« Tous ceux qui sont pauvres, dans n`importe quel sens du terme

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« Tous ceux qui sont pauvres, dans n`importe quel sens du terme
N° 8 · Novembre/Décembre 2013
Huit numéros par an
www.aide-eglise-en-detresse.ch
« Tous ceux qui sont pauvres, dans
n’importe quel sens du terme, sont
identifiés au Christ. Donnez donc
pour que vos frères puissent
s’acheter des vêtements et de la
nourriture. Réservez une place à
votre table pour ceux qui ont faim.
Et donnez à chacun tout votre
amour et toute votre miséricorde,
votre pardon et un visage aimable. »
Uruguay – Crèche vivante à Florida. Les enfants vivent
Noël.
Padre Pio écrivait dans une lettre de Noël :
« Lors de la naissance de Jésus, les bergers
entendirent le chant des anges, ainsi que
nous le dit l’Écriture. Toutefois, elle ne
nous dit pas que la Sainte Vierge et Saint
Joseph, tout près de l’Enfant Divin, entendirent la voix des anges ou virent la
lumière céleste. » Qu’ont-ils
entendu ? Qu’ont-ils vu ? Les
pleurs d’un nouveau-né dans
l’étable sombre et froide, parce
qu’ils n’avaient pas trouvé de
place à l’auberge.
Des millions de gens devront vivre cette fête
de Noël en fuite, au milieu de la guerre, sans
famille et sans cadeaux. Pourtant, ils se
tiennent dans la Crèche, tout près de Marie
et de Joseph. Dans la faiblesse de l’Enfant et
dans le bois de l’étable, ils reconnaissent nettement le contour de la Croix qu’ils portent.
Ils nous apprennent à comprendre le secret
d’Amour de Noël. Ils sont les étoiles qui
nous éclairent sur le chemin de Bethléem.
C’est à ces réfugiés que nos voeux de
Noël s’adressent en premier et nous
Père Werenfried van Straaten,
1913-2003
prions pour eux. L’exemple du petit garçon de Damas parle à beaucoup. Tandis
qu’il joue à cache-cache avec sa sœur de
six ans, il est abattu par un sniper.
Depuis, on voit souvent sa sœur au cimetière, sur la tombe de son petit frère. Elle
creuse le sol avec ses mains et crie :
« Sors de ta cachette, je ne veux plus
continuer à jouer. »
dans une église parce que des bombes ou
des incendiaires l’ont détruite. Pour toi qui
ne recevras pas de cadeau de Noël et qui
chaque jour dois te préoccuper de trouver
un morceau de pain et un peu d’eau pour
survivre. Pour toi, qui malgré tout crois et
fêteras Noël.
Comme aucun d’entre nous, ces réfugiés
vivent le Mystère de Noël dans
leur propre corps. Ils aspirent à
Des millions de gens en
la venue du Rédempteur. Par
fuite se tiennent dans la
nos dons et notre prière, nous
Crèche, tout près de Marie
voulons leur transmettre la
et de Joseph.
bénédiction de la Sainte Nuit
et leur annoncer la Bonne
On ne peut que se taire et pleurer, toute Nouvelle : « Aujourd’hui vous est né un
parole serait peu délicate. Cependant, nous Sauveur, qui est le Christ Seigneur, dans
pouvons dire aussi à ce petit garçon et à sa la ville de David. » (Lc 2,11)
soeur : « Dieu est venu dans le monde
pour toi. » Pour toi, qui vis dans la peur Je vous souhaite une sainte Fête de Noël
d’être agressé, enlevé ou tué. Pour toi que ainsi qu’à votre famille.
la guerre a séparé de ta famille ou qui l’as
perdue et qui vis dans la profonde tristesse Bien à vous
de la séparation et de la mort. Pour toi qui
es persécuté à cause de ta foi et dois te
cacher. Pour toi qui n’as plus de maison et
vis dans un camp de réfugiés. Pour toi qui
P. Martin M. Barta
ne pourras pas assister à la Messe de Minuit
Assistant ecclésiastique
1
i
Réfug
és
Supplier et prier dans la dignité
La lettre est courte. Elle est arrivée
de Damas on ne sait comment. Voici
ce qu’écrit Sœur Joseph-Marie :
« Nous vous en supplions, ne nous
laissez pas seuls dans cette souffrance. Aidez-nous à rendre visible
l’amour et l’espérance dans cette
situation sans espoir. »
Et elle ajoute : « Votre solidarité est pour
nous un signe de la grâce que le Seigneur
ne nous oublie pas. » Les Sœurs de la Charité nous ont demandé CHF 51 800 pour
aider 350 familles chrétiennes à survivre
pendant deux mois. Ces familles n’ont plus
de revenu, les prix du pain, de la farine, du
lait en poudre, de l’eau ou des légumes
montent inexorablement. Ces familles
veulent vivre, elles veulent survivre, dans
leur propre pays : la Syrie.
