étude préliminaire - Conseil des ministres de l`Éducation (Canada)
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étude préliminaire - Conseil des ministres de l`Éducation (Canada)
Task Force for International Cooperation on Holocaust Education, Remembrance, and Research Projets de liaison – Étude préliminaire C A N A D A Avril 2008 Table des matières 1. Pays et personnes-ressources 3 Systèmes d’éducation au Canada Remarques préliminaires 3 4 2. Aide gouvernementale et engagement 2.1 2.2 2.3 2.4 2.5 2.6 2.7 Déclaration écrite ou politique Collaboration aux projets de liaison Ministères fédéraux – projets de liaison Financement des projets de liaison Gouvernement – secteur des ONG Gouvernement – secteur des ONG Partenaires 3. Questions d’ordre historique – L’Holocauste dans votre pays 3.1 3.2 3.3 Questions d’ordre historique à l’étude Perception Commission historique 4. Intégration de l’Holocauste au programme d’études 4.1 4.2 4.3 4.4 4.5 4.6 4.7 4.8 4.9 4.10 4.11 4.12 4.13 4.14 4.15 4.16 4.17 4.18 Directives officielles du gouvernement Pourcentage des établissements qui enseignent l’Holocauste Définition de l’Holocauste Intégration de l’Holocauste au programme d’études Âge auquel l’Holocauste est enseigné Heures d’enseignement Domaines d’études Formation des enseignants Jour commémoratif de l’Holocauste Monument ou musée national sur l’Holocauste Visites par les élèves de sites authentiques Principaux manuels scolaires utilisés Stratégies de différenciation Intégration de l’histoire nationale à l’enseignement de l’Holocauste Principaux obstacles Développement du programme d’études Engagement du gouvernement à modifier le programme d‘études Programme national de perfectionnement des enseignants 5. Projets en cours 5.1 5.2 5.3 5.4 Participation des ONG Participation du gouvernement Activités et événements à venir Soutien du gouvernement envers les événements à l'appui de l’ITF 1 6 6 15 15 15 15 16 25 26 26 27 27 29 29 30 32 33 35 38 38 40 42 43 46 47 49 50 51 52 52 53 52 52 59 59 61 Annexe Annexe A Annexe B Annexe C - L’éducation au Canada Carte du Canada Déclarations et politiques sur la sensibilisation, la commémoration et la recherche concernant l’Holocauste 2 62 63 70 71 TASK FORCE FOR INTERNATIONAL COOPERATION ON HOLOCAUST EDUCATION, REMEMBRANCE, AND RESEARCH PROJETS DE LIASON – ÉTUDE PRÉLIMINAIRE 1. PAYS ET PERSONNES-RESSOURCES 1.1 Nom du pays CANADA 1.3 Personne-ressource pour le domaine de l’éducation Conseil des ministres de l’Éducation (Canada) Sheila Molloy Coordonnatrice, Programmes internationaux 95, rue St. Clair Ouest, bureau 1106 Toronto (Ontario) M4V 1N6 Canada Tél. : +1-416-962-8100 poste 247 Téléc. : +1-416-962-2800 Courriel : [email protected] 1.2 Personne-ressource pour le gouvernement canadien Ministère du Patrimoine canadien Christine Nassrallah Directrice générale adjointe Multiculturalisme et droits de la personne 25, rue Eddy, 11e étage Gatineau (Québec) K1A 0M5 Canada Tél. : +1-819-994-2994 Téléc. : +1-819-953-8720 Courriel : [email protected] Systèmes d’éducation au Canada Au Canada, il n’y a ni ministère fédéral de l’Éducation, ni système national intégré d’éducation. Dans le système fédéral de partage des pouvoirs, la Loi constitutionnelle de 1867 du Canada stipule que, dans « chaque province, la législature pourra exclusivement décréter des lois relatives à l’éducation ». Des responsabilités similaires ont été déléguées aux territoires par le gouvernement fédéral. Dans les 13 instances – 10 provinces et 3 territoires les ministères de l’Éducation sont responsables de l’organisation, de la prestation et de l’évaluation de l’éducation primaire, secondaire et postsecondaire à l’intérieur de leurs frontières. La responsabilité de l’éducation primaire-secondaire et celle de l’enseignement postsecondaire et de la formation professionnelle sont dans certains cas confiées à deux ministères distincts. Les établissements d’enseignement postsecondaire jouissent d’une autonomie variable les mettant plus ou moins à l’abri d’une intervention directe du gouvernement provincial. Bien qu’il y ait de très nombreuses similitudes entre les systèmes d’éducation des provinces et territoires du Canada, il existe également des différences importantes qui témoignent de la géographie, de l’histoire, de la langue, de la culture et des besoins particuliers de la population qui bénéficie des services. Le caractère vaste, diversifié et largement accessible du système d’éducation du Canada atteste de l’importance accordée à l’éducation par la société. On trouvera d’autres renseignements sur les systèmes d’éducation au Canada à 3 l’Annexe A. L’Annexe B comprend une carte du Canada, qui met en évidence les provinces et les territoires, ainsi que certaines de leurs principales villes. 4 Remarques préliminaires Le Task Force for International Cooperation on Holocaust Education, Remembrance, and Research (ITF) offre au Canada un cadre dynamique d’examen de l’histoire et des comportements humains, en vue de promouvoir auprès de la population une perception plus humaine et une meilleure information. En se joignant à un groupe d'experts de toute provenance, le Canada tirera profit des leçons de commémoration, de sensibilisation et d’humanité offertes par l’ITF au sujet de l’Holocauste. L’adhésion à l’ITF servira aux Canadiens de levier puissant pour mieux comprendre l’Holocauste et empêcher la répétition de ce triste chapitre de l’histoire. Le Canada en tant que pays n'a pas été directement touché par l'Holocauste. Néanmoins, il garde en mémoire le tragique voyage du Saint-Louis, un paquebot qui transportait 907 réfugiés juifs fuyant l’Europe à l’aube de la Deuxième Guerre mondiale, et dont l’entrée au Canada a été refusée. Même si le Canada n’a pas de sites authentiques qui en aient été le théâtre, l’expérience de l’Holocauste a profondément touché la population juive canadienne de l’époque, et davantage encore marqué le pays au cours des années suivantes, au moment où y affluaient, des dizaines de milliers de survivants de l’Holocauste et leurs familles, apportant avec eux des témoignages et des expériences personnelles éprouvantes. Au Canada, l’Holocauste est considéré dans une vaste perspective qui englobe les droits de la personne et de la lutte contre le racisme et la discrimination, et qui comprend l’éducation, la commémoration et la recherche sur les atrocités commises durant cette période. La participation du Canada à l’ITF est un symbole de son engagement à lutter contre toute forme d’acte de violence haineuse fondée sur la race, la religion ou l’origine ethnique. Le Canada s’est doté d’un cadre juridique efficace dans ce domaine, et appuie depuis longtemps les initiatives de sensibilisation du public sur une large gamme de questions qui visent à lutter contre le racisme, la discrimination et les crimes haineux. Les renseignements qui ont permis de constituer cette étude de base ont été fournis par des institutions qui relèvent du gouvernement fédéral et des ministères de l’Éducation provinciaux et territoriaux, de même que par des organisations de la société civile. L'objectif était de réaliser une étude qui brosse un tableau général des activités de sensibilisation, de commémoration et de recherche concernant l’Holocauste au Canada. Le ministère du Patrimoine canadien a répondu au questionnaire en y intégrant des renseignements obtenus des ministères et organismes fédéraux, ainsi que des organisations non gouvernementales vouées à la sensibilisation, la commémoration et la recherche au sujet de l’Holocauste. Le Conseil des ministres de l’Éducation du Canada a distribué le questionnaire de l’ITF aux ministères responsables de l'éducation dans les 13 provinces et territoires du Canada. Ce document a été rempli et retourné respectivement par les ministères de l'Éducation de la Colombie-Britannique, de l’Alberta, de la Saskatchewan, du Manitoba, de l’Ontario, du Québec, du Yukon, 5 du Nunavut, de Terre-Neuve-et-Labrador et du Nouveau-Brunswick (ce dernier ayant rendu deux formulaires, l’un rempli par le secteur anglophone et l'autre par le secteur francophone du ministère de l’Éducation). En 2005, un questionnaire similaire avait été soumis à ces ministères au nom de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe, et certains renseignements pertinents recueillis à cette occasion ont été intégrés au nouveau rapport. Les réponses portent sur les niveaux d’éducation primaire et secondaire uniquement, et ne prennent pas en compte l’enseignement postsecondaire. 6 2. AIDE GOUVERNEMENTALE ET ENGAGEMENT 2.1 Le gouvernement du Canada a-t-il produit un énoncé écrit ou adopté une politique relative aux activités de sensibilisation, de commémoration et de recherche portant sur l’Holocauste, qui soit d’utilité pour des partenaires? (Préambules à des commissions sur l'Holocauste, discours de ministres ou d’autres responsables en poste, politiques sur l’éducation, etc.) Vous pouvez joindre des pièces au besoin. Je crois profondément que notre participation au Groupe d’action est un pas important qui permettra aux Canadiens de mieux comprendre l’Holocauste et contribuera aux efforts mondiaux pour s’assurer que de telles horreurs ne se reproduiront plus jamais. Le très honorable Stephen Harper, Premier ministre du Canada (11 avril 2007) Divers ordres de gouvernement au Canada* ont démontré leur volonté de promouvoir les droits de la personne, de combattre le racisme et la discrimination en général, ainsi que la sensibilisation, la commémoration et la recherche relativement à l’Holocauste. Les gouvernements provinciaux et territoriaux n’ont pas d’énoncé écrits ni de politiques ayant directement trait à la sensibilisation, la commémoration et la recherche concernant l’Holocauste. Néanmoins, les ministères de l'Éducation ont mis en place des mesures qui favorisent un apprentissage de qualité pour tous les étudiants. Les secteurs anglophone et francophone du ministère de l’Éducation du Nouveau-Brunswick, par exemple, ont élaboré une politique clé sur l’environnement éducatif dans la province, particulièrement pertinente à l’égard de l'Holocauste. En effet, la Politique 703 du Nouveau-Brunswick stipule entre autres que : Les comportements suivants ne seront pas tolérés au sein du système d’éducation publique du Nouveau-Brunswick. Dans de telles situations, il faudra intervenir sans exception conformément au plan de l’école visant à assurer un milieu propice à l’apprentissage : • • • * le harcèlement, l’intimidation et la violence; la discrimination fondée sur le sexe, la race, la couleur de la peau, l'origine ethnique, la nationalité, la religion, la culture, le groupe linguistique, l’orientation sexuelle, l’incapacité, l’âge ou le niveau scolaire; la distribution de propagande haineuse, incluant les écrits haineux. Niveaux fédéral, provincial et territorial. 7 On trouvera dans les sections suivantes d'autres exemples de déclarations et de politiques qui étayent l'engagement du Canada en matière de sensibilisation, de commémoration et de recherche sur l'Holocauste. A. Création du Jour commémoratif de l’Holocauste En 2003, le Parlement canadien a promulgué la Loi sur le Jour commémoratif de l’Holocauste, qui instaure Yom ha-Choah ou le Jour de l’Holocauste, tel qu’il est fixé chaque année selon le calendrier lunaire juif, officiellement « Jour commémoratif de l’Holocauste – Yom ha-Choah » au Canada. Lors de la plus récente cérémonie du Jour commémoratif de l’Holocauste sur la Colline du Parlement (le 15 avril 2007), le très honorable Stephen Harper, Premier ministre du Canada, a prononcé un discours et rendu hommage aux victimes de l’Holocauste. Le Premier ministre a aussi souligné que les politiciens avaient un rôle important à jouer pour continuer d'assurer la protection des droits de la personne et de lutter contre l'antisémitisme, de sorte que les leçons de l'Holocauste demeurent vives et qu’ainsi cette tragédie ne soit pas répétée. (Voir l’Annexe C - 2.1(A).) Chaque province a édicté une loi sur le Jour commémoratif de l'Holocauste. L’Alberta a fourni un extrait du Holocaust Memorial Day and Genocide Remembrance Day Act (RSA 200, Chapitre H-10, accessible à l’adresse www.canlii.org/ab/laws/sta/h-10/20080115/whole.html) : ATTENDU que ce jour fournit aux Albertains l’occasion : i. de se recueillir, de réfléchir aux leçons durables de l’Holocauste et de sensibiliser leurs enfants, leurs collègues et leurs concitoyens aux effets désastreux de la haine; ii. de penser à d’autres épisodes de violence systématique, de génocide, de persécution, de racisme et de haine passés ou actuels; iii. de réaffirmer leur engagement à faire respecter les droits de la personne et à mettre en valeur la diversité et le multiculturalisme qui font la richesse de la société albertaine. ATTENDU que Yom ha-Choah sera dans toutes les mémoires, et ne sera jamais oublié; Sa Majesté, sur l’avis et avec le consentement de l’Assemblée législative de l’Alberta, édicte la loi suivante : Jour commémoratif de l’Holocauste – Yom ha-Choah 1 Yom ha-Choah ou le Jour de l’Holocauste, tel qu’il est fixé chaque année selon le calendrier lunaire juif, est désigné comme « Jour commémoratif de l’Holocauste — Yom ha-Choah ». [traduction] 8 B. Déclaration du Canada au Forum international de Stockholm sur l'Holocauste Le Canada a envoyé une délégation dirigée par l'honorable Herb Gray, vice-premier ministre, au Forum international de Stockholm sur l'Holocauste de janvier 2000. En plus de représentants et de fonctionnaires du gouvernement fédéral, la délégation comprenait des délégués de la société civile, y compris des universitaires, des survivants et des représentants non gouvernementaux. Lors de la conférence, la délégation a fait une déclaration dans laquelle elle a affirmé son adhésion sans réserve à la déclaration du Forum international de Stockholm sur l'Holocauste. (Voir l’Annexe C - 2.1 (B)). C. Journée internationale de commémoration l’Holocauste des Nations Unies des victimes de Le Canada a coparrainé la Résolution sur la mémoire de l’Holocauste adoptée le 1er novembre 2005 par l’Assemblée générale de l’Organisation des Nations Unies (ONU). Dans le cadre de cette Résolution, l’Assemblée générale a décidé que les Nations Unies proclameraient le 27 janvier – anniversaire de la libération du camp de concentration d’Auschwitz – Journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de l'Holocauste, et a prié les États membres d’élaborer des programmes éducatifs qui graveront dans l’esprit des générations futures les enseignements de cette tragédie afin de prévenir les actes de génocide. En plus du Jour commémoratif de l’Holocauste, le gouvernement du Canada a souligné la Journée internationale de commémoration des Nations Unies. (Voir l’Annexe C – 2.1 (C)). D. Le Canada appuie la condamnation du déni de l’Holocauste Le Canada a coparrainé la Résolution sur le déni de l’Holocauste (A/RES/61/255) lors de la 61e session de l’Assemblée générale des Nations Unies (ONU). Adoptée par consensus le 27 janvier 2007, la Résolution condamne sans réserve tout déni de l'Holocauste. Le gouvernement du Canada a aussi directement condamné le déni de l’Holocauste au niveau international. En effet, le ministre des Affaires étrangères a fait une déclaration en octobre 2007 qui condamnait le déni de l’Holocauste par le président iranien (Voir l’Annexe C – 2.1 (D).) E. Le gouvernement du Canada honore Raoul Wallenberg Né le 4 août 1912, Raoul Wallenberg faisait partie d’une famille réputée de Suède. Nommé premier secrétaire de l’ambassade de Suède à Budapest en 1944, il se vit confier la mission d’entreprendre des activités de secours auprès des Juifs. Raoul Wallenberg sauva des milliers de Juifs hongrois de la déportation vers les camps de la mort en leur fournissant des « passeports de protection ». De plus, il réussit à établir des foyers d’hébergement sécuritaires pour bien des Juifs à Budapest. 9 En 1985, le Canada a conféré à M. Wallenberg le tout premier titre de citoyen honoraire en raison de ses actes humanitaires. Depuis 1987, des parcs et monuments au Canada ont été dédiés à sa mémoire. Le 5 juin 2001, la ministre du Patrimoine canadien a annoncé que le 17 janvier serait une journée consacrée à perpétuer le souvenir de Raoul Wallenberg. (Voir l’Annexe C – 2.1 (E).) F. Enjeux concernant les biens culturels à l’époque de l’Holocauste Depuis la conférence de Washington de 1998 sur les avoirs à l’époque de l’Holocauste, la confiscation des biens culturels durant cette période est devenue l’une des grandes préoccupations des musées partout dans le monde, dont le Musée des beaux-arts du Canada (MBAC). Depuis maintenant presque dix ans, les conservateurs du Musée effectuent des recherches en vue découvrir la provenance de diverses pièces de ses collections, parmi lesquelles des peintures et des sculptures qui ont changé de mains en Europe entre 1932 et 1945, alors que d’innombrables œuvres d’art étaient confisquées par les Nazis. En 2001, le MBAC a été l’hôte du Colloque canadien sur les biens culturels à l’époque de l’Holocauste, qui avait pour mandat de formuler des recommandations et de proposer une stratégie quant à la façon de mener des recherches sur la provenance des biens culturels de l’époque de l’Holocauste dans les collections muséales du Canada. À l’heure actuelle, Mme Anabelle Kienle, conservatrice adjointe en art européen et américain du MBAC et spécialiste chevronnée en recherche sur l’origine des œuvres, chapeaute un projet de recherche sur la provenance de biens culturels de l’époque nazie. Tout en tirant parti des recherches approfondies sur le sujet effectuées par les conservateurs précédents et actuels, Mme Kienley élabore des normes de recherche encore plus élevées et assure la formation d'historiens dans ce domaine très spécialisé. En outre, le MBAC a offert en septembre 2007 un stage de recherche sur la provenance des biens culturels d’une durée d'un an, financé par la Fondation du Musée des beaux-arts du Canada. Fort de son expertise, le MBAC est devenu un chef de file canadien en recherche sur la provenance d’œuvres d’art, et collabore avec d'autres institutions à la mise sur pied de programmes éducatifs dans ce domaine, tout en agissant à titre d'expert-conseil en techniques de recherche auprès d'autres spécialistes. G. Soutien financier pour des projets sur les droits de la personne et la lutte contre l'antisémitisme et le racisme Promouvoir la compréhension des droits et responsabilités liés à la citoyenneté canadienne est un objectif clé du gouvernement du Canada. Conscient du fait que les efforts concertés des institutions vouées aux relations sociales et la programmation peuvent faire évoluer les mentalités, le ministère du Patrimoine canadien est responsable, à l'échelle fédérale, de « la promotion d'une meilleure compréhension des droits de la personne, des libertés fondamentales et des valeurs qui en découlent » [Loi sur le ministère du Patrimoine canadien, alinéa 4(2)a)]. 10 Le Programme du multiculturalisme de Patrimoine canadien est un outil important de mise en œuvre de la politique de multiculturalisme du gouvernement canadien. Un des objectifs clés du Programme du multiculturalisme est d’appuyer les initiatives communautaires pour contrer le racisme et la discrimination, y compris l'antisémitisme. Une meilleure compréhension de l'Holocauste par les canadiens s’inscrit dans les efforts faits, au Canada et ailleurs dans le monde, en vue d’éradiquer le racisme et la discrimination. (On trouvera des exemples de projets liés à l’Holocauste et aux problèmes d’antisémitisme à la section 2.6.) Depuis sa création, les priorités du Programme du multiculturalisme ont évolué avec le temps pour répondre à la diversité en pleine mutation au Canada et aux enjeux naissants d’une société pluraliste. Le Programme du multiculturalisme prête une attention particulière aux priorités suivantes : i. Appuyer l’intégration économique, sociale et culturelle des nouveaux Canadiens et des communautés culturelles; ii. Favoriser certains programmes, notamment des programmes de mentorat, de bénévolat, de leadership et d’éducation civique, auprès des jeunes à risque provenant de groupes culturels; iii. Promouvoir la compréhension interculturelle et les valeurs canadiennes (la démocratie, la liberté, les droits de la personne et la primauté du droit) au moyen d’initiatives communautaires visant à aborder les questions de l’exclusion sociale de certaines communautés culturelles (communautés parallèles) et de la radicalisation. Le Programme des droits de la personne, également au sein de Patrimoine canadien, a pour mission de promouvoir le développement, la compréhension, le respect et la jouissance des droits de la personne au Canada, et offre aussi des subventions pour les initiatives communautaires. H. Fondation canadienne des relations raciales La Fondation canadienne des relations raciales (FCRR) est une société d’État autonome avec un mandat national et ne reçoit aucun financement du gouvernement fédéral. La Fondation s'est engagée à instaurer un réseau national consacré à la lutte contre le racisme au sein de la société canadienne. Elle mettra en lumière les causes et les manifestations du racisme, s'exprimera ouvertement, et agira à titre de chef de file national indépendant ainsi que de facilitateur pour la poursuite de l’équité et de la justice sociale. (On trouvera des exemples de projets liés à l’Holocauste à la section 2.6. Voir aussi l’Annexe C – 2.1 (H) où figure la déclaration.) I. Un Canada pour tous : Plan d’action canadien contre le racisme Un Canada pour tous : Plan d’action canadien contre le racisme est un plan pangouvernemental pour lutter contre le racisme. Il a été dévoilé le 21 mars 2005 lors de la Journée internationale pour l'élimination de la discrimination raciale. 