Le système LMD à la Faculté des Sciences et Techniques
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Le système LMD à la Faculté des Sciences et Techniques
Programme ROCARE 2011 des subventions pour la recherche en éducation Pays : Mali Rapport d’étude Le système LMD à la Faculté des Sciences et Techniques (FAST) de l’Université de Bamako : quelle appropriation des protagonistes et bénéficiaires Parain scientifique : Dr Cheick Oumar FOMBA, Directeur de Recherche Institut Supérieur de Formation et de Recherche Appliquée (ISFRA) Université de Bamako Chercheurs : NAPARE Magninè DIARRA (Chercheur principal) DOLO Bra-Amba GUINDO Boukary YALCOUYE Hassane Personne ressource: Dr Nora ALLEKI Recherche financée par le Réseau Ouest et Centre Africain de Recherche en Education (ROCARE) Avec le soutien du projet Centre d’Excellence Régionale UEMOA et du Ministère des Affaires Etrangères des Pays-Bas 1 Sommaire REMERCIEMENTS................................................................................................................... 3 SIGLES ET ABREVIATIONS .................................................................................................. 4 LISTE DES TABLEAUX ........................................................................................................... 5 RESUME...................................................................................................................................... 6 INTRODUCTION....................................................................................................................... 8 PREMIERE PARTIE ............................................................................................................... 10 I. CONTEXTE ET INTERÊT DU SUJET ............................................................................. 10 1.1. Le contexte du système LMD au plan international et africain .................................... 10 1.2. L’enseignement supérieur malien et le système LMD : annonce de la problématique. 13 II. OBJECTIFS DE RECHERCHE ........................................................................................ 16 2.1. Objectif Général ............................................................................................................ 16 2.2. Objectifs spécifiques ..................................................................................................... 16 III. METHODLOGIE............................................................................................................... 16 IV. CADRE THEORIQUE....................................................................................................... 18 4.2. Théorie IACR de R. G. Havelock et A. M. Huberman ................................................. 18 4.3. La théorie environnementaliste de Jean Berbaum......................................................... 20 4.4. La théorie constructiviste Yves Doré : ......................................................................... 21 DEUXIEME PARTIE............................................................................................................... 22 I. PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS...................................................... 22 II. PROPOSITIONS.................................................................................................................. 27 III. CONCLUSION ................................................................................................................... 29 IV. BIBLIOGRAPHIE.............................................................................................................. 30 V. ANNEXES ............................................................................................................................. 33 Questionnaire adressé à l’administration de la FAST (Décanat, Départements, laboratoire, bibliothèques, unité informatique). ...................................................................................... 33 Questionnaire Enseignants .................................................................................................. 37 Questionnaire adressé Aux Etudiants................................................................................... 41 Guide d’entretine ................................................................................................................. 45 2 REMERCIEMENTS L’équipe de recherche adresse ses vifs remerciements : - Au ROCARE - A l’UEMOA - A l’Université de Bamako à travers le Rectorat, l’ISFRA et la FAST - Au parrain, Dr Cheick Oumar FOMBA, Directeur de Recherche - A la personne ressource, Dr Nora ALLEKI - Aux institutions utilisatrices des résultats de cette recherche - A tous les lauréats du programme des petites subventions du ROCARE, des années antérieures et de la session 2011, du Mali et des autres pays membres. - Nous tenons à manifester notre profonde gratitude à toute l’administration du décanat de la FAST qui nous a facilité cette recherche à bien d’égard. - A tous ceux qui nous ont aidés. 3 SIGLES ET ABREVIATIONS ADEA : Association pour le Développement de l’Education en Afrique AEEM : Association des Élèves et Étudiants du Mali COFNE : Commission d’Organisation du Forum National sur l’Éducation CPS : Centre Pédagogique Supérieur EHEP : École des Hautes Etudes Pratiques ENSUP : École Normale Supérieure FAST : Faculté des Sciences et Technique FCFA : Franc de la Communauté Financière Africaine IACR : Infrastructures, Autorités, Consensus, Ressources IPGP : Institut de Planification et de Gestion Prévisionnelle ISFRA : Institut Supérieur de Formation et de Recherche Appliquée LMD : Licence, Master, Doctorat PRODEC : Programme Décennal de Développement de l’Éducation REESAO : Réseau pour l’Excellence de l’Enseignement Supérieur en Afrique de l’Ouest ROCARE : Réseau Ouest et Centre Africain de Recherche en Education SYNESUP : Syndicat National de l’Enseignement Supérieur UEMOA : Union Économique et Monétaire Ouest Africaine UNESCO : Organisation des nations unie pour la Science, la Culture et l’Education 4 LISTE DES TABLEAUX Tableau n°1 : Présentation de l'échantillon de référence. Tableau n°2 : Présentation de l'échantillon d’acteurs tiré de l’échantillon de référence. Tableau N° 3 : Avis des enseignants sur les moyens mobilisés Tableau N° 4: Condition de mise en œuvre du LMD d’après les administratifs Tableau N° 5 : Perception que les étudiants ont du système LMD Tableau N° 6 : Perceptions des administratifs Tableau N° 7 : Les défis auxquels la réforme est confrontée Tableau N° 8 : L’affectation de la qualité de l’enseignement supérieur par les défis 5 RESUME Dans le cadre de son programme 2011 de subvention de recherche au profit des jeunes chercheurs de ses pays membres, le ROCARE a retenu deux projets au Mali. Le présent document est le rapport d’étude soumis par des chercheurs maliens sur « Le système LMD à la Faculté des Sciences et Techniques (FAST) de l’Université de Bamako : quelle appropriation des protagonistes et bénéficiaires ». L’enquête a concerné 270 étudiants à travers un questionnaire standardisé, vingt-cinq (25) agents de l’administration de la dite faculté et 60 enseignants chargés de cours. L’étude a adopté une démarche qualitative et quantitative pour aboutir aux résultats qui se trouvent récapitulés dans cette rubrique « résumé ». La collecte des données ont été faite en deux étapes : la passation des questionnaires et les entretiens. La première à commencé en septembre et a pris fin en décembre 2011 et la seconde a été réalisée en fin décembre 2011. Les moyens mobilisés sont encore faibles par rapport à ceux requis pour la réussite du système LMD. Il serait nécessaire d’augmenter le nombre d’ordinateurs et accessoires pour les enseignants, dans les activités de TP/TD, dans les différentes unités administratives. La capacité d’accueil de l’amphithéâtre qui existe, celui que la FAST a connu avant l’avènement du LMD est largement en deçà de celle requise pour l’effectif d’étudiants. Les laboratoires et les salles de TP ne favorisent pas le système de travail en groupe restreint que demande le LMD. En termes de maîtrise du système, l’administration a besoin davantage de formations techniques de manière à satisfaire les étudiants pour les nombreuses interrogations que l’innovation leur impose. Même si une bonne partie des professeurs ont dû faire leurs formations supérieures selon le système LMD (dans des pays étrangers pour la plupart), les méthodes et techniques pédagogiques sont restées assez classiques. L’ensemble de toutes ces situations ne réserve pas une perception favorable en ce moment, pour le développement du système. Cela compromet le projet de généralisation du système LMD dans les autres facultés qui serait d’ailleurs reportée pour 2012. La conclusion à laquelle aboutit l’étude est que la réforme LMD de la FAST souffre d’impréparation des acteurs et de manque de moyens qui risquent d’hypothéquer la qualité des produits et leur reconnaissance internationale. 6 Pour pallier ce problème, il s’avère important de mettre en œuvre les recommandations cidessous qui permettraient d’améliorer la qualité de l’enseignement : La mobilisation de moyens requis pourrait être une des conditions vers des chemins de résolution de nombreux problèmes de l’enseignement supérieur au Mali. L’appui technique et financer permettra à l’administration, écartelée entre optimisme et inquiétude de quitter sa position mitigée. Pour réussir cette reforme LMD, la sensibilisation de tous les acteurs de l’université (enseignants, étudiants, administration) pour un changement de comportements est nécessaire. Les insuffisances dans la gestion des différents services universitaires (examens, scolarité des étudiants, leur orientation etc.) doivent être corrigées par la formation et la mise à disposition d’outils adéquats. 