Maison de Testour

Transcription

Maison de Testour
Typo log ie :
Maison de Testour
Pays :
Tunisie
CON TENU DE LA FICHE
Synthèse
Groupe analytique
Formes de la typologie
Inventaire des typologies du pays
État actuel de vitalité et conservation
Processus de transformation
Capacité pour être réhabilité
Lexique
SYNTHESE
Ty pologie représentativ e de l’architecture andalouse introduite en Tunisie par les
Morisques chassés d’Espagne au début du XVIIème siècle.
Les maisons sont groupées suiv ant un tissu arabo-musulman où la mitoy enneté est de
règle.
Correspondant au ty pe connu sous la dénomination «maison à patio», elles ont un
1
plan quadrangulaire où le schéma est clair : une sqifa dessert les deux corps de la
maison autour d’un patio. D’un côté les chambres et les latrines (espace le pus privé),
2
de l’autre le magasin, la cuisine et le korran .
GROUPE ANALY TIQUE DE LA TYPOLOGIE
Urbain
Groupé
Fixe
Déf initif
Permanent
« Assis »
Moy en
Compacte
(Milieu)
(Implantation)
(Caractère)
(Origine)
(Usage)
(Culture)
(Niveau économique)
(Morphologie)
FOR MES DE LA TYPOL OGIE
INVENTAIRE DES TYPOLOGIES DU PAYS
Maison de la médina de Tunis
Maison de Testour
Maison de Soliman
Maison de la médina de Sfax
Maison du borj de la banlieue de Sfax
Maison de Tozeur (Djérid)
Maison de Matmata
Maison de Douiret-Chenini
Maison de Djerba
Ce projet est financé par le programme MEDA de l'Union Européenne. Les opinions exprimées dans le présent document ne reflètent pas nécessairement la position de l'Union Européenne ou de ses Etats membres.
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Ma ison d e Tes to ur
FOR MES DE LA TYPOL OGIE
Implantation
Tissu urbai n
Bien que la mitoyenneté soit présente et
non équiv oque, la structure du tissu
urbain est nettement plus rythmique et
ordonnée (îlots rectangulaires) que dans
les agglomérations de ty pe médina. Le
parcellaire tend, de ce f ait, à se
« régulariser » et à homogénéiser
dav antage la surface au sol des
habitations.
Usage/activité asso ciée
associée
aux
activ ités
.
Datation
Variante apparue à partir du XVIIème.
Schém a fonctionnel
Perspec tive
Habitation
agricoles.
Orientation
Orientation de l’entrée v ariable selon le
découpage des îlots.
Coupe
Altitude
Surface au sol
Env iron 200 m²
Env iron 400 m²
surf ace du P1).
(variable selon
la
±0
Surface du logem ent
Nombre d’étages
RC + 1. Le niveau +1 n’occupe souvent
qu’une partie de la surf ace au sol.
Nombre de logements
Un
Nombre de familles
+1
Une f amille élargie.
Nombre mo yen d e m embres par f amille
Couvertur e
6 membres ou plus.
Ce projet est financé par le programme MEDA de l'Union Européenne. Les opinions exprimées dans le présent document ne reflètent pas nécessairement la position de l'Union Européenne ou de ses Etats membres.
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Ma ison d e Tes to ur
Murs
Porteurs, en général en brique cuite (avec des parties à sac).
Ossature
1
Bois. Les voûtes sont aussi possibles (exemple présenté : skifa ).
Couverture
Couv erture inclinée à tuiles rondes en pente (20 %) vers la cour sur ossature de
bois.
Revêtements de finition
Enduit de mortier de chaux, céramique, plâtre décoratif, tuile décorativ e (cette
dernière rappelant l’origine de cette architecture).
Ouvertures et saillies en façade
.
Les ouv ertures, contrairement à la tradition locale, sont assez présentes en f açade
(f enêtre, encorbellement, etc.) au temps de la première v ague andalouse.
Systèm es traditionnels de conditionnement de l’air
Système d’isolation thermique généré par la composition de la tuile qui comporte
de minuscules cavités formant vide. La mitoyenneté, la légèreté de la couverture, le
2
korran et le patio central conforment un système adéquat et bien adapté aux
conditions climatiques de la zone.3
Systèm es d’approvisionnem ent en eau potable
Il a été pendant plusieurs siècles inf luencé par la présence de l’oued Mejerda.
Aujourd’hui le réseau d’eau potable dessert les maisons.
.
Systèm es d’évacu ation des eaux u sées
Se f aisait par les f osses avant l’av ènement de l’assainissement public.
.
.
Ce projet est financé par le programme MEDA de l'Union Européenne. Les opinions exprimées dans le présent document ne reflètent pas nécessairement la position de l'Union Européenne ou de ses Etats membres.
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Ma ison d e Tes to ur
ETA T AC TUEL DE VITALI TE E T C ONSERVATI ON
Cette typologie est f rappée par l’exode vers les grandes v illes, surtout v ers Tunis,
ce qui a ralenti le processus de transformation du bâti.
En grande partie habitées, ces maisons participent encore d’une v ie marchande et
agricole animée, du f ait d’une campagne qui reste tributaire de ce petit centre.
PROCESSUS DE TRANSFORMA TION
Effet / Cause
Depuis son accession à l’indépendance, la Tunisie a connu une év olution socioéconomique et culturelle, accentuée au cours des dernières décennies.
Le dév eloppement économique a généré une amélioration des conditions de vie, et
un accroissement démographique notoire. L’évolution sociale a été marquée par
une déstructuration des modes de vie communautaires, conséquence de
l’indiv idualisation de la production économique. Ce processus a abouti en déf initiv e
au passage de l’habitation patrilocale à caractère traditionnel à l’habitation
indiv iduelle dite moderne. L’architecture traditionnelle caractérisée par la f ixité de
ses formes n’apporte plus les réponses suffisantes aux nouveaux besoins qui se
dessinent en matière d’habitat. C’est ce qui a poussé les concepteurs à produire
une nouv elle architecture qui se veut mieux adaptée mais qui se cherche encore.
Transformations t ypologiqu es
.

