N° 3632 - Le travailleur catalan
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N° 3632 - Le travailleur catalan
P-O L’hebdo communiste des 1,80 C - N°3632 - Semaine du 5 au 11 février 2016 Les enseignants dans l’action p.5 N A L A T A C R U E L IL A V A R T LE La déchéance finale ! s Entretien Antoine Glory, guide de haute montagne p.7 s PCF 66 s Interview p.8 p.10 Voeux 2016 Davy Kilembe 2 l’édito de Roger Hillel annonces - événements - rendez-vousSemaine du 5 au 11 févrierN°3632 2016 Conférence et Débat public Vendredi 5 Février à 20h à Céret au cinéma le Cérétan Une chance à saisir Le rapport Badinter, la condamnation des huit ex-salariés de Goodyear, la prolongation de l’état d’urgence et son inscription, ainsi que la déchéance de la nationalité, dans la Constitution, la démission du gouvernement de Christiane Taubira, la nouvelle sortie de Macron contre les 35 heures, le brevet « d’efficacité » qui lui a été officiellement décerné par Manuel Valls… Non, ce n’est pas un inventaire à la Prévert, tant tout cela est cohérent. Badinter avec ses 61 grands principes par lesquels il entend remplacer le Code du travail ouvre la porte à la réécriture totale des droits sociaux vers le bas. La condamnation des Goodyears à 24 mois de prison dont 9 de prison ferme a été obtenue sur plainte d’un procureur relevant de l’autorité directe du ministère de la Justice. Le mano a mano Valls-Macron veut spécifier aux salariés que c’est toujours la finance et le Medef qui auront le dernier mot et que la déréglementation généralisée du travail est inéluctable. Face à cette dérive droitière du pouvoir, le geste salutaire de Christiane Taubira a du sens, tout autant que la publication de son livre « Murmure à la jeunesse », véritable libelle contre la déchéance de nationalité telle que l’ont concoctée Hollande – Valls. Leur décision d’aller coûte que coûte au vote de la révision constitutionnelle prouve, s’il en était encore besoin, qu’avec ce gouvernement, le retour à des orientations de gauche n’est définitivement plus possible. A cela s’ajoute leur prétention que pour combattre le terrorisme, il faut restreindre les libertés et intensifier la guerre, alors que c’est précisément l’engrenage dans lequel Daech veut nous entraîner. Dans ce contexte destructeur pour la gauche, l’exigence d’une construction alternative est devenue impérieuse. Mais comment repenser tous les fondamentaux de la société : le travail, l’emploi, l’éducation, la culture ? Comment s’y prendre pour que l’échéance de la présidentielle de 2017 ne se transforme pas en un piège mortel pour le mouvement progressiste? Comment éviter le leurre de la personnalisation et du « vote utile » ? Alors, une primaire citoyenne ? A condition d’en exclure la candidature de François Hollande, ou de toute autre défendant les mêmes choix, c’est peut-être une chance à saisir pour que s’ouvre un large débat entre les forces vives de la gauche politique et sociale. A l’initiative des Citoyens dans les quartiers de Céret, du Mouvement Républicain et Citoyen, du Parti Communiste, du Parti de Gauche et de Vallespir Terres Vivantes Après les attentats de Paris : reconstruire au-delà du tout sécuritaire ? » L’état d’urgence dans la Constitution ? La justice doit-elle rester indépendante du pouvoir ? Une société solide avec sa jeunesse, sortir des fractures et des impasses sociales et communautaires : c’est possible ? Avec la participation de Christophe Euzet, Maître de Conférences en Droit public à l’Université de Perpignan Les faucheurs remettent 196 chaises au Palais de Justice Le lundi 8 février au matin s’ouvre au Palais de justice de Paris le procès de Cahuzac Juger Cahuzac c’est bien, juger les banquiers ce serait mieux ! Le procès de Jérôme Cahuzac, ministre du Budget et fraudeur fiscal. Les faucheurs de chaises s’inviteront à l’audience pour remettre à la Justice 196 chaises prélevées dans des agences de banques qui organisent l’évasion fiscale. Nous dirons de cette manière aux pouvoirs publics : poursuivre les faucheurs de chaises, ça suffit ! Juger Cahuzac c’est bien, pénaliser aussi l’évasion fiscale organisée par les banques ce serait mieux ! Postiers en lutte Plus de 60 jours de grève. Des négociations qui n’en sont pas (lundi et mardi). La direction, tancée par la Directe (inspection du travail), semble avoir renoncé à l’utilisation des intérimaires depuis ce dernier week-end. Elle puise maintenant dans les effectifs même de la Poste. La préfète n’a toujours pas donné signe de vie et n’a pas répondu à l’appel des postiers. La lutte continue pour des conditions de travail « acceptables », pour des tournées à taille humaine, pour le maintien des horaires d’ouverture dans les villages, pour un service public de qualité. Les appels au soutien sont renouvelés. Justice pour les 8 de Goodyear Signez la pétition demandant l’arrêt des poursuites contre les 8 de Goodyear. La justice a condamné les 8 de Goodyear à de la prison ferme. Leur «crime» ? Avoir retenu 30 heures, sans violence, deux dirigeants de l’entreprise qui procédaient à la fermeture du site et à 1200 suppressions d’emplois. Le PCF exige l’annulation de ce jugement et l’amnistie pour les militants syndicaux. Ce jugement est un choix du gouvernement, puisque c’est le parquet qui après l’abandon de la plainte de l’entreprise, a décidé de poursuivre les salariés. Hollande, Valls et Taubira ont décidé d’intimider les salariés qui se battent pour leurs droits et leurs emplois, au même moment où le gouvernement décide d’un plan censé combattre le chômage. Celui-ci en fait est un copié-collé des demandes du patron des patrons, Gattaz : toujours plus de cadeaux et d’exonérations de cotisations sociales, toujours plus de casse des droits. Il y a urgence à construire une alternative aux politiques d’austérité, au libéralisme et à la mainmise de la finance sur les choix économiques et industriels du pays. Nom: ...................................................................................................................................................................... Prénom : ................................................................................................................................................................. Adresse : ................................................................................................................................................................. ................................................................................................................................................................................ Signature : ............................................................................................................................................................. A retourner à : Le Travailleur Catalan, 44 avenue de Prades, 66000 - PERPIGNAN Le Travailleur Catalan Appel à souscription 44 av. de Prades - 66000 Perpignan Tél. 04 68 67 00 88 - Fax 04 27 50 15 33 Courriel : letravailleurcatalan@ wanadoo.fr Site internet : www.letc.fr Commission Paritaire N° 0414 C 84 621 N° ISSN 1279-2039 Gérant : Christian Diéguez Afin que Presse et Pluralisme puisse émettre le reçu fiscal qui permettra de bénéficier de la réduction sur mon impôt sur le revenu 2016, acquitté en 2017 Directeur de publication : René Granmont Conception : Priscilla Beauclair Une : © Visuel PCF Impression : Imprimerie Salvador 20 avenue Marie Curie 66200 Elne (France) Webmaster : Christian Diéguez Publicité : Richard Siméon Palaiseau politique 3 N°3632 Semaine du 5 au 11 février 2016 Glissement idéologique et calcul électoral Etat d’urgence. Les raisons invoquées par le gouvernement pour obtenir des parlementaires la prolongation de l’état d’urgence et la révision de la Constitution, cachent mal des intentions politiciennes d’une extrême dangerosité. O n a beau tourner la chose dans tous les sens, les justifications avancées par le gouvernement pour prolonger une nouvelle fois l’état d’urgence et réviser la Constitution ne convainquent pas. Autant, suite aux abominables attentats du 13 novembre, la proclamation de l’état d’urgence pour 12 jours était justifiée, autant sa première prolongation pour 3 mois était contestable. Mais, cette fois, elle est proprement inacceptable. Au surplus, le gouvernement s’emploie à entretenir un flou plus que troublant. Pour qu’une prorogation au-delà du 26 février soit possible, il faudrait qu’une nouvelle loi soit votée avant cette échéance. Or, un projet de loi doit être présenté au Conseil des ministres du 3 février, dont on ne sait pas s’il sera spécifique à cette seule prolongation jusqu’au 26 mai ou s’il portera directement sur la révision de la Constitution. Selon ce qui a filtré de la Commission des lois, il prévoirait, d’une