Article La Reunion V30-10-07 - Université de Pau et des Pays de l

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Article La Reunion V30-10-07 - Université de Pau et des Pays de l
Interconnexion de systèmes ToIP hétérogènes
Angel ABENIA, Laurent GALLON
IUT des Pays de l’Adour – Dépt R&T, rue du ruisseau, 40004 Mont de Marsan
[email protected], [email protected]
Résumé — En introduction, ce papier rappelle la
convergence des réseaux téléphoniques et des réseaux de
données et énonce les nouvelles technologies pour effectuer du
multi-site. La première partie survole la nouvelle génération de
concentrateurs téléphoniques appelés :IPBX, en s’attardant sur
trois types biens particuliers qui symbolisent trois philosophies
découlant de cette convergence. La deuxième partie est
consacrée à la ToIP. Elle présente différentes structures de
systèmes selon le protocole mis en œuvre (H323, SIP), puis elle
montre les architectures d’un réseau ToIP. Enfin, le dernier
paragraphe présente les services propres à la notion de multisite et propose une plate-forme pédagogique en détaillant la
configuration de la mise en réseau de quatre IPBX par des liens
QSIG et IP.
H
naissance à la téléphonie sur IP (ToIP).
Infrastructures
Terminaux
PABX / IP-PBX
Passerelle RTC
WAN / LAN
Postes analogiques
numériques
Téléphones IP/SoftPhone
Réseau IP
Services
Exploitation
Gestion de présence
Messagerie unifiée
Mobilité …
Administration
Supervision
Support
Taxation
Fig. 3 : Mutualisation des ressources
I. INTRODUCTION
deux infrastructures et administrations
distinctes ont été utilisées jusqu’à présent, l’une pour la voix,
l’autre pour les données.
Dans l’infrastructure dédiée à la téléphonie, la voix est
transportée sur le réseau commuté public avec des
infrastructures RTC/RNIS en commutation de circuits. Les
réseaux téléphoniques privés s’articulent autour d’un
commutateur téléphonique privé appelé PABX (figure 1).
ISTORIQUEMENT
Réseau
commuté public
PABX
Fig. 1 : Infrastructure du transport de la voix
Dans l’infrastructure dédiée aux données, le transport est
effectué sur des réseaux plus récents tel qu’Internet, en
commutation de paquets. Les réseaux de données privés
s’articulent autour d’un routeur (figure 2).
Réseau IP
Routeur
Fig. 2 : Infrastructure du transport des données
La convergence de ces deux infrastructures est née en 1996
avec la technologie de transport de la voix sur un réseau IP
(VoIP). Dés lors un ensemble de services, d’architectures et
d’équipements convergents sont apparus (figure 3), donnant
La ToIP s’est tout d’abord développée dans les réseaux
opérateurs (bande passante privée), où la bande passante
disponible était importante. Les technologies xDSL ont
permis d’étendre ce service aux particuliers (faibles besoins
en bande passante) et aux entreprises (besoin plus important
en bande passante). Aujourd’hui, une multitude d’opérateurs
proposent des offres ToIP pour les particuliers et les
entreprises. Ces services tendent à remplacer le service
téléphonique classique sur RTC/RNIS.
Outre l’utilisation d’offres ToIP pour téléphoner en dehors
de l’entreprise, ces technologies sont de plus en plus utilisées
pour faire du multi-site. Le multi-site autorise
l’interconnexion de plusieurs sites d’une même entreprise
entre eux, permettant de centraliser l’administration et les
services, et ainsi de faire passer les communications
téléphoniques sur des liens privés (sans coût
supplémentaire), plutôt que de passer par des opérateurs (et
payer chaque communication). Jusqu’à présent, les
communications inter-sites étaient réalisées via RNIS (liens
T0 ou T2, avec coût d’abonnements et communications),
solution ne correspondant pas à la notion multi-site, ou sur
liaisons louées (liens QSIG dédiés à la téléphonie avec coût
d’abonnements) (figure 4).
Cette solution multi-site est onéreuse et par conséquent
difficilement accessible aux petites structures. En effet, le
prix des abonnements à une ligne louée est dépendant du
débit choisi et de la distance à parcourir. Par exemple, on
paiera dans les 650 €HT par mois pour une liaison à 2 Mbps
sur 2 kilomètres.