7 INTRODUCTION Cette étude se situe dans le cadre du programme des petites subventions pour la recherche en éducation que le Réseau Ouest et Centre Africain de Recherche en Education (ROCARE) développe en partenariat avec l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) et le ministère néerlandais des affaires étrangères. A travers un tel programme, le ROCARE vise à former des chercheurs juniors dans ses pays membres et à développer ainsi une dynamique de partenariat entre les institutions d’enseignement supérieur et de recherche en Afrique de l’Ouest et du Centre. Relative aux défis de l’enseignement supérieur en Afrique, l’étude traite de l’appropriation du système Licence, Master, Doctorat (LMD) à la Faculté des Sciences et Technique (FAST) de l’université de Bamako par ses acteurs et ses bénéficiaires que sont les enseignants, les administrateurs et les étudiants. Si l’enseignement primaire et secondaire ont plus attiré l’attention des partenaires et des chercheurs, l’enseignement supérieur connait aujourd’hui un plus grand regain d’intérêt, au gré des défis et enjeux dont il fait l’objet. Dans un monde qui exige de plus en plus la construction d’une société de savoir le développement de chaque pays passe par un enseignement supérieur adapté à l’économie de production capitaliste. Ainsi, l’enseignement supérieur en Afrique comme ailleurs doit pouvoir répondre aux besoins socioéconomiques des populations africaines. Ceci implique une homogénéisation de l’enseignement supérieur et à fortiori un alignement de l’enseignement supérieur africain à la Communauté Universitaire Internationale. L’Université de Bamako ne fait pas exception à cette règle. D’ailleurs, de l’indépendance à nos jours, le Mali œuvre pour la démocratisation et l’amélioration de la qualité de l’éducation : la réforme de 1962, le séminaire national de 1978, les états généraux sur l’éducation 1989, la table ronde sur l’éducation 1990, le Programme Décennal de Développement de l’Education (PRODEC) adopté en 1998, le Forum National sur l’éducation en 2008 en sont des exemples. Toutes ces réformes et assises visaient la qualité de l’enseignement quelque soit le niveau. Les résultats ont été plutôt positifs puisque des progrès en termes d’accès, de qualité et de gestion ont été enregistrés. Cependant, face à la nécessité pour l’enseignement supérieur d’appartenir à un système de plus en plus mondialisé, les progrès enregistrés ne signifiaient pas une absence de défis au niveau de l’éducation tertiaire. D’où la préconisation de réformes comme celle du système LMD en vue de relever ces défis. 8 Ainsi, cette recherche vise à étudier les conditions de l’application du système LMD de la FAST afin de comprendre si elles permettent à l’enseignement supérieur malien d’atteindre ses objectifs de s’harmoniser aux normes de formation et de certification internationale et d’améliorer sa qualité. Ce document qui rapporte les résultats auxquels l’étude est parvenue est structuré en deux parties. La première partie traite du contexte et de l’intérêt scientifique de l’étude en partant des réalités internationales et africaines de l’enseignement supérieur puis du Mali qui ont justifié la réforme du LMD pour ainsi préciser la problématique de l’étude. Elle se termine par les objectifs, la méthodologie et les théories ayant contribué aux analyses de nos résultats. La deuxième partie présente, analyse et discute les résultats obtenus, suite aux collectes des données sur le terrain. Elle se poursuit par des propositions issues des analyses faites sur la base des résultats obtenus. 9 PREMIERE PARTIE I. CONTEXTE ET INTERÊT DU SUJET 1.1. Le contexte du système LMD au plan international et africain Le système LMD a été mise en place en Europe à partir du processus de Bologne en 1999. Il est une structuration de l’enseignement supérieur calquée sur le modèle anglo-saxon Bachelor, Master, Doctorate dans lequel l’organisation de la formation se fait en semestres et en unités d’enseignement transférables et capitalisables. A chaque unité d’enseignement est affectée un nombre de crédits correspondant au volume de travail à fournir par l’étudiant : cours, travaux personnels, etc. Il est aussi appelé système 3-5-8, car à partir du baccalauréat, il faut trois ans pour obtenir la Licence, cinq ans pour le Master et huit ans pour le Doctorat. En œuvre dans les pays francophones d’Afrique ces dernières années, à partir d’une rencontre des pays de l’UEMOA en 2007 à Dakar, le système poursuit un objectif de formalisation du mode de certification à des normes européennes et d’amélioration de la qualité de la formation. Ceci fait partie des solutions aux nombreux problèmes auxquels le système universitaire est confronté en Afrique. En effet, les dispositifs d’enseignement supérieur mis en place dans la plupart des pays francophones d’Afrique ont été conçus pour former des cadres destinés à diriger les pays nouvellement indépendants. Ces structures ont joué pleinement leur rôle entre les années 1960 et 1980, en pourvoyant notamment aux besoins de l’administration (Bagayoko, 2007). Au début des années 1960, l’enseignement supérieur africain produisait un peu plus de 1 000 diplômés par an. Plus de 30 ans après, on estime qu’il en a produit plus de 80 000 par an (Mve-Ondo, 1998). A partir des années 1990, sous la conjonction d’un certain nombre de facteurs, une rupture s’est produite au niveau de l’éducation et plus particulièrement au niveau de l’enseignement supérieur dans plusieurs Etats d’Afrique subsaharienne. Les pays de cette partie de l'Afrique sont classés « derniers » dans tous les cycles de l’enseignement (Makosso, 2006). Cela s’explique par une réduction considérable, d’environ 19,1%, de la part moyenne du budget alloué à l’enseignement supérieur entre 1980 et 1990 (Banque Mondiale, 1995). Pendant ce temps, le nombre d’étudiants a considérablement évolué et le rythme de recrutement des enseignants n’a pas été suffisant pour assurer des conditions d’encadrement satisfaisantes. 10 Si les défis de l’enseignement supérieur sont largement traités, les aspects précis du système LMD dans leurs contextes nationaux semblent l’être beaucoup moins. Il faut dépasser la généralité et voir comment le système s’adapte à chaque contexte spécifique où il est appelé à s’implémenter. Egalement, la plupart des travaux que l’on rencontre sont très descriptifs. Or, aujourd’hui, il y a un intérêt d’aller au-delà d’une simple explication car la réforme LMD fait déjà son chemin et des contraintes semblent affecter sa bonne mise en œuvre. Néanmoins, un certain nombre de travaux de recherche portant effectivement sur le système LMD en Afrique sont mobilisable. Un premier groupe de travaux que nous recensons se caractérise par une analyse sur les grands défis de l’enseignement supérieur en Afrique qui justifieraient une réforme comme celle du système LMD. L’UNESCO-Bureau Régional de Dakar (1998) se consacre à une telle réflexion dans son étude intitulée « Enseignement supérieur en Afrique : Réalisation, défis et perspectives ». Il y a aussi, le Professeur Jean Koudou (S. d.) qui s’inscrit dans la même dynamique. Son ouvrage s’intitule : « Réforme de l’Enseignement Supérieur en Afrique francophone et la transition vers le système LMD ». Tout en notant le contexte de crise endogène mais aussi d’effets de mondialisation de l’enseignement supérieur en Afrique, il évoque de façon particulière, un problème de performance de celui-ci. Et, face à une telle situation, il perçoit, lui aussi le système LMD comme une réforme vitale. Argumentant la multiplicité des avantages du système, il évoque la qualification supérieure, l’amélioration de l’efficacité interne des niveaux de formation, le développement de la formation tout au long de la vie, la professionnalisation des formations supérieures, l’attractivité de l’offre de formation et son intégration dans l’international, l’autonomie et la responsabilité des institutions d’Enseignement Supérieur, etc. Dans la dimension descriptive de son travail, il fait ainsi le lien avec une deuxième tendance de travaux qui donnent une explication technique de la réforme LMD. La deuxième tendance de littérature s’appuie sur la nécessité d’explication technique de la jeune réforme au niveau de l’Afrique. Les institutions d’enseignement supérieur ont besoin d’information et de formation en la matière. De même, les décideurs politiques, les 11 bénéficiaires que sont les étudiants et leurs parents et tous les acteurs ont besoin de comprendre la réforme pour leurs décisions. C’est à un tel travail d’explication technique que le réseau pour l’excellence de l’enseignement supérieur en Afrique de l’Ouest-REESAO (2008) s’est consacré. Son ouvrage dont le titre est « Guide de formation du LMD à l’usage des institutions d’enseignement supérieur d’Afrique francophone », développe à travers huit modules, un argumentaire selon lequel le système LMD est bien accessible à l’Afrique. Il fait surtout comprendre que la réforme est un projet de gérer autrement l’enseignement supérieur en Afrique puisque le mode de gestion qu’il a connu jusqu’ici n’est plus adapté : « étudier autrement, enseigner autrement, évaluer autrement, gérer autrement, piloter autrement ». Dans son approche d’explication, Abdoulaye NIANG, lui, recense un certain nombre de faits qui constituent à ses yeux les avantages du nouveau système. Parmi ceux-ci : un encadrement rapproché qui implique des effectifs réduits et un contrôle continu des connaissances, toutes choses qui favorisent l’excellence des produits formés. Toutefois, il note que cette exigence du LMD oblige les universités à recruter régulièrement des enseignants aux fins de rapprocher toujours davantage les taux d’encadrement à la norme internationale. Pour que la réforme LMD n’en soit pas une de plus, un certain nombre d’actes majeurs sont à poser, à savoir l'implication de tous les acteurs dans la mise sur pied du LMD, trouver des réponses à la gestion des flux et du financement du LMD notamment les bourses de mobilités entre autres. Enfin, une troisième génération de travaux qui se particularisent par une échelle nationale de leurs analyses, contrairement aux précédents qui ont une dimension africaine. C’est ainsi que Pascal Kapagama Ikando (2009) s’intéressait au système LMD dans le contexte universitaire congolais, le cas de l’université de Kinshasa précisément. Les questions suivantes étaient au centre de ses préoccupations : quels sont les divers enjeux et défis que présente le passage au LMD pour l’Université de Kinshasa et à travers elle pour toutes les universités congolaises ? Quelles sont les diverses contraintes que présente la situation de l’Université de Kinshasa pour la réalisation d’un tel passage ? De même, Denise Houphouet-Boigny s’est intéressé en 2008 au système LMD en Côte d’Ivoire en ces termes : « Le système LMD : les défis d’un système incontournable ». Pour lui, l’expérience et le contexte LMD en Côte d’Ivoire sont extrapolables au cas de la plupart des pays de l’Afrique de l’Ouest. 