L`Espagne

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L`Espagne
BANQUET DE PRINTEMPS 2015 du vendredi 15 mai, 16h au dimanche 17 mai, 18h L’Espagne LA LITTÉRATURE ESPAGNOLE DANS SON SIÈCLE
UNE LIBRAIRIE DES RENCONTRES DES LECTURES UNE SOIREE CINEMA UNE SOIREE CONCERT UN CAFE-­‐RESTAURANT LE THÈME À la mort de Franco, au bout de quarante ans de dictature, l'Espagne s'est engagée dans une
période dite de « transition vers la démocratie », longtemps vantée comme un modèle
d'évolution pacifique, si l'on excepte toutefois les conflits sociaux, les violences policières et
les attentats jusqu'à la tentative avortée de coup d’État militaire en 1981. L'alternance
politique qui voit la gauche socialiste arriver au pouvoir en 1982, loin de sonner l'heure des
bilans des années de plomb, ne fait que renforcer le « pacte de silence » implicite qui a suivi
la loi d'amnistie générale de 1977. Mais le silence n'est pas l'oubli. Dans les années 2000, les
derniers protagonistes de la Guerre Civile disparaissent, leurs enfants ont reconstruit la société
civile espagnole en tentant de tourner la page des années noires. Ce sont les nietos, les petitsenfants qui dénoncent aujourd'hui la part d'hypocrisie de la « transition », les effets néfastes
du « pacte de silence » pour la vie en commun dans une société pacifiée. Loin de toute idée de
vengeance, ils réclament justice et vérité pour que soient enfin honorés celles et ceux qui n'ont
eu droit ni à une sépulture digne ni au souvenir. La loi de 2007, dite de la « Mémoire
Historique » a reconnu le droit à la réhabilitation des victimes, à la recherche des disparus et
de leurs restes par l'ouverture des fosses communes, à une sépulture digne pour tous, 70 ans
après la Guerre et 30 ans après la loi d'amnistie. On a pu assister alors à une « explosion
mémorielle » salutaire et controversée. La littérature a pris toute sa part à la fois dans ce
retour sur les années de guerre et d'après-guerre mais aussi et surtout des interrogations sur le
silence et l'oubli, la justice et la vérité, la transmission entre les générations. Comment
évoquer une « mémoire historique » sans évoquer les rapports entre les divers modes narratifs
sur le passé parmi lesquels la littérature occupe une place centrale ? AU PROGRAMME D U VENDREDI 15 MAI AU DIMANCHE 17 MAI 2015
Les animations se tiennent dans la grande salle voûtée du « cellier des moines », à l’abbaye publique de Lagrasse. Les
entrées sont libres et gratuites, sauf les rencontres de l’après-midi (3 €, gratuité sur présentation de la carte d’adhérent
2015).
RENCONTRES DE L’APRES-MIDI AVEC LES AUTEURS INVITES
Du vendredi 15 mai (16 h) au dimanche 17 mai 2015 (18 h) : des conférences, des conversations et des lectures
SOIREE CINEMA
Vendredi 15 mai à 21 h 30 Projection du film documentaire Le Mur des oubliés, réalisation de Joseph Gordillo (Production : La bascule avec France 3 LCA et Mosaïk TV – 2008, VOST, 52’) Joseph Gordillo est un journaliste, écrivain et réalisateur franco-espagnol. En 2012, il obtient le Prix
franco-allemand de journalisme pour sa websérie Los Indignados. Son documentaire, Le Mur des oubliés (El
Muro de los Olvidados), reçoit le Premier Prix du Festival de Clermont-Ferrand 2008, et est sélectionné dans
les Festivals de Figra, Le Touquet et Cinespaña. En 2014 il réalise le court-métrage Morir en Madrid, Acto II.
L e M u r d e s o u b lié s : « Un jour, grand-père, tu auras une tombe. » Tout commence par ce serment
posthume que Joseph Gordillo a fait à son grand père, mort en luttant contre la dictature de Franco. 70 ans
après la Guerre d'Espagne, les corps des Républicains fusillés gisent toujours dans des charniers, sans
épitaphe, sans identité... De là, le départ de Joseph sur les traces de son grand-père, dans un village
d'Andalousie où le silence se transmet de génération en génération. Dans un huis clos étouffant, les langues
vont se délier peu à peu. Après trente ans de démocratie, les fosses communes vont-elles s'ouvrir ?
Le film raconte l'histoire d'un village parmi tant d'autre qui n'avait pas de monument aux morts...
SOIREE CONCERT
Samedi 16 mai à 21 h 30 Soirée musicale programmée dans le cadre du 10e Festival « Les Troubadours chantent l’art roman en LanguedocRoussillon »
Cantando españas
Les plus belles mélodies populaires espagnoles et des textes de Federico Garcia Lorca et Antonio Machado.