part, la possibilité de prolonger l’état d’urgence sans limitation de durée, et d’autre part, il porterait sur la déchéance de la nationalité (voir article ci-contre). Vers un coup de force légal Pour réussir ce « coup de force » légal, il faudrait que le Congrès (réunion des deux chambres) se prononce à la majorité des trois cinquièmes, ce qui ne se fera pas sans un vote majoritairement favorable de la droite, d’où des tractations au plus haut niveau de l’État. Où en sommes-nous avec les autres groupes ? Samedi à Perpignan, comme dans des dizaines d’autres villes, plus de 500 manifestants s’étaient mobilisés pour la défense des libertés et pour exiger la fin de l’état d’urgence, à l’appel de : AFPS, Agaurep-Prométhée, ASTI, ATTAC, CEMEA, CGT, CNT, Collectif anti-OGM, FSU, LDH, Ligue de l’enseignement, Libre pensée, Mouvement de la Paix, MRAP, SNPES /PJJ, SOLIDAIRES, Survie, Syndicat de la médecine générale, Syndicat de la magistrature, EELV, NPA, PCF, PG. On a encore du mal à anticiper quels seront les votes des socialistes « réticents ». La majorité des députés Verts devrait voter contre. Les députés Front de gauche et les sénateurs communistes voteront unanimement non. Il est vrai que cautionner une nouvelle fois le gouvernement relèverait d’une totale inconscience tant les faits et les arguments se sont accumulés en contre. En deux mois, sur les 3189 perquisitions administratives, les 392 assignations à résidence et les 549 procédures judiciaires, seules quatre enquêtes ont été ouvertes jusqu’ici pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste. En outre, tous les experts s’accordent à dire qu’avec les lois antiterroristes qui se sont succédé depuis vingt ans, Anne Gaudron de la LDH (de dos), une des animatrices de l’Observatoire pour le respect des libertés et des droits s’adresse aux militants associatifs, syndicaux et politiques avant que la manifestation ne se forme. les autorités administratives et policières disposent d’une panoplie largement suffisante d’outils pour faire face à la menace terroriste. Arrières-pensées et intentions machiavéliques Il devient de plus en plus évident que derrière les raisons invoquées par le gouvernement, il en est d’autres plus inquiétantes. D’abord, mettre la société française sous tension afin de faire valoir un Hollande tutélaire, seul à même de pouvoir protéger les Français aussi bien du danger terroriste que de la menace frontiste. Ensuite, les convaincre que l’insouciance n’est plus de mise face aux dures réalités du monde et qu’il leur faut mettre une sourdine à leurs revendications. Et enfin, faire passer son glissement idéologique pour un pragmatisme de bon aloi. On peut même prêter à Hollande des intentions encore plus machiavéliques. En se lançant dans une concurrence sécuritaire, il escompterait s’attirer les voix de la partie démocrate-centriste de l’électorat de droite, tandis que celle la plus extrême rejoindrait les électeurs du FN. Ce faisant, Hollande parie sur un face à face avec Marine Le Pen au second tour de l’élection présidentielle de 2017, ce qui lui assurerait selon lui sa victoire. Procès d’intention ? En son temps, l’autre François n’avait pas hésité à se succéder à lui même avec une manœuvre politiciennne du même genre. Roger Hillel L’illusionniste Manuel Valls. Le Premier ministre manœuvre pour obtenir l’aval des parlementaires à son projet de révision de la Constitution prévoyant, entre autres, la déchéance de nationalité. C oncernant la déchéance de nationalité étendue à tous les terroristes binationaux, y compris ceux nés français, Valls a annoncé qu’aucune « référence à la binationalité ne figurera dans le texte constitutionnel » et a proposé une nouvelle mouture de l’article : « La loi fixe les conditions dans lesquelles une personne peut être déchue de la nationalité française ou des droits attachés à celle-ci lorsqu’elle est condamnée pour un crime ou un délit constituant une atteinte grave à la vie de la nation ». Un coup à gauche, en éludant la catégorisation des Français et en ne remettant pas en cause le droit du sol, et un coup à droite, en maintenant la déchéance de nationalité face à l’option de « déchéance de citoyenneté », avec en plus son application non seulement pour « crimes », mais aussi pour « délits ». En fait, Valls a beau biaiser, la perte de déchéance ne devrait s’appliquer qu’aux binationaux, puisqu’il a annoncé que la France ratifiera les conventions internationales empêchant la création d’apatrides. De nombreux élus socialistes semblaient se satisfaire de cet artifice et devraient délaisser de nouveau des frondeurs décidés à continuer le combat. Le député Pouria Amirshahi a par exemple dénoncé les « compromis » du gouvernement « avec la droite la plus dure », s’inquiétant d’« une victoire culturelle et symbolique (du) bloc réactionnaire». Marc Dolez, pour le Front de gauche, a sobrement annoncé que les modifications du texte n’étaient pas de « nature à infléchir l’appréciation du groupe », opposé à la réforme. R.H. 4 politique N°3632 Semaine du 5 au 11 février 2016 Lo par dal eet TCw par Urvoas, ement de Taubira Depuis le remplac e compte au nc Fra la , Justice au ministère de la r. s de l’intérieu moins deux ministre La Justice a des soucis à se faire ! Le départ de Christiane Taubira aura permis à Manuel Valls de bétonner son gouvernement avec la tendance la plus droitière du Parti socialiste. En effet, Le Drian à la Défense, Cazeneuve à l’Intérieur et Sapin aux Finances viennent d’être rejoints par Jean-Jacques Urvoas à la Justice. Ce dernier a depuis longtemps enfourché une logique sécuritaire forcenée. S’il a été durant la présidence de Sarkozy un opposant aux lois liberticides de la droite, il a depuis 2012 jeté le masque pour suivre fidèlement la ligne dure de Manuel Valls. Rêvant de prendre la place de Cazeneuve, il a contribué à la réforme des services secrets qui a été condamnée par toutes les associations de défense des libertés. Il s’est fait le défenseur de l’utilisation des valises espionnes capables de capter tous les échanges téléphoniques. Il a volé au secours du « droit des affaires » si cher au Medef. Il a même suggéré l’an dernier de fusionner les ministères de l’Intérieur et de la Justice pour en faire un « grand ministère de la règle et du droit ». En définitive, il rêve de devenir le super-flic qui aura les juges et les tribunaux à sa botte. Avec un tel Garde des Sceaux, à l’heure où le gouvernement criminalise les actions syndicales, où il veut prolonger l’état d’urgence, où le projet de loi réformant la procédure pénale augmente le rôle de la police au détriment de la justice, les libertés, la démocratie, en un mot la République peuvent se faire quelques soucis ! René Granmont L’affrontement Valls-Taubira sur le terrain de la justice Justice. Les réformes judiciaires en panne malgré la volonté de Christiane Taubira. L e passage de Christiane Taubira au ministère de la Justice n’aura pas produit les effets escomptés sur nombre de sujets brûlants : justice des mineurs, réforme de la procédure pénale, exécution des peines entre autres. L’exGarde des Sceaux s’est heurtée tout à la fois à un manque de soutien politique de la part de ses excollègues du gouvernement, qu’à une opposition plus sourde du milieu judiciaire, peu réputé pour sa vision progressiste de l’institution. Si sa fermeté sur la question du mariage pour tous a permis de faire passer la loi, c’est bien un des rares domaines où elle a connu un succès indiscutable. Il en est tout autrement pour ce qui concerne un des sujets qui lui tenait particulièrement à cœur, la réforme de la justice des mineurs. La droite, et avant elle les socialistes, ont complètement dénaturé l’ordonnance du 2 février 1945 qui est le socle législatif qui organise la prise en charge des mineurs délinquants. Ce texte, qui avançait la primauté de l’éducatif sur le répressif, a été complètement défiguré par des reculs successifs : création de centres fermés pour les mineurs, facilitation de l’incarcération, création de tribunaux correctionnels pour mineurs, possibilité d’exclure la minorité pénale, autant de mesures fortes qui ont fait glisser la prise en charge des mineurs vers le coercitif au dépens de l’éducatif, avec les résultats catastrophiques que l’on connaît. De même, la réforme pénale est restée lettre morte. Si l’on excepte la suppression des peines planchers instaurées par la droite pour les récidivistes et les auteurs de violences aggravées, d’ailleurs peu utilisées car manifestement peu dissuasives, rien de fondamental n’a été proposé. La réforme du Conseil supérieur de la magistrature qui aurait enfin détaché complètement l’autorité judiciaire de l’exécutif politique, est finalement restée dans les cartons. Le parquet