les espaces de répétition `musiques actuelles` en Poitou

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les espaces de répétition `musiques actuelles` en Poitou
les espaces de répétition ‘musiques actuelles’ en PoitouCharentes
xavier Migeot, Pôle régional des musiques actuelles de Poitou-Charentes1 - vanessa Rapiteau2, décembre 2000
Il s’agit de s’intéresser ici à des pratiques musicales pour lesquelles la pratique quotidienne (le temps de
la répétition) est généralement évacuée des problématiques des politiques publiques locales.
Or, la répétition est pour les musiciens de musiques actuelles (musiques amplifiées, jazz, chanson et
musiques traditionnelles) un temps essentiel de création, de composition et de mise en place du
répertoire musical. Parce que ces musiques sont essentiellement créées et transmises par voie orale et le
plus souvent en groupe, la répétition prend sans doute une importance plus particulière que dans
d’autres expressions artistiques.
Il existe ici une dimension essentielle de travail individuel et collectif de construction culturelle et
artistique qui participe à la dynamisation culturelle et, plus largement, sociale des territoires. La
répétition est l’un des éléments constitutifs de la nouvelle approche percevant « la culture non plus
comme un luxe dont on pourrait se passer mais comme un moteur de développement économique et
social ».3
Pourtant, les représentations qu’en ont les collectivités publiques sont encore différentes. Par manque
d’information, ces musiques sont encore souvent perçues comme éphémères. Et, la répétition est
analysée à travers ses aspects périphériques (forts volumes sonores, problèmes de voisinage, codes
vestimentaires…) et rarement à travers sa fonction proprement musicale.
Il en découle une faible prise en compte de ces pratiques par les collectivités publiques. Or, il apparaît
nettement que les musiciens de musiques actuelles sont confrontés, dans leurs pratiques quotidiennes, à
des problèmes d’hygiène sonore, d’enseignement et de formation (qui sont des préoccupations
anciennes des collectivités publiques) et, tout simplement, à une carence de lieux adaptés aux phases de
création et de répétition musicale et à leurs caractéristiques.
Donner un cadre bâti adapté, avoir des offres d’accompagnement et de formation conformes aux
spécificités musicales sont des premières réponses à ces nécessités. Plus largement, en prenant en
compte la répétition des musiques actuelles, nous travaillons directement sur le développement de
l’accès aux pratiques artistiques, sur la territorialité des équipements existants, sur la prise en compte de
questions de santé publique concernant les risques auditifs…, sans même aborder les effets directs et
indirects sur l’économie locale.
La répétition est donc au croisement de différents enjeux de développement des populations et des
territoires. Mais, il faut d’ores et déjà penser au projet culturel et artistique qui sera développé dans ces
équipements 4 .
Les deux principaux objectifs de cet inventaire sont de recenser les équipements et leurs principales
caractéristiques (bâtiment, équipements techniques, offres de service…), de tirer de ces analyses des
renseignements utiles pour les pouvoirs publics et d’émettre des pistes pragmatiques d’actions.
Ce travail prend place dans un contexte en mouvement, dont les principaux éléments sont les suivants :
Pôle régional des musiques actuelles de Poitou-Charentes - b.p. 502 - 86012 Poitiers cedex [téléphone 05 49 03 35 92 télécopie 05 49 61 30 34 - mel [email protected] - www.pole-musiques.com].
2 Etudiante en maîtrise, IUP aménagement et développement territorial, Paris XIII, stagiaire au PRMA.
3 Protocole d’accord ministère de la Culture et de la communication / ministère de l’Agriculture.
4 Ricardo Petrella « En quelque sorte, c’est passer de la culture de l’objet (construire davantage de maisons,
d’infrastructures, de routes, d’équipements, faire circuler et transporter davantage de passagers, de marchandises, de
capitaux…) qui a été privilégié ces 30 ou 40 dernières années, à la culture du sujet (développer des liens pour vivre
ensemble, rechercher le qualitatif…) », Economie et Humanisme, octobre 1993.
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¬ les prochaines échéances de l’action régionale et, notamment, celles liées au contrat de plan EtatRégion, qui offrent la possibilité de réunir différents partenaires autour de la problématique du
développement des pratiques artistiques et, plus précisément, des musiques actuelles ;
¬ la volonté affirmée de représentants de collectivités territoriales et du ministère de la Culture et de la
communication d’aborder, avec un regard neuf, les problématiques liées au développement des
pratiques artistiques et, en particulier, des pratiques artistiques en amateur ;
¬ le développement de structures intercommunales en Poitou-Charentes qui aura, sans doute, des
conséquences sur les modalités de développement des équipements dédiés à ces musiques ;
¬ le programme des années thématiques du Conseil régional qui a fait de l’année 2000 l’année de la
musique. Au-delà des dimensions événementielles et festives des programmes d’activité, cette année
thématique constitue une réelle opportunité pour que le développement des pratiques artistiques
musicales bénéficie d’une nouvelle impulsion.
1- méthodologie
L’inventaire de la répétition s’est appuyé essentiellement sur l’exploitation de données recueillies lors de
la passation d’un questionnaire aux responsables des équipements accueillant régulièrement des
activités de répétition de musiciens de musiques actuelles. 5
La première phase a concerné le recensement de ces équipements. Pour se faire, différentes sources
d’information ont été croisées : Guide régional des musiques actuelles, données sur la répétition pour
l’enquête sur Les dépenses des musiciens de musiques actuelles6 , informations des personnels des
équipements de musiques actuelles de la Région… Afin de compléter ces données, une lettre
questionnaire a été adressée à tous les maires et responsables des affaires culturelles (lorsque ce poste
existait) des mairies de plus de 2.500 habitants de Poitou-Charentes. Les réponses et les relances
téléphoniques ont permis d’obtenir des renseignements sur tous les équipements connus accueillant de
la répétition dans ces communes. Quarante huit équipements ont été ainsi identifiés.
