Pour saluer Henry Roth

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Pour saluer Henry Roth
Pour saluer
Henry Roth
Éditions de l’Olivier
Éditions de l’Olivier
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en librairie le 3 octobre 2013
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Q
uand, en octobre 1995, j’ai appris la mort de Henry Roth, je
me suis souvenu de l’unique conversation téléphonique que
j’avais eue avec lui quelques mois auparavant alors que je venais
de terminer la traduction d’Un Rocher sur l’Hudson, le deuxième
volume de À la merci d’un courant violent et que, pour paraphraser
la formule employée par le critique et essayiste Irving Howe dans
sa préface à l’édition américaine « une fois la dernière page tournée, je
m’étais aperçu que j’avais vécu entièrement dans la peau du héros et que
tout ce que je souhaitais, c’était de pouvoir réfléchir en silence ». C’était la
voix grave, profonde et tremblante d’un vieil homme malade, celle
d’un monde perdu, le monde de sa Galicie natale (qui faisait alors
partie de l’empire austro-hongrois), le monde de la culture yiddish
(sa langue maternelle dans laquelle, arrivé aux États-Unis vers l’âge
de deux ans, il n’écrira jamais mais qui est tellement présente dans
son œuvre), le monde d’Ellis Island et du Lower East Side où le petit
Ira Stigman (le double littéraire de Henry Roth), grandira entre une
mère qu’il adorait, un père violent qu’il détestait et une sœur avec
qui il entretiendra des rapports incestueux. La famille s’installera
ensuite à Harlem, à cette époque peuplé en majorité d’Irlandais qui
se moquent de lui, et où, par une journée étouffante d’août 1914, il
apprendra par les cris des vendeurs de journaux – Wuxtra ! Wuxtra !
Sensationnel ! Milkhome ! – le début de la guerre de 14-18. Et c’est
de là qu’il entamera son voyage à la recherche de l’Amérique qui le
conduira, après sa rencontre avec la poétesse Eda Lou Walton, à écrire
et publier Call it Sleep (L’Or de la Terre promise), son premier roman
« autofictionnesque » qui sera un échec avant d’être redécouvert bien
plus tard, à s’engager en politique aux côtés du parti communiste
américain, et ensuite à disparaître pendant trente ans de la scène littéraire pour exercer divers métiers tels qu’éleveur de canards, infirmier
dans un hôpital psychiatrique, aide-plombier ou autres. Et c’est après
une nouvelle trentaine d’années que, vivant dans un mobile home à
Albuquerque en compagnie de sa femme, Muriel Parker, pianiste et
compositrice ancienne élève de Nadia Boulanger, (Muriel à propos
de qui Henry Roth dira à Le Clézio : « Elle est arrivée à bord du
Mayflower, moi je suis venu par le bateau suivant. »), il poursuivra son
« roman d’apprentissage », lui le vieil homme malade de quatre-vingts
ans atteint de rhumatismes articulaires qui se penche sur l’enfant
qu’il était en dialoguant avec son ordinateur, le bien nommé Ecclesias.
Michel Lederer,
traducteur
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L’édition de À la merci d’un courant violent
Il aura donc fallu plus de soixante-dix ans pour que les lecteurs
puissent enfin découvrir dans sa totalité l’œuvre d’Henry Roth,
l’une des voix les plus discrètes mais les plus puissantes de ce
siècle. Soixante-dix ans d’une élaboration lente, de silence et
de recherche pour parvenir aux cinq volumes du grand cycle
À la merci d’un courant violent. Au moment où il imagine cette
fresque romanesque, Henry Roth n’est pas un débutant : il a près
de 80 ans, et derrière lui, la publication d’un unique roman au
destin légendaire.
Ce roman paraît en 1934. Il s’intitule Call it Sleep (L’Or de la terre
promise, Grasset, 1985). S’il reçoit un bon accueil de la critique,
il sera cependant un échec commercial. L’éditeur fait faillite très
peu de temps après. Par ailleurs, Henry Roth est désavoué par le
Parti Communiste – auquel il a adhéré l’année précédente –, qui
lui reproche son « modernisme ». Déçu, il arrête aussitôt d’écrire
et se mure dans le silence.