Remplacement des toitures inclinées par des toitures plates, ce qui permet
notamment l’extension de la maison en hauteur par l’ajout d’un étage.
Abandon aussi des tuiles. Ces transformations ont affecté signif icativement
cette typologie, au moins à l’échelle urbaine. Raisons socio-économiques et
culturelles : permettre, à défaut d’ autre bien, à un descendant (généralement
un garçon) de construire sa propre maison au-dessus de la maison de ses
parents ; satisfaire au besoin des parents d’ avoir un descendant ou plus (à
l’ étage, on peut construire deux ou plusieurs logements individualisés) à
proximité, surtout lorsqu’ ils constituent un soutien ; résoudre des problèmes
d’ héritage.
 Nouv elle organisation spatiale par une nouvelle affectation des espaces
(chambre à coucher, salon, salle à manger, etc.). Adoption de schémas
d’ organisation venus d’ ailleurs parce qu’ ils sont perçus comme des signes de
la modernité. La superposition de plusieurs pratiques sociales de l’ espace
génère souvent certains conflits entre formes et fonctions.
 Morcellement de la maison traditionnelle et sa transformation (tant bien que
mal) en plusieurs maisons ou maisonnettes généralement assez déf igurées.
Éclatement de la famille et répartition des biens entre héritiers (surtout si la
maison constitue le seul et unique héritage).
Changement d’usage

L’habitation continue à être utilisée aujourd’hui, sauf rares exceptions ; bien
entendu, avec toutes les transf ormations spatiales mentionnées.
.
Changement dans l’utilisation des m atériau x et d es techniques de construction

Utilisés, vivants : la chaux (utilisée sous forme de lait comme badigeon et dans
l’étanchéité des terrasses, même dans les habitations modernes.
 Peu utilisés, en d éclin : la tuile spécif ique de Testour (utilisée à l’occasion pour
réparer de v ieilles toitures endommagées) et la chaux.
 N’étant plus utilisés : les murs « traditionnels » (de briques) et les toitures
inclinées couv ertes de tuiles. Ce déclin est la conséquence de la disparition de
l’artisanat lié à ces matériaux, notamment la tuile.
 Nouvelles in corporations : le ciment, le béton armé, l’acier et les produits
rouges industriels (les tuiles industrielles ayant l’appellation commerciale
« Tuiles du nord » mais n’ayant aucun rapport av ec les tuiles traditionnelles de
Testour. Les raisons de ce succès sont économiques (disponibilité sur le
marché) et psychologiques, voire culturelles (leur utilisation est associée à la
modernité).
Ce projet est financé par le programme MEDA de l'Union Européenne. Les opinions exprimées dans le présent document ne reflètent pas nécessairement la position de l'Union Européenne ou de ses Etats membres.
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Ma ison d e Tes to ur
CAPACITE POUR E TRE REHABILI TEE
Asp ects d e la t ypologie
Notation de 0 (très mauvaise) à 10 (exc ellente)
•
•
•
Capacité pour être vendue ou louée sur le marché immobilier
Capacité pour s’adapter aux exigences f amiliales et sociales actuelles
Capacité pour s’adapter aux exigences de conf ort actuel
6
4
4
Notation de 0 (insignifi ante) à 10 (très grande)
•
•
•
Difficulté technique pour la réhabiliter
Difficulté administrativ e pour la réhabiliter
Difficulté budgétaire (coût très élev é) pour la réhabiliter
2
0
5
Barrièr es qui empêchent/provoquent que l’usager ne décid e pas de r éhabiliter :
Notation de 0 (ne représ ente pas une barrière) à 10 (représ ente une très i mportante barrière)
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
Difficultés administratives
Difficultés techniques importantes
Dégradation irréversible du bâti
Catalogage/protection du bâtiment
Coût important de réhabilitation
Absence d’aides économiques/subv entions
Coût du projet et des autorisations
Statut du bâti/location
Inf lation des prix immobiliers
Dégradation sociale (délinquance, etc.)
Dégradation environnementale (absence d’inf rastructures minimales,
etc.)
Désir de changer ce bâti pour du bâti moderne
Manque de sensibilisation/v alorisation de la part des usagers
N’est pas jugé nécessaire (par l’usager)
0
3
6
1
5
2
6
6
3
0
1
8
9
9
Commentaires
L’exode qui frappe certaines catégories de la population, principalement les jeunes,
qui se dirigent vers les grandes v illes (notamment Tunis), est considéré comme un
f acteur qui a contribué à retarder la transformation du cadre bâti ancien.
Néanmoins, les nouvelles constructions sont des « sources d’inspiration » souv ent
étrangères à la ty pologie locale sur pratiquement tous les plans.
Les chantiers en cours, ne participant pas d’une conscience (elle est en fait
inexistante) de la valeur du site, ne tiennent pas compte du soin qui dev rait être
apporté à toute intervention affectant la ty pologie ou au choix des techniques et
matériaux employés.
LEXIQUE
1.
2.
Skif a : entrée en chicane
Korran : écurie, étable
Création de la fiche :
23/02/01
Dernière modification de la fiche :
Ce projet est financé par le programme MEDA de l'Union Européenne. Les opinions exprimées dans le présent document ne reflètent pas nécessairement la position de l'Union Européenne ou de ses Etats membres.
03/05/01
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