N° 3632 - Le travailleur catalan

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N° 3632 - Le travailleur catalan
P-O
L’hebdo communiste des
1,80 C - N°3632 - Semaine du 5 au 11 février 2016
Les enseignants
dans l’action
p.5
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La déchéance finale !
s Entretien
Antoine Glory, guide de
haute montagne p.7
s PCF 66
s Interview
p.8
p.10
Voeux 2016
Davy Kilembe
2
l’édito
de Roger Hillel
annonces - événements - rendez-vousSemaine du 5 au 11 févrierN°3632
2016
Conférence et Débat public
Vendredi 5 Février à 20h à Céret au cinéma le Cérétan
Une chance à saisir
Le rapport Badinter, la condamnation des huit ex-salariés de Goodyear, la prolongation de l’état d’urgence et son inscription, ainsi
que la déchéance de la nationalité, dans la Constitution, la démission du gouvernement de Christiane Taubira, la nouvelle sortie de
Macron contre les 35 heures, le brevet « d’efficacité » qui lui a été
officiellement décerné par Manuel Valls… Non, ce n’est pas un
inventaire à la Prévert, tant tout cela est cohérent. Badinter avec
ses 61 grands principes par lesquels il entend remplacer le Code
du travail ouvre la porte à la réécriture totale des droits sociaux
vers le bas. La condamnation des Goodyears à 24 mois de prison
dont 9 de prison ferme a été obtenue sur plainte d’un procureur
relevant de l’autorité directe du ministère de la Justice. Le mano a
mano Valls-Macron veut spécifier aux salariés que c’est toujours
la finance et le Medef qui auront le dernier mot et que la déréglementation généralisée du travail est inéluctable.
Face à cette dérive droitière du pouvoir, le geste salutaire de Christiane Taubira a du sens, tout autant que la publication de son livre
« Murmure à la jeunesse », véritable libelle contre la déchéance
de nationalité telle que l’ont concoctée Hollande – Valls. Leur décision d’aller coûte que coûte au vote de la révision constitutionnelle prouve, s’il en était encore besoin, qu’avec ce gouvernement,
le retour à des orientations de gauche n’est définitivement plus
possible. A cela s’ajoute leur prétention que pour combattre le
terrorisme, il faut restreindre les libertés et intensifier la guerre,
alors que c’est précisément l’engrenage dans lequel Daech veut
nous entraîner.
Dans ce contexte destructeur pour la gauche, l’exigence d’une
construction alternative est devenue impérieuse. Mais comment
repenser tous les fondamentaux de la société : le travail, l’emploi,
l’éducation, la culture ? Comment s’y prendre pour que l’échéance
de la présidentielle de 2017 ne se transforme pas en un piège mortel pour le mouvement progressiste? Comment éviter le leurre de
la personnalisation et du « vote utile » ?
Alors, une primaire citoyenne ? A condition d’en exclure la candidature de François Hollande, ou de toute autre défendant les mêmes
choix, c’est peut-être une chance à saisir pour que s’ouvre un large
débat entre les forces vives de la gauche politique et sociale.
A l’initiative des Citoyens dans les quartiers de Céret, du Mouvement Républicain et Citoyen, du Parti Communiste, du Parti de Gauche et de Vallespir Terres Vivantes
Après les attentats de Paris : reconstruire au-delà du tout sécuritaire ? » L’état d’urgence dans la Constitution ? La
justice doit-elle rester indépendante du pouvoir ? Une société solide avec sa jeunesse, sortir des fractures et des
impasses sociales et communautaires : c’est possible ?
Avec la participation de Christophe Euzet, Maître de Conférences en Droit public à l’Université de Perpignan
Les faucheurs remettent 196 chaises au Palais de Justice
Le lundi 8 février au matin s’ouvre au Palais de justice de Paris le procès de Cahuzac
Juger Cahuzac c’est bien, juger les banquiers ce serait mieux !
Le procès de Jérôme Cahuzac, ministre du Budget et fraudeur fiscal. Les faucheurs de chaises s’inviteront à
l’audience pour remettre à la Justice 196 chaises prélevées dans des agences de banques qui organisent l’évasion
fiscale. Nous dirons de cette manière aux pouvoirs publics : poursuivre les faucheurs de chaises, ça suffit ! Juger
Cahuzac c’est bien, pénaliser aussi l’évasion fiscale organisée par les banques ce serait mieux !
Postiers en lutte
Plus de 60 jours de grève. Des négociations qui n’en sont pas (lundi et mardi). La direction, tancée par la Directe
(inspection du travail), semble avoir renoncé à l’utilisation des intérimaires depuis ce dernier week-end. Elle puise
maintenant dans les effectifs même de la Poste. La préfète n’a toujours pas donné signe de vie et n’a pas répondu
à l’appel des postiers. La lutte continue pour des conditions de travail « acceptables », pour des tournées à taille
humaine, pour le maintien des horaires d’ouverture dans les villages, pour un service public de qualité. Les appels au
soutien sont renouvelés.
Justice pour les 8 de Goodyear
Signez la pétition demandant l’arrêt des poursuites contre les 8 de Goodyear.
La justice a condamné les 8 de Goodyear à de la prison ferme. Leur «crime» ? Avoir retenu 30 heures, sans
violence, deux dirigeants de l’entreprise qui procédaient à la fermeture du site et à 1200 suppressions d’emplois.
Le PCF exige l’annulation de ce jugement et l’amnistie pour les militants syndicaux.
Ce jugement est un choix du gouvernement, puisque c’est le parquet qui après l’abandon de la plainte de
l’entreprise, a décidé de poursuivre les salariés. Hollande, Valls et Taubira ont décidé d’intimider les salariés
qui se battent pour leurs droits et leurs emplois, au même moment où le gouvernement décide d’un plan censé
combattre le chômage. Celui-ci en fait est un copié-collé des demandes du patron des patrons, Gattaz : toujours
plus de cadeaux et d’exonérations de cotisations sociales, toujours plus de casse des droits.
Il y a urgence à construire une alternative aux politiques d’austérité, au libéralisme et à la mainmise de la finance
sur les choix économiques et industriels du pays.
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Palaiseau
politique 3
N°3632
Semaine du 5 au 11 février 2016
Glissement idéologique
et calcul électoral
Etat d’urgence. Les raisons invoquées par le gouvernement pour obtenir des
parlementaires la prolongation de l’état d’urgence et la révision de la Constitution, cachent mal des intentions politiciennes d’une extrême dangerosité.
O
n a beau tourner la chose
dans tous les sens, les
justifications avancées
par le gouvernement
pour prolonger une nouvelle fois
l’état d’urgence et réviser la Constitution ne convainquent pas. Autant,
suite aux abominables attentats du
13 novembre, la proclamation de
l’état d’urgence pour 12 jours était
justifiée, autant sa première prolongation pour 3 mois était contestable. Mais, cette fois, elle est proprement inacceptable. Au surplus,
le gouvernement s’emploie à entretenir un flou plus que troublant.
Pour qu’une prorogation au-delà du
26 février soit possible, il faudrait
qu’une nouvelle loi soit votée avant
cette échéance. Or, un projet de loi
doit être présenté au Conseil des ministres du 3 février, dont on ne sait
pas s’il sera spécifique à cette seule
prolongation jusqu’au 26 mai ou s’il
portera directement sur la révision
de la Constitution. Selon ce qui a
filtré de la Commission des lois, il
prévoirait, d’une part, la possibilité
de prolonger l’état d’urgence sans
limitation de durée, et d’autre part,
il porterait sur la déchéance de la
nationalité (voir article ci-contre).
Vers un coup de force légal
Pour réussir ce « coup de force »
légal, il faudrait que le Congrès (réunion des deux chambres) se prononce à la majorité des trois cinquièmes,
ce qui ne se fera pas sans un vote
majoritairement favorable de la
droite, d’où des tractations au plus
haut niveau de l’État. Où en sommes-nous avec les autres groupes ?
Samedi à Perpignan, comme dans des dizaines d’autres villes, plus de 500 manifestants s’étaient mobilisés pour la défense des libertés et pour exiger la fin de
l’état d’urgence, à l’appel de : AFPS, Agaurep-Prométhée, ASTI, ATTAC, CEMEA,
CGT, CNT, Collectif anti-OGM, FSU, LDH, Ligue de l’enseignement, Libre pensée,
Mouvement de la Paix, MRAP, SNPES /PJJ, SOLIDAIRES, Survie, Syndicat de la
médecine générale, Syndicat de la magistrature, EELV, NPA, PCF, PG.