La seconde phase de l’enquête a permis la soumission d’un questionnaire d’une quarantaine d’items au
cours du deuxième trimestre 1999. Ces questionnaires ont été soumis soit en face à face avec visite des
locaux, soit par entretien téléphonique. Sur les 48 équipements, 44 questionnaires ont pu être exploités,
soit un taux de réponse de 92%. Les questionnaires ont été analysés sur le logiciel de traitement
statistique Sphinx.
Cette étude a été réalisée par Xavier Migeot (coordinateur du pôle régional) et Vanessa Rapiteau
(étudiante en maîtrise, IUP aménagement et développement territorial, Paris XIII), sous la responsabilité du
comité de pilotage du pôle régional.
2- difficultés méthodologiques
La première difficulté tient à la définition de l’objet. Par répétition, on entend les actes réguliers
consacrés au travail musical d’un musicien ou d’un groupe de musicien, tant pour des phases de
création que d’organisation d’un morceau ou d’un répertoire musical. En cela, et malgré certains usages
constatés en Poitou-Charentes, la répétition se distingue de la résidence d’artistes qui se déroule durant
un temps précis et qui a pour objectif la création ou le calage d’un spectacle particulier. Normalement, le
temps de résidence doit permettre de développer des relations avec différents publics (scolaires, grand
public…) en vue de mieux faire connaître la pratique artistique et le genre musical concerné.
La deuxième concerne le terme ‘musiques actuelles’ qui recouvre des familles musicales pour lesquelles
la répétition ne se fait pas dans les mêmes conditions et ne requiert pas des équipements de même
nature. Il se trouve que les équipements étudiés sont essentiellement fréquentés par des groupes dont les
musiques sont fortement amplifiées. Les questions d’isolation phonique (gêne à l’égard des voisins) et de
Cette étude a été réalisée en collaboration avec l’association régionale Musique et Danse en Limousin, qui produit un
diagnostic similaire à partir d’une méthodologie définie en commun.
6 Documents disponibles au Pôle régional des musiques actuelles de Poitou-Charentes.
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correction acoustique (confort des praticiens) conditionnent beaucoup la nécessité de jouer en dehors de
leurs propres habitations.
La troisième difficulté tient aux caractéristiques techniques des équipements. Par manque de matériels
de mesures acoustiques, la qualité des locaux a été approchée par des critères objectifs (plaintes de
voisinage…) mais surtout des critères subjectifs (bonne correction acoustique estimée à l’oreille…).
Certaines questions comme l’intervention d’un acousticien lors de la constitution des locaux n’est pas
non plus un critère suffisant d’appréciation.
Enfin, l’analyse des différents espaces de répétition est d’autant plus complexe que les ambitions qui
leurs sont fixées sont évidemment différentes entre un lieu dédié et un centre socioculturel qui ouvre ses
salles très ponctuellement à des activités de répétition. Cette hétérogénéité, qui est le reflet de la réalité
observée sur le territoire, limite l’impact de cette étude.
3- répétition et musiques actuelles : une relation complexe, altérée
par des mythes
La difficulté inhérente à une étude portant sur la répétition des musiciens de musiques actuelles et, plus
précisément sur les équipements accueillant ces séances de répétition, est l’absence d’un référentiel qui
soit commun aux différents interlocuteurs concernés. Parler de structure de répétition ne renvoie
généralement à aucune représentation concrète et élaborée. Il existe quelques textes posant des principes
ou rassemblant des prescriptions mais aucun ne fait force de document fondamental, négocié et compris
par les différents interlocuteurs impliqués dans l’aménagement ou la construction d’équipements de
musiques actuelles. Les différentes terminologies utilisées qui distinguent les studios, locaux, caissons
ou box de répétition sont déjà révélatrices de représentations et de réalités différentes. Mais, ce ne sont
que des formulations approximatives de réalisations dont les enjeux, les missions et les ambitions sont
différentes, sans qu’elles expriment clairement ce qu’elles représentent.
Plusieurs raisons peuvent être avancées. La première est qu’aucune réglementation spécifique n’existe
concernant ces équipements. Même le récent décret d’application de la loi cadre sur le bruit (15 décembre
1998) a écarté de son champ d’application les équipements de répétition. Cette occasion manquée permet
de continuer à voir se développer des équipements qui ne prennent pas en compte les conditions
minimales et spécifiques de la répétition.
La deuxième raison est la persistance de réalités anciennes ou de mythes qui ont posé les fondements de
l’absence de prise en compte de cette pratique artistique et culturelle par les pouvoirs publics. Parmi ces
images persistantes peuvent être citées l’absence de volonté des musiciens de se former, leur souhait
d’être dans des équipements souterrains, à l’abri des regards et du monde, le fait que l’absence de
correction acoustique n’est pas un frein à leur pratique…
Ces mythes ne tiennent pas s’ils sont confrontés aux désirs des musiciens ou aux constats faits par des
praticiens lorsque des équipements adaptés existent. Une recherche menée sur les conditions de la
répétition dans les Yvelines a montré que près de 80% des musiciens revendiquent le droit d’avoir des
équipements de service public au même titre que des piscines ou des gymnases 7 .
