Excu-APBG-Corse-2010
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Excu-APBG-Corse-2010
CORSE Escapades géologiques et botaniques avec l’APBG Régionale de Montpellier du 10 au 16 avril 2010 Accompagnateur scientifique: Jacques Malavieille Notre groupe près de la Tour Santa Maria de Macinaggiole 15 avril 2010 Compte rendu de voyage Par Anne-Marie IGON Avec les photos de divers participants D’après les notes prises au cours du voyage. Samedi 10 avril 2010 : Départ Vers 17 heures nous partons en minibus de Lansargues (notre groupe dispose de 3 minibus) pour rejoindre Toulon. Nous pique niquons à Roquefort-la-Bédoule sur l’aire du Pas des Ouillers avant d’atteindre la gare maritime de Toulon et nous embarquons à bord du ferry assurant la liaison avec Ajaccio (départ prévu à 22h). La traversée s’effectue de nuit (en couchette, 4 personnes par cabine) sur une mer d’huile. Notre ferry Pique nique Dimanche 11 avril 2010 : Trajet d’Ajaccio à St Florent Nous arrivons à Ajaccio vers 7 heures tandis que le soleil se lève. Après avoir acheté le ravitaillement nous prenons la route. Lever de soleil sur le port d’Ajaccio 1er Arrêt : Pont de Sédula Cet arrêt se situe dans le granite : c’est la Corse cristalline hercynienne (qui appartient à l’Europe alors que le nord de la Corse appartient à l’Afrique). Il s’agit de granites d’âge Carbonifère associés à du volcanisme Permien. Nous nous trouvons dans la vallée de la Gravona qui suit une direction de failles (surtout des décrochements) tardihercyniennes reprises ensuite lors de l’orogenèse alpine. Dans le granite observé il y a peu de déformations (nous en verrons près du col) : il s’agit surtout de tectonique cassante. Nous observons ici de beaux blocs de granite certains avec des feldspaths roses, des grenats ou de l’épidote (cristaux verts) et il y a aussi quelques blocs de laves. Pont de Sédula : granites dans le lit du torrent et un échantillon de granite à grenats 2e Arrêt : Col de Vizzavona (1161m) C’est surtout un arrêt botanique (voir photos ci-dessous) Col de Vizzavona : Crocus corsicus, Héllébores livides,Violettes et Ficaire 3e Arrêt : Ghisoni Il s’agit d’un arrêt rapide pour acheter du fromage et admirer le paysage. Ghisoni : le village et des lézards sur un mur 4e Arrêt : Méandre abandonné près de Ghisoni Méandre abandonné : panorama et granite 5e arrêt : Défilé de l’Inzecca Nous avons franchi une limite géologique : nous nous trouvons maintenant dans la Corse alpine représentée en vert sur la carte. Carte géologique de la Corse Nous nous arrêtons pour observer des péridotites serpentinisées, ces roches représentent le manteau océanique. Nous avons vu au bord de la route des pillow-lavas, ce qui confirme la présence de lambeaux de lithosphère océanique. Nous observons des éléments blancs : altération ? Il y a aussi des évidences de cisaillement (petites failles) et des boudins rouges et verts de radiolarites ce qui caractérise des sédiments océaniques déposés à grande profondeur sur le plancher océanique. Pourquoi serpentinisation ? Il s’est produit une hydratation dans le plancher océanique car celui-ci était déformé, cisaillé. Cette déformation était liée à la tectonique alpine ; de plus il s’est produit une accrétion lente sous la dorsale (ouverture océanique lente). Il s’agit ici de l’Océan Alpin. Ici ce sont donc des Ophiolites qui prouvent que de la lithosphère océanique a été charriée sur le continent. Ce qui apparaissait en blanc correspond à des carbonates (ophicalcite). On observe aussi des radiolarites. Ici les sédiments sont au contact des serpentinites. Serpentinites. Sur la photo de droite radiolarites dans les serpentinites En remontant le long de la route, nous observons des pillow-lavas dont certains contiennent des sédiments (photo ci-dessous au milieu). Basaltes en coussin ou pillow-lavas Un peu plus loin ce sont des brèches qui se sont mises en place au moment de la formation des pillowlavas ce qui a donné une sorte de brèche sédimentaire. Ensuite nous apercevons un filon de basalte massif puis du basalte altéré à épidote (minéral vert) et enfin une brèche de pillow-lavas très belle et peu déformée (peu