Les Sœurs du Bon Pasteur aussi se tournent
vers vous. Jamais encore, leur petit bureau,
à l’église de la Résurrection de Homs, n’a
été aussi surchargé. Jamais encore, autant
de familles avec leurs enfants n’ont cherché
à s’enfuir. Ils dorment dans les parcs,
les salles de sport, les salles municipales.
Beaucoup emmènent leurs malades. Les
sœurs s’occupent de tous, dont plus de 700
enfants. Ils ont besoin de lait, de couvertures, de vêtements, de médicaments. Et ils
sont reconnaissants pour tout geste d’attention. Nous avons versé CHF 49 300 aux
Sœurs du Bon Pasteur sur un compte sécurisé. Nous comptons sur votre
générosité. Et ce ne sont que
deux exemples de la tragédie
humaine en Syrie. Des centaines de milliers de chrétiens
sont en fuite vers le Liban ou
la Jordanie, ou réfugiés dans
leur propre pays. Fadi K., un
boulanger de 50 ans dit en
Ils ont tout perdu. Couvertures et chaleur humaine
comme première aide
Réfugiés chrétiens – Retrouver une vie
normale
pleurant : « Ma maison a été incendiée.
Toutes nos économies ont disparu. Comment
vais-je nourrir mes six enfants ? Que Dieu
pardonne à tous, ils ne savent pas ce qu’ils
font. » Fadi est un cas parmi tant d’autres.
Nous devons déposer quelque chose dans
leurs mains vides, ces mains qui supplient
et prient dans la dignité, ces mains de nos
frères et sœurs en détresse.
•
Retourner au pays pour pardonner
L’Orissa est une terre martyre. À Noël 2007, quand la première vague de persécutions s’abattit sur cet État de l’Inde, la populace tomba sur un homme
du nom de Samuel.
Ils voulurent savoir s’il était chrétien. Il
demanda cinq minutes avant de répondre,
s’agenouilla et pria le Christ de pardonner à
ses persécuteurs. Ils virent qu’il priait, lui
coupèrent les mains et le tuèrent. Ils en maltraitèrent un autre, handicapé, qui ne pouvait
fuir et mirent le feu à sa maison. Sa sœur dit
aujourd’hui : « Que nous reste-t-il ? Mon
frère a été brûlé vif, la maison a été incendiée, les champs dévastés. Tous mes voisins
se sont enfuis. Pouvons-nous retourner chez
nous ? »
Peut-être l’oseraient-ils s’ils avaient encore
leur chapelle. Ce serait pour eux comme une
assurance qu’ils ne seront pas convertis de
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force. 117 églises ont été détruites, plus de
50 000 personnes chassées. Beaucoup vivent
encore dans des camps de réfugiés. Et pour
ceux qui ont pu rentrer, il manque encore la
chapelle. Ils doivent prier et se rassembler
dehors et quand il pleut ou qu’une tempête
arrive, la messe est souvent annulée. Dans
la paroisse de Sankharakhole, le Père
Alexandre Charankunnel tient beaucoup à la
construction de la chapelle. Les 50 familles
catholiques de son village devraient avoir un
lieu de rassemblement et de rencontre. La
persécution pourrait leur servir d’instrument
pour pardonner, à l’exemple de Samuel. Ils
ne réussiront pas à construire la chapelle
avec leurs moyens personnels. En Inde, cette
paroisse et cette région sont parmi les plus
pauvres. Toutefois CHF 2 843 ont pu être
réunis. Nous avons promis les CHF 14 800
qui manquent. Voulez-vous aider le Père
Alexandre et sa communauté ?
Votre don profitera à ce projet ou bien à un autre identique et permettra de continuer notre travail dans le domaine de la pastorale.
