Jean-Luc Mélenchon à Hénin-Beaumont ou la

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Jean-Luc Mélenchon à Hénin-Beaumont ou la
Jean-Luc Mélenchon à Hénin-Beaumont ou la pédagogie de l'effacement du PCF en France et en Europe
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Jean-Luc Mélenchon à
Hénin-Beaumont ou la
pédagogie de l'effacement du
PCF en France et en Europe.
- Vie politique - Avant, pendant et après 2012... -
Date de mise en ligne : dimanche 20 mai 2012
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Jean-Luc Mélenchon à Hénin-Beaumont ou la pédagogie de l'effacement du PCF en France et en Europe
La candidature de Jean-Luc Mélenchon en remplacement d'Hervé Poly, secrétaire
départemental du PCF 62, est riche d'enseignements. Il faut dans cette affaire dépasser
l'immédiateté électorale pour voir ce qu'elle révèle de l'avenir du PCF.
Je livre ici quelques réflexions personnelles pour que le débat s'ouvre sur l'avenir du PCF.
J'aborderai tout d'abord trois questions sur lesquelles il ne me semble pas nécessaire de passer trop de temps.
La position de la Fédération du Pas-de-Calais
La proposition émane du secrétaire national du PCF Pierre Laurent, au lendemain des premières discussions
post-présidentielles avec les partenaires de gauche concernant les législatives.
La fédération du Pas-de-Calais l'a acceptée clairement. Que ce soit par contrainte, faiblesse, conviction ou calcul n'a
plus guère d'importance aujourd'hui. Le fait s'impose avec ses conséquences inhérentes [1]. Quant aux
positionnements stratégiques futurs de cette fédération, les réponses viendront en leur temps et il faut éviter
d'insulter l'avenir.
Le parachutage
Ce n'est pas un parachutage mais une OPA sur une circonscription qui était réservée au PCF dans l'accord des
législatives passé entre les partenaires du Front de gauche [2].
Pourquoi Hénin-Beaumont ?
Il n'y a rien d'étonnant à ce qu'un candidat à la présidentielle veuille être député, surtout quand il affirme sa volonté
de construire une nouvelle force politique, d'en avoir le leadership et se prépare à un destin personnel national [3].
Marine Le Pen peut-elle être battue ? Oui, la gauche est assurée d'avoir un candidat au second tour, François
Hollande était en tête dans la circonscription au soir du second tour des présidentielles et le sortant est socialiste.
Le Front de gauche peut-il être en tête de la gauche au soir du premier tour ? C'est possible car le PS est
discrédité par les affaires, le redécoupage plus favorable aux communistes et les candidats communistes labourent
la circonscription depuis plusieurs mois.
La défaite de Marine Le Pen est-elle certaine ? Non bien sûr, car elle a progressé dans la circonscription et peut
s'appuyer sur son résultat des présidentielles.
Jean-Luc Mélenchon est-il le seul capable de la battre ? : assurément non [4] !
Jean-Luc Mélenchon va à Hénin-Beaumont parce que c'est une circonscription gagnable mais non assurée,
travaillée depuis plusieurs mois par le PCF, qu'il espère y devancer le PS, qu'il continue sur sa ligne Front contre
Front [5] et qu'il est certain que sa campagne sera très médiatisée, ce dont il a absolument besoin pour continuer à
occuper l'espace politique.
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La bataille contre les idées du Front National
La défaite de la leader frontiste sera une bonne nouvelle.
Cependant la bataille contre les idées du FN va bien au delà. Et nous sommes sans doute entrés dans une nouvelle
étape de la lutte contre l'extrême droite avec toute une partie de la droite qui reprend à son compte les idées du FN
comme solutions à la situation. C'est pour cela qu'il ne faut pas lâcher sur « Battre la droite ».
Et cette porosité des idées du FN s'étend jusqu'aux électeurs de gauche [6].
Il faut observer que le FN a fait de la médiatisation de ses idées sa priorité et qu'une défaite de ses leaders ne l'a
jamais arrêté. Et il est avéré que le tête à tête avec les leaders frontistes est un jeu dangereux parce qu'il leur profite
autant qu'à leur adversaire.
Il y a une leçon à tirer de l'élection présidentielle, c'est que les arguments d'ordre moraux, aussi justifiés soient-ils ne
suffisent pas à faire reculer les idées du FN.
