L7PHO (CM3) Perception interlangue (P. Hallé, LPP)
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L7PHO (CM3) Perception interlangue (P. Hallé, LPP) http://phalle.free.fr/resources > COURS L7PHO 10 Décembre 2008 1 CM3: Perception interlangue : Comment les énoncés de parole non-native sont-ils perçus ? Les sons et séquences de sons ne sont-ils interprétables qu’à travers le système phonologique de la langue maternelle ? Quels autres facteurs interviennent ? Peut-on prédire que tel ou tel contraste (ex. /s/-/th/ de l’anglais pour des Français) est difficile ? Notions de base pour aborder ces questions. Modèles de perception interlangue : SLM (Flege : Second Language Learning), PAM (Best: Perceptual Assimilation Model), NLM (Kuhl: Native Language Magnet). => savoir expliquer : ce que veut dire “surdité phonologique”, la continuité entre la perception des enfants et des adultes, la distinction entre “adaptation” (phonologie des mots d’emprunt) et “assimilation” (perception interlangue) => pouvoir donner quelques illustrations concrètes (e.g., le cas de /r/-/l/ perçu par des Japonais) 2 Études de perception phonétique inter-langue (adultes) depuis les années 70: La perception inter-langue peut nous informer sur la nature "auditive générale" vs. "spécifique à telle langue" de la perception des sons de parole. Premières études : continua VOT perçus par locuteurs américains vs. espagnols vs. thai (Abramson & Lisker, 1970). bilan global: la perception des sons de paroles non-natifs est modelée par le système sonore de la langue de lʼauditeur : son répertoire phonémique, ses variantes allophoniques, ses règles de combinaison des segments (phonotactique). => support pour métaphores de “filtre phonologique” (Trubetzkoy, 1939, TCLP 7, cf. aussi Polivanov, 1931), et de “surdité phonologique”. 3 (Abramson & Lisker 1970) (américains) (thai) —VOT—> 4 Perception Catégorielle (Liberman et al. (1957) J. Exp. Psychol. 54, 358-368) Un continuum de stimuli sur lequel sont définies des catégories perceptives est perçu de manière catégorielle si les stimuli ne sont discriminables que dans la mesure où ils sont classés dans des catégories différentes. PC <=> la discriminabilité entre stimuli dépend de leur probabilité d'appartenance à des catégories différentes, probabilité mesurée par des réponses d'identification. Le "degré" de PC est d'autant plus élevé que la relation entre discrimination et identification est étroite. Cette définition est mise en oeuvre en comparant les fonctions de discrimination empiriques à des valeurs théoriques correspondant à des performances strictement catégorielles, ces dernières étant prédites par les fonctions d’identification. (formules: Pollack & Pisoni (1971) Psychon. Sci. 24, 299) 5 Exemple d’application de la PC (Liberman et al. (1957) J. Exp. Psychol. 54, 358-368, fig.2) 6 Paradigmes expérimentaux (A) stimuli : tokens naturels vs. items dans un continuum (-> PC) (B) designs : - Identification : choix ouvert ; choix forcé (e.g., 2AFC) de labels de catégorisation (e.g., ʻRʼ / ʻLʼ) pré-expliqués ou de ʻmot-clefsʼ autoexplicatifs (e.g., "rang" / "lent") ; choix forcé entre 2 alternatives présentées à chaque essai (e.g., AXB: X=A ou X=B ?) - Discrimination : AX, AXB, ABX, ʻoddity testʼ, etc. paramètres : ISI (court => acoustique ; long => linguistique) ; une vs. plusieurs voix (plusieurs => linguistique) différences : ABX requiert mémorisation, AX et AXB mieux adaptées à mesures TR Exemple dʼessais (AXB, naturel) … /ra1/ /la3/ /la2/ … … /la4/ /la2/ /ra3/ … (2 step-AXB, continuum) … /S1/ /S3/ /S3/ … … /S5/ /S5/ /S3/ … 7 Perception des sons d’une