reste donc bien le bras séculaire du politique au sein de l’institution judiciaire. Sur l’ensemble de ces sujets, Christiane Taubira s’est heurtée à un Manuel Valls plus ministre de l’Intérieur qu’homme de gauche. Déjà dans cet affrontement, on perçoit l’autoritarisme et la raideur d’un Premier ministre qui accepte difficilement une autre vision des problèmes de justice et de sécurité que la sienne. Roger Rio Dans la tourmente FGR-FP. Le Syndicat des Enseignants de l’UNSA vient de décider de quitter la Fédération générale des retraités de la Fonction Publique. L es retraités cumulent les paradoxes : ils souhaitent en finir avec le monde du salariat pour profiter de leurs droits légitimes à une retraite gagnée, mais dans les rassemblements, les manifestations, ils continuent à se faire entendre aux côtés des salariés. On voudrait les asseoir à longueur de journée sur le banc des sénateurs du village et eux ils bougent, s’agitent et participent de la vie de la cité. Et même ils s’organisent, ils se syndiquent, ils se rassemblent pour le faire. Ce qui n’a pas l’heur de plaire à tout le monde, en particulier à ceux qui rêvent d’un syndicalisme éteint et complaisant. Ainsi des turbulences qui agitent actuellement la Fédération Générale des Retraités de la Fonction Publique. La FGR-FP regroupe des adhérents directs, retraités des trois fonctions publiques et des retraités syndiqués dans des fédérations syndicales qui pour l’essentiel ne font pas partie des confédérations (CGT, CFDT, CFTC, CGC et FO), mais se sont regroupés à la FGR dans un souci d’unité et d’efficacité. L’UNSA, la FSU, les syndicats autonomes de la police, le SNUI Solidaires et d’autres la constituent. Plusieurs dizaines d’organisations depuis plus de cinquante ans ont mis en commun pour la défense des retraites et des retraités leurs interventions dans un domaine où la pression des pouvoirs de droite, mais aussi de gauche n’a eu de cesse de rogner des acquis, jugés insupportables. La FGR a été et est de toutes les batailles pour la défense des pensions, dans une démarche démocratique. Elle a connu les soubresauts qui ont marqué la vie syndicale, la division de la FEN, la création de la FSU et celle de l’Unsa, puis l’apparition de Sud. Les responsables de POMPES FUNÈBRES POMPES FUNÈBRES DU ROUSSILLON MAISON 24h/24 GUIZARD DE PÈRE EN FILS DEPUIS 1925 l’Unsa ont dû y partager le pouvoir : le dernier président de la FGR n’en est plus membre. Etait-ce trop ? L’orientation combative de la FGR dépassait-elle les bornes du syndicalisme tranquilou tel qu’on l’imagine à l’Unsa ? Toujours est-il qu’une décision grave vient d’être prise par le Syndicat des Enseignants de l’UNSA de quitter, dès janvier 2016, la FGR dont il constituait presque un tiers des adhérents. Un coup sérieux est ainsi porté de l’intérieur à une organisation qui avait fait de l’unité au service des retraités son cheval de bataille. Il n’est pas dit qu’une telle décision ne se retourne pas à terme contre ceux qui l’ont prise. J.-M.P. 8, Place Gambetta - 66000 PERPIGNAN Tél. : 04.68.51.30.20 - Fax : 04.68.34.32.82 www.pompes-funebres.fr département 5 N°3632 Semaine du 5 au 11 février 2016 Les enseignants dans l’action Assemblée générale. Avant la manifestation Fonction publique du 26 janvier, les syndicats de l’Éducation avaient invité les enseignants à débattre de la réforme du collège. © Roger Hillel P artie prenante à part entière des revendications Fonction publique dans la journée d’action du 26 janvier, les syndicats de l’Éducation (Ferc-CGT, FSU, FO, SUD Educ) avaient appelé à une assemblée générale des enseignants pour débattre de la réforme du collège. Près de soixante-dix enseignants y ont participé, ce qui est en soi révélateur d’un vrai malaise dans la profession. Les interventions préliminaires des responsables syndicaux, Nicolas Ribo pour la CGT-Educ et Marc Moliner pour le SNES ont mis en cohérence les réformes du lycée professionnel (bac pro en 3 ans), du lycée général (réforme Chatel de 2012) et celle du collège : déréglementation et flexibilité sous couvert d’autonomie uniquement guidées par l’austérité budgétaire. Grégory Raynal, pour le SNUipp, rajoutera au cours du débat que la même logique est à l’œuvre dans le premier degré, avec la réforme des rythmes scolaires, Le collectif des enseignants de catalan dans la manifestation du 26 janvier. voire du primaire à l’Université, toutes ces réformes conduisant à un recul du service public. Les nombreuses interventions des participants au débat (représentants des collèges de Prades, Toulouges, Thuir, Cabestany, Ille, Elne, Saint-Estève, Jean Moulin, Sévigné, Saint-Exupéry, etc.) ont toutes fait état des mêmes conséquences concrètes des choix d’établissement générés par la réforme du collège : suppres- Enseignement du Catalan en danger Nicolas Garcia, Président du groupe Front de Gauche et responsable de la catalanité au Conseil Départemental, secrétaire départemental du PCF communique. a réforme des collèges recueille beaucoup d’oppositions du monde enseignant. Ecrite pour réduire la « fracture scolaire », elle se traduit par une augmentation des inégalités entre les collèges, par une perte sèche d’heures d’enseignement, tant pour les matières du tronc commun que pour les options. Dans notre département, l’enseignement du catalan va en souffrir et c’est insupportable. En effet, même si le ministère assure que l’enseignement des langues régionales n’est pas touché, le rectorat de Montpellier ne peut ou ne veut affecter les enveloppes budgétaires nécessaires aux établissements pour maintenir le nombre d’heures aux classes bilingues (ceux qui ont fait catalan depuis la Maternelle). Ainsi, dans tous les collèges, on va passer de 3 heures hebdo à 2 heures, et l’option catalan, possible pour tous les élèves lorsque le catalan est enseigné en primaire, va être supprimée dans des CES comme Elne, Ille-sur-Têt et menacée dans plein d’autres comme Cabestany. Nous combattons cette mise en danger de l’enseignement du catalan, auquel nous sommes si sensibles, qui permet l’épanouissement de tant d’élèves et qui est partie intégrante du patrimoine de l’histoire et de la culture de notre département. Ni élus, ni citoyens pouvons laisser faire cela, devons manifester et intervenir là où il faut, si nous voulons réduire les inégalités plutôt que de les amplifier notamment en matière d’enseignement du Catalan. Pour fédérer les politiques en direction du catalan, pour suivre le développement de son enseignement, nous avons demandé à Carole Delga, nouvelle présidente du Conseil Régional, la création d’un office public régional de la langue et de la culture catalane, implanté dans les P.-O. L Pourquoi choisir Morceus ? sions de postes, disparitions d’options, concurrence voire marchandage entre disciplines, alourdissement des effectifs, regroupements de classes, regroupements des disciplines scientifiques, disparition de l’EPS dans l’évaluation du Diplôme national du brevet… Les professeurs de catalan, regroupés dans un collectif, ont vigoureusement dénoncé la baisse de 3 à 2 heures hebdomadaires pour les élèves bilingues et la rupture de continuité entre primaire et collège pour l’option catalan. L’annonce par la ministre de l’Éducation nationale, à la veille de la grève du 26, d’une rallonge budgétaire pour maintenir les classes bilangues, l’octroi par le rectorat d’un volant d’heures supplémentaires (pour cette année), n’ont pas suffi à masquer les effets néfastes de la réforme et n’ont visiblement pas dupé les enseignants. A-M. D. Dotation de 18 postes pour les PyrénéesOrientales : communiqué du SNUipp-FSU 66 L a dotation en postes pour notre département est maintenant connue : les Pyrénées-Orientales sont sous-dotées avec seulement 18 postes, et aucune création pour les REP et REP+. L’administration départementale ne pourra à la fois accompagner la hausse démographique qui reste significative et abonder la brigade de remplacement et de formation alors que le pourcentage de remplaçants dans les P.