chictype blog 2008
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CHICTYPE : Blog 2008 CHICTYPE BLOG 2008 [email protected] 1 CHICTYPE : Blog 2008 2 CHICTYPE : Blog 2008 lundi, 05 janvier 2009 Pourquoi je ne suis pas punk. Hier une fille m'a sorti le topo « untel est un punk », évoquant un gars au look BCBG mais au fond plein de fantaisie et de culot. Un type qu'à l'air sage mais qui ne l'est pas. Peut être quelqu'un de plus subversif que la moyenne. Prestige du punk. L'autre fois quelqu'un m'a reproché de ne pas être punk, rapport à une provocation à laquelle je refusais de me prêter, par timidité en partie, et parce que l'action en question me paraissait étrangère. J'ai répondu au tac au tac « Je n'ai jamais été punk, j'ai toujours préféré la New-Wave. » La première fois que l'idée « punk » entre dans mon esprit, je crois que c'est en 1983, j'ai treize ans. Un gars de mon collège est l'égérie d'une bande de créteux plus âgés et il aime bien incruster sur les tables le signe de l'anarchie ou le slogan « punk is not dead ». J'y comprend rien et je crois que lui non plus. Les punks sont des crasseux, et même si à cette époque je commence à fumer, à me cuiter un peu et à sniffer des trucs (colle à rustine et white spirit ), je reste étranger leur pensée et de leur sens esthétique, moins à leur comportement. J'étais qu'un sale gosse. Quand je me mis à m'intéresser à la musique, je passais à côté de la vague punk et néo-punk. Le frère d'un ami, plus âgé que nous, un ado à problème, prenait son plaisir avec les Beruriers Noirs. Je me souviens que ça ne m'évoquait rien. Aujourd'hui je sais que c'était de la musique de crétin, à l'époque je savais qu'un jour je comprendrai. A quinze ans j'avais reçu mon lot de claque musicale. Mes parents m'avaient transmis Pink Floyd et Simon and Granfunkel, le HitParade de RTL passait du OMD, Soft-Cell et Kim Wilde. Le son 3 CHICTYPE : Blog 2008 électronique activait des ondes cérébrales jusqu'alors inconnues. Ces sensations nouvelles s'emplifières avec les Hits « Whot! » de Captain Sensible, Le Grand Master Flash, la musique de Midnight Express, le hit de Chagrin d'Amour, Depeche Mode, les Stranglers, etc. J'assistais, en première ligne, à la naissance de nouvelles musiques populaires qui n'était ni de la variété, ni du folklore, ni du jazz-blues-rock. C'était totalement nouveau et pas du tout underground. Ça annonçait le hip-hop et l'electro-techno. La seconde partie des années 80 est marquée par une dégradation de ce qui nourrissait mes espoirs. La new-wave se ridiculise (l'apothéose fût certainement la chanson « Partenaire Particulier »), une des branches electro emprunte la voie d'une disco mercantile (la « Dance italienne »), le hip-hop sombre aussi avec Sydney et Benny-B. Le son techno de Detroit, de Londre, de Berlin et de Bruxelles est trop loin. C'est à posteriori, vers 90, que je découvre ce son que j'aurais pu aimer, mais qui était trop underground pour en avoir accès. Dans cette seconde partie des années 80, je ne trouvais plus rien de bon dans la musique populaire. Je n'aimais ni le ska, ni le punkrock, ni les « musiques du monde », ni ce qui passait au Top-50, ni le rockabilly, ni le rock-FM américain, ni le funk à la Mickael Jackson. En fouillant dans mon esprit pour trouver le son des années 85-90 que je pouvais écouter avec excitation, il y avait Ginsbourg dans sa période « Love on the beat », le « No Comprendo » Rita Mitsouko, les deux premiers Gun'nRoses, « I want your sex » de Georges Mickael, quelques morceaux de Francky Goes to Hollywood, Purple Rain de Prince. C'était insuffisant. Je retournais à mes classique, et sans doute influencé par les gens que je pouvais alors fréquenter, j'entrais dans une période revival, qui, avec le recul, était un peu une pose esthétique de jeunesse. Se farcir les Doors, Hendrix, Janis Joplin, ou pire, retourner aux origines avec BB King et Sonny Rollins. Ecouter 4 CHICTYPE : Blog 2008 même du Stevy Ray Vaughan, du Eric Clapton et du Johnny Winter, sous prétexte qu'ils avaient une réputation de guitare héros. Et un peu de Hard. Revival qui durera jusqu'à mes premières raves. Et pendant ce temps là, l'école Punk continuait son petit bonhomme de chemin sans moi. Les negresses verte, la mano negra, metal urbain, etc. C'était pour moi du rock bas de gamme. Une musique d'excités incultes et antipathiques. Un encouragement aux bas sentiments et à l'auto-destruction. Un message politique facile, moralisateur et hors contexte. Un univers esthétique pauvre, qui au delà du son, se vérifiait dans le look, dans le parler, jusque sur les Flyers punks. Indigne d'intérêt. C'est l'année du bac que j'ai fait l'effort de réfléchir sur les deux groupes classiques du punk, les Clash et les Sex Pistol. Un ami avait leurs albums phares (London Calling et Never mind the bollocks) alors je les ai passé et je les ai écouté attentivement. C'était à mon sens du rock basic, moins élaboré que le hard, moins vif que le rockabilly, plus antipathique que le son des années 70 habituel, moins dansant, moins pro, avec un humour mauvais et pas sexy du tout. En gros, c'était du petit rock, je restais sur cette idée là. J'ai encore du mal à comprendre comment ces petits disques peuvent placé en tête de la hiérarchie des albums de « la discothèques idéales », au côté des albums-concept des Beatle, les Beach Boys ou des Pink-Floyds. Quand je me suis intéressée au marketing, c'est là où m'est venu l'idée suivante : Le punk, c'est une opération visant à faire du neuf avec du vieux. Mettre une nouvelle étiquette sur le produit, vendre du rock de base en disant que c'est nouveau. Des millions de blaireaux se sont fait avoir. La pensée punk apparaît comme pauvre. Le nihilisme adolescent pour une part, le gauchisme adolescent de l'autre, le tout lié par une sorte de haine de l'occident tout aussi puérile. A la même 5 CHICTYPE : Blog 2008 époque, le mouvement new-wave s'intéressait au Bahaus, à K.Dick, à Orwell, au technologies de l'information, aux fractals, au réseau neuronaux, au romantisme, au dandysme, etc. Les premiers rapeurs se référaient aux droits civiques, aux systèmes tribaux, au mélange rock/world, aux origines du blues, aux émeutes ethniques, etc. Les punks en étaient alors rendu à une lutte de retard (la lutte anti-fasciste), à la glorification d'une certaine jeunesse dépressive, à l'anti-Tatchere, à la lutte des classes. Un mouvement qui a oublié de penser aux thèmes d'avant garde de l'époque que pouvaient être la conception d'une Europe politique, l'effondrement du monde communiste, la mondialisation telle qu'on la connaît aujourd'hui, les technologies de l'information, les modifications de style de vie liées à tout ça. Les grandes aventures de cette génération pourtant. Peut être que l' impression de mesquinerie que j'ai souvent ressenti dans « le milieu plus ou moins punk » vient de là. Irrespectueux avec leurs ainés et les « système établi », le punk n'a pas non plus su proposer un avenir. Le mouvement punk n'a pas été le « passeur » qui transmet certains élément du passé, ni celui qui indique une voie pour le future. Ils n'ont fait que se lamenter du moment présent. L' héritage punk se vérifie par son « bilan », qui constitue un ensemble d' indices de mon point de vu accablants. Niveau idées politique, tout ce qui reste aujourd'hui du punk est la fameuse « lutte antifasciste » qui a débouché sur l' altermondialisme. Un néo-gauchisme plus concerné par la question sexuelle, le métissage, le pacifisme et le droit des jeunes, que par la condition ouvrière. On aime ou on aime pas. J'aime pas. Du point de vu esthétique, la mouvance punk peut s'inscrire dans la world musique. On se souvient en particulier des reprises reggae par ces groupes blancs. S'il existe aujourd'hui des Manu Chao et si on a eu à se farcir du Negresse Verte et du Mano Negra, 6 CHICTYPE : Blog 2008 c'est grâce à l'école Punk. On aime ou on aime pas. J'aime pas. Du point de vu des comportement, la mouvance punk a accompagné la dégradation des styles de vie caractérisé par l'absence de courtoisie, de respect pour les ainé, les « incivilité », les dégradations urbaines, l'arrogance, le cynisme, la vulgarité, toutes ces choses qu'on peut symboliser par un doigt majeur dressé en fuck-you. On aime ou on aime pas. J'aime pas. Ce fuck-you qui, dépassant le stade urbain et celui de la jeunesse, a contaminé d'autres compartiments de la société, comme celui de l'entreprise. L'influence punk se ressent chez le trader fou, chez le DRH qui dégraisse, chez le commercial agressif, chez le harceleur moral, dans les campagnes de publicité les plus provocantes. Voilà qui est punk. Il y quelque chose de punk dans le monde d'aujourd'hui et le punk n'a pas été une mise en garde, mais au contraire, ça a été une école préparatoire. Le punk a donné une légitimité à la violence sociale. Ca pouvait alors être cool d'être d'un cynisme absolu. Faire « un coup de pute » pouvait être valorisant. « Faire chier son monde » était une marque de personnalité. Détériorer pouvait être une démarche créative. « Tout les moyens sont bons » une marque de liberté. Ce sont ces éléments de pensées qui ont été la véritable innovation du punk. Cet apport du punk qui s'est propagé aux autres mouvements culturel, contaminant certaines branches du hip-hop ou de la techno en particulier via la tendance hard-core, et diffusant cet espèce de cynisme dans le milieu hype (style : « je sniff de la coke, je bois du champagne, je crache sur la société et je suis blindé de thune »). Au final, le punk ne libère pas mais soumet. Si le système est devenu punk, par contre, l'individu, sauf exception, subit. A qui profite la punk attitude ? Qui jouit de la légitimité du fuck-you ? 7 CHICTYPE : Blog 2008 N'est il pas agréable d'être aristocrate et punk ? N'est il pas utile d'être chef d'entreprise et punk ? Et financier-punk ? Et chef d'étatpunk ? Je vous fait un dessin ? Allons... Tentez seulement de visualiser ce qu'est un pauvre-punk ou même un homme de la classe moyenne punk. Un Fake ? Un taulard ? Un exclus ? Un persécuté par le fisc ? Un camé ? Un délinquant ? Un clandestin ? What else ? Nécessairement un type malheureux. Voilà pourquoi je ne suis pas punk. 8 CHICTYPE : Blog 2008 mardi, 25 novembre 2008 creads.org est il un site d'arnaque ? Je suis tombé sur un site assez incroyable dont le concept est le suivant : Des entreprises qui ont besoin de faire leur site web, de trouver un nouveau nom ou refaire leur logo passent une offre. Genre "trouvez moi un nom pour mon nouveau modèle de tirebouchon". L'entreprise propose un budget minable, genre 1000 euros pour refaire une chartre graphique ou 200 euros pour inventer un nom. Des dizaines et des dizaines de personnes bossent sur le projet. Après avoir utilisé des centaines d'heures de travail de dizaines de personne, l'entreprise élit un gagnant qui aura l'insigne honneur d'être petitement payé par son commanditaire. Cette société de publicité responsable de cette arnaque, creads.org, n'est semble t'il pas accusé d'escroquerie, et je trouve ça assez étrange. Personne non plus n'a semble t'il trainé creads.org devant les tribunaux pour "concurrence déloyale". D'ailleurs, si ça interresse, cette creads.org embauche de la main d'oeuvre gratuite. J'ai découvert creads.org tout à fait par hasard, en m'intéressant à l'inénarrable Championnat de course en escarpin de sarenza.com, évènement pitoyable lancé par je ne sais quelle agence de buzz à la noix, visant à encourager des blogueuses à causer de la marque sarenza.com. C'est comme ça que j'ai découvert la corruption généralisée qu'il existait dans l'univers des "blogueuses", qui passent leur temps à faire de la lèche à toutes sortes de marques pour recevoir des petits cadeaux, qu'elles revendent en général sur ebay. Mais merde les filles, quand est-ce que vous vous mettrez à faire de bons blogs ? Ces petites dindes se laissent bien entendu embrigader dans l'opération sarenza.com et se retrouvent par 9 CHICTYPE : Blog 2008 dizaine à bosser pour cette marque gratuitement pour monter un évènement "festif" où elles doivent rameuter leurs copines, se fabriquer une tenue spéciale et aller faire les guignols à la soirée corporate de sarenza.com. Un résumé de l'évènement peut être lu ici. Il fût un temps où les entreprises fournissaient des emplois, où les bourgeois estimaient qu'ils avaient un devoir vis à vis des nonbourgeois, où "faire quelque chose" pour ceux possédant l'outil de production impliquait en retour des avantages, etc. Il semble que cette époque est bien révolue et l'avènement du phénomène « buzz marketing» et du « réseau social » est avant tout destiné à utiliser l'énergie des autres pour pas chère ou pour rien. 10 CHICTYPE : Blog 2008 lundi, 06 octobre 2008 Vu sur le web Je commence cette nouvelle rubrique de "links", histoire de garder des traces de mes vagabondages, les fonctions "bookmark" des navigateurs ne me satisfaisant pas. http://moteng.com/Products/Section.asp : C'est un site de vente de produits "outdoor" américain. Matériel de camping, rando, trucs qu'on trouve en armurerie, etc. http://sensualite.over-blog.com/ : C'est un blog d'un couple libertin. C'est très curieux. http://www.imdb.com/name/nm0000183/ : La filmo' de Traci Lords. http://www.activeresistance.co.uk/ : Le manifeste de Vivienne Westwood pour un monde meilleur. Pas tout lu mais j'adhère je crois. http://morallydiminished.blogspot.com/ : Un blog de sexe que j'ai retrouvé dans mes vieux bookmark, il n'est plus mis à jour. C'est très curieux. http://www.allinbox.com/Salamander/Salamander.htm : Un videoprojecteur en DIY qui fonctionne avec des diodes.Faible dépense énergétique et absence de ventilateur. http://www.liste-annuaires.com/liste-annuaires.php : Une liste d'annuaires web, avec leur pagerank, pour référencer ses sites. http://www.flickr.com/photos/loic_hay/139185436 : Des outils rss utils. http://www.youppie.net/forum/index.php : Un forum de mecs qui 11 CHICTYPE : Blog 2008 vont aux putes. http://www.geocities.com/SunsetStrip/Pit/1208/ : Le Korg MS-10, le synthé qui a inventé le son années 80. http://www.anfr.fr/pages/tnrbf/tableau_derive_150105.html : Tableau des bandes d'onde. http://hifigoteborg.se/store/description.php?id=662 : Le lecteur CD vintage Philips CD-960. On en trouve encore à prix cassé dans le brocantes et les cash-converter. Son DAC TDA 1541 n'est plus fabriqué depuis longtemps, c'est un convertisseur qui offre un son chaud style vinyle. Certains Marantz du début 90 en sont aussi équipé. http://www.dcaudio.kgb.pl/dac.htm : Tableau des DAC (Convertisseur digital vers analogique) de différents modèles de lecteurs CD ancien. Le type du DAC détrermine le style de son du lecteur CD. http://pocketcalculatorshow.com/boombox/golden2.html : Une galerie de boombox. Je vend père et mère pour avoir le Panasonic's RX-7700 ou un modèle Marantz. http://vide-greniers.org/agendaRegion.php?region=22 : Date des vides greniers en Île de France. http://lgenevet.club.fr/boold/bopetitesannonces_v.htm : Matériel Bang et Olufsen d'occasion (petites annonces). http://www.douane.gouv.fr/ : Le site des douanes. J'y vais pour le résultat du commerce exterieur et ventes des douanes. http://www.eurelien.fr/cyberemploi/pag_inf.htm : Liste de sites d'emploi informatique/communication. http://drupal.org/ : Un outil de CMS (Content Managment System) qui monte. http://www.householdhacker.com : Un site de DIY et de système 12 CHICTYPE : Blog 2008 D. http://www.procon.org/ : Un site où les arguments "pour" et "contre" sont exposés sur toutes sortes de sujets. http://coulmont.com/index.php : Site d'un sociologue : Baptiste Coulmont. http://bpcv.club.fr/index.html : Une entreprise qui réalise des installations videos sur mesure. http://www.tarifmedia.com/ : Un site sur l'actu des médias. http://www.escortfr.net/1681622/viewtopic.php?t=1247&... : fil de discussion sur la célèbre Monique 75. http://tav.trad.org/index.html : Site d'une association du lobby Breton à Paris. http://www.thaitradefair.com/index.asp : Les salons internationaux à Bangkok. http://www.dayaequip.com : Usine de distilation chinoise clé en main. http://www.centrostudilaruna.it/sezioni/storia/indoeuropei : Un site sur les études Indo-Européenne. http://www.bokassa.info/ : Le blog de Jean-Barthélémy Bokassa, petit fils de l'empereur de la Centrafrique. http://www.ilv-edition.com/ : Un service de print On Demand Français (comme lulu.com) http://video.google.com/videoplay?docid=7773634719578303561 : Un reportage sur les filles de bar thaï et leur mec farang. http://fr.wikipedia.org/wiki/Manipulation_mentale : Wiki sur la manipulation mentale. http://fr.wikipedia.org/wiki/Georges_Dum%C3%A9zil : wiki sur Georges Daumézil. 13 CHICTYPE : Blog 2008 lundi, 22 septembre 2008 Michel Houellebecq fait des bêtises J'ai parfois tendance à démarrer un peu vite mes attirances et mes rejets c'est vrai, la première fois que j'ai lu Houellebecq j'étais emballé parce qu'un type qui apprécie la prostitution thaï est nécessairement un homme bien (sauf quand il pourrit dans la prison de Bangkok pour avoir jouit de sa liberté un peu trop intensément, perdant tout liberté il échappe à mon appréciation du « bien », passons), un type qui de surcroît fait l'éloge de Raël (un de ces rares personnages d'envergure international qui me fait encore sentir fier d'être Français) acquière d'office mon respect éternel. Mais... Là j'ai des doutes. Non pas qu'il ai tourné un navet que je n'irai pas voir (Quand Mad Movie et les Cahiers du Cinéma sont d'accord sur ce point j'esquive les yeux fermés), après tout, les auteurs de navets sont cool. Mais ça a commencé avec l'interview par Beigbeder, où j'avais quand même la désagréable impression de m'être entiché d'un gros con. En même temps je me disais « bon, Beigbeder pourrit tout ce qu'il touche, etc. », j'imaginais que Houellecq était un peu rentré dans l'univers vulgaire de Beigbeder pour mener à bien l'interview, mais quand même, je trouvais que Houellebecq déconnait à un niveau stratosphérique et qu'il était fort possible que le succès l'ai transformé en « sale type ». Puis là j'apprends que Houellebecq va sortir un livre écrit en binôme avec ... glurps...BHL. Inutile de préciser que le choc fût rude, les risques de contamination sont fort élevés et je crains que notre brave Michel 14 CHICTYPE : Blog 2008 ne soit perdu à jamais. Bourdieu avait la dignité de refuser le débat, même en porte à faux, avec BHL, rien que pour biaiser la vanité de « l'intellectuel français », qui aurait été capable de se vanter de s'être fait engueuler par « le sociologue français ». Quant au dernier livre de BHL que j'ai lu (payé quand même 0.50 euros chez Boulinier dans une période hard-core de ma vie ), c'était aussi un livre à quatre mains avec...glurps... Françoise Giroud, et c'était le truc le plus révoltant de suffisance que j'ai jamais lu de ma vie, vraiment, cette lecture date de dix ans et en parler me hérisse le poil comme à l'époque. Michel, revient ! 15 CHICTYPE : Blog 2008 vendredi, 19 septembre 2008 Norman Whitfield Laurent Belkacem m'informe que Norman Whitfield est mort aussi. Norman quoi ? Un petit tour sur Wiki. C'est un auteurproducteur de la Motown. La Motown, de vous à moi, rien à foutre. A part Diana Ross et Jackson five. Bon, voyons voir. ... Ha ouais..., c'est lui qu'a écrit et produit ça ?!... ... Ben putain de bordel de merde, et c'était même pas en une de Google Actualité ?! 