langue étrangère Métaphore du filtre phonologique : sons simples En japonais, pas d’opposition L-R : un seul son R pas de L ⇒ R et L tous deux perçus R par les Japonais Filtre phonologique étendu aux combinaisons de sons En français, pas d’opposition TL-KL : TL illégal ⇒ TL et KL perçus KL par les Français perception/assimilation et “adaptation” dans les emprunts perception ≈ adaptation “on-line” ; les formes adaptées (e.g., jap. resutoraN < fr. restaurant ; jap. tikiN < eng. chicken) peuvent avoir une “histoire” complexe, être influencées par l’orthographe, refléter des prononciations non-standard... 8 Cas d’adaptations motivées par la phonologie native • fr. /p/ —> maroc. /b/: (marocain: pas de /p/) • (nombreuses langues): labiales —> dorsales • questions de segmentation 9 Voyelles Kuhl (2000). PNAS, 97, 11850-57 10 Contraste []-[æ] (e.g., bet–bat) pour Américains vs. Allemands /æ/ plus longue, plus ouverte que // Les Allemands nʼutilisent guère que la durée pour catégoriser les items dʼun continuum ʻbatʼ-ʻbetʼ (/bæt/-/bt/) Ils tendent à répondre ʻbetʼ si la voyelle est courte, ʻbatʼ si la voyelle est longue. 3 continuums: voyelles courtes (), moyennes (), longues () (Bohn & Flege, 1990) Pourcentage de rép. "bet" /æ/-// est un contraste tense-lax en anglais (~long-court, mais timbres≠) américains [] —> short [æ] allemands long 11 Contraste [o]-[] French Français vs. Américains • Français pas sensibles à durée (en français /o/ et // équivalents en durée). • Américains sensibles à la durée: à timbre égal, ils utilisent la durée pour catégoriser les voyelles plus longues en /o/ plutôt que // pourcentage réponses /o/ (en anglais, /o/ plus long que //) [o] —> long medium short [] Americans (Gottfried & Beddor, 1988, 1995; Bohn, 1995) 12 Effets de voyelles prototypiques • Magnet Effect (Kuhl et al. 1992): discrimination plus difficile autour des prototypes que des non-prototypes. • Renforcement de contraste (Näätänen et al. 1997) pour contraste P1-P2 comparé à P1-NP2 (=> P1-P2 plus saillant) e ø Estonien e ø o o Finnois /e/-/ø/ (e-ö) : P1-P2 Finnois mais P1-NP2 Estonien. /e/- // (e-õ) : P1-NP2 Finnois mais P1-P2 Estonien. /e/-/o/ (e-o) : P1-P2 Finnois et MMN magnitude e-ö e-õ e-o P1-P2 Estonien. MMN toujours plus grand pour P1-P2 que P1-NP2 13 Le cas classique de R-L - Les Japonais discriminent mal AE /r/-/l/ (surtout en initiale) - Ils semblent percevoir AE /r/ comme proche de [w] (Yamada, 1992) - Est-ce uniquement parce que le japonais n’a pas de contraste entre deux liquides /l/ et /r/ ? c.a.d. la ‘surdité’ à /r/-/l/ est-elle surtout déterminée par le système phonologique ‘abstrait’ de la langue L1 ? - Si oui, les Français n'ont pas de problème avec AE /r/-/l/ car /r/-/l/ en français est fonctionnellement parallèle à /r/-/l/ en anglais. - Si oui, les Japonais ont le même problème avec /r/-/l/ français qu’avec /r/-/l/ anglais. Mais… ce n’est pas exactement le cas => la réalisation phonétique des phonèmes, qui varie selon la langue (surtout ‘R’ !)*, joue un rôle important dans la perception inter-langue. * Mona Lindau (1985): The story of /r/. 14 L R R W catégorisation L discrimination Yamada, R. & Tohkura, Y. (1992). Perception and Psychophysics, 52, 376-392. 