Réseau
commuté public
T0 ou T2
T0 ou T2
T0 ou T2
QSIG
QSIG
Liaison louée
Liaison louée
PABX
PABX
PABX
numériques traditionnels (PABX). L’IPBX est l’évolution
vers IP du PABX traditionnel. Il assure l’acheminement de
toute ou partie des communications en transportant voix
(protocoles RTP/RTCP) et signalisation (protocoles
SIP/H323/MGCP/…) sur le protocole Internet (IP), en
interne sur le réseau informatique local (LAN) et vers
l’extérieur sur le réseau informatique étendu (WAN). La
figure 6 montre la structure fonctionnelle d’un système de
téléphonie traditionnelle et d’un système ToIP.
Réseau
Téléphonique
Site 1
Site 2
Réseau
Téléphonique
Réseau IP
Site 3
Fig. 4 : Multi-site par liens QSIG
Les liens ToIP permettent d’utiliser la connexion au réseau
Internet pour transporter à la fois la téléphonie (utilisation de
VPNs), mais aussi le trafic IP entre les différents sites d’une
même entreprise, aux prix d’abonnements xDSL (figure 5).
LAN
PABX
Réseau
commuté public
T0 ou T2
T0 ou T2
1
2
3
4
7
5
8
6
9
*
8
#
T0 ou T2
Fig. 6 : Structures fonctionnelles traditionnelle et ToIP
IP PBX
IP PBX
IP PBX
Dans la suite de ce paragraphe, nous
succinctement quelques IPBX du commerce.
présentons
A. L’OmniPCX Office (OxO) Acatel
Site 1
Site 2
Site 3
Réseau IP
Tunnel VPN
Fig. 5 : Multi-site par liens IP
L’objectif de cet article est de proposer une approche
pédagogique illustrant l’interconnexion de systèmes
téléphoniques hétérogènes distants, à travers le réseau
Internet. La section 2 présente succinctement différents
systèmes téléphoniques existants (OxO, Asterisk, Call
Manager Express). La section 3 aborde les architectures et
les technologies d’interconnexion par réseau IP, et
notamment l’interconnexion par SIP et H323. La section 4
propose un exemple d’architecture de maquette de TP,
illustrant une interconnexion d’IPBX hétérogènes (Oxo,
Asterisk) par liens SIP et H323. La section 5 conclue ce
travail.
L’OmniPCX office est un IPBX issu d’un équipementier du
monde de la téléphonie. Alcatel, fort de son expérience dans
le domaine des PABX, a su ouvrir ces plates-formes
matérielles au monde de la ToIP. L’OxO est conçu pour les
petites et moyennes entreprises. C’est un équipement encore
hybride, dans la mesure où il est en mesure de faire de la
ToIP et de gérer des téléphones classiques. Concernant la
release 5, il permet de créer des liens IP en H323 ou SIP.
La figure 7 illustre ses principales fonctionnalités pour la
voix, les données et Internet
Fig. 7 : Offre de l’OmniPCX Office Alcatel
II. LES IPBX
On utilise en général le terme « IPBX » (ou PABX IP)
lorsqu’on cherche à distinguer un système de téléphonie sur
IP des systèmes de téléphonie à commutation de circuits
B. Le Call Manager Express Cisco
De son côté, Cisco a fait le chemin inverse. Cet
équipementier du monde des réseaux de donnée a adopté la
philosophie d’équiper les routeurs Cisco de cartes leur
permettant de gérer les interconnexions et a doté les IOS de
jeux de fonctions assurant le traitement de l’aspect
téléphonie. Les routeurs Cisco, en plus des fonctionnalités de
routage, de sécurité, d’accès WAN, permettent donc
également l’acheminement d’appels téléphoniques sur les
réseaux téléphoniques classiques.
Le Call Manager Express est installé sur un routeur
(plateforme ISR : Integrated Services Router). Cette solution
permet aux PME-PMI d’intégrer la ToIP dans leur réseau à
un coût intéressant. Il propose un panel complet de services,
avec pont de conférence, pré-décroché, ACD basique, … La
figure 8 présente l’offre Cisco.
Fig. 8 : Offre du Call Manager Express Cisco
Bien que ce produit ne soit pas un équipement hybride à
l’origine, Cisco a développé un ensemble de cartes afin de
pouvoir connecter le Call Manager sur n’importe quel type
de réseau téléphonique traditionnel (RTC, RNIS) et de
pouvoir y connecter des terminaux analogiques (Fax, …).
Enfin, Cisco propose un ensemble de passerelles permettant
l’accès au réseau GSM, ou la réutilisation d’une
infrastructure DECT existante par exemple.