12 En terminant cette recension de la littérature, l’on constate que les travaux d’approche évaluative à travers les perceptions, attitudes et connaissances des acteurs ou bénéficiaires sont nettement rares, surtout en ce qui concerne le Mali. Cela pourrait s’expliquer par le jeune-âge du système dans les universités maliennes, d’où la nécessité de voir dans quel contexte de développement universitaire s’intègre l’adoption du système LMD au Mali. 1.2. L’enseignement supérieur malien et le système LMD : annonce de la problématique Ponctué par une série de réadaptations successives, l’enseignement malien et particulièrement le tertiaire a été marqué par deux évènements majeurs qui constituent ses deux bornes : la réforme de 1962 et l’année 1996 consacrant l’ouverture de l’université. Au sortir de l’indépendance, le Mali avait seulement 7% de taux de scolarisation. Il ne disposait d’aucune structure d’enseignement supérieur, l’Afrique occidentale même n’en comptait que deux : celle de Dakar et du Congo-Belge. (Bagayoko, 2007). Son option politique pour un modèle de financement socialiste devait lui permettre à travers la réforme de 1962 d’élargir la base de la pyramide scolaire et de former des techniciens moyens et des cadres supérieurs en nombre suffisant et sur place ; les effectifs dans les grandes écoles qui devaient former les cadres supérieurs étaient relativement réduits. Entre 1963 (création de l’Ecole Normale Supérieure – ENSUP) et 1975 (création de l’Ecole des Hautes Etudes Pratiques – EHEP), le Mali créa l’ensemble des grandes écoles (au moins sept) qui en avaient formé en tout 2 446 étudiants. Selon ses besoins planifiés, l’Etat s’occupait systématiquement de l’orientation de tous les bacheliers, ceux-ci et leurs parents n’y ayant aucune marge de manœuvre. Par conséquent, le bénéfice d’une prise en charge intégrale des études durant toute la scolarité était acquis à chaque étudiant. La garantie de l’emploi à tous les diplômés n’était pas des moindres principes. Par le système dit des passerelles, la création du CPS (Centre pédagogique supérieur, actuel ISFRA) pour les sortants de l’ENSUP, de l’IPGP (Institut de planification et de gestion prévisionnelle) pour les économistes de l’Ecole Nationale d’Administration, l’Etat avait déjà ouvert le chemin vers des formations doctorantes. En 1986, l’initiative de l’université du Mali fut prise (La Loi N° 86-12/AN-RM du 09 janvier 1986), ce qui fut finalement concrétisée en 1996. Entre-temps, le taux brut de scolarisation qui était de l’ordre de 7% à l’indépendance passa en 2001/2002 à 64%. Ceci après avoir rompu avec le coup d’arrêt infléchi à l’essor de l’éducation entre 1968 et 1989, qui avait fait reculer de 29% à 22% le aux de scolarisation. Cependant contrarié par le manque de moyens de maintenir ce 13 rythme de croissance, l’Etat malien reconnait, en juillet 19941, l’enseignement privé tout en se réservant le droit de contrôler la conformité des programmes et d’organiser les examens. (I. Bagayoko, 2007). Donc, une des difficultés majeures que rencontre l‘Université de Bamako est la gestion du sureffectif. Les nouveaux bacheliers y viennent en si grand nombre qu’il n’y a pas d’infrastructures adéquates pour les accueillir. Le document de politique nationale de l’enseignement supérieur révèle en effet que depuis le début des années 2000, sous l’effet d’une demande sans cesse croissante, les effectifs étudiants ont été multipliés par 4, passant de 20 000 à plus de 80 000 en 2008-2009. Le volume d’accroissement des effectifs à l’Université de Bamako est à 10 000 étudiants par an, face à des conditions d’encadrement et de formation qui se dégradent d’année en année précise le même document. Sur la base des tendances actuelles, les effectifs dans l’Enseignement Supérieur seraient de 130 000 en 2015 et nécessiteraient un budget de fonctionnement d’environ 50 milliards de FCFA en 2015 et un budget d’investissement à réaliser d’environ 85 milliards de FCFA sur la période 2009-2015. Le taux d’encadrement moyen dépasse un enseignant pour cent étudiants à l’université de Bamako alors qu’il devrait être d’un (1) enseignant pour 30 étudiants selon les normes de l’Unesco. Sur d’autres plans, il existe une inadéquation entre les profils de formation des étudiants et les offres d’emploi, les exposant au chômage (COFNE, 2008). C’est dans un tel contexte que le Mali a institué par Décret N° 08-790/RM du 31 décembre 2008, le système LMD dans l’enseignement supérieur du Mali. Pour commencer, la Faculté des Sciences et Technique a été choisie comme faculté pilote dès l’année universitaire 20072008, la généralisation dans les autres facultés étant prévue pour 2011. Informant l’opinion nationale et internationale de cette grande mesure, le Ministre malien de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique relevait : « la réussite du LMD dépendra en grande part de son appropriation par tous les partenaires, de l'élaboration des offres de formation, de l'amélioration des conditions de vie et de travail des enseignants, de la documentation et de la connexion Internet, etc. »2. Il rejoignait ainsi la conclusion de nombreux travaux de recherche comme celui de Ikando (2009) qui, dans une étude à l’Université de Kinshasa, parvenait à la 1 Le décret n°94-448/PRM portant règlementation des écoles communautaires en République du Mali les définit comme des établissements privés d’éducation de base à but non lucratif ayant pour objectif de faire acquérir et de développer des connaissances instrumentales et professionnelles 2 (http://www.malikounda.com 14 conclusion que la performance dont fera preuve tout agent et cadre administratif impliqués dans la gestion d’une université engagée dans le système LMD, exigera de lui une maîtrise éprouvée de l’outil informatique et des logiciels de gestion selon le secteur dans lequel il exercera (académique, cursus et évaluation des étudiants, financier, des ressources humaines, du patrimoine, etc.). Qu’à la volonté politique de l’Etat malien – d’ailleurs considéré comme l’un des pays membres de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) et du Réseau pour l’Excellence de l’Enseignement Supérieur en Afrique de l’Ouest (REESAO) les plus avancés dans la réforme (Université d’Abomey-Calavi, 2008) – ne tienne, la réforme LMD ferait l’objet de controverses. A titre d’exemple, le syndicat des Elèves et Etudiants (AEEM) a déclenché des grèves de plusieurs jours et en est arrivé même à demander le retrait du système LMD. Le SYNESUP, syndicat national de l’enseignement supérieur en serait encore à la réclamation de conditions adéquates de travail requises à la réforme. Ces controverses, en plus du contexte de difficulté que connait l’enseignement supérieur au Mali, suscitent des interrogations sur la réforme du LMD en cours à la FAST. Quelques questions secondaires sont regroupées autour d’une question principale comme suit : • - Quel est le niveau d’appropriation du système LMD par les acteurs ? La réforme LMD est-elle la solution appropriée aux défis et enjeux de l’enseignement supérieur malien? - Quelles sont les conditions de mise en œuvre de la réforme LMD à la FAST? - Ces conditions sont-elles adéquates pour une mise en œuvre réussie de la réforme ? - Après trois années de mise en œuvre, les résultats obtenus à la FAST permettent-ils l’application de la réforme dans les autres facultés, comme il était prévu ? - Quelles perceptions les différents acteurs du système, à savoir les enseignants, les administrateurs et les étudiants ont-ils du système et de sa généralisation ? 15 II. OBJECTIFS DE RECHERCHE Nous poursuivons à travers cette recherche, les objectifs suivants : 2.1. Objectif Général Contribuer à démontrer dans quelle mesure, l’expérience de la réforme LMD de la FAST permet-elle à l’enseignement supérieur malien d’atteindre ou non, ses objectifs de s’harmoniser aux normes de formation et de certification internationale et d’améliorer sa qualité à travers la généralisation du système dans les autres établissements d’enseignement supérieur. 2.2. Objectifs spécifiques - Identifier les moyens mobilisés dans le cadre de l’application du système LMD à la FAST ; - Identifier les conditions de mise en œuvre du système LMD à la FAST ; - Déterminer les perceptions que les enseignants, les administrateurs et les étudiants qui sont les différents protagonistes et bénéficiaires ont du système à la FAST ; - Analyser les possibilités d’atteinte des objectifs que vise le Mali à harmoniser son système de formation et de certification aux normes internationale et améliorer sa qualité à travers la réforme LMD, au vu des résultats obtenus à la FAST. Par ces objectifs nous cherchons à apprécier le niveau d’appropriation du LMD par les acteurs. III. METHODLOGIE La méthodologie que nous avons utilisée est une combinaison de méthodes qualitative et quantitative de recherche. L’échantillon de référence est composé d’étudiants, d’enseignants et d’agents de l’administration de la FAST. Les données quantitatives ont été recueillies au moyen des questionnaires, les données qualitatives au moyen d’entretiens. 