métamorphique). De l’autre côté de la rivière la falaise présente un empilement de pillow-lavas avec des sills de basalte. Défilé de l’Inzecca : en remontant le long de la route et les gorges Basalte altéré à épidote, brèche de pillow-lavas et falaise de l’autre côté de la rivière Le long du défilé de l’Inzecca nous rencontrons quelques plantes intéressantes en particulier Brassica insularis. Brassica insularis On y rencontre aussi des Sedum, Lavandula stoechas et des asphodèles…. Sedum sp & Lavandula stoechas Asphodèle et basalte en coussins 6e arrêt : Lac de Barrage de Sampolo Nous observons des brèches avec davantage de schistosité. Plus loin il y a plus d’encaissant et peu de morceaux : il s’agit de basalte avec des morceaux (donc on parle de brèche). Ces éléments sont peut-être de nature sédimentaire (il faudrait faire un examen microscopique) ; ce sont sans doute des débris d’ophiolites. Lac de Barrage de Sampolo avec sur la photo de droite des brèches avec schistosité Un peu plus loin se trouve une faille avec du quartz sur le miroir de faille : c’est une faille senestre (décrochement car les stries sont subhorizontales) peut-être liée à la déformation alpine. Encore plus loin se trouvent des schistes rouges collés sur la surface de la brèche : ce sont des sédiments supra ophiolitiques ; ils se sont déposés puis ont été redressés. Leur âge est Malm. Ces premiers sédiments déposés sur le plancher océanique permettent de dater l’ouverture de l’océan Alpin. Notons la présence de ripples marks. Basalte bréchique, Faille et Schistes rouges du Malm Nous nous arrêtons peu après pour pique niquer. Cet arrêt est très rapide car la pluie se met à tomber et nous regagnons nos minibus. 7e arrêt Nous remontons toujours vers le Défilé des Strette. Après les sédiments rouges nous observons des turbidites avec de la calcite (marbre) et quartz déformés, puis ce sont des calcaires gréseux. Il s’agit de sédiments d’origine continentale lointaine (riches en silice) déposés dans l’océan Alpin. 8e arrêt : Granite permien folié Un arrêt sous la pluie nous permet d’observer un granite déformé et transformé en gneiss (donc orthogneiss) par un métamorphisme léger (faciès schistes verts). La roche est riche en muscovite et on note la présence de chlorite. La schistosité est subverticale. Dans ces granites on observe des cavités liées à l’érosion chimique : ce sont des taffonis. Il s’agit ici du dernier élément de la coupe. Ce granite intrusif est d’âge Permien (les granites observés le matin au Pont de Sédula sont d’âge Carbonifère). Granite permien folié Gênés par la pluie nous faisons une courte halte à Ghisoni pour prendre un café ou un thé. Notre guide géologue Jacques Malavieille en profite pour faire une interprétation géologique de nos observations. Coupe WE Légendes de droite à gauche S : Ophiolites serpentinites séparées par un contact anormal de P : Pillow-lavas et brèches avec des filons d’alimentation des pillow-lavas ; ensuite on observe les sédiments rouges puis des sédiments peu métamorphiques et ensuite le granite permien folié au contact du granite carbonifère. Il y a donc contact entre le domaine océanique peu métamorphique et le socle cristallin continental peu métamorphique. Nous reprenons nos minibus et nous nous dirigeons vers le nord. Nous passons près de Corte et nous faisons un petit détour par Francardo. 9e arrêt : Bassin Miocène de Francardo Nous prenons pendant quelques mètres la route de Pediggridio (D18) pour nous rendre dans une carrière avec des conglomérats, des argiles et des marnes du Burdigalien (fossiles : plantes et huîtres). Ce bassin Miocène est basculé vers l’ouest. En face de nous on aperçoit le contact du Miocène avec les gabbros (discordance). De l’autre côté le Miocène est en contact avec le socle cristallin. Y a-t-il extension des deux côtés ? Carrière dans le Miocène (photos à gauche & au centre) ; Contact Miocène & gabbro (photo à droite) Après cet arrêt nous nous dirigeons vers Bastia : la route suit d’abord la vallée du Golo puis la N193 se dirige vers le nord. Par une petite route vers l’ouest nous atteignons la vallée du Lancone. 