C. Asterisk, un IPBX à télécharger
Le logiciel Open Source Asterisk est la vraie innovation dans
le monde de la ToIP. Ce logiciel remplit les mêmes fonctions
qu’un IPBX professionnel de haut niveau, mais de façon
logicielle. Aucun équipement spécifique n’est nécessaire, il
suffit d’installer le logiciel librement et gratuitement sur un
ordinateur fonctionnant sous linux.
Asterisk comprend un nombre très élevé de fonctions
permettant de répondre à la majorité des besoins en
téléphonie. Il est au départ prévu pour fonctionner totalement
en ToIP. L’adjonction de cartes FXO/FXS, BRI, … permet
d’en faire un IPBX hybride.
Donner une liste des fonctionnalités qu’Asterisk propose
serait très long. Notons simplement, que cette liste regroupe
tout le panel existant (routage d’appel, IVR, centres
d’appels, messagerie unifiée, …) et offre la possibilité
d’évoluer vers de nouvelles.
Concernant les protocoles supportés, Astérisk est beaucoup
plus ouvert qu’un IPBX propriétaire, puisqu’il intègre non
seulement les protocoles standardisés (H323, SIP, MGCP)
mais aussi des protocoles propriétaires (SCCP de chez
Cisco, UNISTIM de chez Nortel, …). Un protocole propre à
Astersik (IAX) a été développé pour l’interconnexion de
plusieurs serveurs Asterisk.
III. LES TECHNOLOGIES D’INTERCONNEXION IP
En téléphonie classique, une communication entre deux
abonnés génère deux flux de données :
• Le flux transportant la voix numérisée (canaux B dans
RNIS) ;
• Le flux de signalisation (canal D dans RNIS),
permettant la mise en place du circuit, et la réalisation
des services téléphoniques.
La téléphonie sur IP (ToIP) fonctionne sur le même principe.
Un premier flux de données est consacré au transport de la
voix numérisée, et un deuxième flux à la signalisation. Les
différences principales avec la téléphonie classique se situent
dans les protocoles utilisés en ToIP :
• Le flux de données transportant la voix utilise les
protocoles RTP (Real Time Protocol) et RTCP (Real
Time Control Protocol), au dessus de la pile IP/UDP.
Le rôle de RTP est d’ajouter des informations aux
échantillons de voix (notamment un horodatage) afin
de pouvoir reconstruire correctement le signal vocal
sur le téléphone appelé. RTCP permet de faire
régulièrement des statistiques sur l’état du lien IP
(gigue, latence, taux de perte, …). A partir de ces
informations, l’émetteur devrait pouvoir adapter son
flux RTP à l’état du canal IP (par exemple, changer
de codec en cours de conversation si le lien IP est
trop chargé). Ce type de fonctionnalité n’est, pour le
moment, pas implémenté dans les terminaux IP; une
liste non exhaustive des codecs utilisable est donnée
dans le tableau ci-dessous.
• Le flux de signalisation peut utiliser différents
protocoles (SIP, H323, MGCP, SCCP, IAX, …) au
dessus de la pile IP/TCP. Les deux protocoles
dominant le monde ToIP à ce jour sont SIP et H323.
CODEC
G711 (PCM)
G726 (ADPCM)
G728 (LD-CELP)
GSM
G729 (CS-ACELP)
G723.1 (MPLQ)
Débit (kbits/s
64
32
16
12,2
8
6,3
MOS
4,2
3,85
3,61
4
3,92
3,9
La suite de ce chapitre donne quelques éléments
supplémentaires sur les protocoles de signalisation SIP et
H323. Enfin, nous illustrerons les différentes architectures
ToIP possibles dans les réseaux téléphoniques multi-site.
A. Les réseaux H323
L’objectif de ce paragraphe n’est pas d’expliquer en détails
le fonctionnement des protocoles SIP et H323, mais de
donner les grandes lignes permettant de comprendre leur
utilisation. Pour plus de détails sur ces protocoles, le lecteur
peut se référer à [1] [2] [3].
H323 est le premier protocole de signalisation ToIP apparu
historiquement. Il ne se limite pas qu’à la téléphonie, mais
permet aussi de faire de la visioconférence, …
H323 est plutôt complexe. Il utilise, en fait, plusieurs
protocoles différents, en fonction de l’état d’avancement de
la communication. Par exemple, le protocole H225 est utilisé
pour mettre en place la communication entre les deux
téléphones (canal de signalisation d’appel). Le protocole
H245 permet d’ouvrir les canaux média audio, vidéo, …
(canal de contrôle), et de préciser pour chacun de ces canaux
les capacités des terminaux (codecs utilisés, débits,
suppression de silence, détection de voix active, …).
