LYDIA BEN YTZHAK ÉCHOS DES PÔLES Isabelle This Saint-Jean, nommée présidente de Genopole Lors de l’assemblée générale de Genopole le 26 septembre, Isabelle This Saint-Jean, vice-présidente du Conseil régional d’Ilede-France en charge de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, a été élue présidente du biocluster. Elle succède à Thierry Mandon, qui assumait cette fonction depuis la création de Genopole en 1998 jusqu’à sa nomination en tant que secrétaire d’État auprès du Premier ministre, chargé de la Réforme de l’État © picture tank/region idf et de la Simplification. Pierre Tambourin, directeur général du Genopole, a rendu hommage « à sa présidence exemplaire pendant 16 ans ». Depuis sa création, Genopole bénéficie du soutien constant de la région qui s’est traduit par un financement de 123 millions d’euros de 2000 à 2013 et le renouvellement de sa confiance pour le plan Genopole 2025 cette année. Silver Valley fête sa première année Silver Valley a pris de l’ampleur et compte aujourd’hui 170 structures franciliennes qui représentent l’ensemble de la filière de la Silver économie. Le 25 septembre 2014, Jérôme Arnaud, président de Silver Valley, a dévoilé le bilan de cette première année d’actions en présence de Laurence Rossignol, Secrétaire d‘État chargée de la Famille, des Personnes âgées et de l‘Autonomie. Avec un taux de réadhésion de 95 %, Silver Valley dresse un bilan positif ; il représente aujourd’hui plus de 2 100 emplois, et près de 3 000 postes supplémentaires devraient être créés d’ici 2017. Le chiffre d’affaire devrait tripler pour atteindre 700 millions d’euros. Silver Valley vise à accélérer le développement et la commercialisation de solutions répondant aux usages des seniors pour favoriser le mieux vieillir et générer croissance et emploi en Ile-de-France. L’une des quatre missions est d’accompagner les acteurs de la Silver Economie dans leur stratégie d’innovation. La Bourse Charles Foix, l’appel à projets emblématique de la filière, a permis de détecter 35 pépites, de les financer à hauteur de 350 000 euros et de les accompagner via la création du « Club des Entrepreneurs ». Autre challenge : l’ouverture d’une plateforme immobilière dédiée à la Silver Economie à l’automne 2014, par la Communauté d’Agglomération Seine-Amont, qui soutient Silver Valley. TB Accinov obtient le statut d‘établissement pharmaceutique L‘Agence Nationale de Sécurité duMédicament et des produits de santé (ANSM) a délivré à sa plateforme d‘innovation, Accinov, une autorisation d‘ouverture d‘établissement pharmaceutique. Cette autorisation permettra à Accinov d‘accompagner les sociétés qu‘elle héberge pour la fabrication de médicaments biologiques à destination d‘essais cliniques sous la responsabilité pharmaceutique d‘Accinov. TB EN BREF Le Grand Prix 2014 de la Fondation de la Maison de Chimie a été décerné au Professeur Jean-Pierre Sauvage, pour notamment sa contribution exceptionnelle au développement d’une catégorie très originale d’espèces moléculaires, les caténanes (des anneaux entrelacés) pouvant conduire à la production de moteurs moléculaires. Bernard Bigot, son président a ainsi récompensé l’un des plus éminents chimistes français, membre du Laboratoire de Chimie Supramoléculaire et professeur Emérite à l’Université de Strasbourg où il poursuit ses travaux au sein de l’Institut de Science et d’Ingénierie Supramoléculaires (ISIS). Depuis les années 1980, Jean-Pierre Sauvage a établi un nouveau domaine de recherche touchant les questions de topologie chimique et de machinerie moléculaire. Ses travaux pionniers ont conduit à l’élaboration, l’étude et l’utilisation d’interrupteurs moléculaires et à des systèmes moléculaires dynamiques (machines et moteurs) dont les mouvements sont contrôlés par stimuli extérieurs (chimiques ou lumineux). Ce domaine, aujourd’hui très actif, offre des extensions importantes vers les dispositifs moléculaires électro- ou photo-mécaniques. Il s’agit là de développements importants dans le domaine de la nanotechnologie moléculaire fonctionnelle. Jean-Pierre Sauvage a également contribué de façon importante à d’autres avancées : première électroréduction catalytique de CO2 dans l’eau, transferts d’énergie ou d’électrons dans des complexes de métaux de transition (Ru, Os, Rh and Ir), élaboration d’un complexe polymétallique conduisant sous l’action de la lumière à un état à charges. Biotech.info 3.0 - Numéro 010 | Page 7 LE LI E N D E LA S E M A I N E www.fetedelascience.fr La 23ème édition de la Fête de la science a lieu cette année du 26 septembre au 19 octobre 2014. Trois semaines pour que les visiteurs rencontrent les explorateurs d’aujourd’hui : les chercheurs. La fête de la Science ce sont plus de 3000 évènements gratuits dans toute la et des collectivités territoriales. Toutes les sciences sont au progamme. La fête a débuté avec la nuit des chercheurs le 26 septembre www.nuitdeschercheurs-france.eu, une manifestation initiée par la commission européenne, qui s’est déroulée en France dans une dizaine de lieux. La nouveauté 2014 est le « speed dating-métiers » dans les jardins France, des porte-ouvertes de laboratoires, des conférences, spectacles, expériences. L’événement mobilise un grand nombre de chercheurs, enseignants, techniciens, ingénieurs mais également des entreprises du ministère de la Recherche le 9 octobre. Plusieurs prix seront remis : prix « du livre généraliste », prix « de la science expliquée aux jeunes » ou encore prix « les scientifiques communiquent ». Tout est mis en place. R E N D E Z - V O U S 2 oct.Colloque sur l’innovation Genopole AMGEN au Génocentre d’Evry colloqueinnovation.genopole.frs 8, 9 et 10 oct. JIB 2014 La biologie médicale française et européenne au CNIT Paris la Défense É T U D E solutions au service des praticiens et des patients. Un colloque organisé par Ophta/ biotech et Eurobiomed au MUCEM de Marseille. 