11 Ce plan d’action est la première approche horizontale et concertée à avoir été adoptée par l’ensemble du gouvernement fédéral en vue de lutter contre le racisme. Le but ultime du Plan d’action est de contribuer à l'élimination du racisme. Le Plan d’action comprend de nouvelles initiatives qui mettent l'accent sur la discrimination en milieu de travail, l'intégration des jeunes, l'accès accru aux programmes et services gouvernementaux, les enjeux fondés sur la race dans le système judiciaire et les crimes haineux prétextant l'origine ethnique, la race et la religion, aussi bien que d’autres motifs. J. Soutien du gouvernement à la recherche sur l’Holocauste La sensibilisation à l’Holocauste au Canada a débuté dans les années 1960, mais il a fallu attendre les années 1970 pour que soient entreprises des recherches et des études plus approfondies sur ce drame. Les universitaires se sont aussi penchés à cette époque sur le programme d’études des établissements scolaires. La majeure partie des recherches sur l'Holocauste a été financée par le gouvernement du Canada, par l'entremise du Conseil de recherches en sciences humaines (CRSH). • • • • • • • • • • • • • • • Beaulieu-Drolet, Julie, (2007), La notion de responsabilité individuelle telle que conçue et vécue dans un régime totalitaire : le cas du Troisième Reich Bojadzija, Amira, (2007), Sense memory in women's Holocaust memoir Brykczynski, Paul, (2007), Nationalism, catholicism, and anti-semitism in interwar Poland Concordia University, (2007), Life stories of Montrealers displaced by war, genocide, and other human rights violations David, Paula, (2007), End of life issues for aging Holocaust survivors DeGooyer, Stephanie, (2007), Sentimental truths: trauma, trespassers and testimonial fiction Fico, Ester, (2007), L'écriture personnelle d'une survivante lettrée : Ruth Klüger King, Sarah, (2007), Alternative means of holocaust education Macumber, Lindsay, (2007), Where God's justice begins and ends Paulovicova, Nina, (2007), Rescuers phenomenology: the rescuers in World War II Slovak State Feldman, Seth, (2006), Reflections of the unimaginable: a multimedia rendering of three cities hosting the Holocaust George, Amanda, (2006), Ethical form: representation, identity and responsibility in Spiegelman's Maus and Klein's the second scroll Glowacka, Dorota, (2006), Jewish memory in today's Poland and the Polish national narrative Morris, Janice, (2006), Holocomics: representing the holocaust and the question of graphic novels Orich, Annika, (2006), The new exhibition at the Bergen-Belsen Memorial: a sign of changes in Germany's cultural memory of the Holocaust 12 • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • Paczulla, Jutta, (2006), Divided justice: East German trials of Nazi War criminals Schnoor, Steven, (2006), Ideologies and technologies of fascism Stumm, Bettina, (2006), Ethics and cross-generational memory in Holocaust autobiography Wittmann, Rebecca, (2006), Nazism and terrorism: the Majdanek and Stammheim trials in 1975 West Germany Bachmann, Brigitte, (2005), How is the Jewish descent, differentiated by geographical and linguistic backgrounds, reflected in works of German and Latin American women writers Berard, Jordan, (2005), (R)evolution in Canadian Holocaust poetry Clifford, Rebecca, (2005), Negotiating the public past: holocaust commemoration and the question of national responsibility in France and Italy Heitlinger, Alena, (2005), In the shadows of the holocaust and communism: community and identity among postwar Czech and Slovak Jewry St.Pierre, Michelle, (2005), Holocaust youth diaries and American culture Stanley, Kate, (2005), Scenes of testimony as genres of narrative witnessing Connor, Stephen, (2004), The German civil administration in the occupied Soviet Union, 1941-44 Cupial, Violetta, (2004), Jewish-German postwar literature Goldschläger, Alain, (2004), Holocaust survivors published testimonies Herman, Dana, (2004), History of the Jewish cultural reconstruction organization Lewis, Naomi, (2004), Semi-permanent: a novel Poirier, Christine, (2004), L'impact de la Shoah dans la littérature anglo-québécoise Shapiro, Carla, (2004), Collected memories: museological and historical considerations of, we who survived..., portraits of survival and five portraits from the 100 days Bodemann, Y. Michal, (2003), Ten Russian Jewish families in Germany: the context of migration, habitus, and ethnic microstructures Friedland, Amos, (2003), The concept of the Jew, the holocaust, and the state of Israel Horowitz, Sara, (2003), Gender and the Holocaust: constructing cultural memory McCarron, Carmen, (2003), L'Euphémisme dans le discours de l'Holocauste Poirier, Christine, (2003), La Shoah dans la littérature québécoise de langue française Ravvin, Norman, (2003), Museums and memory: Jewish identity in Post-war Canada and South Africa Schnoor, Steven, (2003), Blood money: big business and war 13 • • Semmens, Kristin, (2003), Tourism, consumer culture and the Nazi past in Germany Simon, Roger, (2003), The legacy of testament: the problematics of exhibiting the Warsaw ghetto archives K. Accès aux archives publiques Fidèle à son mandat de constituer une source de savoir permanent accessible à tous, Bibliothèque et Archives Canada (BAC) acquiert et préserve le patrimoine documentaire canadien pour les générations présentes et futures. Ces documents proviennent de particuliers, de groupements religieux ou ethniques, d’entreprises privées et du gouvernement fédéral. En tant qu’institution fédérale, BAC permet au public d’accéder librement à ses collections, ses services et ses programmes. On trouvera ci-dessous des exemples d’ouvrages du patrimoine documentaire de BAC, publiés et non publiés, qui se rapportent à l'Holocauste et à d’autres événements connexes, dans un contexte de sensibilisation, de commémoration et de recherche concernant l’Holocauste. La Collection Jacob M. Lowy, composée de quelque 4 000 monographies datant du XVe jusqu’au milieu du XXe siècle, comprend des documents hébraïques et judaïques rares. On y trouve entre autres 34 incunables en hébreu et en latin, plus de 120 éditions de bibles en plusieurs langues, et de nombreuses éditions des œuvres de Flavius Josèphe, un historien du premier siècle après J.-C. Les monographies de cette collection spéciale servent à des fins de sensibilisation à l'Holocauste, phénomène orienté à la fois contre les Juifs et contre la civilisation hébraïque, et sont un vibrant témoignage de la survie de cette civilisation. Les autres collections de BAC comprennent des documents de toutes sortes qui ont un lien avec l’Holocauste : récits personnels, écrits littéraires et historiques, livres et périodiques imprimés dans des camps de personnes déplacées, mémoires et autres témoignages, y compris des ouvrages propres à certaines villes ou régions. BAC abrite en outre d’importantes collections de journaux, dont des journaux juifs canadiens. Les principaux journaux de l’époque (la collection comprend environ 100 quotidiens) contiennent aussi des articles sur la découverte des camps et la libération des victimes. Des dossiers du gouvernement concernant les échos de la guerre au Canada, et en particulier le sort réservé aux Juifs en Europe, de même que des documents sur la dilapidation des biens des survivants et de leurs héritiers après la guerre, font également partie des collections de BAC. La plus grande partie des fonds non publiés reliés à l’Holocauste datent de l’après-guerre et portent sur la sensibilisation et la commémoration. On y trouve aussi des comptes rendus de campagnes contre les criminels de guerre nazis. Parmi les documents d’archives provenant du secteur privé, mentionnons : le fonds du Comité ouvrier juif du Canada, créé en 1935-1936, premier organisme communautaire à commémorer chaque année la révolte du ghetto de Varsovie et l’Holocauste; le journal de Ethel Ostry, agente de l’assistance sociale 14 en Europe entre 1945 et 1947 pour le compte de l’Administration des Nations Unies pour les secours et la reconstruction (UNRRA); le fonds Anna Heilman, composé de documents personnels, d’allocutions, d’articles et de publications sur son expérience à Auschwitz-Birkenau pendant la guerre, et sur son implication dans le projet d’explosion du Crématorium IV lors de la révolte des Sonderkommandos en octobre 1944; le fonds Sol Littman, composé de matériel écrit, graphique et audio-visuel sur l’affaire Albert Helmut Rauca et la chasse aux criminels de guerre et collaborateurs de la Deuxième Guerre mondiale réfugiés au Canada. L. Musée canadien des droits de la personne Le gouvernement canadien est sur le point d’établir un nouveau musée, le Musée canadien des droits de la personne (MCDP). Il s’agira du premier musée national à voir le jour depuis quarante ans, et du tout premier musée national à être situé à l'extérieur de la région de la capitale nationale. Le mandat du Musée, enchâssé dans la loi, consistera à mieux faire connaître les droits de la personne – auprès du public canadien en premier lieu, mais aussi ailleurs dans le monde –, à promouvoir le respect d’autrui et à encourager la réflexion et le dialogue. (Voir l'Annexe C-2 (L).) On prévoit que le Musée ouvrira ses portes en 2012. Bien qu’il soit encore trop tôt pour déterminer le contenu exact de ses programmes et de ses expositions, on s’attend à ce que l’Holocauste soit l’un des thèmes qui y seront abordés. Des consultations publiques sur les visées escomptées du Musée ont été menées en février et mars 2008. M. Reconnaissance historique La ministre du Patrimoine canadien a annoncé en juin 2006 la création du Programme de reconnaissance historique pour les communautés, dans le cadre d’une initiative fédérale visant à faire connaître et à commémorer l’impact, sur les communautés ethnoculturelles, des mesures de guerre et des restrictions et interdictions dans le domaine de l’immigration au Canada. Le Programme financera en partie les projets admissibles liés à ces événements historiques. Dans le cadre de ce programme, la communauté juive du Canada pourrait faire une demande pour financer un projet de commémoration du paquebot SaintLouis, qui avait accueilli à son bord plus de 900 réfugiés juifs de l’Allemagne nazie, et dont l’entrée fut refusée en 1939 à Cuba, aux États-Unis et au Canada. (Voir la section 3.1 pour obtenir une description plus détaillée.) Ce programme est en cours de finalisation et devrait voir le jour au début de l’été 2008. N. Participation au Task Force for International Cooperation on Holocaust Education, Remembrance, and Research (ITF) En novembre 2006, le gouvernement canadien a décidé de promouvoir la candidature du Canada au statut de membre de plein droit de l’ITF. En décembre 2006, l’ambassadeur du Canada en Hongrie a assisté à une séance 15 plénière, sous la présidence de la Hongrie, en vue de faire les premières démarches auprès de l’ITF. (Voir l'Annexe C - 2.1 (N).) La demande officielle d’adhésion du Canada à l’ITF a été présentée par l’honorable Jason Kenney, secrétaire d’État (Multiculturalisme et Identité canadienne), lors de la séance plénière de juin 2007, sous la présidence de la République tchèque. (Voir l’Annexe C – 2.1 (N).) 2.2 Le gouvernement de votre pays est-il prêt à collaborer aux projets de liaison? Oui, les divers ordres de gouvernement au Canada sont prêts à collaborer aux projets de liaison. 2.3 Dans l’affirmative, quels ministères participeront aux projets? Voici les ministères susceptibles de participer aux projets de liaison : • • • • • • • • • Enseignement postsecondaire et Alphabétisation Manitoba Compétitivité, Formation professionnelle et Commerce Manitoba Culture, Patrimoine, Tourisme et Sport Manitoba Ministère du Patrimoine canadien Ministère de l’Éducation (secteur anglophone), Nouveau-Brunswick Ministère de l’Éducation, Terre-Neuve-et-Labrador Ministère de l'Éducation, Nunavut Éducation, Citoyenneté et Jeunesse, Manitoba Bibliothèque et Archives Canada 2.4 Votre gouvernement est-il prêt à contribuer au financement des projets? Oui, le gouvernement du Canada est prêt à contribuer au financement de ces projets. Dans l’affirmative, veuillez expliquer : Un certain nombre de programmes de Patrimoine canadien déjà existants constituent des sources potentielles de financement des projets de liaison. Divers ordres de gouvernement au Canada sont aussi prêts à étudier la possibilité d’appuyer d’autres événements, conférences et séminaires, selon la disponibilité des ressources. 2.5 Votre gouvernement est-il prêt à travailler avec le secteur des ONG? Oui. Le gouvernement est prêt à travailler avec le secteur des ONG. 16 2.6 Le gouvernement travaille-t-il déjà avec les ONG et les universitaires sur des projets liés à l’Holocauste? Oui. Divers ordres de gouvernement ont une vaste expérience de travail avec les ONG sur une diversité de projets. Dans l’affirmative, veuillez fournir une liste des organismes et des universitaires. (Ces entités ou particuliers pourraient être officiellement financés par le gouvernement, mais être en réalité assimilés au secteur des ONG.) A. Ministère du Patrimoine canadien Le ministère du Patrimoine canadien, par l'entremise de ses programmes du multiculturalisme et des droits de la personne, finance depuis longtemps déjà des projets qui touchent la sensibilisation, la commémoration et la recherche sur les thèmes de l'Holocauste et du génocide en général. Exemples de projets concernant l’Holocauste : i. Hebrew Congregation (1991-2006) of Newfoundland and Labrador Programmes de sensibilisation aux réalités du peuple juif (éducation du public) • Patrimoine canadien a parrainé une série de programmes de sensibilisation à la culture juive menés par la congrégation hébraïque de Terre-Neuve-et-Labrador. Chacun de ces programmes, exécutés en collaboration avec les commissions scolaires, la Newfoundland-Labrador Human Rights Association et le Atlantic Jewish Council, avait pour objectif d'éduquer les élèves de la maternelle à la fin du secondaire sur des sujets tels que la culture et la religion juive, l’antisémitisme et l’Holocauste. On a aussi créé pour ce faire des ressources d’apprentissage. ii. Saskatchewan Jewish Council (2004-2005) Witness to the Holocaust « Draw What you See » (exposition interactive) • Ce projet avait pour but de présenter à la population de la Saskatchewan une collection de dessins d’un enfant détenu dans un camp de concentration au cours de la Deuxième Guerre mondiale. Présentées à Regina, ces œuvres 17 décrivaient les événements vus à travers les yeux d’un enfant. Les visiteurs de tous les âges étaient invités à interagir à l’exposition. L’objectif du projet était d’amorcer un dialogue avec des enfants d’âge scolaire sur la lutte contre le racisme en général, le racisme envers les Juifs, et les leçons tirées de l’Holocauste. iii. Congrès juif (2003-2004) canadien (CJC) – Région du Pacifique Programme de sensibilisation à la lutte contre le racisme (éducation du public) • Le CJC a dirigé une série d'ateliers sur la lutte contre le racisme, en y incorporant les leçons à tirer de l’Holocauste et des écoles résidentielles, visant ainsi à sensibiliser les étudiants du secondaire et les membres de la collectivité à l'extérieur du Lower Mainland aux diverses manifestations et effets du racisme, de l'antisémitisme et de l'intolérance. iv. Ligue des droits de la personne de B’nai Brith Canada (2001-2004) Taking Action Against Partnerships (formation) • Hate: Protection, Prevention and Ce projet comprenait 20 ateliers contre la haine, établis partout au Canada, selon la formule « formation du formateur ». L’objectif était de renforcer la capacité des communautés à lutter contre le racisme, la haine et les crimes haineux. Ces ateliers accueillaient des représentants du corps policier, des groupes scolaires et communautaires, ainsi que des fonctionnaires. Ce programme a permis de distribuer un manuel de formation dans tout le pays, et de fournir des ressources aux échelons local, provincial et national. v. Jewish Heritage Centre of Western Canada Inc (2001-2002) Holocaust Education Symposium 2002 (éducation du public) • Patrimoine canadien a octroyé du financement pour la tenue d’un symposium d’un jour à Winnipeg, qui visait à stimuler le dialogue entre les étudiants du secondaire, les enseignants et les survivants sur les répercussions historiques, morales et éthiques de l'Holocauste. vi. Sault St. Marie Council of Christians and Jews (1999-2000) Welcoming Diversity (éducation du public, commémoration) 18 • Cette organisation a mis sur pied une initiative spéciale, conjointement avec l’école secondaire locale, en vue de commémorer la Journée internationale de l’élimination de la discrimination raciale. En ateliers, les élèves ont exploré des sujets tels que les préjugés, la tolérance et l’acceptation, et des survivants de l’Holocauste leur ont livré des témoignages sur le racisme et l'intolérance. vii. Okanagan Jewish Community (1999-2000) Testimonies Concert and Educational Day (éducation du public) • Ce projet se voulait une réponse de la collectivité à la diffusion de littérature haineuse dans la région de Kelowna, et à la vandalisation du centre communautaire juif. La collectivité juive d’Okanagan a travaillé de concert avec deux églises chrétiennes et les arrondissements scolaires locaux pour sensibiliser les élèves à l'antisémitisme et à l'Holocauste. viii. Current Sound Operations Society (1998-1999) Emperor of Atlantis, an Examination of Cultural Survival (éducation du public et spectacle) • Cette organisation s’est associée au Vancouver Holocaust Centre and Roundhouse pour présenter le projet Emperor of Atlantis, un opéra écrit en 1944 par un compositeur incarcéré dans un camp de concentration. La prestation a été précédée d'un exposé, où l'on a expliqué l'histoire des camps et les circonstances historiques qui avaient entouré la création de l’opéra. Cet événement visait à favoriser le dialogue sur le multiculturalisme, le racisme et la diversité culturelle au Canada ix. Congrès juif canadien (CJC) (1993-1994) Programme de sensibilisation à l’Holocauste (éducation du public) • Le CJC a obtenu une subvention en vue d'organiser et d'exécuter un programme de sensibilisation auprès des élèves de collectivités non juives, sur la réalité de l’Holocauste pour les Juifs canadiens. Ce programme comprennait la production de matériel écrit et des vidéos, de même qu’un programme à l’intention des survivants de l’Holocauste. Exemples de projets concernant le génocide : i. Association for the Elimination of Hate (2004-2007) Programme de lutte contre la haine / Coordination des activités de sensibilisation (éducation du public) 19 • Ce projet a été conçu en réponse aux recommandations d'un rapport intitulé Hate Crime and Bias Activity in the City of London, et a été réalisé dans cette ville. L’objectif était de sensibiliser la population aux activités motivées par la haine et aux crimes haineux par l'éducation du public, le développement des capacités communautaires et un meilleur soutien aux communautés vulnérables relativement à de tels actes. L'élaboration d'un réseau spécialisé sur le génocide et l'Holocauste au sein des communautés juive et rwandaise faisait aussi partie de ce projet. ii. Fondation de la Tolérance (2003-2006) Trousse d’outils de tolérance (trousse éducative) • Patrimoine canadien a contribué financièrement à la création d’outils multimédias pour sensibiliser les jeunes aux formes de discrimination fondées sur l’apparence physique, l’origine ethnique ou nationale, et la religion. Une trousse éducative, principal outil de ce projet, comprenait des modules sur les épisodes de génocides dans l’histoire. iii. Multicultural History Society of Ontario (2003-2005) Exposition Ringelblum – Ghetto de Varsovie – (exposition itinérante) • La Multicultural History Society of Ontario a obtenu du financement en vue d’appuyer un projet de liaison entre des spécialistes de musée et des universitaires intéressés par la mémoire historique et les génocides orchestrés par l’État. Cette collaboration a permis de créer une exposition itinérante sur la vie dans le ghetto de Varsovie avant sa destruction. Le gouvernement du Canada collabore avec des ONG sur les enjeux concernant les biens culturels à l’époque de l’Holocauste. À cet égard, il a participé à des réunions internationales, soit le Washington Conference on Holocaust-Era Assets (1998) et le Vilnius International Forum on Holocaust-Era Looted Cultural Property (2000). Le gouvernement du Canada, par l’entremise du Programme d’aide aux musées de Patrimoine canadien, a aidé l’Association des musées canadiens (AMC) et le Congrès juif canadien (CJC) à organiser un colloque sur les biens culturels liés à l’Holocauste, avec le soutien du Musée des beaux-arts du Canada. Ce colloque, qui a eu lieu en novembre 2001, a permis aux délégués d’en apprendre davantage à ce sujet et de discuter des moyens appropriés d’envisager ce problème dans le contexte canadien. 20 L’Organisation des directeurs des musées d’art canadiens (ODMAC) a adopté, à l’intention de ses membres, un ensemble de principes selon lesquels les musées d’art du Canada détermineront si des biens culturels de l’époque de l’Holocauste pourraient faire partie de leurs collections, et comment donner suite aux réclamations entreprises pour leur restitution. Le Musée des beaux-arts du Canada a entrepris des démarches afin de vérifier la provenance de certaines œuvres d’art de sa collection nationale, pour la période 1933-1945, y compris l’affichage de listes des œuvres faisant partie de sa collection dans son site Web. Certains musées non fédéraux ont également entrepris des recherches en vue de vérifier la provenance de biens culturels de l’époque de l’Holocauste, dont le Musée des beaux-arts de l’Ontario et le Musée des beaux-arts de Montréal. Le gouvernement travaille de concert avec des ONG sur des projets de musée et de sensibilisation liés à l’époque de l’Holocauste. Par le biais de différents programmes de financement du gouvernement du Canada, le ministère du Patrimoine canadien offre son soutien aux musées commémoratifs de l’époque de l’Holocauste qui appartiennent à des ONG au Canada. Le Programme d’aide aux musées a versé des fonds au Centre commémoratif de l’Holocauste à Montréal, pour trois projets : Une étude de faisabilité concernant de nouvelles installations Une exposition – L’Holocauste vu par des enfants L’informatisation des archives et de la collection Le Programme Espaces culturels Canada a versé des fonds au Centre commémoratif de l’Holocauste à Montréal, pour : La modernisation des installations Le Programme canadien de consolidation des arts et du patrimoine canadien a versé des fonds au Centre commémoratif de l’Holocauste à Montréal pour : Un plan d’action stratégique Un plan stratégique de rénovations Le Programme d’aide aux musées a versé des fonds au Vancouver Holocaust Education Centre pour : Une exposition – Broken Threads Le Musée virtuel du Canada a versé des fonds pour la création d’une exposition virtuelle par le Vancouver Holocaust Education Centre (http://www.virtualmuseum.ca) : Cœurs ouverts – Portes fermées : Le projet des orphelins de guerre L’Institut canadien de conservation (ICC) est un organisme de service spécial du ministère du Patrimoine canadien. L’ICC a été fondé en 1972 et il a pour 21 mandat de promouvoir la préservation et l’entretien du patrimoine culturel du Canada, et de faire avancer la pratique, la science et la technologie de la conservation. Grâce aux services scientifiques et au traitement de conservation, de même qu’aux services de conservation préventive, l’ICC aide la collectivité du patrimoine à préserver le patrimoine culturel du Canada au profit des générations actuelles et futures. Quoique l’ICC ne semble pas avoir effectué le traitement d’objets ou d’artefacts associés à l’Holocauste, il reçoit de temps à autre des demandes d’information ou de conseils de la part de différentes institutions associées à l’Holocauste. Voici la liste, en ordre chronologique inversé, des établissements ou institutions ayant présenté des demandes, de même qu’une brève description de la demande et la réponse de l’ICC : i. Vancouver Holocaust Education Centre (2007) – demande d’analyse de pièces d’un jeu d’échecs fabriquées avec du pain mastiqué et durci; la même demande avait déjà été présentée en 1994; une copie du rapport préparé à l’époque leur a été envoyée. ii. Ontario Jewish Archives (2006) – demande d’enquête pour trouver une solution aux problèmes d’affichage et de sécurité, associés aux archives, à l’intérieur du musée de l’Holocauste; on a effectué une visite des lieux, puis discuté des options possibles avec le client et préparé un rapport dans lequel certaines recommandations ont été faites. iii. Centre commémoratif de l’Holocauste à Montréal (2002) – demande d’information sur la façon de procéder pour faire appel aux services de traitement offerts par l’ICC, pour une poupée de la collection qui devait faire partie d’une prochaine exposition. Étant donné que l’ICC ne pouvait donner suite à cette demande en raison du délai d’exécution, il a plutôt recommandé de faire appel aux services d’un conservateur du secteur privé. iv. Centre commémoratif de l’Holocauste à Montréal (2001) – demande de conservation de bandes magnétiques sur bobines; on a donné des conseils, notamment de s’adresser aussi à Bibliothèque et Archives Canada pour obtenir des informations et des conseils techniques plus détaillés. v. Washington Holocaust Museum (1995) – conseils sur l’effet de la congélation-fumigation sur les boutons en bakélite des uniformes des années 1940. vi. Washington Holocaust Museum (1994) – conseils à propos de la conservation des combinaisons isolantes, qui se dégradent progressivement, utilisées par les troupes alliées pour se protéger de la typhoïde au moment d’investir les camps de concentration en Pologne. 