-O. se situe déjà au-dessous de la moyenne nationale. A titre d’exemple, à la rentrée 2015, nous avons retrouvé exactement le même nombre d’enseignants qu’en 2006… mais avec 1222 élèves supplémentaires ! Les 75 postes réclamés à la rentrée pour revenir au taux d’encadrement de 2008 sont toujours d’actualité. Il en faudrait 120 pour retrouver la situation de 2006. La taille des classes, déterminante pour la réussite des élèves, comme le confirment plusieurs études, doit baisser : pas plus de 25 élèves par classe et pas plus de 20 élèves en REP et REP +, pas plus de 15 élèves pour les moins de 3 ans, effectifs allégés dans les classes scolarisant au moins un-e élève en situation de handicap. L’analyse du SNUipp-FSU est aujourd’hui confirmée par le comité de suivi de la loi de Refondation : les nouveaux dispositifs (Plus de maîtres que de classes, scolarisation des enfants de moins de 3 ans, ...), quand ils existent, se mettent en place aux dépens des effectifs par classe, des dispositifs d’aide aux élèves en difficulté (RASED, CMPP...) ou encore de la formation et du remplacement. Les personnels des Pyrénées-Orientales ne sont pas dupes et constatent pour beaucoup d’entre eux la dégradation de leurs conditions de travail et de la scolarisation des élèves. Chaque jour Chaque jour + de 340 + de 890 internautes connectés internautes visitent à nos réalisations nos réalisations Morceus certifié spécialiste GOOGLE RÉFÉRENCEMENT 6 département N°3632 Semaine du 5 au 11 février 2016 Le Train Jaune sous bonne garde Saint-Pierre-Dels-Forcats. Le CULTJ (Comité des Usagers de la Ligne du Train Jaune) a tenu sa première assemblée générale. L’association citoyenne et militante en est ressortie renforcée. De nouvelles adhésions ont été recueillies. Des décisions ont été prises*. I l y avait là soixante personnes présentes, un record. Il convient, bien entendu, d’y ajouter une centaine de procurations envoyées dans les délais. Des élus donc, des cheminots, retraités ou en activité, des citoyens usagers et des militants du maintien du TJ dans le domaine public, militants de sa rénovation et modernisation, ont donc débattu pendant plusieurs heures. Propositions, échanges d’informations, perspectives possibles, chacun y est allé, avec sérieux, de son intervention. Des élus locaux en nombre, qui s’engagent... Le député Robert Olive, quelques maires, (Matemale, Saint-Pierre, Font-Romeu, Villefranche, Eyne, Saillagouse, Latour...), et la conseillère départementale Hélène Josande. Presque tous sont intervenus dans la discussion. Robert Olive rappelait ainsi sa dernière intervention à l’Assemblée nationale, les réponses encourageantes reçues de la part du Ministre Vidalies, l’utilité et la nécessité de présenter le dossier en haut lieu et appelait l’assemblée à la vigilance « pour que les actes suivent les paroles ». Il revenait ensuite sur « l’importance de la liaison Toulouse/ Latour-de-Carol » aujourd’hui mise à mal. Il concluait en affirmant : « j’ai beaucoup appris aujourd’hui » et s’engageait à se battre aux côtés du CLUTJ. Les « locaux », Michel Garcia et Alain Bousquet insistaient tous deux sur le rapport entre TJ et territoire. Tour à tour, la valeur patrimoniale du Train, l’atout pour le PNR (Parc Naturel Régional), le classement à l’Unesco, et, plus techniquement, la mise en place du PLUi (plan local d’urbanisme intercommunal) et celle du SCOT (schéma de cohérence territoriale) étaient développés comme autant de « leviers » à actionner. D’autres propositions plus précises étaient formulées. La nouvelle Région venait aussi dans le débat, acteur important dans ce dossier, « ouvrant de nouvelles perspectives », avec de nouveaux responsables, Gibelin pour les transports et Delga à la présidence. à Villefranche, isolant la ligne », sur « la filialisation de la ligne », et contestaient le chiffre de P. Charlot (directeur régional SNCF) à propos du déficit de la ligne. Bref, ils appelaient l’ensemble à la vigilance et à la précision. Michel Marc * - Février et mars, rencontres avec les élus régionaux. - 4 juin, Fête du Train Jaune à Villefranchede-Conflent. La « vigilance cheminote » s’exprime aussi Forts de leurs expériences et de leurs connaissances « pointues » du dossier, les cheminots, retraités ou en activité, détaillaient ensuite les enjeux, les pièges à éviter et formulaient, eux aussi, des propositions pour le futur : « refaire vi- Nos amis vignerons Dans le numéro spécial « Papilles en fêtes » du Travailleur Catalan, quelques vignerons qui nous avaient donné du vin pour la Fête de l’humanité n’ont pu être remerciés en raison de problèmes techniques. C’est pour cela que je vous les présenterai tout au long des prochaines semaines. Comme pour les autres allez les découvrir... Dominique Poirot Domaine Mounié Avenue Jean Badia 66720 – Tautavel Tél : 04 68 29 12 31 06 77 85 26 03 Email : [email protected] Au domaine Mounié, la cave résonne du son des barriques entreposées par cinq générations de vigneronnes. L’exploitation se transmet en effet de mère en fille. Mais depuis 1993, les compositions sont interprétées par Claude Rigaill et son épouse Hélène. Ce ne sont pas moins de 11 cépages différents qui composent aujourd’hui les 22 hectares du vignoble du domaine. Avec ces différents cépages, Claude délivre une magnifique symphonie, particulièrement à travers ses Côtes-de-Roussillon-Villages-Tautavel. Le bouquet finement boisé met l’accent sur la prune et la figue sèche, laissant transparaître un léger rancio. En bouche, la partition se joue en toute musicalité : douceur, rondeur et souplesse se déclinent avec élégance. Les accords finaux sont puissants, mais fondus et enveloppants. Une œuvre authentique, à découvrir dès aujourd’hui pour un plaisir assuré ! Coup de cœur : Symphonie 2010. 13 ` vre le comité de ligne », « soutenir que le TJ soit un TER à part entière », « ouvrir une formation aux métiers techniques du train au lycée de Prades », « revenir à 2 heures pour la totalité du parcours, c’est possible », « passer de 10 circulations à 16 par jour », « retrouver les correspondances utiles en bout de ligne », « ajuster les tarifs aujourd’hui prohibitifs », (…). Ils pointaient aussi du doigt les dangers « politiques », alertant « sur les conséquences de la création d’un établissement Les vœux du Parti de gauche L e Parti de gauche des P.-O. a tenu une conférence de presse pour présenter ses vœux et mettre l’accent sur les urgences de l’heure pour l’organisation. Le Parti de gauche était représenté par Catherine David, Dominique Guérin et Francis Daspe. Bien sûr le constat sur la situation du pays comme du département est très sévère et préoccupant. Ce qu’attend le PG de l’action de la gauche en particulier au plan département, ce n’est pas d’amortir les effets de la crise et de l’austérité, mais d’œuvrer pour une véritable alternative. « Il faut reconstruire l’espoir… et il passe par une union des forces indépendantes du parti socialiste ». Le PG se veut au cœur de cette démarche unitaire et critique l’attitude du PCF qu’il juge trop enclin à aller vers des formes de cogestion avec le PS. Au plan régional le PG se veut le plus intransigeant quant aux règles mises en avant sur le non-cumul des mandats dont le non-respect par la présidence a entraîné l’abstention des trois élus PG pour l’élection de la présidence du conseil régional. Un programme d’actions locales a été présenté : pour faire émerger la nécessité de mettre en œuvre une 6e République, pour peser sur le vote des parlementaires départementaux quant au vote sur la déchéance de nationalité. Sur la généralisation d’une régie publique de l’eau, sur la question des retraites, sur celle de l’éco-socialisme, sur la défense des services publics, des initiatives ont été annoncées. Au PG on prépare les prochaines échéances électorales de 2017, mais on ne veut pas entendre parler de primaire. J.-M.P. Le Train Jaune sur sa lancée. Nous ne laisserons pas gâcher la vie de Rim R im élève du lycée de Céret vient de se voir refuser par la préfecture un titre de séjour qu’elle a demandé depuis plusieurs mois. Désormais sans papiers, elle est à la merci d’une reconduite dans son pays d’origine, la Tunisie. Après de brillantes études au lycée, elle a eu son baccalauréat avec mention en 2015. Elle vit chez son oncle à Millas et poursuit ses études en BTS, y obtient d’excellents résultats et participe à sa formation avec assiduité. Si elle devait retourner en Tunisie, elle serait contrainte d’arrêter des études qui lui tiennent tant à cœur et se retrouverait seule compte tenu de sa situation familiale. Les enseignants l’assurent : « nous ne laisserons pas gâcher la vie de Rim. Elle est notre élève, la copine de nos élèves ou de nos enfants. Elle étudie sereinement dans notre lycée, et si elle a les mêmes joies, elle a aussi hélas des soucis bien plus grands que les camarades de son âge. Nous devons, ajoutent-il, lui apporter notre soutien et convaincre les autorités préfectorales de lui accorder un titre de séjour ». département 7 N°3632 Semaine du 5 au 11 février 2016 Saignée à blanc ! Grand domaine skiable. Antoine Glory est ce que l’on appelle un enfant du pays, attaché Antoine, quel est votre sentiment sur le projet de grand domaine skiable de Jean-Louis Demelin maire de Font-Romeu ? Mon premier sentiment est la stupéfaction mêlée de consternation. Comment peut-on encore aujourd’hui nourrir pour la Cerdagne et le Capcir un projet d’expansion massive du domaine skiable alors que tous les voyants sur l’avenir