15 /w-j/ Am/Fr /w/ /r-l/ /j/ /r/ /w-r/ /l/ /w/ /r/ Jp 16 Hallé, Best, & Levitt (1999). J. of Phonetics, 27, 281-306 /w-j/ /r-l/ /w-r/ Am/Fr /w/ /j/ /r/ /l/ /w/ /r/ Jp 17 Perception des contrastes /r/-/l/ anglais et français par des Japonais et des sujets contrôles (américains et français) Japonais Contrôles 98 Discrimination correcte 98.5 100 RT (réponses correctes) 700 95 788 624 500 80 RT (ms) % correct 300 80 Japonais contrôles 100 -100 -300 -500 -700 -766 -834 -900 60 anglais français Contraste /r/-/l/ anglais français Contrastes /r/-/l/ ⇒ la ‘surdité’ des Japonais à /r/-/l/ dépend de la langue cible 18 Assimilation perceptive Si un phonème A de la langue non-native X est perçu comme un B de la langue native Y des auditeurs, A est “assimilé” à B Exceptions: (a) certains A ne sont tout simplement pas perçus comme des sons de parole par les locuteurs de Y (b) certains A sont trop éloignés de toute catégorie de Y (a): cas des clics Les clics semblent être perçus comme des bruits non issus d’un conduit vocal par les Américains (Best et al., 1988) Les contrastes entre clics (e.g. dental-latéral [|]-[||]) sont bien perçus par des sujets américains, bien que ces sons de parole soient tout à fait étrangers au répertoire de l’anglais. <–> situation NA (not assimilable) du modèle PAM 19 !Xóõ Click Contrasts discrimination x language group American Sesotho Zulu % correct % correct discrimination responses 100 90 80 70 60 50 chance Dental-Bilabial Palatal-Alveolar CLICK CONTRAST 20 Situations inter-langues envisagées par PAM (Best, 1995) Two-Category Assimilation (TC Type). Each non-native segment is assimilated to a different native category; discrimination expected to be excellent. AE /b/-/d/ ≈ Fr /p/-/t/ Category-Goodness Difference (CG Type). Both non-native sounds are assimilated to the same native category but differ in discrepancy from a native "ideal" phone (e.g., one is acceptable, the other deviant); discrimination expected to be moderate to very good, depending on the magnitude of difference in category goodness for each of the non-native sounds. AE /d/-/t/ ≈ Fr /t/G-/t/B Single-Category Assimilation (SC Type). Both non-native sounds are assimilated to the same native category but are equally discrepant from the native "ideal"; that is, both are equally acceptable or both equally deviant; discrimination expected to be poor (although it may be somewhat above chance level). AE /r/-/l/ ≈ Jap /R/-/R/ 21 Both Uncategorizable (UU Type). Both non-native sounds fall within phonetic space but outside of any particular native category, and can vary in their discriminability as uncategorizable speech sounds. Discrimination is expected to range from poor to very good, depending upon their proximity to each other and to native categories within native phonological space. Uncategorized versus Categorized (UC Type). One non-native sound assimilated to a native category, the other falls in phonetic space, outside native categories. Discrimination is expected to be very good. Nonassimilable (NA Type). Both non-native categories fall outside of speech domain being heard as nonspeech sounds, and the pair can vary in their discriminability as nonspeech sounds; discrimination is expected to be good to very good. 22 Le cas des clics: illustration de la situation NA (phones non assimilés à des sons de parole) Dichotic listening study Listener groups: American English Zulu NO clicks dental-alveolar-lateral clicks: [|]-[!]-[] Zulu click contrasts Place of articulation Voice onset time Excised clicks (POA) (POA) (VOT) d d, a a, l l uva uva, uv uv, v v d d, a a, l l 23 Clicks: VOT contrast (alveolar, asp. vs. prevoiced) 24 asymétrie HG>HD symétrie HG≈HD (Best & Avery, 1999) 25 Best & many, many colleagues , in prep. click ≠> L > R 26 click => L > R 27 principaux modèles • PAM (Perceptual Assimilation Model) (Best, 1994-2007) – différents cas de figures (TC, SC, etc.) selon les relations entre sons non-natifs et natifs aux niveaux phonologique et phonétique. Accent sur les gestes