On a encore du mal à anticiper quels
seront les votes des socialistes « réticents ». La majorité des députés
Verts devrait voter contre. Les députés Front de gauche et les sénateurs
communistes voteront unanimement non. Il est vrai que cautionner
une nouvelle fois le gouvernement
relèverait d’une totale inconscience
tant les faits et les arguments se
sont accumulés en contre. En deux
mois, sur les 3189 perquisitions administratives, les 392 assignations
à résidence et les 549 procédures
judiciaires, seules quatre enquêtes
ont été ouvertes jusqu’ici pour association de malfaiteurs en relation
avec une entreprise terroriste. En
outre, tous les experts s’accordent
à dire qu’avec les lois antiterroristes
qui se sont succédé depuis vingt ans,
Anne Gaudron de la LDH (de dos), une des animatrices de l’Observatoire pour le
respect des libertés et des droits s’adresse aux militants associatifs, syndicaux
et politiques avant que la manifestation ne se forme.
les autorités administratives et policières disposent d’une panoplie largement suffisante d’outils pour faire
face à la menace terroriste.
Arrières-pensées et
intentions machiavéliques
Il devient de plus en plus évident
que derrière les raisons invoquées
par le gouvernement, il en est
d’autres plus inquiétantes. D’abord,
mettre la société française sous tension afin de faire valoir un Hollande
tutélaire, seul à même de pouvoir
protéger les Français aussi bien du
danger terroriste que de la menace
frontiste. Ensuite, les convaincre que
l’insouciance n’est plus de mise face
aux dures réalités du monde et qu’il
leur faut mettre une sourdine à leurs
revendications. Et enfin, faire passer
son glissement idéologique pour un
pragmatisme de bon aloi. On peut
même prêter à Hollande des intentions encore plus machiavéliques.
En se lançant dans une concurrence
sécuritaire, il escompterait s’attirer
les voix de la partie démocrate-centriste de l’électorat de droite, tandis
que celle la plus extrême rejoindrait
les électeurs du FN. Ce faisant, Hollande parie sur un face à face avec
Marine Le Pen au second tour de
l’élection présidentielle de 2017, ce
qui lui assurerait selon lui sa victoire.
Procès d’intention ? En son temps,
l’autre François n’avait pas hésité
à se succéder à lui même avec une
manœuvre politiciennne du même
genre.
Roger Hillel
L’illusionniste
Manuel Valls.
Le Premier ministre
manœuvre pour obtenir l’aval des parlementaires à son projet de révision
de la Constitution prévoyant, entre
autres, la déchéance de nationalité.
C
oncernant la déchéance de nationalité
étendue à tous les terroristes binationaux,
y compris ceux nés français, Valls a annoncé qu’aucune « référence à la binationalité ne figurera dans le texte constitutionnel » et a
proposé une nouvelle mouture de l’article : « La loi
fixe les conditions dans lesquelles une personne
peut être déchue de la nationalité française ou des
droits attachés à celle-ci lorsqu’elle est condamnée
pour un crime ou un délit constituant une atteinte
grave à la vie de la nation ». Un coup à gauche, en
éludant la catégorisation des Français et en ne remettant pas en cause le droit du sol, et un coup à
droite, en maintenant la déchéance de nationalité
face à l’option de « déchéance de citoyenneté »,
avec en plus son application non seulement pour
« crimes », mais aussi pour « délits ». En fait, Valls
a beau biaiser, la perte de déchéance ne devrait
s’appliquer qu’aux binationaux, puisqu’il a annoncé que la France ratifiera les conventions internationales empêchant la création d’apatrides. De
nombreux élus socialistes semblaient se satisfaire
de cet artifice et devraient délaisser de nouveau
des frondeurs décidés à continuer le combat. Le
député Pouria Amirshahi a par exemple dénoncé
les « compromis » du gouvernement « avec la
droite la plus dure », s’inquiétant d’« une victoire
culturelle et symbolique (du) bloc réactionnaire».
Marc Dolez, pour le Front de gauche, a sobrement
annoncé que les modifications du texte n’étaient
pas de « nature à infléchir l’appréciation du groupe », opposé à la réforme.
R.H.
4
politique
N°3632
Semaine du 5 au 11 février 2016
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La Justice a des soucis à se faire !
Le départ de Christiane Taubira aura permis à Manuel Valls de bétonner son gouvernement avec la tendance la plus droitière du Parti
socialiste. En effet, Le Drian à la Défense, Cazeneuve à l’Intérieur et
Sapin aux Finances viennent d’être rejoints par Jean-Jacques Urvoas
à la Justice.
Ce dernier a depuis longtemps enfourché une logique sécuritaire forcenée. S’il a été durant la présidence de Sarkozy un opposant aux lois
liberticides de la droite, il a depuis 2012 jeté le masque pour suivre
fidèlement la ligne dure de Manuel Valls. Rêvant de prendre la place
de Cazeneuve, il a contribué à la réforme des services secrets qui a
été condamnée par toutes les associations de défense des libertés. Il
s’est fait le défenseur de l’utilisation des valises espionnes capables
de capter tous les échanges téléphoniques. Il a volé au secours du
« droit des affaires » si cher au Medef. Il a même suggéré l’an dernier
de fusionner les ministères de l’Intérieur et de la Justice pour en faire
un « grand ministère de la règle et du droit ». En définitive, il rêve de
devenir le super-flic qui aura les juges et les tribunaux à sa botte.
Avec un tel Garde des Sceaux, à l’heure où le gouvernement criminalise les actions syndicales, où il veut prolonger l’état d’urgence,
où le projet de loi réformant la procédure pénale augmente le rôle de
la police au détriment de la justice, les libertés, la démocratie, en un
mot la République peuvent se faire quelques soucis !
René Granmont
L’affrontement Valls-Taubira
sur le terrain de la justice
Justice. Les réformes judiciaires en panne malgré la volonté de Christiane Taubira.
L
e passage de Christiane Taubira au ministère de la Justice n’aura pas produit les effets
escomptés sur nombre de sujets brûlants :
justice des mineurs, réforme de la procédure pénale, exécution des peines entre autres. L’exGarde des Sceaux s’est heurtée tout à la fois à un
manque de soutien politique de la part de ses excollègues du gouvernement, qu’à une opposition
plus sourde du milieu judiciaire, peu réputé pour
sa vision progressiste de l’institution. Si sa fermeté sur la question du mariage pour tous a permis de faire passer la loi, c’est bien un des rares
domaines où elle a connu un succès indiscutable.
Il en est tout autrement pour ce qui concerne un
des sujets qui lui tenait particulièrement à cœur,
la réforme de la justice des mineurs. La droite, et
avant elle les socialistes, ont complètement dénaturé l’ordonnance du 2 février 1945 qui est
le socle législatif qui organise la prise en charge
des mineurs délinquants. Ce texte, qui avançait
la primauté de l’éducatif sur le répressif, a été
complètement défiguré par des reculs successifs :
création de centres fermés pour les mineurs, facilitation de l’incarcération, création de tribunaux
correctionnels pour mineurs, possibilité d’exclure
la minorité pénale, autant de mesures fortes qui
ont fait glisser la prise en charge des mineurs vers
le coercitif au dépens de l’éducatif, avec les résultats catastrophiques que l’on connaît. De même,
la réforme pénale est restée lettre morte. Si l’on
excepte la suppression des peines planchers instaurées par la droite pour les récidivistes et les
auteurs de violences aggravées, d’ailleurs peu
utilisées car manifestement peu dissuasives, rien
de fondamental n’a été proposé. La réforme du
Conseil supérieur de la magistrature qui aurait
enfin détaché complètement l’autorité judiciaire
de l’exécutif politique, est finalement restée dans
les cartons. Le parquet reste donc bien le bras
séculaire du politique au sein de l’institution judiciaire. Sur l’ensemble de ces sujets, Christiane
Taubira s’est heurtée à un Manuel Valls plus ministre de l’Intérieur qu’homme de gauche. Déjà
dans cet affrontement, on perçoit l’autoritarisme
et la raideur d’un Premier ministre qui accepte
difficilement une autre vision des problèmes de
justice et de sécurité que la sienne.
Roger Rio
Dans la tourmente
FGR-FP. Le Syndicat des Enseignants de l’UNSA vient de décider de quitter la Fédération générale des retraités de la Fonction Publique.
L
es retraités cumulent les paradoxes : ils souhaitent
en finir avec le monde du salariat pour profiter de
leurs droits légitimes à une retraite gagnée, mais
dans les rassemblements, les manifestations, ils
continuent à se faire entendre aux côtés des salariés. On
voudrait les asseoir à longueur de journée sur le banc des
sénateurs du village et eux ils bougent, s’agitent et participent de la vie de la cité. Et même ils s’organisent, ils
se syndiquent, ils se rassemblent pour le faire. Ce qui n’a
pas l’heur de plaire à tout le monde, en particulier à ceux
qui rêvent d’un syndicalisme éteint et complaisant.
Ainsi des turbulences qui agitent actuellement la Fédération Générale des Retraités de la Fonction Publique. La
FGR-FP regroupe des adhérents directs, retraités des trois
fonctions publiques et des retraités syndiqués dans des
fédérations syndicales qui pour l’essentiel ne font pas
partie des confédérations (CGT, CFDT, CFTC, CGC et FO),
mais se sont regroupés à la FGR dans un souci d’unité et
d’efficacité. L’UNSA, la FSU, les syndicats autonomes de
la police, le SNUI Solidaires et d’autres la constituent.