4- nécessité de changer d’échiquier
Cette approche oblige à changer l’échiquier sur lequel sont définies les interventions des collectivités
publiques. Auparavant, les réponses apportées se limitaient à répondre à une demande de locaux de
répétition et à se décharger de la question en confiant des murs aux musiciens demandeurs. Le ‘c’est
mieux que rien’ prévaut encore et incite les musiciens à ne pas avoir d’exigences plus élevées que ce qui
leur avait été proposé, souvent au terme de nombreuses discussions.
La nouvelle approche doit maintenant intégrer de nouvelles dimensions comme celle de l’accueil, des
liens à créer avec des accompagnateurs musicaux, de l’implantation dans la ville et éventuellement dans
7
Connaissance de l’environnement sonore. Faiseurs de bruit ? Faiseurs de sons ? Questions de point de vue, CNRS, M. Touché, 1993.
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un territoire intercommunal… Ce sont notamment ces aspects qui fondent la légitimité de l’action
publique sur ces expressions culturelles et artistiques.
les multiples fonctions de la répétition
Que sait-on des modalités de la répétition des musiciens de musiques actuelles ? Comment comprendre
les logiques qui sous-tendent ces moments essentiels de création, de travail, de triturage d’un et autour
d’un répertoire musical ? Force est de constater que les données d’ordre sociologique ou quantitatives
sont rares et sont peu connues des décideurs politiques. Cinq types de répétition ou cinq fonctions de la
répétition peuvent être distingués. Ils ne sont pas classés ici par ordre d’importance ou par ordre de
fréquence observée :
“ - le défoulement, la détente,
“ - la réunion pour la réunion,
“ - la création, la construction d’un passage, d’un morceau,
“ - le filage d’un répertoire,
“ - le travail répétitif et individuel d’un instrument
« A chacun de ces types de répétition correspondent des engagements sociosonores, des comportements
différents. Ces dimensions sont à prendre en compte dans leurs spécificités, car ils impliquent des
comportements sonores individuels et/ou collectifs particuliers. » 8
A ces différentes fonctions exclusives ou cumulatives, il faut ajouter la formation qui permet un autre
type d’utilisation des espaces de répétition. Cela se retrouve exclusivement lorsque des structures qui
accueillent des répétitions ont aussi développé, en interne ou en externe, des modules de formation
instrumentale ou d’accompagnement durant le temps de la répétition. Peu de cas ont pu être observés en
Poitou-Charentes.
Ainsi, les modes d’utilisation des locaux de répétition peuvent être différents suivant les groupes, en
fonction notamment des prix d’utilisation, de la vie musicale du groupe ou du musicien pris
individuellement… Pour certains, ce ne sont que des lieux de passage ponctuels à côté de locaux privés
(garage, grange, salon…) qu’ils utilisent très régulièrement alors que d’autres groupes vont répéter
uniquement dans ces locaux. De la même façon, ces espaces peuvent servir uniquement à de la répétition
ou à des premiers essais d’enchaînement d’un répertoire en vue de préparer un spectacle.
Intégrer ces caractéristiques permet de démultiplier l’utilisation qui pourra être faite des studios de
répétition et donc assurer cet équipement d’un succès réel auprès des populations musiciennes.
Il apparaît bien que les différents modes d’utilisation obligent à penser très précisément ces équipements
afin de leur donner toutes capacités à devenir des outils de développement culturel et artistique, mais
aussi des outils des moyens de développement personnel des individus. Ainsi, la
musique
avec des amis est l’un des désirs les plus forts et le moins assouvi exprimé par les jeunes de 8 à 19 ans. Elle
correspond à un « rêve de soi, à un désir, à une projection » qui n’est dépassée que par le fait de faire du
théâtre et aller à un concert de variétés.9
Cette tendance est retrouvée en Poitou-Charentes, où la première demande relative à la vie culturelle des 15-25
ans concerne « le développement de lieux d’expression qui leur soient dédiés (37%) ».10
5- principales caractéristiques en Poitou-Charentes
Le recensement effectué par le pôle régional a permis de dénombrer 48 lieux plus ou moins dédiés aux
musiques actuelles en général et aux musiques amplifiées en particulier, soit 64 salles de répétition. Les
espaces de répétition situés dans les lycées n’ont pas été pris en compte ici. Si nous ne pouvons parler de
Touché M., op. cit..
Les loisirs des 8-19 ans, Développement culturel, ministère de la Culture et de la Communication, n°131, décembre 1999.
10 Consultation des jeunes de Poitou-Charentes, rapport d’analyse, Observatoire interrégional du politique, mai 1999.
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profusion d’espaces, il existerait de prime abord un taux d’équipement supérieur à d’autres régions.
Pour comparaison, le travail mené parallèlement en région Limousin n’a permis de repérer que 15
équipements, lycées compris, ce qui n’est pas le cas en Poitou-Charentes. Mais tout est relatif lorsque l’on
analyse ces équipements en fonction de critères qualitatifs (acoustique, accompagnement humain…) ou que
l’on compare la région à d’autres territoires (comme le département des Yvelines, certes plus peuplé, mais
qui compte une quarantaine d’équipements dédiés). Il est donc essentiel d’étudier plus finement ce que
recouvre le terme espace de répétition.