16 L’enquête a été menée en deux étapes : la phase pilote et la phase d’enquête proprement dite. La phase pilote de l’enquête avait pour but d’étudier les instruments avec un échantillon de même profil que l’échantillon de référence composé de 20 étudiants, 5 enseignants et 5 administratifs. A l'issue de cette enquête de premier niveau, les instruments de collecte de données ont été améliorés, ce qui fut une préparation de la phase d’enquête proprement dite. Le site de l’enquête (Faculté des Sciences Techniques) compte 212 enseignants, 5000 étudiants et 43 administratifs. Le tableau suivant en donne cet aperçu. Tableau n°1 : Présentation de la population de référence. Acteurs Nombre Pourcentage Enseignants 212 4,03 Etudiants 5 000 95,14 Administrateurs 43 0,81 Total 5 255 100% Ce tableau nous fait l’état du nombre total d’acteurs dans la faculté des sciences techniques de l’université de Bamako. L’échantillon de notre étude a été tiré de ces populations mères. Tableau n°2 : Présentation de l'échantillon souhaité tiré de l’échantillon de référence. Nombre d’acteurs retenus Enseignants Etudiants Administratifs Total Université Pourcentage Nombre 212 5 000 43 5 255 90 300 30 420 42,45 6,00 69,76 7,99 Cet inventaire des acteurs nous a permis de retenir quatre vingt dix (90) enseignants soit 42,45% du nombre total des enseignants, trois cent (300) étudiants soit 6,00% du nombre total des étudiants et trente (30) administratifs soit 69,76% du nombre total des administrateurs. Pour l’enquête proprement dite de terrain, nous avons recouru à la méthode de l’effet de boule de neige, parce qu’elle a été handicapée par la fermeture de l’Université. Cette méthode nous a permis d’administrer nos outils auprès de 270 étudiants soit 5,4% ; 60 enseignants soit 28,30% et 25 administrateurs soit 58,13%. 17 Nous avons interrogé trois (3) décideurs notamment le responsable du système LMD à FAST, le conseiller chargé de la réforme de l’enseignement supérieur et le président de SYNESUP en tant qu’autorité légale et responsable de la mise en œuvre de la réforme. Nous avons associé dix étudiants leaders de la FAST et le secrétaire particulier du Doyen de la dite faculté à la collecte des données. Les questionnaires ont été remplis directement par les enquêtés parce que les instruments ont été modelés à cette fin à la sortie de la pré-enquête. Le mode d’analyse a été celui de l’analyse de contenu pour les données qualitatives. Les données statistiques ont fait l’objet d’une exploitation au logiciel SPSS. Pour les besoins d’analyse, quelques indicateurs ont été mis à contribution : - Le nombre et la qualité des formations et informations reçues par les agents de l’administration et les enseignants au profit de la mise en œuvre du LMD ; - Le niveau de décentralisation des responsabilités de gestion du système au niveau de l’administration de la FAST ; - Le nombre de salles construites, de professeurs formés et recrutés ; - Les équipements informatiques installés, les équipements de laboratoires mobilisés. - Les modifications dans les contenus du programme et les méthodes et techniques didactiques IV. CADRE THEORIQUE ‘’Le chercheur, mais aussi l’enseignant, pense et analyse avec les outils, les concepts et les catégories inscrites dans un paradigme. Il est impossible (…) de se situer à l’extérieur d’un paradigme, … pour examiner et analyser une situation. Si on ne peut analyser qu’à l’intérieur d’un paradigme, celui-ci impose nécessairement une sélection (...) de théories’’ (Hamidou Naparé, 2010) 4.2. Théorie IACR de R. G. Havelock et A. M. Huberman Pour orienter la conduite d’une réforme éducative en vue de maximiser les chances de réussite, Havalock et Huberman analysent ses facteurs exogènes à partir des indicateurs suivants: le caractère intégré, fermé sur soi-même de l’institution scolaire, la “résistance de l’environnement aux changements”, l’“incompétence des agents extérieurs”, la “défiance des enseignants”, la “liaison incomplète entre la théorie et la pratique”, l’“invisibilité professionnelle”. 18 S’agissant des facteurs endogènes, ils relèvent la “confusion des objectifs”, l’absence de “récompense pour les innovateurs”, “l’uniformité d’approche”, le fait que l’école soit un monopole, le faible investissement de l’institution en recherche et développement, la difficulté à diagnostiquer les faiblesses, la priorité donnée aux engagements courants, le faible investissement dans la formation du personnel. Tous ces indicateurs semblent avoir d’éléments communs. Il s’agit notamment des infrastructures, de l’autorité, du consensus social et des ressources. Ces quatre éléments sont interdépendants et fonctionnent de façon systémique. Et quelles que soient les réformes, elles obéissent toutes au modèle « IACR » (Infrastructures, Autorités, Consensus, Ressources) proposé par R. G. Havelock et A. M. Huberman. Parce qu’on peut dire sans se tromper que toutes réformes éducatives qui interviennent dans un contexte où les quatre (4) éléments ne sont pas réunis ne peuvent pas être viables ou il n’y aura, tout simplement, pas de réforme. Donc, ce modèle, un peu plus explicité ci-après est mis à contribution dans l’étude. L’infrastructure (I) : c’est la façon dont le plan de mise en œuvre de l’innovation/ réforme est élaboré. Il implique en son niveau quatre composantes : l’analyse fine des besoins, la définition intelligible des problèmes, la mise au point des solutions appropriées matériellement réalisables, la mise en œuvre rapide et fiable afin de déterminer si la réforme sera menée à bien et contrôler son fonctionnement. Autrement dit, une infrastructure riche, positive implique une attitude réaliste vis-à-vis, des problèmes et des moyens disponibles. Les infrastructures doivent s’appuyer sur une administration efficace. L’autorité (A) : ici il s’agit de la volonté politique et de l’engagement parfait des autorités impliquées dans la mise en œuvre de la réforme. Elle est le premier élément ou la composante la plus importante car c’est elle (autorité administrative et politique) en place qui propose et met en œuvre les éléments de la réforme. Dans toutes réformes c’est l’autorité qui mobilise les ressources, actionne le dispositif et gère le processus. C’est aussi le niveau de contrôle et d’encadrement, donc le régulateur par essence. Elle fait allusion également au leadership des personnes impliquées dans la réforme et envisage une capacité managériale avérée pour une mobilisation sociale autour du projet. Le consensus (C) : c’est le deuxième élément après l’autorité parce qu’un large consensus permet aux personnes qui participent à la réforme (les administrateurs ou le public pour lequel le projet est conçu) d’approuver les objectifs fixés et la manière de les atteindre. Le consensus est intimement lié à l’autorité qui doit saisir des implications négatives d’un manque de 19 consensus tout autant que les avantages d’un consensus social dynamique. Il exprime l’adhésion sociale et conduit l’innovation vers un changement doux et négocié, toutes choses qui assurent sa pérennité. Il pourrait exister au départ mais les incertitudes de parcours modifient souvent les positions initiales des individus. D’où la nécessité d’un dialogue social permanent car sans dialogue/vision partagée, il n’y a aucune chance de viabilité de la réforme. Généralement, il est difficile d’avoir un large consensus et une forte autorité à la fois. Parce que les personnes concernées n’acceptent pas longtemps de laisser le contrôle de leurs affaires dans les mains d’autres personnes. Ces trois facteurs reposent sur la disponibilité et l’accessibilité d’une ressource adéquate. Les ressources (R) : le modèle ne serait au complet sans cette composante. La disponibilité d’une ressource humaine hautement qualifiée et d’une ressource financière conséquente facilitent l’atteinte des objectifs de la réforme. Cependant force est de reconnaître que l’inadéquation des ressources ou leur insuffisance demeurent une situation d’impasse et limite à coup sûr la réalisation des résultats escomptés. En sommes, les facteurs ci-dessus interagissant les uns sur les autres pour la réussite de toutes réformes. Si les infrastructures, le consensus, les ressources existent et qu’il n’y a pas d’autorité, de leadership, la réforme ne sera pas managée. Si l’autorité, les infrastructures et, les ressources existent et qu’il n’y a pas de consensus, la réforme sera sabotée et mourra avant d’avoir pu grandir, à cause des implications négatives. En cela toute réforme doit tenir compte des réalités spécifiques de la société qu’elle voudrait changer. 4.3. La théorie environnementaliste de Jean Berbaum Cette théorie se fonde sur l’influence de l’environnement sur le processus et les opportunités d’apprentissage. Elle apparaît comme étant une démarche faisant intervenir une certaine automaticité dans la mise en place du comportement attendu, de la connaissance ou du savoir. D’après celle-ci, l’individu n’est toujours pas conscient des influences variées que l’environnement exerce sur lui. Ce qui permet à Jean BERBAUM (1984) de dire qu’il y a apprentissage lorsqu’on observe l’apparition d’un comportement nouveau déclenché de manière involontaire sous l’influence d’un signal provenant généralement de l’environnement. Et les facteurs comme les connaissances, attitudes et pratiques demeurent déterminants. 20 Les facteurs environnementaux que nous venons de citer ne sont ni exhaustifs ni limitatifs. D’autres facteurs moins globaux peuvent déterminer le système LMD. 4.4. La théorie constructiviste Yves Doré : Elle part de l’idée que l’apprentissage est un mode de pensée construite, pour elle, l’apprentissage se construit, s’élabore à partir d’éléments pertinents. Ainsi, l’individu devient un acteur conscient de son apprentissage. Ici, on met l’accent sur l’apprenant, sa volonté de participer aux activités d’apprentissage et sa motivation comme bases de toute activité éducative. Yves Doré en analysant les travaux de Jean Piaget, trouve qu’un des aspects majeurs de cette théorie constructiviste reste ‘’le champ d’interaction dans lequel le sujet construit sa connaissance et se développe dans un processus d’autorégulation et d’adaptation à son environnement’’. Cette analyse nous permet de comprendre qu’en plus de l’environnement, l’introduction d’une réforme dans un système éducatif doit tenir compte d’aspects psychocognitifs des acteurs de sa mise en œuvre. 