Mais en 1964, soit trente ans après sa première publication, Call
it Sleep est réédité en édition de poche. À la Une du New York
Times Book Review, Irving Howe en parle comme de « l’un des
rares livres d’une classe indiscutable écrits en Amérique depuis
le début du siècle ». Le succès survient immédiatement. Plus d’un
million d’exemplaires sont vendus, et les États-Unis redécouvrent
cette peinture extraordinaire du New York populaire et de l’immigration juive. Ce succès inespéré ne change cependant rien au
silence de Henry Roth, lequel, retiré, ne parvient plus à écrire
jusqu’à la fin des années 1970. Il reste à l’écart de tout projet
de publication. Mais des rumeurs circulent. Il faudra attendre
1994 pour que paraisse le grand roman pensé et élaboré par
Roth : A Star Shines Over Mount Morris Park (Une étoile brille
sur Mount Morris Park), premier volume d’un ensemble destiné
à en comprendre six, suivi en 1995 et en 1996 de A Diving Rock
on the Hudson (Un rocher sur l’Hudson) et From Bondage (La Fin
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de l’exil). La mort de Henry Roth en 1995 interrompt l’écriture de
ce cycle : des six volumes prévus, seuls quatre seront publiés,
dont le dernier en date jusqu’à aujourd’hui, Requiem for Harlem
(Requiem pour Harlem), le sera en 1998. Ce n’est qu’en 2010 que
paraîtra aux États-Unis An American Type, cinquième volume de
À la merci d’un courant violent.
An American type est également le résultat d’une longue aventure
éditoriale. Henry Roth avait élaboré son grand œuvre en deux
parties. Intitulées « Batch One » et « Batch Two », celles-ci correspondaient respectivement aux quatre premiers livres et aux deux
derniers que devait comprendre À la merci d’un courant violent.
Les quatre premiers livres (dont Requiem pour Harlem, paru de
manière posthume) furent publiés. L’intégralité de « Batch One »
était donc disponible à la lecture.
Restaient « Batch Two » et son contenu secret. L’ensemble
comprenait 1 900 pages, rédigées par Henry Roth entre la fin
des années 1980 et 1995. Après la mort de Roth, il demeura tel
quel avant que son éditeur, Robert Weil, ne décide d’en envoyer
des extraits pour publication au magazine The New Yorker. C’est
ainsi que parurent en 2006 deux extraits tirés de « Batch Two » :
« God the novelist » et « Freight ». C’était là la première étape qui
mènerait à l’édition d’un roman à partir des textes laissés par
Roth. Willing Davidson, alors jeune assistant au New Yorker, fut
choisi par l’exécuteur testamentaire de Henry Roth pour mener
à bien l’entreprise colossale de lecture et de composition nécessaire pour transformer « Batch Two » en An American Type, roman
salué dès sa parution en 2010, que les Éditions de l’Olivier sont
fières de publier sous le titre Un Américain, un vrai.
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« Un chef-d’œuvre d’une éblouissante
virtuosité pyrotechnique »
Pierre-Yves Pétillon
« Ainsi apparaît la véritable
entreprise de l’œuvre nouvelle
de Henry Roth, née de la
souffrance et d’une juvénile
jubilation sous le ferment du
silence. La mémoire, ce n’est
pas seulement une quête
personnelle. C’est un travail
sans fin pour la mise en ordre
et l’architecture du monde,
pour “le vieil homme qui fait
métier de scribe pour contrer
le temps”. »
Jean-Marie Gustave Le Clezio,
Le Nouvel Observateur
« Magnifique exploration
d’une mémoire brûlée, toute
bruissante encore des
rumeurs de Harlem et des
déceptions du siècle, tentative
qu’on pourrait dire désespérée
pour trouver un ordre dans le
désordre du monde, le roman
d’Henry Roth est un livre
violent et fort. »
Françoise Giroud,
Le Journal du Dimanche
« Penché sur les eaux troubles
de son enfance, le grand
silencieux des lettres
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américaines vient de réaliser
un second miracle, sans
lequel il n’y aurait pas de
littérature : transformer la
beau en or, le chagrin en
prière, et le Harlem du début
du siècle en un royaume
inoubliable. Comme le
Dublin de Joyce, l’Angleterre
de Dickens ou le Mississippi
de Mark Twain. »
André Clavel, L’Événement
« La langue de Henry Roth
emprunte à tout ce qui l’a
fait : yiddish de sa mère et de
ses racines, langages
populaires des quartiers de
l’enfance, langage littéraire de
l’homme cultivé et grand
lecteur. Mais c’est aussi le
monde autour de lui qui
pénètre son style d’écrivain.