Il faut mesurer la violence de ce que vivent les citoyens dans tous les aspects de leur vie : à l'école, au travail, en
famille... le capital détruit, dresse les individus les uns contre les autres.
Et dans cette situation le FN fait son boulot pour le capital : le monde est dur, on ne peut pas le changer, alors
faisons avec ce que nous avons et serrons-nous les coudes. C'est une solution fasciste qui est proposée à la crise,
au delà d'une solution ethnique, celle du chacun pour soi, de la loi du plus fort et du capital comme horizon
indépassable. Et comme tout mouvement fasciste qui se respecte, le FN travaille le thème de la nation d'autant plus
facilement que le PCF lui a laissé, en s'engouffrant à la remorque du PGE dans la réorientation de l'Union
européenne. C'est dire combien le capital a absolument besoin aujourd'hui des idées du FN et combien notre combat
doit être le plus efficace possible.
Je résume ce qui me paraît les conditions pour battre les idées du FN ainsi :
Intervenir à partir de la réalité que vivent les gens, mener la bataille idéologique et agir au plus près, modifier
cette réalité par la lutte et la solidarité, ce qui exige une organisation populaire de type parti communiste, beaucoup
de disponibilité et d'inventivité de la part de ceux qui s'engagent dans l'action de base et sont aux premières loges de
ce combat, n'en déplaise à Mélenchon (voir ces déclarations sur les élus locaux).
Créer les conditions que la gauche fasse la démonstration de sa capacité à transformer la réalité dans le sens
des intérêts populaires, ce qui est la meilleure manière de faire reculer le « on n'y peut rien ».
Renouer avec le marxisme, mener le combat pour le socialisme et porter l'idéal communiste, ce qui revient à
contrer l'idéologie fasciste d'un monde livré au hasard, aux forces du mal et à la Loi du plus fort et à ouvrir une issue
face au capitalisme.
Redonner son sens à la nation et exiger que le peuple retrouve sa souveraineté nationale perdue avec les traités
européens.
Cela a bien été le point faible de la campagne du Front de gauche aux présidentielles.
L'effacement du PCF
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Le remplacement d'un candidat PCF à Hénin-Beaumont par Mélenchon porte un message : le PCF n'est pas le
mieux placé pour rassembler et gagner contre le FN.
C'est d'ailleurs ce que dit Mélenchon dans diverses déclarations [7].
Dans l'Huma dimanche, Mélenchon explique "Hervé Poly ne sera pas le suppléant du député. Il sera le député
suppléant. C'est lui qui, avec les camarades, localement, sera l'interface constante entre la représentation nationale
et le terrain".
De telles affirmations gratuites en feront rire plus d'un. Mais, même s'il y met les formes, ces propos éclairent bien la
démarche : à Mélenchon la représentation nationale et la visibilité, aux communistes la tambouille sur le terrain.
Fallait-il présidentialiser à ce point les législatives et gommer par là même le travail à l'assemblée comme sur le
terrain des députés communistes en faisant de Jean-Luc Mélenchon le chef de file de cette bataille ? Là encore, le
PCF passe sous la table.
Jean-Luc Mélenchon a une ligne dont il ne se cache pas : construire une nouvelle force politique qui rassemble à
gauche du parti socialiste. A la lecture de diverses déclarations, on peut penser d'ailleurs que son objectif est plus
ambitieux et vise à construire un nouveau PS, quelque chose qui ressemblerait à la vieille SFIO d'avant 1920 [8].
Il faut lui reconnaître une opiniâtreté certaine. Il ne perd pas de vue son objectif. Il a affirmé à plusieurs reprises que
la division du Congrès de Tours était dépassée. Il dit de plus en plus souvent qu'il est chez lui au PCF et assène ses
certitudes sur ce que vont faire ou pas les communistes qu'« il connait bien ». Il parle de plus en plus souvent au
nom de toutes les composantes du Front de gauche, sans leur demander leur avis. Quand il parle de Syriza, il dit «
notre parti en Grèce ».
Tout cela indique qu'il pense être proche de son objectif : créer une nouvelle force politique à gauche après avoir
réussi son OPA sur le PCF, force politique dont il serait évidemment le leader.
Les responsabilités de la direction du PCF
Si Jean-Luc Mélechon est si prêt du but, c'est qu'il est bien aidé par la direction du PCF.
