les effets deleteres du froid

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les effets deleteres du froid
LES EFFETS DELETERES DU FROID
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Ces quelques lignes ont pour seul but de vous rappeler l’essentiel des méfaits du froid en plongée et
peut-être de vous inciter à vous « replonger » dans vos cours et vos lectures traitant du sujet.
L’essentiel de la physiologie appliquée à la plongée se trouve sur : « Plongée Plaisir N IV » d’Alain
Foret
Pour approfondir : «La plongée sous-marine à l’air » adaptation de l’organisme et ses limites de Philip
Foster et « Plongée sous-marine et milieu subaquatique » Accidents - Aspects médicaux de JP Bonin,
JC Happey, JM Strub et P Cart.
L’homme est homéotherme, c'est-à-dire qu’il doit maintenir sa température centrale (cerveau,
organes thoraciques et abdominaux) aux environs de 37°.
Si l’organisme se trouve dans un état de neutralité thermique, (échanges thermiques entre le corps et
le milieu ambiant faibles), c'est-à-dire dans l’air entre 24 et 26° et dans l’eau entre 33 et 35°, il n’y a
pas de déperdition calorique.
En deçà de ces températures, le corps va se refroidir. Dans l’eau, le corps se refroidit 25 fois plus vite
que dans l’air du seul fait de la meilleure conduction dans l’eau par rapport à l’air.
Notre organisme va essayer de préserver sa température centrale par une succession de réactions
qui s’enchaînent :
Pour réduire les pertes caloriques, il va se produire une vasoconstriction périphérique
(diminution de la circulation au niveau des membres). Cette première réaction va avoir pour
conséquence directe un afflux de sang vers le cœur qui va être immédiatement régulée par
une élimination de liquide par les reins (envie d’uriner). Ce mécanisme va venir majorer la «
diurèse d’immersion » (due à la pression que subit le plongeur) et donc aggraver la
déshydratation du plongeur. Si cette première réaction est insuffisante, l’organisme va mettre
en jeu une seconde série de défenses :
Les mécanismes de production calorique et d’autres mécanismes de limitation des pertes :
Des frissons vont apparaître, puis des crampes, une vasoconstriction cutanée et une
hyperventilation qui chez le plongeur va aggraver le refroidissement (l’air détendu est froid). Si
la plongée n’est pas interrompue et que la température continue à chuter, l’hypothermie
apparaît avec ses différents stades *.
En résumé, le froid provoque (au minimum) de par les différents mécanismes mis en œuvre :
une diminution de vascularisation périphérique
une déshydratation
une augmentation de consommation d’O² et de production de CO²
une hyperventilation
Plus on plonge profond, plus l’eau est froide et moins la combinaison est efficace car écrasée par la
pression. La fatigue, l’alcool aggravent notre sensibilité au froid…
On conçoit donc très facilement que le froid, sans aller jusqu’aux hypothermies graves, favorise et
aggrave tous les accidents qui guettent le plongeur :
Accidents de décompression
Essoufflement
Narcose
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Avoir froid en plongée n’est pas anodin. Il convient de bien se protéger du froid avant, pendant et
après la plongée.
HYPOTHERMIES PAR IMMERSION (Par le docteur Michel Leloup)
LES DANGERS DE LA BAIGNADE EN EAU FROIDE.
La baignade en eaux froides ou la baignade par de fortes chaleurs, avec d’importantes différences de
températures air/eau, nécessite que l’on prenne un certain nombre de précautions, afin d’éviter tout
risque d’ «hydrocution».
L’hydrocution est un choc thermique du à la différence de température entre notre corps et l’eau dans
laquelle on s’immerge.