Plusieurs dizaines d’organisations depuis plus de cinquante ans ont mis en commun pour la défense des
retraites et des retraités leurs interventions dans un domaine où la pression des pouvoirs de droite, mais aussi
de gauche n’a eu de cesse de rogner des acquis, jugés
insupportables. La FGR a été et est de toutes les batailles
pour la défense des pensions, dans une démarche démocratique.
Elle a connu les soubresauts qui ont marqué la vie syndicale, la division de la FEN, la création de la FSU et celle
de l’Unsa, puis l’apparition de Sud. Les responsables de
POMPES FUNÈBRES
POMPES FUNÈBRES DU ROUSSILLON
MAISON 24h/24
GUIZARD
DE PÈRE EN FILS DEPUIS 1925
l’Unsa ont dû y partager le pouvoir : le dernier président
de la FGR n’en est plus membre. Etait-ce trop ? L’orientation combative de la FGR dépassait-elle les bornes du
syndicalisme tranquilou tel qu’on l’imagine à l’Unsa ?
Toujours est-il qu’une décision grave vient d’être prise
par le Syndicat des Enseignants de l’UNSA de quitter,
dès janvier 2016, la FGR dont il constituait presque un
tiers des adhérents. Un coup sérieux est ainsi porté de
l’intérieur à une organisation qui avait fait de l’unité au
service des retraités son cheval de bataille. Il n’est pas dit
qu’une telle décision ne se retourne pas à terme contre
ceux qui l’ont prise.
J.-M.P.
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département 5
N°3632
Semaine du 5 au 11 février 2016
Les enseignants dans l’action
Assemblée générale. Avant la manifestation Fonction publique du 26 janvier, les syndicats de l’Éducation avaient invité les enseignants à débattre de la réforme du collège.
© Roger Hillel
P
artie prenante à part entière des
revendications Fonction publique
dans la journée d’action du 26
janvier, les syndicats de l’Éducation (Ferc-CGT, FSU, FO, SUD Educ)
avaient appelé à une assemblée générale des enseignants pour débattre de la
réforme du collège. Près de soixante-dix
enseignants y ont participé, ce qui est en
soi révélateur d’un vrai malaise dans la
profession. Les interventions préliminaires
des responsables syndicaux, Nicolas Ribo
pour la CGT-Educ et Marc Moliner pour le
SNES ont mis en cohérence les réformes
du lycée professionnel (bac pro en 3 ans),
du lycée général (réforme Chatel de 2012)
et celle du collège : déréglementation
et flexibilité sous couvert d’autonomie
uniquement guidées par l’austérité budgétaire. Grégory Raynal, pour le SNUipp,
rajoutera au cours du débat que la même
logique est à l’œuvre dans le premier degré, avec la réforme des rythmes scolaires,
Le collectif des enseignants de catalan dans
la manifestation du 26 janvier.
voire du primaire à l’Université, toutes ces
réformes conduisant à un recul du service public. Les nombreuses interventions
des participants au débat (représentants
des collèges de Prades, Toulouges, Thuir,
Cabestany, Ille, Elne, Saint-Estève, Jean
Moulin, Sévigné, Saint-Exupéry, etc.) ont
toutes fait état des mêmes conséquences
concrètes des choix d’établissement générés par la réforme du collège : suppres-
Enseignement du Catalan en danger
Nicolas Garcia, Président du groupe Front de Gauche et responsable de la catalanité au Conseil Départemental, secrétaire départemental du PCF communique.
a réforme des collèges recueille beaucoup d’oppositions du monde enseignant. Ecrite pour
réduire la « fracture scolaire », elle se traduit par une augmentation des inégalités entre les
collèges, par une perte sèche d’heures d’enseignement, tant pour les matières du tronc commun que pour les options. Dans notre département, l’enseignement du catalan va en souffrir et
c’est insupportable. En effet, même si le ministère assure que l’enseignement des langues régionales
n’est pas touché, le rectorat de Montpellier ne peut ou ne veut affecter les enveloppes budgétaires
nécessaires aux établissements pour maintenir le nombre d’heures aux classes bilingues (ceux qui
ont fait catalan depuis la Maternelle). Ainsi, dans tous les collèges, on va passer de 3 heures hebdo
à 2 heures, et l’option catalan, possible pour tous les élèves lorsque le catalan est enseigné en
primaire, va être supprimée dans des CES comme Elne, Ille-sur-Têt et menacée dans plein d’autres
comme Cabestany. Nous combattons cette mise en danger de l’enseignement du catalan, auquel
nous sommes si sensibles, qui permet l’épanouissement de tant d’élèves et qui est partie intégrante
du patrimoine de l’histoire et de la culture de notre département. Ni élus, ni citoyens pouvons laisser
faire cela, devons manifester et intervenir là où il faut, si nous voulons réduire les inégalités plutôt
que de les amplifier notamment en matière d’enseignement du Catalan. Pour fédérer les politiques
en direction du catalan, pour suivre le développement de son enseignement, nous avons demandé
à Carole Delga, nouvelle présidente du Conseil Régional, la création d’un office public régional de la
langue et de la culture catalane, implanté dans les P.-O.
L
Pourquoi choisir Morceus ?
sions de postes, disparitions d’options,
concurrence voire marchandage entre
disciplines, alourdissement des effectifs,
regroupements de classes, regroupements
des disciplines scientifiques, disparition
de l’EPS dans l’évaluation du Diplôme
national du brevet… Les professeurs de
catalan, regroupés dans un collectif, ont
vigoureusement dénoncé la baisse de 3 à
2 heures hebdomadaires pour les élèves
bilingues et la rupture de continuité entre
primaire et collège pour l’option catalan.
L’annonce par la ministre de l’Éducation
nationale, à la veille de la grève du 26,
d’une rallonge budgétaire pour maintenir
les classes bilangues, l’octroi par le rectorat d’un volant d’heures supplémentaires (pour cette année), n’ont pas suffi à
masquer les effets néfastes de la réforme
et n’ont visiblement pas dupé les enseignants.
A-M. D.
Dotation de 18 postes pour les PyrénéesOrientales : communiqué du SNUipp-FSU 66
L
a dotation en postes pour notre département est maintenant connue : les
Pyrénées-Orientales sont sous-dotées avec seulement 18 postes, et aucune
création pour les REP et REP+. L’administration départementale ne pourra à
la fois accompagner la hausse démographique qui reste significative et abonder la
brigade de remplacement et de formation alors que le pourcentage de remplaçants dans les P.-O. se situe déjà au-dessous de la moyenne nationale. A titre
d’exemple, à la rentrée 2015, nous avons retrouvé exactement le même nombre
d’enseignants qu’en 2006… mais avec 1222 élèves supplémentaires ! Les 75
postes réclamés à la rentrée pour revenir au taux d’encadrement de 2008 sont
toujours d’actualité. Il en faudrait 120 pour retrouver la situation de 2006. La
taille des classes, déterminante pour la réussite des élèves, comme le confirment
plusieurs études, doit baisser : pas plus de 25 élèves par classe et pas plus de 20
élèves en REP et REP +, pas plus de 15 élèves pour les moins de 3 ans, effectifs
allégés dans les classes scolarisant au moins un-e élève en situation de handicap.
L’analyse du SNUipp-FSU est aujourd’hui confirmée par le comité de suivi de la loi
de Refondation : les nouveaux dispositifs (Plus de maîtres que de classes, scolarisation des enfants de moins de 3 ans, ...), quand ils existent, se mettent en place
aux dépens des effectifs par classe, des dispositifs d’aide aux élèves en difficulté
(RASED, CMPP...) ou encore de la formation et du remplacement. Les personnels
des Pyrénées-Orientales ne sont pas dupes et constatent pour beaucoup d’entre
eux la dégradation de leurs conditions de travail et de la scolarisation des élèves.
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N°3632
Semaine du 5 au 11 février 2016
Le Train Jaune sous bonne garde
Saint-Pierre-Dels-Forcats. Le CULTJ (Comité des Usagers de la Ligne du Train Jaune) a tenu sa première assemblée générale. L’association citoyenne et militante en est ressortie renforcée. De nouvelles adhésions ont été recueillies. Des
décisions ont été prises*.
I
l y avait là soixante personnes présentes, un record. Il convient, bien
entendu, d’y ajouter une centaine de
procurations envoyées dans les délais.
Des élus donc, des cheminots, retraités
ou en activité, des citoyens usagers et
des militants du maintien du TJ dans le
domaine public, militants de sa rénovation et modernisation, ont donc débattu
pendant plusieurs heures. Propositions,
échanges d’informations, perspectives
possibles, chacun y est allé, avec sérieux,
de son intervention.
Des élus locaux en nombre,
qui s’engagent...
Le député Robert Olive, quelques maires,
(Matemale, Saint-Pierre, Font-Romeu, Villefranche, Eyne, Saillagouse, Latour...), et
la conseillère départementale Hélène Josande. Presque tous sont intervenus dans
la discussion. Robert Olive rappelait ainsi
sa dernière intervention à l’Assemblée
nationale, les réponses encourageantes
reçues de la part du Ministre Vidalies,
l’utilité et la nécessité de présenter le
dossier en haut lieu et appelait l’assemblée à la vigilance « pour que les actes
suivent les paroles ». Il revenait ensuite
sur « l’importance de la liaison Toulouse/
Latour-de-Carol » aujourd’hui mise à mal.