22 vii. Centre commémoratif de l’Holocauste à Montréal (1993) – évaluation des lieux et des collections, conseils concernant l’affichage et l’entreposage. B. Fondation canadienne des relations raciales (FCRR) Par le biais de son Programme de parrainage d’activités de lutte contre le racisme (ALCR), la FCRR a financé des projets qui intègrent, directement ou indirectement, les vestiges et les effets de l’Holocauste : i. Manitoba Theatre for Young People (Winnipeg, MB) Hana's Suitcase : Tolerance Now, Then and Tomorrow (2006) • Cette pièce de théâtre pour enfants plus âgés et adolescents avait pour thème l’Holocauste et les dangers du racisme et des comportements racistes. On y présentait la discrimination au grand jour, et on y montrait aux enfants (nombre d’entre eux n’avaient peutêtre jamais entendu parler de l’Holocauste) à quel point il est important de prendre nos responsabilités vis-à-vis l’avenir en s’assurant de ne pas répéter les erreurs du passé. Inspirée de l’histoire d’Hana Brady, cette pièce s’articulait autour de l’importance de prendre conscience des autres cultures et des difficultés exceptionnelles auxquelles certaines personnes sont confrontées. ii. Saskatoon Anne Frank Committee (Saskatoon, SK) Le monde d’Anne Frank : 1929-1945 (2005) • Le Saskatoon Anne Frank Exhibit Committee a organisé la venue à Saskatoon de l’exposition intitulée Le monde d’Anne Frank : 19291945, pour aider la communauté à prendre conscience du phénomène de l’intolérance. Cette exposition avait un message à transmettre, à savoir que des mesures proactives s’imposent, individuellement et collectivement, pour faire face au racisme et empêcher les crimes haineux. Elle renseignait les visiteurs au sujet de l’Holocauste, montrait comment la diversité est une richesse et un atout pour la société, et encourageait les visiteurs à s’intéresser à l’actualité et à s’impliquer dans leur communauté. Des milliers d’élèves de toutes les régions de la province ont été invités à cette exposition, destinée également au grand public. iii. The Association for the Elimination of Hate (London, ON) Youth Anti-Hate Program (2004) • Le Youth Anti-Hate Program (YAP) a donné l’occasion aux jeunes de participer activement à une vaste campagne de lutte contre la haine dans leur milieu scolaire. Des « ambassadeurs pour la lutte contre la haine », deux élèves et un professeur, ont été nommés dans chaque 23 école secondaire pour organiser des activités de sensibilisation portant sur des dates et des thèmes importants, y compris le Jour commémoratif de l’Holocauste et le Mois de l’histoire des Noirs. En favorisant une prise de conscience et en proposant des stratégies concrètes pour combattre la haine et l’intolérance, ce programme visait à ce que les élèves se prennent en mains et agissent pour que l’école soit un lieu d’apprentissage stimulant et la communauté, un milieu où il fait bon vivre. iv. Alternatives to Racism (Vancouver, CB) Racism Today – Echoes of the Holocaust (2002) • Ce programme de lutte contre le racisme incitait des élèves du secondaire à effectuer une analyse critique de l’Holocauste et des questions de droits de la personne. Une série de conférences et d’activités ont été présentées sur les thèmes suivants : l’Holocauste, le racisme, le sexisme, la discrimination fondée sur la capacité physique et l’homophobie. v. Winnipeg Chinese Cultural & Community Centre (Winnipeg, MB) Creating a Refuge during the Holocaust (2000) • Ce projet visait la production de documents d’information et de sensibilisation du public en marge de l’exposition intitulée Creating a Refuge during the Holocaust, tenue à Winnipeg. L’exposition faisait état de la complicité entre des Canadiens d’origine japonaise et chinoise dans le but d’aider des Juifs à fuir le régime nazi et à trouver refuge à Shanghai, entre 1938 et 1945. Elle donnait également de l’information au sujet de la discrimination exercée tout au long du processus d’immigration entre la Chine et le Canada pendant la même période. De façon générale, ce projet avait pour but d'analyser le patrimoine commun des Canadiens d’origine chinoise et japonaise. Les documents produits devaient être disponibles sous forme électronique, en ligne ou sur CD-ROM. L’enveloppe de la FCRR devait être consacrée spécifiquement à la publication et à la diffusion gratuite de ce programme et de ces documents de sensibilisation. C. Ministère des Affaires étrangères et du Commerce international L’ambassade du Canada à Berlin et la mission de Munich participent à des événements commémoratifs organisés dans d’anciens camps de la mort et au Bundestag, de même que dans des lieux commémoratifs. Des représentants s’adressent également à des groupes d’étudiants venus du Canada pour en savoir plus au sujet de l’Holocauste. Parfois, ces rencontres s’inscrivent dans le cadre d’un programme universitaire sur l’époque de l’Holocauste (cours d’été offert par l’Université York) et parfois, elles font partie d’un programme d’études plus vaste (p. ex., cours d’été offerts par l’Institut Leo Baeck et l’Université de Toronto). 24 Les professeurs Mark Webber et Michael Brown, de l’Université York, organisent deux fois par année un séminaire intitulé Learning from the Past : Teaching for the Future, grâce en partie au soutien financier du Mark and Gail Appel Program in Holocaust and Antiracism Education. Ils accompagnent un groupe d’une trentaine d’étudiants, en sciences de l’éducation pour la plupart (des Canadiens, des Allemands, des Polonais), pendant un voyage éducatif d’une durée de trois semaines en Allemagne et en Pologne. Ce voyage est consacré aux lieux commémoratifs de l’époque de l’Holocauste, aux musées et aux établissements d’enseignement. Le personnel enseignant au Canada et en Europe apprécie beaucoup ce programme sur le terrain, lequel, à leur avis, permet le rapprochement entre jeunes souhaitant découvrir leur histoire et leurs cultures respectives avant de faire part eux-mêmes à d’autres, dans le cadre de notre système d’éducation, de cet apprentissage en matière de diversité culturelle et de tolérance envers autrui. Un autre programme annuel est offert à Berlin, soit celui du Leo Baeck Summer School of Jewish Studies organisé par l’Université de Toronto. L’établissement possède un bureau à Berlin, et reçoit ainsi les membres du groupe qui y participent. En 2007, le groupe a eu l’occasion d’assister à une conférence à l’ambassade du Canada présentée par Hilary Childs-Adams. L’ambassade du Canada à Vienne participe également à deux événements commémoratifs annuels (le premier dans l’ancien camp de concentration de Mauthausen et le deuxième, au cimetière de la Commission des sépultures de guerre du Commonwealth, en Carinthie). À l’instar de ce qui a lieu à Berlin, l’ambassade de Vienne appuie les activités associées à l’intégration et à la diversité, notamment la participation du milieu du cinéma canadien au Jewish Film Festival, tenu chaque année, et la présentation annuelle de pièces de théâtre yiddish originales par la troupe Sadie Bronfman. Ces activités culturelles comportent également un volet éducatif. D. Ministères provinciaux l’Éducation et territoriaux et ministères de Le ministère de l’Éducation, de la Citoyenneté et de la Jeunesse du Manitoba collabore déjà avec différentes organisations communautaires juives, notamment, le Jewish Heritage Centre of Western Canada, le Freeman Family Foundation Holocaust Education Centre du Manitoba et le Holocaust Awareness Committee of the Jewish Federation de Winnipeg. Le ministère de l’Éducation de la Colombie-Britannique mentionne, pour sa part, les liens établis avec le Congrès juif canadien, avec Yad Vashem – The Holocaust Martyrs’ and Heroes Remembrance Authority et avec les associations pour l’apprentissage et la préservation de l’histoire de la Seconde Guerre mondiale en Asie. Les administrations publiques du Canada collaborent avec de nombreuses ONG en ce qui a trait à la sensibilisation, la commémoration et la recherche 25 concernant l’Holocauste, grâce à des fonds ou de l’expertise technique, ou à la participation de fonctionnaires à des activités ou des événements organisés par certains secteurs de la société civile. On trouvera ci-dessous une liste partielle des ONG avec lesquelles travaillent différents ordres de gouvernement. Abbotsford Community Services (www.abbotsfordcommunityservices.com) Association for the Elimination of Hate B'nai Brith Canada (www.bnaibrith.ca) Congrès juif canadien (www.cjc.ca) Congrès juif canadien – Région du Pacifique Canadian Jewish Law Students Association Canadian Society for Yad Vashem (www.yadvashem.ca) Centre for Education, Law, and Society (cels.sfu.ca) Current Sound Operations Society Hebrew Congregation of Newfoundland and Labrador Jewish Heritage Centre of Western Canada, Inc. (www.jhcwc.org) Jewish Historical Society of Western Canada, Inc. (http://www.jhcwc.org/jhswc.htm) Kamloops Cariboo Regional Immigrant Society (www.immigrantservices.ca) Ligue des droits de la personne de B'nai Brith (http://www.bnaibrith.ca/league/league.htm) McGill-Queen's University Press (mqup.mcgill.ca) Moncton Holocaust Memorial Committee Montreal Holocaust Memorial Centre / Centre commémoratif de l'Holocauste à Montréal (www.mhmc.ca) Multicultural Council of Saskatchewan, Inc. (mcos.sask.com) Okanagan Jewish Community (www.ojcc.ca) Saskatchewan Jewish Council Sault Ste Marie Council of Christians and Jews Shuswap Teacher's Association St. John Jewish Historical Museum (personal.nbnet.nb.ca/sjjhm) Survivor's Syndrome Awareness Committee Terezin Studio Project Vancouver Holocaust Education Centre (www.vhec.org) Victoria Holocaust Remembrance and Education Society (www.hopesite.ca/vhres/vhres_descrip.html) Wandering Tulip Productions 26 2.7 Nommez le ou les pays avec lesquels votre gouvernement aimerait travailler. Les États-Unis, la France et Israël. 27 3. QUESTIONS D’ORDRE HISTORIQUE – DOSSIER D’INFORMATION – L’HOLOCAUSTE DANS VOTRE PAYS 3.1 Y a-t-il des questions d’ordre historique qui font toujours l’objet de discussions? (Vous pouvez joindre un résumé séparé de 500 mots au maximum.) Les politiques restrictives en matière d’immigration pendant les années 1930 et 1940 ont eu pour effet de fermer les portes du Canada à la grande majorité des réfugiés juifs qui désiraient fuir l’Europe à l’époque d’Hitler. En mai 1939, à l’aube de la Deuxième Guerre mondiale, le paquebot Saint-Louis quittait Hambourg, en Allemagne, avec à son bord 907 réfugiés juifs fuyant les persécutions nazies. Ces réfugiés souhaitaient se rendre à Cuba, mais l’entrée leur en fut refusée. Ils tentèrent de trouver asile aux États-Unis et au Canada, où ils se heurtèrent à la même fin de non-recevoir. La communauté juive canadienne en appela auprès du gouvernement afin qu’il autorise l’entrée des Juifs au Canada pour des raison humanitaires. Malgré cela, cette entrée leur fut encore refusée, et la plupart trouvèrent refuge en GrandeBretagne, en Belgique, en France et aux Pays-Bas. Après l’invasion de l’Europe par les Allemands, un grand nombre d'anciens passagers du Saint-Louis tombèrent aux mains des Nazis et ne survécurent pas à l’Holocauste. Il n’existe pas à l’heure actuelle de commémoration officielle du refus d’accueil au Canada du paquebot Saint-Louis en mai 1939, ni de monument qui rappelle l’événement. Le gouvernement a toutefois exprimé son intérêt à commémorer les expériences historiques liées aux restrictions à l’immigration et autres mesures de guerre, y compris en ce qui a trait au Saint-Louis, à travers le Programme national de reconnaissance historique. Il s’y ajoute d’autres enjeux, qui touchent au déni de l’Holocauste. La tragédie de l’Holocauste demeure toujours dans la mémoire des Canadiens, grâce en partie aux milliers de survivants qui ont choisi d'émigrer au Canada après la guerre. L’expérience du déni de l’Holocauste, orchestré au Canada durant les années 1970-1980 par Ernst Zundel – maintenant extradé –, et celle du mouvement néonazi, ont été particulièrement pénibles pour eux. Des recours en justice, des attestations de sécurité et autres règlements de l’immigration ont permis au Canada de mener une campagne efficace contre cet affront à la mémoire. Plus récemment, des efforts ont été entrepris avec succès pour contrer la diffusion de propos haineux et diffamatoires sur Internet, lesquels prônent entre autres le déni de l’Holocauste. 28 3.2 Comment ces questions sont-elles perçues au sein de la population locale? Certaines ONG ont souligné qu’il était difficile de cerner l’opinion générale de la population canadienne sur l’Holocauste. Néanmoins, tous les ordres de gouvernement, soit fédéral, provincial et territorial, reconnaissent la vérité historique de l'Holocauste, et il est interdit au Canada de diffuser des propos haineux, quels qu’ils soient. Néanmoins, malgré la possibilité de condamner et d’extrader les personnes qui soutiennent le déni de l’Holocauste, ou de les priver de leurs distinctions honorifiques telles que l’Ordre du Canada (comme ce fut récemment le cas pour David Ahenakew), des membres de la collectivité croient fermement que ces individus bénéficient d'un certain soutien au niveau national. La communauté juive du Canada a exprimé son désir que le Canada appuie financièrement la commémoration de sa politique restrictive en matière d’immigration « même un, c’est trop », qui a débouché sur le refus d'accueillir au Canada des réfugiés juifs qui fuyaient l'Europe dominée par Hitler, avant et après la Deuxième Guerre mondiale. L'exemple le plus éloquent des effets négatifs de cette politique est le refus d’entrée au Canada en 1939 du paquebot Saint-Louis, qui transportait à son bord plus de 900 passagers juifs. Plusieurs membres de la collectivité sont d’avis qu’une commémoration du SaintLouis viendrait appuyer l’engagement du Canada de sensibiliser la population à l’importance de travailler en harmonie, afin de bâtir une société véritablement égalitaire. Une telle commémoration contribuerait à mieux faire comprendre l’importance des droits et libertés de la personne, ainsi que la nécessité de les protéger et de les favoriser. La communauté juive a aussi exprimé son regret de constater que le Canada est pratiquement la seule puissance alliée sans musée national de l'Holocauste. On croit cependant que la création du Musée canadien des droits de la personne (MCDP) à Winnipeg pourrait pallier en partie cette lacune, même si le contenu exact de ses programmes et de ses expositions n’est pas encore connu. Le conseil d’administration du Musée demeure responsable de toutes les décisions en matière de contenu. 3.3 Existe-t-il une commission historique? Oui. Après la Deuxième Guerre mondiale, un grand nombre de personnes ont fait une demande d’immigration au Canada et ont été acceptées, et ce, dans de courts délais. Cet afflux important a laissé filtrer des personnes que l'on a par la suite suspectées d'avoir commis des crimes de guerre, des crimes contre l’humanité et d’autres actes répréhensibles durant la période de conflit. 29 En 1985, le gouvernement a créé la Commission d’enquête sur les criminels de guerre, ou Commission Deschênes. Le juge Deschênes a recommandé que la Gendarmerie royale du Canada et le ministère de la Justice soient mandatés pour enquêter sur les suspects vivant au Canada. La Commission a dressé trois listes de suspects qui comprenaient au total 883 noms. Le 12 mars 1987, le gouvernement répondait au rapport de la Commission Deschênes en annonçant une politique sur les criminels de guerre au Canada. En vertu de cette politique, les poursuites judiciaires doivent déboucher sur la révocation de la citoyenneté, et l’on doit entamer des procédures d’extradition contre les individus entrés illégalement au Canada ou qui ont obtenu leur citoyenneté par fraude ou fausse représentation. 30 4. INTÉGRATION DE L’HOLOCAUSTE AU PROGRAMME D’ENSEIGNEMENT 4.1 Quelles sont les directives officielles du gouvernement ou des autorités locales concernant l’enseignement des réalités de l’Holocauste dans votre pays? Veuillez joindre les directives en question. L’Holocauste fait partie du programme de sciences sociales ou d’histoire de toutes les provinces et territoires qui ont répondu au questionnaire. En certains cas, ce thème est repris dans les programmes d’anglais. L'enseignement de l'Holocauste est dispensé à tous les étudiants et fait partie des cours obligatoires. Toutes les provinces et tous les territoires ont fixé un Jour commémoratif de l’Holocauste, à la célébration duquel participent les étudiants et la population. L’Ontario est la première province a avoir édicté la Loi sur le Jour commémoratif de l’Holocauste, dans laquelle il est stipulé que « [u]n tel jour sera une occasion de réflexion sur les leçons durables de l’Holocauste et une occasion de sensibilisation à celles-ci ». On y indique aussi que « [c]e jour donnera également l’occasion de se pencher sur d’autres cas de destruction systématique de peuples, sur les questions des droits de la personne et sur la réalité multiculturelle de la société moderne ». Pour appuyer l’enseignement de l'Holocauste, l’Ontario a intégré ce thème dans le cours d’histoire obligatoire du programme d’études de la 10e année (élèves âgés d’environ 15 ans). Le Manitoba n’a pas de politique particulière sur l’enseignement de l’Holocauste et les effets de l’antisémitisme, mais la sensibilisation au racisme et aux propos haineux fait partie des éléments qui doivent être incorporés à tous les programmes d’études de la province. L’Assemblée législative du Manitoba a en outre promulgué, le 1er mai 2000, la Loi sur le Jour commémoratif de l'Holocauste (Yom ha-Choah) afin que l’on garde en mémoire l'importance universelle de l'Holocauste. Tous les ans, le premier ministre ou son représentant, ainsi que d’autres membres de l’Assemblée législative, assistent au service annuel du Jour commémoratif de l'Holocauste dans la salle de l'Assemblée nationale, ainsi qu'à la lecture du nom des victimes de l'Holocauste dont les familles vivent au Manitoba (cérémonies « Derrière chaque personne il y a un nom »). Au Québec, il n’existe pas de directive officielle du ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport relativement à l’enseignement relatif à l'Holocauste. Le cours Histoire et éducation à la citoyenneté, obligatoire en 2e secondaire, établit des parallèles entre le combat pour la liberté et les droits de la personne (droits des femmes, anticolonialisme, droits des Noirs) des années 1930, et la perte de liberté et des droits civils des Juifs dans de nombreux pays. De plus, le cours optionnel offert à la fin du secondaire – Le XXe siècle : histoire et civilisations – couvre les principaux aspects de la Deuxième Guerre mondiale. En Colombie-Britannique et au Yukon – qui reprend le programme d’études de la Colombie-Britannique –, l’Holocauste est régulièrement abordé dans le contexte des sciences sociales, lesquelles font partie du programme d'études obligatoire de la maternelle jusqu'en 10e année. Tous les élèves sont sensibilisés 31 à l’Holocauste à l’intérieur des thèmes de la Deuxième Guerre mondiale, des génocides et des autres composantes obligatoires du programme. Au Nunavut, certaines unités d’apprentissage des sciences sociales intègrent le thème de l’Holocauste, notamment en 10e et en 12e année. Le journal d’Anne Frank figure parmi les lectures obligatoires du cours d’anglais des élèves d’une douzaine d’années. Le Nunavut a adopté le programme d’études du secondaire de l’Alberta. L’enseignement de l’Holocauste appartient au programme d'études secondaires du Nouveau-Brunswick, autant pour les élèves anglophones que francophones. Le Nouveau-Brunswick a mis sur pied un groupe de travail sur l’éducation à la citoyenneté, dont le mandat au cours des prochaines années consistera en partie à revoir l’enseignement de l’Holocauste et du génocide dans le programme d’études de la province. En Saskatchewan, l’Holocauste fait partie des thèmes abordés dans les programmes d’anglais et de sciences sociales. Il n’existe pour le moment aucune directive spécifique du gouvernement ou des autorités locales de Terre-Neuve-et-Labrador concernant l’enseignement de l’Holocauste. Néanmoins, les autorités se sont engagées à présenter l’Holocauste de manière respectueuse et véridique. 4.2 Si l’Holocauste n’est pas un sujet d’études obligatoire, quel est le pourcentage des établissements d’enseignement qui choisissent de l’intégrer à leur programme? Comme nous l’avons déjà mentionné, l’Holocauste fait partie du programme d’études obligatoire de l’ensemble des provinces et territoires qui ont répondu au questionnaire. Au Manitoba, l’étude de l’Holocauste, des droits de la personne et de l’antiracisme figure au programme de sciences sociales obligatoire de la province. De plus, les programmes d’anglais et de sciences sociales offrent de nombreuses occasions aux enseignants de proposer des activités d’apprentissage ou des ouvrages liés à l’Holocauste. De manière générale, le Manitoba encourage les professeurs à intégrer l'enseignement de l’Holocauste dans leurs classes et à leurs plans d’apprentissage. Pour ce faire, on a créé un portail Web de sensibilisation à l’Holocauste à l’intention des enseignants et des élèves, afin qu’ils puissent accéder à une banque de ressources en ligne sur l’Holocauste, et l’on a dressé une bibliographie de ressources médias et imprimées, disponible à l'unité de ressources d’apprentissages du Ministère. On peut accéder à ce portail à l’adresse www.edu.gov.mb.ca/k12/cur/multic/holocaust.html. En outre, la province a appuyé une conférence annuelle sur la sensibilisation à l’Holocauste organisée par le Jewish Heritage Centre of Western Canada, Freeman Family Foundation Holocaust Education Centre. 32 Les cours d’histoire et les cours d’éducation civique de la 10e année sont obligatoires en Ontario, et ces deux cours comprennent un volet sur l’Holocauste. Les établissements d’enseignement peuvent offrir d’autres cours d’histoire et de sciences sociales qui intègrent l’Holocauste à leur contenu. De plus, les activités scolaires lors du Jour de la commémoration peuvent inclure des informations sur l’Holocauste et sur les survivants de cette tragédie. Enfin, environ 30 000 étudiants par année, de la 5e à la 12e année (soit de 11 à 18 ans) participent à des programmes au Holocaust Centre de Toronto, qui parraine aussi tous les ans un concours provincial d’écriture et de production artistique sur le thème de l’Holocauste. Le nombre d’établissements d’enseignement qui choisissent d’enseigner l’Holocauste en dehors des cours obligatoires n’est pas disponible. En Colombie-Britannique, l’étude de l’Holocauste est comprise dans les cours obligatoires du programme de sciences sociales, de la maternelle à la 10e année. De plus, pour obtenir leur diplôme du secondaire, les élèves doivent avoir réussi les cours de sciences sociales 11, éducation civique 11, ou Premières nations de la CB 12, qui comprennent tous un volet sur l’Holocauste (de même qu’un guide sur les sciences sociales 6 à l’intention de l’enseignant). Au Yukon, le programme d’études et les exigences sont les mêmes qu’en Colombie-Britannique, à l’exception du cours sur les Premières nations. Le cours d’histoire 12 comprend aussi le thème de l’Holocauste, dans la section intitulée Turmoil and Tragedy 1933-1945. Le cours de sciences sociales 11 aborde pour sa part l’Holocauste dans le contexte des droits de la personne. Les enseignants ont en outre accès à de nombreuses ressources sur l’Holocauste. Au Nouveau-Brunswick, comme dans les autres provinces et territoires, l’Holocauste n’est pas un sujet obligatoire en tant que tel, mais fait partie du programme d’études obligatoire. Dans le secteur anglophone, on présente un tour d’horizon de l’Holocauste en 9e année, dans le cadre du programme de sciences sociales sur l’identité canadienne, puis on analyse cet événement plus en profondeur dans le cours d’histoire moderne de 11e année. En étudiant le volet sur la Deuxième Guerre mondiale des cours d’histoire mondiale (10e année) et d'histoire du Canada donnés par le secteur francophone, les élèves apprennent que l’Holocauste est le génocide le plus terrible de l’histoire de l’humanité. Ainsi que l'indique le ministère de l'Éducation dans sa présentation du programme d'histoire : « Comme toute guerre, la Seconde Guerre mondiale peut être saisie dans ses causes, son déroulement et ses conséquences. Plus particulièrement, toutefois, l'étude de la Seconde Guerre mondiale doit relever la barbarie humaine dont le conflit est témoin. L'invocation de la pureté raciale conduit ainsi le régime nazi à la pire des atrocités, le génocide des Juifs et des Tziganes. » En Alberta, l’Holocauste a été intégré aux programmes de sciences sociales de la 11e et de la 12e année, et les enseignants sont tenus de l’incorporer à leurs cours. Tous les établissements d’enseignement du Nunavut enseignent l’Holocauste dans le cadre du programme d’études, mais aucun cours porte uniquement sur l’Holocauste. 