On ne lit pas seulement À la
merci d’un courant violent
comme un simple livre de
souvenirs revisités et
commentés. On est plongé
dans un univers de bruits,
d’odeurs, de sons, de
musiques, dans un univers où
le froid vous transperce, où la
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tendresse maternelle vous
submerge, où la rue est pleine
de “goys irlandais” qui se
moquent du “sale juif”. »
Michèle Gazier, Télérama
« Ce “vent violent” maîtrisé,
c’est comme l’achèvement,
l’élucidation d’une vie. »
Nicole Zand,
Le Monde des Livres
« Un roman fascinant et
foisonnant, rempli de vitalité
juvénile, de tendresse, de
cynisme, d’émotions
excessives, de réflexions
éclairantes : une œuvre de
jubilation littéraire. »
Jorge Semprun,
Le Journal du Dimanche
« Lisez l’aventure de ce
Gavroche yiddish affamé de
sexe et de gloire, qui devint le
précurseur de l’école juive
new-yorkaise. Il revit dans ces
pages, en stridences, en ondes
lyriques, en aveux arrachés à
l’obscurité du temps
englouti. »
Manuel Carcassonne, Le Point
« Une éducation sentimentale
qui refuse constamment toute
sentimentalité. »
Claude Roy,
Le Nouvel Observateur
« Une invention verbale
délirante, une déconstruction
du langage manifestement
héritée de Joyce. »
Gérard Meudal, Libération
« Un livre profondément
émouvant, venu de la plus
lointaine enfance qui arrive
jusqu’à nous, intacte,
vulnérable, obstinée. »
Michel Crépu, La Croix
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Un Américain, un vrai
roman
traduit de l’anglais (États-Unis)
par Michel Lederer
en librairie le 3 octobre 2013
1938 . Ira Stigman, le double fictionnel
d’Henry Roth, est en plein tourment : il
peine à écrire son second roman et vient de rencontrer son
nouvel amour, Muriel Parker, une américaine « typique », à
l’opposé de ses modestes origines d’immigré juif. Fuyant la
colère de son ex-compagne Edith, qui l’entretient depuis des
années, Ira part avec un ami communiste à Los Angeles, et
tente sans succès d’y gagner sa vie. Il décide de retourner à
New York, et se lance dans une traversée épique des États-Unis,
en stop et en train, croisant sur son chemin hobos violents et
paysans antisémites. Arrivé à Manhattan, Ira affrontera-t-il enfin
sa vie et ses choix, pour devenir un Américain, un vrai ?
Magnifique roman d’amour aux accents autobiographiques, ce
dernier tome d’À la merci d’un courant violent nous offre deux
portraits saisissants : celui d’Ira qui voit l’immigré qu’il était,
le « yidele élevé au milieu des taudis de Harlem », entrer dans
la petite bourgeoisie, et celui d’un peuple entier affrontant une
crise sans précédent. Henry Roth recrée la vie intellectuelle du
New York de la fin des années 1930, et dépeint, en un sublime
écho aux Raisins de la colère, une autre Amérique en proie à
la Grande Dépression et à la désillusion politique.
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Les quatre premiers tomes de
À la merci d’un courant violent
sont publiés en version poche chez Points,
dans la collection « Signatures »
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Éditions de l’Olivier
96, boulevard du Montparnasse
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