Il concluait en affirmant : « j’ai beaucoup
appris aujourd’hui » et s’engageait à
se battre aux côtés du CLUTJ. Les « locaux », Michel Garcia et Alain Bousquet
insistaient tous deux sur le rapport entre
TJ et territoire. Tour à tour, la valeur patrimoniale du Train, l’atout pour le PNR
(Parc Naturel Régional), le classement à
l’Unesco, et, plus techniquement, la mise
en place du PLUi (plan local d’urbanisme
intercommunal) et celle du SCOT (schéma
de cohérence territoriale) étaient développés comme autant de « leviers » à actionner. D’autres propositions plus précises
étaient formulées. La nouvelle Région
venait aussi dans le débat, acteur important dans ce dossier, « ouvrant de nouvelles perspectives », avec de nouveaux
responsables, Gibelin pour les transports
et Delga à la présidence.
à Villefranche, isolant la ligne », sur « la
filialisation de la ligne », et contestaient
le chiffre de P. Charlot (directeur régional
SNCF) à propos du déficit de la ligne. Bref,
ils appelaient l’ensemble à la vigilance et
à la précision.
Michel Marc
* - Février et mars, rencontres avec les élus
régionaux.
- 4 juin, Fête du Train Jaune à Villefranchede-Conflent.
La « vigilance cheminote »
s’exprime aussi
Forts de leurs expériences et de leurs
connaissances « pointues » du dossier,
les cheminots, retraités ou en activité,
détaillaient ensuite les enjeux, les pièges
à éviter et formulaient, eux aussi, des
propositions pour le futur : « refaire vi-
Nos amis vignerons
Dans le numéro spécial « Papilles en fêtes » du Travailleur Catalan, quelques vignerons qui nous avaient donné du vin pour la Fête de l’humanité
n’ont pu être remerciés en raison de problèmes techniques. C’est pour
cela que je vous les présenterai tout au long des prochaines semaines.
Comme pour les autres allez les découvrir...
Dominique Poirot
Domaine Mounié
Avenue Jean Badia
66720 – Tautavel
Tél : 04 68 29 12 31
06 77 85 26 03
Email : [email protected]
Au domaine Mounié, la cave résonne du son des barriques entreposées par cinq générations de vigneronnes.
L’exploitation se transmet en effet de mère en fille. Mais
depuis 1993, les compositions sont interprétées par
Claude Rigaill et son épouse Hélène. Ce ne sont pas moins
de 11 cépages différents qui composent aujourd’hui les
22 hectares du vignoble du domaine. Avec ces différents
cépages, Claude délivre une magnifique symphonie,
particulièrement à travers ses Côtes-de-Roussillon-Villages-Tautavel. Le bouquet finement boisé met l’accent sur la prune et
la figue sèche, laissant transparaître un léger rancio. En bouche, la
partition se joue en toute musicalité : douceur, rondeur et souplesse
se déclinent avec élégance. Les accords finaux sont puissants, mais
fondus et enveloppants. Une œuvre authentique, à découvrir dès
aujourd’hui pour un plaisir assuré !
Coup de cœur : Symphonie 2010. 13 `
vre le comité de ligne », « soutenir que
le TJ soit un TER à part entière », « ouvrir
une formation aux métiers techniques du
train au lycée de Prades », « revenir à 2
heures pour la totalité du parcours, c’est
possible », « passer de 10 circulations à
16 par jour », « retrouver les correspondances utiles en bout de ligne », « ajuster
les tarifs aujourd’hui prohibitifs », (…).
Ils pointaient aussi du doigt les dangers
« politiques », alertant « sur les conséquences de la création d’un établissement
Les vœux du Parti de gauche
L
e Parti de gauche des P.-O. a tenu une conférence
de presse pour présenter ses vœux et mettre
l’accent sur les urgences de l’heure pour l’organisation. Le Parti de gauche était représenté par Catherine
David, Dominique Guérin et Francis Daspe. Bien sûr le
constat sur la situation du pays comme du département
est très sévère et préoccupant. Ce qu’attend le PG de
l’action de la gauche en particulier au plan département,
ce n’est pas d’amortir les effets de la crise et de l’austérité, mais d’œuvrer pour une véritable alternative. « Il
faut reconstruire l’espoir… et il passe par une union des
forces indépendantes du parti socialiste ». Le PG se veut
au cœur de cette démarche unitaire et critique l’attitude
du PCF qu’il juge trop enclin à aller vers des formes de
cogestion avec le PS. Au plan régional le PG se veut
le plus intransigeant quant aux règles mises en avant
sur le non-cumul des mandats dont le non-respect par
la présidence a entraîné l’abstention des trois élus PG
pour l’élection de la présidence du conseil régional.
Un programme d’actions locales a été présenté : pour
faire émerger la nécessité de mettre en œuvre une 6e
République, pour peser sur le vote des parlementaires
départementaux quant au vote sur la déchéance de
nationalité. Sur la généralisation d’une régie publique
de l’eau, sur la question des retraites, sur celle de
l’éco-socialisme, sur la défense des services publics,
des initiatives ont été annoncées. Au PG on prépare les
prochaines échéances électorales de 2017, mais on ne
veut pas entendre parler de primaire.
J.-M.P.
Le Train Jaune sur sa lancée.
Nous ne laisserons pas
gâcher la vie de Rim
R
im élève du lycée de Céret vient de
se voir refuser par la préfecture un
titre de séjour qu’elle a demandé
depuis plusieurs mois. Désormais
sans papiers, elle est à la merci d’une
reconduite dans son pays d’origine, la
Tunisie. Après de brillantes études au
lycée, elle a eu son baccalauréat avec
mention en 2015. Elle vit chez son
oncle à Millas et poursuit ses études en
BTS, y obtient d’excellents résultats et
participe à sa formation avec assiduité.
Si elle devait retourner en Tunisie, elle
serait contrainte d’arrêter des études
qui lui tiennent tant à cœur et se retrouverait seule compte tenu de sa situation
familiale. Les enseignants l’assurent :
« nous ne laisserons pas gâcher la vie de
Rim. Elle est notre élève, la copine de nos
élèves ou de nos enfants. Elle étudie sereinement dans notre lycée, et si elle a les
mêmes joies, elle a aussi hélas des soucis
bien plus grands que les camarades de
son âge. Nous devons, ajoutent-il, lui
apporter notre soutien et convaincre les
autorités préfectorales de lui accorder un
titre de séjour ».
département 7
N°3632
Semaine du 5 au 11 février 2016
Saignée à blanc !
Grand domaine skiable. Antoine Glory est ce que l’on appelle un enfant du pays, attaché
Antoine, quel est votre sentiment sur le projet
de grand domaine skiable de Jean-Louis Demelin
maire de Font-Romeu ?
Mon premier sentiment est la stupéfaction mêlée de
consternation. Comment peut-on encore aujourd’hui
nourrir pour la Cerdagne et le Capcir un projet d’expansion massive du domaine skiable alors que tous les
voyants sur l’avenir de l’industrie du ski clignotent au
rouge : le réchauffement climatique dont on sait qu’il est
inexorable, le manque de neige récurrent, la crise immobilière, le déclin amorcé de la fréquentation touristique
hivernale lié à la baisse générale du pouvoir d’achat des
ménages mais également à la montée en puissance des
exigences de qualité environnementale, qu’elles soient
exprimées à travers tout un arsenal de directives européennes de protection des espaces naturels et de la biodiversité ou de la part des touristes eux-mêmes. Tous ces
facteurs condamnent irrémédiablement cette stratégie
de fuite en avant qui, si elle était conduite à son terme,
donnerait pour seul horizon à la Cerdagne et au Capcir l’avenir pitoyable de la plus grande friche industrielle
touristique des Pyrénées.
Dans les arguments de Jean-Louis Demelin, mais
aussi de l’actuel maire des Angles, Michel Poudade, la question environnementale est complètement éludée au profit d’un développement
économique porteur d’emploi autour du tout
ski : croyez-vous ou non à un tel modèle ?