•
Cadeaux de Noël pour l’Église en détresse
Faire grandir l’Église – grâce aux religieuses en Europe de l’Est
« Une Église sans femmes est
comme le Collège apostolique sans
Marie. La Sainte Vierge est celle
qui aide l’Église à grandir ! La
Madone est plus importante que les
Apôtres ! »
Le Pape François a vu le rôle des femmes
de façon concrète dans le travail et la
prière des sœurs, en Argentine. Ses paroles s’appuient aussi sur cette expérience.
Dans le monde entier et surtout en Europe
de l’Est, l’Aide à l’Église en Détresse
soutient environ 10 000 religieuses par des
aides d’existence. Grâce à votre aide en
2012, 1 358 religieuses ont pu poursuivre
leur mission dans cette région du monde.
Grâce à elles, l’Église grandit. Prenons
l’exemple de Charkiw en Ukraine. Les
« Servantes de Marie Immaculée » prennent
en charge le catéchisme des enfants et
travaillent avec les jeunes. Elles prient
avec le groupe « Mères en prière » et
enseignent dans les écoles. Elles s’occupent
d’un jardin d’enfants municipal et
préparent de nombreux adultes à recevoir les
sacrements. Elles organisent des retraites
pour les familles, des camps pour les
enfants et s’occupent des personnes âgées.
Avec CHF 600, vous aidez une religieuse
d’Europe de l’Est pendant un an et lui permettez d’accomplir tout ce travail et de
prier pour l’Église.
•
Pour la mission au Mali
Ce ne sont pas 153 poissons, si
gros soient-ils, qui menacent de
déchirer le filet (cf. Jn 21,11), mais la
pêche modernisée des « Filles du
Cœur Immaculé de Marie » aurait
des conséquences miraculeuses au
Mali.
Mère Bernadette énumère ces conséquences : d’abord, la lutte contre la pauvreté. Les trois quarts des 13 millions
d’habitants du Mali vivent avec moins de
deux dollars par jour, et c’est le cas
des sœurs de la congrégation. La pêche
et l’irrigation du petit verger leur
assureraient un revenu de base, avec lequel
les sœurs pourraient aider leur entourage,
fournir une alimentation saine et protéger
l’environnement. Cela permettrait également
de valoriser l’agriculture et l’élevage qui
ont peu d’intérêt dans l’esprit des jeunes,
mais assurent la subsistance de la majorité
de la population. Sans compter aussi des
conséquences pastorales : les religieuses
seraient encore plus des filles du pays et
leur mission au sein du « désert islamique »
(87 % de musulmans et 2,9 % de chrétiens)
en serait facilitée. Concrètement : avec
une réserve d’eau et un système d’irrigation, les sœurs feraient une « pêche
miraculeuse ».
153 est le nombre de poissons que les
Apôtres ont pêchés, à la demande de Jésus
ressuscité. Les sœurs nous demandent de
l’aide. Nous avons besoin de 150 Bienfaiteurs qui voudront bien donner CHF 153
chacun – pour la mission au Mali.
•
Deux dinars pour l’hôpital d’Amman
« Un homme descendait de Jérusalem
à Jéricho, et il tomba au milieu de
brigands ... » (Lc 10, 30). C’est ainsi
que Jésus commence sa parabole
du Bon Samaritain.
Dans le prolongement de cette route se
trouve Amman et c’est là que l’histoire
continue. À l’hôpital italien d’Amman
(Jordanie) ont échoué les maltraités et les
battus, laissés à demi-morts sur les routes
de la région. Les « Sœurs dominicaines de
l’Adoration », leurs médecins et leurs infirmières s’occupent des réfugiés malades,
en particulier ceux de Syrie et d’Irak. C’est
le Centre médical le plus ancien en Jordanie
(depuis 1926). Il se trouve au centre de la
vieille ville et c’est le seul hôpital où l’on
prend soin même des pauvres et des
indigents, souvent gratuitement. 47 000
patients sont pris en charge chaque année.
Le nombre croissant des réfugiés submerge les capacités de l’hôpital. La compassion des sœurs et des médecins se
heurte aux frontières de l’inacceptable. C’est
juste que les médicaments et les lits coûtent
cher. S’il se trouve 640 Bienfaiteurs,
qui donnent « deux dinars » c’est-à-dire
CHF 60 pour ce service de compassion,
nous pourrons les aider à acheter une
grande quantité de médicaments et ce
qui leur est nécessaire. Et de façon
désintéressée, donner de l’amour – comme
le Bon Samaritain, en faveur de l’inconnu,
couché à moitié mort sur le bord de la
route, non loin d’Amman.
Votre don profitera à ce projet ou bien à un autre identique et permettra de continuer notre travail dans le domaine de la pastorale.