16 CHICTYPE : Blog 2008 mercredi, 17 septembre 2008 Rick Wright Si mes parents avaient écouté en boucle Pet Sound des Beach Boys ou Sergent Pepper des Beatles, ma vie aurait été très certainement différente. Je ne sais pas si c'est un malheur ou un bonheur ; ils écoutaient Dark Side Of The Moon des Pink Floyd, tout le temps, partout, souvent sur un ampli à lampe français relié à des enceintes anglaise. Je vous laisse imaginer. Depuis, il ne se passe pas une semaine sans que je le passe, et quand je le passe, j'éprouve toujours un truc que seul cet album est en mesure de m'offrir. Bref, je suis véritablement drogué et accro en phase terminal à Dark Side Of The Moon, et je sais que c'est purement Pavlovien, et quand j'apprends hier que Rick Wright, le clavier du groupe y est passé, bha ça me fait quelque chose de comparable à ce qu'ont pu éprouver des millions de gens quand Staline est mort dans son lit. 17 CHICTYPE : Blog 2008 mardi, 12 août 2008 Les années Jérôme Datin http://le-gluon.blogspot.com/ http://1001incrustes.blogspot.com/ http://parcourslanuit.blogspot.com http://oldirtybastardisaclassicrockstar.blogspot.com/ http://stop-talking.blogspot.com/ http://www.myspace.com/perspectiveinflight http://listoplay.blogspot.com/ http://kryptoz.blogspot.com/ http://rolltheworld.blogspot.com/ http://www.facebook.com/group.php?gid=29599047541 18 CHICTYPE : Blog 2008 mardi, 26 août 2008 Vous êtes sur la liste ? Texte un peu long pour un blog, je voulais parler d'un livre et je me suis mis à partir dans tous les sens. Il sera question des branchés, de la hype, de Beigbédé, de la culture de gauche et de droite, de la ringardise, etc. Lu le livre d' Arnaud Sagnard « Vous êtes sur la liste ? -Enquête sur la tyrannie des branchés. ». Essai de sociologie amusante sur les branchés parisiens et plus particulièrement « la hype ». L' auteur démontre que ce milieu s'est éloigné de sa fonction d'origine qui était l'ouverture d'esprit, le mélange social et culturel, l'esprit critique, etc. Le monde des branchés devenant aujourd'hui un monde tout pourri peuplé de types conformistes, cyniques, consuméristes et fermés. Sagnard tire sur tout ce qui bouge (une ambulance ?) et il a bien raison. Dans la veine gonzo on le voit débarquer dans les soirées à la con du Baron et du Paris-Paris pour y décrire la médiocrité ambiante. Le sujet n'est pas anodin. Ce milieu branché est en grande parti responsable de la médiocrité de la création française actuelle. Les branchés ont une fonction importante : diffuser dans le reste de la société un certain nombre de valeurs qui à l'origine sont underground, via la création. On ne peut que constater, au vu du résultat actuel, que les branchés ne font plus leur boulot, et c'est pas d'hier. D'où la daube qui passe sur les radios grand public, à la télé ou en librairie et la merde qu'ils foutent dans le crâne des gens. On peut faire du « name dropping » : en gros, les branchés ont cautionné Beigbedé, Justice, la télé-réalité, Lolita Pill, Ariel Wizman, l'attitude hard-to-get des nanas, l'attitude bobo, etc. Ça mérite bien le châtiment du lance-flamme, nan ? Bon, j'ai pas envie de jouer au critique littéraire mais juste 19 CHICTYPE : Blog 2008 rebondir sur ce que dit ce bouquin, apporter quelques précisions et digresser allègrement. Donc c'est bien écrit, ça se lit vite, c'est drôle et triste en même temps, et Sagnard ose souhaiter la mort physique de quelques personnalités détestables, c'est quand même bien cool. Beigbeder Parfois il n'est pas assez méchant à mon goût. Avec Beigbeder il n'est pas si taquin. Il oublie que la trajectoire de personnage n'a pas commencé avec le Caca's club (la machine à faire du relationnel de ses débuts) mais avec les rallyes, interdits aux nonbourgeois. Quand Beigbeder explique à Sagnard qu'il ne faut pas le confondre avec son personnage de 99F, il se fout de sa gueule. Il y a dans 99F des moment où Beigbeder révèle ce qu'il est ou ce qu'il veut être, et dans le film (vous pensez bien que j'ai pas lu ça, ses « nouvelles sous extasy » m'avaient vacciné), le moments de sincérité sont les plus à vomir. Par exemple, quand le héros essaie de vendre une campagne de pub originale, et face au refus de son client, fait une déprime de gosse de riche. Extraits : http://fr.youtube.com/watch?v=N7NglWIwtdg&feature=rel... . Après ça, le héros décide de saboter la campagne de pub ( http://fr.youtube.com/watch?v=aAWqRVug3Pk) C'est la scène où le héros décide de « devenir lui même », c'est à dire Beigbédé, ou ce qu'il voudrait être. Et là, on découvre un type qui prend son métier de publicitaire vraiment à coeur, il y croit tant à la publicité que le refus de son idée créative le rend malade. Il ne critique pas la pub, il critique l'industrie (c'est à dire le monde réellement productif). Dans son système de valeur, le publicitaire devrait dicter sa conduite au monde productif. Pour lui, un type qui s'occupe d'usines de production alimentaire a moins de légitimité qu'un publicitaire. Il met en place une confrontation entre un type (le méchant du film) qui crée des emplois, qui fabrique de la nourriture, qui transforme une matière première, qu'est forcément 20 CHICTYPE : Blog 2008 un peu beauf, avec un autre type (le sympathique du film) qui sait rien foutre de ses dix doigts, surpayé, véritable parasite des économies modernes et assez dégueulasse pour trahir son poartenaire pour des raisons purement égocentrique (auxquelles il donne un alibi politique puéril). Bref, j'avais prévenu, j'allais faire de la digression... Wizman Trop gentil aussi avec Wizman. Je ne connais de ce garçon là que ses mixs (je n'ai pas la télé). A chaque fois, j'ai trouvé ça naze et prétentieux. C'est le DJ qui passe des disques world qu'il a été chercher à Rio ou Moscou et on sent le mec qui veut étaler sa science. Le truc, c'est qu'il ne sait pas faire bouger une salle ni lui donner une bonne ambiance, ses enchaînements sont bâclés, et ses choix « sono-mondial » à la masse. Le problème du « son-nova » des années 90, c'est que tout le monde s'en bat les couilles aujourd'hui. Un jour je lisais un article sur ce sympathique Ariel où il posait dans une pièce où il entrepose ses disques. Impressionnant le nombre. Je suppose que le mec est plus préoccupé par la quantité que par la qualité. J'ai rigolé quand dans un Techknikart le journaleux parlait de « la sortie du prochain disque de Wizman ». Une doule page je crois. Wizman commet des morceaux electro sous le nom de « grand popo football club » et j'invite tout le monde à aller chopper les mp3 pour se rendre compte à tel point les mots me manque pour évoquer l'absolue médiocrité de cette production. Bref, Wizman aime sûrement la musique mais la musique ne l'aime pas. Merde, faut bien qu'il y en ai un qui le dise, vous avez peur de quoi les mecs ? Franck Chevalier J'aurais pas non plus parlé comme Sagnard de Franck Chevalier (dit Franck Knight). Ce garçon fait des photos de soirées en page finale de Technikart. Sagnard en parle comme d'un type « pure » en dérive, une sorte de « personnage authentique », un branché à 21 CHICTYPE : Blog 2008 l'ancienne quoi, qui serait encore ouvert, avant-gardiste, etc. Bon, ben j'invite Sagnard à consulter la pathétique page finale de Tecknikart où son homme officie, et observer à quel point le travail de Franck Chevallier consiste à promouvoir systématiquement les soirées corporate/hype du Baron ou du Showcase, sans aucun esprit critique, en plombant ses textes de citations de marques, et passant complètement sous silence les autres aspects de la nuit parisienne, les autres réseaux, les autres mouvements. Je parlerais à propos de Franck Chevalier d'un affligeant manque d'intégrité professionnel. Technikart Mais peut être est-ce la marque de fabrique de Technikart, avec qui Sagnard est vraiment trop tolérant. J'ai une copine qui a la collection depuis déut 2007, ça a été notre cause de rupture. Avant, je ne connaissais pas. En lisant comment c'était fait, j'ai tout de suite pensé à FHM ou un truc du genre. Un truc pas sérieux, quoi, où on essaie de faire de l'humour, et où on parle des gens dont tout le monde parle et avec plein de sous-entendu sexe. En lisant plus en profondeur un des numéro, j'ai vu que ça empestait le mépris et le snobisme. A noter que j'ai rien contre, mais voilà, faut pouvoir se le permettre. On peut pas se la jouer « défricheur », « mec select' », « critique pointu » quand on ose faire sa couv', dans le même semestre, à Justice, à Benjamain Biolet, à Beigbédé et à Julien Doré. C'est pas possible. Et quand dans le même numéro on fait successivement un dossier sur Lolita Pill et un autre sur Wizman, ça relève du foutage de gueule ou de l'absolue beaufitude, au choix, j'en vois pas d'autres. Généalogie de la branchitude Bon, là où je ne suis pas avec Sagnard, c'est sur le « pourquoi nous en sommes arrivé là », en parlant de la tyrannie des branchés. Déjà, il procède à une généalogie de la branchitude parisienne qui me semble un tantinet subjective. Pour schématiser ce qu'il dit, 22 CHICTYPE : Blog 2008 aujourd'hui donc on a un milieu branché d'où ne découle que de la merde, c'est dû à un esprit fermé, manque de curiosité, bêtise quoi, d'une clique de hypeux auto-proclamés qui ont accédé finalement à ce statut par le fric, les relations de leurs parents, etc. et où c'est très difficile de rentrer. Avant, le système était autre, dans les années 70-80 (années Palace) c'est la personnalité qui primait pour entrer dans les clubs « in » de la capitale. Alain Soral a déjà tout dit sur cette période. Après, dans les années 90, l'archétype du branché était le branché « Nova », référence à la radio et au magazine de Bizot et sa « sono-mondiale ». Ensuite, le branché était le Branché « Technikart » qui était plus incrusteur. Bref, avant, le système permettait la mixité sociale et culturelle, qui selon Sagnard, expliquerait pourquoi il y avait une effervescence créative dans la branchitude. Les années Palace Je n'ai pas vraiment de certitude sur cette généalogie. Les années des nuits Palace devaient aussi avoir leur part de ségrégation basée sur des critères pas très cool. Les laids devaient aussi rester plus souvent à la porte, je suppose. Il était peut être plus facile de sourire et de se sentir à l'aise devant le physio d'un tel lieu quand on était fils de bourgeois parisien. La sape avait sans doute plus d'importance encore qu'aujourd'hui, alors qu'aujourd'hui, on peu avoir aucun style vestimentaire, si on est sur la liste... Disons qu'il y avait aussi des critères d'entrée forcément « injuste », et un type talentueux, ouvert, intelligent, cultivé, underground, etc. pouvait se faire refuser l'entrée parce qu'il ne savait pas se saper, intimidé, pas fort en gueule, ignorant des codes imposés, etc. Et un gros niais pouvait aussi rentrer simplement parce qu'il avait le look Basquia. Bref, j'imagine que le système de la branchitude était aussi perfectible à l'époque. L'esprit Nova Sur les années « Nova », je considère que le trip « sono23 CHICTYPE : Blog 2008 mondiale » et ce qui l'entourait a complètement fait flop et a engendré les pires avatars de la bobo-attitude. Je ne crois pas un seul instant, aujourd'hui, que cette branchitude là ai engendré quoi que ce soit de positif. J'ai assez fréquenté le milieu squatt du début des années 90 à Paris, et ce qui pouvait se passer dans les « quartiers du nord est parisien » pour avoir constaté à quel point tout cela fût stéril. Que retenir de l' Hopital Éphémère (Squatt du 18 ième où Sagnard a semble t'il vécu) ? Qui se souvient de FFF ? Et parmi ceux qui se souviennent, qui apprécie encore FFF ? C'était le groupe emblématique de cette scène parisienne pourtant. Qu'a donné Belleville en 20 ans ? Qu'est ce qui c'est passé là bas, dans ce « creusé multiculturel », à une époque où c'était truffé de squatts d'artistes, avec tous ces petits bars où on pouvait faire de la musique et ses boui-boui chinois ou arabes ? Entre mon arrivée sur ce territoire en 1990 et mon départ en 2008, c'est devenu un endroit bobo. De la mixité ethnique je n'ai pas observé un enrichissement culturel mais au contraire, j'ai vu une absence de culture et de « civilisation » à peu prêt généralisée. Quant à la mixité sociale qui s'est faite avec la venue des bobos et la progression sociale des arabes et des chinois (cette nouvelle bourgeoisie Bellevilloise que j'ai vu se former), je n'en ai absolument rien tiré d'un point de vu culturel, bien au contraire. Là je parle de ce que j'ai éprouvé en vivant dans ce monde « Nova », mais même en restant objectif, quel courant culturel valable est né de cela ? Qu'est ce qui est né de Belleville d'un point de vu créatif, alors que sur le papier, selon la doxa « Jack Lang », tout était réuni pour qu'une « nouvelle école » talentueuse apparaisse. La non-mixité C'est un point je crois où Sagnard, qui doit être un type de mon age, se plante : L'effervescence culturelle liée à la branchitude ne naît pas de la « mixité ». Mais du guetto. C'est un constat terrible pour nous qui avons cru au contraire, qui avons été éduqué par ce 24 CHICTYPE : Blog 2008 contraire. Les deux ou trois trucs qui tiennent la route en France ne sont pas nés de la rencontre de gens de milieux différents et de culture différente. Il y avait une interview que faudrait que je retrouve où Fred Chichin expliquait à tel point il s'était planté artistiquement en essayant de créer des « fusions » avec des diverses influences musicales (rap, raï, etc), tendance qu'il avait abandonné (d'où l'exellence du dernier Rita). Pourtant la pop française a essayé de la faire cette putain de fusion ; entre Zeda, Carte de Séjour, la période exotique de Julien Clerc, de Claude Nougaro, de Michel Berger, l' Orchestre de Barbes, FFF, etc. Évidement, toutes ces tentatives n'ont rien donné, malgré le bruit médiatique, si ce n'est de quoi animer les réunions de sos-racisme ou donner de l'espoir à Rémy Colpacopoul, l'inénarable sélectionneur musical de Radio-Nova. De l'autre côté, les points communs entre NTM, Air, Daft-Punk, Noir Désir, et quelques autres, c'est d'une part que ça tient la route artistiquement, d'autre part, c'est qu'aucun de ces groupe n'est né d'une mixité sociale ou culturelle. Et à mon avis, tout ça est lié. J'attend encore le groupe afro-français ou techno-rap, ou metalloraï, ou un duo prolo/bourge ou mec duy centre ville/mec de banlieue, ou que sais-je, dans l'esprit « enrichissement par les différences », qui dépasse le stade de l'esbroufe. Ceci pour expliquer vite fait que le mythe de la mixité comme moyen d' enrichissement créatif, j'y crois moyen. Alors certes, les branchés ont besoin de cette mixité pour exister, ils ont besoin d'aller vers ce qu'ils ne connaissent pas encore pour pouvoir éventuellement se l'accaparer, mais le mec qui crée, lui n'a pas besoin de cette mixité, tout du moins, il n'a pas besoin qu'on l'organise pour lui. S'il fréquente les branchés en quêtes de nouveauté dans les boites hypes, c'est juste pour le bizeness et les avantages en nature (demies mondaines, alcool, etc.), pas pour se sentir inspiré. 25 CHICTYPE : Blog 2008 Le rôle des branché n'est pas d'organiser les conditions permettant l'éclosion de mouvements culturels ou d'oeuvres artistiques, mais juste d'être un relais entre ce qui est encore méconnu et ce qui est populaire. Ça s'arrête là. Ils ne sont pas dans la création, ils sont dans la logistique. Certain en font profession. On ne peut juger alors le branché que sur sa capacité à transmettre. Que transmet t'il ? Le branché fasciste ? Comme on l'a vu plus haut, principalement de la daube. Outre le manque de mixité, Sagnard explique que le vrai problème, c'est que le branché est devenu « fasciste », entendez : de droite. Bon, là, évidement, je suis bien obligé d'expliquer pourquoi je pense que Sagnard se plante complètement. D'abord, je dirais à Sagnard que l'argument de gauchiste consistant à dire que tout les problèmes d'une société (même une micro-société comme celle des branchés) provient de sa tendance « fasciste », je l'ai tellement entendu de la bouche de toutes sortes d'abrutis que lire ce genre de conneries à la fin de son bouquin m'a un peu déçu. J'ai déjà eu des discussions avec des gars qui m'expliquaient que le problème de l' URSS de Staline c'était son nationalisme impérialiste, que le problème des Chinois leur libéralisme, que celui de la Corée du Nord, leur fascisme armé, que celui des Cubain c'était les Etats Unis, etc. Bref, jamais de la faute à « ce qui fait la gauche » mais toujours un emprunt à la droite. Bon, perso, moi je ne sais pas trop où je me situe politiquement aujourd'hui, mais certainement pas à gauche. Delanoé, Ségolène, Buffet, Mamère, Besanceno, etc, je vous les laisse les gars. J'ai du mal aussi avec Sarko aussi vous me direz, et Le Pen j'arrive pas à le prendre au sérieux, pas faute d'avoir essayé. Bref, Sagnard est un type bien je crois, mais j'ai envie de lui dire : tes merdes tu te 26 CHICTYPE : Blog 2008 les gardes. Faut pas déconner non plus, ce qui est détestablement branché aujourd'hui, c'est purement une création de la gauche. C'est peut être devenu un truc monstrueux (ça ne sera pas la première fois que la gauche enfante d'une ignominie), mais la droite n'a pas grand chose à voir là dedans. Qu'on ne vienne pas me faire croire que les chroniqueurs des journaux branchés sont d'anciens du GUD. J'y peux rien si c'est dans un univers culturel de gauche que c'est développé le consumérisme débile actuel. Les restos bobos, les baskets à 200 euros, le ryad à Marrakech, le Point FMR, les « café charbons » faussement authentiques, les bidulle neo-hippy de chez Colette, etc. Si c'est pas le genre de truc à faire bander Jack Lang ou Delanoé, sans dec'... Tout ça empeste le mitterandisme. Qu'on me dise pas que les « créatifs » de pub, que les RP, qui la plupart n'ont trouvé que ce job pour « rentabiliser » leur diplôme en science humaine ou que les pétasses issues de beaux arts qui bossent dans les galeries du Marais sont issus d'une culture de droite. T'en connais beaucoup des gens qui font graphiste, beaux art, socio, psycho, littérature, etc qui sont de droite, toi ? Ce genre de personne qu'on retrouve chez les branchouilles à des postes divers. Nan nan les mecs, vous vous les gardez vos freaks à la con. André Saraiva qui dirige les symboles de la branchitudes comme le baron et le Paris-Paris, il vient de la « street-culture » (il faisait des graphs). Prenons le cas de Beigbédé : Ce qui est détestablement branché chez ce mec, ce n'est pas son côté « de droite » (son frère qui monte des start up dans la finance, qui est du même milieu que lui, on ne peut rien lui reprocher), nan, c'est son côté « de gauche » de celui qui bosse dans la création contemporaine (Pub, DJ, livres à la mode, etc.) qui shlingue. La première fois que j'ai vu Wizman mixer, c'était aux 20 ans de SOS-Racisme (bon, je l'ai grillé plus tard quand je l'ai vu sur la 27 CHICTYPE : Blog 2008 guest list de la reception organisée par Sarko pour son election au côté de Roger Hanin, mais je crois qu'il a eu trop honte pour se pointer). J'y peux rien, camarades si « la culture de gauche » est ce qu'elle est aujourd'hui, et j'y peux rien si une bonne partie de ce qui fait la branchitude française contemporaine vient de là. Le principe simpliste consistant à dire que tout ce qui cloche dans un phénomène est dû à une composante « fasciste » ou « de droite » n'est plus valable. On ne peut pas toujours affirmer que la maladie de la gauche est sa pollution par la droite. La gauche a ses propres tares, l'une d'elle est liée à sa fascination pour la création moderne, l'éducation des masse et le cosmopolitisme qui la pousse vers la branchitude, qui peut être hier a été « positive », mais qui aujourd'hui, tout en restant tournée à gauche, est fondamentalement négative. L'echec de la "culture de gauche" Et là je vais dire le truc à pas dire à un gauchiste mais bon rien à foutre en même temps : Le combat culturel les gars, vous l'avez perdu, plus que perdu même. On en est même plus à ramasser les morceaux, on regarde juste les champignons pousser sur le cadavre. On vous a laissé la main, c'est vrai que dans les années soixante et soixante dix « l'esthétique de gauche » pour résumer à gros trait, a fait kiffer un peu tout le monde (la nouvelle vague, le rock, le situationisme, etc.), mais ça pourrit doucement depuis je dirais vingt ans. Là, on se retrouve avec « plus belle la vie » à la télé, Bénabar et compagnie à la radio, Gavalda en librairie, Beigbédé en soirées, les niaiseries de Gondry au ciné et Onfray comme « The philosophe français ». C'est mort. En parallèle, il y a des truc quand même rudement « connoté à droite » qui sont quand même bien au dessus de ces conneries. Houellebecq, les séries ricaine du style Nip/Tuc, les derniers 28 CHICTYPE : Blog 2008 Cronemberg, Ellroy, Ellis, le hard-core ricain, la techno allemande, tout ce qui s'écrit sur le neo-darwinisme, les reconstitution historiques US, etc. Ça vie et on ne peut pas imaginer que ces tendances sont nées dans le cerveau d'un adepte du sitting pour sans-papier. En matière de blog, la pensé « de gauche » peut aller faire dodo, ils en sont aux blogs de libé et aux diatribes sms de skyblog, quand aucun mag branché n'a jamais osé parler de blogs « connoté à droite » comme ILYS ou Cultural Gang Bang, qui sont d'une qualité et d'une constance qui n'en finissent pas de m'épater. On est vraiment à un autre niveau, là. Bien à droite et bien snobé par les branchés, et c'est pas pour rien. Alors qu'on est dans le top qualité. Si les branchés étaient de droite, les gars de ces sites seraient aujourd'hui chef de rubrique chez WAD et consort. Parce que le vrai problème du branché, qui devrait faire relais, c'est qu'il a fait les mauvais choix précisément en raison de son conditionnement politique simpliste. Il veut entrer dans le « monde de la culture » alors il s'est connement formaté à gauche. Mixité, métissage, tolérance droit humain et tout le tralala. Comme dit plus haut, tout ça ne donne pas grand chose de bon une fois appliqué à une forme créative (à moins de kiffer Diam's ou Jamel). Le branché est donc aussi préparé à combattre les valeurs dites « de droite » (je résume à mort, hein) comme l'élitisme, l'esprit identitaire, l'esprit de caste, le droit du plus fort, etc. Manque de bolle, c'est là dedans que « ça se passe » en matière de création actuellement, ce qui explique pourquoi dans un combat Ellroy/Pouy ou Ellis/Beigbedé ou 50cents/Diam's, etc, le propos du premier (sans même parler de sa forme) est systématiquement plus pertinent aujourd'hui que celui du deuxième. 