Dans l’air, notre organisme, pour lutter contre l’excès de chaleur, augmente la dispersion calorifique
par une vasodilatation périphérique (large ouverture des vaisseaux des membres) et une
augmentation du rythme cardiaque. Si à ce moment, on s’immerge trop brutalement dans une eau qui
présente une importante différence de température avec l’air ambiant, le choc thermique se produit :
Pour se protéger de cette agression thermique, notre organisme va réagir par une vasoconstriction
périphérique intense (fermeture des vaisseaux des membres), ayant pour effet immédiat un important
afflux de sang vers le cœur et une augmentation de la pression sanguine. Il y a alors immédiatement
un ralentissement réflexe du rythme du cœur pour diminuer le volume d’éjection cardiaque et donc la
pression sanguine.
Au minimum, cette baisse de rythme et de pression se traduira par un défaut de circulation et
d’oxygénation cérébrale aboutissant à la syncope. Celle-ci se compliquera rapidement d’une noyade
si le syncopé n’est pas immédiatement sorti de l’eau.
A l’extrême, le ralentissement du rythme cardiaque peut aboutir à un arrêt, le plus souvent irréversible
du fait de la complexité et de la gravité des perturbations de pression et de rythme (désamorçage de
la pompe cardiaque).
C’est un accident très grave, trop fréquent qui pourrait être évité en prenant un certain nombre de
précautions et en étant particulièrement attentif à des « signes avant-coureurs ».
Vous saurez l’essentiel sur la prévention de l’hydrocution en lisant le texte très complet et accessible
(page suivante), édité par le Ministère de la Jeunesse et des Sports. Bien que déjà ancien, ce texte
reste tout à fait d’actualité.
Lisez-le attentivement en entier, et diffusez-le à votre entourage, familial, fédéral, etc…
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PREVENTION DES HYDROCUTIONS ET DES NOYADES
Les dix commandements du baigneur et du plongeur
Circulaire n° 81-163 du 17 août 1981
Ministère de la Jeunesse et des Sports - bureau S/DAS 3
Texte adressé aux préfets aux directeurs régionaux et départementaux de la Jeunesse et
des Sports et aux directeurs des établissements nationaux et régionaux.
J'ai l'honneur de vous faire parvenir ci-joint un document relatif à la prévention des
hydrocutions et des noyades.
Je vous demande :
1° D'en assurer une très large diffusion auprès des municipalités, directeurs de piscines,
directeurs de centres de vacances, etc.
2° De porter ce document à la connaissance des responsables des stages de formation
de maître nageur sauveteur ;
3° De mettre ce document à la disposition de toutes les personnes susceptibles d'en faire
la demande.
PRÉVENTION DES HYDROCUTIONS ET DES NOYADES
Les dix commandements du baigneur et du plongeur.
Chaque année, des centaines de baigneurs et de plongeurs en apnée libre sont victimes
d'hydrocutions mortelles au cours des bains de l'été, ou en piscine.
Il est très facile d'éviter la plupart de ces morts en appliquant les dix commandements du baigneur.
Diffusez-les auprès des baigneurs, nageurs, plongeurs, plaisanciers, etc.
1° L'hydrocution est un accident syncopal, caractérisé par une perte de connaissance plus ou moins
brutale s'accompagnant de l'arrêt réflexe de la respiration, d'où, normalement l'absence de pénétration
d'eau dans les voies respiratoires. " L'hydrocution est à l'eau ce que l'électrocution est au courant
électrique. Même un bon nageur peut en être victime " (Lartigue 1953).
L'hydrocuté présente les mêmes aspects que l'électrocuté : blanc, bleu pâle ou bleu noir avec spume.
Mais, quel que soit son aspect, il peut être ranimé car l'arrêt cardiaque ne survient normalement qu'un
certain temps après l'arrêt respiratoire.
2° La syncope d'hydrocution est une syncope d'origine cutanée réflexe due :
A l'agression thermo-mécanique de l'eau sur le corps humain, résultant de la différence de
température de l'eau et du revêtement cutané ainsi que des troubles circulatoires mécaniques
résultant de l'immersion ou de la plongée
A la participation de nombreux facteurs individuels de non-adaptation à l'agression de l'eau,
en particulier syncopes et allergies.