Car la situation serait très différente si celle-ci travaillait à développer une réflexion et une activité autonomes au-delà
du Front de Gauche, qui ne serait alors qu'une alliance. C'est tout le contraire qui se passe et la photo de Mélenchon
est devenue la carte de visite de pas mal de nos candidats ainsi dispensés de réfléchir et parler en communistes. Il
est vrai que c'est plus facile !
De plus en plus souvent, le logo PCF disparait de nos affiches et tracts ou se résume à un graffiti qu'il faut bien
chercher, une caractéristique personnelle. Le groupe à l'Assemblée sera Front de gauche et les communistes
seraient bien avisés de ne pas attendre le 17 juin pour demander qui en sera le président car la proposition de
Jean-Luc Mélenchon à ce poste s'il est élu n'a rien d'impossible.
Dans l'invitation à la rencontre avec le leader de Syriza (par ailleurs vice-président du PGE), nous sommes PGE ou
Front de gauche mais jamais PCF [9].
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Et au dernier CN, Pierre Laurent invitait les jeunes militants à participer à un stage en Grèce à l'initiative du PGE.
Dans un récent Élu d'aujourd'hui, ce même Pierre Laurent signe l'édito comme Président du PGE.
Il faut bien constater que tous les symboles et actes qui font l'existence d'un parti au plan national et international
sont en train de disparaître et leurs sont substitués les symboles et actes du Front de gauche au plan national et du
PGE, son pendant au plan européen [10].
Rappelons nous que ce qui nous rend visibles comme communistes pour les autres, ce n'est pas la conviction que
nous avons chacun de l'être mais notre reconnaissance comme tels par les autres, reconnaissance qui passe par
des signes et des actes permettant de nous identifier. Et, il n'est jamais innocent qu'un logo se substitue à un autre.
Il faut mesurer aussi ce qui se joue au plan européen avec un PGE au réformisme assumé qui entraînera de plus en
plus les forces qui s'y réfèrent au renoncement à la nation comme cadre de la souveraineté populaire et à déléguer
l'espoir de changement dans un aménagement des institutions européennes qui ne porte pas la rupture avec le
capital.
Dans ces conditions, il faut être très aveugle ou très optimiste pour ne pas voir que la direction a sérieusement
avancé vers la création d'une nouvelle force politique [11].
L'avenir du PCF
Je rencontre pas mal de camarades qui me disent : ce n'est pas possible, nous nous sommes renforcés dans la
dynamique des présidentielles, nos organisations de base sont plus fortes, nous allons avoir plus d'élus et d'ailleurs
les gens savent bien que le Front de gauche c'est surtout les communistes...
Tout cela est assez vrai et constitue une force de résistance non négligeable.
Mais ce qui s'est passé à Hénin-Beaumont devrait sonner pour ces camarades comme un signal d'alarme. Et, nos
députés seront ceux du Front de gauche. Enfin, dans bon nombre d'endroits, il n'y a plus d'activité propre au PCF
hors Front de gauche.
Surtout, pour que cette détermination locale se traduise nationalement, il faut qu'elle rencontre la volonté d'une
direction. Or le doute n'est plus permis quant à la volonté de cette direction [12].
D'autres, dedans ou dehors du PCF, considèrent qu'il y a longtemps que le PCF n'assume plus son rôle
révolutionnaire. Dans ces conditions, le Front de gauche leur paraît un succédané acceptable et Mélenchon pas pire
que Marie-Georges Buffet ou Pierre Laurent.
Mais renoncer à l'existence d'un parti communiste, c'est renoncer au marxisme, au renversement du capitalisme, au
socialisme et au communisme alors même que la période historique appelle à un projet d'envergure qui ne limite pas
notre ambition à notre seule place dans les institutions. C'est en somme renoncer à la révolution.
La question de l'existence d'un Parti communiste en France reste essentielle pour tous ceux qui se fixent pour
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objectif la transformation du système et non son aménagement.
Des doutes sérieux pèsent sur l'avenir du PCF mais les forces qui le constituent et qu'il influence, représentent une
part essentielle de ceux qui veulent faire vivre et exister une force révolutionnaire en France.
Un congrès aura lieu en 2012 et quelle que soit la difficulté de la tâche, il serait stupide de renoncer à la bataille pour
l'existence du PCF, d'autant que le calendrier social et politique n'est pas écrit d'avance.
Mais mesurons la tâche. Les aménagements à la marge et la tactique ne seront pas de mise. La période électorale
s'achèvera dans quelques semaines et il nous faudra créer les conditions de poser au sein du PCF -mais aussi au
sein du mouvement populaire- les questions stratégiques pour son existence et son avenir dans la franchise et la
fraternité sans nous isoler.