articulatoires. – continuité entre enfants et adultes selon cas de figure. • SLM (Second Language Learning) (Flege, 1995-2004) – Orienté ‘L2 acquisition’. Sons de L2 “similar” vs. “new” (pour locuteurs de L1), selon des critères phonétiques plutôt que phonologiques. Les “new” plus ‘faciles’ que les “similar” en ce qu’ils permettent la création de nouvelles catégories pour L2. – acquisition plus facile par les jeunes apprenants (AOL). • NLM (Native Language Magnet) (Kuhl & Iverson, 1995-2003) – Accent sur la structure des catégories (prototypes): discrimination difficile autour des prototypes de L1. Discrimination facile entre28 prototypes de catégories distinctes. examiné jusqu’ici : • consonnes occlusives: VOTs • voyelles: continuums /æ/-// et /o/-// • liquides: /r/-/l/ • clicks: [|]-[!]-[] etc. quid des oppositions suprasegmentales ? 29 Trois continuums de tons (mandarin) : T1-T2, T2-T4, T3-T4 Tests classiques de PC avec sujets chinois vs. français contours F0 sur la syllabe /pi/ dans la phrase: “yige /pi/ zi” Hallé, Chang, & Best (2004). J. of Phonetics 30 Intensity (dB) Contours d'intensité et durées des syllabes /pi/ (aux 4 tons) 60 pi1 pi2 pi3 pi4 40 20 0 40 80 120 160 200 240 280 320 Duration (msec) 31 whole sentence: /pi/, t3-4: step 5 (ambiguous) yi ge bi zi 132 Hz 74 Hz 32 (continuum t3-t4) /pi/, t3-4: step 1 ↔ tone 3 103 Hz /pi/, t3-4: step 8 ↔ tone 4 154 Hz 65 Hz 78 Hz (continuum t2-t4) 33 34 Bilan pour sujets chinois : Perception catégorielle au sens ʻlibéralʼ (précision de catégorisation, discrimination inter > intra, cohérence pour la position des frontières dans tous les tests (y compris ʻ rating ʼ): t1-t2≈3.5, t2-t4≈5, t3-t4≈ 6 Approche comparative inter-langue : Tests Perception Catégorielle avec sujets français H1 : catégories tonales universelles => Ss français ≈ Ss chinois H2 : catégories spécifiques => moins bonne performance Français Méthode: discrimination et identification AXB (pb. "label") N.B. in AXB identification, ʻAʼ & ʻBʼ are the continuum endpoints, while ʻXʼ varies in between. 35 Slope at Boundary Cross-over 2 slope (1/SD) 1. identification (AXB) t1-t2 t2-t4 t3-t4 1.5 1 0.5 0 Chinese French 100 90 % correct 2. discrimination (AXB) Chinese 80 French 70 60 50 1-3 2-4 3-5 4-6 Stimulus Pair 5-7 6-8 36 Sommaire sur les tons cross-language difference : - For native speakers of Mandarin Chinese, tones are linguistic units, just like phonemes; their perception of tones tends to be categorical. - For (naive) French subjects, tones are not categorized in a linguistic fashion. Sensitivity shown by French listeners: - Well below that of Chinese Ss, yet above chance level: French listeners are not “deaf” to Chinese tones … 37 La version "faible" (non-stricte) de la perception catégorielle est utile pour mettre en évidence des différences de sensibilité dues à des différences inter-langues. • Cas des tons du chinois mandarin : ils “fonctionnent” comme des catégories infralexicales au même titre que consonnes ou voyelles pour les Chinois mais pas pour les Français ; Les tests de PC montrent que les Chinois perçoivent les tons de façon plus catégorielle que les Français. => perception linguistique ≠ perception auditive (Autre illustration de lʼintérêt des tests ʻclassiquesʼ de PC : perception de /r/-/l/ et /w/-/r/, en comparant anglophones, francophones, Japonais, Coréens, Cantonais, etc.) 38 Illusion dentale–vélaire “intra-langue” en français Les sujets français ont une forte tendance à entendre /k, g/ dans /tl, dl/ en position initiale • Tests conduits dans une étude initiale (Hallé et al., 1998) stimuli : non-mots dlapto, dlapot, dlopta, dlopat