Effectivement, les principaux porte-parole de ce soidisant « projet d’excellence » reconnaissent eux mêmes
qu’ils n’ont pas préalablement pris en compte les
contraintes environnementales découlant de la charte
De la neige comme s’il en pleuvait.
du PNR ou du simple respect des mesures légales de
protection des sites naturels! Est-ce une attitude bien
responsable de leur part ? Et ils espèrent, en formulant
des voeux pieux, ne pas s’attirer les foudres de ceux
qu’ils qualifient de « ayatollahs de la chlorophylle »! La
vision de ces élus, probablement inspirée par les appétits financiers de la société privée Altiservice (filiale de
la Lyonnaise des Eaux) qui a déjà jeté son dévolu sur les
stations de Font-Romeu et Bolquère, est de soumettre le
développement de leurs stations à la logique implacable du marketing et de la guerre commerciale toujours
plus impitoyable : ainsi ne survivront que les plus forts
capables de supporter, ou de répercuter sur la clientèle,
l’augmentation substantielle des coûts. Cette stratégie
se traduit concrètement par la création de liaisons
entre domaines permettant d’afficher un chiffre record
de kilomètres de pistes (170 km) au prix d’impacts
paysagers très forts, le recours systématique à la neige
artificielle (il suppose des quantités d’eau et d’énergie
considérables, des kilomètres de réseaux de tuyaux
d’alimentation, des terrassements et aménagements de
surface ne laissant rien du terrain naturel, la présence
permanente de canons haute pression qui ne sont plus
démontés en été) et enfin, des installations de sécurité
contre les avalanches qui occuperont désormais toutes
les pentes amont des versants. Par l’effet cumulé de
ces impacts, une guerre totale est livrée à nos paysages
montagnards, non seulement dans l’emprise historique
des domaines skiables actuels, mais dans la périphérie
qui tend à gagner tout le bassin versant.
Depuis plusieurs décennies, face aux appétits
des grands groupes financiers, les hauts cantons
des Pyrénées-Orientales font l’objet de luttes
Antoine Glory, guide de haute montagne.
© Philippe Galano
à son territoire. Guide de montagne et membre de l’association Moutain Wilderness
« Association nationale de protection de la montagne », il réagit pour le TC.
pour un développement plus respectueux et
harmonieux de l’environnement (train jaune,
PNR, protection des zones naturelles, services
publics…). Face à ce projet d’hyper station et
aux déséquilibres qu’il pourrait entraîner entre
les différents territoires des hauts cantons (dixit
Christian Blanc), quel serait pour vous le modèle
de développement compatible qui permettrait
ces équilibres ?
La plus grande richesse de nos Pyrénées catalanes réside sans aucun doute dans la qualité de leurs paysages
naturels. Le maintien ou la restauration de ces derniers,
trop souvent sacrifiés et altérés sur l’autel de « l’aménagement », reste un enjeu principal pour l’avenir de
ce territoire et certainement la condition nécessaire pour
donner vie au tourisme durable dans le futur et en même
temps offrir les meilleures conditions de survie ou d’émergence pour l’ensemble des activités économiques. Il faut
envisager, avec toute la lucidité politique, la réduction
progressive de l’emprise tentaculaire de nos domaines
skiables. Lâcher les bulldozers, planter pylônes et canons
constituerait un acte inqualifiable au regard de nos responsabilités collectives devant les enjeux de préservation
de notre planète. Arrêtons la course à l’immobilier, sauvegardons les espaces agricoles et pastoraux et agissons
pour la mise en oeuvre rapide d’un schéma de cohérence
territoriale, un véritable projet de territoire dont l’orientation doit être guidée par les principes de qualité validés
par la charte du Parc Naturel Régional des Pyrénées Catalanes. Et l’on s’apercevra que la Cerdagne et le Capcir
fourmillent déjà d’activités ou de potentialités remarquables liées à une économie traditionnelle ou futuriste dans
des domaines aussi variés que l’agriculture et l’élevage,
le tourisme, la filière bois, les énergies renouvelables, le
climatisme etc., autant d’activités fédératrices d’énergie
positive susceptibles d’enclencher une alternative réelle
à un tel projet cauchemardesque!
Propos recueillis par Philippe Galano
8
département
Assemblées générales
d’associations
© Roger Hillel
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TCw
66»,
«Les Républicains
Nouveau Président
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François Lietta, «Le
rasé MSS.
tion et avec 76% éc
Anglade avant l’élec
Guerilleros espagnols FFI.
Samedi 16 janvier, s’est tenue l’assemblée générale de
l’AAGEF-FFI. Pépita Léon, présidente départementale
de l’association, après avoir fait observer une minute
de silence en mémoire des disparus de cette année, a
présenté un rapport moral pour l’exercice 2015 qui a
été approuvé à l’unanimité. Il en a été de même pour le
rapport financier de la trésorière, Chantal Sémis. La présidente a commenté les initiatives organisées par l’association autour des commémorations des combats du
maquis de Valmanya (où se sont battus de nombreux
guerilleros) , de Prayols en Ariège ( monument national
des guerilleros espagnols) et lors des cérémonies
d’inauguration du Mémorial de Rivesaltes. En outre,
elle a rappelé la présence de l’association et de son
porte-drapeau aux cérémonies officielles du souvenir.
A l’issue des travaux, Pépita Léon a été reconduite à la
tête de l’AAGEF-FFI 66.
Mouvement de la paix.
Samedi 23 janvier, fraternelle A.G. de l’association.
Fraternelle, par tous les saluts encourageants envoyés
par nos amis de l’Acat, de l’AFPS, de l’ARAC, de la CGT,
du MRAP, du Mvtpaix de l’Aude. Fraternelle par les
treize amis absents, adhérents ou non de notre Mouvement, qui ont tenu à nous témoigner leur sympathie.
Fraternelle, parce que la vingtaine de présents -dont
Régine Minetti, présidente du Mvtpaix de la région
PACA et les représentants de l’ANACR 66 - n’ont pas
manqué d’animer une discussion chaleureuse sur notre
bon bilan 2015, nos finances un peu vacillantes et les
nombreux projets 2016.
Mrap 66.
Samedi 23 janvier, l’association a tenu son assemblée générale. Maryse Martinez, présidente sortante,
a exposé le rapport moral, soulignant que dans une
année 2015 marquée par tant de difficultés pour l’ensemble de la société, le Mrap n’a cessé de lutter pour
ses valeurs du vivre ensemble et d’amitiés entre les
peuples. Les nombreuses actions ont été exposées par
Lorène Le Charpentier (coordinatrice) et complétées
par Guy Bernard (animateur militant) : interventions
dans les établissements scolaires, soutien juridique
aux victimes de racisme et de discriminations, partenariats avec d’autres associations, adhésion à d’autres
causes citoyennes… Le trésorier a ensuite présenté le
rapport financier, d’où il ressort une situation équilibrée obtenue par une gestion rationnelle des budgets
octroyés. Le bureau élu pour l’année 2016 se compose
de Maryse Martinez (présidente), Francis Kamokoué
(trésorier), Christophe Moya (vice-président).
Ouvert du vendredi au lundi
de 6h30-13h / 15h-19h30
Lo par
dal
« Nous ne livrerons pas le
monde aux assassins de l’aube… »
PCF 66. Le secrétaire départemental, Nicolas Garcia, a présenté des vœux
politiques sortant des sentiers battus.
L
a salle était comble lorsque
Nicolas Garcia, secrétaire départemental du PCF des Pyrénées-Orientales, a prononcé ses vœux. En préambule, il s’est
arrêté longuement sur ce qu’il a
désigné par « ces ombres » qui ont
obscurci l’année 2015 : les actes
terroristes de janvier et de novembre, « l’influence électorale record
du FN aux élections départementales et régionales », ces « centaines
de milliers d’êtres humains (qui)
migrent et tentent de se réfugier
en Europe… fuient l’indicible, le
fascisme religieux, (et qui) sont fustigés, suspectés, stigmatisés, exploités, parqués, accusés, battus… » et
pour finir « l’accélération gravissime
de la crise politique, la dégradation
continue des conditions de vie et
du niveau de l’emploi, qui atteint
ces jours-ci de nouveaux records
historiques, engendre des divisions
qui empoisonnent et gangrènent le
vivre ensemble. » L’assistance se reconnaissait dans ces propos familiers, pour la plupart des communistes et leurs ami-e-s. Mais qu’allait-il
dire sur la démission de Christiane
Taubira du gouvernement ? Sur les
primaires à gauche ? Sur la stratégie de son parti en vue de l’élection
présidentielle de 2017 ?
Trois questions qui
font débat
Sur ces questions, si quelques heures auparavant, à l’occasion d’une
conférence de presse, il en avait
entretenu les médias, qu’allait
donc en penser son auditoire ? De
Christiane Taubira, dont il avait dit
un peu avant aux journalistes que
« dans la gauche que nous voulons
construire, nous avons besoin de
gens comme elle », il précisait le
sens de cette affirmation : « Elle a
claqué la porte au nez des dérives
de plus en plus droitières du gouvernement Hollande-Valls », sans
excuser pour autant son attitude
plus qu’ambiguë dans l’affaire de
la condamnation des syndicalistes
de Goodyear. Mais il ajoutait avoir
été sensible aux propos de la ministre démissionnaire, citant dans
son allocution d’adieu un vers du
poète Aimé Césaire : « Nous ne
livrerons pas le monde aux assassins de l’aube ». Sur la primaire,
même approche n’éludant pas les
contradictions : « c’est autant pour
une alternative de gauche à l’austérité que pour battre le FN que
nous voulons une candidature à la
présidentielle », mais pour « atteindre cet objectif, ce ne sont pas des
primaires au sens où l’entendent
aujourd’hui certains journalistes et
autres politiciens, à savoir choisir
le meilleur poulain de l’écurie ». Et
pour la troisième question, concernant son parti, son point de vue a
été sans ambiguïté : « Pas de repli
sur nous-mêmes, pas de fuite en
avant vers un opportunisme électif
stérile qui ne ferait exister l’union
que pour battre Marine Le Pen
aux présidentielles. Nous voulons
construire une offre politique réellement de gauche pour sortir du
tripartisme mortifère que l’on nous
prépare et qui finalement conduira
à une bipolarisation de la société
entre ultraconservateurs et fachos
d’un côté et sociaux libéraux démocrates de l’autre ». L’auditoire semblait satisfait et n’a pas été chiche
de ses applaudissements.