Deux composants sont essentiels dans une architecture
H323 : le Gatekeeper et le(s) Voice Gateway (figure 9).
Signalisation
Gatekeeper
Signalisation
Voice
gateway
IP
RTC/RNIS/GSM
Signalisation
Voix
Voix
Fig. 9 : Structure éclatée d’un réseau H323
Le Gatekeeper est la partie « intelligence » de l’architecture
H323. Il a plusieurs rôles :
• L’enregistrement
des
postes
(« présence »),
permettant d’associer à une adresse IP (un téléphone)
un utilisateur, et ses droits (après authentification);
• L’annuaire du réseau H323, en faisant la
correspondance entre les noms d’usagers, les numéros
de téléphones (internes, publics) et les adresses IP des
terminaux téléphoniques ;
• La vérification du statut des usagers (« status »), c’està-dire savoir si tel ou tel usager est enregistré, s’il est
en communication, …
• La
vérification
des
droits
des
usagers
(« Admission »), qui permet de savoir si un appel a le
droit d’être effectué ou non ;
• Le routage des nouveaux appels, soit vers un autre
terminal téléphonique (réseau privé), soit vers un
autre IPBX du réseau H323 (multi-site), soit vers un
réseau public ;
Les Voice Gateway sont les passerelles vers les autres
réseaux téléphoniques. Leur rôle est de faire une traduction
des protocoles de signalisation (par exemple, passage d’un
réseau H323 vers un réseau SIP), et, si nécessaire, une
traduction des protocoles de transport de voix (par exemple,
passage d’un réseau H323 vers un réseau RNIS). Notons
que les Voice Gateway doivent aussi comptabiliser la
taxation des appels vers les réseaux publics.
Les deux fonctionnalités Gatekeeper et Voice Gateway,
peuvent être mises en oeuvre par deux machines différentes
(figure 9 = structure éclatée) ou par une seule et même
machine (figure 10 = structure compacte).
RTC/RNIS/GSM
IP
Signalisation
Gatekeeper /
Voice
gateway
Signalisation
Voix
Voix
Fig. 10 : Structure compacte d’un réseau H323
B. Les réseaux SIP
SIP est un des derniers protocoles de signalisation ToIP à
être apparu. Sa principale caractéristique est sa simplicité (et
notamment par rapport à H323). Outre la téléphonie, il
propose des services vidéo, et de messagerie instantanée.
On peut distinguer deux fonctionnalités principales dans un
réseau SIP :
• Le Registrar, qui permet d’enregistrer les usagers
(appelés « user agents ») du réseau, de connaître leur
présence, et de maintenir l’annuaire à jour ;
• Le Proxy SIP, qui s’occupe du routage des appels et
des droits;
Même si, en théorie, ces deux fonctionnalités peuvent être
séparées, en pratique, la même machine endosse les deux
rôles. Aussi, la structure d’un réseau SIP ressemble
fortement à la structure compacte d’un réseau H323
(figure 10 : le gatekeeper H323 est remplacé par le Registrar
et le Proxy SIP).
C. Les architectures ToIP
La mise en œuvre d’un réseau ToIP au sein d’une entreprise
n’est pas forcément aisée. Elle est d’autant plus difficile que
l’entreprise est en multi-site, et qu’elle souhaite n’avoir
qu’un seul réseau téléphonique.
Si l’on se place dans le cadre d’un réseau téléphonique
multi-site, plusieurs types d’architectures sont possibles :
• Une architecture que nous qualifierons de classique,
(figure 11), dans laquelle il n’ y a pas de téléphonie
IP ; les PABX sont reliés entre eux, soit à travers le
réseau téléphonique public, soit à travers des liens
privés (liaisons louées, avec utilisation de protocoles
comme QSIG, …) ;
• Une architecture dite hybride (figure 12), dans
laquelle chaque site de l’entreprise reste en téléphonie
classique, mais les différents sites sont reliés entre
•
•
eux par des liens IP ;
Une architecture dite Full IP (figure 13), dans laquelle
chaque site ne possède que des terminaux IP, et les
sites sont reliés entre eux par des liens IP. Un
Gatekeeper est positionné sur un site, et une ou
plusieurs Voice Gateway permettent de contacter les
réseaux publics ;
Une architecture dite centrex IP (figure 14), qui
ressemble à l’architecture Full IP, si ce n’est que le
Gatekeeper et les Voice Gateway sont « loués » par
un opérateur externe, et n’appartiennent pas à
l’entreprise.