tlabdo, tlabod, tlobda, tlobad + contreparties légales en /dr, tr/ et /gl, kl/ (glopta) (1) Transcription libre (18 Ss) (2) Identification consonne initiale (choix forcé) (40 Ss) (3) Détection de phonème (/d/, /t/, /g/ ou /k/) (52 Ss) (4) Gating phonémique sur première syllabe (76 Ss) 39 40 Correspondance signal - gates : exemple tlabdo 41 Assimilation /tl, dl/ → /kl, gl/ Gating phonétique : /t/ 100 /k/ clusters /dl/ et /tl/ % réponses 80 /d, t/ 60 40 /g, k/ 20 autre /b, p/ 0 1 2 3 4 5 6 7 8 numéro de fragment 9 10 42 l’illusion dentale–vélaire en interlangue The dental-to-velar shift has not been assessed cross-linguistically using a “control” language: Is it specific to French listeners? Is it a universal illusion? Hebrew, for example, allows /dl, tl/ clusters (and virtually all OBLI clusters). (and a bunch of other languages...) e.g., tlulim–klulim (‘steep’–‘included’) is a /tl/-/kl/ minimal pair. Prediction : /tl/→/kl/ illusion in languages banning (initial) /tl, dl/ (Fr, Eng), not in languages where /tl, dl/ are legal (Hebrew). => Cross-linguistic Expt. : Hebrew /tl/-/kl/ contrasts presented to French and American vs. Hebrew listeners. Control baseline: /tr/-/kr/ (presumably ‘easy’ for all Ss) 43 French & American listeners should have trouble with Hebrew /tl/-/kl/ while little trouble for /tr/-/kr/; Hebrew listeners should have little or no difficulty to discriminate /tl/-/kl/ and /tr/-/kr/ Experimental Design: Design speeded AXB discrimination task (natural tokens) and “keyword” categorisation task (Fr & Am). Stimuli. monosyllables (from a native speaker of Hebrew): {/d, t/ vs. /g, k/} + /l, r/ + /a, i, u/ (24 types x 4 tokens) Examples: /tla/ /tli/ /tlu/ AXB discrimination: triplets such as /tla, tla, kla/, /tri, kri, kri/ … => %correct discrimination & RTs measured from B Categorisation of the initial consonant; forced choice among 10 French “keywords” for /p, t, k, b, d, g, s, z, r, l/, and “goodness” rating on 1-5 44 AXB discrimination performances: % correct 100 9 99 8 95 9 89 7 96 97 95 % correct 90 80 77 70 66 60 64 61 50 dr-gr tr-kr dl-gl tl-kl Cluster Contrast Israeli (n=11) American (n=14) French (n=12) French Ss: /tl/-/kl/ and (less so) /dl/-/gl/ are difficult. American Ss: worse than French, /tl/-/kl/ ≈ /dl/-/gl/ Hallé & Best (2007), JASA 45 Categorisation (American subjects) % identification 100 dental velar labial 80 60 40 86 58 39 20 14 0 /dl/- items /tl/- items Initial Cluster - asymmetry /tl/→/kl/ >> /dl/→/gl/ ~ same for French Ss 46 autres études sur les séquences de sons • voyelle épenthétique /u/ (sujets japonais) - /u/ perçu dans [ebza] par Japonais, pas par Français ; difficulté à discriminer [ebza]-[ebuza]; illusion perceptive. - nature prélexicale de l'illusion : /u/ perçu aussi bien dans mikdo (< mikado, 'empereur') que sokdo (< sokudo, 'vitesse') (Dehaene-Lambertz et al., 2000; Dupoux et al., 1999; ", 2001) • voyelle prothétique /e/ (sujets hispanophones) - /e/ perçu dans [s] + consonne - mais une composante prélexicale (~16%) et une lexicale (Theodore & Schmidt, 2003; Hallé et al., 2008) 47 Perception de voyelle épenthétique : /u/ dans /ebzo/ (continuum /ebzo/-/ebuzo/) Japonais Français 48 Continuum de /spib/ à /espib/ step 1 step 4 step 6 49 Perception de voyelle prothétique : /e/ dans /sp, st/ (continua du type /stib/-/estib/, /spib/-/espib/) spanish americans Theodore, R. (2003), unpublished Master dissertation 50 extras 51 Travaux pionniers • Goto 1971: stimuli naturels 1. 3. 5. 7. lead and lead 2. right and light glass and grass 4. breed and breed pray and play 6. collect and collect fresh and fresh 8. splint and sprint réponses ex: ... 