33 Tous les établissements d’enseignement de Terre-Neuve-et-Labrador incorporent l’Holocauste aux programmes d’études à partir de la 3e année (où les élèves ont environ 9 ans). Bien que l’Holocauste ne soit pas un sujet d’études obligatoire au Québec, il fait partie du cours d'histoire et d'éducation à la citoyenneté offert en 2e secondaire, et environ 25 % des élèves étudieront de nouveau ce sujet dans le cadre du cours d’histoire optionnel offert en 5e secondaire. 4.3 Comment l’Holocauste est-il décrit? Le portail Web de sensibilisation à l’Holocauste†,du Manitoba, dont il a été fait mention plus haut, fournit la description la plus détaillée de l’Holocauste : Le terme Holocauste est dérivé d’un mot grec qui signifie « sacrifice par le feu ». Dans les écrits contemporains et de nature historique, le terme est utilisé pour faire référence à la destruction systématique du peuple juif d’Europe par les Nazis, qui a débuté en 1933 au moment où Adolf Hitler a été nommé chancelier d’Allemagne. Selon les estimations, ce tragique événement a rayé de la carte mondiale plus du tiers de la population juive. Malgré que les Juifs aient été la principale cible de cette volonté d'extermination, les Nazis ont aussi exterminé ou persécuté un grand nombre de Tziganes, de témoins de Jéhovah, d’homosexuels, de personnes handicapées et de dissidents politiques. Il est devenu évident que les Nazis avaient ciblé spécifiquement les Juifs depuis le tout début de la montée du parti nazi en 1919 et ce, jusqu'à sa dissolution avec le testament d’Hitler le 29 avril 1945. En 1919, Hitler avait écrit une lettre à un certain Herr Gemlich, dans laquelle il prônait l’extermination des Juifs s’il prenait le pouvoir. L’Holocauste, ou « la solution finale », a suivi une période d’hostilité et de persécution grandissante de la part des militaires et des fonctionnaires du gouvernement, qui a débuté en 1933 avec la nomination d’Adolf Hitler au poste de chancelier d’Allemagne. L'Holocauste, depuis sa conception jusqu’à son exécution, a été l’aboutissement d’une longue période d’antisémitisme en Allemagne et en Europe, et visait spécifiquement les Juifs. Sans cet aspect juif, on peut soutenir que l’Holocauste n’aurait pas eu lieu. [traduction] Pour la Colombie-Britannique, en bref, l'Holocauste désigne l’extermination de six millions de Juifs en Europe sous la férule nazie. En collaboration avec le Congrès juif canadien et le Vancouver Holocaust Education Centre, le ministère de l’Éducation de cette province a préparé un guide intitulé Canada and the Holocaust: A Resource Guide for Social Studies 11 Teachers, dans lequel on donne la définition suivante de l’Holocauste : « Extermination d’environ six millions de Juifs en Europe entre 1933 et 1945 par les Nazis et leurs collaborateurs. D’autres groupes et personnes ont été persécutés et ont énormément souffert durant cette période, mais seuls les Juifs ont été ciblés † http://www.edu.gov.mb.ca/k12/cur/multic/holocaust.html 34 pour anéantissement total. Le terme Holocauste signifie “sacrifice par le feu”. Le mot Shoah, un terme biblique signifiant “catastrophe”, est l’équivalent en hébreu moderne. » La définition utilisée par Terre-Neuve-et-Labrador est la suivante : « L'Holocauste désigne l'extermination systématique de six millions de Juifs et de cinq millions d’autres personnes telles que des Tziganes, des Slaves, des communistes, des homosexuels, des prisonniers politiques, des personnes handicapées physiquement et mentalement et des témoins de Jéhovah par le régime nazi d’Adolf Hitler, avant et pendant la Deuxième Guerre mondiale. » On ne trouve pas de définition précise de l’Holocauste dans les documents du Nouveau-Brunswick, mais selon les secteurs anglophone et francophone, il désigne le génocide perpétré par les Nazis, et qui a coûté la vie à six millions de Juifs. En Saskatchewan, le guide du programme d’études History 20 – World Issues définit l’objectif d’apprentissage suivant : « Savoir que l’exécution de masse des Juifs d’Europe est connue sous le nom d’Holocauste. En 1945, six millions de Juifs avaient été tués. » La Loi sur le Jour commémoratif de l’Holocauste de l’Ontario définit ainsi l’Holocauste : « L’Holocauste désigne un événement précis de l’histoire, soit la persécution et l’anéantissement systématiques, parrainés par l’État, des Juifs européens par les Nazis et leurs collaborateurs entre 1933 et 1945. » Le préambule du Holocaust Memorial Day and Genocide Remembrance Day Act de l’Alberta fournit la définition suivante de l'Holocauste : « …désigne la persécution et l’anéantissement systématiques, orchestrés par l’État, d’hommes, de femmes et d’enfants juifs européens par les Nazis et leurs collaborateurs entre 1933 et 1945. Cet événement horrible fait partie de notre histoire commune, à titre de citoyens du monde. Les Nazis et leurs collaborateurs ont tué six millions de Juifs, y compris plus d’un million d’enfants, pendant cette période de persécutions et de mort. Ils ont aussi persécuté et exécuté des millions d’autres personnes en raison de leur race, de leur religion, de leurs capacités physiques ou mentales ou de leur orientation sexuelle. » [traduction] La signification du terme Holocauste et de l'événement auquel il se rapporte est étudiée dans les manuels et les ressources en ligne du programme de sciences sociales de l'Alberta. Les élèves sont encouragés à utiliser leurs aptitudes à se renseigner pour effectuer des recherches et mieux comprendre ce fait historique. 4.4 L’Holocauste est-il enseigné comme sujet à part entière, ou fait-il partie d’un thème plus général? Expliquez la raison d'être de la décision. L’Holocauste est le plus souvent enseigné dans le contexte historique de la Deuxième Guerre mondiale et est intégré à l’enseignement sur le racisme, les génocides, les droits de la personne et autres thèmes d’apprentissage. 35 En Saskatchewan, par exemple, cet événement fait partie du programme d’histoire et des droits de la personne, et est abordé dans les programmes d'anglais et d'art. Le ministère de l’Éducation de la Saskatchewan a fait ces choix en raison de l’importance du sujet. En intégrant l’Holocauste à de nombreux volets du programme d’études, il est possible de l’étudier de manière plus ou moins complexe aux diverses étapes de développement social et cognitif de l’élève. Au nombre des exemples des aspects de l’Holocauste abordés dans le cadre du programme d’études de la Saskatchewan, mentionnons les politiques d’immigration au Canada, dans les contextes de pouvoir et d’abus de pouvoir, ainsi que l’étude des droits de la personne, des États totalitaires, de la souveraineté et de la sécurité collective. Le Nouveau-Brunswick inscrit l’Holocauste dans un vaste ensemble de connaissances. Au sein du système anglophone, par exemple, on aborde en 9e année « la réaction et la réponse du Canada aux questions morales et éthiques soulevées par des événements tels que l'Holocauste », alors que, en 11e année, l’Holocauste s’inscrit dans le contexte de la Deuxième Guerre mondiale et la montée du totalitarisme. Dans le système francophone, l’Holocauste est enseigné dans les cours de 10e et de 11e année qui portent sur l’histoire du monde et du Canada. En Colombie-Britannique et au Yukon, l’Holocauste est traité indépendamment dans certains cours, et fait partie du programme général d’histoire en tant que tragique événement et atrocité à ne jamais oublier. Au Manitoba, l’Holocauste est enseigné au sein du programme de sciences sociales comme un événement historique indépendant, qui ne fait pas moins partie de la Deuxième Guerre mondiale. Il est aussi abordé dans le cadre d’autres volets du programme d’études, dont les concepts et instruments internationaux qui portent sur les droits de la personne, les génocides et autres formes de « nettoyage ethnique ». L’Holocauste peut aussi être étudié en tant que sujet spécifique, ou intégré à un certain nombre de thèmes reliés aux sciences sociales, à l'anglais et à d’autres matières. L’Holocauste est abordé de manière plus ou moins complexe aux diverses étapes de développement social et cognitif de l’élève, selon les objectifs d’apprentissage de l’enseignant. En Ontario, l’Holocauste est intégré à un éventail de cours, dont le cours d’histoire obligatoire de la 10e année. Le contexte d'enseignement de l'Holocauste en Ontario permet de lier ce tragique événement à d’autres génocides et crimes haineux. En associant l’Holocauste à l’étude générale du pouvoir et de l’abus de pouvoir ainsi qu'aux droits de la personne, l’enseignant amène les élèves à s’interroger sur les leçons à tirer lorsque l’on porte atteinte à la démocratie. À Terre-Neuve-et-Labrador, l’Holocauste s’inscrit dans le contexte général des sciences sociales, de l'anglais et de l'éducation religieuse. L’holocauste en tant que thématique est également mis en relation avec différents sujets. L’Holocauste est intégré à l’étude des droits de la personne, de la justice et des relations internationales, éléments qui font partie du programme de sciences sociales de 12e année en Alberta. Dans le cadre du programme de sciences 36 sociales de la 11e année, les élèves étudient la question de la primauté des intérêts nationaux et les répercussions de cette idéologie sur les phénomènes du nationalisme et de l’ultranationalisme. En étudiant un événement spécifique tel que l’Holocauste, les élèves sont amenés à s'interroger sur l’ultranationalisme comme cause du génocide. De plus, certaines époques historiques sont mises en lien avec les droits de la personne et l’égalité, relativement à la période étudiée et dans le monde d’aujourd’hui. Au Québec, l’Holocauste est enseigné dans le vaste contexte des libertés civiles au cours des années 1930, et pendant la Deuxième Guerre mondiale. 4.5 À quel âge les jeunes apprennent-ils la réalité de l’Holocauste dans les écoles? Étudient-ils cet événement plus d'une fois durant leur parcours scolaire? L’Holocauste est étudié à plusieurs reprises et à différents âges dans le programme d’études de l’ensemble des provinces et des territoires. Il est parfois enseigné dès la 4e ou la 5e année, et son étude se poursuit tout au long du primaire et du secondaire. Comme de nombreux établissements d’enseignement organisent des activités pour le Jour commémoratif de l'Holocauste, les élèves de tous âges sont sensibilisés chaque année à ce tragique événement, en plus de l’étudier de manière plus formelle à la faveur des cours. Les plus jeunes découvrent souvent cette tragédie par des récits personnels, qui abordent le thème de la survie face à l'adversité, puis ils sont confrontés à la réalité du génocide alors qu'ils ont 11 ou 12 ans, dans le cadre des cours d'anglais ou d'art. L’Ontario a fourni une analyse détaillée des nombreuses occurrences du thème de l’Holocauste dans son programme d'études et son cadre d'apprentissage en classe. Dès la 5e année (soit vers l’âge de 10 ou 11 ans), les élèves doivent être en mesure d’identifier les responsabilités qui accompagnent certains droits, dont le droit à la liberté d’expression et la responsabilité de respecter la liberté d’expression d’autrui, ainsi que le droit de vivre sans discrimination ni harcèlement, et la responsabilité de traiter tout individu avec équité et respect. Dans les cours de sciences sociales, on demande aussi aux élèves de 5e année de décrire les droits fondamentaux contenus dans la Charte canadienne des droits et libertés. Les élèves ontariens de la 5e à la 8e année peuvent étudier l’Holocauste dans le cadre du programme de langues du primaire, où ils ont à lire du matériel sur la diversité de la culture canadienne et d'autres cultures. Romans, ouvrages généraux, ressources biographiques, récits personnels et visites en classe comptent parmi les outils utilisés pour favoriser l’apprentissage. On s’attend, de la part des élèves qui suivent le cours d’histoire obligatoire de 10e année, qu’ils soient en mesure d’expliquer l’impact au Canada de l’expérience et de la mémoire de l'Holocauste par l'immigration des survivants, la législation sur les droits de la personne, les politiques relatives aux crimes haineux et aux criminels de guerre nazis, la réaction internationale au génocide et au « nettoyage ethnique » après la Deuxième Guerre mondiale, et la 37 participation aux tribunaux internationaux pour la répression des crimes de guerre. Les élèves doivent aussi analyser les événements importants qui ont entouré l'Holocauste, dont la montée de l’antisémitisme et du nazisme, la Nuit de Cristal, l'apparition des ghettos, des camps de concentration et des camps de la mort, et, enfin, la réaction du Canada à ces événements. On peut aussi aborder l’Holocauste dans le cadre du cours d’éducation civique de 10e année, obligatoire pour l’obtention du diplôme d’études secondaires. Les élèves doivent démontrer qu’ils comprennent les valeurs qui sous-tendent la citoyenneté démocratique et la façon dont ces valeurs influencent les actions civiques, évaluer les actions civiques et globales des particuliers et des organismes non gouvernementaux, saisir le rôle des citoyens face à des mouvements non démocratiques, et analyser l'évolution de la participation canadienne aux tribunaux internationaux. Les enseignants peuvent utiliser des exemples tels que Simon Wiesenthal, Oscar Schindler, les procès de Nuremberg et d’autres personnes ou événements liés à l’Holocauste pour illustrer leurs propos. Le cours d’histoire mondiale depuis les années 1900, enseigné en 11e année, exige des élèves qu’ils puissent expliquer comment les génocides, y compris l’Holocauste, ont eu des conséquences non seulement sur les victimes et les agresseurs, mais aussi sur le monde en général. Dans le cours d’histoire occidentale (12e année) les élèves doivent analyser les principaux facteurs qui ont mené à la guerre, incluant le rôle des problèmes religieux, culturels, raciaux et nationaux de même que les rivalités impériales. Les élèves de l’Ontario qui suivent le cours d’introduction à l’anthropologie, la psychologie et la sociologie (sciences sociales et sciences humaines, 11e année) doivent analyser des exemples de pratiques sociologiques ou institutionnelles en rétrospective, afin de mieux comprendre le fondement des relations sociales qui ont mené aux pratiques de discrimination ou d’exclusion dans la société contemporaine, dont l'apartheid, la ségrégation et la création de ghettos. Dans le cours sur les défis et les changements de société de 12e année (sciences sociales et sciences humaines), les élèves doivent pouvoir expliquer les liens entre les préjugés et la discrimination, analyser les modèles des crimes haineux, et comprendre comment s’y prennent les spécialistes des problèmes sociaux pour appréhender le racisme. Les élèves de l’Ontario peuvent prendre un cours de philosophie en 11e année (les grandes questions philosophiques) ou en 12e année (questions et théories philosophiques). En raison de la nature même de ces cours, qui analysent des sujets tels que le bien et le mal et les obligations de l’être humain, il est fort probable que l’Holocauste y est aussi abordé. Dans le programme d’anglais de l’Ontario, les élèves choisissent certains textes à lire et décident des sujets, des thèmes et du public visé pour les travaux qu'ils effectuent. Dans ce contexte, ils peuvent décider d’intégrer l’Holocauste à leurs projets, à tous les niveaux. Les enseignants peuvent choisir de discuter de l’Holocauste en réponse aux questions des élèves, lorsque ce tragique événement s’inscrit dans les objectifs d'un cours en particulier, dans le cadre du Jour commémoratif de l'Holocauste ou lors de fêtes juives, qui donnent l’occasion de discuter de l’Holocauste. 38 Au Manitoba, l’Holocauste est étudié en tant que sujet à part dans le cadre du programme de sciences sociales en 6e année (le programme des 11e et 12e année est actuellement en voie d’élaboration). Néanmoins, comme les droits et responsabilités de la personne sont étudiés en profondeur tout au long du programme, on peut faire des liens avec l’Holocauste et la diaspora juive, aussi bien en 2e année (cours sur les collectivités au Canada), en 3e année (cours d'ouverture au monde et aux collectivités), en 4e année (histoire du Manitoba), en 7e année (populations et géographie) et en 9e année (diversité et pluralisme au Canada, et le Canada et le monde). Le programme d’anglais du Manitoba offre également de riches possibilités d'apprentissage et d'intégration de l'Holocauste. General Outcome 2 (compréhension et réaction personnelle et créative à l’oral, aux ouvrages littéraires et à différents médias) et General Outcome 5 (célébrer et renforcer les communautés) offrent tous deux l’assise nécessaire à l’étude de l’Holocauste, de l’antisémitisme et des expériences des Juifs canadiens. Comme les choix des textes et des thèmes sont facultatifs, l’étude de l’Holocauste n’est pas obligatoire. En pratique, toutefois, la plupart des enseignants choisissent des thèmes ou des ressources d'apprentissage qui touchent l'Holocauste ou des sujets connexes. De nombreux établissements et enseignants organisent en outre des activités chaque année, lors de la Semaine de sensibilisation à l'Holocauste, et y font participer les élèves de tous les niveaux et de tous les programmes. Les élèves du Nunavut sont sensibilisés à l’Holocauste vers la 6e année dans le cadre des activités organisées pendant le Jour commémoratif de l’Holocauste, puis chaque année dans le même contexte, ainsi qu’en 11e et 12e année dans le cadre du programme de sciences sociales. L’Holocauste est étudié dans le contexte des atrocités commises contre les droits de la personne, et sert d’exemple des dangers du pouvoir autoritaire. Il est aussi perçu comme un facteur déterminant dans les efforts entrepris par les Alliés, et sert de toile de fond à l’étude de la montée des superpuissances, du système de l’ONU et de la division de la Palestine. En Alberta, l’Holocauste est principalement étudié entre la 9e et la 12e année. Divers romans, dont La Nuit, sont utilisés comme outil d’apprentissage dans les classes d’anglais. Les élèves de 11e et 12e année étudient l‘Holocauste dans le cadre du programme de sciences sociales, et explorent les thèmes des droits de la personne et des interactions globales. Les élèves de la Saskatchewan ont l’occasion d’étudier l’Holocauste dans le programme d'anglais de 6e, 7e, 8e, 9e, 10e et 12e année, dans les cours d’arts plastique de 4e et 5e année, et en 11e et 12e année dans le cadre des sciences sociales. Au Nouveau-Brunswick, le programme de la 9e et 11e année du secteur anglophone, et de la 10e et 11e année du secteur francophone ménage aussi une place à l’Holocauste. Les élèves du Québec sont sensibilisés à l’Holocauste en 2e secondaire, alors qu’ils sont âgés de 13 ou 14 ans. Les élèves de 5e secondaire, qui ont 16 ou 17 ans, peuvent prendre un cours optionnel qui intègre l’étude de l’Holocauste. 39 Les élèves de 3e année de Terre-Neuve-et-Labrador sont mis en contact avec la réalité de l’Holocauste dans les cours d’enseignement religieux, puis l’Holocauste est l’objet de discussions dans les cours d’anglais de la 4e à la 6e année, où l’on étudie un roman qui porte sur l’événement. En 7e et 8e année, les élèves étudient, dans le cadre des sciences sociales, le rôle joué par les Canadiens et les Terre-Neuviens pendant la Deuxième Guerre mondiale. Dans leurs cours d’anglais respectifs, les élèves de 9e année analysent en profondeur un roman qui se rapporte à l’Holocauste, alors que les élèves de la fin du secondaire étudient la biographie d’Elie Wiesel. Au Yukon, l’Holocauste est spécifiquement enseigné en 11e année dans le cadre des sciences sociales, et en 12e année au cours d’histoire. Néanmoins, les enseignants incorporent régulièrement de l'information sur l'Holocauste dans les sujets à l'étude tout au long du secondaire. Le programme de la ColombieBritannique intègre le thème de l'Holocauste en 6e, 11e et 12e année. Le programme d'études de la Colombie-Britannique fournit des occasions d’apprentissage sur l’Holocauste aux élèves dès l’âge de 10 ou 11 ans (6e année) – on y explore les raisons historiques de l’immigration de certains groupes culturels au Canada, ainsi que les droits fondamentaux qui font partie de la Charte canadienne des droits et libertés. Les plus jeunes ont aussi l’occasion de connaître l’Holocauste par l’entremise de récits personnels et de conférences. Les élèves de 15 ans et plus (11e et 12e année) analysent davantage en profondeur les atrocités commises durant l’Holocauste, de même qu’en Asie-Pacifique durant la Deuxième Guerre mondiale, ainsi que l'internement des Canadiens d'origine japonaise au Canada. 4.6 Combien d’heures sont consacrées à l’apprentissage et à l’étude de l’Holocauste dans les établissements d’enseignement? Les ministères de l’Éducation des provinces et des territoires n’indiquent pas le nombre d’heures allouées aux sujets et thèmes abordés dans le cadre de leurs programmes d'études. Ce choix demeure à la discrétion de chacun des établissements et des enseignants. Le secteur anglophone du NouveauBrunswick estime qu'une dizaine d’heures par année sont consacrées à l’enseignement de l’Holocauste. 4.7 Dans quel domaine d’études (histoire, littérature, sociologie, théologie) l’Holocauste est-il enseigné? Veuillez indiquer brièvement la raison pour laquelle l’Holocauste est intégré à ce domaine en particulier. L’Holocauste est le plus souvent intégré aux cours de sciences sociales et d'histoire, de même qu'aux cours de français et d'anglais. Il peut aussi être abordé dans les cours de philosophie, d'anthropologie, de psychologie, d’art, de religion et d’éducation civique et à la citoyenneté. 