de l’industrie du ski clignotent au rouge : le réchauffement climatique dont on sait qu’il est inexorable, le manque de neige récurrent, la crise immobilière, le déclin amorcé de la fréquentation touristique hivernale lié à la baisse générale du pouvoir d’achat des ménages mais également à la montée en puissance des exigences de qualité environnementale, qu’elles soient exprimées à travers tout un arsenal de directives européennes de protection des espaces naturels et de la biodiversité ou de la part des touristes eux-mêmes. Tous ces facteurs condamnent irrémédiablement cette stratégie de fuite en avant qui, si elle était conduite à son terme, donnerait pour seul horizon à la Cerdagne et au Capcir l’avenir pitoyable de la plus grande friche industrielle touristique des Pyrénées. Dans les arguments de Jean-Louis Demelin, mais aussi de l’actuel maire des Angles, Michel Poudade, la question environnementale est complètement éludée au profit d’un développement économique porteur d’emploi autour du tout ski : croyez-vous ou non à un tel modèle ? Effectivement, les principaux porte-parole de ce soidisant « projet d’excellence » reconnaissent eux mêmes qu’ils n’ont pas préalablement pris en compte les contraintes environnementales découlant de la charte De la neige comme s’il en pleuvait. du PNR ou du simple respect des mesures légales de protection des sites naturels! Est-ce une attitude bien responsable de leur part ? Et ils espèrent, en formulant des voeux pieux, ne pas s’attirer les foudres de ceux qu’ils qualifient de « ayatollahs de la chlorophylle »! La vision de ces élus, probablement inspirée par les appétits financiers de la société privée Altiservice (filiale de la Lyonnaise des Eaux) qui a déjà jeté son dévolu sur les stations de Font-Romeu et Bolquère, est de soumettre le développement de leurs stations à la logique implacable du marketing et de la guerre commerciale toujours plus impitoyable : ainsi ne survivront que les plus forts capables de supporter, ou de répercuter sur la clientèle, l’augmentation substantielle des coûts. Cette stratégie se traduit concrètement par la création de liaisons entre domaines permettant d’afficher un chiffre record de kilomètres de pistes (170 km) au prix d’impacts paysagers très forts, le recours systématique à la neige artificielle (il suppose des quantités d’eau et d’énergie considérables, des kilomètres de réseaux de tuyaux d’alimentation, des terrassements et aménagements de surface ne laissant rien du terrain naturel, la présence permanente de canons haute pression qui ne sont plus démontés en été) et enfin, des installations de sécurité contre les avalanches qui occuperont désormais toutes les pentes amont des versants. Par l’effet cumulé de ces impacts, une guerre totale est livrée à nos paysages montagnards, non seulement dans l’emprise historique des domaines skiables actuels, mais dans la périphérie qui tend à gagner tout le bassin versant. Depuis plusieurs décennies, face aux appétits des grands groupes financiers, les hauts cantons des Pyrénées-Orientales font l’objet de luttes Antoine Glory, guide de haute montagne. © Philippe Galano à son territoire. Guide de montagne et membre de l’association Moutain Wilderness « Association nationale de protection de la montagne », il réagit pour le TC. pour un développement plus respectueux et harmonieux de l’environnement (train jaune, PNR, protection des zones naturelles, services publics…). Face à ce projet d’hyper station et aux déséquilibres qu’il pourrait entraîner entre les différents territoires des hauts cantons (dixit Christian Blanc), quel serait pour vous le modèle de développement compatible qui permettrait ces équilibres ? La plus grande richesse de nos Pyrénées catalanes réside sans aucun doute dans la qualité de leurs paysages naturels. Le maintien ou la restauration de ces derniers, trop souvent sacrifiés et altérés sur l’autel de « l’aménagement », reste un enjeu principal pour l’avenir de ce territoire et certainement la condition nécessaire pour donner vie au tourisme durable dans le futur et en même temps offrir les meilleures conditions de survie ou d’émergence pour l’ensemble des activités économiques. Il faut envisager, avec toute la lucidité politique, la réduction progressive de l’emprise tentaculaire de nos domaines skiables. Lâcher les bulldozers, planter pylônes et canons constituerait un acte inqualifiable au regard de nos responsabilités collectives devant les enjeux de préservation de notre planète. Arrêtons la course à l’immobilier, sauvegardons les espaces agricoles et pastoraux et agissons pour la mise en oeuvre rapide d’un schéma de cohérence territoriale, un véritable projet de territoire dont l’orientation doit être guidée par les principes de qualité validés par la charte du Parc Naturel Régional des Pyrénées Catalanes. Et l’on s’apercevra que la Cerdagne et le Capcir fourmillent déjà d’activités ou de potentialités remarquables liées à une économie traditionnelle ou futuriste dans des domaines aussi variés que l’agriculture et l’élevage, le tourisme, la filière bois, les énergies renouvelables, le climatisme etc., autant d’activités fédératrices d’énergie positive susceptibles d’enclencher une alternative réelle à un tel projet cauchemardesque! Propos recueillis par Philippe Galano 8 département Assemblées générales d’associations © Roger Hillel eet TCw 66», «Les Républicains Nouveau Président miné Joëlle éli a », ste iri Ma François Lietta, «Le rasé MSS. tion et avec 76% éc Anglade avant l’élec Guerilleros espagnols FFI. Samedi 16 janvier, s’est tenue l’assemblée générale de l’AAGEF-FFI. Pépita Léon, présidente départementale de l’association, après avoir fait observer une minute de silence en mémoire des disparus de cette année, a présenté un rapport moral pour l’exercice 2015 qui a été approuvé à l’unanimité. Il en a été de même pour le rapport financier de la trésorière, Chantal Sémis. La présidente a commenté les initiatives organisées par l’association autour des commémorations des combats du maquis de Valmanya (où se sont battus de nombreux guerilleros) , de Prayols en Ariège ( monument national des guerilleros espagnols) et lors des cérémonies d’inauguration du Mémorial de Rivesaltes. En outre, elle a rappelé la présence de l’association et de son porte-drapeau aux cérémonies officielles du souvenir. A l’issue des travaux, Pépita Léon a été reconduite à la tête de l’AAGEF-FFI 66. Mouvement de la paix. Samedi 23 janvier, fraternelle A.G. de l’association. Fraternelle, par tous les saluts encourageants envoyés par nos amis de l’Acat, de l’AFPS, de l’ARAC, de la CGT, du MRAP, du Mvtpaix de l’Aude. Fraternelle par les treize amis absents, adhérents ou non de notre Mouvement, qui ont tenu à nous témoigner leur sympathie. Fraternelle, parce que la vingtaine de présents -dont Régine Minetti, présidente du Mvtpaix de la région PACA et les représentants de l’ANACR 66 - n’ont pas manqué d’animer une discussion chaleureuse sur notre bon bilan 2015, nos finances un peu vacillantes et les nombreux projets 2016. Mrap 66. Samedi 23 janvier, l’association a tenu son assemblée générale. Maryse Martinez, présidente sortante, a exposé le rapport moral, soulignant que dans une année 2015 marquée par tant de difficultés pour l’ensemble de la société, le Mrap n’a cessé de lutter pour ses valeurs du vivre ensemble et d’amitiés entre les peuples. Les nombreuses actions ont été exposées par Lorène Le Charpentier (coordinatrice) et complétées par Guy Bernard (animateur militant) : interventions dans les établissements scolaires, soutien juridique aux victimes de racisme et de discriminations, partenariats avec d’autres associations, adhésion à d’autres causes citoyennes… Le trésorier a ensuite présenté le rapport financier, d’où il ressort une situation équilibrée obtenue par une gestion rationnelle des budgets octroyés. Le bureau élu pour l’année 2016 se compose de Maryse Martinez (présidente), Francis Kamokoué (trésorier), Christophe Moya (vice-président). Ouvert du vendredi au lundi de 6h30-13h / 15h-19h30 Lo par dal « Nous ne livrerons pas le monde aux assassins de l’aube… » PCF 66. Le secrétaire départemental, Nicolas Garcia, a présenté des vœux politiques sortant des sentiers battus. L a salle était comble lorsque Nicolas Garcia, secrétaire départemental du PCF des Pyrénées-Orientales, a prononcé ses vœux. En préambule, il s’est arrêté longuement sur ce qu’il a désigné par « ces ombres » qui ont obscurci l’année 2015 : les actes terroristes de janvier et de novembre, « l’influence électorale record du FN aux élections départementales et régionales », ces « centaines de milliers d’êtres humains (qui) migrent et tentent de se réfugier en Europe… fuient l’indicible, le fascisme