Bastia : "Les portes de la nuit" en ouverture des Saisons de Parole

Bastia : "Les portes de la nuit" en ouverture des Saisons de Parole
Vive
Rédigé par Odile AURACARIA le Mercredi 1 Octobre 2014 à 01:09 | Modifié le Mercredi 1 Octobre 2014 - 01:15
La saison automnale 2014 de Parole Vive a débuté lundi soir avec la projection du film de Marcel
Carné "Les portes de la nuit" (1946) au Cinéma Le Studio. Cette soirée était organisée en
collaboration avec l'Association Parole Vive et Studio Cinéma Action. La projection était suivie d'un
ciné/débat mené par Martine Pietri et Pierre Rossignol autour du thème "La nuit dans tous ses états".
Le thème a été choisi il y a un an. La nuit apparaissant comme le lieu de tous les dangers
Ce film avec Yves Montand, Nathalie Nattier, Pierre Brasseur, Serge Reggiani..., avec des dialogues
de Jacques Prévert et une musique de Joseph Kosma, a été réalisé d'après "Le Rendez-Vous" ballet
de Jacques Prévert, Joseph Kosma, Brassaï et Roland Petit.
Il a été choisi comme une opération de réhabilitation du cinéma de Marcel Carné.
Jean Gabin et Marlène Dietrich étaient pressentis pour incarner les rôles principaux de Diégo et
Malou. Ce choix n'ayant pu se concrétiser c'est un Yves Montand, très jeune, et une Nathalie Nattier,
qui ne fera pas une grande carrière, qui ont incarnés les personnages. Ce choix des acteurs influe
sans doute sur l'accueil que le public et la critique ont réservé à ce film. Et puis l'action se situe dans
un Paris ouvrier de la fin 1945, meurtri par la guerre. Les français de cette époque avaient peut-être
envie de voir des films plus gais, porteurs d'espoir. Quoi qu'il en soit, le public a mal accueilli ce film
quant à la critique, sauf à de très rares exceptions, elle s'est déchainée et acharnée sur cette oeuvre
de Marcel Carné. L'histoire d'amour dont il est question dans "Les portes de la nuit" est apparue
comme une histoire "à la guimauve". Plus important encore, les dialogues de Prévert sont très
cyniques, noirs, corrosifs et cela a fait hurler le public. Il ne faut pas oublier que le film a été tourné à
peu près six mois après la Libération de Paris. On y parle de marché noir, de collaboration, alors que
la société est en pleine épuration. C'est là un cinéma classique à la française, et les interprètes sont
ce qu'ils sont... Yves Montand, non plus ne sera pas tendre et il contribuera largement à la mauvaise
réputation du film en disant pendant longtemps "que c'est le plus mauvais rôle qu'il avait joué au
cinéma".
Cette soirée organisée par Parole Vive a pour mission de faire redécouvrir avec un autre regard ce
film maudit.
L'étincelle qui a permis à ce film de voir le jour, on le doit au photographe Brassaï qui avait sorti un
livre superbe "Paris la nuit". Tout cela est très bien rendu dans "Les portes de la nuit" avec tous ces
décors : gazoducs, chemins de fer, boutiques, l'état de décrépitude du Paris populaire qui vient de
connaître la guerre et l'occupation. Paris est un personnage extraordinaire du film. Film qui faut
essayer d'aborder sans à priori, sans préjugé, sans dictat.
Les prochains rendez-vous de Parole Vive
- Mercredi 1er octobre à 16h30, à la Bibliothèque Centrale, "Pourquoi la nuit?" Conférence en images
pour petits et grands.
- Jeudi 2 octobre à 18h30, au Théâtre du Lycée Jeanne d'Arc, "Ouvert la nuit" Lecture-spectacle en
poésie et en chanson.
- Vendredi 3 octobre à 18h30, dans l'Amphithéâtre de l'IRA, "La nuit transfigurée" Conférence-débat
par Philippe de Georges.
- Samedi 4 octobre à 18h30, au Théâtre du Lycée Jeanne d'Arc, Concert "Nocturnes en trio" (piano,
violon, violoncelle)
Renseignements/réservation : 04 95 32 47 75 / 06 81 31 10 19