5-1. le cadre administratif et juridique
Trois grandes familles de locaux peuvent être distinguées. La première regroupe les équipements
socioculturels (maison des jeunes et de la culture, foyer des jeunes travailleurs…) qui ouvrent leurs salles
à de la répétition, en fonction des créneaux horaires disponibles (17 espaces sur 44). A quelques
exceptions, cette activité est ajoutée et ne constitue pas l’une des activités principales de la structure, ce
qui n’enlève en rien à l’utilité de la démarche. La deuxième rassemble les salles de diffusion utilisées
ponctuellement par des groupes venant répéter régulièrement ou à l’occasion de la préparation d’un
concert. Enfin, la dernière famille comprend les locaux strictement dédiés à la répétition et/ou à la
formation de ces musiques et dans lesquels il n’existe pas d’autres activités.
date de création et d’ouverture
Cette distinction se retrouve aussi dans les dates de création des équipements. Les plus anciens sont les
structures socioculturelles qui ont existé avant l’accueil de répétition. Ce sont environ un quart des
structures repérées (7% avant 1980 et 20% de 1980 à 1990). Les plus récentes (73% durant la dernière
décennie) sont généralement des équipements dédiés ou des salles ouvertes à la répétition.
initiateurs du projet
Les personnes ou collectivités à l’initiative des projets sont difficiles à cerner. Il semble en effet exister
une confusion entre une commune qui est réellement initiatrice d’un projet, sans pression et
revendication des musiciens locaux et celle qui a répondu favorablement à une sollicitation extérieure. Il
apparaît, toutefois, que les communes sont bien les premiers partenaires de ces équipements lors de la
conception du projet. Elles le sont généralement en accompagnement par la mise à disposition d’un
bâtiment ou plus rarement celle d’une personne appartenant à un service jeunesse ou culture (ce sont
souvent des personnels ‘emplois jeunes’)… Cela regrouperait 42% des équipements. Plus rarement, les
communes s’impliquent dans la définition du projet culturel de l’équipement.
Les autres initiateurs et porteurs du projet sont soit des associations de musiciens ou des personnes
privées qui ont créé leurs propres espaces de répétition puis ont cherché des partenariats publics (27%),
soit des structures socioculturelles qui ont ouvert leurs équipements à la répétition, suite à la demande
de musiciens locaux.
Il faut ainsi noter qu’il n’existe pas d’équipement de répétition qui ait été de la seule initiative
communale, fruit d’une analyse de l’existant des pratiques culturelles et artistiques sur leur territoire et
d’une analyse politique du développement culturel sur leur territoire.
cadre juridique
Les locaux de répétition sont tous gérés par des associations à but non lucratif, à l’exception de trois :
une régie directe municipale (suite à la liquidation judiciaire de l’association qui en assurait la gestion
dans un premier temps) et deux sociétés commerciales. Il faut noter qu’une des associations est un office
municipal de la jeunesse, donc une association para-municipale. La composition des conseils
d’administration des structures associatives montre que les structures socioculturelles qui pourtant ont
des représentants des usagers, n’intègrent pas des musiciens utilisateurs venant répéter, cette activité de
répétition étant à la marge des autres domaines développés. Par ailleurs, les communes sont
généralement membres du conseil d’administration (84%).
A l’inverse, les associations gestionnaires de structures de répétition qui ne sont pas intégrées dans des
structures socioculturelles sont administrées principalement par les musiciens qui en sont les
utilisateurs. Les communes sont représentées dans 28% des associations. Toutefois, cette première mise à
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plat ne permet pas de poser l’opportunité de l’ouverture des conseils d’administration à d’autres
administrateurs que les seuls utilisateurs.
5-2. intégration de l’espace de répétition dans son territoire
Quarante locaux de répétition sont situés en zone urbaine (dont 20 dans des villes de moins de 10.000
habitants). Seuls quatre se trouvent en zone rurale, sachant que deux sont des sociétés commerciales
dont les initiateurs ont souhaité se retirer de la ville pour offrir aux résidants un cadre de travail à l’écart
de toutes pressions urbaines.
Parmi les équipements situés en zone urbaine, la moitié est située au centre de la ville lorsque les autres
équipements sont à la périphérie. Il est nécessaire d’insister sur la notion très relative de périphérie
lorsque les villes concernées sont de tailles différentes 11 . Le critère retenu est l’accessibilité sans moyen
de locomotion, sachant que, quelle que soit la situation géographique de la salle, la manutention des
instruments et des éléments de la chaîne d’amplification (amplis, pédales, câbles, micros, pieds de
micro…) oblige souvent les musiciens à trouver des moyens de locomotion pour les transporter.
la répartition par département
Parmi les 48 équipements repérés, 9 sont en Charente, 18 en Charente-Maritime, 5 en Deux-Sèvres et 18
en Vienne.
On notera à l’époque de l’enquête des projets de studios de répétition, qu’ils soient en phase de
construction (Espace Rasseteau à Châtellerault12 ) ou de réflexion (à la Nef d’Angoulême ou dans le cadre
d’un projet de Centre de musique amplifiées à La Rochelle). Des réflexions portées par des structures
intercommunales comme le Pays Mellois ou la Communauté de communes du Pays Mélusin sont aussi à
noter.
Cette profusion n’est qu’apparente si l’on écarte les lieux privés destinés strictement à des musiciens
professionnels et si l’on considère les listes d’attente que l’on retrouve dans quasiment tous les lieux
ouverts aux musiciens amateurs. La demande est donc largement supérieure à l’offre.