PABX
PABX
dans les entreprises. Les architectures Full IP et IP Centrex
peuvent poser, pour certaines entreprises, un problème de
« confiance ». En effet, les réseaux téléphoniques classiques
ont toujours offerts une qualité de service exceptionnelle
(notons toutefois que cette qualité de service s’est déjà
dégradée dans les réseaux GSM). Il n’en est pas de même
pour les réseaux IP, par nature même du transport IP. Aussi,
malgré l’attrait financier, beaucoup d’entreprises hésitent à
migrer, et voir la qualité de service de leur réseau
téléphonique diminuer (surtout quand le service téléphonique
fait partie intégrante des services offerts par l’entreprise).
Pour celles qui ont franchi le pas, la solution IP Centrex est
certainement la plus avantageuse, puisque l’entreprise n’a
plus de matériel à acheter et à maintenir : le service offert par
l’opérateur comprend la location des terminaux et des
matériels actifs réseaux sur chaque site.
RTC
IV. PLATE-FORME PEDAGOGIQUE
Liaison
louée
Flux voix et
signalisation
inter site
Flux voix et
signalisation
intra site
Flux voix et
signalisation
externe
Fig. 11 : Structure classique d’un réseau téléphonique
privé
PABX
PABX
RTC
Voice Gateway
Voice Gateway
IP
Routeur
Flux voix et
signalisation
inter site
Routeur
Flux voix et
signalisation
intra site
Flux voix et
signalisation
externe
L’objectif du travail proposé aux étudiants est
d’interconnecter différents types d’IPBX (supposés
représenter une entreprise multi-sites) par des liens soit IP
soit QSIG. Il s’inscrit à la suite d’une série de travaux
pratiques qui leur aura permis de maîtriser l’ensemble de ces
IPBX dans des configurations mono-sites (matériels,
fonctionnalités).
Dans un premier temps, nous allons préciser l’architecture de
notre maquette pédagogique. Puis nous définirons la liste des
services téléphoniques (réseaux) qui devront être mis en
œuvre sur cette architecture. Enfin, nous donnerons des
exemples de configuration des IPBX de certains sites.
A. Architecture de la maquette pédagogique
Fig. 12 : Structure hybride d’un réseau téléphonique privé
Architecture multi-site Maître/satellite (figure 15)
Voice
Gateway
RTC
LAN
LAN
Routeur
Routeur
IP
Gatekeeper
Flux voix et
signalisation
inter site
Flux voix et
signalisatio
n
externe
Flux voix et
signalisation
intra site
Fig. 13 : Structure Full IP d’un réseau téléphonique privé
Routeur
I
P
LAN
Voice Gateway
Routeur
Flux voix et
signalisation
intra site
Réseau Privé
IPBX MAÎTRE
Fournisseur d’accès
Gatekeeper
Flux voix
et
signalisatio
n
externe
Réseau
commuté public
Routeur
LAN
Flux voix et
signalisation
inter site
Dans ce type d’architecture multi-site, seul le système maître
possède des accès externes raccordés au réseau public. Le
système satellite utilise les ressources externes du système
maître. Plusieurs satellites peuvent être raccordés à un même
maître par des liens différents dans la mesure des possibilités
du système.
IPBX SATELLITE
RT
C
LAN
Fig. 14 : Structure IP Centrex d’un réseau téléphonique privé
On retrouve aujourd’hui ces quatre types d’architectures
Fig. 15 : Architecture Maître/Satellite
Architecture multi site « d’égal à égal » (figure 16)
Dans ce type d’architecture, les deux systèmes possèdent
chacun leurs propres accès externes.
Réseau
commuté public
Réseau Téléphonique
05 58 40 02 ××
05 62 65 03 ××
Réseau Privé
IPBX MAÎTRE
05 59 64 01 ××
IPBX SATELLITE
Mont de Marsan
TARBES
OxO
OxO
Fig. 16 : Architecture Egal à Egal
Réseau IP
Réseau Opérateur
1
4
Architecture de la maquette pédagogique (figure 17)
La maquette pédagogique que nous proposons est basée sur
l’architecture du réseau téléphonique de notre Université.
L’Université de Pau et des Pays de l’Adour (UPPA) est une
université multi-site. Certaines composantes sont localisées à
Pau (Pyrénées Atlantiques – 64), un site délocalisé se situe à
Mont de Marsan (MdM) (Landes – 40) (IUT), un autre se
trouve à Tarbes (Hautes-Pyrénées – 65) (UFR STAPS) et
enfin, on trouve un gros site sur Bayonne (64). Dans le
travail demandé, le site de Bayonne ne sera pas représenté.