Après avoir consacré plusieurs enregistrements au répertoire hispanique des Vilancicos et des Cantos Sefardis
en Ladino et aux Cansos des troubadours, Sandra Hurtado-Rós, andalouse de naissance, exprime ici sa
passion pour la mélodie dans une interprétation généreuse des chansons d’inspiration populaire de Manuel
de Falla, Joaquin Rodrigo, etc., et des textes de Federico Garcia Lorca et Antonio Machado, qu’elle met en
musique avec Jean-François Ruiz, guitariste, professeur titulaire, élève de Carel Harms et d’Edoardo
Catemario en Italie où il s’est vu décerner un premier prix d’interprétation et de perfectionnement. Ce
répertoire a fait l’objet d’un CD, Cantando españas, édité par Troba Vox.
Joglaresc
L’inspiration des jongleurs du Moyen-Âge pour servir des textes magnifiques de troubadours et d’auteurs
contemporains tel Garcia Lorca…
Dans la bouche de Jean-Michel Hernandez, comédien, les mots ont une résonnance particulière, celle de
l’intemporalité. Damien Combes, guitare et Cécile Sol, danse, donnent à cette performance poético-musicale
un élan passionnant d’invention.
LA LIBRAIRIE LE NOM DE L’HOMME ET LE BISTROT DE LA M AISON DU BANQUET Ouverts de 10h à 20h Au-­‐delà de ses ouvrages de fond en littérature, philosophie, histoire, livres pour la jeunesse, etc., la librairie offre une sélection de livres autour du thème de ce Banquet. La librairie et le bistrot sont ouverts de 11h à 19h tous les jours du 15 juin au 15 septembre et durant les vacances scolaires, et tous les samedis et dimanches de l’année. La restauration durant le Banquet Vendredi soir, samedi midi et soir et dimanche midi, entre 12 h et 14 h, et 19 h 30 et 21 h, Thibault Olivier, jeune chef lagrassien, propose des repas – menu complet à 17 €, boissons non comprises – dans la salle de la «boulangerie des moines», à l’abbaye. L’AGENDA Vendredi 15 mai 2015 16 h : Histoire, mémoire et fictions : l’Espagne contemporaine revisitée, conférence introductive de Florence Belmonte 17 h 30 : « De La guerre perdue à Restos humanos, ce que peut la littérature », rencontre avec Jordi Soler. Lecture 21 h 30 : cinéma documentaire : Le Mur des oubliés, de Joseph Gordillo (VOST, 52’) Samedi 16 mai 2015 11 h : Table ronde : La littérature espagnole face à l’Histoire, avec Victor del Arbol, Kiko Herrero, Jordi Soler et Florence Belmonte 15 h : Vivre l’histoire au présent ? Les mises en scène de la bataille de l’Ebre en Catalogne aujourd’hui, conférence de Dominique Blanc 17 h : Un passé qui ne passe pas, rencontre avec Victor del Arbol. Lecture 21 h 30 : Soirée concert Cantando Españas, Lorca et Machado, avec Sandra Hurtado-­‐Rós et Jean-­‐François Ruiz Joclaresc, avec Damien Combes, Jean-­‐Michel Hernandez et Cécile Sol Dimanche 17 mai 2015 11 h : Table ronde : Les labyrinthes magiques de Max Aub, avec Claude de Frayssinet et Jean-­‐François Bourdic. Lecture 15 h : Une adolescence à la fin du franquisme, rencontre avec Kiko Herrero Lecture par Kiko Herrero 16 h 30 : Le roman espagnol au miroir de l’Histoire : origines et postérité de Don Quichotte, conférence de Michel Moner LES ÉCRIVAINS Victor del Arbol, né à Barcelone en 1968, est un écrivain de langue espagnole, auteur de romans
noirs. Après avoir étudié l’Histoire, il travaille de 1992 à 2012 dans les services de police de la
communauté autonome de Catalogne. Il amorce une carrière d’écrivain avec la publication en
2006 du roman policier El peso de los muertos. C’est toutefois la parution de La Tristesse du samouraï,
traduit en une douzaine de langues et best-seller en France, qui lui apporte la notoriété (Actes
Sud, coll. Actes noirs, 2012, Prix du polar européen 2012 du Point et finaliste du prix Polar
SNCF 2013). Après La Maison des chagrins, (Actes Sud, 2013), sort en 2015, chez le même éditeur,
son troisième roman noir traduit en français : Toutes les vagues de l’océan.
Kiko Herrero est né à Madrid en 1962. Au début des années 80, il est programmateur au RockOla, temple de la Movida. Il arrive à Paris en 1985, travaille dans le cinéma et le théâtre et met en
scène performances et spectacles musicaux.
En 1996, avec Serge Ramon, il ouvre éof, espace pluridisciplinaire d’exposition qui s’intéresse de
façon transversale aux tendances émergentes de la création contemporaine. Il publie en français
Sauve qui peut Madrid ! (P.O.L, 2014), qui dresse le tableau d’une jeunesse madrilène après la mort
de Franco.