Les rencontres de Marseille des 6, 7 et 8 juillet sont un premier moment pour y travailler. Il est important que nous
nous y retrouvions nombreux.
[1] J'entends par conséquences inhérentes qu'une fois la décision prise, il faut l'expliquer voire la justifier et la positiver. Il faut assurer la visibilité
et la place du PCF dans une telle situation et tenter d'en tirer avantage pour la fédération. Cela n'a rien d'étonnant et n'est pas l'essentiel.
[2] Je note cependant que Jean-Luc Mélenchon n'est pas à l'aise avec cette question. Son argumentation du type « nous sommes tous du monde
», vise à faire passer ceux qui s'étonnent pour de vieux franchouillards un brin facho. Il faut dire que son arrivée dans le Pas-de-Calais révèle une
vraie faiblesse. Malgré sa longue carrière, il n'a construit aucun ancrage local et le parti de gauche est trop faible pour lui ouvrir les portes d'une
circonscription gagnable. Ce n'est pas une tare, mais c'est bien le propre des hommes politiques qui ont construit leur parcours d'abord dans les
appareils.
[3] Mélenchon a déclaré à plusieurs reprises : je ne rentrerai dans un gouvernement que si j'en suis premier ministre. Il y a là une dimension
politique et personnelle. Soit dit en passant, cette affirmation me paraît très gauchiste. C'est le rapport des forces réelles qui détermine s'il faut
aller ou pas au gouvernement et avec de tels raisonnements, les communistes ne seraient pas rentrés au gouvernement en 1945, tant pis pour la
Sécu et EDF.
[4] Les choses étaient bien lancées dans la circonscription et s'il fallait donner un coup de pouce au candidat désigné par les communistes,
Jean-luc Mélenchon comme la direction nationale pouvaient lui apporter leur présence et leur soutien. Sans compter que cette région ne manque
pas de personnalités connues, à commencer par le député européen Jacky Hénin et les deux députés du Nord, Alain Bocquet et Jean-Jacques
Candelier.
Et si vraiment il fallait un dirigeant national, pourquoi alors ne pas désigner Pierre Laurent ? Cela aurait été un beau challenge pour le secrétaire
national du PCF.
[5] Cette stratégie Front contre Front ne manque pas d'interroger. D'une certaine manière, elle valide l'alternance, elle gomme l'évolution de toute
une partie de la droite vers des solutions de plus en plus dures et surtout que droite dure et FN sont les deux jambes du capital pour faire accepter
l'austérité, les reculs sociaux, culturels et politiques. Il faut lire à ce sujet l'excellent article de Jean-Claude Delaunay (La stratégie du
gauchisme...).
[6] Il n'est pas rare que des électeurs de gauche nous disent « il faut dire que sur ce point Marine Le Pen n'a pas tort » et ceux qui déclarent qu'ils
n'excluent pas de voter à l'occasion pour des candidats du FN sont de plus en plus nombreux.
[7] CF : "Hervé Poly y allait parce que ses camarades lui demandaient, mais il était dépassé par la situation", "C'est plus facile de voter pour moi
parce que je suis socialiste".
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[8] Des camarades disaient qu'il y aurait deux candidats socialistes aux présidentielles, Hollande et Mélechon. Cette assertion est juste et n'est
pas démentie d'ailleurs par Mélenchon qui ne rechigne pas à rappeler qu'il est socialiste.
[9] Cette rencontre marque d'ailleurs une rupture affirmée avec le KKE et la déclaration commune de 15 partis communistes de toute l'Union
européenne appelant à une opposition maximale au Traité sur la stabilité, la coordination et de la gouvernance dans l'Union économique et
monétaire et le Traité révisé sur le Mécanisme européen de stabilité (MES).
[10] Pour mémoire, Jean-Luc Mélenchon est lui aussi adhérent au PGE.
[11] Bien sur, elle aura si nécessaire l'habileté de laisser subsister tant que nécessaire un PCF réduit au local et à l'appoint mais qui n'est plus une
force nationale autonome et l'appareil nécessaire à sa survie dans le nouveau cadre établi. Attention à ne pas confondre la lutte des classes et la
lutte des places.
[12] Voir sur le rôle des directions dans la liquidation des partis, le livre de Guido Liguori "Qui a tué le parti communiste italien".
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