Par ailleurs, la lecture de ces espaces à partir de quatre critères qualitatifs élémentaires (correction
acoustique, isolation phonique, équipement de base avec une batterie et du matériel d’amplification et
personnel d’accueil et d’accompagnement technique) montre d’autant plus le besoin en espaces
adaptés : il n’y a que très peu de studios qui puissent servir de référence comme West rock à Cognac
(intégré dans le Centre d’animation de Cognac) ou, pour certains aspects, les studios Saint-Florent de
Niort, Le Slipway de La Rochelle…
L’essentiel de ces espaces se situe donc dans des équipements socioculturels qui mettent à disposition
des salles suivant les créneaux horaires (Maisons des jeunes, centre sociaux…) ou dans espaces
strictement dédiés et généralement autogérés par quelques groupes sans possibilité d’accompagnement.
Dans ce cadre et pour illustration, le local A’ Donf de Montendre montre que des musiciens peuvent
pleinement s’approprier un espace, le façonner suivant leurs volontés. Si cette solution semble convenir à
ceux qui le fréquentent, elle peut, sans doute, interroger lorsqu’on cherche à le positionner dans un projet
de développement local et d’éducation artistique des populations d’un territoire.
les relations avec les autres équipements culturels
Près des deux tiers des locaux de répétition se trouvent dans des équipements dotés de salles de
diffusion. Ces équipements sont essentiellement des centres socioculturels mais aussi quelques
équipements dédiés aux musiques actuelles comme Le Confort moderne ou West rock.
Si la salle accueille une programmation ouverte à ces musiques, sa proximité constitue bien évidemment
une opportunité pour les groupes de musiciens qui répètent sur place. Mais, le choix de les intégrer dans
la programmation de la salle n’est pas lié au fait que les répétitions se déroulent à proximité mais à celui
Vingt espaces se situent dans des communes de moins de 10.000 habitants, dont la moitié dans des communes de
moins de 2.500 habitants. Trois se trouvent dans des villes de 10.000 à 20.000 habitants et 23 dans des villes de plus de
20.000 habitants (dont 9 à Poitiers).
12 Inaugurés en janvier 2001.
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répétition en PoitouCharentes
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de leur qualité de jeu artistique. Ceci est vérifié y compris lors de sessions découvertes qui permettent
justement la programmation de groupes commençant à donner quelques concerts.
Par ailleurs, la moitié des associations gestionnaires développe des relations régulières avec d’autres
équipements culturels. Les natures de ces relations sont très différentes : de l’échange régulier
d’informations au montage d’opérations particulières (colloque, rencontres musicales, création
artistique avec une école de musique, école associative de rock…).
5-3. les caractéristiques techniques des bâtiments
La qualité acoustique des espaces (isolation phonique et correction acoustique), comme la présence de
matériel d’amplification sont, entre autres, des critères essentiels à prendre en compte pour analyser
l’offre régionale.
la superficie des locaux
Avant d’analyser la superficie des locaux de répétition, il est nécessaire de prendre en considération
qu’un groupe de musiques amplifiées est généralement composé de quatre musiciens qui doivent loger
leurs instrumentarium et les différents éléments de la chaîne d’amplification (batterie, guitare, amplis,
table de mixage, pieds de micro et micro…). A cela, il faut ajouter que ces espaces servent aussi à d’autres
formes musicales que les seules formes strictement dérivées du rock pour lesquelles il y a davantage de
musiciens et de danseurs et donc qui requièrent davantage de superficie (hip-hop, musiques du
monde…).
A partir de ces considérations, il paraît raisonnable de considérer que la superficie minimale acceptable
pour un local de répétition est de 35m². En Poitou-Charentes, 36 locaux ont une superficie inférieur à
35m² (soit 54%), avec des surfaces constatées allant jusqu'à 10m². Douze ont des surfaces comprises
entre 35m² et 50m² et 5 entre 51m² et 80m². Enfin, 7 font plus de 80m². Ce sont les salles de concerts
utilisées aussi pour des activités de répétitions.
Quant à la hauteur sous plafond, 10 locaux ont des hauteurs sous plafond supérieures à 4 mètres, ce qui
peut poser de nombreuses difficultés en terme de correction acoustique.
isolation phonique
Près des deux tiers des équipements auraient bénéficié d’un traitement permettant une isolation
phonique. Mais, la moitié des responsables des équipements considère que cette isolation n’est pas
efficace en interne (entre les différents espaces de l’équipement) et un tiers en externe (vis-à-vis des
équipements mitoyens). Durant l’été, et parce que l’absence de renouvellement d’air et l’absence de
climatisation obligent durant les périodes de chaleur à ouvrir les portes, l’isolation phonique est un
problème encore plus important. L’existence d’un plancher flottant est encore exceptionnelle.
Seuls 10 responsables de locaux (23%) font état de plaintes du voisinage (8 concernant des locaux non
isolés et 2 des structures traitées).
correction acoustique
Seule la moitié des locaux a fait l’objet d’une correction acoustique pour adapter le local aux spécificités
du son, de la puissance et des fréquences utilisées par les musiques amplifiées. Il est communément
admis que la correction acoustique doit limiter les temps de réverbération du son contre les parois et
qu’il est donc utile de traiter ces parois par la pose de matériaux absorbants. Ce travail qui doit être fait
par du personnel ayant des compétences en termes d’acoustique, a été réalisé dans 70% des cas par les
musiciens eux-mêmes qui ont bricolé leurs propres espaces par la pose de moquettes, de tissus voire de
blocs de mousse sur les parois.