religieux, (et qui) sont fustigés, suspectés, stigmatisés, exploités, parqués, accusés, battus… » et pour finir « l’accélération gravissime de la crise politique, la dégradation continue des conditions de vie et du niveau de l’emploi, qui atteint ces jours-ci de nouveaux records historiques, engendre des divisions qui empoisonnent et gangrènent le vivre ensemble. » L’assistance se reconnaissait dans ces propos familiers, pour la plupart des communistes et leurs ami-e-s. Mais qu’allait-il dire sur la démission de Christiane Taubira du gouvernement ? Sur les primaires à gauche ? Sur la stratégie de son parti en vue de l’élection présidentielle de 2017 ? Trois questions qui font débat Sur ces questions, si quelques heures auparavant, à l’occasion d’une conférence de presse, il en avait entretenu les médias, qu’allait donc en penser son auditoire ? De Christiane Taubira, dont il avait dit un peu avant aux journalistes que « dans la gauche que nous voulons construire, nous avons besoin de gens comme elle », il précisait le sens de cette affirmation : « Elle a claqué la porte au nez des dérives de plus en plus droitières du gouvernement Hollande-Valls », sans excuser pour autant son attitude plus qu’ambiguë dans l’affaire de la condamnation des syndicalistes de Goodyear. Mais il ajoutait avoir été sensible aux propos de la ministre démissionnaire, citant dans son allocution d’adieu un vers du poète Aimé Césaire : « Nous ne livrerons pas le monde aux assassins de l’aube ». Sur la primaire, même approche n’éludant pas les contradictions : « c’est autant pour une alternative de gauche à l’austérité que pour battre le FN que nous voulons une candidature à la présidentielle », mais pour « atteindre cet objectif, ce ne sont pas des primaires au sens où l’entendent aujourd’hui certains journalistes et autres politiciens, à savoir choisir le meilleur poulain de l’écurie ». Et pour la troisième question, concernant son parti, son point de vue a été sans ambiguïté : « Pas de repli sur nous-mêmes, pas de fuite en avant vers un opportunisme électif stérile qui ne ferait exister l’union que pour battre Marine Le Pen aux présidentielles. Nous voulons construire une offre politique réellement de gauche pour sortir du tripartisme mortifère que l’on nous prépare et qui finalement conduira à une bipolarisation de la société entre ultraconservateurs et fachos d’un côté et sociaux libéraux démocrates de l’autre ». L’auditoire semblait satisfait et n’a pas été chiche de ses applaudissements. R.H. sport 9 N°3632 Semaine du 5 au 11 février 2016 L’USAP « toujours debout » Même si l’USAP est encore une équipe à deux visages, le bonus offensif engrangé contre Bourgoin (25-6 et 3 essais à 0) propulse à nouveau les Catalans dans le club des qualifiables. R enaud aurait pu chanter, à la fin de ce match, que l’USAP est « toujours debout, toujours vivant(e) » et même si les sang et or passent parfois près de la catastrophe, comme ce fut le cas contre Tarbes, force est de constater qu’ils sont encore là, dans le groupe des 5 qui joueront les phases finales en mai prochain. Or il est vrai que d’aucuns l’avaient déjà enterrée, vues les prestations, parfois minables, que ses joueurs nous servent, mais au final l’USAP sait gagner les matchs. Contre les Tarbais, elle avait été obligée de s’en référer à la botte de son arrière, alors qu’elle nous avait servi une bouillie de rugby. Contre les Berjalliens, les 35 premières minutes furent du même tonneau et « après avoir pas mal titubé et marché à l’ombre » en première mi-temps, l’USAP « s’est bien retapée, remise sur pieds, droite sur ses guibolles, ressuscitée » en deuxième période. En effet, les Berjalliens ont dominé quasiment toute la première mi-temps, campant dans les 22 des Catalans, les privant de ballons et les obligeant à se défendre parfois même sur leur ligne d’essai pendant de longues minutes. Les supporters revoyaient le match contre Tarbes, commençaient à somnoler, prêts à siffler leurs joueurs comme ils savent si bien (ou si mal) le faire. Et puis, à la faveur d’une penaltouche à 25 mètres de la ligne iséroise, l’USAP enclenchait enfin un groupé-pénétrant qui eut le don de réveiller et de faire hurler de bonheur un stade Aimé-Giral jusque-là bien triste. Ce « boucan d’enfer » galvanisa les troupes sang et or, et, peu avant la sirène, huit Catalans s’effondraient dans l’en-but berjallien. L’USAP, contre toute attente, menait à la pause 10-6. C’était pas franchement mérité, mais tout un chacun pouvait, à la buvette, déclarer comme Renaud « que celui qui n’a jamais titubé me jette la première bière ». Il restait dès lors 40 minutes pour voir « USAP gagnant » et cette seconde période fut loin d’être ennuyeuse, les Catalans ayant décidé de changer de visage, de prendre le visage radieux qui leur va si bien. « Toujours vivant, rassurez-vous, toujours la banane, toujours debout, il est pas né ou mal barré, le crétin qui voudra m’enterrer » et effectivement il aurait été très difficile pour Bourgoin de contrer cette machine usapiste qui, lorsqu’elle est en route, sait donner la banane à tous ses supporters. Qui arriverait à perturber ces Catalans lorsqu’ils jouent ainsi ? Mais cette USAP aux deux visages interpelle et laisse sceptique. Comment peut-on, au cours d’un même match, conjuguer le jeu galère fait de mauvais choix, d’en-avants, de fautes et le jeu bien léché auquel les Catalans nous convièrent lors du deuxième acte de cette rencontre ? Le jeune capitaine Karl Chateau « retient surtout le résultat de ce match » tout en étant conscient que « cette saison l’USAP fait les montagnes russes et qu’il faudra plus de constance pour la fin de la saison ». De ce match, joueurs, comme supporters, ressortent encore une fois frustrés, mais le résultat ne doit pas occulter les problèmes qu’il serait bon de résoudre au plus vite et en particulier celui de l’axe droit de la mêlée. Albi, ayant trébuché chez lui, laisse à l’USAP la place de cinquième. « Tous ceux qui tombent autour de moi, c’est l’hécatombe, c’est Guernica, tous ceux qui tombent, tombent à tour de bras et moi je suis toujours là ». Oui Renaud, ce sera la règle du jeu pour les 13 journées restantes, il ne faudra plus tomber à Aimé-Giral, mais surtout essayer d’aller faire tomber les concurrents directs chez eux. Une première occasion se présente, en ce vendredi 5 février, où les Catalans se déplacent à Colomiers. L’USAP a une revanche à prendre sur les Hauts-Garonnais qui étaient venus ternir l’herbe d’Aimé-Giral. Tous les joueurs de l’USAP s’en souviennent ! « Ils m’ont cru disparu, on me croit oublié, ces trous du cul peuvent continuer d’baver, moi sur mon p’tit chemin, j’continue d’...gagner *» sera-t-il le nouveau refrain de l’USAP ? Espérons-le, mais malheureusement pour les Catalans, Bernard Goutta, manager de Colomiers, ne l’entend pas de cette oreille... *Pardon, c’est « chanter » dans le texte de Renaud! Jo Solatges annonces légales - annonces légales - annonces légales AVIS DE CONSTITUTION Suivant acte reçu par Maître Jérôme de ZERBI, Notaire titulaire d’un Office Notarial à la Résidence “GALAXIE”, 51 Avenue du Général de Gaulle – 66000 PERPIGNAN, le 27 janvier 2016, a été constituée une société civile immobilière ayant les caractéristiques suivantes : La société a pour objet : l’acquisition par voie d’achat ou d’apport, la propriété, la mise en valeur, la transformation, la construction, l’aménagement, l’administration, la location et la vente (exceptionnelle) de tous biens et droits immobiliers, de tous biens et droits pouvant constituer l’accessoire, l’annexe ou le complément des biens et droits immobiliers en question. La dénomination sociale est : SCI FREDALI. Le siège social est fixé à : BAGES (66670) 38 Rue de la Retirada La société est constituée pour une durée de 99 années Les gérants de la société sont : Madame Jacqueline Jany Andrée COMMAILLE, demeurant 7 cité Jules Ferry (66480) MAUREILLAS-LAS-ILLAS et Monsieur Frédéric Roger Charles HENRY, 7 cité Jules Ferry (66480) MAUREILLAS-LAS-ILLAS. La société sera immatriculée au RCS DE PERPIGNAN. Les statuts on été modifiés en conséquence. Toutes les modifications seront effectuées au RCS de PERPIGNAN Pour Avis- La gérance Pour avis – Me de ZERBI SARL DU NORD ET DU SUD IMMOBILIERE DU CANIGOU Société à responsabilité limitée Au capital de 9.160,00 euros 3, Résidence le Grand Tétras 66210 LES ANGLES RCS PERPIGNAN 428 225 858 Le capital social est fixé à la somme de : DEUX CENT MILLE EUROS (200.000,00 EUR). Aux termes d’une assemblée Générale extraordinaire en date du 25 janvier 2016: toutes les cessions de parts, quelle que soit la qualité du ou des cessionnaires, sont soumises à l’agrément préalable à l’unanimité des associés. L’associé unique de la société a décidé de transférer à compter du 26 janvier 2016 le siège social à BAGES (66670), 26 rue des jardins. Société à Responsabilité limitée Au capital de 5000 ` Siège social : 75 Avenue Pasteur – 66130 ILLE SUR TET RCS Perpignan 53968500015 Par acte du 30 Octobre 2015 les associés ont pris acte de la démission de Madame DIART Cristelle de ses fonctions de cogérante associée de la société du Nord et du Sud et ont nommé comme gérant salarié Monsieur Patrick TACUSSEL demeurant 5 Place Catalugna THUIR 66300. culture N°3632 Semaine du 5 au 11 février 2016 A l afFiche Perpignan Librairie Torcatis. Vendredi 5 février à 18h00. Présentation de l’association Walter Benjamin par quelques membres, écrivains, tels Madeleine Claus, Michèle Bayar, Françoise Dumas, J.