29 CHICTYPE : Blog 2008 L'échec du branché est lié en partie à son positionnement à gauche qui va aussi influer sur les formes esthétiques qu'il promeut. Dans un environnement culturel quasi monopolisé par la gauche, les plus subversifs sont « connotés à droite », voir ont une « tendance fasciste ». Le branché est naturellement intrigué par toutes formes de subversion et veut être le premier à la sortir de l'underground. Ceci explique pourquoi il faut quasiment toujours commencer par faire un minimum de provoc quand on débute une carrière artistico-médiatique. Mais ne pouvant pas légitimer la moindre oeuvre « connoté à droite », même si elle déchire grave, tout un pan de la création lui échappe. Alors on pourra toujours me dire « l' art n'est pas idéologie, ça n'a rien à voir avec la gauche, la droite, etc. ». C' est ce qu'on dit, mais il se trouve que les formes esthétiques naissent d'idées sousjacentes qui peu ou prou acceptent le classement simpliste opéré par les Jacobins et les Montagnards. Les références culturelles et esthétiques des uns et des autres diffèrent sur bien des points, et on imagine aisément que la bibliothèque, la videothèque et la déco chez un chroniqueur culturel de chez Valeurs Actuelles sera différente que chez son confrère du Nouvel Obs. Le rejet de « la culture de droite » par les branchés peut expliquer leur cécité, leur incapacité à saisir des références qu'ils ne comprennent pas, en tout cas leur refus de les cautionner, pour aboutir à un conformisme abyssale, une prévisibilité de tout instant. Ils n'ont rien vu venir. Pour en finir Bref, je suis un peu obligé de faire dans la caricature, tout ça est très discutable, et c'est bien pour ça que le livre de Sagnard est intéressant. Il fait réagir. On en arrive alors à ce paradoxe amusant : Le branché français d'aujourd'hui est devenu obsolète. Qu'il soit bobo, hype, dandy ou bling-bling il est profondément ringard, 30 CHICTYPE : Blog 2008 ayant perdu toute fonction, il fait figure de zombi. Il n'y a pas plus plouc qu'un branché parisien, en somme. Le mec vraiment hype, il fait de la techno à Laval, il blog à Fréjus ou Menton, il squatte un hangar à Brest, il bricole à Bangkok, il résaute de Strasbourg, il spleen au fin fond de la Normandie, pour lui, le Paris-Paris c'est le Macumba-Club où il passe pour s'imprégner de l'ambiance bouzeux et niquer des autochtones. Cordialement. 31 CHICTYPE : Blog 2008 samedi, 02 août 2008 remarques sur le féminisme Dans la série « j'ai un avis sur tout », aujourd'hui : « Le féminisme, mon cul ». Observation numéro un : les femmes de mon entourage s'en sortent mieux que les mecs de mon entourages. Précision : Des Rmistes mâles j'en connais une tripotée, la version femelle, je cherche encore. Si, j'en connais, mais je trouve qu'elles se débrouillent drôlement bien quand même. Leur phone continue à sonner, on continue à les inviter en soirées, et c'est drôle comme elles se débrouillent pour trouver toutes sorte de bons plans, qu'on leur sert sur un plateau d'argent. Je sais « faut pas généraliser », qu'ils disent. Je synthétise, c'est tout un art, jeune fille. Observation numéro deux : la jeunette qui à vingt-vingt-cinq ans se voit proposer un job chez Canal, Nova, Vanessa Bruno ou Vivendi-Universal, j'en croise régulièrement. En version mâle, c'est rare. Observation trois : Relativisons. Être caissière de supermarché n'a pas la même signification qu'être caissier de supermarché. J'ai bien observée mes copines du Franprix. Certaines sont assez jolies et leurs mecs qui les attendent à la sortie sont des 7/10 en notation, d'ailleurs moi même il me prend d'en draguer une par-ci par-là. Même poste-même salaire, observons le caissier mâle : condamné à se taper du 3/10, ou rien du tout plus certainement. Femme, irait tu te taper un caissier de supermarché ? Soit honnête, femme. Observation quatre : Paraît que les femmes gagnent genre 20% de moins que les hommes. Forçons nous à considérer ce chiffre comme réel histoire de le stocker quelque part dans une réflexion logique, puis prenons un autre chiffre : Plutôt que de déterminer 32 CHICTYPE : Blog 2008 combien gagne une femme, ne serait il pas plus intéressant de savoir combien elles dépensent ? Si les femmes sont si fauchées, alors pourquoi dit on « ménagère de moins de 50 ans » pour qualifier le consommateur type (c'est à dire une femme encore baisable). Comment ce fait il qu'elles ont un budget vêtement 300% supérieur aux hommes (chiffres INSEE, vérifiez vous même), comment se fait il qu'elles peuplent les boutiques de luxe, design, les salons esthétiques, les spa et salons de massage, pourquoi un endroit chère et snob (boite et restau à la mode) est systématiquement en état de surprésentation féminine (alors que les endroits pas chère et plouc, genre bar à la con ou bouiboui est un repère de mâle). Observation cinq : Demandez à une femme ambitieuse pourquoi elle est ambitieuse, elle vous dira : « pour être indépendante ». Traduction : Pour acheter ce que je veux. Même question à un homme ambitieux : « pour avoir la plus belle femme du quartier » qu'il dira s'il est honnête. Traduction : « pour donner une partie de mes revenues aux femmes ». Égoïsme d'un côté, générosité de l'autre. Crédit d'un côté, débit de l' autre. Je pense que le processus est modélisable informatiquement et permettrait de déterminer le pouvoir d'achat véritable mâle vs femelle. Conclusion : Heu, c'est obligé de conclure ? Ha oui, là je suis censé ouvrir d'autres perspectives, des solutions peut être, tout çà. Bon, ok, zyva : Les femmes qui croient sincèrement au féminisme ne sont elles pas, au choix, des connes ou des salopes, ou un mix des deux ? Faut il se contenter de leur refuser un coup de bite pour leur apprendre la vie, ou faut il passer à un mode d'expression plus agressif ? Une féministe sincère n'est elle pas une jeune innocente pleine de naiveté bandante apte à durcir les plus phallocrates d'entre nous (la relation de Beauvoir avec le plus grand pervers manipulateur de son époque peut servir de piste)? A la réflexion, être féministe serait il autre chose qu'une stratégie visant à 33 CHICTYPE : Blog 2008 rechercher, via un processus de test et de provocation, la véritable domination mâle qui les sortiraient de leur égocentrisme ? 34 CHICTYPE : Blog 2008 jeudi, 24 juillet 2008 song 3 Je m'en fout de tout, et de moi donc de toi C'était une posture esthétique hier encore Aujourd'hui non, plus du tout C'est mon réglage par défaut Et même s'il ne suffit pas de grand chose Pour me remettre en mode 'in' ou 'on' Comme zoner sur les sites interdits Palpables ou pas La normale revient vite Vous pouvez tous vivre heureux sans moi Vous pouvez vous geler en eden club Vous pouvez claquer sans moi Vous pouvez coucher avec les femmes qui m'étaient destinées Vous pouvez briller plus que vous ne méritez Vous pouvez me parler de haut Vous pouvez m'exclure D'ailleurs, vous ne vous gênez pas Votre sourire d' Ormesson Votre aisance en toute circonstance Votre inutilité manifeste vous réjouit Mon éducation de grand prolo Ou de petit bourgeois, je n'ai jamais su De catholique français si tu veux Provincial pour aggraver Blanc et fils d'artisan 35 CHICTYPE : Blog 2008 Si je suis inutile j'en crêve Moi Facile de se faire l'un d'entre nous D'ailleurs, vous ne vous gênez pas Faites comme si je n'étais pas là. Gardez tout. Ne donnez rien, faites comme d'hab' Le droit Aristocrate Le droit Punk A vous Le devoir Aristocrate Le devoir Punk A nous L' hôtel Raphaël dévasté, à vous Les trois huit à nous Je ne m'offusque pas J'ai simplement tout compris Pas vous 36 CHICTYPE : Blog 2008 reste sobre, ai confiance en Dieu et baise. « Les AA, c'était dingue. Et la fin des années 70 complè-èèèètement marteau. Il s'agissait de rédemption et de sexe et de Dieu et de grandes retombées sur le cul. C'était mon éducation sentimentale et la route qui me ramenait au monde.(...) Mon premier contact a été douloureux. Les réunions des AA me gonflaient. Les gens parlaient dans un charabia ambigu. Je restais uniquement pour tenir des mains de femmes pendant le Notre Père. Les femmes m'attiraient comme des aimants et me faisaient toujours revenir. J'y retournais « un jour à la fois » pour tenir quelque mains. La luxure et ma volonté apostolique m'ont permis de rester sobre. (...) « Les AA du Westside s'éclataient tout azimuts. En terme démographique, la population était jeune, blanche et en manque perpétuel de sexe. Gnôle et came était out. Le sexe était in. Le commandement du Westside c'était : reste sobre, ai confiance en Dieu et baise. Les gens s'adonnaient à « la fièvre des bains chauds » après les réunions. Homme et femmes se rencontraient lors des réunions et se mariaient à Las Vegas deux heures plus tard. Les femmes draguaient les hommes sans retenues aucune. Annie « Wild Thing » B.- « la sauvageonne »-montrait ses seins au Deli de Kenny tous les jeudis soirs après la réunion d' Ohio Street. J'ai baisé. J'ai tiré des coups d'une nuit, de deux nuits, de trois nuits, j'ai fait des tentatives forcenées de monogamie pure et dure. J'ai laissé des camés à l'héroïne en désintox s'installer chez moi pendant que j'allais guincher avec des rencarts à une heure avancée de la nuit à la Fièvre des bains chauds. Je me faisais trois cents dollars la semaine sur les terrains de golf et en dépensais la majeur partie en femmes. Je levais des prostituées camées, je les 37 CHICTYPE : Blog 2008 emmenais aux réunions AA et leur allongeais l'histoire du Dalhia Noir pour leur faire abandonner le racolage par la trouille. C'était une vie de libertinage frénétique souvent joyeuse. Je vivais la plupart de mes rêves sexuels nourris de came dans une parfaite sobriété. Le monde de la vrai vie éclipsait mon monde des fantasmes.» James Ellroy, Ma part d'ombre 38 CHICTYPE : Blog 2008 jeudi, 26 juin 2008 Taxes Je lis dans Le Parisien que l' Etat va taxer le téléphone (mobile) pour financer la télé (sans pub). Donc, moi qui n'ai pas de télé, je vais payer pour ceux qui ont une télé. Prime à la connerie (avoir la télé de nos jours, franchement, ce n'est pas sérieux) Puisqu'on est dans le principe de taxer ce qui est dans la catégorie utilitaire (le téléphone) pour financer la catégorie loisir (la télé), je propose ces initiatives là : Taxer les médicaments pour financer la gay pride Taxer l'énergie pour financer la fête de la musique Taxer l'eau pour financer l'industrie viticole Taxer le livre pour financer le jeu vidéo. Taxer l'enseignement pour financer le Turf 39 CHICTYPE : Blog 2008 mercredi, 25 juin 2008 song 2 Tu n'a pas oublié ce superslow Tu n'as jamais cessé d'y croire. T'en connais par coeur chaque mot Nous sommes nés collés à ce superslow Il te suffit d'entendre ce super slow Pour être dans les bras d'un héros Les sens se fondent dans ta mémoire C'est un wagon d'amour ce superslow Quand tu dansais ce super slow esprit vacant, corps bien au chaud On se faisais bien tous avoir Par l'illusion bleutée du super slow Il osait vraiment tout ce superslow Même le clavecin-basse-pipo On ferme les yeux pour ne pas voir Comme on s'accorde grâce au super slow On s'est connu avec ce super slow en se touchant peau contre peau Boules à facettes et lumière noire C'est une planète à nous ce superslow On l'a sifflé souvent ce super slow On en a fait notre B.O Ici ou là, matin ou soir On projetait nos vies en super slow 40 CHICTYPE : Blog 2008 song 1 Des filles pompettes se coiffent face à la glace Je touche du bout des doigts Le domaine des femmes. Ici on s'entend bien loin du son et des âmes. C'est très bizarre je trouve. J'ai une chose en tête Déplaçons nous ensemble. Entrons dans une nouvelle approche Modifions les lignes Regardons ce qui est beau Interdit d'en parler. N' insiste pas, secret. De tes lèvres émanent L'odeur du baume indien Tu vois la diversion ? On ne reste pas là. Finis ton maquillage Fait voir comme tu bouges Déplaçons nous ensemble. Entrons dans une nouvelle approche Modifions les lignes Regardons ce qui est beau Je m'extrait de la piste Je vais me rafraîchir J'ai super soif, tu viens ? Sans gingembre, s'il vous plait C'est bien toi qui parlait de filer en premier. 41 CHICTYPE : Blog 2008 D'abord faisons un tour Étouffons loin le son Le ciel bien étoilé d'une soirée d'été anime une foule qui ondule et qui roule Traversée à la brasse vers ce vaste jardin Et si on s'éclipsait En la jouant discret Déplaçons nous ensemble. Entrons dans une nouvelle approche Modifions les lignes Regardons ce qui est beau Un chauffeur nous attend Pour un voyage réduit Rapide périphérique. On aimerait s'égarer Au choix voie unique ou chemins de traverses J'arrête de parler Viens donc par là baby Déplaçons nous ensemble. Entrons dans une nouvelle approche Modifions les lignes Regardons ce qui est beau Hotel à thème de luxe Suite royale vingt et un Et voilà t'es en main 42 CHICTYPE : Blog 2008 Attirance génétique. Étreinte en hall d'accueil ascenseur envahi nous sommes homme et femme Réunis pour la nuit. Déplaçons nous ensemble. Entrons dans une nouvelle approche Modifions les lignes Regardons ce qui est beau 43 CHICTYPE : Blog 2008 mardi, 24 juin 2008 Thierry Théolier et les vigiles Ha putain j'aime pas les vigiles du centre Beaubourg. Ni aucun vigile d'ailleurs. L'autre fois ils m'ont interdit l'entrée de la bibliothèque (après 20 minutes de queue) à cause de mon arme de guerre ultra dangereuse, un Victorinox. "Agent de sécurité", nouveau personnage pire que pire apparu traitreusement dans les années 90, job dédié aux plus loosers des loosers, solution ultime pour caser les millions de méga-beaufs en mal de reconnaissance sociale (reconnaitre quoi au fait ? La couleur de leur jogging ? La qualité de leur tuning ?) qui peuplent les cités dortoires d'île de France. Le secteur connait pas la crise. J'arrête pas de croiser aux zincs de mon quartier des "jeunes" de la trentaine qui se lancent là dedans. Les mecs ont tous ce petit air d'analphabète zélé caractéristique de la profession. Bref. En face mon poto Théolier qui fait encore un truc 'achement subversif : coller du scotch par terre (le concept, coco). Et les mecs qui au bout d'une minute commencent à stresser. Les mecs sont payés pour que rien ne dépasse, et face à un putain de vigile, t'as toujours un putain de pretexte pour avoir une remontrance, qui entraine cette anomalie cognitive : se demander "que va penser le vigile ?" avant même d'arriver à sa hauteur. Mais on s'en branle bordel de ce qui se passe dans la tête de tels personnages. Complètement. Un putain de sous-fifre, prolo ultime, qui te dit quoi faire... Nan mais on est où, ? Et si des minables comme ceux là peuvent te dicter ton comportement, alors imagine ce que peux te demander le moindre sous-bureucrate de n'importe quelle sousadministration ou le moindre petit chef corporate. Je crois pas au complot, mais crois moi mon frère, c'est pas un hasard l'apparition des vigiles dans la modernité, c'est clairement un nouveau truc pour nous aider à bien faire les moutons qui font bêêê. Pas de pitié 44 CHICTYPE : Blog 2008 pour les kapos, ceci est un appelle à la désobéissance vigilesque. 45 CHICTYPE : Blog 2008 Je vais à un enterrement Allez-retour dans la journée Paris-Côtes d'Armor. Pour l'enterrement de ma cousine le temps est magnifique. La mer est calme, elle diffuse une couleur verte, un chalutier dégaze dans la baie en lézardant. J'obtiens quelques détails sur son départ : Une tentative pour en finir quelques jours avant, une jolie lettre envoyée à une de mes tantes il y a deux semaines où il était question de se reprendre en main, des journaux intimes retrouvés, dont un que la police conserve encore, absorption massive de médicaments, chute et grosse perte de sang, odeur tenace dans l'immeuble au bout de vingt-quatre heure, d'où la venue des pompiers et découverte du cadavre. C'est vrai qu'il a fait chaud ces derniers temps et qu'elle vivait sous les toits. Je me souviens pendant l'office que j'écoutais ses disques quand j'avais onzedouze ans, elle avait We fade to grey, Funky Town, Salsa du démon et The Wall. C'était quand même une sacrée fille. Je réalise que c'est le troisième suicide réussi dans cette branche de la famille. Une de mes tantes fait parfois des tentatives mais elle n'a pas encore réussi. Je rentre avec une cousine qui me dit que maintenant ça commence à bien faire ces suicides, que y'en a marre. Sans parler des attaques cérébrales. Une improbable averse survient à hauteur de Laval, on réduit la vitesse à cent, puis la 46 CHICTYPE : Blog 2008 lumière revient. J'insiste pour qu'on fasse un pause chez Total (ces espaces exercent sur moi une fascination indéfectible), le temps de boire un gobelet et de fumer en regardant les voitures qui filent. On entre dans Paris par une autre voie que celle qui passe dans Boulogne, je regrette de ne pas voire la ville en surplomb, la nuit c'est joli. On n'a pas beaucoup parlé de Florence sur la route, c'était pas nécessaire. 