3° La perte de connaissance peut survenir sous une douche froide, lors de l'entrée dans l'eau, ou
même à terre après sortie de l'eau. Mais, dans la plupart des cas, elle survient plus ou moins
brutalement dans l'eau et provoque, en eau profonde un coulé à pic qui est mortel s'il n'est pas
constaté aussitôt et si la victime n'est pas immédiatement ramenée en surface.
4° La brutalité d'apparition de la syncope, le silence qui l'accompagne normalement, le délai très
variable s'écoulant entre l'entrée dans l'eau et la syncope, enfin le délai nécessité par le sauvetage
constituent les quatre facteurs transformant une simple perte de connaissance, anodine sur la terre
ferme, en accident mortel dans l'eau.
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5° La noyade est une asphyxie caractérisée par l'irruption d'eau douce ou salée dans les alvéoles
pulmonaires. Elle est due à l'insuffisance technique en natation de la victime qui se débat pour
essayer de respirer hors de l'eau avant de couler.
6° Une hydrocution en surface peut se compliquer d'une noyade en profondeur lorsque l'hydrocuté y
présente spontanément une reprise de la respiration, ou vomit.
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LES DIX COMMANDEMENTS DU BAIGNEUR
Les commandements I et II concernent les noyades et les hydrocutions ; III à VIII : les facteurs
thermo-mécaniques à l'origine des hydrocutions ; IX et X : les facteurs individuels favorisent les
hydrocutions.
Ces dix commandements doivent être appliqués :
En permanence, lors de chaque bain;
En cas de baignades collectives ;
Pour les allergiques ;
Pour ceux qui ont été atteints auparavant de pertes de connaissance, quelles qu'en soient les
causes,
Obligatoirement :
Lors des deux premiers bains ;pour les baigneurs non encore adaptés à l'hydrochoc thermomécanique résultant de toute immersion.
Lors des bains suivants, chaque baigneur peut s'entraîner progressivement et
individuellement à des températures de plus en plus basses de l'eau pour des durées de
bains de plus en plus longues.
I. BAINS SURVEILLÉS PAR UN MNS
(Noyades)
Se baigner en piscine ou dans une baignade sous la surveillance d'un titulaire d'un diplôme d'Etat de
maître nageur sauveteur qualifié de ce fait pour assurer le sauvetage et la réanimation (décret du 20
octobre 1977, arrêté du 4 mars 1978).
En dehors des piscines, la signalisation des baignades est réglementée par le décret du 8 janvier
1962 : drapeaux triangulaires de 2,25 × 1,50 :
Absence de drapeau : absence de surveillance.
Rouge : interdiction formelle de bain.
Jaune : baignade surveillée mais dangereuse.
Vert : baignade surveillée et absence de danger particulier.
La zone effectivement surveillée par les MNS doit être délimitée, par deux pavillons triangulaires de
même couleur que le drapeau central de signalisation :
Jaune : interdisant les bains en dehors de cette zone ;
Vert : autorisant les bains en dehors de la zone surveillée, mais sous la seule responsabilité des
baigneurs.
La plupart des noyades sont dues à des baignades individuelles ou collectives de non-nageurs ou de
nageurs débutants et imprudents, ne connaissant pas les lieux (marées, courants, etc.) et se baignant
en dehors des zones " vertes ou jaunes " surveillées par les MNS
II. SYSTÈME DU COPAIN
1° Ne jamais se baigner isolément, mais toujours en compagnie d'un camarade susceptible, en cas de
malaise, de vous aider ou d'alerter aussitôt les baigneurs voisins et le MNS de surveillance. Ce
dernier est, même en piscine, dans l'impossibilité de constater lui-même, au moment où il se produit,
le coulé à pic brutal et silencieux d'un baigneur au milieu de dizaines ou de trentaines d'autres
baigneurs n'y prêtant pas attention.
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2° En cas d'apprentissage collectif de la natation (maximum de seize non-nageurs par MNS
enseignant) et, en cas de baignade collective, les baigneurs doivent être groupés obligatoirement,
deux par deux, avant d'entrer dans l'eau, avec interdiction de se séparer pour quelque motif que ce
soit jusqu'à la sortie en groupe du bain, chacun étant rendu responsable de son copain et ayant été
mis au courant, avant le bain, des signaux d'alarme devant provoquer la sortie immédiate de l'eau
(voir commandement X).