40 Terre-Neuve-et-Labrador a indiqué dans les grandes lignes les domaines du programme où l’on étudie l’Holocauste, ainsi que les raisons de ces choix, dans les divers contextes d’enseignement de l’anglais, des sciences sociales et de la religion. Dans les cours d’anglais, les élèves sont encouragés à discuter de l’Holocauste et à explorer le sujet par l’intermédiaire de romans et au moyen de divers médias. Les listes de lectures obligatoires comprennent un certain nombre de romans et de textes d'information sur ce thème, et des bibliographies annotées permettent aux enseignants de mieux guider les élèves dans leurs choix de romans facultatifs. Les élèves sont aussi encouragés à réagir de manière personnelle et critique aux textes étudiés à l’aide de techniques de création littéraire, de recherches, de productions artistiques, et en expression orale. Dans le cadre du programme de sciences sociales, les élèves sont amenés à examiner le rôle qu’ont joué les Canadiens et les Terre-Neuviens durant la Deuxième Guerre mondiale et l’Holocauste. Ils réfléchissent en outre à l'influence qu’ont eu ces événements sur l’avenir du pays, et établissent des liens entre les événements du passé et les enjeux et événements actuels. L’histoire du judaïsme et la responsabilité morale qu’ont les Juifs survivants de sensibiliser les générations futures aux événements de l'Holocauste comptent parmi les thèmes abordés dans les cours d’enseignement religieux de Terre-Neuve-et-Labrador. Les élèves peuvent en toute liberté remettre en question les idéologies et les croyances responsables de la mort de millions de personnes, et sont encouragés à réagir de manière critique aux divers événements de cette période par des débats, des recherches, des projets personnels ou créatifs et des jeux de rôle. En Alberta, l’Holocauste est principalement enseigné dans les programmes de sciences sociales et d'anglais. En sciences sociales, les élèves étudient ce thème dans le contexte des droits de la personne et des interactions globales. En anglais, les enseignants peuvent choisir d’aborder l'Holocauste par le truchement d'ouvrages littéraires, favorisant ainsi un contact plus personnel des élèves avec cette tragédie. En Colombie-Britannique, l’Holocauste est étudié en 6e année dans le cadre des sciences sociales. La ressource Canada and the Holocaust: A Guide for Social Studies 6 Teachers, coproduite par le ministère de l’Éducation de la province, le Congrès juif canadien et le Vancouver Holocaust Education Centre sert de guide à l’enseignement de cette période horrible de l’histoire. Les cours de sciences sociales 11 et d’éducation civique 11, ainsi qu’un nouveau cours de justice sociale 12 (qui sera offert en septembre 2008), examinent aussi la signification historique de l’Holocauste et des génocides en général. La ressource Canada and the Holocaust: A Guide for Social Studies 11 Teachers, élaborée par les mêmes entités, sert d'appui aux cours de sciences sociales 11, d’éducation civique 11 et de justice sociale 12. La section Classroom Assessment Model du cours de sciences sociales 11 comprend un volet sur le rôle joué par le Canada dans l’Holocauste. Le cours d’histoire 12 comprend également une unité importante sur l'Holocauste. Les cours d'éducation civique 11 et de justice sociale 12 mettent l’accent sur les enjeux liés à la paix et aux 41 conflits, aux droits de la personne, à l’injustice sociale, aux génocides, etc. Le cours de justice sociale 12 traite en profondeur de l’injustice dans les contextes de race et d'appartenance ethnique, de religion et de foi, de nationalité et d’appartenance à une région. L'accent est mis sur les concepts de justice sociale, comme l'équité et l'égalité, la dignité et la valeur, les droits de la personne et l'oppression. Les élèves étudient les répercussions de la Charte canadienne des droits et libertés sur la justice sociale, et les dispositions du Code criminel canadien proscrivant la propagande haineuse. 4.8 a) Quel type de formation en histoire, en didactique et en pédagogie est offerte aux enseignants appelés à traiter de l’Holocauste dans votre pays, au niveau universitaire ou dans le cadre de leur développement professionnel? Toutes les universités canadiennes offrent une formation préalable aux enseignants, et tous les enseignants canadiens doivent avoir obtenu un diplôme d'enseignement d'une université reconnue. Les enseignants peuvent aussi tirer profit d’occasions de perfectionnement professionnel offertes par les commissions scolaires, certains ministères de l’Éducation, les associations et syndicats d’enseignants, des groupes communautaires et des consultants indépendants. Certains des thèmes portent sur l’Holocauste. Aucune formation obligatoire n’est exigée pour l’enseignement de l’Holocauste. Dans certaines provinces comme au Québec, le ministère de l’Éducation n’a pas voix au chapitre en ce qui a trait à la formation offerte aux enseignants. Le Manitoba est un exemple de la diversité des occasions offertes aux enseignants en matière de développement professionnel, en collaboration avec d’autres groupes. Par le passé, le ministère de l’Éducation, de la Citoyenneté et de la Jeunesse du Manitoba a coparrainé des conférences pour enseignants et élèves, avec des organisations de la communauté juive, sur les thèmes de l’antiracisme et de l’Holocauste. Entre 150 et 200 personnes ont participé aux conférences. De plus, les enseignants responsables d’aborder le thème de l’Holocauste à Terre-Neuve-et-Labrador ont accès à de la formation professionnelle dans le cadre de la préparation des cours. On y présente les événements historiques de façon objective, et les interprétations historiques y sont analysées de manière à mettre au jour tout parti pris. Les enseignants sont invités à réagir de manière critique et personnelle, et encouragés à aborder ce thème avec délicatesse et intelligence. Ils apprennent à répondre aux besoins de divers apprenants, et à fournir aux élèves des défis qui satisfont aux objectifs d'apprentissage. L’Holocauste dans son contexte historique doit faire l'objet d'un enseignement dirigé; les enseignants sont toutefois invités à aller au-delà de la simple mémorisation des faits, et à demander aux élèves de réagir de manière constructive. Bien qu’il n’existe pas de programme de développement professionnel en Alberta pour les enseignants, ces derniers ont accès au document Guidelines 42 for Teaching about the Holocaust, tiré du site Web du Human Rights and Citizenship Commission de l’Alberta. Des ateliers sur l’Holocauste et sur la Mémoire ont été offerts en février 2008 par l’Université de l’Alberta. Le ministère de l’Éducation fournit aussi du soutien pour la mise en œuvre de programmes à l’intention des enseignants en sciences sociales, par l’entremise des Summer Institutes et du Alberta Regional Professional Development Consortia. Les commissions scolaires de l’Ontario peuvent donner de la formation sur l’Holocauste de façon indépendante, ce choix ne relevant pas du ministère de l’Éducation. Néanmoins, les enseignants ont aussi d’autres occasions de développement professionnel. Le Congrès juif canadien (CJC), par exemple, a organisé une exposition itinérante dans le cadre du Regional Jewish Communities of Ontario Holocaust Teacher Training Program, dont ont pu profiter les facultés de l’éducation de plusieurs universités ontariennes telles que Brock, Lakehead, Nipissing, Trent, Queens et l’Université d’Ottawa. Le CJC a également offert un séminaire de sensibilisation à l’Holocauste d’une journée, à l’intention des enseignants et des finissants d’écoles secondaires de nombreuses collectivités. Il a en outre élaboré un programme éducatif sur l’Holocauste (Choose Your Voice), qui comprend du matériel destiné à l’enseignant. On trouvera d’autres renseignements sur les programmes du CJC à http://www.cjc.ca/template.php?Language=EN&action=holocaust&Type=2. Le Holocaust Centre de Toronto, en Ontario, organise tous les ans un séminaire sur l’Holocauste. On trouvera des renseignements supplémentaires à ce sujet à l’adresse http://www.holocaustcentre.com/seminar.php. De plus, des enseignants venus de partout au Canada participent chaque année au séminaire intitulé General Romeo Dallaire Genocide Institute, d’une durée de cinq jours, qui se déroule à Toronto. L’histoire de l’Holocauste y fait l’objet d’une présentation en matinée, suivie d’un atelier sur l’enseignement de l’Holocauste en après-midi. Consulter l’adresse suivante pour obtenir un complément d’information : http://www.genocideeducation.ca/2008genocideeducationinst.htm. Le projet Nizkor, créé par B’nai Brith Canada, propose du matériel d'enseignement sur l’Holocauste (http://www.nizkor.org). L’organisme B’nai Brith a aussi élaboré un document intitulé Holocaust Memorial Day Teachers Guide, qui contient des renseignements sur les activités de sensibilisation à l’Holocauste dans tout le Canada, et a offert par le passé une tournée bi-annuelle, intitulée Holocaust and Hope Educators Tour. Pour obtenir un complément d’information à ce sujet, consulter le site http://www.bnaibrith.ca/league.html. Selon Yad Vashem Canada, même si un certain nombre d'ONG (provenant principalement de la communauté juive) ont organisé des activités de formation des enseignants sur l’Holocauste dans les grandes villes canadiennes, notamment Toronto, Montréal, Vancouver et Winnipeg, la communauté est d'avis que les efforts à ce chapitre demeurent négligeables dans les régions éloignées. 4.8 b) Combien de séances de formation sont offertes aux enseignants chaque année, et combien d’enseignants y participent? 43 Les ministères ne tiennent pas de statistiques sur le nombre d’enseignants qui suivent des séances de développement professionnel offertes par les groupes communautaires et les groupes de sensibilisation à l’Holocauste. 4.8 c) Les activités de formation des enseignants à la réalité de l’Holocauste sont-elles financées dans votre pays? Les provinces et les territoires n’offrent pas de financement spécifique pour les activités de sensibilisation à l’Holocauste. Les commissions et les arrondissements scolaires utilisent à leur discrétion l’enveloppe budgétaire qui leur est allouée. 4.9 Votre pays a-t-il promulgué un Jour commémoratif de l’Holocauste à l'échelle nationale? Dans l’affirmative, comment souligne-t-on cette journée? Quelles difficultés avez-vous rencontrées en tentant d'intégrer le Jour commémoratif de l’Holocauste au sentiment d’appartenance nationale? Au niveau fédéral, le Jour commémoratif de l’Holocauste a été officiellement décrété en 2003 en vertu d’une loi du Parlement, et célébré pour la première fois en 2004. Le Jour commémoratif de l’Holocauste est fixé chaque année selon le calendrier lunaire juif, et vise à honorer la mémoire de millions de Juifs et d’autres victimes qui ont péri au cours de la Deuxième Guerre mondiale en raison de politiques dictées par la haine et axées sur le génocide. En 2007, le Canadian Society for Yad Vashem a coparrainé la cérémonie du Jour commémoratif de l’Holocauste sur la Colline du Parlement. Cet organisme, qui a vu le jour en 1986 et appuie des projets de l’institut Yad Vashem en Israël, a pour mandat de sensibiliser les Canadiens aux événements survenus pendant l’Holocauste. Le Canada a en outre déclaré officiellement le 17 janvier comme étant la Journée Raoul Wallenberg, afin que tous puissent réfléchir aux effets pervers du racisme et de la haine, ainsi qu’à l'influence profonde que peuvent avoir les personnes qui s'élèvent publiquement contre de telles attitudes. Le Canada souligne d’autre part le 27 janvier, tel que proclamé par les Nations Unies, comme étant la Journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de l'Holocauste. L’Ontario est la première province a avoir édicté la Loi sur le Jour commémoratif de l’Holocauste, dans laquelle il est stipulé que « [u]n tel jour sera une occasion de réflexion sur les leçons durables de l’Holocauste et une occasion de sensibilisation à celles-ci. » On y indique aussi que « [c]e jour donnera également l’occasion de se pencher sur d’autres cas de destruction 44 systématique de peuples, sur les questions des droits de la personne et sur la réalité multiculturelle de la société moderne ». En avril 2001, toutes les provinces avaient adopté une loi similaire. Le texte de loi est semblable dans tous les cas. Au Manitoba, cette loi fait le pont entre la sensibilisation à l’Holocauste et l’importance de combattre le racisme et la haine. En Alberta, elle porte le nom de Holocaust Remembrance Day and Genocide Remembrance Day Act. Dans tous les cas, ces lois respectives mettent l'accent sur la réflexion. En faisant méditer « les leçons durables de l’Holocauste », elles reconnaissent l’importance d’enseigner les effets désastreux de la haine et de la persécution des groupes minoritaires. De la même manière, chaque loi exhorte les provinces à favoriser les droits de la personne et le multiculturalisme. À l’instar du Jour commémoratif national, le Jour commémoratif de l’Holocauste de chacune des provinces est fixé chaque année selon le calendrier lunaire juif, le jour du Yom ha-Choah. À St. John’s, capitale de Terre-Neuve-et-Labrador, des événements commémoratifs sont aussi organisés le 27 janvier, anniversaire de la libération d’Auschwitz en 1945. Parmi les difficultés rencontrées en tentant d'intégrer le Jour commémoratif de l’Holocauste au sentiment d’appartenance nationale, mentionnons le fait qu’il existe de nombreux jours commémoratifs au Canada et au sein des provinces, souvent perçus comme de simples formalités; la population y est peu sensibilisée. 4.10 Votre pays a-t-il créé un monument commémoratif national ou un musée sur l'Holocauste? Combien d’élèves visitent ce monument ou ce musée chaque année? Bien que le gouvernement canadien n’ait pas de monument ou de musée sur l'Holocauste, il existe un certain nombre de monuments et de musées exploités par la société civile. Certains musées canadiens ont aussi des volets relatifs à l’Holocauste. Le Musée virtuel du Canada (MVC) de Patrimoine canadien est une initiative qui permet à de nombreux musées du Canada d’utiliser la plate-forme Web pour sensibiliser les Canadiens à leurs collections et ressources éducatives concernant l'Holocauste. Parmi ces musées, mentionnons le Jewish Heritage Centre of Western Canada (à Winnipeg, au Manitoba), le Saint John Jewish Historical Museum (au Nouveau-Brunswick), et le Vancouver Holocaust Education Centre (en Colombie-Britannique). Les efforts de ce dernier en ce qui a trait à l’élaboration d’un contenu éducatif en ligne sont particulièrement notables. La participation du Vancouver Holocaust Education Centre aux Programmes d’investissement du MVC a en effet débouché sur la création d’une exposition virtuelle intitulée Cœurs ouverts – Portes fermées : Le projet des orphelins de guerre. Cette exposition bilingue et interactive a attiré près de 140 000 visiteurs en 2007. On y présente les chroniques d'un groupe de jeunes orphelins juifs qui ont émigré au Canada dans 45 la foulée de l’Holocauste, ainsi que des photographies, des documents et des photos d’objets leur ayant appartenu. On y offre également en ligne un guide de l'enseignant, des liens, une bibliographie et une vidéographie, de même qu’un glossaire à consulter sur le site ou à télécharger et qui peut servir de matériel didactique dans les classes de la fin du primaire et du secondaire. Le portail présente aussi d’autres expositions qui font référence à l’Holocauste, dont Keeping the Faith: Judaica from the Aron Museum (Montréal, Québec). Chaque année, des dizaines d’expositions en ligne sont créées par les musées canadiens par l'entremise des Programmes d'investissement du MVC. On peut accéder au portail du Musée virtuel du Canada (MVC) à l’adresse www.museevirtuel.ca. Le portail et les Programmes d’investissement du Musée sont gérés par le Réseau canadien d’information sur le patrimoine, un organisme de service spécial relevant du ministère du Patrimoine canadien. Le Musée canadien de la guerre est le musée d’histoire militaire du Canada. Son exposition permanente sur la Deuxième Guerre mondiale comprend un module sur l’Holocauste. De plus, il présente des expositions spéciales sur des thèmes précis – nationaux, internationaux ou universels – qui viennent compléter ses salles d’exposition. L’une d’entre d’elles, Médecine mortelle : Créer la « race supérieure », explore en détail la nature du régime nazi en Allemagne et présente le contexte général de l'expérience canadienne pendant la Deuxième Guerre mondiale. Le Musée canadien de la guerre accueillera l’exposition Médecine mortelle : Créer la « race supérieure » du 13 juin 2008 jusqu’au 11 novembre 2008. Produite par le United States Holocaust Museum, on y découvre comment l'eugénisme est devenu un instrument de génocide et comment, à la fin du compte, il a conduit à l'Holocauste. Par le truchement d'objets, de mots, d'images et de témoignages personnels éloquents, Médecine mortelle explore la montée des théories eugénistes nazies : utilisation de compas et de chartes de couleur des yeux pour mesurer la valeur humaine; stérilisation des « faibles d’esprit »; mort d’enfants et d’adultes « pour leur bien »; expériences médicales sur les humains; anéantissement presque total des Juifs d’Europe. L'exposition examine aussi le rôle crucial joué par des employés du secteur de l’hygiène publique, des médecins, des chercheurs et d’autres professionnels, dans cette tragédie. L’exposition bénéficiera d’une solide stratégie en matière de programme public, qui comprendra des conférences et des représentations théâtrales. Le Musée canadien des droits de la personne (MCDP) sera un musée national créé en vertu de la Loi sur les musées. Il sera situé à Winnipeg et ouvrira ses portes en 2012. 46 Le mandat du Musée, enchâssé dans la loi, consistera à mieux faire connaître les droits de la personne – auprès du public canadien en premier lieu, mais aussi ailleurs dans le monde –, à promouvoir le respect d’autrui et à encourager la réflexion et le dialogue. (Voir l'annexe C-2 (L).) Le Musée exercera divers pouvoirs dans le cadre de son mandat, dont celui d’acquérir des objets liés aux droits de la personne, d’organiser des expositions itinérantes ou d’y participer, de mener ou de financer des recherches, et de diffuser des connaissances à l’aide de séances de formation ou d’autres activités en ligne. Conformément à la Loi sur les musées, le conseil d’administration est responsable de tous les aspects du Musée, dont les expositions. Bien qu’il soit encore trop tôt pour déterminer le contenu exact des programmes et des expositions de cette institution, on s’attend à ce que l’Holocauste soit l’un des thèmes qui y seront abordés. Des consultations publiques sur les visées escomptées du Musée ont été tenues en février et mars 2008, et l’Holocauste est l'un des sujets importants que les canadiens ont identifiés lors de ces consultations. Le gouvernement du Canada investira 100 millions de dollars pour la construction, les installations et les expositions du Musée, en plus de financer ses activités courantes. La création du Musée a également été rendue possible grâce à une campagne de financement des Amis du Musée des droits de la personne, qui a permis d'amasser 105 millions de dollars, à une contribution de 20 millions de dollars de la ville de Winnipeg, et à une contribution de 40 millions de dollars de la province du Manitoba. Le Manitoba a érigé une plaque commémorant l’Holocauste sur le terrain de l’Assemblée législative provinciale. Ce monument a été créé par un architecte local, survivant de l’Holocauste, et comprend le nom des 3 700 victimes de cette tragédie qui ont des liens familiaux dans la province du Manitoba. Chaque année, le Holocaust Awareness Committee de la Jewish Federation de Winnipeg coordonne un service commémoratif au pied du monument, à l’occasion du Jour commémoratif de l’Holocauste. Les programmes de financement du gouvernement du Canada appuient en outre les musées et les monuments détenus et gérés par des ONG canadiennes (voir la section 2.6). Il convient de souligner que, pendant de nombreuses années, ces centres communautaires de Toronto, de Montréal, de Vancouver et de Winnipeg ont été principalement responsables des activités de sensibilisation et de commémoration au Canada. Ces centres ont largement contribué à sensibiliser les visiteurs à la nature même, aux messages et aux leçons à tirer de l’Holocauste, ainsi qu’à former les enseignants et à diriger des séminaires à l'intention des élèves. Le Freeman Family Foundation Holocaust Education Centre du Manitoba, fondé en 1999 et situé dans le Asper Jewish Community Campus à Winnipeg, organise des présentations, des conférences et des programmes destinés aux élèves et aux enseignants. Il a également monté des expositions permanentes 47 composées de photographies, de documents originaux et d’objets donnés par les survivants ou leurs familles, les uns et les autres établis au Manitoba. On trouvera des renseignements supplémentaires à l’adresse http://www.jewishwinnipeg.org/holocaust.html#education. En Ontario, le Holocaust Centre of Toronto livre des programmes à l’intention des élèves et des enseignants. Au Québec, le Centre commémoratif de l’Holocauste est situé à Montréal. Les visites y sont organisées par la direction des établissements d’enseignement et par les enseignants eux-mêmes. Le Centre commémoratif de l’Holocauste à Montréal (www.mhmc.ca) est voué à la commémoration et à l'enseignement de l’Holocauste. La ville de Montréal abrite la troisième concentration de ses survivants au monde, et le Musée intègre les rescapés de cette tragédie et leur mémoire à tous les aspects de ses expositions. Les ministères de l’Éducation ne recueillent pas de statistiques sur le nombre d’élèves et d’enseignants qui visitent ces monuments ou ces musées. 4.11 Veuillez donner une estimation des élèves qui visitent les sites authentiques dans votre pays, et indiquer les trois principales sources de financement disponibles pour la visite de ces sites authentiques. Le Canada n’a pas partagé directement l’expérience de l’Holocauste, il ne possède donc pas de sites authentiques sur cette tragédie. Les activités éducatives en dehors des classes ne sont pas du ressort des ministères de l'Éducation, et sont organisées pour la plupart par les arrondissements scolaires. Conséquemment, les ministères provinciaux n’ont pas de données sur les voyages proposés à des élèves et consacrés à la visite de sites authentiques de l’Holocauste, et ne financent pas directement de tels programmes. Un certain nombre d’organismes non gouvernementaux offrent toutefois des voyages éducatifs en Europe, dans le but de visiter de tels sites. À titre d’exemple, B’nai Brith Canada parraine depuis 1985 une visite bi-annuelle de sites authentiques en Allemagne, en Pologne et en Israël – le Holocaust and Hope Educators’ Study Tour – d’une durée de trois semaines. Au Manitoba, de nombreuses activités éducatives relatives à l’Holocauste ont été mises en œuvre auprès des jeunes, de la maternelle à la fin du secondaire. La Winnipeg Foundation et la Asper Foundation financent depuis plusieurs années un programme d'éducation, ainsi qu'un voyage au United States Holocaust Memorial Museum and Education Centre. Le Israel Experience Centre, situé sur le Asper Jewish Community Campus, organise et coordonne la participation d’étudiants juifs du Manitoba à l’événement international La marche des Vivants, qui a lieu en Pologne et en Israël. Un certain nombre d’élèves de la Saskatchewan participent aussi à cette marche une année sur deux. 48 Les élèves de Terre-Neuve-et-Labrador peuvent visiter le National Holocaust Museum et le Simon Wiesenthal Centre à Washington, DC, dans le cadre du programme d’éducation de la Asper Foundation du Manitoba. Les établissements d’enseignement organisent aussi de manière autonome la visite de sites authentiques en Europe. Le financement de ces activités provient des gouvernements fédéral et provinciaux, ainsi que des établissements eux-mêmes. Les élèves du Québec peuvent visiter le Centre commémoratif de l’Holocauste, situé à Montréal, à la discrétion des enseignants et des écoles. 4.12 Quels sont les trois principaux manuels scolaires utilisés pour enseigner l’Holocauste dans votre pays? Combien de pages ces manuels consacrent-ils à l’Holocauste, et sur quels aspects de cette tragédie mettent-ils l’accent? En Ontario, un manuel scolaire est défini comme étant une ressource d’apprentissage complète, sous format imprimé ou électronique, qui répond principalement aux objectifs du programme d’études de l’Ontario pour une année scolaire, un sujet ou un cours donnés. Dans ce contexte, l’Ontario ne cautionne pas de textes en particulier sur l’Holocauste. Les manuels approuvés contiennent néanmoins des informations portant précisément sur l’Holocauste. En voici un exemple : Année – Cours Manuel approuvé Partie sur l’Holocauste 10e année – Éducation civique Gordon, D., MacFadden, J., and Watt, J. (2006). Civics Now. Thomson/Nelson Press. - p. 136, 184-185 Evans, M., Stodovnick, M., Zoric, T., et Evans, R. (2001). La citoyenneté : responsabilité, démocratie et engagement. - p. 195 - 203 Éditions de la Chenelière e 10 année – Histoire du Canada depuis la Première Guerre mondiale Newman, Garfield (2001). Regard sur le Canada. - p. 208-209, 239-241 Chenelière/ McGraw-Hill. Fielding, J. and Evans, R. (2001). Le Canada au XXesiècle : une histoire à découvrir. Beauchemin. Bolotto, A., Hawkes, C., Jarman, F., Keirstead, M., and Watt, J. (2000). Canada: Face of a Nation. Gage Educational Publishing Company. 