R.H.
sport 9
N°3632
Semaine du 5 au 11 février 2016
L’USAP « toujours debout »
Même si l’USAP est encore une équipe à deux visages, le bonus offensif engrangé contre Bourgoin (25-6 et 3 essais à 0)
propulse à nouveau les Catalans dans le club des qualifiables.
R
enaud aurait pu chanter, à la fin de ce match,
que l’USAP est « toujours debout, toujours
vivant(e) » et même si les sang et or passent parfois près de la catastrophe, comme ce fut le cas
contre Tarbes, force est de constater qu’ils sont encore là,
dans le groupe des 5 qui joueront les phases finales en
mai prochain. Or il est vrai que d’aucuns l’avaient déjà
enterrée, vues les prestations, parfois minables, que ses
joueurs nous servent, mais au final l’USAP sait gagner les
matchs. Contre les Tarbais, elle avait été obligée de s’en
référer à la botte de son arrière, alors qu’elle nous avait
servi une bouillie de rugby. Contre les Berjalliens, les 35
premières minutes furent du même tonneau et « après
avoir pas mal titubé et marché à l’ombre » en première
mi-temps, l’USAP « s’est bien retapée, remise sur pieds,
droite sur ses guibolles, ressuscitée » en deuxième période. En effet, les Berjalliens ont dominé quasiment toute
la première mi-temps, campant dans les 22 des Catalans,
les privant de ballons et les obligeant à se défendre parfois même sur leur ligne d’essai pendant de longues minutes. Les supporters revoyaient le match contre Tarbes,
commençaient à somnoler, prêts à siffler leurs joueurs
comme ils savent si bien (ou si mal) le faire. Et puis, à
la faveur d’une penaltouche à 25 mètres de la ligne
iséroise, l’USAP enclenchait enfin un groupé-pénétrant
qui eut le don de réveiller et de faire hurler de bonheur
un stade Aimé-Giral jusque-là bien triste. Ce « boucan
d’enfer » galvanisa les troupes sang et or, et, peu avant
la sirène, huit Catalans s’effondraient dans l’en-but berjallien. L’USAP, contre toute attente, menait à la pause
10-6. C’était pas franchement mérité, mais tout un chacun pouvait, à la buvette, déclarer comme Renaud « que
celui qui n’a jamais titubé me jette la première bière ».
Il restait dès lors 40 minutes pour voir « USAP gagnant »
et cette seconde période fut loin d’être ennuyeuse, les
Catalans ayant décidé de changer de visage, de prendre
le visage radieux qui leur va si bien. « Toujours vivant,
rassurez-vous, toujours la banane, toujours debout, il est
pas né ou mal barré, le crétin qui voudra m’enterrer »
et effectivement il aurait été très difficile pour Bourgoin
de contrer cette machine usapiste qui, lorsqu’elle est
en route, sait donner la banane à tous ses supporters.
Qui arriverait à perturber ces Catalans lorsqu’ils jouent
ainsi ? Mais cette USAP aux deux visages interpelle et
laisse sceptique. Comment peut-on, au cours d’un même
match, conjuguer le jeu galère fait de mauvais choix,
d’en-avants, de fautes et le jeu bien léché auquel les Catalans nous convièrent lors du deuxième acte de cette
rencontre ? Le jeune capitaine Karl Chateau « retient surtout le résultat de ce match » tout en étant conscient que
« cette saison l’USAP fait les montagnes russes et qu’il
faudra plus de constance pour la fin de la saison ». De
ce match, joueurs, comme supporters, ressortent encore
une fois frustrés, mais le résultat ne doit pas occulter les
problèmes qu’il serait bon de résoudre au plus vite et
en particulier celui de l’axe droit de la mêlée. Albi, ayant
trébuché chez lui, laisse à l’USAP la place de cinquième.
« Tous ceux qui tombent autour de moi, c’est l’hécatombe, c’est Guernica, tous ceux qui tombent, tombent
à tour de bras et moi je suis toujours là ». Oui Renaud,
ce sera la règle du jeu pour les 13 journées restantes, il
ne faudra plus tomber à Aimé-Giral, mais surtout essayer
d’aller faire tomber les concurrents directs chez eux. Une
première occasion se présente, en ce vendredi 5 février,
où les Catalans se déplacent à Colomiers. L’USAP a une
revanche à prendre sur les Hauts-Garonnais qui étaient
venus ternir l’herbe d’Aimé-Giral. Tous les joueurs de
l’USAP s’en souviennent ! « Ils m’ont cru disparu, on me
croit oublié, ces trous du cul peuvent continuer d’baver,
moi sur mon p’tit chemin, j’continue d’...gagner *» sera-t-il le nouveau refrain de l’USAP ? Espérons-le, mais
malheureusement pour les Catalans, Bernard Goutta,
manager de Colomiers, ne l’entend pas de cette oreille...
*Pardon, c’est « chanter » dans le texte de Renaud!
Jo Solatges
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AVIS DE CONSTITUTION
Suivant acte reçu par Maître Jérôme de ZERBI, Notaire titulaire d’un Office Notarial à
la Résidence “GALAXIE”, 51 Avenue du Général de Gaulle – 66000 PERPIGNAN, le 27
janvier 2016, a été constituée une société civile immobilière ayant les caractéristiques
suivantes :
La société a pour objet : l’acquisition par voie d’achat ou d’apport, la propriété, la
mise en valeur, la transformation, la construction, l’aménagement, l’administration, la
location et la vente (exceptionnelle) de tous biens et droits immobiliers, de tous biens
et droits pouvant constituer l’accessoire, l’annexe ou le complément des biens et droits
immobiliers en question.
La dénomination sociale est : SCI FREDALI.
Le siège social est fixé à : BAGES (66670) 38 Rue de la Retirada
La société est constituée pour une durée de 99 années
Les gérants de la société sont : Madame Jacqueline Jany Andrée COMMAILLE, demeurant 7 cité Jules Ferry (66480) MAUREILLAS-LAS-ILLAS et Monsieur Frédéric Roger
Charles HENRY, 7 cité Jules Ferry (66480) MAUREILLAS-LAS-ILLAS.
La société sera immatriculée au RCS DE PERPIGNAN.
Les statuts on été modifiés en conséquence.
Toutes les modifications seront effectuées au RCS de PERPIGNAN
Pour Avis- La gérance
Pour avis – Me de ZERBI
SARL DU NORD ET DU SUD
IMMOBILIERE DU CANIGOU
Société à responsabilité limitée
Au capital de 9.160,00 euros
3, Résidence le Grand Tétras
66210 LES ANGLES
RCS PERPIGNAN 428 225 858
Le capital social est fixé à la somme de : DEUX CENT MILLE EUROS (200.000,00
EUR).
Aux termes d’une assemblée Générale extraordinaire en date du 25 janvier 2016:
toutes les cessions de parts, quelle que soit la qualité du ou des cessionnaires, sont
soumises à l’agrément préalable à l’unanimité des associés.
L’associé unique de la société a décidé de transférer à compter du 26 janvier 2016 le
siège social à BAGES (66670), 26 rue des jardins.
Société à Responsabilité limitée
Au capital de 5000 `
Siège social : 75 Avenue Pasteur – 66130 ILLE
SUR TET
RCS Perpignan 53968500015
Par acte du 30 Octobre 2015 les associés ont pris acte de la démission de Madame
DIART Cristelle de ses fonctions de cogérante associée de la société du Nord et du Sud
et ont nommé comme gérant salarié Monsieur Patrick TACUSSEL demeurant 5 Place
Catalugna THUIR 66300.
culture
N°3632
Semaine du 5 au 11 février 2016
A l afFiche
Perpignan
Librairie Torcatis. Vendredi 5 février à 18h00. Présentation de l’association Walter Benjamin par quelques
membres, écrivains, tels Madeleine Claus, Michèle
Bayar, Françoise Dumas, J.-P.Bonnel, psychanalyste
comme Alain Badia…
Casa musicale. Vendredi 5 février à 20h30. Concert
avec le saxophoniste polonais Radek Knop, installé à Perpignan. Tarif : 10 `, 8 `, 5 `. Infos au
04.68.51.13.14. Samedi 6 février à 20h30. Soirée Soul
Train. 2e édition : «Lose yourself to dance».Entrée
libre. Infos au 04.68.62.17.22.