III. POSSIBILITÉ DE SORTIE RAPIDE DE L'EAU
Ne pas s'éloigner, en baignade hors d'une piscine, de plus de dix mètres de la rive, de manière à
pouvoir sortir rapidement de l'eau, en cas de malaise ou de signal d'alarme.
IV. POSSIBILITÉ DE SAUVETAGE ET DE RÉANIMATION
Ne pas se baigner en eau profonde de plus de cinq mètres, car au-delà en cas de coulé à pic, le délai
de sauvetage, même effectué par un MNS très entraîné est tel que la réanimation à peu de chances
de succès.
V. TEMPÉRATURE DE L'EAU
Ne pas se baigner si la température de l'eau, facteur capital commandant l'adaptation de l'organisme,
est inférieure à 18°C (adultes) ou à 20°C (enfants) : ce qui est très fréquent au début de l'été, en
dehors des piscines.
L'entraînement à des températures plus basses de l'eau doit s'effectuer progressivement selon
l'adaptation individuelle.
VI. DURÉE DU BAIN
Ne pas prolonger la durée du premier bain au-delà de quinze minutes, par une eau à 18° C,
s'entraîner progressivement à des durées plus longues, très variables selon l'adaptation individuelle.
VII. ENTRÉE DANS L'EAU ET PLONGEON
1° Ne pas entrer dans l'eau par plongeon surtout après exposition prolongée au soleil mais
progressivement, de manière à constater l'absence de toute sensation désagréable.
2° Ne plonger qu'après constatation de l'absence de réactions anormales lors de l'entrée progressive
dans l'eau et pendant le bain.
VIII. PLONGÉE LIBRE AVEC OU SANS TUBA
1° S'entraîner progressivement à des durées de plus en plus longues d'arrêt volontaire de la
respiration sans jamais le prolonger au maximum.
2° Eviter des plongées successives à intervalles trop rapprochés et l'apparition du moindre
essoufflement.
3° La perte de connaissance d'hydrocution en plongée est, normalement, brutale et sans préavis car
elle est très favorisée par le manque d'oxygène cérébral dû au travail musculaire intense de la nage
sous l'eau en apnée qui ne s'accompagne pas, comme à terre, d'essoufflement.
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IX. FACTEURS INDIVIDUELS FAVORISANT LA SYNCOPE D'HYDROCUTION
A) Facteurs permanents
Appliquer en permanence les huit commandements précédents :
1° En cas d'affections allergiques : asthme, urticaire, cryo-allergie, hydro-allergie à l'eau douce ou à
l'eau salée, etc., traduisant des difficultés d'adaptation vis-à-vis d'agents agresseurs, donc de l'eau
froide ;
2° En cas de très nombreuses affections ou maladies s'accompagnant de tendances syncopales ou
de pertes de connaissance, en particulier : épilepsie, crises nerveuses, affections neuroendocriniennes, circulatoires ou hépatiques, etc., ainsi que malaises consécutifs à des intoxications
récentes ou à des thérapeutiques par tranquillisants, etc.) ;
3° En cas d'antécédents de traumatismes cérébraux par accidents de la circulation : plus de 30 000
jeunes de moins de quinze ans sont blessés chaque année lors d'accidents de la route avec un grand
nombre de commotions cérébrales et de pertes de connaissances susceptibles de favoriser une
hydrocution ;
4° Toute perte de connaissance, ou même toute tendance syncopale commande l'interdiction de bain
ou de plongée pendant les deux jours suivants, puis une surveillance attentive lors du bain ou de la
plongée suivants.