49 - p. 162, 198-201, 203, 381 - p. 152-154, 326, 342 Année – Cours Manuel approuvé Partie sur l’Holocauste 12e année – Histoire mondiale : Occident et reste du monde Haberman, A., and Shubert, A. The (2002). The West and the World: Contacts, Conflicts, Connections. Gage Learning Corporation - p. 395-397 - p. 478, 561 Newman, G. (2002). Legacy: The West and the World. Mc-Graw Hill Ryerson Limited. 12e année – Défis et changements dans la société Bain, C., Colyer, J., DesRivieres, D., and Dolan. S. (2004). Transitions : changements et défis sociaux. Éditions de la Chenelière. - p. 307, 309-311 En Colombie-Britannique, le choix des manuels scolaires appartient à l’enseignant. Le ministère de l’Éducation a toutefois élaboré deux guides de ressources en collaboration avec le Congrès juif canadien et le Vancouver Holocaust Education Centre : • • The Holocaust: A Resource Guide for Social Studies 6 Teachers The Holocaust: A Resource Guide for Social Studies 11 Teachers. Au Yukon, les manuels utilisés sont les suivants : Global Forces of the Twentieth Century (cinq pages sur l’Holocauste) et Counterpoints: Exploring Canadian Issues (six pages sur l’Holocauste). Les manuels scolaires suivants sont employés dans le cadre du programme de sciences sociales des écoles secondaires de l’Alberta : • • • • • Twentieth Century Viewpoints: An Interpretive History (sept pages sur l’Holocauste). Global Forces of the Twentieth Century (deux pages sur l’Holocauste). A History of the Twentieth Century (deux pages sur l’Holocauste). Ideologies (éditon de l’Alberta) (une page sur l’Holocauste). Global Systems (trois pages sur l’Holocauste). La province de Terre-Neuve-et-Labrador n’a pas de manuels scolaires entièrement dédiés à l’Holocauste. De nombreux romans obligatoires dans les cours d’anglais portent cependant sur le sujet, et certains champs d'études des sciences sociales et cours d'éducation religieuse traitent de l’Holocauste et de la Deuxième Guerre mondiale. Parmi les romans étudiés, mentionnons Compte les étoiles de Lois Lowry, The Sky is Falling de Kit Pearson, After the War de Carol Matas, Le journal d’Anne Frank, et La Nuit de Elie Wiesel. De plus, certains manuels de sciences sociales traitent de l'Holocauste, dont : • • Canadian History: 1900-2000 20th Century Viewpoints and Worldviews: The Challenge of Choice, 50 • • • Culture Quest: Exploring World Cultures Many Friends, One World Voyage to Discovery: History of Newfoundland and Labrador 1800 – Present. Le secteur francophone du ministère de l'Éducation du Nouveau-Brunswick indique trois titres : • • • Simard, M. (2002). Histoire du XXe siècle. Montréal : Chenelière/McGrawHill (cinq pages sur l’Holocauste). Hudon, F. et Vervais, M. ( 2006). Réalités, histoire et éducation à la citoyenneté. Saint-Laurent (Québec) : ERPI (cinq pages sur l’Holocauste). Brune, N. (2004). Histoire, identité et culture au Canada. Montréal : Chenelière/McGraw-Hill (trois pages sur l’Holocauste). Pour aider les enseignants du Manitoba, le ministère de l’Éducation, de la Citoyenneté et de la Jeunesse a dressé une liste de ressources recommandées ayant trait à l’Holocauste, liste que l'on trouvera à l'adresse suivante : www.edu.gov.mb.ca/k12/cur/multic/holocaust.html#resources. Le ministère de l’Éducation de la Saskatchewan a adopté une politique d’apprentissage à base de ressources auxquelles les enseignants ont accès en cours d’année. Il ne tient donc pas de liste de manuels ou d’ouvrages. 4.13 Quelles stratégies de différenciation utilise-t-on en général pour rendre l’étude de l’Holocauste accessible aux élèves de divers âges et adaptée aux besoins d'apprentissage variés? Les enseignants de toutes les provinces et territoires utilisent un vaste éventail de ressources et de méthodes d’enseignement en vue de répondre précisément aux besoins des élèves selon leur âge et leur style d’apprentissage. Au Nouveau-Brunswick, par exemple, le cours d’histoire moderne pour les 16 et 17 ans comprend trois niveaux, qui visent tous les mêmes résultats d’apprentissage, mais avec divers degrés de complexité. Cette différenciation se reflète dans The Holocaust, un document d’appui au programme d’études à l’intention des enseignants. L’élaboration du programme d’études de la Colombie-Britannique est guidé par trois principes d'apprentissage, dont l’un établit ce qui suit : les personnes apprennent de différentes manières et à différents rythmes. Il en est donc tenu compte dans le programme. Le Yukon adapte continuellement ses cours pour répondre aux divers styles et besoins d'apprentissage des apprenants. Au Nunavut, des adjoints à l’enseignement aident les élèves selon leurs capacités d’apprentissage. 51 À Terre-Neuve-et-Labrador, les enseignants utilisent une gamme variée de stratégies d’apprentissage pour rendre l’étude de l’Holocauste accessible aux élèves selon leur âge et leurs besoins d’apprentissage respectifs. Ces stratégies peuvent comprendre l’étude de romans (analyse, lecture autonome, débats littéraires), des études de cas, des exemples cinématographiques et médiatiques, des documentaires et des textes d'information comme ceux des journaux et des encyclopédies en ligne, ainsi que des ressources scolaires. En Ontario, les enseignants doivent utiliser différentes ressources et méthodes d’enseignement en vue de répondre aux besoins individuels des élèves. Pour les aider à faire des choix, le ministère de l’Éducation a adopté une stratégie d’éducation des Autochtones, une politique d’antiracisme et d’équité ethnoculturelle dans les conseils scolaires, ainsi que des politiques d’éducation spécialisée et des politiques destinées aux allophones. On peut accéder à ces stratégies et politiques à l’adresse http://www.edu.gov.on.ca/fre/document/curricul/policy.html. En Alberta, l’apprentissage selon les différences entre les élèves est facilité par les manuels du maître qui accompagnent les manuels scolaires, de même que par un guide d'enseignement en ligne et le portail LearnAlberta.ca, qui fournit une assistance en fonction de l'année scolaire et du sujet. 4.14 À quel degré et de quelle façon l’histoire nationale de votre pays estelle liée à l’enseignement de l’Holocauste? Comme nous l’avons mentionné plus haut, l’Holocauste est souvent intégré à l’étude de la Deuxième Guerre mondiale et au rôle qu’a joué le Canada en tant qu’Allié combattant contre les Nazis. L’Holocauste est aussi étudié dans le cadre de l’immigration au Canada, du traitement réservé par le Canada aux Canadiens d’origine japonaise et allemande ainsi qu’à d’autres populations en temps de guerre, des concepts des droits universels de la personne, de la diversité et de l’équité, de la Charte canadienne des droits et libertés, du principe de justice sociale et de l’élimination du racisme et de la haine. À Terre-Neuve-etLabrador, qui a adhéré à la Confédération canadienne en 1949, le rôle des Terre-Neuviens dans la Deuxième Guerre mondiale et l’histoire de l’immigration à Terre-Neuve comptent aussi parmi les thèmes liés à l’Holocauste. En Colombie-Britannique, le ministère de l’Éducation a élaboré un document d’appui, intitulé Canada and the Holocaust: A Resource guide for Social Studies 11 Teachers, pour aider les enseignants à associer l’Holocauste à l’histoire canadienne. Le Yukon fait l'éloge de la créativité de ses enseignants et de leur façon d'intégrer l'Holocauste à l'histoire du Canada – prise de position qui trouve assurément écho dans l’ensemble des autres provinces et territoires. Le programme de sciences sociales de l’Alberta encourage les élèves à développer leurs capacités de réflexion à l’égard des événements historiques. Ils 52 peuvent ainsi analyser ces événements d'un œil critique et sous différents angles, et établir des relations entre eux. L’intérêt s’en vérifie particulièrement dans le cas de l’étude de l’Holocauste. En explorant ainsi ce thème, les élèves découvrent notamment comment les différents pays, y compris le Canada, ont réagi aux exactions du régime nazi. 4.15 Quels sont les trois principaux obstacles à l'enseignement et à l'apprentissage de l'Holocauste dans votre pays? Il n’existe pas d’obstacles systémiques à l’enseignement et à l’apprentissage de l’Holocauste dans les provinces et les territoires du Canada, car ce volet de l’histoire y est intégré aux programmes d’études et bénéficie de toutes les ressources nécessaires. L’approche adoptée, l’accentuation et les ressources utilisées demeurent à la discrétion des enseignants. Au Manitoba, deux facteurs peuvent avoir des répercussions sur l’enseignement de l’Holocauste dans les classes : • • De nombreux sujets du programme d’études du Manitoba ne sont pas obligatoires et sont décidés à l’échelon local. L’Holocauste est l'une des nombreuses questions sur les droits de la personne abordées dans le cadre du programme d’études. Il revient aux enseignants de décider de l'accent qui sera mis sur les sujets proposés selon leur expérience, leur formation et les ressources disponibles. Le Nunavut connaît les mêmes réalités et souligne qu’il n’y a pas d’obstacles à l’enseignement et à l’apprentissage de l’Holocauste, hormis le temps et le traitement d’autres questions importantes qui font aussi partie du programme d’études. Terre-Neuve-et-Labrador cite trois défis d'ordre pédagogique : • • • La mise en contexte de l’événement en vue de répondre aux besoins de divers apprenants. L’enseignement selon l’âge et les ressources. La relation entre les résultats escomptés et les ressources disponibles. De plus, Yad Vashem Canada considère qu’il est important de noter que, selon les dernières recherches dans le domaine de l’enseignement de l'Holocauste, les élèves canadiens sont très intéressés à en apprendre davantage, et que la grande majorité des enseignants croient important de faire connaître le sujet. La motivation est donc bel et bien présente. Cependant, les enseignants canadiens ne bénéficient pas de toute la formation nécessaire, et ils auraient besoin d’être mieux encadrés. On doit les encourager à participer aux activités de développement professionnel, tout particulièrement dans les régions de la province qui reçoivent moins de services. 53 4.16 Quels domaines du programme d’études pourrait-on encore développer pour mieux enseigner l’Holocauste? L’Ontario a suggéré qu’étant donné que le génocide est au cœur de nombreux conflits depuis plusieurs années, on pourrait davantage relier l'Holocauste à d’autres génocides (comme ce qui se fait actuellement au sein du General Roméo Dallaire Genocide Institute et par l’intermédiaire de la ressource du CJC intitulée Choose Your Voice). L’élaboration de ressources et de matériel d’apprentissage qui positionnent l’Holocauste comme un génocide – sans en diminuer d’aucune façon l’impact et la portée – pourrait fournir un contexte d’apprentissage plus riche. Comme il est mentionné plus tôt, au Manitoba, l’Holocauste pourrait faire l’objet d’un sujet d’études à part, ou être intégré à un thème plus vaste qui regrouperait les droits de la personne, le racisme et les génocides. Cet approche permet d’étudier le cas d’autres victimes de l’Holocauste, ou de faire des liens entre celui-ci et d’autres génocides à travers l’histoire. Terre-Neuve-et-Labrador suggère pour sa part d’élaborer un contexte historique et des études de cas qui viendraient appuyer l’apprentissage de l’Holocauste en sciences sociales, en éducation religieuse – l’accent étant mis sur les questions ethniques –, en cinéma et en théâtre. On pourrait l’étudier dans le contexte des langues, des arts, de l’univers des compositeurs et autres artistes, et ainsi l’intégrer aux beaux-arts. Le ministère de l’Éducation de l’Alberta réforme à l’heure actuelle son programme de sciences sociales, qui comprend un ensemble de cours optionnels, afin d’y inclure des cours tels que l’histoire du Canada et l’histoire du monde occidental. Au fil de la réforme, on y incorporera diverses perspectives afin d’assurer une vision plurielle des événements historiques. Les programmes d’études en psychologie et en sociologie sont aussi en cours de révision, ce qui rendra possible l'intégration de nouveaux thèmes, dont l'Holocauste. Depuis une dizaine d’années maintenant, le programme d’études du Québec fait l’objet d’une réforme en profondeur. Le nouveau programme d’études pour le primaire n’est pas encore intégré dans toutes les écoles, et le programme du secondaire est aussi en voie d'intégration. Yad Vashem Canada est d’avis qu’il faut enseigner l’Holocauste de manière interdisciplinaire, afin que les enseignants de divers domaines puissent faire équipe, et qu’on ne laisse plus cette responsabilité uniquement aux professeurs d’histoire. 4.17 Le gouvernement et les ministères de l’Éducation sont-ils prêts à modifier le programme d’études afin d’y inclure l’Holocauste si nécessaire? Les provinces et les territoires offrent déjà de riches et nombreuses occasions d’enseignement et d’apprentissage relativement à l’Holocauste 54 tout au long de leur programme d’études. En outre, de nombreux ministères ont donné des signes manifestes d’ouverture à d’autres suggestions et recommandations. 4.18 Le gouvernement est-il en mesure de promouvoir un programme national de perfectionnement des enseignants? La formation professionnelle des enseignants demeure la responsabilité des provinces et des territoires. Les gouvernements n’ont pas l’autorité nécessaire pour lancer un programme de formation des enseignants qui ciblerait l’ensemble du Canada. Les ministres de l'Éducation travaillent en étroite collaboration, sous l’égide du Conseil des ministres de l’Éducation du Canada, et des projets coopératifs sont discutés en toute collégialité. 55 5. Projets en cours 5.1 Quelles ONG prennent actuellement part à l’enseignement de l’Holocauste? Voici une liste de quelques-unes des ONG qui prennent actuellement part à l’enseignement de l’Holocauste. On trouvera plus loin une liste des activités de certaines de ces ONG. Asper Foundation (www.asperfoundation.com) B’Nai Brith Canada (www.bnaibrith.ca) Calgary Jewish Community Council (www.jewishcalgary.org) Congrès juif canadien (www.cjc.ca) Canadian Society for Yad Vashem (www.yadvashem.ca) Freeman Family Foundation Holocaust Education Centre (www.jhcwc.org/fffhec.htm) Friends of Simon Wiesenthal Centre for Holocaust Studies (www.fswc.ca) General Romeo Dallaire Genocide Institute Holocaust Awareness Committee, Jewish Federation of Winnipeg (www.jewishwinnipeg.org/page.html?ArticleID=20075) Holocaust Centre of Toronto (www.holocaustcentre.com) Israel Experience Centre, Asper Jewish Community Campus Jewish Federation of Edmonton (www.jewishedmonton.org) Jewish Heritage Centre of Western Canada (www.jhcwc.org) Kleinmann Family Foundation (www.kffeducation.org) Le Centre commémoratif de l’Holocauste à Montréal / Montreal Holocaust Memorial Centre (www.mhmc.ca) Montreal Institute for Genocide and Human Rights Studies (migs.concordia.ca) Vancouver Holocaust Education Centre (www.vhec.org) Victoria Holocaust Remembrance and (www.hopesite.ca/vhres/vhres_descrip.html) Education Society Winnipeg Foundation (www.wpgfdn.org) A. B’Nai Brith Canada La ligue des droits et libertés de B’Nai Brith Canada a élaboré une vaste gamme d’activités de sensibilisation à l’Holocauste destinées aux élèves, 56 aux enseignants, aux avocats-conseils et à la population canadienne en général. Ces activités sont entièrement financées par le secteur privé, bien que le gouvernement ait exprimé son intérêt et offert un appui moral. Parmi ces activités, mentionnons : i. Yom ha-Choah – Pour cette journée, la ligue organise un événement destiné à la collectivité juridique : des universitaires, des juristes et des spécialistes juridiques participent alors à une discussion en groupe sur la sensibilisation à l'Holocauste, la Mémoire et les recherches en cours. ii. Derrière chaque personne il y a un nom – Dans le cadre de cet événement qui a lieu au Manitoba, au Québec et en Ontario, des membres de la collectivité – souvent des étudiants – se rendent sur les marches de l’Assemblée nationale pour lire le nom de personnes qui ont perdu la vie durant l’Holocauste. iii. Ten Marks and a Train ticket: Benno’s Escape to Freedom est le premier d’une série d’ouvrages sur l’Holocauste renfermant des témoignages d’espoir, qui décrit l’expérience de citoyens canadiens ordinaires qui ont survécu à l’Holocauste dans leur enfance. Ce livre contient une section sur le racisme et le fanatisme en général à discuter en classe. iv. Holocaust and Hope Educators Study Mission – La ligue a organisé pendant de nombreuses années en Allemagne, en Pologne et en Israël des missions d’étude à l’intention des enseignants, des élèves et d’autres groupes intéressés, afin d’améliorer les connaissances sur l'Holocauste et les techniques pédagogiques des enseignants sur ce sujet. v. Semaine de sensibilisation à l’Holocauste – Tout au long de cette semaine, la ligue offre des ateliers à l’intention des élèves et des enseignants, financés par le secteur privé. vi. Événements commémoratifs régionaux et nationaux. La ligue participe à la planification et à la mise en œuvre de ces événements. vii. La ligue participe à des conférences à l’intention des enseignants dans le cadre du développement professionnel sur l’Holocauste. viii. La ligue a conçu un Guide de l’enseignant sur Yom ha-Choah, qui est produit en partie grâce à du financement privé, et doit être revu à la lumière des récentes initiatives nationales et internationales. 57 B. Friends of Simon Wiesenthal Centre for Holocaust Studies Le Friends of Simon Wiesenthal Center for Holocaust Studies (FSWC) organise de nombreuses activités éducatives sur l’Holocauste et sur d’autres thèmes comme le génocide, la tolérance et les droits de la personne. De plus, le Resource and Leadership Training Center du FSWC a créé des ateliers sur l’Holocauste à l’intention des corps policiers, des commissions scolaires et des élèves. C. Holocaust Centre of Toronto Ce centre a mis sur pied des expositions uniques et des programmes éducatifs pour divers groupes d’élèves, d’enseignants et du public. Voici quelques-unes des principales activités du Centre, ainsi que le nombre de participants : i. Semaine de sensibilisation à l’Holocauste : Plus de 162 programmes sont offerts à Toronto. En 2007, 29 475 personnes ont assisté à des conférences, des projections de films et des expositions, en divers endroits. Environ 17 000 de ces participants étaient des élèves. ii. Sorties : Environ 15 000 élèves ont visité le Centre l’an dernier. iii. Programmes à l’école : Environ 10 000 élèves ont assisté en classe au témoignage d’un survivant. iv. Jour Raoul Wallenberg : Un programme commémoratif revient tous les ans en janvier, et attire en moyenne 500 personnes. v. Yom HaShoah V’HaGevurah : Le Centre organise chaque printemps un événement pour commémorer l’Holocauste. Près de 3 000 personnes y ont assisté en 2007. vi. Formation des enseignants : Environ 150 enseignants ont participé à un atelier d’hiver et à un séminaire d’été, organisés conjointement avec l’organisme de sensibilisation à l’Holocauste et les droits de la personne Facing History and Ourselves. vii. Ressources pour les enseignants : Une mise à jour du guide pour les enseignants de cet organisme sera offerte ce printemps et comprendra une nouvelle section sur la résurgence de l’antisémitisme. 58 D. Jewish Federation of Edmonton et Calgary Jewish Community Council En Alberta, les organismes Jewish Federation of Edmonton et Calgary Jewish Community Council fournissent des services d’encadrement pédagogique et des programmes de soutien, par exemple, dans le cadre d’activités de commémoration de Yom ha-Choah telles que Hana’s Suitcase. E. Kleinmann Family Foundation Le Kleinmann Family Foundation a pour mission de sensibiliser le public aux stéréotypes, aux préjugés et à la discrimination. Les événements de la Shoah (l’Holocauste) servent de paradigme pour illustrer entre autres la force des préjugés. La fondation agit comme centre de ressources, coordonne des conférences pour les élèves, parraine des sorties, sensibilise le public aux diverses formes de discrimination, produit, diffuse et utilise des vidéos éducatives qui comprennent des témoignages de survivants, publie des comptes rendus de conférences, et organise des expositions itinérantes. F. Le Centre commémoratif de l’Holocauste à Montréal / Montreal Holocaust Memorial Centre Chaque année, plus de 5 000 élèves visitent le Musée du Centre commémoratif de l’Holocauste à Montréal, le seul musée de l’Holocauste reconnu au Canada. Ces élèves viennent de partout au Québec, de l’est de l’Ontario et du nord-est des États-Unis. Le Musée reçoit plus de 12 000 visiteurs par an. Le Musée présente l’histoire de l’Holocauste du point de vue des survivants de Montréal, avant, pendant et après ces événements, et met l’accent sur le contexte canadien. La ville de Montréal abrite la troisième concentration de survivants au monde. Le Centre offre des outils aux enseignants pour préparer leurs classes à la visite du Musée, et propose des noms de personnes prêtes à venir témoigner de leur expérience de survivant dans les écoles. Le Centre présente chaque année les Holocaust Education Series pour les jeunes adultes, les adultes et les aînés. Il a ainsi organisé 45 événements sur une période de sept semaines pendant les mois d'octobre et de novembre 2007. Le projet éducatif La valise d’Hana, conçu par le Centre commémoratif de l’Holocauste de Montréal, fournit une trousse éducative complète aux 59 enseignants (valise, livres pour la classe, guide de l’enseignant, dessins, cartes et photos). Ce projet a également été repris dans d'autres écoles canadiennes, aux États-Unis et en France. Il a été accueilli avec enthousiasme par les participants d’une conférence internationale des enseignants de langue française d’Europe, qui s'est tenue à Paris. G. Montreal Institute for Genocide and Human Rights Studies (MIGS) Le MIGS est reconnu pour être le centre de recherches sur le génocide et la prévention le plus important au Canada. Il a parrainé la collecte, la préparation et la publication, sur le Web et en version imprimée, de 48 documents de mémoire de survivants montréalais de l’Holocauste qui n’avait jamais été publiés auparavant (voir http://migs.concordia.ca et http://migs.concordia.ca/survivor.html). En 1990, le MIGS et le Yale University Press ont publié un ouvrage qui a fait marque parmi les études sur le génocide, The History and Sociology of Genocide: Analyses and Case Studies Ce manuel a été réimprimé de nombreuses fois et il est toujours utilisé dans les universités, même dix-sept ans après sa parution. Yehuda Bauer et George Mosse ont fourni de larges extraits de leurs travaux sur l’Holocauste pour la préparation de ce livre. H. Vancouver Holocaust Education Centre Le Vancouver Holocaust Education Centre (VHEC) est un musée à vocation éducative qui réalise des programmes sur l’Holocauste et visant la sensibilisation au racisme, qui prennent la forme d'expositions, d'activités scolaires, de conférences à l'intention des enseignants, de symposiums pour étudiants, d’activités de vulgarisation, de diffusion de matériel pédagogique et de programmes publics. Il a pour mission de briser le mur de l’intolérance par la sensibilisation et la commémoration. Le VHEC monte des expositions locales, qui sont ensuite présentées ailleurs au Canada et aux États-Unis. Les programmes innovateurs du Centre, proposés dans les établissements d’enseignement, comprennent des expositions itinérantes et des ateliers interactifs. En 2006, le symposium annuel du secondaire a attiré 2 000 élèves, et le programme de conférence des survivants a permis de sensibiliser plus de 9 000 élèves dans 67 écoles. Au nombre des activités offertes dans le cadre de ses programmes publics, mentionnons une série de conférences, le visionnement de films, des réunions de groupes d’experts et des séances de lecture. Le 60 Centre souligne aussi le Jour commémoratif de l’Holocauste ou Yom haChoah à l’échelle internationale, de même que La Nuit de Cristal, et organise des services dans les cimetières et au pied du monument local à la mémoire de l'Holocauste. I. Victoria Holocaust Remembrance and Education Society (VHRES) Cet organisme : i. organise un symposium annuel sur la sensibilisation à l’Holocauste dans la ville de Victoria, en Colombie-Britannique, à l’intention des élèves et des enseignants du secondaire. Plus de 2 000 élèves ont participé à cet événement au cours des deux dernières années. ii. a mis sur pied un comité de liaison en éducation composé d’enseignants des secteurs public et privé, en vue de créer une trousse éducative sur l’Holocauste. 