Pour la plate-forme pédagogique, chaque site dispose d’un
IPBX (OxO Alcatel), en architecture « égal à égal ». Enfin,
la construction d’un nouveau bâtiment sur le site de Mont de
Marsan nous oblige à augmenter les capacités téléphoniques
du site montois. Il a donc été décidé d’implanter un serveur
Asterisk venant se positionner en satellite vis-à-vis de l’OxO
déjà présent.
Le matériel utilisé dans la maquette est le suivant:
• Simulateur de réseau RNIS (Patapsco – Liberator)
• Site de Tarbes : OxO R5 avec canaux VoIP
Plage N° SDA : 05 62 65 03 ××
• Site de Pau :
OxO R5 avec canaux VoIP et liens QSIG
Plage N° SDA : 05 59 64 01 ××
• Site de MdM :
OxO R5 avec canaux VoIP et liens QSIG
PC + serveur Asterisk
Plage N° SDA : 05 58 40 02 ××
Les types de liens privés mis en œuvre entre les différents
sites sont les suivants.
Sites
PAU ↔ TARBES
PAU ↔ MdM
OxO MdM ↔ MdM
Type de lien
IP H323
QSIG ISVPN
IP SIP
1
4
2
5
3
1
6
4
2
5
3
2
5
3
1
6
4
2
5
3
6
7
8
9
7
8
9
*
8
#
*
8
#
6
7
8
9
7
8
9
*
8
#
*
8
#
200 à 249
3××
××
H323
QSIG
PAU
SIP
Réseau IP
OxO
1
4
2
5
3
1
6
4
2
5
3
6
7
8
9
7
8
9
*
8
#
*
8
#
Mont de Marsan
1××
××
Serveur Astérisk
LAN
1
4
2
5
3
6
1
4
2
5
3
6
7
8
9
7
8
9
*
8
#
*
8
#
250 à 299
Fig.17 : Plate-forme pédagogique
B. Les services offerts dans une architecture multi-site
La mise en place de la maquette pédagogique ne se limite
pas à l’interconnexion des différents IPBX. Il faut aussi
s’occuper des services téléphoniques. On peut distinguer les
services réseaux des services usagers. Les services réseaux
ne
sont
pas
directement
« visibles » par les
usagers (acheminement des appels, …), contrairement aux
services usagers, qui sont directement rendus aux utilisateurs
du système. Pour des raisons de place, nous n’aborderons ici
que les services réseaux, en charge du bon acheminement des
appels.
Dans la suite de ce paragraphe, nous donnons plus
d’explications sur les différents services réseaux que nous
utilisons, puis nous précisons le cahier des charges associé à
la maquette pédagogique, c’est-à-dire la liste des services
réseaux mis en œuvre sur chaque site.
RENVOIS ET TRANSFERT OPTIMISES
Le chemin emprunté par un appel peut être optimisé dans les
cas suivants :
- renvoi immédiat
- renvoi dynamique externe
- transfert
Renvoi immédiat optimisé
L’optimisation du chemin s’effectue par réacheminement de
l’appel.
- Exemple d’optimisation du chemin entre 3 nœuds
(figure 18) :
IPBX
Ap
pe
l
A
IPBX
C
oi
nv
Re
BREAK-IN / BREAK-OUT (Transit entrant / Transit sortant)
Les services de break-in et de break-out permettent
d’effectuer des communications entre plusieurs sites d’une
même entreprise reliés par des liens privés ou loués (multisites).
B
Fig. 18 : Renvoi optimisé entre 3 nœuds
A appelle B renvoyé sur C. Le résultat de l’optimisation
correspond à un appel direct de A vers C.
- Exemple d’optimisation du chemin entre 2 nœuds
(figure 19) :
Réseau Privé
IPBX
DEBORDEMENT
Lorsqu’une destination peut être jointe par différents
chemins et en cas d’échec sur une route, il est possible de
passer par une autre route. Tout comme le forçage, les
débordements demande une configuration adéquate de
l’ADL.
Réseau Privé
IPBX
des liens privés. Ce forçage est assuré grâce à la
configuration de l’ADL (Appel Direction Logique).