-P.Bonnel, psychanalyste comme Alain Badia… Casa musicale. Vendredi 5 février à 20h30. Concert avec le saxophoniste polonais Radek Knop, installé à Perpignan. Tarif : 10 `, 8 `, 5 `. Infos au 04.68.51.13.14. Samedi 6 février à 20h30. Soirée Soul Train. 2e édition : «Lose yourself to dance».Entrée libre. Infos au 04.68.62.17.22. Elmediator. Samedi 6 février à 21h. Concert : Les Hurlements d’Leo chantent Mano Solo. Tarifs : 17 `, 14 ` réduit. Infos au 04.68.62.62.00. Du 11 au 14 février de 21 h à 2h. Festival électro édition 2016 « Tilt ». Tarifs : 20 `, 17 ` réduit. Infos sur www.tilt-festival.com. Médiathèque. Samedi 6 février à 10h10. Petit-déjeuner littéraire. Rencontre avec Anne-Catherine Blanc autour de son ouvrage « Les Chiens de l’aube » (éditions D’un noir si bleu). Gratuit. Infos au 04.68.66.30.22. Alenya Caves Ecoiffier. Vendredi 5 février à 18h45. Ouverture de la saison culturelle. Présentation suivie d’un concert du groupe Fées NoMen, trio féminin vocal. Voix, basse, guitare, avec Lucie Chillon, Yolande Hernandiz, Jeanne Simtob. Gratuit. Infos au 04.68.22.54.56. Le flow tranquille, Davy suit sa voie Musique. Davy Kilembe, chanteur, compositeur interprète, sort bientôt son dernier opus, « Mellow » et présentera son EP (mini album) le 19 février à la Casa Musicale. Il est à l’image de l’artiste nomade qui trace sa route et raconte la vie. Il nous offre une entrevue. © Muriel Meyer 10 D’où vient cette passion et que vous apporte-t-elle ? Petit, j’ai été éblouie par un vieux disque d’un blues man, Johnny Winter que je passais en boucle. La musique et l’écriture m’apportent une ouverture au monde me permettant de rencontrer de nouvelles personnes et de partager. Je propose des ateliers d’écriture en milieu scolaire ; les yeux brillants des enfants, contribuent mon épanouissement. Vous sortez un EP de 5 titres. Quel en est le fil rouge ? Les fonds de cet EP proviennent d’un financement participatif via « kisskissbankbank », recommandé par des amis musiciens. Le public qui me suit est généreux. Je ne travaille pas sur des thèmes. Pour cet album, j’ai collaboré avec Marc Estève de Toulouse, qui travaille avec des grands noms de la chanson, comme Aznavour. L’album « Mellow », comprendra des surprises. Pour l’enregistrement, je me suis entouré d’une équipe de musiciens : Eric Flandrin à la batterie, Guillaume Bouthié à la contrebasse, Mathias Coste au trombone et Benjamin Faconnier à la trompette. Le titre « Mellow » (moelleux, en français) évoque-t-il une forme de tendresse ? Argelès-sur-Mer Mediathèque Jean Ferrat. Du 1er au 29 février. Exposition Les ombres du vent par des lycéens et collégiens de Perpignan et Rivesaltes. En écho à l’inauguration du mémorial de Rivesaltes. Entrée gratuite. Je me laisse guider avec douceur. Les choses se déterminent au gré des rencontres. Je ne cherche pas à maîtriser. Par exemple, la photo de la pochette a été réalisée par un ami photographe, je ne lui ai pas donné de marche à suivre. Le titre a été choisi après l’écoute Cabestany Bibliothèque municipale. Jeudi 11 février à 18h. Rencontre avec deux auteurs des éditions Talaïa, Gabriel Groyer pour son recueil de poésies « Errances », et Marie-Pierre Barba-Cufi, pour son ouvrage « Gustave Violet : l’humain au cœur d’une œuvre ». Suivie d’une vente dédicace des livres. Gratuit. Infos au 04.68.50.82.95. de l’album et c’est le titre d’un interlude dans l’EP. Qu’est-ce qui vous inspire ? Mon moteur, c’est la vie ! Et les amis qui vous lancent le défi de les occuper sur leur long trajet en voiture. La création n’est pas une chose facile. Parfois je me dis qu’une chanson n’aura plus de sens dans un an ou deux puis, je me rends compte que les questionnements sont cycliques. Mon but premier est de divertir, mais si je peux éveiller les consciences, c’est encore mieux. Vous êtes monté sur la scène de la fête du T.C. Pour les 80 ans, pourriez-vous dire un petit mot sur ce que représente cette fête ? J’ai connu la fête du T.C comme public, avec la famille et des amis, dans une ambiance très festive où l’on dormait sur place avec nos tentes. Ma première en tant qu’artiste, je l’ai faite en première partie de Raoul Petite. Je me reconnais dans cette ambiance familiale, populaire et fraternelle. Quelles sont les dates pour venir à votre rencontre ? Mes prochaines dates sont le 12 février à Montpellier, le 19 février à Perpignan à la Casa Musicale en compagnie de Mr Jacques, en première partie. Les places sont disponibles à la Fnac et à la Casa. On retrouve mes actualités sur Facebook et mon site internet. L’EP est téléchargeable sur les sites, Fnac, Itunes, Deezer et Spootify... Propos recueillis par Priscilla Beauclair Caricaturistes à l’œuvre : pas question d’abandonner ! Liberté d’expression. Fraternité, solidarité, volonté de paix animent l’action et le travail des caricaturistes qui ont rencontré le public à Argelès-sur- Mer. E n accompagnement du festival « Maghreb si loin si proche » la médiathèque Jean Ferrat à Argelès-sur-Mer a accueilli une exposition de la caricaturiste égyptienne Doaa Eladl. Autour de Doaa étaient rassemblés vendredi 22 janvier Pierre Ballouhey, vice-président de Feco-France, section française de la Federation of Cartoonists Organizations, membre d’honneur de Cartoon for Peace, Fathy Bourayou, direc- © Doaa Eladl teur du festival international du dessin de presse et de la caricature à Marseille, et Nadja Bouzeghrane, chef du Bureau de Paris du quotidien algérien El Watan. Un groupe qui se bat, chacun avec ses moyens, dans des circonstances parfois tragiques, pour la liberté d’expression, dans le monde entier et quel que soit l’environnement, souvent très répressif, au sein duquel ils accomplissent leur travail. Fortement attachés à leur liberté, les cartoonistes, unis pour la paix dans une association créée avec Kofi Annan, serrent les coudes autour de leurs amis victimes de répression, d’interdictions, d’assassinats. Lorsque Doaa Eladl a subi des menaces pour un dessin d’Adam et Eve qui avait déplu à un ministre salafiste, des dessinateurs de tous les coins du monde ont fait et envoyé des dessins d’Adam et Eve. « La fraternité, la liberté sont des substances universelles », dit Fathy Bourayou qui a quitté l’Algérie après avoir vu en 1994 le corps de son ami décapité. « Même en France, il n’existe pas de loi protectrice pour les journalistes et les dessinateurs, de loi qui leur garantisse la liberté de créer »ajoute-t-il. Il enseigne aux jeunes des quartiers nord de Marseille. Il explique : « J’analyse avec eux les dessins de presse, pour anéantir la bêtise, pour chercher l’origine du projet, replacer les choses dans leur contexte et leur donner les moyens de la réflexion. » Interrogés plus généralement sur leur action et sur ses risques, tous réagissent vivement. « Pas question d’abandonner » dit Doaa. « Pas question d’abandonner », disent-ils en chœur. Y.L. culture N°3632 Semaine du 5 au 11 février 2016 11 eet TCw Un Rituel Magique I ment pas, mais ils expriment en tout cas autant d’expressions, de sentiments peutêtre, qu’un nu recouvert de boue et aux yeux clos, ou que le visage fatigué d’une vieille femme. Ces regards, presque dans chaque tableau, fascinent. Qui regarde qui ? Regardons nous ce chimpanzé ou nous regarde-t-il ? L’éternel échange du peintre et du modèle. Particulièrement saisissant, l’étrange face à face, l’affrontement entre des Drag Queens aux yeux colorés et aux paupières sur-maquillées et des Primates, aux grands yeux sombres et terriblement humains ; l’opposition entre la part animale qui sommeille en nous et la part humaine de ces êtres, des humains en devenir ; l’opposition entre les teintes lourdes et saturées de l’huile et la profondeur et la douceur du fusain, parfois soulignées de quelques traits de sanguine. Les humains, chez Camilla, paraissent plus maltraités que les primates mais le dialogue entre espèces est permanent comme si elle suivait une évolution toujours en cours, à moins que ce ne soit une métaphore de la société... Une