S ommaire - Renaissance Catholique

Transcription

S ommaire - Renaissance Catholique
“Quand même la France
serait réduite à
la banlieue de Bourges,
Sommaire
3
Discours politique et enseignement épiscopal
Jean-Pierre Maugendre
5
La fidélité au dépôt de la foi
Billet spirituel du R.P. Bernard Lecareux
6
Succès de la Fête du livre
Jean-Marie Breghain
7
La réponse des évêques à notre objection
Rémi Fontaine
il n’en faudrait pas moins
continuer à propager
le vrai” Frédéric Le Play
10 Manifestations pour la Vie
11 Culture de vie - Culture de mort
13
New York, premiers contacts (I)
PAM
L
es Mayas au
risque
de
l’Histoire : la
superbe réplique de
Martin Peltier à la
polémique contre le
dernier film de Mel
Gibson, Apocalypto.
S
upplique aux
évêques de
France pour le
respect de la vie :
continuez à la faire
signer
massivement !
L
e nationalis me est-il un
péché ? Tel sera le
thème de la XVIe
Université d’été,
autour du 14 juillet
à Villepreux (78).
15 Le «cas» Pinochet
J.-M.B.
17 Le coin des lecteurs
Jean-Pierre Maugendre, Yves Amossé
19 Le discernement des écrits inspirés
Cassiodore
20 Le coin des lecteurs Alain Rostand
Rendez-vous à l’Université d’été 2007
21 Nouveauté du Chœur Montjoie
Bon de commande des livres de Renaissance Catholique
22 Apocalypto. Nul ne peut échapper à son destin
Nicolas Edelz
Au moment d’imprimer la
revue, nous apprenons le
rappel à Dieu le 15 février
de Pierre Maugendre
(79 ans), le père de JeanPierre. Nous assurons
Jean-Pierre et toute sa
famille de notre amitié et
de nos prières.
Notre chroniqueur, Henri Darmont («Doctrine sociale»), vient d’être papa d’un Jean-Baptiste, le 6 février. Il va
reprendre ses contributions très bientôt. Nous adressons tous nos vœux de bonheur à la petite famille.
La Renaissance Catholique 89 rue Pierre Brossolette 92130 Issy-les-Moulineaux 01 46 62 97 04 - Fax 01 46 62 95
19 - Courriel : [email protected] - Site : www.renaissancecatholique.org - Directeur de la rédaction : Jacques
Oswald - Directeur de la publication-gérant : Jean-Pierre Maugendre - Secrétaire de rédaction :Agnès Kérisit
- Chroniques : Yves Amossé, Jacques Boislevant, Henri Darmont, Marie Darnac, Pierre Darnac, Jean-Pierre Maugendre, Daniel Raffard de Brienne, Alain Rostand, Lydéric Westande - Maquette :Agnès Kérisit - PAO par nos soins Photos et illustrations : VC, RC - Couverture : Les Mayas au risque de l’Histoire. Apocalypto : Mythes. Mystères.
Polémique par Martin Peltier (affiche d’Apocalypto, © Icon ent-Buena Vista) - Imprimerie : I.D.C. 92 Colombes Dépôt légal : Février 2007 - Commission Paritaire : 0909 G 85286 - Talon d’abonnement page 16.
RENAISSANCE CATHOLIQUE
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N° 95 - Janvier / Février 2007
Éditorial
Discours politique
et enseignement épiscopal
L’approche de diverses échéances électorales voit se multiplier les
déclarations mais également rend
plus pesants les silences à propos
de la défense de la vie.
Les prudents, les habiles, ceux
qui sollicitent les suffrages du
peuple ou ont fait leur l’adage : «Je
suis leur chef donc je les suis», ont
décidé de faire silence sur ces
sujets.
Le Président de la République
n’en a pas parlé dans ses vœux ;
plus aucun candidat officiel ou officieux à l’élection présidentielle ne
demande l’abolition de la loi Chirac-Giscard-Veil ; les évêques de
France, dans leur message de
novembre 2006 à propos des prochaines élections, évoquaient la
difficulté des femmes à refuser
l’avortement ; mais le cardinal
Ricard (président de la Conférence
des évêques de France) n’en parle
plus dans son texte au Figaro
Magazine (16 décembre 2006).