47 CHICTYPE : Blog 2008 J'ai mon point de vu sur JUSTICE Le clip de Justice rien à foutre mais enfin parlons en. Tout d'abord : N'importe quel type sérieux en écoute musicale sait que Justice est surestimé. Leur premier hit « we are your friend » a ceci de d'original qu'il est impossible à placer dans un set, il le « plombe » littéralement. Pourtant, c'est un titre qui sonne bien (le refrain en tous cas), mais il manque incontestablement de générosité. Il n'y a qu'à voir comment, dans un club, les gens dansent quand ce morceau passe : Ils s'éloignent les un des autres, commencent à jouer un rôle « hard to get » et expriment quelque chose de mesquin. J'ai toujours le sentiment que sur du Justice, on ne peut que faire semblant de s'éclater, puis quand un autre titre passe, ça ne peut être qu'une cassure. Bravo les gars, le set est niqué ! Ce n'est définitivement pas de la musique de club. Ce n'est pas non plus de la musique à écouter sur sa hifi entre amis. C'est probablement de la musique à écouter en mp3 au casque sur son ordinateur. C'est peut être cela qui rend Justice « dans l'air du temps ». Leur second titre, passage en boucle de chants d'enfant, avait ce même défaut. C'était un morceau « reconnaissable et mémorisable », mais lorsque l'on cherchais à observer les sensations-émotions qu'il générait, nous étions face à un mélange de vanité et d'arrogance injustifiablement agressive, et cela 48 CHICTYPE : Blog 2008 s'observait très nettement sur les dancefloors. Ca pousse au déliement. On pourrait comparer Justice à un vin Californien qui vous en met plein la gueule à la première goulée, mais qui s'efface aussitôt sans avoir rien donné. Il est possible que cette déshumanisation musicale soit voulue, mais pourquoi ? Pourquoi faire de la musique de club qui abîme les relations entre les gens ? Techniquement, il n'y a rien à redire, c'est une remarque que l'on peut faire de toutes musiques actuelles. S'il suffisait d'être bon en musique pour faire de la bonne musique, ça se saurait. Il se trouve qu'il y a des nuls en solfège qui font d'excellents morceaux. Justice est juste « musicalement correct », mais finalement plutôt mauvais. Étrangement, les aficionados de Justice sont les premiers à descendre David Guetta, qui ferait de la soupe. Pourtant, Guetta, contrairement à Justice, apporte un véritable univers issu de la « culture club » qu'il a fréquenté très longtemps. Guetta en ce sens est un « vieux pro » bourré de références, et chacun de ses hits racontent une histoire, un « way of life ». A l'échelle de Justice, la musique de Guetta a un sens profond, exprime une culture et a une véritable générosité. Elle apporte quelque chose là où Justice ne donne rien. Justice fait un son peut être plus « bizarre », et Dieu sait comme 49 CHICTYPE : Blog 2008 l'étrangeté sait se faire passer pour de l'avant garde, mais l'absence de contenu donne à l'expérience quelque chose de vain qui évolue en profonde malhonnêteté : Donner l'apparence de la complexité au vide est le top de la médiocrité, toutes disciplines artistique confondues. L'inverse même de ce qui peut être le génie en matière de culture pop, qui est de transformer en évidence simple ce qui jusqu'alors ressemblait à une pensée élitiste. Justice peut être considéré comme une escroquerie, et ceux qui écoutent Justice, et qui l'aiment, sont comme des pigeons bon à se faire plumer. Le clip style « gangsta rap » de Justice est une aggravation du cas. Jusqu'alors, Justice était un groupe qui ne donnait rien, ils étaient à zéro, là ils entrent dans le passif : Ils volent. Depuis leur clip, Justice devient débiteur. Limité jusqu'à présent au domaine de la sympathique escroquerie (vendre du vent), le groupe désormais en vient au dépouillement de l'univers d'autrui. Ce n'est un secret pour personne : Justice est composé de fils-à-papa, sur-aidé par d'autres fils-à-papa, qui cette fois ci, demande à un autre fils-àpapa (le fils de Costa-Gavras) de réaliser un clip. Justice n'a rien à donner (univers personnel dépourvu d' intérêt). Là ou Air va transmettre quelque chose de romantique, Moby quelque chose lié 50 CHICTYPE : Blog 2008 au voyage, Daft Punk quelque chose lié à la science fiction (je parle des groupes electro comparables en terme de popularité), Justice n'évoque absolument rien. Alors un son qui n'exprime rien en lui même ne peut s'imposer qu'à travers un univers visuel. Mais est ce leur univers dont il s'agit ? Appropriation de la croix chrétienne d'abord, suggérant par là que Justice est porteur d'un message mystérieux. Appropriation ensuite de l'esprit subversif des cités via leur clip. Alors que définitivement non, il n'y a rien de mystérieux dans le son de Justice, et rien de subversif non plus. Il n' a simplement rien, c'est faiblard et c'est tout. Le monde de Justice est probablement un monde conservateur, sans révolte et sans danger, le spectacle d'une société qui se délite n'est qu'une représentation externe qui les touche peu et que les leurs ont provoqué consciencieusement (on connaît la responsabilité de cette bourgeoisie dans la création des cités dortoirs multiethniques), qui devient aujourd'hui matière à de l'entairtainment. Justice se rapproprie un univers fait de violence et de subversion, sans jamais avoir ressenti ce qu'est de vivre dans un univers violent et subversif, et probablement, en éprouvant une fascination toute bourgeoise pour cet univers là (fascination exotique). Parce qu'il n'y a pas, dans ce clip, autre chose qu'une 51 CHICTYPE : Blog 2008 appropriation. Nous n'assistons pas à une critique froide (Il s'agirait alors d'un clip fasciste mis à l'index par SOS-Racisme), ni une pochade gangsta-rap (Justice est aux antipodes du WhiteTrash), mais plutôt à une allégorie qui dit « Nous, Justice, nous sommes dérangeants, nous sommes punk, nous sommes dangereux, etc. », profession de foi narcissique assez ridicule en elle même (aucun bad boy ne se déclare bad boy), proche de la tendance marketing lourde de se créer une image de marque « impertinente » quand on appartient en réalité à un univers policé (même les sociétés d'assurance s'y mettent. Même un des fils Sarkozy s'amuse dans le rap.) Pour toutes ces raisons, Justice n'est pas qu'un groupe sans intérêt, je n'en parlerais pas, mais c'est un groupe vraiment répugnant. 52 CHICTYPE : Blog 2008 Je relis mes messages de la semaine dernière Je relis les messages de la semaine dernière et je trouve pas ça terrible. Mes diatribes sur « qu'est ce que le capitalisme », « qu'est ce que la démocratie » ou « qu'est ce que la place de la, France dans le monde », c'est plutôt bof. N'est pas Pierre Bourdieu qui veut. Et comme dit Linda Fullmann, « tout le monde s'en fout ». C'est incontestable. Faut que je pense, la prochaine fois que ça me prend, à rester dans le cahier des charge « aide mémoire »en fuyant la dialectique. C'est pas mon rôle et au final c'est chiant à lire (mais agréable à écrire, autant qu'une bonne vieille branlette). Je ne peux pas raisonnablement changer la société en la jouant « intellectuel ». Non merci, j'ai pas envie de brûler dans les flammes de l'enfer après ma mort, j'ai déjà longuement étudié la question : quand un auteur se met en tête de « changer la société », il corrompt tout. Il faut en rester au stade de l'observation, et ne pas reproduire les erreurs de Marx ou Zola. L ' Europe paye encore l' Internationale Communiste et l' Affaire Dreyfus. Ces deux auteurs n'ont pas eu la sagesse d'en rester à la « grille de lecture », en passant à la stratégie, ils ont créé la plus grande des discordes. Le Penseur peut être influencé par la société mais ne doit pas l'influencer aussi nettement qu'un monarque. « Rendre à César ce qui appartient à César » est le slogan-manifeste qui 53 CHICTYPE : Blog 2008 condamne le concept même d'idéologie (fils bâtard de la politique et de la philosophie). La figure de l'intellectuel, probablement née avec Voltaire, a lancé la réinterprétation du slogan du Christ en profession de fois laïc, dont le premier effet fût de donner à l'état la responsabilité du religieux. La transformation des programmes politiques en dogmes (communisme, nazisme, démocratie) en la conséquense directe. Le but affiché (séparation de l'église et de l'état) est pure fantaisie. Dans l'ancien régime, l'église était clairement un contre pouvoir. Aujourd'hui, le catholicisme a été remplacé par « les droits de l'homme », dont le régime est garant. Bref, si je veux conserver une certaine éthique constructive, je dois clairement me positionner soit dans la politique, soit dans la description, mais pas dans l'un et l'autre en même temps. 54 CHICTYPE : Blog 2008 Ma cousine est morte Ce matin message sur ma porte, URGENT marqué dessus. « Salut Fifi, je suis passé parce-qu'on arrive pas à te joindre. T'es où bordel ? Florence est morte, l'enterrement c'est mardi. Rappelle moi ou passe quand tu veux. Bisous. Kpu » Florence appartient à la branche maternelle de ma famille. Ses « problèmes d'alcool » sont clairement apparus à mes yeux il y a sept ans je crois. Nous avons tous assisté à son lent suicide et à son rapide vieillissement. C'est elle qui m'a enseigné à faire gaffe avec ça, à garder en tête que tout ces produits qui défoncent doivent être utilisés sous contrôle interne, que les micros-signes qui signalent l' addiction méritent une observation attentive. Je parle des substances psychoactives en général. On se voyait l'été, il a fallu qu'on me dise que sa façon de boire ses kirs n'étaient pas dans nos traditions (déjà extrêmes ) pour que je constate effectivement un problème. Et puis cette ivresse triste. Et puis, « tu te souviens, cette manie qu'elle avait de prendre du Néocodion, quand ont était ado et qu'elle était jeune femme » me rappelle ma soeur. L'année suivante, je la revois avec deux dents en moins. Elle avait quitté une cure pour zoner en ville, était réapparue le matin blessée. L'année de ses quarante ans elle en faisait cinquante. Nous n'avons pas fait grand chose. Nous avons 55 CHICTYPE : Blog 2008 même rien fait. Un jour, nous reprochions à son mari de ne pas s'occuper d'elle assez, nous avions tort. Il faisait plus qu'aucun de nous aurions fait. Un brave type. Trop. Un homme violent, cruel même, aurait pu faire quelque chose je crois. Pas lui. Un jour, nous lui reprochions à elle de faire subir le calvaire de sa déchéance à ses deux petites filles. Un jour, nous supposions que sa souffrance dépassait l'amour immense qu'elle éprouvait pour elles. Un jour, nous reprochions à sa mère de ne pas faire ce qu'elle avait à faire (son père, frère de ma mère, est mort en 1985). Puis nous sommes passé au stade où il n'y avait plus aucun espoir, nous lui donnions cinq ans à vivre. L'été dernier, nous ne pouvions lui parler autrement que comme à une grabataire, en débit lent et articulé, sur des sujets simples, de manière compassionnelle. Nous savions que les dégâts étaient irréversibles. La dernière fois que nous avions parlé d'elle, il y a deux mois, nous parlions de nous cotiser à quinze pour qu'elle ai un logement décent au centre de Rennes. Nous pensions que ça serait plus pratique pour qu'elle se soigne et ai des activités, qu'elle pourrait accueillir ses filles de temps en temps. L'idée était qu'elle passe ses dernières années en paix. Puis ça ne s'était pas fait. Nous garderons d'elle cette image de femme de quarante cinq ans 56 CHICTYPE : Blog 2008 rongée par l'alcool, touchée par un désespoir que nous ne comprendrons jamais, mais j'ai pas envie. Elle était l'archétype de la personne « qui a tout pour elle ». Jeune, c'était la plus sophistiquée des cousines, la plus sportives aussi. Je crois même que c'était la plus belle. Elle nous avait impressionné quand nous étions ado pour deux trucs à la con : elle avait posé pour un calendrier régional en train de danser du modern sur une plage. Puis elle était sorti assez longtemps avec le champion de France de planche à voile. Vraiment une superbe fille. Les adultes étaient plus impressionnés par ses études : Bac à dix-sept ans, ingénieur à vingt-deux ans, salaire génial. Elle était même la moins destroy de toutes les cousines de cette branche. Moins de « petits amis » que les autres, moins de sorties en discothèque l'été, moins funs, mariée jeune à un garçon sérieux et sympathique. Je veux croire qu'il n'y a pas de raisons autre que physique à son martyre. Elle était malade dans son corps, sa disparition a des causes sanitaires, comme d'autres partent en attrapant des virus. Elle a eu une longue maladie qui s'est révélée incurable, qui a déréglé son instinct de vie, voila, nous n'y sommes pour rien, personne n'y est pour quelque chose, pas même elle, c'est ce que je veux croire. 57 CHICTYPE : Blog 2008 jeudi, 08 mai 2008 Je disserte sur le capitalisme On peut reprocher beaucoup de choses au capitalisme, mais il en est une qui me semble incritiquable, c'est le magnifique consumérisme qu'il entraîne. Pouvoir se payer des voitures, de la hi-fi, des vacances, des habits stylés, etc., que tout cela existe, c'est quand même le truc le plus cool du capitalisme. Les avatars du capitalisme que sont la vie en entreprise, la propagande ou l'acculturation sont certes foireux, mais il semble que ce sont des élément qui ne sont pas spécifiques au capitalisme. Quant aux systèmes de solidarité, le capitalisme est capable d'en créer (assurances, mutuelles, fondations, etc.), il encourage même les individus à la solidarité quand dans les états providence, la solidarité ,déléguée au système, est confisquée à l'individu (et mes galères financières m'ont montrés à quel point demander l'aide d'un proche est vu comme une anomalie). Il n'y a que les cyniques qui considèrent le capitalisme absolu comme un idéal. Les grands cyniques d'une part, ceux pour qui j'ai un certain respect (ils sont blindés de thune, sont conscient que la planète est peuplé à 99% de minables qui ne mérient pas plus que des miettes), puis les cynique à deux balles (fake-poseur ?) qui se sont fait embobiner par les théorie minarchistes et libertariennes, allié à une absence de vécu. J'ai compris cela en fréquentant longuement certains forums « ultra-libéraux » (qui me linkaient souvent), quand j'ai vu que les plus motivés étaient des étudiants 58 CHICTYPE : Blog 2008 en droit ou des fonctionnaires (il y avait même un fonctionnaire de police !) ainsi que quelque fils à papa. A part cette petite branche de la population, on a tous quelque chose à reprocher au capitalisme. La vrai question, c'est de savoir quoi. Les altermondialistes critiquent tous les aspects du capitalisme, et en particulier le libéralisme qu'il induit. Pourtant, ces gauchistes le prouvent quand ils ont un peu de pouvoir, ils peuvent trouver acceptable des choses comme : la perte de la notion d'individu, l'annihilation des cultures minoritaires (ou subversives), les superstructures centralisées, les organisations qui ne laissent plus de place à l'initiative personnelle (et donc à la liberté d'action), la propagande de masse, la morale d'entreprise, l'autoritarisme hiérarchique, le travail à la chaîne, l'hyper-spécialisation des activités, la course à la productivité ou la compétition individuelle permanente. Toutes ces caractéristiques appartiennent autant au capitalisme et à l' anti-capitalisme, dans leurs versions actuelle, et ce sont ces choses qu'il serait bon de réformer, à mon sens. La question est alors de savoir si, du libéralisme ou du collectivisme (pour schématiser), lequel est le plus apte à être contrôlé dans le bon sens. En gros, est il plus aisé d'injecter la dose de collectivisme dans le libéralisme, ou à l'inverse, d'injecter ce 59 CHICTYPE : Blog 2008 qu'il faut de libéralisme dans le collectivisme, ceci afin de vivre dans une société pas trop dégueulasse ? Je pense pour ma part qu'une société capitaliste est plus facile à manipuler dans le bon sens, c'est à dire à accepter un peu d'anti-capitalisme dans ses rouages. Par exemple, je ne pense pas que ces choses ébranlent les fondations d'une société libérale : Nationaliser quelques activités telle que l'énergie ou les télécomunications, interdire aux entreprises de transformer leurs employés en homme sandwich ou en adepte de secte, fixer les prix des infrastructures publics, obliger les gens à cotiser pour leur retraite, leur santé ou l'éducation de leurs enfants, distribuer des allocations aux plus défavorisés, taxer légèrement les mouvements financiers, faire un peu de protectionnisme... La liberté d'entreprendre ou de boursicoter n'est pas remise en question. Par contre, ça me semble plus ardu, au regard de l'histoire, d'injecter la juste dose de capitalisme dans les sociétés qui se fondent sur le collectivisme : Donner accès à la propriété privé et privatiser les entreprises entraîne des inégalités flagrantes (exemple de la Russie), donner un peu de terrain privé dans une ferme collective entraîne une baisse de productivité générale (le cultivateur délaissant le travail sur la zone collective), mettre quelques exceptions au 60 CHICTYPE : Blog 2008 collectivisme produit automatiquement une classe d'apparatchiks... Pour cette raison, le communisme ne peut s'envisager que de manière totalitaire et international. Le capitalisme peut ainsi être considéré comme un gêne dominant, qui injecté dans le collectivisme remplace le code génétique de ce dernier pour le dénaturer complètement. Alors que le collectivisme peut très bien vivre dans un organisme capitaliste sans le détruire. Vivre dans un monde 100% capitaliste n'est pas une nécessité même à très long terme pour que le capitalisme puisse poursuivre sa route, de même que dans une société capitalistes, certains éléments contraires à la doxa, ou même certaines communautés hors-système ne représentent pas une menace. On ne peut pas dire de même des sociétés collectivistes. Pour la société française, j'ai le sentiment qu'on a choisi les mauvais aspects des deux systèmes. Je ne trouve pas, par exemple, que les grands patrons français sont à proprement parler des capitalistes, mais auraient plus leur place dans une société communiste industrielle. Un patron capitaliste est avant tout un entrepreneur, et les Bollorés, les Dassaults, Bouygue ou les Lagardères ressemblent plus à des commis de l' État, à l'affût des bon plans que l'état sait distribuer. Je ne les trouve pas libéraux. 61 CHICTYPE : Blog 2008 Le MEDF ne me semble pas être libéral non plus (vu une video d'une de leur convention, qui n'était qu'une suite de demande de subventions et de prise en charge de leurs coûts salariaux par l' État, « pour créer des emplois »), il devrait se montrer plus ultralibéral, comme un véritable adversaire de l' État (et non un « partenaire social »). Je pense qu'on n'aurait jamais dû privatiser l' énergie ou les telecom (secteurs qui s'accomodent très bien du monopole, qui pour cette raison, ne devraient surtout pas être en main du privé), je pense aussi qu'on ne devrait pas subventionner l'industrie ni la culture, que les redistributions d'argent devraient se faire prioritairement à destination des individus. Je pense qu'on ne devrait garder que ARTE et TV5 comme chaîne d' État (et encore), et que France Culture comme radio d' État (et encore).. Je pense que les étrangers qui achètent des terrains et maisons en France (style retraité anglais) devraient payer des taxes spécifiques, bien rentables et bien dissuasives. On devrait aussi défiscaliser complètement les très petites entreprises individuelles non sous-traitantes, celle qui disons génèrent moins de 30 000 euros de revenu/an, ce qui revient en gros à légaliser le « travail informel » (le black). N'importe quelle type en galère d'argent pourrait aller acheter des cageots de tomates à Rungis pour les 62 CHICTYPE : Blog 2008 vendre dans la rue sans risquer quoi que ce soit par exemple. Bref, j'aimerais mettre du capitalisme ici et du collectivisme là, ou dit autrement, retirer du capitalisme là et du collectivisme ici. Le désaccord que j'ai avec la politique française n'est pas à proprement dit un désaccord du type « gauche-droite », qui serait un désaccord sur l'aspect quantitatif de ces deux éléments (je ne souhaite pas spécialement, aujourd'hui, que la France soit plus capitaliste ou plus collectiviste qu'elle ne l'est, je crois même que la proportion est convenable) , mais le désaccord est plus qualitatif, il concerne le choix des éléments du capitalisme et ceux du collectivisme qui ont été fait. Si le système était une recette de cuisine composée de 500g de légume et 500g de viande, je ne remettrais pas en question les proportions, je remettrais en question le choix des produits. 63 CHICTYPE : Blog 2008 jeudi, 08 mai 2008 J'ai des références littéraires très pointues Le jour où Michel Colucci a dit « La dictature c'est ferme ta gueule, la démocratie c'est cause toujours », il est passé du stade de comique à celui de grand philosophe. C'est typiquement le genre de phrase qui pousse à écrire des thèses, autant que « j'aime pas tes idée mais je mourrais pour que tu les exprimes » (Voltaire), « on ne naît pas femme on le devient » (Beauvoire), et d'autres phrases que là j'ai pas en tête. La sentence de Colucci, on le sent bien, est née d'une profonde réflexion et elle mérite de servir de point de départ à une analyse précise et exhaustive. De cette pensée très subversive peut partir un mouvement de pensée global. 64 CHICTYPE : Blog 2008 jeudi, 08 mai 2008 Je ne fais pas dans l'auto-fiction Je ne sais pas comment font les Christine Angot : Si je devais vraiment parler de ma vie privée sur le mode « direct », le lecteur aurait un sentiment faussé : Le personnage principal serait ultrasexuel et ultra-loose en même temps, multiplirait les aventures et les galères sociales, il pourrait même évoquer ses difficultés physiques à bien bander ainsi que son naufrage dans la petite délinquance. Oui mais bon, la transparence a des limites. jeudi, 08 mai 2008 65 CHICTYPE : Blog 2008 Je croise un gros naze Croisé l'autre fois un type foireux qui se permet de me parler « d'égal à égal ». Le type en question est un fils à papa sans vécu, sans culture et sans style. Je déduis que sa maman l'a persuadé qu'il était un garçon important, qu'elle lui a inculqué « la confiance en soi », il n'empêche que ce type me semble être une merde intégrale (j'y met toute ma logique), aussi je me dit « mais pourquoi ce type me parle comme si j'étais à son niveau ? ».