B) Facteurs temporaires
1° Eviter toute exposition prolongée et immobile en plein soleil juste avant le bain, ainsi que tout effort
physique très intense s'accompagnant de troubles circulatoires cutanés avec transpiration ;
2° Eviter les entrées et sorties successives de l'eau en dehors des piscines, avec expositions
alternées, soit en plein soleil, soit à l'ombre ou dans un courant d'air pouvant provoquer des troubles
circulatoires cutanés avec frissons et " chair de poule ". L'apparition de l'un de ces deux signaux
d'alarme interdit formellement le retour dans l'eau " pour se réchauffer ".
3° Eviter tout ce qui peut provoquer la peur ou même un choc émotif :
- Non-nageur perdant pied brusquement ;
- Jeu consistant à faire couler un camarade qui ne s'y attend pas ;
- Non-nageur sur appareil pneumatique chavirant souvent
- Bon nageur émotif, en présence d'un baigneur appelant au secours ou venant de couler ;
- Attendre toujours trois secondes après le choc émotif, avant de plonger et d'effectuer le sauvetage.
4° Eviter la période digestive, pendant les trois heures suivant la fin d'un repas chez les non- nageurs,
lors des trois premiers bains et, en permanence, lors des baignades collectives.Pour les nageurs,
s'assurer d'abord à jeun de l'absence de toute réaction anormale au cours du bain, d'après la
température de l'eau, avant de se baigner pendant la digestion.
5° Eviter tout effort physique intense ou prolongé dans l'eau, sans entraînement préalable et
progressif.
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X. SIGNAUX D'ALARME AU COURS DU BAIN
Tout baigneur, même très jeune, doit connaître avant de se baigner, les dix catégories de signaux
d'alarme qui annoncent dans certains cas, à l'avance, une prochaine perte de connaissance,
contrairement à la grande majorité des syncopes d'hydrocution survenant brutalement et sans préavis.
Ces signaux peuvent apparaître isolément ou être associés, mais un seul d'entre eux commande la
sortie immédiate de l'eau, l'interdiction de reprendre le bain et une surveillance attentive lors du bain
suivant.
Ces dix catégories de signaux d'alarme sont classés d'après les observations fournies par des MNS
après réanimations d'hydrocutés : les déclarations les plus fréquentes sont reproduites entre
guillemets.
1° Malaises divers avec tendances à l'évanouissement : ces malaises sont très fréquents, mais ne
présentent normalement aucune gravité car le baigneur sort de l'eau spontanément, évitant ainsi,
sans le savoir, une hydrocution contrairement aux cas suivants où, faute d'être prévenu il reste dans
l'eau.
2° Signe du bouchon : la tête du baigneur déjà inconscient, disparaît à deux ou trois reprises sous
l'eau et remonte à la surface, comme le bouchon d'une ligne de pêcheur lorsqu'un poisson mord. Le
baigneur coule aussitôt brusquement à pic, sans jamais appeler au secours ou faire le moindre geste
pour rester en surface.
Ne jamais croire à un jeu et intervenir aussitôt.
- Saisir l'accidenté par les cheveux, maintenir la tête hors de l'eau et donner de fortes gifles qui
empêchent la perte totale de connaissance et le coulé à pic, avant de sortir de l'eau la victime.
- Ce signal d'alarme très grave, car la victime est déjà inconsciente, et très caractéristique est encore
peu connu. De très nombreux accidentés sont cependant en vie grâce à l'intervention d'un sauveteur
connaissant ce signal et n'ayant pas attendu le coulé à pic pour saisir la victime et la gifler.
- Plus rarement, le baigneur, même parfois bon nageur, se débat quelques secondes à la surface de
l'eau comme s'il s'amusait ou se noyait, mais sans appeler au secours car déjà inconscient.
- D'autre fois, il s'accroche à son voisin avant de perdre connaissance et de couler à pic.
En plongée, les signaux d'alarme suivants : attitude anormale telle qu'immobilité non motivée même
en piscine, mouvements violents des bras, mouvements d'incoordination, changements brutaux et
sans motif de direction correspondent à un état présyncopal commandant une intervention immédiate.
3° Malaise général brutal avec appel au secours : signal relativement rare le baigneur crie " au
secours " ou " je me noie " juste avant de couler à pic.