IPBX
Break-in (Transit entrant)
Ce service correspond au transit d’appels entrants en
provenance du réseau public vers un réseau privé via des
liens privés ou loués ; ainsi un correspondant externe peut
joindre un usager d’un réseau privé qui n’est pas raccordé au
même système que la ligne sur laquelle l’appel est acheminé
(figure 21). Le break-in peut être mis en œuvre
automatiquement (par N° SDA) ou manuellement (par
transfert).
Renvoi
B
A
C
Réseau
commuté public
Appel
Appelant
externe
Fig. 19 : Renvoi optimisé entre 2 nœuds
A appelle B renvoyé sur C. Le résultat de l’optimisation
correspond à un appel local de A vers B.
Transfert optimisé
Le mécanisme d’optimisation s’applique lorsque les 2
correspondants externes sont sur le même nœud (figure 20).
Appel
Réseau Privé
Transfert
IPBX
A
IPBX
B
C
Fig. 20 : Transfert optimisé
C est en communication avec 2 correspondants du même
système. Les 2 communications sont libérées et
resynchronisées sur le système distant donnant lieu à une
communication locale entre A et B.
FORÇAGE RESEAU
Pour des raisons de coût, l’appel d’un usager du réseau
public peut être forcé à utiliser en priorité des liens privés
puis éventuellement des lignes publiques en cas de saturation
Réseau Privé
Break-in
IPBX
IPBX
Fig.21 : Break-in
Dans le cas d’un break-in manuel il faudra que le transfert
Ext/Ext soit validé sur le système et que l’aboutement
Entrant/Sortant et Sortant/Sortant soit coché sur les postes
appropriés.
Dans le cas d’un break-in automatique, le plan de
numérotation public et le mécanisme ADL permettront la
correspondance entre le N° SDA provenant du réseau public
et le N° d’annuaire du poste du réseau privé.
Break-out (Transit sortant)
Un break-out permet à un usager de l’IPBX B d’appeler par
l’intermédiaire de liens privés ou loués un correspondant du
réseau public (ou du réseau privé) en utilisant les lignes
extérieures de l’IPBX A (figure 22).
Un break-out peut être utilisé pour effectuer des sorties de
proximité. En effet, un appel vers le réseau public peut être
aiguillé pour sortir par les accès publics les plus proches du
destinataire. Cette fonction permet ainsi d’offrir des
communications avantageuses au point de vue coût, elle
nécessite la configuration de l’ADL en programmant sur les
liens privés des forçages et des débordements éventuels.
Réseau
commuté public
Appelant
externe
Break-out
Réseau Privé
IPBX A
IPBX B
Fig. 22 : Break-out
CAHIER DES CHARGES DES SERVICES RESEAUX DANS LA
MAQUETTE PEDAGOGIQUE
Création de l’accès VoIP sur l’OxO de MdM
Système
Optimisation
Forçage réseau
Débordement
Break-in
Break-out
Les services réseaux à implémenter sur les différents
systèmes seront les suivants :
OxO PAU
OxO TARBES
OxO MdM
MdM
-
-
-
Manuel
Manuel
→ MdM
-
- à partir des accès disponibles, créer 3 faisceaux,
l’un pour le réseau public (1 accès T0), un autre
pour le lien privé QSIG vers PAU (DLT0) et un
dernier vers le serveur Asterisk.
Accès disponibles sur l’OxO de MdM
Notons que pour ce travail, aucune restriction d’accès ne sera
mise en place. Cet aspect peut faire l’objet d’un prolongement
de ce TP.
Enfin, nous considèrerons que tous les téléphones, sur
chaque site, possèdent au numéro SDA
C. Mise en oeuvre
On suppose pour la mise en œuvre de cette maquette que
tous les pré-requis concernant les différents plans de
numérotation, la mise en œuvre des mécanismes ADL, les
discriminations et la ToIP sont maîtrisés.
Procédures à suivre pour la configuration de la mise en
réseau :
MdM : - créer un accès VoIP contenant 4 canaux en
mettant en œuvre le protocole SIP (lien privé avec
Asterisk).
Création du faisceau public sur OxO de MdM
Plan de numérotation privé sur l’OxO de MdM
Faisceau QSIG reliant MdM à PAU
Faisceau IP reliant l’OxO à Asterisk
- implémenter le plan de numérotation interne
comprenant : le faisceau principal (accès au
réseau public par le préfixe « 0 ») et appelant
l’ADL, une plage de N° (correspondant au site de
PAU) accédant au faisceau secondaire via l’ADL,
une plage de N° (correspondant au site de
TARBES) accédant au faisceau secondaire via
l’ADL, une plage de N° (correspondant aux postes
connectés à Asterisk) et une plage de N°
correspondant aux postes locaux.