Alors que la sécheresse des
chiffres : 210 000 avortements
annuels sans compter les victimes
du stérilet et de la pilule du lendemain, ne rend en aucune façon
compte de l’horreur de la situation,
ce silence est assourdissant.
Il est un silence sur l’essentiel,
dont les conséquences matérielles
et morales mais aussi psychologiques et spirituelles sont incalculables.
Ce qu’exprimaient à leur manière, Mère Teresa déclarant : «De
nos jours le plus grand destructeur
de la paix est l’avortement. Si nous
RENAISSANCE CATHOLIQUE
acceptons qu’une mère puisse tuer
son propre enfant, comment pou vons-nous dire aux autres de ne pas
se tuer entre eux ?» et Benoît XVI
enseignant : «On ne peut penser
qu’une société puisse combattre effi cacement le crime quand elle le
légalise elle-même dans le cadre de
la vie naissante».
Sans être démenti, le professeur
Nisand pouvait déclarer à Golias
en décembre 2000 : «Au moment
Mère Teresa : «De nos jours le plus
grand destructeur de la paix est l’avor tement».
du vote de la loi en 1975, beaucoup
ignorent que l’Église était de fait,
favorable à cette mesure… S’ils (les
évêques) s’y étaient vraiment décla rés hostiles, la loi ne serait pas pas sée… Simone Veil me l’a d’ailleurs
confirmé».
De ce complot ou de ce consensus du silence, celui de l’Église qui
est en France est celui qui fait le
plus de bruit et celui qui est le plus
lourd de conséquences. En effet,
l’Église est le corps mystique de
Celui qui est «la Voie, la Vérité et la
Vie». Elle connaît la vérité sur
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l’homme et sa destinée. Elle donne
le Nord et le cap aux hommes politiques dont la mission est de mener
à bon port l’équipage du navire
dont ils ont la charge. Que l’homme politique, comme le commandant du vaisseau, estime que pour
atteindre son objectif il lui faut
tenir compte des vents ou des courants contraires, de l’état de la
mer, du moral de l’équipage, de la
présence de navires hostiles, des
écueils… et pour cela louvoyer,
c’est du simple bon sens et de sa
responsabilité. L’important est
qu’il garde bien en tête le port à
rejoindre.
Dans
Evangelium
Vitæ,
Jean Paul II ne dit pas autre
chose : «Il est évident que, lorsqu’il
ne serait pas possible d’éviter ou
d’abroger complètement une loi
permettant l’avortement, un parle mentaire, dont l’opposition person nelle absolue à l’avortement serait
manifeste et connue de tous, pour rait licitement apporter son soutien
à des propositions destinées à limi ter les préjudices d’une telle loi et à
en diminuer ainsi les effets négatifs
sur le plan de la culture et de la
moralité publique» (§ 73).
La politique n’est-elle pas «l’art
du possible» ou mieux «l’art de
rendre possible ce qui est nécessai re» ?
Le rôle de l’Église est tout autre.
Il est de rappeler «à temps et à
contretemps» la loi de Dieu et en
particulier qu’au-dessus des lois
des hommes —fussent-elles celles
de la République— il y a celle de
N° 95 - Janvier / Février 2007
Éditorial
Les jeunes manifestants du 21 janvier 2007, dans les rues de Paris.
Dieu. Certains l’ont clairement
affirmé récemment. Citons le cardinal Barbarin, archevêque de
Lyon, Mgr Centène, évêque de
Vannes… Mais ce ne sont que
quelques voix individuelles et
contestataires dans un discours
globalement
beaucoup
plus
consensuel et conciliant avec la
culture de mort et la laïcité dite
apaisée ou ouverte. C’est contre ce
consensus mou que nous avons
lancé une Supplique pour la Vie
aux évêques de France leur demandant de rappeler, à l’occasion des
prochaines échéances électorales,
qu’au milieu de bien des points à
option libre, il y en avait un qui ne
l’était pas pour les candidats et les
électeurs catholiques : c’est celui de
la défense de la vie. Il nous semble
même que ce devrait être le premier critère de choix d’un vote
catholique. L’efficacité temporelle
de l’action des laïcs catholiques
engagés en politique ne peut faire
l’impasse sur l’engagement de la
hiérarchie ecclésiastique.