Elmediator. Samedi 6 février à 21h. Concert : Les Hurlements d’Leo chantent Mano Solo. Tarifs : 17 `, 14 `
réduit. Infos au 04.68.62.62.00. Du 11 au 14 février de
21 h à 2h. Festival électro édition 2016 « Tilt ». Tarifs :
20 `, 17 ` réduit. Infos sur www.tilt-festival.com.
Médiathèque. Samedi 6 février à 10h10. Petit-déjeuner
littéraire. Rencontre avec Anne-Catherine Blanc autour
de son ouvrage « Les Chiens de l’aube » (éditions
D’un noir si bleu). Gratuit. Infos au 04.68.66.30.22.
Alenya
Caves Ecoiffier. Vendredi 5 février à 18h45. Ouverture de la saison culturelle. Présentation suivie
d’un concert du groupe Fées NoMen, trio féminin
vocal. Voix, basse, guitare, avec Lucie Chillon,
Yolande Hernandiz, Jeanne Simtob. Gratuit. Infos au
04.68.22.54.56.
Le flow tranquille, Davy suit sa voie
Musique. Davy Kilembe, chanteur, compositeur interprète, sort bientôt son dernier opus, « Mellow » et présentera son EP (mini album) le 19 février à la Casa
Musicale. Il est à l’image de l’artiste nomade qui trace sa route et raconte la
vie. Il nous offre une entrevue.
© Muriel Meyer
10
D’où vient cette passion et que vous apporte-t-elle ?
Petit, j’ai été éblouie par un vieux disque d’un blues
man, Johnny Winter que je passais en boucle. La musique et l’écriture m’apportent une ouverture au monde
me permettant de rencontrer de nouvelles personnes et
de partager. Je propose des ateliers d’écriture en milieu
scolaire ; les yeux brillants des enfants, contribuent mon
épanouissement.
Vous sortez un EP de 5 titres. Quel en est le fil rouge ?
Les fonds de cet EP proviennent d’un financement participatif via « kisskissbankbank », recommandé par des
amis musiciens. Le public qui me suit est généreux. Je ne
travaille pas sur des thèmes. Pour cet album, j’ai collaboré avec Marc Estève de Toulouse, qui travaille avec des
grands noms de la chanson, comme Aznavour. L’album
« Mellow », comprendra des surprises. Pour l’enregistrement, je me suis entouré d’une équipe de musiciens : Eric
Flandrin à la batterie, Guillaume Bouthié à la contrebasse,
Mathias Coste au trombone et Benjamin Faconnier à la
trompette.
Le titre « Mellow »
(moelleux, en français) évoque-t-il une
forme de tendresse ?
Argelès-sur-Mer
Mediathèque Jean Ferrat. Du 1er au 29 février.
Exposition Les ombres du vent par des lycéens et collégiens de Perpignan et Rivesaltes. En écho à l’inauguration du mémorial de Rivesaltes. Entrée gratuite.
Je me laisse guider avec
douceur. Les choses se
déterminent au gré des
rencontres. Je ne cherche pas à maîtriser. Par
exemple, la photo de
la pochette a été réalisée par un ami photographe, je ne lui ai
pas donné de marche
à suivre. Le titre a été
choisi après l’écoute
Cabestany
Bibliothèque municipale. Jeudi 11 février à 18h. Rencontre avec deux auteurs des éditions Talaïa, Gabriel
Groyer pour son recueil de poésies « Errances », et
Marie-Pierre Barba-Cufi, pour son ouvrage « Gustave Violet : l’humain au cœur d’une œuvre ». Suivie
d’une vente dédicace des livres. Gratuit. Infos au
04.68.50.82.95.
de l’album et c’est le titre d’un interlude dans l’EP.
Qu’est-ce qui vous inspire ?
Mon moteur, c’est la vie ! Et les amis qui vous lancent le
défi de les occuper sur leur long trajet en voiture. La création n’est pas une chose facile. Parfois je me dis qu’une
chanson n’aura plus de sens dans un an ou deux puis,
je me rends compte que les questionnements sont cycliques. Mon but premier est de divertir, mais si je peux
éveiller les consciences, c’est encore mieux.
Vous êtes monté sur la scène de la fête du T.C. Pour
les 80 ans, pourriez-vous dire un petit mot sur ce
que représente cette fête ?
J’ai connu la fête du T.C comme public, avec la famille et
des amis, dans une ambiance très festive où l’on dormait
sur place avec nos tentes. Ma première en tant qu’artiste, je l’ai faite en première partie de Raoul Petite. Je
me reconnais dans cette ambiance familiale, populaire et
fraternelle.
Quelles sont les dates pour venir à votre rencontre ?
Mes prochaines dates sont le 12 février à Montpellier, le
19 février à Perpignan à la Casa Musicale en compagnie
de Mr Jacques, en première partie. Les places sont disponibles à la Fnac et à la Casa. On retrouve mes actualités
sur Facebook et mon site internet. L’EP est téléchargeable
sur les sites, Fnac, Itunes, Deezer et Spootify...
Propos recueillis par Priscilla Beauclair
Caricaturistes à l’œuvre : pas question d’abandonner !
Liberté d’expression. Fraternité, solidarité, volonté de paix animent l’action et le travail des caricaturistes qui ont rencontré le public à Argelès-sur- Mer.
E
n accompagnement du
festival « Maghreb si
loin si proche » la médiathèque Jean Ferrat à
Argelès-sur-Mer a accueilli une
exposition de la caricaturiste
égyptienne Doaa Eladl. Autour
de Doaa étaient rassemblés vendredi 22 janvier Pierre Ballouhey,
vice-président de Feco-France,
section française de la Federation
of Cartoonists Organizations,
membre d’honneur de Cartoon
for Peace, Fathy Bourayou, direc-
© Doaa Eladl
teur du festival international du
dessin de presse et de la caricature à Marseille, et Nadja Bouzeghrane, chef du Bureau de Paris
du quotidien algérien El Watan.
Un groupe qui se bat, chacun
avec ses moyens, dans des circonstances parfois tragiques,
pour la liberté d’expression,
dans le monde entier et quel que
soit l’environnement, souvent
très répressif, au sein duquel ils
accomplissent leur travail. Fortement attachés à leur liberté, les
cartoonistes, unis pour la paix
dans une association créée avec
Kofi Annan, serrent les coudes
autour de leurs amis victimes de
répression, d’interdictions, d’assassinats. Lorsque Doaa Eladl a
subi des menaces pour un dessin
d’Adam et Eve qui avait déplu
à un ministre salafiste, des dessinateurs de tous les coins du
monde ont fait et envoyé des
dessins d’Adam et Eve.
« La fraternité, la liberté sont
des substances universelles »,
dit Fathy Bourayou qui a quitté
l’Algérie après avoir vu en 1994
le corps de son ami décapité.
« Même en France, il n’existe
pas de loi protectrice pour les
journalistes et les dessinateurs,
de loi qui leur garantisse la liberté de créer »ajoute-t-il. Il enseigne aux jeunes des quartiers
nord de Marseille. Il explique :
« J’analyse avec eux les dessins
de presse, pour anéantir la bêtise, pour chercher l’origine du
projet, replacer les choses dans
leur contexte et leur donner les
moyens de la réflexion. »
Interrogés plus généralement sur
leur action et sur ses risques, tous
réagissent vivement. « Pas question d’abandonner » dit Doaa.
« Pas question d’abandonner »,
disent-ils en chœur.
Y.L.
culture
N°3632
Semaine du 5 au 11 février 2016
11
eet
TCw
Un Rituel Magique
I
ment pas, mais ils expriment en tout cas
autant d’expressions, de sentiments peutêtre, qu’un nu recouvert de boue et aux
yeux clos, ou que le visage fatigué d’une
vieille femme. Ces regards, presque dans
chaque tableau, fascinent. Qui regarde
qui ? Regardons nous ce chimpanzé ou
nous regarde-t-il ? L’éternel échange du
peintre et du modèle. Particulièrement
saisissant, l’étrange face à face, l’affrontement entre des Drag Queens aux yeux
colorés et aux paupières sur-maquillées et
des Primates, aux grands yeux sombres et
terriblement humains ; l’opposition entre
la part animale qui sommeille en nous et
la part humaine de ces êtres, des humains
en devenir ; l’opposition entre les teintes
lourdes et saturées de l’huile et la profondeur et la douceur du fusain, parfois soulignées de quelques traits de sanguine. Les
humains, chez Camilla, paraissent plus
maltraités que les primates mais le dialogue entre espèces est permanent comme
si elle suivait une évolution toujours en
cours, à moins que ce ne soit une métaphore de la société...
Une artiste rare, pour la première fois
dans notre région. La curiosité artistique
de chacun devrait pousser à la découvrir ;
à ne manquer sous aucun prétexte.