( En réalité, il me parlait comme s'il était à un niveau supérieur, ce qui est un comble. ) J'ai remarqué ça ces derniers temps : des gamins qui t'expliquent la vie, des frustres qui t'expliquent la politesse, des esprits étroits qui de somment d'être open-mind, des arnaqueurs qui te conseillent l'honnêteté, des sans couille qui bombent le torse. Je suis bien conscient que l'humilité, la modestie, sont des valeurs qui ne servent pas à grand chose, mais tout de même... 66 CHICTYPE : Blog 2008 jeudi, 08 mai 2008 J'ai une autre idée de roman Tout à l'heure j'ai eu un nouveau sujet de roman. Titre: CONVENTION. C'est un mec qui doit monter une convention d'entreprise à, disons, Cergy-Pontoise. L'idée est de parler des rôle de chacun : Le vigile (noir), la DRH, le performer, le DJ, l'hôtesse d'accueil (blonde), le DA, le manager, le journaleux, le wanabe, l'actionnaire majoritaire, le mec qui loue la salle, et deux ou trois autres ; des gens qui accompagnent. Ça pourrait être l'occasion de passer au scanner le rôle social de ces personnages (plein de trucs à dire), d'offrir plusieurs points de vu, et de créer une bonne intrigue tragi-comique (rien ne se passe comme convenu). 67 CHICTYPE : Blog 2008 jeudi, 08 mai 2008 Je disserte sur la démocratie Dans la série de réflexions sur le thème « la démocratie, rien à foutre » : Le génie du régime démocratique est d'avoir fait croire aux masses qu'il inventait la liberté. La plupart des gens en France sont persuadés que la liberté est une invention du début du dixneuvième siècle (révolution & avatars). Des événement comme le droit de penser, le droit de s'exprimer, le droit de choisir son destin, le droit de se mouvoir dans l'espace, etc. seraient pure création politique, un truc moderne. Le régime démocratique s'affirme avant tout comme une machine à créer de la liberté, le personnel politique comme des savants, experts en fabrication de liberté. Sans eux, nous serions presque tous réduits à l'état d'esclave. Croyance bien ancrée dans les mentalité grace à la propagande républicaine. Il faut s' intéresser un peu à l'histoire pour savoir que « Franc » veut dire « libre » et qu'on n'a pas attendu Saint-Juste et Napoléon pour éprouver ce besoin. Bref, juste une « arnaque intellectuel » de plus, une usurpation du régime, comme tant d'autres, par exemple : nous devons à l'Etat notre santé, notre culture, notre prospérité économique, etc, alors qu'il est scientifiquement prouvé que c'est exactement l'inverse qui se passe : L' Etat est un petit groupe d'individus ayant le « monopole de la violence » qui acapare les richesses, annihile les mouvements de pensées et culture autre que les siens, efface l'histoire commune pour ne laisser trace que de la sienne, etc. Le slogan de réclame « Liberté, Égalité, Fraternité » est aussi une grosse arnaque. Comme si le rôle d'un régime, quel qu'il soit, résidait là dedans. Le principal rôle du régime politique Français est le maintien de l'ordre (depuis la fin de l'extension géographique et du contrôle économique, le contrôle de la morale et de l'ordre social est ce qui reste au régime ). L' Ordre est ce qu'il 68 CHICTYPE : Blog 2008 y a au sommet de la pyramide du régime. Et justement, l'ordre ne peut se faire qu'en jouant sur l'intensité des valeurs « Liberté, Égalité, Fraternité » : Le régime fixe les limites de la liberté (de plus en plus encadrée). Le régime limite l' égalité en mettant en place des systèmes hiérarchiques (bureaucratie, police, justice, représentants). Le régime est pourvoyeur de sujets d'antagonisme en France (débat démocratique, mise à l'index des « mauvais citoyens », division stratégique). « Liberté, égalité, fraternité » est un souhait du peuple contre lequel l' État devra toujours s'opposer. Le génie du régime est d'avoir fait croire que ce triptyque de valeurs étaient les siennes, que son but était de les imposer partout, alors que ce sont justement ses valeurs opposées. « Liberté, Égalité, Fraternité » doivent être considérés comme des paramètres que l' État cherche à modifier à sa guise, les trois paramètres que tout régime se doit de faire varier afin d'avoir le plein contrôle sur la société. Une société (utopie ?) pleinement libre, égalitaire et fraternelle peut se passer du régime, alors qu'un modèle de société absolument inverse rend le régime indispensable (non libre, non égalitaire et non fraternel). Pense z'y mon frère. 69 CHICTYPE : Blog 2008 jeudi, 08 mai 2008 Je regarde une baston Vu hier une des bastons les plus drôles à laquelle j'ai pu assister. Minuit, rue du Gibus, rappeur blanc caricatural (maigrichon, casquette très en arrière du crane, accent 93, démarche de singe) s'en prend à un gars qui semble gentil. Le gars gentil évite l'esclandre et laisse le type le traiter de fils de pute, attitude habituelle chez les gens qui ne tapent pas sur les handicapés. Mais un moment, le gentil en a un peu marre et répond au petit traître à sa race, et là, le show commence : La fiotte rappeuse retire sa ceinture pour s'en servir comme arme, je regarde la scène, je pige pas trop au début, son froc descend jusqu'à mi cuisse et je me dis que ça va pas être pratique pour se battre. Le rappeur fouette l'autre, qui en cinq seconde l'a désarmé et commence à lui rentrer dans le lard. Le rappeur se prend une droite et la joue « même pas mal », puis il se retrouve par terre, et le gentil le tire par les jambes et lui fait traverser la rue. Le rappeur, au stade où on en est, n'a plus de chaussures au pied, son froc lui arrive maintenant au genou et le tee-shirt remonté jusqu'à la taille. Le gentil alors entreprend de botter le cul du rappeur qui est dos à terre en le tenant par les pattes, il lui balance cinq ou six énormes coups de pieds dans le postérieur. Ensuite, le gentil lache le rappeur et se casse. Le rappeur est à un niveau de ridicule rare, il continue à se la jouer pourtant, il ramasse ses chaussures, remonte son ben, ajouste sa casquette, marche maintenant comme un canard (ou un singe qui vient de se faire sodomiser), et quand le gentil est bien loin, il lui crie « hey, pauv'fiss'de put', vais t'niker... ». Pour visualiser, faut imaginer Lorent Deutch dans le rôle du rappeur et, disons, Romain Duris dans celui du gentil. Ça a égayé ma soirée. 70 CHICTYPE : Blog 2008 jeudi, 08 mai 2008 Je pense à la Thaïlande Hier, je me suis endormi en pensant à la Thaïlande, je me voyais expatrié là bas, bon niveau de vie, week-end sur les îles, appartement avec une grande terrasse qui surplombe Bangkok, allez-retour vers Paris assez fréquent (tous les mois ou tous les deux mois), voyages fréquents vers les autres capitales de l' Asie (Hong-Kong, Tokyo, Singapour, Taipei, Jakarta, Manille). Réveil à Paris, sans une thune et sans téléphone, complètement bloqué. Pas cool. 71 CHICTYPE : Blog 2008 jeudi, 08 mai 2008 Je ferais bien dans l'associatif Le lendemain : Vu sur le tableau d'affichage d'une association d'aide sociale l'annonce d'une fête, qui précise ceci : « Les bénéfices de cette soirée serviront à financer un voyage d'étude où nous trouverons des solutions visant à changer la société ». Monter une association, générer de l'argent via des soirées, des subventions et des sponsors, voyager et trouver des solutions visant à changer la société, c'est le bon plan. L'associatif me plaît de plus en plus. 72 CHICTYPE : Blog 2008 jeudi, 08 mai 2008 Je regarde Ali.G On regarde « ALI.G », un film drôle de rappeur sans aucun noir, le héros devient vice premier ministre de Grande Bretagne et propose plein de solution révolutionnaires pour améliorer la société (l' immigration sélective de bonnes meufs par exemple). Du même auteur que Borat, très proche aussi de Brice de Nice (Fake rappeur vs Fake surfeur). Pour revenir aux fake (le concept de fake est à Chictype saison 2 ce que le concept d'identité est à Chictype saison 1), à noter la multiplication des films ayant ce thème comme moteur. ALI.G, Brice de Nice, 99 francs, Mr Bean, etc. Tous ces films/séries où les personnages endossent un rôle qui n'est pas le leur : personnages qui deviennent espion, truand ou dealer par hasard par exemple. Le comique de l'incompétence, la dramaturgie du déracinement, le choc des cultures, etc. Moteurs de scénarios efficaces et aisé. jeudi, 08 mai 2008 73 CHICTYPE : Blog 2008 Je galère beaucoup J'ai toujours pas une thune, même pas de quoi payer un café, on m'avance. Je sens que tout va tomber en même temps. J'attends un virement de 700 euros fin de semaine (paiement à trois mois pour un petit boulot informatique), un autre de 390 euros (Alloc') et un chèque de 2400 euros. D'ici là, pas de phone, pas de quoi manger, pas de quoi fumer, dépendance totale, blocage de tous mes projets, dettes en attente. Je passe quand même chez Grinda lundi avec du Saumon et une très bonne bouteille de chez Monoprix (tant qu'à faire). 74 CHICTYPE : Blog 2008 jeudi, 08 mai 2008 Je suis en normandie Week-end chez Stephen Normandy. Au programme : première baignade en mer de l'année, tire à la 22 (silencieux), engraissement de poulets, lapins, canards et oies, alcool et drogue (sans plus), échangisme (un peu), nourriture saine, coup de soleil, combat de coqs avorté (Cet agréable loisir, hommage à la nature animale, est il autorisé en France ?). Le délire de Stephen est très « roots », entre ses passages à Paris en soirées Hype & Arty il passe son temps dans un bled paumé en quasi-autosuffisance alimentaire. Il rejoint beaucoup de mes amis qui font dans le rétrofuturisme, je pourrais même monter un club. 75 CHICTYPE : Blog 2008 Je bosse mon manuscrit Reprise en main de mon manuscrit INSTITUT, un petit roman sur la prostitution pas prise de tête, bon esprit, qui se lit en trois heures. Il y a tous les chapitres, j'ai évoqué toutes les idées, mais je dois encore bosser les personnages. 50 pages avant la fin, je les abandonne en route, j'en parle plus, ils deviennent de simples figurants. C'est plus des personnages qui m'échappent, ce sont des personnages qui quittent le navire ! Faut donc que je leur trouve un destin pour les retenir, soigner leur sortie, peut être rajouter un chapitre. Virer aussi un passage lourd, hors sujet, dans le dernier chapitre. J'hésite entre faire une scène de colloque (les personnages se retrouvent, un an après, dans un colloque et se donnent des nouvelles) ou une scène de soirée mondaine (les personnages se retrouvent dans une soirée mondaine et se donnent des nouvelles) ou une scène de bordel (les personnages se retrouvent dans un bordel et se donnent des nouvelles). Quelles nouvelles se donnent ils ? C'est encore à définir, faudra juste que ça soit amusant et sexy. 76 CHICTYPE : Blog 2008 Je cogite sur les fake-2 Je cogite sur le thème des fakes. Faites pas attention. Définition 1 : Personne dissimulant ses valeurs sous un apparat esthétique tel que le look, le discours, l'attitude. Définition 2 : Personne incompétente qui se comporte comme une personne compétente. La notion de compétence s'entend au sens large : Être punk est une compétence, être une chaudasse aussi, être un prolo aussi, etc. Notions proches : Usurpateur, escroc, profiteur, poseur, comédien, mystificateur. Buts : Échapper au inconvénients de sa condition sociale ou/et acquérir le prestige d'une caste autre que la sienne ou/et diffuser une image de marque ou/et entrisme professionnel ou/et curiosité/expérimentation/expérience/jeu ou/et goût du secret/dissimulation/travestissement ou/et pudeur ou/et envie d'évoluer ou/et recherche de repères ou/et travail sur soi et/ou adaptation à l'environnement. And more. Remarques sociale : Être poussé vers la fake attitude par adaptation environnemental : Imiter ses collègues ou ses voisins par exemple pour s'intégrer. Pression sociale forte : Se la jouer anti-raciste par exemple. Condamnation de ses propre valeurs par la société : dissimuler son conservatisme ou son parasitage par exemple en se la jouant progressiste et actif. Condamnation de son histoire : dissimuler sa culture familiale, religieuse, etc. Remarques stratégique : stratégie du « comme si », influencé par la psychologie populaire (livres et chroniques « how to. ») Valeur de la « confiance en soi » (même quand on est un blaireau) comme principe de réussite (et moins le professionnalisme, l'honnêteté, le talent, etc, valeurs rétros). Efficacité de la stratégie (réussite sociale de nombreux fakes). Remarques séduction : Technique de drague. Envie de plaire au 77 CHICTYPE : Blog 2008 sexe opposé. Se donner une image séduisante. Société de liberté sexuelle, donc de compétition sexuelle exacerbée. Remarque marketing : De la nécessité d'être un fake dans l'entreprise moderne. Influence de la publicité (« avoir pour être », pour mal résumer), de la télévision et du cinéma (modèles de référence des personnages). Critère d'image de marque. Hausse du secteur mode/design. Phénomène « people » (références esthétique et comportementale). Disponibilité de produits et tendances élaborés selon des valeurs inconnues (produit étranger, normes industrielles, étude marketing), d'où décalage entre l'esprit du créateur et celui de l'utilisateur. Exemple : look rasta sans rien savoir de la pensée rasta. Influence des DRH (de la nécessité de coller aux critères définis par la socio/psycho académique). Credo d'entreprise (nécessité de coller à un modèle comportemental défini par la hiérarchie). Nécessité du réseautage avec les signes distinctifs induits. Remarque Politique : Se comporter comme nos chefs ou/et en opposition (phénomène anthropologique). La population s'inspire pour son usage de la gestion d'image des politiques et du discours formaté. Perte d'influence des chefs sur la question sociale et économique, mais influence en hausse sur les questions de morale, de valeur, de civilité, de moeurs, de comportement, etc. Divers : la fake attitude est un comportement individuel lié à l'adaptation environnementale. Comprendre l'individu fake, c'est comprendre la société contemporaine qui l'influence. L'amplification du phénomène fake démontre une amplification de la pression sociale. Le phénomène fake peut il disparaître avec une profonde mutation de la société ? Les masses peuvent elles modifier la société en modifiant leurs comportements fake ? Enfin bref, je me demande après coup si c'est pas un sujet foireux, d'autant que je me promet régulièrement de ne plus aborder les 78 CHICTYPE : Blog 2008 sujets désagréables. Je devrais plutôt m'intéresser à l'opposé du fake, c'est à dire l' « être authentique », pour peu qu'il existe et que ça ai une signification. Individu « en accord avec lui même » prenant ainsi le risque d'être « en désaccord avec la société ». Stratégie pouvant se révéler foireuse, soit dit en passant (clochardisation, délinquance, exclusion du groupe, narcissisme, etc.). Le fake a peut être bien raison d'être un fake, à la réflexion. 79 CHICTYPE : Blog 2008 Je vais à la piscine puis chez Grinda Le lendemain : Piscine Pailleron avec Hans Moshtein et Rita. Je constate une fois de plus ma baisse physique, mais c'est normal, faut s'y remettre et j'ai eu une hygiène de vie qui ne peut pas être pire. Se souvenir : faire un check-up santé. Je file ensuite chez Grinda. Le matin elle commence à travailler à onze heure ce qui n'aide pas pour décoller tôt. Je ne sais pas ce qu'elle me trouve, j'ai plus une thune, j'ai 13 ans de plus qu'elle, je ne suis pas top au pieu mais elle se montre très douce. J'ai appris un truc super intime sur elle ce soir, si je raconte elle me tue. Quand va elle me larguer et comment ? 80 CHICTYPE : Blog 2008 J'ai mon avi sur la Chine Je m'informe sur le Tibet et la Chine. Je suis tombé sur une manifestation de Chinois par hasard samedi, ils m'ont remis un tee-shirt et un papier où c'est expliqué qu'entre autre, parmi les minorités ethniques de Chine, dont celle du Tibet, il n'y a ni impôts ni politique de l'enfant unique. Je n'ai aucune intention d'aller sur le web chercher la vérité (j'ai l'autre version, celle de la stérilisation forcée des Tibétaines), tout ce que je connais du Tibet est un livre de Rampa, l'épisode où les nouveaux nés sont mis dans une rivière glacée afin d'éliminer les plus faibles m'avait bien marqué. J'ai jamais réussi à savoir si Rampa était un mystificateur ou un véritable sage (wikipedia n'est pas très clair). L'autre livre est « le livre des morts tibétains », la préface disait que les Tibétains étaient en avance d'un siècle sur nous en matière de psychologie, et quand j'ai lu ça, à ma grande période d'étude de la pensée chinoise (vers vingt ans), j'ai voulu le croire. La mort venu, regarde tes propres démons bien en face ; soit tu détournes la tête et tu te réincarnes en vers solitaire, soit tu observes ces démons sans peur et tu montes au Nirvana. C' est l'inverse exacte de la pensée Chrétienne (fuit le démon, regrette tes fautes), mais ça colle avec la psychanalyse. Et ? Et ben rien, je ne sais pas quoi en penser, j'en déduit que la vérité est une variable et que la mienne n'a rien à voir avec la leur et surtout, j'en ai rien à foutre de ces embrouilles asiatico-asiatiques. Par principe je devrais être proTibet, parce que petit peuple dressé face à l'empire athé industrialo-communiste Chinois. Mais si on me donne le choix entre m'expatrier à Lhassa ou Shanghai, je choisis Shanghai. C'est pas très malin comme argument je sais, alors en voici un autre : Si la France dépense ne serait ce qu'un euro pour les droits de l'homme au Tibet, alors c'est une perte sèche : ni apport économique, ni prestige. Je remarque en passant que plus la 81 CHICTYPE : Blog 2008 France se la pète pays-des-droits-de-l'homme, moins elle est appréciée à l'étranger (c'est pourtant le seul but politique). Le précédent Villepin, discours larmoyant anti-guerre d' Irak, nous a grillé avec les USA et je crois qu'au fond, les Russes, les Chinois et les Arabes nous ont pris pour les idiots utiles. Là, on se grille avec l'autre empire, la Chine. Je ne sais même pas pourquoi j'en parle, par réflexe pavlovien je présume, allez comme j'y suis et que j'ai aucune envie de reparler « relation international » dans le futur, finissons en : Ce que devrait être la France dans le monde : Un pays neutre : Être au monde ce que la Suisse est à l' Europe. Un pays qui ne s'implique dans aucun camps, qui retire tous ses soldats d' Afrique pour commencer, qui ferme sa gueule sur tous les sujets ayant trait aux relations internationales, qui refuse de participer aux conflits de toutes espèces (Nos « accords diplomatiques », en particulier avec le monde anglo-saxon, n'avaient d'utilité que quand l' Allemagne menaçait et quand la France était un empire colonial). Continuer à vendre armes, médicaments, ponts et chaussé à qui nous en demande, envoyer quelques docteurs et enseignants pour l'image de marque, et c'est tout. Là ça serait la top classe, LE pays taiseux qu'a tout vécu, qu'a fait tout ce qu'il était possible de faire en matière d'épopée politique avant tout le monde et qui regarde l' humanité de haut avec la plus extrême sagesse sans jamais la ramener, l'air de dire « faut que vous expérimentiez ce qu'on a expérimenté, un jour vous comprendrez. ». Le truc de ouf, comment ça assurerait grave. 82 CHICTYPE : Blog 2008 J'informe que je modifie le concept Le lendemain : J'informe sur ce blog que je modifie le concept et que je met des pseudos aux gens. J'apprends que des gens qui savent de quoi ils parlent aiment ce blog via Thierry Théolier (fuck les pseudos en fait) et de nouveaux links qui pointent ici. J'écris que Rita se sens humiliée. Elle m'appelle et dit que c'est pas du tout ça, je demande alors où est le problème ? Je rectifie, j'écris qu'elle se sens vexée. Elle dit que c'est pas vraiment ça. J'arrive pas à savoir ce qui la tracasse, pourtant c'est elle qui a l'air d'être la plus ennuyée. Nevermind. 