21 DEUXIEME PARTIE La rubrique qui suit se rapporte à l’analyse des données qualitatives et quantitatives. Elle se réfère à un certain nombre d’informations sur la faculté, le système et les bénéficiaires. I. PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS 1.1. Moyens mobilisés dans le cadre de l’application du système LMD à la FAST Un certain nombre de variables sont examinées à ce niveau : les moyens mobilisés, les conditions de mise en œuvre du LMD, les perceptions des protagonistes et bénéficiaires du système LMD, les défis auxquels la réforme est confrontées et l’affectation de la qualité de l’enseignement supérieur par les défis. Les données se rapportant à ces différents points sont présentées dans les séquences qui suivent. 1.1.1. Résultats des entretiens et des questions qualitatives des questionnaires Les enseignants constituent une frange importante des protagonistes du système LMD. Pour cela leurs avis importent dans l’évaluation de la mise en œuvre du système. Ce tableau cidessous retrace les avis qu’ils ont exprimés quant aux moyens mobilisés par le gouvernement pour accompagner le processus du LMD. Tableau N° 3 : Avis des enseignants sur les moyens mobilisés Moyens mobilisés Appréciations Outils Informat Nbre % Maîtrise Outils Nbre % Labo Bibliothèq Amphi Nbre % Nbre % Nbre % Salles TP/TD Nbre % Sans réponses 5 8 7 12 4 7 7 12 5 8 9 15 Insuffisants 55 96 40 67 34 57 25 42 - - - - - - 13 22 - - - - - - 13 22 - - - - - - - - - - 22 37 - - 20 33 38 63 Suffisants Vétustes/ Obsolète Mal Equipés Multimédia Médiocre faible capacité d'accueil Mauvaise Gestion TOTAL - - - - - - - - - - 14 23 16 27 - - - - - - - - - - 19 32 - - - - - - - - 14 23 - - - - 60 100 60 100 60 100 60 100 60 100 60 100 NB : 60 questionnaires sur 90 ont été dépouillées pour les composantes qualitatives 22 Il est à préciser que ces avis (appréciations) proviennent de la composante qualitative que comportait le questionnaire qui leur a été soumis. Il ressort de l’ensemble des réponses, huit (8) appréciations différentes: l’insuffisance, la vétusté, le mauvais équipement, la médiocrité des équipements multimédia, la faible capacité d’accueil des infrastructures. Toutefois, il y a des enseignants qui ne se sont pas exprimés (sans réponses). Ainsi, l’on remarque que les appréciations pour la plupart marquent une insatisfaction quant au niveau de mobilisation des moyens requis. Par exemple, 50% des réponses sont formelles que les outils informatiques sont insuffisants. Quant au laboratoire, 34% pensent qu’il en faut d’autres et 22% évoquent la vétusté de l’existant. S’agissant de la bibliothèque, 42% évoquent son insuffisance (mauvais équipement, documents inappropriés). Pour ce qui est de l’amphithéâtre, 32% déplorent la faible capacité d’accueil, 33% le mauvais équipement pendant que 27% se plaignent des installations multimédia. Enfin, 63% trouvent que les salles de TP/TD sont mal équipées. 1.1.2. Résultats à partir des données quantitatives Tableau N° 4: Condition de mise en œuvre du LMD d’après les administratifs Réponses Existe N'existe pas Sans réponse Existe en état convenable Existe mais en état moyennement convenable Existe mais en état non convenable Sans réponse Laboratoire Fréq % Bibliothèque Fréq % Existence 25 100 Etat 25 - 100 - - - - 17 68 8 - Amphithéâtre Fréq % Salle de TD/TP Fréq % 25 - 100 - 25 - 100 - - 4 16 6 24 10 40 17 68 10 40 32 15 60 4 16 9 36 - - - - - - - Ce tableau récapitule les informations obtenues à partir des questions fermées (composantes quantitatives) que comportaient les questionnaires. Ainsi, l’on constate que 100% des administratifs interrogés affirment l’existence de laboratoire, de bibliothèque, d’amphithéâtre et de salles de TP/TD. Mais, lorsqu’ils sont interrogés sur l’état et la convenance de ces moyens, tous se taisent sur le laboratoire et la bibliothèque ; seulement 16% trouvent que l’amphithéâtre qui existe est convenable contre 24% pour les salles de TP/TD. En revanche, 68% respectivement pour le laboratoire et l’amphithéâtre et 40% respectivement pour la 23 bibliothèque et les salles de TD/TP pensent que ces infrastructures ne conviennent que très moyennement à l’application du système LMD. Par contre, 32% pour le laboratoire, 60% pour la bibliothèque, 16% pour l’amphithéâtre et 36% pour les salles de TP/TD des administratifs trouvent les infrastructures non convenables pour leur état et leur nombres. Certains entretiens obtenus auprès d’autres acteurs ou responsables sont de nature à reconnaître cette insuffisance. Cet extrait d’entretien avec deux professeurs, respectivement responsables chargés du système LMD au rectorat et à la FAST s’inscrivent dans une telle logique : […]Souvent, certains enseignants disent qu’on ne peut pas aller à la réforme si les conditions ne sont pas remplies. Cependant, pour qu’une réforme soit appliquée on n’a pas besoin de remplir toutes les conditions. On se jette là-dedans et on se donne les moyens de son application […] (Diakité S.). Le second, à la double casquette de responsable LMD et d’enseignant chargé de cours abonde dans le même sens. Aux prises avec les réalités de la faculté en question, ses propos éclairent davantage sur les problèmes qui nécessitent une plus grande mobilisation de moyens. […]Au démarrage, on n’avait que quatre ordinateurs pour les TP d’informatique. Or, selon le LMD, chacun doit disposer de son ordinateur en plus de l’anglais qu’il doit apprendre. Malgré les incitatives, l’équipement informatique reste toujours un problème majeur à la FAST. Des négociations partenariales sont en cours afin de doter la faculté d’équipements conséquents. Sans avoir peur du mot, le manque d’équipement est l’un des gros problèmes que nous avons à la FAST. Nous n’avons pas eu l’accompagnement qu’il fallait pour une bonne application […]( Diallo, W). Un des problèmes préalablement posés était de savoir si tous les moyens requis sont adéquatement mobilisés. Et, les résultats obtenus sont de nature à donner une réponse négative à cette question. Et l’essentiel des protagonistes semble d’avis que l’on soit à une période d’expérimentation ou de généralisation, la réforme LMD requière un minimum de moyens qui pour le moment ne sont pas en place, toute chose de nature à compromettre l’atteinte des objectifs que vise le Mali. 24 1.2. Perceptions des protagonistes et bénéficiaires du système LMD Pour appréhender les perceptions que les étudiants, enseignants et administratifs ont du système, l’étude s’est appuyé sur un certains nombre de variables. Les tableaux suivants dans lesquels est faite l’économie des réponses données aident à comprendre les tendances qui se dégagent 1.2.1. Les étudiants Tableau N° 5 : Perception que les étudiants ont du système LMD Total enquêtés Perceptions LMD encore prématuré Avènement du LMD, une opportunité à saisir LMD a des contraintes à surmonter Le LMD se déroule bien Le LMD est une exigence pédagogique pour nous Le LMD complique plutôt l'ES pour nous Le LMD, une réforme que nous ne maîtrisons pas encore Réponses Oui Non 270 270 270 270 270 270 Nb 90 36 51 15 42 33 Fréq 33 13 19 6 16 12 Nb 180 234 219 255 228 237 Fréq 67 87 81 94 84 88 270 159 59 111 41 Des réponses de 270 étudiants interrogés, l’on dénombre sept (7) qualificatifs de perceptions différentes quant au système LMD à la FAST. La perception selon laquelle 255 étudiants, soit 94% pensent que le système LMD ne se passe pas bien à la FAST est la plus répandue. Dans le même sens, 87% pensent que la réforme n’est pas encore opportune, ce que 84% expriment par l’expression selon laquelle « le LMD n’est pas une exigence pédagogique pour nous » pour le moment. 1.2.2. Les agents de l’administration Tableau N° 6 : Perceptions des administratifs Réponses Excellent Très bon Bon/ ne Passable Mauvais/e Sans réponse Appréciation qualité formation Fréq. 4 9 4 8 Appréciation du rendement interne après l'introduction du LMD % 16 36 16 32 2 6 2 11 4 8 24 8 44 16 25 Ici, les opinions portent sur les formations organisées à l’intention des protagonistes (enseignants et administratifs) et bénéficiaires (étudiants) dans le cadre de la mise en œuvre du système LMD. Il ressort six (6) niveaux d’appréciation. L’on note que les mentions «excellente et très bien » n’enregistrent aucune réponse concernant les formations. Par contre, 8% trouvent la formation « excellente » et 24% la trouvent de « très bonne » qualité. Pour 44% le rendement interne à la FAST est passable pendant que 16% ont préféré se taire sur la question. Personne parmi les administratifs n’avait trouvé le rendement mauvais. 1.3. Analyse de la possibilité d’atteinte des objectifs visés à travers le système LMD Les protagonistes ont été amenés à répondre à des questions permettant de savoir si les résultats de l’expérience LMD à la FAST permettent au Mali d’atteindre les objectifs d’amélioration de la formation universitaire puis l’harmonisation de son système de certification avec celui international. Tableau N° 7 : Les défis auxquels la réforme est confrontée Nbre 15 % 6 Insuffisance d'infrastructure et de qualification des professeurs 39 14 non maîtrise des évaluations (difficultés dans les examens) Mauvaise gestion administrative et des salles TD/TP 26 10 47 17 Non compréhension du système par l'administration et les étudiants Insuffisance d'informations 29 11 36 13 Trois générations de bacheliers dans une même classe autres difficultés Total 44 16 34 270 13 100 DEFIS sans réponse Les étudiants ont identifié beaucoup de défis dans la mise en œuvre du système dans leur faculté, ce qui est visible dans ce tableau. Ils semblent tous importants avec une légère ampleur en ce qui concerne « la mauvaise gestion administrative et la gestion des salles de TP/TD (17%). 16% ont bien noté leur inquiétude face au fait que trois générations de bacheliers se retrouvent dans la même classe. Pour cela, certains ont traduit leurs inquiétudes en ces termes : « les étudiants ne passent pas, ils ne redoublent pas, on ne sait pas ce que cela représente ». 