artiste rare, pour la première fois dans notre région. La curiosité artistique de chacun devrait pousser à la découvrir ; à ne manquer sous aucun prétexte. Christian Sournia « Mise en scène », l’inspirante expiration Danse. La compagnie Wang/Ramirez, en résidence au théâtre de l’Archipel, a ouvert son espace de création lors d’une répétition publique. ellones, ss professor, poeta ro Autor, catedràtic, rt. mo ha l iel Vicenç Perez i Verd Camilla Adami. La magie d’un regard, miroir de l’âme humaine... et animale. l y a un an, le Centre d’Art à Centmètresducentredumonde exposait Valerio Adami. C’est aujourd’hui au tour de Camilla, son épouse. Malheureusement un peu dans l’ombre de son mari, adepte de la Figuration narrative, elle recommence à exposer surtout en France et en Italie depuis les années 80 dans un style résolument figuratif. Elle nous donne ici à voir un extrait de son travail, des années 1990 à aujourd’hui, en une trentaine de toiles de grand, parfois de très grand, format, en polyptiques, comme son Eden en cinq parties. On y retrouve des exemples de plusieurs séries : Contaminazione, Drag Queens, Primates, Retroscena et Rituels Magiques. Ses œuvres sont habitées d’humains ou d’animaux. Ses tableaux vivent et s’expriment, au-delà des images. Si on sait les écouter, ils nous parlent, la grenouille, le varan, les grues, le coq chante, le cobra souffle quand les plumes lui tombent dessus, les singes hurlent toutes dents dehors. Les animaux y sont plus « parlants » que les hommes... Est-ce à dire que qu’ils sont humains ? Certaine- Lo par dal À Cent Mètres du Centre du Monde, 3 avenue de Grande-Bretagne, jusqu’au 27 mars. Tous les jours de 14 à 18 heures. Entrée 4 et 2`. Pézilla-la-Rivière Eglise des Saintes-Hosties. Dimanche 7 février à 16h. Concert Duo Canticel. Entrée : libre participation. Infos au 04.68.81.36.71 ou sur canticel. [email protected]. Peyrestortes Petit Théâtre du boulevard. Jeudi 4 février à 20h. Spectacle de Charline Supiot « Le Smile girl show ». Tarif : spectacle 8 `, repas 12 `. Réservations au 04.68.29.49.86 et 06.48.85.77.04. Prades Salle du Pessèbre. Samedi 6 février. À 17h30. Conférence de H. Baills « 20 ans, enceinte et morte il y a 26.000 ans ». Gratuit. Le duo Honji Wang et Sébastien Ramirez C ette « Mise en scène », titre du projet, s’est déployée face aux quelques heureux spectateurs présents venus découvrir la nouvelle création du duo Honji Wang et Sébastien Ramirez. La compagnie, composée de sept danseurs entourés de l’équipe technique, travaille dans l’écoute sous l’œil attentif de Sébastien Ramirez, danseur et chorégraphe. Une structure sphérique blanche conduit le jeu chorégraphique en intervenant comme un corps qui entre en résonance avec l’espace, les danseurs, et le son travaillé spécifiquement pour le projet. Des battements, des gestes en suspens, la « Mise en scène » prend visiblement un aspect théâtral où chaque élément se développe dans une interactivité. Les influences hip-hop côtoient la danse contemporaine, les énergies se croisent et construisent un langage qui laisse place à l’imaginaire Séance de répétiton de la compagnie Wang/Ramirez pour son prochain spectacle. du spectateur. Les danseurs jouent entre eux, ils travaillent en miroir, deviennent marionnettes d’un autre, fraternisent, se soutiennent et se lient. Il y a un sentiment de dualité aussi, par des gestes qui se brisent ou des arrêts sur image qui évoquent plus de brutalité. De la haine à l’amour, de l’amour à la haine, il n’y a qu’un pas. Appartenance ou abandon, il n’y a pas de frontières aux sensations qu’induisent les mouvements accompagnés du son qui renforce et soutient les intentions. Pulsation ou respiration, la « Mise en scène » est fluide et énergique. Bien évidemment, la création n’est pas statique. Elle évoluera encore jusqu’à prendre sa forme définitive que nous pourrons découvrir le mardi 9 février à 20h30 et le 10 février à 19h dans la salle du Grenat au Théâtre de l’Archipel. Priscilla Beauclair Saint-Estève Salle Méditerranée. Samedi 5 février à 17h. Conférence « Amis de l’Egypte ancienne ». Gratuit. Infos au 04.68.230.00. Toulouges El Mil-Elenari. Samedi 6 février à 21h. Divin Mozart, concert de Denis Pascal et du collégium instrumental Perpignan Méditerranée. En première partie, l’un des lauréat du concours Alain Marinaro Collioure 2015. Tarifs : de 8`, 12`. Infos au 04.68.55.55.89 ou 06.30.65.50.16. Villelongue-dels-Monts Café Cordoba. Vendredi 5 février à 21h30. Concert « Lil’Red and the Rooster » avec le guitariste Pascal Fouquet. Entrée libre. Infos au 06.76.56.48.02. 12 humeur N°3632 Semaine du 5 au 11 février 2016 Comme un signe D e l’humeur sombre à l’humeur un peu moins sombre. Comme un signe ! Un signe qui n’a pas dû faire plaisir à notre madame panpancucu locale : oui vous savez, madame la préfète qui avait sauté à pieds joints dans les pouvoirs que lui octroyait l’état d’urgence pour tenter de faire disparaître les manifestations du paysage perpignanais. Son bonheur a été de courte durée puisque la semaine dernière a vu le retour des cortèges, et pour moi c’est un signe qui me met en joie. D’autant qu’il y a belle lurette que les rassemblements étaient riquiqui, que le souci de l’unité était aux abonnés absents, alors que la situation tournait au vinaigre. Depuis des mois, le mouvement social me semblait anesthésié : une sorte L’actu vue par de service minimum, les banderoles, les drapeaux s’empoussiéraient et notre humeur s’assombrissait. Des questions essentielles Et puis le 26 janvier, dans les rues de Perpignan, mais aussi d’ailleurs, des cortèges conséquents, une participation dynamique ; l’appel concernait les seuls personnels de la fonction publique, mais portait sur une question essentielle, pour les intéressés en premier lieu, mais aussi pour l’ensemble de la situation économique du pays : la question salariale. Le blocage des salaires des fonctionnaires est au coeur de la politique d’austérité imposée par le pouvoir. Une chape de plomb a été installée sur le point d’indice pour l’étouffer, pour le faire disparaître du paysage, pour que les fonctionnaires oublient jusqu’à son existence et soient dans l’incapacité de concevoir qu’un salaire puisse augmenter. Et pourtant imaginez l’impact dans l’économie du pays des sommes ainsi injectées. Elles iraient immédiatement à la relance de la consommation, donc de la production, elles seraient utiles et efficaces contre le chômage (bien plus que les dernières mesures du plan Hollande). Elles permettraient une embellie des comptes sociaux. Des perspectives Et elles feraient une peine immense à Gattaz, ce qui est un autre signe qui ne trompe pas. Que les bourrages de crânes répétés des Valls, Macron et Cie ne parviennent pas à maîtriser le mécontentement qui monte en est un autre que la capacité de mobilisation sociale reste vive. D’autant qu’à Perpignan le soutien exprimé par les manifestants aux facteurs en grève, la forte présence dans le cortège des personnels des collèges en colère contre une réforme imposée qui n’aboutira qu’à une réduction des moyens et des enseignements donnaient de la diversité aux slogans, mettaient en oeuvre les solidarités entre les services publics, construisaient un rapport de force nouveau, ouvraient des perspectives à un élargissement des actions. Et puis il n’y a pas que les emmerdements qui volent en escadrilles, il peut arriver que les bonnes nouvelles aussi : le samedi bis repetita, non plus pour le pognon, mais pour s’opposer à un plan d’urgence que le pouvoir socialiste imagine comme une planche de salut pour sa propre survie. Une manifestation honorable dans les rues de la vieille ville, pour dire que la déchéance de nationailité est une mesure politicienne sans aucune efficacité réelle, que la constitutionnalisation du plan d’urgence est un coup porté à la démocratie sans effet sur le terrorisme. Unité ! Vous aurez sans doute remarqué que les appels à ces actions étaient unitaires. Oh certes pour le 26 seules les quatre organisations syndicales (CGT, FO, Solidaires et FSU) étaient à la manoeuvre. Les autres organisations avaient encore beaucoup de mal à sortir du formol, dans lequel Hollande et Valls les avaient placées, où elles perdent le peu de crédibilité qui leur reste. A trop oublier la lutte des classes et les capacités décisives de l’unité d’action ce syndicalisme mou-mou tourne le dos à sa raison d’être, la satisfaction des besoins sociaux et actuellement ils sont énormes. Appuyons-nous sur toutes les forces qui résistent à la résignation, qui s’opposent à la criminalisation de l’action syndicale, qui considèrent qu’un monde solidaire n’est pas une utopie pour la saint glin-glin. Au TC nous nous voulons être au coeur de ce mouvement-là. Jean-Marie Philibert