83 CHICTYPE : Blog 2008 Je passe la soirée chez Bertha Brain Le lendemain : La soirée s'achève avec Rita, Isadora, Duck et Hans Moshtein chez Bertha Brain, membre de mon clan ancestral. Je revois des gens que je n'ai pas vu depuis cinq ans pour certain. J'ai Hans Moshtein à l'oeil, Bertha m'informe qu'il a tenté de lui bouffer la chatte à traver son jean à la soirée du 23/03, je dis qu'il a les qualités de ses défauts, j'apprends par la même occasion qu'il a tenté de rouler une pelle à ma petite soeur ce 23/03. Tout se sait. Betha est un peu inquiète quand il se met torse nu, elle me dit « Tu le gères ? ». Tu m'étonnes que je le gère, que je le surprenne pas à manquer de tact avec ces super-nanas trentenaires qui sortent tout droit de mon adolescence. On est pas chez les romanichel ici, c'est à dire qu'on n'est ni au VIP Room ni dans une succursale du Paris Paris, mais chez une bande d'humains triés sur le volet qui se sont vu enfants et qui se verront un jour grabataires et pas question qu'un étranger vienne pour déconner chez nous. J'ai brieffé avant Hans Moshtein, il est prévenu, il n'écoute pas quand je lui dis que c'est cool son délire d' ambianceur mais qu'il va trop vite trop loin, qu'il se grille et que surtout, il met les femmes en mode protection et que c'est préjudiciable pour les autres hommes. Il s'en fout royalement, il est toujours surpris quand il se prend une claque par une femme ou quand il se fait virer de soirée. Sacré Hans Moshtein. Là il s'est bien tenu. 84 CHICTYPE : Blog 2008 Je comprend deux ou trois choses à propos des blogs Le lendemain : j'apprends que mon blog fait des remous, Grinda rigole mais me traite de sale type, Linda Fullmann rigole mais me traite d'espèce de connard, Irvin Turner me traite de parano et de xénophobe, Rita dit que je ne suis pas élégant. Il n'y a que Stephen Normandy qui aime bien, mais je n'ai pas encore parlé de ce qu'on a fait ensemble un jour avec la grande Jennifer, c'est pas glorieux. De toutes façon, j'ai compris ces derniers jours que c'était injouable, qu'il était impossible de parler correctement de ses proches comme ça pour de très nombreuses raisons. En un : ce qui semble être un exercice d'exhibition/voyeurisme n'est en fait qu'un exercice de pudeur, tout le boulot consiste à cacher ce qui ne doit pas être partagé. Reste ce qui alimente les rumeurs ou les suppositions. C'est cool mais c'est explosif alors que je me force à chercher l'harmonie en ce moment. En deux : en éliminant au maximum les détails, je constate que les personnes dont je parle se désincarnent et ce n'est pas ce que je veux faire (je veux donner vie à des personnages). En trois : il est impossible d'avoir une vie sociale si les gens se disent que je vais raconter des trucs perso sur eux. En quatre : comme ce blog n'est pas un blog de ragots mais que c'est un peu subtil à comprendre, ça exigerait de demander la compréhension à une cible de lecteur que je ne vise pas : les gros cons, les non-comprenant, les mecs qui ne peuvent pas me blairer, les formatés du bulbe, etc. En cinq : Je ne sais plus, mais il y a une autre raison. 85 CHICTYPE : Blog 2008 Je n'aime pas Bouygue télécom J'ai un gros souci avec Bouygue télécom. Pour me calmer je vais sur le web chercher deux ou trois informations sur le marché du téléphone mobile an France. Je savais que les trois opérateurs avaient déjà eu d'énormes amendes pour entente illicite, j'avais lu il y a quelques années qu'ils pratiquaient des marges sur cout variable de 95%, c'est à dire qu'ils multiplient par vingt ce que ça leur coute quand on passe un coup de fil. J'apprend dans un article du Monde que les opérateurs Français sont parmi les plus chères d' Europe. J'apprend que dans le poleton de tête il y a aussi l' Angleterre et l' Allemagne, mais que dans ces deux pays les opérateurs ont payé à l'état leur licence dix fois plus chère qu'en France, que ça a rapporté l'équivalent d'un an d' impôt. Je veux vérifier avec ce qui se fait aux USA : rien à voir, ils sont trois fois moins chères que chez nous. Décidément, on ne peut pas faire confiance aux grands capitalistes français (le quarteron d'héritiers de grands commis de l'état plus précisément), et sur le sujet du téléphone portable, à une époque où on ne parle que du pouvoir d'achat (les factures de téléphone sont autant d'argent qui ne rentre pas dans la relance de la consommation), je suis surpris qu'on ne fasse rien. On pourrait prétexter la limitation des antennes relais pour ne créer qu'un seul opérateur (pourquoi avoir trois antennes, un par opérateur, qui couvrent un même lieu alors qu'une seule suffit techniquement), on pourrait alors nationaliser puisque ça serait un monopole (après tout, même dans un système très libéral, les ondes ne sont pas privatisées, de même que l'air, le soleil, les étoiles, etc.) et proposer un prix normal et un forfait de base gratuit pour au moins recevoir des appelles et conserver son numéro. Voilà une cause de plus que je suis prêt à défendre, avec la normalisation de la prostitution, la libéralisation de la vente à la sauvette, et l'assouplissement des lois sur le tapage nocturne (je 86 CHICTYPE : Blog 2008 défends le principe qu'à Paris, il y ai l'autorisation de faire du bruit toute la nuit une fois par mois par arrondissement. Un seul jour par mois, les couches-tard ennuieraient les couches-tôt d'un arrondissement. Je pense que c'est un bon compromis). 87 CHICTYPE : Blog 2008 jeudi, 24 avril 2008 Je suis au restau J'invite Roselyne au restaurant (le 3e bureau). Depuis que je suis en galère d'argent elle m'a mainte fois nourri, c'est pour la remercier. Elle n'est pas contente que je parle d'elle comme ça sur le web. Je lui dis que dans vingt ans elle me dira merci. Elle dit que je suis fou, mégalo, etc. Elle ajoute que c'est un appel au secours. L'autre fois on m'a dit que j'étais « borderline », je crois que c'est grave et incurable. Il doit bien y avoir une raison pour que Dieu ai inventé de telles tares. Aujourd'hui j'ai pris le téléphone d'une fille qui connaît une bonne psychiatre qui n'utilise pas les psychotropes, remboursée par la sécurité sociale, je pense que je vais aller la voir. Comme ça j'aurai des trucs à dire sur le web. Je la rassure, en général, les expériences que je mène me lassent vite. Elle dit que je suis un compulsif qui ne peut pas s'empêcher d'écrire. J'allume une cigarette dans le restaurant, ça passe. J'ai envie d'être tranquille et ailleurs. On va au Popin's. Il n'y a que Théolier avec une minette. J'appelle Gaelle avec le téléphone de Roselyne mais elle ne répond pas. Je rentre, je ne sais pas exactement pourquoi mais chez moi je me sens mal. J'ai besoin d'amour probablement. Roselyne avait l'air vraiment ennuyée par ce blog. Je ne vois pas bien ce que je peux faire, je ne veux provoquer aucune douleur inutile, ni créer des ennuis, je mérite qu'on me fasse confiance. (Tout ça n'est pas très sérieux). Dès qu'une chose se crée et existe, elle influe sur le monde de manière plus ou moins intense, elle plaît ou elle déplaît pour de bonnes ou de mauvaises raisons, j'ai peu de contrôle sur tous ces paramètres. Je fais comme je peux. 88 CHICTYPE : Blog 2008 lundi, 21 avril 2008 Je modifie le concept. D' abord deux citations : "Never Complain, never explain" et "vaut mieux mourir incompris que passer sa vie à s'expliquer" (Shakespear). Cependant : Je met fin à ce concept de blog qui n'était pas du tout fait pour faire chier les gens : je parle entre autre de moi et donc par necessité des autres, mais après reflexion, c'est impossible pour toute une galaxie de raisons, d'autres ont déja tenté l'expérience, le plus marquant est Raphael Juldé, et un autre type qui a écrit un bouquin sur les gens de son village et qui a fini avec sa maison brulée je crois. L'experience courte m'a permis de comprendre deux ou trois choses sur l'écriture que je dois encore emboiter avant d'en parler, sinon il y a trois personnes que ça me fait chier de faire chier : Rita, Grinda et Linda Fullmann. Rita est véxée, Grinda dit que je lui ai volé un moment intime et Linda Fullmann je ne sais pas trop, entre le "connard" sympa au téléphone et le commentaire grave sur le blog je ne sais pas. Enfin bref, j'arrête l'experience de parler des gens qui ont une incidence sur ma vie grâce à eux trois, j'ai mis des pseudos américain à tout les personnages existants, j'efface sur demande des interressés les passages qui les concernent. Je pense que ce blog va continuer quand même parce que c'est un bon blog. 89 CHICTYPE : Blog 2008 jeudi, 17 avril 2008 Je suis Michel Montaigne L'autre fois Tobb Terry disait sur Blackblog que « je me mettais à poile sur internet ». Que nenni. Je ne suis absolument pas exhibitionniste mais voyeur. C'est pas moi qui me met à poile sur internet, c'est ce qui m'entoure qui se retrouve à l'état de squelette. Moi je donne le change. Je ne fais pas du Christine Angot mais du Michel Montaigne (Ce que j'en ai retenu en cours de français de seconde). 90 CHICTYPE : Blog 2008 jeudi, 17 avril 2008 Je gagne 200 euros Le lendemain matin : Je reçois un coup de fil d'un inconnu : « Allo, c'est bien vous Chictype ? - Oui - J'ai vu que vous avez des soucis d'argent, vous voulez que je vous dépanne ? - Oui - Vous êtes vers Belleville je crois - Oui, pas loin. - On peut se donner rendez vous dans un bar du coin ? - Oui... Je donne mes rendez vous au Plein Soleil. - Bon, d'accord, on dit à 14 heures ? - OK. » 14h au Plein Soleil. Je suis au comptoir, un gars de mon age arrive. Chemise noir, chevalière aristo, bonnes chaussures, coupe Assas, arcades sourcilières abîmées. Il me donne direct 200 euros. On boit un café, pas grand chose à dire, sauf qu'il connaît des gens que je connais (mais que je n'ai pas vu depuis longtemps), qu'il lisait déjà à l'époque mon blog, qu'il soutient aussi mes activités dans la prostitution, que tout travail mérite salaire. Il me donne des news de quelques infréquentables, puis on se sépare. La rencontre a duré dix minutes. 91 CHICTYPE : Blog 2008 jeudi, 17 avril 2008 Je pardonne Le lendemain : Je reçois un mail d'excuse d' Irvin Turning. Il m'aurait pourri auprès d'amis (facho, fake, raciste, etc.), j'étais pas au courant, on s'est déjà croisé mais jamais trop parlé, il se serait trompé sur mon compte en fait, il confondait avec un autre, mais il répète qu'il n'aime pas mes « idées » et qu'il ne veut pas être mon « ami » (dans le sens facebook/myspace je suppose). Je ne comprenais pas pourquoi il me regardait en biais, je connaissais son blog dans les années 2004, je crois que j'avais bien aimé, son épouse Clarisse Darwin a l'air gentille, lui aussi d'ailleurs, je suis assez surpris. Il connaît ma voisine du dessus, j'espère juste qu'il ne va pas lui parler de moi, j'habite un immeuble de bobos et d'immigrés, je snobe tout le monde et je dois de l'argent au syndic, ça pourrait être préjudiciable. L'autre fois il m'a signé un livre, une dédicace assez glauque : « Pour Chictype, avec de l'amour et du sperme dans les yeux du poulpe pourpre. FN. ». J'ai pas cherché, j'ai pas compris qu'il me haïssait. C'est un petit bouquin de poésie/dessins de Federico Nicolao (dessins de Laura Erber) que je trouvais bien qui était disponible à la galerie Mycroft, quand j'ai dit que c'était bien il a dit que c'était de lui, il me l'a dédicacé comme ça, j'ai vraiment cru que c'était son livre. Mais non. Il me dit dans son mail de « ne pas me formaliser » car il fait ça « depuis qu'il a cinq ans » et qu'il a su qui j'étais qu'au qu'au moment de signer. Je ne me formalise pas, j'observe juste un cycle d'agressions passives faites de perfidies, d'irrespect, d'insultes sur le web, de « je serre la main à tout le monde sauf à toi » et de cassage en règle dans le dos. J'apprends et je trie. « Chictype saison un » était un peu un détecteur d' adeptes de la culture de 92 CHICTYPE : Blog 2008 l'indignation et de la vigilance citoyenne, à l'époque, ce profil humain me faisait rigoler et j'avais envie de donner du travail : indigne toi mon chou, soit vigilant mon canard. Allez, je te pardonne, va. 93 CHICTYPE : Blog 2008 jeudi, 17 avril 2008 Je suis in bed with Linda Fullmann Linda Fullmann passe tard dormir chez moi. Depuis qu'elle a décrété que nous étions « amis », niant de fait que je suis un homme doté d'une queue, elle s'invite parfois dans mon lit. Elle pue le sandwich grec alors moi non plus j'ai pas envie de baiser. C'est une des bonnasses du clan. Le jour où j'ai voulu la violer, elle était dans mes bras endormie et son souffle sentait bien la femme, que là avec l'odeur de sauce kebbab... Elle classe les hommes en trois catégories : les bons baiseurs, les fournisseurs et les copains. Moi je ne suis pour elle ni un bon baiseur ni un fournisseur, reste « copain ». Chouette. Je lui dit au matin qu'elle devrait tomber amoureuse et trouver un homme qui officie dans ces trois secteurs d'activités, mais c'est pas dans ses projets. Elle dit qu'elle veut faire du no-sex mais j'y crois moyen. 94 CHICTYPE : Blog 2008 jeudi, 17 avril 2008 Je pense Le lendemain : Je passe chez Rita, je fais du web pendant qu'elle n'est pas là (elle s'occupe de son cheval), Tobb Terry parle de moi sur le Blackblog. Il m'a toujours soutenu dans absolument tout ce que je fais. Il me compare à Houellebecq. Bon, c'est pas le premier, on m'a souvent dit que je faisais « genre Houellebecq », peut être qu'on me l'a dit dix fois, on dit aussi que je fais du « sous-Houellebecq ». En fait, dès que t'en a rien à foutre des droits de l'homme, t'es « genre Houellebecq » ou « sousHouellebecq », et « Chictype saison 1 » était dans cette veine, mais finalement pas tant que ça, je me tenais quand même. J'étais dans ma période « c'était mieux avant » et je crois qu'aujourd'hui, tout démontre que c'est incontestable. Même si je suis aujourd'hui dans une phase plus « constructive », il y a quelque chose de profondément indécent que d'aimer la société française contemporaine, je trouve. On peut aimer la vie, aimer son travail, aimer raconter des histoires, aimer ceci et cela, mais aimer ce pays aujourd'hui, ça me semble un tantinet tiré par les cheveux. Maintenant, j'ai un peu laissé tomber la France, j'ai appris à ne pas ressasser les trucs glauques. Avec Houellebecq, le plus classe c'est de dire « j'ai beaucoup aimé extension du domaine de la lutte ». Façon de le casser, comme quand j'ai dit à BHL avoir beaucoup aimé l' « idéologie Française », son premier livre, lors des vingt ans de SOS-Racisme que j'avais noyauté. Façon de dire que depuis il n'a écrit que de la daube. Moi c'est surtout « Plateforme » qui m'a marqué, c'est la honte. Je me suis dit à l'époque que je pouvais faire aussi bien, c'est vrai. Je me suis dit qu'un écrivain pouvait dire ce qu'il voulait 95 CHICTYPE : Blog 2008 aussi. J'ai trouvé aussi que Houellebecq s'y prenait bien pour faire passer quelques unes de ses idées, avec prévenance, sans dogmatisme, précisant à sa façon qu'il n'est ni un exemple, ni un maître à penser, qu'il lui arrivait de se planter, etc. Tout le contraire de l'exécrable figure de l'intellectuel Français. J'ai trouvé qu'avec une grande économie de moyen, il arrivait à décrire des situations et des personnages de manière vivante. J'aime beaucoup aussi sa façon de multiplier les émotions et les confronter. En dix minutes de Houellebecq, on peut passer du rire au larme et inversement, de l'acquiescement à la révolte, du dégoût à l'excitation. On sent que son travail d'écrivain consiste à ordonner des émotions-sensations. C'est con de le prendre pour un théoricien ou un philosophe. Bon, tout ça a sans doute déjà été dit sur Houellebecq, mais il y a un truc que personne ne sait, c'est au sujet de l'influence du langages informatique sur son l'écriture. Sans sa maîtrise de la programmation orientée objet, exercice qui consiste à écrire un code exécutable, agissant réellement, à base de fonctions, de paramètres, de variables et de mathématique, ordonnés de façon non linéaire, il n'aurait jamais été l'écrivain qu'on connaît. Sa façon de créer des « objet émotionnels », de les faire interagir, de les activer à la demande, c'est ça qui est nouveau, et si ses livres peuvent être pensé comme des cartes du monde ou des arborescences, et non de manière classique comme une suite d'instructions, c'est pour cette même raison. J'ai pas le temps de développer, je le sait, c'est tout. J'ai une course à faire. J'avais pas fini : Être comparé à Houellebecq est ennuyeux, être comparé à un auteur vivant est toujours ennuyeux, on est toujours après cet auteur, alors qu'on veut être un autre auteur. Certes il fait parti de ceux qui m'ont marqué, mais bon, on pourrait aussi me comparer à Beigbedé, Moix ou Despentes, dans le genre 96 CHICTYPE : Blog 2008 « désespéré pas mauvais bougre qui rate sa vie et place ses derniers espoirs dans l'amour», qui était, à la relecture, un peu le thème de mon blog d'avant. Les pincées de réaction qui pimentaient ce blog ne suffisaient pas à me classer clairement dans le camps de la bête-immonde-au-ventre-toujours-fécond, quant à mes tendance anarcho-capitaliste, elles seraient un peu trop anar et pas assez capitalistes, d'où ma réputation poujado-hippie parmi mes amis libéraux, ma manie de fréquenter des non-blanches et d'habiter Belleville m'a grillé auprès des identitaires, ma glande aux assedic m'a grillé dans l'aristocratie, mon libertinage auprès des catholiques, quant aux gauchistes, c'est pas ma came. Bref, je suis tricard. J'en étais où, ha oui : La politique, vous comprenez bien que j'en ai plus rien à foutre, d'ailleurs ça fait très longtemps mais je ne voulais pas me l'avouer. Je m' intéresse aujourd'hui essentiellement à l'esthétique des choses, et si je suis amené à décortiquer le système, c'est parce qu'il produit de la laideur. Je peux faire une liste : La télé-réalité, les talk show, Meetic, Tecknikart, les émeutes ethniques, Ed Banger, Jamel Debbouze, Europa Corp, Ségolène Royal, Nicolas Sarkozy, Diam's, Act'up, Ingrid Bettancour, les sans papier, les vigiles partout, les employés sapés au couleurs de l'entreprise, etc. Tout ces machins peuvent résumer l'état du milieu naturel dans lequel nous vivons, un instantané de la société en général, ce qui s'est imposé au premier plan ces dernières années. C'est absolument naze dans sa forme même, et je n'en suis même pas à parler de la fonction de ces phénomènes ou de l'idée sous-jacente, mais juste de l' aspect extérieur : c'est cacophonique, les couleurs sont criardes ou fades, c'est imposant et lourd, ça pique les yeux, ça sent mauvais, le rythme est bancal, c'est mauvais trip, ça n'a aucun sens, ça manque de style, etc. Je juge cette société comme je juge une peinture ou un film et je pense que le jugement esthétique est d'abord liée à l'instinct, le 97 CHICTYPE : Blog 2008 critique est comme un animal qui essaierait de déterminer avec son nez si un champignon est comestible, sans l'aide d'un bouquin. Je crois que la victoire de la raison a été la défaite des sentiments, qu'à force de dire aux gens qu'il fallait juger autrement qu'avec des impression, qu'il fallait « relativiser », qu'il fallait mettre la réflexion avant l'intuition, qu'il ne fallait pas tenir compte des apparences, etc., les gens ont perdu tout discernement, et en sont aujourd'hui à demander de l'aide pour choisir ce dont ils ont besoin. D'où ces choix foireux que les masses ont fait, influencé par de multiples mécanismes marketing et médiatique, en contradiction avec ce qu'ils ont dans le coeur. Quant on recherche le beau, on s'occupe d'autre chose que de tous ces machins dont je parle plus haut, on se sent attiré par des choses plus harmonieuses, plus puissantes, plus subtiles. Le problème de ce pays est clairement lié au manque de discernement et de qualité. Quand on recherche le raisonnable, on cherche en vérité à éviter les problèmes, par là même, on focalise dessus, et tout devient une série d'engrenage censé régler des problèmes, en conséquence, tout n'est qu' évocation de ces problèmes (j'en parle parce que j'ai longtemps pas bien su ce que je voulais, hormis éviter les soucis), alors la musique est un problème, le cinéma en est un, la politique aussi, les magazines aussi, etc. Être attentif à ses peurs est parfaitement raisonnable, écouter ses désirs l'est beaucoup moins, aussi, la « société de la peur » ne peut pas être dissociée de « la société de la raison », je crois, alors qu'une « société du désir » est une une « société déraisonnable ». L'option deux me semble particulièrement cool. On se trompe souvent sur la notion de peur je trouve. On pense vite que le contraire de la peur serait le courage, alors que le contraire du courage n'est que la lâcheté, et qu'on a du courage 98 CHICTYPE : Blog 2008 justement quand on a peur. L'inverse de la peur, c'est le désir, de même que l'inverse du rejet est l'attirance. On dit aussi