•
3
Aux Journées Mondiales de la
Jeunesse de Rio, huit jeunes et un
prêtre sont venus de Chine. Ils
étaient enthousiastes. «Ce fut si
grandiose, si catholique et si rempli
de joie spirituelle profonde ! Le
témoignage vivant que nous
sommes une famille mondiale de la
foi ». Ils tiennent à remercier de tout
cœur tous les Bienfaiteurs de l’Aide
à l’Église en Détresse. « Nous avons
senti votre soutien par la prière. »
De la même façon, ils ressentent
combien la générosité des Bienfaiteurs aide leur Église en Chine et
l’accompagne. « Nous prions pour vous tous. Que le Seigneur vous accorde la santé et vous protège. Vous êtes comme le Bon Samaritain. Sauf
que ce n’est pas un seul que vous aidez, ni seulement les neuf qui sont
allés à Rio, mais beaucoup, beaucoup de personnes à travers la Chine. »
Détresse, amour et gratitude – Vos lettres
Rendre l’Église universelle plus proche
Depuis de nombreuses années, vous organisez des réunions d’information dans
nos paroisses avec des prêtres et des
évêques passionnants, du monde entier.
Ils nous rendent proche de l’Église universelle et des chrétiens persécutés
aujourd’hui. Je suis tellement impressionné par votre travail que je penserai à
l’AED dans mon testament. Merci et que
Dieu vous bénisse.
Un entrepreneur de Suisse
Une famille se prive pour la Syrie
Je voudrais faire savoir à l‘archevêque
d’Homs que nous avons entendu son
appel. En nous privant de certains achats
superflus, nous pouvons adresser à
l’AED une somme de 100 euros. Nous
sommes en train d’acheter une maison, il
nous est insupportable de le faire sans
partager un peu de nos biens avec ceux
qui ont tout perdu. Nous montrons à nos
six enfants les vidéos de l’AED sur la
Syrie, afin qu’ils se souviennent de ce
pays et que leur conscience politique et
chrétienne soit éclairée.
Une famille de France
Don faible, prière puissante
L’âge m’a rattrapée. Je suis clarisse
depuis 70 ans. Mon don personnel est
petit, mais pas ma prière.
Une religieuse d’Australie
Partager l’argent reçu à ma Communion
Ma Première Communion fut magnifique.
Je suis heureux et reconnaissant de pouvoir recevoir le Sauveur si souvent. Je
souhaite que tous les enfants du monde
connaissent Jésus. C’est pourquoi je voudrais faire cadeau de l’argent que j’ai
reçu pour ma Première Communion.
Mon papa vous a envoyé 200 euros.
Un enfant d’Allemagne
VOTRE DON: UBS; Genève, Cpte No.: 0240-454927.01W, IBAN: CH66 0024 0240 4549 2701 W;
Compte postal 60-17700-3, Bureau national: AIDE A L’EGLISE EN DETRESSE, Cysatstrasse 6,
6004 Lucerne, Tél. 041-410 46 70; Antenne pour la Suisse romande et italienne: Ch. du
Cardinal-Journet 3, CH-1752 Villars-sur-Glâne, Tél. 026-422 31 60;
E-mail: [email protected]
www.aide-eglise-en-detresse.ch
Nous vous demandons de bien vouloir mentionner votre nº. de bienfaiteur, lors de
toute correspondance, versement ou changement d’adresse.
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Johannes
Freiherr
Heereman,
Président exécutif
En Corée du Sud, j’ai marché sur les
traces du P. Werenfried qui visita ce
pays en 1962 et 1963 et a contribué
à la croissance de l’Église catholique, encore toute petite. Au 19ème
siècle, d’innombrables croyants ont
sacrifié leur vie pour le Christ, après
de cruelles tortures. C’est grâce à
cette semence que s’est épanouie
l’Église en Corée du Sud. À la messe
du dimanche, un adulte sur quatre
était un catéchumène.
Au contraire, dans le pays voisin, la
Corée du Nord, toute activité religieuse est interdite. Le communisme
terrorise ce pays sans pitié. En outre,
dans certains pays islamiques, les radicaux font régner la terreur – cette
fois au nom d’un Dieu lointain qui
d’après eux n’aime pas les chrétiens.
Mais Jésus, Fils de Dieu s’est fait
homme pour tous les peuples. Dans
la crèche de Bethléem, nous trouvons la clé de la vie pour vaincre le
mal. L’Avent nous prépare pour cet
événement qui sauve l’humanité.