10e arrêt : Vallée du Lancone Un bref arrêt près d’un monument (en métabasalte c'est-à-dire du basalte métamorphisé) nous permet d’observer sur la montagne en face les ophiolites métamorphisées (Faciès éclogite c'est-à-dire métamorphisme à pression élevée). Vallée du Lancone : Panorama sur la montagne en face (ophiolites) et vue sur l’Etang de Biguglia 11e arrêt : Murato : la chapelle Saint Michel (San Michele) Elle est construite en pierres blanches (calcaire de St Florent) et en pierres sombres (Ophiolites). San Michele est une petite église romane. Elle date du milieu du XIIe siècle sans doute vers 1140, elle a été consacrée vers 1280. Elle a été édifiée alors que la Corse était gouvernée par Pise. Son style est typiquement pisan, polychrome (bicolore), reconnaissable par l'alternance de pierres de couleurs verte et blanche, assemblées en dessinant irrégulièrement des damiers et des zébrures. L'église est remarquable par les divers motifs naïfs que l'on retrouve sur ses murs et qui sont étonnants par leur fantaisie et leur variété : les modillons représentent des personnages (homme et femme) ainsi que divers animaux. L'édifice est ceinturé d'une frise formée de petites arcades aux bases sculptées de motifs divers : gerbes de blé, pièces, main coupée, ciseaux. Présentes sur chaque façade, les fenêtres meurtrières sont ornées de remarquables linteaux, frises et entrelacs de serpents. Le clocher-porche carré soutenu par de lourdes colonnes a été surélevé au XIXe siècle. (D’après Wikipédia). Eglise San Michele Nous gagnons ensuite St Florent. Peu avant d’arriver dans cette petite ville nous remarquons dans le paysage deux pointements : ce sont les fameux calcaires de St Florent. Et nous nous installons à l’Hôtel U Liamone pour trois nuits. Lundi 12 avril 2010 : en Balagne Après une nuit à l’Hôtel U Liamone et un arrêt au parking du port de St Florent pour acheter des provisions pour le pique nique, nous prenons la route en direction de la Balagne (D81 à l’ouest de St Florent). La Balagne est une région de Haute Corse située sur la côte nord-ouest de l’île. Elle s’étend entre le Nebbio que délimite l’Ostriconi, le pays de Sevi-in-Fora en Corse-du-Sud et le massif du Monte Cinto. Ses villes principales sont Calvi et L'Île-Rousse. Saint Florent : Hôtel U Liamone Le port de St Florent 1er arrêt : Carrière d’Orthogneiss du Tenda Sur la carte géologique nous sommes dans le rose : ici c’est un granite qui a souffert pour donner un orthogneiss. Il appartient à la marge européenne. Il présente une belle foliation plongeant vers l’est sous le golfe de St Florent (pente de la foliation : 20°est). En face c’est la dépression du Nebbio avec des monticules: il s’agit d’une nappe exotique appelée la nappe du Nebbio qui recouvre tout (sur la route nous avons vu une carrière de serpentinite recouvrant l’orthogneiss). Carrière d’Orthogneiss et Dépression du Nebbio L’Orthogneiss se forme par déformation plastique du granite causée par la pression. Il se produit soit un aplatissement seul ou une déformation avec cisaillement. Ici il y a une faille. La linéation est E-W. La translation est E-W. Le déplacement s’est fait d’abord vers l’ouest (chevauchement) puis vers l’est (faille normale) d’où une 1e foliation reprise par une 2e. Ici c’est un contact majeur entre la marge continentale corse et l’océan alpin.Il y a eu cisaillement vers l’ouest d’où charriage des unités de l’océan alpin sur le continent, puis la faille normale. Nous observons une belle linéation soulignée par de nombreux minéraux étirés. L’observation d’un mouvement rotationnel sur des sections parallèles à la linéation montre qu’il y a eu cisaillement. On remarque un minéral brillant vert : c’est un mica la phengite. Carrière d’orthogneiss : explications par J. Malavieille et photos de la roche montrant les 2 foliations 2e arrêt Il se situe au contact des terrains représentés en rose et de ceux représentés en vert sur la carte géologique. Nous avons franchi le massif du Tenda (existence de failles recoupant ce massif). La foliation est visible ici aussi : cela forme une enveloppe tout autour du massif. Beaucoup de choses se sont passées ici. Ce massif était en profondeur (profondeur de 30 km environ ici soit un peu moins qu’au premier arrêt). Ici il y a eu une subduction continentale faisant suite à une subduction océanique. Paysages avec une belle Ombellifère la Férule au 1er plan de la photo de gauche et sur la photo de droite Nous reprenons ensuite la route en direction de Calvi (N1197). 