2. R L, d ... 6. L R, d ... (scores de 0 à 8) conclusions performances faibles, il faut avoir été exposé depuis l’enfance... à l’écrit: ‘summaly’ pour ‘summary’ 52 Travaux pionniers • Miyawaki et al. 1975: stimuli synthétisés continuum [ra]-[la] (transition F3 montante à descendante) test de discrimination (oddity) Americans & Japanese et identification (Americans only). => pic discrimination inter-catégorielle pour Am, pas Jap. (et predicted ≈ observed) continuum nonspeech (F3 tout seul) test discrimination => Jap. ≈ Am. conclusions: importance de l’expérience linguistique (sujets japonais testés : “at least 10 years of formal English language training”) 53 Travaux pionniers • Mochizuki 1981: stimuli naturels vs. synthétiques reprend Goto ‘71 (trouve capacité à discriminer ra de la) identification de mots avec /l, r/ en diverses positions: initial/final, dans cluster, intervocalique => difficultés variables (e.g., intervocalic /l/ difficult) identification continuum [ra]-[la] plus problématique, /w/ perçu au milieu si choix (l, r, w) ... • des centaines d’autres études confirment la difficulté des Japonais avec /r/-/l/. Mais toujours avec /r/-/l/ de l’anglais. 54 Ce qu’ont montré ces études • différences entre Japonais : importance de la pratique (orale...) de l’anglais, durée de séjour en pays anglophone, âge auquel l’anglais a été étudié... ex. (Hallé, Best, &Levitt, ‘99): Japonais “experienced” (•) et “unexperienced” (x) (from Best & Strange, 1992) 55 Ce qu’ont montré ces études • Effets de l’entraînement (e.g., Lively, Logan, & Pisoni, 1993) Un entraînement intensif améliore performances. Suggère que le problème est lié à une “habileté auditive” plutôt que d’ordre structurel. Mais controversé. Par ex., surdité persistante des bilingues castillan-catalan (même “parfaits”) aux contrastex catalans de voyelle moyenne /o/-// et /e/-// (Pallier et al., 1997). • Rôle du contexte (Lively et al., 1993; Mochizuki, 1981; Sheldon & Strange, 1982; Takagi & Mann, 1995) Cluster, position médiale => Difficulté 56 Ce qu’ont (aussi) montré ces études • même surdité pour les sujets dont la langue n’a pas de contraste /r/-/l/ (Korean: Gillette, 1980; Ingram & Park, 1998; Cantonese: Henly & Sheldon, 1986) • pas de surdité pour ceux dont la langue a /r/-/l/. Peu documenté. Mais cf. Iverson et al. (2003), avec technique MDS : même profils pour allemands et américains sur /ra/-/la/ r stimuli (échelle Mel) w identification, solution MDS (jap): pas de regroupement en 2 clusters57 r w 58 Explications classiques • les contrastes non-natifs qui n’ont pas d’équivalent dans la langue ne sont pas ou sont mal perçus. => surdité phonologique (Polivanov, 1931; Trubetzkoy, 1939). • les enfants japonais < 8 mois discriminent /r/-/l/ (AE). Après 10 baisse de la discrimination. (Kuhl et al., 2006, Dev. Science) Effects of age on discrimination of AE /ra-la/ by American and Japanese infants at 6–8 and 10–12 months (percent correct scores) • amélioration pour américains • déclin pour japonais 59 Explications classiques • l’état adulte reflète une réorganisation perceptive motivée par le système phonologique de L1 • ce que suggèrent les données de Iverson et al. (2003) : l’existence d’un contraste natif dans la classe des liquides permet la discrimination d’un contraste non-natif parallèle, même si les réalisations phonétiques sont assez différentes. • corollaire : un contraste non-natif qui n’a pas de parallèle natif est mal ou pas perçu. • cependant, cas des contrastes de clics du Zulu... • suggère que des facteurs non-phonologiques influencent la perception. 60