26 Tableau N° 8 : L’affectation de la qualité de l’enseignement supérieur par les défis Réponses Sans réponse Par la non qualification des profs inadaptation des cours Nbre 25 49 34 % 9 18 13 Parce que système prématuré non maîtrisé mal appliqué 54 20 réussite aux examens liée à l'assimilation des cours 75 28 méthode non adéquate Total 33 270 12 100 La question de savoir si les défis identifiés sont de nature à affecter la bonne application du LMD à la FAST nous semblait importante. A cet effet, le plus grand nombre, soit 28% justifient ces défis par le fait que pour eux, la réussite aux examens est liée à l’assimilation des cours. Ils sont suivis de 20% pour qui les défis s’expliquent par le fait le système est mal maîtrisé et mal appliqué laissant ainsi voir qu’il est encore prématuré (avec les moyens actuels) d’aller au LMD. 18% d’entre eux ont les inquiétudes liées à la non qualification de leurs professeurs dans la pédagogie LMD, ce que 13% expriment lorsqu’ils disent que les cours sont inadaptés, parce que restés inchangés malgré la réforme. II. PROPOSITIONS Tableau N° 9 : Quelques propositions des protagonistes Propositions Mesures d'accompagnement du système Augmenter le nombre d'enseignants Doter la FAST de moyens adéquats maîtriser la gestion du système Administratifs Nbre Fréq 25 25 25 14 25 - Protagonistes Etudiants % Nbre 270 270 56 270 270 Fréq 47 Enseignants % Nbr 60 60 60 17 60 Fréq 17 29 - % 28 48 - Il ressort des entretiens et questionnaires auprès des acteurs plusieurs propositions qui sont à l’image des défis et problèmes évoqués. Dans ce tableau, quelques unes de ces propositions les plus importantes sont indiquées, eu égard à leur fréquence d’évocation. Ainsi, des nombreuses propositions, l’on peut retenir quatre des plus fréquentes : 27 Les mesures d’accompagnement : ce terme résume toutes les contraintes que nous avons énumérées en termes de mobilisation des moyens requis. Comme proposition, cette dernière a été surtout faite par les enseignants à hauteur de 28% de ceux des 60 sur 90 dont nous avons dépouillé les composantes qualitatives des réponses. Une troisième mesure importante qui a été proposée a été la dotation de la FAST de moyens adéquats : elle a été proposée par les agents de l’administration, ils étaient 14 sur 25 interrogés à faire cette proposition, soit 56%. Enfin, la maîtrise de la gestion du système dans son aspect administratif. Cela suppose davantage de formations pour les acteurs administratifs. Elle nous a d’autant semblé importante qu’elle a été faite par 17% des étudiants, les autres ayant soulevé d’autres préoccupations non moins importantes. 28 III. CONCLUSION L’option pour le système LMD dans l’enseignement supérieur du Mali est beaucoup plus sous-tendue par un idéal politique d’appartenance communautaire, notamment à un espace interuniversitaire UEMOA que par certains défis brûlants à relever. Cependant, elle pourrait être un des chemins vers la résolution des nombreux problèmes de l’enseignement supérieur, à condition évidemment, de mobiliser les moyens requis. La réforme LMD n’apportera pas une reconnaissance internationale des diplômes maliens parce qu’elle n’est en train d’être appliquée et cela avec assez d’insuffisance que sur le plan administratif et non pas pédagogique. Les protagonistes se distinguent nettement à travers leurs fonctions, quand bien même que la majorité est constituée d’enseignants. Ainsi, l’administration, écartelée entre optimisme et inquiétude semble regarder vers « d’autres décideurs » et se trouve dans une position mitigée. Par contre, une minorité visiblement plus responsable fait preuve de courage, avec le sentiment que les difficultés – qu’elle ne néglige point – peuvent être surmontées et qu’il faut démarrer avec. Quant aux enseignants chargés de cours et avec moins de charges administratives ont dans leur lot le plus grand nombre de ceux qui pensent que l’université du Mali est prématurément allée à la réforme LMD, situation qui devrait être corrigée. Sinon, le LMD correspondrait à un bien faux semblant à la FAST, position presqu’intégralement épousée par les étudiants. Quant à la maîtrise technique du système, les difficultés dans la gestion des différents services universitaires (examens, scolarité des étudiants, leur orientation etc.) ne cache point les insuffisances. Pour le moment, au regard des résultats de la FAST, la réforme LMD ne se traduit pas par une amélioration de la qualité du système éducatif car appliquée dans une condition de mauvaise gouvernance où les réticences, voire les contestations l’emportent sur l’acceptation auprès des protagonistes et des bénéficiaires. Pour toutes ces raisons ci-haut évoquées, la généralisation ne semble pas réaliste, même pas possible pour l’instant. 29 IV. BIBLIOGRAPHIE 1. ADEA (2005) La Lettre de l’ADEA, volume 17, N° ¾. « Quel enseignement supérieur pour l’Afrique » 2. Agence Edufrance (2006), les notes d’édufrance, « Enseignement supérieur dans les pays francophones d’Afrique : Tendances et défis » 3. AUA- Association des Universités Africaines, 2008, « Guide de formation du LMD à l’usage des institutions universitaires d’Afrique francophone », Accra, Ghana 4. Bagayoko I. (2007), la crise de l’enseignement supérieur au Mali, dans « Enjeux du financement et de la planification de l’éducation en Afrique, ce qui marche et ce qui ne marche pas », Dakar, Sénégal. 5. BERBAUM J. (1984) « Apprentissage et formation » Edition PUF, 108 boulevard Saint germain, 75006 Paris, 128P. 6. BERTRAND Y. (1998), Théories contemporaines de l’éducation, Montréal et Lyon : Éditions Nouvelles et Chronique Sociale, 4e éd., 306 p. 7. C. Barnabé, (1997), « La gestion totale de la qualité en éducation » 8. Diaouné T. M., Millimono T. N., Cissé S., Conté S. et Diallo M. C. (s.d.). Bilan d’une année de mise en œuvre du système LMD dans les institutions d’enseignement supérieur (IES) de Guinée. 25 p. 9. DORE Y. F. l’apprentissage une approche psycho – éthologique, éditions Montréal H3H1C7 Québec, 344P 10. GHIGLIONE R. & MATALON B. 1991), ‘’ Les enquêtes sociologiques théoriques et pratiques’’, Paris, éditions Armand colin, 301P 11. Havalock et Huberman, 1980, innovation et problèmes de l’éducation, UNESCO, Paris, 30 12. Hamidou NAPARE, (2010), « langues nationales et politiques d’éducation au Mali : analyse des contraintes sociolinguistiques et pédagogiques de l’enseignement en dogon » 13. Houphouet-Boigny D. (2008) « Le système LMD : les défis d’une reforme incontournable » Débats. Courrier d’Afrique de l’Ouest, n° 5114. Ikando P. K. (2009), JHEA/RESA Vol. 7, Nos. 1&2, 2009, pp. 95–120 CODESRIA, « Les défis du passage au LMD dans les universités congolaises : cas de l’université de Kinshasa » 15. Koudou J. « Réforme de l’Enseignement Supérieur en Afrique francophone et la transition vers le système LMD ». 16. Mauss M. (1968) « Sociologie et Anthropologie » Paris PUF 17. MESRS, (2010), Document de politique nationale de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique ; 18. Michaela M. et Sauvageot C. (2009) « Construire un tableau de bord pour l’enseignement supérieur – un Guide pratique», UNESCO-IIPE 19. NIANG A., « La recherche et ses facteurs de blocage dans les universités francophones d'Afrique ; l'expérience des universités sénégalaises », in Revue de l 'Enseignement Supérieur en Afrique, volume 3, numéro 1:81 20. PMC- Performances Management Consulting (2009), « l’enseignement dans l’UEMOA : enjeux, défis et perspectives » 21. Primature Mali, (2008), « Rapport forum national sur l’éducation » ; 22. REESAO (2008) « Guide de formation du LMD à l’usage des institutions d’enseignement supérieur d’Afrique francophone ». 23. ROCARE (2007), « L’extrait de guides sur la recherche qualitative » 24. UNESCO-Bureau Régional de Dakar (1998), « Enseignement supérieur en Afrique : Réalisation, défis et perspectives » 31 25. Université d’Abomey-Calavi, 2008, Rapport Général du Séminaire International sur le système LMD : les outils de gestion des flux des étudiants. Sites Internet 1. http://www.malikounda.com 2. http:/fr.wikipedia.org 32 V. ANNEXES Questionnaire adressé à l’administration de la FAST (Décanat, Départements, laboratoire, bibliothèques, unité informatique). Ce questionnaire vous est soumis dans le cadre d’une étude sur le système LMD en cours à la FAST. Il vise à recueillir des informations par rapport à vos connaissances, attitudes et pratiques, dans la mise en œuvre du système en vue de contribuer à son développement. Vos réponses nous permettrons d’atteindre nos objectifs. Merci de votre collaboration. L’anonymat sera garanti. I. 1. 2. 1. 2. 3. 4. 3. Questions signalétiques Sexe :F____________/ H______________ Fonction administrative : Administration centrale______________ Cursus et évaluation des étudiants___________ Patrimoine et finances ________ Ressources humaines________ Durée dans l’administration_________ II. Moyens et conditions de mise en œuvre 1. Disponibilité de l’outil informatique 1.1. Estimation du nombre d’ordinateurs :___________ 1.2. Estimation du nombre de logiciels spécialisés :___________ 1.3. Est-ce suffisant selon vous ? 