3e Arrêt : Plage de l’Ostriconi Plage de l’Ostriconi Nous observons le delta de l’Ostriconi, le cordon littoral et les dunes. Au fond nous apercevons les granites du socle cristallin du Tenda. Derrière nous ce sont des roches différentes : ce sont les nappes de Balagne. Entre ces deux types de terrains il existe une faille : la faille de l’Ostriconi. L’affleurement de roches (à gauche), Anemone coronaria et Cistus creticus Nous observons des roches carbonatées (présence de calcite) : c’est un grès à ciment calcaire avec des bancs plus massifs et des bancs plus marneux (pélitiques). Il y a donc une alternance de grès et de niveaux argileux ce qui nous fait penser à un flysch. Les sédiments se seraient déposés dans un bassin marin assez profond (sédiments fins). On observe une inclinaison, une schistosité dans les niveaux argileux. Les bancs de grès sont boudinés et dans les fractures il y a de la calcite fibreuse. La série est donc déformée. D’ailleurs plus loin on observera des plis. Pour dater ces roches nous chercherons des fossiles. Les roches sont peu ou pas métamorphiques donc l’enfouissement n’est pas profond. C’est donc très différent du massif du Tenda. Il y a une faille qui sépare la zone où nous nous trouvons de ce massif du Tenda. Comment cela est-il possible ? 4e arrêt Au bord de la route nous observons des grès massifs à Nummulites d’âge Eocène. Grès à Nummulites Des abords nous avons une belle vue sur L’Ile Rousse. Panorama vers L’Ile Rousse Plus bas il y a des conglomérats avec des galets du socle continental corse (granite, micaschistes, roches volcaniques permiennes : rhyolites) mais pas de galets d’ophiolites. Ce conglomérat est grossier donc transport peu important. La matrice est constituée de quartz et de feldspath : c’est un sable de granite qui a donné un granite reconstitué (arkose). Il devait y avoir un arrivage fluviatile à proximité du relief. Encore plus bas il y a contact entre le socle granitique et les sédiments. Nous avons passé une discordance. Il s’agit d’un bassin déposé sur de la lithosphère continentale, sans doute un bassin d’avant chaîne. Brèche avec galets du socle (photo de gauche) ; Contact sédiments/socle (photo de droite) Pique-nique à Belgodère De l’entrée du village nous découvrons un beau panorama puis nous pique-niquons sur la place près de l’église. Nous pourrons même la visiter. Belgodère : Panorama, église et statue de ND des 7 douleurs à l’intérieur de l’église 5e arrêt Nous prenons la N197 à la sortie de Belgodère et nous nous arrêtons peu après pour observer une migmatite peu évoluée (gneiss). Il s’est produit un début de fusion partielle comme le montrent les lits de quartz et feldspath (lits plissés, boudinés et étirés de façon syntectonique). La température était importante (environ 600 à 700°C) d’où anatexie et la Pression basse ou moyenne (métamorphisme BP ou MP). La fusion a donné un jus granitique. Il est difficile de dire quelle est la roche d’origine : pélite, granite ou grès ? Nous observons la présence de grenat et de sillimanite. L’âge des déformations observées est d’environ 340 millions d’années. D’où le scénario suivant : déformation hercynienne → fusion crustale → granite du carbonifère → mise en place de l’épaississement crustal hercynien → augmentation de la chaleur → fusion vers la fin de l’orogenèse. La roche d’origine (protolithe) est du granite. Affleurement de migmatites à la sortie de Belgodère Dans ces migmatites on observe des fractures avec pseudotachylites (la roche a fondu lors de microséismes il y a plus de 300 millions d’années). Des abords on découvre aussi un beau panorama sur Belgodère. Fracture avec pseudotachylites et panorama vers Belgodère 6e arrêt Nous continuons sur la N197 puis nous prenons une petite route à gauche pour observer la discordance des conglomérats de l’Eocène