Le traitement acoustique est pourtant l’un des points centraux de la pratique des musiques amplifiées,
en termes de jeu, de progression artistique et même de santé publique. « Leur inadaptation a pour
conséquence immédiate :
¬ d’augmenter la nocivité de l’exposition [sonore],
¬ de réduire la qualité d’écoute,
¬ d’augmenter les niveaux sonores [émis par les différents musiciens pris individuellement],
répétition en PoitouCharentes
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¬ de rendre impossible tout travail de technique et de virtuosité. » 13
5-4. matériel à disposition des musiciens
Considérer qu’il est utile d’équiper les studios de répétition d’un matériel technique de base (matériels de
sonorisation, batterie…) qui sont difficiles à transporter est une idée encore peu prise en compte.
Les déficits importants constatés concernent le matériel d’enregistrement (seulement 30% des structures
en sont dotés), la chaîne d’amplification (36% ont un ampli guitare, 34% un ampli basse et 32% des
retours). Il faut mettre en parallèle le fait que moins de la moitié des structures disposent d’espaces de
stockage, obligeant les musiciens à acheminer leurs propres matériels lors de chaque répétition.
Un tiers des lieux dispose d’espaces pour écouter de la musique et la moitié d’espaces de repos. Les
musiciens utilisent ces différents espaces pour décompresser à l’issue d’une répétition, se reposer les
oreilles, ou tout simplement échanger entre musiciens. En général, les lieux sont assez bien dotés en
espaces d’informations (73%) et en panneau d’affichages (89%), ce qui participe à en faire des lieux de
vie.
Plus d’un tiers des équipements propose des formations, dont des cours instrumentaux.
5-5. personnel d’accueil et d’accompagnement
Quatre équipements sur cinq déclarent disposer d’un personnel d’accueil. Mais, celui-ci est généraliste et
est en charge de la gestion générale de l’équipement. La forte présence de structures socioculturelles dans
l’échantillon influence cette proportion. C’est aussi sans tenir compte de l’absence de ce personnel
lorsque les groupes viennent répéter, puisque de nombreuses structures donnent les clés des locaux de
répétition, lors des créneaux laissés par les autres activités (en général le soir et les week-end). Enfin, ce
personnel a exceptionnellement des compétences en termes d’accompagnement technique ou artistiques
des musiciens.
6- éléments de méthode pour les projets d’équipements de
répétition
Chaque collectivité territoriale qui souhaite créer son équipement de répétition doit définir et développer
sa propre stratégie. Pour cela, il est utile de rappeler de façon succincte les principaux éléments dont il
faut tenir compte pour aborder ce sujet avec méthode.
Il n’est pas question de donner un modèle à penser mais de permettre aux partenaires s’interrogeant sur
l’opportunité de la création d’un tel équipement de trouver des éléments de compréhension et, surtout,
d’entrevoir les modalités d’adaptation de ces principes à leur propres motivations.
6-1. une complexité méconnue
L’absence de document de référence réunissant les différentes prescriptions minimales pour la
construction ou la réhabilitation d’espaces de répétition limite toute analyse et, surtout, permet le
développement d’équipements inadaptés. De plus, il n’existe pas de contraintes réglementaires
spécifiques, à l’exception de celles liées à l’isolation phonique vis-à-vis des tiers et de l’extérieur.
Or, ces pratiques culturelles et artistiques ont des contraintes techniques, d’accueil et d’encadrement qui
doivent être prises en compte. Ce constat est fait par deux architectes spécialistes de la construction
d’équipements de musiques amplifiées qui constatent :
« - le décalage entre le budget affecté à la réalisation et les ambitions affichées,
« - la méconnaissance de ce milieu jeune en général et du milieu musiques amplifiées en particulier,
« - les grandes spécialisations des lieux,
Voir M. Garcin, I. Franic op.cit. et de Point de vue de l’ORL, in Prévention des risques sonores des musiques électro-amplifiées, ss
dir. ”, M. Auffret, J.F. Buche, P. Cureau, M. Touché, ministère de l’Environnement, février 1998.
13
répétition en PoitouCharentes
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« - les nombreuses contraintes réglementaires (bruit, sécurité, santé…) connaissant une rapide évolution
et nécessitant leur bonne maîtrise,
« - la volonté (nécessité ?) de considérer les lieux de musiques amplifiées comme des aménagements du
ressort des services techniques municipaux souvent peu au fait de ces réalisations (risque
d’inadéquation de la réalisation et de fermeture rapide de l’établissement. » 14
6-2. prendre conscience des possibilités du projet
L’analyse de la gestation d’équipements de répétition montre que l’inscription sur l’agenda politique des
collectivités territoriales est généralement décidée lorsqu’il y a une claire compréhension des fonctions
que peuvent remplir ces équipements.
Il s’agit de dépasser la simple mise à disposition d’un espace de défoulement pour des musiques
marginales : intervenir sur un équipement de répétition est donner les moyens pour que des musiciens
puissent travailler dans les meilleures conditions techniques afin de réaliser leurs projets musicaux.
Mais, au-delà, construire un équipement de répétition permet de s’interroger sur :
¬ le projet politique défini par un territoire pour sa population, dans un contexte marqué par le
ralentissement démographique15 , l’exode des jeunes populations, l’augmentation des temps de
loisirs, le début d’une pratique musicale ou le retour à une pratique des plus de 40 ans16 ,
¬ les stratégies de développement local et de mise en réseau des acteurs culturels et socioculturels
(diffusion, formation, informations…),
¬ l’importance de l’accompagnement humain (accueil, accompagnement artistique et technique…)
dans la réussite des projets des équipements culturels et socioculturels,
¬ l’utilisation possible des équipements de répétition comme espaces d’éducation à la santé (gestion
sonore et risques auditifs et plus généralement les prises de risques chez les jeunes populations…).