D’abord parce que cela est
conforme à la constitution divine
de l’Église, ensuite parce que le
“bon peuple” catholique sans lequel
on ne pourra rien faire , surtout en
régime démocratique, aura toujours une tendance naturelle, voire
surnaturelle, à suivre les priorités
fixées par les évêques même dans
les combats du temporel et à refuser de s’engager dans des combats
pour lesquels il n’aurait pas un
soutien, au moins implicite, de la
hiérarchie. L’issue sanglante de
l’épopée Cristera est là pour nous
rappeler ces dures réalités. C’est
pourquoi notre Supplique aux
évêques de France pour le respect
de la Vie nous paraît une urgence
politique essentielle (www.suppliqueauxeveques.info). Nous avons
besoin de votre aide pour donner à
cette initiative la plus grande
ampleur possible. Les paysans
vendéens allèrent chercher dans
leurs châteaux et leurs gentilhommières les nobles, qui étaient leurs
chefs naturels, pour les mener à la
bataille. Notre démarche est analogique. L’Église de France, en ordre
de marche derrière ses chefs légitimes, pourrait changer l’issue de la
bataille en cours, dont l’enjeu n’est
autre que la survie de la France
comme fille aînée de l’Église.
Notre appel doit enfler au cours
des semaines qui viennent. Il
dépend en partie de vous et de
votre mobilisation à signer et à faire signer notre Supplique. Et puis,
à un jour connu de Dieu seul, des
évêques seront physiquement présents aux manifestations publiques organisées en France pour
la défense de la Vie, comme c’est
déjà le cas aux U.S.A. ou en
Espagne. Alors la fin sera proche
pour les artisans de mort. Pour
l’heure, le combat continue.
Jean-Pierre Maugendre
In memoriam docteur Bernard Pacreau
Un militant exemplaire du service de l’Église et de la France nous a quittés ce 3 janvier. Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, le docteur Pacreau avait été de tous les combats, d’abord de la cause nationale (prise du siège du
parti communiste à l’occasion de l’insurrection hongroise de 1956, O.A.S., Manifeste des médecins pour le respect de
la vie en 1975, Front National…), puis pour la défense de la tradition catholique en participant à la fondation dans la
tourmente des années 70 de l’association qui maintint, à Brest, la célébration de la messe romaine traditionnelle dite
de saint Pie V.
Alors que, jeune militant du MJCF, je redécouvrais les merveilles de notre tradition religieuse et nationale, il fut
pour moi un modèle de zèle militant et de générosité, allié à une vive intelligence et une immense culture politique et
historique. Il est de ces héros que rien n’abattait, ni la prison qu’il endura pour cause d’Algérie Française (et dont il
ne parlait jamais), ni les trahisons des faux frères, ni le conformisme des bien-pensants… Peu dévot de la démocratie
et du jeu électoral, il n’eut jamais les mandats électifs auxquels il aurait pu prétendre mais qui auraient risqué d’aliéner sa liberté, même si le risque que le “système” le corrompe était nul.
Blanc de Vendée, il avait chevillé au cœur l’amour de l’Église, avec toujours la crainte de voir notre légitime résistance basculer dans la “petite Église” qu’il connaissait bien car elle a survécu jusqu’à nos jours dans sa région d’origine. Du haut du Ciel nous savons qu’il continue, à nos côtés, le bon combat pour une Église plus sainte et une
France plus belle. Nous assurons son épouse Betty, ses 4 filles (Friederike en religion sœur Marie du Rosaire,
Sophie, Catherine et Béatrice), ses gendres et ses 25 petits-enfants de nos très sincères condoléances, leur renouvelant l’expression de notre admiration pour le défunt et les assurant de nos prières. Jean-Pierre Maugendre
RENAISSANCE CATHOLIQUE
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N° 95 - Janvier / Février 2007