1.3.1. Oui_____ 1.3.2. Non______ 1.3.3. Pourquoi________________________________________________________ _________________________________________________________________________ 2. Maîtrise de l’outil informatique et des logiciels 2.1. Nombre de formations spécialisée reçues___________ 2.2. Appréciation de la qualité de la formation 2.2.1. Bonne_________ 2.2.2. Passable_________ 2.2.3. Mauvaise___________ 2.2.4. Pourquoi________________________________________________________ _________________________________________________________________________ 3. Laboratoire 3.1. Existe________ 3.2. N’existe pas__________ 3.3. Bon_________________ 3.4. Passable______________ 3.5. Mauvais_______________ 3.6. Pourquoi______________________________________________________________ _________________________________________________________________________ 4. Bibliothèque 4.1. Existe________ 4.2. N’existe pas__________ 33 4.3. Convenable_________________ 4.4. Acceptable______________ 4.5. Non convenable_______________ 4.6. Pourquoi______________________________________________________________ _________________________________________________________________________ 5. Amphithéâtre 5.1. Existe________ 5.2. N’existe pas__________ 5.3. Convenable _________________ 5.4. Acceptable____________ 5.5. Non convenable _______________ 5.6. Pourquoi______________________________________________________________ _________________________________________________________________________ 6. Salles de TD/TP 6.1. Existe________ 6.2. N’existe pas__________ 6.3. convenable _________________ 6.4. acceptable_____________ 6.5. Non convenable _______________ 6.6. Pourquoi______________________________________________________________ _________________________________________________________________________ III. Connaissances 1. Citer quelques éléments les plus importants, établissant une différence entre le système LMD et celui classique _________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________ Pouvez-vous en expliquer quelques uns :________________________________________ _________________________________________________________________________ 2. Quels sont les avantages du système LMD par rapport au classique _______________ _________________________________________________________________________ 3. Quelles en sont les contraintes ?___________________________________________ _________________________________________________________________________ 4. Connaissez-vous des partenaires techniques et financiers dont l’accompagnement permet la durabilité du système LMD? 4.1. Oui 4.2. Non 4.3. Si oui, citer quelques uns_________________________________________________ _________________________________________________________________________ 34 IV. Attitudes 1. Comment appréciez-vous le rendement interne à la FAST ?______________________ _________________________________________________________________________ 2. Quelle est votre appréciation du rendement interne (réussite aux examens, le niveau des étudiants, des enseignants, la qualité du service administratif…) à la FAST des l’introduction du système LMD ? 2.1. Excellent_______ 2.2. Très bon_______ 2.3. Bon___________ 2.4. Passable_______ 2.5. Mauvais_______ 3. Qu’est ce qui justifie ce rendement ?________________________________________ _________________________________________________________________________ 4. Après quelques années de mise en œuvre du système LMD, les résultats obtenus réservent-ils des perceptions favorables à sa généralisation dans les autres Facultés et Instituts de l’Université de Bamako ? 4.1. Oui 4.2. Non 4.3. Pourquoi :_____________________________________________________________ _________________________________________________________________________ 5. Comment appréciez-vous l’acceptation de la réforme LMD au niveau de la FAST ?__________________________________________________________________ _________________________________________________________________________ 6. Les étudiants et mêmes certains acteurs auraient des attitudes défavorables à la réforme LMD. En êtes-vous d’accord ? 6.1. Oui 6.2. Non 6.3. Pourquoi :_____________________________________________________________ _________________________________________________________________________ V. Pratiques 1. Pensez-vous qu’il y a des comportements nouveaux qui se sont développées depuis le début du système LMD à la FAST? 1.1. Oui________ 1.2. Non________ 1.3. Si oui, lesquels ?_________________________________________________________________ _________________________________________________________________________ 2. Selon vous, quelles sont les comportements/pratiques positifs ou négatifs qui se développent autour des points suivants : 2.1. l'utilisation des technologies d'information et de communication _________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________ 35 2.2. la formation des professeurs_______________________________________________ _________________________________________________________________________ 2.3. le système d’évaluation des apprentissages _________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________ 2.4. le renforcement des capacités de recherche___________________________________ _________________________________________________________________________ 2.5. le système de transfert des crédits en Afrique_________________________________ _________________________________________________________________________ 2.6. les finances____________________________________________________________ _________________________________________________________________________ 2.7. les ressources humaines_________________________________________________ _________________________________________________________________________ 2.8. Autres _________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________ 3. Voulez-vous aborder d’autres questions par rapport au système LMD ? 3.1. Oui___ 3.2. Non___ 3.3. Lesquelles_____________________________________________________________ _________________________________________________________________________ 3.4. Que souhaitez-vous pour le système LMD ? _________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________ 36 Questionnaire Enseignants Ce questionnaire vous est soumis dans le cadre d’une étude sur le système LMD en cours à la FAST. Il vise à recueillir des informations par rapport à vos connaissances, attitudes et pratiques dans la mise en œuvre du système en vue de contribuer à son développement. Vos réponses nous permettrons d’atteindre nos objectifs. Merci de votre collaboration. L’anonymat sera garanti. Questions signalétiques 4. Sexe : F_________/ H___________ 5. Nombre d’année dans l’enseignement à la FAST____________ 6. Disciplines enseignées________________________________________________________________ Moyens et conditions de mise en œuvre Disponibilité de l’outil informatique dans votre DER o Estimation du nombre d’ordinateurs :___________ o Estimation du nombre de logiciels spécialisés :___________ o Est-ce suffisant selon vous ? Oui______ Non______ Pourquoi______________________________________________________________ _________________________________________________________________________ Maîtrise de l’outil informatique et des logiciels o Nombre de formations spécialisée reçues___________ o Appréciation de la qualité de la formation Bonne_________ Passable__________ Mauvaise___________ Pourquoi______________________________________________________________ _________________________________________________________________________ - Laboratoire o Existe________ o N’existe pas__________ o Bon_________________ o Passable______________ o Mauvais_______________ o Pourquoi______________________________________________________________ _________________________________________________________________________ - Bibliothèque o Existe________ o N’existe pas__________ o Convenable_________________ o Moyennement convenable______________ o Non convenable_______________ o Pourquoi______________________________________________________________ _________________________________________________________________________ - 37 Amphithéâtre o Existe________ o N’existe pas__________ o Convenable _________________ o Moyennement convenable______________ o Non convenable _______________ o Pourquoi______________________________________________________________ _________________________________________________________________________ - Salles de TD/TP o Existe________ o N’existe pas__________ o convenable _________________ o Moyennement convenable______________ o Non convenable _______________ o Pourquoi______________________________________________________________ _________________________________________________________________________ - Connaissances : 1. Avez – vous reçu assez d’information pour l’application du système LMD à la FAST ? Oui________ Non_______ Pourquoi_________________________________________________________________ _________________________________________________________________________ 2. Avez-vous reçu des formations en la matière ? 2.1 Oui_____________________ 2.2. Non____________________ 2.3. Nombre__________________ 2.4. Fréquence________________ 2.5. Qualité 2.5.1. Très Bonne______________________ 2.5.2. Bonne__________________________ 2.5.3. Passable________________________ 2.5.4. Mauvaise________________________ 2.5.5. Pourquoi________________________________________________________ _________________________________________________________________________ 3. Ce n’est pas le but du LMD ? 3.5. Oui 3.6. Non 3.7. Pourquoi ?____________________________________________________________ _________________________________________________________________________ 4. A votre connaissance, la FAST collabore-t-elle avec d’autres établissements d’enseignement supérieur dans le cadre du système LMD en Afrique ou ailleurs ? 4.5. Oui 4.6. Non 38 4.7. Si oui comment fonctionne cette collabaoration?_____________________________________________________ _________________________________________________________________________ Attitudes : 1. Quelle est votre perception de cette innovation à la FAST ? 1.1. Prématurée 1.2. A des atouts qu’il faut exploiter 1.3. A des contraintes à surmonter 1.4. Se déroule bien (de façon normale) 1.5. C’est une exigence pédagogique pour nous 1.6. Ça complique l’enseignement 1.7. Nous avons commencé mais nous ne la maîtrisons pas 2. Les problèmes de qualité existent déjà la réforme devrait améliorer la qualité aussi la question devrait plutôt être quels sont selon les vous les potentiels atouts de cette réforme sur la qualité des enseignements; comment expliquez-vous cette situation ? _________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________ 3. Après quelques années de mise en œuvre du système LMD et au regard des résultats obtenus, comment percevez vous la généralisation dans les autres Facultés et Instituts de l’Université de Bamako ? 