- créer le plan de numérotation public pour router
les appels provenant du réseau public vers les
différents postes du site (soit vers les postes
locaux, soit vers les postes connectés à Asterisk).
Plan de numérotation public sur l’OxO de MdM
- création du mécanisme ADL. Tout d’abord nous
devons renseigner la liste des faisceaux
accessibles suite à un appel à un mécanisme ADL,
puis créer la table ADL proprement dite (ne pas
oublier que cette table fonctionne de façon
séquentielle.
Liste des faisceaux pour l’ADL de l’OxO de MdM
Plan de numérotation interne sur l’OxO de MdM
- renseigner le plan de numérotation privé afin de
router les appels rentrant par le lien IP, soit vers
les postes locaux, soit vers les faisceaux
secondaires (vers PAU ou TARBES), soit vers le
faisceau public (forçage).
Table ADL sur l’OxO de MdM
L’OxO de Mont de Marsan est prés à fonctionner.
La configuration des autres sites se fait de manière similaire
en l’adaptant au cahier des charges.
Configuration de l’Asterisk :
Nous nous limitons dans cette configuration aux aspects
purement téléphoniques. Nous configurerons dans un
premier temps les profils SIP concernant le faisceau et les
terminaux, puis le contexte extensions.conf.
disallow=all
allow=ulaw
Fichier extension.conf : Plan de numérotation
[Asterisk MdM]
; Langue francaise
Set(LANGUAGE=fr)
exten => _2[0-4]X,1,Dial(SIP/${EXTEN}@oxo)
exten => _2[0-4]X,2,HangUp
Profils SIP : Usagers et Faisceau
[Technicien]
type=friend
context=Asterisk MdM
secret=0000
language=fr
host=dynamic
callerid=Technicien <251>
dtmfmode=inband
username=Technicien
disallow=all
allow=ulaw
;--[Ingenieur]
type=friend
context=Asterisk
secret=0000
language=fr
host=dynamic
callerid=Ingenieur <252>
dtmfmode=inband
username=Ingenieur
disallow=all
allow=ulaw
;--[Patron]
type=friend
context=Asterisk MdM
secret=0000
language=fr
host=dynamic
callerid=Patron <253>
dtmfmode=inband
username=Patron
disallow=all
allow=ulaw
;--[oxo]
type=peer
context=Asterisk MdM
secret=0000
language=fr
host=10.2.17.31
callerid=oxo <>
dtmfmode=inband
username=oxo
exten => _0XXXXXXXXXX,1,Dial(SIP/${EXTEN}@oxo)
exten => _0XXXXXXXXXX,2,HangUp
;----------------------------------------------exten => 251,1,Dial(sip/Technicien,10,t)
exten => 251,2,HangUp
;--exten => 252,1,Dial(sip/Ingenieur,10,t)
exten => 252,2,HangUp
;--exten => 253,1,Dial(sip/ingenieurp,10,t)
exten => 253,2,HangUp
V. CONCLUSION
Ce papier est une présentation des nouvelles technologies
permettant d’interconnecter plusieurs sites d’une entreprise.
Il décrit quelques IPBX du marché puis présente les
différentes architectures et les principaux protocoles utilisés
dans la ToIP. Enfin, il propose une idée de projet de
réalisation à effectuer avec des étudiants de Licence
Professionnelle. La présentation de se projet se limite ici à la
description de l’implémentation des services réseaux. Il
devrait se poursuivre par l’analyse des services usagers.
REMERCIEMENTS
Les auteurs remercient tout particulièrement Patrick Charrin
et Samuel Palisse, techniciens au département R&T de Mont
de Marsan, et Anthony Hinsinger, Ingénieur au département
R&T de Mont de Marsan, pour leur aide et leurs conseils
judicieux.
BIBLIOGRAPHIE
[1]
[2]
[3]
[4]
[5]
O. Hersent, D. Gurle, J.-P. Petit, “L’essentiel de la VoIP” , ISBN :
2100490230, Editeur : Dunod.
O. Hersent, D. Gurle, J.-P. Petit, “IP Telephony : deploying voiceover-ip potocols” , ISBN :0470023597, Editeur : Wiley
J. V. Meggelen, J. Smith et L. Madsen, “Asterisk : la téléphonie Open
Source”, ISBN : 2841773949, Editeur : O’Reilly
Documentations techniques OmniPCX R5 Alcatel
www.cisco.com

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