que la peur entraîne la violence. C'est plutôt le courage qui entraîne la violence, la peur, elle, tétanise ou provoque la fuite. C'est l'accès au désir qui peut entraîner la violence. Là où l'ordre social est à ce point déterminant, il convient de sublimer la peur et d' anéantir les désirs. On dit beaucoup de conneries sur la peur, peut être plus encore qu'on a dit de conneries sur le désir. On dit souvent des gens catégorisés réac qu'ils sont flippés, que la peur de l'envahisseur serait leur moteur, pour ma part, ma « réaction » était motivée par autre chose que la peur, quelque chose de l'ordre du spirituel, je voulais protéger mon peuple, sa religion et sa culture, qu'on reste nous même, je voulais habiter une planète où une multitude de type humains et de sociétés différentes gardent leur particularité, je croyais que « small is beautifull » et qu'un gouvernement unique ne devrait pas, un jour, diriger dix milliards d'habitants. Maintenant, je crois que c'est trop tard, que cette idée de multiples sociétés pures a perdu, que l'idée d'un monocosmopolitisme planétaire a gagné, sauf énorme surprise, j'espère juste qu'on n'effacera pas la mémoire de tous ces peuples qui disparaîtrons, qu'il restera des livres, des films et des vestiges. Avec les systèmes de stockage de données d'aujourd'hui et du futur, on pourra malgré tout transmettre des choses et peut être, ma civilisation se poursuivra d'une autre manière, elle sera en tous les cas techniquement récupérable puisque inscrite dans du Silicium, et comme d'ici mil ans l'homme aura colonisé de très nombreuses planètes, il est même possible qu'un jour des extra terrestre entendent parler de qui nous étions en consultant les archives. Enfin bref, rien à voir avec la notion de peur tout ça. Du rêve, du désir, de l'esthétisme, du délire peut être, de la peur : nada. 99 CHICTYPE : Blog 2008 jeudi, 17 avril 2008 Je passe à la Scala Le lendemain : Je passe à la SCALA. J'adore esthétiquement cette boite, le jeu de lumière est excellent, les multiples recoins font qu'on ne se sent pas enfermé et il y a une vrai scène. C'est un vrai club du samedi soir. J'en suis à dire que c'est la plus belle boite de Paris quand un vieux gars vient me prendre la main longuement et la caresse avec beaucoup de gentillesse puis continue sa route, c'est le boss qu'est touché. Les deux groupes qui passent sur scène sont très divertissants (un groupe de bonnasses et un groupe de nains grimés comme Kiss). Josh Dwain vient me parler de l'affaire Thomas Roy. J'ai récemment sermonné ce dernier par mail sur une question de principe, et au lieu de trouver un arrangement ou de m'expliquer son point de vu, ce garçon a préféré faire le mort, me virer de ses amis Myspace/Facebook, puis transmettre ma missive à je ne sais pas combien de personnes qui viennent ensuite m'en parler. L' affaire étant entre lui et moi au départ, elle est devenue germanopratine. Je ne connais pas les codes de ce milieu, j'imagine que c'est une façon normale de se comporter, j'en prend note. J'ai des relations difficiles avec les gens en ce moment, j'ai pourtant le sentiment de faire ce que j'ai à faire, et même d'être presque irréprochable, peut être que j'y met pas toujours les formes, mais je suis quelqu'un qui a quasi toujours raison et qui fait les choses bien et à fond, pourtant les clashs se multiplient et j'ai le sentiment que trop de gens manquent de droiture avec moi, j'en suis totalement responsable. 100 CHICTYPE : Blog 2008 La discussion a évolué sur l'obligation morale, à mon sens, de se soutenir les uns et les autres dans ce qu'on fait. Si on ne le fait pas entre nous c'est qu'on est des cons ou des salauds. Je dis certainement cela parce que je suis actuellement dans le besoin, mais aussi parce que j'ai compris ces dernières années comment fonctionnaient les réseaux de ceux qui prétendent dominer le monde de la nuit et de la culture (où est mon gun ?). Si on ne fait pas comme eux du renvoi d' ascenseur et si on a quelques ambitions, on est alors condamné à aller les sucker. Après, c'est un choix, si j'avais le sentiment que ces chroniqueurs de Tecnikart étaient l'équivalent de la bande du Cahier du Cinéma des années 50-60 ou même de Actuel, Zoom ou Pilote des années 70, si je sentais que les DJ qui gravitent autour de Pedro Winter étaient valables, si j'estimais que peut être le Baron était aux années 00 ce que le Palace était aux années 70, si j'imaginais que La Perle était un peu l'équivalent de la Closerie des Lilas des années folles, si je m'étais mis en tête qu' Ariel Wizman ou Frederic Beigbeder étaient de ces touche-à-tout à la Vian ou Cocteau, alors j' irais m'agenouiller avec joie. Le souci est qu'à mon sens, tout ça est profondément merdique et que c'est irrattrapable, que ça cannibalisme tout, qu'on leur a laissé leur chance assez longtemps et que maintenant ça suffit. 101 CHICTYPE : Blog 2008 jeudi, 17 avril 2008 Je passe 24 heures J'ai trop bu hier mais ça va. Je crois que c'est le cachet de drogue légale (un truc genre Xanax) offert vers 3 heure qui m'a étalé, mais ça va, pas mal à la tête. Je me retrouve chez ma voisine du dessus comatant sur la moquette. Bon, je vais pas faire le récit d'une cuite. J'ai rien à dire en fait. Linda Fullmann a dit une vérité hier : je veux la baiser. Plus exactement ; j'ai voulu la baiser quelque fois. Bizarrement, jamais quand je suis bourré, plutôt le matin. A propos, ce matin Rita était dans mon lit. J'ai raté un truc. Linda Fullmann voulait hier changer d'endroit car il n'y avait pas de mecs baisables dans la salle, j'ai trouvé ça un peu mufle de dire ça en ma présence. Elle me dit que moi c'est pas pareil, « je suis un copain ». Ah ouais ? Elle n'arrête pas de dire tantôt que je veux la baiser, tantôt qu'elle ne veut pas baiser avec moi, et même qu'elle ne baisera jamais avec moi, c'est du Coué, ça marche bien. A part une piètre tentative de viol agin, (j'ai pris une baffe ce jour là, même pas mal), un croquage de chatte à travers sa culotte un autre jour, agin aussi, et divers attouchements, agin toujours, j'ai jamais rien essayé avec elle, que les choses soient claires et rendues public, et comme elle le disait hier, maintenant c'est trop tard. C'est comme ma dentiste, quand j'ai prétexté un rendez vous pour ne pas aller boire un coup avec elle pour faire mon malin, jamais pu récupérer le coup ensuite, c'était l'année dernière. Ce matin je met de l'électricité dans mon portable et Marjorie (autre fille de 25 ans qui m'a diverti une partie de l'automne, que 102 CHICTYPE : Blog 2008 j'ai largué parce qu'elle a un tatouage d'inspiration egypto-rave qui prend tout le dos, ce qui la rend impraticable en levrette au delà du court terme, de même que les percing de ses seins sont amusants cinq minutes, bon ok j'arrête) me SMS de la veille : « koi 2-9 ? ». Depuis six mois qu'on se voit plus, pas mal de choses neuves : procès, passage TV, endettement, plan culs, etc. Je répond pas. Rita se lève et me dit en boudant qu'à cause de moi elle saigne... Comment ça se fait ?... Nan, on a fait ça ?... Ha ouais, maintenant je me souviens... Oh putain ouais... je me souviens bien... On a passé la journée ensemble hier, j'ai remarqué qu'elle avait les pupilles multicolores (mi bleu mi marron), je l'ai accompagné dans une galerie où elle va exposer des jeux de tarot, on va boire ensuite un verre au Sancerre (impossible d'aller aux Abbesses sans y passer) et elle croise un écrivain qu'elle connaît et on discute quinze minutes de l'argent, des éditeurs, de la façon de s'imposer dans les médias, des 7000 livres (dont les 700 romans de septembre) qui sortent tous les ans en France, des charlots qui dominent le milieu, etc. Les écrivains avec qui j'ai pu discuter disent tous ça, c'est drôle. Si j'aime Simenon, Sulitzer et Gerard de Villier, c'est parce qu'ils ont été plus malin que les autres. Qu'on ne me dise pas que Balzac, Dumas, Hugo et consort écrivaient pour autre chose que de l'argent. L'argent, c'est vraiment un truc sympa. Gagner bien sa vie avec ce qu'on aime faire, c'est un idéal bien plus puissant que, je sais pas, la paix dans le monde ou le métissage des peuples, faut arrêter de se la raconter. Raz le bol d'entendre mon entourage arty défendre la théorie de l'incompatibilité art/argent. Non seulement ils font le jeu du monde marketing (persuader les gens qu'ils ne travaillent pas pour l'argent mais pour une grande cause est une des subtilité du management moderne) mais ils se condamnent à retourner dans le 103 CHICTYPE : Blog 2008 monde de l'entreprise pour survivre, en général dans les postes est les plus ingrats, au bénéfice du grand capital. Bref, l'artiste désintéressé est un idiot utile et je crois aussi que la démarche qui est d'exercer son art en échange d'argent démontre une maturité dans un parcours créatif, une certitude que ce que l'on fait a une valeur réelle. 104 CHICTYPE : Blog 2008 jeudi, 10 avril 2008 Je vais voir les Stones Le lendemain : Le soir venu, Linda Fullmann me propose d'aller voir les Stone à l' Olympia. Le film de Scorsese, s'entend. C'est un concert bien filmé et les conditions de la salle sont parfaites. C'est toujours agréable d'écouter et de voir les Stones, la vitalité qu'ils affichent à soixante ans passé est réjouissante, donne de l'espoir. Je dis sans doute cela parce que j'approche des quarante ans. J'ai un souvenir de 1989 où je les trouvais ridicules de faire du Rolling Stone, je réagissais alors à leur nouveau clip. A l'époque ils essayaient de se montrer encore sulfureux, créatifs et sexy . Ça ne collait pas. Le film de Scorsese les montre en hommes qui veulent encore s'amuser en offrant quelques standards du rock à un parterre de VIP d'une jolie petite salle de Manhattan. C'est bien plus cohérent. Ensuite, nous allons dans une soirée cocktail dînatoire au Grand Hôtel. Je suis dans l'incapacité de m'amuser, et encore moins de discuter avec les gens que je connais. Je perçois de moins en moins l'aspect entertainment de la fêtes. La fête est un espace de tractation, où des contacts se nouent, des affaires se mènent et des processus de hiérarchisation se mettent en place. Je préfère aller dans un Macumba provincial, ou dans un lieu où l'esprit artistique domine, ou alors traîner dans un endroit blindé de gonzesses, genre bal des pompiers ou bar à pute extra-France, au pire, dans un endroit clairement dédié à la défonce alcoolo-narcotique. Quand tout ça est réuni dans une même fête, c'est que c'est moi qui organise. Au grand Hôtel, je me serais bien vu parler projets exaltants et plans thune autour d'une bouteille avec des gens qui ont cet état d'esprit, mais c'était injouable, j'étais entouré de poseurs ou d'oisifs. Je suis venu parce que j'avais faim et suis parti 105 CHICTYPE : Blog 2008 quand j'en ai eu ma claque de me goinfrer de petits fours tièdes. Je devrais apprendre à faire du contact. 106 CHICTYPE : Blog 2008 jeudi, 10 avril 2008 Je vais chez EDF Démarche à EDF (ils me doivent aussi de l'argent). J'ai affaire à un noir qui ponctue ses phrases de « chef ». Par exemple « On va vous envoyer un chèque la semaine prochaine, pas de problème, chef ». Il répète « chef » cinq ou six fois dans le dialogue. J'ai envi de lui dire « On n'a pas élevé les chèvres ensemble, chef » mais ça serait pris pour du racisme. Je dois absolument concentrer mon esprit sur ce qui est doux et sympathique chez autrui, mais j'ai du mal, la multitude de filtres qui s'interposent entre moi et les autres forment un brouillard sombre. Entre mes préoccupations d'homme aux abois, le système bureaucratique auquel je suis de plus en plus confronté et l'esbroufe généralisée de l'individus de type urbain, je n'arrive plus en ce moment à voir l'aspect sincère de mes contemporains. J'ai l'impression d'être dans un putain de feuilleton style les envahisseurs, « Bonjour Monsieur Vincent », et c'est évidement moi qui déconne grave, toute situation se traduit en un tableau de bord où je classe les gens, leur assigne des fonctions et paramètres, le tout est fagocité de systèmes d'alerte qui me signalent à qui j'ai affaire, le qui est systématiquement une fiche socio-psychologique des individus et c'est pas beau à voir. C'est évidement pas une façon de vivre. Besoin urgent de repos en compagnie mon clan ancestral. 107 CHICTYPE : Blog 2008 jeudi, 10 avril 2008 Je maigris J'ai beaucoup maigri. Comme j'ai des problèmes d'argent, je ne mange plus dans la rue depuis trois mois. Ni Mac Do, ni Kebbab, ni frites, ni junk food. Quand je suis en vadrouille à Paris à l'heure du déjeuner, je jeûne. Je me sent gringalet, j'ai dû perdre aussi du muscle. Je n'ai plus ma légère bedaine , mon cul est tout plat et mon visage s'est creusé. J'évite de trop boire en soirée car souvent j'y vais le ventre vide. Je privilégie le vin rouge pour ses élément nutritifs. Je me débarrasse de mon envie impulsive de manger n'importe quand et n'importe comment ou boire des sodas ou gober des bonbons. J'ai une bonne base pour me forger un corps agréable pour cet été. Un peu de sport et la nourriture saine que le printemps produit vont sans doute me permettre de retrouver un physique qui me plait. Mes problèmes de sous devraient se résorber dans le courant du mois, il s'agira alors d' éviter de refaire de la graisse mais développer mes muscles. Piscine, vélo, pompes, peut être petit stage de fight si possible. En ce moment j'ai le corps de Woody Allen, je veux juste celui d' Iggy Pop. Je me sent assez laid actuellement, trop maigre, mais aussi mal coiffé, mal sapé et j'en ai marre de mes lunettes. Même pas les moyen d'aller chez le coiffeur ni de renouveler mes lentilles ni de m'offrir de nouveaux vêtements. Ça craint. Quand l'argent va revenir, je crois que je vais l'apprécier différemment. La période de vache maigre que je vis actuellement va incontestablement me marquer à vie. Je sais ce qu'est la faim, et ça s'ajoute à la somme d'expériences vécues, comme le deuil d'une mère, le chagrin d'amour, la trahison d'un ami, la démission d'un père, la perte de toutes perspectives, et autres joyeusetés croisées sur mon parcours, situations que j'ai éprouvé mais que j'ai aussi provoqué d'une manière ou l'autre. Je 108 CHICTYPE : Blog 2008 viens d'une lignée au destins tragiques et je me demande dans quel mesure j'en suis à perpétuer la tradition. A moins que j'en suis à rechercher cette sensation de manque qui me rapproche de ce qu'a été mon enfance. Quelque chose est à changer en moi, c'est sûr, cependant, la poursuite du bonheur ne m'attire pas tant, peut être parce que je n'ai pas une idée précise de ce qu'est le bonheur, à première vue un indicateur cognitif basé sur la mécanique douleur/plaisir du corps humain (je dois lire Emerson), et si j'avais une mission sur terre, je crois que je l'aurais déjà mise en oeuvre. Tout cela est très embêtant, je dois sûrement prendre plus soins de mes désirs véritables, qui sont les désirs de beaucoup je crois : aimer, être aimé, faire de belles choses, posséder de belles choses, profiter des bienfaits de la vie, etc. Rien de transcendant, peut être là le souci. 109 CHICTYPE : Blog 2008 jeudi, 10 avril 2008 Je suis dans Grinda Le lendemain : Revu Grinda hier soir jusqu'à ce jour (elle avait une journée de congé, comblée en partie par mes assauts). Je confirme, elle m'a transmis la maladie de l' éjaculation précoce, un phénomène acquière un caractère scientifique dès lors qu'il est reproductible, les cinq fois que j'ai baisé avec elle, je n'ai jamais tenu au delà de huit minutes. Je ne devrais pas tarder à me faire larguer. De toutes façon, je sais depuis le début que son ex, père de sa fille, va revenir bientôt et qu'elle veut refaire son couple. Elle parle déjà de me présenter à une de ses amies, une fille jolie et bien faite, blanche, qui a un tatouage énorme, qui est dans la politique (gauche) et qui est sortie longtemps avec un Vert. Je sais plus, je rencontre des femmes vraiment spéciales en ce moment, je crois que mes activités dans la prostitution induisent que je suis un homme libertin, sans tabou, progressiste et globalement open, alors qu'en vrai, je suis quand même assez sentimental, pas si porté sur le sexe et traditionnel quant aux rapports homme-femme. Grinda a des projets (sur la comète ?) dans la mode. Je l'ai amené dans le quartier des confectionneurs chinois et lui ai vanté le mérite des asiatiques pour ce qui est de l'honnêteté, de la puissance de travail et du respect du contrat. Je lui ai ensuite présenté un petit endroit dans Paris qui à mon sens va devenir branché d'ici deux ans, la boutique que je voulais lui montrer fait 50 m2, le loyer est de 800 euros/mois sans reprise. Je pense que c'est très négociable en plus, j'ai déjà vu mieux et moins chère dans ce coin, nous sommes allé voir cet endroit pour nous faire une idée et parce que moi aussi j'ai un vague projet (faisable) en tête qui est en train de germer. 110 CHICTYPE : Blog 2008 111 CHICTYPE : Blog 2008 jeudi, 10 avril 2008 J'ai une théorie sur les FAKE J'ai eu l'idée d'un livre à écrire, en fait, j'ai juste son titre : FAKE. Ça serait un roman sur le monde des fake (les gens bidons, si vous préférez). J'ai déjà en tête plusieurs personnages qui existent dans le réel, je les connais : Un agent de surface qui va au travail habillé en cadre supérieur (son bleu de travail bien rangé dans un attaché case), un parasite bourgeois qui la joue révolutionnaire socialiste, une fille habillée en pute qui ne baise pas, un punk qui chausse des Charentaises le soir venu, etc. Nous vivons vraiment dans une société de fake, comme si les gens voulaient dissimuler ce qu'ils sont vraiment, et ne montrer que ce qu'ils voudraient être. Il y a une stratégie dans la fake attitude ; entrer dans des mondes autres que le sien, bénéficier des avantages sans fournir l'effort induit par l'appartenance à cet autre monde. Il y a aussi une forme de mesquinerie à être un fake, on n'a pas à partager notre propre monde avec autrui, ou respecter les obligations tacites liées à notre propre appartenance, juste prendre sans donner. C'est un monde d'usurpateur et de parasites. Je me demande à quel point je suis un fake. Je suis bien obligé d'admettre que souvent je joue un rôle, parfois, le rôle de Chictype, d'autre fois le rôle de Mr Prostitution. Cependant, la démarche n'est pas de tromper, seulement offrir un aspect de moi, dans des configurations précises, avec des personnages que j'ai crée de toute pièce (qui souvent m'isolent du monde des autres), de même que je règle mon attitude en fonction de ce qu'on attend de moi dans le milieu du travail ou avec la justice. Je ne suis pas un fake qui marche sur les plate bande d'une être authentique, être 112 CHICTYPE : Blog 2008 fake peut être une oeuvre créative et pas seulement une escroquerie. Il m'arrive aussi de me faire passer pour un journaliste, un cadre supérieur ou un membre de la Jet Set pour entrer dans des soirées promotionnelle. J'ai alors le sentiment de feinter le monde corporate, je suis usurpateur et parasite, mais je sais à qui je fais subir cela : à une structure déshumanisée. Cependant, je peux comprendre que ceux qui ont eu du mal pour se faire inviter dans ce genre de soirée, en passant par la voie habituelle du travail et des relations humaines, puissent trouver injuste que par la fake attitude, je bénéficie des mêmes avantages qu'eux, sans l'effort fourni en aval. Et puis, être un fake peut faire partie de l'identité des gens, je peux aimer le rôle que quelqu'un joue, tout en sachant que c'est un rôle, sans qu'il y ai tromperie sur la marchandise. La fake attitude n'est pas qu'une vilaine déviance. C'est aussi un processus de transformation de soi, basé sur la théorie psychologique du comme si., on peut alors être un fake provisoirement, le temps de devenir authentiquement le personnage que l'on incarne. S'il doit y avoir un livre à écrire sur les fake, ça ne pourra pas être un livre complètement contre, après tout, comme la mythomanie, être un fake n'a en général de conséquences fâcheuses que pour le fake. Mais il serait intéressant de voir qui est gagnant et qui est perdant. Il serait aussi intéressant d'observer comment se fait la compétition entre les gens fake et les gens authentique dans un même domaine. Par exemple, le bourgeois conservateur qui se donne des airs rebelles a semble t'il plus d'influence que le rebelle