30 - 31 oct. Biomarine Programme : http://www.jib-sdbio.fr/ 5th BioMarine International Business Convention site/FR/Programme,I3914.htm Cascais, Portugal 27 - 28 oct. Enzymes Innovation Industriels Colloque organisé par l’association ADEBIOTECH au Parc technologique Biocitech 93230 Romainville http://adebiotech.org/enzinov/ 28 oct. 4ème édition OphtaBiotech Malvoyance les nouvelles www.biomarine.org 3 nov. Euro’Dev, les Carrefours de l’innovation à Talence (Gironde) Domaine du Haut Carré. 4, 5 et 6 nov. Colloque pesticides 2014 Pesticides : des impacts aux changements de pratiques à Angers au Centre des Congrès colloque.inra.fr/programme_pesticide 3.0 Une publication d’Expression Biotech SAS Rédaction : Parc technologique de Biocitech - 102, av Gaston Roussel 93230 ROMAINVILLE [email protected] - http://www.biotechinfo.fr Directrice de la publication : Thérèse Bouveret - [email protected] Service abonnements et commercial : [email protected] Société immatriculée au RCS Bobigny 800 791006 Premier rapport de l’OMS sur la résistance aux antibiotiques Le rapport, intitulé Antimicrobial resistance: global report on surveillance (Résistance aux antimicrobiens: rapport mondial sur la surveillance) établi d’après les données de 114 pays, choisit de mettre l’accent sur la résistance aux antibiotiques de sept bactéries différentes, responsables des infections hématologiques (septicémie), des diarrhées, des pneumonies, des infections des voies urinaires et de la gonorrhée. Les résultats sont très préoccupants, témoignant de la résistance aux antibiotiques « de dernier recours », dans toutes les régions du monde : dans certains pays, du fait de la résistance, les carbapénèmes, sont inefficaces chez plus de la moitié des patients traités contre les infections potentiellement mortelles (pneumonie, infections hématologiques) causées par une bactérie intestinale courante, Klebsiella pneumoniae. Largement répandue aussi, la résistance aux fluoroquinolones, l’un des médicaments antibactériens les plus largement utilisés pour le traitement des infections des voies urinaires dues à E. coli. Dans les années 1980, lorsque ces médicaments ont été introduits pour la première fois, la résistance était quasiment nulle. Aujourd’hui, dans certains pays, le traitement est désormais inefficace pour plus de la moitié des patients. Ainsi, l’échec des céphalosporines de troisième génération, le traitement de dernier recours contre la gonorrhée, a été confirmé en Afrique du Sud, en Australie, en Autriche, au Canada, en France, au Japon, en Norvège, au Royaume-Uni, en Slovénie et en Suède. Plus d’un million de personnes sont infectées par le gonocoque dans le monde chaque jour. Promotion de 20 % pour des abonnements souscrits avant le 15 octobre 2014 3.0 BULLETIN D’ABONNEMENT PROFESSIONNEL Je souhaite m’abonner à Biotech.info 3.0 pour 1 an : accès au pdf bimensuel + site web + archives Société�������������������������������������������������������������������������������� ❏ Jdee«joins le paiement correspondant par chèque à l’ordre Expression Biotechs » (merci de m’envoyer une facture acquittée) Prénom���������������������������������������������������������������������������������������������������� ❏ Je préfère régler par virement bancaire à EXPRESSION BIOTECH : CREDITCOOP (Paris Pommier). Code banque : 42559 - Code guichet : 00072 - Numéro : 41000013459 Clé Rib : 50 - IBAN : FR76 4255 9000 7241 0000 1345 950 - BIC : CCOPFRPPXXX ❏ Je préfère régler à réception de facture Tarifs abonnements : http://www.biotechinfo.fr/abonnement.pdf - 730 € TTC : abonnement de base, dégressif selon le nombre de licences - 490 € TTC : universités, bibliothèques académiques, centre de documentation, etc. - 290 € TTC : start-up de - 5 ans, start-up en incubateurs ou en pépinières Nom������������������������������������������������������������������������������������ Fonction�������������������������������������������������������������������������������������������������� Service����������������������������������������������������������������������������������������������������� Adresse���������������������������������������������������������������������������������������������������� ������������������������������������������������������������������������������������������������������������������ CODE POSTAL Ville������������������������������������������������������������������������������� E-Mail������������������������������������������������������������������������������������������������������� Tél. () Fax () Les informations demandées ici sont indispensables au traitement de votre abonnement. Conformément à la loi « Informatique et Libertés » du 6/01/78, vous pouvez accéder aux informations vous concernant, les rectifier et vous opposer à leur transmission éventuelle en écrivant au Service Diffusion. L’imputation des frais d’abonnement au budget de formation permanente de votre entreprise est possible sous réserve des conditions édictées par la circulaire 471 du 17/08/1989 dont, sur demande, une copie peut être mise à votre disposition. 2CBT à renvoyer à : Expression Biotech SAS - 102, av Gaston Roussel 93230 ROMAINVILLE
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