6-3. quatre thèmes
« Les enjeux d’un projet culturel pour l’ouverture [d’un équipement] ou une évaluation et une
réorientation éventuelle d’un fonctionnement doivent désormais être posés dans des termes
radicalement nouveaux : si les politiques conduites jusqu’ici ont eu pour principal effet d’accroître et de
qualifier l’offre artistique, il est indispensable de définir de nouveaux équilibres et d’agir en faveur d’une
réelle qualification de la demande. On pourra aussi relégitimer les politiques publiques, car les exigences
de cette fin de siècle dépassent largement la problématique de la refondation [des politiques
culturelles] » 17
Quatre thèmes doivent ainsi être étudiés :
¬ le projet culturel et artistique.
¬ le parti architectural : définition des caractéristiques du projet de bâtiment tenant compte des
pratiques musicales observées dans le tissu local, de l’offre existante…, les caractéristiques
d’isolation phonique et de correction acoustique.
¬ la faisabilité : identification et chiffrage des exigences techniques propres au programme du projet
(contraintes acoustiques , gestion des flux, sécurité, fonctionnalité…).
« Conception architecturale des lieux de répétition, des discothèques et des lieux de diffusion de musiques amplifiées »,
M. Garcin, I. Franic, Echo bruit, Déc. Janv. 1999, p. 59.
15 Les travaux de projection démographique des 15-24 ans à l’horizon 2010 prévoient une diminution de près d’un quart
de cette population (24%) en région Poitou-Charentes (source : RP 1990, projections modèle OMPHALE, scénario
tendanciel INSEE).
16 Due par exemple à des changements de rythmes de vie qu’ils soient familiaux (divorce, grands enfants…) ou
professionnels (réduction du temps de travail, chômage, pré-retraite…).
17 Jean-Claude Wallach, « Ouvrir un lieu de spectacles », in La Scène, n° 12, mars 1999, pp. 47-61.
14
répétition en PoitouCharentes
-9-
¬ le mode de gestion : cadre juridique, modes de fonctionnement de l’équipement et, en particulier, les
moyens humains nécessaires.
Une question supplémentaire devra permettre de tenter d’anticiper les évolutions, afin de permettre au
projet d’équipement d’avoir les ressources nécessaires pour ne pas être obsolètes. En particulier, la
question de l’intégration des musiques assistées par ordinateur (MAO) dans ces équipements doit être
rapidement posée lorsque certains sondages montrent que les styles musicaux écoutés par les 11-15
ans sont principalement le rap (54%), la techno (43%) et la dance (31%), le rock ne représentant plus que
22%18 .
7- propositions concrètes
Au terme de cet inventaire et fort du constat que les équipements repérés ne répondent pas ou peu aux
exigences liées aux besoins des musiciens pour créer et répéter leurs musiques, la priorité est de
convaincre les responsables politiques d’engager une large réflexion sur l’opportunité de construire des
studios de répétition ou de qualifier ceux existants.
Sans cette conviction politique, les studios de répétition apparaîtront toujours comme des surcoûts
inutiles pour une collectivité. Or, intégrés dans une démarche de développement local, d’appréhension
de la pratique artistique et culturelle comme l’une des clés du caractère attractif des territoires, ces
équipements prennent un sens différent.
Aussi, les onze propositions formulées ici tendent à engager une réflexion élargie permettant à de plus
en plus de représentants de collectivités publiques d’adhérer à l’opportunité de développer une
politique offensive en direction des lieux de pratiques artistiques.
1.
diffuser largement une synthèse de ce document auprès des représentants de collectivités
territoriales, des responsables des équipements accueillant des activités de répétition…, afin de
susciter des interrogations, des demandes d’explications…
2.
organiser des rencontres territoriales autour de cette thématique. L’échelon du Pays pourrait être
pertinent. Ces rencontres devraient permettre une analyse géographique plus fine de l’existant, de
leurs qualités…
3.
constituer un réseau d’actions pilotes susceptibles de servir de bases de discussion.
4.
étudier les opportunités ouvertes par les lois sur l’intercommunalité.
5.
organiser des sessions de formation pour les élus et personnels administratifs des collectivités
territoriales (en particulier les responsables des services culturels et les animateurs de pays).
6.
affirmer une mission d’appui auprès des porteurs de projet locaux (ne se substituant pas aux
actions possibles de consultants extérieurs). Cette mission consiste à rappeler les principales
exigences liées à la création d’un équipement de répétition. Ce n’est pas une mission de définition
ou d’appui technique.
7.
discuter avec les partenaires publics sur l’opportunité et les modalités de formulation d’un
programme de construction et de qualification de studios de répétition (avec une réflexion
particulière sur les espaces disponibles dans les lycées de la Région).
8.
mettre à disposition d’un ou de plusieurs acousticien(s) pouvant travailler sur les projets de
construction ou de qualification des espaces de répétition 19 .
9.
réfléchir à la création d’une équipe d’accompagnateurs durant le temps de répétition et à
l’opportunité de partager des régisseurs de studios de répétition entre plusieurs équipements situés
sur des territoires géographiquement proches.
Premiers baromètre jeunes exclusif médiamétrie à l’occasion du colloque ‘avoir 20 ans en 2005’ synthèse disponible sur
www.mediametrie.fr/fr/dossier/1998/decembre.html..
19 Ce type d’expérience est mené dans la Seine-et-Marne (Adiam 77) et en Auvergne (Fédération régionale des MJC).
18
répétition en PoitouCharentes
- 10 -
10. étudier l’ensemble des dispositifs publics d’intervention pouvant permettre le financement de ce
programme.