Dans les pays libres, nous pouvons le
célébrer et rendre grâce à Dieu. Et
parmi vous, nous rencontrons beaucoup de cœurs généreux qui aident
à diffuser ce message de l’Amour
rédempteur, partout où l’Église est
en détresse. Que Dieu vous bénisse,
que Noël vous comble de joie et que
la Nouvelle Année vous apporte la
paix et la santé.
Rédaction: Jürgen Liminski
KIRCHE IN NOT, D-61452 Königstein –
Typo mention: Editeur KIRCHE IN NOT, Cysatstrasse 6, CH-6004 Lucerne – Imprimé en
Suisse – ISSN 0252-2519 – De licentia competentis auctoritatis ecclesiasticae – Circulaire
– huit numéros par an – cotisation CHF 10.-
nti
Arge
ne
Pauvreté, joie, miracle de la conversion
Le Pape François était l’archevêque
de Buenos Aires. Qu’en est-il de
l’Église dans son Argentine natale ?
Comment l’AED aide-t-elle dans le
pays du Pape ? Ulrich Kny, responsable de la Section Amérique latine
au Secrétariat international de l’AED,
s’est rendu dans plusieurs diocèses
cet été. Voici sa réponse.
Comment se vit concrètement l’élection
d’un Argentin sur la Chaire de Pierre,
dans le deuxième plus grand pays d’Amérique latine ?
Que vous alliez dans n’importe quelle
paroisse, les affiches du Saint-Père, presque
grandeur nature, vous sautent aux yeux. À
côté de lui sa supplication : « Priez pour moi »
ou encore un appel à s’impliquer comme
bénévole à la Caritas. Enthousiastes, les secrétaires de Mgr Conejero, l’évêque de Formosa ont raconté que le Pape lui-même avait
téléphoné pour remercier personnellement
L’un de nous ! Le peuple fonde beaucoup d’espoir sur le Pape François.
l’évêque d’une lettre qu’il lui avait écrite. Et
d’apprendre que le Saint-Père à Rome, par
exemple, boit le mate, remplit de nombreux
croyants ordinaires d’une grande fierté : le
Pape est l’un de nous ! Ils apprécient de lui,
comme de son prédécesseur, qu’il emploie
des mots clairs et faciles à comprendre. Et ils
placent de grands espoirs en lui pour qu’il
puisse combattre avec succès la pauvreté et
la corruption dans leur pays.
La pauvreté est largement répandue. De plus,
le gouvernement Kirchner n’est pas favorable à l’Église. Comment survit l’Église ?
En fait, l’inflation estimée à 30 % et le
manque d’emplois ont fait que près de 80 %
5
Education chrétienne –
le meilleur moyen pour
sortir de la pauvreté
des travailleurs dépendent de l’État dans le
nord de l’Argentine. Afin de maintenir leur
indépendance par rapport au gouvernement,
certains évêques se privent volontairement
de l’aide de l’État envers l’Église. Ce dernier
participe souvent au financement de projets
de construction de l’Église, aux salaires des
enseignants dans les écoles religieuses. Il
paie aussi de modestes salaires aux évêques
et fournit une aide à la formation des séminaristes. Mais cela ne suffit pas pour faire
vivre l’Église. Au cours des dix dernières
années, l’AED a soutenu de nombreux
projets d’une valeur totale de 3 millions de
francs, mais l’aide la plus importante a
consisté en offrandes de messe et en moyens
de subsistance : pour 3 millions de francs
supplémentaires.
En quoi consistent ces projets ?
Nous procurons une aide d’existence aux
communautés religieuses féminines et aux
prêtres – sous forme d’offrandes de messe.
Nous participons à la rénovation de chapelles, presbytères, centres de formation et
de retraites ; nous finançons aussi la formation des catéchistes, l’achat de livrets du Rosaire, de matériel catéchétique, de voitures,
la construction de salles polyvalentes. En raison de la grande pauvreté, certains diocèses
portent encore le fardeau d’une théologie de
la libération orientée vers le marxisme.
La formation au séminaire et bien sûr l’éducation à l’école sont une aide précieuse.
Malheureusement, l’État soumet les écoles
privées à des obstacles de plus en plus grands
et investit toujours davantage dans les écoles
Ulrich Kny avec Mgr Andrés de
Corrientes, devant Notre-Dame de Itatí
publiques et dans la formation des enseignants, afin qu’ils appliquent l’éducation
sexuelle de l’État. Nous dialoguons avec les
évêques sur les alternatives possibles.