- Ne jamais croire à un jeu mais, en conséquence, interdire formellement à tout jeune baigneur de
simuler une noyade, au cours d'un bain surtout lors d'un bain collectif.
- Lors du signe du bouchon et de ces états présyncopaux en surface ou en plongée la vie du baigneur
dépend du voisin qui doit maintenir la victime déjà inconsciente, la tête hors de l'eau et la gifler
fortement.
- Par contre, les signaux d'alarme suivants ne s'accompagnent pas immédiatement de la perte de
connaissance : ce qui permet au baigneur de sortir lui-même de l'eau et d'éviter ainsi le coulé à pic... à
condition de bien connaître ces signaux.
4° Troubles de non-adaptation à la température de l'eau :
a) Sensations anormales dans l'eau ou à la sortie de l'eau :" Frissons ", " tremblements ", "
claquements des dents " ;
Sensation " d'eau très froide ou glacée" bien qu'à 18°C ou plus ;
Sensation de " fatigue intense ou brutale ", malgré l'absence de tout effort musculaire ;
Sensation " d'angoisse très vive " sans aucun motif.
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b) Après sortie de l'eau : urticaire, syncope ou état de choc :
Le baigneur, n'ayant présenté aucun signe anormal pendant le bain, perd connaissance après la
sortie de l'eau ou présente des plaques d'urticaire ou un état de prostration avec, en général,
accélération intense du pouls et effondrement de la tension artérielle. Ces signaux d'alarme après le
bain prouvent que le bain a été trop prolongé dans une eau trop froide : d'où grandes précautions, lors
du bain suivant, avec diminution de la durée ou température plus élevée de l'eau.
5° Troubles circulatoires, cutanés ou éruptifs se traduisant dans l'eau, par des " démangeaisons
légères " suivies de " grattages plus ou moins intenses ", puis de l'apparition de " plaques rouges
d'urticaire " sur les parties du corps non immergées, ou à terre après la sortie de l'eau.
Leur récidive traduit un état d'hydro-allergie nécessitant une surveillance très stricte des bains dont la
durée pour chaque température de l'eau doit être étudiée et limitée.
6° Troubles circulatoires cérébraux : " vertiges ", " violentes migraines frontales ", " douleurs
occipitales ", ou parfois, " sensation de coups de bâton sur la nuque ".
7° Troubles circulatoires abdominaux : " nausées ", " vomissements " en période digestive, " douleurs
abdominales " parfois brutales, " sensation de ventre gonflé ou très ballonné ".
8° Troubles circulatoires oculaires ou auriculaires : impressions de " mouches lumineuses ", " d'étoiles
scintillantes ", de " voile noir ", devant les yeux ou de " bourdonnements " dans les oreilles.
9° Troubles circulatoires musculaires et articulaires : impressions de " crampes musculaires " ou de "
gêne articulaire ", le plus souvent dans les coudes ou les genoux, mais ces impressions ne
s'accompagnent pas de douleur.
10° Troubles de la coordination musculaire : le bon nageur à l'impression de " ne plus savoir nager "
ou de " ne plus pouvoir coordonner les mouvements de natation ", comme s'il était plus ou moins
paralysé.
EN CONCLUSION
1° Tout signe anormal survenant au cours d'un bain doit provoquer aussitôt la sortie de l'eau qui,
normalement, s'effectue, alors, avant la perte de connaissance due à l'hydrocution.
2° Lorsque, à la suite d'un signal d'alarme, un baigneur est sorti de l'eau, il ne doit en aucun cas se
baigner de nouveau quelques instants plus tard et, à plus forte raison, plonger, car un second choc
thermo-mécanique, peu de temps après le premier, se traduit par une syncope d'hydrocution qui est,
en général irréversible quels que soient les moyens de réanimation.
3° Tout malaise ou toute réaction anormale survenant après le bain et à terre, même si le bain ne s'est
accompagné d'aucune réaction anormale, doit être considéré comme un signal d'alarme commandant
de grandes précautions lors du bain suivant.
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