Christian Sournia
« Mise en scène »,
l’inspirante expiration
Danse. La compagnie Wang/Ramirez, en résidence au théâtre de l’Archipel, a ouvert
son espace de création lors d’une répétition publique.
ellones,
ss
professor, poeta ro
Autor, catedràtic,
rt.
mo
ha
l
iel
Vicenç Perez i Verd
Camilla Adami. La magie d’un regard, miroir de l’âme humaine... et animale.
l y a un an, le Centre d’Art à Centmètresducentredumonde exposait Valerio
Adami. C’est aujourd’hui au tour de
Camilla, son épouse. Malheureusement un peu dans l’ombre de son mari,
adepte de la Figuration narrative, elle
recommence à exposer surtout en France
et en Italie depuis les années 80 dans un
style résolument figuratif. Elle nous donne
ici à voir un extrait de son travail, des années 1990 à aujourd’hui, en une trentaine
de toiles de grand, parfois de très grand,
format, en polyptiques, comme son Eden
en cinq parties. On y retrouve des exemples de plusieurs séries : Contaminazione,
Drag Queens, Primates, Retroscena et Rituels Magiques. Ses œuvres sont habitées
d’humains ou d’animaux. Ses tableaux
vivent et s’expriment, au-delà des images. Si on sait les écouter, ils nous parlent,
la grenouille, le varan, les grues, le coq
chante, le cobra souffle quand les plumes
lui tombent dessus, les singes hurlent toutes dents dehors. Les animaux y sont plus
« parlants » que les hommes... Est-ce à
dire que qu’ils sont humains ? Certaine-
Lo par
dal
À Cent Mètres du Centre du Monde, 3 avenue de Grande-Bretagne, jusqu’au 27 mars.
Tous les jours de 14 à 18 heures. Entrée 4
et 2`.
Pézilla-la-Rivière
Eglise des Saintes-Hosties. Dimanche 7 février à
16h. Concert Duo Canticel. Entrée : libre participation. Infos au 04.68.81.36.71 ou sur canticel.
[email protected].
Peyrestortes
Petit Théâtre du boulevard. Jeudi 4 février à 20h.
Spectacle de Charline Supiot « Le Smile girl
show ». Tarif : spectacle 8 `, repas 12 `. Réservations au 04.68.29.49.86 et 06.48.85.77.04.
Prades
Salle du Pessèbre. Samedi 6 février. À 17h30.
Conférence de H. Baills « 20 ans, enceinte et
morte il y a 26.000 ans ». Gratuit.
Le duo Honji Wang et
Sébastien Ramirez
C
ette « Mise en scène », titre du projet, s’est déployée face aux quelques heureux spectateurs présents venus découvrir la nouvelle création du duo
Honji Wang et Sébastien Ramirez. La compagnie,
composée de sept danseurs entourés de l’équipe technique, travaille dans l’écoute sous l’œil attentif de Sébastien
Ramirez, danseur et chorégraphe. Une structure sphérique
blanche conduit le jeu chorégraphique en intervenant comme un corps qui entre en résonance avec l’espace, les danseurs, et le son travaillé spécifiquement pour le projet. Des
battements, des gestes en suspens, la « Mise en scène »
prend visiblement un aspect théâtral où chaque élément
se développe dans une interactivité. Les influences hip-hop
côtoient la danse contemporaine, les énergies se croisent
et construisent un langage qui laisse place à l’imaginaire
Séance de répétiton de la compagnie Wang/Ramirez
pour son prochain spectacle.
du spectateur. Les danseurs jouent entre eux, ils travaillent
en miroir, deviennent marionnettes d’un autre, fraternisent,
se soutiennent et se lient. Il y a un sentiment de dualité
aussi, par des gestes qui se brisent ou des arrêts sur image
qui évoquent plus de brutalité. De la haine à l’amour, de
l’amour à la haine, il n’y a qu’un pas. Appartenance ou
abandon, il n’y a pas de frontières aux sensations qu’induisent les mouvements accompagnés du son qui renforce et
soutient les intentions. Pulsation ou respiration, la « Mise
en scène » est fluide et énergique.
Bien évidemment, la création n’est pas statique. Elle évoluera encore jusqu’à prendre sa forme définitive que nous
pourrons découvrir le mardi 9 février à 20h30 et le 10 février
à 19h dans la salle du Grenat au Théâtre de l’Archipel.
Priscilla Beauclair
Saint-Estève
Salle Méditerranée. Samedi 5 février à 17h.
Conférence « Amis de l’Egypte ancienne ».
Gratuit. Infos au 04.68.230.00.
Toulouges
El Mil-Elenari. Samedi 6 février à 21h. Divin
Mozart, concert de Denis Pascal et du collégium
instrumental Perpignan Méditerranée. En première partie, l’un des lauréat du concours Alain
Marinaro Collioure 2015. Tarifs : de 8`, 12`.
Infos au 04.68.55.55.89 ou 06.30.65.50.16.
Villelongue-dels-Monts
Café Cordoba. Vendredi 5 février à 21h30.
Concert « Lil’Red and the Rooster » avec le
guitariste Pascal Fouquet. Entrée libre. Infos au
06.76.56.48.02.
12
humeur
N°3632
Semaine du 5 au 11 février 2016
Comme un signe
D
e l’humeur sombre à l’humeur
un peu moins sombre. Comme
un signe !
Un signe qui n’a pas dû faire
plaisir à notre madame panpancucu locale : oui vous savez, madame la préfète
qui avait sauté à pieds joints dans les
pouvoirs que lui octroyait l’état d’urgence
pour tenter de faire disparaître les manifestations du paysage perpignanais. Son
bonheur a été de courte durée puisque la
semaine dernière a vu le retour des cortèges, et pour moi c’est un signe qui me
met en joie. D’autant qu’il y a belle lurette
que les rassemblements étaient riquiqui,
que le souci de l’unité était aux abonnés
absents, alors que la situation tournait au
vinaigre. Depuis des mois, le mouvement
social me semblait anesthésié : une sorte
L’actu
vue par
de service minimum, les banderoles, les
drapeaux s’empoussiéraient et notre humeur s’assombrissait.
Des questions essentielles
Et puis le 26 janvier, dans les rues de Perpignan, mais aussi d’ailleurs, des cortèges
conséquents, une participation dynamique ; l’appel concernait les seuls personnels de la fonction publique, mais portait
sur une question essentielle, pour les intéressés en premier lieu, mais aussi pour
l’ensemble de la situation économique du
pays : la question salariale. Le blocage des
salaires des fonctionnaires est au coeur
de la politique d’austérité imposée par le
pouvoir. Une chape de plomb a été installée sur le point d’indice pour l’étouffer,
pour le faire disparaître du paysage, pour
que les fonctionnaires oublient jusqu’à
son existence et soient dans l’incapacité
de concevoir qu’un salaire puisse augmenter.
Et pourtant imaginez l’impact dans l’économie du pays des sommes ainsi injectées. Elles iraient immédiatement à la
relance de la consommation, donc de la
production, elles seraient utiles et efficaces contre le chômage (bien plus que les
dernières mesures du plan Hollande). Elles permettraient une embellie des comptes sociaux.
Des perspectives
Et elles feraient une peine immense à
Gattaz, ce qui est un autre signe qui ne
trompe pas.
Que les bourrages de crânes répétés des
Valls, Macron et Cie ne parviennent pas
à maîtriser le mécontentement qui monte
en est un autre que la capacité de mobilisation sociale reste vive. D’autant qu’à
Perpignan le soutien exprimé par les manifestants aux facteurs en grève, la forte
présence dans le cortège des personnels
des collèges en colère contre une réforme
imposée qui n’aboutira qu’à une réduction des moyens et des enseignements
donnaient de la diversité aux slogans,
mettaient en oeuvre les solidarités entre les services publics, construisaient un
rapport de force nouveau, ouvraient des
perspectives à un élargissement des actions.
Et puis il n’y a pas que les emmerdements
qui volent en escadrilles, il peut arriver
que les bonnes nouvelles aussi : le samedi
bis repetita, non plus pour le pognon,
mais pour s’opposer à un plan d’urgence
que le pouvoir socialiste imagine comme
une planche de salut pour sa propre survie. Une manifestation honorable dans
les rues de la vieille ville, pour dire que la
déchéance de nationailité est une mesure
politicienne sans aucune efficacité réelle,
que la constitutionnalisation du plan d’urgence est un coup porté à la démocratie
sans effet sur le terrorisme.
Unité !
Vous aurez sans doute remarqué que les
appels à ces actions étaient unitaires. Oh
certes pour le 26 seules les quatre organisations syndicales (CGT, FO, Solidaires et
FSU) étaient à la manoeuvre. Les autres
organisations avaient encore beaucoup
de mal à sortir du formol, dans lequel
Hollande et Valls les avaient placées, où
elles perdent le peu de crédibilité qui leur
reste.
A trop oublier la lutte des classes et les
capacités décisives de l’unité d’action ce
syndicalisme mou-mou tourne le dos à sa
raison d’être, la satisfaction des besoins
sociaux et actuellement ils sont énormes.
Appuyons-nous sur toutes les forces qui
résistent à la résignation, qui s’opposent à
la criminalisation de l’action syndicale, qui
considèrent qu’un monde solidaire n’est
pas une utopie pour la saint glin-glin. Au
TC nous nous voulons être au coeur de ce
mouvement-là.
Jean-Marie Philibert