Comment voyez-vous, en général, la vie de
foi de l’Argentine ?
Il existe une piété populaire bien ancrée.
Pratiquement chaque paroisse est attachée
à sa propre neuvaine et à sa propre procession. « Notre-Dame de Luján », patronne
nationale de l’Argentine, est particulièrement aimée. Des pèlerinages locaux à divers
sanctuaires de la région revêtent également
une grande importance. Par exemple, environ trois millions de pèlerins par an se rendent à la Basilique du pèlerinage de Marie
à Itatí, sur les rives du Río Paraná. À Mailin,
environ 250 000 croyants viennent pour
l’Ascension. L’évêque du lieu a été témoin
de nombreux miracles associés à des
confessions. C’est un excellent potentiel
pour l’Église, que l’on pourrait encore augmenter avec générosité.
Votre don profitera à ce projet ou bien à un autre identique et permettra de continuer notre travail dans le domaine de la pastorale.
•
in a
Burk
Faso
Évangélisation en paroles et en actes
Les instruments de la
mission : charrue et vélo
Ils deviendront agriculteurs-catéchistes et choisiront une vie modeste, par amour de l’Évangile. Ils
assument des tâches pour lesquelles les prêtres ne sont pas
absolument nécessaires. Ils sont
« le cœur des communautés ».
C’est ainsi que le Père Cyrille Sam, Directeur du Centre catéchétique de Donse,
parle de ces jeunes hommes et femmes
qui, après quatre ans de formation, œuvrent au service de la pastorale et mènent
parallèlement une vie d’agriculteurs. Leur
travail est un « travail inestimable » pour
la vie de la communauté. Les catéchistes
Prier ensemble – Messe à Donse pour
petits et grands
sont les assistants et les représentants des
prêtres. Ils célèbrent la Parole quand les
prêtres en sont empêchés, font le catéchisme, visitent les malades, organisent
des groupes de prière et préparent à la réception des sacrements. C’est de l’évangélisation « en paroles et en actes », au Une catéchiste de la paroisse : mettre
en pratique ce qu’on a appris
milieu du peuple.
En 1925, les Pères Blancs ont fondé le
Centre de formation à Donse, à proximité
de Ouagadougou, la capitale du Burkina
Faso. Depuis lors, des célibataires ou de
jeunes couples entre 18 et 35 ans viennent
se former au service pastoral. Le programme d’enseignement inclut l’étude de
la Bible, la liturgie, la pastorale, l’histoire
de l’Église, l’anthropologie, la pastorale
des sacrements, la mariologie, la christologie, la doctrine sociale et la philosophie.
Dans le même temps, et deux jours par semaine, ils étudient l’agriculture, l’élevage,
la menuiserie, le jardinage et la mécanique.
Tout cela leur est nécessaire pour leur mission à venir, de façon à être disponible
pour tous, quelle que soit la situation.
Force physique nécessaire –
Catéchistes transportant des pierres
Pendant leur formation, ils ne reçoivent pas
d’argent. Mais, pour qu’ils ne vivent pas
dans la misère ou la dépendance financière
dès le départ, et soient aussi acceptés par
leurs communautés, ils obtiennent une sorte
de dot à la manière pastorale : une grande
brouette pour transporter l’engrais, un vélo
pour les visites pastorales de village en village, une charrue et un âne pour le travail des
champs. De cette façon, les agriculteurscatéchistes et leurs familles sont des conseillers spirituels qui favorisent aussi le développement local. Dans les dernières années
de la crise, les prix ont considérablement
augmenté. L’archevêque de Ouagadougou
voit que le Centre de formation et son rôle
exemplaire sont en danger. Il nous demande
de l’aide. Les 21 élèves en quatrième année
de formation devraient également recevoir
une brouette, un vélo, une charrue et un âne.
Leur efficacité en serait renforcée. Il manque
CHF 17 700 à l’archevêque. Petite somme
pour 21 semeurs d’Évangile. L’Évangile doit
être semé au Burkina Faso. La parole seule
ne suffit pas. Il faut aussi des instruments
pratiques pour labourer et préparer le terrain
ou le vélo pour porter le message aux personnes de bonne volonté.
Votre don profitera à ce projet ou bien à un autre identique et permettra de continuer notre travail dans le domaine de la pastorale.
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