5.2 Est-ce que certains ou l’ensemble de ces projets bénéficient actuellement d’une aide gouvernementale? Oui. 5.3 Veuillez indiquer les activités, événements et conférences à venir sur l’Holocauste dans votre pays. A. Commission des droits de la personne au Yukon – Lawyers without Rights La Commission des droits de la personne au Yukon prévoit la tenue, en mai 2008, d’une rétrospective sur l’Holocauste qui dévoilera la condition des avocats à qui l’on avait interdit de représenter des Juifs en Allemagne sous le régime nazi. L’événement s’intitulera Lawyers without Rights. B. Médecine mortelle : Créer la « race supérieure » Le Musée canadien de la guerre (MCG) accueillera l’exposition Médecine mortelle : Créer la « race supérieure » du 13 juin au 11 novembre 2008. Produite par le United States Holocaust Museum, on y découvrira l’importance de la biologie et de la génétique dans la montée du nazisme, ainsi que le rôle crucial 61 joué par des médecins, des chercheurs, des employés d'hygiène sociale, des universitaires et d’autres spécialistes dans l’établissement d’un programme d’eugénique qui a conduit, pendant la Deuxième Guerre mondiale, à l’Holocauste. Cette exposition révèle en outre comment les dirigeants nazis – dans leur zèle pour trouver des solutions biologiques aux problèmes sociaux – ont travaillé main dans la main, avec des professionnels traditionnellement voués au bien-être de la population, à la légitimation de la persécution, de l'assassinat, et, en fin de compte, du génocide. Le MCG a également prêté son concours pour faire en sorte que cette exposition soit présentée ailleurs au Canada. C. Travail conjoint du ministère du Patrimoine canadien et des ONG canadiennes sur les questions de pillage des biens culturels à l’époque de l'Holocauste Par l’entremise du ministère du Patrimoine canadien et du Musée des beaux-arts du Canada (société d’État et agence du Ministère), le gouvernement du Canada collabore depuis 2001 avec : • • • le Congrès juif canadien (CJC); l’Association des Musées canadiens (AMC); l’Organisation des directeurs des musées d’art canadiens (ODMAC) sur les questions de pillage des biens culturels à l’époque de l’Holocauste, dont certains pourraient maintenant faire partie des collections publiques du Canada. Ce partenariat à long terme a débuté avec le financement, par le Ministère, d’une conférence sur le sujet en 2001. Plus récemment, le Ministère a financé des recherches entreprises par l’ODMAC, qui ont permis de recueillir de l’information sur la présence possible de ces biens culturels au Canada. Des indices préliminaires tendent à suggérer que cette question pourrait toucher un nombre limité de collections canadiennes. Ces travaux viennent appuyer d'autres investigations déjà effectuées par des institutions comme le Musée des beaux-arts du Canada, en vue d’analyser la provenance de certaines de leurs œuvres. Nombre de ces institutions ont affiché des renseignements sur leur site Web concernant des œuvres dont ont ne peut déterminer l’origine pour certaines périodes situées entre 1933 et 1945. On espère ainsi recueillir d'autres renseignements sur le pillage possible de ces œuvres durant la Deuxième Guerre mondiale. Des discussions sont actuellement en cours sur d’autres stratégies à adopter dans ce domaine. D. Moral Responsibility and Oral Histories: Witnesses for the Future Le Kleinmann Family Foundation (KFF) organise actuellement une tournée de conférences au Québec avec les présentateurs Georg Sattelberger et Jan Haiko, stagiaires du Gedenkdienst. Simultanément, une tournée identique a lieu en Autriche. Depuis leur arrivée à Montréal le 1er octobre 2007, Georg Sattelberger et Jan Haiko ont donné de nombreuses présentations PowerPoint de la conférence Moral 62 Responsibility and Oral Histories: Witnesses for the Future, qui expose en détail ce qui les a poussés à choisir le Gedenkdienst (service autrichien à la mémoire de l’Holocauste) plutôt que le service miliaire. L’accueil a été plus que positif, et de nombreux établissements d’enseignement à Montréal et ailleurs en province ont démontré leur intérêt pour cette conférence. Jusqu’à présent, le KFF, avec la collaboration du collège Vanier, a piloté des vidéoconférences auprès d’élèves de Sept-Îles, au Québec. Le KFF prévoit en outre l’organisation d’autres présentations à Québec entre le 15 mars et le 30 avril 2008. Des élèves d’Autriche y assisteront en même temps par cyberconférence. L’un des aspects essentiels du projet est la consignation de témoignages oraux d’élèves chargés d'interviewer leurs grands-parents – qui permet aux jeunes d’aborder l'histoire à partir de leur propre culture. Par le truchement de cette activité, les élèves peuvent dresser une carte cognitive du processus de réalisation personnelle. Ils sont encouragés à réfléchir de manière créative à leur vie, en reliant entre elles des séquences d’événements, des décisions et des idées inspirées de leur histoire familiale. Ces événements auront inévitablement contribué aux choix qu’ils ont faits et qui leur auront permis de devenir ce qu'ils sont aujourd'hui. Après la présentation PowerPoint, les élèves et les enseignants sont invités à participer à un atelier sur l’histoire orale. L’aspect international du projet et l’affichage d’interviews sur le Web contribueront en outre à promouvoir la compréhension interculturelle. Un exposé détaillé sur la raison d'être de l'histoire orale pour stimuler les élèves est présenté à la section STUDENT EMPOWERMENT: ORAL HISTORIES. 5.4. Le gouvernement est-il prêt à parrainer ou à créer d’autres événements auxquels pourrait participer le Groupe d'action? Oui. 63 ANNEXES 64 Annexe A L’éducation au Canada Avec près de 10 millions de kilomètres carrés (3,8 millions de milles carrés), le Canada est le deuxième pays dans le monde par sa superficie. La densité de sa population, une des plus faibles de la planète, est de 3,3 personnes par kilomètre carré et son produit intérieur brut (PIB) par habitant s’élevait à 42 614 $CAN en 2005. La majorité des 33,1 millions de Canadiens vivent dans les principaux centres urbains et à moins de 300 kilomètres de la frontière sud bordant les États-Unis. Un des défis du Canada consiste à offrir une éducation de qualité pour tous qui réponde aux besoins des grandes agglomérations ainsi que des petites collectivités isolées et des communautés autochtones. Responsabilité de l’éducation Responsabilité : Au Canada, il n’y a ni ministère fédéral de l’Éducation ni système national intégré d’éducation. Dans le système fédéral de partage des pouvoirs, la Loi constitutionnelle de 1867 du Canada stipule que, dans « chaque province, la législature pourra exclusivement décréter des lois relatives à l’éducation ». Dans les 13 instances – 10 provinces et trois territoires, les ministères de l’Éducation sont responsables de l’organisation, de la prestation et de l’évaluation de l’éducation primaire, secondaire et postsecondaire à l’intérieur de leurs frontières. Dans certaines provinces et certains territoires, la responsabilité de l’éducation primaire, secondaire et celle de l’enseignement postsecondaire et de la formation professionnelle sont confiées à deux ministères distincts. Les établissements d’enseignement postsecondaire jouissent d’une autonomie variable les mettant plus ou moins à l’abri d’une intervention directe du gouvernement provincial. Différences régionales : Bien qu’il y ait de très nombreuses similitudes entre les systèmes d’éducation des provinces et territoires du Canada, il y a également des différences importantes dans les programmes d’études, les méthodes d’évaluation et les politiques de responsabilité, qui témoignent de la géographie, de l’histoire, de la culture et des besoins particuliers de la population qui reçoit les services. Le caractère vaste, diversifié et largement accessible des systèmes d’éducation du Canada atteste l’importance accordée à l’éducation par la société. Financement de l’éducation : En 2005-2006, les gouvernements fédéral, provinciaux, territoriaux et municipaux ont consacré 75,7 milliards de dollars à tous les niveaux de l’éducation, soit 16,1 % de l'ensemble des dépenses publiques. (Tous les montants sont en dollars constants de 2001 pour obtenir une comparaison plus exacte entre les périodes.) De ce montant, 40,4 milliards de dollars ont été consacrés à l’éducation primaire et secondaire, 30,6 milliards à l’éducation postsecondaire et 4,6 milliards à d'autres formes d'éducation telles que l'éducation spécialisée et la formation linguistique pour les nouveaux arrivants. En 2002-2003, le financement privé et public a compté pour 72,3 milliards de dollars, 42,7 milliards étant consacrés à l’éducation primaire et secondaire, 5,2 milliards à la formation professionnelle, 5,6 milliards à l’éducation collégiale et 18,8 milliards à la formation universitaire. Le financement public a 65 Annexe A compté pour 82,3 % de ces sommes, alors que 17,7 % du financement de l’éducation était absorbé par le privé. Éducation primaire et secondaire Rôle du gouvernement : L’éducation publique est gratuite pour tous les Canadiens qui répondent à divers critères d’âge et de résidence. Chaque province et territoire compte un ministère de l’Éducation ou deux, chacun dirigé par un membre élu de la législature nommé au poste de ministre par le leader du gouvernement provincial ou territorial. Les sous-ministres sont des fonctionnaires qui s’occupent du fonctionnement de leur ministère respectif. Les ministères assurent une gestion éducationnelle, administrative et financière, offrent un soutien aux écoles, déterminent les services éducatifs devant être dispensés et établissent les politiques et les mesures législatives encadrant l’éducation. Gestion locale : La gestion locale de l’éducation est habituellement confiée aux conseils et commissions scolaires, aux districts scolaires, aux divisions scolaires ou aux conseils d’éducation de district. Les pouvoirs délégués à ces autorités locales, dont les membres sont élus par le public, sont déterminés par les gouvernements provinciaux et territoriaux et portent généralement sur le fonctionnement et l’administration (notamment financière) du groupe d’écoles dont elles ont la charge, sur la mise en œuvre des programmes d’études, sur le personnel enseignant, sur l’inscription des élèves et sur la proposition de nouvelles constructions ou d’autres dépenses importantes. Le Canada compte quelque 15 500 écoles – 10 100 écoles primaires, 3 400 écoles secondaires et 2 000 écoles mixtes primaires-secondaires – et en moyenne 350 élèves par école. En 2004-2005, les provinces et territoires ont indiqué que 5,3 millions d’élèves fréquentaient les écoles primaires et secondaires publiques. Le Canada est un pays bilingue et les langues officielles sont le français et l’anglais en vertu de la Constitution. Selon le recensement de 2006, plus de 85 % des Canadiens de langue française habitent le Québec, mais les droits linguistiques des minorités étudiantes francophones vivant à l'extérieur du Québec et les droits linguistiques des minorités étudiantes anglophones vivant au Québec sont protégés par la Charte canadienne des droits et libertés. Les Canadiens ont le droit d’être servis dans la langue officielle de leur choix, et de profiter d’une éducation publique dans la langue de la minorité. Chaque province et territoire a créé des conseils scolaires de langue française pour gérer le réseau des écoles francophones. Au Québec, cette même structure s'applique à l'éducation dans les écoles anglaises. Éducation préscolaire : Toutes les provinces et territoires offrent une forme d’éducation non obligatoire aux enfants de cinq ans avant la 1re année, par l’entremise d’écoles maternelles administrées par les autorités scolaires locales. Dans certains cas, l’éducation préscolaire est obligatoire; dans d’autres, elle est accessible à partir de l’âge de quatre ans, voire plus tôt. À l’échelle pancanadienne, 95 % des enfants de cinq ans fréquentent le niveau préscolaire ou l’école primaire et plus de 40 % des enfants de quatre ans sont inscrits à la maternelle, bien qu’il y ait d’importantes variations d’une province ou d’un territoire à l’autre. En 2005-2006, environ 130 000 enfants fréquentaient la prématernelle, et 312 000 enfants étaient inscrits à la maternelle. L’intensité des programmes varie elle aussi puisqu’il revient aux commissions et conseils 66 Annexe A scolaires de décider s’ils offriront des programmes d’une demi-journée ou d’une journée complète. Éducation primaire : L’âge de la fréquentation scolaire obligatoire varie d’une province ou d’un territoire à l’autre, mais la plupart des provinces et territoires exigent la présence à l’école à partir de l’âge de six ans, jusqu’à l’âge de 16 ans. Dans certains cas, la fréquentation scolaire obligatoire débute à cinq ans et dans d’autres, elle se poursuit jusqu’à l’âge de 18 ans ou jusqu’à l’obtention du diplôme d’études secondaires. Dans la plupart des provinces et territoires, l’éducation primaire dure entre six et huit ans. Elle est parfois suivie de l’école secondaire intermédiaire ou de l’école secondaire de 1er cycle menant à l’école secondaire. Le programme d’études primaires met l’accent sur les matières de base que sont la langue, les mathématiques, les sciences humaines, les sciences, l’initiation aux arts et, dans certaines provinces et certains territoires, l’apprentissage d’une deuxième langue. Plusieurs provinces et territoires insistent de plus en plus sur l’alphabétisation, particulièrement chez les garçons, dont les tests ont démontré qu’ils prenaient du retard par rapport aux filles pour ce qui était de la maîtrise de la langue. Presque 98 % des élèves du primaire passent au niveau secondaire. Éducation secondaire : L’école secondaire couvre les quatre à six dernières années de la fréquentation scolaire obligatoire. La première année, les élèves suivent surtout des cours obligatoires, avec quelques cours à option. La proportion de cours à option augmente dans les dernières années pour permettre aux élèves de suivre des cours spécialisés qui les préparent au marché du travail ou qui répondent aux divers critères d’admission des établissements postsecondaires. Le diplôme d’études secondaires est décerné aux élèves qui terminent le nombre prescrit de cours obligatoires et de cours à option. Dans la plupart des cas, les programmes de formation professionnelle et les programmes d’enseignement général sont offerts dans les mêmes écoles secondaires, où les élèves désireux de s’orienter vers un métier précis peuvent suivre certains programmes plus courts ne menant pas au diplôme. En 2003, 74 % des élèves ont terminé avec succès leur secondaire, 78 % des filles et 70 % des garçons ayant obtenu leur diplôme. Le taux global d’obtention du diplôme est relativement stable, et le taux d’abandon scolaire a diminué, des élèves plus âgés terminant de plus en plus leur secondaire. En 2004-2005, le taux d’abandon (soit les personnes de 20 à 24 ans sans diplôme secondaire et qui ne fréquentent aucun établissement d'enseignement) était passé à 10 %. Enseignement postsecondaire Gamme des établissements : Des établissements publics aussi bien que privés dispensent l’enseignement postsecondaire et offrent des grades, des diplômes, des certificats et des attestations, en fonction de leur nature et de la durée du programme. Les universités et les collèges universitaires se concentrent sur les programmes menant à un grade, mais ils offrent également des diplômes et des certificats, souvent pour des professions désignées. Les établissements tels les collèges, les collèges communautaires et les établissements de formation technique et professionnelle, offrent des diplômes, des certificats et, dans certains cas, deux années de cours universitaires donnant droit à des 67 Annexe A équivalences à l’université, ou trois ou quatre années de cours menant à un diplôme. Au Québec, les collèges d’enseignement général et professionnel (cégeps) offrent le choix entre des programmes de formation générale de deux ans, préalables à la poursuite d’études universitaires, ou des programmes de formation professionnelle de trois ans préparant les étudiants au marché du travail. On entend par établissement postsecondaire reconnu au Canada un établissement privé ou public ayant reçu du gouvernement de sa province ou de son territoire le pouvoir de décerner des diplômes et des attestations, en vertu de chartes ou de lois prévoyant des mécanismes qui évaluent la qualité des établissements et de leurs programmes. Le Canada compte 163 universités publiques et privées reconnues (y compris les écoles de théologie) et 183 établissements et collèges publics reconnus, y compris les établissements qui décernent des diplômes dans des domaines d’application. De surcroît, dans la catégorie des établissements autorisés, dont certains programmes ont reçu l’approbation d'assurance de la qualité de leur province ou territoire, on compte 68 établissements de niveau universitaire, et 51 de niveau collégial. Effectifs et diplômes remis : En 2005, 806 000 personnes poursuivaient des études universitaires à temps plein (soit une hausse de près de 150 000 personnes au cours des trois années précédentes) et 273 000 personnes poursuivaient des études universitaires à temps partiel. En 2005, les universités du Canada ont remis quelque 175 700 baccalauréats, 33 000 maîtrises et 4 200 doctorats. En 2004-2005, près de 515 000 étudiants à temps plein étaient inscrits dans les collèges du Canada. Si l’on compte les étudiants à temps plein et à temps partiel, environ un million d'étudiants étaient inscrits à des programmes avec crédits, et environ 500 000 étudiants étaient inscrits à des programmes sans crédits. Un peu plus de 173 00 étudiants ont obtenu leur diplôme d'un établissement universitaire ou collégial en 2004-2005. La participation à l’éducation postsecondaire a augmenté de façon importante au cours des dernières années, qu’elle soit mesurée en fonction du nombre d’inscriptions ou de la proportion de la population de n’importe quel groupe d’âge qui fréquente un collège ou une université. Les femmes continuent d’être majoritaires sur les campus universitaires et collégiaux, mais sont minoritaires dans les programmes de métiers spécialisés. Éducation des adultes Participation : L’Enquête internationale sur l’alphabétisation et les compétences des adultes de 2003 révèle que près de la moitié de la population adulte du Canada (entre 16 et 65 ans, à l’exclusion des étudiants à temps plein) a participé en 2003 à une forme ou à une autre d’éducation des adultes ou de formation professionnelle, par l’entremise de programmes, de cours, d’ateliers, de séminaires et autres formes de programmes d’éducation. Chaque apprenant a consacré en moyenne 290 heures à cet apprentissage au cours de l’année. Cinquante-trois pour cent des participants ont déclaré avoir suivi un programme de formation appuyé par leur employeur, alors que 41 % ont payé eux-mêmes les frais de leur formation, et 8 % ont reçu de l’aide financière du gouvernement. Un pourcentage plus élevé d’hommes ont suivi une formation appuyée par leur employeur. Comparativement à la population en général, les adultes qui participent à ce genre d’éducation sont plus souvent nés au pays et plus jeunes que les immigrants. De plus, les personnes qui jouissent d’un niveau plus élevé 68 Annexe A d’alphabétisation, d’instruction et de revenu sont également plus enclines à participer à l’éducation des adultes. Cinquante-sept pour cent des répondants sur le marché du travail ont déclaré avoir suivi des cours de formation professionnelle, comparativement à 31 % des personnes au chômage et 24 % des gens qui ne font pas partie de la population active. La principale raison évoquée pour participer à de tels programmes était reliée à l'emploi (82 % des cas), alors qu’environ 20 % des répondants ont évoqué des raisons personnelles. L’apprentissage informel faisait aussi partie de l’Enquête internationale sur l’alphabétisation et les compétences des adultes, qui comprenait un volet sur les activités quotidiennes qui favorisent l’apprentissage, telles que la visite de musées, l’utilisation d’ordinateurs, la lecture de documents d’information, etc. La grande majorité des Canadiens (93 %) ont déclaré avoir participé à une forme quelconque d’apprentissage informel au cours de l’année de l’enquête. Alphabétisation : L’Enquête internationale sur l’alphabétisation et les compétences des adultes de 2003 a aussi révélé que 58 % des adultes au Canada possèdent des capacités de lecture et d’écriture suffisantes pour répondre à la plupart des besoins quotidiens de compréhension en lecture. L’enquête a en outre démontré que le niveau d’emploi et de revenu des Canadiens qui possèdent des capacités de lecture et d'écriture insuffisantes, soit 42 % de la population adulte, est inférieur à la moyenne. Les résultats variaient selon les provinces et les territoires, mais même dans les provinces les plus performantes, au moins trois adultes sur dix âgés de 16 ans et plus ont démontré des capacités de lecture et d'écriture insuffisantes. Les ministères de l’Éducation des provinces et des territoires, le gouvernement fédéral et le vaste secteur non gouvernemental unissent leurs efforts pour répondre aux besoins d’alphabétisation des Canadiens. Cette approche multi-groupe vise à s'assurer que les programmes répondent aux besoins des Canadiens de tout âge et de toutes les couches de la société. Considérée comme une priorité éducationelle, l’alphabétisation est souvent intégrée à de vastes initiatives de développement social et économique. Activités du gouvernement du Canada Contribution fédérale : Le gouvernement du Canada appuie l’éducation postsecondaire et l’enseignement des deux langues officielles. De plus, il est responsable de l’éducation des Indiens inscrits vivant dans les réserves, du personnel des forces armées et de la garde côtière et des personnes détenues dans les établissements correctionnels fédéraux. Éducation autochtone : Le gouvernement fédéral et les Premières nations se partagent la responsabilité de l’éducation des enfants vivant habituellement dans les réserves et qui fréquentent les écoles provinciales, fédérales ou administrées par les Premières nations. En 2004-2005, le ministère des Affaires indiennes et du Nord canadien a financé l’éducation de 120 000 élèves des Premières nations de la première à la 12e année vivant dans les réserves partout au Canada. Les écoles administrées par les Premières nations accueillent environ 60 % de ces élèves. Les trois territoires canadiens, soit le Yukon, le Nunavut et les Territoires-du-Nord-Ouest, fournissent des services d’éducation aux Indiens inscrits et aux populations inuites. Les enfants autochtones qui vivent à 69 Annexe A l’extérieur des réserves sont éduqués dans les écoles primaires et secondaires publiques de leur ville, de leur village ou de leur collectivité, où la province ou le territoire leur fournit la majorité des services éducatifs. Le gouvernement finance aussi les programmes d'aide et d‘éducation postsecondaire destinés aux Indiens inscrits qui vivent hors des réserves. Le ministère des Affaires indiennes et du Nord canadien fournit une aide financière annuelle à environ 23 000 élèves