3.1. Oui 3.2. Non 4. Pourquoi :_____________________________________________________________ _________________________________________________________________________ 5. Les étudiants réticents au changement du LMD peuvent-ils contribuer à l’échec de la réforme ? 5.1. Oui 5.2. Non 5.3. Pourquoi :_____________________________________________________________ _________________________________________________________________________ 6. Le système permet t-il (trop global préciser ?) développement de l'enseignement supérieur au Mali ? 6.1. Oui 6.2. Non 6.3. Pourquoi ?____________________________________________________________ _________________________________________________________________________ Pratiques : 4. Pensez-vous qu’il y a des pratiques nouvelles qui se sont développées depuis le début du système LMD à la FAST? 4.1. Oui________ 4.2. Non________ 4.3. Si oui, quelles sont ces pratiques ?_______________________________________________________________ 39 _________________________________________________________________________ 5. Sont-elles favorables au développement du système LMD ?___________________________________________________________________ _________________________________________________________________________ 6. Selon vous, quelles sont les pratiques qui se développent autour des points suivants : 6.1. l'utilisation des technologies d'information et de communication____________________________________________________________ _________________________________________________________________________ 6.2. la formation des professeurs_______________________________________________ _________________________________________________________________________ 6.3. le système d’évaluation des apprentissages___________________________________ _________________________________________________________________________ 6.4. le renforcement des capacités de recherche___________________________________ _________________________________________________________________________ 6.5. le système de transfert des crédits en Afrique_________________________________ _________________________________________________________________________ 6.6. Selon-vous existent-ils d’autres points autour desquels se développent les pratiques du système LMD ? 3.6.1. Oui_______ 3.6.2. Non______ 3.6.3. Si oui lesquels__________________________________________________________________ _________________________________________________________________________ 1. Selon vous, y’a-t-il un consensus autour de ces pratiques ? 1.1. Oui_____ 1.2. Non_____ 1.3. Justifiez votre réponse___________________________________________________________________ _________________________________________________________________________ 2. Voulez-vous aborder d’autres questions par rapport au système LMD ? 2.1. Oui___ 2.2. Non___ 2.3. Lesquelles_____________________________________________________________ _________________________________________________________________________ 2.4. Que préconisez-vous pour une réforme LMD réussie? __________________________ _________________________________________________________________________ 40 Questionnaire adressé Aux Etudiants Ce questionnaire vous est soumis dans le cadre d’une étude sur le système LMD en cours à la FAST. Il vise à recueillir des informations par rapport à vos connaissances, attitudes et pratiques, dans la mise en œuvre du système en vue de contribuer à son développement. Vos réponses nous permettrons d’atteindre nos objectifs. Merci de votre collaboration. L’anonymat sera garanti. Questions signalétiques 7. N° Fiche_____ 8. Date de l’enquête_____ 9. Nom de l’enquêteur________________________________________________________________ 10. Sexe de l’enquêté (e): F_________/ H___________ 11. Depuis combien d’année êtes-vous la FAST ? a. 1 An___ b. 2 ans___ c. 3 ans ___ d. 4 ans___ e. 5 ans___ f. 6 ans___ 12. Quel niveau fréquentez-vous ? a. 1ère A___ b. 2ème A___ c. Licence___ d. Master___ e. Doctorat___ Connaissances : 1. Quelles sont les informations clés que vous avez reçues sur l’application du système LMD à la FAST ? _________________________________________________________________________ Ces informations vous ont-elles permis de comprendre le système LMD et de s’y préparer 2.1. Oui__________ 2.2. Non__________ 2.3. Pourquoi ?____________________________________________________________ 3. Citer quelques éléments les plus importants, établissant une différence entre le système LMD et celui classique ?________________________________________________________________ 41 4. Pouvez-vous en expliquer quelque uns ?_____________________________________________________________________ 5. Le système LMD comporte-t-il des contraintes particulières par rapport au système classique ? 5.1. Oui 5.2. Non 5.3. Pourquoi ?____________________________________________________________ Attitudes par rapport à la réforme en cours à la FAST 7. Comment appréciez-vous l’avènement du système LMD à la FAST ? 7.1. Prématurée___ 7.2. A des atouts qu’il faut exploiter____ 7.3. A des contraintes à surmonter____ 7.4. Se déroule bien (de façon normale)_____ 7.5. C’est une exigence pédagogique pour nous____ 7.6. Ça complique l’enseignement____ 7.7. Nous avons commencé mais nous ne la maîtrisons pas____ 7.8. Autres_____ 8. Quels sont les défis auxquels la réforme est confrontée à la FAST ? _________________________________________________________________________ 9. Comment expliquez-vous ces défis ? _________________________________________________________________________ 4. Ces défis affectent-ils la qualité de l’enseignement et de l’apprentissage ? _________________________________________________________________________ 6. Quelle est votre appréciation du rendement interne (réussite aux examens, le niveau des étudiants, des enseignants, la qualité du service administratif…) à la FAST depuis l’introduction du système LMD ? Excellent_______ Très bon_______ Bon___________ Passable_______ Mauvais_______ Médiocre_______ Nul___________ Qu’est ce qui justifie ce rendement ? _________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________ 42 Selon certains, les étudiants et mêmes certains acteurs ont des attitudes défavorables à la réforme LMD. Comment expliquez-vous ces comportements en êtes-vous d’accord ? 6.1. Oui___ 6.2. Non___ 6.3. Pourquoi :_____________________________________________________________ 7. Comment appréciez-vous le mode d’évaluation du système LMD à la FAST ? _________________________________________________________________________ 8. Après quelques années de mise en œuvre du système LMD, les résultats obtenus réservent-ils des perceptions favorables à sa généralisation dans les autres Facultés et Instituts de l’Université de Bamako ? 8.1. Oui___ 8.2. Non___ 9. Pourquoi :_____________________________________________________________ 10. Le système permet t-il de redynamiser le développement de l'enseignement supérieur au Mali ? 10.1. Oui___ 10.2. Non____ 10.3. Pourquoi ?_______________________________________________________ 9. Selon vous, est-il possible de généraliser le système LMD à l’ensemble des universités du Mali? 9.1. Oui___ 9.2. Non____ 9.3. Pourquoi ?____________________________________________________________ Pratiques 1. Dans l’application du système LMD, reprochez-vous quelque chose à quelqu’un ? 1.1. Oui____ 1.2. Non___ 2. Si oui : 3. Que reproche-vous aux enseignants ?_____________________________________________________________ 3.1. Que reprochez-vous aux administrateurs ?___________________________________________________________ 4. Que reprochez-vous aux étudiants?_________________________________________ _________________________________________________________________________ 43 5. Ces pratiques que vous leur reprochez ont-elles des influences sur la réussite du système LMD ? 5.1. Oui___ 5.2. Non____ 5.3. Si oui, lesquelles et comment ?________________________________________________________________ 6. Dans l’application du système LMD, appréciez-vous quelque chose dans les comportements de quelqu’un ? 6.1. Oui____ 6.2. Non___ 7. Si oui : 7.1. Lesquelles chez les enseignants ?______________________________________________________________ 7.2. Lesquelles chez les étudiants ?______________________________________________________________ 7.3. Lesquelles chez les administrateurs ?___________________________________________________________ 8. Comment, ces comportements que vous appréciez influencent positivement l’application du système LMD ?___________________________________________________________________ 9. Selon vous, y’a-t-il un consensus autour du système LMD? 9.1. Oui_____ 9.2. Non_____ 9.3. Justifiez votre réponse___________________________________________________________________ 10. Voulez-vous aborder autres questions par rapport au système LMD ? _________________________________________________________________________ Recommandations 1. Que souhaitez-vous pour le système LMD ? _________________________________________________________________________ Pourquoi ?____________________________________________________________ 44 GUIDE D’ENTRETIEN - Les informations reçues par les agents de l’administration et les enseignants au profit de la mise en œuvre du LMD ; - Les formations reçues : nombre, qualité, fréquence, étendu - Le niveau de décentralisation des responsabilités de gestion du système au niveau de l’administration de la FAST ; - Le nombre de salles construites, le nombre de professeurs formés, le nombre de professeurs recrutés ; - Les équipements informatiques installés, les équipements de laboratoires mobilisés. - Définition du système LMD Description des différents axes du système LMD (sémestrialisation, capitalisation) - Atouts - Contraintes - Mode d’enseignement/d’apprentissage - Mode d’évaluation - Description de votre rôle dans le système - Les terminologies de base que vous connaissez (crédit, capitalisation, UE, semestre, mobilité, passerelle, - Rupture et lien avec l’ancien système - Comment ça se passe au Mali ? 45