véritable, il le parasite et prend sa place, du moins dans les médias. Le rebelle fake, qui ne connaît pas les inconvénients d'être 113 CHICTYPE : Blog 2008 un vrai rebelle ne pratique t'il pas de la concurrence déloyale ? Par exemple, dénoncer le monde bourgeois tout en appartenant à ce monde, n'est ce pas refuser l'entrée de ce monde aux autres tout en se faisant accepter dans le monde des autres ? Monde des nonbourgeois où , à compétence égale, le bourgeois aura un avantage, notamment pour financer ses projets, obtenir l'appuie de la bourgeoisie, trouver le confort que la bourgeoisie lui offre, ou séduire les femmes des non-bourgeois. Ceci sans avoir à respecter les usage de la bourgeoisie, comme prêter de l'argent ou payer l'addition, et en dissimulant en permanence ce qu'il peut avoir à offrir, comme des week-end sur la côte ou un carnet d'adresse, qu'il ne partage qu'avec les gens de sa caste (sans quoi, son identité fake serait mise à jour). Certains fake sont donc extrêmement nuisible et n'apportent rien, juste là pour prendre sans rien donner. A l'inverse, l'individu socialement défavorisé qui joue au fake bourgeois a t'il vraiment la possibilité de s'imposer dans le monde qu'il convoite ? Peut il faire croire qu'il est riche aussi facilement que le riche peut faire croire qu'il est pauvre ? Il conviendra de vérifier si la fake attitude n'est pas, avant tout, une invention des puissants pour accaparer sans donner. Le phénomène de récupération par la bourgeoisie de l'esthétique populaire, métamorphosé par les valeurs bourgeoises (le mouvement Punk et Techno par exemple, musique de creuvard à l'origine, qui appartient aujourd'hui à la jeunesse dorée qui la pratique ou la vend) est un signe flagrant, la forte présence aussi des bourgeois dans l'univers bohème de l'art contemporain, de la littérature ou de la comédie en est un autre ; ici, le bourgeois jouit de la liberté de la bohème, sans les inconvénients de la pauvreté (et ses avatars psychologiques annihilateurs) 114 CHICTYPE : Blog 2008 Le phénomène du fake serait un phénomène contemporain lié à la notion de libre arbitre. Nous vivons dans une société où les individus sont censés choisir leur vie, métier, orientation sexuelle, religion, idées philosophique, etc., avoir ainsi la possibilité de créer son personnage. Cependant, le libre arbitre a un relation étroite avec le statut social, exercer son libre arbitre est surtout valable pour les gens qui ont les moyen financier et le bagage culturel pour faire des choix de vie. Ainsi, la déification de la notion de libre arbitre permet au bourgeois d'échapper à ses carcans traditionnels ( responsabilité morale vis à vis des défavorisés, valeurs catholiques, devoir familial et dynastique, etc.) notamment en utilisant la stratégie fake (phénomènes bobo, bourgeois décadent, gauche caviard, etc.) mais ne permet pas au prolo, lui, d' échapper aux siens (métro, boulot,dodo, etc.), même avec la stratégie Fake (sac Prada, fausse Rolex, voyages low cost, etc.). Pire, le mélange de fake de toutes classes permet au fake d'origine bourgeoise d' être mis sur un piédestal et de piquer les femmes des prolos. Je parlais plus haut de « concurrence déloyale », il est possible que l'absence de loyauté, détectée dans la fake attitude, soit en réalité une des caractéristique essentielle de la démocratie, la fake attitude n'étant qu'un révélateur, le spectacle de la vie politique en démocratie Française pouvant servir de preuve. Enfin, c'est à développer. 115 CHICTYPE : Blog 2008 J'ai mon avis sur les femmes Lundi, 13h40 Samedi, je suis allé à Montreuil aux puces pour vendre à la sauvette un très vieil ordinateur portable (55 euros), j'ai trouvé ça assez amusant, j'ai acheté des cigarettes de contrebande. Avoir 50 euros en poche est apaisant. Le soir je suis invité chez Grinda, une jeune fille rencontrée dans une épicerie de nuit, alors que j'achetais une 8.6 (depuis, je suis passé à la Amsterdam, six ou huit degrés, hélas la six, la meilleur, n'est pas disponible partout, alors que la huit et la onze sont très présentent). Elle est avec Rackella. Toutes deux sont de la Jet-Set Dakaroise. On mange, on boit et on fume, on va en boite, on fini chez Larry et on se drogue plus sérieusement. Rackella part, avant je lui ai touché ses magnifiques seins. J'ai quand même dépensé dans les vingt euros, ce qui était imprévu J'ai trente huit ans et je me fais entretenir pour la soirée par des filles africaines de vingt cinq ans, qui je crois ne m'en veulent pas trop d'être pauvre à l'extrème. Grinda, qui est ma maîtresse me demande l'autorisation d'embrasser notre hôte, elle lui roule d'énormes pelles, au début je trouve ça rigolo puis j'éprouve de la vexation. Finalement tout revient dans l'ordre et je baise Grinda dans le lit de notre hôte. Le lendemain, Grinda dit ne se souvenir de rien. Dimanche, je passe ma journée dans le lit de Grinda. On boit des bières, on mange des pizzas, on regarde un DVD on fume deuxtrois joins et on baise et rebaise. Cette fille m'excite beaucoup et je suis avec elle éjaculateur précoce et c'est chiant. Les femmes d' 116 CHICTYPE : Blog 2008 Afrique me font souvent cet effet. Ma queue devient de plus en plus complexe à maîtriser. Les femmes qui ne me plaisent qu'à moitié, ou qui ne sont pas assez érotiques me font débander vite, certaines poses amoureuses, particulièrement quand c'est la fille qui est sur moi, provoquent aussi souvent la débandade, les filles qu'il faut un peu forcer ne m'excitent plus non plus en général, puis certaines filles me font un effet monstre et très rapidement, je me retrouve à me concentrer en fermant les yeux pour ne surtout pas jouir. Parfois ça se passe quand même bien, je vous rassure. Imparfaite condition de mâle. Je rencontre beaucoup de fille très libérées actuellement. Je suis beaucoup plus sentimentale que ces filles de vingt cinq ans. Certaines m'intimident, leur recherche de la performance sexuelle me déstabilise, et je n'arrive pas vraiment à m'habituer à leur façon, d'inspiration masculine, d'aborder le sexe, avec la même désinvolture et cruauté que les hommes qui ont énormément de succès. J'ai entendu l'histoire d'une star du rap qui dit à une de ses groupies qu'il accepte de se faire sucer par elle, mais pas de la sauter parce qu'elle est trop grosse... et la fille s'exécute. Une amie m'a dit avoir accepté qu'un mec rencontré en soirée la prenne à la condition qu'il ne dise rien, elle ne voulait pas savoir ce qu'avait cet homme dans sa tête, et l'homme s'est exécuté. Ce genre d'histoire me serre le coeur et j'ignore un peu pourquoi, la tristesse d'assister à une perte de dignité peut être, ou une amertume en observant le pouvoir que peuvent avoir certaines personnes sur d'autres, pourtant, je n'ai pas le sentiment d'idéaliser les relation homme-femmes ni de m'indigner facilement. Les femmes un peu jolie ont le pouvoir, elles peuvent coucher avec des milliers d'hommes sans difficulté. Dans un groupe d'amis, celui qui a le plus de succès avec le sexe opposé a une 117 CHICTYPE : Blog 2008 place spéciale dans la hiérarchie, c'est anthropologique. Si les hommes et les femmes deviennent égaux, c'est à dire, si on les juge sur les mêmes valeurs, alors la femme n'aura aucune difficulté pour atteindre ce statut supérieur de prédateur sexuel. Je suis sentimental, difficile et certainement ringard en matière de sexe. J'aime quand le sexe n'est pas un enjeu, c'est à dire, pas un motif d'acceptation ou d'exclusion, comme quand les couples ne couchaient qu'après le mariage. C'était pas si idiot, le paramètre de l'entente sexuelle ne rentrait pas en compte dans la relation, l'illusion de l'amour que l'orgasme peut provoquer ne venait pas tromper l'esprit des gens. Les anciens avaient ce sens pratique. Voilà aussi pourquoi la prostitution est ingénieuse. Sexe après le mariage et sexe avec des prostituées ont en commun une certaine forme d'innocence, c'est à dire que cela offre le détachement nécessaire pour éprouver sans raison ce qui nous arrive, le sexe perd son caractère stratégique, chacun peut rester lui même en échappant à l'enjeu de plaire pour aborder l'amour physique avec une absolue décontraction. En ce sens, l'égoïsme peut être une vertu compatible avec la générosité, non son contraire, l'expression de ses propres désirs étant aussi un don fait à autrui. Comme j'en suis à parler de ça, je suis assez surpris en écoutant certaines femmes parler si ouvertement de la taille du sexe des hommes. Il est évident que c' est bien plus important que ce que les journaux en disent, cependant, aucune femme ne semble se préoccuper de la largeur de son vagin et de l'aspect de sa vulve. Pourtant, si on me demande ce qui est important dans le physique d'une femme, j'ai le regret de dire en toute franchise que la forme de son sexe vient en tête de liste (avec l'odeur de sa peau, l'équilibre des proportions de son corps et la bienveillance qu'exprime son visage). Ce que je sais, c'est que les hommes 118 CHICTYPE : Blog 2008 évoquent rarement la question de la forme du sexe des femmes, ni entre eux ni avec leurs amies, pas même leurs confidentes. Le sexe de la femme conserve sa sacralité, le critiquer est comme un blasphème, c'est de là que nous venons tous, quand au phallus, si facilement disponible, imitable et remplaçable, il est devenu un objet banal. Si nous devions juger les hommes et les femmes sur les mêmes valeurs, alors il faudrait aussi considérer la chatte comme une banalité. Mais en faisant cela nous entrons dans l' ère du nihilisme, banaliser la chatte c'est banaliser la venue au monde. L'autre solution serait de re-sacraliser la bite, autant que la chatte, alors la pénétration deviendrait un acte spirituel et non la souillure d'un lieu Saint, un retour au paganisme en quelque sorte. 119 CHICTYPE : Blog 2008 jeudi, 10 avril 2008 Je galère grave Lendemain, samedi. Voici le genre de rendez vous que j'ai eu hier : Un chez A. pour lui emprunter de l'argent (c'est non, pas en ce moment), un chez B. pour faire du web mais il était absent, alors je suis allé chez C. pour cette même raison, puis je suis allé chez D. pour lui mettre la pression (il me doit beaucoup d'argent mais a des souci graves comme les miens) puis je suis allé chez mon juriste pour voir si on peut faire quelque chose rapport à une galère, puis je suis allé chez E. pour manger. Je me sent bien évidement absolument minable, toute la journée je me suis raccroché à ma religion pour essayer de rester zen. Le soir je me rends dans une reception culturobranchée (QUARTZ AWARD) mais j'ai pas vraiment le coeur à festoyer, d'autant que j'ai quelque centimes dans ma poche pour acheter un timbre demain et que je ne sais pas quand au juste je vais toucher des euros (courant de la semaine prochaine). Depuis le début de la semaine, j'ai pris comme habitude de voler chez Monoprix (en général un Charal XXL et un saucisson, parfois du maquereau à la moutarde, et aussi du saumon fumé). Je ne vois plus à qui emprunter dans mon entourage. C'est du Jean Vallejean, mais c'est pas non plus la mort, juste extrêmement inconfortable, et l'exercice qui consiste à dépasser l'amertume et l'autodénigrement est des plus formateur. 120 CHICTYPE : Blog 2008 jeudi, 10 avril 2008 Je pense à Jesus Cette semaine un homme d'église m'a parlé, dans des circonstances très spéciales, juste avant de dîner, d'un des messages essentiel du Christ : Ne pas juger autrui trop facilement. C'est une prérogative de Dieu. C'est aussi une facilité, l'homme disait qu'il était facile de juger autrui, mais que bien souvent, on était incapable de se juger soi même, et il me racontait une histoire que j'ai oublié (je crois qu'il était question d'un riche pas très aimé et critiqué qui avait ses propres raisons qu'il fallait comprendre). On sait par exemple le mal et le bien que l'on reçoit, mais pas le bien ou le mal qu'on offre. Qu'ai-je fait de bien ? Qu' ai-je fait de mal ? Qui ai-je fait souffrir et comment ? Référence au récit de l' évangile selon Saint Jean, avec la femme adultère, « que celui qui n'a jamais pêché jette la première pierre ». Je crois que cet enseignement du Christ est des plus important. Cependant, pas un instant je n'y ai pensé ces derniers jours, hormis quand on m'en a parlé, malgré mon procès où j'aurais pu évaluer les conséquences de mes actes sur autrui, alors que je ne pensais qu'à m'en sortir, malgré mes embrouilles avec des gens, où pas une seconde je n'ai pensé à la vie des gens avec qui je m'embrouillais, n'y voyant que mon propre souci, indifférent à ce que pouvait ressentir ces gens en exposant ces soucis, qui sont aussi des désirs. Mais que pouvais-je faire d'autre ? Être simplement bienveillant sans doute, et dire amicalement ce que je désirais. Au lieu de cela, j'ai focalisé sur ce qui m'agaçait chez l'autre et l'ai mis en exergue dans mes paroles. J'ai trahi le Christ assurément, par exemple hier, toute la journée, comme peut être je le trahi en permanence, quand je me réfère à 121 CHICTYPE : Blog 2008 lui dans mes pensées pour justifier mes propres actes de déviance, parce que je sais qu'il m'aimera quand même, malgré tout, ou quand je décide d'être indifférent en me disant « je ne juge pas », me persuadant que c'est une qualité d'esprit alors que c'est souvent une absence d'amour. 122 CHICTYPE : Blog 2008 jeudi, 10 avril 2008 Je galère bien J'ai laissé Gaëlle dormir et je suis parti sans la réveiller vers six heure trente. J'arrive pas à bien dormir dans un nouveau lit. Après le procès d'hier, j'ai envie de passer une journée cool, sans avoir à speeder comme c'était le cas depuis deux mois. J'ai deux ou trois démarches à entreprendre (Lettre à ma banque et deux rendez vous administratifs) ainsi qu'un passage chez EDF (ils me doivent de l'argent, eux aussi) et peut être un plan taff et aussi un coup de main à donner à Leïla Fares (des conseils pro), et un autre à Gaelle j'y pense (électricité). En fait, la journée ne sera pas si cool, mais rien de vraiment désagréable. Faut aussi que je passe à la Poste chercher un recommandé. Bref, j'y vais. 123 CHICTYPE : Blog 2008 jeudi, 10 avril 2008 Je galère toujours le lendemain 18h : Journée très particulière, je passais en justice. Ça s'est moyennement passé mais le pire n'est pas arrivé. Je suis heureux que ça soit passé. C'est pas encore tout à fait joué, si j'arrive à pousser encore le truc ça sera cerise. Dans la même journée, deux clash facebook avec deux personnes à propos de la soirée que je co-organisais le 23/03. L'un qui me doit de l'argent mais ne veut plus l'admettre, et qui a trouvé comme solution, pour éviter de payer de se brouiller avec moi. Bonne stratégie, vu que l'accord était amical au départ, et qu'en cessant d'être « ami », l'accord devient caduque. L'autre personne est un type qui a filmé la soirée et qui a diffusé le film sur le web en omettant de citer le concepteur et organisateur principal, c'est à dire mon association. Je lui ai fait remarquer par mail, puis je me suis souvenu que ce type m'avait toujours escamoté dans toutes les choses que je fais et dont il a parlé, et qu'en repensant à son cas, je me suis dit que soit c'était de la perfidie, soit une succession d'actes manqués démontrant son profond mépris, soit un manque de courage, étant donné que pour certains, me côtoyer ouvertement est compromettant, surtout quand on a des ambitions chez Tecknikart. Ou de l'étourderie. Tout ça n'a pas beaucoup d'importance. Reprendre Chictype me trottait dans la tête depuis quelque jours, j'étais à définir un concept, et si le Chictype de 2004-2005 avait surfé sur la vague des nouveaux réac à la sauce Begbédé, poussant 124 CHICTYPE : Blog 2008 le vice jusqu'à la lassitude (et à un début de littérature), le Chictype de 2008 ira dans une voie différente. D'abord parce que je n'ai plus la même tendresse pour la droite depuis que Sarkozy est au pouvoir, aussi parce que l'expérience (provoquée) de la galère financière m'a changé, aussi parce que mes activités dans la prostitution m'ont fait découvrir des éléments importants de la vie et du chaos, aussi parce que depuis 2005 j'ai écrit 4 livres ratés et une multitude de début de roman, et aussi parce que j'ai eu le temps d'observer un certain nombre de phénomène sociaux sur le terrain et qu'il serait temps d'en parler, et aussi parce que j'ai fréquenté pas mal de filles de 20-25 ans, aussi parce que j'ai eu affaire à la justice de mon pays. Je vais aussi peut être procéder à une dissection de Paris, ou plutôt, de ce qui fait Paris, procéder non pas à une exécution sommaire, mais à une lente torture pour que cette ville admette enfin ses fautes et entre dans la rédemption. Chictype doit être un peu méchant sinon il n'est pas Chictype, le concept, coco, le concept. Enfin, peut être, pas sûr du tout, c'est évidement une question d'humeur. J'ai rendez vous avec Grinda puis je vais chez Agnès B. 125 CHICTYPE : Blog 2008 jeudi, 10 avril 2008 Je galère Le lendemain : Je pourrais évoquer ma journée qui fût une succession de perte de temps. Je suis actuellement empêtré dans des soucis économicoadministratif qui m'ont plongé dans le monde des sans grades qui demandent justice et assistance. Bref, je rêgle mes dettes et je cours après ceux qui me doivent de l'argent et je passe d'une administration à l'autre, et je dois écouter des gens me parler avec suffisance, je suis clairement face à mes responsabilités, mais j'ai décidé de ne plus laisser faire. J'en saurai plus demain et peut être en parlerai-je alors de façon moins étrange. J'ai appris beaucoup depuis trois mois, sur ce que signifie être pauvre. Je me suis découvert une bonne résistance au stress. J'en suis même à calmer mes proches ; je vais m'en sortir. Je trouve que le système a été particulièrement dur avec moi ces dernières années. Si j'avais des avocats dans mon entourage, ça serait plus simple. Hélas, je viens d'un milieu honnête où personne ne songe à faire ce métier. Beaucoup de choses se jouent demain, c'est pour ça que je vais me coucher tôt après un repas léger (saumon fumé, bon pain, jus de fruit frais) et un bon bain. Je vais au lit, je lis « Le goût des femmes mûres » de Stephen Vizincey. Laissez moi poser le contexte : Je me fiche de la littérature et de la figure de l'écrivain. Je ne souhaite que coucher sur un écran le fil d'une pensée claire. Je n'ai pas beaucoup de vocabulaire ni beaucoup d'éducation, je suis aussi un dyslexique qui ne cesse d'essayer d'aller au delà. J'ai plein d'excuses à présenter alors je les fais maintenant pour ne plus y revenir : Pardon, pardon, pardon ! 126 CHICTYPE : Blog 2008 Je veux parler du pourquoi dans ce message pour ne plus avoir à y revenir ensuite, objectif noble sur lequel j'aurai l'occasion de dévier. Il y a évidement ce plaisir d'être lu. Je n'ai jamais tenu longtemps mes journaux intimes faute de public. Cependant, ce plaisir narcissique (adjectif d'inspiration freudienne qui me dégoutte, mais que voulez vous, je n'en ai pas d'autre), je l'ai dépassé lorsque j'ai découvert qu'un blog pouvait être un centre d'essai et de stockage d'idées et d'expériences brutes, apte à servir de matière, par la suite, pour écrire des histoires agréables à lire. Il y a aussi dans l'écriture un plaisir purement artistique ( Attention, je ne me suis jamais senti artiste et je prend cette dénomination comme une sorte d'insulte, comme si on me traitait de rêveur), une façon d'exercer une liberté totale et inaltérable, qui devient de plus en plus grande à mesure que l'on maîtrise son art, mais je ne suis pas formel sur ce point, la maîtrise artistique s'accompagne aussi de nouvelles contraintes. Il faudra que j'y revienne. Ces raisons posées, je dois avertir que l'argument un et trois passeront bien après l'argument deux. Je suis devenu un être purement utilitariste, et si j'écris aujourd'hui un blog, à 38 ans, ce n'est ni par égocentrisme ni par loisir, mais par nécessité professionnelle. En effet, je ne vois que l'écriture de livres à petit succès pour échapper à mes conditions sociales (tantôt salarié du tertiaire, tantôt assisté social, tantôt magouilleur), et le blog est un bon outil pour une multitude de raisons techniques : aide mémoire, expérimentation, note de travail, synthèse, buzz, etc. Je vais au lit, je lis « La gloire des Pythre » de Richard Millet. 127 CHICTYPE : Blog 2008 128 CHICTYPE : Blog 2008 129