Jordi Soler, journaliste et écrivain, est né en 1963 près de Veracruz, au Mexique, dans une
communauté d’exilés catalans républicains, fondée par son grand-père à l’issue de la Guerre
Civile espagnole. Il a vécu à Mexico puis en Irlande avant de s’installer à Barcelone en 2005.
Il est reconnu par la critique espagnole comme l’une des figures littéraires les plus importantes de
sa génération. Il évoque les tragédies et les utopies du siècle passé dans sa trilogie de « La guerre
perdue » (volumes réédités chez 10/18), à travers les destinées romancées de son grand-père (Les
Exilés de la mémoire, 2008), d’une communauté d’immigrés catalans dans la jungle mexicaine (La
Dernière Heure du dernier jour, 2010), et de son oncle disparu dans les Pyrénées (La Fête de l’ours,
2014). Par ailleurs, deux autres de ses romans ont été traduits en français aux éditions Belfond :
Dis-leur qu’ils ne sont que cadavres (2013) et Restos Humanos (2015), où il redonne tout son pouvoir à
la pure fiction pour éclairer la face obscure de l’Humanité.
LES TRADUCTEURS, CRITIQUES, ESSAYISTES, ÉDITEURS Florence Belmonte est professeur de civilisation de l’Espagne contemporaine à l’Université
Paul-Valéry-Montpellier III. Ses champs de recherche concernent l’histoire politique, sociale et
culturelle de l’Espagne dans la période qui va de la Guerre Civile à l’époque actuelle et, plus
particulièrement, la dictature franquiste, son histoire et la récupération de sa mémoire par le
régime démocratique. Elle prête une attention particulière à la littérature, au cinéma documentaire
et à la collecte de témoignages. Elle a publié Femmes et démocratie, les Espagnoles dans l’espace public,
1868-1978, (Ellipses, 2007), ainsi que d’autres ouvrages aux Presses Universitaires de la
Méditerranée.
Dominique Blanc est anthropologue au centre de Toulouse de l’École des Hautes Études en
Sciences Sociales. Ses recherches actuelles portent sur les mises en scène et les mises en récit de la
mémoire de la guerre civile espagnole en Catalogne aujourd’hui. Il est aussi traducteur de
littérature espagnole, et a notamment traduit nombre d’ouvrages de Miguel Delibès (L’Hérétique,
2000 ; L’Étoffe d’un héros, 2002...), de Felipe Hernàndez (La Dette, 2003 ; Éden, 2004...), tous parus
aux éditions Verdier ; ainsi qu’un livre de photos d’Isabel Muñoz (Actes Sud, 2004).
Jean-François Bourdic est éditeur, co-fondateur des éditions des Fondeurs de briques, installées
à Saint-Sulpice dans le Tarn.
Spécialisées notamment dans les ouvrages littéraires de langues espagnole et anglaise, ces éditions
ont notamment publié les 6 volumes du Labyrinthe magique de Max Aub, dans la traduction de
Claude de Frayssinet. « Le Labyrinthe magique est un retable du sol au plafond : polyptyque
composé de niches où apparaissent, avec ou sans rapport entre elles, des tas d’histoires. C’est le
retable moderne de la guerre d’Espagne. » Philippe Lançon, journal Libération.
Claude de Frayssinet est traducteur de littérature espagnole. Il a passé dix années de sa vie en
Amérique latine. Il a entre autres traduit Les Délices et les ombres, la trilogie de Gonzalo Torrente
Ballester (Actes Sud, 1999) et les 6 tomes du Labyrinthe magique de Max Aub – fresque fictionnelle
autour de la guerre d’Espagne commencée en 1942 – publiés aux éditions Fondeurs de briques,
(2009-2011). Il est l’auteur de l’Anthologie de la poésie espagnole 1945-1990, (Seuil-Points, 2007). Il
participe régulièrement à des ateliers de traduction, notamment à l’Institut de traduction de Madrid.
Michel Moner est professeur de littérature hispanique à l'Université de Toulouse-Jean Jaurès.
Président honoraire de la Société des hispanistes français et membre du conseil scientifique de la
Casa de Velázquez (Madrid), il est spécialiste de Cervantès, de la littérature espagnole du Siècle
d’Or. De plus, ses travaux portent sur le conte et la tradition orale hispanique. Il a publié de
nombreux ouvrages dont Cervantès Conteur, Écrits et paroles, (Casa de Velasquez, 2002). Par ailleurs,
il fonde et anime « Infantina » : un groupe de chercheurs-pédagogues, qui a pour objet d’étude la
littérature pour enfants de langue espagnole. Il a co-dirigé l’édition de La Pléiade des Œuvres
romanesques complètes de Miguel de Cervantès (2 tomes, Gallimard, 2001).