11. engager une réflexion plus large sur les autres pratiques artistiques qui nécessitent des équipements
de création et de répétition, afin d’étudier les possibilités et les modalités d’une réponse globale.
répétition en PoitouCharentes
- 11 -
annexe 1 : liste des espaces ouverts à des activités de répétition repérés
en Poitou-Charentes
Département
Charente
Charente
Charente
Charente
Charente
Charente
Charente
Charente
Charente
Charente-Maritime
Charente-Maritime
Charente-Maritime
Charente-Maritime
Charente-Maritime
Charente-Maritime
Charente-Maritime
Charente-Maritime
Charente-Maritime
Charente-Maritime
Charente-Maritime
Charente-Maritime
Charente-Maritime
Charente-Maritime
Charente-Maritime
Charente-Maritime
Deux-Sèvres
Deux-Sèvres
Deux-Sèvres
Deux-Sèvres
Deux-Sèvres
Vienne
Vienne
Vienne
Vienne
Vienne
Vienne
Vienne
Vienne
Vienne
Vienne
Vienne
Vienne
Vienne
Vienne
Vienne
Ville
Angoulême
Angoulême
Cognac
Cognac
Confolens
Fléac
Juillaget
La Rochefoucauld
Sers
Archiac
Bourcefranc
Corme royal
Couarde sur mer
La Rochelle
La Rochelle
La Rochelle
La Rochelle
Montendre
Pons
Rochefort
Saintes
Saintes
St germain de Lusignan
St Jean d'Angély
Tonnay Charente
Bressuire
Niort
Niort
Parthenay
Parthenay
Benassay
Châtellerault
Fontaine le comte
Les Roches Prémaries
Lusignan
Lussac-les-Châteaux
Montmorillon
Nieuil-l’Espoir
Poitiers
Poitiers
Poitiers
Poitiers
Poitiers
Poitiers
Poitiers
répétition en PoitouCharentes
- 12 -
Espace de répétition
MJC Aragon
MJC grande garenne
West rock
La Calle
Asso Amac
Maison des jeunes
Studios Kent Karter
Maison des jeunes
Hameau de la brousse
Salle SIVOM canton
Asso amalgame
Sonotone
La Maline
Asso Blue note
Le Slipway
Centre social Noroit
La bergerie
A Donf
Centre social
OMJ La Poudrière
Locaux municipaux
Asso Boiffiers Bellevue
Ecole musique
Nerf Angérien
Local jeunes
Association Boc’hall
Assos en stock
FJT la Roulière
Diff’art
Métive
Studios Virecourt
MPT Châtellerault
La Clé des champs
MPT Roches Prémaries
Swing troubadour
MJC Lussac
MJC Montmorillon
Asso Prélude
Le Caisson
Le Confort moderne
Syrinx ateliers musicaux
Cap rock
Local Le Mikado
Le Local
M3Q
Vienne
Vienne
Vienne
Poitiers
Poitiers
Scorbé-Clairvaux
répétition en PoitouCharentes
- 13 -
Maison des étudiants
CSC Trois cités
Locaux municipaux
annexe 2 : repères sur la place de la musique dans les sorties et les
pratiques culturelles
les pratiques artistiques en amateur
L’étude nationale réalisée sur les pratiques artistiques amateurs ne permet pas d’obtenir des éléments
précis sur les pratiques musicales liées aux musiques actuelles. En revanche, elle donne des tendances
qui soulignent le développement des amateurs20 :
“ Les activités artistiques amateur concernent prioritairement les jeunes : 44% des 15-19 ans en
ont pratiqué au moins une au cours de l’année écoulée, contre un tiers des 20-24 ans et un peu
moins de 20% des Français plus âgés. ”
“ Le fait que les deux générations aussi jeunes que les 25-34 ans occupent une place aussi
importante au sein des anciens amateurs qu’au sein des amateurs en activité suffit à démontrer
l’importance des abandons au sortir de l’adolescence parfois même avant. ”
“ Dans le domaine musical, la proportion d’amateurs augmente sensiblement à partir de 25-34
ans […], pour atteindre 44% chez les 15-19 ans. ”
“ La proportion de [musiciens] instrumentistes a pratiquement doublé en vingt ans, dans la
population française, passant d’environ 20% dans les générations âgées aujourd’hui de plus de
35 ans à 40% chez les 15-19 ans. ”
“ Presque totalement inconnue des Français nés avant guerre, la pratique de la guitare a décollé
pour les 15-24 ans, au point de devenir plus fréquente que celle du piano chez les 25-34 ans et les
35-44 ans. ” 21
les sorties culturelles des jeunes
Les concerts de rock représentant 80% des préférences des sorties (à égalité avec le cinéma) des
populations jeunes.
les pratiques rurales et urbaines
“ Exercer une pratique amateur dépend peu de la taille de la commune dans laquelle on habite : les
écarts sur la pratique actuelle sont relativement faibles, en tout état de cause, nettement inférieurs à ceux
relatifs à la fréquentation des lieux de spectacle et d’exposition. […] Les habitants des communes rurales
sont pratiquement à égalité avec ceux des grandes villes de province et de la banlieue parisienne (20%
d’amateurs contre respectivement 22 et 23%). ” 22
20
21
22
Le poids économique des activités artistiques amateur, R. Ripon, Ministère de la Culture, DEP, 1996.
Les amateurs. Enquête sur les activités artistiques des Français, O. Donnat, La Documentation française, 1996, pp. 26-36.
Ibid, p. 54.
répétition en PoitouCharentes
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