sur le granite du substratum. Ces conglomérats éocènes sont à la base du bassin. Nous remarquons les taffonis dans les brèches éocènes non loin d’une chapelle. Chemin faisant nous rencontrons quelques plantes intéressantes : le Cytinet (Cytinus hypocistis) qui parasite les racines de Cistes, des Sélaginelles et des Orchidées. Discordance des brèches éocènes sur le granite, taffonis et chapelle Cytinet et Sélaginelles, Orchidées Arrêt 6bis Nous atteignons Palasca et nous continuons pour nous arrêter à proximité de la voie ferrée. Du parking nous découvrons un beau panorama sur le bassin éocène avec des conglomérats visibles à droite et à gauche et à l’arrière-plan le village de Lozari au bord de la mer. Panorama Le long de la voie ferrée nous observons diverses roches : rhyolites (volcanisme permien) et plus loin un conglomérat polygénique, puis des roches vertes, des roches déformées avec la présence d’une faille normale puis des conglomérats. Il y a un cisaillement important depuis le tunnel. Il s’agit ici d’un grand contact tectonique et dans ce contact on trouve des roches acides permiennes, des roches carbonatées et des conglomérats. Ce bassin mollassique a été affecté par des chevauchements et il a chevauché le socle. On a donc un empilement d’écailles mises en place pendant l’évolution du bassin. La partie du bassin que nous observons ici a été transportée : nous nous trouvons dans la semelle de la nappe qui racle aussi du socle. Nous retournons à la N197 et nous prenons à gauche vers Ponte Leccia puis nous nous arrêtons au col de San Colombano. 7e arrêt : San Colombano Panorama du col : de Lozari au golfe de St Florent De gauche à droite nous distinguons Lozari, le bassin d’avant-chaîne et l’Ostriconi puis le massif du Tenda (au centre) et le golfe de St Florent (à droite). Par temps plus clair on pourrait même voir le Cap Corse. Après avoir admiré ce superbe panorama nous suivons la piste pour faire la coupe géologique. Nous rencontrons d’abord un flysch à lydiennes (lydienne = silice pure) d’âge crétacé. Il est plissé et fracturé avec du quartz dans les fractures. Il correspond à des sédiments profonds siliceux. Flysch à lydiennes D’un flysch 100% siliceux on passe ensuite à un flysch carbonaté déformé lui aussi (voir photo montrant le bloc de calcaire bréchique affecté par la déformation). Flysch carbonaté On passe ensuite à un flysch très siliceux à lydiennes dans des jaspes verts puis à un flysch 100% siliceux à jaspes (les jaspes sont des radiolarites vertes). Les jaspes correspondent à des sédiments profonds et sont situés au-dessus des pillow-lavas. Dans les vides entre les pillow-lavas il y a des carbonates. Succession sur le terrain Puis on arrive à un flysch à radiolarites (rouges) ensuite des carbonates puis du flysch. Pillow-lavas, Flysch à radiolarites rouges et détail montrant les radiolarites Au-dessus de tout le reste nous observons des conglomérats à petits galets peu roulés venant du socle continental (granite, schiste, …) ; ces conglomérats semblent s’être déposés après. Interprétation De gros blocs de carbonates (olistolithes) sont tombé dans le Bassin et sont recouverts par différentes sortes de sédiments : on parle de flysch à blocs. Ce Bassin est déstabilisé : des blocs tombent et des sédiments déposés se déstabilisent (par exemple les lydiennes) et sont remaniés. Cela s’est passé au Crétacé supérieur. Il s’est donc produit une déstabilisation importante. Coupe géologique Retour après les observations 8e arrêt Nous reprenons la N197 et nous nous arrêtons après le carrefour de Novella pour observer les affleurements au bord de la voie ferrée (au niveau du panneau 61) : pillow-lavas, brèche à pillow-lavas, radiolarites et flysch. Ce sont les sédiments qui remplissent le Bassin. Pillow-lavas Nous prenons ensuite la N1197 (route de Calvi) puis la D81 en direction de St Florent et nous nous arrêtons dans une carrière à droite de la route. 9e arrêt : Basalte dans les granites permiens Dans cette carrière nous observons des filons de basalte recoupant les granites permiens. Filons de basalte dans les granites Nous regagnons ensuite St Florent et l’Hôtel U Liamone.