Inuits et des Premières nations qui entreprennent des études postsecondaires, sous forme de règlement des frais de scolarité, d’achat de livres et d’allocation de subsistance. Le ministère offre aussi un appui financier pour le développement et la prestation de cours de niveau collégial et universitaire, afin de promouvoir la réussite de ces étudiants. Enseignement postsecondaire : En plus de financer les universités et les collèges par l’entremise des transferts de paiements, le gouvernement fédéral verse une aide directe aux étudiants. Chaque année, le Programme canadien de prêts aux étudiants et d’autres programmes provinciaux et territoriaux similaires accordent des prêts et des exemptions d’intérêts à plus de 350 000 étudiants du niveau postsecondaire. La Fondation canadienne des bourses d’études du millénaire verse annuellement 285 millions de dollars en bourses à quelque 100 000 étudiants aux quatre coins du Canada. Le Programme de subvention canadienne pour l’épargne-études encourage financièrement les parents à épargner en prévision des études postsecondaires de leurs enfants. Ces programmes visent à rendre l’enseignement postsecondaire accessible à un plus grand nombre et à réduire la dette étudiante. Langues d’instruction : Fidèle à son histoire et à sa culture, le Canada a adopté la Loi sur les langues officielles (édictée en 1969 puis modifiée en 1988), qui établit le français et l’anglais comme les deux langues officielles du Canada et qui prévoit un soutien aux minorités de langue française et de langue anglaise. Selon le recensement de 2006, 67,6 % de la population ne parle que l’anglais, 13,3 % ne parle que le français et 17,4 % parle les deux langues. La population d’expression française se retrouve surtout au Québec et, alors que les autres provinces et territoires comportent une minorité francophone, le Québec compte une minorité anglophone. Les politiques et les programmes de financement du gouvernement fédéral en matière de langues officielles portent sur deux volets au chapitre de l’éducation : l’enseignement dans la langue de la minorité et l’apprentissage de la langue seconde. Par l’entremise du Programme des langues officielles dans l’enseignement, le gouvernement fédéral transfert aux provinces et territoires des fonds réservés à ces activités, et ce, dans le cadre d’accords bilatéraux et généraux qui respectent les champs de compétence et les besoins uniques de chaque province et territoire. Les accords bilatéraux relatifs à ces contributions sont négociés aux termes d’un protocole conclu par l’entremise du Conseil des ministres de l’Éducation (Canada) [CMEC]. Deux programmes pancanadiens financés par le gouvernement fédéral et coordonnés par le CMEC donnent aux jeunes la possibilité de participer à un échange et d’étudier pendant l’été pour parfaire la maîtrise de la langue seconde. Conseil des ministres de l’Éducation (Canada) Rôle du CMEC : Le Conseil des ministres de l’Éducation (Canada) [CMEC] a été créé en 1967 par les ministres provinciaux et territoriaux responsables de 70 Annexe A l’éducation désireux de se donner un forum où ils pourraient discuter d’enjeux communs, entreprendre ensemble des initiatives sur l’éducation et promouvoir les intérêts des provinces et territoires auprès des organisations pancanadiennes du secteur de l’éducation, du gouvernement fédéral, des gouvernements étrangers et des organisations internationales. Le CMEC est le porte-parole pancanadien de l’éducation au Canada et, par son entremise, les provinces et territoires travaillent ensemble sur des objectifs communs couvrant un large éventail d’activités aux niveaux primaire, secondaire et postsecondaire. 71 Annexe B Carte du Canada La carte ci-dessous provient de Ressources naturelles Canada. Cette carte est une simple reproduction et ne constitue en aucun cas la version officielle de la carte du Canada. Ressources naturelles Canada se dégage de toute responsabilité quant à la reproduction de cette carte. 72 Annexe C Déclarations et politiques sur la sensibilisation, la commémoration et la recherche concernant l’Holocauste 2.1 (A) – Création du Jour commémoratif de l’Holocauste COMMUNIQUÉ DE PRESSE Le Premier l’Holocauste ministre Stephen Harper honore les victimes de Le 15 avril 2007 Ottawa (Ontario) Le Premier ministre Stephen Harper a assisté aujourd’hui sur la Colline du Parlement à la cérémonie commémorative de l’Holocauste (Yom Ashoah), qui se tient tous les ans au Canada. C’est en 2004 que cette journée a été pour la première fois observée dans notre pays pour commémorer l’une des plus grandes tragédies de l’histoire de l’humanité. « Disons clairement l’horrible et incontournable vérité qui nous réunit ici aujourd’hui : des millions de personnes, dont six millions d’hommes, de femmes et d’enfants juifs, ont été assassinés par les nazis pendant l’Holocauste », a déclaré le Premier ministre. Tout en honorant ceux qui ont perdu la vie, le Premier ministre a en outre expliqué que la haine qui a suscité de telles atrocités perdure. « Ce n'est pas assez lorsque les politiciens déclarent publiquement qu’ils se souviennent de ce qui s’est passé il y a de cela plus de six décennies et qu’ils le déplorent. Ils doivent aussi se dresser contre ceux qui prônent aujourd’hui la destruction d’Israël et de son peuple. Et ils doivent condamner catégoriquement les despotes, les terroristes et les fanatiques antisémites. C’est la seule façon d’honorer réellement la mémoire de ceux et celles qui ont péri dans l’Holocauste. Et c’est la seule façon de s’assurer véritablement que cette tragédie ne se reproduira jamais » a ajouté le Premier ministre. … 0 Annexe B 2.1 (B) – Déclaration de la délégation canadienne au Forum international sur la sensibilisation, la commémoration et la recherche concernant l'Holocauste (26-28 janvier 2000) Le Canada désire profiter de cette occasion pour féliciter la Suède d’avoir organisé ce Forum. Il convient parfaitement que la première conférence internationale d’importance du millénaire vise à s’assurer, par l’éducation, la commémoration et la recherche, que les atrocités du passé ne soient jamais répétées. La délégation canadienne appuie entièrement la déclaration du Forum international de Stockolm sur l’Holocauste. L’analyse des grandes questions que sont le racisme, les préjudices et l’antisémitisme offre un cadre dynamique d’examen de l’histoire et des comportements humains, en vue de promouvoir auprès de la population une perception plus humaine et une meilleure information. L'enseignement des responsabilités civiques du point de vue historique et des leçons tirées de l'Holocauste nous permettra de mieux comprendre les liens entre l’histoire et les choix moraux auxquels nous sommes confrontés. En examinant les événements qui ont conduit à l’Holocauste, une tragédie sans précédent dans l’histoire, nous comprenons qu’ils sont la conséquence de choix effectués par un grand nombre de personnes. Même la plus petite décision peut avoir de graves répercussions, susceptibles de toucher les générations futures. Le multiculturalisme est une caractéristique fondamentale de la société canadienne. Le Canada apprécie la contribution de chacune de nos nombreuses collectivités ethniques, culturelles et religieuses. Le gouvernement s’est engagé à promouvoir une société qui reconnaît, respecte et reflète la diversité des cultures, de manière à ce que les personnes de toute origine développent un sentiment d'appartenance et d'attachement envers le Canada. Le Canada est l’un des signataires de la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide des Nations Unies et de la Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale. L’initiative annuelle du Canada, organisée vers le 21 mars pour souligner la Journée internationale pour l'élimination de la discrimination raciale, vise à encourager les enseignants et les jeunes à combattre le racisme et toute forme de discrimination. Néanmoins, malgré l'importance de ces initiatives auprès du public, les signatures, les déclarations et les commémorations ne suffisent pas. En 1987, le Canada a promulgué une loi en vue de traduire les criminels de guerre en justice. La Cour suprême du Canada a toutefois rendu cette loi ineffective en 1994 dans l’affaire Imre Finta. En raison de cette décision, le Canada a cessé de tenter de traduire les criminels de guerre nazis en justice, et s’est plutôt tourné vers la révocation de la citoyenneté et l’extradition. À l'automne dernier, le gouvernement a modifié la loi sur 1 Annexe B les criminels de guerre afin d’annuler les répercussions de la décision Finta, et de rendre cette loi applicable. La Cour suprême du Canada a aussi tenu compte d’une autre leçon tirée de l’Holocauste, en considérant les sections concernant l'incitation à la haine de notre code criminel comme conformes à notre Charte des droits et libertés, et dans l’intérêt d’une société libre et démocratique. Enfin, nous avons récemment adopté une série de modifications du code criminel afin d’augmenter la sévérité des peines pour crimes haineux. Ces actions se veulent un message puissant indiquant que nous ne tolérerons aucun crime haineux en raison de la race, de la couleur, de la religion, du sexe ou de l'orientation sexuelle – en fait, tous les motifs illicites de discrimination contenus dans nos codes des droits de la personne – et que ces crimes seront traités beaucoup plus sévèrement par le système de justice pénale. Préoccupé par le recrutement au sein des groupes haineux, la montée de l’idéologie néonazie et le déni de l’Holocauste sur Internet, le Canada a donné son appui au symposium international concernant la haine sur Internet. Le Comité permanent du patrimoine canadien produira un rapport, à la mi-juin 2000, sur la meilleure façon, à son avis, de commémorer les crimes contre l’humanité. Plusieurs provinces canadiennes ont déjà déclaré officiellement le Yom ha-Choah, selon le calendrier lunaire juif, comme étant le Jour commémoratif de l’Holocauste. Pour célébrer le 50e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme, le gouvernement du Canada a honoré 50 survivants de l’Holocauste au sein du Parlement canadien. Intitulée Zachor – We remember, la cérémonie a souligné l’incroyable contribution de ces personnes à tous les aspects de la société canadienne. Par nos contributions écrites et notre participation orale, nous avons cherché à faire bénéficier les participants à ce forum de notre expérience en éducation et en recherche sur l’Holocauste partout au pays. Notre délégation est composée d’universitaires, de survivants, ainsi que de représentants du gouvernement et d’autres secteurs, et nous espérons avoir pu contribuer de manière significative à cette importante discussion. Nous avons aussi bénéficié des largeurs de vue de nos collègues internationaux. À l’instar de tous les pays qui participent à ce forum, nous nous sommes engagés à promouvoir la sensibilisation, la commémoration et la recherche concernant l’Holocauste. Nous avons déjà lancé des initiatives en ce sens partout au pays. Cette année, le Canada entend mener une vaste enquête sur la sensibilisation à l'Holocauste dans ses dix provinces et trois territoires afin de cerner les pratiques exemplaires et améliorer le programme d’études. Cette enquête et cette collecte de matériel éducatif contribueront à la production du répertoire international d'éducation, de commémoration et de recherche concernant l'Holocauste, qui vise à décrire les initiatives entreprises dans le domaine partout dans le monde. 2 Annexe B Il est trop tard pour ceux qui y ont laissé leur vie, mais nous pouvons tenter de rétablir la justice en leur nom et en celui des survivants. Nous le ferons non seulement en faisant connaître la façon atroce dont ils ont perdu la vie, mais aussi en célébrant leurs accomplissements et leur dignité. Grâce à la sensibilisation, à la commémoration et à la recherche, nous pourrons faire en sorte que les générations futures ne soient ni les auteurs, ni les victimes de violations des droits de la personne. Nous ferons tous les efforts nécessaires afin que ni nous, ni nos enfants, ne soient jamais plus des témoins impuissants de crimes contre l’humanité, au pays comme ailleurs dans le monde. 2.1 (C) – Journée internationale des Nations Unies dédiée à la mémoire des victimes de l'Holocauste Le 27 janvier 2007 (11 h 45 HNE) No 15 Déclaration du ministre Mackay à l'occasion de la Journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de l'Holocauste Le ministre des Affaires étrangères et ministre de l’Agence de promotion économique du Canada atlantique, l’honorable Peter MacKay, a fait aujourd'hui la déclaration suivante pour marquer la deuxième cérémonie commémorative de la Journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de l'Holocauste, désignée par les Nations Unies : « Aujourd’hui, les Canadiens se souviennent des millions de victimes de l'Holocauste. La libération du camp de concentration d'Auschwitz, le 27 janvier 1945, a révélé au monde entier les horreurs de l'Holocauste et le plan exécuté avec détermination pour massacrer des millions d'innocentes victimes. « Il est de notre devoir solennel de nous souvenir de cette tragédie, non seulement pour rendre hommage aux victimes, mais aussi pour dénoncer ceux qui veulent nier l'existence même de l'Holocauste ou qui prétendent qu'il a été exagéré. L'Holocauste nous rappelle que tous les peuples épris de dignité et de droits humains doivent dénoncer la haine et le fanatisme. « Le nouveau gouvernement du Canada se joint aux Canadiens pour souligner l'importance de cette journée de commémoration qui nous permet de transmettre les leçons de l'Holocauste aux nouvelles générations et de veiller à ce que jamais plus l'humanité ne demeure silencieuse devant de telles horreurs. » … 3 Annexe B Le gouvernement du Canada favorise l'éducation, la mémoire et la recherche liées à l'Holocauste HAMILTON (Ontario), le 26 janvier 2008 – L'honorable Jason Kenney, secrétaire d'État (Multiculturalisme et Identité canadienne), participera demain aux activités organisées à Hamilton pour souligner la 3e Journée internationale de commémoration en mémoire des victimes de l'Holocauste. « Le gouvernement du Canada estime que nous devons veiller à ce que la mémoire de l'Holocauste demeure bien vivante, tout en restant à l'affût de toutes formes d'antisémitisme, a déclaré le secrétaire d'État Kenney. Notre gouvernement continuera à préserver et à promouvoir les valeurs fondamentales que nous chérissons en tant que Canadiens, c'est-à-dire la liberté, la démocratie, le respect des droits de la personne et la primauté du droit. » « La Journée internationale de commémoration en mémoire des victimes de l'Holocauste vient nous rappeler que la haine et les préjugés minent encore notre monde, a mentionné l'honorable Maxime Bernier, ministre des Affaires étrangères. Voilà pourquoi le Canada collabore avec ses partenaires des quatre coins du globe afin de favoriser le respect des droits de la personne et de la dignité humaine. » Le secrétaire d'État Kenney a été le fer de lance des efforts récents et suivis visant à faire du Canada un membre de plein droit du Task Force for International Cooperation on Holocaust Education, Remembrance, and Research. Voilà qui illustre bien la détermination de notre gouvernement à faire en sorte que les prochaines générations comprennent bien les causes et les conséquences de l'Holocauste. … 2.1 (D) – Le Canada condamne le déni de l’Holocauste Le 6 octobre 2007 (9 h HAE) No 138 LE CANADA CONDAMNE LE DÉNI DU PRÉSIDENT IRANIEN AU SUJET DE L’HOLOCAUSTE Le ministre des Affaires étrangères, l’honorable Maxime Bernier, a fait cette déclaration aujourd’hui à la suite des propos tenus récemment par le président iranien Mahmoud Ahmadinejad au sujet d'Israël : « Au nom de tous les Canadiens, je tiens à condamner vigoureusement les paroles qu'a eues le président d'Iran, et qui s'inscrivent dans une longue série d'affirmations scandaleuses de sa part à propos d'Israël. Le 4 Annexe B Canada a toujours défendu le droit d'Israël à exister en paix et nous continuerons de nous élever contre ce genre de propos menaçants. « L'affirmation du président Ahmadinejad constitue une déformation délibérée de l'histoire et a pour but d'empêcher la réconciliation entre les Israéliens et les Palestiniens. « C'est ce genre de propos qui fait de l'Iran un pays préoccupant pour la communauté internationale. Le Canada poursuit ses efforts afin que l’attention soit portée sur le bilan atroce du gouvernement iranien en matière de droits de la personne. À cette fin, cet automne, le Canada proposera une fois de plus une résolution sur l’Iran aux Nations Unies. » … 2.1 (E) – Le gouvernement du Canada honore Raoul Wallenberg Déclaration de l’honorable Jason Kenney, C.P., député, Secrétaire d’État (Multiculturalisme et Identité canadienne) à l’occasion de la Journée Raoul Wallenberg Ottawa, le 17 janvier 2008 Pendant la Seconde Guerre mondiale, des millions de Juifs ont péri dans l’Holocauste. Certains ont toutefois pu être protégés grâce aux efforts de gens courageux comme Raoul Wallenberg, à qui l’on attribue le mérite d’avoir sauvé la vie de plus de 100 000 Juifs d’origine hongroise. Aujourd’hui, alors que nous célébrons l’héritage de Raoul Wallenberg, nous nous remémorons les gestes qu’a posés ce grand homme, le tout premier citoyen honoraire du Canada, ainsi que les leçons que nous pouvons tirer de son exemple. Les efforts que le Canada déploie en vue de joindre le Groupe d’action international pour la coopération sur l’éducation, la mémoire et la recherche sur l’Holocauste reflètent l’engagement de notre gouvernement à faire en sorte que les générations futures peuvent comprendre les causes et les conséquences de l’Holocauste. De par la terreur qui y est associée et son caractère inhumain, l’Holocauste occupe une place unique dans l’histoire de l’humanité. Nous devons apprendre de cette expérience, non seulement pour que « plus jamais » un tel événement ne se produise, mais aussi afin de bâtir des sociétés fondées sur la dignité humaine et au sein desquelles de telles actions sont dorénavant inadmissibles. À titre de secrétaire d’État (Multiculturalisme et Identité canadienne) et au nom du Premier ministre Stephen Harper, j’invite les Canadiens et Canadiennes à en apprendre davantage sur l’important héritage que 5 Annexe B nous a légué Raoul Wallenberg, ainsi qu’à s’inspirer de ses réalisations pour combattre l’antisémitisme, aujourd’hui comme demain. … 2.1 (H) – La Fondation canadienne des relations raciales Jour commémoratif de l’Holocauste Déclaration de la Fondation canadienne des relations raciales Le 27 janvier 2007. En ce jour, choisi pour commémorer et honorer les victimes de l’Holocauste, ainsi que le courage des survivants et celui de ceux qui se sont levés contre ce crime à leurs risques et périls pour protéger les persécutés, l’expression « jamais plus » prend une signification toute particulière. À l’heure actuelle, ces mêmes personnes qui ont été persécutées ou qui ont péri dans les camps de concentration nazis font face à la même haine et à la même discrimination. Fait encore plus troublant, dans certains cas, la haine semble augmenter au lieu de disparaître. Nous ne devons pas seulement nous demander « pourquoi », nous devons de toute urgence trouver des réponses qui nous permettront d'enrayer cette tendance. À la fin de la Deuxième Guerre mondiale, soit il y a à peine 63 ans, alors que les horreurs des camps de concentration nazis nous étaient révélées, tout portait à croire que le monde sortirait de sa torpeur en raison du racisme et de l’intolérance dont il était témoin. Et en fait, il l’a été jusqu’à un certain point. Malheureusement, il nous reste beaucoup à apprendre de notre complaisance et de notre inactivité. La Fondation canadienne des relations raciales (FCRR) continuera de profiter des leçons de l’Holocauste pour éduquer la population aux dangers du racisme, de la haine et de la discrimination, car ces actes de cruauté inhumaine ne doivent plus jamais se produire, et nous ne devons plus jamais les laisser se produire. … 6 Annexe B 2.1 (L) – Musée canadien des droits de la personne Le Premier ministre annonce une entente visant la création du Musée canadien des droits de la personne Le 20 avril 2007 WINNIPEG Le Premier ministre Stephen Harper a annoncé aujourd’hui que le nouveau gouvernement du Canada a conclu avec quatre partenaires des secteurs public et privé une entente visant la création du Musée canadien des droits de la personne. Premier musée national à être construit en dehors de la région de la capitale nationale, celui-ci permettra de présenter, de promouvoir et de célébrer l’histoire et l’évolution des droits de la personne au Canada. « Les droits ne s’épanouissent que dans des sociétés libres et démocratiques comme le Canada, où les principes d’équité, de pluralisme et de justice sont profondément ancrés dans l’histoire et les valeurs de la population, de même que dans les lois promulguées par leurs gouvernements », a déclaré le Premier ministre. Les partenaires du gouvernement dans ce projet sont la province du Manitoba, la ville de Winnipeg, les Amis du Musée canadien des droits de la personne et la Forks Renewal Corporation. Le gouvernement fédéral s’engage à verser 100 millions de dollars à condition que les partenaires puissent recueillir 165 millions de dollars pour en assumer les coûts. « Une collaboration de cette ampleur en vue de la mise sur pied d’un musée national est sans précédent, mais s’il n’y a jamais eu une institution culturelle appropriée pour un partenariat entre le secteur privé et le secteur public, c’est bien celle-ci, car les droits de la personne ne peuvent jamais être l’apanage exclusif de l’État », a ajouté le Premier ministre. Le Musée canadien des droits de la personne, dont avait rêvé le défunt I.H. « Izzy » Asper, sera construit au centre de Winnipeg, au confluent des rivières Rouge et Assiniboine, reconnu depuis longtemps comme l’endroit où avaient coutume de se rencontrer les divers premiers peuples pour résoudre leurs différends de façon pacifique. … 7 Annexe B 2.1 (N) – Participation au Task Force for International Cooperation on Holocaust Education, Remembrance, and Research (ITF) Le 1er décembre 2006 (14 h HNE) No 147 Le Canada prendra part à la réunion du Groupe d’action international sur l’Holocauste Le ministre des Affaires étrangères et ministre de l’Agence de promotion économique du Canada atlantique, l’honorable Peter MacKay, a annoncé aujourd’hui que le Canada participera, à titre d’invité spécial, à la réunion du Task Force For International Cooperation on Holocaust Education, Remembrance and Research, qui se tiendra à Budapest, en Hongrie, du 3 au 6 décembre 2006. « L’Holocauste se démarque dans l’histoire de l’humanité par son horreur et son inhumanité, a déclaré le ministre MacKay. Nous devons absolument tirer des leçons de cette expérience – non seulement afin qu’une telle chose ne se reproduise plus jamais, mais également afin de construire des sociétés fondées sur la dignité humaine où de tels actes ne seront plus possibles. » … Le Canada se joindra au Task Force for International Cooperation on Holocaust Education, Remembrance and Research PRAGUE (République tchèque), le 12 juin 2007 - Au nom du gouvernement du Canada, l'honorable Jason Kenney, secrétaire d'État (Multiculturalisme et Identité canadienne), a annoncé aujourd'hui que le Canada avait franchi une première étape en vue de devenir membre de plein droit du Task Force for International Cooperation on Holocaust Education, Remembrance and Research. … « L'holocauste a remis en question le fondement même de la civilisation, a déclaré le secrétaire d'État Kenney. Alors que l'humanité porte encore les cicatrices laissées par les génocides, l'épuration ethnique, le racisme et l'antisémitisme, nous nous devons d'apprendre les leçons de cette période terrible de notre histoire collective et de les transmettre à nos jeunes. » … 8